Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-05-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 25 mai 1929 25 mai 1929
Description : 1929/05/25 (A30,N81). 1929/05/25 (A30,N81).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805560
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N° 81.
LE NUllllRO : HO CENTIMES
SAMEDI SOIR, 25 MAI 1989.
JOURMIQUOTIDIEN
Rédaction & Administration t
14, m il HiM-TftaMr
PARIS (ID,)
TtLÉPH. < LOUVRE le-37
RICMBLIBU ty-M
Les Annales Coloniales
LM wttttoncet et réclames sonl reçues -
bureau du tournai.
DIRECTEUR.FONDATEUR : Marool RUEDEL
Tout les articles publiée dans notre fournal ne peuvont
itre reproduU. qu'en citant les Anmalm Gouwwm.
IIIMEMENTS
imt ta Ifevut mensuMs:
Un et e mois 8 mob
frlHt et
feltnies 188. too.
Etran«er 2«i » 126 » Il »
en elabonnto sans frais éam
tous les bureaux de posle.
La colonisation française
en Afrique Noire
-– 1.1
Nos mœurs administratives aux Cola-1
nies ont besoin d'être modifiées autant que
nos méthodes de mise en valeur des terres
lointaines de notre domaine colonial. Deux
maîtres cependant, les généraux Galliéni et
Lyautey ont donné des formules reconnues
excellentes. Elles peuvent ainsi se résumer :
a Les colons, industriels, agriculteurs, com-
merçants, sont la force d'une Colonie. Sans
eux, sans leur conrours, sans leurs initia-
tives, l'Etat ne peut prétendre à mettre en
valeur un pays neuf. » L'Etat qui ne veille
pas à établir une collaboration étroite en-
tre ses représentants et ceux des colons ne
remplit pas son rôle.
Nous voilà loin de l'état d'esprit qui rè-
gne dans les colonies françaises, où sou-
vent les initiatives privées se brisent contre
l'omnipotence d'une administration qui en-
tend à elle seule assurer la prospérité du
pays. Les échecs des colons sont dus trop
souvent au défaut de collaboration entre
d'innombrables administrateurs d'une com-
pétence coloniale plus ou moins certaine et
les colons eux-mêmes. Les bonnes inten-
tions du capital privé demeurent vaines si
elles ne trouvent pas devant elles les garan-
ties nécessaires.
La Métropole elle-même ne s'occupe pas
comme il convient du développement de ses
colonies. Il est besoin que le Gouvernement
français prenne l'initiative de faire un in-
ventaire sérieux des possibilités des ressoui-
ces coloniales avant d'établir un plan d'amé-
aagement fondé sur des bases solides et
te-vèreiiient contrôlées par des compétences
fnsciencieuses et désintéressées. Pour met-
fe en valeur des colonies, il faut des hom-
mes et de l'argent. On ne gouverne pas une
.;olonic comme on gouverne la France. Qu'on
n'oublie pas que c'est sur un Gouverneur que
reposent l'administration, l'organisation, la
politique économique et indigène sociale de
!a colonie. Gc qu'il nous faut exporter aux
colonies, ce ne sont pas des manœuvres, ce
sont des colons, des chefs, des techniciens,
des ingénieurs, des médecins. Ce qu'il faut
y porter, ce sont des capitaux pour bâtir les
entreprises nécessaires. Or, ceux-là ne se li-
vreront que si on leur donne des garanties.
M. Maginot, retour de son excursion, à
travers le Sahara, a parlé d'un gros em-
prunt pour équiper nos colonies. M. J.
Carde, Gouverneur de l'A.O.F., a déclaré,
.Je son côté, que grâce à ses finances, la
Colonie peut gager un emprunt de 1. 500
Baillions qui, avec les ressources ordinaires,
permettra de réaliser 2 milliards de tra-
vaux destinés à compléter l'outillage de
FA. O. F., réseau ferré, routes, ports, et no-
tamment parer à la pénurie d'eau.
