Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 18 juin 1929 18 juin 1929
Description : 1929/06/18 (A30,N95). 1929/06/18 (A30,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805708
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
ANTIEMF ANNEE - N* tI). LE NUMERO ; 30 CENTIMES MARDI SOIN, 18 JUIN 1929.
JOMML QMTtDtM
Rédaction & A dm inistrmti»* t
14, MOU-TM
PARIS 0*0
TtLtPM. < IJPUVICB 1MV
RICHELIEU 1744
Les Annales Coloniales
lltRHEIEHTS
mm I* ifmM mentudUt
Uia < Mwh S Mali
r.
CIIoI. tll. 1W » M •
braaftr. lit » 1® » W»
•i t'aboaiM moi Wi <•
%me lu bummil de pu$&
U* amoMii el ",II. m
tartan Ai |IT–1.
OMCTBux.FoKOATtuw 1 M. RUEDEL
Ttma léi erttofee pmWé» ému wUr* jwMl RI pMMatf
êln reproéttUs f**
L'expérience d'un office
•i ii iii» 1 n iiVi i'« ̃ ̃ -
".1..8. -
Pendant la guerre, on sentit la nécessité
de créer, en France, une organisation mé.
thodique de la récolte et de la culture des
plantes médicinales et à parfums. M. Justin
Godart, sous-secrétaire d Etat au service de
Santé, créa le Comité interministériel des
Plantes médicinales et des plantes à essences
qui avait pour but d'organiser et d'intensi-
fier la culture, la récolte et la préparation
des plantes médicinales, d'étudier les condi-
tions de leur commerce en France et à
l'étranger, de déterminer, centraliser et. coor-
donner les besoins des acheteurs et des Vi".
deurS, afin de les satisfaire au mieux de
l'intérêt général.
Le Comité fonctionna, tant bien que mal,
pendant la guerre. En 1919, le Comité inter-
ministériel, reconstitué, fut placé sous la
présidence de M. le professeur E. Perrot.
Quinze comités régionaux, entièrement re-
maniés, récurent mission de rechercher les
besoins du marché, d'organiser les petites
cueillettes et de déterminer si possible, le
prix de revient des plantes médicinales. En-
fin, une association d'études dite Office IIa-
tional des matières premières pour la Dro-
guerie, la Pharmacie, la Distillerie et la Par-
fumerie était créée.
Le but de cet Office était, d'après ses
statuts, de réorganiser en France le marché
de ces matières premières et d'étendre leur
production dans la Métropole et dans les
Colonies pour affranchir notre pays des mar-
chés étrangers.
L Ofhce se proposait - je reproduis les
termes mêmes de la notice officielle de l'Of-
fice .- « de poursuivre des études d'ordre
technique et économique, d'encourager la pro-
duction nationale, d organiser des missions,
de subventionner des laboratpfres, de créer
des instituts techniques et des champs d'ex-
perimcntation agricole, d'agir sur nos agents
consulaires et commerciaux à l'étranger 9.
L'Office, constitué pour cinq ans, recevait
de l'Etat une subvention annuelle de 50.000
francs et son budget annuel de 150.000
francs environ était alimenté par le Syndicat
général de la Droguerie française, le Syndi-
cat des Produits chimiques, le Syndicat de
la Parfumerie française, le Syndicat central
des Huiles essentielles, le Groupement des
producteurs de quinine.
Le bureau du Conseil d'administration de
l'Office comprenait le président du Syndicat
énéral de la Droguerie française, président;
le directeur de la Pharmacie centrale de
France, le président du Syndicat de la Par-
fumerie, vicc-prcsidents, et le chef du Se-
crétariat des Services Techniques au Minis-
tère du Commerce, secrétaire.
Le directeur de l'Office national était M.
le nrofesseur Emile Perrot.
j'ai, à dessein, insisté sur les origines et
les conditions de la création de cet Office
national, pour en dégager nettement le carac-
tère primitif.
Il n'est point douteux qu'au début, le sou-
ci principal des créateurs du nouvel organis-
me, à l'instigation du service de Santé de
l'armée, ne l'oublions pas, fut d'assurer l'or-
ganisation du marché des plantes médici-
nales, afin de satisfaire, par une meilleure
coordination des besoins des acheteurs et des
efforts des producteurs ou récolteurs, l'inté-
rêt général.
Une liaison intime était établie entre la
science, la production, les intermédiaires, les
consommateurs et l'Etat, représentant de l'in-
térêt général.
Mais le caractère de l'institution ne tarde
pas à se transformer.
Au début, les « Comités régionaux - font
une très utile propagande pour encourager
la cueillette des plantes médicinales. Ils
groupent les récolteurs, les mettent en rap-
port avec - les -- acheteurs.
- En 1922, le Comité des Hautes-Alpes ré-
colte 10.000 kilos de plantes médicinales
représentant une valeur de 15 à 30.000
francs ; celui d'Anjou centralise 11.000
kilos de petites récoltes ; celui de Lyon ré-
colte 300.000 kilos de Fougère mâle ;
En 1923, le Comité des Vosges récolte
10.000 kilos de plantes, dont 5.000 kilos de
digitale ; les Comités de Toulouse et d'An-
jou récoltent 10.000 et 15.000 kilos de
« simples D.
Mais, bientôt, l'activité des Comités ré-
gionaux, dans ce domaine, s'atténue : 1924
est moins productif; 1925, 1926, accusent le
recul.
La notice de l'Office, où je puise ces ren-
geignements, nous en donne les raisons :
C'est d'abord « la difficulté qu'éprouvent
les récolteurs à trouver acquéreurs pour leurs
récoltes », c'est ensuite que a d'un autre
coté, certaines personnes se sont spécialisées
pour organiser la concentration des petites
cueillettes, devenant ainsi de véritables com-
merçants ».
Ainsi, l'Office national et les Comités ré-
gionaux renoncent, peu à peu, à leur rôle de
régulateurs et organisateurs du marché, d'in-
termédiaires entre récolteurs et acheteurs.
Kn ce qui concerne l'organisation de la
production, nous pouvons faire les mêmes
constatations :
Le Comité de Marseille tente de substi-
tuer aux lavanderaies naturelles des « lavan-
deraies artificielles 9 ; en 1921, des cultures
d'une vingtaine d'espaces nouvelles sont éta-
blies à la Verpillière (Isère) sur 5 hectares
de marais, aménagés par M. de Pommeyrol
avec la collaboration du Comité lyonnais ;
Te Comité de Nancy groupe quelques per-
sonnes qui avancent les fonfls pour l'achat
crunt' petite ferme dans les Vosges, à La-
vaux.
Mais bientôt cette activité des Comités
change d'aspect. A l'heure actuelle, on ne
note plus que quelques centres de culture,
installés par des particuliers sur les conseils
de l'Office.
.e.
Enfin l'Office a fait de grands efforts,
nous dit-on, pour acclimater un grand nom-
bre de plantes médicinales exotiques dans
nos colonies.
Qu'a-t-il fait ?
Pour le Chaultnoogra de l'Inde quelques
pépinières ont été établies sur les lagunes de
la Côte d'Ivoire, a mais elles n'ont pas dû
recevoir les soins nécessaires et nous n'en
avons plus entendu parler 9.
En 1927, l'Office a adressé au Cameroun
des graines choisies d'Eséré (fèves de Cala-
bar).
Pour YYohimbe l'Office s'est préoccupé
d'en assurer la multiplication au Cameroun
dont l'arbre est originaire.
Pour le Strophantus, la notice que j'ai
sous les yeux constate : t il est certain que
le marché du Sigratus ne s'établira que si
les droguistes français veulent bien faire le
nécessaire pour aider les efforts déjà com-
binés de l'Office, des techniciens et des co-
loniaux.
Pour le Camphrier l'Office s'engagea, en
1919, par contrat avec un propriétaire agri-
culteur pour une première plantation à l'aide
de semences choisies par le professeur Tra-
but, d'Alger.
Pour le Boldo, le Biichu, Y Ipéca, le Quin-
quina nous notons des essais analogues.
En somme, nous constatons qu'à mesure
que le rôle joué par l'Office dans le domaine
de l'organisation du marché et de la produc-
tion s'efface, son rôle d'organisme d'étude,
purement scientifique, se développe. L'Of-
fice cesse de plus en plus d'être un « bu-
reau » pour devenir un « laboratoire J. Son
activité s'exerce par sa présence à des Con-
grès, des publications, l'établissement de
planches en couleurs, de films cinématogra-
phiques, des conférences, des missions d'étu-
des dans le Haut-Soudan, au Maroc, en Tu-
nisie, en Algérie, en A. O. F.
