Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 29 juin 1929 29 juin 1929
Description : 1929/06/29 (A30,N101). 1929/06/29 (A30,N101).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280576r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. - N° 101.
LE NUMERO : (,E.rl'"
SAMBDI 0OUV, 18 JUIN 19B0
^UHMLjUOTIDlCi -
MéMUiên & Administratifs t
r Utlmmwm-mm
Paris w
ttMÉPN. I LOUVRC IHI
- RICHKlilCU W44
Les Annales Coloniales
Las annonces et réeUme» «ont roum a
talVIH éu (éMWMl.
Dlé80TIUlH.FèNOATNR 1 M. RUEDBL
t. *
rme &aa" d"o -, lew" ow
étrs ripnAMi f^fR «Mm| Im Aif Qméua
IMRIEIENTS
-- Is Rn» monsuéUtt
Va m INdi IN*
FUM Il
mSm.. m» m> m»
lIN.,. , W» .tB» 1»
- MiMi
im la 1)BWI éê fMtlk
Lé plan Yoang et nos Colonies
«i»- f ̃ ̃ *
Quels que puissent être les chocs e4 retour
de l!opwbn pubitque dans lèB différentes
nations, il faut prévoir que le flan Young
sera bientôt substitué au Plan Dawes dans
le règlement des réparations dues par l'Al-
lemagne. -On ne voit pas très bien, en effet,
les gouvernants refusant d'approuver les
conclusions d'Experts qu'ils ont eux-mêmes
réunis et choisis à la suite d'une résolution
unanime votée par la Société des Nations.
La paix du monde sa paix économique
comme sa paix tout court se ressentirait
trop gravement d'un pareil refus pour qu'on
puisse envisager autre chose qu'une accep-
tation finale des conclusions formulées par
l'unanimité des autorités désignées à cet
effet.
Or, le Plan Young, s'il sera plus avanta-
geux pour la France que le Plan Dawes au
point de vue du nombre et du montant total
des annuités à recevoir, le sera beaucoup
moins au point de vue des prestations en na-
ture. Celles-ci seront considérablement res-
treihtes en quantité et en durée. Or, c'est sur
leur octroi que le Gouvernement et les Cham-
bres avaient fondé toute une réorganisa-
tion de notre outillage national et colonial
que j'ai plusieurs fois décrite ici-même. Déjà
de grands travaux publics, routes, che-
mins de fert électricité, adduction et distri-
bution des eaux, ports et wharfs, –"ont été
entrepris en Indochine, à Madagascar, en
Afrique, aux Antilles, grâce aux moyens
financiers fournis par l'industrie allemande
au titre des réparations. Si ces moyens finan-
ciers se trouvent tout à coup très diminués
ou même tout à fait supprimés, comment
s'achèveront les travaux entrepris ? Com-
ment les programmes adoptés pourront-ils
être réalisés ?
- - - -
Il y; a là une inconnue des plus inquiétan-
tes pour l'avenir de notre développement
colonial. Le Ministère des Colonies a déjà
été averti par le Ministère des Finances que
.le Comité des Prestations n'examinerait plus
de nouveaux contrats à partir du or août
prochain, puisque le Plan Young doit en
principe,, entrer en application à dater du
1.' septembre 1929. Une semblable mesure,
si elle est maintenue, ne sera-t-elle pas de
nature à troubler profondément les louables
initiatives prises par la rue Oudinot dans ces
dernières années? Ne conviendrait-il pas que
notre Administration des Finances tint un
peu plus compte de l'importance crois-
sante de notre production coloniale dans
l'équilibre de la balance commerciale de la
France ?
La question vaut d'être regardée de très
près par les deux ministres compétents, MM.
Henry Chéron et André Maginot. Nous con-
naissons le patriotisme et la compétence de
l'un et de l'autre, nous savons leur ardent
souci de servir le plus utilement possible les
destinées de la France totale, celle d'outre-
mer comme celle d'Europe. Il leur appartient
d'examiner ensemble les moyens par lesquels
pourront être sauvegardés les travaux entre-
pris et les programmes mis à jour.
Nous ne méconnaissons certes pas la va-
leur technique et budgétaire de l'argumenta-
tion développée ces jours derniers par l'Ad-
ministration des Finances et qui peut se
résumer ainsi :
f c D'après le Plan Young, la durée des
« prestations allemandes en nature sera dé-
« sormais réduite à dix années seulement, et
« le volume de ces prestations diminuera
« d'année en année pendant ces dix ans.
a Il sera, pour la France, de 54,45 du
i total, soit :
408 millions de marks-or pour 1930
381 1931
353 1932
326, 1933
199 - 1934
272 1935
217 1936
190 1937
163 -- --- -- ---- I938.
a Ces chiffres sont tout a tait interleurs
à ceux précédemment prévus par les 37 an-
nuités du Plan Dawes. Ils n'atteignent mê-
me pas le montant des fournitures immé-
diates en charbon, en coke, en potasse, en
produits chimiques et colorants, qui sont in-
dispensables à notre économie nationale et
qui constituent une rentrée-or certaine pour
le Trésor français, c'est-à-dire pour le bud-
get annuel. Comment, dans de pareilles
conditions, pourrait-on envisager de préférer
a ces prestations directes un ensemble d'ou-
tillages coloniaux dont le rendement ne sera
ni aussi immédiat ni aussi assuré ? »
Cette argumentation ne laisse pas insen-
sible l'ancien rapporteur général du Budget
que je suis. Il est évident que désormais le
développement d'outillage de nos Colonies
devra être moins directement subordonné
aux prestations allemandes en nature qu'aux
facilités plus grandes d'emprunt consenties
par la Métropole. Mais tout est une question
de mesure. La France n'est pas une maison
de "commerce limitée à dix ans ou même à
cent ans. Elle a une histoire, comme disait
un jour Waldeck-Rouageau, et c'est pour des
millénaires qu'elle travaille. Le rendëment
de ses colonies lui est aussi nécessaire que
les commodités de sa trésorerie, même si ce
rendement ne doit pas être d'une échéance
immédiate. Ne suffit-il pas de voir ce que
sont devenues, en ce siècle, l'Algérie, la Tu-
nisie, l'Indochine, TA. O. F., pour se ren-
dte compte de cette évidence ? Il ne faut
pu frèiner trop brutalement le coup d'ac-
célérateur donné hier encore, sur la foi du
Plan Dawes, aux grands travaux. de notre
outillage colonial.
N'est-il pas possible, sur les sommes
prévues par le Plan Young pour le service
des prestations à la France, d'en affrcter
trois quarts aux besoins de la Métropole et
un tpart eux Imolùs des Colonies ? C.
quart n'est vraiment pas trop ambitieux pour
un ertipinj de soixante millions d'habitants
dont nous avons pris la charge matérielle
et morale devant l'univers et devant l'his-
toire t Si réduit que soit déjà ce quart, il
représenterait encore un chiffre assez subs-
tantiel en milliards de francs pour contri-
buer en dix années à la mise en œuvre de
toutes nos possessions d'outre-mer. Il ren-
drait au décuple à la Métropole le manque-
à-gagner immédiat qu'elle aurait consenti à
ses filles coloniales. Et il présenterait l'avan-
tage, toujours appréciable, d'éviter ces ar-
rêts de direction trop brusques d'où déri-
vent trop souvent les défaillances et les
découragements dans l'exécution.
Le Plan Young ne doit pas devenir l'oc-
casion d'un à-coup dangereux dans notre dé-
veloppement colonial. Je fais dès aujour-
d'hui appel à MM. Maginot et Chéron pour
qu'il n en puisse être ainsi à aucun moment.
Mtewrar Hr–ftr,
Sénateur de la Guadeloupef Ambas-
sadeur de France, Rapporteur des
Commission. des Finances, des
Affaires étrangères et des Colonies.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
L'emprunt colonial
Lu Commission sénatoriale des Colonies
a adopté, hier, un rapport de M. Mario
Roustan sur le projet de loi portant sup-
pression de l'Office coloniul et sou remplar
cement par une agence générale des Colo-
nies. D'autre part, la Commission s'est pro-
noncée pour le vote, avant les vacances,
do l'emprunt colonial de quatre milliards.
- Les emprunts coloniaux
I»
Les lecteurs des Annales Coloniales n'ont
pas oublié le remarquable article du numéro
du 25 mars dernier, dans lequel M. Henry Bé-
renger, notre éminent collaborateur et ami, dé-
nonçait certains abus de la fiscalité.
« En fait, écrivait M. Henry Bérenger, si
I-emprunt projeté de 5 milliards n'est pas
exempt d'impôt, les colonies auront à payer
chaaue année au budget de 1 Elat une somme
de 60 millions à titre de charges ifscales frap-
pant les valeurs mobilières.
