Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 juillet 1929 06 juillet 1929
Description : 1929/07/06 (A30,N105). 1929/07/06 (A30,N105).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280580n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N» 105. i^E, NUMERO : 30 CENTIMES SAMEDI SOIR, 0 JUILLET 1920.
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Les Annales Coloniales
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1 .-.
L'œuvre de t a France en Algérie
*
4 * * ** ̃ «
Le Dr Lteeraneila découverte dt la propagation du pal. udi «. f
isme
Le centenaire de l'Algérie, qui sera célé- i
bré l'àn prochain, doit être une occasion de
jriontrer au monde l'œuvre accomplie par
la France, dans cette partie du Nord Afri.
cain, depuis le débarquement du corps
expéditionnaire. Nous avons déjà fait res-
sortir combien cette vue d'ensemble serait
incomplète et susceptible de donner une
'idée erronée du caractère français, si elle
se bornait aux batailles de la conquête, aux
deuils et aux haines que les armes laissent
toujours sur une terre étrangère. Le Maré-
chal Bugeaud avait coutume, dans une
maxime célèbre, d'associer au frontispice de
toute entreprise-coloniale Tépée et la char-
rue. Aujourd'hui, il serait plus exact de
ddniter un même tribut de reconnaissance a
la fois aux combattants des heures difficiles
de la pacification, aux colons et aux ingé-
nieurs qui ont mis en valeur le pays et aussi
aux médecins, qui par leurs victoires péril-
leuses sût des ennemis plus meurtriers peut-
être que les hordes pillardes du désert, ont
permis l'avance pacifique de la civilisatiun et
-- au oroerès.
: Aussi ett-ce avec raison que dans tes. étU.
des èciè&tifiqucs qui foriïieftt laT deuxième"
section de la collçction du centenaire de
l'Algérie un volume a été consacré par
MM. Edm. et Et. Sergent et L. Parrot à
« Là-découverte de Laveran ». C'est a Cdns-
tantine, en novembre 1880, que le docteur
Lavéran. médecin major, professeur agrégé
du Y al. cle .Grâce, a découvert l'hémato-
zoaire du paludisme.
O11 connaît la gravité des ravages du
paludisme dans les pays chauds et maréca-
geux. De bonne heure, un rapport étroit
avait été dégagé entre les fièvres d accès et
.les eaux dormantes. Mais le mode de trans-
mission du mal demeurait mystérieux. L an-
tiquité croyait que .la putréfaction des végé-
taux donnait naissante à des animalcules qui
M.tépandaient dans l'air des régions mai-
saines et, de là, dans le sang de rhomme.
On crut avoir découvert le microbe du mal
en 1876 et 1879. Mais les hypothèses émises
ne se vérifièrent pas. En Algérie, on avait
acciisé tour à tour les vapeurs dégagées par
Àa rencontre de l'eau douce avec 1 eau de
mer. aux -embouchures des cours d'eau, les
exhalaisôns des terrains alluviens, limoneux,
̃lés miasmes des marais et ceux des .marnes
n e 1f>IOo" '1
la" càltsè'
ère du' 'paludisme « non "plus .dans
« l'air, les eaux ou le sol, mais dans
l'homme malade l,
Uiji 'Je ne tarderai pas à reconnaître que dans
« le sang de-certains malades, atteints de
« fièvre intermittente rebelle, on trouvait, à
-« côté des éléments pigmentés décrits déjà
« par différents observateurs', comme des
t ..leucocytes mélanifères, d'autres éléments
Il allongés ou arrondis, pigmentés, très ré-
i guliers, qui ne ressemblaient nullement a
- des leucocytes chargés de pigment. Je
t soupçonnais1 depuis quelque temps que
d .ces .éléments étaient d'origine parasitaire
« lorsque, le 6 novembre 1880, en exnmi-
« nant un des borps arrondis et pigmentés
« dans, une préparation de sang frais, je
,« • constatai-avec étonnement qu'il existait À
-la périphérie de cet élément une série de
« filaments grêles et très transparents qui
J de mouvaient avec une grande agilité et
è" adnt la nature animée n était pas contes-
« table, jfôi retrouvai bientôt ces éléments
.dans le'sang d'autres malades atteints éga-
lement de fièvre palustre, et je ne con-
« servai plus de doutes sur leur nature para-
« sitaire. »
A la suite de ses observations, Lavcran
adressa à l'Académie de médecine deux
noresf qui furent présentées par Léon Colin
à la' Haute Assemblée Savahte les 23 no-
vembre et 28 décembre 1880. L'année sui-
vante, par une nouvelle note, il affirma net-
tement sa: conviction que le parasite de
« rimpaludisrne » était la cause des acci-
dents palustres; Abondant dans le-sang des
tpaludëens, il est tué par la quinine; médi-
cament çtar excellence -- des - fièvres. ,-
.- - - ------ - -
Cette découverte, qui renversait les idées
courantes, fut d'abord vivement contestée,
.mais les observations poursuivies par Lave-
ran lui-même dans là campagne romaine,
parmi les victimes de la. malaria, par le
Dr Richard, à Philippeville, par différents
médecins en Russie, aux Indes, aux Etats-
Unis, vinrent lui donner une confirmation
éclatante. Èlle a amené, quelques années
plus tard, une autre découverte : celle de la
propagation du paludisme par le moustique
anophèle, hôte habituel des régions mal-
saines. aui' inocule aux suiets sains les
hématozoaires recueillis sur les impaludés. '1
,', Les travaux inspirés de cette notion fé-
conde ont- permis d'attribuer aux insectes
la transmission des maladies les plus dan-
gereuses des régions tropicales ou sub-
1 tropicalës, ta fièvre jaune, les fièvres téeur-
,,Xel;tése les trypaïiosomiases, le typhus exan-
thé^iati 'dù mal une fois
'théfha:tiqúe. La cause mal une fois
connue, c'était la possibilité de se défendre
contre lui par une prophylaxie appropriée.
Un des fléaux- des pays chauds, qui consti-
tuait un des obstacles les plus redou-
tables à' la civilisation, reculait devant
la science. Le monde savant a salué. en La-
veran à la. fois le t créateur de la pa-
thologie eXojiqiie 1 et un bienfaiteur de
II l'Humanité. Le prix Nobel de physiologie et
-de, médecine lui a été décerné en 1907.
De telles découvertes marquent les gran-
des étapes de la lutte de l'homme contre les
maux qui l'affligent, Mais pour être com-
*|JÎW, il faudrait pouvoir-citer également le
- 1
nom de tous les médecins qui ont travaillé,
avec un dévouëmeht obscur et inlassable, 4
soulager les populations indigènes, souvent
si deshéritées. L'introduction du livre que
nous venons d'analyser nous offre, en un
raccourci saisissant, Un tableau de l'hygiène
et de la médecine des pays barbaresques au
lendemain de la-conquête. La chirurgie can-
tonnée dans les échoppes des barbiers, la
médecine réduite aux amulettes, aux prati-
ques de la sorcellerie primitive. Peste, ty-
phus, * dysenterie, variole, syphilis, palu-
disme y décimaient des populations que la
misère maintenait dans un état déficient.
Aiissi, l'activité du médecin a-t-elle été tou-
jours un des moyens, les plus efficaces de
gagner le cœur des indigènes.
Dans nos colonies d'Afrique où le recru-
tement de la main-d'œuvre est une condition
essentielle de la mise en valeur de ressources
abondantes et inexploitées, la lutte contre
les maladies doit être au premier plan de
nos!, préoccupations. Les récents. débats par-
lementaires ont montré que la Chambre atta-
che, à 'cette question primordiale toute l'im-
portance jqû'el le mérite. Des crédits élevés
doivent être affectés notamment .à la lutte
contre la maladie'du sommeil dans nos pos-
sessions de l'Afrique Equatorialc.
Llœuvre de hos médecins remplit donc
une des plus belles pages de l'histoire colo-
niale. Il est bon de jeter un regard en
arrière et de se souvenir du temps où les
belles plaines cultivées, qui font aujourd'hui
l'admiration des visiteurs, étaient, des régions
insalubres. domaines de la fièvre et de la
misère. C'est là un passé qui est lé garant
de l'avenir et qui est par lui-même une
réponse à certaines critiques adressées trop
souvent à notre politique coloniale.
