Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 juillet 1929 18 juillet 1929
Description : 1929/07/18 (A30,N111). 1929/07/18 (A30,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805864
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. - N° 111. fcg NUMBRO 'm CBNTIlflB JEUDI SOIR, t8 JUILLET 1WW.
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JOURNAL QUOTIDIEI
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Les Annales Coloniales
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ABONNEMENTS
la Revue mensuel!* t
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Franc* (t
CatoniM 118. 100 » Se »
tir.,.. 249 » 125 » 70 »
On s'abonne sans frais dans
loua les bureaux de poste.
HAUTE-SANGHA
ET BRAZZAVILLE-OCÉAN
Non, il n'est pas vrai que les incidents
dont la Haute-Sangha a été le théâtre san-
glant, dans ces derniers mois, se rattachent
directement à l'affaire du Brazzaville-
Océan.
La vérité est toute différente, mais je
m'empresse de dire qu'elle n'est pas plus
rassurante.
La Haute-Sangha est un vaste pays où
la compagnie forestière Sangha-Uubanghi a
des exploitations. Depuis quelques années
l'occupation militaire a été remplacée par
une administration civile squelettique.
D'une lettre, je détache ce passage suffi-
samment significatif :
i Dans l'Ibenga-Motaba, le chef de la
subdivision fait une ou deux tournées par
an, à la galopade. A Bagandou, à Bacota,
voilà dix-huit mois que l'on n'a pas vu d'ad-
ministrateurs. 11 a fallu la révolte de Bam-
bio pour amener, après sept mois, un voyage
du chef de Subdivision vers cè pays.
La carence administrative est complète
dans ce pays. à
D'une autre note, je prends cette simple
phrase :
c L'effervescence qui faisait tache d'huile
depuis Bouar et la Lobaye se faisait aussi
sentir peu à peu jusqu'ici et l'affranchisse-
ment de la domination des blancs paraissait
chose facile à réaliser. Il convient de re-
marquer (l'ailleurs que depuis huit mois
aucune tournée n'avait été faite ici. w
l,)u'est-il arrivé?
Aux environs de Bambio se sont rencon-
très un féticheur bossu Gongoro et un chef
Yanghéré Donçbé qui ont profité de notre
carence pour imposer leur domination et
donner libre cours à leurs instincts de pri-
mitifs.
Un sorcier ventriloque nommé Carinou
est mort. Immédiatement les féticheurs
Bayas-Karas, affiliés de la secte des Labis,
ont raconté partout que la mort de Carinou
était un mensonge des blancs, que ce grand
féticheur était de sa propre volonté, parti
vers le « Dzapa » afin de s'entretenir avec
lui des moyens de chasser les blancs,
Ayant eu besoin d'un boy-cuisinier peut
la route qui est longue, il avait déliliérémcnt
choisi le commandant de Berbérati que son
fétiche tout-puissant avait aussitôt fait Pl"
rir dans un accident d'auto.
Dès que ses entretiens avec Dzapa seront
terminés, Carinou, escorté de son ooy-cui-
ainie% teviendra sur terre, mais sa réappari-
tion né se féra pas chez les Bayas-Raras,
elle aura lieu en pays Yanghéré, chez le
chef Donghé ; afin de le récompenser (l'avoir
été l'ennemi des blancs, ceux-ci seront chas-
sés et le pays partagé aura deux grands
chefs : Carinou au Nord et Dongbé au
Sud.
Et depuis lors, toute la région Yanghéré
hésite, maintenue par une vague crainte du
blanc mais soumise à la pression mystique
des fétiches.
Je m'excuse de faire état de ces détails
de roman mais ils ont leur importance, je
crois, pour fixer nos véritables responsabi-
lités politiques. Revenons au récit des faits.
On sent bien que le milieu est prêt à la
révolte. Alors, à la fin mars, l'incident se
produit.
Le chef Yanghéré venu pour acquitter son
impôt à Dougou en février va à Bambio,
en ramène le féticheur bossu Gongoro au
village de Bérandjoko.
C'est une grosse agglomération de i. 500
habitants comprenant deux villages, } un
occupé par les Kaka, l'autre par les Yan-
ghéré. M. Gitton, directeur d'une facto-
rerie et le chef de la Subdivision, M. Fai-
vre, sont les seuls européens.
Gongoro, arrivé de Bérandjoko, prépara
un « médicament », cérémonie rituelle dont
nous allons saisir le sens.
Le 19 mars, MM. Gitton et Faivre sont
attaqués. Sans munitions, sans force ar-
mée, ils réussissent à se sauver. Et alors
se passent des scènes que je veux malgré
leur horreur, faire passer sous vos yeux,
telles qu'elles ont été connues par les ré-
cits de témoins oculaires, vérifiés par les
administrateurs qui, un mois après, revinrent
----- sur place. -
Voici un témoignage pris au hasard :
« Le Haoussa Ibrahim se trouvait à Ma.
cao le 20 mars lorsqu'y parvint la nouvelle
de la victoire des Bérandjoko; le chef djika
fit aussitôt piller et brûler la factorerie et
assommer les récolteurs rentrant de la
brousse les uns après les autres : six furent
ainsi tués et mangés; Ibrahim s'échappa de
nuit et arriva à Bérandjoko deux jours
après; assailli aussitôt, il fut, dit-il, mal-
mené et un récolteur qui l'accompagnait fut
assommé au débarcadère, dépecé devant lui,
ses ossements étaient encore exposés triom-
phalement au débarcadère à notre arrivée.
Ibrahim fut emmené dans une case, non
loin d'une autre, d'où il vit sortir chaque
jour, deux par deux, une dizaine de tra-
vailleurs, femmes et enfants qui étaient aus-
sitôt assommés et dépecés. Avant le festin,
le cœur et les viscères étaient chaque fois
apportés dans une cuvette à Béra-N'Djoko,
vieux notable impotent, qui devait d'abord
les goûter. »
Ces faits, incontestables, nous pouvons en
mesurer maintenant la portée.
Ce n'est pas la réquisition pour le chemin
de fer de Brazzaville-Océan qui les a fait
naître. Soit. Mais c'est notre carence admi-
nistrative. Alors, je dis : que comptez-vous
faire?
Il faut occuper, assurer la police du pays.
Tous ceux qui sont sur place vous le di.
sent.
Mais pour cela, il faut du personnel, il
faut de l'argent.
Et je me tourne vers le Parlement et je
lui dis : la colonisation, c'est un devoit
avant d'être un profit.
Je sais, par ce que j'ai vu en A.O.F.,
que la France a été à la hauteur de son de-
voir partout où vous lui en avez donné les
moyens.
Mais précisément à cause de cela, il ne
faut pas qu'une carence passagère et locale
permette de dire que la France est indigne
de ses devoirs de nation colonisatrice.
Etienne Antonctti,
Député de la Haule-Savoie.
Rapporteur du budget <<
l'Algérie et des Protecto-
rat*.
M. Manceron en France
l'
M. Manceron, Résident général. a quitté
Tunis le 16, à 16 heures, pour se rendre à
Bizerte et s'embarquer à bord du Gouverneur-
général-G uepdon. Le Résident général est
accompagné de Mme Manceron, de ses enfants
et du capitaine Pouvreau, du cabinet militaire
résidentiel.
M. Manceron a fait en automobile le trajet
de Tunis à Bizerte où, sur le quai, au moment
de s'embarquer, il a été salué par les autorités.
Les honneurs ont été rendus par une compagnie
du 8" tirailleurs.
Le Gouverneur de la banlieue de Tunis
à Paris
i
Nous sommes heureux d'annoncer que M.
le général Baccouche, gouverneur de Tunis, et
Mme la générale, sont de passage à Paris.
obtem--
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, réunie sous la présidence
de M. Pierre Taittinger, président, a reçu
une délégation du syndicat des fabricants de
tabac d'Algérie.
Les délégués ont exposé les craintes sou-
levées en Algérie par le projet que l'on prête
au Gouvernement d'instituer un monopole
des tabacs à Madagascar. Ils ont demandé
1 la Commi^ion d'envisager le danger que
présenterait l'institution de ce monopole
pour la production nord-africaine.
M. Ricci, député d'Alger, et M. Roux-
Frcissincng, député d'Oran, ont appuyé ces
observations en insistant sur l'utilité d'en-
courager en Algérie la culture du tabac.
MM. Ernest Outrey, député de la Cochin-
chine, et Auguste Brunet, député de la Réu-
nion, ont ensuite exposé le point de vue des
colonies qui pouvant se suffire à elles-mêmes
grâce à leur propre production, craignent
qu'on leur impose un monopole, mais qui
veulent également et énergiquement se dé-
fendre contre l'importation de produits exdL
tiques.
