Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 juin 1929 24 juin 1929
Description : 1929/06/24 (A30,N98). 1929/06/24 (A30,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280573h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
1
TRENTIEME ANNEE. N* 98.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
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Les problèmes du mandat
8.1 -
Mon très distingué collègue et ami, M. Le-
nery, publie une conférence qu'il a , faite à
l' Ecole des Hautes-Etudes SoCiales; il lui a
donné ce titre : « Ce que veut la Syrie ». Lui
mm demande un programme, une conception
ttaUe. une volonté forte : « pour organiser, il
fait de la décision. Hélait le malaise syrien
\et je crains qu'on dise bientôt le déaÕrdre
syrien) vient de ce que tout manque actuelle-
ment en Syrie, et cette conception claire et
fette volonté forte. Nous nous sommes de-
mandé ce que veut la Syrie. Si paradoxale que
puisse apparaitre la réponse, je dirai volontiers
< u' elle veut savoir enfin ce que nous voulons
ous-mêmes. » Voilà qui est moins optimiste
ue les déclarations du Tintes dont l'e parlais
i, autre jour : on a l' impression que ce l a répond
Avantage à la réalité.
Pour l'instant, je m'arrêterai plus volontiers
au problème général que j'ai si souvent traité à
cette même place, au caractère du mandat.
Quels sont, se demande M. Henry Le-
aery, les vœux des Syriens en ce qui concerne
les rapports de la partie mandataire et le pays
sous mandat? Les extrémistes présentent une
solution simple : que les Français s'en aillent;
il n' est pas de mandat qui tienne; chacun chez
soi; au rêve grandiose d un vaste empire arabe
qui engloberait l'Irak, la Mésopotamie. la
Syrie, le mandat français s'oppose injustement.
Rêve littéraire, déclare M. Lemery, songeries
IObles, thème pour les poètes. Les hommes
politiques, les hommes d'action ne sont pas des
joueurs de lyre. - -
- Au reste, le mandat lui-même nous interdit
de favoriser ces superbes desseins : « Le man-
dataire favorisera les autonomies locales dans
toute la mesure où les circonstances s' y prête-
ront. » Les autonomies locales : on a bien lu,
et non les aspirations panarabes. Et puis, il y a
foute la population chrétienne du Grand Liban
oi de la Syrie.
A plus forte raison, ne saurait-il être ques-
tion de partir sans tambour ni trompette : com-
̃pit s'organiserait la Syrie, prise entre les
convoitises de l'Angleterre, de la Turquie et
de l'Italie? Les Syriens auraient changé de
t mide ». A quelle utilité?
a Après les extrémistes, les nationalistes ou
patriotes syriens. Ceux-ci prétendent que la na-
Sre et le but du mandat, tels qu'ils ont été
fixés car le traité de Versailles, ont été altérés
par les accords de San Remo; revenons à l'es-
prit de l'article 22 du Pacte, qui n'autorise pas
la puissance mandataire à substituer à raide
matérielle et morale qui était prévue, une lorte
de tutelle indéfinie, indéterminée, qui rend la
Syrie moins libre que la Tunisie et le Maroc.
Ce que réclament les patriotes, c'est, selon les
termes du Congrès syrien de mars 1927 « la
formule d'un traité bilatéral réglant d'une façon
stable, ce qui est un avantage sur fa formule du
mandat unilatéral à caractère essentiellement
Provisoire, les obligations réciproques de la
rance et de la Syrie ». Et cela veut dire :
jusques à quand la puissance mandataire res-
tera-t-elle en Syrie? Quand comptez-vous ter.
miner votre secours. aide et protection? Ce que
la Grande-Bretagne a fait avec l'Irak, pour-
quoi la France ne le ferait-elle pas avec la
Svrie?
1 - M. Henri Lemery réplique que 1 accord
signé par l' Angleterre avec l'Irak ne change
rien à l' article 22 du Traité de Versaillet, que
les droits du Haut-Commissaire britannique res-
tent entiers, qu'il n'a pour fin que de sauver la
face, de ménager l' amour propre du roi Faïçal,
lequel est dans les mains de l'Angleterre.
Sans doute, elle appuiera la candidature de
l'Irak à la S.D.N. en 1932. Bien pauvre qui
ne peut promettre cela. Promettons-en autant à
la Syrie, mais avec quels Etats de la Syrie, et
quels sont ceux qui sont vraiment constitués
assez complètement pour pouvoir négocier de
façon sérieuse et utile? Négocier, d'ailleurs,
avec qui? Avec la France?
Mais ici revient le problème général : une
puissance mandataire représente l'ensemble des
Bâtions qui ont signé le Traité de Versailles,
ielle tient de ces nations la charge de guider le
tbays sous mandat jusqu' au jour où il sera capa-
ble de se guider lui-même; cela étant, une
puissance mandataire qui négocie un traité, fait
un acte de souveraineté, juridiquement abusif.
D'autres supprimeraient au moins une diffi-
culté, celle qui vient du manque d'unité du
pays sous mandat. Au lieu de quatre Etats,
Grand Liban, Syrie, Alaouites, Djebel-Druze,
il faut, disent-ils, un seul Etat. dont la puis-
sance mandataire proclamera l'unité, conformé-
ment à l'article 22 du Pacte. A quoi M. Le-
mery répond qu'on a fait un pas dans ce sens
,r et de Da
quand on a fondu les états d'Alep et de Da-
Inas, mais que, pour le reste, il faut laisser
faire le temps; et il appelle au secours de sa
thèse, ces paroles d'un patriote syrien, M. Ra-
bath, auteur d'un ouvrage peu tendre pour la
France : « L'Evolution Politique de la Syrie
sous mandat » : « La cause essentielle de
cette étanchéité économique de la Syrie, ce
sont ces barrières communautaires élevées par
devant l'individu et qui l'empêchent de partici-
per à la vie générale du pays, comme elles
l'empêchent de penser comme les autres, de
posséder les mêmes droits, de remplir les mê-
mes devoirs que les autres. »
Qu'est-ce à dire, sinon que :
10 L'unité de la Syrie est irréalisable;
2° Elle ne peut être qu'une fédération de
provinces autonomes entre lesquelles la puis-
sance mondataire sera le lien et l'arbitre ?
Dans tous les cas, trois ans avaient été pré-
vu« pour que la puissance mandataire mtt sur
pied un statut organique. Le délai court depuis
septembre 1923. Où en sommes-nous? Une re-
vision rapide nous montre qu'il n'y a même pas
un essai de statut. Sauf au Liban, les Pouvoirs
toublics ne sont constitués nulle part; encore les
I ibanais sont-ils mécontents, et nous avons sous
le* yeux la liste de leurs protestations. Les
autres, eux, n'ont pas de constitution du tout,
et alors les Syriens ont quelque raison de se
plaindre que les dfrerses formes de gouverne-
ment direct qu'on leur impose sont la violation
du mandat, que nous pratiquons là-bas une po-
litique de coIonisatioa, que l'esprit et la lettre
du mandat sont méconnus. « Le Haut-Commis-
sariat actuel se révèle impuissant à élaborer le
statut organique de la Syrie et du Liban. Et on
s'est révélé impuissant à travailler à l'unité de
la Syrie, oui est dans le vœu de la plus grande
partie de a Syrie, M
N'objectez pas à M. Leméry qu'il a lui-
même avoué que cette unité était irréalisable et
qu'il tombe dans la contradiction. Il réplique.
rait qu'il s'agit non d'ucilier 1. Syrie, au sens
propre du mot, mais de fédérer les provinces
qui correspondent aux principaux foyers poli-
tico-reliaieus. de respecter et de coordonner les
autonomies locales, de mettre de l'harmonie
entre les Etats de cette sorte de Suisse du Pro.
che Orient; M. Leméty ajoute que le rôle de
puissance mandataire assigné par la S.D.N. à
a France est bien conforme à son génie '» celui
de suide, de conseiller, d'arbitre : me sera-t-il
permis de lui faire observer que cette définition,
très juste, ne permet pas de répondre efifcace-
ment à la question poeée par les patriotes : jus-
ques à quand resterez-vous nos arbitrel. nos
conseillers, nos guides? Car si l'unité ainsi
conçue ne peut être assurée que par la puis-
sance mandataire, qui empêchera de prétendre,
jusqu'à la consommation des siècles, qu'avec
la disparition de la puissance mandataire l'unité
disparaîtrait, et que l'incertitude et la confu-
sion recommenceraient?
(( Conduire les peuples au bien-être et à la
liberté », M. Leméry est de ceux qui ne consi-
dèrent pas cette fonnule comme de la pure rhé-
thorique : qui donc peut prévoir le jour où la
Syrie sera vraiment libre, si elle a sans cesse
besoin d'une autre puissance pour maintenir
l'équilibre et la paix entre les membres de la
fédération?
Et ce n'est pu une des moindres difficultés
de notre tache là-bu, et ce n'est certainement
pas la seule. Alors?.
- i l vou d ra à la p l ace
(Le lecteur mettra ce qu'il voudra à la place
de ces points de suspension.)
