Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 22 juin 1929 22 juin 1929
Description : 1929/06/22 (A30,N97). 1929/06/22 (A30,N97).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805723
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N° 97.
-- LE NUMERO M) CLMIMJfiS
SAMEDI SOIH. 252 JUIN im
amalat QUOTIDIEN
Médaction & Administration:
M, IN fc Mt-TfeU*
PARIS O-)
TtliW. 1 LOUVRC IHf
- IIICH8LI8U
Les Annales Coloniales
Lu mwms et rdommes gow reçus* m
torts* êu |nintl.
Dimectsuii.Fondatium i Marotl RUEDEL
l
reu Im iHMn pmbtUe éma nmtr* immti ne pememt
M ripnɫi -- iilmml la Atmum Gmwuijb.
1
ANIREIERTS
mw in Imw mtneuéOet
v. - INiU S IMl
Frasas et
MMtM ,. U e
fersa«sr.. W» ta » 19»
lr8II OM
6M la bammi M Po"
Les produits du sol
dans l'Afrique du Nord
L'Algérie, la Tunisie et le Maroc s'équi-
pent progressivement et leurs produits du
sol et du sous-sol sont de plus en plus
grands. La valeur des échanges de l'Algé-
rie avec l'extérieur est montée à 9 milliards
de francs en 1928, et le trafic total de
l'Afrique du Nord a atteint près de 15 mil-
liards de francs.
La récolte des céréales récolte moyenne
a produit 19 millions de quintaux. Le vi-
gnoble, particulièrement favorisé, a fourni
plus de 13 millions d'hectolitres, ce qui a
incité les défenseurs de nos vignerons du
Midi, de l'Hérault en particulier a jeter un
cri d'alarme et à demander que les vins d'Al-
gérie soient contingentés. 0 sainte protec-
tion 1 On demande à nos colonies de cultiver
et de produire et lorsqu'elles y sont arrivées
on propose ni plus ni moins que de restrein-
dre leurs nouvelles cultures et de fer-
mer les portes de la Métropole à leurs pro-
duits.
La campagne agricole en Tunisie a été éga-
lement bonne. Les céréales récoltées se sont
élevées à 9 millions 1/2 de quintaux. La
culture de l'olivier, source importante de ri-
chesse pour la Régence, est constamment eu
progression. Elle a permis la fabrication de
--- 45 - millions de kilos d'huile.
Au Maroc, les surfaces ensemencées, qui
s'accroissent de jour en jour, ont produit
10 millions 1/2 de quintaux d'orge, 6 mil-
lions 735 quintaux de blé, 1 million
743.000 quintaux de maïs et 257.000 quin-
taux d'avoine. Un nouveau progrès s'est ma-
nifesté pour les produits du sous-sol, notam-
ment pour les minerais de plomb et de man-
genèse et pour les phosphates dont 1.337.000
tonnes ont été exportées. Au total, le mouve-
ment commercial du Maroc s'est chiffré par
X.27Z millions de francs.
On peut donc faire connaître l'Afrique du
Nord a l'étranger. La France y a déjà ap-
porté de grandes choses et l'on s'explique
que pour fêter le centenaire de la conquete
de l'Algérie on ait consenti à voter 80 mil-
lions de francs, moitié fournis par l'Algérie,
l'autre moitié par la Métropole, encore cepen-
dant que les chiffres 48 millions de publi-
cité sous diverses formes, transports et lo-
gements 17 millions, constructions 27 mil-
tons, et seulement 5 millions réservés aux
lmatutime indigènes aient donné lieu
déjà à de vertes - critiques - ---
Indirectement la terre d Aîrique par son
cheptel et la laine qu'il produit, a fourni
à 1 alimentation française en laine d abon-
dantes ressources.
Notre cheptel ovin colonial est estimé à
23 millions de têtes. Malgré cette richesse en
troupeaux, la production lainière totale des
colonies représente à peine 35.000 tonnes,
dont la moitié à peu près est exportée vers
la France. Or, les besoins annuels de notre
industrie lainière sont d'environ 300.000
tonnes et nos importations se chiffrent à
90 des laines consommées par nos manu-
factures, ce qui nous coûte plus de 5 mil-
liards par an à verser à l'étranger, princi-
palement l'Australie et l'Argentine
L'Algérie possède un troupeau de mou-
tons d'environ 10 millions de têtes dont 6
millions à peu près sont soumis à la tonte.
Ce qui est regrettable à constater, c'est que
la situation était la même il y a cent ans,
au moment de la conquête. Ces millions de
moutons tondus donnent 15.000 tonnes de
laine dont un peu plus de la moitié seule-
ment prennent le chemin de la France. Le
reste est consommé sur place par l'indigène.
Pour améliorer cet éiat de choses, il y a j lieu
d'améliorer les races de moutons et l'éle-
vage par le moyen de sélection, de soins
jneilleurs à donner aux troupeaux et une
alimentation plus abondante.
En Tunisie le troupeau ovin ne dépasse
pas a millions de têtes qui donnent environ
2.000 tonnes de laine, dont près de la moitié
sont consommées sur place et employées,
comme en Algérie et au Maroc, à la fabri-
cation des vêtements et des tapis. A Sidi-
Tabet, l'administration du Protectorat a
fondé un établissement pour les croisements
de la race locale avec les Mérinos de France
pour améliorer la qualité de la laine.
Au Maroc, l'importance du troupeau est
à peu près égal à celui de l'Algérie, environ
lQ millions de têtes. La tonte de ce trou-
peau a produit 17.000 tonnes de laine en
1927. La progression de la production est
constante, encore que l'élevage au Maroc soit
resté primitif et que trop d'animaux y meu-
rent de faim, de soif, de maladies parasi-
taires et de manque de soins. Les colons
européens qui se livrent à l'élevage du mou-
ton sont constamment contrariés dans leurs
exploitations à cause des difficultés qu'ils
éprouvent à acquérir de grandes surfaces de
terres, presque tous les terrains de parcours
appartenant aux tribus, ou se trouvant inalié-
nables comme terrains 1 habous ».
D'une façon générale, on peut dire que les
moyens mis en œuvre jusqu'ici, pour accroî-
tre la production de laine sont insuffisants.
Les groupements lainiers de la Métropole,
de Roubaix Tourcoing en particulier -
font des efforts pour l'intensifier. C'est ainsi
qu'ils ont fondé en 1925 a l'Union ovine de
l'Afrique du Nord » en vue d'améliorer la
qualité des troupeaux et des laines, de ré-
gler rationnellement la tonte et les ventes
publiques.
La grande île africaine de Madagascar
ne possède qu'un troupeau restreint, 300.000
moutons tout au plus vivant sur les hauts
plateaux de l'Imérina et dans les provinces
de Tulear et de Port Dauphin. Ce troupeau
eg «uHOOt dejliné fc fournir de la viande.
La Chambre de Commerce de Tour-
coing a songé à l'élevage du mouton
à Madagascar. Comme on y rencontre
des bêtes métissées provenant des races
françaises de Provence et de la Crau,
on a pensé que nos Mérinos pourraient s'ac-
climater dans la grande île, tout au moins
sur les hauts plateaux. Malgré le peu de suc-
cès des premiers essais, la Chambre de Com-
merce de Tourcoing est résolue à persévérer.
Peut-être, par la sélection et l'introduction
de races résistantes parviendra-t-on à l'accli-
matement des bêtes et à des toisons produc-
tives. De grands efforts restent à faire, on
le voit, pour que nos colonies de l'Afrique
deviennent des centres importants de ravi-
taillement en laine pour la Métropole.
Les difficultés sont grandes partout. Mais,
loin d'être la raison du découragement, elles
doivent exciter les initiatives et les efforts
des hommes soucieux de l'avenir de leur pays
et des Colonies françaises
Clk. Dellrrre,
Sénateur du Nord membre
de (a Commission des Affaires
Etrangères.
10801
M. Manceron visite la Régence
Continuant sa prise de contact avec les vil-
les les plus importantes de la Régence, M,
Manceron, accompagné du général de Cham-
brun, commandant supérieur des troupes, a
quitte Tunis depuis quatre jours pour se
rendre dans le grand centre agricole de Béja.
Le Résident a été reçu par le contrôleur
civil, le caïd, le président de la municipa-
lité et par les personnalités locales. Une ré-
ception officielle a eu lieu au contrôle civil.
AL Manceion a visité ensuite le Dispensaire
et la Crèche, ainsi que les asiles coopératifs
où pourra être conservée une partie du grain
produit dans cette région, renommée pour la
splendeur de ses céréales.
Dans l'après-midi, le Résident général et
sa suite ont quitté Beja pour se rendre à
Tabarka, où le cortège a lait un court arrêt
avant de gravir les pentes de la montagne
vers Aïn-uraham au milieu des forêts de
chênes-lièges.