La Commission a chargé M. Ricci de lui
présenter, à la prochaine séance, un rapport
d'information à ce sujet.
La Commission, en fin de séance, a
adopté le rapport pour avis de M. Auguste
Brunet sur le projet de loi relatif à la, con-
vention sur l'esclavage.
Etaient présents : MM. Brunet (Auguste),
Gamard, Meunier (Ardennes), Outrey (Er-
nest), Perreau-Pradier, Ricci, Rochereau,
Roux-Freissineng, Sixte-Quenin, Taittinger,
Varenne (Alexandre).
La réforme des Conseils
de guerre aux Colonies
Depuis six mois que fonctionnent d'après
la réorganisation nouvelle les six tribunaux
militaires siégeant aux Colonies, aucune dif-
ficulté ne s'est présentée. A signaler que la
minorité de faveur n'a été employée ni dans
la Métropole, ni aux Colonies. Si les acquit-
tements furent moins fréquents que jadis, les
peines furent appliquées avec plus de justice
et tous les jugements furent homologués par
la Cour de cassation.
.1.
A l'Agence centrale
des Banques coloniales
M. Hellier (François-Antoine), inspecteur
de l1* classe des Colonies, en instance de li-
quidation de pension proportionnelle, délégué
dans les fonctions de directeur de la Banque
de la Guadeloupe, est nommé agent central
des Banques coloniales, en remplacement de
M. Duprat (Pierre-Louis-Alfred), démission-
naire, à compter du Ier août 1929.
-100
A la Société des Nations
Le canal de Sues
Un député libéral de Grande-Bretagne,
M. Mander, a demandé aux Communes si
le Gouvernement était disposé à proposer
que le canal de Suez soit placé sous le con-
trôle de la Société des Nations.
M. Hcnderson a répondu :
La libre navigation sur le canal de Suez
est .déjà prévue et régie par la convention de
1888. Le gouvernement de Sa Majesté n'a
aucune raison de proposer qu'une modifica.
tion soit apportée à cet arrangement.
CRÉONS
DES COMPTOIRS COLONIAUX
.,.
A
#
Il est inutile d'avoir une mariftie
marchande si on n'a pas de fret'
pour la faire vivre. C'est une for-
mule qu on pourrait, malgré son évidence,
afficher sur bien des murs.
On pourrait peut-être même la mettre en
bonne place au ministère des Travaux pu-
blics pour rappeler au ministre compétent
qu'il y a des services de la marine mar-
chande rue du Boccador.
Les pays étrangers et notamment les An-
glais savent admirablement tirer parti de
toutes les occasions qui s'offrent et mime
il les provoquent.
Nous pourrions vraiment suivre leur exem-
ple et ne pas attendre qu'ils nous faste ut
la leçon.
Il est témps que la France et ses Colo-
nies occupent le rang qu'elles doivent avoir
dans le trafic international.
A propos du transport des prestations en
nature que le projet de loi sur les emprunts
coloniaux a prévues, il a fallu que, comme
les Annales Coloniales l'avaient instamment
demandé, les commissions compétentes du
Parlement qui, entre parenthèses, ont beau-
coup de mal à intéresser les « terriens » aux
questions maritimes insistent sur le dan-
ger de l'article 7 du dit projet.
Grâce à leur intervention, le transport-
des prestations (s'il en reste pour nos Colo-
nies) serait assuré, non par des bâtiments
allemands mais par des bâtiments français.
Voici également que la Chambre de
Commerce franco-polonaise s'effraie de
P accroissement des importations alleman-
des de produits coloniaux en Pologne
(riz. thé, cacao, café). La France n'est re-
présentée que par quelques millions de
francs sur une importation de 370 millions.
Qu'il s'agisse des produits de nos Colo-
nies ou des marchandises transitées, il serait
en effet naturel que nos marchés du Havre,
Bordeaux et Marseille, trouvassent des dé-
bouchés en Pologne. Hambourg y monopo-
lise aujourd'hui le commerce.
Et la Chambre de Commerce polono-
française est la première à réclamer l'éta-
blissement d'un comptoir colonial français à
Gdynia, que les Polonais ont créé pour avoir
à eux, un port capable d'assurer les débou-
chés de leur pays.
Soyons reconnaissants à la Chambre de
Commerce de Varsovie d'avoir pris cette
initiative, mais n'est-ce pas le Gouvernement
lui-mêmc qui devrait provoquer ces enquêtes,
ces consultations en prenant toutes les me-
sures utiles pour assurer à notre marine mar-
chand c les déhollcllés do lit elle a besoin. !
MtcMci Oeimttfoer/er
Député de» Côtea-du-Nord.
M9fflbT'3 dî la COTTtTntSfiOfl
de la Marine Marcltaruk.
CINÉMA COLONIAL
.1.
Une réception dans l'Atlas
L'on peut voir en ce moment, parmi les
11 actualités Il qui passent sur les écrans pa-
risiens, M. Lucien Saint, Résident général
de la France au Maroc, reçu par le grand
caïd El Glaoui, dans la montagne de l'Atlas.
Film qui ne manque certes pas d'intérêt,
mais qui ne rend pas très fidèlement tout le
grandiose du décor de l'Atlas où il fut
tourné.
Bravo pour le documentaire
Pour le contentement étonné du public, un
film représente les opérations de fécondation
du palmier dattier.
Peu de spectateurs soupçonnaient qu'il
existait des dattiers mâles et des dattiers
femelles et que, pour féconder la fleur de.
ces dames, il fallait l'intervention de l'hom-
me. Voilà un excellent film.
Le Sultan aime le cinéma
Pendant le séjour du Sultan au Mont-
Dore, NI. Roger Lion a présenté lui-même
au Sultan du Maroc son film La Venenosa.
Le souverain, fanatique du cinéma, a de-
mandé à notre confrère une nouvelle séance
pour le lendemain, au cours de laquelle fut
projeté, comme actualité, le voyage du Sul-
tan depuis son départ de Rabat jusqu'à son
arrivée à Marseille, puis Vénus, le beau film
de Mercanton, et enfin un film gai inédit de
Roger Lion : Eau, gaz, amour à tous les
étages.
A la demande de Sa Majesté elle-même-,
qui viendra à Paris à la fin du mois, Roger
Lion présentera les dernières nouveautés,
tant en film muet qu'en film sonore et par-
lant.
Le cinéma peut être assuré d'avoir, dans lé
Sultan Mouley Youssef, le plus fervent des
défenseurs.
Vers Madagascar
Thomy Bourdelle, qui incarne Caïn dans
le prochain film de Léon Poirier, fait son
apprentissage de soutier. Tous les matins,
sur le Chamhord, qui l'emmène vers Mada-
gascar, il descend dans les salles de chauffe
et fraternise avec les Arabes qui par 6nO de
chaleur y font le plus dur des métiers. La
Mer Rouge fut particulièrement pénible,
mais lés résultats obtenus par de pareils ef-
forts doivent avoir un autre intéret que les
meilleures reconstitutions en studio!
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
La frontière de la Guyane
La Chambre a adopté le projet de lot
ouvrant au ministre des Colonies un crédit
supplémentaire de 1.198.316 fr. en vue do
couvrir les frais d'une mission française de
délimitation de la frontière entre la Guyane
française et, le Rrésil ,.
TAUX DE LA PIASTRE
Tt.
A la dato du 16 juillet, le taux de la piastre
à Saigon était de il 30.
LE BAPTÊME DU FIlS DU SULTAN
»♦«
Avant-hier, sept jours après sa naissance, au
Palais Chérifien a eu lieu dans l'intimité la
cérémonie de l'imposition du nom du fils du
wiltan. Le jeune prince s'appellera Moulay
H..s., mais, contrairement à certains bruits,
il n'est nullement désigné comme héritier du
trône, cette désignation ne pouvant avoir lieu,
d'après les lois et coutumes marocaines, qu'au
moment de l'ouverture de la succession, au
cours d'une élection faite par les notables.
'oie
DANS LE HAUT PERSONNEL DU MAROC
Aucune confirmation officielle n'est parvenue
de l'information que nous avons reproduite dans
les Annales Coloniales du 16 courant, selon
laquelle le général Vidalon et M. Urbain
Blanc, délégués à la Résidence générale, quit-
teraient prochainement le Maroc.
M. Urbain Blanc doit rentrer à Rabat le
23 juillet et assurer l'intérim de M. Lucien
Saint pendant son voyage en France.
