Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-05-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mai 1929 27 mai 1929
Description : 1929/05/27 (A30,N82). 1929/05/27 (A30,N82).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280557d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. -1 Ne 82. LE NUMEÏ.Q : bo CENTIMES LUNDI SOIR, 27 MAI 1929.
JOURNAL QUOTIDIEN
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Les Annales Coloniales
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DinueTc-u it. Fort c>,%Tau R : Marcel RUEDEL
Tout les arCfcU. publiés dans notre Journal ne pttnêmi
être reproduit. qu'en citant les Amuim Couwuua.
ABONNEIENTS
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t 1
Problèmes Coloniaux
080
En présence des maux qui désolent la
vieille Europe et ses pays surpeuplés, cbû-
mages, crises agricoles et industrielles, dila-
pidations financières, guerres dévastatrices,
est-il chimérique d'exiler ses espoirs dans les
empires coloniaux, à demi déserts, où se
déploie l'activité des nations civilisées ?
Guglielmo Ferrero croit que non, mais il
ajoute que le développement des pays nou-
veaux, qu'il s'agisse des Colonies ou d'Etats
indépendants, comme l'Amérique, a aussi des
limites. Les espoirs sont permis, mais non
les espoirs démesurés.
Il demande pourquoi des pays, vides il y
a quelque temps, ont pu, en moins d'un siè-
cle, multiplier quatre ou cinq fois leur popu-
lation, et se couvrir de villes. Et il Tépond
lui-même que ces pays l'ont pu, parce qu'ils
n'ont pas eu à créer progressivement « l'ou-
tillage de leur vie économique et sociale ».
Cela était vrai des Colonies d'autrefois.
Cela n'est plus vrai des Colonies de nos
jours : les Métropoles leur fournissent leur
équipement, chemins de fer, machines agri-
coles. machines industrielles, lois, organisa-
tion scolaire ; vous pouvez ajouter : routes,
panaux, ports maritimes, organisation judi-
ciaire, médicale, etc., etc. Sur la planète
qui devient tous les jours plus petite les
capitaux se déplacent avec la plus éton-
.-rnante. facilité. Ils émigrent constamment,
massivement. C'est une des observations que
l'on trouvera dans le Rapport de M. Alberto
Piretti à la Chambre de Commerce Interna-
tionale sur la situation économique du mon-
de en 1928, et aussi dans les dix années qui
ont suivi l'armistice. Ces mouvements de-
viennent de plus en plus fréquents d'un bout
à l'autre de. l'univers. Il est « un 9, préci-
sément, grâce à cette permanence des émi-
grations de capitaux qui se déplacent à leur
aise du midi au septentrion et de l'occident
aux pays où le soleil se lève.
Mais il y a le revers de la médaille. Les
Colonies sont débitrices de leur Métropole.
Comment s'acquitter de leurs dettes, sinon
en expédiant à la Métropole les produits
dont celle-ci a le plus grand besoin ? Si
bien que les pays nouveaux ne peuvent se dé-
velopper que dans la mesure où ils peuvent
fournir, à des conditions plus avantageuses,
les marchandises que réclament les pays de
vieille civilisation. La limite des dévelop-
pements des pays nouveaux, la voilà.
Guglielmo Ferrero appelle les exemples
à l'aide de sa théorie. S'il est un pays qui
en soixante et quelques années ait accompli
des progrès extraordinaires, c'est l'Argen-
tine : ce pays est fournisseur de céréales,
de laines, de - viandes ; il - produit tout - cela en
quantités considérables, et fait payer le prix
à l'Amérique et à l'Europe. Le Brésil se dé-
veloppe remarquablement ? Il est fournisseur
de café et caoutchouc. Les colonies de l'Afri-
que du Sud sont prospères ? Ces pays
sont fournisseurs de diamants, d'or,
de cuivre, de plHtinc. Le Mexique, avant
la guerre civile, voyait sa situation
s'améliorer de jour en jour, comme il la ver-
ra s'améliorer après les troubles ? C'est
qu'il est fournisseur de pétrole, d'argent, de
cuivre. L'empire russe, avant 1914, tendait
à la prospérité ? C'est qu'il était fournisseur
de pétrole, de métaux précieux, de textiles,
de céréales.
Ainsi donc, sous les mots traditionnels :
« mise en valeur des Colonies m, on doit
mettre autre chose que : main-d'œuvre, ou-
tillage, équipement. Il faut mettre aussi :
possibilité - - de fournir - à des prix rémunéra-
teurs pour elles et avantageux pour la Me-
tropole des produits dont la Métropole et
'd'une façon générale, les vieilles civilisations
ont besoin. Solidarité économique qui ren-
force les autres, certains iraient jusqu'à
écrire : qui les fonde et les justifie. Si ton
voisin vient à faiblir, c'est sur toi que le
fardeau tombe. Les vieux pays sont-ils en
bonne situation ? Ils consomment davantage,
font davantage appel aux produits des pays
nouveaux, envoient davantage aux pays nou-
veaux des hommes et de l'argent. Les vieux
pays sont-ils en mauvaise situation ? Le
chômage, la surproduction, la crise agricole,
la crise industrielle a immédiatement son
contre-coup dans les pays nouveaux.
Le Traité de Versailles, dans sa .partie
XIII, a eu le mérite de proclamer que le
travail n'est pas une marchandise comme les
autres. Au point de vue humain, social, je
dis même : au point de vue de la justice,
cela est vrai. Cela est moins vrai au point
de vue économique : marchandise un peu
i spéciale qui marche sur deux jambes, écrit
pittoresquement Guglielmo Ferrero, marchan-
dise qui parle une des langues écloses au
pied de la tour de Babel, et qui a une peau
blanche, jaune ou noire, mais qui est sou-
mise à la loi de l'offre et de la demande.
Je reprocherais à Ferrero d'accepter cela
comme une fatalité, de ne pas faire entre-
voir qu'il n'en sera pas toujours ainsi, de
ne pas prendre prétexte des progrès déjà
réalisés pour esquisser ceux qui seront réa-
lisés plus tard si je ne savais pas qu'il est
tout à fait de cette opinion. Demain tout ira
mieux. Mais aujourd'hui la brutale réalité
est bien celle-là : le travail est une marchan-
dise.
En revanche, il a raison de railler à son
tour cette aberration des Européens qui ont
si longtemps raisonné comme s'il n'existait
qu'une race : la race blanche. Parce qu'ils
ont découvert, il y a quatre siècles et demi
(pas plus), un vaste continent aux trois
quarts dépeuplé, ils se sont imaginés que
c'était la même chose en Afrique.
a Mais l'Afrique est aujourd'hui, dans son
ensemble, discrètement peuplée de races dif-
férentes, et ces races, quelle que soit la cou-
leur de leur peau, compliquent beaucoup
le problème du travail P. Discrètement ?
Oh 1 combien, et que de fois ai-je noté moi-
l
même la complexité du problème du travail
en Afrique! Donc, nécessité d'appeler là-bas
des Européens ; comment faire travailler
ensemble Européens et Indigènes : a dans
l'organisation du travail se posent immé-
diatement des problèmes de hiérarchie eth-
nique qui n'ont rien à voir avec les impéra-
tifs catégoriques du profit industriel ? 8
Eh oui, hiérarchie ethnique, malgré tout,
malgré notre philosophie, malgré la Déclara-
tion des Droits de l'Homme, malgré la guerre
aux préjugés 1 Demandez-le plutôt à ceux
qui ont à exploiter les mines d'or de l'Afri-
que du Sud !
Peupler les vides immenses de la terre est
un devoir, mais à la condition de ne pas
considérer les pays nouveaux comme des pays
féeriques où on peut tout attendre, même
l'irréalisable, même l'absurde. Solidarité des
pays nouveaux et des vieux pays, voilà une
vérité première. Nous traversons une pé-
riode difficile, quoiqu'en pense M. Alberto
Piretti, qui fixe à 1928 la fin du cycle de
reconstitution, ce qui, en gros, est d'ailleurs
exact. De cette période difficile nous ne
sortirons qu'en organisant « un équilibre
solide et permanent entre la production et
la consommation. 8
Et cela élargit singulièrement le problème.
Jfarla JtoaMtaaa,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des
ColQnies *
Les coureurs d'océans
.♦ 1
Alain Gerbault
Un radiogramme du chalutier Yvonne an-
nonce qu'il a rencontré le 26 mai: le naviga-
teur Alain Gerbault par .470 nord et 5*25
ouest, se dirigeant vers le nord-est.
(Le point indiqué est situé à mi-distance de
la pointe ouest de l'Espagne et de la presqu'île
du Finistère.)
Un émule allemand
Un petit yacht à voiles allemand de it
tonneaux, n'ayant pas plus de 14 mètres de
longueur, a entrepris une croisière en Médi-
terranée, sous le patronage de Sociétés sa-
vantes de Berlin. Il s'appelle du reste le
Berlin.
C'est par les canaux et rivières de France
que ce yacht a gagné, du Havre, le port de
Marseille.
