Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 juillet 1929 13 juillet 1929
Description : 1929/07/13 (A30,N109). 1929/07/13 (A30,N109).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805849
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. No 100.
LE ttuMEâp : 80 CENTIMES
SAMEDI SOIR, 13 JUILLET im.
JOUMUJNJOTIOlf* J
Rédaction & Ad minist ration t
14, MHS MMt-flÉlir
PARIBO")
tlLÉnl. t UJUV- ,.
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L es Annales Coloniales
Lu .,. et Téetomêa wjU rigiw m
NIMII ÛÊ ffVHlL
inmuiPoN^tivii i-Marocl RUBOEL
r. les article* publiés dans noire tournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Ahmub Coumialu.
ABONNEMENTS
avec la Revue mcnsueila f
Un an Ij Moi. 3 M*i«
France ot
Colonies 180 » 100 » 60 n
Étranger.. 240 » 125 s 70*
On s'abonne snns Trais dnns
tous les bureaux de poste.
La main-d'œuvre du Mayumbé
- - -. MI.
Politique de l'hygiène : tellç est la véri-
tablè face du problème angoissant de la
main-d'œuvre, non BéUÎérheïjt au Mayumbè,
mais encore dans toute notre Afrique Occi.
dentale et Equatoriaîé..
Disons tout de suite que .des progrès es-
sentiels ont été faits depuis la création du
Service de la Main-d'oeuvre, par les arrêtés
du Gouverneur général de l'A. E. F. des
7 et 20 janvier 1925. De nombreuses me.
sures ont été prises en vue d'améliorer le
sort des travailleurs et de diminuer l'impor.
tance de la mortalité. Je répète, car c'est là
une des plus belles réussites dont l'homme
puisse s'enorgueillir, que la mortalité dans
les chantiers est tombée de 5 en 1926 à
2 en 1928. Ces mesures, dont les effets
salutaires n'ont pas tardé à se faire sentir
sont les, suivantes :
a). Sélection rigoureuse dam le recrute-
ment.
10 Au lieu de recrutement j
20 Au camp de concentration de Bangui ;
3" Au camp de Brazzaville 1
4° A l'arrivée sur les chantier..
b). Habillement et Equipement.
Au moment du départ de sa circonscrip-
tion d'origine, le travailleur rèçoit ;
1 complet de travail en toile kaki.. j
- 1 couverture et une natté »
1 gamelle et une cuillère;
1 bidon et un quart ;
t musette.
c). Composition des détachements pat
équipes,.
De 20 à 25, hommes comprenant un cher
-de groupe interprète, plus le droit d'ame-
ner 25 de tepimes.
- d). Adaptation au travail.
• Au camp de Brazzaville, les hommes recon-
nus bons sont soumis à un entraînement
progressif pendant un mois, avant l'envoi
eàlux -1 chantiers. Les malingres sont éloignés.
Au cas où leur état de santé resterait défi-
cient, ils sont renvoyés dans leurs foyers.
Transport de Braasaville aux chantiers.
1° Par la route de Brazsaville-Mindoulî
par voie ferrée. Mindouli M'Vouti (pied
Est du Batnba) par camions automobiles ;
âO Par le chemin de fer belge et bateau
jusqu'à Pointe-Noire.
Encadrement sur les chantiers.
La répartition, survies cbantiers est opé-
., rée par unités de même race à l'effectif
maxunum de 500 relevant d'un fonctionnaire
assisté de deux-agents, européens. Les ca-
", dets vi*8Kt à proximité des hommes, veil-
lVhOfflr tout les détails de leur existence
matérielle (entretien et hygiène des camps,
couchage, vêtements, distribution et prépa-
ration des aliments, etc. Ils conduisent les
hommes, sur < les chantiers et se concertent
avec l £ Sooiété ae Construction pour que
le travail soit réparti suivant. la vigueur de
chacun, que toute protection possible soit
assurée contre les accidents et qu'il soit
donné aux. travailleurs le temps de se ra-
fraîchir et de se reposer pendant letravail.
Régime du travail,
Heures de présence effectuées sur les
dhantiers :
6 heures à 11 heures (5 heures) j 13 h. 30
à 17 h. 30 (4 heures).
Cet horaire permet deux beures et demie
de repos au milieu de la journée.
Les travailleurs mangent au camp le ma-
tin avant le départ et le soir au retour la
nourriture préparée par des cuisiniers res-
- tant au camp. Ils emportent avec eux le
repas de midi qu'ils font réchauffer. Des
points d'eau. potable sont installés sur tous
les chantiers. Des abris leur permettant
de s'étendre à l'ombre ou à l'abri de l'humi-
-- dité pendant la cessation du travail ont
été construits. Chaque camp est sous la
surveillance médicale d'un médecin ou d'un
hygiéniste (médecin ayant des diplômes
étrangers) qui passe la visite au départ sur
les chantiers, donne les exemptions, soigne
les malades, dans une ambulance.
AU point de vue moral; les autorités ad-
ministratives s!efforcent de se tenir eh con-
tact avec les travailleurs. Des écrivains pu-
blics rédigent et ènvoient les lettres des tra-
vailleurs, a la famille et de la famille, aux
travailleurs atfiii que ceux-ci se sentent moins
éloignés et continuent à suivre la vie des
leurs. ̃ * • - ̃ ̃
Les occasions de réjouissance sont exploi-
tées Sur les chantiers., des danses organi-
sées}- etc. -
1 Si malgré les efforts du Service de la
Main-d'œuvre, les résultats ne sont pas
encore est que, en dehors, de la
fragilité de la race,, du climat pénible du
w. Mayumbe, nos ennemis tes plus difficiles à
vaincte sont l'imprévoyance inconcevable
des indigènes* leur manque complet d'hy-
gièneNïtde précautions les plus élémentaires
au point de vue sànitaire: Les cadres n'ar-
rivent pas à aflipêGher un indigène en sueur
.d'allér, pour- àvoir ïraifij se coucher dans
un endroit humide, Il est bien difficile de
leur faire comprendre le danger qui existe
à laisser sécher sur eux un vêtement mouillé.
L& nuit, il est impossible d'empêcher un
homme fiévreux de sortir de la case pour
s'étendre dehors, espérant obtenir du froid
un soulagement. Aussi, malgré les soins dont
on - entoure les travailleurs, la pneumonie
sévit gravement., ,-
Les parasites intestinaux également font
ces Tarages et causent de nombreux décès.
AU*, k la politique de l'hygiène qui doit
poursuivre avec, acharnement la recherche
des moyens prophylactiques à employer
pour combattre les parasites, s'ajoute une
politique de l'alirasntation, car il faut à
ratfgfetie 1» nourriture ijui lui est ptopre.
Celte, double politique de l'hygiène et de
fia[lbUMOMM. un dei 'Iiide ~de l'hygièné et de
l'alimentation des indigents sur les chantiers
exige de grands efforts d'adaptation soute-
*
nus par une voloiftè cfaboutir, un esprit dè
suite, une persévérance que rien n'abat, La
plus grave erreur consiste à aborder la
question des chantiers indigènes avec des.
idées, des habitudes métropolitaines. Nous
nous trouvons là devant un monde profon-
dément différent de notre monde à nous :
milieux physiques où le climat règne en
maître. milieux humains très en retard
sur notre civilisation et encombrés de su-
perstitions où le sortilège désarme la science.
Peuples enfants, qu'il faut protéger contre
eux-mêmes, tout en respectant leurs tradi-
tions !
Tels sont les faits réels, les faits vivants.
Ils n'ont aucun rapport avec cette légende
du Mayumbe où il est question de sévices,
de mauvais traitements, de schlague. La
vérité est plus humaine, plus complète, d'une
autre envergure aussi, car cette vérité nous
conduit à affirmer que la politique de l'hy-
giène est la plus éloquente justification de
toute colonisation et que sans cet élémentaire
souci d'humanité, la mise en valeur dé nos
colonies se trouve dangereusement compro-
mise.
Pierre Taiitlttffer,
Député de Parts,
Président de la CotnmtMtM de
l'Algérie, H6s CUWftte» et des Protectorats,
«~
SOUDARITÉ
l'
Origny-en-Thiérache, petit village de l'Ais-
ne détruit par les obus, fut, après la grande
tourmente, adopté par la ville de Saïgon.
Aidé par la belle capitale cochinchinoise,
le modeste village relçva ses ruines, recons-
titua ses champs, ses vergers et ses trou-
peaux. Parmi les maisons neuves, la vie se
reprit à sourire.
Origny, le malheur passé, n'oublie pas
ceux qui lui furent secourables. La commune,
aussitôt après le renouvellement de son Con-
seil municipal, voulut témoigner sa grati-
tude à Saïgon, où est parvenu, le mois der-
nier, ce télégramme à l'adresse de l'Hôtel de
Ville :
La nouvelle municipalité d* Origny-en-
Thiérache vous prie de transmettre ail Gou-
vernement de la Cochinchine et au Conseil
municipal de Saigon Vassurance de son inal-
térable reconnaissance.
