Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 juin 1929 06 juin 1929
Description : 1929/06/06 (A30,N88). 1929/06/06 (A30,N88).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805634
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. - N° W.
fil NUMERO : tiO CENTIMES
JEUDI SOIR, 6 JUIN 1929.
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tan» les bureaux <• pmH
« -' Le projet de loi
sur les emprunts coloniaux
- - '11. - -.-
On remarquera que, dans ce programme (i),
les veies ferrées et les ports tiennent la
plus grande place : .les voies de commu-
nication et les accès maritimes sont en effet
à la base de toute la vie économique; leur
développement est indispensable pour per-
mettre les échanges et l'exploitation des
ressources. Toutefois, pour 1Indochine, il
n'est pas prévu de dotation au. titre des tra.
vaux des ports. Les deux grandes stations
maritimes, Saigon et Haiphong, possèdent
déjà un outillage important, et de plus, le
, régime d'autonomie sous lequel elles sont pla-
cées, leur permet de se procurer en temps
utile les ressources nécessaires. C'est seule-
ment dans un délai qui n'est pas encore fixé
nue d'autres ports seront développés et créés
- L -- - ---- -- f'~ -- -- - -- --- -- - -- - -- - - -- - --
sur la côte d Annam, Le plan de répartition
prévu comporte assez de souplesse pour pou-
voir s'adapter aux besoins des diverses
- branches de l'outillage: Les finances de la
Colonie disposeront même de 40 millions
de piastres de ressources ordinaires com.
prises dans les 66 millions de fonds divers
qui seront employés concurremment avec le
produit de l'emprunt au financement des
travaux inscrits dans le projet de loi.
Le Togo a procédé comme l'Indochine.
Pour l'Afrique occidentale et Madagascar.
les fonds d'emprunt ont été spécialisés da-
vantage. Pour le Cameroun, on n'a encore
envisagé que les besoins les plus immédiats.
Dans l'ensemble du programme, il n'a
pas été explicitement prévu de crédits pour
les trois ordres de travaux suivants : lignes
de transport d'énergie, réseaux de radioté-
légraphie ou de radio-phonie, installations
pour - lignes intérieures d'aviation dans les
colonies qui vont être touchées par les ser-
vices aériens nationaux. La raison en est
que, pour les lignes de transport d'énergie,
les recherches et les études poursuivies en
Afrique occidentale ne laissent pas encore
présager de grandes possibilités. A Mada-
gascar, un premier réseau sera réalisé à la
fois par des concessions et par l'utilisation
de l'énergie produite pour les voies ferrées.
Pour la radio-télégraphie, l'œuvre déjà con-
sidérable commencée en Afrique occidentale
sera Continuée à l'aide des ressources ordi-
naires de la Colonie. Pour l'Indochine et
Madagascar, il sera fait appel au crédit
prévu sous la rubrique « Postes, Télégra-
phes et Téléphones ib. Enfin, en ce qui con.
cerne les installations pour les services
-Aérieftf- mtérieurs. qui intéfeêsêflt surtout
'.J\ftique occidentale et l'Indochinej le pro-
gramme éri préparation sera. réalisé au mo-
ment où seront conclues les conventions avec
les-Compagnies de Navigation-aérienne..
L'article 3 du projet règle les conditions
de réalisation dé ces diyerd emprunts. Cette
réalisation s'effectuera par colonie ou ter-
ritoire, sur la proposition du Gouverne-
ment intéressé et par fractions successives
au tur et à mesure des besoins. Elle sera
autorisée par un décret rendu sur la propo-
sition des Ministres des Colonies, et des Fi-
(1) Voir les Annales Coloniales du 3 juin.
nances et qui fixera les modalités dè l'em-
prunt, notamment le taux de réalisation, et
spécifiera à quels travaux s'appliqueront les
crédits de la tranche en question. A l'appui
du décret, un rapport, également publié au
Journal officiel, fera connaître l'emploi des
fonds antérieurs, l'avancement des travaux et
les dépenses restant à effectuer, l'ouverture
des travaux à entreprendre aura lieu, sur
la proposition du Gouverneur, en vertu d'un
décret rendu sur le rapport du Ministre des
Colonies, après avis du Ministre des Finan-
ces. Un rapport produit à l'appui du décret
devra contenir les justifications nécessaires,
à savoir : que les projets définitifs de tra-
vaux et de contrats ont été approuvés par
le Ministre, que le prix de revient ne dépas-
sera pas le montant de la dotation attri-
buée et que le service des emprunts déjà
contractés ou à contracter pour couvrir l'en-
semble des dépenses est assuré par les res-
sources disponibles.
Lès annuités nécessaires au service des
intérêts et de l'amortissement des emprunts
seront inscrites obligatoirement au budget
des Colonies et territoires sous mandat. Le
paiement en sera garanti par le Gouverne-
ment français, mais, d'après l'expérience
acquise, la garantie de l'Etat ainsi conférée
aux engagements coloniaux, restera, dit
l'exposé des motifs, purement nominale.
Un rapport sur les travaux effectués au
moyen du produit des emprunts sera publié
chaque année avant le 1er juillet par le
Ministre des Colonies au Journal officiel.
Enfin l'article 7, prescrit, suivant l'usage,
dans l'intérêt de la production française, que
tous les matériaux à employer pour l'exé-
cution des travaux, ainsi que le matériel né-
cessaire à l'exploitation, qui ne se trouve-
ront pas dans le pays ou ne proviendront
pas des livraisons de réparations, devront
être, sauf dérogations dûment justifiées
accordées par le Ministre des Colonies après
avis du Ministre des Finances, d'origine
française et transportés sous pavillon fran-
çais.
On nous a souvent reproché, dans l'ordre
économique, la timidité de nos desseins et
nos conceptions à câurfe Vue. Les program-
mes élaborés depuis la guerre en matière
de travaux publics montrent que nous sa-
vons aujourd'hui prévoir à longue échéance,
nous libérer dans la réalisation des entraves
de nos. règles administratives traditionnelles
trop rigides en comparaison des méthodes
industrielles modernes, intéresser l'opinion
publique et l'épargne à la mise en valeur
de nos ressources, en particulier de nos ri-
chesses coloniales, dont l'exploitation ra-i
tionnelle nous permettra d'améliorer notre
économie nationale, d'augmenter notre bien.
être et de nous rendre plus indépendants de
nos concurrents étrangers.
ae. JVoMclle,
Député de Saône-eULoire,' vice-président
de la Commission des Colonies,
membre de la Committion des
Minée.
Lé Cènteiiaire
de l'Algérie française
1
L'organisation - du - pfogtamme des fêtes
M. Tardieu, ministre de l'Intérieur, a
présidé, hier après-midi, la première réunion
chargée d'organiser le programme des fêtes
du Centenaire de l'Algérie française. En de-
hors des parlementaires algériens et des re-
présentants des délégations financières, de
nombreuses personnalités du monde indus-
triel, commercial et colonial métropolitain
assistaient à cette réunion à laquelle ont pris
part MM. Albert Sarraut et viçllette, an-
ciens gouverneurs généraux,
M. Tardieu a tout d'abord rappelé l'im-
portance de la date de cette célébration.
Nous avons voulu, que cette xommétHO-
raiion se manifestât par des créations dura-
bles tellès que des Musées j des maisons
dy agriculture} des groupes d'habitations pour
ïtidigènesj nie., amorce du programme des
grands travaux arrêtés par le Gouvernement.
fVbits avoirs voulu que la commémoration
Baisse une marque durable dans Vesprit de
tous les Algériens.
Après avoir défini le but des travaux de
la Commission, M. Tardieu affirma sa con-
fiance dans le résultat des travaux qui mon-
treront une fois de plus la capacité de réali-
sation 'de notre race, la force matérielle et la
vigueili, de la France dans la création des
ouvres de paix et d'organisation.
M. Tardieu a ensuite cédé la présidence
de la Commission à M. Lebrun, sénateur, an-
cien ministre" .,.
LeGomité de propagande
Sont nommés membres du comité de pro-
pagande chargé d'étudier les moyenâ d'asso-
cier la Franfce entière à ta commémoration
du Centenaire de l'Algérie: le vice-amiral
Lacaie, ancien ministre, président de l'Aca-
démie de marine ; le général Schuhler, M.
Paul Valet, directeur général des Services
d'Alsace et Ile Lorraine; M. Aùguste Ter-
rier, secrétaire général-du comité de l'Afri-
que française.
L'assemblée dei présidents
des Chambre» de Commerce
Les présidents des Chambres 'de commerce
françaises viennent de se réunir sous la pré-
sidente de M. André Baudet, président de la
Chambre de commerce de Paris.
l-"assemblée a émis un voeu, entre autrn,
relatif au contingentement des vins algé-
riens à l'entrée en France.
ALAIN GERBAULT
De Bred on signalait, le 5 juin, que le
Fire-Creal d AlaÎD Getbault avait été aperçu
Fhre-Crest
la veillé à 90 milles à Touest de Belle-ble.
faisant route vers la Manche. Tout allait bien à
bord.