M. Lucien Saint doit s'embarquer à Casa-
blanca samedi prochain.
A l'Académie de Médecine
-
Au cours d'une técente séance, il fut don-
né lecture d'un traitement de la pneumonie
chez les noirs. Ce traitement consiste dans
l'emploi du salicylate de soude en injections
1ntra-veineuses. La solution employée est à
1 pour 30. MM. Couvy et Popoff ont utilisé
ce mode de traitement déjà appliqué an-
térieurement par M. Toullec à l'hôpital de
Marseille chez les noirs hospitalisés à
Dakar. La pneumonie est une des causes les
plus fréquentes de décès chez les indigènes
de nos colonies africaines qui montrent à
l'égard du pneumocoque une sensibilité
toute particulière. Le taux de mortalité à
Dakar parmi les noirs a été, en 1926, de
34.3 %; en 1927, de 2(3,2 ; en 1028, de
21 o 0 et ce taux élevé n'est pas exceptionnel
en Afrique occidentale. Sur 26 malades qui,
à l'hôpital de Dakar, ont été traités par les
injections ultra-veineuses de salicylate de
soude. il n'y a eu qu'un décès, ce qui fait
ressortir la mortalité à 3,7 °(..
Les sénégalais ont raison
Au moment où la paperasserie administra-
tive a atteint un développement inimaginable
au point d'enrayer toutes les affaires, le
président du Conseil colonial du Sénégal,
M. Duguay-Clédor s'est, dans son discours
d'ouverture de la dernière session, nettement
élevé contre ce grave travers :
« Ce que nous voulons, c'est un chef et
nbn un fonctionnaire paperassier esclave
aveugle de ses bureaux dont les conceptions,
parfois surannées et rétrogrades ne sont plus
de mise dans une colonie comme le Sénégal.
Le mépris de l'indigène, qui est la carae-
têristiquc principale de certains fonctionnai-
res à qui la colonie donne un bien-être in-
trouvable en France, est une tare adminis..
trative pour un Gouverneur ou un Adminis-
trateur des colonies. Elle ne saurait être
admise par les représentants d'un pays dont
les 9/10" de la population se composent de
noirs à qui la France a généreusement in.
culqué les immortels principes de 1789. u
Il est. en effet, inconcevable que quelques-
uns de ceux qui se destinent à l'administra-
tion coloniale méprisent et les indigènes et
les colons. Il y a certainement un défaut de
préparation qui est à la base de l'éducation
coloniale. Il suffit de ie répéter pour qu'il
disparaisse des jeunes promotions dans les
cadres de l'administration coloniale.
Les Allemands dans les colonies hollandaises
Les Allemands, ayant perdu leurs ancien-
nes colonies, tentent depuis un certain temps
une pénétration pacifique dans les colonies
hollandaises.
On annonce aujourd'hui la formation, à
Amsterdam, de la Société allemande de plan-
tation, au capital de 2.500.000 florins, dont
un des chefs serait le docteur Weigert, di-
recteur de la « Deutsche Bank » de Berlin.
on i
Le Quo non ascendant italien
Développant comment le droit de l'Italie
à une plus grande extension coloniale peut
se traduire en actes, le Corriere d'italia ap-
prouve d'abord « l'intelligente orientation
de la politique fasciste » à l'égard des fron-
tières méridionales de la Libye jusqu'au
Tchad. Mais il ajoute que ce problème des
frontières libyennes ne doit pas être confondu
avec celui des compensations coloniales que
revendique l'Italie. Et passant en revue les
mandats qui pourraient être confiés au gou-
vernement italien, le Corriere estime que ce-
lui qui s'adapte le mieux aux exigences dé-
mographiques et économiques de l'Italie est
le Cameroun. Le journal déclare que les ré-
sistances françaises qui se manifestent à cet
égard n'arrêteront pas les visées italiennes.
« Nous avons besoin d'expansion poursuit-il ;
nous avons surtout besoin de terres fertiles,
riches, opulentes, tranquilles. Le Cameroun
est justement une de celles-là, et ce n'est pas
à tort qu'elle a été appelée l'une des plus ri-
ches du monde si ce n est la plus riche. Elle
teprésente en outre, dans le cas d'une exten-
sion des frontières libyennes jusqu'au lac
Tchad, la possibilité de prolonger notre
unité territoriale africaine jusqu'au golfe de
Guinée (pourquoi pas plus loin !). Et c'est là
la. plus grande aspiration de l'expansion-
nisme italien, connue sous le nom de Cor-
ridor Méditerranée-Atlantique. » Et de con-
clure enfin que dès ce moment l'Italie doft
diriger dans ce sens sa politique de revision
des mandats.
Nos voisins latins feraient bien tout
d'abord de réussir à s'installer à Mourzouk
qui est en Libye, c'est-à-dire, chez eux.
Après avoir fourni cette preuve de leurs
aptitudes à coloniser, ils pourraient songer à
augmenter leur domaine colonial, sans toute.
fois que ce soit à notre détriment.
Si la France du second Empire a créé
l'unité italienne, celle de la Ille République
ne saurait laisser amputer de la moindre par-
celle son empire colonial pour satisfaire les
ambitions coloniales de l'Italie.
Dépêches de rlndochine
«♦»
M. Pasquier à Saïgon
lA séance extraordinaire du Conseil Co-
lonial a été clôturée hier soir dans une
atmosphère de concorde et de confiance
générales. Le Gouverneur général Pas-
quier accompagné du Secrétaire général
M. Uraffeuil et du gouverneur l\ rautheimer
a asslsM au banquet de la Société des étu-
des indochinoises donl le programme
s'étend à tout ce qui concerne l'Indochine,
ses institutions, ses coutumes et son passé.
Jjes allocutions du Gouverneur général et
lin Président de la Société, M. de Tastes
ont montré C heureuse influence qu'exerce
une telle activité sur l'entente et la com-
préhension mutuelle (1ts races française et
annamite. 1
La fête nationale
A Saigon, la revue traditionnelle du
11 juillet s'est déroulée le matin en pré-
senre du Gouverneur général Pasquier,
entouré des autorités civiles et militaires
et au. milieu d'une nombreuse affluenre
française et annamite.
La fêle nationale (t été célébrée au TOII-
lifn avec le cérémonial accoutumé, mais A
l'exception de la revue des troupes SlIp-
primée en raison des fortes chaleurs. Des
pluies diluviennes ont empérhé la frtrail"
aux flambeaux et des réjouissances popu-
laires traditionnelles.
La fête nationale a été célébrée avec éclat
à Hué. Des réjouissances diverses avaient
attiré un grand concours de population. Le
régent, le Conseil dos Minisires, les Prin-
ces, les Membres du Conseil et "1 famille
roijate, sont venus offrir leurs vri'U.r au
Résident Supérieur et le prier de transmet-
tre A la nation protectrice leurs souhaits
et leurs sentiments d'attachement.
Conseil de protectorat
Ijc Conseil du. Protectorat français du
Tontiln s'est réuni samedi matin ù 0 fleu-
res ptl ur examiner tes pourvois formés par
les condamnés de la f'ommission crimi-
nelle. Il conclut au icjet de ces pourvois.
Le Mékong-lrontière
Les travaux de délimitation île la, ligne
frontière entre l'Indochine et le Siam, qui
suit le Thalweg du Mékong, selon le traité
franco-siamois de IfI;?;). ont été terminés fin
fuin. Ils avaient été entrepris, l'an der-
nier, sous le contrôle de la Haute Commis-
sion ftermanente du Mékong par la mis-
sion dirigée par le Lieutenant-Colonel
français Bourgeois et le Commandant sia-
mois Luang liant. Le compte rendu de ces
travaux qùi ont été rapidement exécutés
grâce au concours empressé des autorités
locales et des populations riveraines, sera
examiné par une Haute-Commission au
cours de la prochaine session.
Arrestation
Ngugen Thaï Hoc. un des principaux di-
rigeants de la Société werète IC Yiel Sam
Quoc T)an Dang » en. fuite et récemment
condamné par défaut par la Commission
Criminelle A 20 ans de détention, vient
d'être arrêté par les autorités indigènes
dans la province de h'ienan près de Haï-
phonQ.
Au Yunnan
De nouveaux détails parviennent sur
l'explosion du dépôt de munitions de
Yunnanfou.
Le général lAing Yun, président du. Di-
rectoire yunnannâis et représentant dit
gouvernement nationaliste, avait fait em-
magasiner à l'intérirur des remparts les
munitions du camp voisin, en prévision
d'une attaque du général rebelle HOu-
Lou.