M. Manceron, poursuivant son voyage dans
le nord de la Régence, a quitté Aïn-Draham
avant-hier à 7 heures. A - Souk-el-Arba, le
cortège a été accueilli par les autorités loca-
les au milieu de l'enthousiasme de la popu-
lation. Une impressionnante fantasia à la-
quelle ont pris part de nombreux cavaliers a
eu lieu en l'honneur de M. Manceron, qui
s'est ensuite rendu au contrôle civil pour les
réceptions officielles. Le Résident général,
après avoir entendu les discours des repré-
sentants de la population et des autorités lo-
cales, a manifesté toute sa satisfaction de
constater l'entente complète qui règne entre
les colons et les indigènes de la région.
Accompagné de Mme Manceron et du gé-
néral de thambrun, le Résident a visité
l'hôpital local, dont il a constaté la belle
tenue. Le cortège résidentiel a quitté Souk-
el-Arba dans la boirée pour se rendre au Kef,
d'où il est reparti pour Ebba-Ksour.
(Par dépêche.)
«»»
L'exploitation du Djebel Onk
Les délégations financières d'Algérie se
sont réunies en séance plénière sous la pré-
sidence de M. liai le; M. Pierre Boiues,
Gouverneur général, était présent.
Un gros débat a eu lieu sur le djebel Onk.
On a tait connaître une offre d'amodiation
du djebel Onk, par une compagnie, avec un
projet annexe de création d'une mer inté-
rieure ,dans la région des chotts.
Une motion a été déposée, demandant à
l'administration de susciter rapidement d'au-
tres offres, afin de mettre en exploitation, le
plus rapidement possible, le gisement de
djebel Onk. Mais la plupart des délégués
de Constantine se sont prononcés contre cette
motion qui, finalement" a été repoussée.
golem
CINÉMA COLONIAL
Le film sonore
La production française semble enfin s'or-
ganiser pour faire du film sonore et parlant.
Au mois de janvier dernier, on parlait
assez vaguement de cette nouvelle invention
qui, chacun émettait cet avis, ne devait avoir
qu'une durée éphémère, le tilm muet étant
définitif et seul agréable au public.
Or, subitement, Londres - voyait équiper
une dizaine de salles où se ruait la toule,
tandis que les recettes des cinémas réfrac-
taires baissaient de plus de moitié.
Quelques journalistes français passèrent la
Manche afin de voir et d'entendre les produc-
tions parlantes. Ils revinrent émerveillés.
Ceux à qui ne plaisaient pas les « talkies »
reconnurent cependant que c'était un énorme
succès de curiosité et que le public attiré par
la nouveauté s'y rendait en masses.
Le marché anglais, déjà assez difficile pour
la production française se fermait complète-
ment.
En Allemagne un fait analogue se produi-
Mit.
Il y eut alors chez nous un arrêt net dans
les affaires, et ces derniers mois, personne
n'osait attaquer quoi que ce soit.
Actuellement, des commissions d'études
ont été envoyées en Amérique, des studios
parlants s'équipent; et il n'est plus question
de films muets.
Encore une crise passée sans trop de dom-
mages 1
Espérons que le niveau de cette nouvelle
forme de films amènera une technique et un
résultat plus artistiques dans la production
française.
Jlekerl Bltal.
TAUX PB LA PIASTRE
A la dUe du 10 Juin, 14 taux de la piastre à
Saigon Mat tfe H lfr.
lll à h j àà&.
Inquiétudes et tsnirs
A
te relève dans l'Indochine Nou-
velle du Pacifique, un article de
l'Argus Indochinois, siené du
doyen de la.. presse indochinoise, A. Pi-
glouski.
Qui n'a pas l'esprit de son age, de son
âge a tout le malheur ; notre confrère fait
une application de ces vers bien connus, à
la nouvelle génération annamite, qu'il accuse
d'oublier, tandis qu'elle évolue trop vite vers
une culture intellectuelle due à l'Occident et
vers une vie matérielle. plus large, les vertus
fondamentales de la race.
Quelles sont ces vertus 1 Avant tout, une
déférence respectueuse envers la vieillesse,
une politesse exquise pour les personnes et
les hôtes âgés. C'était là pour tout Annamite
le premier des devoirs : les jeunes qui s'éver-
tuent c à singer outrageusement les frelu-
quets dOccident » perdent ce respect délie
cat dont les vieillards et les étrangers étaient
jadis entourés. Les premiers ne sont-ils pas
des illettrés f les seconds ne sont-ils pas plus
proches, au fur et à mesure que la même civi-
lisation efface les différences d'un bout à
l'autre de la planète 1
Or, d'après notre confrère indochinois, no-
tre morale d'Occident est « incompatible, du
moins encore, avec la race ». Si les jeunes
Annamites s'évadent de la morale de Confu-
cius, que leur restera-t-il pour appuyer leur
vie sur des principes solides î Question qui
jette dans l'angoisse les éducateurs : « une
brusque évolution qui amène la jeunesse an-
namite au scepticisme et à l'indifférence à
l'égard des anciennes traditions, les laisse
désemparés, sans guide moral, car on ne
s'adapte pas à une morale nouvelle du jour
au lendemain. »
Que faire f Notre confrère répond par des
récriminations nouvelles et non par des indi-
cations précises. Question ardue et complexe,
déclare-t-il. le le crois bien. Il a mille fois
raison dtadresser des reproches à tous les
gens qui s'en désintéressent, de rappeler à
chacun sa part de responsabilité, d indiquer
que chacun est un éducateur qui agit par
l'exemple plus que par les préceptes. Puis, il
reprend la satire des jeunes imprudents qui
croient « se franciser. en jetant par-dessus
bord les qualités caractéristiques de leur
race, qui imitent grossièrement les défauts
de la nôtre, et s'imaginent faire figure d'oc-
cidentaux en copiant nos modes dans ce
qu'elles ont d'exagéré et nos habitudes dans
ce qu'elles ont de moins recommandable.
« S'ils renient la politesse et la simplicité
de leurs ancêtres, ils garderont néanmoins
leur mentalité d'origine, et après avoir aban-
donné les meilleurs principes, il leur restera
les conceptions sociales que le mandarinisme
a ancrées chez eux depuis si longtemps, et
qui s'accordent plus ou moins avec notre
morale. Si c'est là ce qu'ils auront gagné à
notre contact, nous pourrons un jour en être
fiersl »
Oui, question ardue et complexe. Le même
Voltaire, auquel l'article dont je parle ici
emprunte les vers qui sont au début, a écrit
les c Poèmes sur la Loi Naturelle » auquel
il aurait renvoyé ili. A. Piglouski; il a ré-
pété toute sa vie que la morale, la princi-
pale partie des religions, est la même dans
tous les temps et dans tous les pays, qu'il
n'y a qu'une morale comme il n'y a qu une
géométrie, que « Confucius n'a pas inventé
un système de morale, comme on bâtit un sys-
tème de physique, et qu'il l'a trouvé dans
le cœur des hommes » ;
Qu'on soit juste, il suffit; le reste est
arbitrairel Arbitraire? Que non pas. Conf u-
cius a trouvé sa morale dans le cœur des
hommes, auxquels il était lié par des liens
très étroits, et il n'est, pas évident, quoi qu af-
firme Voltaire, que « les choses d'institution,
les lois civiles, la discipline qui changent
tous les jours selon le besoin et selon la pru-
dence des chefs de l'Eglise » appartiennent
à l'arbitraire. Et il serait dangereux que les
constatations plus rassurantes, faites par
notre confrère, ne portent que sur des exce p-
tions :
a L'éducation nouvelle, écrit-il, à laquclle
certains Annamites ont été soumis, a donné
chez eux des résultats qu'on ne contemple
pas sans orgueil, ni sans espoir, car ils
prouvent que lannamite vraiment intelligent
et qui comprend sa valeur d'homme, sait se
franciser à la bonne manière, en gardant la
simplicité de sa race qu'il ne cherche pas à
renier, de crainte d'en avoir aussi tout le
malheur en en perdant l'esprit. »
Orgueil, espoir, voilà qui vaut mieux que
pessimisme ou découragement. L'article
finit sur ces mots auxquels applaudiront tous
ceux qui ont la fierté de l'œuvre colonisa-
trice de la France et l'espérance que notre
pays saura la mener à bien, jusqu'au bout.
..r'
Sénateur de l'H'érault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
Le sultan en France
bc
S. M. Sidi Mohamed Ben Youssef, sultan du
Maroc, qui était déjà venu à Nice le 18 août
dernier, au cours de son premier voyage en
France, est de nouveau l'hôte de la capitale de
la Riviera.
Le souverain voyageant incognito, aucun pro-
tocole n'est appliqué. La suite impériale com-
prend le grand vizir El Mokri, le vizir Si Ma-
meri, M. Marc, M. Poncet, commissaire spé-
cial et les serviteurs habituels du sultan.
Les appartements réservés au souverain ne
diffèrent des autres que par une gerbe de fleurs
cravatée aux armes de la ville.