Si la Métropole veut bien dégrever les
emprunts coloniaux de la taxe de 18 et
céder les prestations en nature allemandes
à des conditions avantageuses, les emprunts
coloniaux reprendront la faveur du public.
Seulement, si l'on ne veut pas une fois
de plus faire fausse route, il faut établir
un plan avant de s'engager dans les tra-
vaux et ne les faire que s'ils sont incontes-
tablement utiles. Le transsaharien est assu-
rément une grande idée, mais de bons esprits
doutent encore qu'il soit jamais d'un rende-
ment économique avantageux.
Actuellement, on ne peut pénétrer en Afri-
que équatoriale qu'en se servant du chemin
de fer belge a voie étroite qui va de Ma-
tadi, point terminus des bateaux de l'Eu-
rope, à Kinshasa sur le Stanley-Fol. Ce che-
min de fer, de petit tonnage, n'accorde que
10 ,% de sa capacité de transport au ser-
vice do la colonisation française. C'est là
4ine servitude dont on veut se débarrasser
depuis longtemps.
Voilà pourquoi on construit Brazzaville-
Océan.
Mais, hélas ! dans quelles conditions le
fait-on ?
En 9 ans, on n'a établi que 90 kilomètres.
Les causes, ce sont les difficultés du ter-
rain à traverser qui exige de nombreux tun-
nels et viaducs. Le tracé traverse une région
montagneuse,, entr'autres le Mayombé, et on
n'en est pas arrivé à la région la plus dure à
traverser. Le climat, d'autre part, rend le tra-
vail très pénible. Les statistiques officielles
avouent 37 de décès par an sur les chan-
tiers. Le Brazzaville-Fointe-Noire est longé
de cimetières qui vont se perdre dans la
forêt.
Une autre cause de la lenteur des tra-
vaux se trouve dans ce fait que les com-
pagnies de construction du chemin de fer
ont plus d'avantages à voir les travaux se
prolonger qu'à voir s'achever la ligne, par
suite de conventions qui leur abandonnent
de grosses indemnités pour outillage excep-
tionnel et manque de main-d'œuvre.
On cherche bien à masquer la lenteur des
travaux en disant qu'outre les 90 kilomè-
tres du tronçon de Pointe-Noire, on a cons-
truit 140 kilomètres de voie ferrée entre
Brazzaville et Mindouli. Mais, on omet de
dire que pour ces 140 kilomètres il s'agit
d'une voie déjà existante appartenant à la
Compagnie des Mines de cuivre de Mindouli
et que les Travaux publics ont seulement
aménagée tant - soit peu
A propos de la main-dœuvre il s'agit
sans doute de « volontaires ib, mais on sait
en pratique comment ça se passe. Le con-
tingent est imposé à chaque tribu et chaque
village et les « chefs noirs », achetés ou
terrorisés par l'Administration, sont char-
gés de les réunir au point de concentration.
C'est du recrutement forcé.
Les résultats de ce système sont déplo-
rables. Ce sont des révoltes et la désertion
des indigènes dans les possessions voisines,
notamment le Congo belge. D'une part, une
mortalité considérable, de l'autre la déser-
tion, au fond, le dépeuplement d'une co-
lonie déjà très pauvre en population et en
main-d'œuvre.
Ce simple énoncé à propos du chemin de
fer de Brazzaville-Océan, indispensable
pourtant à la pénétration française au cœur
de l'Afrique équatoriale, montre combien
il est nécessaire dans l'équipement des co-
lonies d'avoir avant toute chose un plan
bien établi de façon à éviter les déboires
en cours de route. La prospérité du Congo
belge a incité en quelque sorte l'Etat français
à imiter la Belgique au Congo. Mais les deux
Congo ne sont pas les mêmes, et la rareté
de la population indigène et les difficultés
presqu'insunnontables de la main-d'œuvre
qui en sont la conséquence sont des obsta-
cles contre lesquels il y a lieu de lutter avec
patience et méthode si l'on veut arriver à
faire du Congo français l'émule de la colo-
nie que le roi Léopold II a donné à la Bel-
gique.