Dans l'après-midi du 11 juillet, ce dépôt
ainsi constitué entre la porte Xord et la
pagode des Rochers et qui. était situé à en-
viron .">00 mètres du Consulat de Frit tu e fit
explosion soit par suite d'une imprudence,
soit d'un attentat commis par un partisan
dit général lIou-I,()u-Yu.
La déflagration tua ou blessa plus d'un
millier de Chinois.
Tout le personnel français et annamite
du Consulat de France (-SI Indemne, mais
les bâtiments ont été dèlruils. Le COI/sul
d'Angleterre a. élé légèrement hlrssrf.
Les missions catholiques et protestantes
ont subi des dégdts importants.
Trois ou quatre mille personnes sont
sans abri.
Le Consul de France est en communi-
cation constante par T. S. F. avec le Çou-
vernement général de l'Indochine. Il 11*11 a
aucune iru/uiétude à avoir sur le sort des
Français de Yunnanfou.
Plus de 1.000 cadavres chinois ont été
déjà retirés des décombres. l'hôpital fran-
çais, à lui seul a recueilli 800 blessés.
En ce qui concerne les opérations mili-
taires, le général Long Yun, Président du
Directoire, a demandé à Yunnon Fou de te-
nir à tout prix. COUI HW il ne dispose en-
core que d'une partie de ses troupes, il n'a
pas voulu entrer en contact avec son ad-
versaire ; il opère à l\ in Tsing, la concrn-
tralion de ses (orees,
Ij> général llou Lou Yu devait arriver
le 12 juillet devant Yunnan Fou mais il est
possible qu'il ait obliqué vers l'est pour
s'opposer à la réalisation du plan de Long
Yun.
['ne action sur laquelle, les renseigne-
ments manquent se déroule à deux jours de
marche de la ville qui est toujours en état
(Ip- sif%lle. Iai situation sur la voie ferrée
est came.
Arrachart et Rignot
Arrachart et Rignot. partis de. Hong-Kong
le 15 juillet, à 7 heures sont arrivés A Chan-
ghai dans l'après-midi.
La France, l'Indochine
et la Chine
Le ministre des Affaires étrangères. Docteur
C.-T. Wang, est parti le 14 iuiHet pour
Tsing- Tao, où il doit rencontrer M. juillet pour
tel, afin de continuer les conversations au sujet
du traité relatif à l' Indochine.
Le prélat et la comédienne
'.1 --
Eve Lavallière, avant de se retirer dans les
Vosges, à Thuillières, pour achever d'y décli-
ner et pour y mourir, passa deux années en
Afrique du Nord, où, comme franciscaine du
Tiers Ordre, avec le plus tendre dévouement,
elle soigna les femmes et les enfants indigènes.
Il est certainement, là-bas, des gourbis, voire
des tentes de nomades, où elle n'est pas ou-
bliée.
Ce fut - du moins on est assez fondé à le
supposer - une très violente secousse morale
qui détermina le changement d'existence de
l'actrice adulée. Quel fut, à l'origine, le drame
intime ? On ne le saura peut-être jamais. Mais
l'on sait qui la guida dans les chemins de la
grâce, on le sait par une lettrè à Robert de
Fiers, au plus regretté des hommes privés et
des écrivains de théâtre, car il représenta mieux
que quiconque un moment de la France heu-
reuse, bonne et généreuse, et, par pudeur, iro-
nique.
Eve Lavallière, en 1926, écrivait à Robert
de Fiers ce billet :
« Lorsque je me suis sentie touchée par la
grâce, je suis venue dans les Vosges que je
connaissais déjà. J' aimais particulièrement
Thuillières parce que le village est joli, peut-
être aussi parce qu'il est pauvre. Voulant y
vivre loin du bruit, isolée, j'y ai acheté cette
petite maison. Et puis, je suis partie pour
Lourdes. Là, j'ai eu le grand bonheur de ren-
contrer Mgr Lemaître, archevêque de Car-
thage. Il a daigné prendre en miséricorde ma
détresse morale ; il a soutenu mes premiers pas
dans le vrai chemin. Je lui dois tout ; je lui
dois mon âme. Mon vœu intime, ma volonté
étaient d'entrer au Carmel. Je ne l'ai pas pu.
Il m'a toujours fallu commencer par de petits
rôles. Mgr Lemaître m'a dissuadée de ce pro-
jet, à cause de ma santé déjà chancelante. Il
m'a expliqué que Dieu ne voulait point du
suicide, alors même qu'il lui est dédié. Je n ai
donc jamais été religieuse. Je fais seulement
partie du Tiers Ordre Franciscain. »
C est un coeur charmant et doux de Made-
leine repentie que sut pénétrer le grand prélat
de Carthage !
Il y a quelques jours, Mgr Lemaitre hono-
rait notre journal d'une visite. Je n'oublierai
pas cette haute stature, ce regard vif, ce visage
d'énergie et de bonté. Mais je songe aujour-
d'hui qu'il dut connaître le secret d'Eve La-
vallière et qu'il sut dire à la pauvre femme -
qui ployait sous quel faix ? les mots d in-
dulgence qu'il fallait. Robert de Flers fut
aussi, sans doute, le sûr confident de son an-
cienne interprète.
'1. ,- ,
Le prélat. la comédienne et 1 auteur drama-
tique ! Quelle émouvante « histoire vraie », et
comme elle est bien de celles qui ne peuvent
guère arriver que chez nous !
Je lui dois mon âme : cri de la reconnais-
sance jeté à plein coeur.
Il m'a toujours jallu commencer par de petits
rôles : gentil sourire de femme qui se moque
elle-même, un peu coquettement.
Tout ça, c'est Paris.
jt. B.
AU CONSEIL D'ETAT
l' e
M Arbert, ex receveur des Contributions
à Sidi-Bel-Abbès, obtient gain de cause
A la requête de M. Arbert, ex-receveur
des contributions diverses, demeurant à
Sidi-Bel-Abbès, le Conseil d'Etat a annulé
un décret du 1er avril 1926 accordant à l'in-
téressé une pension que celui-ci estimait in-
suffisante.
Dans son recours introduit au Conseil
d'Etat aux fins d'annulation de l'arrêté pré-
cité, M. Arbert soutenait que c'est en viola-
tion de la loi du 14 avril 1924 que, dans le
calcul des émoluments servant de base à la
détermination de sa pension, le liquidateur
avait omis de tenir compte des traitements
servis du icr janvier 1Q22 au 31 décembre
1923 par la commune de Sidi-Bel-Abbès et
le Bureau de Bienfaisance européen, dont
les services avaient été distraits du bureau
des contributions de Sidi-Bel-Abbès, le ier fé-
vrier 1922, pour être géré par un receveur
municipal.
A quoi le ministre des Finances avait fait
remarquer, pour justifier le décret dont
s'agit, qu'en Algérie les receveurs ne sont
pas groupés en catégories correspondant à
des classes et qu'ils ne reçoivent d'avance-
ment que par la nomination à un poste plus
rémunérateur.
Que des dispositions spéciales ont été pri-
ses (en vertu de l'arrêté du q janvier 1926)
en faveur des anciens agents dont les bu-
reaux ont été affectés antérieurement au
rr janvier 1921 par les modifications appor-
tées à leur consistance territoriale.
l.a consistance de la recette de Sidi-Bel-
Abbès n'ayant été modifiée que le î'*" jan-
vier 1922, M. Arbert ne peut justifier de ces
dispositions spéciales. affirmait le ministre
dans sa note envoyée au Conseil d'Etat, en
réponse à la communication de la requête
de M. Arbert.
Ainsi que dit, le Conseil d'Etat, statuant
que cette affaire a annulé le décret dont
s'agit attendu qu'il résulte des dispositions
combinées des articles 54 de la loi du 14
avril 1924 et 14 du décret du 28 avril 1925,
que la pension des agents visés par ces ar-
ticles doit être revisée sur la base des trai-
tements dont ils auraient joui s'ils eussent
été mis à la retraite au début des services à
la date du 17 avril 1924.
Il suit de là que, dans le cas où les émo
luments à retenir pour la liquidation de la
pension revisée sont ceux qui sont produits
par le poste occupé pat l'intéressé pendant
es trois années précédant celle de la rcssa-
tion de son activité.
11 résulte de ce qui précède qu'en se bor-
nant à prévoir, le cas où la modification
porte sur la consistance territoiia le du poste
et où elle se produit antérieurement au
1" janvier 1921 l'arrêt? du 9 janvier 1926 a
méconnu les dispositions (le la loi du 14 avril
IQ24 du règlement d'administration publique
du 28 aoÙt 1925.