S. M. Sidi Mohamed Ben Youssef visite la
légion, durant la journée, au gré de sa fantaisie.
Le soir, il dîne dans ses appartements, puis
va se promener daDa la ville ou satisfait à son
plaiair favori : le cinéma.
Dépêches de l'Indochine
»♦»
M. Pasquier a quitté Hanoi
*< Le Gouverneur général Pasquier a quitté
Hanoi le 20 juin se rendant à Saigon ou il
arrivera le 23. Il visitera le barrage de Bai-
thuong au nord de VAnnam, l'usine électri-
que de Samson, inaugurera les ponts en
ciment armé nouvellement. construits en-
tre Tourane et Nhatrang.
Au Yunnan
De source chinoise : Le Gouvernement in-
tensifie sa propagande contre les importa-
tions étrangères, il a prescrit aux fonction-
naires de n'utiliser qué les produits du
pays et en particulier les étoffes tissées en
Chine.
Lc$ troupes du général Tyhaoh-Si-
Tclwng, Gouverneur rebelle du Kouei-
Tcltéou, récemment défait par les troupes
du Yunnan, rallient les forces nationalistes.
Le général Lou-Han est revenu à Yun-
nanfou le 13 juin de retour de sa mission à
Nankin.
Sur les instructions de Nankin, le gou-
vernement provincial intensifie son action
contre l'agitation extrémiste ou dissidente.
Des mesures de répression vigoureuses
ont été prises contre les tendances commu-
nistes, notamment dans tes milieux sco-
laires.
Le change est à 800 dollars t/unnanais
pour 100 indochinois. (Indopacift.)
(Indopacifl.)
AU CONSEIL P ETAI
Annulation d'une décision du ministre des
Colonies
A la requête de M. Il'ech, administrateur
de première classe des services civils de
l'Indochine, le Conseil d'Ltat a annulé une
décision du Ministre des Colonies rejetant
sa demande d'option pour le nouveau régime
tics pensions civiles.
Le requérant avait fait valoir dans sa
requête, que c'était en violation de l'article
12 du decret du z septembre 1924, que sa
demande d'option avait été reietee.
Lu ellet, aisait-il, cet article tixe à 18 mois
le délai d'option pour les agents des colonies.
De son coté, le Ministre des Colonies sou-
tenait que M. l'cch aurait dû lornier son
option dans les délais d'un an imparti par
l'art. 50 du décret du z septembre 1924.
Lu requérant ne pouvait se prévaloir du
délai de lii mais prevu en faveur des fonc-
tionnaires coloniaux, par le motif que M.
l'cch était resté en t'rauc--- après la publica-
tion du décret précité.
Le Conseil d Etat a statue ainsi que suit:
Considérant qu'aux termes de l'art. 50 du
décret du z septembre 1924.
.Pour les ionctionnaires et employés en
service ou en résidence hors de France con-
tinentale, le délai imparti par l'article 50
du décret précité est porté a 18 mois, lequel
se détermine d'après la position du fonction-
I naire au moment de la publication du règle-
ment.
.Considérant que le 10 septembre >924,
M. Pech exerçait en Indochine les fonctions
d'administrateur des services civils lors de
la publication du décret du 2 septembre 1924,
par suite, son option formulée le 9 décem-
bre 1925, dans le délai de 18 mois, est
valable.
Dès lors, c'est à tort que le Ministre des
Colonies a refusé d'en tenir compte au
requérant.
Ce dernier est donc fondé à faire valoir
ses droits à une pension de retraite il a
également droit au paiement de sa solde
depuis le jour ou celle-ci a cessé de lui être
servie, jusqu'à la régularisation de sa situa-
tion.
Il y a donc lieu de renvoyer M. Pech de-
vant le Ministre des Colonies pour être pro-
cédé à la liquidation des sommes qui lui &ont
dues.
Un dicton rifain
Comme tous les gens sensés, nous avons la
guerre en exécration, et si quelqu'un souhaite,
à propos des événements actuels du Maroc, que
la pacification du Protectorat s' achève par des
méthodes persuasives et non de coercition, c' est
bien nous.
Il ne faudrait tout de même pas que l'on per-
dît de vue. dans les graves débats en cours,
l'état d'esprit de certains éléments berbères.
Voici un dicton rifain dont nous garantissons
l'authenticité :
Un homme sans poudre ne vaut rien, et tant
qu'il n'a pas été la vie à une demi-douzaine
d' hommes, il ne peut s'estimer rassasié ni sentir
son sang apaisé, ni mourir avec tranquillité.
Pareille maxime, pensons-nous, ne saurait
aucunement justifier, du côté des civilisés, un
état d'esprit « de représailles », mais nous pen-
sons aussi qu'il est bon de connaître ses ennemis.
M. Maginot à Verdun
Au cours des fêtes qui se dérouleront demain
à Verdun sous la présidence de M. Doumer-
gue, le Conseil municipal confèrera au Président
de la République le titre de « citain », qui re-
monte au XIIe siècle, et que portent seuls, actuel-
lement, le maréchal Pétain, le maréchal Pil-
sudski, M. Poincaré, la grande-duchesse de
Luxembourg, le lord-maire de Londres et M.
Maginot.
L. est précisément comme « citain », repré-
sentant les anciens combattants de Verdun, que
M. André Maginot sera appelé, demain, à pren-
dre la parole dans la cité meusienne. C'est, en
effet, d'après la délibération même du Conseil
municipal, comme « représentant qualifié des
hommes de troupe ayant combattu bravement
devant les murs de Verdun » que « le sergent
Maginot, du 446 territorial, parti soldat de
2e classe, dès la mobilisation, décoré de la
Croix de guerre et de la Médaille militaire, fait
Chevalier de la Légion d'honneur, blessé de-
vant Verdun », fut nommé citain.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre : Les débats sur le Maroc.
Toujours le colonel Bernard
̃» »
Une délégation des membres du Comité du
Commerce et de l'loduatrie présentée par M.
Archimbaud, aurait été, nous a-t-on dit, reçue
par le ministre des Colonies. Cette délégation
se proposait de l'entretenir de la question de
la main-d'œuvre en Indochine. Rien de plus
normal et de plus raisonnable que ce désir des
planteurs et hommes d'affaires ayant des inté-
rêts en Indochine de présenter leurs desiderata
au ministre. Mais où nous avons peine à le
croire et où le fait devient étrange, c'est quand
il nous est dit que ce fut le colonel Bernard
qui prit la parole en la circonstance et qui,
avec la violence et la bonne foi que l'on con-
naît, a présenté la question au ministre.
Il y a des ironies qui sont par trop cruelles
et nous nous demandons ce que l'opinion pu-
blique indochinoise pensera quand elle saura
quel était le porte-paroles des planteurs indochi-
nois !.
Il est très certain que la question du recrute-
ment et de l'emploi de la main-d' œuvre en
Indochine a besoin d'être surveillée de très près
pour pouvoir continuer à permettre le dévelop-
pement de l' essor économique considérable pris
par les plantations depuis dix ans. Mais il sem-
ble que, si la question est en bonnes maim avec
l' actuel Gouverneur général de l'Indochine,
l'on ne peut néanmoins espérer aboutir à un
résultat qu'avec la collaboration des planteurs
qui doivent, eux aussi, faire un effort pour don-
ner aux travailleurs une juste amélioration des
conditions de travail. La conjugaison de ces
deux efforts est essentielle. La presque unani-
mité des planteurs indochinois qui ont toujours
eu le souci des indigènes qu'ils emploient et
qui ont été et demeurent disposés à faire tout
ce qu'ils doivent faire pour leurs coolies, sont
d'ailleurs tout à fait d'accord sur ce point.
Mais ne croit-onepas que l'intervention du co-
lonel Bernard en pareille matière ne peut que
rendre plus difficile la question. En effet, l'ad-
ministration prend des mesures pour que les
coolies viennent librement travailler et donnent
une sincère et loyale collaboration de leur tra-
vail aux planteurs. Mais ne répondront-ils pas,
à juste titre : « Vous voulez faire une oeuvre
juste, vous prenez des mesures pour supprimer
les causes de graves reproches qui sont adressés
à la main-d' œuvre indigène et que le colonel
Bernard résume en déclarant que nous com-
mettons une grave faute en n'acceptant point
d'aller travailler sur ses plantations, mais « que
M. le colonel Bernard commence 1 »
----- 0080
JA la Conférence du Travail
1
Le travail forcé aux Colonies
La conférence internationale du travail a
adopté le questionnaire relatif au travail
forcé ou obligatoire dont nous avons parlé,
en y apportant, contre toute attente, la plu-
part des modifications et additions que sou-
haitait le Kroupc ouvrier.
l'ar 72 voix contre 20, elle décida ainsi
d'insérer dans le formulait e la question sui-
vante relative à la lui de huit heures :
L'sliincz-i'ousj sera-t-il demandé aux gou-
vernementst que la durée normale du tiavail
des travailleurs forcés ne devrait pas dépas-
ser huit heures par jour et 48 heures par se-
maine et que les heures de travail effectuces
en sus de la durée normale devraient être ré-
munérées à des taux supérieurs aux taux nor-
maux t
A la grande surprise de la minorité qui ne
comptait certes pas sur ce succès, la confé-
rence, par 59 voix contre 49, adopta la sug-
gestion du groupe ouvrier de poser aux gou-
vernements une question relative à la consti-
tution possible auprès du Bureau internatio-
nal du travail d'une commission d'experts en
matière de travail indigène. Voici le texte
de cette nouvelle formule interrogative :
i° Lstimes-vous qu il serait souhaitable
d'iustituer auprès du Bureau ipiteretaliopial
du travail une commission d'experts du tra-
vail indigène; 2* estimez-vous que les rap-
ports adoptés en vertu de l'article 408 sur
des conventions concernant le travail forcé
devraient lui être renvoyés; 30 estimez-vous
qu'on devrait lui confier Vétude des autres
problèmes posés par le travail indigène!