« Le Ministère des Finances s'est toujours
montré hostile au principe des exemptions fis-
cales. Des exceptions seules ont été faites pour
les emprunts d'Etat et pour les emprunts émis
par l'empire chérifien et la Régence de Tu-
nisie. »
Or. à l'issue du Conseil de Cabinet réuni hier
matin, il a été publié '11) communiqué officiel
sur le projet de loi relatif aux dégrèvements
fiscaux.
Et nous avons noté avec une extrême satis-
faction que grâce, en grande partie, a la cam-
pagne des Annales Coloniales si énergiquement
menée par le sympathique sénateur de la Gua-
deloupe, et grâce à l'insistance de M. Maginot,
ministre des Colonies, les titres des colonies et
protectorats seront, à l'avenir, complètement
dégrevés d'impôts.
Par ce geste, comme l'indiquait M. Henry
Bérenger, la métropole et finalement le budget
français récupéreront plus tard au centuple le
montant d'un recette fiscale nécessairement tem-
poraire et d'un ordre de grandeur relativement
peu important.
- ~t~
M. Marcel Olivier à Bordeaux
Pour clôturer la journée de visite de M.Mar-
cel Olivier, Gouverneur général de Madagas-
car à Bordeaux, un banquet a été donné, au-
quel assistaient les principales personnalités.
Au dessert, prenant le premier la parole, et
parlant au nom du Comité régional du com-
merce extérieur, qu'il préside, M-. Cazalet a
dit qu'il ne pouvait rester indifférent devant la
maîtrise dont a fait preuve M. Olivier.
MM. Gonfreville, au nom de la Foire, et
Pinèdre, premier adjoint au maire, ont remercié
le Gouverneur de sa visite.
Ensuite, M. 'Marcel Olivier a parlé de ses
vues sur la colonie, où il y a à accomplir un
grand programme - de production.
Malheureusement, a-t-il dit, la popula-
tion est infime pour la superficie du pays, et
la main-d'œuvre européenne est nécessaire.
« Lorsque sera répandu l'usage des ma-
chines aratoires, un grand pas sera fait. Un
emprunt important va donner l'appui nécessaire
à la construction de certains ports qui, une
fois terminés, donneront, par une organisation
méthodique des transports, une facilité de dé-
bouchés nécessaires. »
Le Gbuvemeur gétféral, en terminant son
allocution, a levé son verre à la gloire de la
colonie et à la ville de Bordeaux.
-
Le G eorges-P hilippax"1
On va commencer, à Saint-Nazaire, dans Jes
Chantiers de la Loire, pour le compte des
Messageries Maritimes, la construction dun
nouveau grand paquebot qui s'appellera le
G eorges-rhilippar, clo ftom * du président de
cette Compagnie. Il sera long de 165 m. 50,
large de 20 m. 60, d'un déplacement en charge
de 22.000 tonnes et d'une puissance de 10.000
chevaux.
Ce sera un paquebot de grand luxe dont,
détail curieux, les cabines amont des balcons
à l'extérieur, ce qui ne s'est pas vu encore,
et une grande piscine qui wra placée à t'inté-
rieur et au milieu du naviie, ainsi qu un grand
tenrii installé sur le pott des embtrcsfkws.
«
Pour f «éqMËbtr» marocain
le reste persuadé, en défit di
flL toutes les affirmations contraires,
- ..- que l.a seule pacification possible
mérite au point de vue purement utilitairt;
d'une colonie, c'est-la civilisation.
L'indigène respecte Vautorité, mais Vau-
torité véritable ne va pas sans le respect de
la justice et des droits des indigents.
Et si on voulait, aller au fond des choses
en recherchant la cause de la dissidence
marocaine, il est certain qu'on trouverait
souvent des maladresses, des fautes locales,
des procès injustes, des condamnations
excessives, des expropriations injustifiées.
Tout cela sert, de bouillon de culture à la
dissidence.
Au contraire, avant d'envoyer un soldat,
il est. nécessaire de faire de la diplomatie
et du commerce.
Ah ouil de la diplomatie!
Au Maroc, elle a sa valeur comme par-
tout ailleurs, elle est nécessaire pour
« l'équilibre marocain » comme elle est né-
cessaire à « l'équilibre européen P.
Puisque les formules du maréchal Lyau-
tey font justement autorité et qu'elles in-
fluencent heureusement ses successeurs, rap-
pelons celle-ci : « Au Maroc, l'équilibre,
« c'est-à-dire la sécurité, c'est-à-dire le
c Progrès, c'est-à-dire l'activité, égale ac-
« tion politique, plus action économique,
c plus action militaire, w
Et en rappelant cette: formule, notre amt
Daladier signalait un fait troublant : au
moment où les deux tribus qui viennent d'at-
taquer Aït-Yacoub signèrent leur traité d'of-
fensive contre les Français, à la suite de
la création par ceux-ci des deux postes mili-
taires d'Aït-Yacotib et d'EI-BO'rdj, un
a caïd » depuis longtemps ami de la France
prévenu de la signature dudit traité, pro-
posai si on l'aidait, d'arrêter l'of fensive
qui se préparait. -
Ces propostUons ne furent pas agréées !
Cela montre bien une fois de plus que
l'action politique « diplomatique » si Von
peut dire, 'n'a pas joué à un moment cri.
tique.
Et l'action militaire le communiqué du
général Vidalon le prouve fut très impor-
tante et mal engagée.
D'autant plus qu'il semble bien que ccr-
tains militaires ne demandent pas mieux que
de prolonger les opérations militaires plu-
tôt que de régler définitivement la question.
S* faute mtlitaire il y a, la responsabilité
n'en n'incombe pas, répétons-le, à ceux qui
sont morts en exécutant des ordres, elle in-
combe plutôt à ceux qui connaissant une
situation, ont utilisé l'action militaire avant
d'avoir expérimenté préalablement les
moyens politiques, à ceux qui ont utilisé
cette action militaire dans des circonstances
aussi dangereuses.
Il est. regrettable que le * Gouvernement
n'ait pas répondu sur ce point à M. Dala-
dier.
En tout cas, que la leçon serve pour F ave-
nir.
MtcHmi Ctef«#«foef*/er*
Député des Cdtes-du-Nord,
Membre da la Commission
de la Marine Marchande.
M. Maginot à Saint-Dié
«♦«
Le congrès de la région vosgienne des mu-
tilés et anciens combattants, s est ouvert au-
jourd'hui à Saint-Dié. M. Maginot a présidé
le banquet.
Le Sultan en France 1
»♦« ̃
Accompagné du grand vizir El Mokri, le
sultan du Maroc, arrivé en automobile à Vichy,
venant de Lyon, fut reçu par le général Mou-
gin et M. Aletti. Puis il gagna ses apparte-
ments. Ensuite, la bienvenue lui fut souhaitée
par le préfet de l'Allier et le maire de Vichy.
Tout sest passé très simplement.
Le sultan s' est rendu aujourd'hui au Mont-
Dore, où il restera plusieurs jours. De grandes
fêtes sont préparées* en son honneur.
: gio
AUX HALLES
.'1
Raisins du Maroc
Pour la première fois on vient de vendre
aux Halles du raisin provenant du Maroc.
Il a été payé au même prix que les raisins
d'Algérie.
A TAXGER
La police
On déclare officieusement que M. Branly,
chef de la police de Tanger, qui doit partir
prochainement en congé, abandonnerait défi-
nitivement son poste et qu'il serait proposé
par le gouvernement anglais pour un haut
poste dans l'administration d'un groupe
d'îles du Pacifique.
A la suite de bruits dont les journaux lo-
caux se sont faits l'écho, on dément officieu-
sement que M. Brown, chèf de la police de
Gibraltar, soit désigné pour le remplacer.
L'Exposition de Vincennes
M. Géraud, ancien secrétaire général des
Colonies, est nommé tommissaire de l'Afrique
Occidentale française à l'Exposition Coloniale
Internationale de Paris, en remplacement de
M. Camille Guy, décédé.
M A A, M AÏR-M
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre : les débats coloniaux.
de findochine i
Le Tonkin, terre d'agile
Les généraux Kouangsinais, Peilc-Hung-
JSsi et Wang-Shao-Hung, ce dernier an-
cien 'dictateur dû KOOang-Si, sont arrivés
4 Hanoi en provenance de Long-Tchéou via
IJangson. ils sont venus se réfugier en Inr
dochine. ils. ont t'intention de gagner Hong-
Kong. Leur départ semble indiquer l'aban-
don définitif de la lutte du parti KOúang-
Si contre Canton et le gouvernement cen-
tral.