Dès lors, le requérant est fondé à deman.
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JOURNAL QUOTIDIEI
Rédaction & Administration t
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Les Annales Coloniales
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ABONNEMENTS
la Revue mensuel!* t
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Franc* (t
CatoniM 118. 100 » Se »
tir.,.. 249 » 125 » 70 »
On s'abonne sans frais dans
loua les bureaux de poste.
HAUTE-SANGHA
ET BRAZZAVILLE-OCÉAN
Non, il n'est pas vrai que les incidents
dont la Haute-Sangha a été le théâtre san-
glant, dans ces derniers mois, se rattachent
directement à l'affaire du Brazzaville-
Océan.
La vérité est toute différente, mais je
m'empresse de dire qu'elle n'est pas plus
rassurante.
La Haute-Sangha est un vaste pays où
la compagnie forestière Sangha-Uubanghi a
des exploitations. Depuis quelques années
l'occupation militaire a été remplacée par
une administration civile squelettique.
D'une lettre, je détache ce passage suffi-
samment significatif :
i Dans l'Ibenga-Motaba, le chef de la
subdivision fait une ou deux tournées par
an, à la galopade. A Bagandou, à Bacota,
voilà dix-huit mois que l'on n'a pas vu d'ad-
ministrateurs. 11 a fallu la révolte de Bam-
bio pour amener, après sept mois, un voyage
du chef de Subdivision vers cè pays.
La carence administrative est complète
dans ce pays. à
D'une autre note, je prends cette simple
phrase :
c L'effervescence qui faisait tache d'huile
depuis Bouar et la Lobaye se faisait aussi
sentir peu à peu jusqu'ici et l'affranchisse-
ment de la domination des blancs paraissait
chose facile à réaliser. Il convient de re-
marquer (l'ailleurs que depuis huit mois
aucune tournée n'avait été faite ici. w
l,)u'est-il arrivé?
Aux environs de Bambio se sont rencon-
très un féticheur bossu Gongoro et un chef
Yanghéré Donçbé qui ont profité de notre
carence pour imposer leur domination et
donner libre cours à leurs instincts de pri-
mitifs.
Un sorcier ventriloque nommé Carinou
est mort. Immédiatement les féticheurs
Bayas-Karas, affiliés de la secte des Labis,
ont raconté partout que la mort de Carinou
était un mensonge des blancs, que ce grand
féticheur était de sa propre volonté, parti
vers le « Dzapa » afin de s'entretenir avec
lui des moyens de chasser les blancs,
Ayant eu besoin d'un boy-cuisinier peut
la route qui est longue, il avait déliliérémcnt
choisi le commandant de Berbérati que son
fétiche tout-puissant avait aussitôt fait Pl"
rir dans un accident d'auto.
Dès que ses entretiens avec Dzapa seront
terminés, Carinou, escorté de son ooy-cui-
ainie% teviendra sur terre, mais sa réappari-
tion né se féra pas chez les Bayas-Raras,
elle aura lieu en pays Yanghéré, chez le
chef Donghé ; afin de le récompenser (l'avoir
été l'ennemi des blancs, ceux-ci seront chas-
sés et le pays partagé aura deux grands
chefs : Carinou au Nord et Dongbé au
Sud.
Et depuis lors, toute la région Yanghéré
hésite, maintenue par une vague crainte du
blanc mais soumise à la pression mystique
des fétiches.
Je m'excuse de faire état de ces détails
de roman mais ils ont leur importance, je
crois, pour fixer nos véritables responsabi-
lités politiques. Revenons au récit des faits.
On sent bien que le milieu est prêt à la
révolte. Alors, à la fin mars, l'incident se
produit.
Le chef Yanghéré venu pour acquitter son
impôt à Dougou en février va à Bambio,
en ramène le féticheur bossu Gongoro au
village de Bérandjoko.
C'est une grosse agglomération de i. 500
habitants comprenant deux villages, } un
occupé par les Kaka, l'autre par les Yan-
ghéré. M. Gitton, directeur d'une facto-
rerie et le chef de la Subdivision, M. Fai-
vre, sont les seuls européens.
Gongoro, arrivé de Bérandjoko, prépara
un « médicament », cérémonie rituelle dont
nous allons saisir le sens.
Le 19 mars, MM. Gitton et Faivre sont
attaqués. Sans munitions, sans force ar-
mée, ils réussissent à se sauver. Et alors
se passent des scènes que je veux malgré
leur horreur, faire passer sous vos yeux,
telles qu'elles ont été connues par les ré-
cits de témoins oculaires, vérifiés par les
administrateurs qui, un mois après, revinrent
----- sur place. -
Voici un témoignage pris au hasard :
« Le Haoussa Ibrahim se trouvait à Ma.
cao le 20 mars lorsqu'y parvint la nouvelle
de la victoire des Bérandjoko; le chef djika
fit aussitôt piller et brûler la factorerie et
assommer les récolteurs rentrant de la
brousse les uns après les autres : six furent
ainsi tués et mangés; Ibrahim s'échappa de
nuit et arriva à Bérandjoko deux jours
après; assailli aussitôt, il fut, dit-il, mal-
mené et un récolteur qui l'accompagnait fut
assommé au débarcadère, dépecé devant lui,
ses ossements étaient encore exposés triom-
phalement au débarcadère à notre arrivée.
Ibrahim fut emmené dans une case, non
loin d'une autre, d'où il vit sortir chaque
jour, deux par deux, une dizaine de tra-
vailleurs, femmes et enfants qui étaient aus-
sitôt assommés et dépecés. Avant le festin,
le cœur et les viscères étaient chaque fois
apportés dans une cuvette à Béra-N'Djoko,
vieux notable impotent, qui devait d'abord
les goûter. »
Ces faits, incontestables, nous pouvons en
mesurer maintenant la portée.
Ce n'est pas la réquisition pour le chemin
de fer de Brazzaville-Océan qui les a fait
naître. Soit. Mais c'est notre carence admi-
nistrative. Alors, je dis : que comptez-vous
faire?
Il faut occuper, assurer la police du pays.
Tous ceux qui sont sur place vous le di.
sent.
Mais pour cela, il faut du personnel, il
faut de l'argent.
Et je me tourne vers le Parlement et je
lui dis : la colonisation, c'est un devoit
avant d'être un profit.
Je sais, par ce que j'ai vu en A.O.F.,
que la France a été à la hauteur de son de-
voir partout où vous lui en avez donné les
moyens.
Mais précisément à cause de cela, il ne
faut pas qu'une carence passagère et locale
permette de dire que la France est indigne
de ses devoirs de nation colonisatrice.
Etienne Antonctti,
Député de la Haule-Savoie.
Rapporteur du budget <<
l'Algérie et des Protecto-
rat*.
M. Manceron en France
l'
M. Manceron, Résident général. a quitté
Tunis le 16, à 16 heures, pour se rendre à
Bizerte et s'embarquer à bord du Gouverneur-
général-G uepdon. Le Résident général est
accompagné de Mme Manceron, de ses enfants
et du capitaine Pouvreau, du cabinet militaire
résidentiel.
M. Manceron a fait en automobile le trajet
de Tunis à Bizerte où, sur le quai, au moment
de s'embarquer, il a été salué par les autorités.
Les honneurs ont été rendus par une compagnie
du 8" tirailleurs.
Le Gouverneur de la banlieue de Tunis
à Paris
i
Nous sommes heureux d'annoncer que M.
le général Baccouche, gouverneur de Tunis, et
Mme la générale, sont de passage à Paris.
obtem--
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, réunie sous la présidence
de M. Pierre Taittinger, président, a reçu
une délégation du syndicat des fabricants de
tabac d'Algérie.
Les délégués ont exposé les craintes sou-
levées en Algérie par le projet que l'on prête
au Gouvernement d'instituer un monopole
des tabacs à Madagascar. Ils ont demandé
1 la Commi^ion d'envisager le danger que
présenterait l'institution de ce monopole
pour la production nord-africaine.
M. Ricci, député d'Alger, et M. Roux-
Frcissincng, député d'Oran, ont appuyé ces
observations en insistant sur l'utilité d'en-
courager en Algérie la culture du tabac.
MM. Ernest Outrey, député de la Cochin-
chine, et Auguste Brunet, député de la Réu-
nion, ont ensuite exposé le point de vue des
colonies qui pouvant se suffire à elles-mêmes
grâce à leur propre production, craignent
qu'on leur impose un monopole, mais qui
veulent également et énergiquement se dé-
fendre contre l'importation de produits exdL
tiques.