C'est le capitaine Aubert, patron du chalu-
tier Yvonne-Claude, du Hâvre, qui aperçut le
Fire-Crest à une trentaine de mètres denrière
lui, venant du Sud-Ouest et cap du Nord-Est
avec vent arrière. -
« D'ailleurs, lorsqu'il passa près de moi,
raconta le capitaine Aubert en anvant au
Havre,j je reconnus parfaitement lè"lpire-crea
dont j'ai souvent vu des photographies. Get-
bault, qui laissait son bateau gouverner seul,
était debout au pied du mât. H me fit des
signes du bras, me môntrant les mats de mon
chalutier et la voilure de son bateau. Je com-
pris qu'il désirait être signalé par T. S. F. et
qu'il ne voùlait pas manœuvrer pour me courir
dessus. De mon côté, je lui montrai mes fu-
mées en train de filer* pour lui faire comprendre
que je ne pouvais manoeuvrer polur lui. parler.
H continua donc sa route et devait filer 5 à 7
noeuds. Avant qu.i, passât près de moi, je.
l'avais vu à proximité d'autres bateaux de
pêche, sans qu'il cherchât à les approcher. J en
conclus qu'il n'avait besoin de rien. »
L'ANTENNE COLONIALE
̃ >«
La T. S. P. à la Sorbonne ,.
Le mardi Il juin courant, à 20 h. 30, aura
lieu dans le grand amphithéâtre de la Sor-
bonne, Sous la présidence' d'honneur de M.
Maginot, ministre dès Colonies, et sous la
présidence effectilve de M. Germaill-Martili,
sous-secrétaire d'Etat aux Postes et Télé.
graphes, 4ine séance solennelle (1) en faveur
de « là Radio-diffusion dans les colonies
françaises n organisée par la « Radio Agri-
cole Française M.
Cette séance comprendra une importante
partie artistique : chants algériens et tuni-
siens, airs populaires annamites, danses ma-
rocaines, etc.
En outre, à 22 h. 45, aura lieu pour la
première fois à Parisune audition en public
d'une émission lancée spécialement de Dbe-
nos-Ayres.
Enfin lat séance se terminera par la pro-
jection de 'films touristiques coloniaux sur
l'Algérie, l'Indochine et Madagascar.
1 (l) Les personnes qui désireraient des oartes
doivent en faire la demande au siège de la
Radio AlgRiGtfje française, 33, avenue de Mes-
sine, à ï&rts.
*
L'autre danger
<♦«
m
La querelle est entre les cousins
germains, vificultemsde France y
- viticulteurs d'Algérie, Sans doute.
mais l Algérie elle-même est entre la Tunisie
et le Maroc. Et je sais bien qu'on dit aux
viticulteurs d'Algérie comme à ceux de
France : ce n'est pas la même chose 1 Ils
regardent du côté de la Tutftsie, et se sou-
viennent; ils regardent du côté du Maroc,
et sont inquiets.
Dans la seule région de Fez, il y a, d'après
le Bulletin de Renseignements de la Direction
de l'Agriculture du Maroc, 3.714.710 pieds
de vigne : c'est fresque le 30 des planta-
tions totales du protectorat. A peine si
37.695 appartiennent-à des Européens. Tout
le reste est aux mains des indigènes. Le
Bulletin nous renseigne sur les endroits plus
particulièrement- cultivés en vignes, sur les
variétés, les cépages, et ajoute que les indi-
gènes cultivent surtout la vigne pour les rai-
sins de table et les raisins secs (il faut, no-
ter la préparation du vin cachir pour les is-
raélites).
Ce sont les colons européens qui, eux,
cultivent la vigne en vue de la fabrication
du vin. En 1928, la surface totale des vi-
gnobles de la région de F es était de 350
Itectares. La Direction de l'Agriculture du
Maroc ne nous cache pas que ces surfaces
vont être augmentées et fort rapidement. Et
cela pour un certain nombre de raisons, dont
une seule, la plus importante d'ailleurs, est
suffisante : il y a. plus de. profit pour les
vignerons à cultiver la vigne à vin que la
vigne à raisins de tablé ou à raisins secs.
Plus de profit' Entendons-nous ; pour
le moment, cela est vrai. Cela ne sera plus
vrai demain ; cela le sera d'autant moins
que la superficie des vignobles ira crois-
sant ; les cours fléchiront, la culture sera
moins rémunératrice. Et qu'on ne dise pas
philosophiquement : alors, on reviendra à
d'autres cultures ; une fois le vignoble cons-
titué, cela ne se fera pas tout seul, et nous
allons vers des périodes de crise tout à fait
inquiétantes.
Un est donc pas douteux que la Direction
de l'Agriculture du Maroc à raison de don-
ner aux viticulteurs de là-bas de bons et sa-
lutaires avertissements ; la prudence s'im
pose « jusqu'à ce que de fermes accords
commerciaux, qui sont parfois bien précaires,
donnent l'assurance d'un écoulement cer-
tain. »
Avts très sage, et qui probablement ne
sera pas écouté. Il est bien entendu, (et cela,
la Directiot n'avait même pas besoin de le
tliH) qui h Maroc fiht pas à espérer intro-
duire ses vins dans là Métropole avec autant
de facilités que la -Tunisier C'est ce qu'il
faudrait cependant rappeler toutes les fois
qu'on nous annonce que de très importantes
sociétés vont se former pour constituer d:
grands vignobles au Maroc ; en ne devrait
même pas se laisser abuser par la promesse
que le Maroc. désireux de nous épargner la
charge qui resuite de nos achats en Espa
gne et au Portugal; a l'intention de produire
plus spécialement des. vins médecens, que
nous ne trouvons pas chez nous, et qui sont
utiles pout soigner, Pour remonter, pour cor-
ser nos vins français. Chacun sait comment
de telles promesses sont, tenues, et comment,
à partir du jour où les vins il neuf degrés
font prime, tous les vins qui jusque-là
étaient des vins « corsés » deviennent, comme
par enchantement, des vins à neuf degrés.
L'Algérie, la Tunisie se sont proposées pour
fournir à la France des vins médecins. Le
Maroc viendrait trop tard dans une Métro-
pole trop vieille.
c, Que le Maroc compte donc sur lui-même :
c'est ce qu'il est indispensable de lui dire
franchement. Sa consommation intérieure
peut, se développer ; on a souvent remarqué
que, de tous les indigènes de l Afrique du
Nord, celui du Maroc est celui, qui se débar-
rasse le plus volontiers des prescriptions de
la loi musulmane qui défendent les bonnes
choses. Mais qu'il soit bien entendu, de tous
ceux qui rêvent d'établit au Maroc de trer
grandes exploitations viticoles, que ni la
France, ni l'Algérie ne peuvent leur laisser
espérer comme débouchés les marchés mé-
tropolitains : culture de raisin de frimeur,
culture de raisin sec, soit ; consommation in-
térieure, soit ; mais il faut que le Maroc
règle la culture de la vigne à vin sur ses
propres besoins, et qu'il mesure l'importance
de ses vignobles aux nécessités de sa propre
alimentation.
Mario Itoaulan,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des
Colonies.
CINÉMA COLONIAL
––< .,. -
Pour les eàfànte -
L'Office algérien du cinéma éducateur, en
accord avec la commission d'organisation de
la Semaine de la bonté, donne aujourd'hui
une représentation gratuite à mille enfants
des écoles de la ville d'Alger.
1 -.
Une hécatombe de moutons
«»«
Pour fêter, dignement l'Aïd Kebir la Mé-
dina n'aurait égorgé pas moins de cent mille
moutons, soit un festm de deux millions de
kilos de victuailles, pour les moum'nin de
Fez, un holocauste à Allah. de 200.000 litres
de sang qui a coulé sur la ville de Fez, et
1,500 kilomètres de boyaux.
Si les 4,500.000 Marocains musul-
mans ont sacrifié aussi généreusement leurs
-, u r calculera aisé-
moutons qu'à Fez, le lecteur calculera aisé-
ment le nombre de moutons égorgés, la
quantité de sang vens et' la longueur de
boyaux utilisés : cette longueur doit dépas-
ser Celle du méridien terrestre.
Une manifestation cploniale
à la Sorbonne
––-
Une très heureuse propagande en faveur
de l'Exposition Coloniale 1931 et la Com-
mémoration du Centenaire de l'Algérie, tel
était le but, remarquablement atteint, que
s'était proposé hier soir en Sorbonne le Co-
mité National de la Semaine Coloniale.
Cette cérémonie traditionnelle eut lieu sous
la présidence du général Gouraud, rempla-
çant le maréchal Lyautey.
Le ministre des Colonies empêché, était
représenté par le général Peltier, directeur
des services militaires au ministère des Co-
lonies.