Le paddy au Laos
Selon des statistiques définitives, la ré-
colte du paddy, au Laos pendant Vitfinée
1928 a donné 350.000 tonnes contre 390.000
en 1927, elle est donc déficitaire. Les pro-
vinces du nord, soit le Luang-Prabang, le
Mékong et le Tranning, cinquième du ter-
ritoire militaire où dominent les rizières en
montagne ont été particulièrement éprou-
vées en raison des plus précoces qui sont
tombées sur le pays. Les populations ont
été invitées à intènsifieere la culture du
mais pour parer à la disette de riz. D'autre
part, des. mesures de ravitaillement sont
prises par le Siam pour la circonscription
de Luang-Prabang et du Haut-Mékong. La
récolte a été, au contraire, abondante dans
tes rizières de la plaine du Moyen et du
Bas Lajos.
Les prospections de mines
Au point de vue minier, le rush des pros-
pections. minières se généralise dans toute
t'étendue du Laos. Dans les provinces de
Cammon, Vientiane, Luang-Prabang, Sa-
vannalehet et Savane, des centaines de dé-
ctarations de recherches minières sont dé-
posées au nom d'irnportantes sociétés finan-
cières, la plupart constituées aons un but
unique de prospection. On évalue à plus de
140 millions de francs le capital investi
dans des entreprises minières au Laosi
Obsèques
Les obsèques de l'administrateur Drouot,
commissaire du gouvernement dans la pro-
vince de Cammon. récemment décédé à
Hanoi des suites de maladie, ont eu lieu à
Tltalcheic, le 24 juin, en présence du Rési-
dent supérieur BQsc, et d'une nombreuse
assistance européenne, laotienne et anna-
mite. Le Gouvernement Siamois avait dé-
légué le Gouverner de Lakon pour assister
à la cérémonie et présenter des condoléan-
ces olticlelles,"
Bienhao-Hanoï
Les aviateurs Arrachart et IUgnot. par-
Ifs de Bienhoa le 26 juin à 6 h. 25, sont ar-
rivés à Hanoï à 11 heures ayant ellectué le
trajet sans escale. Ils ont été accueillis sur
le terrain de Bachmai par le secrétaire gé-
néral Graffeuil et le Bésident supérieur Ro-
bin au milieu d'un nombreux public..
! - nldopacift.
.,.
De Leningrad à Saigon
par Bercy
Le docteur Dawydoff, ancien professeur à
la Faculté des Sciences de Pétrograd (au-
jourd'hui Léuingrad) a été nommé, ces temps
derniers, par le ministre des Colonies, assis-
tait de M. Krempf, directeur de l'Institut
Océanographique de l'Indochine.
L'odyssée de ce Russe, savant authentique,
mérite d'autant plus d'être contée qu'après
avoir été fort pénible, elle a pris fin grâce à
un geste élégant du Gouvernement français.
Chassé de Pétrograd par la Révolution le
prCJfesscur, avec sa femme, gagna la Fin-
lande,puis la France, terre bénie des pros-
crits de mérite, si elle est aussi revers de
la médaille celle des aventuriers du monde
entier.
Cependant, le docteur se trouva d'abord
dans une telle, misère qu'il dut accepter un
emploi de débardeur à Bercy. Passant à Saï-
gon, il y a quelques semaines, il évoquah
d'ailleurs ce souvenir sans aucune amertume
envers qui que ce soit.
Mais c'est avec émotion qu'il exprime sa
reconnaissance pour le Gouvernement fran-
çais qui, informé de sa détresse, lui accorda
une bourse de 6.000 francs pour des recher-
ches scientifiques.
Il fit ensuite des cours de biologie à la
Sorbonne et, plus tard affecté au laboratoire
Arago, à Banyuls-sur-Mer, y séjourna trois
ans.
Il entreprend ensuite de grands voyages,
aux Indes Néerlandaises, où il étudie la
faune océanographique et l'ornithologie, puis
au Soudan, anglo égyptien, en Syrie, en Pa-
lestine, au Maroc, etc.
Rentré en France, il n'y fait qu'un court
séjour au bout duquel il est envoyé à Na-
ples, à la station biologique, puis au labora-
toire de Villefranche-sur-Mer qui, chose peu
connue, appartient à la Russie.
Il vient maintenant de rejoindre Nhatrang
avec Mme Dawydoff, qui est elle-même un
savant réputé et qui a pris part à plusieurs
expéditions scientifiques.
Bienvenue à ces deux exilés sur le sol de
notre possession d'Extrême-Orient.
L'escadre de la Méditerranée
.,.
La division de l'escadre de la Méditerranée
qui, devant prendre part aux manœuvres na-
vales sur les côtes languedociennes, était
comme nous l'avons annoncé au mouillage
depuis mercredi matin à l'entrée de Port-
Vendres où elle devait séjourner trois jours,
a levé subitement l'ancre, hier après-midi :
en raison de l'état de la mer et du danger
que pouvaient courir les unités, le vice-ami-
ral Docteur a décidé de gagnèr la haute-mer.
A F Académie française
«e« ̃
L'Académie française a voté hier le prix
Jean-Reynaud. de 10.oqp francs, à M. Gsell,
membre de l'Académie des inscriptions, pour
son ouvrage d'histoire sur l'Afrique pu Nord.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 26 juin le taux de la piastre à
Saigon étui de 1û®
La musique arabe
̃ * J
A la Khaldounia, dernièrement, devant une
élite intellectuelle des Musulmans de Tunis,
ainsi que de ses artistes et de ses hautes per-
sonnalités, une conférence fut faite sur
a l'origine de là musique arabe » par le pro-
fesseur Alexandre Chalioun, directeur du
Conservatoire Egyptien de Musique et rédac-
teur en chef de la revue musicale arabe
« Rawdat el Bahabel », savant érudit, artiste
expert, poète et orateur de talent.
Dans un exposé limpide du folklore musi-
cal arabe, M. A. Chalfoun, après une pro-
menade à travers les premiers siècles de rhé-
gire et même avant l'islamisme citant à l'ap-
pui des exemples fort curieux, analyse quel-
ques-uns des modes musicaux qui donnent à
la musique arabe un coloris si spécial et dont
la variété se chiffre par centaines. La musi-
que arabe possède en outre plus de 400
rythmes s'adaptant à toutes les iormes de la
poésie orientale. -
Le coniérencier est amené à tirer un paral-
lèle entre la musique arabe et la musique oc-
cidentale. la première étant dotée d'interval-
les supplémentaires. que la seconde ne con-
naît pas et qui constituent des sortes de de-
mi-ton ou de tiers de ton facilitant énormé-
ment la musique imitative. Mais, selon une
image de l'orateur, la musique arabe peut
être considérée comme une belle jeune fille
mal soignée de sa personne.
A notre sens, il n'y a pas une irréductibi-
lité entre les deux musiques et il est facile
de retrouver le cachet mauresque, non seule-
ment dans les mélodies espàgnoles ou sici-
liennes, dans la musique religieuse, latine
ou grecque, ou dans les compositions des
grands compositeurs russes, mais même en-
core dans certaines inventions musicales de
nos plus grands génies occidentaux : par
exemple Beethoven et Berlioz.
Nous allons en avancer quelques preuves
prises au hasard.
Sans compter que cette multiplicité d'in
tervalles, de modes et de rythmes fut com-
mune autrefois à notre musique médiévale,
je trouve dans notre musique moderne elle-
même l'emploi des modes les plus particu.
liers - de la musique orientale. _----------
Ainsi, dans l'octave du la, un fa et un do
diésés, qui font une musique solennelle, d'en-
vergure infinie, comme sont les chants ara-
bes de la contemplation, de la ferveur, de
l'enthousiasme, se trouvent dans la sympho-
nie avec chœur de Beethoven.
Dans l'octave du do, un fa diésé, qui
donne la musique enivrante, voluptueuse, les
chants presques dissolus; caractérise le 15*
quatuor de Beethoven et le roi de Thulé de
Berlioz.
D'autre part, la musique arabe connait
notre propre gamme majeure, mais elle est
pour elle d'un rythme doux, changeant, ju.
vcnile. *
Le rythme lamentable des chants populai-
res d'Es aglç et de Sicile est produit dans
l'octave du si, soit pur, soit diésant le fa seul
ou le fa et le ré.
Enfin, le rythme le plus connu et le plus
populaire qui se retrouve" dans la liturgie
grecque et arménienne se réalise dans l'oc-
tave du la, avec un si bémol, et un dièse
au do et au sol. Cette gamme, la plus com-
plexe, la gamme chromatique arabe compor-
.i c c orn p o t-
tant quatre demi-tons et un ton et demi,
c'est le chant lyrique de la fantaisie où la
mélodie va, d'un seul tenant, de la majesté la
plus solennelle à la mignardise la plus rouée.
Il n'y a donc pas loin des traditions de la
musique occidentale aux traditions de la
musique orientale.
La - seule différence est que notre musique
moderne s'est soumise a un ordre, à une
simplification, à une systématisation des
moyens musicaux. En sorte que dans le
champ des quelque six ou. sept modalités uui *
demeurent, peuvent toujours se réaliser lès
rythmes et les modes de nuances secondaires
réductibles aux premières qui sont fondamen-
tales.