CIII. Joebaririrep
Sénateur du Nord. membre
de la Commistion des AI/fifre,
Etrangères.
Au Conseil Je$ MiDutre.
-–'
L'emprunt pour les colonies
M. Maginot, ministre des Colonies, a été
autorisé par le Conseil à déposer un projet de
loi relatif à un premier emprunt de 3 mi liards
intéressant l'Indochine, l'Afrique Occiden-
tale, Madagascar, le Cameroun et le Togo.
Ce projet d'emprunt sera prochainement suivi
d'un second intéressant les autres colonies.
L'inspection du travail aux colonies
Le Conseil a également donné son approba-
tion à la création au Ministère des Colonies
d'un corps d'inspecteurs du travail chargé de
veiller dans nos colonies à l' application de
mesures destinées à protéger plus spécialement
la main-d' œuvre indigène.
t
La pêche à la Côte d'Ivoire
t.
La pêche, en Côte d'Ivoire. est surtout pra-
tiquée par les indigènes, dans les lagunes,
dans les rivières et en mer.
La pêche en lagune est très Botietante, les
riverains emploient la ligne ou l'épervier et
installent le plus souvent des barrages au' tra-
vers de la lagune. Ces barrages constitués par
de longues perches de palmier, fichées dans
le fond et jointes entre elles, fqpnent un en-
semble de replis terminés par une dernière
chambre où le poisson est poussé et capturé.
Des accords anciens règlent entre les vil-
lages riverains l'installation de ces pêcheries.
L'arrêté local du 9 juillet 1908 a réglementé
leur établissement, afin de permettre la navi-
gation - en lagune.
La pêche en mer, peu importante en raison
de la barre, se pratique tout le long du litto-
ral. Les indigènes s'aventurent sur de petites
pirogues à un ou deux kilomètres du rivage et
capturent à la ligne de fond ou au filet diffé-
rentes variétés de poissons, notamment de pe-
tits requins dont la chair est très appréciée.
La pêche européenne est très peu dévelop-
pée en Côte d'Ivoire. Des essais ont été ten-
tés, à différentes reprises, par des particuliers
et des sociétés commerciales ; ils durent être
abandonnés, soit en raison des difficultés oppo-
sées par la barre, soit des échecs rencontrés
en lagune où le voisinage des indigènes crée
une concurrence difficile.
La production de poisson de la Côte
d'Ivoire est presque exclusivement réservée à
l' alimentation de la population de la colonie.
Il y a quelques années, la Côte d'Ivoire
exportait d assez grosses quantités de poissons
sur la Gold Coast, mais la courbe des expor-
tations diminue considérablement par suite de
la consommation locale grandissante.
131.616 kilos ont été exportés en 1925.
100.360 - - 1926.
29.934 - 1927.
13.963 - 1928.
Par contre, les importations dans la colonie
de poissons secs ou de conserves sont assez
importantes et augmentent d'année en année.
Poissons secs, salés ou fumés. Poissons con-
servés, marinés ou autrement préparés.
1926 1927 1928
Kilos Kilos Kilos
Morue verte ou
sèche 2.145 15.233 15.827
Autres 27.813 53.458 79.078
Sardines 45.110 59.978 75.106
Autres 71.245 90.012 151.755
-- ------
1463Ï3 218.681 321.766
A la Société coloniale
des Artistes Français
M. Maginot. ministre des Colonies, fera le
lundi 27 mai, a 11 heures du matin, au Grand
Palais des Champs-Elysées, une visite offi-
cielle à l'Exposition de la Société Coloniale
des Artistes français, des Colonies françaises
et des Territoires sous mandat.