Georges Norrelle,
Député de Saônc-el-Loire, vice-présidenl
de la Commission des Colonies,
membre de ta Commission des
Minés.
'-------'
A la Comtnipsion de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
PI :
Le projet d'emprunt
La commission de l'Algérie, des Colonies
et des .Protectorats a entendu le rapport .de.
M; Ernest ôthroyî* député*^ la CoctoiiiGhine,
sur le chapitre au projet .d'emprunt conter-
nant l'Indochine. ,
Les sommes proposées par le Gouverne-
ment ont paru exagérées à la commission.
Elle a estinié notamment que le chiffre de
160 millions pour un hôtel des Postes pou-
vait être réduit.
M. de Tastes a suggéré de remplacer les
réseaux téléphoniques, indispensables au pre-
mier chef, mais très coûteux, par une orga-
nisation radiotélephonique. La question sera
étudiée.
- Sur le vœu, exprimé par la commission,
qu'il soit fourni une justification des chiffres
jugés trop élevés, M. Ernest Outrey a dé-
claré qu'il allait se mettre à ce sujet en
rapports avec le gouvernement et qu'il expo-
serait prochainement à la commission l'avis
du mihistre des Colonies.
L'article 7 du projet supprimant le mo-
nopole du pavillon pour le transport des
marchandises livrées au titre des prestations
en nature a été combattu par la commission
qUi a demandé, comme ravait déjà fait la
commission de la Marine marchande, que
cette disposition fût écartée.
M. Outrey présentera la semaine prochaine
un complément d'informations, en même
temps que M. Briquet lira son rapport sur
l'emprunt de Madagascar.
Nomination de rapporteurs
M. Ricci, député d'Alger, a été chargé du
rapport tpour le fond sur le projet de loi
ayant pour objet de modifier le régime des
succursales algériennes de la Caisse natio-
nale d'épargne.
M. Albert Meunier, député des Ardennes,
a été chargé du rapport pour avis sur le pro-
jet de loi ayant pour objet de modifier le ré-
gime douanier des produits de l'empire clié-
l, rifien à l'entrée en -France et en Algérie.
Les concessions au Togo et au Cameroun
La sous-commission chargée d'étudier la
question des concessions au Togo et au Ca-
meroun s'est ensuite réunie sous la prési-
dence de M..Outrey.
Elle a entendu M. -Lucien Gasparin, dé-
puté de la Réunion, défendre son point de
vue.. (M. Gasparin, autrefois propriétaire à
Madagascar,' vendit tous ses biens pour
transporter, sur les vives instances de M.
Albert Sarraut, alors ministre des Colonies,
son , activité aux territoires sous mandat,
obéissant en cela au souci de 1 contribuer à
la mise en valeur, de ce domaine nouvelle-
ment acquis par la France. Il en fut mal
récompensé par de graves difficultés de
main.:d'cçuvre). La: sous-commission a chargé
M.r de Tastes, t d'étudier les documents trans-
mis .par :1e ministère, sur cette question.
Prochaine réunion
La commission de l'Algérie, des Colonies
études Protectorats tiendra la-semaine pro-
chaine une importante réunion, au cours de
laquelle M. Ernest Outrey présentera un
rapport sur' les lignes aériennes coloniales.
Etaient présents à la dernière séance :
MM. Beluel, Bret (Georges), Briquet, Brunet
(Auguste) (la Réunion), Cravoisier, Delsol,
Desbons, Gamard, 'Gasparin, Mazerand,
Meunier (Ardennes), Outrey (Ernest), Pcr-
reau-Pradier (Pierre), Reille-Soult, Ricci, Ro-
chereau, Tastes (de).
-Nom-
TAUX- DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine Vient de
faire connaître au ministre des Colonies qu'à la
date du-4 juillet 1929 le taux officiel de-la pias.
tre était de 11 Ir. 25. •
LE FISC ET LA MORALE
«Il faut prendre .Versent où il cM* J
:,',' C, est pas 'Ufïc « ïifpallissade
le;lliss~adte-m
Jf" ,,,c'est un prititipe que VEtat a air
sien. 4 - ,
1. Il est un autre principe ; * V argent. H!a
pas d'odeur p. Il ne figure pas encore, celin-
là, dans les traités de finances publiques
mais il s'y introduit subrepticement au mo-
ment où Von se met martel en tête pour
faire payer le contribuable sans qu'il s'en
aperçoive.
Mais dit-on taxer le vice, n'est-ce
pas une façon de le reconnaître officielle-
ment, c'est-à-dire V.excuscr et même l'encou-
rager ? ,
La question se pose précisément pour l'hu
do chine.
Le jeu est, on le sait, la passion de l'Indo-
chinois ; du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest,
du haut en bas de l'échelle sociale, on joue
dans notre belle colonie 1 On jçue tout et à
propos de tout à des jeux indigènes riva-
lisant avec le baccara ou le chemin de fer :
dn 10tle à propos des matches de foot-ball, à
Propos- de combats de buffles et-sous mille
autres prétextes.
Pour le fisc ardenf. sous tous les ciels
c'est très excitant. Et l'oceasioll faisant le
larron il songe à son tour à spêçuler sur
cette passion indochinoisc.
Affermera-t-on les jcjttx ou les rcgletnm-
tera-t-on de façon à-organiser une c agitait c
officielle.
Te fait qu'on discute prouve que la qtfes.-
lion est à l'étude et, qu'un jour ou t autre,
elle aboutira. Les joueurs sont repérés. Ils
ne doivent pas se faire d'illusion.
La taxe sur les jeux, sur le pari-mutuel
existe en France. Le jour oit l'Indochine
dura besoin d'argeltt, elle saura bien .trou-
ver le joueur du domino chinois eu des
trente-six bêtes.
La nécessité d'alimenta les caisses publi-
ques fera vite céder la préoccupation mo-
raie.
Quant à moi j'avoue que je ne comprends ,
pas ce que la morale vient faire dans cette
rtffaire,
C'est vraiment un scrupule mal placé.
Qu'ots les taxe ou qu'on ne les taxe pas,
les passions humaines iront toujours leur
petit bonhomme de clumin.
Au risque de scandaliser les gens très
vertueux qui appellent « vices » les pas-
sions des autres, je troti7e pliit- moral de
taxer les jeux ou l'alcool que d'imposer le
travail, l habitation ou les, denrées de pc-
tnière nécessité. ':.,
MtcÊuti éHeiméiÊatsfimê*
Député 4ou Côlos-dv-Norri.
Membrô dà la Commission
de la Marine Marchand*.
al. :–
Le Centenaire de l'Algérie
e.
Un décret paru au Journal Officiel d'aujour-
d'hui désigne M. Dausset, ancien sénateur,
président du Comité d'administration générale,
et M. Sabatier, ancien président des Déléga-
tions financières, comme membres du Comité
de propagande chargé d'associer la France en-
tière à la commémoration du Centenaire de
l'Algérie.
M. Pierre Bordes en France
>4* ;
M. Bordes, Gouverneur général de l'Algé-
rie, voyageant avec le colonel de Saint-Mau-
rice, et M. Rouzeray, directeur des Chemins
de fer algériens de r Etat, arrive ce soir à
Paris par le « train bleu ».
Débarqué hier à 15 h. à Marseille du pa-
quebot GouOerneur'Général-Chanzy, il a été
salué, au nom du préfet, par M. Delpoux,
chef de cabinet, par M. Dhubert, commissaire
spécial, et quelques amis personnels.
Le voyage de M. Bordes en France serait
de courte durée une quinzaine de jours. Le
Gouverneur général, après la session des délé-
gations financières, veut rendre compte au Gou-
vernement du travail des délégations et mettre
sur pied le programme des fêtes du Centenaire
de Y Algérie.
Le Sultan en France
..,
Le sultan du Maroc, venant de Rodez,
est arrivé à Toulouse ,en automobile, accom-
pagné de M. Marc, ministre plénipotentiaire,
et de Si El Hadj El Mokri. Le sultan .des-
cendit dans un grand hôtel, où un apparte-
ment avait été retenu. Il est reparti avant-.
hier.