Dans la conclusion de la notice qui résume
l'activité de l'Office je veux noter ces phra-
ses :
« L'Office a rempli, du mieux qu'il était
en son pouvoir, son rôle de propagandiste
ainsi que celui d'agent de liaison entre le
commerce, le laboratoire et les producteurs,
réalisant ainsi en France le premier exemple
concret de l'alliance de la science, de l'ad-
ministration, de l'industrie et du commerce,
sans avoir jamais été mêlé à aucune tracta-
tion commerciale ;
« La démonstration est faite qu'un Comité
interministériel chargé par les pouvoirs pu-
blics d'une mission de production et de mise
en valeur du sol, et partant ne représentant
qu'une grande force morale incapable d'en-
trer dans la voie de réalisations pratiques
faute de moyens financiers, pouvait faire ap-
pel aux intéressés et susciter les concours
techniques et matériels indispensables. »
Pour ma part, tout ce que j'ai lu me sem-
ble fournir la preuve que des résultats posi-
tifs réels ne pourront être acquis que par une
organisation liant beaucoup plus étroitement
l'étude scientifique, la production et le mar-
ché.
Je prendrai seulement un exemple pour
expliquer ma pensée :
Je sais qu'à l'heure actuelle, une grande
entreprise pour la culture des arbres à quin-
quina, dans une de nos colonies, est en for-
mation. Cette entreprise dispose d'un capi-
tal considérable, plusieurs millions de francs.
Est-ce que « l'Office national va se conten-
ter d'offrir à cette entreprise quelques graines
de semence ? Est-ce qu'il ne devrait pas
jouer, dans cette expérience commerciale, un
rôle plus actif, y collaborer effectivement,
avec l'aide et la collaboration administra-
tives et linancières des pouvoirs publics ?
Je suis convaincu que, surtout dans le do-
maine de la production coloniale la formule
dont se réclame t l'Office national des ma-
tières premières pour la Droguerie, la Phar-
macie, la Distillerie et la. Parfumerie » pour
« réaliser l'alliance de la science, de l'admi-
nistration, de l'industrie et du commerce »,
doit être féconde.
Encore faut-il lui donner toute sa portée
pratique.
1 Bflemie ifnfonettl,
1 Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
11 Algérie et des Protecto-
rats.
-–
Les phosphates au Maroc
L'exercice de l'année 1928 indique que
l'exportation de pbpsphates marocains par te
port de Casablanca s est élevée à 1.323.000
tonnes embarquées sur 453 navires. Le tonnage
s'est développé de façon importante en Austra-
lie et en Nouvelle-Zélande, et une première
cargaison de près de 8.000 tonnes a touché le
Japon. Ce développement des ventes extra-
européennes est d'autant plus intéressant, mal-
gré le prix élevé du fret, qu'il permet d'élargir
la répartition des risques et d'atténuer la réper-
cussion des crises économiques qui peuvent tou-
cher telle ou telle contrée.
La question de la main-d'œuvre indigène
employée aux Mines a révélé un fait d'une im-
portance politique qui mérite d'être signalé, en
ce qu'il est une intéressante indication. Par
suite de la belle récolte de 1928, 40 des
ouvriers avaient abandonné l'exploitation des
Mines pour le travail des moissons qui leur pro-
cure en une courte période des salaires très éle-
vés. Cette carence a été palliée par un recrute-
ment d'indigènes dans les régions encore insou-
mises : la proportion des ouvriers provenant de
ces zones n'atteignit pas moins de 21 du
total.
Après Ait - Yakoub 1
Mon avis sur Vaffaire de Ait-
~~Uj~ L~ Yakoub ? Il est très net. le suis
~~t contre tout ce qu'on appelle élé-
gamment Vaction stratégique de haut style,
ou, ambitieusement, les opérations de vaste
envergure, ou, pompeusement, la réalisation
d'un vaste plan d'unification militaire. Dix-
huit morts, quatorze blessés, soixante dispa-
rus, tel est le bilan de l'embuscade d'Ait-
Yakoub. Quel serait le bilan d'une expédi-
tion guerrière dans le Tafilalet tout entier,
et combien d' hommes, combien de millions
seraient engloutis dans une entreprise dont
nul ne pourrait prévoir l'issue ? Les cruels
va-t-en guerre en parlent à leur aise. Tout
ce qu'on nous apprend de la nature du pays
et du caractère des tribus qui le peuplent est
fait pour nous inspirer une profonde, une
invincible méfiance à l'égard de ceux qui se
vantent d'en finir une bonne fois pour tou-
tes, les armes à la main
Et cependant, ils ont raison aussi, ceux
qui, sans partager les ardeurs et les espéran-
ces du parti militaire, nous préviennent qu'il
y aura là constamment une menace des plut
dangereuses, que les événements d'Aït-Ya-
koub auront des lendemains sanglants, et
qu'il faut les attendre aussi longtemps que
dans les tribus dissidentes il y aura un fusil
et des balles. Mais à ceux-ci on répond par
les paroles que prononçait M. Stceg dans
son discours de décembre 1928 au Conseil
du Gouvernement :
« Il est des points, en ce Maroc si divers,
où la force ne peut être employée que dans
une exacte compréhension des lieux et des
hommes. En face de certains Berbères, réso-
lus et fanatiques, les solutions globales et
violentes conduisent ou risquent de conduire
à des pertes d'hommes, d'argent, de temps,
hors de proportion avec les résultats à at-
teindre. La bonne méthode française, qui a
fait ses preuves en Indochine, à Madagas-
car, ici même, est celle qui procède sans coup
d'éclat, plutôt par cheminement que par
assauts. celle qui ne laisse derrière elle, ni
pires rancunes, ni insubordination latente, ni
Ilames frémissantes. »
Evidemment, la méthode qui consisterait
à ne laisser derrière soi même pas un Berbè-
re, nous mettrait à l'abri de toute nouvelle
surprise. Mais entre celle-ci et celle qui con-
sisterait. à se contenter de punir les coupables,
si on pouvait leur mettre la main au collet,
il y en a une autre, active, prévoyante, dili-
gente et avisée, qui ne perd aucune occa-
sion de parer au danger, qui n'empluit la
force que là où les résultats sont assurés et
les risques limités. C'est la méthode fran-
false, celle qui mesure les sacrifices de toute
nature au but à atteindre, celle qui n'appelle
à son aide ni le fracas, ni le tintamarre, mais
qui discrètement et fermement, avec un mé-
lange de hardiesse et de prudence, tourne
les obstacles qu'elle ne peut enlever de front
et sait fort bien le prix de la patience et de
la longueur de temps.
Voilà les deux méthodes qtion va opposer
l'une à l'autre. Il est clair qu'il y a là autre
chose qiiune manoeuvre contre un gouverne-
ment, qui pousse le sentiment de sa propre
valeur jusqu'à l'extrême et considère que tous
les débats n'ont pour véritable raison que
de le bouter dehors, pour le plus grand dom-
mage de la France, de l'Europe et de l'Uni-
vers entier. D'autres gouvernements, à sa
place, penseraient de même, peut-être avec
un peu moins d'obstination ou de superbe.
Non, il ne s'agit Pas de renverser le minis-
tère. Il s'agit de choisir une méthode. Tout
au plus, pourrait-on l'interroger sur ia ma-
nière dont il a travaillé à faire exécuter les
mesures dont M. Steeg avait montré la né-
cessité et l'efficacité pour assurer, aux abords
du Tafilalet, le maximum de sécurité avec le
minimum de risques. Nous aimons à croire
qu'à ce point de vue le Gouvernement a fait
tout son devoir, et que l'affaire d'Aït-Ya-
kâub est de celles qui n'engagent en rien la
responsabilité de ceux qui ont donné au sym-
pathique successeur de M. Steeg les instruc-
tions les plus sages et les plus utiles.
JMFmrto Mommtmm,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Afinistrc, Vice-président de la
Commission des Colonies.
AU TAFILALET
Il
Les renforts
Deux compagnies de chars d'assaut sont par-
ties pour El Rich, dans le Haut-Ziz, où elles
s'ajouteront aux contingents déjà envoyés.
De plus, l'état-major des spahis est parti
par voie ferrée.
La 3° compagnie de mitrailleuses du 3e étran.
ger, qui est arrivée à El Rich, aurait déjà été
engagée et aurait subi des pertes.
Le lieutenant Francolini, qui avait été blessé,
a pu être transporté, avant l' encerclement, au
poste d'Aït-Yacoub qui tient toujours, et les
populations indigènes qui n'ont point abandonné
notre cause reprennent confiance après avoir for-
cément eu quelque inquiétude.
CINÉMA COLONIAL
,t,
Un film sur la Palestine
On projettera prochainement dans un 1
grand cinéma de Tunis un film de documen-
tation sur la Palestine.
Ce film, qui est édité par le Keren Kayé-
meth Leisraël, de Jérusalem, enregistre les
réalisations palestiniennes dans toutes les
branches : agriculture, construction, organi-
sation générale, manifestations sportives et
intellectuelles.