Du haut en bas de l'échelle sociale arabe,
depuis le petit berger sur les quatre trous de
sa fHUe de roseau, jusqu'au citadin raffiné
qui charme ses hôtes des chanteurs et des
orchestres exécutant des airs classiques sur
d'antiques instruments hébreux ou égyptiens,
en passant par les ariettes populaires, clas-
sées comme chants de dames, et qu'un ar-
tiste un peu en vue ne chante pas, pour cha-
que circonstance familiale ou publique, de-
puis les cortèges religieux jusqu'aux noubas
enragées de3 fantasias, la musique arabe se
môle intimement et profondément à la vie et
à toutes les manifestations du peuple arabe.
Jtoforacf EHxjta-Kftais
aNiMA COLONIAL
«♦«
Mort d'Alfred Machin
Le cinéma français vient de perdre, avec
A. Machin, un de ses premiers pionniers
qui tourna plusieurs années, en Afrique, des
films sur la vie des grands fauves, les pre-
miers du genre.
Il allait mettre en chantier un film sonore
rugi par des fauves, lorsqu'une brusque ma-
ladie l'a emporté.
Pori
Cet excellent film sur le centre africain
nous fait faire un beau voyage dans la
brousse, où nous assistons à de remarquables
prises de vues sur la vie sauvage d'innom-
brables animaux.
L'action est semée d'intéressants tableaux
de chasse au lion. Puis, à mesure que Pori
déroule ses tableaux, nous voyons la lutte
sauvage d'un gnou contre une lionne, une
fête chez une tribu Massaï, la fuite d'un
couple de rhinocéros et la débandade éperdue
d'une famille de girafes, qui a senti l'appro-
che de l'homme.
L'Ame du Bled
Dans le film que M. Jacques Séverac vient ,
de réaliser au sud de Marrakech, l'Ame du
Bled, M. Pierre Geay interprète le rôle du
caïd Ould Hajad.
4» •
Le contingentement des rhums
«
Le Journal officiel du 28 juin a publié un
décret réglant l'attrmùtion du reliquat de
1.204 hectolitres d'alcool pur sur la réserve
du ministre des Colonies, par l'article 2 du
décret du 15 avril 1926. Ce reliquat sera
attribué, à titre définitif, aux colonies dési-
gnées ci-après ! Gûyane, 700 hectolitres ;
Réunion, 368 hectolitres; Madagascar, 71
hectolitres, Indochine, 65 hectolitres.
LA PROPAGANDE
Sous la haute direction du général Targe,
inspecteur général du recrutement des mili-
taires de carrière et avec la collaboration de
plusieurs officiers, le ministre de la Guerre
vient de publier une brochuie de propagande
en faveur de l'école spéciale militaire de
Saint-Cyr.
En ma qualité de vieux colonial, j'en ai
tout naturellement retenu le chapitre inti-
tulé : « La vie de l'officier d'outre-mer. »
On ne saurait trouver nulle part plus
attrayante, ni plus exacte description de la
vie de l'officier colonial.
Echapper à la tutelle étroite de chefs tou-
jours présents, à la minutie d'un « tableau
de service » d'où l'imprévu est banni, et sur-
tout, même dans un rôle subordonné est un
chef, voici de quoi tenter nos jeunes cyrards.
« La vie de poste est, en effet, la meilleure
des écoles pour la formation des caractères,
lisons-nous dans Saint-Cyr et la Vie militaire.
Elle exerce un attrait singulier sur quicon-
que en a éprouvé les joies et les soucis. Elle
fait du jeune homme, à qui la garde du dra-
peau est confiée dans un district lointain, le
chevalier servant des idées que ce drapeau
représente et le féodal qui met la force au
service, du droit. Comme le féodal, il cons-
truit et entretient sa forteresse, il loge et
nourrit ses hommes d'armes, il enrichit et
protège ses ressortissants, qui sont les sujets
de la France. Si le missionnaire qui recrute
des chrétiens, le traitant qui gagne des
clients, concourent eux aussi à la grandeur
de la patrie commune, l'officier doit, autant
qu'eux, attirer l'indigène par l'affection ou
l'intérêt et, de plus, guerroyer à l'occasion
pour conserver ou défendre sa conquête. Il
a ainsi un rôle double, et ne saurait, sans
dangert être inférieur a l'une ou l'autre de
ses obligations.
Les officiers détachés dans les postes loin-
tains n'ont pas d'ailleurs le monopole exclu-
sif des faits de guerre et des actions d'éclat.
Outre-mer, les événements et les hommes
semblent prendre un malin plaisir à déjouci
toutes les prévisions. Tantôt, c'est un consul,
une concession en pays étranger que les au-
torités indigènes sont incapables de protéger
contre les conséquences de querelles de par-
tis; ce sont quelques compatriotes isolés dans
un petit archipel ou dans un district reculés
qui réclament du secours. Tantôt, c'est un
gouvernement étranger qui cherche une di-
version à ses difficultés intérieures en dé-
chaînant les passions xénophobes, et met en
péril l'existence et les biens de nos natio-
naux. Tantôt, c'est dans nos propres domai-
nes qu'un rebelle a groupé des mécontents,
propagé la révolte, obtenu des complicités et
que notre domination est en jeu. Alors, le
souffle de l'imprévu secoue les grosses gat-
nisons des postes et des deltas. L'occasion
passe et chacun veut la saisir : c'est le petit
détachement commandé par un ou deux offi-
ciers; c'est un corps expéditionnaire fort d'un
ou deux bataillons rassemblés en toute hâte,
qui doit aller au loin, à plusieurs journées
e navigation ou de marche, rétablir l'ordre
ou faire respecter nos couleurs ; c'est la
grosse colonne, réunissant parfois plusieurs
milliers de combattants de toutes armes, qui
recommencera une conquête sans cesse termi-
née et. sans cesse compromise.
Contre les insulaires du Pacifique ou les
sauvages des forêts africaines, la lutte sera
peut-être sans gloire bruyante, mais combien
différente de celle qu'enseignent des règle-
ments métropolitains. Le climat et le terrain
sont, à eux seuls, de redoutables adversaires,
et nos armes perfectionnées ne sont guère
plus efficaces que les flèches empoisonnées et
les fusils de traite dans les fouillis de la fu-
rêt tropicale où se cachent les ennemis." JI
Des illustrations fort jolies, des cartes
schématiques, ornent cette brochure qui ne
peut qu'encourager nos jeunes camarades à
choisir les « marsouins Il à leur sortie de
Saint-Cyr et il faut en complimenter les au.
teurs.
fiugéne Ocvamr.
.,.
La sécurité en mer
Dans le texte de la nouvelle convention
adopté par la Conférence internationale sur
la sécurité en mer, nous notons les passages
suivants qui intéressent tout particulièrement
les passagers :
« La conférence a déterminé les principes à
adopter pour la répartition à bord des engins
de sauvetage. Il avait déjà été reconnu en
1914 que les embarcations devaient être suf-
fisantes pour recevoir toutes les personnes t
bord. La conférence actuelle a estimé que la
répartition des embarcations sur toute la lon-
gueur du navire était nécessaire pour per-
mettre leur utilisation simultanée par tous
les passagers sans provoquer d'encombre-
ment ni de retard au moment de la mise à
l'eau.
Les bossoirs doivent permettre le lancement
des embarcations, quelles que soient les con-
ditions de gîte et d'assiette. Une partie im-
portante de l'équipage devra posséder les
certificats prouvant qu'une instruction spé-
ciale lui a été donnée pour le lancement des
embarcations. D'autres dispositions fixent ia
proportion des embarcations de sauvetage à
moteur dont les navires devront être équipés
et autorisent la substitution partielle des ra-
deaux aux canots à chaloupes. L'approvi-
sionnement en ceintures de sauvetage est
complété par des flotteurs légers représentant
25 du nombre des passagers. Les navires
à passagers seront munis d'appareils porte-
amarres pour assurer la communication
éventuelle avec un autre navire ou avec la
terre ferme.
Signalons qu'il est indispensable que les
passagers sachent ajuster leur ceinture de
sauvetage. Lors de la chute d'un avion dans
le Pas-de-Calais, plusieurs passagers ont été
noyés parce qu'ils n'avaient pas su fixer leur
ceinture de sauvetage.
Du reste à bord de certains paquebots, il
est fait des exercices d'alerte au cours des-
quels les passagers doivent se rendre à leur
embarcation, ayant fixé leur ceinture de sau-
vetage dont les marins vérifient l'ajustage.
Cette convention internationale sur la sau.
vegarde de la vie humaine en mer a été si.
gnée par les représentants des puissances
suivantes : Allemagne, Australie, Belgique,
Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis,
Finlande, France, Hollande, Inde, Etat libre
d'Irlande, Italie, Japon, Norvège, Royaume-
Uni, Suède et Union des républiques socia-
listes soviétiquès,
LE NUMERO : (,E.rl'"
SAMBDI 0OUV, 18 JUIN 19B0
^UHMLjUOTIDlCi -
MéMUiên & Administratifs t
r Utlmmwm-mm
Paris w
ttMÉPN. I LOUVRC IHI
- RICHKlilCU W44
Les Annales Coloniales
Las annonces et réeUme» «ont roum a
talVIH éu (éMWMl.