; 1
,; A l'Academie des Inscriptions,
et Belles-Lettres
Au Maroc
L'Académie des Inscriptions a reçu hier
de M. Louis Chatelain, directeur du service
des antiquités du Maroc, une lettre lui an-
nonçant qu'au cours de ses fouilles à Volu-
bilis, il venait de découvrir quatre statues
de bronze, dont il avait joint d'ailleurs leâ
photographies à sa lettre; ces œuvres d'art
fort belles représentent Bacchus debout, rtu
et couronné de lierre, Vénus en deux exem-
plaires, et un Satyre.
fin Syrie
M. Cantincau, de l'Institut français de Da-
mas, a relaté les résultats de ses fouilles
dans la nécropole ouest de Palmyre, où il a
mis au jour notamment le tombeau d'Ailami
et de Zabida, de 149 après J.-C., qui conte-
nait quelques fragments intéressants de bron-
1 tes et de poteries et des inscriptions portant
quelques indications sur la famille à laquelle
appartenait ce couple.
Au Conseil Général
de ta Guadeloupe
En ouvrant ra * session ordinaire du Conseil
général de la Guadeloupe, M. le Gouverneur
Cellier a tout d'abord adressé les condoléances
de l'Administration à la famille de M. Théo-
dore Michel, secrétaire du Conseil général.
Il était a craindre qu'à la suite de l'épou-
vantable cyclone qui a ravagé la Guadeloupe,
la situation financière de la colonie ne puisse
être rapidement rétablie, il n'en fut rien. Il est
en effet probable qu'une fois arrêtés, les résul-
tats définitifs de l'exercice budgétaire de 1928,
l'excédent des recettes sur les dépenses se tra-
duira par un chiffre de l'ordre de 4.800.000
francs environ.
11 Toutefois, ajouta M. Tel lier, il est enre-
gistré an fâcheùx mécompte sur les droits à
T exportation frappant les sucres dont la prévi-
sion en quantité avait été primitivement fixée à
21.000 tonnes représentant une recette de 3
millions 515.400 francs. Au moment de l'éla-
boration du projet Je budget rectificatif, il a
été admis par le. service compétent, après s'être
entouré de renseignements des Industriels et de
la Banque de la Guadeloupe, que la -quantité
exportable de sucre en 1929 ne serait pas supé-
rieuie à 5.000 tonnes, correspondant à 791.700
francs de droits de sortie, chiffre auquel a été
tamenée la précision du budget primitif.
•' * Mais des données plus précises ont été four-
nies, tandis que le projet Je budget était déjà
imprimé ; il vient d'être reconnu que la fabri-
cation sera à peu près nulle. et que le peu de
sucra qui sortira des usines suffira seulement à
la consommation locale. Les recettes au litre
des droits de sortie ne porteront donc que sur
Je très faibles quanlite's. Toutefois, il 3P a lieu
d'escompter qu'une loi interviendra avant peu
pour accorder à la Guadeloupe le contingent
supplémentaire de rhum à introduire en France
en exemption de droits, sur lequel un projet a
été déposé par le Gouvernement, et que, d'au-
tre part, interviendra également une loi autori-
sant l'émission de figurines postales spéciales
dont le produit (3 millions) doit être vetdé pat
moitié au budget local et à la Caisse dç se-
cours des sinistrés du cyclone. Ces recettes, sont
de nature à compenser et au delà la moins-va-
I lue qui ressortira sur les droits de sortie du
sucre.
Par contre, les rhums. en raison des cours
qui ont dépassé depuis le commencement de
l année, 1.000 francs l'hectolitre et du relèveJ
ment du tarif des droits de sortie porté à 10 %,
ont permis Je compenser dans une forte propor-
tion le mécompte laissé par le sucre.
FM. cle lew Mg augmentations les-
sortent aux contributions perçues sur liquida-
tion, et les prévisions du budget primitif ont
été relevées de 554.551 fr., et la vente des
timbres par l'Agence Générale des Colonies A
rapporté la somme de 1.214.515 fr.
Tout en ayant à cœur de tenir l'engagement
qu'elle avait pris vis-à-vis de l'assemblée lo-
cale de doubler les prévisions primitivement
allouées au service des Travaux publics, il
convient dé constater qu'il a été écarté toute
inscription budgétaire nouvelle susceptible de
grever les exercices à venir qui ne fut pas obli-
gatoirement imposée soit par une disposition
légale formelle, soit par l'application de me-
sures déjà décidées dans leur principe par le
Conseil général, soit par des circonstances ma-
jeures telles que le renchérissement du matériel
et, des fournitures indispensables à la marche
des services publics.
Le cyclone leur a laissé une rude besogne.
Les routes coloniales, entre autres, ont été
l'objet d'un très sérieux effort, car leur répa-
ration est une des questions vitales pour la co-
lonie.
Le balisage des passes nécessaires à la navi-
gation côtière est en bonne voie, ainsi que la
réparation des ouvrages d'art enlevés par fe
cyclone..
De l'exposé du Gouverneur de la Colonie,
i! résulte que dans tous les domaines, on s'est
courageusement mis au travail pour réparer,
dans le plus bref délai, les pertes causées par
le cyclone, et c'est toujours en union étroite
avec le Conseil général que l'Administration
poursuit le relèvement de la Guadeloupe. Cette
collaboration indispensable est le gage de la
réussite, c'est grâce à elle que t'tte d'Emeraude
revivra et que sa prospérité s'accroîtra.
«4»
A l'Académie française
•+«
Le palmarès
Parmi les récompenses décernées par
l'Académie française nous avons noté:
j.000 fr. "du prix Montyon à Mlle Henriette
Çélarié : L'épopée marocaine.
500 fr. du prix Sorbier-Arnould à M. Mau-
rice Morel Petite Jungle.
t.000 fr., du prix de Jœst à M. de Gontaut-
Biron : Sur le's routes de Syrie.
, 500 fr. du prix Anaïs-Segalas a M. Mara-
val-Berthon. La légende de Lalla-Maghnia,
Chants du Hoggar.
1.000 frl du prix d'Académie à M. Léon
Lehuraux : Sur les pistes du désert ; à M.
Georges Démangé : Cinquante années de
peuplement. Canada ; à Mme Marie Gal-
land : Ceytan, Boudhisme.
:
Essences macabres
i
Il existe, dans tes hautes régions du
Tonkin et de l'Annam, deux conifères, le
Pe-mou ou Pch-mou (Fokicnia Ilodginsii A.
Henry) et le Se-mou, Sa-mou ou San-mou
(Cunnmghamia sinensis R. Br.), dont le pre-
mier surtout, à odeur de santal, est très re-
ch'erché pour la fabrication des cercueils ri-
ches, d'où le nom, qui lui est donné couram-
ment, d' cc essence de bois de cercueil »,
Les peuplements de ces arbres, d'après le
Bulletin de l'Agence Economique de l'Indo-
chine, sont peu étendus et fort clairsemés,
Exagération
«4»
Le nationalisme. italien qui est légitime
tout comme un autre tant qu'il demeure dans
les limites de la véracité, tombe dans une
certaine fureur chauvine qui frise quelque
peu la fantaisie et discrédite les journalistes
qui s'y adonnent.
Il faut à tout prix pour les nationalistes
italiens que leurs' compatriotes émigrés on
Tunisie, y soient livres à toutes les tracas-
series, et que les prêtres italiens soient les
bêtes noires en Tunisie. Or, il en est tout
autrement : pour les Italiens le gouverne-
ment'français a établi un régime spécial qui
ne soumet pas les nationaux de notre voi-
sine à la naturalisation d'office, pour les
Italiens il y a des privilèges de toute na-
ture : ils peuvent se grouper, établir des
vill es italiennes dans les villes franco-indi-
gènes. ils y ont leur presse, leur clergé,
leurs coutumes y sont respectées comme s'il
s'agissait d'autochtones.
Un certain M. Campo Ingrao se livrait
dans le torr:rre d'-ilalia ù d'amères et lon-
gues plaintes sur la situation faite aux Ita-
liens en Tunisie.
Selon cet invraisemblable informateur,
une lutte violente serait dirigée contre le
clergé italien. Et en preuve il citait un prê-
tre, Marco Longo, sur le sort duquel il
déversait une éloquence pitoyable.