Mmrtm inemeran,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre, ice-président de la
Commission des Colonies,
et.
M. Maginot dans l'Est
A Verdun
Au coQrl tie la cérémonie consacrant la re-
naissance de Verdun, M. Maginot. ministre
des. Colonies, ancien défenseur de verdun, a
prononcé un émouvant discours rappelant la
mission héroïque de cette charnière de notre
système défensif, sentinelle avancée sur les
routes d'invasion.
M. Maginot a signalé qu'à Verdun « l'unité
de la plus grande France a été scellée. Elle
n'a été brisée d'aucun divorce. Nos compa-
triotes coloniaux accourus de l'Algérie, du
Maroc, de l'Afrique noire, de tous les points
de notre empire colonial, vinrent sur cette
terre meusienne partager nos sacrifices con-
sentis. Nos liens de parenté se sont depuis
faits plus étroits. Dans cette occasion tragi-
que, la France d'outre-mer a été digne de la
France métropolitaine. De ce jour, nous
avions le droit de nous intéresser au sort de
nos populations coloniales autant qu'à notre
propre sort. Dès mon retour au ministère des
Colonies, j'ai tenu à marquer, en allant à
Dakar inaugurer le monument aux morts de
l'Afrique occidentale française, le sens nou-
veau de cette communauté resserrée. D'au-
tres manifestations de nos destins conjugués
suivront, j'espère, significatives, fécondes et
étendues. »
étend ues. » A Bar-le-Duc
M. André Maginot, ministre des Colonies,
a présidé hier matin l'inauguration de la
foire-exposition. Le ministre a exprimé l'ad-
miration qu'il éprouvait à la vue de cette
manifestation économique où le commerce
l'industrie et l'agriculture du département
ont rivalisé de zèle et il a félicité chaleureu-
sement les exposants. M. Maginot a été reçu
ensuite à la Chambre de commerce.
M. Manceron la visité la Régence
M. Manceron, Résident général, parti de
Tunis le 19 juin, accompagné du général de
Chambrun, commandant les troupes de Tu-
nisie, pour effectuer une tournée dans le
nord-ouest de la Régence, est revenu à Tunis
avant-hier.
Le Résident général a été particulièrement
touché de l'accueil que lui ont réservé les
colons français et les indigènes, et s'est ren-
du compte, avec satisfaction, que ceux-ci
travaillent en plein accord et avec confiance.
Cette impression de concorde et de paix-ne
fait qu'accentuer celle qu'il avait rapportée
de ses précédents voyages dans le centre et
le sud de la Régence.
e..
Trésoriers payeurs coloniaux
..1.
Par décret en date du 19 juin 1929, rendu
sur le rapport du ministre des Finances :
M. Correard (J ules-Pierre-Henri), ancien
inspecteur des finances de il, classe, direc-
teur honoraire au ministère des finances, a
été nommé trésorier-payeur de la Guade-
loupe, en remplacement de M. Mariani, ad-
mis à faire valoir ses droits à la retraite,
deuxième tour (série antérieure).
M. Lefebvre (Paul), trésorier-payeur de la
Guinée française, a été nommé trésorier-
payeur de la Réunion, en remplacement de
M. Merwart, admis à faire valoir ses droits
à la retraite.
M. Lamberth (Henri-Joseph), trésorier-
payeur de Saint-Pierre et Miquelon, a été
nommé trésorier-payeur de la Guinée fran-
çaise, en remplacement de M. Lefebvre, qui
a reçu une autre destination.
M. Rascalon (Philippe-Eugène), trésorier
particulier à Saint-Laurent-du-Maroni (Guya-
ne), a été nommé trésorier-payeur de Saint-
Pierre et Miquelon, en remplacement de M.
Lamberth, qui a reçu une autre destination.
La bonne politique
indochinoise
Il y a quelques jours notre col-
ligue et ami Varenne a défini le
devoir de la Métropole à V égard
de Vlndoekine. Il a montré - notre grande
colonie prospère, active, majeure, capable
de concilier l'esprit de liberté avec le désir
de rester profondément attachée à la France.
« Pour se donner il faut s1 appartenir 8 et
rien ne remplace les liens d'une franche, li-
bre et affectueuse collaboration.
Ce qu'en tout état de cause, nous devons
toujours faire en Indochine, c'est mettre en
valeur les richesses naturelles considérables
de cette Colonie. Il n'est point de sous-sol
plus riehe contenant des gisements métalli-
ques plus divers et pour certains minerais,
plus abondants. Le Tonkin, riche en charbon,
est exploité d'une façon satisfaisante.
Les mines d'étain sont aussi en pleine
prospérité.
L argent est repéré et exploité.
Le cuivre ri est. pas encore industrialisé
suffisamment.
L'or, recherché de tout temps dans le 1
Laos commence à être traité électriquement.
Quant au zinc et au fer, il abonde au Ton-
kin.
Le plus souvent, ce qui empêche l'exploi-
tation des mines, c'est la difficulté d'accès,
parfois aussi l'insécurité des régions où elles
se trouvent.
Aussi devons-nous nous réjouir quand nous
voyons, comme cela vient d'avoir Iteu, le Ton-
kin multiplier ses voies de communication.
M. le Gouverneur Pasquier vient d'inaugu-
rer le canal de Songcau qui dans la région
du delta, va relier le bassin de Songcau
au bassin de Song Thuon.
Le canal long de 53 kilomètres, large de
10 mètres, servira d'ailleurs autant à l'irri-
gation qu'à la navigation. Il aura le très
grand avantabe de permettre la liaison entre
Haiphong et les centres miniers de la pro-
vince de Thainguyen, facilitant l'exploita-
tion des mines de zinc et. permettant la mise
en valeur des mines de fer.
Cest, nous ne cesserons de le répéter, en
facilitant les communications qu'on pacifie
et enrichit un pays.
MicNei Geialdoer/er
Député des Côtes-du-Nord.
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
-0-
L'exposition coloniale
de Paris en 1931
i 8. .,
Fêtes et spectacles
Dans la salle des commissions du commis-
sariat général dè l'Exposition coloniale in-
ternationale de Paris, au Grand Palais, la
commission des fêtes et spectacles, réunie
sous la présidence de M. Jacques Rouché,
membre de l'Institut, directeur de l'Acadé-
mie nationale de musique et de danse, a
entendu un attachant et magistral exposé du
gouverneur Léon Cayla, commissaire général
adjoint de l'Exposition, sur la place qu'oc-
cupera le théâtre colonial à Vincennes, en
1931.
ig En dehors des salles réservées au musée,
ce palais colonial contiendra une salle de
fêtes de 2.000 places, et deux salons de ré-
ception. Ce sera le bâtiment le plus impor-
tant de l'Exposition. Une sorte de musée
Grévin colonial prendra place dans le musée
permanent.
Au point de vue distractions, le parc des
attractions occupera, sans doute, les îles du
lac Daumesnil. Des villages indigènes s'y
trouveront. Ils auront, bien entendu, un ca-
ractère strictement colonial. Les concession-
naires, s'ils le veulent, pourront reconstituer
les colonies les plus exotiques.
La commission des fêtes et des beaux-arts,
d'accord avec la direction générale des tra-
vaux, soumettra au maréchal Lyautey un
vaux, d'attractions et de spectacles dans le-
plan
quel les artistes malgaches (chansons de ba-
teliers, berceuses et airs de danses), de Java,
du Cambodge, de l'Annam, entre autres, se
feront applaudir, sans parler du réputé corps
de ballet de l'Opéra.
Les fêtes en plein air permettront à 20.000
personnes d'assister à des spectacles colo-
niaux intéressants, instructifs, de qualité.
Les fêtes nautiques avec grandes illumi-
nations -, les fêtes militaires avec défilés
de troupes coloniales (fantasia et méharistes)
voisineront avec le cinéma permanent et gra-
tuit.
Après avoir remercié M. Léon Cayla,
commissaire général adjoint de l'Exposition,
M. Jacques Rouché, président de la commis-
sion des fêtes et spectacles, procède à la no-
mination des sous-commissions et à celle des
bureaux. La commission des fêtes et specta-
cles se compose désormais de six sous-com-
missions : fêtes sportives, fêtes militaires,
fêtes nautiques, musique, théâtres et cinémas,
éclairage et illuminations.
Enfin, MM. A. Franck, G. Quinson, Lefé-
bure, P. Darras, Falcon, A. Mauprey, G. Ma-
nuel et Albert Keim échangent quelques
idées avant de se séparer.
Une « cité des informations »
Sur la proposition du maréchal Lyautey,
le ministre des Colonies, ainsi que nous
l'avons annoncé, vient de nommer au poste
de cinquième commissaire général-adjoint,
M. Victor Berti, ancien directeur des Servi-
ces de la Dette marocaine et commissaire
général des Foires et Expositions du Maoc.
Associé depuis toujours, dans tous les do-
maines, à l'œuvre du maréchal au Maroc,
M. Victor Berti sera spécialement chargé de
l'organisation de la Cité des Informations
qui, selon les projets du maréchal, doit être
à côté de l'Exposition, le rendez-vous écono-
mique de toutes les puissances.