Chez les Terre-Neuvas
-
Les renseignements reçus de Terre-Neuve
par les armateurs de Saint-Malo indiquent
que la pêche a été médiocre.
Une manifestation coloniale
à Bar-le-Duc
Samedi prochain 22 juin, M. Raymond
Poincaré inaugurera la foire-exposition installée
places Exelmans et Reggio, à Bar-le-Duc.
M. Poincaré sera assisté de M. Maginot,
ministre des Colonies, des parlementaires meu-
siens et du préfet de la Meuse.
Le président du Conseil présidera ensuite le
déjeuner officiel servi dans la Salle des Fêtes
de l'Hôtel de Ville.
Le soir, dans cette même salle, M. André
Maginot, v qui a bien voulu faciliter la création
d'un pavillon colonial à la foire-exposition.
présidera une conférence donnée par M. Carde.
gouverneur général de l'Afrique Occidentale
française, sous le patronage de la Chambre de
Commerce de la Meuse, du Comité de la foire-
exposition et du Comité départemental de se.
cours aux sinistrés de la Guadeloupe.
M. Maginot à Verdun
1.'
De grandes fêtes auront lieu à Verdun le
23 juin, pour célébrer la renaissance de l'héroï-
que cité. Elles seront présidées par M. Gas-
ton Doumergue, président de la République,
qu'accompagneront MM. Raymond - Poincaré.
président du Conseil ; Maginot, ministre des
Colonies; Painlevé, ministre de la Guerre ;
Forgeot, ministre des Travaux publics, et Lou-
cheur, ministre du Travail.
Outre les nombreuses et hautes personnalités
civiles, militaires et religieuses, qui ont répondu
à l'invitation de la municipalité, onze ambassa-
deurs ont également fait connaître qu'ils pren-
dront part < à cette manifestation grandiose qui
aura un retentissement mondial.
Tous les discours qui seront prononcés le 23
juin, au banquet officiel (entre 13 et 14 h.) et
à l'inauguration du monument « A la Vic-
toire et aux Soldats de Verdun », à partir de
14 h. 45, seront diffu»;s par T.S.F. par les
soins du service de la radiodiffusion de I Ad-
ministration des P.T.T
1..
L'exposition coloniale
de Paris en 1931
c e§ -
Nomination
M. Victor Berti, ancien commissaire général
des Foires et Expositions au Maroc, est nommé
Commissaire général adjoint à l'Exposition Co-
loniale Internationale de Paris.
Dépêches de Hadechme
Inauguration
Le Gouverneur général Pasquier accom-
pagné des autorités françaises et indigènes
du protectorat a inauguré vendredi H juin
dans la matinée, le celnnl de Songcau. qui
relie dans la région du nord, du delta le
bassin de Songcau au bassin de Song-
T huons ce qui constitue un des plus im-
portants travaux exécutés en. Itulocfiine,
Ce canal mesure 53 kilomètres de long,
10 métrés de largeur, il a un plafond
de 2 m. 40.
C'est un ouvrage moderne, premier de son
type dans la cotonie. Il porte 7 écluses
avec un système complet de protection, des
barrages, des siphons, des déversoirs, des
ponts-levis et des ouvrages de prise. La
construction en a duré près de sept ans
dans des conditions d'exécution difficiles
dées à la nature schisteuse des terrains
traversés et aux inondations annuelles des
chantiers pendant la saison des pluies.
Servant, en même temps, à la naviga-
tion, et A l'irrigation, il permet aisément le
passage des chalands de 300 tonnes. Il met
en relations directes, les centres miniers
exploités de la province de Thainguyen
avec le port de Haiphong et rend. ainsi pos-
sible la mise en œuvre des riches gise-
ments de fer de cette région. Après l'achè-
vement de 190 kilomètres ll'a.rfc\,'r.ç: de
sous-artères et de 2.000 kilomètres d,'arM-
- - - -
rioles, le réseau permettra l irrigauon de
34.000 hectares de terres dont le rendement
est. actuellement déficient et qui fertilisés
par les èaux limoneuses du Songcau don-
neront deux récoltes de paddy annuelle-
ment.
La transformation de la région a amené
déjà une quantité de familles indigènes
qui, instruites des résultats obtenus ail-
leurs par les travaux d'hydraulique-agri-
cole, ont été incitées à se lixer sur les ri-
ves du canal où de nombreux villages sont
créés..
Nhatrang-Hanoï en avion
Pour la seconde fois l'auton limousine
appartenant A la Société d'iïtudes et Entre-
prises aériennes a accompli cette se-
maine la liaison entre Nhatrang et IlanoI
dans la journée, en correspondance à
Nhatrang à l'aller comme au refonT, avec
le train rapide de nuit de Saigon.
La visite de l'escadre au Maroc
81
A l'occasion de la visite de l'escadre, le
Résident général s'est rendu le 14 juin au
Palais du Sultan, selon le cérémonial ac-
coutumé, pour présenter à Sa Majesté le
vice-amiral Docteur, commandant en chef les
forces navales présentes au Maroc. M. Lu-
cien Saint a été reçu à l'entrée du Palais
par M. Torres, sous-directeur des Affaires
chérifiennes, qui les a accompagnés dans la
salle du Trône, où a eu lieu, entre le. Sou.
verain, le Résident général et l'amiral Doc.
teur, une conversation empreinte de la plus
grande cordialité.
Le Résident général et Mme Lucien Saint
ont donné une réception à la Résidence g-é.
nérale le dimanche 16 juin, en l'honneur du
vice-amiral Docteur et des officiers de l'es,
cadre.
Les unités de la 1 fe et de la 20 escadre qui
séjournaient dans les ports maocains de
l'Atlantique depuis le 8 juin, ont appareillé
hier à destination d'Oran.
Le tigre du pauvre
1
L'exposition féline est close. C'est dom-
mage, car il s'y trouvait de bien admirables
spécimens. On nous permettra néanmoins de
regretter la tendance visible des amateurs, à
préférer les variétés exotiques, dont les mé-
rites s'imposent rarement.
Evidemment, les jurys sont forcés de pri-
mer l'animal le mieux caractérisé, le plus
racé, dont le pédigree est le plus flatteur,
dont la taille et la robe atteignent au maxi-
mum de supériorité individuelle. Mais cette
supériorité, due aux efforts des sélection-
neurs, aux soins des propriétaires, n'expli-
que pas l'engouement injustifié qui s'adresse
à des races plutôt singulières que belles, sur-
tout lorsque mal douées au point de vue de
l'intelligence et des qualités qui en décou-
lent. Ce genre de snobisme a pour consé-
quence immédiate la décadence, puis la sup-
pression plus ou moins rapide des autres va-
riétés.
11 y a environ un quart de siècle, en pays
d'Annam, les indigènes ne possédaient guère
qu'une race de chats, assez proche de notre
chat de gouttière : avec la plupart des ca-
ractéristiques et des qualités de celui-ci,
ceux-là offraient la particularité d'être plus
petits, plus malingres ; le soin de pourvoir à
leur nourriture leur incombant exclusive-
ment, comme dans tout l'Extrême-Orient.
Cependant, bien traités, bien nourris, ces ani-
maux ne tardaient pas, après deux ou trois
générations, à acquérir, comme le plus ron-
ronnant des matous parisiens, taille, pelage
tustré, gaité, espièglerie et affectuosité. Car
le chat domestique est capable de donner
des marques étonnantes de cette dernière
qualité, lorsqu'on a 5U le mettre parfaite-
ment en confiance.
11 existait bien déjà, par-ci. par-là, quel-
ques chats siamois, mais ils étaient heureu-
sement peu répandus.
Passez aujourd'hui dans les villes et mè-
me dans les postes habités par les Euro-
péens. Vous constaterez que le chat siamois
est en train de supplanter l'autre : ce ne
sont que dos café au lait, museaux pointus
aux masques d'Arlequin, queues cassées,
pattes encharbonnées et yeux bleu-faïence
inexpressifs, qui fixent sans paraître voir.
C'est qu'à peine débarquée, 'I Madame
Fiançais », toute férue de te chat rare hier
encore, n'a eu de cesse avant de s'en procu-
rer queluue échantillon.
Or, le' chat siamois est féroce envers sçs
congénères. Sans doute eut-il été capable, à
lui tout seul, de supprimer ses rivaux, tout
comme le rat gris, le terrible et pullulant
rat de nos égouts, a fait du rat noir. La fa-
veur imméritée dont il jouit auprès des mai-
tresses de maison et dont le premier effet
est de condamner A mort les portées et sou-
vent les adultes (le la variété du pays, accé-
lère donc une disparition désormais inéluc-
table.
Et pourtant cet animal - vraiment dis-
gracieux de forme avec son dos en pente
est sensiblement moins intelligent que son
congénère dédaigné, moins affectueux aussi
quoique partois caressant jusqu'à l'importu-
nité, mais alors sans discernement et envers
tout le monde. CJuant on élève concurrem-
ment des chatons des deux races, la supé-
riorité du chat ordinaire, à ces divers points
de vue, apparaît éclatante.
