Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 juillet 1929 02 juillet 1929
Description : 1929/07/02 (A30,N103). 1929/07/02 (A30,N103).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280578k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
(TRENTIEME ANNEE. Ni 108. LE NUMERO : 30 CENTIMES MAHOI SOIH, 2 Jl'lLLLT lO^'O.
JOUR III OUOTIOIEI
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PARIS 0*>
Les - Annales Coloniales
TÉLCPH. : LOUVRE 1..17
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Le droit de pétition
devant la Commission des Mandats
La question du droit de pétition a été
soulevée à la 14* session de la Commission
des Mandats à l'occasion d'un incident rap-
porté par M. Orts.
Le procès-verbal officiel s'exprime ainsi :
« M. Orts se propose de faire à la Com-
mission un rapport verbal sur la nouvelle
pétition de M. Casely Hayford et il pense
que lorsque la Commission aura entendu les
faits en cause, elle conviendra avec lui que
les interventions de M. Casely Hayford cons-
tituent un abus du droit de pétition.
Et M. Orts de rappeler les origines de
l'affaire. Deux familles, celle des Adjigo et
celle des Lawson sont en lutte, depuis une
trentaine d'années pour revendiquer la chef-
ferie d'Anecho, ville du Togo de 4.000 ha-
bitants environ. La famille des Adjigo avait
été même déportée, avant la guerre, par les
autorités allemandes. Après l'institution du
mandat, la querelle reprit de plus belle et
M. Bonnecarrère, haut-commissaire, dut
envoyer quelques Adjigo en résidence obli-
gatoire dans le Nord du Togo.
Là-dessus un certain M. Casely Hayford,
avocat à Acra, en Gold Coast, prétendant
agir comme mandataire de ces Adjigo, saisit
la Commission des mandats de l'affaire par
une première pétition, examinée par la Com-
mission dans sa quatrième session, en 1924.
Depuis ce temps, ce singulier avocat n'a
cessé de fournir la preuve, ne disons pas de
sa mauvaise foi nous n'avons pas le droit
de le juger mais à tout le moins de sa
légèreté.
Son dernier exploit dépasse toute mesure.
Dans une communication adressée au secré-
taire général de la Société des Nations, en
date du Ier décembre 1927, M. Casely Hay-
ford signalait un rapport de M. l'Inspec-
teur général des Colonies, M. l'icanon, qui,
disait M. Casely Hayford, aurait éclairé la
Commission des mandats, s'il lui avait été
communiqué par le mandataire,
En même temps, paraissait dans un jour-
nal d'Acra, un article prétendant reproduire
la teneur même du rapport attribué à l'Ins-
pecteur général Picanon. D'après cette pu-
blication ce haut fonctionnaire appréciait en
termes sévères l'action de M. Bonnecarrère.
proposait son rappel et sollicitait du Minis-
tre des Colonies l'autorisation de redresser
lui-même les torts infligés aux Adjigo.
Or, ce soi-disant rapport était un docu-
ment forgé de toutes pièces, constituant un
simple faux, comme la preuve en fut faite
par la suite.
M. Orts, après avoir relaté ces faits con-
clut en proposant :
« 1 0 Que le Président arrête sa derniere
enquête comme ne méritant pas de retenir
l'attention de la Commission permanente des
mandats ; 2° Que les communications qui
proviendraient encore de cette source soient
retournées à leur auteur..
Le Comité de l'Afrique française dans
son bulletin officiel. L'Afrique Française »
du mois de juin, prend acte de cet incident
pour rappeler que M. Henry de Jouvenel, il
y a quelques années, avait déjà eu l'occa-
sion de protester, devant la Commission des
mandats, contre les abus du droit de péti-
tion, et que, plus récemment, la Belgique
et la France ont dû refuser de répondre aux
demandes formulées à la suite de certaine
pétition qu'elles jugeaient abusive.
L'auteur de l'article de a L. Ainque 1 ran-
çaise 9 conclut : * .Le cas des Adjigo,
l'initiative récente du Bureau International
de Défense des Indigènes sont des faits ty-
piques illustrant une méthode regrettable et
dont les modalités infiniment déplaisantes
gagneraient à être modifiées. »
Tout le monde peut être d'accord sur ces
conclusions générales, mais le désaccord naî-
trait vite, sans aucun doute, si l'on poussait
plus loin l'analyse de la question en recher-
chant la nature des modifications qui parais-
sent désirables
Et, sur ce point précis, il semble très
nécessaire d'écarter le malentendu avant
qu'il n'ait pris corps.
- Certains pensent et je soupçonne 1 au-
teur anonyme de l'article de « L'Afrique
Française b, malgré la prudence des termes
qu'il emploie, d'être de ceux là que la
solution des difficultés actuelles doit se trou-
ver dans une restriction de fait du droit de
pétition, qui conduirait, nécessairement, à
une restriction des droits de contrôle de la
Commission des mandats.
L'incident de la pétition du 20 mai 1928
est très significatif, à cet égard. On sait que
le a Bureau International pour la défense
des Indigènes », se fondant sur des affir-
mations de l'américain P. L. Buill, dans son
puvrage « The native problem in Africa -
avait saisi la S. D. N. en lui demandant
de réclamer des éclaircissements aux deux
puissances mandataires intéressées, la Bel-
gique et la France. Celles-ci refusèrent de
répondre en invoquant l'abus du droit de pé-
tition.
L'auteur de l'article de a L'Afrique Fran-
çaise » écrit à ce propos :
a Celles-ci (la Belgique et la France) ont
considéré avec juste raison qu'il y avait là
un abus du droit de pétition, elles ont en
conséquence refusé de répondre aux deman-
des ainsi formulées, d'autant plus que les
sujets qui les motivèrent sont traités de fa-
çon détaillée dans les rapports annuels. i
Ce n'est point du tout dans ce sens qu'il
faut chercher, à mon avis, la solution de ce
délicat problème.
Dans aucun cas, ce n'est la nation man-
dataire qui peut être juge des faits, en ma-
tière d'abus du droit de pétition, mais la
Commission des mandats elle-même.
, Et le remède au tnJl incontestable de
l'abus du droit de pétition doit être trouvé
de ce côté.
Pour ma part, j'envisagerais volontiers une
modification du régime actuel sur les bases
suivantes :
Le droit de pétition demeure absolu pour
tout individu, groupement ou institution.
Toute pétition visant un fait relevant de
l'administration dans un pays placé sous
mandat, doit être adressée au secrétariat de
la S. D. N.
Celui-ci fransmet la pétition à la sous-
commission des pétitions, désignée par la
Commission des mandats, chaque année, qui
en examine sommairement le bien fondé.
La sous-commission peut écarter la péti-
tion comme abusive ou manifestement non
fondée. Dans ce cas, ,1e dossier en est sou-
mis, à sa prochaine session, qui statue défini-
tivement.
Elle peut la Tetenir. Dans ce cas, la péti-
tion est transmise par le secrétariat de la
S. D. N. à la nation mandataire qui est
invitée à fournir les explications nécessaires.
L'affaire est alors soumise à la Commis-
sion des mandats qui reste maîtresse de la
procédure ultérieure, pour ordonner soit une
information supplémentaire, soit une en-
quête de la S. D. N., soit une audition de-
vant elle des intéressés.
Appel de la décision peut toujours être
porté par les intéressés ou la nation manda-
taire de la Commission des mandats, à
l'assemblée de la S. D. N.
Par ces mesures on supprimerait ou on at-
ténuerait les conséquences de l'abus du droit
de pétition sans porter atteinte au principe
même du régime du mandat.
Ellenne iinlonettf,
Député de la Haute-Savoir.
Rapporteur du budget 4e
l'Algérie et des Protecto-
rats.
A la Société des Nations
ooo -
Commission des mandats
La 15" session de la commission des man-
dats vient de s'ouvrir à Genève, ainsi
que nous l'avons annoncé. Parmi les rapports
annuels des puissances mandataires qui se-
ront examinés en présence de leurs repré-
sentants accrédités, nous avons noté :
Syrie et Liban (mandat français), repré
sentant accrédité : M. Robert de Caix, an-
cien secrétaire général du haut commissariat
de la République française en Syrie et au
Liban.
Cameroun (mandat français), représentant
accrédité : M. Franceschi, directeur hono-
raire au ministère français des colonies, as-
sisté de M. Marchand, Gouverneur des colo-
nies, commissaire de la République française
au Cameroun.
Togo (mandat français), représentant ac-
crédité : M. Franceschi, assisté de M. Albert
Duchesne, directeur honoraire au ministère
français des colonies. -
Tanganyika (mandat britannique), repré-
sentants accrédités : M. Luna, sous-secrétaire
d'Etat parlementaire du ministère des colo-
nies; M. Jardine, secrétaire général du gou-
vernement du territoire de Tanganyika; M.
Machtig, du ministère britannique des colo-
nies, assisté de M. G. L. M. Clauson.