Les grandes croisières
i
Le croiseur Tonrville a quitté les îles
Touamotou et est arrivé à Papeete le t8
juin.Son hydravion a rallié Papeete par la
voie des airs. Le croiseur Duquesne est ar-
rivé à Mombasa le 18 juin.
Le débat colonial
»♦«
Notre ami M. Pierre Taittinger, député de
Puis, est vigoureusement intervenu vendredi
soir à la fin de la séance de la Chambre contre
le système qui consiste à intercaler plusieurs dé-
bats entre les diverses interpellations coloniales
de telle sorte que la discussion amorcée le ven-
dredi 14 juin risque de se poursuivre dans le
courant de juillet.
Rappelons la position du débat :
Ont déjà parlé : MM. Nouelle, Picquemal,
Varepne.
Interpellateurs encore inscrits : MM. Pierre
Taittinger, Emile Vincent, Gratien Candace.
Orateurs mandatés : MM. Ernest Outrey et
Reille-Soult.
Orateurs non mandatés : Del mont, D1 Pé-
chin, abbé Bergey, Burtin et Auguste Brunet.
c h in, abbé,
M. André Maginot doit prendre la parole
et faire un important exposé de la situation
coloniale.
N'oublions pas, enfin, que les députés ont
toujours le droit de répondre aux ministres.
̃«»»
Le sultan en France
1'1
Le sultan du Maroc, Sidi Mohamed ben
Youssef , accompagné de sa cour, est arrivé à
Cannes en auto avant-hier à midi, où il a dé-
jeuné au Casino d'Eté.
M. Charles Antoni, adjoint au maire, lui
souhaita la bienvenue au nom de la ville. Dans
l'après-midi, le sultan s'est rendu à bord d'une
vedette automobile aux îles Lerins, qu'il a
visitées, et est rentré à Nice dans la soirée.
Le sultan a passé l'après-midi du dimanche
à Avignon, venant d'Arles. Il a parcouru à
pied les principales rues de la ville et s'est
attardé devant le pont Saint-Bénézet et la fa-
çade de l'église. Le sultan repartira demain
pour Valence, et de là pour Lyon, par la
route.
La prudence da vieux Fassi
Par une chaude et lassante après-midi, en
.contemplant d'un œil distrait le fond de marc
de sa petite tasse de café vidée, un vieillard
resté veuf et réputé parmi les Fassis pour sa
sagesse habituelle, laissa s'échapper un pro-
fond soupir.
- Ah 1 Dieu, que le célibat m'est pénible
et qu'il m'est triste de vieillir solitaire!.
Les assistants le dévisagèrent avec éton-
nement.
- Pourquoi, lui demanda un ami, ne vous
mariez-vous pas?
Je n'aime pas les vieilles, femmes, ré-
pondit le vieillard.
..<- Epousez-en une jeune, qui vous en em-
pêche ?
Si moi qui suis vieux, je n'aime pas
une vieille, comment voulez-vous qu'une
jeune femme ait du goût pour moi, vieillard ?
Et philosophiquement, il suçota le fond
du marc de sa petite tasse vidée.
Le biceps et la malice aux prises
«• 1
A Fez, sous les ardeurs caniculaires et
perpendiculaires, grouille tassée, massée, im-
mobile la foule des bédouins et des citadins
qu'attirent les mille et une attractions de la
place Djemaa-cl-Fna : qui charment des
serpents, qui brocantent de vieux habits, qui
content les merveilleuses légendes des cent
mille prophètes, et sous le piétinement des
pieds nus et des savates jaunes, une pous-
sière s'élève, un effluve humide et aigre
émane qui prennent à la gorge.
Sur un coin de la place, un bateleur mon-
tre la force de ses biceps et supporte à bras
tendu un poids de cent (?) kilos. Un cercle de
chéchias coquelicot vacille sur les poitrines
haletantes.
Alors l'athlète demande à la foule de lui
donner quelques pièces de monnaie.
- Tu ferais mieux de travailler à quelque
chose d'utile, lui crie un spectateur perdu
dans l'assistance.
Le bateleur sursaute et de colère jure et
s'emporte :
- La religion de ta mère. mêle-toi de ce
qui te regarde, viande de porc, chien, dont
le père pourrait bien être un âne!.
Et la voix d'insinuer, sur la fin de la bor-
dée :
- Comment ! tu supportes sans faiblir un
poids de cent kilos et tu ne peux pas sup-
porter une simple parole?.
Otto
Le retour de la Mecque
l' 1
D'après une dépêche reçue des Lieux
Saints, le vapeur Jérusalem quitterait Djed-
dah le 25 juin et arriverait à Tunis le 7 juil-
let:
<>»
AU CONSEIL D'ETAT
Adoption de divers projets de décrets
Cette haute juridiction a adopté.
1° Un projet de décret tendant à organiser
le fonctionnement du crédit, de la mutua-
lité et de la coopération agricoles à la Gua-
deloupe, à la Martinique et à la Réunion.
20 Un projet de décret relatif à l'applica-
tion, à l'Algérie, de certaines dispositions du
décret du 12 juin 1928 sur les mines de sel
de sodium et de potassium.
30 Un projet de décret autorisant la muta-
tion de propriété de la concession des mines
de plomb, de zinc et métaux connexes de
Djebel-Bou-Kadra (Constantine).
4° Un projet de décret portant règlement
d'administration publique pour la détermina-
tion des conditions d'application à la Guyane
française de la loi du 7 mars 1925 tendant à
instituer des Sociétés à responsabilité limitée.
5° Un projet de décret portant règlement
d'administration publique pour l'application
à la Colonie de la Réunion et celle de la
Guadeloupe de la loi du 1er avril 1905, sur
la répression des fraudes en ce qui concerne
les vins, les vins mousseux et les eaux-de-vie.
6° Un projet de décret autorisant la muta-
tion de propriété de la concession des mines
de zinc, de plomb et métaux connexes du
Djebel-Z'Dim (Constantine).
Comais-toi toi même
, et ce dont tn t'occupes.
Ainsi donc M. Bui Quang Chiêu, dont
l'élection au Conseil colonial de Cochinchine
avait été cassée pour vice de forme, nos
lecteurs s'en souviennent, vient d'être réélu.
il l'a été par le Collège électoral annamite,
c'est-à-dire cette fois encore au titre indi-
gène, nonobstant sa qualité de citoyen fran-
çais. Là-bas la chose est possible, disons lé-
gale, sinon légitime : ce privilège exorbitant
est inscrit dans les textes locaux !
Il est vrai que M. Chiêu s'est excusé de
sa naturalisation, qu'il reconnaît sans fard
n'avoir sollicitée que pour éviter Poulo Con-
dore (1). Cet honorable conseiller pratique
le gltôti seautor de l'antique sagesse et ne
s'illusionne pas sur ce qui lui est dû.
Mais ce n est point, comme on pourrait le
croire, pour l'en féliciter, que nous lui con-
sacrons ces quelques lignes.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau
(voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la Toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre dans son pays le reste de son âge 1
s'écriait déjà notre vieux du Bellay.
M. Chiêu, lui aussi, a fait un beau voyage.
Délégué, nous dit-il, subventionné, bien en-
tendu, par des groupements cochinchinois -
constitutionalistes. autonomistes ou quelque
chose d'approchant - il s'est rendu à Cal-
cutta pour assister aux débats du récent
congrès Pan-indien. C'était lui, paraît-il, de
tous ses compatriotes - pardon, ses congé-
nères : il est citoyen français I - le plus
qualifié par ses études et ses travaux pour en
suivre, en étudier, en méditer, en pénétrer
les manifestations. Malheureusement, s'il
faut en croire les insinuations de ses enne-
mis politiques - car il y a là-bas plus avan.
cé que lui - il n'aurait pas été très favora-
blement accueilli par les autorités impéria-
les. Le contraire nous eût surpris. Mais
passons.
- Sans doute quelque jour M. Chiêu nous
fera-t-il la faveur de rendre publics les ré-
sultas de cette mission de confiance. En at-
tendant, contentons-nous d'apprendre de lui-
même dans quelles idées et sous l'empire de
quelles croyances le plus averti des Annami-
tes de Cochinchine abordait l'étude expéri-
mentale des problèmes de la politique raci-
que de l'Hindoustan :
« Aux Indes anglaises écrit-il - les
gens et les choses (?), tout imprègnes de
l'enseignement d'altruisme et d amollr de
BouddJta et de Mahomet, vivent dans une
atmosphère de f renoncement, de mysticisme
et de fraternité universelle; j'allais connaî-
tre, etc. »
Ne chicanons pas M. Chiêu sur sa pieuse
invocation à Bouddha. Evidemment le boud-
dhisme a pratiquement disparu du sol indien :
M. Chieu a pu le constater de visu ! Tout de
même, il pourrait alléguer n'avoir voulu
Earler que de l'esprit dont s'inspirait cette
aute doctrine et dont subsistent des traces
indéniables dans les dogmes moraux de sec-
tes plus récentes, florissantes encore. Mais
attribuer à Mahomet un enseignement d'al-
truisme et d'amour, c'est véritablement aller
trop fort!