Enfin, l'ensemble du questionnaire fut voté
par 83 voix contre 17, tandis que 101 voix
contre 25, c'est-à-dire la majorité des deux
tiers requise par les gouvernements, décidait
d'inscrire à l'ordre du jour de la prochaine
conférence qui se tiendra en mai 1930 l'étude
de la convention internationale relative au
travail obligatoire. Avant cette époque, les
gouvernements devront avoir répondu aux
29 questions qui vont leur être posées et dont
la dernière, particulièrement, soulève un des
plus graves problèmes de l'heure, celui d'un
contrôle international qui ne saurait, dans
tous les cas, laisser indifférentes les puissan-
ces coloniales conscientes de leur souverai-
neté.
L'Aviation Coloniale
»+«
France-Syrie
Les correspondances officielles ou privées
à destination do l'Italie, de la (irèce et de
11le de CHstellurizza acquiltellt ohligatuirc-
ment et d'avance, en sus des taxes pustules
ordinaires de toute nature, une surtaxe
aérienne fixée au taux ci-après, pour lu
Syrie et file de CastellQrizzo à 5 fr. par
10 grammes ou fraction de 10 grammes.
Cette surtaxe représente exclusivement le
prix du transport par avion, quel que soit
le trajet à accomplir par la voie de fuir.
-000
Un congrès colonial à Nancy
8.68
Une délégation, conduite par M. Georges
Barthélémy, ancien député, a obtenu de M.
Poincaré la promesse qu'il présiderait, le 6 oc-
tobre prochain, à Nancy, le banquet de clôture
du Congrès annuel de la Fédération Nationale
des Anciens coloniaux.
M. Poincaré sera accompagné de : MM.
Maginot, ministre des Colonies ; le maréchal
Lyautey et Albert Lebrun, vice-président du
Sénat.
La protection
de la
main-d'œuvre en Indochine
Un aneté du Gouverneur général de l'iii-
dochine, en date du 25 octobre 1927, avait
pour objet « la piotection de la uiain-d'œu-
VIU indigène et asiatique étrangère employée
sur les exploitations agricoles, industrielle*
et rnluières.» <
Voici, d'apica le Journal Officiel de l'iii-
dochine, comment sont réglés sur le terri-
toire du Cambodge, les détruis d'application
du texte précité:
Les travailleurs et leur famille, dirigés sur
un dépôt d'Immigrantst seront, dans un délai
maximum de 48 heures, soumis a une visite
médicale qui a sut tout pour but de dépister
les maladies contagieuses, de constater la
vaccination antivanolique, anticholérique,
etc. des immigrants et de procéder à leur
vaccination, s'il y a lieu. Le médecin recher-
elle également les malades atteints de toute
autre affection,
A la suite de la visite médicale, les mala-
des contagieux ou non seront hospitalisés ou
isolés et, si leur état l'exige, renvoyés dans
leur pays d'origine aux frais de Vengagiste.
Le Chef du Service de VImmigration et
du Contrôle de la rnain-d' œuvre engagée si-
gnale a l'inspecteur du I ravail tous les faits
dont il a connaissance en vertu de ses attri-
butions, lui fournit tous renseignements et
relevés que celui-ci peut lui demander et lui
transmet toutes plaintes et réclamations des
travailleurs arrivant par son intermédiaire
ou celui de son personnel.
Le réveil des travailleurs ne pourra PIl,I
avoir lieu avant quatre heures et demie, ni
leur retour au campement après dix-sept heu-
res trente.
Dans le cas oit, par suite de Veloignement
du chantier, les ouvriers seraient obligés de
prendre leur repas de midi sur place, la cui-
sine serait faite par des coolies détachés.
Dans les campements, des coolies détache*
seront également affectés à la cuisine.
Lorsque les engages seront employés sur
des chantiers mobiles, la nourriture devra
leur être fournie toute préparée par leur em-
ployeur.
Dans tous les cas où la nourriture des Cll-
gages incombera à Vemployeur, la ration
journalière devra répondre aux particularités
suivantes :
La viande fraîche, avec un maximum d'os
d'un douzième, devra être donnée izit moins
à trois repas par semaine et les légumes verts
de saison au moins à six repas par semanc.
Les citrouilles, potirons, courges devront
être épluchés, Préparés, prêts a la cuisson
avant la pesce et ne pourront être servis à
plus de quatre repas par semaine;
Les fruits pourront tenir licu de légumes
verts trois fois par semaine;
La graisse devra être de la graisse de porc
fraîche.
[.e Directeur local de la Santé au Cam-
bodge exerce un droit permanent de con-
trôle sur tout ce qui tUIIC/Ii: à Vhygiène des
travailleurs.
Il exerce ce contrôle permanent soit par
lui-même, soit par délégation, sur les forma-
tions sanitaires des exploitations.
Il veille à l'exécution des mesures régle-
mentaires concernant ta visite médicale des
détachements de travailleurs à leur arrivée
et à leur déplut.
Tout propriétaire d'exploitation qui fait
une demande de recrutement de main-d'œu-
vre hors du Cambodge doit, au préalable,
justifier de l'existcllce de logclIlCllts, au
moins provisoires, d'une ca pacité pro portion-
née Illt nombre de travailleurs à recei'oir.
L'embarquement des travailleurs pourra
être différé et même le recrutement suspendu
à la demande du Résident supérieur si les
installations sont reconnues insuffisantes par
l' Inspecteur ou les Contrôleurs Ju Travail
on par le Directeur IOClll de la Santé ou son
délégué.
Les logements pxn i.u>ires ou définitifs doi-
vent assurer un minimum de 3111/1 de surface
converti- par occupant tidu/lc, Ils seront éta-
blis autant que possible sur un emplacement
élevé, éloigné de tout marécage, étang, et en
ghzérlll de toute eau sttlglltlntc, entièrement
défriché dans un rayon minimum de 301 mè-
tres et débarrassé de toute brousse.
Ils seront uniformément établis sur sol su-
rélevé et pourvus d'un revêtement en maté-
riaux durs, à l'exclusion du bois, pouvant
être lavé à grande eau et facilement désill
fecté. Exception à cette règle sera admise
pour les chantiers mobiles et pour les cam-
pements essentiellement ton pot aires.
Les cuisines, à raison d'une ait moins par
bâtiment d'habitation collective, seront indé-
pendantes des logements et placees a proxi-
mité de ceux-ci. Les latrines, en quantité suf-
fisante, seront couvertes et placées toujours
en a:'al de tout cours d'eau.
Il sera établi dans chaque campanent un
incinérateur suffisant pour brûler toutes les
ordures ménagères.
Tout logement dont- les dispositions pré-
senteraient des inconvénients au poillt de vue
de lil. santé et de la sécurité tirs engagés,
pourra être interdit par l'Inspecteur du Tra-
vail.
Les logements individuels, même du type
indigène, sans être imposés, seront toujours
préférés aux logements collectifs même dé-
finitifs. Ils devront être entourés d'un jardin
net.
Il est recommandé aux em ployeurs de créer,
dans les environs immédiats de chaque cam-
pement des potagers et des vergers à l'usage
des travailleurs.
L'eau devra être distribuée dans les cam-
pements, en saison des pluies, de façon à IlS.
surer une quantité quotidienne, non comprise
d'eau potable, de 43 litres pt/r travailleur et
de t; litres pour chacun des membres de sa
famille et, en saison sèche, en quantité: suf-
fisante aussi grande que possible. Elle sera
amenée à un lavoir douche couvert et clos
suffisamment pour que les usagers soient à
l'abri de la vue.
L'eau potable sera fournie dans chaque
cam panent à raison de 5 litres par personne
et par jour.
Les puits servant à T alimentation des Ira*
vailleurs devront être maçonnés et couverts.
Leurs abords seront protégés ptir un trottoir
bétonné et revêtu d'une chape en ciment.