Ne pouvant traverser la Méditerranée par
suite du mauvais temps, le Berlin longea la
Côte d'Azur, la côte italienne, la côte sici-
lienne et franchit la Méditerranée de Mar-
sala à Tunis en xi heures.
De Tunis, le Berlin gagna Bône, Alger et
Gibraltar, d où il a dû se diriger vers PAfri-
que du Sud.
L'Algérie aux États-Unis
l' T
M. M. Knccht, secrétaire général du Ma-
tinj chargé maintes fois de missions officiel-
les aux Etats-Unis, y fait actuellement une
tournée de conférences sur l'œuvre française
réalisée en Algérie.
L'une d'elles s'est tenue à la 1610 assem-
blée de la Chambre de commerce de New-
York, en présence de plus de 300 membres
dont de nombreuses personnalités de la
finance, de l'industrie et du commerce amé-
ricains.
L'exposé de M. Knecht a stimulé l'intérêt
soulevé par la célébration du Centenaire de
l'Algérie française de l'an prochain et par
l'Exposition Coloniale de Paris de 1931.
M. Ch. T. Gwynne, vice-président de cette
Chambre, a écrit une lettre à M. le Gouver-
neur général de l'Algérie où il exprime l'es-
poir que quelques-uns des membres présents
Il profiteront de l'occasion pour visiter l'Al-
gérie l'an prochain et l'Exposition de 1931 ».
L'esclavage
.8.
Notre confrère La Volonté signale : qu'un
rapport officiel adressé à la Société des Na-
tions constate que les principaux marchés aux
esclaves se trouvent dans le Soudan, en Abyb-
sinie, au Hedjaz, dans le Nejd, le Yemen et
la Transjordanie. Le nombre des ventes s'élè-
verait à environ deux mille par an. Les es-
claves, hommes eWemmes, proviennent, pour
la plupart, des forêts de l'Afrique centrale.
Le marché dans le Hedjaz est tenu ouverte-
ment. Les autorités localeg- perçoivent même
une taxe spéciale de deux cent cinquante
francs par tête, sur chaque transaction. Dans
le port de ledde, un marché aux esclaves
est tenu régulièrement à quelques dizaines de
mètres seulement du quartier consulaire. Lea
esclaves âgées sont cotées douze mille francs.
Les jeunes coûtent environ le double. Quant
aux hommes, le prix d'un jeune atteint faci-
lement soixante-quinze mille francs. Celui
d'un homme plus âgé varie entre vingt-cinq
et cinquante mille.
Notre confrère se pose cette question : Ces
esclaves qui valent si cher ne sont-ile pas
bien traités ? L'esclave africain qu'un maître
a pavé soixante-quinze mille francs est-il
vraiment plus malheureux qu'un employé, un
ouvrier ou un manœuvre européen et libre.
c'est-à-dire esclave, lui aussi, dans une usine,
ou dans un bureau, mal payé, mal nourri et
obligé souvent dès que la vieillesse vient, de
se suicider pour échapper à la misère et aux
souffrances ?
Au Conseil des Ministres
1'1
Les frontières syriennes
Au dernier conseil des ministres, M. Aris-
tide Briand, ministre des affaires étrangères, a
mis ses collègues au courant des négociations
franco-turques au sujet de la fixation des fron-
tières de Syrie suivant le tracé de M. Fran-
klin-Bouillon.
M. Aristide Briand a annoncé que, contrai-'
rement à ce qui a été dit, les négociations
n'étaient pas rompues et se poursuivaient par
l'intermédiaire de notre ambassadeur à Angora
et du haut-commissaire de la République fran-
| çaise en Syrie.
L'ALCOOL QM TUE 1.
̃a»
A
Il faut avoir le courage de dire
la vérité même quand elle n'est pas
aimable.
Nous ne devons rien dissimuler de ce. qui
se passe souvent dans certaines de nos co-
lonies et notamment en A.O.F. à propos de
la consommation de l'alcool.
Il n'est pas douteux que cette consomma-
tion augmente en A.O .F. dans des propor-
tions considérables. Ce qui est beaucoup plus
grave, c'est que les alcools consommés sont
parfois des parfums et le plus souvent des
alcools carburants méthyliques et éthyliques
dénaturés.
Au Dahomey, l'importation a atteint, en
1928, pour le premier de ces produits, un
peu plus du sextuple et pour le second, un
peu plus du double de ce qu'ils étaient en
1923.
Or (cela résulte de documents officiels),
ces alcools sont en partie détournés de leur
destination industrielle et utilisés pour la
consommation de bouche par les indigènes
soit en l'état où ils sont introduits, soit après
addition d'eau, soit encore après mélange
avec des alcools de consommation, des rhums
notamment.
Les gouverneurs se sont mis en rapport
avec les Chambres de commerce ou avec les
Comités supérieurs de Santé pour examiner
les mesures qu'il convient de prendre pour
éviter que les indigènes puissent consommer
à bas prix des alcools innommables, et que
certains commerçants, peu scrupuleux, conti-
nuent à se prêter aux abus signalés, ou même
à trafiquer chez eux les alcools de consom-
mation qu'ils reçoivent.
L'emploi de dénaturants plus efficaces à
été envisagé (mélange d'essence de pin, de
goudron de hêtre et d'éther borique plus
infectant que le méthylène « regie D, ou
trimethylamine dont l'odeur est repous.
s ;nte).
Mais il n'est pas certain que ces produits
rendraient les alcools inbuvablcs.
L'augmentation d..; droits serait égale-
ment inefficace.
Actuellement, la vente de l'alcool carbu-
rant, couvert par les certificats de dénatu-
ration, n'est soumise à aucune restriction.
L'administration n'a fait que prescrire à
la Douane et aux commandants de circons-
cription une surveillance attentive.
Cette mesure est insuffisante. D'accord
avec le Comité Supérieur tE Il ygiène, le gou-
verneur du Dahomey a estimé que le seul
moyen de concilier tous les intérêts en cause,
serait d'interdire la vente de l'alcool à brûler
far le commerce et. la limitation de l'entrée
aux seules quantités destinées au Service de
Santé qui aurait ainsi le monopole de vente
aux particuliers sur autorisation de l'autorité
admmistrative.
La Chambre de commerce du Dahomey
n'a pas été aussi loin; elle s'est bornée à
proposer que l'alcool dénaturé soit soumis
aux mêmes règles que la vente des cartou-
ches avec cette différence toutefois que
Vautorisation d'achat pourrait être délivrée
par les commandants de cercle et même par
les chefs de subdivision.
Ne perdons pas de vue cette question vi-
tale pour certaines régions de nos colonies
africaines et surveillons les statistiques.
Nous ne nous déclarerons satisfaits que
lorsque la quantité d'alcool introduit corres-
pondra à la quantité nécessaire seulement à
la consommation « industrielle 9.
JfffcJkef veisocteerter
Député des Côtes-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
I
Un remarquable chirurgien canaque
Tt 1
C'est aux îles Fidji que se trouve ce re-
marquable opérateur découvert par la Mis-
sion scientifique envoyée en Océanie par la
Société des Nations pour connaître le decr<
de civilisation des indigènes de cette partie
du monde. Il est le fils du Chef de la tribu
de Suva qui était réputé autrefois, lorsque le
cannibalisme était pratiqué aux Fidji, comme
le plus habile dépeceur des cadavres que
les indigènes faisaient cuire et mangeaient
dans leurs festins.
Il ne faudrait pas croire que les cannibales
quoique illettrés et sans tradition écrite,
soient dépourvus de toute organisation. Ces
populations ont des usages et des coutumes
qui se transmettent de génération en généra.
tion et qui sont rigoureusement observées.
C'est ainsi qu'il y a dans chaque tribu un
indigène chargé de dépecer les victimes de
toute couleur destinées à assouvir leurs ap-
pétits. Ce praticien connaît les bons mor-
ceaux du corps humain et la meilleure ma-
nière de les découper pour en faciliter la
préparation. Ce découpage, qui se fait au-
jourd'hui avec des instruments en métal sur
toute la terre, se faisait autrefois avec des
pierres aiguisées.
Si le canibalisme n'existe plus chez les in-
digènes des Fidji, ce que nul ne peut affir-
mer parce qu'il y a dans ces fies comme sur
tous les autres points de l'Océanie des dis-
paritions mystérieuses, dont les causes sont
inconnues, la pratique en est assez récente
pour que certains depeceurs aient pu trans-
mettre leur habileté à leur progéniture en
leur apprenant leur maniéré d'opérer.
Le chirurgien que la Mission de la Société
des Nations a découvert ayant bénéficié des
leçons de son père, son habileté lui a acquis
une telle réputation que les Européens, re-
connaissant la sûreté avec laquelle il opère,
ont recours à ses services, bien qu'il soit
illettré et sans aucune culture scientifique.
H y 1 propagande et propagande
M. Mac Donald, dans un discours pronon-
cé à Manchester avant-hier, a émis l'opinion
qu'il fallait faire une différence entre la pro-
pagande bolcheviste d'idées et la propagande
bolcheviste d'action, et il s'est déclaré opposé
à cette dernière méthode réellement nuisible
au développement intérieur d'une nation et
susceptible de créer la discorde entre les di-
vers pays du monde, notamment en Extrême.