Or, l'abbé M. Longo lui-même s'est cru
en devoir de redresser l'information erronée
de M. C. Ingrao. sur ce sujet personnel qu'il
était peut-être plus à même d'apprécier en
toute connaissance de cause.
Dans le même Corriere d'Italia l'abbé
Longo public une lettre où il qualifie
« d'exagération » l'affirmation de M. Ingrao.
Non seulement l'abbé Longo, en ce qui le
concerne, n'a jamais été l'objet de persécu-
tions, et ne se souvient pas d'avoir jamais
eu a soutenir la moindre résistance même hé-
roïque dont M.- Ingrao lui fait un mérite in-
justifié, mais encore il a tenu à spécifier
qu'il doit à la bienveillance de l'archevêque
Mgr Lemaitre, d'avoir été nommé dignitaire
de la Primatiale de Carthage et vicaire de
la procathédrale de Tunis.
Et voilà comment sont légèrement modi-
fiés les situations des Italiens en Tunisie,
vues de l'autre bord de l'Italie.
« Je conserve, déclare en substance l'abbé
Longo, intacts et ma nationalité et mon
amour pour ma patrie, mais je n'en ai, je
l'affirme, jamais abusé. Car j'estime que s'il
est généralement défendu à un ecclésiasti-
que de s'occuper de politique, ce serait man-
quer de loyauté que de faire du nationalisme
dans la maison d'autrui. »
Ratctnti Etisaa-Rhais.
Le classement du port de Dakar
parmi les ports maritimes français
en 1928
Le Bulletin du mois de mars a indiqué
(page 97) les chiffres du trafic du port de com-
merce de Dakar, en 1928, qui s'est élevé
à 6.016 navires entrés et sortis, jaugeant 9 mil-
lions 249.440 tonneaux, et ayant débarqué et
embarqué 1.102.968 tonnes de marchandises.
Ces chiffres classent le port de Dakar au
huitième rang des ports maritimes français (mé-
tropolitains et coloniaux) en ce qui concerne le
tonnage de jauge des navires, et au treizième
rang en ce qui concerne le tonnage des mar-
chandises débarquées et embarquées, comme
le montrent les tableaux ci-après :
1. Principaux ports français et coloniaux classés
d'après le tonnage de jauge
(entrées et sorties) en 1928
Marseille,. 28.566.057 tonneaux
Cherbourg 23.037,851
Oran 19.747,628
Le Havre 17,606.016
Alger ,' 15.466.871
Dunkerque 10-853.175
Boulogne 10,400,216
Dakar .,. 9.249-440
Bordeaux et annexes. 7.537.138
Rouen et annexes. 6.908.030
Casablanca. , , , 5-711.824
* 4.589.993
Saïgon 4-5Ô9 993
Sète, , 3.019.160
Nantes et annexes. 2. 934.025
II. Ports français et coloniaux classés d'après
le trafic des marchandises (1928).
(Embarqués et débarqués)
Marseille.. , , , 8-879.977 tonneaux
Rouen et annexes. 6-902.314
Le Havre 4.696.646
Dunkerque 4.693.144
Bordeaux et annexes.. 4.372.126
Oran 3.750.628
Alger 3.472.021
Nantes et annexes 2-504-263 -
Saïgon 2:417-975 .-
Caen 1-875.503 -
Sète I 346-841 -
Boulogne I • 207.642 -
Dakar I • 102.968 -
La Rochelle-Pallice. 899.666 -
Saint-Nazaire 875.484 ,
Calais » 871. 162 -
Les colonies à la manufacture
,.
de Beauv&is - "-
.,
Par MlRANE-M'ARCELLlî Depi-ins.
0000. -
L'œuvre de M. Jean Ajalbert
M. Jean Ajalbert, directeur de la Manufac-
ture nationale de Beauvais, me reçoit dans
son cabinet de travail. Cabinet chinois d'une
grâce somptueuse. Aux murs, des panneaux
de bois précieux font pendant a des porti-
ques découpés et sculptés qui dentellent d'or
rigide les étagères garnies de-livres aux ri-
ches reliures. Ici et th, des bouddahs ven-
trus ou s'auréolant eux-mêmes de leurs cent
bras tendus, des porcelaines de Birmanie,
des poupées de Java voisinent avec d'admi-
rables vases modernes d'Auguste Delaherclie,
le maître céramiste de la Chapelle-aux-
Pots. !
Beau décor pour nous qui venons deman-
der à l'auteur de Sao-Van-Di, de Rafftn Su-
sUj dos Destinées de VIndochines comment
il envisage, la collaboration de la Manufac-
ture de Beauvais à l'Exposition Colo-
niale (1).
Cependant notre question est-elle à peine
formulée, que M. Jean Ajalbert, les bras au
ciel, s'écrie :
L'Exposition coloniale! Si vous avez
fait le voyage Paris-Bcauvais \pour m'entre-
tenir de l'Exposition coloniale!. Vous en
savez là-dessus plus long que moi !
- Mais, encore.
Oui, j'ai vu dans la presse, comme tout
le mondé, qu'elle aurait lieu à Vincennes,
vers 1931. c'est tout.
.- N'a-t-oll pas eu l'idée de faire appel à
votre concours pour l'ameublement du Salon
d'honneur ?
.-- Je serais bien le seul à l'ignorer 1
- A moins que vous ne soyez le dernier
à l'apprendre.
I - Ce ne serait pas fait, non plus, pour
m etonner.
Dans ce cas, pourriez-vous trouver "'le
temps nécessaire pour exécuter un ensemble
pour 1931 ?
Le temps nécessaire ? Si vous croyez
que j'ai attendu qu'on me fasse commande
(l,) En vue de celle exposition,la ManufauUire
des tîobelins travaille à trois tapisseries allégo-
riques de l'Afrique du Nord. Le Directeur que
nons avons intcrviewé, nous a exprimé le
souhait de voir ces tapisseries encadrées par
des meubles de Bcmwfils,
pour faire quelque chose de colonial ! Vous
allez en juger. Venez.
Nous traversons les appartements privés
du Directeur de la Manufacture. Chambres
et salons d'un goût raffiné? se succèdent. Un
grand meuble de laque noire retient mon re-
gard. Il fut rapporté de la Chine du Sud
par Mme Jean Ajalbert. Des abats-jour de
dentelle et de soie épanouissent de fragiles
corolles ivoirines sur les tables et les étagè-
res. La maîtresse de maison n'est pas seule-
, pas seull e-
ment une voyageuse intrépide autant qu'éru-
dite en matière d'art : c'est là femme-fée
qui préside au foyer de choix.
Mais les salles d'exposition s'ouvrent de-
vant nous.
Et sous mes yeux s'étale un ameublement
d'inspiration, de réalisation coloniales d'une
magnificence introuvable ailleurs qu'à Beau-
vais.
Ah ! que ces Scènes arabes de Gaudissard
sur des bois de Dufrène (six pièces, un écran,
un canapé, deux fauteuils, deux, chaises) se-
raient à leur place dans l'ulle de nos belles
résidences de l'Afrique du Nord !
Les Perroquets de Cappiello (six pièces
également) montés en laque chinoise par An-
dré Goult, dans le palais d'un Gouverneur
de l'Indochine, attesteraient splendidement
la richesse artistique d'un Etat qui n'est pas
seulement dieu de l'électricité, roi de la mé-
canique et gendarme des hommes jaunes.
Que ces autres ensembles, ces meubles iso-
lés : fauteuils, banquettes, divans, chaises,
tabourets parés de floraisons exotiques, de
paysages d'outre-mer, d'oiseaux qui semblent
avoir abandonné les ciels tropicaux pour se
laisser prendre vivants aux pièges des mé-
tiers beauvaisiens donneraient un nouvel
éclat au doux nom de la France s'ils chan-
taient celui de Beauvais, des bords du Niger
aux rives du Mékong !
Et, à plus forte raison, combien ces ameu-
blements sortant d'une Manufacture natio-
nale, seraient l'honneur de notre Exposition
coloniale !
Je demande à M. Jean Ajalbert
Les organisateurs de l'Exposition soup-
çonnent-ils les beautés qui sont ici?
Le contraire me paraît assez probable.
Cependant, votre longue vie de colonial
Scènes arabes de Gaudtawarl
1 "JOUÎIIll OUOTIDII.
-
Rédaction & Administration i
-. 14, ow le mon-lêm
- PARIS o."