Dlé80TIUlH.FèNOATNR 1 M. RUEDBL
t. *
rme &aa" d"o -, lew" ow
étrs ripnAMi f^fR «Mm| Im Aif Qméua
IMRIEIENTS
-- Is Rn» monsuéUtt
Va m INdi IN*
FUM Il
mSm.. m» m> m»
lIN.,. , W» .tB» 1»
- MiMi
im la 1)BWI éê fMtlk
Lé plan Yoang et nos Colonies
«i»- f ̃ ̃ *
Quels que puissent être les chocs e4 retour
de l!opwbn pubitque dans lèB différentes
nations, il faut prévoir que le flan Young
sera bientôt substitué au Plan Dawes dans
le règlement des réparations dues par l'Al-
lemagne. -On ne voit pas très bien, en effet,
les gouvernants refusant d'approuver les
conclusions d'Experts qu'ils ont eux-mêmes
réunis et choisis à la suite d'une résolution
unanime votée par la Société des Nations.
La paix du monde sa paix économique
comme sa paix tout court se ressentirait
trop gravement d'un pareil refus pour qu'on
puisse envisager autre chose qu'une accep-
tation finale des conclusions formulées par
l'unanimité des autorités désignées à cet
effet.
Or, le Plan Young, s'il sera plus avanta-
geux pour la France que le Plan Dawes au
point de vue du nombre et du montant total
des annuités à recevoir, le sera beaucoup
moins au point de vue des prestations en na-
ture. Celles-ci seront considérablement res-
treihtes en quantité et en durée. Or, c'est sur
leur octroi que le Gouvernement et les Cham-
bres avaient fondé toute une réorganisa-
tion de notre outillage national et colonial
que j'ai plusieurs fois décrite ici-même. Déjà
de grands travaux publics, routes, che-
mins de fert électricité, adduction et distri-
bution des eaux, ports et wharfs, –"ont été
entrepris en Indochine, à Madagascar, en
Afrique, aux Antilles, grâce aux moyens
financiers fournis par l'industrie allemande
au titre des réparations. Si ces moyens finan-
ciers se trouvent tout à coup très diminués
ou même tout à fait supprimés, comment
s'achèveront les travaux entrepris ? Com-
ment les programmes adoptés pourront-ils
être réalisés ?
- - - -
Il y; a là une inconnue des plus inquiétan-
tes pour l'avenir de notre développement
colonial. Le Ministère des Colonies a déjà
été averti par le Ministère des Finances que
.le Comité des Prestations n'examinerait plus
de nouveaux contrats à partir du or août
prochain, puisque le Plan Young doit en
principe,, entrer en application à dater du
1.' septembre 1929. Une semblable mesure,
si elle est maintenue, ne sera-t-elle pas de
nature à troubler profondément les louables
initiatives prises par la rue Oudinot dans ces
dernières années? Ne conviendrait-il pas que
notre Administration des Finances tint un
peu plus compte de l'importance crois-
sante de notre production coloniale dans
l'équilibre de la balance commerciale de la
France ?
La question vaut d'être regardée de très
près par les deux ministres compétents, MM.
Henry Chéron et André Maginot. Nous con-
naissons le patriotisme et la compétence de
l'un et de l'autre, nous savons leur ardent
souci de servir le plus utilement possible les
destinées de la France totale, celle d'outre-
mer comme celle d'Europe. Il leur appartient
d'examiner ensemble les moyens par lesquels
pourront être sauvegardés les travaux entre-
pris et les programmes mis à jour.
Nous ne méconnaissons certes pas la va-
leur technique et budgétaire de l'argumenta-
tion développée ces jours derniers par l'Ad-
ministration des Finances et qui peut se
résumer ainsi :
f c D'après le Plan Young, la durée des
« prestations allemandes en nature sera dé-
« sormais réduite à dix années seulement, et
« le volume de ces prestations diminuera
« d'année en année pendant ces dix ans.
a Il sera, pour la France, de 54,45 du
i total, soit :
408 millions de marks-or pour 1930
381 1931
353 1932
326, 1933
199 - 1934
272 1935
217 1936
190 1937
163 -- --- -- ---- I938.
a Ces chiffres sont tout a tait interleurs
à ceux précédemment prévus par les 37 an-
nuités du Plan Dawes. Ils n'atteignent mê-
me pas le montant des fournitures immé-
diates en charbon, en coke, en potasse, en
produits chimiques et colorants, qui sont in-
dispensables à notre économie nationale et
qui constituent une rentrée-or certaine pour
le Trésor français, c'est-à-dire pour le bud-
get annuel. Comment, dans de pareilles
conditions, pourrait-on envisager de préférer
a ces prestations directes un ensemble d'ou-
tillages coloniaux dont le rendement ne sera
ni aussi immédiat ni aussi assuré ? »
Cette argumentation ne laisse pas insen-
sible l'ancien rapporteur général du Budget
que je suis. Il est évident que désormais le
développement d'outillage de nos Colonies
devra être moins directement subordonné
aux prestations allemandes en nature qu'aux
facilités plus grandes d'emprunt consenties
par la Métropole. Mais tout est une question
de mesure. La France n'est pas une maison
de "commerce limitée à dix ans ou même à
cent ans. Elle a une histoire, comme disait
un jour Waldeck-Rouageau, et c'est pour des
millénaires qu'elle travaille. Le rendëment
de ses colonies lui est aussi nécessaire que
les commodités de sa trésorerie, même si ce
rendement ne doit pas être d'une échéance
immédiate. Ne suffit-il pas de voir ce que
sont devenues, en ce siècle, l'Algérie, la Tu-
nisie, l'Indochine, TA. O. F., pour se ren-
dte compte de cette évidence ? Il ne faut
pu frèiner trop brutalement le coup d'ac-
célérateur donné hier encore, sur la foi du
Plan Dawes, aux grands travaux. de notre
outillage colonial.
N'est-il pas possible, sur les sommes
prévues par le Plan Young pour le service
des prestations à la France, d'en affrcter
trois quarts aux besoins de la Métropole et
un tpart eux Imolùs des Colonies ? C.
quart n'est vraiment pas trop ambitieux pour
un ertipinj de soixante millions d'habitants
dont nous avons pris la charge matérielle
et morale devant l'univers et devant l'his-
toire t Si réduit que soit déjà ce quart, il
représenterait encore un chiffre assez subs-
tantiel en milliards de francs pour contri-
buer en dix années à la mise en œuvre de
toutes nos possessions d'outre-mer. Il ren-
drait au décuple à la Métropole le manque-
à-gagner immédiat qu'elle aurait consenti à
ses filles coloniales. Et il présenterait l'avan-
tage, toujours appréciable, d'éviter ces ar-
rêts de direction trop brusques d'où déri-
vent trop souvent les défaillances et les
découragements dans l'exécution.
Le Plan Young ne doit pas devenir l'oc-
casion d'un à-coup dangereux dans notre dé-
veloppement colonial. Je fais dès aujour-
d'hui appel à MM. Maginot et Chéron pour
qu'il n en puisse être ainsi à aucun moment.
Mtewrar Hr–ftr,
Sénateur de la Guadeloupef Ambas-
sadeur de France, Rapporteur des
Commission. des Finances, des
Affaires étrangères et des Colonies.
AU SENAT
DANS LES COMMISSIONS
L'emprunt colonial
Lu Commission sénatoriale des Colonies
a adopté, hier, un rapport de M. Mario
Roustan sur le projet de loi portant sup-
pression de l'Office coloniul et sou remplar
cement par une agence générale des Colo-
nies. D'autre part, la Commission s'est pro-
noncée pour le vote, avant les vacances,
do l'emprunt colonial de quatre milliards.
- Les emprunts coloniaux
I»
Les lecteurs des Annales Coloniales n'ont
pas oublié le remarquable article du numéro
du 25 mars dernier, dans lequel M. Henry Bé-
renger, notre éminent collaborateur et ami, dé-
nonçait certains abus de la fiscalité.
« En fait, écrivait M. Henry Bérenger, si
I-emprunt projeté de 5 milliards n'est pas
exempt d'impôt, les colonies auront à payer
chaaue année au budget de 1 Elat une somme
de 60 millions à titre de charges ifscales frap-
pant les valeurs mobilières.
« Le Ministère des Finances s'est toujours
montré hostile au principe des exemptions fis-
cales. Des exceptions seules ont été faites pour
les emprunts d'Etat et pour les emprunts émis
par l'empire chérifien et la Régence de Tu-
nisie. »
Or. à l'issue du Conseil de Cabinet réuni hier
matin, il a été publié '11) communiqué officiel
sur le projet de loi relatif aux dégrèvements
fiscaux.