Larmuzeau, maire.
Maint Saïgonnais a été ému par ces quel-
ques mots qu'a. publiés la presse locale.' Une
menue information a rappelé la grande loi de
Solidarité, et qu'il est bien vrai qu'un bien-
vrai qu un bien-
fait n'est jamais perdu : le plus sûr bénéfi-
ciaire d'un don, c'est, au plus profond et au
meilleur dé sa conscience, le donateur lui-
même.
«
Mais. ne faudrait-il pas que la loi de soli-
darité fût d'application plus générale?
Saïgon tendit la main à Origny dévasté.
11 est dans certaines de nos colonies une dé.
vastation permanente, celle, mille fois dé-
noncée, que commet la maladie, et qui ne
devrait laisser indifférente aucune ville de
France prise en particulier.
Si l'on aime à penser, en effet, que le Par-
lement va consentir un grand effort financier,
un effort massif en faveur des Services de
santé coloniaux, ce n'est pas une raison pour
que la grande cause du sauvetage de races
entières en péril de mort ne suscite pas des
dévouements et des sacrifices privés.
Saigon adopta Origny. Pourquoi nos
grands ports n adopteraient-ils pas quelques-
uns des cantons tropicaux les plus décimés?
Mais ce ne sont pas seulement les villes
maritimes qui pourraient faire' ce geste de
grande portée pratique et plus encore mo-
rale.
Je songe surtout, ce disant, aux villes uni-
versitaires pourvues d'une Faculté de méde-
cine. L'adoption devrait être une « adoption
sanitaire n. Elle comporterait donc, au moins,
des envois de médicaments et de matériels
de santé, et, dans une hypothèse plus ambi-
tieuse, l'envoi de jeunes docteurs spécialisés
et déterminés, par de généreuses dotations
de la ville « adoptante x, à faire leur car-
rière dans la région adoptée.
Faut-il donner un exemple? Paris –pres-
tige oblige 1 se devrait à lui-même de
prendre l'initiative de ce grand mouvement
de fraternité et de choisir pour exercer sa tu-
telle le poste le plus déshérité : l'un de ces
points de l'Afrique française où il faut faire
mille kilomètres pour trouver un secours mé-
dical.
Marseillei Bordeaux, Le Havre, de même
que Toulouse ou Lille, et d'autres cités opu-
lentes ne se piqueraient-eTiès. pas, dès lors,
d'émulation ?
Il ne devrait même pas s'agir d'impôts
nouveaux, sinon volontaires. Si chaque grand
journal, de province prenait résolument en
main la cause de l'un des groupements de
Français de couleur en voie de disparition,
ne trouverait il pas dans son vaste public Ms*
concours financiers nécessaires à l'œuvre de
salut?
Nous posons la question ", et .nous voul..
rsperer que nos puissants confrères régio-
naux ne refuseront pas de lancer à travers
leuTs fiefs respectifs le S.O.S. qui s'impose.
L'œuvre à tenter. est, répétons-le, de gran-
de portée morale. Il n'est pas un hameau de
France qui n'ait, par quelque côté, des inté-
rêts communs et pas seulement économi-
ques avec les habitants de la plus loin-
taine brousse.
Seulement, les hameaux de France ne le
savent pas.
IK« B. «fé .-.
LIRE EN SECONDE PAGE ?
A LA CHAMBRE
LOIS ET DEGRETS
DANS LA LEGION D'HONNEUR
L'AVIATION COLONIALE
LES COLONIAUX AU CONCOURS GE-
A LA
A LA SOCIETE DES NATIONS.
Colonit s allemandes
-. •
La question revient- pètipdique-
^DT ment. Comment. fitFtfffil-H < £ sorte t tes' Allemands..vnt eu des
colonies; ils. JI'en ont plus, ils voudraient-en
avoir. Question de vie ou de mort ! rèpùênt
les enflammés. Soyez sincères, répliquent les
esprits plus modérés et qui sont peut-être les
sages : question de prestige, et pas autre
chose.
La population allemande, déclarent les
premiers, a la volonté de voir améliorer
ses conditions d'existence par l'émigration.
Sans doute, mais n'oublions. pas qu'il s'agit,
avant tout, d'une population « industrielle 9.
Tous les ans, l'agriculture allemande a be-
soin, Pour les récoltes, d'un. attiort considé-
rable de maiti-d'auv;e étrangère ; les cho-
meurs de l'usine 'ne veulent pas travailler le
sol. Ce phénomène n'est. pas unique dans
Vhistoire contemporaine. Chacun en pourra
trouver des exemples sans aller bien loin. Si
je parlais par images, je dirais que l'agri-
culture est comme Vile demeurée justement
célèbre en littérature, l'île escarpée et sans
bords, que nul n'y veut rentrer quand on Va
mis dehors, ou quand il s'y est mis lui-
même. A. plus forte raison nul ne se sÓucÍe
d'y pénétrer quand il n'y a jamais habilé.
Quels sont donc les émigrants allemands
qui ont téussiy depuis là fin de la guerrt-3
Ceux qui, ayant des capitaux assez impôt
lattis, ont pu grâce à cet argent et grâce à
leurs connaissances agricoles, prendre en
nlains, eux-mêmes, la direction des entrepri-
ses sur les domaines achetés ou concédés ;
ceux qui, plus nombreux, ont pu créer des
usines et les faire marcher avec le maximum
de résultats tour le minimum de frais ; ceux
qui employés ou otwriers, ont trouve du tra-
vail dans des pays industriels qui avaient be-
soin de leurs services; tc-us les autres, et ils
sont plus nombreux encore, sont allés grossir
le prolétariat des grandes cités de Vautre côté
de l'Atlantique. On a souvent fait une com-
paraison entre l'émigrant allemand et l'émi-
grant italien, espagnol, polonais : le premier
est beaucoup moins résistant, beaucoup moins
souple, beaucoup moins propre à s'adapter.
On le voit au Brésil et ailleurs. Patigué, il
est happé par la ville industrielle, où il vé-
gète le plus souvent de façon lamentable.
Dans toute l'Amérique du Sud il en va
ainsi. Meme quand le Brésil offrait gratui-
tement des domaines, les immigrants d'Al-
lemagne n'ont pas réussi, pas plus du reste
que dans les colonies privées où leurs com-
patriotes concessionnaires les traitaient sans
ménagement.
Sans un minimum jLe tqtooo Marks-or,
V « Union Germanique 9 de Bucllos-Ayres
affirme qu'un Allemand est perdu s'il dé-
barque en Argentine, et dans les anciennes
colonies allemandes. PEtat n'accordait des
Hectares qu'à ceux qui étaient munis de ca-
pitaux importants. On concoit qu'au début,
la nouvelle république allemande ait fait
tous ses efforts pour entraver l'émigration ;
c'était empêcher Vexportation des électeurs
et celle des capitaux souvent en Pure ferte.
Et alors le baron volt Maltzahn, fils d'un
homme qui avait occupé une situation d'élite
dans la garde du Kayser, et qui lui-même
occupe les fonctions de rédacteur en chef
dans plusieurs journaux républicains de
l'Amérique du Sud, n'hésitait pas à poser
brutalement la question en ces termes :
« Avant de revenir à la restitution des
Colonies à l'Empire, restitution à laquelle
sont intéressées de nombreuses personnalités,
le gouvernement allemand ferait bien
d'éclaircir honnêtement cette affaire et de
s'en ouvrir loyalement à Genève : S'agit-il,
en effet, tfun problème vital ou seulement
d'une qucstiolt de prestige? Une question de
prestige vaudrait-elle -la peine de troubler
les relations intereuropéenne s 1 m 1
M. le baron Il ans Adalbert von M altzahn
s'empresse de répondre qu'il ne le croit pas.
Nous Rajouterons rien, nous n'avons rien à
ajouter à cette réponse.
Mario JtOMStaN,
Sénateur de VHé'rault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des CoLonies.
M. Bordes à I-Elysée
1
Le Président de la République a reçu, hier
après-midi, M. Bordes, Gouverneur général de
1 Algérie, atcompagné de tous les représen-
tants parlementaires, venus pour l'inviter offi-
ciellement à se rendre l'année prochaine en
AI ghie à l'occasion des fêtes du centenaire.
M. Gaston Doumergue a accepté cette invi-
tation. La date de son voyage a été fixée à la
fin dt avril ou au commencement de mai 1930.
Le chef de t'Etat a promis, au cours de son
séjour, de se rendre successivement à Alger,
Oràn et Constantine.
L'exposition coloniale,
de Paris en 1931
1"
• Au cours d'une récente séance du Conseil
municipal, M." Fleurot rappela que l'Admi-
nistration de l'Exposition coloniale a deman-
dé l'extension de l'emplacement qui lui a été
accordé.
Il s'agit d'une augmentation de 3 hectares
et non de 50 comme certains journaux l'ont
indiqué. On a dit que des milliers d'arbres
devaient être abattus. C'est une erreur. Il est
établi que pas un' arbre ne sera abattu sans
l'autorisation spéciale de la 3' commission et
de l'administration préfectorale.