Nouvelle-Guinée (mandat australien), repré-
sentant accrédité : sir Granville Ryrie, haut
commissaire - d'Australie à - Londres.
Naurji (mandat britannique), représentant
accrédité : sir Granville Ryrie, haut commis-
saire d'Australie à Londres.
Sud-Ouest africain (mandat de l'Union
sud-africaine), représentants accrédités : M.
Eric Hendrik Louw, haut commissaire de
l'Union de l'Afrique du Sud à Londres; M.
Harold Pringle Smit, secrétaire de i'admi-
aistration du Sud-Ouest africain.
La commission examinera également un
certain nombre de pétitions dont elle a été
saisie et se rapportant à l'administration des
puissances mandataires en Syrie, au Togo
(sous mandat français).
La commission aura à s'occuper par ailleurs
des problèmes de l'égalité économique,
de l'hygiène publique, du traitement des
ressortissants des territoires sous mandat
et des produits et marchandises en prove-
nance de ces territoires dans les Etats mem-
bres de la Société des nations, du statut na-
tional des habitants indigènes des territoires
sous mandat.
En ce qui concerne l'hygiène publique, la
commission poursuivra l'étude de la lutte
contre la maladie du sommeil, la fièvre
jaune et la lèpre.
La commission des mandats a réélu son
président et son vice-président pour 1929-30
en la personne du marquis Theodoli (Italie)
et de M. Van Rees (Pays-Bas).
M. Saint en France
l'
M. Lucien Saint, Résident général de
Françe au Maroc, s'embarquera vers le 6 juillet
pour la France.
Il y séjournera environ deux mois.
Le Crédit National au Maroc
M. Lucien Saint, Résident général au Ma-
roc, a reçu, cet jours derniers, M. Martin, con-
seiller d'Etat, directeur général du Crédit Na-
tional qui l'a entretenu, en présence de M.
Branly, directeur général des Finances, de di-
verses questions intéressant les finances du Ma-
roc, Une récente disposition législative, que
nous avons signalée en son temps, permet, en
effet, à cet établissement d'Etat, d'étendre son
action aux colonies et pays de protectorat.
–-– .'8
Le Sultan en France
Il.
Le sultan, de Vichy, visite, comme on sait,
diverses stations d' Auvergne.
Cependant, S. E. El Mobi, grand vi zir de
t* Empire cherinen, reste pour sa cure annuelle
à Vichy, où son fils, Tohami El Mokri, doit
venir le rejoindre dans quelques jours.
Vers l'unité
de la plus grande France
A
Entraîné par un de ces mouve-
ments d'éloquence auxquels celui
qui n'y a jamais cédé sera seul sé-
vère, notre SMls-Secrétalre d Mat aux
P. T. T. a soulevé l'autre après-midi un
certain nombre de mouvements divers (style
de l'Officiel) sur les bancs de la liante Ils-
semblée. Il a montré le paysan de France
communiquant par sans fil avec les pays du
monde les plus lointains, et il a dû, en re-
voyant ses épreuves, raccourcir la liste des
contrées avec lesquelles nos vignerons et noi
laboureurs pourraient, biclltôt, corrcspon-
dre instantanément. Il tien demande pas
autant, le paysan de France, observait quel.
qu'un. Qu'on nous fournisse les moyens de
communiquer vite avec les citoyens de l'ar-
rondissement que nous habitons, observaient
les autres. Plaisanteries faciles, et d'ailleurs
sans alulme malignité. Au fond, le sous
secrétaire d'Etat avait raison. La planète
devient de plus en plus petite, et tout nous
oblige à penser qu'elle va devenir plus pe-
tite tous les jours.
Mais, en attendant, la science nous ap-
porte d'ores et déjà des moyens d'une puis-
sance extraordinaire, bien qu'elle paraîtra,
avec l'accoutumance, normale et sans rie Il de
merveilleux. On a bien souvent montré que
la France, nation essentiellement coloniale,
avait le plus grand intérêt à travailler réso-
lument, méthodiquement à développer la ra-
diophonie dans toutes ses provinces lointai-
nes, colonies et protectorats. Comment ne
pas voir dans la radiophonie le moyen le plu3,
efficace d'établir une politique économique
bien ajustée entre la métropole et ses Colo-
nies ? Politique écollomiquc : il faut eulcll-
dre par là, non seulement Tintervention - mi.
nistericlle, mais la coordination de toutes les
activités, financière, illdustridlc, commfT-
ciale, agricole, j'ajoute : intdhctudlc, artis-
tique, littéraire. je n'ignore pas que trop de
Français ont une tendance à ne voir dans la
T.S.F. que le passe-temps le plus propre
à charmer les longues heures d'isolement et
de tristesse, à chasser le cafard. SOli, il
s'agit de tout autre chose, mais il s'agit aussi
de cela, et si l'agréable passe après l'utile,
il y aurait quelque injustice et quelque iIlCOII-
vénient à l'oublier.
Il faut donc songer à l'organisation d'un
réseau de radiophonie colollial. Et à ce pro
pos, iJl, J.-Il. Ricard, président de la Ra.
dio-Agricole Française, avait annoncé une
enquête destinée à répondre à cette question.
Où en est la radiophonie dans les colonies
française f II commençait par nous faire
voir l'imprécision, l'inexactitude des renset
gnements qui nous étaient fournis d'ordi.
naire ; certains étaient assez inquiétants, dans
leur vraisemblance, par exemple ceux qui
nous montraient telle ou telle de nos colonies
ne recevant que des nouvelles étrangères de
sources suspectes. En réalité, écrivait-il, il
n'y a pas de radiophonie française coloniale:
« Il existe un seul réseau radiotclégraphi-
que intercolonial, comprenant des stations à
Tunis, Alger, Rabat, Dakar, Bamako, Braz-
zaville, Tananarive, Djbouti, l'ondichcry,
Saïgoll, Fort de France, Caycnne, desservi
par VAdministration des PT.T. et des ser-
vices radiotélégraphiques coloniaux, dont le
personnel dépend du Ministère des Colo-
nies. Il n'y a de postes radio phonique s que
dans l'Afrique du Nord, à Tunis, Rabat,
Carthage, Constantine, Alger, Oran, Casa-
blanca. Et l'initiative privée n'a guère cons-
cience du rôle qu'elle pourrait et devrait
louer..
Cela était écrit en juillet dernier. Depuis,
quels ont- été les résultats de l'enquête, et
comment la Radio Agricole Française a-t-
elle fait le point ? Mais j'y songe. Est-ce
que ce n'est pas plus toi h' devoir du gou-
vernement, de mener à bien ces illvestiga-
tions préliminaires ? Peut-être l'a-t-il fait,
l'ayant fait, à quel plan s'est-il arrêté pour
mettre en œuvre ce moyen d'ajuster la poli-
tique économique de la métropole à ccJle de
nos colonies, et, si l'on veut, réciproque-
ment ? L'initiative privée a-t-elle désormais
conscience du rôle qu'elle doit jouer et le
joue-t-elle ? Si non, - que l'initiative gouver-
nementale se substitue à elle : l'anti-étatisme
implacable n'est pas un objet d'exportation.
Il n'y a pas de radiophonie coloniale fran-
çaise ? Il faut qu'il y en ait une, et voilà
tout.
Mario ftoiufaR,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
L'ANTENNE COLONIALE
6.
En Tunisie
Il s'est formé au sein de la Société des
Agriculteurs de la Tunisie, et ouvert à tous
ses membres, un « Comité d'Etudes de la
Radiophonie », qui, avec le bienveillant ap-
pui de M. le ministre Résident général, et
après avoir donné son adhésion à la « Radio
Agricole Française », ou Fédération Natio-
nale de Radiophonie dans les campagnes, se
propose d'étudier et, si possible, de faire
aboutir, en liaison avec le Radio Club de
Tunis, les questions concernant le dévelop-
pement de la radiophonie en Tunisie.
–-
PHILATÉLIE
Madagascar
L'administration des P.T.T. de Madagas-
car a reçu de la Métropole un certain stock
de timbres-poste type filanzana, d'une nou-
velle couleur, dont le détail suit :
o fr. 30 vert clair ;
o fr. 65 fond bleu, liseré marron ;
1 fr. 10 fond vert, liseré marron ;
3 francs sur 5 francs surchargé, fond
mauve liseré vert.
La voix indigène
Quatre indigènes musulman'j, formés à
l'Ecole Normale d'instituteurs de Buuzaréah,
viennent de créer, à Constantine. un journal
sous - le titre de La Voix Indigène} dans
lequel leur intention est de faire entendre,
d'un cœur généreux, d'un esprit moderne, à
la fois leur grand amour pour la France et
leur volonté de transformer la mentalité
actuelle.
« Qu'est-ce qui sépare l'indigène de l'curo-
péen? de simples préjugés.