Orient.
Ai Salon des Artistes Français
-db -
M. Maginot, ministre des Colonies, étant
empêché, M. Gaston Joseph, accompagne
de M. Nacivet, a visité ce matin le stand
des artistes coloniaux, membres de la So-
ciété Coloniale des Artistes Français. Le
président, M. Ruffe, a présenté les œuvres
des artistes, parmi lesquelles M. Gaston
Joseph a particulièrement remarqué celles
de Mmes Cayon, Frémont, Casse, de Mlle
Thil et de MM. Bouchard, G. Géo Four-
nier, Herviault, Barberis, Cayon, Aublet,
Jos.-Henri Ponchin, Leroy, Marcel-Gaillard
HOllsscau, Styka.
M. Gaston Joseph a déclaré que la Société
Coloniale des Artistes Français avait réa-
lisé un effort couronné de succès et qu'in-
justifiable était le reproche d'avoir atténué
le caractère national chez les artistes natifs
des colonies. M. Ruffe voit de toute nécessité
que des suppléments de subvtçmtions soient
alloués 4 la Société, les 100.000 fr. déjà ac-
cordés étant absorbés par les divers prix
distribués à ses sociétaires.
Aoland Mïtiama-KHats. *
La jolie ambassadrice
Odette Darthys, la charmante artiste d'opé-
rette, va faire le tour du monde en automo-
bile.
« Je veux, dit-elle, prouver dans tous les
pays du monde, que rien ne saurait empêcher
une Parisienne d être élégante et pour cela,
je paraîtrai les soirs mêmes des étapes les
plus dures, en robe de ga!a aux réceptions
ou dans les endroits élégants des villes où je
serai. »
Les Français de Syrie et d'Indochine, ceux
du Siam. aussi, peuvent se préparer à ap-
plaudir la jolie et sportive ambassadrice de
l'élégance française.
oiel
Dépêches de l'Indochine
.8.
Décès d'un missionnaire
Mqv liuiz Azua, vient de mourir à Hanoi,
le - £ i courant, à la mission espagnole le
Ilaiplwny, des suites de maladie. Il était
dilf; de 71 ans. Evoque depuis 1917, il était
arrivé a a Tonkin en 1893.
Indopacifi.
1 b con ..a t e da hravai )
A la conférence internationale du travail
A la suite du voyage de M. Albert Tho-
mas en Extrême-Orient, la Chine enverra à la
Conférence internationale du Travail, dont la
douzième session s'ouvrira jeudi prochain, à
Genève, une délégation complète comprenant
deux délégués gouvernementaux, un délégué
patronal, un délégué ouvrier et des conseillers
techniques.
Jusqu'à présent la Chine n'y avait que des
défégués gouvernementaux.
Cette décision est d'autant plus à retenir
que, comme nous l'avions annoncé, une main-
'oeuvre chinoise importante va sous peu, être
employée aux travaux du Chemin de fer du
Congo-Océan pour remédier à la carence de la
main-d' œuvre africaine.
La monnaie de nickel
Le récent projet du Gouvernement de
frapper des pièces de 5 francs en nickel pur
a soulevé diverses objections auxquelles il
n'est pas inutile d'opposer les avantages de
ce métal.
Le nickel, notamment, résiste presque
indéfiniment à l'usure d'une circulation in-
tense. Il est donc particulièrement écono-
mique. De plus, il garde constamment sa
couleur blanche et propre : c'est, par es-
sence, une monnaie à la fois agréable et
saine.
Le nickel a encore l'avantage considéra-
ble de conserver sa valeur en cas de démo-
nétisation alors que les pièoes en bronze-
aluminium, une rots mises au rebut, per-
dront considérablement de leur valeur, cet
alliage n'étant guère employé dans l'indus-
trie IPot ne pouvant être vendu comme métal
qu'avec une perte considérable.
Point très important, il est pratiquement
impossible A un faussaire de fabriquer des
pièces do nickel en raison du point de fu-
sion extrêmement élevé du métal (1.450*)
et de l'outillage que nécessitent la fusion,
le laminage et la frappe. D'autre part, les
pièces fausses en métal blanc que l'on cher-
cherait à faire passer pour du nickel se-
raient immédiatement reconnues sans au-
cune analyse chimique : le nickel est, en
effet, magnétique, alors que les métaux
blancs, même les cupro-nickiete. ne le sont
pas : il suffit d'un simple aimant pour voir
immédiatement s'il s'agit de nickel ou
d'une imitation. -
Enfin, le nickel constitue une réserve de
guerre et c'est là peut-être, l'argument le
plus important, en faveur de son adoption
comme monnaie. On sait, en effet, que de
nombreuses fabrications de guerre : ca-
nons, obus. boucliers, etc., exigent une im-
portante quantité de nickel. Pendant la
grande guerre, le gouvernement allemand
a fait rentrer toutes ses pièces de nick(l,
et leur refusion a permis à 1 Allemagne <10
construire des canons et de fabriquer des
obus qu'elle n'aurait pas pu se procurer
autrement. A Un moment pourtant, l'Alle-
magne a été à court de ce métal jugé, par
elle tellemêriL nécessaire qu'ene n'a pas
hésité à enwer un sous-marin à travers
l'Allantique jusqu'aux Etats-Unis, alors
neutres, pour acheter le métal qui lui
faisait, dmnur. Le nl!utsc;hll!ndLeT) 1910, est
allé cherché il New-York du nickel améri-
cain.
Si nous rappelons que la Nouvelle-Calé-
donie est grande productrice de nickel, l'on
conviendra avec nous que les bonnes rai-
aofts ne manquent point pour préconiser
l'emploi de la monnaie de nickel.
Dans les Mairies
Notre collaborateur et ami, M. Pierre Tait-
tinger, député de Paris, a été réélu maire de
Saint-Georges-des-Coteaux, près de Saintes.
Pour la pacification du Sahara
aux confins du Rio de Oro
1
Deux ministres français ont été récemment
à l'Exposition de Barcelone faire les hon-
neurs de la Section française à S. M. le Rot
de toutes les Espagnes. Al. Lucien Saint,
qui représente si dignement la France à Ra-
bat, échange des lettres et des visites de
courtoisie avec le Résident Général au Ma-
roc espagnol. A juste titre, on célèbre
officiellement les excellentes relations des
deux nations voisines, et on ne perd pas une
occasion de rappeler tes heureux résultats de
leur entente militaire pendant la guerre du
Rif. C'est très bien. Mais cela n'avance pas
assez la solution d'une question toujours
en suspens qui a un certain intérêt pour
nous : c'est celle de la sécurité au Sahara,
dans toute la région qui touche à la Mauri-
tanie, au Rio de Oro, et au Maroc et à l'Ex-
trême-Sud algérien.
Nous faisons ce que nous pouvons, pour ar-
river à une conclusion satisfaisante, mais
nous avons hâte de la savoir définitive. Ainsi,
depuis quelques mois, le Maroc accentue sa
pression morale du côté des Reguebats et des 1
Ait Atta ; mais malgré certaines opinions,
nous n'obtenons pas grand résultat. La per-
suasion morale a peu d'effet sur l'esprit de
ces pillards qui n aiment et ne respectent
que la force. L'impossibilité où nous sommes
d'agir sur le territoire du Rio de Oro,
puisque nous n'avons même pas pu ob-
tenir le droit de suite pour nos troupes de
police lancées contre les bandits pillards,
pris en flagrant délit, rend inefficaces tous
nos efforts. La Seguia El Hamra est un lieu
de refuge et de ravitaillement pour ces pi-
rates du désert. Les Espagnols feraient pro-
bablement quelque chose pour nous aider,
s'ils le pouvaient, mais leur domination pu-
rement nominale ne s'exerce pas plus loin
que la portée de leurs fusils, en dehors des
deux ou trois centres qu'ils occupent sur la
côte. Dans le désert, ils ne peuvent rien.
Cette question revient périodiquement dans
les journaux coloniaux de France, dans ceux
du Maroc et d'Algérie, et quelquefois même,
dans la grande presse métropolitaine ; pério-
diquement, cela veut dire chaque fois qu'un
de nos aviateurs est victime d'un accident
dans le trajet Casablanca-Dakar, mais elle
n'aboutit jamais. Aussi peut-on signaler une
solution que proposait dernièrement dans le
Bulletin de l'Afrique Française. M. le géné-
ral Dinaux, parce que cette solution serait
assez facilement applicable, et qu'elle aurait
l'avantage énorme de ménager l'amour-pror
pre espagnol avec lequel il faut toujours
compter.