MM. Garchery et Castellaz redoutent que
l'Exposition porte atteinte au caractère du
Bois de Vincennes et sont d'avis de n'accor-
der aucune extension nouvelle.
M. François Latour demanda au Conseil de
voter les conclusions de la commission. Les
superficies demandées sont aecfflfes.
Un apprenti colonial
Un cuistre, M, Chartes. Benoist, puitouit
faut l' appeler par son-nom, vient- a éerire aaàs
V fiction Française, souventr mieux inspirée aq^
pdint de vue colonial, une lettre ouverte à M.
Gaston DçJiIftiergue. La sottise en égale la
prétention et confirme le sévère jugement
qu'exprimaient. il y a trente ans, sur ce petit
arriviste sans vergogne mes bons maîtres Ernest
Lavisse, Alfred Rambaud, Emile Gebhardt.
Ce touche-à-tout de l'histoire, de la politi-
que, de lIkonomique. vidé dans les conditions
que l'on sait de l'a diplomatie, s' essaie dans les
colonies, et pour son coup de maître réussit un
coup de pion, de croupion, de scorpion, de
m.rp..n, comme dirait le génial poète Joseph
Deheil. ,
Ledit Benoist annonce que les Etats-Unis
veulent avec un appétit glouton que rien n'ar-
rête, dévorer nos Antilles, la Guadeloupe, la
Martinique, la Guyane et ne s'arrêtant pas en
un si beau festin, l'Indochine. Christophe Co-
lomb a, dit-on, découvert l' Amérique. Be-
noist, lui, n'a rien découvert du tout, car il y a
un certain nombre de folliculaires qui ont au
lendemain de l'armistice et dans ces dix der-
nières années, annoncé ce projet. Et alors, pour
conserver les colonies françaises, il ne faut pas
ratifier les accords Mellon-Bérenger et Cail-
laux-Churchill, car les accords nous feraient
faire- faillite, et l'Amérique, désireuse de cette
.solution, noiis prendrait ces gages sans que nous
puissions ncus défendre, sans que la Société
des Nations proteste, sans que. pour ceux qui
ne croient pas à la Société des Nations, l Amé-
rique du Sud, déjà toute entière dressée contre
les Etats-Unis, s'élève contre une nouvelle
mainmise de Yankee sur les Antilles fran-
çaises, sans qu'autant, d'autre part, japonais,
Anglais et Chinois eux-mêmes et n'oublions
pas nos protégés d'Indochine ne disent leur
mot dans un conflit de ce genre, avec quelques
arguments frappants comme nous en aurions
nous-mêmes.
Non, ce Benoist est au-dessous de tout; vrai-
semblable, son argumentation ne présentait au-
cun intérêt français à être publiée ; fausse, elle
est simplement grotesque.
La seule excuse de M. Benoist à écrire de
telles élucubrations car il y en a d'autres,
et financières, celles-là, dans sa lettre ouverte
écrite au Président de la République ce n'est
pas, quoi qu'il en paraisse, les ans, mais son
outrecuidante prétention et son ignorance vraie
de la politique, de la géographie, des pro-
blèmes extérieurs et coloniaux.
Marcd Jttiesfef.
r– ;
Utt explorateur est retrouvé
On était sans nouvelles depuis un certain
temps de l'explorateur Lothc, parti en mis-
sion scientifique au Hoggar. Or, il résulte
d'une information récemment parvenue à la
tevue Sciences et Voyages, que l'audacieux
oxplorateur aurait été retrouvé le t8 mai,
par des Touareg, mourant de soif, dans la
légion montagneuse, comprise entre Ontoul
et Lilet, à 3'Kilomètres de l'objectif qu'il
s'était assigné. Hors de danger, il serait ac-
tuellement l'hôte de l'Amenokal des Toua-
reg du Hoggar. Victime d'un accident de
chameau et portant plus de dix blessures, il
n'avait pu franchir la distance qui le sépa-
rait du puits sauveur dont il connaissait
l'existence.
«Ottb--
Voyages d'études en A. O. F.
Une heureuse initiative
de M. Maginot.
Sur l'initiative de M. André Maginot, mi-
nistre des Colonies, la Ligue Maritime et Co-
loniale organise pendant les vacances, d'accord
avec M. lé Gouverneur général Carde, deux
voyages d'études en Afrique Occidentale fran-
çaise.
Quinze étudiants de nos grandes écoles de
Paris et des départements ont été désignés pour
prendre part à ces voyages qu'a bien voulu
faciliter la Compagnie des Chargeurs Réunis.
il est utile que les jeunes gens appelés a
occuper des emplois en vue dans notre industrie
métropolitaine et peut-être aux colonies se ren-
dent compte, dès leurs études, du bel effort
réalisé par leur pays dans son domaine d'ou-
trë-mer. Les itinéraires prévus comprendront le
Sénégal, le Soudan, la Guinée, la Haute-
Volta et la Côte d'Ivoire.
Le sultan est père depuis avant-hier
La date du 11 juillet est un four de fêle
pour le Maroc. En éffet, à 17 heures, est
né, avant-hier, au palais impérial de lia-
bal, le premier fils du Sultan de VEmpire
çhérifien.
A cette houre, t'épouse préférée de S. M.
Sidi Mohammed,, accouchait d'un enfant du
sexe masculin. Ce garçon étant le premier
enfant mâle du jeune sultan se trouve
élre, suivant les textes coraniques et la
tradition millénaire, le descendant direct
des sultans allaouites et, par suite, héritier
possible du trdne. Mais il ne faut pas ou-
blier que la succession est attribuée au Ma-
roc selon des règles coraniques complexes
et que le droit de primogéniture n'y existe
pas.
La nouvelle rapidement connue à Fez,
capitale religieuse de l'Empire, y causa
une grande joie. Dans la vénérée mosquée
Karaouinéy les ulémas prièrent longuement
-pour que Dieu lasse du petit prince un
grand empereur.
- Il est à signaler que deux fours avant
son embarquement pour la France, le sul-
tan avait dèjà été père d'une fillette.
(Par dépôchc.)
TXDt SE LA PIASTRE
l, A la date du 11 juillet, le taux de la piastre
| 1. à Saigon était de 11 30.
Dépêches de l'Indochine
«4»
Les recettes du budget général
- Lés recettes effectuées au 81 mai pour
les "Wo;s premiers titres du budget général
ont atteint un total de 37,082-305 piClstres,
savoir :
1° Douanes et régies : 31.820.579 piastres,
soit une plus-value de 536.829 piastres sur
le montant des douzièmes échus des éva-
luations budgétaires.
2° Enregistrement,Domaines et Timbres :
3.596.083 piastres soit une plus-value de
279.410 piastres.
3° Exploitations industrielles : 1.065.7(13
piastres soit une plus-value de 103.203 pias-
tres.
Les recettes effectuées par les douanes
et régies depuis le 1<" ianvier accusent une
augmentation de 988.899 piastres sur les
receltes de la même période de l'année
1928.
Au Conseil des intérêts français
au Tonkin
C'est M. Desiurdins et non M. S arda
comme il avait étéd'après le communiqué de l'Administration
qui fut élu dimanche membre du Conseil
des Intérêts Français au Tonkin avec 259
voix.
Au Conseil colonial
Le Conseil Colonial au cours de sa séance
du 9 a approuvé les ouvertures de crédits
en vue de la régularisation de la situation
budgétaire. Ott peut constater par ces déli-
bérations le plein accord qui existe entre
l'assemblée et le Gouvernemnl général au
sujet de la politique financière.
-Une catastrophe au Yunnan
Une explosion s'est produite dans un dé-
pôt de munitions à Yunnanfou, dans la
Chine du Swl. On signale un millier de
victimes. Aucun étranger n'a été tué, mais
le consul britannique est légèrement
blessé.
Le consulat français a été détruit et les
missions françaises ont subi de grands dé-
gaIs. On croit que c'est un partisan du
général rebelle qui a perpétué ce crime, en
vue de faciliter son avance sur la cité.
«Oie.
Une escadrille de sous-marins en Indochine
»♦«
La défense navale de l'Indochine recevrait
prochainement un premier échelon de renforts
dont l'envoi serait envisagé pour les premiers
jours d' août, dit-on.
Il se composera d'un aviso et de trois sous-
marins. L'aviso est Je Vitry-le-François, excel-
lent petit navire de 850 tonnes armé de 2 ca-
nons , de 145 m/m. 1 de 75 m/m. aménagé
pour servir de citerne (à mazout), J'atelier et
d'hôpital. Il sera en cette triple cjualité extrê-
mement utile aux sous-marins qu il accompa-
gnera dans leurs déplacements. Le Vitry a reçu
le* installations nécessaires pour rendre suppor-
table un séjour aux pays tropicaux.
Il appareillera prochainement de Cherbourg
pour Bizerte, où il trouvera les trois sous-marins
foeuel, Fulton et Néréide, qu'il conduira à
SaYgon.