Peinture algérienne
Des vues d'Alger au désert, outre des pein-
tures de Bretagne, sont exposées par Pierre-
Bertrand, 77, avenue des Champs-Elysées,
jusqu'au 10 juin-
0
PROPOS DU COLONIAL
-– -
fit
En voici un qui n'est pas con-
tenil Ce colonial se plaint que
- foie mal posé la question, à pro-
pos du lait à Madagascar. Ce n est fut ",,:Ilj
qu'il accuse (ce serait son droit, et ce serait
mon devoir de lui réPliquer) ; mais, dit-il,
ceux qui m'ont envoyé « les bobards » sur
lesquels j'ai appuyé mon article. Il s'agit
bien de « fournisseurs malades 9, de « taxes
à payer 9, de a prestations à faire a 1 Mais
non, mais non, cher Monsieur (ce Monsieur
là, Sire, c'était moi-même 1), on vous a
conté des blagues, on vous a approvisionné
de prétextes spécieux :
« La question du lait à illadagasca" c'est
tout simplement notre politique coloniale
envers l'indigène 1 »
Tout simplement 1 Diable 1 Voyons un
peu 1
Mon colonial me rappelle ce lieu commun
qtion a si souvent mis en musique : « L'in-
digène n'a pas la même conception que nous,
en ce qui concerne la régularité nécessaire
du travail. » Sa formule est : car tel est no-
tre bon plaisir. Formule royale, apparent
ment. L'indigène est roi. Il ne travaille
qu'en fonction de ses besoins.
Avant qu'il arrive à comprendre « notre
conception civilisée du travail J, il y en a
pour des années et des années. De là, une
des causes multiples du déficit inquiétant,
permanent, de la main-d'«uvre aux colo-
nies. Une entreprise, quelle qu'elle soit, est
constamment obligée a/engager à son service
50 en plus du personnel qui lui est néces
saire. Ces 50 sont « la marge destinée à
prévoir les risques du bon plaisir J.
Je. résume les développements de mon co-
lonial. Il ajoute qu'un administrateur, si
pour lui la crainte des responsabilités n'est
Pas le commencement de la sagesse et la
raison suf fisante de l'inaction, c a le*
moyens de ne pas tolérer de tels abus, c'est-
à-dire, en l'espèce, d'assurer Vapprovision-
nement en laits frais. » Ces moyens, mon
colonial se garde bien de les énumérer, mais
il se met à l'abri d'une phrase assez vague
pour que personne ne lui cherche querelle :
« Ce faisant, l'administrateur s'inspirera de
la nécessité de donner satisfaction aux be-
soins vitaux d'une collectivité, même au prix
des convenances de quelques particuliers. 1
Cest un peu, que le colonial me pardonne,
le style de certaines proclamations électo-
rales où l'on a fort à faire à dégager le
grain des choses au milieu de la paille des
mots.
Et, comme dans la littérature électorale,
il faut trouver une victime expiatoire. Mon
colonial ne cherche pas longtemps. Si on
tolère de tels abus, c'est la faute à la Cham-
bre des députés et al4 Sénat. Ahl ce Parle-
ment, que de crimes involontaires ou non,
il a sur la cOtlsâence 1 C'est. lui qui lance
dans le monde ces clichés : « liberté du tra-
vail 9, « retour à l'esclavage ». Ce sont les
bavards du Palais-Bourbon, du Luxem-
bourg qui causent tout le mal - j'avais en-
vie de répondre : Et aussi la Déclaration
des Droits de l'Homme et. du Citoyen.
Mon correspondant m'a prévenu : « Et la
Ligue des Droits de l'Homme s'émeut, et
les bolchevisants s'agitent, et la presse s'en
mêle, et le gouverneur ne veut pas d'histoire,
et voilà pourquoi les petits enfants européens
boivent du lait de conserve marque X X X J.
Ainsi le Parlement tait des discours, la
ligue des Droits de l'Homme s'agite et les
bolchevisants s'émeuvent (non, c'est tout le
contraire), les journaux publient des articles,
le gouverneur s'effraie, et le résultat, c'est que
les bébés européens sont réduits au lait con-
densé. Cas particulier de ce cas général
l'indigène ne travaille que si cela lui plait.