Nous avons noté dans l'assistance de nom-
breuses personnalités : MM: Pierre Taittin-
ger, l'amiral Lacaze, Lebrun, ancien ministre
des Colonies; Brière, Outrey, Ricci, Roux-
Freissineng, députés; Lemarchandt président
du Conseil municipal ; Cayla et Mercier, com-
missaires généraux de l'Exposition et du
Centenaire; le général Patey; les Gouver-
neurs généraux Merlin, Roume, Angoul-
vant, le Gouverneur Lucien. Fourreau, le
Résident supérieur Blanchard de la Brosse.
Après que le général Gouraud eut excusé
le maréchal Lvautey, M. Alcide Delmont,
député de la Martinique, a montré l'opportu-
nité et l'importance de la propagande entre-
prise.
M. Léon Bérard, sénateur, ancien minis-
tre, a pris ensuite la parole.
On ne saurait aborder l'étude de l'œuvre
coloniale de la France sans évoquer celle,
toute récente, du maréchal Lyautey au Ma-
roc, œuvre à laquelle le général Gouraud
prit une part prépondérante. Ce n'est pas en
général de cavalerie que Lyautey agit au
Maroc, mais en remarquable organisateur et
habile administrateur, par une politique sou-
ple et adaptée aux gens et aux races si di-
verses de l'Empire Chérifien,
La haute direction de l'Exposition Colo-
niale de 1931 ne pouvait être confiée à un
esprit plus organisateur que le maréchal
Lyautey.
Malgré de nombreuses oppositions se ba-
sant sur la poussée de Paris vers l'Ouest, le
Bois de Vincennes fut choisi comme empla-
cement de l'Exposition où seront présentés
dans un fort beau cadre les produits si ri-
ches et peut-être encore insuffisamment ex-
ploités de notre immense empire colonial.
Exposition qui ne fera que vaincre ce pa-
radoxe que « le Français n'est pas colonial ».
Depuis quatre siècles, cependant, le Fran-
çais a toujours répondu aux appels successifs
l'engageant à aller outfe-mer défendre la
cause de la civilisation et de l'humanité, et
en 1830, le drapeau blanc fleurdelysé symbo-
lisait la gloire de la France sur la plage de
Sidi Ferruch. La Monarchie avait aussi son
épopée de l'Afrique du Nord, que la 111' Ré-
ttwtt~t~M~ transforma ya toese-française.
Tous les Français doivent donc collaborer
selon leurs mbyens à l'organisation de l'Ex.
position Coloniale de 1931 qui donnera au
monde entier la preuve du rôle important
joué par un empire colonial dans l'évolution
économique d'une nation.
Mieux que quiconque était qualité M.
Louis Bertrand pour expliquer les causes
de la fête prochaine et du Centenaire, le
plus gloffëïïx pour la France, de la conquête
- de - l'Algérie.
Quoi de plus beau et de plus utile pour
la Nation que le débarquement des troupes
françaises à Sidi Ferruch dont les conséquen-
ces furent des plus heureuses pour nous.
En 1914, ajouta l'éminent académicien,
c'était une question de vie ou de mort, il
nous fallait vaincre pour avoir le droit de
vivre.
En 1830, nous allions conquérir une
France nouvelle, la plus grande France;
c'était le point de départ de la constitution
d'un grand empire colonial français. Et nous
accomplîmes alors de grandes choses, à l'insu
et souvent en opposition avec le Gouverne-
ment.
Répondant à l'appel (l'appel de là Pro-
vidence, prétendait le cardinal de Lavigerie),
les Français, certains Français, ont voulu
cette œuvre et ont répondu à l'appel des na-
xip •teurs qui sur les côtes barbaresques
étaient à la. merci des pirates, des écumeurs
de la Méditerranée.
C'est donc pour la dignité de la France
et pour son intérêt que Charles X, malgré
l'itillmidation de l'Angleterre, envoya de
Bourmont et Duperré débarquer à Sidi Fer-
ruch ,le 13 juin 1830 et moins de trois se-
maines plus tard Alger était presque en no-
tre possession.
En un quart de siècle, les Français aidés 1
des voisins de la Méditerranée, Maltais, Es-
pagnols, créèrent la terre que nos troupes
avaient conquise en une glorieuse épopée.
Savants et artistes ont fait connaître cet
admirable pays de lumière et aux couleurs
enchantées auxquelles nos cœurs de latins ne
sauraient rester indifférents.
Nos-colons ont placé la France sur le che-
min des mondes. »
Lés allocutions terminées, des auditions
musicales, des poèmes et des films heureu-
sement choisis se succédèrent. C'est ainsi
que la Symphonie de la Préfecture de police
se fit entendre dans une suite d'airs carac-
téristiques algériens. L'excellente musique
de l'infanterie coloniale remplit fort agréa-
blement les entr'actes. Des artistes vinrent
réciter des poèmes et des contes relatifs à
l'Algérie, à l'Annam, à Madagascar. Certains
mêmes furent dits en langue arabe par Edim
ben Danou. Enfin deux films documentaires
furent tournés dont l'un en couleurs sur l'Al-
gérie fut tout particulièrement applaudi.
B. AevuaUr,
Des 106ts et des couleurs
Faut-il discuter des goûts et des couleurs?
Certaines tribus africaines font leur régal
de termites et de scorpions. Un pêcheur
des îles Samoa mange le, poisson tout ci u,
tout vif. Au sein de la jungle équatoriale,
des indigènes croquent des insectes comme
berlingots, aux îles d'Océanie, les naturels
ont une prédilection marquée pour certaines
larves et pour des vers d'autant plus appré-
ciés Qu'ils sont plus dodus.
Ntinsistons. pas. Ça les regarde. Mais il est
à noter que ces gastronomes s'accommodent
mieuxd, e à l'occasion, de notre cuisine, que
nous ae la leur.
Dépêches de HndecMM
1
Une missionnaire chinoise à Saigon
Uné filte de charité chinoise vient de
quitter l'hôpital Saint-Michel, au quartier
des Légations, à Pékin, pour aller à Saïgon
s'occuper de la nombreuse colonie chinoise
qui s'y trouve.
Sachant très bien sa Langue, parlant te
français, zélée pour la conversion de sès
compatriotes, Soaur Cécile est partie
joyeuse pour la Cochinchine.
La Chine semble vouloir travailler à son
tour à répandre ig christianisme hors de
s&s frontières.
(Agence Fides.)
-- Au Yunnan ,
Le Gouvernement provincial annonce que
les troupes yunnanaises, sous le comman-
dement du général Long, ont occupé
Koeiyang, capitale de la province du même
nom. Le général Tcheou-Si-Tchen, gouver-
neur de Koei-Tchéou, se replie dans la di-
rection de Sseutchoun avec quelques été-
ments de troupes restés fidèles.
(Indopacifi.)
<>»
- Faotaisies zoologiques
l' •
Le charmant article que Sapotille a con-
sacré ici même à cet intéressant et espiègle
auxiliaire de l'homme, la mangouste (genre
herpestes} des viverridés) lui a été inspiré,
nous a-t-il dit, par une illustration parue
dans un hedbomadaire, où se trouve pour-
trajet cet ennemi juré de la gent venimeuse
- et des rats.
11 y a vraiment des sujetg qui sont dans
l'air! En même temps que l'hebdomadaire
en question fournissait à ses lecteurs des
renseignements exacts, précisés et complétés
d'une façon si vivante par Sapotille, un quo-
tidien - nous aurons la charité de ne pas
le nommer - s'avisait de parler, lui aussi,
de la mangouste.
Mais voilà. Le rédacteur responsable a
dû, sans doute, étudier l'histoire naturelle
dans un certain manuel scolaire métropoli-
tain qui fit jadis la joie des instituteurs co-
loniaux quand il leur fut envoyé; car s'y
trouvaient gravement énumérés parmi les
meilleurs fruits tropicaux : la mangue, la
mangouste (sic) et le mategotlstanl C'est donc
au titre de fruit colonial que la mangouste
a été présentée à près d'un million de lec-
teurs.
Allez donc, maintenant, vous moquer du
bonhomme Pline l'Ancien, qui faisait pousser
les canards sauvages sur les palétuviers!
le Après cela, direz-vous, on peut tirer
l'échelle 1 Quelle erreur est la vôtre ! Le
même manuel dont je parlais tout à l'heure
(combien je regrette_ù'.avoir prêté l'exem-
plaire qui m'était tombé sous la main 1)
n'agit garde d'oublier les animaux dange-
re ., dont les malheureux colons ont à évi-
ter soigneusement la rencontre, autant que
faire se peut. Chaque colonie avait sa liste
- et quelle ! comme disait Micheiet.
A propos de l'Indochine, les auteurs dési-
reux de ne rien oublier dans cette redoutable
catégorie de produits exotiques, après le
tigre et de quelques autres malfaiteurs de
moindre importance y notaient : le lion (ce
qui n'est déjà nas trop mal pour le pays).
et le mareouillat/,,,.
Cet inoffensif lézard de dix centimètres de
long (genre Hemidactyllls, des Geckonidés)
familier des habitations humaines, réduction
et miniature du tok-kai indochinois (genre
Gecko) et, comme lui, grand destruc-
teur de moustiques devant l'Eternel, par con-
séquent éminemment utile, avait été confon-
du, simplement, par l'auteur, avec quelque
féroce et formidable crocodile comme en
nourrit le Mékong!