M. Alexandre Varenne
de nouveau candidat
au conseil général
Une élection au Conseil général aura lieu
le 4 août, pour le cantoti de Clermont sud-
ouest, par suite de l'annulation, par le Con-
seil d'Etat, de l'élection de M. Alexandre
Varenne en octobre dernier.
M. Alexandre Varenne sera de nouveau
candidat avec un programme socialiste. Il
aura pour concurrent, probablement unique,
le docteur Pinet, déjil candidat en octobre et
qui a été désigné par le parti radical.
«a$*.
CINÉMA COLONIAL
6-
« L'Epave vivante »
L'intrigue de l'Epave vivante, film par-
lant, a pour cadre tantôt la pittoresque at-
mosphère des ports d'Extrême-Orient, tantôt
les horizons marins, tantôt les profondeurs
mêmes de .l'Océall, Aux visions tropicales
succède le grandiose spectacle de manœu-
vres navales, aux scènes de bonne humeur
entre joyeux compagnons, les tragiques épi-
sodes d'un sinistre en mer ; aux heures
d'amour et de jalousie, l'angoisse d'un
éejuipage prisonnier au fond de l'abîme.
L adaptation parlante et sonore de ce film
est saisissante.
Reprendra-t-on u l'Atlantide ? »
On parle de la prochaine reprise par de
nombreuses salles parisiennes du film que
Jacques Feyder a réalisé pour Aubert,
d'après le tomau de Pierre Benoît : l'Atlan-
tide. Le mystérieux Hoggar, où règne Anti-
néa, le drame qui oppose Morhange et Saint-
Avit, le touchant cfévouement de Tanit-Zer-
ga, personne n'a oublié ces tableaux et ces
scènes qu'animent des artistes de premier
ordre.
Partir
Le roman émouvant de Roland Dorgelès,
qui porte ce titre, va prochainement être
porté à l'écran. Henri Fescourt s'embarque-
rait prochainement avec toute une troupe
pour refaire l'itinéraire exact suivi dans leur
voyage par les héros du livre.
On se_rappelle que parmi les passagers se
trouvent des chanteurs dont une « Manon »
et un « Werther ».
C'est le cas où jamais de faire un film so-
nore.
1 wu-4-90
A l'Académie française
68
Le Palmarès
Pour reconnaître les services rendus au de-
hors à la langue française, l'Académie a dé-
cerné plusieurs prix parmi lesquels nous
avons noté :
10.000 francs aux Missions africaines, une
médaille à M. Adeika Iadin. directeur d'école
à Pondichéry, pour son livre : Lectures
franco-indigènes ; 500 francs à M. Georges
Dernandie, pour son livre : Cinquante an-
nées de peu-.plement, Canada.
La case aux livres
–p–
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUISE SICARD.
̃»*
L'INDOCHINE
Ouvrage publié sous la direction
de M. Georges Maspero
Ce livre des merveilles déciit la Cher-
sonèse d'or, l'empire colonial français que
des hommes d'action ont bâti en « blocs
robustes » tandis que les pessimistes ratio-
cinaient, abusant de la crédulité des foules.
Est-ce vraiment sans l'avoir voulu, malgré
elle, que la France a acquis l'Indochine?.
Esprit casanier. Ignorance d'une opinion
publique qui considérait toujours les colonies
comme des terres à épices et qui persistait
h prêter le masque de l'aventure à la plus
sage, à la plus prévoyante des politiques.
-- Telle - est - la réponse, elle est lourde d'ensei- --
gnement pour l'avenir. Combien il faut fé-
liciter la savante phalange qui, sous la direc-
tion de M. Georges Maspcro, a édifié pierre
par pierre, à la gloire du génie colonial
françai-s, ce cbef-d'a'une d'érudition la plus
sûre, d'information la plus précise, magnifi-
quement illustré.
Je veux croire aussi que pour l'entreprise
coloniale si souvent décriée, l'heure de la
justice est venue. Pourtant, que de rumeurs
confuses dans lesquelles on démêle la survi-
vance des anciennes erreurs etia méconnais-
sance qu'ont encore de trop nombreux Fran-
çais de notre œuvre coloniale!. Ceux-là con-
servent, en dépit 'du progrès social, le vieil
esprit féodal, pour qui la Bourgogne de
Charles le Téméraire ne devait jamais être
la France. Comment, nous n'hésitons pas à
demander à ces Français d'outre-mer des
combattants, à leur sol, le ravitaillement des
marchés métropolitains en produits et céréa-
les, en bétail, en minerais, etc., et nous leur
marchanderions l'incorporation à la France?
Des ouvraq-es comme celui-ci, dont le rayon-
nement s'etend de l'Indochine à tout notre
empire colonial, sont bien faits pour secouer
l'atonie du sentiment public devant une
France des cinq parties du monde, forte de
cent millions d'habitants, cela, on ne saurait
trop le répéter, car telle est l'Unité fran-
çaise sous la Ille République. Tandis que les
querelles intestines et les rivalités de partis
obscurcissent l'horizon, nous perdons de vue
l'éblouissante lumière de nos départements
exotiques et « ce grand sujet d'orgueil et de
sécurité » nous échapne. Alors que revenus
des biens de cette planète et à l'abti des
fluctuations de la Bourse, les Français du
vingtième siècle dormiront de leur dernier
sommeil, de par le monde, on chantera peut-
être, en vers et en prose, la grandeur de ce
présent rehaussé de « l'héroïque aventure de
notre Geste coloniale » et que chacun de
nous coupe, taille. rogne pour le mettre à sa
mesure.
Enfin, ce monument littéraire consacré à
l'Indochine donne à notre habitude de déni-
grement une leçon qu'il ne faut pas laisser
passer sous silence. IP est vrai de dire, et
exact de croire, qu'aucun des peuples posses-
seurs de domaines ne nous surpasse pour
l'aptitude colonisatrice. L'absence de tout es-
prit de lucre qui présida à l'acquisition de
nos colonies a pu en' retarder le développe-
ment économique seulement; en fait d'impé-
rialisme, la France u a rénové dans un es-
prit de haut altruisme, le sens de la politique
coloniale moderne, elle a sur la base puis-
sante de la solidarité humaine édifié la Doc-
trine qui éclaire les chemins de l'avenir ».
Ainsi, l'Indochine publiée sous la direction
de M. Georges Maspcro est une magnifique
réussite.
L'objet du premier volume est l'Indochine,
art et histoire, depuis les temps les plus re-
culés. Le second exposera l'œuvre accomplie
par la France. Le texte, les illustrations, la
bibliographie donnent à cet ouvrage une va-
leur de premier plan.
Souhaitons à cette littérature coloniale le
succès qu'elle mérite, car c'est la plus belle
publicité que l'on puisse faire au - génie ci-
vilisateur et - pacifique de la France des
Droits de l'Homme.
(Les Editions G. Van Oest, 3 et 5, rue du
Petit-Pont, Paris.)
**♦
LE GRAND TOURISME
DANS LE NORD-AFRIGAIN
par J.-H. Ricard
Sur la première page de ce suggestif ou-
viage, je relève cette dédicace : « A M. Mar-
cel Ruedel, à un pionnier de l'idée fran-
çaise dans notre empire colonial. » Si je
mentionne ces quelques lignes, c'est qu'en
vérité, elles expriment les audacieux, les te-
naces efforts des pénibles débuts qui ont per-
mis, dans la sécurité et la prospérité du
Nord-Africain, l'épanouissement du grand
tourisme.
La brochure si finement illustrée de M. Ri-
card est un précieux enseignement. Nous
pouvons y suivre, pas à pas, l'aménagement
de ce grand tourisme qu'il fallait offrir au
public du monde entier. Hôtels, moyens de
communications. Certes, cette tâche ne fut
pas aisée, elle semblait même au premier
abord, en Tunisie, en Algérie, au Maroc
où les notions de la grande hôtellerie
n'avaient pas encore pénétré, poser d'in-
solubles problèmes. L'on se rend aisément
compte, que pour mener à bien un aussi
vaste projet, il en coûte souvent plus de
peirie que chargent. « Une pareille entre-
prise est plus qu'une conception commer-
ciale à grande allure. C'est une œuvre de
propagande française et d'intérêt national. »
Les pages de M. Ricard, en nous révélant le
labeur accompli, nous permettent de rendre
hommage à tous les bons ouvriers qui s'em-
ployèrent sans compter sur ce gigantesque
chantier.
(.Edition Ligne Maritime et Coloniale.)
*%
LA RIŒTAINE
par Elissa Rhaïs
Epopée contemporaine?. c'est possible et
qui donne la mesure du talent de l'auteur
des délicieux contes du a Café chantant ».
Ce roman de haine et d'amour, de pachas,
de favorites et de guerriers peint le Maroc
qui tend à disparaître, le vieux, le farouche
Maghreb dont la magnificence demeure ins-
crite dans le cèdre sculpté et les zelliges qui
sont « les sœurs d'émail » des feuilles et des
fleurs. Le style coloré, romanesque d'Elissa
Rhais rend à merveille cette époque féodale
LE ttuMEâp : 80 CENTIMES
SAMEDI SOIR, 13 JUILLET im.