S'il est permis à un inspecteur d'agricul-
ture, même au titre français, comme l'a été
M. Chiêu ; ou bien à un professeur de gram-
maire et d'arithmétique, qu'il se lamente
d être devenu ; s'il leur est professionnelle-
ment permis, à la rigueur, de n'avoir que
d'imprécises notions sur une matière aussi
étrangère à leurs spécialités respectives, on
avouera que la chose est interdite au leader
d'un parti politique, au délégué de groupe.
ments en proie au désir de savoir - nous en
croirons M. Chiêu sur parole.
Nous craignons bien que ses souscripteurs
autonomistes n'aient, en l'occurrence dé-
pensé mal à propos leur pauvre argent!
Hcrbinetm
11) Le CnYI'I\IH' indivhinois.
Dépêches de l'Indochine
Rabindrar.ath Tagore à Saïgon
Par le paquebot Angers, qui vient du Ja-
poni, est arrivé le 21 juin,. à Saïgon, le cé-
lèbre poète hindou Rabindranath Tagore.
Il a été salué par le chef de cabinet du Gou-
verneur de Cochinchine, par le maire de
Saïgon et par un Comité spéoial constitué
en vue de sa réception. Le programme éta-
bli prévoit plusieurs réunions et des vi-
sites des curiosités de la ville ainsi que de
divers établissements.
Le tarif douanier
l.a Chambre de Commerce a étudié dans
sa dernière séance les modifications propo-
sées par la Commission interministérielle,
à la suite de la demande des entreprises de
la Métropoleau tarif douanier indochinois,
établi par le directeur des douanes, M. Kir-
cher.
Jndopacifi.)
e..
L'Aviation Coloniale
»♦ »
Marseille-Alger
Le lieutenant dr vaisseau Parie, accom-
pagné du pilote Ihuel et du radiotélégra-
phiste Quenel, avait pris le départ avant-
hier, à midi 10, de l'étang de lierre, sur
l'hydravion Cama-50.
Les aviateurs avaient l'intention d'effec-
tuer un vol de vingt-deux heures et de
tenter un record de vitesse et de distance
sur hydravion sur les bases Marseille-Alger
et retour.
Ils ne purent mener à bonne fin leur
entreprise. Le lieutenant Paris signala
qu'une fuite importante s'était produite à
l'un radiateurs de l'hydravion et qu'il
était obligé de vidanger son essence. Il
amérit à Palrna (Baléares) à 14 h. ,10.
e.,
TAUX DE LA PIASTRE
.<.
A la date du 21 juin, le taux de la piastre
à Stugon était de 11.35.
Lestions réapparaissent
Non loin de Meknès, près de Sefrou, k
Daït-Achlcf, au nord de la forêt du Guigou,
est signalée la présence de lions. Les lions
étaient fréquents en Afrique du Nord avant
la pacification française et cette forêt du Gui-
gou au Maroc en était abondamment pour-
vue, la tribu des Beni-M'Guild était réputée
pour ses tueurs de lions.
De même en Algérie, le massif du Zaccai,
près de Milianah, servait de repaire au roi
des animaux.
Il me souvient de certaines chasses
mouvementées que mon propre grand-père,
le plus renommé d'entre les tueurs de lions
du Zaccar, se laissait volontiers aller à nous
raconter, réveillant encore chez de nom-
breux témoins de ses exploits, l'émotion de
la bataille.
Je me rappelle sa carabine rayée, qu'il
fourbissait toujours avec un soin mélancoli-
quement jaloux, et les dépouilles fauves aux
crânes fascinants, sur lesquelles nous nous
roulions, enfants, avec une sainte frayeur.
Toutes ces reliques se sont, hélas, éparpil-
lées au vent des déplacements, et, avec les
lions, ont sombré dans l'oubli, la mémoire et
les vestiges du veneur respecté.
Lorsqu'une présence de lion était an-
noncée, les chasseurs de Milianah se ras-
semblaient en armes sur la place de la ville
et mon grand-père dirigeait la battue. Une
grande fosse était creusée dans la montagne
et dissimulée sous des branchages, un agneau
attaché à fond de fossé bêlait d'épouvante.
dans la nuit.
Et, au bivouac des chasseurs, en attendant
la venue du fauve, les hirsutes et demi-sau-
vages auxiliaires de mon grand-père écou-
taient autour du brasier, ses contes pleins
de verve et d'esprit.
Ce n est pas impunément que l'on oserait
tenir un propos ignomineux sur le lion.
« Un lion amoureux d'une sourcière rôdait
près du hameau de la belle, la suivait au
ruisseau et, de loin, afin de ne point l'effa-
roucher, la contemplait. Ses yeux, dont la.
fureur n'offusquait pas la douce noblesse,
caressaient tendrement la silhouette à l'am-
phore qui s'en retournait quiètement cher
son époux.
Un soir, la passion du fauve s'était sans
doute manifestée, car l'alarme courait au.
village: la disparition de la jeune femme
était commentée, et l'on avait relevé les tra-
ces du lion à la source.
Mais deux jours après, la sourcière sur-
prenait les siéns dans l'affliction et le deuil-
elle revenait saine et sauve.
Elle raconta confidentiellement à une
sienne amie curieuse qui l'interrogeait les
embrassades royales et comme l'amie surexci-
tée insistait pour savoir la nouveauté du
plaisir, la sourcière lui répondit, ne se dou-
tant pas que son amant qui l'avait suivie,
était derrière la porte, aux écoutes :
- Oui, ma chère, mais il sent si mauvais
de la bouche !.
Cette fois, on ne revit plus la Jeune sour-
cière. Son amant susceptible - Qui ne le
serait à moins? - ne lui pardonna pas
l'offense, et J'envoya à fond d'estomac médi-
ter sur la source de ses nausées. »
Quelquefois, le récit était interrompu par
d épouvantables rugissements. Les hommes
souriaient et une salve fusillait de haut en
bas le fauve pris à l'cmbtlchc. Généralement,
1 agneau bêlait encore, épargné par le lion
dans sa fureur. La chose se corsait lorsque
la femelle rôdait avec ses lionceaux, c'était
alors l'affût à la merci du Plus ou moins de
sûreté de la main et de l'œil.
Le lion, qui d'ordinaire, répugne de s'atta-
quer à l'homme, entre, dans ce cas, dans une
fureur dont les échos se propagent jusqu'à
la plu.; recul ce chaumière du village où se
terrent, apeurées, les épouses des chasseurs.
Depuis 1 apparition des Français, le3 lions
ont disparu de l'Afrique du Nord et l'exer-
cice de la chasse n'avait plus d'adeptes, faute
de cibles. Mais voilà peut-être un renouveau
des mœurs héroïques.
Roland KHsxa-Mlhaijfi
En Syrie
Le traité franco-turc
Tcii lik Hoitrluiii 1) t, 01 ministre (ios Affaire*
itianutres et M. du i hambrmi, aifiba^^adcur-
de« ac-
roras franco-turcs, remient la vrincl-
l'aies décisions ci-après :
T In accord de chemins de (ei\ remettant au
fiouvernement turc le chemin de fer Mersine-
Adana, qui illfiit sous séquestre depuis la querrt
''t qui'se trouvait administré par une Compa-
qnie française. Les droits des deux pays relatifs
011,/' chemins de fer, dans leur ensemble, sont
roui innés. Il est reconnu notamment à la Syrie
lé droit Je prolonger sur son territoire ta ligne
qui. se trouve en territoire
turc ;
2" I n protocole d'abornement de la frontière
jusquau 7 i()r>\ < e protocole est basé sur les tra-
vaux de la Commission d'arbilraqe du .»vénérai
Km si ;
3° l'ne déclaration commune sur ta sécurité
de la rc vent leur application dans une convention oui
,,'III ",¡!fII.I,. prnr/¡aincment :
t° Les rlt'II,I' contractants s'engaqent à ouvrir
]oofhamemenl des négociations en vue de rê-
r¡/t'I' la ,/llt'S(itl/t des biens des optants en Syrie
cl en Turquie.
L'ensemble de ces dispositions règle de la fa-
l (on la. plus heureuse les difficultés turco-syrien-
nés.
(Par dépêche).
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
1..
Parmi les récompenses décernées au titre
du prix d'histoire Paul Michel Perret nous
avons noté une mention honorable à M. Mau-
rice Gatineau pour son Histoire de la Guade-
loupe sous VAncien régime Ciô^-i780).
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
» «»«
En comité secret, l'Académie des Inscrip-
tions et lielles-Lettres a décidé d'accordetf
une subvention de 10.000 francs au Père Pot-
debard pour lui permettre de poursuivre lei
fouilles qu'il a entreprises en Syrie.
TRENTIEME ANNEE. N* 98.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
LUNDI SOIR, t" JUIN.