Autrement, les indigènes savent très bien
qu'ils ont tout à gagner à entrer en relations
avec les Français dont la présence est néces-
saire dans le pays, et les Européens se ren-
dent parfaitement compte que la collabora-
tion des indigènes leur est indispensable. >»
Une pensée aussi généreuse, aussi conci-
liante et aussi conforme à la vérité humani-
taire, mérite l'approbatiun et la sympathie
universelles.
La modestie de leurs revendications ne
nous feia pas ouhlier, quant à nous, que no-
tre devoir généreux est de réclamer à la
place des indigènes et en leur faveur, ce à
quoi ils ont la pudeur de renoncer ; leur re-
présentation au parlement.
Oui, leur point de vue et leur attitude sont
nobles : -
CI Demandons, dit un des correspondants
indigènes du nouveau journal, non des dépu-
tés, mais des écoles pour filles et garçons,
des routes, des agences postales, des infir-
mi~rs, des sages-femmes dans chaque Douar.
<« 1.
miers, L'indigène n'a que faire d'une carte
d'électeur. Le droit de vote n'a produit jus-
qu'ici. que division et haine dans les douars.
C'('st par le bien-étre et l'instruction que
l'indigène s'élèvera pour devenir un homme.
un bon français, un bon citoyen. La France,
grand réservoir d'hommes cultivés généreux
et intègres, saura nous envoyer des guides
pour continuer l'oeuvre commencée par d'au-
tres excellents et clairvoyants Français, »
Certes, ces paroles, que nous considérons
comme la profession d'une foi directe et sans
pression, sont bien .de ytovens locaux. dignes
par conséquent de l'amitié et de la fraternité
françaises.
Nous saurons qu avec de tels égaux jamais
une question de séparatisme, dont les consé-
quences funestes leur apparaissent dès
1 abord, ne s'élèvera entre eux et nous, et
cjue, par conséquent, il nous appartient de
défendre et de revendiquer des droits aux-
quels ils renoncent non par indignité, mais
au contraire par courtoisie et élévation de
point de vue.
Mo tan tt £ ll«so.Nfkal».
Une soutenance de thèse
1 ,
A la Faculté d'Alger
M. Pierre Hugon vient de soutenir brillam-
ment, à la Faculté de Médecine. sa thèse de
doctorat sur le fonctionnement de la clinique
obstétricale de la Faculté d'Alger.
Le jury, composé de MM. Laffont, prési-
dent, Houel, Ferrari et Cabanes, lui a accordé
la mention très honorable.
Au nouveau docteur, ainsi qu'à sa famille,
Mme et M. Texier. avocat à Blida, nous pré-
sentons toutes nos meilleures félicitations.
AU CONSEIL D'ETAT
Le requérant taisant valoir qu'âgé de
65 ans, infirme, il se trouvait dans l'impossi.
bilité de subvenir à ses besoins, qu'il avait
droit à l'allocation d'ascendant en raison de
ce que son fils était mort pour la France le
*5 juillet ioi6.
15 Qu'il avait adressé à la Sous-Intendance
d'Oran, toutes les pièces nécessaires à la
constitution de son dossier, et que ses de-
mandes étaient restées sans résultat.
Appelé à statuer sur cette affaire, le Con-
seil d'Etat a rejeté la requête du sieur Djed-
dou ben-Dehiba, attendu qu'il résulte des dis-
positions combinées des art. 35 et 38 de la loi
du 31 mars 1919, que les bénéficiaires de cette
loi ne peuvent régulièrement saisir les tribu-
naux départementaux de pensions qu'en leur
déférant une décision par laquelle le ministre
a statué sur leurs droits à pension ou à allo-
cation.
Qu'il est constant que le ministre des Pen-
sions n'a pris aucune décision relative à la
demande qui aurait été présentée par le re-
quérant.
.Dès lors, c'est à bon droit que le Tribu-
nal Départemental des Pensions d'Oran et la
Cour régionale d'Alger ont déclaré non recc-
vable le recours du sieur Djeddou ben-Dehi-
ba.
D'où rejet de la requête.
L'Aviation Coloniale
•+«
Australie-Angleterre
L'avion Cvoix-du-Sud à hord duquel
Kingsford Slllit Il et ses compagnons len-
lent le raid aérien Austmlic-Londrcs, n'a
pu quitter Hungoon hier par suilo d'une
légère défectuosité dans le fonctionnement
des moteurs.
Les aviateurs pensaient pouvoir repren-
dra leur vol ce matin.
Un prêtre aviateur
Une « croisade u, destinée à porter la
Croix de l'EnlIIgilc dans le cu'iir des
régions presque inconnues encore de l'Afri-
que du Sud-Ouest, aura lieu sous peu ;
deux célèbres aviateurs,le colonel Fit/.inau-
rice et. le capitaine Kœht qui, tous deux
traversèrent l'Atlantique, seront, les pilotes
de cette expédition religieuse, qui sera com-
mandée pir le P. Paul Scluilte, ancien avia-
teur, actnullement missionnaire et, le seul
prôtre-avialeur au monde. Le Père Scluilte
a l'intention de ne pas abandonner In sou-
tane pendant qu'il pilotera l'avion.
Dépêches de l'Indochine
Arracliart et Rignot à Hanoï
Iais aviateurs Anuchurl "t lUyl/ul (Ill;
ultcmlent à Hanoi V autorisai ion du survo-
ler la Chine, ont été hier les hôtes du secré-
taire général Graffeuil, qui a offert un dé-
jeuner en leur honneur. Ils pensent pouvoir
partir les premiers fours de lu semaine pro-
chaine pour continuer leur vojage aérien.
Elections au Conseil des Intérêts français
du Tonkin
La candidatures tlcelurces dans la cir-
conscription de llaipluHiy portent sur cinq
sièges. La liste comprend MM. Desjartlins
négociant, le docteur l'oret, adjoint au
maide Ligondcs négociant, l'ugnin ad-
foinl, llicrrg, négociant. hans ht circons-
cription de Sonlag.nemolle négociant. Dans
la circonscription de \am l'inli, l'Ieelmnt
industriel.
l'onr la circonscription de Ihuioi, en 1:11e
des élections <01 Conseil des Intérêts éeono-
mit/nes et financiers da Tonliin, le 7 juillet,
a été déposée une liste île huit candidats,
coniprcnant : MM. Hona arocat dé-
fenseur. IJidlrad, président ri,' l'Associa-
lion des r.mplogcs de Commerce, (înion-
neand. négociant, Lesterlin, adminislrâleur
îles services civils en retraite, docteur
Martiangeas. Millier industriel ; l'assi-
gnat, négocia ni ; l'crioija, négociant.
Selon la profession de foi des candidats,
cette liste est composée in-ee le SourA d'as-
surer an Conseil la participation de huis
een.r gui, à des titres divers, concourent au
développement du pags. four limitée
tpCelle soit, la tdche dévolue au Conseil de-
manderu la parfaite connaissance du pag*.
de ses hesoins. île ses possibilités. l'Aie con-
sistera à affermir, à justifier en toutes cir-
constances le droit pour la pofiulation fran-
çaise de jouir de toutes les libertés politi-
ques coinpatildes avec te statut particulier
ilu paqs il" protectorat ; à éclairer l'admi-
nistration sur les besoins réels, thUlériels
et moraux du pags ; à veiller sur le judi-
cieux emploi des deniers publies : à pour-
suivre le dérelopprmenl de i'outillaqe éco-
nomique en tenant cmnplc des inhhéls en
présence et des disponihdHé's budgétaires ;
à assurer t'éifuilibrc ilu builacl en recher-
chant sa meilleure répartition, en obtenant
du budget général une large participation
indispensable, et en mettant à la charge île
ce budget tes dépenses qui lui incombent :
enfin à préparer activement la participa-
tion plus coni))lèle de la po}>nlati<>n à Vad-
ministration du pags.
Indopari li.
S
La. France, l'Indochine
et la Chine
Reprise des négociations
Le ministre de France en Chine, M. de
Martel, et les délégués du gouvernement de
l'Indochine ont repris, samedi, avec le gou-
vernement chinois, les négociations précé-
demment interrompues, en vue de la conclu-
sion d'un traité de commerce sino-indochi.
nois. Ces négociations, ouvertes à Nankin,
continuent à Mo-Kan-Chan, lieu de villégia-
turc situé au-dessous de Nankiti et a 50 ki-
lomètres au nord de lIang-tchéou, ville prin-
cipale de la province du Tché-Kiang,
Les traitements des administrateurs
»♦»
l'n décret en date du 30 juin fixe ainsi
qu'il suit les traitements des administrateurs
des colonies et des administrateurs des ser-
vit es civils de l'Indochine, pour compter du
1"1' janvier t(PI) :
Administrateurs des Colonies
Traitements de presincr.
Administrateurs en chef : Après 8 ans,
52.000; après 6 ans, 50.0K0 ; apics 5 ans,
45.000 ; avant 3 ans, 4i.o(x>.