F. S.
t.8
La population indigène
de la Nouvelle-Calédonie
-le
Dans un rapport fourni au Conseil gé-
néral, le Chef du Service des affaires indi-
gènes de la Nouvelle-Calédonie donne les
renseignements suivants sur la population
indigène de la colonie.
D'après les recensements faits en 1927 et.
1928, il y avait 27.616 indigènes en 1927
et 27.676 en 1928.
« Le Service des Affaires indigènes
éprouve toujours quelques difficultés à
donner satisfaction aux nombreuses de-
mandes de travailleurs émanant tant des
particuliers que des Compagnies de navi-
gation et des Sociétés industrielles.
- « Cette crise de la main-d'oeuvre, qui
n'est pas sans être inquiétante, mais à la-
quelle il paraît difficile de remédàcr, à
moins d'user de mesures coercitives qui ne
sauraient être envisagées, est duc à plu-
sieurs raisons dont la principale réside
danq la répugnance qu'ont les naturels vi-
vant en trJbus, à renoncer à leur très
grande liberté pour s'astreindre aux obli-
gations, parfois légères d'un contrat de tra-
vail.
Il Le .placement assuré de leurs produits
à des conditions avantageuses leur pro-
cure,, au surplus un revenu nppréciable. De
là, également provient le peu d'empresse-
ment dos naturels à quitter leur village.
« Sur la Grande Terre, dans l'intérieur,
les colons ont réussi, depuis quelques an-
nées, grâce au dévouement des Syndics, à
se procurer la main-d'œuvre à peu près
suffisante à l'exploitation de leurs terres.
« 11 faut remarquer que depuis quelque
ternjps les indigènes viennent volontiers
travailler pour les entreprises publiques' ou
privées où ils savent que les conditions des
contrats sont scrupuleusement respec-
tées. «
En Syrie
1
La Frontière
TA, Commission militaire iurco-lrançaise tra-
vaille activement axi tracé de la carte de la
frontière Inrco-syrlennc.
L'accord serait sinné dès que la Commission
aura terminé ses travaux.
(Par dépêche).
Lt Aviation Coloniale
«♦«
Dakar-Casablanca
L avion transportant le courrier d'Amé-
rique latine (87 kilos die plis divers), est
arrivé au Bourget hier à 18 h. 16, après
escaile à Bordeaux, de 9 h. 55 à 10 h. 5,
piloté par Beauregard.
M. Hermès Lima, de Saint-Paul ^Brésil),
qui, avec le pilote Le Chevallier, s'était
perdu dans les brumes du cap Juby, pbùf
venir atterrir dimanche, à 2 heures du ma-
tin, près de Villa Cisneros.. à la suite d'une
panne d'essence, était à bord.
M. Hermès Lima avait quitté Saint-Paul
le 20 mai dernier, utilisant l'avion postal
d'Amérique du Sud-France. 11 avait utilisé
l'aviso entre Natal et Saint-Louis. Parti de
Dakar avec l'avion postal africain Õ. Da-
kar, M. Hermès Lima avait fait escale à
Port-Etienne d'où, piloté par -l'aviateur
Charles Lechevallier et en compagnie du
radiotélégraphiste Gourbeyre et d'un inter-
prète arabe, il était reparti jeudi dernier, à
18 heures ,pour effectuer la grande étape
saharienne ayant Cap-Juby comme termi-
nus. Il allait être un des acteurs du record
de vitesse postale entre Buenos-Aires et
Toulouse lorsque la brume se mit de la
partie. , ,
- u C'était une brume épaisse, dit notre
confrère brésilien à un de nos amis. Le rs.
dio opérait sans cesse, il émettait son. in-
dicatif, tandis qu'il recevait celui de Cap-
Juby de plus en plus distinct.
« Nous n'étions pas loin du cap Juby.
Mais la brume s'épaississait encore.
« Le ipilote Lechevallier enfin dit :
« Je ne peux pas passer.
« Et le radio émettait alors à 21 h. 45 :
« Brume intense. Faisons demi-tour direc-
tion Villa Cisneros. » -
41 Mais toujours le brouillard ne nous
quittait pas.
a Dans la crainte de la mer, le pilote,
après le demi-tour, mit le cap dans la do.
rection sud-est pour être certain de rester
au-dessus de la terre. ,.
cc Nous avons volé comme cela pendant
quatre heures encore. Et puis, vendredi, à
2 h. 25 du matin, toujours dans le brouil-
lard, nous avons atterri.
« Où étions-nous ? Personne de nous ne
le savait.
« Au jour, le brouillard se dissipa un
pou. Le radio monta l'antenne de terre et
tôt après il entendit très distinctement l'in-
dicatif de Villa-Cisneros et faiblement les
signaux de Cap-Juby et de Port-Etienne.
Il Nous étions donc dans le rayon de
Villa-Cisneros et le radio conclut que noue
en étions éloignés de 80 à 100 kilomètres
dans la direction dp l'est, à l'intérieur du
désert.
CI La première chosie qui nous préoccupa
était l'arrivée inopinée de Maures. Après
avoir évité l'occident qui fut fatal à Lécrl-
vain. le pilote Lechevallier pouvait crain-
dre let sort de Reine et de Serre. Mais à la
réflexion, il conclut que pendant la saison
sèche, les Maures avaient complètement
déserté ce coin.
f Fort heureusement, dans notre soli-
tude, npus ne restions pas isolés du reste
du la terre, Villa-Cisnei-os nous disait in-
lassablement :
« Patience. On vous recherche, u,
Il Enfin, le dimanche, à 7 heures du soir,
vint la délivrance. Un avion, sortant du
flamboiement occidental du ciel, vint vers
nous. Il se posa. Ses passagers accoururent
avec tout le ravitaillement alimentaire.
C'était l'aviateur Riguelle, de l'Aéropostale,
qu'accompagnait un observateur espagnol
de Cap-Juby. j1
La morale de cette histoire est que,
grâce à l'aménagement de la T. S. F. sur
tout le parcours France-Amérique du Sud,
aucun pilote, aucun passager n'est plus
isolé à présent du reste du monde.
Voyage de propagande
Les aviateurs Arrachart et Rignot, qui
avaient quitté Karachi avant-hier matin,
ont atterri à Jodhpour, à 600 kilomètres
environ à l'ouest d'Allahabad.
Aux Indes
Le courrier postal aérien du service de
l'Inde est arrivé avec quatorze heures de
rét-ard, ayant !eu à lutter tout le long de
sa route depuis Bouchir contre une teih-
péte de sable. Sa provision d'essence étant
épuisée, il avait dû atterrir à Amaragli.
:
L'or en Indochine
Depuis tirois on quatre ans, lisons-nous dans
une excellente Otude du Bulletin do l' «Agindo»,
l'Indochine est de nouveau l'objet de prospec-
tions pour la recherche de l'or. Deux nou-
velles entreprises ont commencé récemment
leur exploitation et en môme temps la prospec-
tion s'étend ù tout le territoire.
On a des preuves soit par des documents ofn-
ciels soit par des traces d'exploitations indi-
gènes, que même avant la colonisation euro-
péenne l'or a été le but de nombreuses recher-
ches, d'ailleurs sçins brillants résultats, et ce
pour diverses causes : l'appauvrissement en
or des filons, l'augmentation des difficultés
d'ordre technique ou encore la piraterie.
Après l'arrivée des Français on a exploité
réellement lit mine de Bong Mieu dans la pro-
vince de Fai Foo (Annarn). Mais cette exploita-
tion fut arrêtée en 1919 pour diverses raisons
dont la principale est peut-fitre la dépréciation
de l'or par rapport aux autres marchandises
immédiatement après la guerre 1914-1918.
Ce n'est qtu'en 1922-1923 et plus récemment
encore en 1926-1958 que de nouvelles recher-
ches ont été entroprises sur la presque géné-
ralité des gisements connus, dont certaines
ont conduit à la constitution définitive de So-
ciétés qui ont, à l'heure actuelle, monté des
exploitations effectives.
En raison de la spéculation qui s'attache aux
valeurs des mines d'or nous nous tiendrons
sur une grande réserve surtout en ce qui con-
cerne les possibilités d'exploitation et nous
nous cantonnerons dans des considérations
d'ordre géologicpie général.
Nous allons d'abord jeter un rapide coup
d'œil sur les gisements exploités.
Gisements exploités actuellement
ou antérieurement
Ciisemcnl de floc-Lac. - Il s'agit d'un gite
alluvionnaire situé, dans le lit du Song Nang,
pelite rivière du lhmt-Tonkin il 200 kilomètres
environ à vol d'oiseau au nord de Hanoï, gise-
ment connu en fait depuis 1912, mais dont
l'exploration méthodique n'a commencé en
fait qu'en 1922.