La Commission a chargé M. Ricci de lui
présenter, à la prochaine séance, un rapport
d'information à ce sujet.
La Commission, en fin de séance, a
adopté le rapport pour avis de M. Auguste
Brunet sur le projet de loi relatif à la, con-
vention sur l'esclavage.
Etaient présents : MM. Brunet (Auguste),
Gamard, Meunier (Ardennes), Outrey (Er-
nest), Perreau-Pradier, Ricci, Rochereau,
Roux-Freissineng, Sixte-Quenin, Taittinger,
Varenne (Alexandre).
La réforme des Conseils
de guerre aux Colonies
Depuis six mois que fonctionnent d'après
la réorganisation nouvelle les six tribunaux
militaires siégeant aux Colonies, aucune dif-
ficulté ne s'est présentée. A signaler que la
minorité de faveur n'a été employée ni dans
la Métropole, ni aux Colonies. Si les acquit-
tements furent moins fréquents que jadis, les
peines furent appliquées avec plus de justice
et tous les jugements furent homologués par
la Cour de cassation.
.1.
A l'Agence centrale
des Banques coloniales
M. Hellier (François-Antoine), inspecteur
de l1* classe des Colonies, en instance de li-
quidation de pension proportionnelle, délégué
dans les fonctions de directeur de la Banque
de la Guadeloupe, est nommé agent central
des Banques coloniales, en remplacement de
M. Duprat (Pierre-Louis-Alfred), démission-
naire, à compter du Ier août 1929.
-100
A la Société des Nations
Le canal de Sues
Un député libéral de Grande-Bretagne,
M. Mander, a demandé aux Communes si
le Gouvernement était disposé à proposer
que le canal de Suez soit placé sous le con-
trôle de la Société des Nations.
M. Hcnderson a répondu :
La libre navigation sur le canal de Suez
est .déjà prévue et régie par la convention de
1888. Le gouvernement de Sa Majesté n'a
aucune raison de proposer qu'une modifica.
tion soit apportée à cet arrangement.
CRÉONS
DES COMPTOIRS COLONIAUX
.,.
A
#
Il est inutile d'avoir une mariftie
marchande si on n'a pas de fret'
pour la faire vivre. C'est une for-
mule qu on pourrait, malgré son évidence,
afficher sur bien des murs.
On pourrait peut-être même la mettre en
bonne place au ministère des Travaux pu-
blics pour rappeler au ministre compétent
qu'il y a des services de la marine mar-
chande rue du Boccador.
Les pays étrangers et notamment les An-
glais savent admirablement tirer parti de
toutes les occasions qui s'offrent et mime
il les provoquent.
Nous pourrions vraiment suivre leur exem-
ple et ne pas attendre qu'ils nous faste ut
la leçon.
Il est témps que la France et ses Colo-
nies occupent le rang qu'elles doivent avoir
dans le trafic international.
A propos du transport des prestations en
nature que le projet de loi sur les emprunts
coloniaux a prévues, il a fallu que, comme
les Annales Coloniales l'avaient instamment
demandé, les commissions compétentes du
Parlement qui, entre parenthèses, ont beau-
coup de mal à intéresser les « terriens » aux
questions maritimes insistent sur le dan-
ger de l'article 7 du dit projet.
Grâce à leur intervention, le transport-
des prestations (s'il en reste pour nos Colo-
nies) serait assuré, non par des bâtiments
allemands mais par des bâtiments français.
Voici également que la Chambre de
Commerce franco-polonaise s'effraie de
P accroissement des importations alleman-
des de produits coloniaux en Pologne
(riz. thé, cacao, café). La France n'est re-
présentée que par quelques millions de
francs sur une importation de 370 millions.
Qu'il s'agisse des produits de nos Colo-
nies ou des marchandises transitées, il serait
en effet naturel que nos marchés du Havre,
Bordeaux et Marseille, trouvassent des dé-
bouchés en Pologne. Hambourg y monopo-
lise aujourd'hui le commerce.
Et la Chambre de Commerce polono-
française est la première à réclamer l'éta-
blissement d'un comptoir colonial français à
Gdynia, que les Polonais ont créé pour avoir
à eux, un port capable d'assurer les débou-
chés de leur pays.
Soyons reconnaissants à la Chambre de
Commerce de Varsovie d'avoir pris cette
initiative, mais n'est-ce pas le Gouvernement
lui-mêmc qui devrait provoquer ces enquêtes,
ces consultations en prenant toutes les me-
sures utiles pour assurer à notre marine mar-
chand c les déhollcllés do lit elle a besoin. !
MtcMci Oeimttfoer/er
Député de» Côtea-du-Nord.
M9fflbT'3 dî la COTTtTntSfiOfl
de la Marine Marcltaruk.
CINÉMA COLONIAL
.1.
Une réception dans l'Atlas
L'on peut voir en ce moment, parmi les
11 actualités Il qui passent sur les écrans pa-
risiens, M. Lucien Saint, Résident général
de la France au Maroc, reçu par le grand
caïd El Glaoui, dans la montagne de l'Atlas.
Film qui ne manque certes pas d'intérêt,
mais qui ne rend pas très fidèlement tout le
grandiose du décor de l'Atlas où il fut
tourné.
Bravo pour le documentaire
Pour le contentement étonné du public, un
film représente les opérations de fécondation
du palmier dattier.
Peu de spectateurs soupçonnaient qu'il
existait des dattiers mâles et des dattiers
femelles et que, pour féconder la fleur de.
ces dames, il fallait l'intervention de l'hom-
me. Voilà un excellent film.
Le Sultan aime le cinéma
Pendant le séjour du Sultan au Mont-
Dore, NI. Roger Lion a présenté lui-même
au Sultan du Maroc son film La Venenosa.
Le souverain, fanatique du cinéma, a de-
mandé à notre confrère une nouvelle séance
pour le lendemain, au cours de laquelle fut
projeté, comme actualité, le voyage du Sul-
tan depuis son départ de Rabat jusqu'à son
arrivée à Marseille, puis Vénus, le beau film
de Mercanton, et enfin un film gai inédit de
Roger Lion : Eau, gaz, amour à tous les
étages.
A la demande de Sa Majesté elle-même-,
qui viendra à Paris à la fin du mois, Roger
Lion présentera les dernières nouveautés,
tant en film muet qu'en film sonore et par-
lant.
Le cinéma peut être assuré d'avoir, dans lé
Sultan Mouley Youssef, le plus fervent des
défenseurs.
Vers Madagascar
Thomy Bourdelle, qui incarne Caïn dans
le prochain film de Léon Poirier, fait son
apprentissage de soutier. Tous les matins,
sur le Chamhord, qui l'emmène vers Mada-
gascar, il descend dans les salles de chauffe
et fraternise avec les Arabes qui par 6nO de
chaleur y font le plus dur des métiers. La
Mer Rouge fut particulièrement pénible,
mais lés résultats obtenus par de pareils ef-
forts doivent avoir un autre intéret que les
meilleures reconstitutions en studio!
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
La frontière de la Guyane
La Chambre a adopté le projet de lot
ouvrant au ministre des Colonies un crédit
supplémentaire de 1.198.316 fr. en vue do
couvrir les frais d'une mission française de
délimitation de la frontière entre la Guyane
française et, le Rrésil ,.
TAUX DE LA PIASTRE
Tt.
A la dato du 16 juillet, le taux de la piastre
à Saigon était de il 30.
LE BAPTÊME DU FIlS DU SULTAN
»♦«
Avant-hier, sept jours après sa naissance, au
Palais Chérifien a eu lieu dans l'intimité la
cérémonie de l'imposition du nom du fils du
wiltan. Le jeune prince s'appellera Moulay
H..s., mais, contrairement à certains bruits,
il n'est nullement désigné comme héritier du
trône, cette désignation ne pouvant avoir lieu,
d'après les lois et coutumes marocaines, qu'au
moment de l'ouverture de la succession, au
cours d'une élection faite par les notables.
'oie
DANS LE HAUT PERSONNEL DU MAROC
Aucune confirmation officielle n'est parvenue
de l'information que nous avons reproduite dans
les Annales Coloniales du 16 courant, selon
laquelle le général Vidalon et M. Urbain
Blanc, délégués à la Résidence générale, quit-
teraient prochainement le Maroc.
M. Urbain Blanc doit rentrer à Rabat le
23 juillet et assurer l'intérim de M. Lucien
Saint pendant son voyage en France.
M. Lucien Saint doit s'embarquer à Casa-
blanca samedi prochain.