TtLtPlI. : LOUVMt 11.31
RIOHCLIKU «7-14
Les Annales Coloniales
III j[ 1
'̃ Lq$, 1 annonces si réclameg sone reçues au
J :ï - bureau (tu Journal. •
.1 1
Directeur-Rondat60r,i M&roel RUEDEL
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Colonies.. 180" 100 0 50 »
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1 .-.
L'œuvre de t a France en Algérie
*
4 * * ** ̃ «
Le Dr Lteeraneila découverte dt la propagation du pal. udi «. f
isme
Le centenaire de l'Algérie, qui sera célé- i
bré l'àn prochain, doit être une occasion de
jriontrer au monde l'œuvre accomplie par
la France, dans cette partie du Nord Afri.
cain, depuis le débarquement du corps
expéditionnaire. Nous avons déjà fait res-
sortir combien cette vue d'ensemble serait
incomplète et susceptible de donner une
'idée erronée du caractère français, si elle
se bornait aux batailles de la conquête, aux
deuils et aux haines que les armes laissent
toujours sur une terre étrangère. Le Maré-
chal Bugeaud avait coutume, dans une
maxime célèbre, d'associer au frontispice de
toute entreprise-coloniale Tépée et la char-
rue. Aujourd'hui, il serait plus exact de
ddniter un même tribut de reconnaissance a
la fois aux combattants des heures difficiles
de la pacification, aux colons et aux ingé-
nieurs qui ont mis en valeur le pays et aussi
aux médecins, qui par leurs victoires péril-
leuses sût des ennemis plus meurtriers peut-
être que les hordes pillardes du désert, ont
permis l'avance pacifique de la civilisatiun et
-- au oroerès.
: Aussi ett-ce avec raison que dans tes. étU.
des èciè&tifiqucs qui foriïieftt laT deuxième"
section de la collçction du centenaire de
l'Algérie un volume a été consacré par
MM. Edm. et Et. Sergent et L. Parrot à
« Là-découverte de Laveran ». C'est a Cdns-
tantine, en novembre 1880, que le docteur
Lavéran. médecin major, professeur agrégé
du Y al. cle .Grâce, a découvert l'hémato-
zoaire du paludisme.
O11 connaît la gravité des ravages du
paludisme dans les pays chauds et maréca-
geux. De bonne heure, un rapport étroit
avait été dégagé entre les fièvres d accès et
.les eaux dormantes. Mais le mode de trans-
mission du mal demeurait mystérieux. L an-
tiquité croyait que .la putréfaction des végé-
taux donnait naissante à des animalcules qui
M.tépandaient dans l'air des régions mai-
saines et, de là, dans le sang de rhomme.
On crut avoir découvert le microbe du mal
en 1876 et 1879. Mais les hypothèses émises
ne se vérifièrent pas. En Algérie, on avait
acciisé tour à tour les vapeurs dégagées par
Àa rencontre de l'eau douce avec 1 eau de
mer. aux -embouchures des cours d'eau, les
exhalaisôns des terrains alluviens, limoneux,
̃lés miasmes des marais et ceux des .marnes
n e 1f>IOo" '1
la" càltsè'
ère du' 'paludisme « non "plus .dans
« l'air, les eaux ou le sol, mais dans
l'homme malade l,
Uiji 'Je ne tarderai pas à reconnaître que dans
« le sang de-certains malades, atteints de
« fièvre intermittente rebelle, on trouvait, à
-« côté des éléments pigmentés décrits déjà
« par différents observateurs', comme des
t ..leucocytes mélanifères, d'autres éléments
Il allongés ou arrondis, pigmentés, très ré-
i guliers, qui ne ressemblaient nullement a
- des leucocytes chargés de pigment. Je
t soupçonnais1 depuis quelque temps que
d .ces .éléments étaient d'origine parasitaire
« lorsque, le 6 novembre 1880, en exnmi-
« nant un des borps arrondis et pigmentés
« dans, une préparation de sang frais, je
,« • constatai-avec étonnement qu'il existait À
-la périphérie de cet élément une série de
« filaments grêles et très transparents qui
J de mouvaient avec une grande agilité et
è" adnt la nature animée n était pas contes-
« table, jfôi retrouvai bientôt ces éléments
.dans le'sang d'autres malades atteints éga-
lement de fièvre palustre, et je ne con-
« servai plus de doutes sur leur nature para-
« sitaire. »
A la suite de ses observations, Lavcran
adressa à l'Académie de médecine deux
noresf qui furent présentées par Léon Colin
à la' Haute Assemblée Savahte les 23 no-
vembre et 28 décembre 1880. L'année sui-
vante, par une nouvelle note, il affirma net-
tement sa: conviction que le parasite de
« rimpaludisrne » était la cause des acci-
dents palustres; Abondant dans le-sang des
tpaludëens, il est tué par la quinine; médi-
cament çtar excellence -- des - fièvres. ,-
.- - - ------ - -
Cette découverte, qui renversait les idées
courantes, fut d'abord vivement contestée,
.mais les observations poursuivies par Lave-
ran lui-même dans là campagne romaine,
parmi les victimes de la. malaria, par le
Dr Richard, à Philippeville, par différents
médecins en Russie, aux Indes, aux Etats-
Unis, vinrent lui donner une confirmation
éclatante. Èlle a amené, quelques années
plus tard, une autre découverte : celle de la
propagation du paludisme par le moustique
anophèle, hôte habituel des régions mal-
saines. aui' inocule aux suiets sains les
hématozoaires recueillis sur les impaludés. '1
,', Les travaux inspirés de cette notion fé-
conde ont- permis d'attribuer aux insectes
la transmission des maladies les plus dan-
gereuses des régions tropicales ou sub-
1 tropicalës, ta fièvre jaune, les fièvres téeur-
,,Xel;tése les trypaïiosomiases, le typhus exan-
thé^iati 'dù mal une fois
'théfha:tiqúe. La cause mal une fois
connue, c'était la possibilité de se défendre
contre lui par une prophylaxie appropriée.
Un des fléaux- des pays chauds, qui consti-
tuait un des obstacles les plus redou-
tables à' la civilisation, reculait devant
la science. Le monde savant a salué. en La-
veran à la. fois le t créateur de la pa-
thologie eXojiqiie 1 et un bienfaiteur de
II l'Humanité. Le prix Nobel de physiologie et
-de, médecine lui a été décerné en 1907.
De telles découvertes marquent les gran-
des étapes de la lutte de l'homme contre les
maux qui l'affligent, Mais pour être com-
*|JÎW, il faudrait pouvoir-citer également le
- 1
nom de tous les médecins qui ont travaillé,
avec un dévouëmeht obscur et inlassable, 4
soulager les populations indigènes, souvent
si deshéritées. L'introduction du livre que
nous venons d'analyser nous offre, en un
raccourci saisissant, Un tableau de l'hygiène
et de la médecine des pays barbaresques au
lendemain de la-conquête. La chirurgie can-
tonnée dans les échoppes des barbiers, la
médecine réduite aux amulettes, aux prati-
ques de la sorcellerie primitive. Peste, ty-
phus, * dysenterie, variole, syphilis, palu-
disme y décimaient des populations que la
misère maintenait dans un état déficient.
Aiissi, l'activité du médecin a-t-elle été tou-
jours un des moyens, les plus efficaces de
gagner le cœur des indigènes.
Dans nos colonies d'Afrique où le recru-
tement de la main-d'œuvre est une condition
essentielle de la mise en valeur de ressources
abondantes et inexploitées, la lutte contre
les maladies doit être au premier plan de
nos!, préoccupations. Les récents. débats par-
lementaires ont montré que la Chambre atta-
che, à 'cette question primordiale toute l'im-
portance jqû'el le mérite. Des crédits élevés
doivent être affectés notamment .à la lutte
contre la maladie'du sommeil dans nos pos-
sessions de l'Afrique Equatorialc.
Llœuvre de hos médecins remplit donc
une des plus belles pages de l'histoire colo-
niale. Il est bon de jeter un regard en
arrière et de se souvenir du temps où les
belles plaines cultivées, qui font aujourd'hui
l'admiration des visiteurs, étaient, des régions
insalubres. domaines de la fièvre et de la
misère. C'est là un passé qui est lé garant
de l'avenir et qui est par lui-même une
réponse à certaines critiques adressées trop
souvent à notre politique coloniale.