La fin? Qu'il travaille par force. Les
moyens? On ne nous les expose pas, et four
cause. Si mon colonial n'y voyait aucun in-
convénient, nous pourrions reprendre l'en-
tretien quand nous connaîtrons les résultats
de la disclissioll qui doit avoir lieu, fin mai,
à la Conférence Internationale du Travail,
sur le problème du travail forcé des indi-
gènes. Pourquoi? Parce que nous aurons les
deux thèses en présence, et qu'on devine
bien que le représentant des travailleurs in-
digènes, lequel doit être choisi parmi les ou-
vriers syndiqués tunisiens, ne sera pas de
l'avis de mon correspondant.
Attendons jusque là. Pour le moment,
j'ai dû prendre acte de la lettre de mon
colonial et le remercier avant tout. Sa lettre
se termine d'ailleurs par un trait assez spi-
rituel : « Soyez sûr, monsieur, pour finir,
que les petits des Malgaches ont du lait
frais. » Me sera-t-il permis de faire rentrer
à mon tour ce fait dans une loi beaucoup
plus générale que les lois économiques ; Pri-
ma sibi caritas?. Nous devons nous plain-
dre de ce que les bébés européens manquent
de lait frais, nous devons multiplier les ef-
forts pour faire qu'ils n'en manquent plus,
mais de nous étonner que les Malgaches
commencent par se servir eux-mêmes et leurs
enfants, c'est une naïveté dont ni mon cor.
respondant, ni moi-même, nous ne sommes
capables assurément.
4f«rio Konslan,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des
Colonies
Dans les Mairies
.t.
EN FRANCE
M. Auguste Brunet, député de La Réu-
nion, a été élu maire de Cabanac-et-Valla-
grains (Gironde), à l'unanimité moins une voix
-–-–
Le trafic de l'opium
La police des ports de Marseille a arrêté le
navigateur chinois Chen Ling Foo, âgé de 33
ans, marin A bord d'un courrier d'Extrême-
Orient, trouvé porteur de deux kilogrammes
d'opium.
NOIR SUR BLANC
Mmb, Bttératu et Imtypie
Le Canard Enchaîné a publié l'amusant
écho suivant. ,," ---.
A L'ECOLL !
Dans le Journal du 28 avril, M. Constan-
tin-Weyer parle en ces termes des colonies
françaises de l'Amérique du Nord :
« De tout cet immense ensemble, il ne nous
reste que quelques îles : Saint-Pierre-et-Mi-
quelon et leurs minuscules dépendances : la
Martinique, la Guadeloupe. Nous avons pu
garder le pays de Paul et Virginie. »
La Martinique et la Guadeloupe, CI minus-
cules dépendances de Saint-Pierre-Mique-
lon », ce n'est déjà pas mal comme gaffe,
mais dire que nous avons pu garder le pays
de Paul et Virginie et le situer parmi les co-
lonies françaises de l'Amérique du Nord,
c'est aller un peu fort, même pour un prix
Goncourt.
En effet, le pays de Paul et Virgine n'est
autre que l'Ile Maurice, située dans l'Océan
Indien, et actuellement anglaise ! -
A part ça, 1 erreur est exacte.
Défendons ce brave Canadien. M. Cons-
tantin-Weyer ne corrige pas ses épreuves
car si vous mettez une virgule après dépen-
dances et avant la Martinique et la Guade-
loupe, il n'y a plus de monstruosité géogra-
phique mais simplement une bwmÙa/ioll
MM rédigée, et pour la mauvaise rédaction
M. Constantin-Weyer a le pompon avec le
prix Goncourt. Il est, parmi les jeunes de
moins de soixante ans, un des plus diffus et
des plus incorrects de nos littérateurs. Quant
à Paul et Virginie, l'erreur est plus grave,
c'est un lapsus calami, qui vexerait Ber-
nardin de Saint-Pierre mais ne peut que
flatter nos Alltillais.
Au reste, depuis quelques années, les
membres de T Académie GOIICOurt semblent
trop souvent rechercher pour le couronner
un écrivain modeste. On croirait surtout qu'à
honora un mince talent il se plaisent à évi-
ter de lancer un concurrent pour dOllaiu.