A l'Académie de Médecine
-
Au cours d'une técente séance, il fut don-
né lecture d'un traitement de la pneumonie
chez les noirs. Ce traitement consiste dans
l'emploi du salicylate de soude en injections
1ntra-veineuses. La solution employée est à
1 pour 30. MM. Couvy et Popoff ont utilisé
ce mode de traitement déjà appliqué an-
térieurement par M. Toullec à l'hôpital de
Marseille chez les noirs hospitalisés à
Dakar. La pneumonie est une des causes les
plus fréquentes de décès chez les indigènes
de nos colonies africaines qui montrent à
l'égard du pneumocoque une sensibilité
toute particulière. Le taux de mortalité à
Dakar parmi les noirs a été, en 1926, de
34.3 %; en 1927, de 2(3,2 ; en 1028, de
21 o 0 et ce taux élevé n'est pas exceptionnel
en Afrique occidentale. Sur 26 malades qui,
à l'hôpital de Dakar, ont été traités par les
injections ultra-veineuses de salicylate de
soude. il n'y a eu qu'un décès, ce qui fait
ressortir la mortalité à 3,7 °(..
Les sénégalais ont raison
Au moment où la paperasserie administra-
tive a atteint un développement inimaginable
au point d'enrayer toutes les affaires, le
président du Conseil colonial du Sénégal,
M. Duguay-Clédor s'est, dans son discours
d'ouverture de la dernière session, nettement
élevé contre ce grave travers :
« Ce que nous voulons, c'est un chef et
nbn un fonctionnaire paperassier esclave
aveugle de ses bureaux dont les conceptions,
parfois surannées et rétrogrades ne sont plus
de mise dans une colonie comme le Sénégal.
Le mépris de l'indigène, qui est la carae-
têristiquc principale de certains fonctionnai-
res à qui la colonie donne un bien-être in-
trouvable en France, est une tare adminis..
trative pour un Gouverneur ou un Adminis-
trateur des colonies. Elle ne saurait être
admise par les représentants d'un pays dont
les 9/10" de la population se composent de
noirs à qui la France a généreusement in.
culqué les immortels principes de 1789. u
Il est. en effet, inconcevable que quelques-
uns de ceux qui se destinent à l'administra-
tion coloniale méprisent et les indigènes et
les colons. Il y a certainement un défaut de
préparation qui est à la base de l'éducation
coloniale. Il suffit de ie répéter pour qu'il
disparaisse des jeunes promotions dans les
cadres de l'administration coloniale.
Les Allemands dans les colonies hollandaises
Les Allemands, ayant perdu leurs ancien-
nes colonies, tentent depuis un certain temps
une pénétration pacifique dans les colonies
hollandaises.
On annonce aujourd'hui la formation, à
Amsterdam, de la Société allemande de plan-
tation, au capital de 2.500.000 florins, dont
un des chefs serait le docteur Weigert, di-
recteur de la « Deutsche Bank » de Berlin.
on i
Le Quo non ascendant italien
Développant comment le droit de l'Italie
à une plus grande extension coloniale peut
se traduire en actes, le Corriere d'italia ap-
prouve d'abord « l'intelligente orientation
de la politique fasciste » à l'égard des fron-
tières méridionales de la Libye jusqu'au
Tchad. Mais il ajoute que ce problème des
frontières libyennes ne doit pas être confondu
avec celui des compensations coloniales que
revendique l'Italie. Et passant en revue les
mandats qui pourraient être confiés au gou-
vernement italien, le Corriere estime que ce-
lui qui s'adapte le mieux aux exigences dé-
mographiques et économiques de l'Italie est
le Cameroun. Le journal déclare que les ré-
sistances françaises qui se manifestent à cet
égard n'arrêteront pas les visées italiennes.
« Nous avons besoin d'expansion poursuit-il ;
nous avons surtout besoin de terres fertiles,
riches, opulentes, tranquilles. Le Cameroun
est justement une de celles-là, et ce n'est pas
à tort qu'elle a été appelée l'une des plus ri-
ches du monde si ce n est la plus riche. Elle
teprésente en outre, dans le cas d'une exten-
sion des frontières libyennes jusqu'au lac
Tchad, la possibilité de prolonger notre
unité territoriale africaine jusqu'au golfe de
Guinée (pourquoi pas plus loin !). Et c'est là
la. plus grande aspiration de l'expansion-
nisme italien, connue sous le nom de Cor-
ridor Méditerranée-Atlantique. » Et de con-
clure enfin que dès ce moment l'Italie doft
diriger dans ce sens sa politique de revision
des mandats.
Nos voisins latins feraient bien tout
d'abord de réussir à s'installer à Mourzouk
qui est en Libye, c'est-à-dire, chez eux.
Après avoir fourni cette preuve de leurs
aptitudes à coloniser, ils pourraient songer à
augmenter leur domaine colonial, sans toute.
fois que ce soit à notre détriment.
Si la France du second Empire a créé
l'unité italienne, celle de la Ille République
ne saurait laisser amputer de la moindre par-
celle son empire colonial pour satisfaire les
ambitions coloniales de l'Italie.
Dépêches de rlndochine
«♦»
M. Pasquier à Saïgon
lA séance extraordinaire du Conseil Co-
lonial a été clôturée hier soir dans une
atmosphère de concorde et de confiance
générales. Le Gouverneur général Pas-
quier accompagné du Secrétaire général
M. Uraffeuil et du gouverneur l\ rautheimer
a asslsM au banquet de la Société des étu-
des indochinoises donl le programme
s'étend à tout ce qui concerne l'Indochine,
ses institutions, ses coutumes et son passé.
Jjes allocutions du Gouverneur général et
lin Président de la Société, M. de Tastes
ont montré C heureuse influence qu'exerce
une telle activité sur l'entente et la com-
préhension mutuelle (1ts races française et
annamite. 1
La fête nationale
A Saigon, la revue traditionnelle du
11 juillet s'est déroulée le matin en pré-
senre du Gouverneur général Pasquier,
entouré des autorités civiles et militaires
et au. milieu d'une nombreuse affluenre
française et annamite.
La fêle nationale (t été célébrée au TOII-
lifn avec le cérémonial accoutumé, mais A
l'exception de la revue des troupes SlIp-
primée en raison des fortes chaleurs. Des
pluies diluviennes ont empérhé la frtrail"
aux flambeaux et des réjouissances popu-
laires traditionnelles.
La fête nationale a été célébrée avec éclat
à Hué. Des réjouissances diverses avaient
attiré un grand concours de population. Le
régent, le Conseil dos Minisires, les Prin-
ces, les Membres du Conseil et "1 famille
roijate, sont venus offrir leurs vri'U.r au
Résident Supérieur et le prier de transmet-
tre A la nation protectrice leurs souhaits
et leurs sentiments d'attachement.
Conseil de protectorat
Ijc Conseil du. Protectorat français du
Tontiln s'est réuni samedi matin ù 0 fleu-
res ptl ur examiner tes pourvois formés par
les condamnés de la f'ommission crimi-
nelle. Il conclut au icjet de ces pourvois.
Le Mékong-lrontière
Les travaux de délimitation île la, ligne
frontière entre l'Indochine et le Siam, qui
suit le Thalweg du Mékong, selon le traité
franco-siamois de IfI;?;). ont été terminés fin
fuin. Ils avaient été entrepris, l'an der-
nier, sous le contrôle de la Haute Commis-
sion ftermanente du Mékong par la mis-
sion dirigée par le Lieutenant-Colonel
français Bourgeois et le Commandant sia-
mois Luang liant. Le compte rendu de ces
travaux qùi ont été rapidement exécutés
grâce au concours empressé des autorités
locales et des populations riveraines, sera
examiné par une Haute-Commission au
cours de la prochaine session.
Arrestation
Ngugen Thaï Hoc. un des principaux di-
rigeants de la Société werète IC Yiel Sam
Quoc T)an Dang » en. fuite et récemment
condamné par défaut par la Commission
Criminelle A 20 ans de détention, vient
d'être arrêté par les autorités indigènes
dans la province de h'ienan près de Haï-
phonQ.
Au Yunnan
De nouveaux détails parviennent sur
l'explosion du dépôt de munitions de
Yunnanfou.
Le général lAing Yun, président du. Di-
rectoire yunnannâis et représentant dit
gouvernement nationaliste, avait fait em-
magasiner à l'intérirur des remparts les
munitions du camp voisin, en prévision
d'une attaque du général rebelle HOu-
Lou.