0
JtMML QMOYHHM
Mèdsction & Administration t
M, IN M ̃•M-THMr
PARIS (T)
TtLÉPN. I LOUVM le-W
- MCHBLIBU 0744
Les Ahnales Coloniales
C« '*<– m DlR*CT»U«.FoNDAT»U» 1 M. RUE DEL r«H m Ppf* y».
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fertapr.. 248 9 MD M »
t» CvkoaM nu Mi êtrn
Imi ta bwam te p«l»
Les problèmes du mandat
8.1 -
Mon très distingué collègue et ami, M. Le-
nery, publie une conférence qu'il a , faite à
l' Ecole des Hautes-Etudes SoCiales; il lui a
donné ce titre : « Ce que veut la Syrie ». Lui
mm demande un programme, une conception
ttaUe. une volonté forte : « pour organiser, il
fait de la décision. Hélait le malaise syrien
\et je crains qu'on dise bientôt le déaÕrdre
syrien) vient de ce que tout manque actuelle-
ment en Syrie, et cette conception claire et
fette volonté forte. Nous nous sommes de-
mandé ce que veut la Syrie. Si paradoxale que
puisse apparaitre la réponse, je dirai volontiers
< u' elle veut savoir enfin ce que nous voulons
ous-mêmes. » Voilà qui est moins optimiste
ue les déclarations du Tintes dont l'e parlais
i, autre jour : on a l' impression que ce l a répond
Avantage à la réalité.
Pour l'instant, je m'arrêterai plus volontiers
au problème général que j'ai si souvent traité à
cette même place, au caractère du mandat.
Quels sont, se demande M. Henry Le-
aery, les vœux des Syriens en ce qui concerne
les rapports de la partie mandataire et le pays
sous mandat? Les extrémistes présentent une
solution simple : que les Français s'en aillent;
il n' est pas de mandat qui tienne; chacun chez
soi; au rêve grandiose d un vaste empire arabe
qui engloberait l'Irak, la Mésopotamie. la
Syrie, le mandat français s'oppose injustement.
Rêve littéraire, déclare M. Lemery, songeries
IObles, thème pour les poètes. Les hommes
politiques, les hommes d'action ne sont pas des
joueurs de lyre. - -
- Au reste, le mandat lui-même nous interdit
de favoriser ces superbes desseins : « Le man-
dataire favorisera les autonomies locales dans
toute la mesure où les circonstances s' y prête-
ront. » Les autonomies locales : on a bien lu,
et non les aspirations panarabes. Et puis, il y a
foute la population chrétienne du Grand Liban
oi de la Syrie.
A plus forte raison, ne saurait-il être ques-
tion de partir sans tambour ni trompette : com-
̃pit s'organiserait la Syrie, prise entre les
convoitises de l'Angleterre, de la Turquie et
de l'Italie? Les Syriens auraient changé de
t mide ». A quelle utilité?
a Après les extrémistes, les nationalistes ou
patriotes syriens. Ceux-ci prétendent que la na-
Sre et le but du mandat, tels qu'ils ont été
fixés car le traité de Versailles, ont été altérés
par les accords de San Remo; revenons à l'es-
prit de l'article 22 du Pacte, qui n'autorise pas
la puissance mandataire à substituer à raide
matérielle et morale qui était prévue, une lorte
de tutelle indéfinie, indéterminée, qui rend la
Syrie moins libre que la Tunisie et le Maroc.
Ce que réclament les patriotes, c'est, selon les
termes du Congrès syrien de mars 1927 « la
formule d'un traité bilatéral réglant d'une façon
stable, ce qui est un avantage sur fa formule du
mandat unilatéral à caractère essentiellement
Provisoire, les obligations réciproques de la
rance et de la Syrie ». Et cela veut dire :
jusques à quand la puissance mandataire res-
tera-t-elle en Syrie? Quand comptez-vous ter.
miner votre secours. aide et protection? Ce que
la Grande-Bretagne a fait avec l'Irak, pour-
quoi la France ne le ferait-elle pas avec la
Svrie?
1 - M. Henri Lemery réplique que 1 accord
signé par l' Angleterre avec l'Irak ne change
rien à l' article 22 du Traité de Versaillet, que
les droits du Haut-Commissaire britannique res-
tent entiers, qu'il n'a pour fin que de sauver la
face, de ménager l' amour propre du roi Faïçal,
lequel est dans les mains de l'Angleterre.
Sans doute, elle appuiera la candidature de
l'Irak à la S.D.N. en 1932. Bien pauvre qui
ne peut promettre cela. Promettons-en autant à
la Syrie, mais avec quels Etats de la Syrie, et
quels sont ceux qui sont vraiment constitués
assez complètement pour pouvoir négocier de
façon sérieuse et utile? Négocier, d'ailleurs,
avec qui? Avec la France?
Mais ici revient le problème général : une
puissance mandataire représente l'ensemble des
Bâtions qui ont signé le Traité de Versailles,
ielle tient de ces nations la charge de guider le
tbays sous mandat jusqu' au jour où il sera capa-
ble de se guider lui-même; cela étant, une
puissance mandataire qui négocie un traité, fait
un acte de souveraineté, juridiquement abusif.
D'autres supprimeraient au moins une diffi-
culté, celle qui vient du manque d'unité du
pays sous mandat. Au lieu de quatre Etats,
Grand Liban, Syrie, Alaouites, Djebel-Druze,
il faut, disent-ils, un seul Etat. dont la puis-
sance mandataire proclamera l'unité, conformé-
ment à l'article 22 du Pacte. A quoi M. Le-
mery répond qu'on a fait un pas dans ce sens
,r et de Da
quand on a fondu les états d'Alep et de Da-
Inas, mais que, pour le reste, il faut laisser
faire le temps; et il appelle au secours de sa
thèse, ces paroles d'un patriote syrien, M. Ra-
bath, auteur d'un ouvrage peu tendre pour la
France : « L'Evolution Politique de la Syrie
sous mandat » : « La cause essentielle de
cette étanchéité économique de la Syrie, ce
sont ces barrières communautaires élevées par
devant l'individu et qui l'empêchent de partici-
per à la vie générale du pays, comme elles
l'empêchent de penser comme les autres, de
posséder les mêmes droits, de remplir les mê-
mes devoirs que les autres. »
Qu'est-ce à dire, sinon que :
10 L'unité de la Syrie est irréalisable;
2° Elle ne peut être qu'une fédération de
provinces autonomes entre lesquelles la puis-
sance mondataire sera le lien et l'arbitre ?
Dans tous les cas, trois ans avaient été pré-
vu« pour que la puissance mandataire mtt sur
pied un statut organique. Le délai court depuis
septembre 1923. Où en sommes-nous? Une re-
vision rapide nous montre qu'il n'y a même pas
un essai de statut. Sauf au Liban, les Pouvoirs
toublics ne sont constitués nulle part; encore les
I ibanais sont-ils mécontents, et nous avons sous
le* yeux la liste de leurs protestations. Les
autres, eux, n'ont pas de constitution du tout,
et alors les Syriens ont quelque raison de se
plaindre que les dfrerses formes de gouverne-
ment direct qu'on leur impose sont la violation
du mandat, que nous pratiquons là-bas une po-
litique de coIonisatioa, que l'esprit et la lettre
du mandat sont méconnus. « Le Haut-Commis-
sariat actuel se révèle impuissant à élaborer le
statut organique de la Syrie et du Liban. Et on
s'est révélé impuissant à travailler à l'unité de
la Syrie, oui est dans le vœu de la plus grande
partie de a Syrie, M
N'objectez pas à M. Leméry qu'il a lui-
même avoué que cette unité était irréalisable et
qu'il tombe dans la contradiction. Il réplique.
rait qu'il s'agit non d'ucilier 1. Syrie, au sens
propre du mot, mais de fédérer les provinces
qui correspondent aux principaux foyers poli-
tico-reliaieus. de respecter et de coordonner les
autonomies locales, de mettre de l'harmonie
entre les Etats de cette sorte de Suisse du Pro.
che Orient; M. Leméty ajoute que le rôle de
puissance mandataire assigné par la S.D.N. à
a France est bien conforme à son génie '» celui
de suide, de conseiller, d'arbitre : me sera-t-il
permis de lui faire observer que cette définition,
très juste, ne permet pas de répondre efifcace-
ment à la question poeée par les patriotes : jus-
ques à quand resterez-vous nos arbitrel. nos
conseillers, nos guides? Car si l'unité ainsi
conçue ne peut être assurée que par la puis-
sance mandataire, qui empêchera de prétendre,
jusqu'à la consommation des siècles, qu'avec
la disparition de la puissance mandataire l'unité
disparaîtrait, et que l'incertitude et la confu-
sion recommenceraient?
(( Conduire les peuples au bien-être et à la
liberté », M. Leméry est de ceux qui ne consi-
dèrent pas cette fonnule comme de la pure rhé-
thorique : qui donc peut prévoir le jour où la
Syrie sera vraiment libre, si elle a sans cesse
besoin d'une autre puissance pour maintenir
l'équilibre et la paix entre les membres de la
fédération?