Grave erreur ! ils se grandiraient fil dé-
couvrant au grand public autre chose que
(tes sous-Claude Farrere, ou des sous-Pierre
Mille.
£' ~M~~Fy.
8.a
La croisière du" Tourville"
Tt 1
Echange dé télégrammes
entre M. Doumergue et M. Ibanes
A l'occasion de sa visite au croiseur TOltr-
'l,;llel M. Carlos Ibanez, président de la Ré-
publique du Chili, a fait parvenir au « prési-
dent de la République le télégramme de fé-
licitations suivant :
Au moment de visiter le croiseur Tourville
que Votre Excellence daigne accepter, avec nia
sincère admiration pour ce bâtiment qui fait
honneur il ses constructeurs et à la marine de
guerre (runçaise, les vœux que je forme pour
le bonheur personnel de Votre Excellence.
M. Gaston Doumergue a remercié en ces
termes :
Très sensible il l'honneur (lue Votre Excel-
lence nous a fait en se rendant il bord du
Tourville, je lui adresse les plus sincères re-
merciements de la marine française ainsi quo
les vœux que je forme de tout cœur pour sa
personne et la prospérité du Chili.
Les navires-ambassadeurs
i
Invité par les membres du Club français de
l'Université d'Oxford, M. Georges Philip- !
par, de l'Académie de Marine, président du
Comité central des Armateurs de France et
de la Compagnie des Messageries Maritimes,
a prononce hier une conférence intitulée La
Vallée de la Loire en présence d'un nom-
breux auditoire.
L'enthousiasme du conférencier pour les
rives de la Loire si riches en souvenirs pré-
cieux explique d'une manière parfaite pour-
quoi, voici bien des années déjà, M. Philip-
par proposait aux administrateurs des Messa-
geries Maritimes, qui s'en déclarèrent d'ac-
cord, de donner à une série de paquebots de
cette Société les noms des châteaux de la
Loire ?
Ainsi prit naissance, avec VAmbotsc, l'An-
gers, l'Azay-le-Rideau. le Chambord, le Clle-
nonceaux, ce qu'on fut tout naturellement
amené à appeler, d'après l'expression même
de celui qui devait devenir président des
Messageries Maritimes, l'Ambassade des Châ-
teaux de la Loire.
,.
La politique italienne
en Méditerranée
M. Fera, député de Florence, vient de pro-
noncer un discours par lequel il a plaidé la
revision des mandats des grandes puissances,
et spécialement celui de la France en Syrie.
M. Fera s'est étendu longuement sur le pro-
blème méditerranéen et particulièrement sur
les rapports anglo-franco-italiens. Il a examiné
ensuite les questions de Tanger, Tunisie et
des frontières méridionales de la Libye. Il a
dit qu'en Tunisie, face à 82.000 Français, vi-
vent 130.000 Italiens qui luttent pour conser-
ver leur propre nationalité aujourd'hui menacée
par la naturalisation d'office des fils des émi-
grés. La situation des Italiens, d'après M.
Fera, devient toujours plus difficile en T unisie,
et les récents attentats démontrent que leur vie
même n'est pas garantie. Les Italiens de la
Tunisie sont animés d'un inébranlable patrio-
tisme et d'un attachement au fascisme et au
« Duce ».
Une autre grave question actuelle est celle
des frontières entre la Tripolitaine et la Tuni-
sie. A cet égard également, la France a re-
fusé d'accepter les justes requêtes de l'Italie.
La France, selon M. Fera, cherche à résoudre
cette question sur la base du fait accompli et
non sur la base de la justice.