,Jv -- ,*
Voici, en deux mots, ce que propose M. le
général Dinaux : création au Rio de Oro,
sous drapeau espagnol, d'un groupe mobile
saharien, qu'il dénomme CI Légion étrangère
méhariste n, à la solde de l'Espagne. Cette
légion étrangère serait recrutée dans nos tri-
bus du Sud algérien, et encadrée tout au
moins au début, par des officiers et sous-
officiers français rompus à l'existence saha-
rienne. Elle opérerait en contact et d'accord
avec nos troupes de police sahariennes, d'Al-
gérie, du Maroc et de Mauritanie. L'effectif
serait de 600 hommes (cela semble peu), très
mobiles, pourvus de mitrailleuses, de canons
de montagne, et d'une auto T.S.F. Les Es-
pagnols fourniraient immédiatement une par-
tie des cadres, et ces cadres espagnols, au
contact de nos officiers et sous-officiers rom-
pus à ce genre de vie spéciale deviendraient
le noyau d'une élite saharienne douée des
mêmes qualités que nos troupes algériennes
et mauritaniennes. De sorte qu'au bout d'un
certain temps, on pourrait se passer de nos
instructeurs français.
On pourrait ainsi, en maintenant une liai-
son étroite avec les troupes de police fran-
çaises, exercer une pression efficace sur les
pillards de la région, travailler utilement
les tribus mitoyennes entre le Maroc et le
Rio de Oro, reviser le traité qui ne tient pas
compte de ce partage de gens, et se borne à
invoquer de vagues expressions géographi-
ques sans valeur aucune, et plus tard, pro-
bablement trouver, chez certains de ces no-
mades, des recrues pour cette légion de police
espagnole, comme nous en avons recruté
nous-mêmes en Algérie, en Mauritanie et au
Soudan.
Il y a sûrement des difficultés, d'ordre di-
plomatique notamment, à surmonter avant de
mettre sur pied semblable projet, mais il ne
semble pas impossible à réaliser, et, comme
nos voisins n'auraient pas à expédier des sol-
dats de la Métropole, comme ils n'auraient
qu'un effort financier à exécuter, et qu'ils
1 bénéficieraient de la gloire résultant de cette
bonne action, que leur prestige èolonial en
serait accru, peut-être accepteraient-ils cette
combinaison.
En tout cas, on pourrait toujours essayer de
la faire passer de la théorie à la pratique, et,
comme jusqu'à ce jour, on n'a rien fait, que
demain nous nous trouverons encore en face
des angoisses par lesquelles nous passons à
dates plus ou moins espacées, chaque fois
qu'il y a un incident dans le Sahara, ce se-
rait une excellente chose que de faire enfin
un effort réel.
£eu'. Le Sorbier.
L'horreur tempérée
dy Le gouvernement américain transporte
d'office les lépu ux dans l'île Molokaï, de
l'archipel d'Haïti. Là, ils sont soignés et
bien soignés, suivant les instructions du
gouvernement et grâce au zèle dévoué des
missionnaires. Ils circulent librement dans
cet îlot consigné aux autres humains et y
trouvent relativement - une existence
normale. Beaucoup se marient.
Quand les enfants naissent, les mission-
naires demandent aux parents de les leur
abandonner pour qu'ils soient emmenés im-
médiatement hors de l'îlot, car la lèpre con-
tagieuse n'est pas héréditaire, et l'on a sou-
vent vu bien se développer des enfants de
lépreux soustraits dès leur naissance à la
contamination.
Mais, si l'on ne songe pas sans frémir aux
mères qui n'ont pas le droit de garder leurs
tout-petits, c'est, en somme, une politique de
la lèpre et la meilleure possible qui est
appliquée à Molokaï,
Dans le Sud? Marocain
db :
Si la pacification s'effectue avec les succès
que les Annales Coloniales ont relaté dans
leurs derniers numéros, c'est en grande partie
grâce à l'habile politique indigène suivie dans
le sud marocain et en particulier dans la région
de Marrakech : politique de mise en confiance
et de désagrégation à l' aide des moyens poli-
tiques du bloc insoumis sur tous les points où
nous sommes en contact direct avec la dissi-
dence.
Libérées de toute préoccupation du côté
d'Agadir, les annexes de Chichaoua et d'A-
mismiz ont, dès le début de 1928, reporté
toute leur activité politique sur le front de
l'Anti-Atlas.
Il ne faut pas oublier que nos moyens paci-
fiques étaient fortement étayés par la manifes-
tation de la force.
La tribu des Aït Ouadrim, que son chef
redouté Lahoussine ou Omar, maintenait en
dissidence fut si habilement travaillée qu'elle
abandonnait, son chef auquel nos troupes infli-
gèrent une si sanglante défaite qu'il se décidait
à implorer l'Amati le 23 novembre dernier.
C'était la désagrégation du bloc dissident,
des démarches de soumission. affluent de nom-
breux côtés et elles nous permettent de poser
d'utiles jalons pour la poursuite de notre action
politique qui est menée d'ailleurs en complète
collaboration avec le pacha E.1 Hadj Thami
Glaoui et son neveu le caïd Hamou Glaoui de
Telouet. Nous pûmes ainsi porter nos avant-
postes jusqu'à Taourirt de Ouarzazat d'où est
partie la colonne dont les opérations heureuses
étaient relatées dans les Annales Coloniales du
26 mai.
Que faut-il admirer de plus de la collabora-
tion loyale des Glaoua ou de l'habileté politi-
que de nos officiers de renseignements chez ces
populations montagnardes chleuhs, frustes, mais
rusées, perfides et cruelles, ayant une égale
science de l'intrigue et de la trahison.
Avec le correspondant du Bulletin du Co-
mité de l'Afrique Française où nous avons pu
suivre les progrès de notre œuvre pacificatrice,
nous sommes convaincus qu'on peut envisager
l'avenir avec confiance dans le sud marocain.
Avenir assuré par la confiance inspirée à
nos sujets par l'oeuvre d' organisation qui suit
immédiatement, si elle ne r accompagne pas.
notre installation en zone dissidente.
Siiféiie Deocxjr.
La conférence
de Ksar-el-Kébir
(De notre correspondant particulier)
L'entrevue entre M. Lucien Saint, Résident
Général de France au Maroc et le général Jor-
dana, Haut Commissaire d'Espagne au Maroc,
a eu lieu dans la zone espagnole du Maroc à
Ksar el Kébir (Alcazarquivir) le 22 mai. Elle
fut empreinte de part et d'autre de la plus
grande cordialité.
Le Résident général et le général jordana
passèrent en revue les troupes qui avaient fait
la haie sur le parcours du cortège. M. Lucien
Saint félicita le général Jordana pour leur
belle tenue et leur discipline.
Ensuite un déjeuner réunit, au Royal Hôtel.
le3 membres de la Conférence. Le général Jor-
dana avait à sa droite le général Vidalon,
dana ava i t à sa droite le p
commandant supérieur des 1 roupes d'occupa-
tion du Maroc et à sa gauche le général No-
guès, directeur général du Cabinet Militaire et
des Affaires indigènes. Le Résident Général
avait à sa droite, M. Teodomiro-Aguilar, dé-
légué général et à sa gauche le général Garcia.
Benitez, chez des contrôleurs militaire.
Au dessert, le général Jordana porta un
toast à la noble nation française, à son gouver-
nement et à son représentant au Maroc, à
S. M. le Sultan et au Maghzen, ainsi qu'à la
prospérité économique du Maroc. Il félicita, en
une improvisation pleine de charme, le Rési-
dent Général de son œuvre civilisatrice en
Tunisie et se loua de la cordialité loyale qui
unit toujours les armées française et espagnole,
- cordialité qui est la base solide, dit-il, sur
taquet te npus avons pu réaliser et réalisons un
compromis international pour la plus grande
prospérité et la paix du Maroc.
Le Résident Général, se levant à son tour,
lui répondit en le remerciant de tout cœur de
l'exquise courtoisie avec laquelle il avait ac-
cueilli le représentant de la République Fran-
çaise au Maroc et ses compagnons. Il lui dit la
joie profonde qu'il ressentait en venant saluer
sur le territoire du protectorat espagnol l'émi-
nent - représentant de - la grande - nation voisine et
amie que tant de liens précieux unissent a la
France. Outre le grand intérêt que cette en-
trevue pourra présenter pour la conduite paral-
lèle des destinées de 1 Empire chérifien dans
les deux gouvernements protecteurs, à qui cettfr4
seule tâche a été confiée, elle ne manquera pas.
de vivifier davantage encore les sentiments
d'amitié et de collaboration qui ont déjà puis-
samment contribué à la grandeur des deux
peuples.
« Cette rencontre m'apparaît, ajoute le Ré-
sident, comme un maillon nouveau de cette
chaîne spirituelle harmonieusement forgée aussi*,
bien par la volonté attentive des deux gou-
vernements que par les sentiments d'affinité et
de sympathie des deux peuples et qui trouve
sa meilleure expression dans des cérémonies
hautement significatives telles que l' inaugura-
tion du chemin de fer Transpyrénéen, la vi-
site de nos escadres l'an dernier à Santander,
hier encore, à Barcelone, l'inauguration de
l'exposition et permettez-moi d'évoquer un
souvenir personnel. la visite de Sa Majesté
Alphonse XIII à Bizerte en 1928.
c( Ce n'est pas sans une gratitude profonde et
émue que je me souviens d'avoir eu le grand
honneur d'accueillir le Roi au nom du Gou-
vernement Français et du Gouvernement du
JOURNAL QUOTIDIEN
-
Rédaction & Administration S
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Les Annales Coloniales
têt mwnces et rMunet lOfta reçut m
bureau du Journal.