Admin istrateurs de 1r0 clns.se : Apics b ans,
38.000; après 3 ans, 35.000; avant 3 ans,
32.000.
Administrateurs de 2° classe : Apiès 3 ans,
29.000 ; avant 3 ans, 26.000.
Administrateurs-adjoints de ir0 classe :
Après 6 ans (1), 25.000; après 3 ans, 23.000:
avant 3 ans, 21.000.
Administrateurs-adjoints de 20 classe
Après 3 ans, 18.000; avant 3 ans, 16.000.
L'ièves adniinistratcurs : 13.000.
Administrateurs des Services civils
de l'Indochine
Traitements de présence.
Administrateurs de irn classe : Après 8 ans,
52.000; après 6 ans, 50.000; après 3 ans,
45.000; avant 3 ans, 41.000.
Administrateurs de 2° classe : Après 6 ans,
38.000; après 3 ans, 35.000; avant 3 ans,
32.000.
Administrateurs de 30 classe : Apics 3 ans,
29.000 ; avant 3 ans, 26.000.
Admhlistrllteurs-adjoillts : Hors classe,
25.000; de iro classe après 3 ans, 23.000 ; de
\l'e classe avant 3 ans, 21.000.
Administrateurs-adjoints de 2n classe :
18.000.
Administrateurs-adjoints de 30 classe :
16.000.
Elèves administrateurs : 13.000.
(I) Kcltclon lIOUVCIlU,
AU MUSÉUM
»+«
La Société des amis du muséum s'est réu-
nie avant-hier en assemblée générale dans
le grand amphithéâtre sous la présidence de
M. Paul Doumer, président du Sénat. M.
Mangin, directeur, a retracé la vie du mu-
séum pendant l'année écoulée et annoncé
que les travaux d'une nouvelle galerie, due
à la générosité de M. Kockfeller, allaient
bientôt commencer. Cette galerie est destinée
à abriter l'herbier, jusqu'à présent dispersé,
de notre grand établissement d'histoire na-
turelle. Il a rappelé l'inauguration des col-
lections du duc d'Orléans et a exposé les
plans de refonte de la ménagerie. M. Henry
Bidou a ensuite esquissé l'histoire du mu-
séum. Enfin deux films documentaires ont été
projetés : l'un sur la vie du bernard-l'ermite,
l'autis sur la culture des perles au Japon.
Californie marocaine
l'.
1.e Maioc est plus avantagé que sa voisine
l'Algérie au point de vue production rte pri-
meurs. L'eau y est plus abondante, plus gé-
néralisée peut-on presque écrire, et It- (lilliat
se prête davantage à cette culture que c hez sa
voisine. (Iu,il NI ~t tif]('
On sait qu'il y a une dilléience de près de
trois semaines, en faveur du Maroc, pour les
dates auxquelles les fruits et les légumes hâ-
tifs viennent à maturité. Trois semaines, à
première vue, ce n'est pas «'norme; < cepen-
dant, l'importance de ce décalage est considé-
rable, car, c'est justement au moment de leur
introduction sur les marchés d l'.utope, que
les primeurs offertes aux gourmets se vendent
le plus cher.
Il y a quelqu«s mois, nous nous sommes
trouvés au Maroc au moment ou~TTficrnus.'ion
Franco-Anglaise de prinu-uristes a virité no-
tre grand Protectorat. Les 1- tançais sav aient
d'avance, ou a peu près, ce qu'ils allaient
voir, les Anglais n'en avaient aucune idée,
et l'on peut dire qu'ils ont été surpris et
même enthousiasmés, le mot n'est pas trop
fort, par la richesse du pays qu'ils visitaient
à ce point de vue spécial. lis ne se sont pas
fait faute de donner toutes sortes de Icnsci-
gnements, très précis et circonstanciés, aux
colons avec lesquels ils furent en rapport.
Dans la réirion de Herkane. nar e\< iimie.
ils conseillèrent la production en grand, de
ce grappe-lruit, variété d'agrume dite pam-
plemousse, dont les Anglo-Saxons sont si
grands amateurs, et dont la consommation
est telle chez eux, que l'un peut considérer
que ce fruit a des délxjuchés presque illimi-
tés de l'autre cÔté de la Manche comme en
Amérique; la France l'apprécie moins d'ail-
leurs.
Aux environs de Rabat, de Meknès, de Ca-
sablanca, les missionnaires ne furent pas
longs à s'apercevoir que si nos colons, pris
individuellement, avaient tous une belle close
d'énergie et d'amour du travail, glohale-
ment, pour ainsi dire, ils man«|uaient de pro-
gramme bien défini et ne savaient pas coor-
donner et diriger leurs efforts.
Ils ont été unanimes cependant à consta-
ter, que partout où il y a de l'eau et des ter-
res irriguables, tous les légumes viennent
parfaitement bien, avec une avarice fOlluida.
ble sur l'Europe et même sur l'Algérie, avec
de très gros lcndcments, et qu'il pourrait en
être de même, si l'on voulait, pour les truits.
A ce sujet, si l'Angleterre demande sur-
tout la prune du Japon, la prune monarch,
la mandat ine et l'orange ce que les icpté-
sentants britanniques indiquèrent aux colons
il 11e faut pas oublier que le Maroc pour-
rait fournir aussi énormément d'abricots, de
figues, de raisir> hâtifs, d'autres fruits en-
core.
Un membre de cette mission nous disait
que vraiment rien ne s'opposerait à ce que
l'on crée, au Maroc, des vergers d'aussi beaux
et fructueux rapports, que ceux qui ont fait et
font encore la richesse de la Californie, qui
fournit en fruits séchés et mis en conserve,
frigorifiés et même frais, presque tous les
états de l'Amérique, et vient jusque sur nos
font encore la richesse de la Californie qui
existe entre les centres de production et ceux
de consommation.
Sait-oll, par exemple, que bon an mal an,
la Californie expédie de 15 à 18.000 tonnes
d'abricots, de 10 à i5-o tonnes de figues, de
12 5 à 150.000 tonnes de prunes, 30.000 tonnes
environ de pêchcs, 200.000 tonnes de raisins
secs. Se figurc-t-on le nombre de milliers et
milliers de dollars que représente cette ex-
ploitation industrielle des vergers califor-
niens.
Or, le Maroc qui pourrait, s'il le voulait,
obtenir, toute proportion gardée, d'aussi
beaux résultats et qui est à quelques heures
de mer liésite et tâtonne encore.
La chose est d'autant plus surprenante qu'en
général le colon marocain est, non seulement
intelligent et travailleur, mais hardi ; il
comprend vite et voit grand.
11 est donc surprenant que dans tous les
coins du bled où la chose est possible et prin-
cipalement dans les zones côtières et à proxi-
mité de points d'eau très nombreux, il ne se
crée pas de plantations d'arbres fruitiers et
des usines de transtorination de ces truits,
d'autant plus que pour la production en elle-
mèrne, les essais tentes jusqu'à ce jour, par
quelques particuliers isolés, ont tous réussi.
Il faut, itt" t. vrai, de gros capitaux, et at-
tendre (pie les arbres aient poussé, mais il en
est de même partout et cela n'a pas empêché
le développement prodigieux de la Calitor
nie.
La-bas, il y a dans toutes les grandes villes
des enseignements raisonnes et pratiques, in-
diquant à tous ceux que ça peut intéresser
comment on peut pratiquer la culture frui-
tière, et les divers procédés à employer pour
utiliser au mieux les fruits obtenus. Des fer-
mes expérimentales ont été créées, elles four-
nissent des plans sélecrionnés, des établisse-
ments bancaires assurent des crédits à des
conditions excessivement bénignes, l'Ktat
donne des renseignements précis aux cultiva-
teurs et aux négociants pour qu'ils puissent
écouler au mieux les produits et leur indus-
trie.
1 out cela est-il si difficile qu on ne puisse
pas faire de même en France et au Maroc?
Nous ne le croyons pas. Nous sommes, au
contraire, fort certains, qu'avec quelques sa-
ges conseils, quelque appui tout au moins
moral donnés à ceux qui se lanceraient dans
cette culture, dans l'installation des usines
de traitement des fruits on trouverait facile-
ment les capitaux et les hommes nécessaires.
Ce serait une belle richesse assurée pour le
Maroî, dans quelques années.
Louis Le iiarbieir.
Le prétexte colonial
M*,
Kn 1912, le général von Hernhardi écrivait
dans son livre T Allemagne et la prochaine
guérie :
Il faut proroquer un conflit avec T Angle-
terre ou la France dans le domaine de la
politique coloniale pour mettre eu train la
guerre iné-,itable.Votre ptuple doit se
convaincre que le maintien de la paiv ne
peut ni ne doit jamais être le but de la po-
litique.
Prétexte colonial ou autre, quelle singu-
lière conception du bonheur des peuples !
«4»
TAUX DE LA PIASTRE
>4*
A la date du 20 juin, le taux de la piastre
à Saigon était de. lt,3o.