JOUMUJNJOTIOlf* J
Rédaction & Ad minist ration t
14, MHS MMt-flÉlir
PARIBO")
tlLÉnl. t UJUV- ,.
.- i - -wl«zfàlgu el-"
L es Annales Coloniales
Lu .,. et Téetomêa wjU rigiw m
NIMII ÛÊ ffVHlL
inmuiPoN^tivii i-Marocl RUBOEL
r. les article* publiés dans noire tournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Ahmub Coumialu.
ABONNEMENTS
avec la Revue mcnsueila f
Un an Ij Moi. 3 M*i«
France ot
Colonies 180 » 100 » 60 n
Étranger.. 240 » 125 s 70*
On s'abonne snns Trais dnns
tous les bureaux de poste.
La main-d'œuvre du Mayumbé
- - -. MI.
Politique de l'hygiène : tellç est la véri-
tablè face du problème angoissant de la
main-d'œuvre, non BéUÎérheïjt au Mayumbè,
mais encore dans toute notre Afrique Occi.
dentale et Equatoriaîé..
Disons tout de suite que .des progrès es-
sentiels ont été faits depuis la création du
Service de la Main-d'oeuvre, par les arrêtés
du Gouverneur général de l'A. E. F. des
7 et 20 janvier 1925. De nombreuses me.
sures ont été prises en vue d'améliorer le
sort des travailleurs et de diminuer l'impor.
tance de la mortalité. Je répète, car c'est là
une des plus belles réussites dont l'homme
puisse s'enorgueillir, que la mortalité dans
les chantiers est tombée de 5 en 1926 à
2 en 1928. Ces mesures, dont les effets
salutaires n'ont pas tardé à se faire sentir
sont les, suivantes :
a). Sélection rigoureuse dam le recrute-
ment.
10 Au lieu de recrutement j
20 Au camp de concentration de Bangui ;
3" Au camp de Brazzaville 1
4° A l'arrivée sur les chantier..
b). Habillement et Equipement.
Au moment du départ de sa circonscrip-
tion d'origine, le travailleur rèçoit ;
1 complet de travail en toile kaki.. j
- 1 couverture et une natté »
1 gamelle et une cuillère;
1 bidon et un quart ;
t musette.
c). Composition des détachements pat
équipes,.
De 20 à 25, hommes comprenant un cher
-de groupe interprète, plus le droit d'ame-
ner 25 de tepimes.
- d). Adaptation au travail.
• Au camp de Brazzaville, les hommes recon-
nus bons sont soumis à un entraînement
progressif pendant un mois, avant l'envoi
eàlux -1 chantiers. Les malingres sont éloignés.
Au cas où leur état de santé resterait défi-
cient, ils sont renvoyés dans leurs foyers.
Transport de Braasaville aux chantiers.
1° Par la route de Brazsaville-Mindoulî
par voie ferrée. Mindouli M'Vouti (pied
Est du Batnba) par camions automobiles ;
âO Par le chemin de fer belge et bateau
jusqu'à Pointe-Noire.
Encadrement sur les chantiers.
La répartition, survies cbantiers est opé-
., rée par unités de même race à l'effectif
maxunum de 500 relevant d'un fonctionnaire
assisté de deux-agents, européens. Les ca-
", dets vi*8Kt à proximité des hommes, veil-
lVhOfflr tout les détails de leur existence
matérielle (entretien et hygiène des camps,
couchage, vêtements, distribution et prépa-
ration des aliments, etc. Ils conduisent les
hommes, sur < les chantiers et se concertent
avec l £ Sooiété ae Construction pour que
le travail soit réparti suivant. la vigueur de
chacun, que toute protection possible soit
assurée contre les accidents et qu'il soit
donné aux. travailleurs le temps de se ra-
fraîchir et de se reposer pendant letravail.
Régime du travail,
Heures de présence effectuées sur les
dhantiers :
6 heures à 11 heures (5 heures) j 13 h. 30
à 17 h. 30 (4 heures).
Cet horaire permet deux beures et demie
de repos au milieu de la journée.
Les travailleurs mangent au camp le ma-
tin avant le départ et le soir au retour la
nourriture préparée par des cuisiniers res-
- tant au camp. Ils emportent avec eux le
repas de midi qu'ils font réchauffer. Des
points d'eau. potable sont installés sur tous
les chantiers. Des abris leur permettant
de s'étendre à l'ombre ou à l'abri de l'humi-
-- dité pendant la cessation du travail ont
été construits. Chaque camp est sous la
surveillance médicale d'un médecin ou d'un
hygiéniste (médecin ayant des diplômes
étrangers) qui passe la visite au départ sur
les chantiers, donne les exemptions, soigne
les malades, dans une ambulance.
AU point de vue moral; les autorités ad-
ministratives s!efforcent de se tenir eh con-
tact avec les travailleurs. Des écrivains pu-
blics rédigent et ènvoient les lettres des tra-
vailleurs, a la famille et de la famille, aux
travailleurs atfiii que ceux-ci se sentent moins
éloignés et continuent à suivre la vie des
leurs. ̃ * • - ̃ ̃
Les occasions de réjouissance sont exploi-
tées Sur les chantiers., des danses organi-
sées}- etc. -
1 Si malgré les efforts du Service de la
Main-d'œuvre, les résultats ne sont pas
encore est que, en dehors, de la
fragilité de la race,, du climat pénible du
w. Mayumbe, nos ennemis tes plus difficiles à
vaincte sont l'imprévoyance inconcevable
des indigènes* leur manque complet d'hy-
gièneNïtde précautions les plus élémentaires
au point de vue sànitaire: Les cadres n'ar-
rivent pas à aflipêGher un indigène en sueur
.d'allér, pour- àvoir ïraifij se coucher dans
un endroit humide, Il est bien difficile de
leur faire comprendre le danger qui existe
à laisser sécher sur eux un vêtement mouillé.
L& nuit, il est impossible d'empêcher un
homme fiévreux de sortir de la case pour
s'étendre dehors, espérant obtenir du froid
un soulagement. Aussi, malgré les soins dont
on - entoure les travailleurs, la pneumonie
sévit gravement., ,-
Les parasites intestinaux également font
ces Tarages et causent de nombreux décès.
AU*, k la politique de l'hygiène qui doit
poursuivre avec, acharnement la recherche
des moyens prophylactiques à employer
pour combattre les parasites, s'ajoute une
politique de l'alirasntation, car il faut à
ratfgfetie 1» nourriture ijui lui est ptopre.
Celte, double politique de l'hygiène et de
fia[lbUMOMM. un dei 'Iiide ~de l'hygièné et de
l'alimentation des indigents sur les chantiers
exige de grands efforts d'adaptation soute-
*
nus par une voloiftè cfaboutir, un esprit dè
suite, une persévérance que rien n'abat, La
plus grave erreur consiste à aborder la
question des chantiers indigènes avec des.
idées, des habitudes métropolitaines. Nous
nous trouvons là devant un monde profon-
dément différent de notre monde à nous :
milieux physiques où le climat règne en
maître. milieux humains très en retard
sur notre civilisation et encombrés de su-
perstitions où le sortilège désarme la science.
Peuples enfants, qu'il faut protéger contre
eux-mêmes, tout en respectant leurs tradi-
tions !
Tels sont les faits réels, les faits vivants.
Ils n'ont aucun rapport avec cette légende
du Mayumbe où il est question de sévices,
de mauvais traitements, de schlague. La
vérité est plus humaine, plus complète, d'une
autre envergure aussi, car cette vérité nous
conduit à affirmer que la politique de l'hy-
giène est la plus éloquente justification de
toute colonisation et que sans cet élémentaire
souci d'humanité, la mise en valeur dé nos
colonies se trouve dangereusement compro-
mise.
Pierre Taiitlttffer,
Député de Parts,
Président de la CotnmtMtM de
l'Algérie, H6s CUWftte» et des Protectorats,
«~
SOUDARITÉ
l'
Origny-en-Thiérache, petit village de l'Ais-
ne détruit par les obus, fut, après la grande
tourmente, adopté par la ville de Saïgon.
Aidé par la belle capitale cochinchinoise,
le modeste village relçva ses ruines, recons-
titua ses champs, ses vergers et ses trou-
peaux. Parmi les maisons neuves, la vie se
reprit à sourire.
Origny, le malheur passé, n'oublie pas
ceux qui lui furent secourables. La commune,
aussitôt après le renouvellement de son Con-
seil municipal, voulut témoigner sa grati-
tude à Saïgon, où est parvenu, le mois der-
nier, ce télégramme à l'adresse de l'Hôtel de
Ville :
La nouvelle municipalité d* Origny-en-
Thiérache vous prie de transmettre ail Gou-
vernement de la Cochinchine et au Conseil
municipal de Saigon Vassurance de son inal-
térable reconnaissance.