Quant au pelage caractéristique du sia-
mois, curieux tout d'abord, il est tellement
uniforme qu'il devient rapidement mono-
tone. D'ailleurs, pour conserver la race ab-
solument pure. il faut autant de soins qu'on
en pourrait consacrer à sélectionner les
belles dispositions du pelage chez les autres
chats.
Pourquoi favoriser une variété, en fin de
compte inférieure– uniquement parce qu'elle
est exotique ?
Puisque l'homme s'applique à piper les
dés de la sélection naturelle, qu'il ne le fas-
se, du moins, qu'au profit des meilleurs ! Et
les meilleurs sont, d'abord, quand il s'agît
d'animaux familiers, non pas ceux qui sont
capables de fournir les plus jolis tapis de
pied, mais les mieux doués du côté des qua-
lités intellectuelles et affectives.
F. B.
A la Conférence Internationale du Travail
Le travail forcé aux colonies
La conférence internationale du travail, ac-
tuellement réunie à Genève, a commencé hier
après-midi l'étude du projet de questionnaire
comportant 28 articles que la conférence en-
verra aux gouvernements pour étudier, l'année
prochaine, sur la base des réponses gouverne-
mentales, la possibilité de limiter l'usage du
travail forcé dans les colonies.
Sur le texte de ce questionnaire, ou tout au
moins sur certains de ses points, la Commission
n'a pu se mettre d'accord. Le groupe ouvrier,
en effet, présente un rapport de minorité parce
qu 'il estime que, tel qu il est établi par la ma-
jorité de la Commission, le questionnaire incline
vers une coordination du travail forcé plutôt que
vers son abolition.
De plus, la question de la liberté syndicale
que le groupe ouvrier entendait poser a été
écartée par la Commission, ainsi que l'idée
d'un contrôle international.
La discussion continuera ce matin, puis la
conférence sera appelée à se prononcer sur
l'envoi du questionnaire aux gouvernements et
sur l'inscription de la question à l'ordre du
jour de la prochaine session : pour cette der-
nière décision, la majorité des deux tiers est re-
quise.
Les Amis de Carthage
au Colysée d'El Djem
Il se confirme que Lt tournée des Amis de
Cartilage et dos Ville? d'Or donnera l'an
prochain une grande représentation au CI)-
lysée d'El Djem. On y jouera en effet Antar
de Chckri (îanem avec musique de Rimsky
Korsakov. La pièce sera montée avec un soin
minutieux et comprendra une. figuration con-
sidérable.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date fil, je") juin, le taux de la i iastre à
Sftïgon était do 11 35.
BROUSSES
& BROUTILLES
-08
Une blanche vaut combien de noires ?
Mrs Hoover, donnant une réception à la
Maison Blanche, accueillit Mrs Oscar de
Priest, veuve du représentant noir de l'Illi-
nois, avec tous les honneurs que le piotocole
américain estime devoir aux veuves des
membres du Congrès.
- Naturellement!
Mais non, pas naturellement. Et la
preuve, c'est que la Chambre des représen-
tants de Floride vient de flétrir, par une ré-
solution votée à une trè- grosse majorité,
< certaine politique sociale de l'Administra-
tion qui, à la Maison Blanchc, met sur un
pied d'égalité les négresses et les femmes
blanches Il,
Vous savez bien que si le bon Dieu a vêtu
de noir une partie de l'humanité, c'est pour
lui marquer son mépris. Un blanc, voyons,
c'est un compose; sublime de vertu, d'intelli-
gence et de bonté. Tandis qu'un noir, ce
n'est que bestialité, vice et damnation.
Cependant, ces braves gens de Floride
"ont peut-être un peu éblouis par l'éclat de
leur propre perfection. Ivres, avec cela,
l'ange », ils ne font plus la différence entre
la compagne d'un homme érninent et une
négresse ;l plateaux.
itu «ftora.
L'Aviation Coloniale
Guyane française-Europe
Un mion d<.- l'Aéropostale a «jlterri ù
Cnyenne ].j 10 juin, ;i 10 h. lT», en prove-
nance du MiVisil. Cet avinn, tloté pur
Chenu, long la côte Atlantique, fii vue de re-
eonnaifi'o la lign.- aéii'-nti" devant peimiet-
tre la liaison entre la tiuyane française et
l'Europe, en utilisant de Natal en Europe
la ligne aérienn»' Touluust'-Huenos-Ayres
dôjù • m exploitation. -
Le prolongement do « e!|.- ligne aérienne
vers le nord doit permettre, en outre, l'or-
ganisation do la liaison avec l'Europe de
rAinériquo centrale, et en particulier de la
Martinique et de la Guadeloupe, ainsi que
1'organisution do la liuison aérienne Amé-
rique du Nord-Amérique du Sud, pour l'ex-
ploitalion de laquelle l'Aéropostale a déjà
passé des aeeords en Amérique.
Depuis Natal, le pilote Chenu avait fait
escale à Sao Luiz de Maranlioo et A Para
(à l'embouchure de l'Amazone). C'est la
pr- miére fois qu'un avion commercial sur-
vole ces régions, qui doivent devenir de-
main des lieux de passage importants des
grondes relations internationales.
Après Paris-Saïgon
Après son raid magnifique Paris-Saigon
et retour, J'uviateur Hailly fut l'objet, à
Nancy, d'une réception enthousiaste et
émouvante.
Pour marquer sa reeutinaissance à la
viU" rh, Nancy, le pêiv de l'aviateur, l'in-
génieur des mines LUI'i/'n Hailly, h la suite
d'un premier don de 30.000 francs, vient de
remettre au maire de Nancy une somme
de 100.000 francs destinée à attribuer, chao
que année, une l>ourse de l'.OOO francs au
meilleur élève pauvre des écoles primaires
de Nancy, possédant de réelles dispositions
pour les études supérieures.
Itinéraires aériens
Méditerranée-Tchad
Concurremment avec le projet de la voie
ferrée transsaharienne, se poursuit l'établis-
sement d'une navigation aérienne de la Mé-
diterranée au Tchad et peut-être de là jus-
qu'au Cap. Diverses directions se présentent
ici, dont les distances comparées par un de
nos confrères tunisiens conduisent à des ré-
sultats intéressants.
A la pointe S.-J-:, du Tchad, sous le 158
degré Est-(iieenwich git l ort-Lamy. Sous le
même méridien :-c trouve Mesrata sur la
corne occidentale de la grande Syrte, en Mé-
diterranée, à l'Est de Tripoli. Deux grandes
failles N.-S. encadrent la dépression de la
grande Syrte transgressée par la mer et mor-
dent fort avant dans le continent tout le
Sahara entre le Hoggar et 1 Tibesti :>C se-
rait effondre suivant ces deux taules.
C'est en cheminant sur le fond de cette
longue dépression, relevée parfois par des
accidents d'E.-O. que s'enfonce vers le Sud,
à travers les oasis de Fezzan, la route des
caravanes la plus tourte et la plus ancienne
reliant la Méditerranée <111 lac Tchad. A la
frontière tripolitaine elle franchit par un col
de 700 mètres d'altitude la modeste chaîne
des monts Toumo qui relie les puissants
massifs de vi)oo mètres du Tibesti et du
Hoggar. Elle redescend ensuite par les oasis
de Rilma jusqu'au fond de la cuvette du
T chad.
La distance mesurée en suivant les détours
de pistes, entre Tripoli et Fort-Lainy est
d'environ 2.500 kilomètre-.
Vers le Nord le 1 j" degré de luugitude Est
traverse la Sicile et atténua Naples le conti-
nent européen, soit 000 kilomètres en plus.
I/Hintertand tripolitain loin d'être paci-
fié, présente :\ nos yeux l'inconvénient de
n'être ni entièrement français, ni praticable
de. sitôt.
I.e gouvernement assure à la Compagnie
aérienne du Réseau Oriental le. monopole des
subventions, de l'appui diplomatique et de,
transpoits de l'Etat français à l'intéiieui
d'une zone dont la limite Ouest sur le con-
tinent afruain est en arcs do grand cercle
Alger-Foi t-F latters et Fort-Flatters et point
d'intersection entre l'Equateur et la côte
orientale africaine.
Alger. In-Salah, Tin-Zaouaten, Niamey.
Kolonou, gisant "1 un degré près sous l,t mê-
,
me longitude .f' degré longitude. Fet" la
province de Constantine ni la 'l'uni ii' ne
sauraient desservir par des lignes aériennes
leur hinterland normal.
I.a liaison aérienne entre la côte Nord-
Africaine et. le TI had f>t doue prévue tom-
me devant être assuré'!1, par la ( ompagnie
Oieidcntale », à travers M Sahara occiden-
tal.