Aucune source naturelle d'eau destinée e>
Valimentation, ne sera utilisée avant analyse
-- LE NUMERO M) CLMIMJfiS
SAMEDI SOIH. 252 JUIN im
amalat QUOTIDIEN
Médaction & Administration:
M, IN fc Mt-TfeU*
PARIS O-)
TtliW. 1 LOUVRC IHf
- IIICH8LI8U
Les Annales Coloniales
Lu mwms et rdommes gow reçus* m
torts* êu |nintl.
Dimectsuii.Fondatium i Marotl RUEDEL
l
reu Im iHMn pmbtUe éma nmtr* immti ne pememt
M ripnɫi -- iilmml la Atmum Gmwuijb.
1
ANIREIERTS
mw in Imw mtneuéOet
v. - INiU S IMl
Frasas et
MMtM ,. U e
fersa«sr.. W» ta » 19»
lr8II OM
6M la bammi M Po"
Les produits du sol
dans l'Afrique du Nord
L'Algérie, la Tunisie et le Maroc s'équi-
pent progressivement et leurs produits du
sol et du sous-sol sont de plus en plus
grands. La valeur des échanges de l'Algé-
rie avec l'extérieur est montée à 9 milliards
de francs en 1928, et le trafic total de
l'Afrique du Nord a atteint près de 15 mil-
liards de francs.
La récolte des céréales récolte moyenne
a produit 19 millions de quintaux. Le vi-
gnoble, particulièrement favorisé, a fourni
plus de 13 millions d'hectolitres, ce qui a
incité les défenseurs de nos vignerons du
Midi, de l'Hérault en particulier a jeter un
cri d'alarme et à demander que les vins d'Al-
gérie soient contingentés. 0 sainte protec-
tion 1 On demande à nos colonies de cultiver
et de produire et lorsqu'elles y sont arrivées
on propose ni plus ni moins que de restrein-
dre leurs nouvelles cultures et de fer-
mer les portes de la Métropole à leurs pro-
duits.
La campagne agricole en Tunisie a été éga-
lement bonne. Les céréales récoltées se sont
élevées à 9 millions 1/2 de quintaux. La
culture de l'olivier, source importante de ri-
chesse pour la Régence, est constamment eu
progression. Elle a permis la fabrication de
--- 45 - millions de kilos d'huile.
Au Maroc, les surfaces ensemencées, qui
s'accroissent de jour en jour, ont produit
10 millions 1/2 de quintaux d'orge, 6 mil-
lions 735 quintaux de blé, 1 million
743.000 quintaux de maïs et 257.000 quin-
taux d'avoine. Un nouveau progrès s'est ma-
nifesté pour les produits du sous-sol, notam-
ment pour les minerais de plomb et de man-
genèse et pour les phosphates dont 1.337.000
tonnes ont été exportées. Au total, le mouve-
ment commercial du Maroc s'est chiffré par
X.27Z millions de francs.
On peut donc faire connaître l'Afrique du
Nord a l'étranger. La France y a déjà ap-
porté de grandes choses et l'on s'explique
que pour fêter le centenaire de la conquete
de l'Algérie on ait consenti à voter 80 mil-
lions de francs, moitié fournis par l'Algérie,
l'autre moitié par la Métropole, encore cepen-
dant que les chiffres 48 millions de publi-
cité sous diverses formes, transports et lo-
gements 17 millions, constructions 27 mil-
tons, et seulement 5 millions réservés aux
lmatutime indigènes aient donné lieu
déjà à de vertes - critiques - ---
Indirectement la terre d Aîrique par son
cheptel et la laine qu'il produit, a fourni
à 1 alimentation française en laine d abon-
dantes ressources.
Notre cheptel ovin colonial est estimé à
23 millions de têtes. Malgré cette richesse en
troupeaux, la production lainière totale des
colonies représente à peine 35.000 tonnes,
dont la moitié à peu près est exportée vers
la France. Or, les besoins annuels de notre
industrie lainière sont d'environ 300.000
tonnes et nos importations se chiffrent à
90 des laines consommées par nos manu-
factures, ce qui nous coûte plus de 5 mil-
liards par an à verser à l'étranger, princi-
palement l'Australie et l'Argentine
L'Algérie possède un troupeau de mou-
tons d'environ 10 millions de têtes dont 6
millions à peu près sont soumis à la tonte.
Ce qui est regrettable à constater, c'est que
la situation était la même il y a cent ans,
au moment de la conquête. Ces millions de
moutons tondus donnent 15.000 tonnes de
laine dont un peu plus de la moitié seule-
ment prennent le chemin de la France. Le
reste est consommé sur place par l'indigène.
Pour améliorer cet éiat de choses, il y a j lieu
d'améliorer les races de moutons et l'éle-
vage par le moyen de sélection, de soins
jneilleurs à donner aux troupeaux et une
alimentation plus abondante.
En Tunisie le troupeau ovin ne dépasse
pas a millions de têtes qui donnent environ
2.000 tonnes de laine, dont près de la moitié
sont consommées sur place et employées,
comme en Algérie et au Maroc, à la fabri-
cation des vêtements et des tapis. A Sidi-
Tabet, l'administration du Protectorat a
fondé un établissement pour les croisements
de la race locale avec les Mérinos de France
pour améliorer la qualité de la laine.
Au Maroc, l'importance du troupeau est
à peu près égal à celui de l'Algérie, environ
lQ millions de têtes. La tonte de ce trou-
peau a produit 17.000 tonnes de laine en
1927. La progression de la production est
constante, encore que l'élevage au Maroc soit
resté primitif et que trop d'animaux y meu-
rent de faim, de soif, de maladies parasi-
taires et de manque de soins. Les colons
européens qui se livrent à l'élevage du mou-
ton sont constamment contrariés dans leurs
exploitations à cause des difficultés qu'ils
éprouvent à acquérir de grandes surfaces de
terres, presque tous les terrains de parcours
appartenant aux tribus, ou se trouvant inalié-
nables comme terrains 1 habous ».
D'une façon générale, on peut dire que les
moyens mis en œuvre jusqu'ici, pour accroî-
tre la production de laine sont insuffisants.
Les groupements lainiers de la Métropole,
de Roubaix Tourcoing en particulier -
font des efforts pour l'intensifier. C'est ainsi
qu'ils ont fondé en 1925 a l'Union ovine de
l'Afrique du Nord » en vue d'améliorer la
qualité des troupeaux et des laines, de ré-
gler rationnellement la tonte et les ventes
publiques.
La grande île africaine de Madagascar
ne possède qu'un troupeau restreint, 300.000
moutons tout au plus vivant sur les hauts
plateaux de l'Imérina et dans les provinces
de Tulear et de Port Dauphin. Ce troupeau
eg «uHOOt dejliné fc fournir de la viande.
La Chambre de Commerce de Tour-
coing a songé à l'élevage du mouton
à Madagascar. Comme on y rencontre
des bêtes métissées provenant des races
françaises de Provence et de la Crau,
on a pensé que nos Mérinos pourraient s'ac-
climater dans la grande île, tout au moins
sur les hauts plateaux. Malgré le peu de suc-
cès des premiers essais, la Chambre de Com-
merce de Tourcoing est résolue à persévérer.
Peut-être, par la sélection et l'introduction
de races résistantes parviendra-t-on à l'accli-
matement des bêtes et à des toisons produc-
tives. De grands efforts restent à faire, on
le voit, pour que nos colonies de l'Afrique
deviennent des centres importants de ravi-
taillement en laine pour la Métropole.
Les difficultés sont grandes partout. Mais,
loin d'être la raison du découragement, elles
doivent exciter les initiatives et les efforts
des hommes soucieux de l'avenir de leur pays
et des Colonies françaises
Clk. Dellrrre,
Sénateur du Nord membre
de (a Commission des Affaires
Etrangères.
10801
M. Manceron visite la Régence
Continuant sa prise de contact avec les vil-
les les plus importantes de la Régence, M,
Manceron, accompagné du général de Cham-
brun, commandant supérieur des troupes, a
quitte Tunis depuis quatre jours pour se
rendre dans le grand centre agricole de Béja.
Le Résident a été reçu par le contrôleur
civil, le caïd, le président de la municipa-
lité et par les personnalités locales. Une ré-
ception officielle a eu lieu au contrôle civil.
AL Manceion a visité ensuite le Dispensaire
et la Crèche, ainsi que les asiles coopératifs
où pourra être conservée une partie du grain
produit dans cette région, renommée pour la
splendeur de ses céréales.
Dans l'après-midi, le Résident général et
sa suite ont quitté Beja pour se rendre à
Tabarka, où le cortège a lait un court arrêt
avant de gravir les pentes de la montagne
vers Aïn-uraham au milieu des forêts de
chênes-lièges.