Dans l'après-midi du 11 juillet, ce dépôt
ainsi constitué entre la porte Xord et la
pagode des Rochers et qui. était situé à en-
viron .">00 mètres du Consulat de Frit tu e fit
explosion soit par suite d'une imprudence,
soit d'un attentat commis par un partisan
dit général lIou-I,()u-Yu.
La déflagration tua ou blessa plus d'un
millier de Chinois.
Tout le personnel français et annamite
du Consulat de France (-SI Indemne, mais
les bâtiments ont été dèlruils. Le COI/sul
d'Angleterre a. élé légèrement hlrssrf.
Les missions catholiques et protestantes
ont subi des dégdts importants.
Trois ou quatre mille personnes sont
sans abri.
Le Consul de France est en communi-
cation constante par T. S. F. avec le Çou-
vernement général de l'Indochine. Il 11*11 a
aucune iru/uiétude à avoir sur le sort des
Français de Yunnanfou.
Plus de 1.000 cadavres chinois ont été
déjà retirés des décombres. l'hôpital fran-
çais, à lui seul a recueilli 800 blessés.
En ce qui concerne les opérations mili-
taires, le général Long Yun, Président du
Directoire, a demandé à Yunnon Fou de te-
nir à tout prix. COUI HW il ne dispose en-
core que d'une partie de ses troupes, il n'a
pas voulu entrer en contact avec son ad-
versaire ; il opère à l\ in Tsing, la concrn-
tralion de ses (orees,
Ij> général llou Lou Yu devait arriver
le 12 juillet devant Yunnan Fou mais il est
possible qu'il ait obliqué vers l'est pour
s'opposer à la réalisation du plan de Long
Yun.
['ne action sur laquelle, les renseigne-
ments manquent se déroule à deux jours de
marche de la ville qui est toujours en état
(Ip- sif%lle. Iai situation sur la voie ferrée
est came.
Arrachart et Rignot
Arrachart et Rignot. partis de. Hong-Kong
le 15 juillet, à 7 heures sont arrivés A Chan-
ghai dans l'après-midi.
La France, l'Indochine
et la Chine
Le ministre des Affaires étrangères. Docteur
C.-T. Wang, est parti le 14 iuiHet pour
Tsing- Tao, où il doit rencontrer M. juillet pour
tel, afin de continuer les conversations au sujet
du traité relatif à l' Indochine.
Le prélat et la comédienne
'.1 --
Eve Lavallière, avant de se retirer dans les
Vosges, à Thuillières, pour achever d'y décli-
ner et pour y mourir, passa deux années en
Afrique du Nord, où, comme franciscaine du
Tiers Ordre, avec le plus tendre dévouement,
elle soigna les femmes et les enfants indigènes.
Il est certainement, là-bas, des gourbis, voire
des tentes de nomades, où elle n'est pas ou-
bliée.
Ce fut - du moins on est assez fondé à le
supposer - une très violente secousse morale
qui détermina le changement d'existence de
l'actrice adulée. Quel fut, à l'origine, le drame
intime ? On ne le saura peut-être jamais. Mais
l'on sait qui la guida dans les chemins de la
grâce, on le sait par une lettrè à Robert de
Fiers, au plus regretté des hommes privés et
des écrivains de théâtre, car il représenta mieux
que quiconque un moment de la France heu-
reuse, bonne et généreuse, et, par pudeur, iro-
nique.
Eve Lavallière, en 1926, écrivait à Robert
de Fiers ce billet :
« Lorsque je me suis sentie touchée par la
grâce, je suis venue dans les Vosges que je
connaissais déjà. J' aimais particulièrement
Thuillières parce que le village est joli, peut-
être aussi parce qu'il est pauvre. Voulant y
vivre loin du bruit, isolée, j'y ai acheté cette
petite maison. Et puis, je suis partie pour
Lourdes. Là, j'ai eu le grand bonheur de ren-
contrer Mgr Lemaître, archevêque de Car-
thage. Il a daigné prendre en miséricorde ma
détresse morale ; il a soutenu mes premiers pas
dans le vrai chemin. Je lui dois tout ; je lui
dois mon âme. Mon vœu intime, ma volonté
étaient d'entrer au Carmel. Je ne l'ai pas pu.
Il m'a toujours fallu commencer par de petits
rôles. Mgr Lemaître m'a dissuadée de ce pro-
jet, à cause de ma santé déjà chancelante. Il
m'a expliqué que Dieu ne voulait point du
suicide, alors même qu'il lui est dédié. Je n ai
donc jamais été religieuse. Je fais seulement
partie du Tiers Ordre Franciscain. »
C est un coeur charmant et doux de Made-
leine repentie que sut pénétrer le grand prélat
de Carthage !
Il y a quelques jours, Mgr Lemaitre hono-
rait notre journal d'une visite. Je n'oublierai
pas cette haute stature, ce regard vif, ce visage
d'énergie et de bonté. Mais je songe aujour-
d'hui qu'il dut connaître le secret d'Eve La-
vallière et qu'il sut dire à la pauvre femme -
qui ployait sous quel faix ? les mots d in-
dulgence qu'il fallait. Robert de Flers fut
aussi, sans doute, le sûr confident de son an-
cienne interprète.
'1. ,- ,
Le prélat. la comédienne et 1 auteur drama-
tique ! Quelle émouvante « histoire vraie », et
comme elle est bien de celles qui ne peuvent
guère arriver que chez nous !
Je lui dois mon âme : cri de la reconnais-
sance jeté à plein coeur.
Il m'a toujours jallu commencer par de petits
rôles : gentil sourire de femme qui se moque
elle-même, un peu coquettement.
Tout ça, c'est Paris.
jt. B.
AU CONSEIL D'ETAT
l' e
M Arbert, ex receveur des Contributions
à Sidi-Bel-Abbès, obtient gain de cause
A la requête de M. Arbert, ex-receveur
des contributions diverses, demeurant à
Sidi-Bel-Abbès, le Conseil d'Etat a annulé
un décret du 1er avril 1926 accordant à l'in-
téressé une pension que celui-ci estimait in-
suffisante.
Dans son recours introduit au Conseil
d'Etat aux fins d'annulation de l'arrêté pré-
cité, M. Arbert soutenait que c'est en viola-
tion de la loi du 14 avril 1924 que, dans le
calcul des émoluments servant de base à la
détermination de sa pension, le liquidateur
avait omis de tenir compte des traitements
servis du icr janvier 1Q22 au 31 décembre
1923 par la commune de Sidi-Bel-Abbès et
le Bureau de Bienfaisance européen, dont
les services avaient été distraits du bureau
des contributions de Sidi-Bel-Abbès, le ier fé-
vrier 1922, pour être géré par un receveur
municipal.
A quoi le ministre des Finances avait fait
remarquer, pour justifier le décret dont
s'agit, qu'en Algérie les receveurs ne sont
pas groupés en catégories correspondant à
des classes et qu'ils ne reçoivent d'avance-
ment que par la nomination à un poste plus
rémunérateur.
Que des dispositions spéciales ont été pri-
ses (en vertu de l'arrêté du q janvier 1926)
en faveur des anciens agents dont les bu-
reaux ont été affectés antérieurement au
rr janvier 1921 par les modifications appor-
tées à leur consistance territoriale.
l.a consistance de la recette de Sidi-Bel-
Abbès n'ayant été modifiée que le î'*" jan-
vier 1922, M. Arbert ne peut justifier de ces
dispositions spéciales. affirmait le ministre
dans sa note envoyée au Conseil d'Etat, en
réponse à la communication de la requête
de M. Arbert.
Ainsi que dit, le Conseil d'Etat, statuant
que cette affaire a annulé le décret dont
s'agit attendu qu'il résulte des dispositions
combinées des articles 54 de la loi du 14
avril 1924 et 14 du décret du 28 avril 1925,
que la pension des agents visés par ces ar-
ticles doit être revisée sur la base des trai-
tements dont ils auraient joui s'ils eussent
été mis à la retraite au début des services à
la date du 17 avril 1924.
Il suit de là que, dans le cas où les émo
luments à retenir pour la liquidation de la
pension revisée sont ceux qui sont produits
par le poste occupé pat l'intéressé pendant
es trois années précédant celle de la rcssa-
tion de son activité.
11 résulte de ce qui précède qu'en se bor-
nant à prévoir, le cas où la modification
porte sur la consistance territoiia le du poste
et où elle se produit antérieurement au
1" janvier 1921 l'arrêt? du 9 janvier 1926 a
méconnu les dispositions (le la loi du 14 avril
IQ24 du règlement d'administration publique
du 28 aoÙt 1925.
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