Deux points de dépar' sont possibles :
Oran ou Alger.
La voie aéiicnne p.utant d'Oran s'appute
JOMML QMTtDtM
Rédaction & A dm inistrmti»* t
14, MOU-TM
PARIS 0*0
TtLtPM. < IJPUVICB 1MV
RICHELIEU 1744
Les Annales Coloniales
lltRHEIEHTS
mm I* ifmM mentudUt
Uia < Mwh S Mali
r.
CIIoI. tll. 1W » M •
braaftr. lit » 1® » W»
•i t'aboaiM moi Wi <•
%me lu bummil de pu$&
U* amoMii el ",II. m
tartan Ai |IT–1.
OMCTBux.FoKOATtuw 1 M. RUEDEL
Ttma léi erttofee pmWé» ému wUr* jwMl RI pMMatf
êln reproéttUs f**
L'expérience d'un office
•i ii iii» 1 n iiVi i'« ̃ ̃ -
".1..8. -
Pendant la guerre, on sentit la nécessité
de créer, en France, une organisation mé.
thodique de la récolte et de la culture des
plantes médicinales et à parfums. M. Justin
Godart, sous-secrétaire d Etat au service de
Santé, créa le Comité interministériel des
Plantes médicinales et des plantes à essences
qui avait pour but d'organiser et d'intensi-
fier la culture, la récolte et la préparation
des plantes médicinales, d'étudier les condi-
tions de leur commerce en France et à
l'étranger, de déterminer, centraliser et. coor-
donner les besoins des acheteurs et des Vi".
deurS, afin de les satisfaire au mieux de
l'intérêt général.
Le Comité fonctionna, tant bien que mal,
pendant la guerre. En 1919, le Comité inter-
ministériel, reconstitué, fut placé sous la
présidence de M. le professeur E. Perrot.
Quinze comités régionaux, entièrement re-
maniés, récurent mission de rechercher les
besoins du marché, d'organiser les petites
cueillettes et de déterminer si possible, le
prix de revient des plantes médicinales. En-
fin, une association d'études dite Office IIa-
tional des matières premières pour la Dro-
guerie, la Pharmacie, la Distillerie et la Par-
fumerie était créée.
Le but de cet Office était, d'après ses
statuts, de réorganiser en France le marché
de ces matières premières et d'étendre leur
production dans la Métropole et dans les
Colonies pour affranchir notre pays des mar-
chés étrangers.
L Ofhce se proposait - je reproduis les
termes mêmes de la notice officielle de l'Of-
fice .- « de poursuivre des études d'ordre
technique et économique, d'encourager la pro-
duction nationale, d organiser des missions,
de subventionner des laboratpfres, de créer
des instituts techniques et des champs d'ex-
perimcntation agricole, d'agir sur nos agents
consulaires et commerciaux à l'étranger 9.
L'Office, constitué pour cinq ans, recevait
de l'Etat une subvention annuelle de 50.000
francs et son budget annuel de 150.000
francs environ était alimenté par le Syndicat
général de la Droguerie française, le Syndi-
cat des Produits chimiques, le Syndicat de
la Parfumerie française, le Syndicat central
des Huiles essentielles, le Groupement des
producteurs de quinine.
Le bureau du Conseil d'administration de
l'Office comprenait le président du Syndicat
énéral de la Droguerie française, président;
le directeur de la Pharmacie centrale de
France, le président du Syndicat de la Par-
fumerie, vicc-prcsidents, et le chef du Se-
crétariat des Services Techniques au Minis-
tère du Commerce, secrétaire.
Le directeur de l'Office national était M.
le nrofesseur Emile Perrot.
j'ai, à dessein, insisté sur les origines et
les conditions de la création de cet Office
national, pour en dégager nettement le carac-
tère primitif.
Il n'est point douteux qu'au début, le sou-
ci principal des créateurs du nouvel organis-
me, à l'instigation du service de Santé de
l'armée, ne l'oublions pas, fut d'assurer l'or-
ganisation du marché des plantes médici-
nales, afin de satisfaire, par une meilleure
coordination des besoins des acheteurs et des
efforts des producteurs ou récolteurs, l'inté-
rêt général.
Une liaison intime était établie entre la
science, la production, les intermédiaires, les
consommateurs et l'Etat, représentant de l'in-
térêt général.
Mais le caractère de l'institution ne tarde
pas à se transformer.
Au début, les « Comités régionaux - font
une très utile propagande pour encourager
la cueillette des plantes médicinales. Ils
groupent les récolteurs, les mettent en rap-
port avec - les -- acheteurs.
- En 1922, le Comité des Hautes-Alpes ré-
colte 10.000 kilos de plantes médicinales
représentant une valeur de 15 à 30.000
francs ; celui d'Anjou centralise 11.000
kilos de petites récoltes ; celui de Lyon ré-
colte 300.000 kilos de Fougère mâle ;
En 1923, le Comité des Vosges récolte
10.000 kilos de plantes, dont 5.000 kilos de
digitale ; les Comités de Toulouse et d'An-
jou récoltent 10.000 et 15.000 kilos de
« simples D.
Mais, bientôt, l'activité des Comités ré-
gionaux, dans ce domaine, s'atténue : 1924
est moins productif; 1925, 1926, accusent le
recul.
La notice de l'Office, où je puise ces ren-
geignements, nous en donne les raisons :
C'est d'abord « la difficulté qu'éprouvent
les récolteurs à trouver acquéreurs pour leurs
récoltes », c'est ensuite que a d'un autre
coté, certaines personnes se sont spécialisées
pour organiser la concentration des petites
cueillettes, devenant ainsi de véritables com-
merçants ».
Ainsi, l'Office national et les Comités ré-
gionaux renoncent, peu à peu, à leur rôle de
régulateurs et organisateurs du marché, d'in-
termédiaires entre récolteurs et acheteurs.
Kn ce qui concerne l'organisation de la
production, nous pouvons faire les mêmes
constatations :
Le Comité de Marseille tente de substi-
tuer aux lavanderaies naturelles des « lavan-
deraies artificielles 9 ; en 1921, des cultures
d'une vingtaine d'espaces nouvelles sont éta-
blies à la Verpillière (Isère) sur 5 hectares
de marais, aménagés par M. de Pommeyrol
avec la collaboration du Comité lyonnais ;
Te Comité de Nancy groupe quelques per-
sonnes qui avancent les fonfls pour l'achat
crunt' petite ferme dans les Vosges, à La-
vaux.
Mais bientôt cette activité des Comités
change d'aspect. A l'heure actuelle, on ne
note plus que quelques centres de culture,
installés par des particuliers sur les conseils
de l'Office.
.e.
Enfin l'Office a fait de grands efforts,
nous dit-on, pour acclimater un grand nom-
bre de plantes médicinales exotiques dans
nos colonies.
Qu'a-t-il fait ?
Pour le Chaultnoogra de l'Inde quelques
pépinières ont été établies sur les lagunes de
la Côte d'Ivoire, a mais elles n'ont pas dû
recevoir les soins nécessaires et nous n'en
avons plus entendu parler 9.
En 1927, l'Office a adressé au Cameroun
des graines choisies d'Eséré (fèves de Cala-
bar).
Pour YYohimbe l'Office s'est préoccupé
d'en assurer la multiplication au Cameroun
dont l'arbre est originaire.
Pour le Strophantus, la notice que j'ai
sous les yeux constate : t il est certain que
le marché du Sigratus ne s'établira que si
les droguistes français veulent bien faire le
nécessaire pour aider les efforts déjà com-
binés de l'Office, des techniciens et des co-
loniaux.
Pour le Camphrier l'Office s'engagea, en
1919, par contrat avec un propriétaire agri-
culteur pour une première plantation à l'aide
de semences choisies par le professeur Tra-
but, d'Alger.
Pour le Boldo, le Biichu, Y Ipéca, le Quin-
quina nous notons des essais analogues.
En somme, nous constatons qu'à mesure
que le rôle joué par l'Office dans le domaine
de l'organisation du marché et de la produc-
tion s'efface, son rôle d'organisme d'étude,
purement scientifique, se développe. L'Of-
fice cesse de plus en plus d'être un « bu-
reau » pour devenir un « laboratoire J. Son
activité s'exerce par sa présence à des Con-
grès, des publications, l'établissement de
planches en couleurs, de films cinématogra-
phiques, des conférences, des missions d'étu-
des dans le Haut-Soudan, au Maroc, en Tu-
nisie, en Algérie, en A. O. F.