JOUR III OUOTIOIEI
Rédaction & Administration :
14, km n mint-TMUr
PARIS 0*>
Les - Annales Coloniales
TÉLCPH. : LOUVRE 1..17
- RICHELIEU S7-V4
Les annonces et réclamet sont reçuet au
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DIRECTEUR.FONDATEUR : Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Anialm Colotalm.
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France et
Colonies 180 » 100 » 50 Il
Étranger.. 240 » 125 » 70 »
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Le droit de pétition
devant la Commission des Mandats
La question du droit de pétition a été
soulevée à la 14* session de la Commission
des Mandats à l'occasion d'un incident rap-
porté par M. Orts.
Le procès-verbal officiel s'exprime ainsi :
« M. Orts se propose de faire à la Com-
mission un rapport verbal sur la nouvelle
pétition de M. Casely Hayford et il pense
que lorsque la Commission aura entendu les
faits en cause, elle conviendra avec lui que
les interventions de M. Casely Hayford cons-
tituent un abus du droit de pétition.
Et M. Orts de rappeler les origines de
l'affaire. Deux familles, celle des Adjigo et
celle des Lawson sont en lutte, depuis une
trentaine d'années pour revendiquer la chef-
ferie d'Anecho, ville du Togo de 4.000 ha-
bitants environ. La famille des Adjigo avait
été même déportée, avant la guerre, par les
autorités allemandes. Après l'institution du
mandat, la querelle reprit de plus belle et
M. Bonnecarrère, haut-commissaire, dut
envoyer quelques Adjigo en résidence obli-
gatoire dans le Nord du Togo.
Là-dessus un certain M. Casely Hayford,
avocat à Acra, en Gold Coast, prétendant
agir comme mandataire de ces Adjigo, saisit
la Commission des mandats de l'affaire par
une première pétition, examinée par la Com-
mission dans sa quatrième session, en 1924.
Depuis ce temps, ce singulier avocat n'a
cessé de fournir la preuve, ne disons pas de
sa mauvaise foi nous n'avons pas le droit
de le juger mais à tout le moins de sa
légèreté.
Son dernier exploit dépasse toute mesure.
Dans une communication adressée au secré-
taire général de la Société des Nations, en
date du Ier décembre 1927, M. Casely Hay-
ford signalait un rapport de M. l'Inspec-
teur général des Colonies, M. l'icanon, qui,
disait M. Casely Hayford, aurait éclairé la
Commission des mandats, s'il lui avait été
communiqué par le mandataire,
En même temps, paraissait dans un jour-
nal d'Acra, un article prétendant reproduire
la teneur même du rapport attribué à l'Ins-
pecteur général Picanon. D'après cette pu-
blication ce haut fonctionnaire appréciait en
termes sévères l'action de M. Bonnecarrère.
proposait son rappel et sollicitait du Minis-
tre des Colonies l'autorisation de redresser
lui-même les torts infligés aux Adjigo.
Or, ce soi-disant rapport était un docu-
ment forgé de toutes pièces, constituant un
simple faux, comme la preuve en fut faite
par la suite.
M. Orts, après avoir relaté ces faits con-
clut en proposant :
« 1 0 Que le Président arrête sa derniere
enquête comme ne méritant pas de retenir
l'attention de la Commission permanente des
mandats ; 2° Que les communications qui
proviendraient encore de cette source soient
retournées à leur auteur..
Le Comité de l'Afrique française dans
son bulletin officiel. L'Afrique Française »
du mois de juin, prend acte de cet incident
pour rappeler que M. Henry de Jouvenel, il
y a quelques années, avait déjà eu l'occa-
sion de protester, devant la Commission des
mandats, contre les abus du droit de péti-
tion, et que, plus récemment, la Belgique
et la France ont dû refuser de répondre aux
demandes formulées à la suite de certaine
pétition qu'elles jugeaient abusive.
L'auteur de l'article de a L. Ainque 1 ran-
çaise 9 conclut : * .Le cas des Adjigo,
l'initiative récente du Bureau International
de Défense des Indigènes sont des faits ty-
piques illustrant une méthode regrettable et
dont les modalités infiniment déplaisantes
gagneraient à être modifiées. »
Tout le monde peut être d'accord sur ces
conclusions générales, mais le désaccord naî-
trait vite, sans aucun doute, si l'on poussait
plus loin l'analyse de la question en recher-
chant la nature des modifications qui parais-
sent désirables
Et, sur ce point précis, il semble très
nécessaire d'écarter le malentendu avant
qu'il n'ait pris corps.
- Certains pensent et je soupçonne 1 au-
teur anonyme de l'article de « L'Afrique
Française b, malgré la prudence des termes
qu'il emploie, d'être de ceux là que la
solution des difficultés actuelles doit se trou-
ver dans une restriction de fait du droit de
pétition, qui conduirait, nécessairement, à
une restriction des droits de contrôle de la
Commission des mandats.
L'incident de la pétition du 20 mai 1928
est très significatif, à cet égard. On sait que
le a Bureau International pour la défense
des Indigènes », se fondant sur des affir-
mations de l'américain P. L. Buill, dans son
puvrage « The native problem in Africa -
avait saisi la S. D. N. en lui demandant
de réclamer des éclaircissements aux deux
puissances mandataires intéressées, la Bel-
gique et la France. Celles-ci refusèrent de
répondre en invoquant l'abus du droit de pé-
tition.
L'auteur de l'article de a L'Afrique Fran-
çaise » écrit à ce propos :
a Celles-ci (la Belgique et la France) ont
considéré avec juste raison qu'il y avait là
un abus du droit de pétition, elles ont en
conséquence refusé de répondre aux deman-
des ainsi formulées, d'autant plus que les
sujets qui les motivèrent sont traités de fa-
çon détaillée dans les rapports annuels. i
Ce n'est point du tout dans ce sens qu'il
faut chercher, à mon avis, la solution de ce
délicat problème.
Dans aucun cas, ce n'est la nation man-
dataire qui peut être juge des faits, en ma-
tière d'abus du droit de pétition, mais la
Commission des mandats elle-même.
, Et le remède au tnJl incontestable de
l'abus du droit de pétition doit être trouvé
de ce côté.
Pour ma part, j'envisagerais volontiers une
modification du régime actuel sur les bases
suivantes :
Le droit de pétition demeure absolu pour
tout individu, groupement ou institution.
Toute pétition visant un fait relevant de
l'administration dans un pays placé sous
mandat, doit être adressée au secrétariat de
la S. D. N.
Celui-ci fransmet la pétition à la sous-
commission des pétitions, désignée par la
Commission des mandats, chaque année, qui
en examine sommairement le bien fondé.
La sous-commission peut écarter la péti-
tion comme abusive ou manifestement non
fondée. Dans ce cas, ,1e dossier en est sou-
mis, à sa prochaine session, qui statue défini-
tivement.
Elle peut la Tetenir. Dans ce cas, la péti-
tion est transmise par le secrétariat de la
S. D. N. à la nation mandataire qui est
invitée à fournir les explications nécessaires.
L'affaire est alors soumise à la Commis-
sion des mandats qui reste maîtresse de la
procédure ultérieure, pour ordonner soit une
information supplémentaire, soit une en-
quête de la S. D. N., soit une audition de-
vant elle des intéressés.
Appel de la décision peut toujours être
porté par les intéressés ou la nation manda-
taire de la Commission des mandats, à
l'assemblée de la S. D. N.
Par ces mesures on supprimerait ou on at-
ténuerait les conséquences de l'abus du droit
de pétition sans porter atteinte au principe
même du régime du mandat.
Ellenne iinlonettf,
Député de la Haute-Savoir.
Rapporteur du budget 4e
l'Algérie et des Protecto-
rats.
A la Société des Nations
ooo -
Commission des mandats
La 15" session de la commission des man-
dats vient de s'ouvrir à Genève, ainsi
que nous l'avons annoncé. Parmi les rapports
annuels des puissances mandataires qui se-
ront examinés en présence de leurs repré-
sentants accrédités, nous avons noté :
Syrie et Liban (mandat français), repré
sentant accrédité : M. Robert de Caix, an-
cien secrétaire général du haut commissariat
de la République française en Syrie et au
Liban.
Cameroun (mandat français), représentant
accrédité : M. Franceschi, directeur hono-
raire au ministère français des colonies, as-
sisté de M. Marchand, Gouverneur des colo-
nies, commissaire de la République française
au Cameroun.
Togo (mandat français), représentant ac-
crédité : M. Franceschi, assisté de M. Albert
Duchesne, directeur honoraire au ministère
français des colonies. -
Tanganyika (mandat britannique), repré-
sentants accrédités : M. Luna, sous-secrétaire
d'Etat parlementaire du ministère des colo-
nies; M. Jardine, secrétaire général du gou-
vernement du territoire de Tanganyika; M.
Machtig, du ministère britannique des colo-
nies, assisté de M. G. L. M. Clauson.