Larmuzeau, maire.
Maint Saïgonnais a été ému par ces quel-
ques mots qu'a. publiés la presse locale.' Une
menue information a rappelé la grande loi de
Solidarité, et qu'il est bien vrai qu'un bien-
vrai qu un bien-
fait n'est jamais perdu : le plus sûr bénéfi-
ciaire d'un don, c'est, au plus profond et au
meilleur dé sa conscience, le donateur lui-
même.
«
Mais. ne faudrait-il pas que la loi de soli-
darité fût d'application plus générale?
Saïgon tendit la main à Origny dévasté.
11 est dans certaines de nos colonies une dé.
vastation permanente, celle, mille fois dé-
noncée, que commet la maladie, et qui ne
devrait laisser indifférente aucune ville de
France prise en particulier.
Si l'on aime à penser, en effet, que le Par-
lement va consentir un grand effort financier,
un effort massif en faveur des Services de
santé coloniaux, ce n'est pas une raison pour
que la grande cause du sauvetage de races
entières en péril de mort ne suscite pas des
dévouements et des sacrifices privés.
Saigon adopta Origny. Pourquoi nos
grands ports n adopteraient-ils pas quelques-
uns des cantons tropicaux les plus décimés?
Mais ce ne sont pas seulement les villes
maritimes qui pourraient faire' ce geste de
grande portée pratique et plus encore mo-
rale.
Je songe surtout, ce disant, aux villes uni-
versitaires pourvues d'une Faculté de méde-
cine. L'adoption devrait être une « adoption
sanitaire n. Elle comporterait donc, au moins,
des envois de médicaments et de matériels
de santé, et, dans une hypothèse plus ambi-
tieuse, l'envoi de jeunes docteurs spécialisés
et déterminés, par de généreuses dotations
de la ville « adoptante x, à faire leur car-
rière dans la région adoptée.
Faut-il donner un exemple? Paris –pres-
tige oblige 1 se devrait à lui-même de
prendre l'initiative de ce grand mouvement
de fraternité et de choisir pour exercer sa tu-
telle le poste le plus déshérité : l'un de ces
points de l'Afrique française où il faut faire
mille kilomètres pour trouver un secours mé-
dical.
Marseillei Bordeaux, Le Havre, de même
que Toulouse ou Lille, et d'autres cités opu-
lentes ne se piqueraient-eTiès. pas, dès lors,
d'émulation ?
Il ne devrait même pas s'agir d'impôts
nouveaux, sinon volontaires. Si chaque grand
journal, de province prenait résolument en
main la cause de l'un des groupements de
Français de couleur en voie de disparition,
ne trouverait il pas dans son vaste public Ms*
concours financiers nécessaires à l'œuvre de
salut?
Nous posons la question ", et .nous voul..
rsperer que nos puissants confrères régio-
naux ne refuseront pas de lancer à travers
leuTs fiefs respectifs le S.O.S. qui s'impose.
L'œuvre à tenter. est, répétons-le, de gran-
de portée morale. Il n'est pas un hameau de
France qui n'ait, par quelque côté, des inté-
rêts communs et pas seulement économi-
ques avec les habitants de la plus loin-
taine brousse.
Seulement, les hameaux de France ne le
savent pas.
IK« B. «fé .-.
LIRE EN SECONDE PAGE ?
A LA CHAMBRE
LOIS ET DEGRETS
DANS LA LEGION D'HONNEUR
L'AVIATION COLONIALE
LES COLONIAUX AU CONCOURS GE-
A LA
A LA SOCIETE DES NATIONS.
Colonit s allemandes
-. •
La question revient- pètipdique-
^DT ment. Comment. fitFtfffil-H < £
colonies; ils. JI'en ont plus, ils voudraient-en
avoir. Question de vie ou de mort ! rèpùênt
les enflammés. Soyez sincères, répliquent les
esprits plus modérés et qui sont peut-être les
sages : question de prestige, et pas autre
chose.
La population allemande, déclarent les
premiers, a la volonté de voir améliorer
ses conditions d'existence par l'émigration.
Sans doute, mais n'oublions. pas qu'il s'agit,
avant tout, d'une population « industrielle 9.
Tous les ans, l'agriculture allemande a be-
soin, Pour les récoltes, d'un. attiort considé-
rable de maiti-d'auv;e étrangère ; les cho-
meurs de l'usine 'ne veulent pas travailler le
sol. Ce phénomène n'est. pas unique dans
Vhistoire contemporaine. Chacun en pourra
trouver des exemples sans aller bien loin. Si
je parlais par images, je dirais que l'agri-
culture est comme Vile demeurée justement
célèbre en littérature, l'île escarpée et sans
bords, que nul n'y veut rentrer quand on Va
mis dehors, ou quand il s'y est mis lui-
même. A. plus forte raison nul ne se sÓucÍe
d'y pénétrer quand il n'y a jamais habilé.
Quels sont donc les émigrants allemands
qui ont téussiy depuis là fin de la guerrt-3
Ceux qui, ayant des capitaux assez impôt
lattis, ont pu grâce à cet argent et grâce à
leurs connaissances agricoles, prendre en
nlains, eux-mêmes, la direction des entrepri-
ses sur les domaines achetés ou concédés ;
ceux qui, plus nombreux, ont pu créer des
usines et les faire marcher avec le maximum
de résultats tour le minimum de frais ; ceux
qui employés ou otwriers, ont trouve du tra-
vail dans des pays industriels qui avaient be-
soin de leurs services; tc-us les autres, et ils
sont plus nombreux encore, sont allés grossir
le prolétariat des grandes cités de Vautre côté
de l'Atlantique. On a souvent fait une com-
paraison entre l'émigrant allemand et l'émi-
grant italien, espagnol, polonais : le premier
est beaucoup moins résistant, beaucoup moins
souple, beaucoup moins propre à s'adapter.
On le voit au Brésil et ailleurs. Patigué, il
est happé par la ville industrielle, où il vé-
gète le plus souvent de façon lamentable.
Dans toute l'Amérique du Sud il en va
ainsi. Meme quand le Brésil offrait gratui-
tement des domaines, les immigrants d'Al-
lemagne n'ont pas réussi, pas plus du reste
que dans les colonies privées où leurs com-
patriotes concessionnaires les traitaient sans
ménagement.
Sans un minimum jLe tqtooo Marks-or,
V « Union Germanique 9 de Bucllos-Ayres
affirme qu'un Allemand est perdu s'il dé-
barque en Argentine, et dans les anciennes
colonies allemandes. PEtat n'accordait des
Hectares qu'à ceux qui étaient munis de ca-
pitaux importants. On concoit qu'au début,
la nouvelle république allemande ait fait
tous ses efforts pour entraver l'émigration ;
c'était empêcher Vexportation des électeurs
et celle des capitaux souvent en Pure ferte.
Et alors le baron volt Maltzahn, fils d'un
homme qui avait occupé une situation d'élite
dans la garde du Kayser, et qui lui-même
occupe les fonctions de rédacteur en chef
dans plusieurs journaux républicains de
l'Amérique du Sud, n'hésitait pas à poser
brutalement la question en ces termes :
« Avant de revenir à la restitution des
Colonies à l'Empire, restitution à laquelle
sont intéressées de nombreuses personnalités,
le gouvernement allemand ferait bien
d'éclaircir honnêtement cette affaire et de
s'en ouvrir loyalement à Genève : S'agit-il,
en effet, tfun problème vital ou seulement
d'une qucstiolt de prestige? Une question de
prestige vaudrait-elle -la peine de troubler
les relations intereuropéenne s 1 m 1
M. le baron Il ans Adalbert von M altzahn
s'empresse de répondre qu'il ne le croit pas.
Nous Rajouterons rien, nous n'avons rien à
ajouter à cette réponse.
Mario JtOMStaN,
Sénateur de VHé'rault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des CoLonies.
M. Bordes à I-Elysée
1
Le Président de la République a reçu, hier
après-midi, M. Bordes, Gouverneur général de
1 Algérie, atcompagné de tous les représen-
tants parlementaires, venus pour l'inviter offi-
ciellement à se rendre l'année prochaine en
AI ghie à l'occasion des fêtes du centenaire.
M. Gaston Doumergue a accepté cette invi-
tation. La date de son voyage a été fixée à la
fin dt avril ou au commencement de mai 1930.
Le chef de t'Etat a promis, au cours de son
séjour, de se rendre successivement à Alger,
Oràn et Constantine.
L'exposition coloniale,
de Paris en 1931
1"
• Au cours d'une récente séance du Conseil
municipal, M." Fleurot rappela que l'Admi-
nistration de l'Exposition coloniale a deman-
dé l'extension de l'emplacement qui lui a été
accordé.
Il s'agit d'une augmentation de 3 hectares
et non de 50 comme certains journaux l'ont
indiqué. On a dit que des milliers d'arbres
devaient être abattus. C'est une erreur. Il est
établi que pas un' arbre ne sera abattu sans
l'autorisation spéciale de la 3' commission et
de l'administration préfectorale.