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DinueTc-u it. Fort c>,%Tau R : Marcel RUEDEL
Tout les arCfcU. publiés dans notre Journal ne pttnêmi
être reproduit. qu'en citant les Amuim Couwuua.
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t 1
Problèmes Coloniaux
080
En présence des maux qui désolent la
vieille Europe et ses pays surpeuplés, cbû-
mages, crises agricoles et industrielles, dila-
pidations financières, guerres dévastatrices,
est-il chimérique d'exiler ses espoirs dans les
empires coloniaux, à demi déserts, où se
déploie l'activité des nations civilisées ?
Guglielmo Ferrero croit que non, mais il
ajoute que le développement des pays nou-
veaux, qu'il s'agisse des Colonies ou d'Etats
indépendants, comme l'Amérique, a aussi des
limites. Les espoirs sont permis, mais non
les espoirs démesurés.
Il demande pourquoi des pays, vides il y
a quelque temps, ont pu, en moins d'un siè-
cle, multiplier quatre ou cinq fois leur popu-
lation, et se couvrir de villes. Et il Tépond
lui-même que ces pays l'ont pu, parce qu'ils
n'ont pas eu à créer progressivement « l'ou-
tillage de leur vie économique et sociale ».
Cela était vrai des Colonies d'autrefois.
Cela n'est plus vrai des Colonies de nos
jours : les Métropoles leur fournissent leur
équipement, chemins de fer, machines agri-
coles. machines industrielles, lois, organisa-
tion scolaire ; vous pouvez ajouter : routes,
panaux, ports maritimes, organisation judi-
ciaire, médicale, etc., etc. Sur la planète
qui devient tous les jours plus petite les
capitaux se déplacent avec la plus éton-
.-rnante. facilité. Ils émigrent constamment,
massivement. C'est une des observations que
l'on trouvera dans le Rapport de M. Alberto
Piretti à la Chambre de Commerce Interna-
tionale sur la situation économique du mon-
de en 1928, et aussi dans les dix années qui
ont suivi l'armistice. Ces mouvements de-
viennent de plus en plus fréquents d'un bout
à l'autre de. l'univers. Il est « un 9, préci-
sément, grâce à cette permanence des émi-
grations de capitaux qui se déplacent à leur
aise du midi au septentrion et de l'occident
aux pays où le soleil se lève.
Mais il y a le revers de la médaille. Les
Colonies sont débitrices de leur Métropole.
Comment s'acquitter de leurs dettes, sinon
en expédiant à la Métropole les produits
dont celle-ci a le plus grand besoin ? Si
bien que les pays nouveaux ne peuvent se dé-
velopper que dans la mesure où ils peuvent
fournir, à des conditions plus avantageuses,
les marchandises que réclament les pays de
vieille civilisation. La limite des dévelop-
pements des pays nouveaux, la voilà.
Guglielmo Ferrero appelle les exemples
à l'aide de sa théorie. S'il est un pays qui
en soixante et quelques années ait accompli
des progrès extraordinaires, c'est l'Argen-
tine : ce pays est fournisseur de céréales,
de laines, de - viandes ; il - produit tout - cela en
quantités considérables, et fait payer le prix
à l'Amérique et à l'Europe. Le Brésil se dé-
veloppe remarquablement ? Il est fournisseur
de café et caoutchouc. Les colonies de l'Afri-
que du Sud sont prospères ? Ces pays
sont fournisseurs de diamants, d'or,
de cuivre, de plHtinc. Le Mexique, avant
la guerre civile, voyait sa situation
s'améliorer de jour en jour, comme il la ver-
ra s'améliorer après les troubles ? C'est
qu'il est fournisseur de pétrole, d'argent, de
cuivre. L'empire russe, avant 1914, tendait
à la prospérité ? C'est qu'il était fournisseur
de pétrole, de métaux précieux, de textiles,
de céréales.
Ainsi donc, sous les mots traditionnels :
« mise en valeur des Colonies m, on doit
mettre autre chose que : main-d'œuvre, ou-
tillage, équipement. Il faut mettre aussi :
possibilité - - de fournir - à des prix rémunéra-
teurs pour elles et avantageux pour la Me-
tropole des produits dont la Métropole et
'd'une façon générale, les vieilles civilisations
ont besoin. Solidarité économique qui ren-
force les autres, certains iraient jusqu'à
écrire : qui les fonde et les justifie. Si ton
voisin vient à faiblir, c'est sur toi que le
fardeau tombe. Les vieux pays sont-ils en
bonne situation ? Ils consomment davantage,
font davantage appel aux produits des pays
nouveaux, envoient davantage aux pays nou-
veaux des hommes et de l'argent. Les vieux
pays sont-ils en mauvaise situation ? Le
chômage, la surproduction, la crise agricole,
la crise industrielle a immédiatement son
contre-coup dans les pays nouveaux.
Le Traité de Versailles, dans sa .partie
XIII, a eu le mérite de proclamer que le
travail n'est pas une marchandise comme les
autres. Au point de vue humain, social, je
dis même : au point de vue de la justice,
cela est vrai. Cela est moins vrai au point
de vue économique : marchandise un peu
i spéciale qui marche sur deux jambes, écrit
pittoresquement Guglielmo Ferrero, marchan-
dise qui parle une des langues écloses au
pied de la tour de Babel, et qui a une peau
blanche, jaune ou noire, mais qui est sou-
mise à la loi de l'offre et de la demande.
Je reprocherais à Ferrero d'accepter cela
comme une fatalité, de ne pas faire entre-
voir qu'il n'en sera pas toujours ainsi, de
ne pas prendre prétexte des progrès déjà
réalisés pour esquisser ceux qui seront réa-
lisés plus tard si je ne savais pas qu'il est
tout à fait de cette opinion. Demain tout ira
mieux. Mais aujourd'hui la brutale réalité
est bien celle-là : le travail est une marchan-
dise.
En revanche, il a raison de railler à son
tour cette aberration des Européens qui ont
si longtemps raisonné comme s'il n'existait
qu'une race : la race blanche. Parce qu'ils
ont découvert, il y a quatre siècles et demi
(pas plus), un vaste continent aux trois
quarts dépeuplé, ils se sont imaginés que
c'était la même chose en Afrique.
a Mais l'Afrique est aujourd'hui, dans son
ensemble, discrètement peuplée de races dif-
férentes, et ces races, quelle que soit la cou-
leur de leur peau, compliquent beaucoup
le problème du travail P. Discrètement ?
Oh 1 combien, et que de fois ai-je noté moi-
l
même la complexité du problème du travail
en Afrique! Donc, nécessité d'appeler là-bas
des Européens ; comment faire travailler
ensemble Européens et Indigènes : a dans
l'organisation du travail se posent immé-
diatement des problèmes de hiérarchie eth-
nique qui n'ont rien à voir avec les impéra-
tifs catégoriques du profit industriel ? 8
Eh oui, hiérarchie ethnique, malgré tout,
malgré notre philosophie, malgré la Déclara-
tion des Droits de l'Homme, malgré la guerre
aux préjugés 1 Demandez-le plutôt à ceux
qui ont à exploiter les mines d'or de l'Afri-
que du Sud !
Peupler les vides immenses de la terre est
un devoir, mais à la condition de ne pas
considérer les pays nouveaux comme des pays
féeriques où on peut tout attendre, même
l'irréalisable, même l'absurde. Solidarité des
pays nouveaux et des vieux pays, voilà une
vérité première. Nous traversons une pé-
riode difficile, quoiqu'en pense M. Alberto
Piretti, qui fixe à 1928 la fin du cycle de
reconstitution, ce qui, en gros, est d'ailleurs
exact. De cette période difficile nous ne
sortirons qu'en organisant « un équilibre
solide et permanent entre la production et
la consommation. 8
Et cela élargit singulièrement le problème.
Jfarla JtoaMtaaa,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des
ColQnies *
Les coureurs d'océans
.♦ 1
Alain Gerbault
Un radiogramme du chalutier Yvonne an-
nonce qu'il a rencontré le 26 mai: le naviga-
teur Alain Gerbault par .470 nord et 5*25
ouest, se dirigeant vers le nord-est.
(Le point indiqué est situé à mi-distance de
la pointe ouest de l'Espagne et de la presqu'île
du Finistère.)
Un émule allemand
Un petit yacht à voiles allemand de it
tonneaux, n'ayant pas plus de 14 mètres de
longueur, a entrepris une croisière en Médi-
terranée, sous le patronage de Sociétés sa-
vantes de Berlin. Il s'appelle du reste le
Berlin.
C'est par les canaux et rivières de France
que ce yacht a gagné, du Havre, le port de
Marseille.
Ne pouvant traverser la Méditerranée par
suite du mauvais temps, le Berlin longea la
Côte d'Azur, la côte italienne, la côte sici-
lienne et franchit la Méditerranée de Mar-
sala à Tunis en xi heures.