Et ce n'est pu une des moindres difficultés
de notre tache là-bu, et ce n'est certainement
pas la seule. Alors?.
- i l vou d ra à la p l ace
(Le lecteur mettra ce qu'il voudra à la place
de ces points de suspension.)
Mmrtm inemeran,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre, ice-président de la
Commission des Colonies,
et.
M. Maginot dans l'Est
A Verdun
Au coQrl tie la cérémonie consacrant la re-
naissance de Verdun, M. Maginot. ministre
des. Colonies, ancien défenseur de verdun, a
prononcé un émouvant discours rappelant la
mission héroïque de cette charnière de notre
système défensif, sentinelle avancée sur les
routes d'invasion.
M. Maginot a signalé qu'à Verdun « l'unité
de la plus grande France a été scellée. Elle
n'a été brisée d'aucun divorce. Nos compa-
triotes coloniaux accourus de l'Algérie, du
Maroc, de l'Afrique noire, de tous les points
de notre empire colonial, vinrent sur cette
terre meusienne partager nos sacrifices con-
sentis. Nos liens de parenté se sont depuis
faits plus étroits. Dans cette occasion tragi-
que, la France d'outre-mer a été digne de la
France métropolitaine. De ce jour, nous
avions le droit de nous intéresser au sort de
nos populations coloniales autant qu'à notre
propre sort. Dès mon retour au ministère des
Colonies, j'ai tenu à marquer, en allant à
Dakar inaugurer le monument aux morts de
l'Afrique occidentale française, le sens nou-
veau de cette communauté resserrée. D'au-
tres manifestations de nos destins conjugués
suivront, j'espère, significatives, fécondes et
étendues. »
étend ues. » A Bar-le-Duc
M. André Maginot, ministre des Colonies,
a présidé hier matin l'inauguration de la
foire-exposition. Le ministre a exprimé l'ad-
miration qu'il éprouvait à la vue de cette
manifestation économique où le commerce
l'industrie et l'agriculture du département
ont rivalisé de zèle et il a félicité chaleureu-
sement les exposants. M. Maginot a été reçu
ensuite à la Chambre de commerce.
M. Manceron la visité la Régence
M. Manceron, Résident général, parti de
Tunis le 19 juin, accompagné du général de
Chambrun, commandant les troupes de Tu-
nisie, pour effectuer une tournée dans le
nord-ouest de la Régence, est revenu à Tunis
avant-hier.
Le Résident général a été particulièrement
touché de l'accueil que lui ont réservé les
colons français et les indigènes, et s'est ren-
du compte, avec satisfaction, que ceux-ci
travaillent en plein accord et avec confiance.
Cette impression de concorde et de paix-ne
fait qu'accentuer celle qu'il avait rapportée
de ses précédents voyages dans le centre et
le sud de la Régence.
e..
Trésoriers payeurs coloniaux
..1.
Par décret en date du 19 juin 1929, rendu
sur le rapport du ministre des Finances :
M. Correard (J ules-Pierre-Henri), ancien
inspecteur des finances de il, classe, direc-
teur honoraire au ministère des finances, a
été nommé trésorier-payeur de la Guade-
loupe, en remplacement de M. Mariani, ad-
mis à faire valoir ses droits à la retraite,
deuxième tour (série antérieure).
M. Lefebvre (Paul), trésorier-payeur de la
Guinée française, a été nommé trésorier-
payeur de la Réunion, en remplacement de
M. Merwart, admis à faire valoir ses droits
à la retraite.
M. Lamberth (Henri-Joseph), trésorier-
payeur de Saint-Pierre et Miquelon, a été
nommé trésorier-payeur de la Guinée fran-
çaise, en remplacement de M. Lefebvre, qui
a reçu une autre destination.
M. Rascalon (Philippe-Eugène), trésorier
particulier à Saint-Laurent-du-Maroni (Guya-
ne), a été nommé trésorier-payeur de Saint-
Pierre et Miquelon, en remplacement de M.
Lamberth, qui a reçu une autre destination.
La bonne politique
indochinoise
Il y a quelques jours notre col-
ligue et ami Varenne a défini le
devoir de la Métropole à V égard
de Vlndoekine. Il a montré - notre grande
colonie prospère, active, majeure, capable
de concilier l'esprit de liberté avec le désir
de rester profondément attachée à la France.
« Pour se donner il faut s1 appartenir 8 et
rien ne remplace les liens d'une franche, li-
bre et affectueuse collaboration.
Ce qu'en tout état de cause, nous devons
toujours faire en Indochine, c'est mettre en
valeur les richesses naturelles considérables
de cette Colonie. Il n'est point de sous-sol
plus riehe contenant des gisements métalli-
ques plus divers et pour certains minerais,
plus abondants. Le Tonkin, riche en charbon,
est exploité d'une façon satisfaisante.
Les mines d'étain sont aussi en pleine
prospérité.
L argent est repéré et exploité.
Le cuivre ri est. pas encore industrialisé
suffisamment.
L'or, recherché de tout temps dans le 1
Laos commence à être traité électriquement.
Quant au zinc et au fer, il abonde au Ton-
kin.
Le plus souvent, ce qui empêche l'exploi-
tation des mines, c'est la difficulté d'accès,
parfois aussi l'insécurité des régions où elles
se trouvent.
Aussi devons-nous nous réjouir quand nous
voyons, comme cela vient d'avoir Iteu, le Ton-
kin multiplier ses voies de communication.
M. le Gouverneur Pasquier vient d'inaugu-
rer le canal de Songcau qui dans la région
du delta, va relier le bassin de Songcau
au bassin de Song Thuon.
Le canal long de 53 kilomètres, large de
10 mètres, servira d'ailleurs autant à l'irri-
gation qu'à la navigation. Il aura le très
grand avantabe de permettre la liaison entre
Haiphong et les centres miniers de la pro-
vince de Thainguyen, facilitant l'exploita-
tion des mines de zinc et. permettant la mise
en valeur des mines de fer.
Cest, nous ne cesserons de le répéter, en
facilitant les communications qu'on pacifie
et enrichit un pays.
MicNei Geialdoer/er
Député des Côtes-du-Nord.
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
-0-
L'exposition coloniale
de Paris en 1931
i 8. .,
Fêtes et spectacles
Dans la salle des commissions du commis-
sariat général dè l'Exposition coloniale in-
ternationale de Paris, au Grand Palais, la
commission des fêtes et spectacles, réunie
sous la présidence de M. Jacques Rouché,
membre de l'Institut, directeur de l'Acadé-
mie nationale de musique et de danse, a
entendu un attachant et magistral exposé du
gouverneur Léon Cayla, commissaire général
adjoint de l'Exposition, sur la place qu'oc-
cupera le théâtre colonial à Vincennes, en
1931.
ig En dehors des salles réservées au musée,
ce palais colonial contiendra une salle de
fêtes de 2.000 places, et deux salons de ré-
ception. Ce sera le bâtiment le plus impor-
tant de l'Exposition. Une sorte de musée
Grévin colonial prendra place dans le musée
permanent.
Au point de vue distractions, le parc des
attractions occupera, sans doute, les îles du
lac Daumesnil. Des villages indigènes s'y
trouveront. Ils auront, bien entendu, un ca-
ractère strictement colonial. Les concession-
naires, s'ils le veulent, pourront reconstituer
les colonies les plus exotiques.
La commission des fêtes et des beaux-arts,
d'accord avec la direction générale des tra-
vaux, soumettra au maréchal Lyautey un
vaux, d'attractions et de spectacles dans le-
plan
quel les artistes malgaches (chansons de ba-
teliers, berceuses et airs de danses), de Java,
du Cambodge, de l'Annam, entre autres, se
feront applaudir, sans parler du réputé corps
de ballet de l'Opéra.
Les fêtes en plein air permettront à 20.000
personnes d'assister à des spectacles colo-
niaux intéressants, instructifs, de qualité.
Les fêtes nautiques avec grandes illumi-
nations -, les fêtes militaires avec défilés
de troupes coloniales (fantasia et méharistes)
voisineront avec le cinéma permanent et gra-
tuit.
Après avoir remercié M. Léon Cayla,
commissaire général adjoint de l'Exposition,
M. Jacques Rouché, président de la commis-
sion des fêtes et spectacles, procède à la no-
mination des sous-commissions et à celle des
bureaux. La commission des fêtes et specta-
cles se compose désormais de six sous-com-
missions : fêtes sportives, fêtes militaires,
fêtes nautiques, musique, théâtres et cinémas,
éclairage et illuminations.
Enfin, MM. A. Franck, G. Quinson, Lefé-
bure, P. Darras, Falcon, A. Mauprey, G. Ma-
nuel et Albert Keim échangent quelques
idées avant de se séparer.
Une « cité des informations »
Sur la proposition du maréchal Lyautey,
le ministre des Colonies, ainsi que nous
l'avons annoncé, vient de nommer au poste
de cinquième commissaire général-adjoint,
M. Victor Berti, ancien directeur des Servi-
ces de la Dette marocaine et commissaire
général des Foires et Expositions du Maoc.