MM. Garchery et Castellaz redoutent que
l'Exposition porte atteinte au caractère du
Bois de Vincennes et sont d'avis de n'accor-
der aucune extension nouvelle.
M. François Latour demanda au Conseil de
voter les conclusions de la commission. Les
superficies demandées sont aecfflfes.
Un apprenti colonial
Un cuistre, M, Chartes. Benoist, puitouit
faut l' appeler par son-nom, vient- a éerire aaàs
V fiction Française, souventr mieux inspirée aq^
pdint de vue colonial, une lettre ouverte à M.
Gaston DçJiIftiergue. La sottise en égale la
prétention et confirme le sévère jugement
qu'exprimaient. il y a trente ans, sur ce petit
arriviste sans vergogne mes bons maîtres Ernest
Lavisse, Alfred Rambaud, Emile Gebhardt.
Ce touche-à-tout de l'histoire, de la politi-
que, de lIkonomique. vidé dans les conditions
que l'on sait de l'a diplomatie, s' essaie dans les
colonies, et pour son coup de maître réussit un
coup de pion, de croupion, de scorpion, de
m.rp..n, comme dirait le génial poète Joseph
Deheil. ,
Ledit Benoist annonce que les Etats-Unis
veulent avec un appétit glouton que rien n'ar-
rête, dévorer nos Antilles, la Guadeloupe, la
Martinique, la Guyane et ne s'arrêtant pas en
un si beau festin, l'Indochine. Christophe Co-
lomb a, dit-on, découvert l' Amérique. Be-
noist, lui, n'a rien découvert du tout, car il y a
un certain nombre de folliculaires qui ont au
lendemain de l'armistice et dans ces dix der-
nières années, annoncé ce projet. Et alors, pour
conserver les colonies françaises, il ne faut pas
ratifier les accords Mellon-Bérenger et Cail-
laux-Churchill, car les accords nous feraient
faire- faillite, et l'Amérique, désireuse de cette
.solution, noiis prendrait ces gages sans que nous
puissions ncus défendre, sans que la Société
des Nations proteste, sans que. pour ceux qui
ne croient pas à la Société des Nations, l Amé-
rique du Sud, déjà toute entière dressée contre
les Etats-Unis, s'élève contre une nouvelle
mainmise de Yankee sur les Antilles fran-
çaises, sans qu'autant, d'autre part, japonais,
Anglais et Chinois eux-mêmes et n'oublions
pas nos protégés d'Indochine ne disent leur
mot dans un conflit de ce genre, avec quelques
arguments frappants comme nous en aurions
nous-mêmes.
Non, ce Benoist est au-dessous de tout; vrai-
semblable, son argumentation ne présentait au-
cun intérêt français à être publiée ; fausse, elle
est simplement grotesque.
La seule excuse de M. Benoist à écrire de
telles élucubrations car il y en a d'autres,
et financières, celles-là, dans sa lettre ouverte
écrite au Président de la République ce n'est
pas, quoi qu'il en paraisse, les ans, mais son
outrecuidante prétention et son ignorance vraie
de la politique, de la géographie, des pro-
blèmes extérieurs et coloniaux.
Marcd Jttiesfef.
r– ;
Utt explorateur est retrouvé
On était sans nouvelles depuis un certain
temps de l'explorateur Lothc, parti en mis-
sion scientifique au Hoggar. Or, il résulte
d'une information récemment parvenue à la
tevue Sciences et Voyages, que l'audacieux
oxplorateur aurait été retrouvé le t8 mai,
par des Touareg, mourant de soif, dans la
légion montagneuse, comprise entre Ontoul
et Lilet, à 3'Kilomètres de l'objectif qu'il
s'était assigné. Hors de danger, il serait ac-
tuellement l'hôte de l'Amenokal des Toua-
reg du Hoggar. Victime d'un accident de
chameau et portant plus de dix blessures, il
n'avait pu franchir la distance qui le sépa-
rait du puits sauveur dont il connaissait
l'existence.
«Ottb--
Voyages d'études en A. O. F.
Une heureuse initiative
de M. Maginot.
Sur l'initiative de M. André Maginot, mi-
nistre des Colonies, la Ligue Maritime et Co-
loniale organise pendant les vacances, d'accord
avec M. lé Gouverneur général Carde, deux
voyages d'études en Afrique Occidentale fran-
çaise.
Quinze étudiants de nos grandes écoles de
Paris et des départements ont été désignés pour
prendre part à ces voyages qu'a bien voulu
faciliter la Compagnie des Chargeurs Réunis.
il est utile que les jeunes gens appelés a
occuper des emplois en vue dans notre industrie
métropolitaine et peut-être aux colonies se ren-
dent compte, dès leurs études, du bel effort
réalisé par leur pays dans son domaine d'ou-
trë-mer. Les itinéraires prévus comprendront le
Sénégal, le Soudan, la Guinée, la Haute-
Volta et la Côte d'Ivoire.
Le sultan est père depuis avant-hier
La date du 11 juillet est un four de fêle
pour le Maroc. En éffet, à 17 heures, est
né, avant-hier, au palais impérial de lia-
bal, le premier fils du Sultan de VEmpire
çhérifien.
A cette houre, t'épouse préférée de S. M.
Sidi Mohammed,, accouchait d'un enfant du
sexe masculin. Ce garçon étant le premier
enfant mâle du jeune sultan se trouve
élre, suivant les textes coraniques et la
tradition millénaire, le descendant direct
des sultans allaouites et, par suite, héritier
possible du trdne. Mais il ne faut pas ou-
blier que la succession est attribuée au Ma-
roc selon des règles coraniques complexes
et que le droit de primogéniture n'y existe
pas.
La nouvelle rapidement connue à Fez,
capitale religieuse de l'Empire, y causa
une grande joie. Dans la vénérée mosquée
Karaouinéy les ulémas prièrent longuement
-pour que Dieu lasse du petit prince un
grand empereur.
- Il est à signaler que deux fours avant
son embarquement pour la France, le sul-
tan avait dèjà été père d'une fillette.
(Par dépôchc.)
TXDt SE LA PIASTRE
l, A la date du 11 juillet, le taux de la piastre
| 1. à Saigon était de 11 30.
Dépêches de l'Indochine
«4»
Les recettes du budget général
- Lés recettes effectuées au 81 mai pour
les "Wo;s premiers titres du budget général
ont atteint un total de 37,082-305 piClstres,
savoir :
1° Douanes et régies : 31.820.579 piastres,
soit une plus-value de 536.829 piastres sur
le montant des douzièmes échus des éva-
luations budgétaires.
2° Enregistrement,Domaines et Timbres :
3.596.083 piastres soit une plus-value de
279.410 piastres.
3° Exploitations industrielles : 1.065.7(13
piastres soit une plus-value de 103.203 pias-
tres.
Les recettes effectuées par les douanes
et régies depuis le 1<" ianvier accusent une
augmentation de 988.899 piastres sur les
receltes de la même période de l'année
1928.
Au Conseil des intérêts français
au Tonkin
C'est M. Desiurdins et non M. S arda
comme il avait été
qui fut élu dimanche membre du Conseil
des Intérêts Français au Tonkin avec 259
voix.
Au Conseil colonial
Le Conseil Colonial au cours de sa séance
du 9 a approuvé les ouvertures de crédits
en vue de la régularisation de la situation
budgétaire. Ott peut constater par ces déli-
bérations le plein accord qui existe entre
l'assemblée et le Gouvernemnl général au
sujet de la politique financière.
-Une catastrophe au Yunnan
Une explosion s'est produite dans un dé-
pôt de munitions à Yunnanfou, dans la
Chine du Swl. On signale un millier de
victimes. Aucun étranger n'a été tué, mais
le consul britannique est légèrement
blessé.
Le consulat français a été détruit et les
missions françaises ont subi de grands dé-
gaIs. On croit que c'est un partisan du
général rebelle qui a perpétué ce crime, en
vue de faciliter son avance sur la cité.
«Oie.
Une escadrille de sous-marins en Indochine
»♦«
La défense navale de l'Indochine recevrait
prochainement un premier échelon de renforts
dont l'envoi serait envisagé pour les premiers
jours d' août, dit-on.
Il se composera d'un aviso et de trois sous-
marins. L'aviso est Je Vitry-le-François, excel-
lent petit navire de 850 tonnes armé de 2 ca-
nons , de 145 m/m. 1 de 75 m/m. aménagé
pour servir de citerne (à mazout), J'atelier et
d'hôpital. Il sera en cette triple cjualité extrê-
mement utile aux sous-marins qu il accompa-
gnera dans leurs déplacements. Le Vitry a reçu
le* installations nécessaires pour rendre suppor-
table un séjour aux pays tropicaux.
Il appareillera prochainement de Cherbourg
pour Bizerte, où il trouvera les trois sous-marins
foeuel, Fulton et Néréide, qu'il conduira à
SaYgon.