Dans la conclusion de la notice qui résume
l'activité de l'Office je veux noter ces phra-
ses :
« L'Office a rempli, du mieux qu'il était
en son pouvoir, son rôle de propagandiste
ainsi que celui d'agent de liaison entre le
commerce, le laboratoire et les producteurs,
réalisant ainsi en France le premier exemple
concret de l'alliance de la science, de l'ad-
ministration, de l'industrie et du commerce,
sans avoir jamais été mêlé à aucune tracta-
tion commerciale ;
« La démonstration est faite qu'un Comité
interministériel chargé par les pouvoirs pu-
blics d'une mission de production et de mise
en valeur du sol, et partant ne représentant
qu'une grande force morale incapable d'en-
trer dans la voie de réalisations pratiques
faute de moyens financiers, pouvait faire ap-
pel aux intéressés et susciter les concours
techniques et matériels indispensables. »
Pour ma part, tout ce que j'ai lu me sem-
ble fournir la preuve que des résultats posi-
tifs réels ne pourront être acquis que par une
organisation liant beaucoup plus étroitement
l'étude scientifique, la production et le mar-
ché.
Je prendrai seulement un exemple pour
expliquer ma pensée :
Je sais qu'à l'heure actuelle, une grande
entreprise pour la culture des arbres à quin-
quina, dans une de nos colonies, est en for-
mation. Cette entreprise dispose d'un capi-
tal considérable, plusieurs millions de francs.
Est-ce que « l'Office national va se conten-
ter d'offrir à cette entreprise quelques graines
de semence ? Est-ce qu'il ne devrait pas
jouer, dans cette expérience commerciale, un
rôle plus actif, y collaborer effectivement,
avec l'aide et la collaboration administra-
tives et linancières des pouvoirs publics ?
Je suis convaincu que, surtout dans le do-
maine de la production coloniale la formule
dont se réclame t l'Office national des ma-
tières premières pour la Droguerie, la Phar-
macie, la Distillerie et la. Parfumerie » pour
« réaliser l'alliance de la science, de l'admi-
nistration, de l'industrie et du commerce »,
doit être féconde.
Encore faut-il lui donner toute sa portée
pratique.
1 Bflemie ifnfonettl,
1 Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
11 Algérie et des Protecto-
rats.
-–
Les phosphates au Maroc
L'exercice de l'année 1928 indique que
l'exportation de pbpsphates marocains par te
port de Casablanca s est élevée à 1.323.000
tonnes embarquées sur 453 navires. Le tonnage
s'est développé de façon importante en Austra-
lie et en Nouvelle-Zélande, et une première
cargaison de près de 8.000 tonnes a touché le
Japon. Ce développement des ventes extra-
européennes est d'autant plus intéressant, mal-
gré le prix élevé du fret, qu'il permet d'élargir
la répartition des risques et d'atténuer la réper-
cussion des crises économiques qui peuvent tou-
cher telle ou telle contrée.
La question de la main-d'œuvre indigène
employée aux Mines a révélé un fait d'une im-
portance politique qui mérite d'être signalé, en
ce qu'il est une intéressante indication. Par
suite de la belle récolte de 1928, 40 des
ouvriers avaient abandonné l'exploitation des
Mines pour le travail des moissons qui leur pro-
cure en une courte période des salaires très éle-
vés. Cette carence a été palliée par un recrute-
ment d'indigènes dans les régions encore insou-
mises : la proportion des ouvriers provenant de
ces zones n'atteignit pas moins de 21 du
total.
Après Ait - Yakoub 1
Mon avis sur Vaffaire de Ait-
~~Uj~ L~ Yakoub ? Il est très net. le suis
~~t contre tout ce qu'on appelle élé-
gamment Vaction stratégique de haut style,
ou, ambitieusement, les opérations de vaste
envergure, ou, pompeusement, la réalisation
d'un vaste plan d'unification militaire. Dix-
huit morts, quatorze blessés, soixante dispa-
rus, tel est le bilan de l'embuscade d'Ait-
Yakoub. Quel serait le bilan d'une expédi-
tion guerrière dans le Tafilalet tout entier,
et combien d' hommes, combien de millions
seraient engloutis dans une entreprise dont
nul ne pourrait prévoir l'issue ? Les cruels
va-t-en guerre en parlent à leur aise. Tout
ce qu'on nous apprend de la nature du pays
et du caractère des tribus qui le peuplent est
fait pour nous inspirer une profonde, une
invincible méfiance à l'égard de ceux qui se
vantent d'en finir une bonne fois pour tou-
tes, les armes à la main
Et cependant, ils ont raison aussi, ceux
qui, sans partager les ardeurs et les espéran-
ces du parti militaire, nous préviennent qu'il
y aura là constamment une menace des plut
dangereuses, que les événements d'Aït-Ya-
koub auront des lendemains sanglants, et
qu'il faut les attendre aussi longtemps que
dans les tribus dissidentes il y aura un fusil
et des balles. Mais à ceux-ci on répond par
les paroles que prononçait M. Stceg dans
son discours de décembre 1928 au Conseil
du Gouvernement :
« Il est des points, en ce Maroc si divers,
où la force ne peut être employée que dans
une exacte compréhension des lieux et des
hommes. En face de certains Berbères, réso-
lus et fanatiques, les solutions globales et
violentes conduisent ou risquent de conduire
à des pertes d'hommes, d'argent, de temps,
hors de proportion avec les résultats à at-
teindre. La bonne méthode française, qui a
fait ses preuves en Indochine, à Madagas-
car, ici même, est celle qui procède sans coup
d'éclat, plutôt par cheminement que par
assauts. celle qui ne laisse derrière elle, ni
pires rancunes, ni insubordination latente, ni
Ilames frémissantes. »
Evidemment, la méthode qui consisterait
à ne laisser derrière soi même pas un Berbè-
re, nous mettrait à l'abri de toute nouvelle
surprise. Mais entre celle-ci et celle qui con-
sisterait. à se contenter de punir les coupables,
si on pouvait leur mettre la main au collet,
il y en a une autre, active, prévoyante, dili-
gente et avisée, qui ne perd aucune occa-
sion de parer au danger, qui n'empluit la
force que là où les résultats sont assurés et
les risques limités. C'est la méthode fran-
false, celle qui mesure les sacrifices de toute
nature au but à atteindre, celle qui n'appelle
à son aide ni le fracas, ni le tintamarre, mais
qui discrètement et fermement, avec un mé-
lange de hardiesse et de prudence, tourne
les obstacles qu'elle ne peut enlever de front
et sait fort bien le prix de la patience et de
la longueur de temps.
Voilà les deux méthodes qtion va opposer
l'une à l'autre. Il est clair qu'il y a là autre
chose qiiune manoeuvre contre un gouverne-
ment, qui pousse le sentiment de sa propre
valeur jusqu'à l'extrême et considère que tous
les débats n'ont pour véritable raison que
de le bouter dehors, pour le plus grand dom-
mage de la France, de l'Europe et de l'Uni-
vers entier. D'autres gouvernements, à sa
place, penseraient de même, peut-être avec
un peu moins d'obstination ou de superbe.
Non, il ne s'agit Pas de renverser le minis-
tère. Il s'agit de choisir une méthode. Tout
au plus, pourrait-on l'interroger sur ia ma-
nière dont il a travaillé à faire exécuter les
mesures dont M. Steeg avait montré la né-
cessité et l'efficacité pour assurer, aux abords
du Tafilalet, le maximum de sécurité avec le
minimum de risques. Nous aimons à croire
qu'à ce point de vue le Gouvernement a fait
tout son devoir, et que l'affaire d'Aït-Ya-
kâub est de celles qui n'engagent en rien la
responsabilité de ceux qui ont donné au sym-
pathique successeur de M. Steeg les instruc-
tions les plus sages et les plus utiles.
JMFmrto Mommtmm,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Afinistrc, Vice-président de la
Commission des Colonies.
AU TAFILALET
Il
Les renforts
Deux compagnies de chars d'assaut sont par-
ties pour El Rich, dans le Haut-Ziz, où elles
s'ajouteront aux contingents déjà envoyés.
De plus, l'état-major des spahis est parti
par voie ferrée.
La 3° compagnie de mitrailleuses du 3e étran.
ger, qui est arrivée à El Rich, aurait déjà été
engagée et aurait subi des pertes.
Le lieutenant Francolini, qui avait été blessé,
a pu être transporté, avant l' encerclement, au
poste d'Aït-Yacoub qui tient toujours, et les
populations indigènes qui n'ont point abandonné
notre cause reprennent confiance après avoir for-
cément eu quelque inquiétude.
CINÉMA COLONIAL
,t,
Un film sur la Palestine
On projettera prochainement dans un 1
grand cinéma de Tunis un film de documen-
tation sur la Palestine.
Ce film, qui est édité par le Keren Kayé-
meth Leisraël, de Jérusalem, enregistre les
réalisations palestiniennes dans toutes les
branches : agriculture, construction, organi-
sation générale, manifestations sportives et
intellectuelles.
Chez les Terre-Neuvas
-
Les renseignements reçus de Terre-Neuve
par les armateurs de Saint-Malo indiquent
que la pêche a été médiocre.