Nouvelle-Guinée (mandat australien), repré-
sentant accrédité : sir Granville Ryrie, haut
commissaire - d'Australie à - Londres.
Naurji (mandat britannique), représentant
accrédité : sir Granville Ryrie, haut commis-
saire d'Australie à Londres.
Sud-Ouest africain (mandat de l'Union
sud-africaine), représentants accrédités : M.
Eric Hendrik Louw, haut commissaire de
l'Union de l'Afrique du Sud à Londres; M.
Harold Pringle Smit, secrétaire de i'admi-
aistration du Sud-Ouest africain.
La commission examinera également un
certain nombre de pétitions dont elle a été
saisie et se rapportant à l'administration des
puissances mandataires en Syrie, au Togo
(sous mandat français).
La commission aura à s'occuper par ailleurs
des problèmes de l'égalité économique,
de l'hygiène publique, du traitement des
ressortissants des territoires sous mandat
et des produits et marchandises en prove-
nance de ces territoires dans les Etats mem-
bres de la Société des nations, du statut na-
tional des habitants indigènes des territoires
sous mandat.
En ce qui concerne l'hygiène publique, la
commission poursuivra l'étude de la lutte
contre la maladie du sommeil, la fièvre
jaune et la lèpre.
La commission des mandats a réélu son
président et son vice-président pour 1929-30
en la personne du marquis Theodoli (Italie)
et de M. Van Rees (Pays-Bas).
M. Saint en France
l'
M. Lucien Saint, Résident général de
Françe au Maroc, s'embarquera vers le 6 juillet
pour la France.
Il y séjournera environ deux mois.
Le Crédit National au Maroc
M. Lucien Saint, Résident général au Ma-
roc, a reçu, cet jours derniers, M. Martin, con-
seiller d'Etat, directeur général du Crédit Na-
tional qui l'a entretenu, en présence de M.
Branly, directeur général des Finances, de di-
verses questions intéressant les finances du Ma-
roc, Une récente disposition législative, que
nous avons signalée en son temps, permet, en
effet, à cet établissement d'Etat, d'étendre son
action aux colonies et pays de protectorat.
–-– .'8
Le Sultan en France
Il.
Le sultan, de Vichy, visite, comme on sait,
diverses stations d' Auvergne.
Cependant, S. E. El Mobi, grand vi zir de
t* Empire cherinen, reste pour sa cure annuelle
à Vichy, où son fils, Tohami El Mokri, doit
venir le rejoindre dans quelques jours.
Vers l'unité
de la plus grande France
A
Entraîné par un de ces mouve-
ments d'éloquence auxquels celui
qui n'y a jamais cédé sera seul sé-
vère, notre SMls-Secrétalre d Mat aux
P. T. T. a soulevé l'autre après-midi un
certain nombre de mouvements divers (style
de l'Officiel) sur les bancs de la liante Ils-
semblée. Il a montré le paysan de France
communiquant par sans fil avec les pays du
monde les plus lointains, et il a dû, en re-
voyant ses épreuves, raccourcir la liste des
contrées avec lesquelles nos vignerons et noi
laboureurs pourraient, biclltôt, corrcspon-
dre instantanément. Il tien demande pas
autant, le paysan de France, observait quel.
qu'un. Qu'on nous fournisse les moyens de
communiquer vite avec les citoyens de l'ar-
rondissement que nous habitons, observaient
les autres. Plaisanteries faciles, et d'ailleurs
sans alulme malignité. Au fond, le sous
secrétaire d'Etat avait raison. La planète
devient de plus en plus petite, et tout nous
oblige à penser qu'elle va devenir plus pe-
tite tous les jours.
Mais, en attendant, la science nous ap-
porte d'ores et déjà des moyens d'une puis-
sance extraordinaire, bien qu'elle paraîtra,
avec l'accoutumance, normale et sans rie Il de
merveilleux. On a bien souvent montré que
la France, nation essentiellement coloniale,
avait le plus grand intérêt à travailler réso-
lument, méthodiquement à développer la ra-
diophonie dans toutes ses provinces lointai-
nes, colonies et protectorats. Comment ne
pas voir dans la radiophonie le moyen le plu3,
efficace d'établir une politique économique
bien ajustée entre la métropole et ses Colo-
nies ? Politique écollomiquc : il faut eulcll-
dre par là, non seulement Tintervention - mi.
nistericlle, mais la coordination de toutes les
activités, financière, illdustridlc, commfT-
ciale, agricole, j'ajoute : intdhctudlc, artis-
tique, littéraire. je n'ignore pas que trop de
Français ont une tendance à ne voir dans la
T.S.F. que le passe-temps le plus propre
à charmer les longues heures d'isolement et
de tristesse, à chasser le cafard. SOli, il
s'agit de tout autre chose, mais il s'agit aussi
de cela, et si l'agréable passe après l'utile,
il y aurait quelque injustice et quelque iIlCOII-
vénient à l'oublier.
Il faut donc songer à l'organisation d'un
réseau de radiophonie colollial. Et à ce pro
pos, iJl, J.-Il. Ricard, président de la Ra.
dio-Agricole Française, avait annoncé une
enquête destinée à répondre à cette question.
Où en est la radiophonie dans les colonies
française f II commençait par nous faire
voir l'imprécision, l'inexactitude des renset
gnements qui nous étaient fournis d'ordi.
naire ; certains étaient assez inquiétants, dans
leur vraisemblance, par exemple ceux qui
nous montraient telle ou telle de nos colonies
ne recevant que des nouvelles étrangères de
sources suspectes. En réalité, écrivait-il, il
n'y a pas de radiophonie française coloniale:
« Il existe un seul réseau radiotclégraphi-
que intercolonial, comprenant des stations à
Tunis, Alger, Rabat, Dakar, Bamako, Braz-
zaville, Tananarive, Djbouti, l'ondichcry,
Saïgoll, Fort de France, Caycnne, desservi
par VAdministration des PT.T. et des ser-
vices radiotélégraphiques coloniaux, dont le
personnel dépend du Ministère des Colo-
nies. Il n'y a de postes radio phonique s que
dans l'Afrique du Nord, à Tunis, Rabat,
Carthage, Constantine, Alger, Oran, Casa-
blanca. Et l'initiative privée n'a guère cons-
cience du rôle qu'elle pourrait et devrait
louer..
Cela était écrit en juillet dernier. Depuis,
quels ont- été les résultats de l'enquête, et
comment la Radio Agricole Française a-t-
elle fait le point ? Mais j'y songe. Est-ce
que ce n'est pas plus toi h' devoir du gou-
vernement, de mener à bien ces illvestiga-
tions préliminaires ? Peut-être l'a-t-il fait,
l'ayant fait, à quel plan s'est-il arrêté pour
mettre en œuvre ce moyen d'ajuster la poli-
tique économique de la métropole à ccJle de
nos colonies, et, si l'on veut, réciproque-
ment ? L'initiative privée a-t-elle désormais
conscience du rôle qu'elle doit jouer et le
joue-t-elle ? Si non, - que l'initiative gouver-
nementale se substitue à elle : l'anti-étatisme
implacable n'est pas un objet d'exportation.
Il n'y a pas de radiophonie coloniale fran-
çaise ? Il faut qu'il y en ait une, et voilà
tout.
Mario ftoiufaR,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
L'ANTENNE COLONIALE
6.
En Tunisie
Il s'est formé au sein de la Société des
Agriculteurs de la Tunisie, et ouvert à tous
ses membres, un « Comité d'Etudes de la
Radiophonie », qui, avec le bienveillant ap-
pui de M. le ministre Résident général, et
après avoir donné son adhésion à la « Radio
Agricole Française », ou Fédération Natio-
nale de Radiophonie dans les campagnes, se
propose d'étudier et, si possible, de faire
aboutir, en liaison avec le Radio Club de
Tunis, les questions concernant le dévelop-
pement de la radiophonie en Tunisie.
–-
PHILATÉLIE
Madagascar
L'administration des P.T.T. de Madagas-
car a reçu de la Métropole un certain stock
de timbres-poste type filanzana, d'une nou-
velle couleur, dont le détail suit :
o fr. 30 vert clair ;
o fr. 65 fond bleu, liseré marron ;
1 fr. 10 fond vert, liseré marron ;
3 francs sur 5 francs surchargé, fond
mauve liseré vert.
La voix indigène
Quatre indigènes musulman'j, formés à
l'Ecole Normale d'instituteurs de Buuzaréah,
viennent de créer, à Constantine. un journal
sous - le titre de La Voix Indigène} dans
lequel leur intention est de faire entendre,
d'un cœur généreux, d'un esprit moderne, à
la fois leur grand amour pour la France et
leur volonté de transformer la mentalité
actuelle.
« Qu'est-ce qui sépare l'indigène de l'curo-
péen? de simples préjugés.