M. Alexandre Varenne
de nouveau candidat
au conseil général
Une élection au Conseil général aura lieu
le 4 août, pour le cantoti de Clermont sud-
ouest, par suite de l'annulation, par le Con-
seil d'Etat, de l'élection de M. Alexandre
Varenne en octobre dernier.
M. Alexandre Varenne sera de nouveau
candidat avec un programme socialiste. Il
aura pour concurrent, probablement unique,
le docteur Pinet, déjil candidat en octobre et
qui a été désigné par le parti radical.
«a$*.
CINÉMA COLONIAL
6-
« L'Epave vivante »
L'intrigue de l'Epave vivante, film par-
lant, a pour cadre tantôt la pittoresque at-
mosphère des ports d'Extrême-Orient, tantôt
les horizons marins, tantôt les profondeurs
mêmes de .l'Océall, Aux visions tropicales
succède le grandiose spectacle de manœu-
vres navales, aux scènes de bonne humeur
entre joyeux compagnons, les tragiques épi-
sodes d'un sinistre en mer ; aux heures
d'amour et de jalousie, l'angoisse d'un
éejuipage prisonnier au fond de l'abîme.
L adaptation parlante et sonore de ce film
est saisissante.
Reprendra-t-on u l'Atlantide ? »
On parle de la prochaine reprise par de
nombreuses salles parisiennes du film que
Jacques Feyder a réalisé pour Aubert,
d'après le tomau de Pierre Benoît : l'Atlan-
tide. Le mystérieux Hoggar, où règne Anti-
néa, le drame qui oppose Morhange et Saint-
Avit, le touchant cfévouement de Tanit-Zer-
ga, personne n'a oublié ces tableaux et ces
scènes qu'animent des artistes de premier
ordre.
Partir
Le roman émouvant de Roland Dorgelès,
qui porte ce titre, va prochainement être
porté à l'écran. Henri Fescourt s'embarque-
rait prochainement avec toute une troupe
pour refaire l'itinéraire exact suivi dans leur
voyage par les héros du livre.
On se_rappelle que parmi les passagers se
trouvent des chanteurs dont une « Manon »
et un « Werther ».
C'est le cas où jamais de faire un film so-
nore.
1 wu-4-90
A l'Académie française
68
Le Palmarès
Pour reconnaître les services rendus au de-
hors à la langue française, l'Académie a dé-
cerné plusieurs prix parmi lesquels nous
avons noté :
10.000 francs aux Missions africaines, une
médaille à M. Adeika Iadin. directeur d'école
à Pondichéry, pour son livre : Lectures
franco-indigènes ; 500 francs à M. Georges
Dernandie, pour son livre : Cinquante an-
nées de peu-.plement, Canada.
La case aux livres
–p–
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUISE SICARD.
̃»*
L'INDOCHINE
Ouvrage publié sous la direction
de M. Georges Maspero
Ce livre des merveilles déciit la Cher-
sonèse d'or, l'empire colonial français que
des hommes d'action ont bâti en « blocs
robustes » tandis que les pessimistes ratio-
cinaient, abusant de la crédulité des foules.
Est-ce vraiment sans l'avoir voulu, malgré
elle, que la France a acquis l'Indochine?.
Esprit casanier. Ignorance d'une opinion
publique qui considérait toujours les colonies
comme des terres à épices et qui persistait
h prêter le masque de l'aventure à la plus
sage, à la plus prévoyante des politiques.
-- Telle - est - la réponse, elle est lourde d'ensei- --
gnement pour l'avenir. Combien il faut fé-
liciter la savante phalange qui, sous la direc-
tion de M. Georges Maspcro, a édifié pierre
par pierre, à la gloire du génie colonial
françai-s, ce cbef-d'a'une d'érudition la plus
sûre, d'information la plus précise, magnifi-
quement illustré.
Je veux croire aussi que pour l'entreprise
coloniale si souvent décriée, l'heure de la
justice est venue. Pourtant, que de rumeurs
confuses dans lesquelles on démêle la survi-
vance des anciennes erreurs etia méconnais-
sance qu'ont encore de trop nombreux Fran-
çais de notre œuvre coloniale!. Ceux-là con-
servent, en dépit 'du progrès social, le vieil
esprit féodal, pour qui la Bourgogne de
Charles le Téméraire ne devait jamais être
la France. Comment, nous n'hésitons pas à
demander à ces Français d'outre-mer des
combattants, à leur sol, le ravitaillement des
marchés métropolitains en produits et céréa-
les, en bétail, en minerais, etc., et nous leur
marchanderions l'incorporation à la France?
Des ouvraq-es comme celui-ci, dont le rayon-
nement s'etend de l'Indochine à tout notre
empire colonial, sont bien faits pour secouer
l'atonie du sentiment public devant une
France des cinq parties du monde, forte de
cent millions d'habitants, cela, on ne saurait
trop le répéter, car telle est l'Unité fran-
çaise sous la Ille République. Tandis que les
querelles intestines et les rivalités de partis
obscurcissent l'horizon, nous perdons de vue
l'éblouissante lumière de nos départements
exotiques et « ce grand sujet d'orgueil et de
sécurité » nous échapne. Alors que revenus
des biens de cette planète et à l'abti des
fluctuations de la Bourse, les Français du
vingtième siècle dormiront de leur dernier
sommeil, de par le monde, on chantera peut-
être, en vers et en prose, la grandeur de ce
présent rehaussé de « l'héroïque aventure de
notre Geste coloniale » et que chacun de
nous coupe, taille. rogne pour le mettre à sa
mesure.
Enfin, ce monument littéraire consacré à
l'Indochine donne à notre habitude de déni-
grement une leçon qu'il ne faut pas laisser
passer sous silence. IP est vrai de dire, et
exact de croire, qu'aucun des peuples posses-
seurs de domaines ne nous surpasse pour
l'aptitude colonisatrice. L'absence de tout es-
prit de lucre qui présida à l'acquisition de
nos colonies a pu en' retarder le développe-
ment économique seulement; en fait d'impé-
rialisme, la France u a rénové dans un es-
prit de haut altruisme, le sens de la politique
coloniale moderne, elle a sur la base puis-
sante de la solidarité humaine édifié la Doc-
trine qui éclaire les chemins de l'avenir ».
Ainsi, l'Indochine publiée sous la direction
de M. Georges Maspcro est une magnifique
réussite.
L'objet du premier volume est l'Indochine,
art et histoire, depuis les temps les plus re-
culés. Le second exposera l'œuvre accomplie
par la France. Le texte, les illustrations, la
bibliographie donnent à cet ouvrage une va-
leur de premier plan.
Souhaitons à cette littérature coloniale le
succès qu'elle mérite, car c'est la plus belle
publicité que l'on puisse faire au - génie ci-
vilisateur et - pacifique de la France des
Droits de l'Homme.
(Les Editions G. Van Oest, 3 et 5, rue du
Petit-Pont, Paris.)
**♦
LE GRAND TOURISME
DANS LE NORD-AFRIGAIN
par J.-H. Ricard
Sur la première page de ce suggestif ou-
viage, je relève cette dédicace : « A M. Mar-
cel Ruedel, à un pionnier de l'idée fran-
çaise dans notre empire colonial. » Si je
mentionne ces quelques lignes, c'est qu'en
vérité, elles expriment les audacieux, les te-
naces efforts des pénibles débuts qui ont per-
mis, dans la sécurité et la prospérité du
Nord-Africain, l'épanouissement du grand
tourisme.
La brochure si finement illustrée de M. Ri-
card est un précieux enseignement. Nous
pouvons y suivre, pas à pas, l'aménagement
de ce grand tourisme qu'il fallait offrir au
public du monde entier. Hôtels, moyens de
communications. Certes, cette tâche ne fut
pas aisée, elle semblait même au premier
abord, en Tunisie, en Algérie, au Maroc
où les notions de la grande hôtellerie
n'avaient pas encore pénétré, poser d'in-
solubles problèmes. L'on se rend aisément
compte, que pour mener à bien un aussi
vaste projet, il en coûte souvent plus de
peirie que chargent. « Une pareille entre-
prise est plus qu'une conception commer-
ciale à grande allure. C'est une œuvre de
propagande française et d'intérêt national. »
Les pages de M. Ricard, en nous révélant le
labeur accompli, nous permettent de rendre
hommage à tous les bons ouvriers qui s'em-
ployèrent sans compter sur ce gigantesque
chantier.
(.Edition Ligne Maritime et Coloniale.)
*%
LA RIŒTAINE
par Elissa Rhaïs
Epopée contemporaine?. c'est possible et
qui donne la mesure du talent de l'auteur
des délicieux contes du a Café chantant ».
Ce roman de haine et d'amour, de pachas,
de favorites et de guerriers peint le Maroc
qui tend à disparaître, le vieux, le farouche
Maghreb dont la magnificence demeure ins-
crite dans le cèdre sculpté et les zelliges qui
sont « les sœurs d'émail » des feuilles et des
fleurs. Le style coloré, romanesque d'Elissa
Rhais rend à merveille cette époque féodale
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