L'exploitation principale n lieu par drague
alimentée par une centrale hydroélectrique de
fil NUMERO : tiO CENTIMES
JEUDI SOIR, 6 JUIN 1929.
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Les Annales Coloniales
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te s'abooM Mai flrtlaêasi
tan» les bureaux <• pmH
« -' Le projet de loi
sur les emprunts coloniaux
- - '11. - -.-
On remarquera que, dans ce programme (i),
les veies ferrées et les ports tiennent la
plus grande place : .les voies de commu-
nication et les accès maritimes sont en effet
à la base de toute la vie économique; leur
développement est indispensable pour per-
mettre les échanges et l'exploitation des
ressources. Toutefois, pour 1Indochine, il
n'est pas prévu de dotation au. titre des tra.
vaux des ports. Les deux grandes stations
maritimes, Saigon et Haiphong, possèdent
déjà un outillage important, et de plus, le
, régime d'autonomie sous lequel elles sont pla-
cées, leur permet de se procurer en temps
utile les ressources nécessaires. C'est seule-
ment dans un délai qui n'est pas encore fixé
nue d'autres ports seront développés et créés
- L -- - ---- -- f'~ -- -- - -- --- -- - -- - -- - - -- - --
sur la côte d Annam, Le plan de répartition
prévu comporte assez de souplesse pour pou-
voir s'adapter aux besoins des diverses
- branches de l'outillage: Les finances de la
Colonie disposeront même de 40 millions
de piastres de ressources ordinaires com.
prises dans les 66 millions de fonds divers
qui seront employés concurremment avec le
produit de l'emprunt au financement des
travaux inscrits dans le projet de loi.
Le Togo a procédé comme l'Indochine.
Pour l'Afrique occidentale et Madagascar.
les fonds d'emprunt ont été spécialisés da-
vantage. Pour le Cameroun, on n'a encore
envisagé que les besoins les plus immédiats.
Dans l'ensemble du programme, il n'a
pas été explicitement prévu de crédits pour
les trois ordres de travaux suivants : lignes
de transport d'énergie, réseaux de radioté-
légraphie ou de radio-phonie, installations
pour - lignes intérieures d'aviation dans les
colonies qui vont être touchées par les ser-
vices aériens nationaux. La raison en est
que, pour les lignes de transport d'énergie,
les recherches et les études poursuivies en
Afrique occidentale ne laissent pas encore
présager de grandes possibilités. A Mada-
gascar, un premier réseau sera réalisé à la
fois par des concessions et par l'utilisation
de l'énergie produite pour les voies ferrées.
Pour la radio-télégraphie, l'œuvre déjà con-
sidérable commencée en Afrique occidentale
sera Continuée à l'aide des ressources ordi-
naires de la Colonie. Pour l'Indochine et
Madagascar, il sera fait appel au crédit
prévu sous la rubrique « Postes, Télégra-
phes et Téléphones ib. Enfin, en ce qui con.
cerne les installations pour les services
-Aérieftf- mtérieurs. qui intéfeêsêflt surtout
'.J\ftique occidentale et l'Indochinej le pro-
gramme éri préparation sera. réalisé au mo-
ment où seront conclues les conventions avec
les-Compagnies de Navigation-aérienne..
L'article 3 du projet règle les conditions
de réalisation dé ces diyerd emprunts. Cette
réalisation s'effectuera par colonie ou ter-
ritoire, sur la proposition du Gouverne-
ment intéressé et par fractions successives
au tur et à mesure des besoins. Elle sera
autorisée par un décret rendu sur la propo-
sition des Ministres des Colonies, et des Fi-
(1) Voir les Annales Coloniales du 3 juin.
nances et qui fixera les modalités dè l'em-
prunt, notamment le taux de réalisation, et
spécifiera à quels travaux s'appliqueront les
crédits de la tranche en question. A l'appui
du décret, un rapport, également publié au
Journal officiel, fera connaître l'emploi des
fonds antérieurs, l'avancement des travaux et
les dépenses restant à effectuer, l'ouverture
des travaux à entreprendre aura lieu, sur
la proposition du Gouverneur, en vertu d'un
décret rendu sur le rapport du Ministre des
Colonies, après avis du Ministre des Finan-
ces. Un rapport produit à l'appui du décret
devra contenir les justifications nécessaires,
à savoir : que les projets définitifs de tra-
vaux et de contrats ont été approuvés par
le Ministre, que le prix de revient ne dépas-
sera pas le montant de la dotation attri-
buée et que le service des emprunts déjà
contractés ou à contracter pour couvrir l'en-
semble des dépenses est assuré par les res-
sources disponibles.
Lès annuités nécessaires au service des
intérêts et de l'amortissement des emprunts
seront inscrites obligatoirement au budget
des Colonies et territoires sous mandat. Le
paiement en sera garanti par le Gouverne-
ment français, mais, d'après l'expérience
acquise, la garantie de l'Etat ainsi conférée
aux engagements coloniaux, restera, dit
l'exposé des motifs, purement nominale.
Un rapport sur les travaux effectués au
moyen du produit des emprunts sera publié
chaque année avant le 1er juillet par le
Ministre des Colonies au Journal officiel.
Enfin l'article 7, prescrit, suivant l'usage,
dans l'intérêt de la production française, que
tous les matériaux à employer pour l'exé-
cution des travaux, ainsi que le matériel né-
cessaire à l'exploitation, qui ne se trouve-
ront pas dans le pays ou ne proviendront
pas des livraisons de réparations, devront
être, sauf dérogations dûment justifiées
accordées par le Ministre des Colonies après
avis du Ministre des Finances, d'origine
française et transportés sous pavillon fran-
çais.
On nous a souvent reproché, dans l'ordre
économique, la timidité de nos desseins et
nos conceptions à câurfe Vue. Les program-
mes élaborés depuis la guerre en matière
de travaux publics montrent que nous sa-
vons aujourd'hui prévoir à longue échéance,
nous libérer dans la réalisation des entraves
de nos. règles administratives traditionnelles
trop rigides en comparaison des méthodes
industrielles modernes, intéresser l'opinion
publique et l'épargne à la mise en valeur
de nos ressources, en particulier de nos ri-
chesses coloniales, dont l'exploitation ra-i
tionnelle nous permettra d'améliorer notre
économie nationale, d'augmenter notre bien.
être et de nous rendre plus indépendants de
nos concurrents étrangers.
ae. JVoMclle,
Député de Saône-eULoire,' vice-président
de la Commission des Colonies,
membre de la Committion des
Minée.
Lé Cènteiiaire
de l'Algérie française
1
L'organisation - du - pfogtamme des fêtes
M. Tardieu, ministre de l'Intérieur, a
présidé, hier après-midi, la première réunion
chargée d'organiser le programme des fêtes
du Centenaire de l'Algérie française. En de-
hors des parlementaires algériens et des re-
présentants des délégations financières, de
nombreuses personnalités du monde indus-
triel, commercial et colonial métropolitain
assistaient à cette réunion à laquelle ont pris
part MM. Albert Sarraut et viçllette, an-
ciens gouverneurs généraux,
M. Tardieu a tout d'abord rappelé l'im-
portance de la date de cette célébration.
Nous avons voulu, que cette xommétHO-
raiion se manifestât par des créations dura-
bles tellès que des Musées j des maisons
dy agriculture} des groupes d'habitations pour
ïtidigènesj nie., amorce du programme des
grands travaux arrêtés par le Gouvernement.
fVbits avoirs voulu que la commémoration
Baisse une marque durable dans Vesprit de
tous les Algériens.
Après avoir défini le but des travaux de
la Commission, M. Tardieu affirma sa con-
fiance dans le résultat des travaux qui mon-
treront une fois de plus la capacité de réali-
sation 'de notre race, la force matérielle et la
vigueili, de la France dans la création des
ouvres de paix et d'organisation.
M. Tardieu a ensuite cédé la présidence
de la Commission à M. Lebrun, sénateur, an-
cien ministre" .,.
LeGomité de propagande
Sont nommés membres du comité de pro-
pagande chargé d'étudier les moyenâ d'asso-
cier la Franfce entière à ta commémoration
du Centenaire de l'Algérie: le vice-amiral
Lacaie, ancien ministre, président de l'Aca-
démie de marine ; le général Schuhler, M.
Paul Valet, directeur général des Services
d'Alsace et Ile Lorraine; M. Aùguste Ter-
rier, secrétaire général-du comité de l'Afri-
que française.
L'assemblée dei présidents
des Chambre» de Commerce
Les présidents des Chambres 'de commerce
françaises viennent de se réunir sous la pré-
sidente de M. André Baudet, président de la
Chambre de commerce de Paris.
l-"assemblée a émis un voeu, entre autrn,
relatif au contingentement des vins algé-
riens à l'entrée en France.
ALAIN GERBAULT
De Bred on signalait, le 5 juin, que le
Fire-Creal d AlaÎD Getbault avait été aperçu
Fhre-Crest
la veillé à 90 milles à Touest de Belle-ble.
faisant route vers la Manche. Tout allait bien à
bord.