De Tunis, le Berlin gagna Bône, Alger et
Gibraltar, d où il a dû se diriger vers PAfri-
que du Sud.
L'Algérie aux États-Unis
l' T
M. M. Knccht, secrétaire général du Ma-
tinj chargé maintes fois de missions officiel-
les aux Etats-Unis, y fait actuellement une
tournée de conférences sur l'œuvre française
réalisée en Algérie.
L'une d'elles s'est tenue à la 1610 assem-
blée de la Chambre de commerce de New-
York, en présence de plus de 300 membres
dont de nombreuses personnalités de la
finance, de l'industrie et du commerce amé-
ricains.
L'exposé de M. Knecht a stimulé l'intérêt
soulevé par la célébration du Centenaire de
l'Algérie française de l'an prochain et par
l'Exposition Coloniale de Paris de 1931.
M. Ch. T. Gwynne, vice-président de cette
Chambre, a écrit une lettre à M. le Gouver-
neur général de l'Algérie où il exprime l'es-
poir que quelques-uns des membres présents
Il profiteront de l'occasion pour visiter l'Al-
gérie l'an prochain et l'Exposition de 1931 ».
L'esclavage
.8.
Notre confrère La Volonté signale : qu'un
rapport officiel adressé à la Société des Na-
tions constate que les principaux marchés aux
esclaves se trouvent dans le Soudan, en Abyb-
sinie, au Hedjaz, dans le Nejd, le Yemen et
la Transjordanie. Le nombre des ventes s'élè-
verait à environ deux mille par an. Les es-
claves, hommes eWemmes, proviennent, pour
la plupart, des forêts de l'Afrique centrale.
Le marché dans le Hedjaz est tenu ouverte-
ment. Les autorités localeg- perçoivent même
une taxe spéciale de deux cent cinquante
francs par tête, sur chaque transaction. Dans
le port de ledde, un marché aux esclaves
est tenu régulièrement à quelques dizaines de
mètres seulement du quartier consulaire. Lea
esclaves âgées sont cotées douze mille francs.
Les jeunes coûtent environ le double. Quant
aux hommes, le prix d'un jeune atteint faci-
lement soixante-quinze mille francs. Celui
d'un homme plus âgé varie entre vingt-cinq
et cinquante mille.
Notre confrère se pose cette question : Ces
esclaves qui valent si cher ne sont-ile pas
bien traités ? L'esclave africain qu'un maître
a pavé soixante-quinze mille francs est-il
vraiment plus malheureux qu'un employé, un
ouvrier ou un manœuvre européen et libre.
c'est-à-dire esclave, lui aussi, dans une usine,
ou dans un bureau, mal payé, mal nourri et
obligé souvent dès que la vieillesse vient, de
se suicider pour échapper à la misère et aux
souffrances ?
Au Conseil des Ministres
1'1
Les frontières syriennes
Au dernier conseil des ministres, M. Aris-
tide Briand, ministre des affaires étrangères, a
mis ses collègues au courant des négociations
franco-turques au sujet de la fixation des fron-
tières de Syrie suivant le tracé de M. Fran-
klin-Bouillon.
M. Aristide Briand a annoncé que, contrai-'
rement à ce qui a été dit, les négociations
n'étaient pas rompues et se poursuivaient par
l'intermédiaire de notre ambassadeur à Angora
et du haut-commissaire de la République fran-
| çaise en Syrie.
L'ALCOOL QM TUE 1.
̃a»
A
Il faut avoir le courage de dire
la vérité même quand elle n'est pas
aimable.
Nous ne devons rien dissimuler de ce. qui
se passe souvent dans certaines de nos co-
lonies et notamment en A.O.F. à propos de
la consommation de l'alcool.
Il n'est pas douteux que cette consomma-
tion augmente en A.O .F. dans des propor-
tions considérables. Ce qui est beaucoup plus
grave, c'est que les alcools consommés sont
parfois des parfums et le plus souvent des
alcools carburants méthyliques et éthyliques
dénaturés.
Au Dahomey, l'importation a atteint, en
1928, pour le premier de ces produits, un
peu plus du sextuple et pour le second, un
peu plus du double de ce qu'ils étaient en
1923.
Or (cela résulte de documents officiels),
ces alcools sont en partie détournés de leur
destination industrielle et utilisés pour la
consommation de bouche par les indigènes
soit en l'état où ils sont introduits, soit après
addition d'eau, soit encore après mélange
avec des alcools de consommation, des rhums
notamment.
Les gouverneurs se sont mis en rapport
avec les Chambres de commerce ou avec les
Comités supérieurs de Santé pour examiner
les mesures qu'il convient de prendre pour
éviter que les indigènes puissent consommer
à bas prix des alcools innommables, et que
certains commerçants, peu scrupuleux, conti-
nuent à se prêter aux abus signalés, ou même
à trafiquer chez eux les alcools de consom-
mation qu'ils reçoivent.
L'emploi de dénaturants plus efficaces à
été envisagé (mélange d'essence de pin, de
goudron de hêtre et d'éther borique plus
infectant que le méthylène « regie D, ou
trimethylamine dont l'odeur est repous.
s ;nte).
Mais il n'est pas certain que ces produits
rendraient les alcools inbuvablcs.
L'augmentation d..; droits serait égale-
ment inefficace.
Actuellement, la vente de l'alcool carbu-
rant, couvert par les certificats de dénatu-
ration, n'est soumise à aucune restriction.
L'administration n'a fait que prescrire à
la Douane et aux commandants de circons-
cription une surveillance attentive.
Cette mesure est insuffisante. D'accord
avec le Comité Supérieur tE Il ygiène, le gou-
verneur du Dahomey a estimé que le seul
moyen de concilier tous les intérêts en cause,
serait d'interdire la vente de l'alcool à brûler
far le commerce et. la limitation de l'entrée
aux seules quantités destinées au Service de
Santé qui aurait ainsi le monopole de vente
aux particuliers sur autorisation de l'autorité
admmistrative.
La Chambre de commerce du Dahomey
n'a pas été aussi loin; elle s'est bornée à
proposer que l'alcool dénaturé soit soumis
aux mêmes règles que la vente des cartou-
ches avec cette différence toutefois que
Vautorisation d'achat pourrait être délivrée
par les commandants de cercle et même par
les chefs de subdivision.
Ne perdons pas de vue cette question vi-
tale pour certaines régions de nos colonies
africaines et surveillons les statistiques.
Nous ne nous déclarerons satisfaits que
lorsque la quantité d'alcool introduit corres-
pondra à la quantité nécessaire seulement à
la consommation « industrielle 9.
JfffcJkef veisocteerter
Député des Côtes-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
I
Un remarquable chirurgien canaque
Tt 1
C'est aux îles Fidji que se trouve ce re-
marquable opérateur découvert par la Mis-
sion scientifique envoyée en Océanie par la
Société des Nations pour connaître le decr<
de civilisation des indigènes de cette partie
du monde. Il est le fils du Chef de la tribu
de Suva qui était réputé autrefois, lorsque le
cannibalisme était pratiqué aux Fidji, comme
le plus habile dépeceur des cadavres que
les indigènes faisaient cuire et mangeaient
dans leurs festins.
Il ne faudrait pas croire que les cannibales
quoique illettrés et sans tradition écrite,
soient dépourvus de toute organisation. Ces
populations ont des usages et des coutumes
qui se transmettent de génération en généra.
tion et qui sont rigoureusement observées.
C'est ainsi qu'il y a dans chaque tribu un
indigène chargé de dépecer les victimes de
toute couleur destinées à assouvir leurs ap-
pétits. Ce praticien connaît les bons mor-
ceaux du corps humain et la meilleure ma-
nière de les découper pour en faciliter la
préparation. Ce découpage, qui se fait au-
jourd'hui avec des instruments en métal sur
toute la terre, se faisait autrefois avec des
pierres aiguisées.
Si le canibalisme n'existe plus chez les in-
digènes des Fidji, ce que nul ne peut affir-
mer parce qu'il y a dans ces fies comme sur
tous les autres points de l'Océanie des dis-
paritions mystérieuses, dont les causes sont
inconnues, la pratique en est assez récente
pour que certains depeceurs aient pu trans-
mettre leur habileté à leur progéniture en
leur apprenant leur maniéré d'opérer.
Le chirurgien que la Mission de la Société
des Nations a découvert ayant bénéficié des
leçons de son père, son habileté lui a acquis
une telle réputation que les Européens, re-
connaissant la sûreté avec laquelle il opère,
ont recours à ses services, bien qu'il soit
illettré et sans aucune culture scientifique.
H y 1 propagande et propagande
M. Mac Donald, dans un discours pronon-
cé à Manchester avant-hier, a émis l'opinion
qu'il fallait faire une différence entre la pro-
pagande bolcheviste d'idées et la propagande
bolcheviste d'action, et il s'est déclaré opposé
à cette dernière méthode réellement nuisible
au développement intérieur d'une nation et
susceptible de créer la discorde entre les di-
vers pays du monde, notamment en Extrême.