Autrement, les indigènes savent très bien
qu'ils ont tout à gagner à entrer en relations
avec les Français dont la présence est néces-
saire dans le pays, et les Européens se ren-
dent parfaitement compte que la collabora-
tion des indigènes leur est indispensable. >»
Une pensée aussi généreuse, aussi conci-
liante et aussi conforme à la vérité humani-
taire, mérite l'approbatiun et la sympathie
universelles.
La modestie de leurs revendications ne
nous feia pas ouhlier, quant à nous, que no-
tre devoir généreux est de réclamer à la
place des indigènes et en leur faveur, ce à
quoi ils ont la pudeur de renoncer ; leur re-
présentation au parlement.
Oui, leur point de vue et leur attitude sont
nobles : -
CI Demandons, dit un des correspondants
indigènes du nouveau journal, non des dépu-
tés, mais des écoles pour filles et garçons,
des routes, des agences postales, des infir-
mi~rs, des sages-femmes dans chaque Douar.
<« 1.
miers, L'indigène n'a que faire d'une carte
d'électeur. Le droit de vote n'a produit jus-
qu'ici. que division et haine dans les douars.
C'('st par le bien-étre et l'instruction que
l'indigène s'élèvera pour devenir un homme.
un bon français, un bon citoyen. La France,
grand réservoir d'hommes cultivés généreux
et intègres, saura nous envoyer des guides
pour continuer l'oeuvre commencée par d'au-
tres excellents et clairvoyants Français, »
Certes, ces paroles, que nous considérons
comme la profession d'une foi directe et sans
pression, sont bien .de ytovens locaux. dignes
par conséquent de l'amitié et de la fraternité
françaises.
Nous saurons qu avec de tels égaux jamais
une question de séparatisme, dont les consé-
quences funestes leur apparaissent dès
1 abord, ne s'élèvera entre eux et nous, et
cjue, par conséquent, il nous appartient de
défendre et de revendiquer des droits aux-
quels ils renoncent non par indignité, mais
au contraire par courtoisie et élévation de
point de vue.
Mo tan tt £ ll«so.Nfkal».
Une soutenance de thèse
1 ,
A la Faculté d'Alger
M. Pierre Hugon vient de soutenir brillam-
ment, à la Faculté de Médecine. sa thèse de
doctorat sur le fonctionnement de la clinique
obstétricale de la Faculté d'Alger.
Le jury, composé de MM. Laffont, prési-
dent, Houel, Ferrari et Cabanes, lui a accordé
la mention très honorable.
Au nouveau docteur, ainsi qu'à sa famille,
Mme et M. Texier. avocat à Blida, nous pré-
sentons toutes nos meilleures félicitations.
AU CONSEIL D'ETAT
Le requérant taisant valoir qu'âgé de
65 ans, infirme, il se trouvait dans l'impossi.
bilité de subvenir à ses besoins, qu'il avait
droit à l'allocation d'ascendant en raison de
ce que son fils était mort pour la France le
*5 juillet ioi6.
15 Qu'il avait adressé à la Sous-Intendance
d'Oran, toutes les pièces nécessaires à la
constitution de son dossier, et que ses de-
mandes étaient restées sans résultat.
Appelé à statuer sur cette affaire, le Con-
seil d'Etat a rejeté la requête du sieur Djed-
dou ben-Dehiba, attendu qu'il résulte des dis-
positions combinées des art. 35 et 38 de la loi
du 31 mars 1919, que les bénéficiaires de cette
loi ne peuvent régulièrement saisir les tribu-
naux départementaux de pensions qu'en leur
déférant une décision par laquelle le ministre
a statué sur leurs droits à pension ou à allo-
cation.
Qu'il est constant que le ministre des Pen-
sions n'a pris aucune décision relative à la
demande qui aurait été présentée par le re-
quérant.
.Dès lors, c'est à bon droit que le Tribu-
nal Départemental des Pensions d'Oran et la
Cour régionale d'Alger ont déclaré non recc-
vable le recours du sieur Djeddou ben-Dehi-
ba.
D'où rejet de la requête.
L'Aviation Coloniale
•+«
Australie-Angleterre
L'avion Cvoix-du-Sud à hord duquel
Kingsford Slllit Il et ses compagnons len-
lent le raid aérien Austmlic-Londrcs, n'a
pu quitter Hungoon hier par suilo d'une
légère défectuosité dans le fonctionnement
des moteurs.
Les aviateurs pensaient pouvoir repren-
dra leur vol ce matin.
Un prêtre aviateur
Une « croisade u, destinée à porter la
Croix de l'EnlIIgilc dans le cu'iir des
régions presque inconnues encore de l'Afri-
que du Sud-Ouest, aura lieu sous peu ;
deux célèbres aviateurs,le colonel Fit/.inau-
rice et. le capitaine Kœht qui, tous deux
traversèrent l'Atlantique, seront, les pilotes
de cette expédition religieuse, qui sera com-
mandée pir le P. Paul Scluilte, ancien avia-
teur, actnullement missionnaire et, le seul
prôtre-avialeur au monde. Le Père Scluilte
a l'intention de ne pas abandonner In sou-
tane pendant qu'il pilotera l'avion.
Dépêches de l'Indochine
Arracliart et Rignot à Hanoï
Iais aviateurs Anuchurl "t lUyl/ul (Ill;
ultcmlent à Hanoi V autorisai ion du survo-
ler la Chine, ont été hier les hôtes du secré-
taire général Graffeuil, qui a offert un dé-
jeuner en leur honneur. Ils pensent pouvoir
partir les premiers fours de lu semaine pro-
chaine pour continuer leur vojage aérien.
Elections au Conseil des Intérêts français
du Tonkin
La candidatures tlcelurces dans la cir-
conscription de llaipluHiy portent sur cinq
sièges. La liste comprend MM. Desjartlins
négociant, le docteur l'oret, adjoint au
maide Ligondcs négociant, l'ugnin ad-
foinl, llicrrg, négociant. hans ht circons-
cription de Sonlag.nemolle négociant. Dans
la circonscription de \am l'inli, l'Ieelmnt
industriel.
l'onr la circonscription de Ihuioi, en 1:11e
des élections <01 Conseil des Intérêts éeono-
mit/nes et financiers da Tonliin, le 7 juillet,
a été déposée une liste île huit candidats,
coniprcnant : MM. Hona arocat dé-
fenseur. IJidlrad, président ri,' l'Associa-
lion des r.mplogcs de Commerce, (înion-
neand. négociant, Lesterlin, adminislrâleur
îles services civils en retraite, docteur
Martiangeas. Millier industriel ; l'assi-
gnat, négocia ni ; l'crioija, négociant.
Selon la profession de foi des candidats,
cette liste est composée in-ee le SourA d'as-
surer an Conseil la participation de huis
een.r gui, à des titres divers, concourent au
développement du pags. four limitée
tpCelle soit, la tdche dévolue au Conseil de-
manderu la parfaite connaissance du pag*.
de ses hesoins. île ses possibilités. l'Aie con-
sistera à affermir, à justifier en toutes cir-
constances le droit pour la pofiulation fran-
çaise de jouir de toutes les libertés politi-
ques coinpatildes avec te statut particulier
ilu paqs il" protectorat ; à éclairer l'admi-
nistration sur les besoins réels, thUlériels
et moraux du pags ; à veiller sur le judi-
cieux emploi des deniers publies : à pour-
suivre le dérelopprmenl de i'outillaqe éco-
nomique en tenant cmnplc des inhhéls en
présence et des disponihdHé's budgétaires ;
à assurer t'éifuilibrc ilu builacl en recher-
chant sa meilleure répartition, en obtenant
du budget général une large participation
indispensable, et en mettant à la charge île
ce budget tes dépenses qui lui incombent :
enfin à préparer activement la participa-
tion plus coni))lèle de la po}>nlati<>n à Vad-
ministration du pags.
Indopari li.
S
La. France, l'Indochine
et la Chine
Reprise des négociations
Le ministre de France en Chine, M. de
Martel, et les délégués du gouvernement de
l'Indochine ont repris, samedi, avec le gou-
vernement chinois, les négociations précé-
demment interrompues, en vue de la conclu-
sion d'un traité de commerce sino-indochi.
nois. Ces négociations, ouvertes à Nankin,
continuent à Mo-Kan-Chan, lieu de villégia-
turc situé au-dessous de Nankiti et a 50 ki-
lomètres au nord de lIang-tchéou, ville prin-
cipale de la province du Tché-Kiang,
Les traitements des administrateurs
»♦»
l'n décret en date du 30 juin fixe ainsi
qu'il suit les traitements des administrateurs
des colonies et des administrateurs des ser-
vit es civils de l'Indochine, pour compter du
1"1' janvier t(PI) :
Administrateurs des Colonies
Traitements de presincr.
Administrateurs en chef : Après 8 ans,
52.000; après 6 ans, 50.0K0 ; apics 5 ans,
45.000 ; avant 3 ans, 4i.o(x>.