C'est le capitaine Aubert, patron du chalu-
tier Yvonne-Claude, du Hâvre, qui aperçut le
Fire-Crest à une trentaine de mètres denrière
lui, venant du Sud-Ouest et cap du Nord-Est
avec vent arrière. -
« D'ailleurs, lorsqu'il passa près de moi,
raconta le capitaine Aubert en anvant au
Havre,j je reconnus parfaitement lè"lpire-crea
dont j'ai souvent vu des photographies. Get-
bault, qui laissait son bateau gouverner seul,
était debout au pied du mât. H me fit des
signes du bras, me môntrant les mats de mon
chalutier et la voilure de son bateau. Je com-
pris qu'il désirait être signalé par T. S. F. et
qu'il ne voùlait pas manœuvrer pour me courir
dessus. De mon côté, je lui montrai mes fu-
mées en train de filer* pour lui faire comprendre
que je ne pouvais manoeuvrer polur lui. parler.
H continua donc sa route et devait filer 5 à 7
noeuds. Avant qu.i, passât près de moi, je.
l'avais vu à proximité d'autres bateaux de
pêche, sans qu'il cherchât à les approcher. J en
conclus qu'il n'avait besoin de rien. »
L'ANTENNE COLONIALE
̃ >«
La T. S. P. à la Sorbonne ,.
Le mardi Il juin courant, à 20 h. 30, aura
lieu dans le grand amphithéâtre de la Sor-
bonne, Sous la présidence' d'honneur de M.
Maginot, ministre dès Colonies, et sous la
présidence effectilve de M. Germaill-Martili,
sous-secrétaire d'Etat aux Postes et Télé.
graphes, 4ine séance solennelle (1) en faveur
de « là Radio-diffusion dans les colonies
françaises n organisée par la « Radio Agri-
cole Française M.
Cette séance comprendra une importante
partie artistique : chants algériens et tuni-
siens, airs populaires annamites, danses ma-
rocaines, etc.
En outre, à 22 h. 45, aura lieu pour la
première fois à Parisune audition en public
d'une émission lancée spécialement de Dbe-
nos-Ayres.
Enfin lat séance se terminera par la pro-
jection de 'films touristiques coloniaux sur
l'Algérie, l'Indochine et Madagascar.
1 (l) Les personnes qui désireraient des oartes
doivent en faire la demande au siège de la
Radio AlgRiGtfje française, 33, avenue de Mes-
sine, à ï&rts.
*
L'autre danger
<♦«
m
La querelle est entre les cousins
germains, vificultemsde France y
- viticulteurs d'Algérie, Sans doute.
mais l Algérie elle-même est entre la Tunisie
et le Maroc. Et je sais bien qu'on dit aux
viticulteurs d'Algérie comme à ceux de
France : ce n'est pas la même chose 1 Ils
regardent du côté de la Tutftsie, et se sou-
viennent; ils regardent du côté du Maroc,
et sont inquiets.
Dans la seule région de Fez, il y a, d'après
le Bulletin de Renseignements de la Direction
de l'Agriculture du Maroc, 3.714.710 pieds
de vigne : c'est fresque le 30 des planta-
tions totales du protectorat. A peine si
37.695 appartiennent-à des Européens. Tout
le reste est aux mains des indigènes. Le
Bulletin nous renseigne sur les endroits plus
particulièrement- cultivés en vignes, sur les
variétés, les cépages, et ajoute que les indi-
gènes cultivent surtout la vigne pour les rai-
sins de table et les raisins secs (il faut, no-
ter la préparation du vin cachir pour les is-
raélites).
Ce sont les colons européens qui, eux,
cultivent la vigne en vue de la fabrication
du vin. En 1928, la surface totale des vi-
gnobles de la région de F es était de 350
Itectares. La Direction de l'Agriculture du
Maroc ne nous cache pas que ces surfaces
vont être augmentées et fort rapidement. Et
cela pour un certain nombre de raisons, dont
une seule, la plus importante d'ailleurs, est
suffisante : il y a. plus de. profit pour les
vignerons à cultiver la vigne à vin que la
vigne à raisins de tablé ou à raisins secs.
Plus de profit' Entendons-nous ; pour
le moment, cela est vrai. Cela ne sera plus
vrai demain ; cela le sera d'autant moins
que la superficie des vignobles ira crois-
sant ; les cours fléchiront, la culture sera
moins rémunératrice. Et qu'on ne dise pas
philosophiquement : alors, on reviendra à
d'autres cultures ; une fois le vignoble cons-
titué, cela ne se fera pas tout seul, et nous
allons vers des périodes de crise tout à fait
inquiétantes.
Un est donc pas douteux que la Direction
de l'Agriculture du Maroc à raison de don-
ner aux viticulteurs de là-bas de bons et sa-
lutaires avertissements ; la prudence s'im
pose « jusqu'à ce que de fermes accords
commerciaux, qui sont parfois bien précaires,
donnent l'assurance d'un écoulement cer-
tain. »
Avts très sage, et qui probablement ne
sera pas écouté. Il est bien entendu, (et cela,
la Directiot n'avait même pas besoin de le
tliH) qui h Maroc fiht pas à espérer intro-
duire ses vins dans là Métropole avec autant
de facilités que la -Tunisier C'est ce qu'il
faudrait cependant rappeler toutes les fois
qu'on nous annonce que de très importantes
sociétés vont se former pour constituer d:
grands vignobles au Maroc ; en ne devrait
même pas se laisser abuser par la promesse
que le Maroc. désireux de nous épargner la
charge qui resuite de nos achats en Espa
gne et au Portugal; a l'intention de produire
plus spécialement des. vins médecens, que
nous ne trouvons pas chez nous, et qui sont
utiles pout soigner, Pour remonter, pour cor-
ser nos vins français. Chacun sait comment
de telles promesses sont, tenues, et comment,
à partir du jour où les vins il neuf degrés
font prime, tous les vins qui jusque-là
étaient des vins « corsés » deviennent, comme
par enchantement, des vins à neuf degrés.
L'Algérie, la Tunisie se sont proposées pour
fournir à la France des vins médecins. Le
Maroc viendrait trop tard dans une Métro-
pole trop vieille.
c, Que le Maroc compte donc sur lui-même :
c'est ce qu'il est indispensable de lui dire
franchement. Sa consommation intérieure
peut, se développer ; on a souvent remarqué
que, de tous les indigènes de l Afrique du
Nord, celui du Maroc est celui, qui se débar-
rasse le plus volontiers des prescriptions de
la loi musulmane qui défendent les bonnes
choses. Mais qu'il soit bien entendu, de tous
ceux qui rêvent d'établit au Maroc de trer
grandes exploitations viticoles, que ni la
France, ni l'Algérie ne peuvent leur laisser
espérer comme débouchés les marchés mé-
tropolitains : culture de raisin de frimeur,
culture de raisin sec, soit ; consommation in-
térieure, soit ; mais il faut que le Maroc
règle la culture de la vigne à vin sur ses
propres besoins, et qu'il mesure l'importance
de ses vignobles aux nécessités de sa propre
alimentation.
Mario Itoaulan,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des
Colonies.
CINÉMA COLONIAL
––< .,. -
Pour les eàfànte -
L'Office algérien du cinéma éducateur, en
accord avec la commission d'organisation de
la Semaine de la bonté, donne aujourd'hui
une représentation gratuite à mille enfants
des écoles de la ville d'Alger.
1 -.
Une hécatombe de moutons
«»«
Pour fêter, dignement l'Aïd Kebir la Mé-
dina n'aurait égorgé pas moins de cent mille
moutons, soit un festm de deux millions de
kilos de victuailles, pour les moum'nin de
Fez, un holocauste à Allah. de 200.000 litres
de sang qui a coulé sur la ville de Fez, et
1,500 kilomètres de boyaux.
Si les 4,500.000 Marocains musul-
mans ont sacrifié aussi généreusement leurs
-, u r calculera aisé-
moutons qu'à Fez, le lecteur calculera aisé-
ment le nombre de moutons égorgés, la
quantité de sang vens et' la longueur de
boyaux utilisés : cette longueur doit dépas-
ser Celle du méridien terrestre.
Une manifestation cploniale
à la Sorbonne
––-
Une très heureuse propagande en faveur
de l'Exposition Coloniale 1931 et la Com-
mémoration du Centenaire de l'Algérie, tel
était le but, remarquablement atteint, que
s'était proposé hier soir en Sorbonne le Co-
mité National de la Semaine Coloniale.
Cette cérémonie traditionnelle eut lieu sous
la présidence du général Gouraud, rempla-
çant le maréchal Lyautey.
Le ministre des Colonies empêché, était
représenté par le général Peltier, directeur
des services militaires au ministère des Co-
lonies.