Et nous avons noté avec une extrême satis-
faction que grâce, en grande partie, a la cam-
pagne des Annales Coloniales si énergiquement
menée par le sympathique sénateur de la Gua-
deloupe, et grâce à l'insistance de M. Maginot,
ministre des Colonies, les titres des colonies et
protectorats seront, à l'avenir, complètement
dégrevés d'impôts.
Par ce geste, comme l'indiquait M. Henry
Bérenger, la métropole et finalement le budget
français récupéreront plus tard au centuple le
montant d'un recette fiscale nécessairement tem-
poraire et d'un ordre de grandeur relativement
peu important.
- ~t~
M. Marcel Olivier à Bordeaux
Pour clôturer la journée de visite de M.Mar-
cel Olivier, Gouverneur général de Madagas-
car à Bordeaux, un banquet a été donné, au-
quel assistaient les principales personnalités.
Au dessert, prenant le premier la parole, et
parlant au nom du Comité régional du com-
merce extérieur, qu'il préside, M-. Cazalet a
dit qu'il ne pouvait rester indifférent devant la
maîtrise dont a fait preuve M. Olivier.
MM. Gonfreville, au nom de la Foire, et
Pinèdre, premier adjoint au maire, ont remercié
le Gouverneur de sa visite.
Ensuite, M. 'Marcel Olivier a parlé de ses
vues sur la colonie, où il y a à accomplir un
grand programme - de production.
Malheureusement, a-t-il dit, la popula-
tion est infime pour la superficie du pays, et
la main-d'œuvre européenne est nécessaire.
« Lorsque sera répandu l'usage des ma-
chines aratoires, un grand pas sera fait. Un
emprunt important va donner l'appui nécessaire
à la construction de certains ports qui, une
fois terminés, donneront, par une organisation
méthodique des transports, une facilité de dé-
bouchés nécessaires. »
Le Gbuvemeur gétféral, en terminant son
allocution, a levé son verre à la gloire de la
colonie et à la ville de Bordeaux.
-
Le G eorges-P hilippax"1
On va commencer, à Saint-Nazaire, dans Jes
Chantiers de la Loire, pour le compte des
Messageries Maritimes, la construction dun
nouveau grand paquebot qui s'appellera le
G eorges-rhilippar, clo ftom * du président de
cette Compagnie. Il sera long de 165 m. 50,
large de 20 m. 60, d'un déplacement en charge
de 22.000 tonnes et d'une puissance de 10.000
chevaux.
Ce sera un paquebot de grand luxe dont,
détail curieux, les cabines amont des balcons
à l'extérieur, ce qui ne s'est pas vu encore,
et une grande piscine qui wra placée à t'inté-
rieur et au milieu du naviie, ainsi qu un grand
tenrii installé sur le pott des embtrcsfkws.
«
Pour f «éqMËbtr» marocain
le reste persuadé, en défit di
flL toutes les affirmations contraires,
- ..- que l.a seule pacification possible
mérite au point de vue purement utilitairt;
d'une colonie, c'est-la civilisation.
L'indigène respecte Vautorité, mais Vau-
torité véritable ne va pas sans le respect de
la justice et des droits des indigents.
Et si on voulait, aller au fond des choses
en recherchant la cause de la dissidence
marocaine, il est certain qu'on trouverait
souvent des maladresses, des fautes locales,
des procès injustes, des condamnations
excessives, des expropriations injustifiées.
Tout cela sert, de bouillon de culture à la
dissidence.
Au contraire, avant d'envoyer un soldat,
il est. nécessaire de faire de la diplomatie
et du commerce.
Ah ouil de la diplomatie!
Au Maroc, elle a sa valeur comme par-
tout ailleurs, elle est nécessaire pour
« l'équilibre marocain » comme elle est né-
cessaire à « l'équilibre européen P.
Puisque les formules du maréchal Lyau-
tey font justement autorité et qu'elles in-
fluencent heureusement ses successeurs, rap-
pelons celle-ci : « Au Maroc, l'équilibre,
« c'est-à-dire la sécurité, c'est-à-dire le
c Progrès, c'est-à-dire l'activité, égale ac-
« tion politique, plus action économique,
c plus action militaire, w
Et en rappelant cette: formule, notre amt
Daladier signalait un fait troublant : au
moment où les deux tribus qui viennent d'at-
taquer Aït-Yacoub signèrent leur traité d'of-
fensive contre les Français, à la suite de
la création par ceux-ci des deux postes mili-
taires d'Aït-Yacotib et d'EI-BO'rdj, un
a caïd » depuis longtemps ami de la France
prévenu de la signature dudit traité, pro-
posai si on l'aidait, d'arrêter l'of fensive
qui se préparait. -
Ces propostUons ne furent pas agréées !
Cela montre bien une fois de plus que
l'action politique « diplomatique » si Von
peut dire, 'n'a pas joué à un moment cri.
tique.
Et l'action militaire le communiqué du
général Vidalon le prouve fut très impor-
tante et mal engagée.
D'autant plus qu'il semble bien que ccr-
tains militaires ne demandent pas mieux que
de prolonger les opérations militaires plu-
tôt que de régler définitivement la question.
S* faute mtlitaire il y a, la responsabilité
n'en n'incombe pas, répétons-le, à ceux qui
sont morts en exécutant des ordres, elle in-
combe plutôt à ceux qui connaissant une
situation, ont utilisé l'action militaire avant
d'avoir expérimenté préalablement les
moyens politiques, à ceux qui ont utilisé
cette action militaire dans des circonstances
aussi dangereuses.
Il est. regrettable que le * Gouvernement
n'ait pas répondu sur ce point à M. Dala-
dier.
En tout cas, que la leçon serve pour F ave-
nir.
MtcHmi Ctef«#«foef*/er*
Député des Cdtes-du-Nord,
Membre da la Commission
de la Marine Marchande.
M. Maginot à Saint-Dié
«♦«
Le congrès de la région vosgienne des mu-
tilés et anciens combattants, s est ouvert au-
jourd'hui à Saint-Dié. M. Maginot a présidé
le banquet.
Le Sultan en France 1
»♦« ̃
Accompagné du grand vizir El Mokri, le
sultan du Maroc, arrivé en automobile à Vichy,
venant de Lyon, fut reçu par le général Mou-
gin et M. Aletti. Puis il gagna ses apparte-
ments. Ensuite, la bienvenue lui fut souhaitée
par le préfet de l'Allier et le maire de Vichy.
Tout sest passé très simplement.
Le sultan s' est rendu aujourd'hui au Mont-
Dore, où il restera plusieurs jours. De grandes
fêtes sont préparées* en son honneur.
: gio
AUX HALLES
.'1
Raisins du Maroc
Pour la première fois on vient de vendre
aux Halles du raisin provenant du Maroc.
Il a été payé au même prix que les raisins
d'Algérie.
A TAXGER
La police
On déclare officieusement que M. Branly,
chef de la police de Tanger, qui doit partir
prochainement en congé, abandonnerait défi-
nitivement son poste et qu'il serait proposé
par le gouvernement anglais pour un haut
poste dans l'administration d'un groupe
d'îles du Pacifique.
A la suite de bruits dont les journaux lo-
caux se sont faits l'écho, on dément officieu-
sement que M. Brown, chèf de la police de
Gibraltar, soit désigné pour le remplacer.
L'Exposition de Vincennes
M. Géraud, ancien secrétaire général des
Colonies, est nommé tommissaire de l'Afrique
Occidentale française à l'Exposition Coloniale
Internationale de Paris, en remplacement de
M. Camille Guy, décédé.
M A A, M AÏR-M
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre : les débats coloniaux.
de findochine i
Le Tonkin, terre d'agile
Les généraux Kouangsinais, Peilc-Hung-
JSsi et Wang-Shao-Hung, ce dernier an-
cien 'dictateur dû KOOang-Si, sont arrivés
4 Hanoi en provenance de Long-Tchéou via
IJangson. ils sont venus se réfugier en Inr
dochine. ils. ont t'intention de gagner Hong-
Kong. Leur départ semble indiquer l'aban-
don définitif de la lutte du parti KOúang-
Si contre Canton et le gouvernement cen-
tral.
Le paddy au Laos
Selon des statistiques définitives, la ré-
colte du paddy, au Laos pendant Vitfinée
1928 a donné 350.000 tonnes contre 390.000
en 1927, elle est donc déficitaire. Les pro-
vinces du nord, soit le Luang-Prabang, le
Mékong et le Tranning, cinquième du ter-
ritoire militaire où dominent les rizières en
montagne ont été particulièrement éprou-
vées en raison des plus précoces qui sont
tombées sur le pays. Les populations ont
été invitées à intènsifieere la culture du
mais pour parer à la disette de riz. D'autre
part, des. mesures de ravitaillement sont
prises par le Siam pour la circonscription
de Luang-Prabang et du Haut-Mékong. La
récolte a été, au contraire, abondante dans
tes rizières de la plaine du Moyen et du
Bas Lajos.