M. Manceron, poursuivant son voyage dans
le nord de la Régence, a quitté Aïn-Draham
avant-hier à 7 heures. A - Souk-el-Arba, le
cortège a été accueilli par les autorités loca-
les au milieu de l'enthousiasme de la popu-
lation. Une impressionnante fantasia à la-
quelle ont pris part de nombreux cavaliers a
eu lieu en l'honneur de M. Manceron, qui
s'est ensuite rendu au contrôle civil pour les
réceptions officielles. Le Résident général,
après avoir entendu les discours des repré-
sentants de la population et des autorités lo-
cales, a manifesté toute sa satisfaction de
constater l'entente complète qui règne entre
les colons et les indigènes de la région.
Accompagné de Mme Manceron et du gé-
néral de thambrun, le Résident a visité
l'hôpital local, dont il a constaté la belle
tenue. Le cortège résidentiel a quitté Souk-
el-Arba dans la boirée pour se rendre au Kef,
d'où il est reparti pour Ebba-Ksour.
(Par dépêche.)
«»»
L'exploitation du Djebel Onk
Les délégations financières d'Algérie se
sont réunies en séance plénière sous la pré-
sidence de M. liai le; M. Pierre Boiues,
Gouverneur général, était présent.
Un gros débat a eu lieu sur le djebel Onk.
On a tait connaître une offre d'amodiation
du djebel Onk, par une compagnie, avec un
projet annexe de création d'une mer inté-
rieure ,dans la région des chotts.
Une motion a été déposée, demandant à
l'administration de susciter rapidement d'au-
tres offres, afin de mettre en exploitation, le
plus rapidement possible, le gisement de
djebel Onk. Mais la plupart des délégués
de Constantine se sont prononcés contre cette
motion qui, finalement" a été repoussée.
golem
CINÉMA COLONIAL
Le film sonore
La production française semble enfin s'or-
ganiser pour faire du film sonore et parlant.
Au mois de janvier dernier, on parlait
assez vaguement de cette nouvelle invention
qui, chacun émettait cet avis, ne devait avoir
qu'une durée éphémère, le tilm muet étant
définitif et seul agréable au public.
Or, subitement, Londres - voyait équiper
une dizaine de salles où se ruait la toule,
tandis que les recettes des cinémas réfrac-
taires baissaient de plus de moitié.
Quelques journalistes français passèrent la
Manche afin de voir et d'entendre les produc-
tions parlantes. Ils revinrent émerveillés.
Ceux à qui ne plaisaient pas les « talkies »
reconnurent cependant que c'était un énorme
succès de curiosité et que le public attiré par
la nouveauté s'y rendait en masses.
Le marché anglais, déjà assez difficile pour
la production française se fermait complète-
ment.
En Allemagne un fait analogue se produi-
Mit.
Il y eut alors chez nous un arrêt net dans
les affaires, et ces derniers mois, personne
n'osait attaquer quoi que ce soit.
Actuellement, des commissions d'études
ont été envoyées en Amérique, des studios
parlants s'équipent; et il n'est plus question
de films muets.
Encore une crise passée sans trop de dom-
mages 1
Espérons que le niveau de cette nouvelle
forme de films amènera une technique et un
résultat plus artistiques dans la production
française.
Jlekerl Bltal.
TAUX PB LA PIASTRE
A la dUe du 10 Juin, 14 taux de la piastre à
Saigon Mat tfe H lfr.
lll à h j àà&.
Inquiétudes et tsnirs
A
te relève dans l'Indochine Nou-
velle du Pacifique, un article de
l'Argus Indochinois, siené du
doyen de la.. presse indochinoise, A. Pi-
glouski.
Qui n'a pas l'esprit de son age, de son
âge a tout le malheur ; notre confrère fait
une application de ces vers bien connus, à
la nouvelle génération annamite, qu'il accuse
d'oublier, tandis qu'elle évolue trop vite vers
une culture intellectuelle due à l'Occident et
vers une vie matérielle. plus large, les vertus
fondamentales de la race.
Quelles sont ces vertus 1 Avant tout, une
déférence respectueuse envers la vieillesse,
une politesse exquise pour les personnes et
les hôtes âgés. C'était là pour tout Annamite
le premier des devoirs : les jeunes qui s'éver-
tuent c à singer outrageusement les frelu-
quets dOccident » perdent ce respect délie
cat dont les vieillards et les étrangers étaient
jadis entourés. Les premiers ne sont-ils pas
des illettrés f les seconds ne sont-ils pas plus
proches, au fur et à mesure que la même civi-
lisation efface les différences d'un bout à
l'autre de la planète 1
Or, d'après notre confrère indochinois, no-
tre morale d'Occident est « incompatible, du
moins encore, avec la race ». Si les jeunes
Annamites s'évadent de la morale de Confu-
cius, que leur restera-t-il pour appuyer leur
vie sur des principes solides î Question qui
jette dans l'angoisse les éducateurs : « une
brusque évolution qui amène la jeunesse an-
namite au scepticisme et à l'indifférence à
l'égard des anciennes traditions, les laisse
désemparés, sans guide moral, car on ne
s'adapte pas à une morale nouvelle du jour
au lendemain. »
Que faire f Notre confrère répond par des
récriminations nouvelles et non par des indi-
cations précises. Question ardue et complexe,
déclare-t-il. le le crois bien. Il a mille fois
raison dtadresser des reproches à tous les
gens qui s'en désintéressent, de rappeler à
chacun sa part de responsabilité, d indiquer
que chacun est un éducateur qui agit par
l'exemple plus que par les préceptes. Puis, il
reprend la satire des jeunes imprudents qui
croient « se franciser. en jetant par-dessus
bord les qualités caractéristiques de leur
race, qui imitent grossièrement les défauts
de la nôtre, et s'imaginent faire figure d'oc-
cidentaux en copiant nos modes dans ce
qu'elles ont d'exagéré et nos habitudes dans
ce qu'elles ont de moins recommandable.
« S'ils renient la politesse et la simplicité
de leurs ancêtres, ils garderont néanmoins
leur mentalité d'origine, et après avoir aban-
donné les meilleurs principes, il leur restera
les conceptions sociales que le mandarinisme
a ancrées chez eux depuis si longtemps, et
qui s'accordent plus ou moins avec notre
morale. Si c'est là ce qu'ils auront gagné à
notre contact, nous pourrons un jour en être
fiersl »
Oui, question ardue et complexe. Le même
Voltaire, auquel l'article dont je parle ici
emprunte les vers qui sont au début, a écrit
les c Poèmes sur la Loi Naturelle » auquel
il aurait renvoyé ili. A. Piglouski; il a ré-
pété toute sa vie que la morale, la princi-
pale partie des religions, est la même dans
tous les temps et dans tous les pays, qu'il
n'y a qu'une morale comme il n'y a qu une
géométrie, que « Confucius n'a pas inventé
un système de morale, comme on bâtit un sys-
tème de physique, et qu'il l'a trouvé dans
le cœur des hommes » ;
Qu'on soit juste, il suffit; le reste est
arbitrairel Arbitraire? Que non pas. Conf u-
cius a trouvé sa morale dans le cœur des
hommes, auxquels il était lié par des liens
très étroits, et il n'est, pas évident, quoi qu af-
firme Voltaire, que « les choses d'institution,
les lois civiles, la discipline qui changent
tous les jours selon le besoin et selon la pru-
dence des chefs de l'Eglise » appartiennent
à l'arbitraire. Et il serait dangereux que les
constatations plus rassurantes, faites par
notre confrère, ne portent que sur des exce p-
tions :
a L'éducation nouvelle, écrit-il, à laquclle
certains Annamites ont été soumis, a donné
chez eux des résultats qu'on ne contemple
pas sans orgueil, ni sans espoir, car ils
prouvent que lannamite vraiment intelligent
et qui comprend sa valeur d'homme, sait se
franciser à la bonne manière, en gardant la
simplicité de sa race qu'il ne cherche pas à
renier, de crainte d'en avoir aussi tout le
malheur en en perdant l'esprit. »
Orgueil, espoir, voilà qui vaut mieux que
pessimisme ou découragement. L'article
finit sur ces mots auxquels applaudiront tous
ceux qui ont la fierté de l'œuvre colonisa-
trice de la France et l'espérance que notre
pays saura la mener à bien, jusqu'au bout.
..r'
Sénateur de l'H'érault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
Le sultan en France
bc
S. M. Sidi Mohamed Ben Youssef, sultan du
Maroc, qui était déjà venu à Nice le 18 août
dernier, au cours de son premier voyage en
France, est de nouveau l'hôte de la capitale de
la Riviera.
Le souverain voyageant incognito, aucun pro-
tocole n'est appliqué. La suite impériale com-
prend le grand vizir El Mokri, le vizir Si Ma-
meri, M. Marc, M. Poncet, commissaire spé-
cial et les serviteurs habituels du sultan.
Les appartements réservés au souverain ne
diffèrent des autres que par une gerbe de fleurs
cravatée aux armes de la ville.
S. M. Sidi Mohamed Ben Youssef visite la
légion, durant la journée, au gré de sa fantaisie.
Le soir, il dîne dans ses appartements, puis
va se promener daDa la ville ou satisfait à son
plaiair favori : le cinéma.