Nous avons noté dans l'assistance de nom-
breuses personnalités : MM: Pierre Taittin-
ger, l'amiral Lacaze, Lebrun, ancien ministre
des Colonies; Brière, Outrey, Ricci, Roux-
Freissineng, députés; Lemarchandt président
du Conseil municipal ; Cayla et Mercier, com-
missaires généraux de l'Exposition et du
Centenaire; le général Patey; les Gouver-
neurs généraux Merlin, Roume, Angoul-
vant, le Gouverneur Lucien. Fourreau, le
Résident supérieur Blanchard de la Brosse.
Après que le général Gouraud eut excusé
le maréchal Lvautey, M. Alcide Delmont,
député de la Martinique, a montré l'opportu-
nité et l'importance de la propagande entre-
prise.
M. Léon Bérard, sénateur, ancien minis-
tre, a pris ensuite la parole.
On ne saurait aborder l'étude de l'œuvre
coloniale de la France sans évoquer celle,
toute récente, du maréchal Lyautey au Ma-
roc, œuvre à laquelle le général Gouraud
prit une part prépondérante. Ce n'est pas en
général de cavalerie que Lyautey agit au
Maroc, mais en remarquable organisateur et
habile administrateur, par une politique sou-
ple et adaptée aux gens et aux races si di-
verses de l'Empire Chérifien,
La haute direction de l'Exposition Colo-
niale de 1931 ne pouvait être confiée à un
esprit plus organisateur que le maréchal
Lyautey.
Malgré de nombreuses oppositions se ba-
sant sur la poussée de Paris vers l'Ouest, le
Bois de Vincennes fut choisi comme empla-
cement de l'Exposition où seront présentés
dans un fort beau cadre les produits si ri-
ches et peut-être encore insuffisamment ex-
ploités de notre immense empire colonial.
Exposition qui ne fera que vaincre ce pa-
radoxe que « le Français n'est pas colonial ».
Depuis quatre siècles, cependant, le Fran-
çais a toujours répondu aux appels successifs
l'engageant à aller outfe-mer défendre la
cause de la civilisation et de l'humanité, et
en 1830, le drapeau blanc fleurdelysé symbo-
lisait la gloire de la France sur la plage de
Sidi Ferruch. La Monarchie avait aussi son
épopée de l'Afrique du Nord, que la 111' Ré-
ttwtt~t~M~ transforma ya toese-française.
Tous les Français doivent donc collaborer
selon leurs mbyens à l'organisation de l'Ex.
position Coloniale de 1931 qui donnera au
monde entier la preuve du rôle important
joué par un empire colonial dans l'évolution
économique d'une nation.
Mieux que quiconque était qualité M.
Louis Bertrand pour expliquer les causes
de la fête prochaine et du Centenaire, le
plus gloffëïïx pour la France, de la conquête
- de - l'Algérie.
Quoi de plus beau et de plus utile pour
la Nation que le débarquement des troupes
françaises à Sidi Ferruch dont les conséquen-
ces furent des plus heureuses pour nous.
En 1914, ajouta l'éminent académicien,
c'était une question de vie ou de mort, il
nous fallait vaincre pour avoir le droit de
vivre.
En 1830, nous allions conquérir une
France nouvelle, la plus grande France;
c'était le point de départ de la constitution
d'un grand empire colonial français. Et nous
accomplîmes alors de grandes choses, à l'insu
et souvent en opposition avec le Gouverne-
ment.
Répondant à l'appel (l'appel de là Pro-
vidence, prétendait le cardinal de Lavigerie),
les Français, certains Français, ont voulu
cette œuvre et ont répondu à l'appel des na-
xip •teurs qui sur les côtes barbaresques
étaient à la. merci des pirates, des écumeurs
de la Méditerranée.
C'est donc pour la dignité de la France
et pour son intérêt que Charles X, malgré
l'itillmidation de l'Angleterre, envoya de
Bourmont et Duperré débarquer à Sidi Fer-
ruch ,le 13 juin 1830 et moins de trois se-
maines plus tard Alger était presque en no-
tre possession.
En un quart de siècle, les Français aidés 1
des voisins de la Méditerranée, Maltais, Es-
pagnols, créèrent la terre que nos troupes
avaient conquise en une glorieuse épopée.
Savants et artistes ont fait connaître cet
admirable pays de lumière et aux couleurs
enchantées auxquelles nos cœurs de latins ne
sauraient rester indifférents.
Nos-colons ont placé la France sur le che-
min des mondes. »
Lés allocutions terminées, des auditions
musicales, des poèmes et des films heureu-
sement choisis se succédèrent. C'est ainsi
que la Symphonie de la Préfecture de police
se fit entendre dans une suite d'airs carac-
téristiques algériens. L'excellente musique
de l'infanterie coloniale remplit fort agréa-
blement les entr'actes. Des artistes vinrent
réciter des poèmes et des contes relatifs à
l'Algérie, à l'Annam, à Madagascar. Certains
mêmes furent dits en langue arabe par Edim
ben Danou. Enfin deux films documentaires
furent tournés dont l'un en couleurs sur l'Al-
gérie fut tout particulièrement applaudi.
B. AevuaUr,
Des 106ts et des couleurs
Faut-il discuter des goûts et des couleurs?
Certaines tribus africaines font leur régal
de termites et de scorpions. Un pêcheur
des îles Samoa mange le, poisson tout ci u,
tout vif. Au sein de la jungle équatoriale,
des indigènes croquent des insectes comme
berlingots, aux îles d'Océanie, les naturels
ont une prédilection marquée pour certaines
larves et pour des vers d'autant plus appré-
ciés Qu'ils sont plus dodus.
Ntinsistons. pas. Ça les regarde. Mais il est
à noter que ces gastronomes s'accommodent
mieuxd, e à l'occasion, de notre cuisine, que
nous ae la leur.
Dépêches de HndecMM
1
Une missionnaire chinoise à Saigon
Uné filte de charité chinoise vient de
quitter l'hôpital Saint-Michel, au quartier
des Légations, à Pékin, pour aller à Saïgon
s'occuper de la nombreuse colonie chinoise
qui s'y trouve.
Sachant très bien sa Langue, parlant te
français, zélée pour la conversion de sès
compatriotes, Soaur Cécile est partie
joyeuse pour la Cochinchine.
La Chine semble vouloir travailler à son
tour à répandre ig christianisme hors de
s&s frontières.
(Agence Fides.)
-- Au Yunnan ,
Le Gouvernement provincial annonce que
les troupes yunnanaises, sous le comman-
dement du général Long, ont occupé
Koeiyang, capitale de la province du même
nom. Le général Tcheou-Si-Tchen, gouver-
neur de Koei-Tchéou, se replie dans la di-
rection de Sseutchoun avec quelques été-
ments de troupes restés fidèles.
(Indopacifi.)
<>»
- Faotaisies zoologiques
l' •
Le charmant article que Sapotille a con-
sacré ici même à cet intéressant et espiègle
auxiliaire de l'homme, la mangouste (genre
herpestes} des viverridés) lui a été inspiré,
nous a-t-il dit, par une illustration parue
dans un hedbomadaire, où se trouve pour-
trajet cet ennemi juré de la gent venimeuse
- et des rats.
11 y a vraiment des sujetg qui sont dans
l'air! En même temps que l'hebdomadaire
en question fournissait à ses lecteurs des
renseignements exacts, précisés et complétés
d'une façon si vivante par Sapotille, un quo-
tidien - nous aurons la charité de ne pas
le nommer - s'avisait de parler, lui aussi,
de la mangouste.
Mais voilà. Le rédacteur responsable a
dû, sans doute, étudier l'histoire naturelle
dans un certain manuel scolaire métropoli-
tain qui fit jadis la joie des instituteurs co-
loniaux quand il leur fut envoyé; car s'y
trouvaient gravement énumérés parmi les
meilleurs fruits tropicaux : la mangue, la
mangouste (sic) et le mategotlstanl C'est donc
au titre de fruit colonial que la mangouste
a été présentée à près d'un million de lec-
teurs.
Allez donc, maintenant, vous moquer du
bonhomme Pline l'Ancien, qui faisait pousser
les canards sauvages sur les palétuviers!
le Après cela, direz-vous, on peut tirer
l'échelle 1 Quelle erreur est la vôtre ! Le
même manuel dont je parlais tout à l'heure
(combien je regrette_ù'.avoir prêté l'exem-
plaire qui m'était tombé sous la main 1)
n'agit garde d'oublier les animaux dange-
re ., dont les malheureux colons ont à évi-
ter soigneusement la rencontre, autant que
faire se peut. Chaque colonie avait sa liste
- et quelle ! comme disait Micheiet.
A propos de l'Indochine, les auteurs dési-
reux de ne rien oublier dans cette redoutable
catégorie de produits exotiques, après le
tigre et de quelques autres malfaiteurs de
moindre importance y notaient : le lion (ce
qui n'est déjà nas trop mal pour le pays).
et le mareouillat/,,,.
Cet inoffensif lézard de dix centimètres de
long (genre Hemidactyllls, des Geckonidés)
familier des habitations humaines, réduction
et miniature du tok-kai indochinois (genre
Gecko) et, comme lui, grand destruc-
teur de moustiques devant l'Eternel, par con-
séquent éminemment utile, avait été confon-
du, simplement, par l'auteur, avec quelque
féroce et formidable crocodile comme en
nourrit le Mékong!