Les prospections de mines
Au point de vue minier, le rush des pros-
pections. minières se généralise dans toute
t'étendue du Laos. Dans les provinces de
Cammon, Vientiane, Luang-Prabang, Sa-
vannalehet et Savane, des centaines de dé-
ctarations de recherches minières sont dé-
posées au nom d'irnportantes sociétés finan-
cières, la plupart constituées aons un but
unique de prospection. On évalue à plus de
140 millions de francs le capital investi
dans des entreprises minières au Laosi
Obsèques
Les obsèques de l'administrateur Drouot,
commissaire du gouvernement dans la pro-
vince de Cammon. récemment décédé à
Hanoi des suites de maladie, ont eu lieu à
Tltalcheic, le 24 juin, en présence du Rési-
dent supérieur BQsc, et d'une nombreuse
assistance européenne, laotienne et anna-
mite. Le Gouvernement Siamois avait dé-
légué le Gouverner de Lakon pour assister
à la cérémonie et présenter des condoléan-
ces olticlelles,"
Bienhao-Hanoï
Les aviateurs Arrachart et IUgnot. par-
Ifs de Bienhoa le 26 juin à 6 h. 25, sont ar-
rivés à Hanoï à 11 heures ayant ellectué le
trajet sans escale. Ils ont été accueillis sur
le terrain de Bachmai par le secrétaire gé-
néral Graffeuil et le Bésident supérieur Ro-
bin au milieu d'un nombreux public..
! - nldopacift.
.,.
De Leningrad à Saigon
par Bercy
Le docteur Dawydoff, ancien professeur à
la Faculté des Sciences de Pétrograd (au-
jourd'hui Léuingrad) a été nommé, ces temps
derniers, par le ministre des Colonies, assis-
tait de M. Krempf, directeur de l'Institut
Océanographique de l'Indochine.
L'odyssée de ce Russe, savant authentique,
mérite d'autant plus d'être contée qu'après
avoir été fort pénible, elle a pris fin grâce à
un geste élégant du Gouvernement français.
Chassé de Pétrograd par la Révolution le
prCJfesscur, avec sa femme, gagna la Fin-
lande,puis la France, terre bénie des pros-
crits de mérite, si elle est aussi revers de
la médaille celle des aventuriers du monde
entier.
Cependant, le docteur se trouva d'abord
dans une telle, misère qu'il dut accepter un
emploi de débardeur à Bercy. Passant à Saï-
gon, il y a quelques semaines, il évoquah
d'ailleurs ce souvenir sans aucune amertume
envers qui que ce soit.
Mais c'est avec émotion qu'il exprime sa
reconnaissance pour le Gouvernement fran-
çais qui, informé de sa détresse, lui accorda
une bourse de 6.000 francs pour des recher-
ches scientifiques.
Il fit ensuite des cours de biologie à la
Sorbonne et, plus tard affecté au laboratoire
Arago, à Banyuls-sur-Mer, y séjourna trois
ans.
Il entreprend ensuite de grands voyages,
aux Indes Néerlandaises, où il étudie la
faune océanographique et l'ornithologie, puis
au Soudan, anglo égyptien, en Syrie, en Pa-
lestine, au Maroc, etc.
Rentré en France, il n'y fait qu'un court
séjour au bout duquel il est envoyé à Na-
ples, à la station biologique, puis au labora-
toire de Villefranche-sur-Mer qui, chose peu
connue, appartient à la Russie.
Il vient maintenant de rejoindre Nhatrang
avec Mme Dawydoff, qui est elle-même un
savant réputé et qui a pris part à plusieurs
expéditions scientifiques.
Bienvenue à ces deux exilés sur le sol de
notre possession d'Extrême-Orient.
L'escadre de la Méditerranée
.,.
La division de l'escadre de la Méditerranée
qui, devant prendre part aux manœuvres na-
vales sur les côtes languedociennes, était
comme nous l'avons annoncé au mouillage
depuis mercredi matin à l'entrée de Port-
Vendres où elle devait séjourner trois jours,
a levé subitement l'ancre, hier après-midi :
en raison de l'état de la mer et du danger
que pouvaient courir les unités, le vice-ami-
ral Docteur a décidé de gagnèr la haute-mer.
A F Académie française
«e« ̃
L'Académie française a voté hier le prix
Jean-Reynaud. de 10.oqp francs, à M. Gsell,
membre de l'Académie des inscriptions, pour
son ouvrage d'histoire sur l'Afrique pu Nord.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 26 juin le taux de la piastre à
Saigon étui de 1û®
La musique arabe
̃ * J
A la Khaldounia, dernièrement, devant une
élite intellectuelle des Musulmans de Tunis,
ainsi que de ses artistes et de ses hautes per-
sonnalités, une conférence fut faite sur
a l'origine de là musique arabe » par le pro-
fesseur Alexandre Chalioun, directeur du
Conservatoire Egyptien de Musique et rédac-
teur en chef de la revue musicale arabe
« Rawdat el Bahabel », savant érudit, artiste
expert, poète et orateur de talent.
Dans un exposé limpide du folklore musi-
cal arabe, M. A. Chalfoun, après une pro-
menade à travers les premiers siècles de rhé-
gire et même avant l'islamisme citant à l'ap-
pui des exemples fort curieux, analyse quel-
ques-uns des modes musicaux qui donnent à
la musique arabe un coloris si spécial et dont
la variété se chiffre par centaines. La musi-
que arabe possède en outre plus de 400
rythmes s'adaptant à toutes les iormes de la
poésie orientale. -
Le coniérencier est amené à tirer un paral-
lèle entre la musique arabe et la musique oc-
cidentale. la première étant dotée d'interval-
les supplémentaires. que la seconde ne con-
naît pas et qui constituent des sortes de de-
mi-ton ou de tiers de ton facilitant énormé-
ment la musique imitative. Mais, selon une
image de l'orateur, la musique arabe peut
être considérée comme une belle jeune fille
mal soignée de sa personne.
A notre sens, il n'y a pas une irréductibi-
lité entre les deux musiques et il est facile
de retrouver le cachet mauresque, non seule-
ment dans les mélodies espàgnoles ou sici-
liennes, dans la musique religieuse, latine
ou grecque, ou dans les compositions des
grands compositeurs russes, mais même en-
core dans certaines inventions musicales de
nos plus grands génies occidentaux : par
exemple Beethoven et Berlioz.
Nous allons en avancer quelques preuves
prises au hasard.
Sans compter que cette multiplicité d'in
tervalles, de modes et de rythmes fut com-
mune autrefois à notre musique médiévale,
je trouve dans notre musique moderne elle-
même l'emploi des modes les plus particu.
liers - de la musique orientale. _----------
Ainsi, dans l'octave du la, un fa et un do
diésés, qui font une musique solennelle, d'en-
vergure infinie, comme sont les chants ara-
bes de la contemplation, de la ferveur, de
l'enthousiasme, se trouvent dans la sympho-
nie avec chœur de Beethoven.
Dans l'octave du do, un fa diésé, qui
donne la musique enivrante, voluptueuse, les
chants presques dissolus; caractérise le 15*
quatuor de Beethoven et le roi de Thulé de
Berlioz.
D'autre part, la musique arabe connait
notre propre gamme majeure, mais elle est
pour elle d'un rythme doux, changeant, ju.
vcnile. *
Le rythme lamentable des chants populai-
res d'Es aglç et de Sicile est produit dans
l'octave du si, soit pur, soit diésant le fa seul
ou le fa et le ré.
Enfin, le rythme le plus connu et le plus
populaire qui se retrouve" dans la liturgie
grecque et arménienne se réalise dans l'oc-
tave du la, avec un si bémol, et un dièse
au do et au sol. Cette gamme, la plus com-
plexe, la gamme chromatique arabe compor-
.i c c orn p o t-
tant quatre demi-tons et un ton et demi,
c'est le chant lyrique de la fantaisie où la
mélodie va, d'un seul tenant, de la majesté la
plus solennelle à la mignardise la plus rouée.
Il n'y a donc pas loin des traditions de la
musique occidentale aux traditions de la
musique orientale.
La - seule différence est que notre musique
moderne s'est soumise a un ordre, à une
simplification, à une systématisation des
moyens musicaux. En sorte que dans le
champ des quelque six ou. sept modalités uui *
demeurent, peuvent toujours se réaliser lès
rythmes et les modes de nuances secondaires
réductibles aux premières qui sont fondamen-
tales.