Orient.
Ai Salon des Artistes Français
-db -
M. Maginot, ministre des Colonies, étant
empêché, M. Gaston Joseph, accompagne
de M. Nacivet, a visité ce matin le stand
des artistes coloniaux, membres de la So-
ciété Coloniale des Artistes Français. Le
président, M. Ruffe, a présenté les œuvres
des artistes, parmi lesquelles M. Gaston
Joseph a particulièrement remarqué celles
de Mmes Cayon, Frémont, Casse, de Mlle
Thil et de MM. Bouchard, G. Géo Four-
nier, Herviault, Barberis, Cayon, Aublet,
Jos.-Henri Ponchin, Leroy, Marcel-Gaillard
HOllsscau, Styka.
M. Gaston Joseph a déclaré que la Société
Coloniale des Artistes Français avait réa-
lisé un effort couronné de succès et qu'in-
justifiable était le reproche d'avoir atténué
le caractère national chez les artistes natifs
des colonies. M. Ruffe voit de toute nécessité
que des suppléments de subvtçmtions soient
alloués 4 la Société, les 100.000 fr. déjà ac-
cordés étant absorbés par les divers prix
distribués à ses sociétaires.
Aoland Mïtiama-KHats. *
La jolie ambassadrice
Odette Darthys, la charmante artiste d'opé-
rette, va faire le tour du monde en automo-
bile.
« Je veux, dit-elle, prouver dans tous les
pays du monde, que rien ne saurait empêcher
une Parisienne d être élégante et pour cela,
je paraîtrai les soirs mêmes des étapes les
plus dures, en robe de ga!a aux réceptions
ou dans les endroits élégants des villes où je
serai. »
Les Français de Syrie et d'Indochine, ceux
du Siam. aussi, peuvent se préparer à ap-
plaudir la jolie et sportive ambassadrice de
l'élégance française.
oiel
Dépêches de l'Indochine
.8.
Décès d'un missionnaire
Mqv liuiz Azua, vient de mourir à Hanoi,
le - £ i courant, à la mission espagnole le
Ilaiplwny, des suites de maladie. Il était
dilf; de 71 ans. Evoque depuis 1917, il était
arrivé a a Tonkin en 1893.
Indopacifi.
1 b con ..a t e da hravai )
A la conférence internationale du travail
A la suite du voyage de M. Albert Tho-
mas en Extrême-Orient, la Chine enverra à la
Conférence internationale du Travail, dont la
douzième session s'ouvrira jeudi prochain, à
Genève, une délégation complète comprenant
deux délégués gouvernementaux, un délégué
patronal, un délégué ouvrier et des conseillers
techniques.
Jusqu'à présent la Chine n'y avait que des
défégués gouvernementaux.
Cette décision est d'autant plus à retenir
que, comme nous l'avions annoncé, une main-
'oeuvre chinoise importante va sous peu, être
employée aux travaux du Chemin de fer du
Congo-Océan pour remédier à la carence de la
main-d' œuvre africaine.
La monnaie de nickel
Le récent projet du Gouvernement de
frapper des pièces de 5 francs en nickel pur
a soulevé diverses objections auxquelles il
n'est pas inutile d'opposer les avantages de
ce métal.
Le nickel, notamment, résiste presque
indéfiniment à l'usure d'une circulation in-
tense. Il est donc particulièrement écono-
mique. De plus, il garde constamment sa
couleur blanche et propre : c'est, par es-
sence, une monnaie à la fois agréable et
saine.
Le nickel a encore l'avantage considéra-
ble de conserver sa valeur en cas de démo-
nétisation alors que les pièoes en bronze-
aluminium, une rots mises au rebut, per-
dront considérablement de leur valeur, cet
alliage n'étant guère employé dans l'indus-
trie IPot ne pouvant être vendu comme métal
qu'avec une perte considérable.
Point très important, il est pratiquement
impossible A un faussaire de fabriquer des
pièces do nickel en raison du point de fu-
sion extrêmement élevé du métal (1.450*)
et de l'outillage que nécessitent la fusion,
le laminage et la frappe. D'autre part, les
pièces fausses en métal blanc que l'on cher-
cherait à faire passer pour du nickel se-
raient immédiatement reconnues sans au-
cune analyse chimique : le nickel est, en
effet, magnétique, alors que les métaux
blancs, même les cupro-nickiete. ne le sont
pas : il suffit d'un simple aimant pour voir
immédiatement s'il s'agit de nickel ou
d'une imitation. -
Enfin, le nickel constitue une réserve de
guerre et c'est là peut-être, l'argument le
plus important, en faveur de son adoption
comme monnaie. On sait, en effet, que de
nombreuses fabrications de guerre : ca-
nons, obus. boucliers, etc., exigent une im-
portante quantité de nickel. Pendant la
grande guerre, le gouvernement allemand
a fait rentrer toutes ses pièces de nick(l,
et leur refusion a permis à 1 Allemagne <10
construire des canons et de fabriquer des
obus qu'elle n'aurait pas pu se procurer
autrement. A Un moment pourtant, l'Alle-
magne a été à court de ce métal jugé, par
elle tellemêriL nécessaire qu'ene n'a pas
hésité à enwer un sous-marin à travers
l'Allantique jusqu'aux Etats-Unis, alors
neutres, pour acheter le métal qui lui
faisait, dmnur. Le nl!utsc;hll!ndLeT) 1910, est
allé cherché il New-York du nickel améri-
cain.
Si nous rappelons que la Nouvelle-Calé-
donie est grande productrice de nickel, l'on
conviendra avec nous que les bonnes rai-
aofts ne manquent point pour préconiser
l'emploi de la monnaie de nickel.
Dans les Mairies
Notre collaborateur et ami, M. Pierre Tait-
tinger, député de Paris, a été réélu maire de
Saint-Georges-des-Coteaux, près de Saintes.
Pour la pacification du Sahara
aux confins du Rio de Oro
1
Deux ministres français ont été récemment
à l'Exposition de Barcelone faire les hon-
neurs de la Section française à S. M. le Rot
de toutes les Espagnes. Al. Lucien Saint,
qui représente si dignement la France à Ra-
bat, échange des lettres et des visites de
courtoisie avec le Résident Général au Ma-
roc espagnol. A juste titre, on célèbre
officiellement les excellentes relations des
deux nations voisines, et on ne perd pas une
occasion de rappeler tes heureux résultats de
leur entente militaire pendant la guerre du
Rif. C'est très bien. Mais cela n'avance pas
assez la solution d'une question toujours
en suspens qui a un certain intérêt pour
nous : c'est celle de la sécurité au Sahara,
dans toute la région qui touche à la Mauri-
tanie, au Rio de Oro, et au Maroc et à l'Ex-
trême-Sud algérien.
Nous faisons ce que nous pouvons, pour ar-
river à une conclusion satisfaisante, mais
nous avons hâte de la savoir définitive. Ainsi,
depuis quelques mois, le Maroc accentue sa
pression morale du côté des Reguebats et des 1
Ait Atta ; mais malgré certaines opinions,
nous n'obtenons pas grand résultat. La per-
suasion morale a peu d'effet sur l'esprit de
ces pillards qui n aiment et ne respectent
que la force. L'impossibilité où nous sommes
d'agir sur le territoire du Rio de Oro,
puisque nous n'avons même pas pu ob-
tenir le droit de suite pour nos troupes de
police lancées contre les bandits pillards,
pris en flagrant délit, rend inefficaces tous
nos efforts. La Seguia El Hamra est un lieu
de refuge et de ravitaillement pour ces pi-
rates du désert. Les Espagnols feraient pro-
bablement quelque chose pour nous aider,
s'ils le pouvaient, mais leur domination pu-
rement nominale ne s'exerce pas plus loin
que la portée de leurs fusils, en dehors des
deux ou trois centres qu'ils occupent sur la
côte. Dans le désert, ils ne peuvent rien.
Cette question revient périodiquement dans
les journaux coloniaux de France, dans ceux
du Maroc et d'Algérie, et quelquefois même,
dans la grande presse métropolitaine ; pério-
diquement, cela veut dire chaque fois qu'un
de nos aviateurs est victime d'un accident
dans le trajet Casablanca-Dakar, mais elle
n'aboutit jamais. Aussi peut-on signaler une
solution que proposait dernièrement dans le
Bulletin de l'Afrique Française. M. le géné-
ral Dinaux, parce que cette solution serait
assez facilement applicable, et qu'elle aurait
l'avantage énorme de ménager l'amour-pror
pre espagnol avec lequel il faut toujours
compter.