Dépêches de l'Indochine
»♦»
M. Pasquier a quitté Hanoi
*< Le Gouverneur général Pasquier a quitté
Hanoi le 20 juin se rendant à Saigon ou il
arrivera le 23. Il visitera le barrage de Bai-
thuong au nord de VAnnam, l'usine électri-
que de Samson, inaugurera les ponts en
ciment armé nouvellement. construits en-
tre Tourane et Nhatrang.
Au Yunnan
De source chinoise : Le Gouvernement in-
tensifie sa propagande contre les importa-
tions étrangères, il a prescrit aux fonction-
naires de n'utiliser qué les produits du
pays et en particulier les étoffes tissées en
Chine.
Lc$ troupes du général Tyhaoh-Si-
Tclwng, Gouverneur rebelle du Kouei-
Tcltéou, récemment défait par les troupes
du Yunnan, rallient les forces nationalistes.
Le général Lou-Han est revenu à Yun-
nanfou le 13 juin de retour de sa mission à
Nankin.
Sur les instructions de Nankin, le gou-
vernement provincial intensifie son action
contre l'agitation extrémiste ou dissidente.
Des mesures de répression vigoureuses
ont été prises contre les tendances commu-
nistes, notamment dans tes milieux sco-
laires.
Le change est à 800 dollars t/unnanais
pour 100 indochinois. (Indopacift.)
(Indopacifl.)
AU CONSEIL P ETAI
Annulation d'une décision du ministre des
Colonies
A la requête de M. Il'ech, administrateur
de première classe des services civils de
l'Indochine, le Conseil d'Ltat a annulé une
décision du Ministre des Colonies rejetant
sa demande d'option pour le nouveau régime
tics pensions civiles.
Le requérant avait fait valoir dans sa
requête, que c'était en violation de l'article
12 du decret du z septembre 1924, que sa
demande d'option avait été reietee.
Lu ellet, aisait-il, cet article tixe à 18 mois
le délai d'option pour les agents des colonies.
De son coté, le Ministre des Colonies sou-
tenait que M. l'cch aurait dû lornier son
option dans les délais d'un an imparti par
l'art. 50 du décret du z septembre 1924.
Lu requérant ne pouvait se prévaloir du
délai de lii mais prevu en faveur des fonc-
tionnaires coloniaux, par le motif que M.
l'cch était resté en t'rauc--- après la publica-
tion du décret précité.
Le Conseil d Etat a statue ainsi que suit:
Considérant qu'aux termes de l'art. 50 du
décret du z septembre 1924.
.Pour les ionctionnaires et employés en
service ou en résidence hors de France con-
tinentale, le délai imparti par l'article 50
du décret précité est porté a 18 mois, lequel
se détermine d'après la position du fonction-
I naire au moment de la publication du règle-
ment.
.Considérant que le 10 septembre >924,
M. Pech exerçait en Indochine les fonctions
d'administrateur des services civils lors de
la publication du décret du 2 septembre 1924,
par suite, son option formulée le 9 décem-
bre 1925, dans le délai de 18 mois, est
valable.
Dès lors, c'est à tort que le Ministre des
Colonies a refusé d'en tenir compte au
requérant.
Ce dernier est donc fondé à faire valoir
ses droits à une pension de retraite il a
également droit au paiement de sa solde
depuis le jour ou celle-ci a cessé de lui être
servie, jusqu'à la régularisation de sa situa-
tion.
Il y a donc lieu de renvoyer M. Pech de-
vant le Ministre des Colonies pour être pro-
cédé à la liquidation des sommes qui lui &ont
dues.
Un dicton rifain
Comme tous les gens sensés, nous avons la
guerre en exécration, et si quelqu'un souhaite,
à propos des événements actuels du Maroc, que
la pacification du Protectorat s' achève par des
méthodes persuasives et non de coercition, c' est
bien nous.
Il ne faudrait tout de même pas que l'on per-
dît de vue. dans les graves débats en cours,
l'état d'esprit de certains éléments berbères.
Voici un dicton rifain dont nous garantissons
l'authenticité :
Un homme sans poudre ne vaut rien, et tant
qu'il n'a pas été la vie à une demi-douzaine
d' hommes, il ne peut s'estimer rassasié ni sentir
son sang apaisé, ni mourir avec tranquillité.
Pareille maxime, pensons-nous, ne saurait
aucunement justifier, du côté des civilisés, un
état d'esprit « de représailles », mais nous pen-
sons aussi qu'il est bon de connaître ses ennemis.
M. Maginot à Verdun
Au cours des fêtes qui se dérouleront demain
à Verdun sous la présidence de M. Doumer-
gue, le Conseil municipal confèrera au Président
de la République le titre de « citain », qui re-
monte au XIIe siècle, et que portent seuls, actuel-
lement, le maréchal Pétain, le maréchal Pil-
sudski, M. Poincaré, la grande-duchesse de
Luxembourg, le lord-maire de Londres et M.
Maginot.
L. est précisément comme « citain », repré-
sentant les anciens combattants de Verdun, que
M. André Maginot sera appelé, demain, à pren-
dre la parole dans la cité meusienne. C'est, en
effet, d'après la délibération même du Conseil
municipal, comme « représentant qualifié des
hommes de troupe ayant combattu bravement
devant les murs de Verdun » que « le sergent
Maginot, du 446 territorial, parti soldat de
2e classe, dès la mobilisation, décoré de la
Croix de guerre et de la Médaille militaire, fait
Chevalier de la Légion d'honneur, blessé de-
vant Verdun », fut nommé citain.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre : Les débats sur le Maroc.
Toujours le colonel Bernard
̃» »
Une délégation des membres du Comité du
Commerce et de l'loduatrie présentée par M.
Archimbaud, aurait été, nous a-t-on dit, reçue
par le ministre des Colonies. Cette délégation
se proposait de l'entretenir de la question de
la main-d'œuvre en Indochine. Rien de plus
normal et de plus raisonnable que ce désir des
planteurs et hommes d'affaires ayant des inté-
rêts en Indochine de présenter leurs desiderata
au ministre. Mais où nous avons peine à le
croire et où le fait devient étrange, c'est quand
il nous est dit que ce fut le colonel Bernard
qui prit la parole en la circonstance et qui,
avec la violence et la bonne foi que l'on con-
naît, a présenté la question au ministre.
Il y a des ironies qui sont par trop cruelles
et nous nous demandons ce que l'opinion pu-
blique indochinoise pensera quand elle saura
quel était le porte-paroles des planteurs indochi-
nois !.
Il est très certain que la question du recrute-
ment et de l'emploi de la main-d' œuvre en
Indochine a besoin d'être surveillée de très près
pour pouvoir continuer à permettre le dévelop-
pement de l' essor économique considérable pris
par les plantations depuis dix ans. Mais il sem-
ble que, si la question est en bonnes maim avec
l' actuel Gouverneur général de l'Indochine,
l'on ne peut néanmoins espérer aboutir à un
résultat qu'avec la collaboration des planteurs
qui doivent, eux aussi, faire un effort pour don-
ner aux travailleurs une juste amélioration des
conditions de travail. La conjugaison de ces
deux efforts est essentielle. La presque unani-
mité des planteurs indochinois qui ont toujours
eu le souci des indigènes qu'ils emploient et
qui ont été et demeurent disposés à faire tout
ce qu'ils doivent faire pour leurs coolies, sont
d'ailleurs tout à fait d'accord sur ce point.
Mais ne croit-onepas que l'intervention du co-
lonel Bernard en pareille matière ne peut que
rendre plus difficile la question. En effet, l'ad-
ministration prend des mesures pour que les
coolies viennent librement travailler et donnent
une sincère et loyale collaboration de leur tra-
vail aux planteurs. Mais ne répondront-ils pas,
à juste titre : « Vous voulez faire une oeuvre
juste, vous prenez des mesures pour supprimer
les causes de graves reproches qui sont adressés
à la main-d' œuvre indigène et que le colonel
Bernard résume en déclarant que nous com-
mettons une grave faute en n'acceptant point
d'aller travailler sur ses plantations, mais « que
M. le colonel Bernard commence 1 »
----- 0080
JA la Conférence du Travail
1
Le travail forcé aux Colonies
La conférence internationale du travail a
adopté le questionnaire relatif au travail
forcé ou obligatoire dont nous avons parlé,
en y apportant, contre toute attente, la plu-
part des modifications et additions que sou-
haitait le Kroupc ouvrier.
l'ar 72 voix contre 20, elle décida ainsi
d'insérer dans le formulait e la question sui-
vante relative à la lui de huit heures :
L'sliincz-i'ousj sera-t-il demandé aux gou-
vernementst que la durée normale du tiavail
des travailleurs forcés ne devrait pas dépas-
ser huit heures par jour et 48 heures par se-
maine et que les heures de travail effectuces
en sus de la durée normale devraient être ré-
munérées à des taux supérieurs aux taux nor-
maux t
A la grande surprise de la minorité qui ne
comptait certes pas sur ce succès, la confé-
rence, par 59 voix contre 49, adopta la sug-
gestion du groupe ouvrier de poser aux gou-
vernements une question relative à la consti-
tution possible auprès du Bureau internatio-
nal du travail d'une commission d'experts en
matière de travail indigène. Voici le texte
de cette nouvelle formule interrogative :
i° Lstimes-vous qu il serait souhaitable
d'iustituer auprès du Bureau ipiteretaliopial
du travail une commission d'experts du tra-
vail indigène; 2* estimez-vous que les rap-
ports adoptés en vertu de l'article 408 sur
des conventions concernant le travail forcé
devraient lui être renvoyés; 30 estimez-vous
qu'on devrait lui confier Vétude des autres
problèmes posés par le travail indigène!