Du haut en bas de l'échelle sociale arabe,
depuis le petit berger sur les quatre trous de
sa fHUe de roseau, jusqu'au citadin raffiné
qui charme ses hôtes des chanteurs et des
orchestres exécutant des airs classiques sur
d'antiques instruments hébreux ou égyptiens,
en passant par les ariettes populaires, clas-
sées comme chants de dames, et qu'un ar-
tiste un peu en vue ne chante pas, pour cha-
que circonstance familiale ou publique, de-
puis les cortèges religieux jusqu'aux noubas
enragées de3 fantasias, la musique arabe se
môle intimement et profondément à la vie et
à toutes les manifestations du peuple arabe.
Jtoforacf EHxjta-Kftais
aNiMA COLONIAL
«♦«
Mort d'Alfred Machin
Le cinéma français vient de perdre, avec
A. Machin, un de ses premiers pionniers
qui tourna plusieurs années, en Afrique, des
films sur la vie des grands fauves, les pre-
miers du genre.
Il allait mettre en chantier un film sonore
rugi par des fauves, lorsqu'une brusque ma-
ladie l'a emporté.
Pori
Cet excellent film sur le centre africain
nous fait faire un beau voyage dans la
brousse, où nous assistons à de remarquables
prises de vues sur la vie sauvage d'innom-
brables animaux.
L'action est semée d'intéressants tableaux
de chasse au lion. Puis, à mesure que Pori
déroule ses tableaux, nous voyons la lutte
sauvage d'un gnou contre une lionne, une
fête chez une tribu Massaï, la fuite d'un
couple de rhinocéros et la débandade éperdue
d'une famille de girafes, qui a senti l'appro-
che de l'homme.
L'Ame du Bled
Dans le film que M. Jacques Séverac vient ,
de réaliser au sud de Marrakech, l'Ame du
Bled, M. Pierre Geay interprète le rôle du
caïd Ould Hajad.
4» •
Le contingentement des rhums
«
Le Journal officiel du 28 juin a publié un
décret réglant l'attrmùtion du reliquat de
1.204 hectolitres d'alcool pur sur la réserve
du ministre des Colonies, par l'article 2 du
décret du 15 avril 1926. Ce reliquat sera
attribué, à titre définitif, aux colonies dési-
gnées ci-après ! Gûyane, 700 hectolitres ;
Réunion, 368 hectolitres; Madagascar, 71
hectolitres, Indochine, 65 hectolitres.
LA PROPAGANDE
Sous la haute direction du général Targe,
inspecteur général du recrutement des mili-
taires de carrière et avec la collaboration de
plusieurs officiers, le ministre de la Guerre
vient de publier une brochuie de propagande
en faveur de l'école spéciale militaire de
Saint-Cyr.
En ma qualité de vieux colonial, j'en ai
tout naturellement retenu le chapitre inti-
tulé : « La vie de l'officier d'outre-mer. »
On ne saurait trouver nulle part plus
attrayante, ni plus exacte description de la
vie de l'officier colonial.
Echapper à la tutelle étroite de chefs tou-
jours présents, à la minutie d'un « tableau
de service » d'où l'imprévu est banni, et sur-
tout, même dans un rôle subordonné est un
chef, voici de quoi tenter nos jeunes cyrards.
« La vie de poste est, en effet, la meilleure
des écoles pour la formation des caractères,
lisons-nous dans Saint-Cyr et la Vie militaire.
Elle exerce un attrait singulier sur quicon-
que en a éprouvé les joies et les soucis. Elle
fait du jeune homme, à qui la garde du dra-
peau est confiée dans un district lointain, le
chevalier servant des idées que ce drapeau
représente et le féodal qui met la force au
service, du droit. Comme le féodal, il cons-
truit et entretient sa forteresse, il loge et
nourrit ses hommes d'armes, il enrichit et
protège ses ressortissants, qui sont les sujets
de la France. Si le missionnaire qui recrute
des chrétiens, le traitant qui gagne des
clients, concourent eux aussi à la grandeur
de la patrie commune, l'officier doit, autant
qu'eux, attirer l'indigène par l'affection ou
l'intérêt et, de plus, guerroyer à l'occasion
pour conserver ou défendre sa conquête. Il
a ainsi un rôle double, et ne saurait, sans
dangert être inférieur a l'une ou l'autre de
ses obligations.
Les officiers détachés dans les postes loin-
tains n'ont pas d'ailleurs le monopole exclu-
sif des faits de guerre et des actions d'éclat.
Outre-mer, les événements et les hommes
semblent prendre un malin plaisir à déjouci
toutes les prévisions. Tantôt, c'est un consul,
une concession en pays étranger que les au-
torités indigènes sont incapables de protéger
contre les conséquences de querelles de par-
tis; ce sont quelques compatriotes isolés dans
un petit archipel ou dans un district reculés
qui réclament du secours. Tantôt, c'est un
gouvernement étranger qui cherche une di-
version à ses difficultés intérieures en dé-
chaînant les passions xénophobes, et met en
péril l'existence et les biens de nos natio-
naux. Tantôt, c'est dans nos propres domai-
nes qu'un rebelle a groupé des mécontents,
propagé la révolte, obtenu des complicités et
que notre domination est en jeu. Alors, le
souffle de l'imprévu secoue les grosses gat-
nisons des postes et des deltas. L'occasion
passe et chacun veut la saisir : c'est le petit
détachement commandé par un ou deux offi-
ciers; c'est un corps expéditionnaire fort d'un
ou deux bataillons rassemblés en toute hâte,
qui doit aller au loin, à plusieurs journées
e navigation ou de marche, rétablir l'ordre
ou faire respecter nos couleurs ; c'est la
grosse colonne, réunissant parfois plusieurs
milliers de combattants de toutes armes, qui
recommencera une conquête sans cesse termi-
née et. sans cesse compromise.
Contre les insulaires du Pacifique ou les
sauvages des forêts africaines, la lutte sera
peut-être sans gloire bruyante, mais combien
différente de celle qu'enseignent des règle-
ments métropolitains. Le climat et le terrain
sont, à eux seuls, de redoutables adversaires,
et nos armes perfectionnées ne sont guère
plus efficaces que les flèches empoisonnées et
les fusils de traite dans les fouillis de la fu-
rêt tropicale où se cachent les ennemis." JI
Des illustrations fort jolies, des cartes
schématiques, ornent cette brochure qui ne
peut qu'encourager nos jeunes camarades à
choisir les « marsouins Il à leur sortie de
Saint-Cyr et il faut en complimenter les au.
teurs.
fiugéne Ocvamr.
.,.
La sécurité en mer
Dans le texte de la nouvelle convention
adopté par la Conférence internationale sur
la sécurité en mer, nous notons les passages
suivants qui intéressent tout particulièrement
les passagers :
« La conférence a déterminé les principes à
adopter pour la répartition à bord des engins
de sauvetage. Il avait déjà été reconnu en
1914 que les embarcations devaient être suf-
fisantes pour recevoir toutes les personnes t
bord. La conférence actuelle a estimé que la
répartition des embarcations sur toute la lon-
gueur du navire était nécessaire pour per-
mettre leur utilisation simultanée par tous
les passagers sans provoquer d'encombre-
ment ni de retard au moment de la mise à
l'eau.
Les bossoirs doivent permettre le lancement
des embarcations, quelles que soient les con-
ditions de gîte et d'assiette. Une partie im-
portante de l'équipage devra posséder les
certificats prouvant qu'une instruction spé-
ciale lui a été donnée pour le lancement des
embarcations. D'autres dispositions fixent ia
proportion des embarcations de sauvetage à
moteur dont les navires devront être équipés
et autorisent la substitution partielle des ra-
deaux aux canots à chaloupes. L'approvi-
sionnement en ceintures de sauvetage est
complété par des flotteurs légers représentant
25 du nombre des passagers. Les navires
à passagers seront munis d'appareils porte-
amarres pour assurer la communication
éventuelle avec un autre navire ou avec la
terre ferme.
Signalons qu'il est indispensable que les
passagers sachent ajuster leur ceinture de
sauvetage. Lors de la chute d'un avion dans
le Pas-de-Calais, plusieurs passagers ont été
noyés parce qu'ils n'avaient pas su fixer leur
ceinture de sauvetage.
Du reste à bord de certains paquebots, il
est fait des exercices d'alerte au cours des-
quels les passagers doivent se rendre à leur
embarcation, ayant fixé leur ceinture de sau-
vetage dont les marins vérifient l'ajustage.
Cette convention internationale sur la sau.
vegarde de la vie humaine en mer a été si.
gnée par les représentants des puissances
suivantes : Allemagne, Australie, Belgique,
Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis,
Finlande, France, Hollande, Inde, Etat libre
d'Irlande, Italie, Japon, Norvège, Royaume-
Uni, Suède et Union des républiques socia-
listes soviétiquès,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.56%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.56%.
- Auteurs similaires Indochine française Indochine française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Indochine française" or dc.contributor adj "Indochine française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6280576r/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6280576r/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6280576r/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6280576r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6280576r