Une manifestation coloniale
à Bar-le-Duc
Samedi prochain 22 juin, M. Raymond
Poincaré inaugurera la foire-exposition installée
places Exelmans et Reggio, à Bar-le-Duc.
M. Poincaré sera assisté de M. Maginot,
ministre des Colonies, des parlementaires meu-
siens et du préfet de la Meuse.
Le président du Conseil présidera ensuite le
déjeuner officiel servi dans la Salle des Fêtes
de l'Hôtel de Ville.
Le soir, dans cette même salle, M. André
Maginot, v qui a bien voulu faciliter la création
d'un pavillon colonial à la foire-exposition.
présidera une conférence donnée par M. Carde.
gouverneur général de l'Afrique Occidentale
française, sous le patronage de la Chambre de
Commerce de la Meuse, du Comité de la foire-
exposition et du Comité départemental de se.
cours aux sinistrés de la Guadeloupe.
M. Maginot à Verdun
1.'
De grandes fêtes auront lieu à Verdun le
23 juin, pour célébrer la renaissance de l'héroï-
que cité. Elles seront présidées par M. Gas-
ton Doumergue, président de la République,
qu'accompagneront MM. Raymond - Poincaré.
président du Conseil ; Maginot, ministre des
Colonies; Painlevé, ministre de la Guerre ;
Forgeot, ministre des Travaux publics, et Lou-
cheur, ministre du Travail.
Outre les nombreuses et hautes personnalités
civiles, militaires et religieuses, qui ont répondu
à l'invitation de la municipalité, onze ambassa-
deurs ont également fait connaître qu'ils pren-
dront part < à cette manifestation grandiose qui
aura un retentissement mondial.
Tous les discours qui seront prononcés le 23
juin, au banquet officiel (entre 13 et 14 h.) et
à l'inauguration du monument « A la Vic-
toire et aux Soldats de Verdun », à partir de
14 h. 45, seront diffu»;s par T.S.F. par les
soins du service de la radiodiffusion de I Ad-
ministration des P.T.T
1..
L'exposition coloniale
de Paris en 1931
c e§ -
Nomination
M. Victor Berti, ancien commissaire général
des Foires et Expositions au Maroc, est nommé
Commissaire général adjoint à l'Exposition Co-
loniale Internationale de Paris.
Dépêches de Hadechme
Inauguration
Le Gouverneur général Pasquier accom-
pagné des autorités françaises et indigènes
du protectorat a inauguré vendredi H juin
dans la matinée, le celnnl de Songcau. qui
relie dans la région du nord, du delta le
bassin de Songcau au bassin de Song-
T huons ce qui constitue un des plus im-
portants travaux exécutés en. Itulocfiine,
Ce canal mesure 53 kilomètres de long,
10 métrés de largeur, il a un plafond
de 2 m. 40.
C'est un ouvrage moderne, premier de son
type dans la cotonie. Il porte 7 écluses
avec un système complet de protection, des
barrages, des siphons, des déversoirs, des
ponts-levis et des ouvrages de prise. La
construction en a duré près de sept ans
dans des conditions d'exécution difficiles
dées à la nature schisteuse des terrains
traversés et aux inondations annuelles des
chantiers pendant la saison des pluies.
Servant, en même temps, à la naviga-
tion, et A l'irrigation, il permet aisément le
passage des chalands de 300 tonnes. Il met
en relations directes, les centres miniers
exploités de la province de Thainguyen
avec le port de Haiphong et rend. ainsi pos-
sible la mise en œuvre des riches gise-
ments de fer de cette région. Après l'achè-
vement de 190 kilomètres ll'a.rfc\,'r.ç: de
sous-artères et de 2.000 kilomètres d,'arM-
- - - -
rioles, le réseau permettra l irrigauon de
34.000 hectares de terres dont le rendement
est. actuellement déficient et qui fertilisés
par les èaux limoneuses du Songcau don-
neront deux récoltes de paddy annuelle-
ment.
La transformation de la région a amené
déjà une quantité de familles indigènes
qui, instruites des résultats obtenus ail-
leurs par les travaux d'hydraulique-agri-
cole, ont été incitées à se lixer sur les ri-
ves du canal où de nombreux villages sont
créés..
Nhatrang-Hanoï en avion
Pour la seconde fois l'auton limousine
appartenant A la Société d'iïtudes et Entre-
prises aériennes a accompli cette se-
maine la liaison entre Nhatrang et IlanoI
dans la journée, en correspondance à
Nhatrang à l'aller comme au refonT, avec
le train rapide de nuit de Saigon.
La visite de l'escadre au Maroc
81
A l'occasion de la visite de l'escadre, le
Résident général s'est rendu le 14 juin au
Palais du Sultan, selon le cérémonial ac-
coutumé, pour présenter à Sa Majesté le
vice-amiral Docteur, commandant en chef les
forces navales présentes au Maroc. M. Lu-
cien Saint a été reçu à l'entrée du Palais
par M. Torres, sous-directeur des Affaires
chérifiennes, qui les a accompagnés dans la
salle du Trône, où a eu lieu, entre le. Sou.
verain, le Résident général et l'amiral Doc.
teur, une conversation empreinte de la plus
grande cordialité.
Le Résident général et Mme Lucien Saint
ont donné une réception à la Résidence g-é.
nérale le dimanche 16 juin, en l'honneur du
vice-amiral Docteur et des officiers de l'es,
cadre.
Les unités de la 1 fe et de la 20 escadre qui
séjournaient dans les ports maocains de
l'Atlantique depuis le 8 juin, ont appareillé
hier à destination d'Oran.
Le tigre du pauvre
1
L'exposition féline est close. C'est dom-
mage, car il s'y trouvait de bien admirables
spécimens. On nous permettra néanmoins de
regretter la tendance visible des amateurs, à
préférer les variétés exotiques, dont les mé-
rites s'imposent rarement.
Evidemment, les jurys sont forcés de pri-
mer l'animal le mieux caractérisé, le plus
racé, dont le pédigree est le plus flatteur,
dont la taille et la robe atteignent au maxi-
mum de supériorité individuelle. Mais cette
supériorité, due aux efforts des sélection-
neurs, aux soins des propriétaires, n'expli-
que pas l'engouement injustifié qui s'adresse
à des races plutôt singulières que belles, sur-
tout lorsque mal douées au point de vue de
l'intelligence et des qualités qui en décou-
lent. Ce genre de snobisme a pour consé-
quence immédiate la décadence, puis la sup-
pression plus ou moins rapide des autres va-
riétés.
11 y a environ un quart de siècle, en pays
d'Annam, les indigènes ne possédaient guère
qu'une race de chats, assez proche de notre
chat de gouttière : avec la plupart des ca-
ractéristiques et des qualités de celui-ci,
ceux-là offraient la particularité d'être plus
petits, plus malingres ; le soin de pourvoir à
leur nourriture leur incombant exclusive-
ment, comme dans tout l'Extrême-Orient.
Cependant, bien traités, bien nourris, ces ani-
maux ne tardaient pas, après deux ou trois
générations, à acquérir, comme le plus ron-
ronnant des matous parisiens, taille, pelage
tustré, gaité, espièglerie et affectuosité. Car
le chat domestique est capable de donner
des marques étonnantes de cette dernière
qualité, lorsqu'on a 5U le mettre parfaite-
ment en confiance.
11 existait bien déjà, par-ci. par-là, quel-
ques chats siamois, mais ils étaient heureu-
sement peu répandus.
Passez aujourd'hui dans les villes et mè-
me dans les postes habités par les Euro-
péens. Vous constaterez que le chat siamois
est en train de supplanter l'autre : ce ne
sont que dos café au lait, museaux pointus
aux masques d'Arlequin, queues cassées,
pattes encharbonnées et yeux bleu-faïence
inexpressifs, qui fixent sans paraître voir.
C'est qu'à peine débarquée, 'I Madame
Fiançais », toute férue de te chat rare hier
encore, n'a eu de cesse avant de s'en procu-
rer queluue échantillon.
Or, le' chat siamois est féroce envers sçs
congénères. Sans doute eut-il été capable, à
lui tout seul, de supprimer ses rivaux, tout
comme le rat gris, le terrible et pullulant
rat de nos égouts, a fait du rat noir. La fa-
veur imméritée dont il jouit auprès des mai-
tresses de maison et dont le premier effet
est de condamner A mort les portées et sou-
vent les adultes (le la variété du pays, accé-
lère donc une disparition désormais inéluc-
table.
Et pourtant cet animal - vraiment dis-
gracieux de forme avec son dos en pente
est sensiblement moins intelligent que son
congénère dédaigné, moins affectueux aussi
quoique partois caressant jusqu'à l'importu-
nité, mais alors sans discernement et envers
tout le monde. CJuant on élève concurrem-
ment des chatons des deux races, la supé-
riorité du chat ordinaire, à ces divers points
de vue, apparaît éclatante.