Enfin, l'ensemble du questionnaire fut voté
par 83 voix contre 17, tandis que 101 voix
contre 25, c'est-à-dire la majorité des deux
tiers requise par les gouvernements, décidait
d'inscrire à l'ordre du jour de la prochaine
conférence qui se tiendra en mai 1930 l'étude
de la convention internationale relative au
travail obligatoire. Avant cette époque, les
gouvernements devront avoir répondu aux
29 questions qui vont leur être posées et dont
la dernière, particulièrement, soulève un des
plus graves problèmes de l'heure, celui d'un
contrôle international qui ne saurait, dans
tous les cas, laisser indifférentes les puissan-
ces coloniales conscientes de leur souverai-
neté.
L'Aviation Coloniale
»+«
France-Syrie
Les correspondances officielles ou privées
à destination do l'Italie, de la (irèce et de
11le de CHstellurizza acquiltellt ohligatuirc-
ment et d'avance, en sus des taxes pustules
ordinaires de toute nature, une surtaxe
aérienne fixée au taux ci-après, pour lu
Syrie et file de CastellQrizzo à 5 fr. par
10 grammes ou fraction de 10 grammes.
Cette surtaxe représente exclusivement le
prix du transport par avion, quel que soit
le trajet à accomplir par la voie de fuir.
-000
Un congrès colonial à Nancy
8.68
Une délégation, conduite par M. Georges
Barthélémy, ancien député, a obtenu de M.
Poincaré la promesse qu'il présiderait, le 6 oc-
tobre prochain, à Nancy, le banquet de clôture
du Congrès annuel de la Fédération Nationale
des Anciens coloniaux.
M. Poincaré sera accompagné de : MM.
Maginot, ministre des Colonies ; le maréchal
Lyautey et Albert Lebrun, vice-président du
Sénat.
La protection
de la
main-d'œuvre en Indochine
Un aneté du Gouverneur général de l'iii-
dochine, en date du 25 octobre 1927, avait
pour objet « la piotection de la uiain-d'œu-
VIU indigène et asiatique étrangère employée
sur les exploitations agricoles, industrielle*
et rnluières.» <
Voici, d'apica le Journal Officiel de l'iii-
dochine, comment sont réglés sur le terri-
toire du Cambodge, les détruis d'application
du texte précité:
Les travailleurs et leur famille, dirigés sur
un dépôt d'Immigrantst seront, dans un délai
maximum de 48 heures, soumis a une visite
médicale qui a sut tout pour but de dépister
les maladies contagieuses, de constater la
vaccination antivanolique, anticholérique,
etc. des immigrants et de procéder à leur
vaccination, s'il y a lieu. Le médecin recher-
elle également les malades atteints de toute
autre affection,
A la suite de la visite médicale, les mala-
des contagieux ou non seront hospitalisés ou
isolés et, si leur état l'exige, renvoyés dans
leur pays d'origine aux frais de Vengagiste.
Le Chef du Service de VImmigration et
du Contrôle de la rnain-d' œuvre engagée si-
gnale a l'inspecteur du I ravail tous les faits
dont il a connaissance en vertu de ses attri-
butions, lui fournit tous renseignements et
relevés que celui-ci peut lui demander et lui
transmet toutes plaintes et réclamations des
travailleurs arrivant par son intermédiaire
ou celui de son personnel.
Le réveil des travailleurs ne pourra PIl,I
avoir lieu avant quatre heures et demie, ni
leur retour au campement après dix-sept heu-
res trente.
Dans le cas oit, par suite de Veloignement
du chantier, les ouvriers seraient obligés de
prendre leur repas de midi sur place, la cui-
sine serait faite par des coolies détachés.
Dans les campements, des coolies détache*
seront également affectés à la cuisine.
Lorsque les engages seront employés sur
des chantiers mobiles, la nourriture devra
leur être fournie toute préparée par leur em-
ployeur.
Dans tous les cas où la nourriture des Cll-
gages incombera à Vemployeur, la ration
journalière devra répondre aux particularités
suivantes :
La viande fraîche, avec un maximum d'os
d'un douzième, devra être donnée izit moins
à trois repas par semaine et les légumes verts
de saison au moins à six repas par semanc.
Les citrouilles, potirons, courges devront
être épluchés, Préparés, prêts a la cuisson
avant la pesce et ne pourront être servis à
plus de quatre repas par semaine;
Les fruits pourront tenir licu de légumes
verts trois fois par semaine;
La graisse devra être de la graisse de porc
fraîche.
[.e Directeur local de la Santé au Cam-
bodge exerce un droit permanent de con-
trôle sur tout ce qui tUIIC/Ii: à Vhygiène des
travailleurs.
Il exerce ce contrôle permanent soit par
lui-même, soit par délégation, sur les forma-
tions sanitaires des exploitations.
Il veille à l'exécution des mesures régle-
mentaires concernant ta visite médicale des
détachements de travailleurs à leur arrivée
et à leur déplut.
Tout propriétaire d'exploitation qui fait
une demande de recrutement de main-d'œu-
vre hors du Cambodge doit, au préalable,
justifier de l'existcllce de logclIlCllts, au
moins provisoires, d'une ca pacité pro portion-
née Illt nombre de travailleurs à recei'oir.
L'embarquement des travailleurs pourra
être différé et même le recrutement suspendu
à la demande du Résident supérieur si les
installations sont reconnues insuffisantes par
l' Inspecteur ou les Contrôleurs Ju Travail
on par le Directeur IOClll de la Santé ou son
délégué.
Les logements pxn i.u>ires ou définitifs doi-
vent assurer un minimum de 3111/1 de surface
converti- par occupant tidu/lc, Ils seront éta-
blis autant que possible sur un emplacement
élevé, éloigné de tout marécage, étang, et en
ghzérlll de toute eau sttlglltlntc, entièrement
défriché dans un rayon minimum de 301 mè-
tres et débarrassé de toute brousse.
Ils seront uniformément établis sur sol su-
rélevé et pourvus d'un revêtement en maté-
riaux durs, à l'exclusion du bois, pouvant
être lavé à grande eau et facilement désill
fecté. Exception à cette règle sera admise
pour les chantiers mobiles et pour les cam-
pements essentiellement ton pot aires.
Les cuisines, à raison d'une ait moins par
bâtiment d'habitation collective, seront indé-
pendantes des logements et placees a proxi-
mité de ceux-ci. Les latrines, en quantité suf-
fisante, seront couvertes et placées toujours
en a:'al de tout cours d'eau.
Il sera établi dans chaque campanent un
incinérateur suffisant pour brûler toutes les
ordures ménagères.
Tout logement dont- les dispositions pré-
senteraient des inconvénients au poillt de vue
de lil. santé et de la sécurité tirs engagés,
pourra être interdit par l'Inspecteur du Tra-
vail.
Les logements individuels, même du type
indigène, sans être imposés, seront toujours
préférés aux logements collectifs même dé-
finitifs. Ils devront être entourés d'un jardin
net.
Il est recommandé aux em ployeurs de créer,
dans les environs immédiats de chaque cam-
pement des potagers et des vergers à l'usage
des travailleurs.
L'eau devra être distribuée dans les cam-
pements, en saison des pluies, de façon à IlS.
surer une quantité quotidienne, non comprise
d'eau potable, de 43 litres pt/r travailleur et
de t; litres pour chacun des membres de sa
famille et, en saison sèche, en quantité: suf-
fisante aussi grande que possible. Elle sera
amenée à un lavoir douche couvert et clos
suffisamment pour que les usagers soient à
l'abri de la vue.
L'eau potable sera fournie dans chaque
cam panent à raison de 5 litres par personne
et par jour.
Les puits servant à T alimentation des Ira*
vailleurs devront être maçonnés et couverts.
Leurs abords seront protégés ptir un trottoir
bétonné et revêtu d'une chape en ciment.
Aucune source naturelle d'eau destinée e>
Valimentation, ne sera utilisée avant analyse
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.19%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.19%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")Institut national d'agronomie de la France d'outre mer Institut national d'agronomie de la France d'outre mer /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer" or dc.contributor adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer") France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62805723/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62805723/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62805723/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62805723
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62805723