,Jv -- ,*
Voici, en deux mots, ce que propose M. le
général Dinaux : création au Rio de Oro,
sous drapeau espagnol, d'un groupe mobile
saharien, qu'il dénomme CI Légion étrangère
méhariste n, à la solde de l'Espagne. Cette
légion étrangère serait recrutée dans nos tri-
bus du Sud algérien, et encadrée tout au
moins au début, par des officiers et sous-
officiers français rompus à l'existence saha-
rienne. Elle opérerait en contact et d'accord
avec nos troupes de police sahariennes, d'Al-
gérie, du Maroc et de Mauritanie. L'effectif
serait de 600 hommes (cela semble peu), très
mobiles, pourvus de mitrailleuses, de canons
de montagne, et d'une auto T.S.F. Les Es-
pagnols fourniraient immédiatement une par-
tie des cadres, et ces cadres espagnols, au
contact de nos officiers et sous-officiers rom-
pus à ce genre de vie spéciale deviendraient
le noyau d'une élite saharienne douée des
mêmes qualités que nos troupes algériennes
et mauritaniennes. De sorte qu'au bout d'un
certain temps, on pourrait se passer de nos
instructeurs français.
On pourrait ainsi, en maintenant une liai-
son étroite avec les troupes de police fran-
çaises, exercer une pression efficace sur les
pillards de la région, travailler utilement
les tribus mitoyennes entre le Maroc et le
Rio de Oro, reviser le traité qui ne tient pas
compte de ce partage de gens, et se borne à
invoquer de vagues expressions géographi-
ques sans valeur aucune, et plus tard, pro-
bablement trouver, chez certains de ces no-
mades, des recrues pour cette légion de police
espagnole, comme nous en avons recruté
nous-mêmes en Algérie, en Mauritanie et au
Soudan.
Il y a sûrement des difficultés, d'ordre di-
plomatique notamment, à surmonter avant de
mettre sur pied semblable projet, mais il ne
semble pas impossible à réaliser, et, comme
nos voisins n'auraient pas à expédier des sol-
dats de la Métropole, comme ils n'auraient
qu'un effort financier à exécuter, et qu'ils
1 bénéficieraient de la gloire résultant de cette
bonne action, que leur prestige èolonial en
serait accru, peut-être accepteraient-ils cette
combinaison.
En tout cas, on pourrait toujours essayer de
la faire passer de la théorie à la pratique, et,
comme jusqu'à ce jour, on n'a rien fait, que
demain nous nous trouverons encore en face
des angoisses par lesquelles nous passons à
dates plus ou moins espacées, chaque fois
qu'il y a un incident dans le Sahara, ce se-
rait une excellente chose que de faire enfin
un effort réel.
£eu'. Le Sorbier.
L'horreur tempérée
dy Le gouvernement américain transporte
d'office les lépu ux dans l'île Molokaï, de
l'archipel d'Haïti. Là, ils sont soignés et
bien soignés, suivant les instructions du
gouvernement et grâce au zèle dévoué des
missionnaires. Ils circulent librement dans
cet îlot consigné aux autres humains et y
trouvent relativement - une existence
normale. Beaucoup se marient.
Quand les enfants naissent, les mission-
naires demandent aux parents de les leur
abandonner pour qu'ils soient emmenés im-
médiatement hors de l'îlot, car la lèpre con-
tagieuse n'est pas héréditaire, et l'on a sou-
vent vu bien se développer des enfants de
lépreux soustraits dès leur naissance à la
contamination.
Mais, si l'on ne songe pas sans frémir aux
mères qui n'ont pas le droit de garder leurs
tout-petits, c'est, en somme, une politique de
la lèpre et la meilleure possible qui est
appliquée à Molokaï,
Dans le Sud? Marocain
db :
Si la pacification s'effectue avec les succès
que les Annales Coloniales ont relaté dans
leurs derniers numéros, c'est en grande partie
grâce à l'habile politique indigène suivie dans
le sud marocain et en particulier dans la région
de Marrakech : politique de mise en confiance
et de désagrégation à l' aide des moyens poli-
tiques du bloc insoumis sur tous les points où
nous sommes en contact direct avec la dissi-
dence.
Libérées de toute préoccupation du côté
d'Agadir, les annexes de Chichaoua et d'A-
mismiz ont, dès le début de 1928, reporté
toute leur activité politique sur le front de
l'Anti-Atlas.
Il ne faut pas oublier que nos moyens paci-
fiques étaient fortement étayés par la manifes-
tation de la force.
La tribu des Aït Ouadrim, que son chef
redouté Lahoussine ou Omar, maintenait en
dissidence fut si habilement travaillée qu'elle
abandonnait, son chef auquel nos troupes infli-
gèrent une si sanglante défaite qu'il se décidait
à implorer l'Amati le 23 novembre dernier.
C'était la désagrégation du bloc dissident,
des démarches de soumission. affluent de nom-
breux côtés et elles nous permettent de poser
d'utiles jalons pour la poursuite de notre action
politique qui est menée d'ailleurs en complète
collaboration avec le pacha E.1 Hadj Thami
Glaoui et son neveu le caïd Hamou Glaoui de
Telouet. Nous pûmes ainsi porter nos avant-
postes jusqu'à Taourirt de Ouarzazat d'où est
partie la colonne dont les opérations heureuses
étaient relatées dans les Annales Coloniales du
26 mai.
Que faut-il admirer de plus de la collabora-
tion loyale des Glaoua ou de l'habileté politi-
que de nos officiers de renseignements chez ces
populations montagnardes chleuhs, frustes, mais
rusées, perfides et cruelles, ayant une égale
science de l'intrigue et de la trahison.
Avec le correspondant du Bulletin du Co-
mité de l'Afrique Française où nous avons pu
suivre les progrès de notre œuvre pacificatrice,
nous sommes convaincus qu'on peut envisager
l'avenir avec confiance dans le sud marocain.
Avenir assuré par la confiance inspirée à
nos sujets par l'oeuvre d' organisation qui suit
immédiatement, si elle ne r accompagne pas.
notre installation en zone dissidente.
Siiféiie Deocxjr.
La conférence
de Ksar-el-Kébir
(De notre correspondant particulier)
L'entrevue entre M. Lucien Saint, Résident
Général de France au Maroc et le général Jor-
dana, Haut Commissaire d'Espagne au Maroc,
a eu lieu dans la zone espagnole du Maroc à
Ksar el Kébir (Alcazarquivir) le 22 mai. Elle
fut empreinte de part et d'autre de la plus
grande cordialité.
Le Résident général et le général jordana
passèrent en revue les troupes qui avaient fait
la haie sur le parcours du cortège. M. Lucien
Saint félicita le général Jordana pour leur
belle tenue et leur discipline.
Ensuite un déjeuner réunit, au Royal Hôtel.
le3 membres de la Conférence. Le général Jor-
dana avait à sa droite le général Vidalon,
dana ava i t à sa droite le p
commandant supérieur des 1 roupes d'occupa-
tion du Maroc et à sa gauche le général No-
guès, directeur général du Cabinet Militaire et
des Affaires indigènes. Le Résident Général
avait à sa droite, M. Teodomiro-Aguilar, dé-
légué général et à sa gauche le général Garcia.
Benitez, chez des contrôleurs militaire.
Au dessert, le général Jordana porta un
toast à la noble nation française, à son gouver-
nement et à son représentant au Maroc, à
S. M. le Sultan et au Maghzen, ainsi qu'à la
prospérité économique du Maroc. Il félicita, en
une improvisation pleine de charme, le Rési-
dent Général de son œuvre civilisatrice en
Tunisie et se loua de la cordialité loyale qui
unit toujours les armées française et espagnole,
- cordialité qui est la base solide, dit-il, sur
taquet te npus avons pu réaliser et réalisons un
compromis international pour la plus grande
prospérité et la paix du Maroc.
Le Résident Général, se levant à son tour,
lui répondit en le remerciant de tout cœur de
l'exquise courtoisie avec laquelle il avait ac-
cueilli le représentant de la République Fran-
çaise au Maroc et ses compagnons. Il lui dit la
joie profonde qu'il ressentait en venant saluer
sur le territoire du protectorat espagnol l'émi-
nent - représentant de - la grande - nation voisine et
amie que tant de liens précieux unissent a la
France. Outre le grand intérêt que cette en-
trevue pourra présenter pour la conduite paral-
lèle des destinées de 1 Empire chérifien dans
les deux gouvernements protecteurs, à qui cettfr4
seule tâche a été confiée, elle ne manquera pas.
de vivifier davantage encore les sentiments
d'amitié et de collaboration qui ont déjà puis-
samment contribué à la grandeur des deux
peuples.
« Cette rencontre m'apparaît, ajoute le Ré-
sident, comme un maillon nouveau de cette
chaîne spirituelle harmonieusement forgée aussi*,
bien par la volonté attentive des deux gou-
vernements que par les sentiments d'affinité et
de sympathie des deux peuples et qui trouve
sa meilleure expression dans des cérémonies
hautement significatives telles que l' inaugura-
tion du chemin de fer Transpyrénéen, la vi-
site de nos escadres l'an dernier à Santander,
hier encore, à Barcelone, l'inauguration de
l'exposition et permettez-moi d'évoquer un
souvenir personnel. la visite de Sa Majesté
Alphonse XIII à Bizerte en 1928.
c( Ce n'est pas sans une gratitude profonde et
émue que je me souviens d'avoir eu le grand
honneur d'accueillir le Roi au nom du Gou-
vernement Français et du Gouvernement du
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