Quant au pelage caractéristique du sia-
mois, curieux tout d'abord, il est tellement
uniforme qu'il devient rapidement mono-
tone. D'ailleurs, pour conserver la race ab-
solument pure. il faut autant de soins qu'on
en pourrait consacrer à sélectionner les
belles dispositions du pelage chez les autres
chats.
Pourquoi favoriser une variété, en fin de
compte inférieure– uniquement parce qu'elle
est exotique ?
Puisque l'homme s'applique à piper les
dés de la sélection naturelle, qu'il ne le fas-
se, du moins, qu'au profit des meilleurs ! Et
les meilleurs sont, d'abord, quand il s'agît
d'animaux familiers, non pas ceux qui sont
capables de fournir les plus jolis tapis de
pied, mais les mieux doués du côté des qua-
lités intellectuelles et affectives.
F. B.
A la Conférence Internationale du Travail
Le travail forcé aux colonies
La conférence internationale du travail, ac-
tuellement réunie à Genève, a commencé hier
après-midi l'étude du projet de questionnaire
comportant 28 articles que la conférence en-
verra aux gouvernements pour étudier, l'année
prochaine, sur la base des réponses gouverne-
mentales, la possibilité de limiter l'usage du
travail forcé dans les colonies.
Sur le texte de ce questionnaire, ou tout au
moins sur certains de ses points, la Commission
n'a pu se mettre d'accord. Le groupe ouvrier,
en effet, présente un rapport de minorité parce
qu 'il estime que, tel qu il est établi par la ma-
jorité de la Commission, le questionnaire incline
vers une coordination du travail forcé plutôt que
vers son abolition.
De plus, la question de la liberté syndicale
que le groupe ouvrier entendait poser a été
écartée par la Commission, ainsi que l'idée
d'un contrôle international.
La discussion continuera ce matin, puis la
conférence sera appelée à se prononcer sur
l'envoi du questionnaire aux gouvernements et
sur l'inscription de la question à l'ordre du
jour de la prochaine session : pour cette der-
nière décision, la majorité des deux tiers est re-
quise.
Les Amis de Carthage
au Colysée d'El Djem
Il se confirme que Lt tournée des Amis de
Cartilage et dos Ville? d'Or donnera l'an
prochain une grande représentation au CI)-
lysée d'El Djem. On y jouera en effet Antar
de Chckri (îanem avec musique de Rimsky
Korsakov. La pièce sera montée avec un soin
minutieux et comprendra une. figuration con-
sidérable.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date fil, je") juin, le taux de la i iastre à
Sftïgon était do 11 35.
BROUSSES
& BROUTILLES
-08
Une blanche vaut combien de noires ?
Mrs Hoover, donnant une réception à la
Maison Blanche, accueillit Mrs Oscar de
Priest, veuve du représentant noir de l'Illi-
nois, avec tous les honneurs que le piotocole
américain estime devoir aux veuves des
membres du Congrès.
- Naturellement!
Mais non, pas naturellement. Et la
preuve, c'est que la Chambre des représen-
tants de Floride vient de flétrir, par une ré-
solution votée à une trè- grosse majorité,
< certaine politique sociale de l'Administra-
tion qui, à la Maison Blanchc, met sur un
pied d'égalité les négresses et les femmes
blanches Il,
Vous savez bien que si le bon Dieu a vêtu
de noir une partie de l'humanité, c'est pour
lui marquer son mépris. Un blanc, voyons,
c'est un compose; sublime de vertu, d'intelli-
gence et de bonté. Tandis qu'un noir, ce
n'est que bestialité, vice et damnation.
Cependant, ces braves gens de Floride
"ont peut-être un peu éblouis par l'éclat de
leur propre perfection. Ivres, avec cela,
la compagne d'un homme érninent et une
négresse ;l plateaux.
itu «ftora.
L'Aviation Coloniale
Guyane française-Europe
Un mion d<.- l'Aéropostale a «jlterri ù
Cnyenne ].j 10 juin, ;i 10 h. lT», en prove-
nance du MiVisil. Cet avinn, tloté pur
Chenu, long la côte Atlantique, fii vue de re-
eonnaifi'o la lign.- aéii'-nti" devant peimiet-
tre la liaison entre la tiuyane française et
l'Europe, en utilisant de Natal en Europe
la ligne aérienn»' Touluust'-Huenos-Ayres
dôjù • m exploitation. -
Le prolongement do « e!|.- ligne aérienne
vers le nord doit permettre, en outre, l'or-
ganisation do la liaison avec l'Europe de
rAinériquo centrale, et en particulier de la
Martinique et de la Guadeloupe, ainsi que
1'organisution do la liuison aérienne Amé-
rique du Nord-Amérique du Sud, pour l'ex-
ploitalion de laquelle l'Aéropostale a déjà
passé des aeeords en Amérique.
Depuis Natal, le pilote Chenu avait fait
escale à Sao Luiz de Maranlioo et A Para
(à l'embouchure de l'Amazone). C'est la
pr- miére fois qu'un avion commercial sur-
vole ces régions, qui doivent devenir de-
main des lieux de passage importants des
grondes relations internationales.
Après Paris-Saïgon
Après son raid magnifique Paris-Saigon
et retour, J'uviateur Hailly fut l'objet, à
Nancy, d'une réception enthousiaste et
émouvante.
Pour marquer sa reeutinaissance à la
viU" rh, Nancy, le pêiv de l'aviateur, l'in-
génieur des mines LUI'i/'n Hailly, h la suite
d'un premier don de 30.000 francs, vient de
remettre au maire de Nancy une somme
de 100.000 francs destinée à attribuer, chao
que année, une l>ourse de l'.OOO francs au
meilleur élève pauvre des écoles primaires
de Nancy, possédant de réelles dispositions
pour les études supérieures.
Itinéraires aériens
Méditerranée-Tchad
Concurremment avec le projet de la voie
ferrée transsaharienne, se poursuit l'établis-
sement d'une navigation aérienne de la Mé-
diterranée au Tchad et peut-être de là jus-
qu'au Cap. Diverses directions se présentent
ici, dont les distances comparées par un de
nos confrères tunisiens conduisent à des ré-
sultats intéressants.
A la pointe S.-J-:, du Tchad, sous le 158
degré Est-(iieenwich git l ort-Lamy. Sous le
même méridien :-c trouve Mesrata sur la
corne occidentale de la grande Syrte, en Mé-
diterranée, à l'Est de Tripoli. Deux grandes
failles N.-S. encadrent la dépression de la
grande Syrte transgressée par la mer et mor-
dent fort avant dans le continent tout le
Sahara entre le Hoggar et 1 Tibesti :>C se-
rait effondre suivant ces deux taules.
C'est en cheminant sur le fond de cette
longue dépression, relevée parfois par des
accidents d'E.-O. que s'enfonce vers le Sud,
à travers les oasis de Fezzan, la route des
caravanes la plus tourte et la plus ancienne
reliant la Méditerranée <111 lac Tchad. A la
frontière tripolitaine elle franchit par un col
de 700 mètres d'altitude la modeste chaîne
des monts Toumo qui relie les puissants
massifs de vi)oo mètres du Tibesti et du
Hoggar. Elle redescend ensuite par les oasis
de Rilma jusqu'au fond de la cuvette du
T chad.
La distance mesurée en suivant les détours
de pistes, entre Tripoli et Fort-Lainy est
d'environ 2.500 kilomètre-.
Vers le Nord le 1 j" degré de luugitude Est
traverse la Sicile et atténua Naples le conti-
nent européen, soit 000 kilomètres en plus.
I/Hintertand tripolitain loin d'être paci-
fié, présente :\ nos yeux l'inconvénient de
n'être ni entièrement français, ni praticable
de. sitôt.
I.e gouvernement assure à la Compagnie
aérienne du Réseau Oriental le. monopole des
subventions, de l'appui diplomatique et de,
transpoits de l'Etat français à l'intéiieui
d'une zone dont la limite Ouest sur le con-
tinent afruain est en arcs do grand cercle
Alger-Foi t-F latters et Fort-Flatters et point
d'intersection entre l'Equateur et la côte
orientale africaine.
Alger. In-Salah, Tin-Zaouaten, Niamey.
Kolonou, gisant "1 un degré près sous l,t mê-
,
me longitude .f' degré longitude. Fet" la
province de Constantine ni la 'l'uni ii' ne
sauraient desservir par des lignes aériennes
leur hinterland normal.
I.a liaison aérienne entre la côte Nord-
Africaine et. le TI had f>t doue prévue tom-
me devant être assuré'!1, par la ( ompagnie
Oieidcntale », à travers M Sahara occiden-
tal.
Deux points de dépar' sont possibles :
Oran ou Alger.
La voie aéiicnne p.utant d'Oran s'appute
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.4%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.4%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62805708/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62805708/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62805708/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62805708
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62805708
Facebook
Twitter