Associé depuis toujours, dans tous les do-
maines, à l'œuvre du maréchal au Maroc,
M. Victor Berti sera spécialement chargé de
l'organisation de la Cité des Informations
qui, selon les projets du maréchal, doit être
à côté de l'Exposition, le rendez-vous écono-
mique de toutes les puissances.
Les grandes croisières
i
Le croiseur Tonrville a quitté les îles
Touamotou et est arrivé à Papeete le t8
juin.Son hydravion a rallié Papeete par la
voie des airs. Le croiseur Duquesne est ar-
rivé à Mombasa le 18 juin.
Le débat colonial
»♦«
Notre ami M. Pierre Taittinger, député de
Puis, est vigoureusement intervenu vendredi
soir à la fin de la séance de la Chambre contre
le système qui consiste à intercaler plusieurs dé-
bats entre les diverses interpellations coloniales
de telle sorte que la discussion amorcée le ven-
dredi 14 juin risque de se poursuivre dans le
courant de juillet.
Rappelons la position du débat :
Ont déjà parlé : MM. Nouelle, Picquemal,
Varepne.
Interpellateurs encore inscrits : MM. Pierre
Taittinger, Emile Vincent, Gratien Candace.
Orateurs mandatés : MM. Ernest Outrey et
Reille-Soult.
Orateurs non mandatés : Del mont, D1 Pé-
chin, abbé Bergey, Burtin et Auguste Brunet.
c h in, abbé,
M. André Maginot doit prendre la parole
et faire un important exposé de la situation
coloniale.
N'oublions pas, enfin, que les députés ont
toujours le droit de répondre aux ministres.
̃«»»
Le sultan en France
1'1
Le sultan du Maroc, Sidi Mohamed ben
Youssef , accompagné de sa cour, est arrivé à
Cannes en auto avant-hier à midi, où il a dé-
jeuné au Casino d'Eté.
M. Charles Antoni, adjoint au maire, lui
souhaita la bienvenue au nom de la ville. Dans
l'après-midi, le sultan s'est rendu à bord d'une
vedette automobile aux îles Lerins, qu'il a
visitées, et est rentré à Nice dans la soirée.
Le sultan a passé l'après-midi du dimanche
à Avignon, venant d'Arles. Il a parcouru à
pied les principales rues de la ville et s'est
attardé devant le pont Saint-Bénézet et la fa-
çade de l'église. Le sultan repartira demain
pour Valence, et de là pour Lyon, par la
route.
La prudence da vieux Fassi
Par une chaude et lassante après-midi, en
.contemplant d'un œil distrait le fond de marc
de sa petite tasse de café vidée, un vieillard
resté veuf et réputé parmi les Fassis pour sa
sagesse habituelle, laissa s'échapper un pro-
fond soupir.
- Ah 1 Dieu, que le célibat m'est pénible
et qu'il m'est triste de vieillir solitaire!.
Les assistants le dévisagèrent avec éton-
nement.
- Pourquoi, lui demanda un ami, ne vous
mariez-vous pas?
Je n'aime pas les vieilles, femmes, ré-
pondit le vieillard.
..<- Epousez-en une jeune, qui vous en em-
pêche ?
Si moi qui suis vieux, je n'aime pas
une vieille, comment voulez-vous qu'une
jeune femme ait du goût pour moi, vieillard ?
Et philosophiquement, il suçota le fond
du marc de sa petite tasse vidée.
Le biceps et la malice aux prises
«• 1
A Fez, sous les ardeurs caniculaires et
perpendiculaires, grouille tassée, massée, im-
mobile la foule des bédouins et des citadins
qu'attirent les mille et une attractions de la
place Djemaa-cl-Fna : qui charment des
serpents, qui brocantent de vieux habits, qui
content les merveilleuses légendes des cent
mille prophètes, et sous le piétinement des
pieds nus et des savates jaunes, une pous-
sière s'élève, un effluve humide et aigre
émane qui prennent à la gorge.
Sur un coin de la place, un bateleur mon-
tre la force de ses biceps et supporte à bras
tendu un poids de cent (?) kilos. Un cercle de
chéchias coquelicot vacille sur les poitrines
haletantes.
Alors l'athlète demande à la foule de lui
donner quelques pièces de monnaie.
- Tu ferais mieux de travailler à quelque
chose d'utile, lui crie un spectateur perdu
dans l'assistance.
Le bateleur sursaute et de colère jure et
s'emporte :
- La religion de ta mère. mêle-toi de ce
qui te regarde, viande de porc, chien, dont
le père pourrait bien être un âne!.
Et la voix d'insinuer, sur la fin de la bor-
dée :
- Comment ! tu supportes sans faiblir un
poids de cent kilos et tu ne peux pas sup-
porter une simple parole?.
Otto
Le retour de la Mecque
l' 1
D'après une dépêche reçue des Lieux
Saints, le vapeur Jérusalem quitterait Djed-
dah le 25 juin et arriverait à Tunis le 7 juil-
let:
<>»
AU CONSEIL D'ETAT
Adoption de divers projets de décrets
Cette haute juridiction a adopté.
1° Un projet de décret tendant à organiser
le fonctionnement du crédit, de la mutua-
lité et de la coopération agricoles à la Gua-
deloupe, à la Martinique et à la Réunion.
20 Un projet de décret relatif à l'applica-
tion, à l'Algérie, de certaines dispositions du
décret du 12 juin 1928 sur les mines de sel
de sodium et de potassium.
30 Un projet de décret autorisant la muta-
tion de propriété de la concession des mines
de plomb, de zinc et métaux connexes de
Djebel-Bou-Kadra (Constantine).
4° Un projet de décret portant règlement
d'administration publique pour la détermina-
tion des conditions d'application à la Guyane
française de la loi du 7 mars 1925 tendant à
instituer des Sociétés à responsabilité limitée.
5° Un projet de décret portant règlement
d'administration publique pour l'application
à la Colonie de la Réunion et celle de la
Guadeloupe de la loi du 1er avril 1905, sur
la répression des fraudes en ce qui concerne
les vins, les vins mousseux et les eaux-de-vie.
6° Un projet de décret autorisant la muta-
tion de propriété de la concession des mines
de zinc, de plomb et métaux connexes du
Djebel-Z'Dim (Constantine).
Comais-toi toi même
, et ce dont tn t'occupes.
Ainsi donc M. Bui Quang Chiêu, dont
l'élection au Conseil colonial de Cochinchine
avait été cassée pour vice de forme, nos
lecteurs s'en souviennent, vient d'être réélu.
il l'a été par le Collège électoral annamite,
c'est-à-dire cette fois encore au titre indi-
gène, nonobstant sa qualité de citoyen fran-
çais. Là-bas la chose est possible, disons lé-
gale, sinon légitime : ce privilège exorbitant
est inscrit dans les textes locaux !
Il est vrai que M. Chiêu s'est excusé de
sa naturalisation, qu'il reconnaît sans fard
n'avoir sollicitée que pour éviter Poulo Con-
dore (1). Cet honorable conseiller pratique
le gltôti seautor de l'antique sagesse et ne
s'illusionne pas sur ce qui lui est dû.
Mais ce n est point, comme on pourrait le
croire, pour l'en féliciter, que nous lui con-
sacrons ces quelques lignes.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau
(voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la Toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre dans son pays le reste de son âge 1
s'écriait déjà notre vieux du Bellay.
M. Chiêu, lui aussi, a fait un beau voyage.
Délégué, nous dit-il, subventionné, bien en-
tendu, par des groupements cochinchinois -
constitutionalistes. autonomistes ou quelque
chose d'approchant - il s'est rendu à Cal-
cutta pour assister aux débats du récent
congrès Pan-indien. C'était lui, paraît-il, de
tous ses compatriotes - pardon, ses congé-
nères : il est citoyen français I - le plus
qualifié par ses études et ses travaux pour en
suivre, en étudier, en méditer, en pénétrer
les manifestations. Malheureusement, s'il
faut en croire les insinuations de ses enne-
mis politiques - car il y a là-bas plus avan.
cé que lui - il n'aurait pas été très favora-
blement accueilli par les autorités impéria-
les. Le contraire nous eût surpris. Mais
passons.
- Sans doute quelque jour M. Chiêu nous
fera-t-il la faveur de rendre publics les ré-
sultas de cette mission de confiance. En at-
tendant, contentons-nous d'apprendre de lui-
même dans quelles idées et sous l'empire de
quelles croyances le plus averti des Annami-
tes de Cochinchine abordait l'étude expéri-
mentale des problèmes de la politique raci-
que de l'Hindoustan :
« Aux Indes anglaises écrit-il - les
gens et les choses (?), tout imprègnes de
l'enseignement d'altruisme et d amollr de
BouddJta et de Mahomet, vivent dans une
atmosphère de f renoncement, de mysticisme
et de fraternité universelle; j'allais connaî-
tre, etc. »
Ne chicanons pas M. Chiêu sur sa pieuse
invocation à Bouddha. Evidemment le boud-
dhisme a pratiquement disparu du sol indien :
M. Chieu a pu le constater de visu ! Tout de
même, il pourrait alléguer n'avoir voulu
Earler que de l'esprit dont s'inspirait cette
aute doctrine et dont subsistent des traces
indéniables dans les dogmes moraux de sec-
tes plus récentes, florissantes encore. Mais
attribuer à Mahomet un enseignement d'al-
truisme et d'amour, c'est véritablement aller
trop fort!