Admin istrateurs de 1r0 clns.se : Apics b ans,
38.000; après 3 ans, 35.000; avant 3 ans,
32.000.
Administrateurs de 2° classe : Apiès 3 ans,
29.000 ; avant 3 ans, 26.000.
Administrateurs-adjoints de ir0 classe :
Après 6 ans (1), 25.000; après 3 ans, 23.000:
avant 3 ans, 21.000.
Administrateurs-adjoints de 20 classe
Après 3 ans, 18.000; avant 3 ans, 16.000.
L'ièves adniinistratcurs : 13.000.
Administrateurs des Services civils
de l'Indochine
Traitements de présence.
Administrateurs de irn classe : Après 8 ans,
52.000; après 6 ans, 50.000; après 3 ans,
45.000; avant 3 ans, 41.000.
Administrateurs de 2° classe : Après 6 ans,
38.000; après 3 ans, 35.000; avant 3 ans,
32.000.
Administrateurs de 30 classe : Apics 3 ans,
29.000 ; avant 3 ans, 26.000.
Admhlistrllteurs-adjoillts : Hors classe,
25.000; de iro classe après 3 ans, 23.000 ; de
\l'e classe avant 3 ans, 21.000.
Administrateurs-adjoints de 2n classe :
18.000.
Administrateurs-adjoints de 30 classe :
16.000.
Elèves administrateurs : 13.000.
(I) Kcltclon lIOUVCIlU,
AU MUSÉUM
»+«
La Société des amis du muséum s'est réu-
nie avant-hier en assemblée générale dans
le grand amphithéâtre sous la présidence de
M. Paul Doumer, président du Sénat. M.
Mangin, directeur, a retracé la vie du mu-
séum pendant l'année écoulée et annoncé
que les travaux d'une nouvelle galerie, due
à la générosité de M. Kockfeller, allaient
bientôt commencer. Cette galerie est destinée
à abriter l'herbier, jusqu'à présent dispersé,
de notre grand établissement d'histoire na-
turelle. Il a rappelé l'inauguration des col-
lections du duc d'Orléans et a exposé les
plans de refonte de la ménagerie. M. Henry
Bidou a ensuite esquissé l'histoire du mu-
séum. Enfin deux films documentaires ont été
projetés : l'un sur la vie du bernard-l'ermite,
l'autis sur la culture des perles au Japon.
Californie marocaine
l'.
1.e Maioc est plus avantagé que sa voisine
l'Algérie au point de vue production rte pri-
meurs. L'eau y est plus abondante, plus gé-
néralisée peut-on presque écrire, et It- (lilliat
se prête davantage à cette culture que c hez sa
voisine. (Iu,il NI ~t tif]('
On sait qu'il y a une dilléience de près de
trois semaines, en faveur du Maroc, pour les
dates auxquelles les fruits et les légumes hâ-
tifs viennent à maturité. Trois semaines, à
première vue, ce n'est pas «'norme; < cepen-
dant, l'importance de ce décalage est considé-
rable, car, c'est justement au moment de leur
introduction sur les marchés d l'.utope, que
les primeurs offertes aux gourmets se vendent
le plus cher.
Il y a quelqu«s mois, nous nous sommes
trouvés au Maroc au moment ou~TTficrnus.'ion
Franco-Anglaise de prinu-uristes a virité no-
tre grand Protectorat. Les 1- tançais sav aient
d'avance, ou a peu près, ce qu'ils allaient
voir, les Anglais n'en avaient aucune idée,
et l'on peut dire qu'ils ont été surpris et
même enthousiasmés, le mot n'est pas trop
fort, par la richesse du pays qu'ils visitaient
à ce point de vue spécial. lis ne se sont pas
fait faute de donner toutes sortes de Icnsci-
gnements, très précis et circonstanciés, aux
colons avec lesquels ils furent en rapport.
Dans la réirion de Herkane. nar e\< iimie.
ils conseillèrent la production en grand, de
ce grappe-lruit, variété d'agrume dite pam-
plemousse, dont les Anglo-Saxons sont si
grands amateurs, et dont la consommation
est telle chez eux, que l'un peut considérer
que ce fruit a des délxjuchés presque illimi-
tés de l'autre cÔté de la Manche comme en
Amérique; la France l'apprécie moins d'ail-
leurs.
Aux environs de Rabat, de Meknès, de Ca-
sablanca, les missionnaires ne furent pas
longs à s'apercevoir que si nos colons, pris
individuellement, avaient tous une belle close
d'énergie et d'amour du travail, glohale-
ment, pour ainsi dire, ils man«|uaient de pro-
gramme bien défini et ne savaient pas coor-
donner et diriger leurs efforts.
Ils ont été unanimes cependant à consta-
ter, que partout où il y a de l'eau et des ter-
res irriguables, tous les légumes viennent
parfaitement bien, avec une avarice fOlluida.
ble sur l'Europe et même sur l'Algérie, avec
de très gros lcndcments, et qu'il pourrait en
être de même, si l'on voulait, pour les truits.
A ce sujet, si l'Angleterre demande sur-
tout la prune du Japon, la prune monarch,
la mandat ine et l'orange ce que les icpté-
sentants britanniques indiquèrent aux colons
il 11e faut pas oublier que le Maroc pour-
rait fournir aussi énormément d'abricots, de
figues, de raisir> hâtifs, d'autres fruits en-
core.
Un membre de cette mission nous disait
que vraiment rien ne s'opposerait à ce que
l'on crée, au Maroc, des vergers d'aussi beaux
et fructueux rapports, que ceux qui ont fait et
font encore la richesse de la Californie, qui
fournit en fruits séchés et mis en conserve,
frigorifiés et même frais, presque tous les
états de l'Amérique, et vient jusque sur nos
font encore la richesse de la Californie qui
existe entre les centres de production et ceux
de consommation.
Sait-oll, par exemple, que bon an mal an,
la Californie expédie de 15 à 18.000 tonnes
d'abricots, de 10 à i5-
12 5 à 150.000 tonnes de prunes, 30.000 tonnes
environ de pêchcs, 200.000 tonnes de raisins
secs. Se figurc-t-on le nombre de milliers et
milliers de dollars que représente cette ex-
ploitation industrielle des vergers califor-
niens.
Or, le Maroc qui pourrait, s'il le voulait,
obtenir, toute proportion gardée, d'aussi
beaux résultats et qui est à quelques heures
de mer liésite et tâtonne encore.
La chose est d'autant plus surprenante qu'en
général le colon marocain est, non seulement
intelligent et travailleur, mais hardi ; il
comprend vite et voit grand.
11 est donc surprenant que dans tous les
coins du bled où la chose est possible et prin-
cipalement dans les zones côtières et à proxi-
mité de points d'eau très nombreux, il ne se
crée pas de plantations d'arbres fruitiers et
des usines de transtorination de ces truits,
d'autant plus que pour la production en elle-
mèrne, les essais tentes jusqu'à ce jour, par
quelques particuliers isolés, ont tous réussi.
Il faut, itt" t. vrai, de gros capitaux, et at-
tendre (pie les arbres aient poussé, mais il en
est de même partout et cela n'a pas empêché
le développement prodigieux de la Calitor
nie.
La-bas, il y a dans toutes les grandes villes
des enseignements raisonnes et pratiques, in-
diquant à tous ceux que ça peut intéresser
comment on peut pratiquer la culture frui-
tière, et les divers procédés à employer pour
utiliser au mieux les fruits obtenus. Des fer-
mes expérimentales ont été créées, elles four-
nissent des plans sélecrionnés, des établisse-
ments bancaires assurent des crédits à des
conditions excessivement bénignes, l'Ktat
donne des renseignements précis aux cultiva-
teurs et aux négociants pour qu'ils puissent
écouler au mieux les produits et leur indus-
trie.
1 out cela est-il si difficile qu on ne puisse
pas faire de même en France et au Maroc?
Nous ne le croyons pas. Nous sommes, au
contraire, fort certains, qu'avec quelques sa-
ges conseils, quelque appui tout au moins
moral donnés à ceux qui se lanceraient dans
cette culture, dans l'installation des usines
de traitement des fruits on trouverait facile-
ment les capitaux et les hommes nécessaires.
Ce serait une belle richesse assurée pour le
Maroî, dans quelques années.
Louis Le iiarbieir.
Le prétexte colonial
M*,
Kn 1912, le général von Hernhardi écrivait
dans son livre T Allemagne et la prochaine
guérie :
Il faut proroquer un conflit avec T Angle-
terre ou la France dans le domaine de la
politique coloniale pour mettre eu train la
guerre iné-,itable.Votre ptuple doit se
convaincre que le maintien de la paiv ne
peut ni ne doit jamais être le but de la po-
litique.
Prétexte colonial ou autre, quelle singu-
lière conception du bonheur des peuples !
«4»
TAUX DE LA PIASTRE
>4*
A la date du 20 juin, le taux de la piastre
à Saigon était de. lt,3o.
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