Georges Norrelle,
Député de Saônc-el-Loire, vice-présidenl
de la Commission des Colonies,
membre de ta Commission des
Minés.
'-------'
A la Comtnipsion de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
PI :
Le projet d'emprunt
La commission de l'Algérie, des Colonies
et des .Protectorats a entendu le rapport .de.
M; Ernest ôthroyî* député*^ la CoctoiiiGhine,
sur le chapitre au projet .d'emprunt conter-
nant l'Indochine. ,
Les sommes proposées par le Gouverne-
ment ont paru exagérées à la commission.
Elle a estinié notamment que le chiffre de
160 millions pour un hôtel des Postes pou-
vait être réduit.
M. de Tastes a suggéré de remplacer les
réseaux téléphoniques, indispensables au pre-
mier chef, mais très coûteux, par une orga-
nisation radiotélephonique. La question sera
étudiée.
- Sur le vœu, exprimé par la commission,
qu'il soit fourni une justification des chiffres
jugés trop élevés, M. Ernest Outrey a dé-
claré qu'il allait se mettre à ce sujet en
rapports avec le gouvernement et qu'il expo-
serait prochainement à la commission l'avis
du mihistre des Colonies.
L'article 7 du projet supprimant le mo-
nopole du pavillon pour le transport des
marchandises livrées au titre des prestations
en nature a été combattu par la commission
qUi a demandé, comme ravait déjà fait la
commission de la Marine marchande, que
cette disposition fût écartée.
M. Outrey présentera la semaine prochaine
un complément d'informations, en même
temps que M. Briquet lira son rapport sur
l'emprunt de Madagascar.
Nomination de rapporteurs
M. Ricci, député d'Alger, a été chargé du
rapport tpour le fond sur le projet de loi
ayant pour objet de modifier le régime des
succursales algériennes de la Caisse natio-
nale d'épargne.
M. Albert Meunier, député des Ardennes,
a été chargé du rapport pour avis sur le pro-
jet de loi ayant pour objet de modifier le ré-
gime douanier des produits de l'empire clié-
l, rifien à l'entrée en -France et en Algérie.
Les concessions au Togo et au Cameroun
La sous-commission chargée d'étudier la
question des concessions au Togo et au Ca-
meroun s'est ensuite réunie sous la prési-
dence de M..Outrey.
Elle a entendu M. -Lucien Gasparin, dé-
puté de la Réunion, défendre son point de
vue.. (M. Gasparin, autrefois propriétaire à
Madagascar,' vendit tous ses biens pour
transporter, sur les vives instances de M.
Albert Sarraut, alors ministre des Colonies,
son , activité aux territoires sous mandat,
obéissant en cela au souci de 1 contribuer à
la mise en valeur, de ce domaine nouvelle-
ment acquis par la France. Il en fut mal
récompensé par de graves difficultés de
main.:d'cçuvre). La: sous-commission a chargé
M.r de Tastes, t d'étudier les documents trans-
mis .par :1e ministère, sur cette question.
Prochaine réunion
La commission de l'Algérie, des Colonies
études Protectorats tiendra la-semaine pro-
chaine une importante réunion, au cours de
laquelle M. Ernest Outrey présentera un
rapport sur' les lignes aériennes coloniales.
Etaient présents à la dernière séance :
MM. Beluel, Bret (Georges), Briquet, Brunet
(Auguste) (la Réunion), Cravoisier, Delsol,
Desbons, Gamard, 'Gasparin, Mazerand,
Meunier (Ardennes), Outrey (Ernest), Pcr-
reau-Pradier (Pierre), Reille-Soult, Ricci, Ro-
chereau, Tastes (de).
-Nom-
TAUX- DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine Vient de
faire connaître au ministre des Colonies qu'à la
date du-4 juillet 1929 le taux officiel de-la pias.
tre était de 11 Ir. 25. •
LE FISC ET LA MORALE
«Il faut prendre .Versent où il cM* J
:,',' C, est pas 'Ufïc « ïifpallissade
le;lliss~adte-m
Jf" ,,,c'est un prititipe que VEtat a air
sien. 4 - ,
1. Il est un autre principe ; * V argent. H!a
pas d'odeur p. Il ne figure pas encore, celin-
là, dans les traités de finances publiques
mais il s'y introduit subrepticement au mo-
ment où Von se met martel en tête pour
faire payer le contribuable sans qu'il s'en
aperçoive.
Mais dit-on taxer le vice, n'est-ce
pas une façon de le reconnaître officielle-
ment, c'est-à-dire V.excuscr et même l'encou-
rager ? ,
La question se pose précisément pour l'hu
do chine.
Le jeu est, on le sait, la passion de l'Indo-
chinois ; du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest,
du haut en bas de l'échelle sociale, on joue
dans notre belle colonie 1 On jçue tout et à
propos de tout à des jeux indigènes riva-
lisant avec le baccara ou le chemin de fer :
dn 10tle à propos des matches de foot-ball, à
Propos- de combats de buffles et-sous mille
autres prétextes.
Pour le fisc ardenf. sous tous les ciels
c'est très excitant. Et l'oceasioll faisant le
larron il songe à son tour à spêçuler sur
cette passion indochinoisc.
Affermera-t-on les jcjttx ou les rcgletnm-
tera-t-on de façon à-organiser une c agitait c
officielle.
Te fait qu'on discute prouve que la qtfes.-
lion est à l'étude et, qu'un jour ou t autre,
elle aboutira. Les joueurs sont repérés. Ils
ne doivent pas se faire d'illusion.
La taxe sur les jeux, sur le pari-mutuel
existe en France. Le jour oit l'Indochine
dura besoin d'argeltt, elle saura bien .trou-
ver le joueur du domino chinois eu des
trente-six bêtes.
La nécessité d'alimenta les caisses publi-
ques fera vite céder la préoccupation mo-
raie.
Quant à moi j'avoue que je ne comprends ,
pas ce que la morale vient faire dans cette
rtffaire,
C'est vraiment un scrupule mal placé.
Qu'ots les taxe ou qu'on ne les taxe pas,
les passions humaines iront toujours leur
petit bonhomme de clumin.
Au risque de scandaliser les gens très
vertueux qui appellent « vices » les pas-
sions des autres, je troti7e pliit- moral de
taxer les jeux ou l'alcool que d'imposer le
travail, l habitation ou les, denrées de pc-
tnière nécessité. ':.,
MtcÊuti éHeiméiÊatsfimê*
Député 4ou Côlos-dv-Norri.
Membrô dà la Commission
de la Marine Marchand*.
al. :–
Le Centenaire de l'Algérie
e.
Un décret paru au Journal Officiel d'aujour-
d'hui désigne M. Dausset, ancien sénateur,
président du Comité d'administration générale,
et M. Sabatier, ancien président des Déléga-
tions financières, comme membres du Comité
de propagande chargé d'associer la France en-
tière à la commémoration du Centenaire de
l'Algérie.
M. Pierre Bordes en France
>4* ;
M. Bordes, Gouverneur général de l'Algé-
rie, voyageant avec le colonel de Saint-Mau-
rice, et M. Rouzeray, directeur des Chemins
de fer algériens de r Etat, arrive ce soir à
Paris par le « train bleu ».
Débarqué hier à 15 h. à Marseille du pa-
quebot GouOerneur'Général-Chanzy, il a été
salué, au nom du préfet, par M. Delpoux,
chef de cabinet, par M. Dhubert, commissaire
spécial, et quelques amis personnels.
Le voyage de M. Bordes en France serait
de courte durée une quinzaine de jours. Le
Gouverneur général, après la session des délé-
gations financières, veut rendre compte au Gou-
vernement du travail des délégations et mettre
sur pied le programme des fêtes du Centenaire
de Y Algérie.
Le Sultan en France
..,
Le sultan du Maroc, venant de Rodez,
est arrivé à Toulouse ,en automobile, accom-
pagné de M. Marc, ministre plénipotentiaire,
et de Si El Hadj El Mokri. Le sultan .des-
cendit dans un grand hôtel, où un apparte-
ment avait été retenu. Il est reparti avant-.
hier.