F. S.
t.8
La population indigène
de la Nouvelle-Calédonie
-le
Dans un rapport fourni au Conseil gé-
néral, le Chef du Service des affaires indi-
gènes de la Nouvelle-Calédonie donne les
renseignements suivants sur la population
indigène de la colonie.
D'après les recensements faits en 1927 et.
1928, il y avait 27.616 indigènes en 1927
et 27.676 en 1928.
« Le Service des Affaires indigènes
éprouve toujours quelques difficultés à
donner satisfaction aux nombreuses de-
mandes de travailleurs émanant tant des
particuliers que des Compagnies de navi-
gation et des Sociétés industrielles.
- « Cette crise de la main-d'oeuvre, qui
n'est pas sans être inquiétante, mais à la-
quelle il paraît difficile de remédàcr, à
moins d'user de mesures coercitives qui ne
sauraient être envisagées, est duc à plu-
sieurs raisons dont la principale réside
danq la répugnance qu'ont les naturels vi-
vant en trJbus, à renoncer à leur très
grande liberté pour s'astreindre aux obli-
gations, parfois légères d'un contrat de tra-
vail.
Il Le .placement assuré de leurs produits
à des conditions avantageuses leur pro-
cure,, au surplus un revenu nppréciable. De
là, également provient le peu d'empresse-
ment dos naturels à quitter leur village.
« Sur la Grande Terre, dans l'intérieur,
les colons ont réussi, depuis quelques an-
nées, grâce au dévouement des Syndics, à
se procurer la main-d'œuvre à peu près
suffisante à l'exploitation de leurs terres.
« 11 faut remarquer que depuis quelque
ternjps les indigènes viennent volontiers
travailler pour les entreprises publiques' ou
privées où ils savent que les conditions des
contrats sont scrupuleusement respec-
tées. «
En Syrie
1
La Frontière
TA, Commission militaire iurco-lrançaise tra-
vaille activement axi tracé de la carte de la
frontière Inrco-syrlennc.
L'accord serait sinné dès que la Commission
aura terminé ses travaux.
(Par dépêche).
Lt Aviation Coloniale
«♦«
Dakar-Casablanca
L avion transportant le courrier d'Amé-
rique latine (87 kilos die plis divers), est
arrivé au Bourget hier à 18 h. 16, après
escaile à Bordeaux, de 9 h. 55 à 10 h. 5,
piloté par Beauregard.
M. Hermès Lima, de Saint-Paul ^Brésil),
qui, avec le pilote Le Chevallier, s'était
perdu dans les brumes du cap Juby, pbùf
venir atterrir dimanche, à 2 heures du ma-
tin, près de Villa Cisneros.. à la suite d'une
panne d'essence, était à bord.
M. Hermès Lima avait quitté Saint-Paul
le 20 mai dernier, utilisant l'avion postal
d'Amérique du Sud-France. 11 avait utilisé
l'aviso entre Natal et Saint-Louis. Parti de
Dakar avec l'avion postal africain Õ. Da-
kar, M. Hermès Lima avait fait escale à
Port-Etienne d'où, piloté par -l'aviateur
Charles Lechevallier et en compagnie du
radiotélégraphiste Gourbeyre et d'un inter-
prète arabe, il était reparti jeudi dernier, à
18 heures ,pour effectuer la grande étape
saharienne ayant Cap-Juby comme termi-
nus. Il allait être un des acteurs du record
de vitesse postale entre Buenos-Aires et
Toulouse lorsque la brume se mit de la
partie. , ,
- u C'était une brume épaisse, dit notre
confrère brésilien à un de nos amis. Le rs.
dio opérait sans cesse, il émettait son. in-
dicatif, tandis qu'il recevait celui de Cap-
Juby de plus en plus distinct.
« Nous n'étions pas loin du cap Juby.
Mais la brume s'épaississait encore.
« Le ipilote Lechevallier enfin dit :
« Je ne peux pas passer.
« Et le radio émettait alors à 21 h. 45 :
« Brume intense. Faisons demi-tour direc-
tion Villa Cisneros. » -
41 Mais toujours le brouillard ne nous
quittait pas.
a Dans la crainte de la mer, le pilote,
après le demi-tour, mit le cap dans la do.
rection sud-est pour être certain de rester
au-dessus de la terre. ,.
cc Nous avons volé comme cela pendant
quatre heures encore. Et puis, vendredi, à
2 h. 25 du matin, toujours dans le brouil-
lard, nous avons atterri.
« Où étions-nous ? Personne de nous ne
le savait.
« Au jour, le brouillard se dissipa un
pou. Le radio monta l'antenne de terre et
tôt après il entendit très distinctement l'in-
dicatif de Villa-Cisneros et faiblement les
signaux de Cap-Juby et de Port-Etienne.
Il Nous étions donc dans le rayon de
Villa-Cisneros et le radio conclut que noue
en étions éloignés de 80 à 100 kilomètres
dans la direction dp l'est, à l'intérieur du
désert.
CI La première chosie qui nous préoccupa
était l'arrivée inopinée de Maures. Après
avoir évité l'occident qui fut fatal à Lécrl-
vain. le pilote Lechevallier pouvait crain-
dre let sort de Reine et de Serre. Mais à la
réflexion, il conclut que pendant la saison
sèche, les Maures avaient complètement
déserté ce coin.
f Fort heureusement, dans notre soli-
tude, npus ne restions pas isolés du reste
du la terre, Villa-Cisnei-os nous disait in-
lassablement :
« Patience. On vous recherche, u,
Il Enfin, le dimanche, à 7 heures du soir,
vint la délivrance. Un avion, sortant du
flamboiement occidental du ciel, vint vers
nous. Il se posa. Ses passagers accoururent
avec tout le ravitaillement alimentaire.
C'était l'aviateur Riguelle, de l'Aéropostale,
qu'accompagnait un observateur espagnol
de Cap-Juby. j1
La morale de cette histoire est que,
grâce à l'aménagement de la T. S. F. sur
tout le parcours France-Amérique du Sud,
aucun pilote, aucun passager n'est plus
isolé à présent du reste du monde.
Voyage de propagande
Les aviateurs Arrachart et Rignot, qui
avaient quitté Karachi avant-hier matin,
ont atterri à Jodhpour, à 600 kilomètres
environ à l'ouest d'Allahabad.
Aux Indes
Le courrier postal aérien du service de
l'Inde est arrivé avec quatorze heures de
rét-ard, ayant !eu à lutter tout le long de
sa route depuis Bouchir contre une teih-
péte de sable. Sa provision d'essence étant
épuisée, il avait dû atterrir à Amaragli.
:
L'or en Indochine
Depuis tirois on quatre ans, lisons-nous dans
une excellente Otude du Bulletin do l' «Agindo»,
l'Indochine est de nouveau l'objet de prospec-
tions pour la recherche de l'or. Deux nou-
velles entreprises ont commencé récemment
leur exploitation et en môme temps la prospec-
tion s'étend ù tout le territoire.
On a des preuves soit par des documents ofn-
ciels soit par des traces d'exploitations indi-
gènes, que même avant la colonisation euro-
péenne l'or a été le but de nombreuses recher-
ches, d'ailleurs sçins brillants résultats, et ce
pour diverses causes : l'appauvrissement en
or des filons, l'augmentation des difficultés
d'ordre technique ou encore la piraterie.
Après l'arrivée des Français on a exploité
réellement lit mine de Bong Mieu dans la pro-
vince de Fai Foo (Annarn). Mais cette exploita-
tion fut arrêtée en 1919 pour diverses raisons
dont la principale est peut-fitre la dépréciation
de l'or par rapport aux autres marchandises
immédiatement après la guerre 1914-1918.
Ce n'est qtu'en 1922-1923 et plus récemment
encore en 1926-1958 que de nouvelles recher-
ches ont été entroprises sur la presque géné-
ralité des gisements connus, dont certaines
ont conduit à la constitution définitive de So-
ciétés qui ont, à l'heure actuelle, monté des
exploitations effectives.
En raison de la spéculation qui s'attache aux
valeurs des mines d'or nous nous tiendrons
sur une grande réserve surtout en ce qui con-
cerne les possibilités d'exploitation et nous
nous cantonnerons dans des considérations
d'ordre géologicpie général.
Nous allons d'abord jeter un rapide coup
d'œil sur les gisements exploités.
Gisements exploités actuellement
ou antérieurement
Ciisemcnl de floc-Lac. - Il s'agit d'un gite
alluvionnaire situé, dans le lit du Song Nang,
pelite rivière du lhmt-Tonkin il 200 kilomètres
environ à vol d'oiseau au nord de Hanoï, gise-
ment connu en fait depuis 1912, mais dont
l'exploration méthodique n'a commencé en
fait qu'en 1922.
L'exploitation principale n lieu par drague
alimentée par une centrale hydroélectrique de
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