S'il est permis à un inspecteur d'agricul-
ture, même au titre français, comme l'a été
M. Chiêu ; ou bien à un professeur de gram-
maire et d'arithmétique, qu'il se lamente
d être devenu ; s'il leur est professionnelle-
ment permis, à la rigueur, de n'avoir que
d'imprécises notions sur une matière aussi
étrangère à leurs spécialités respectives, on
avouera que la chose est interdite au leader
d'un parti politique, au délégué de groupe.
ments en proie au désir de savoir - nous en
croirons M. Chiêu sur parole.
Nous craignons bien que ses souscripteurs
autonomistes n'aient, en l'occurrence dé-
pensé mal à propos leur pauvre argent!
Hcrbinetm
11) Le CnYI'I\IH' indivhinois.
Dépêches de l'Indochine
Rabindrar.ath Tagore à Saïgon
Par le paquebot Angers, qui vient du Ja-
poni, est arrivé le 21 juin,. à Saïgon, le cé-
lèbre poète hindou Rabindranath Tagore.
Il a été salué par le chef de cabinet du Gou-
verneur de Cochinchine, par le maire de
Saïgon et par un Comité spéoial constitué
en vue de sa réception. Le programme éta-
bli prévoit plusieurs réunions et des vi-
sites des curiosités de la ville ainsi que de
divers établissements.
Le tarif douanier
l.a Chambre de Commerce a étudié dans
sa dernière séance les modifications propo-
sées par la Commission interministérielle,
à la suite de la demande des entreprises de
la Métropoleau tarif douanier indochinois,
établi par le directeur des douanes, M. Kir-
cher.
Jndopacifi.)
e..
L'Aviation Coloniale
»♦ »
Marseille-Alger
Le lieutenant dr vaisseau Parie, accom-
pagné du pilote Ihuel et du radiotélégra-
phiste Quenel, avait pris le départ avant-
hier, à midi 10, de l'étang de lierre, sur
l'hydravion Cama-50.
Les aviateurs avaient l'intention d'effec-
tuer un vol de vingt-deux heures et de
tenter un record de vitesse et de distance
sur hydravion sur les bases Marseille-Alger
et retour.
Ils ne purent mener à bonne fin leur
entreprise. Le lieutenant Paris signala
qu'une fuite importante s'était produite à
l'un radiateurs de l'hydravion et qu'il
était obligé de vidanger son essence. Il
amérit à Palrna (Baléares) à 14 h. ,10.
e.,
TAUX DE LA PIASTRE
.<.
A la date du 21 juin, le taux de la piastre
à Stugon était de 11.35.
Lestions réapparaissent
Non loin de Meknès, près de Sefrou, k
Daït-Achlcf, au nord de la forêt du Guigou,
est signalée la présence de lions. Les lions
étaient fréquents en Afrique du Nord avant
la pacification française et cette forêt du Gui-
gou au Maroc en était abondamment pour-
vue, la tribu des Beni-M'Guild était réputée
pour ses tueurs de lions.
De même en Algérie, le massif du Zaccai,
près de Milianah, servait de repaire au roi
des animaux.
Il me souvient de certaines chasses
mouvementées que mon propre grand-père,
le plus renommé d'entre les tueurs de lions
du Zaccar, se laissait volontiers aller à nous
raconter, réveillant encore chez de nom-
breux témoins de ses exploits, l'émotion de
la bataille.
Je me rappelle sa carabine rayée, qu'il
fourbissait toujours avec un soin mélancoli-
quement jaloux, et les dépouilles fauves aux
crânes fascinants, sur lesquelles nous nous
roulions, enfants, avec une sainte frayeur.
Toutes ces reliques se sont, hélas, éparpil-
lées au vent des déplacements, et, avec les
lions, ont sombré dans l'oubli, la mémoire et
les vestiges du veneur respecté.
Lorsqu'une présence de lion était an-
noncée, les chasseurs de Milianah se ras-
semblaient en armes sur la place de la ville
et mon grand-père dirigeait la battue. Une
grande fosse était creusée dans la montagne
et dissimulée sous des branchages, un agneau
attaché à fond de fossé bêlait d'épouvante.
dans la nuit.
Et, au bivouac des chasseurs, en attendant
la venue du fauve, les hirsutes et demi-sau-
vages auxiliaires de mon grand-père écou-
taient autour du brasier, ses contes pleins
de verve et d'esprit.
Ce n est pas impunément que l'on oserait
tenir un propos ignomineux sur le lion.
« Un lion amoureux d'une sourcière rôdait
près du hameau de la belle, la suivait au
ruisseau et, de loin, afin de ne point l'effa-
roucher, la contemplait. Ses yeux, dont la.
fureur n'offusquait pas la douce noblesse,
caressaient tendrement la silhouette à l'am-
phore qui s'en retournait quiètement cher
son époux.
Un soir, la passion du fauve s'était sans
doute manifestée, car l'alarme courait au.
village: la disparition de la jeune femme
était commentée, et l'on avait relevé les tra-
ces du lion à la source.
Mais deux jours après, la sourcière sur-
prenait les siéns dans l'affliction et le deuil-
elle revenait saine et sauve.
Elle raconta confidentiellement à une
sienne amie curieuse qui l'interrogeait les
embrassades royales et comme l'amie surexci-
tée insistait pour savoir la nouveauté du
plaisir, la sourcière lui répondit, ne se dou-
tant pas que son amant qui l'avait suivie,
était derrière la porte, aux écoutes :
- Oui, ma chère, mais il sent si mauvais
de la bouche !.
Cette fois, on ne revit plus la Jeune sour-
cière. Son amant susceptible - Qui ne le
serait à moins? - ne lui pardonna pas
l'offense, et J'envoya à fond d'estomac médi-
ter sur la source de ses nausées. »
Quelquefois, le récit était interrompu par
d épouvantables rugissements. Les hommes
souriaient et une salve fusillait de haut en
bas le fauve pris à l'cmbtlchc. Généralement,
1 agneau bêlait encore, épargné par le lion
dans sa fureur. La chose se corsait lorsque
la femelle rôdait avec ses lionceaux, c'était
alors l'affût à la merci du Plus ou moins de
sûreté de la main et de l'œil.
Le lion, qui d'ordinaire, répugne de s'atta-
quer à l'homme, entre, dans ce cas, dans une
fureur dont les échos se propagent jusqu'à
la plu.; recul ce chaumière du village où se
terrent, apeurées, les épouses des chasseurs.
Depuis 1 apparition des Français, le3 lions
ont disparu de l'Afrique du Nord et l'exer-
cice de la chasse n'avait plus d'adeptes, faute
de cibles. Mais voilà peut-être un renouveau
des mœurs héroïques.
Roland KHsxa-Mlhaijfi
En Syrie
Le traité franco-turc
Tcii lik Hoitrluiii 1) t, 01 ministre (ios Affaire*
itianutres et M. du i hambrmi, aifiba^^adcur-
roras franco-turcs, remient la vrincl-
l'aies décisions ci-après :
T In accord de chemins de (ei\ remettant au
fiouvernement turc le chemin de fer Mersine-
Adana, qui illfiit sous séquestre depuis la querrt
''t qui'se trouvait administré par une Compa-
qnie française. Les droits des deux pays relatifs
011,/' chemins de fer, dans leur ensemble, sont
roui innés. Il est reconnu notamment à la Syrie
lé droit Je prolonger sur son territoire ta ligne
qui. se trouve en territoire
turc ;
2" I n protocole d'abornement de la frontière
jusquau 7 i()r>\ < e protocole est basé sur les tra-
vaux de la Commission d'arbilraqe du .»vénérai
Km si ;
3° l'ne déclaration commune sur ta sécurité
de la rc
,,'III ",¡!fII.I,. prnr/¡aincment :
t° Les rlt'II,I' contractants s'engaqent à ouvrir
]oofhamemenl des négociations en vue de rê-
r¡/t'I' la ,/llt'S(itl/t des biens des optants en Syrie
cl en Turquie.
L'ensemble de ces dispositions règle de la fa-
l (on la. plus heureuse les difficultés turco-syrien-
nés.
(Par dépêche).
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
1..
Parmi les récompenses décernées au titre
du prix d'histoire Paul Michel Perret nous
avons noté une mention honorable à M. Mau-
rice Gatineau pour son Histoire de la Guade-
loupe sous VAncien régime Ciô^-i780).
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
» «»«
En comité secret, l'Académie des Inscrip-
tions et lielles-Lettres a décidé d'accordetf
une subvention de 10.000 francs au Père Pot-
debard pour lui permettre de poursuivre lei
fouilles qu'il a entreprises en Syrie.
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