; 1
,; A l'Academie des Inscriptions,
et Belles-Lettres
Au Maroc
L'Académie des Inscriptions a reçu hier
de M. Louis Chatelain, directeur du service
des antiquités du Maroc, une lettre lui an-
nonçant qu'au cours de ses fouilles à Volu-
bilis, il venait de découvrir quatre statues
de bronze, dont il avait joint d'ailleurs leâ
photographies à sa lettre; ces œuvres d'art
fort belles représentent Bacchus debout, rtu
et couronné de lierre, Vénus en deux exem-
plaires, et un Satyre.
fin Syrie
M. Cantincau, de l'Institut français de Da-
mas, a relaté les résultats de ses fouilles
dans la nécropole ouest de Palmyre, où il a
mis au jour notamment le tombeau d'Ailami
et de Zabida, de 149 après J.-C., qui conte-
nait quelques fragments intéressants de bron-
1 tes et de poteries et des inscriptions portant
quelques indications sur la famille à laquelle
appartenait ce couple.
Au Conseil Général
de ta Guadeloupe
En ouvrant ra * session ordinaire du Conseil
général de la Guadeloupe, M. le Gouverneur
Cellier a tout d'abord adressé les condoléances
de l'Administration à la famille de M. Théo-
dore Michel, secrétaire du Conseil général.
Il était a craindre qu'à la suite de l'épou-
vantable cyclone qui a ravagé la Guadeloupe,
la situation financière de la colonie ne puisse
être rapidement rétablie, il n'en fut rien. Il est
en effet probable qu'une fois arrêtés, les résul-
tats définitifs de l'exercice budgétaire de 1928,
l'excédent des recettes sur les dépenses se tra-
duira par un chiffre de l'ordre de 4.800.000
francs environ.
11 Toutefois, ajouta M. Tel lier, il est enre-
gistré an fâcheùx mécompte sur les droits à
T exportation frappant les sucres dont la prévi-
sion en quantité avait été primitivement fixée à
21.000 tonnes représentant une recette de 3
millions 515.400 francs. Au moment de l'éla-
boration du projet Je budget rectificatif, il a
été admis par le. service compétent, après s'être
entouré de renseignements des Industriels et de
la Banque de la Guadeloupe, que la -quantité
exportable de sucre en 1929 ne serait pas supé-
rieuie à 5.000 tonnes, correspondant à 791.700
francs de droits de sortie, chiffre auquel a été
tamenée la précision du budget primitif.
•' * Mais des données plus précises ont été four-
nies, tandis que le projet Je budget était déjà
imprimé ; il vient d'être reconnu que la fabri-
cation sera à peu près nulle. et que le peu de
sucra qui sortira des usines suffira seulement à
la consommation locale. Les recettes au litre
des droits de sortie ne porteront donc que sur
Je très faibles quanlite's. Toutefois, il 3P a lieu
d'escompter qu'une loi interviendra avant peu
pour accorder à la Guadeloupe le contingent
supplémentaire de rhum à introduire en France
en exemption de droits, sur lequel un projet a
été déposé par le Gouvernement, et que, d'au-
tre part, interviendra également une loi autori-
sant l'émission de figurines postales spéciales
dont le produit (3 millions) doit être vetdé pat
moitié au budget local et à la Caisse dç se-
cours des sinistrés du cyclone. Ces recettes, sont
de nature à compenser et au delà la moins-va-
I lue qui ressortira sur les droits de sortie du
sucre.
Par contre, les rhums. en raison des cours
qui ont dépassé depuis le commencement de
l année, 1.000 francs l'hectolitre et du relèveJ
ment du tarif des droits de sortie porté à 10 %,
ont permis Je compenser dans une forte propor-
tion le mécompte laissé par le sucre.
FM. cle lew Mg augmentations les-
sortent aux contributions perçues sur liquida-
tion, et les prévisions du budget primitif ont
été relevées de 554.551 fr., et la vente des
timbres par l'Agence Générale des Colonies A
rapporté la somme de 1.214.515 fr.
Tout en ayant à cœur de tenir l'engagement
qu'elle avait pris vis-à-vis de l'assemblée lo-
cale de doubler les prévisions primitivement
allouées au service des Travaux publics, il
convient dé constater qu'il a été écarté toute
inscription budgétaire nouvelle susceptible de
grever les exercices à venir qui ne fut pas obli-
gatoirement imposée soit par une disposition
légale formelle, soit par l'application de me-
sures déjà décidées dans leur principe par le
Conseil général, soit par des circonstances ma-
jeures telles que le renchérissement du matériel
et, des fournitures indispensables à la marche
des services publics.
Le cyclone leur a laissé une rude besogne.
Les routes coloniales, entre autres, ont été
l'objet d'un très sérieux effort, car leur répa-
ration est une des questions vitales pour la co-
lonie.
Le balisage des passes nécessaires à la navi-
gation côtière est en bonne voie, ainsi que la
réparation des ouvrages d'art enlevés par fe
cyclone..
De l'exposé du Gouverneur de la Colonie,
i! résulte que dans tous les domaines, on s'est
courageusement mis au travail pour réparer,
dans le plus bref délai, les pertes causées par
le cyclone, et c'est toujours en union étroite
avec le Conseil général que l'Administration
poursuit le relèvement de la Guadeloupe. Cette
collaboration indispensable est le gage de la
réussite, c'est grâce à elle que t'tte d'Emeraude
revivra et que sa prospérité s'accroîtra.
«4»
A l'Académie française
•+«
Le palmarès
Parmi les récompenses décernées par
l'Académie française nous avons noté:
j.000 fr. "du prix Montyon à Mlle Henriette
Çélarié : L'épopée marocaine.
500 fr. du prix Sorbier-Arnould à M. Mau-
rice Morel Petite Jungle.
t.000 fr., du prix de Jœst à M. de Gontaut-
Biron : Sur le's routes de Syrie.
, 500 fr. du prix Anaïs-Segalas a M. Mara-
val-Berthon. La légende de Lalla-Maghnia,
Chants du Hoggar.
1.000 frl du prix d'Académie à M. Léon
Lehuraux : Sur les pistes du désert ; à M.
Georges Démangé : Cinquante années de
peuplement. Canada ; à Mme Marie Gal-
land : Ceytan, Boudhisme.
:
Essences macabres
i
Il existe, dans tes hautes régions du
Tonkin et de l'Annam, deux conifères, le
Pe-mou ou Pch-mou (Fokicnia Ilodginsii A.
Henry) et le Se-mou, Sa-mou ou San-mou
(Cunnmghamia sinensis R. Br.), dont le pre-
mier surtout, à odeur de santal, est très re-
ch'erché pour la fabrication des cercueils ri-
ches, d'où le nom, qui lui est donné couram-
ment, d' cc essence de bois de cercueil »,
Les peuplements de ces arbres, d'après le
Bulletin de l'Agence Economique de l'Indo-
chine, sont peu étendus et fort clairsemés,
Exagération
«4»
Le nationalisme. italien qui est légitime
tout comme un autre tant qu'il demeure dans
les limites de la véracité, tombe dans une
certaine fureur chauvine qui frise quelque
peu la fantaisie et discrédite les journalistes
qui s'y adonnent.
Il faut à tout prix pour les nationalistes
italiens que leurs' compatriotes émigrés on
Tunisie, y soient livres à toutes les tracas-
series, et que les prêtres italiens soient les
bêtes noires en Tunisie. Or, il en est tout
autrement : pour les Italiens le gouverne-
ment'français a établi un régime spécial qui
ne soumet pas les nationaux de notre voi-
sine à la naturalisation d'office, pour les
Italiens il y a des privilèges de toute na-
ture : ils peuvent se grouper, établir des
vill es italiennes dans les villes franco-indi-
gènes. ils y ont leur presse, leur clergé,
leurs coutumes y sont respectées comme s'il
s'agissait d'autochtones.
Un certain M. Campo Ingrao se livrait
dans le torr:rre d'-ilalia ù d'amères et lon-
gues plaintes sur la situation faite aux Ita-
liens en Tunisie.
Selon cet invraisemblable informateur,
une lutte violente serait dirigée contre le
clergé italien. Et en preuve il citait un prê-
tre, Marco Longo, sur le sort duquel il
déversait une éloquence pitoyable.
Or, l'abbé M. Longo lui-même s'est cru
en devoir de redresser l'information erronée
de M. C. Ingrao. sur ce sujet personnel qu'il
était peut-être plus à même d'apprécier en
toute connaissance de cause.
Dans le même Corriere d'Italia l'abbé
Longo public une lettre où il qualifie
« d'exagération » l'affirmation de M. Ingrao.
Non seulement l'abbé Longo, en ce qui le
concerne, n'a jamais été l'objet de persécu-
tions, et ne se souvient pas d'avoir jamais
eu a soutenir la moindre résistance même hé-
roïque dont M.- Ingrao lui fait un mérite in-
justifié, mais encore il a tenu à spécifier
qu'il doit à la bienveillance de l'archevêque
Mgr Lemaitre, d'avoir été nommé dignitaire
de la Primatiale de Carthage et vicaire de
la procathédrale de Tunis.
Et voilà comment sont légèrement modi-
fiés les situations des Italiens en Tunisie,
vues de l'autre bord de l'Italie.
« Je conserve, déclare en substance l'abbé
Longo, intacts et ma nationalité et mon
amour pour ma patrie, mais je n'en ai, je
l'affirme, jamais abusé. Car j'estime que s'il
est généralement défendu à un ecclésiasti-
que de s'occuper de politique, ce serait man-
quer de loyauté que de faire du nationalisme
dans la maison d'autrui. »
Ratctnti Etisaa-Rhais.
Le classement du port de Dakar
parmi les ports maritimes français
en 1928
Le Bulletin du mois de mars a indiqué
(page 97) les chiffres du trafic du port de com-
merce de Dakar, en 1928, qui s'est élevé
à 6.016 navires entrés et sortis, jaugeant 9 mil-
lions 249.440 tonneaux, et ayant débarqué et
embarqué 1.102.968 tonnes de marchandises.
Ces chiffres classent le port de Dakar au
huitième rang des ports maritimes français (mé-
tropolitains et coloniaux) en ce qui concerne le
tonnage de jauge des navires, et au treizième
rang en ce qui concerne le tonnage des mar-
chandises débarquées et embarquées, comme
le montrent les tableaux ci-après :
1. Principaux ports français et coloniaux classés
d'après le tonnage de jauge
(entrées et sorties) en 1928
Marseille,. 28.566.057 tonneaux
Cherbourg 23.037,851
Oran 19.747,628
Le Havre 17,606.016
Alger ,' 15.466.871
Dunkerque 10-853.175
Boulogne 10,400,216
Dakar .,. 9.249-440
Bordeaux et annexes. 7.537.138
Rouen et annexes. 6.908.030
Casablanca. , , , 5-711.824
* 4.589.993
Saïgon 4-5Ô9 993
Sète, , 3.019.160
Nantes et annexes. 2. 934.025
II. Ports français et coloniaux classés d'après
le trafic des marchandises (1928).
(Embarqués et débarqués)
Marseille.. , , , 8-879.977 tonneaux
Rouen et annexes. 6-902.314
Le Havre 4.696.646
Dunkerque 4.693.144
Bordeaux et annexes.. 4.372.126
Oran 3.750.628
Alger 3.472.021
Nantes et annexes 2-504-263 -
Saïgon 2:417-975 .-
Caen 1-875.503 -
Sète I 346-841 -
Boulogne I • 207.642 -
Dakar I • 102.968 -
La Rochelle-Pallice. 899.666 -
Saint-Nazaire 875.484 ,
Calais » 871. 162 -
Les colonies à la manufacture
,.
de Beauv&is - "-
.,
Par MlRANE-M'ARCELLlî Depi-ins.
0000. -
L'œuvre de M. Jean Ajalbert
M. Jean Ajalbert, directeur de la Manufac-
ture nationale de Beauvais, me reçoit dans
son cabinet de travail. Cabinet chinois d'une
grâce somptueuse. Aux murs, des panneaux
de bois précieux font pendant a des porti-
ques découpés et sculptés qui dentellent d'or
rigide les étagères garnies de-livres aux ri-
ches reliures. Ici et th, des bouddahs ven-
trus ou s'auréolant eux-mêmes de leurs cent
bras tendus, des porcelaines de Birmanie,
des poupées de Java voisinent avec d'admi-
rables vases modernes d'Auguste Delaherclie,
le maître céramiste de la Chapelle-aux-
Pots. !
Beau décor pour nous qui venons deman-
der à l'auteur de Sao-Van-Di, de Rafftn Su-
sUj dos Destinées de VIndochines comment
il envisage, la collaboration de la Manufac-
ture de Beauvais à l'Exposition Colo-
niale (1).
Cependant notre question est-elle à peine
formulée, que M. Jean Ajalbert, les bras au
ciel, s'écrie :
L'Exposition coloniale! Si vous avez
fait le voyage Paris-Bcauvais \pour m'entre-
tenir de l'Exposition coloniale!. Vous en
savez là-dessus plus long que moi !
- Mais, encore.
Oui, j'ai vu dans la presse, comme tout
le mondé, qu'elle aurait lieu à Vincennes,
vers 1931. c'est tout.
.- N'a-t-oll pas eu l'idée de faire appel à
votre concours pour l'ameublement du Salon
d'honneur ?
.-- Je serais bien le seul à l'ignorer 1
- A moins que vous ne soyez le dernier
à l'apprendre.
I - Ce ne serait pas fait, non plus, pour
m etonner.
Dans ce cas, pourriez-vous trouver "'le
temps nécessaire pour exécuter un ensemble
pour 1931 ?
Le temps nécessaire ? Si vous croyez
que j'ai attendu qu'on me fasse commande
(l,) En vue de celle exposition,la ManufauUire
des tîobelins travaille à trois tapisseries allégo-
riques de l'Afrique du Nord. Le Directeur que
nons avons intcrviewé, nous a exprimé le
souhait de voir ces tapisseries encadrées par
des meubles de Bcmwfils,
pour faire quelque chose de colonial ! Vous
allez en juger. Venez.
Nous traversons les appartements privés
du Directeur de la Manufacture. Chambres
et salons d'un goût raffiné? se succèdent. Un
grand meuble de laque noire retient mon re-
gard. Il fut rapporté de la Chine du Sud
par Mme Jean Ajalbert. Des abats-jour de
dentelle et de soie épanouissent de fragiles
corolles ivoirines sur les tables et les étagè-
res. La maîtresse de maison n'est pas seule-
, pas seull e-
ment une voyageuse intrépide autant qu'éru-
dite en matière d'art : c'est là femme-fée
qui préside au foyer de choix.
Mais les salles d'exposition s'ouvrent de-
vant nous.
Et sous mes yeux s'étale un ameublement
d'inspiration, de réalisation coloniales d'une
magnificence introuvable ailleurs qu'à Beau-
vais.
Ah ! que ces Scènes arabes de Gaudissard
sur des bois de Dufrène (six pièces, un écran,
un canapé, deux fauteuils, deux, chaises) se-
raient à leur place dans l'ulle de nos belles
résidences de l'Afrique du Nord !
Les Perroquets de Cappiello (six pièces
également) montés en laque chinoise par An-
dré Goult, dans le palais d'un Gouverneur
de l'Indochine, attesteraient splendidement
la richesse artistique d'un Etat qui n'est pas
seulement dieu de l'électricité, roi de la mé-
canique et gendarme des hommes jaunes.
Que ces autres ensembles, ces meubles iso-
lés : fauteuils, banquettes, divans, chaises,
tabourets parés de floraisons exotiques, de
paysages d'outre-mer, d'oiseaux qui semblent
avoir abandonné les ciels tropicaux pour se
laisser prendre vivants aux pièges des mé-
tiers beauvaisiens donneraient un nouvel
éclat au doux nom de la France s'ils chan-
taient celui de Beauvais, des bords du Niger
aux rives du Mékong !
Et, à plus forte raison, combien ces ameu-
blements sortant d'une Manufacture natio-
nale, seraient l'honneur de notre Exposition
coloniale !
Je demande à M. Jean Ajalbert
Les organisateurs de l'Exposition soup-
çonnent-ils les beautés qui sont ici?
Le contraire me paraît assez probable.
Cependant, votre longue vie de colonial
Scènes arabes de Gaudtawarl
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