Dépêches de rlndochine
iH
Au Yunnan
Dans une lettre récente envoyée aux as-
soctations politiques de Yunnaniou, Tchang-
Wei-Han, commissaire aux Affaires étran-
aêres du Yunnan qui a paittcifuLA l»^oiu
férence chargée de l'élaboration de l'accord
commercial sino-indochinois, confirme que
le Gouvernement central a décidé la cons-
truction de deux lignes de chemin de fer
qui relieront l'une Yunnanfou à Canton,
l'autre Yunnanfou à Hounan ; les travaux
d'étude de celte dernière ligne sont déjà
commencés. l.e commissaire Yunnanaif,
ajoute que ces lignes permettront d'éviter
l'utilisation de la ligne française fusqu'au
moment où le radiât de celle-ci deviendra
possible. Il déclare, d'autre part, que le te-
tard de la mise en application de raccord
sino-indochinois élaboré vient du minis-
tère des Affaires étrangères français qui
examine foufours les textes proposes à son
agrément.
Le général Long-Y un, président du Direc-
toire Yunnanais, a envoyé des contingents
de troupes à la frontière de la province de
Foueitchéou pour repousser les attaques
éventuelles des troupes qui ,'r'U trouvent. 11
essaie d'autre pari, de rallier définitive-
ment le t'fiff de cette province, le général
Tcheou-Si-Tcheng, au Gouvernement Cen-
tral de Sankin.
fj> change c) Yunnanfou est de 780 à 800
dollars pour 100$indochinoises.
Indopacifi.
Au congrès scientifique de Java
La section océanographique du Congrès
panpacifique à Bandoeng a présenté une mo-
tiop demandant aux gouvernements qui ont
des intérêts dans le Pacifique, d'y établir,
dans toutes les régions, un réseau de stations
océanographiques.
Elle a approuvé une motion sur l'impor-
tance considérable et la nécessité de l'établis-
sement d'un bureau de recherches océanogra-
phiques et biologiques dans l'archipel Malais.
La section de zoologie a présenté des réso-
lutions formulées par M. Klondel (Indo-
chine), déclarant :
io Désirable une carte géologique com-
plète des contrées riveraines de la mer de
Chine ;
2° Nécessaire la revision des conclusions
du Congrès de Toronto de 1913 au sujet des
réserves de charbon dans les pays du Paci-
fique.
La section de sismologie a prononcé
l'éloge du colcnel Lester-Joncs, décédé ré-
cemment, et dont cinq notes sont considérées
comme une contribution de valeur aux tra-
vaux du Congrès. Elle a nommé une com-
mission pour étudier l'opportunité d'une
coopération internatinnalc, en vue d'un
échange de rapports sismologiques. Toutes les
résolutions devaient être discutées en séance
plénière aujourd'hui.
- La section d'agriculture du Congrès pan-
pacifique a déposé des conclusions sur le
commerce du riz qui constatent qu'il dépend
largement de la production de la Chine. Elle
a proposé des motions, qui déclarent :
te Qu'une étude spéciale du problème de
l'irrigation est nécessaire et qu'il doit être
discuté au cours du Se Congrès ;
2° Qu'une collaboration doit être réalisée,
entre les pays du Pacifique pour l'étude des
engrais et l'établissement de la. classification
internationale des sols tropicaux.
Une section spéciale a été chargée de
l'étude des maladies parasitaires du riz.
.11
L'Aviation Coloniale
L'accident d'Alger
Les rocherelu's pour retrouver les corps
de deux autres victimes de l'accident d'hy.
draviop. sont restées vaines jusqu'il main-
tenant. Le corps ne se trouvaient pas dans
la carlingue qui a été repêchée avec le
moteur et qui contenait les corps du capi-
taine Armand et de su femme.
Les obsèques du {"pitni/w Armand et IIp
sa femme ont eu lieu au milieu d'une
foule considérable, parmi laquelle «e re-
marquait le lieutenant de vaisseau Mo-
rier, représentant le gouverneur général ;
l'amiral Ohni, commandant la marine en
Algérie ; le général Naulin, commandant
le ttf corps d'armée ; M. BruneI. maire
d'Alger, l't. toutes les autorites de la ville.
Syrie
Au cours de manœuvres aériennes entre
Antiochc et Alep, un avion a pris l'eu on
l'air.
Le pilote, sous-olficier Kourdan, a pu
fi'élance!' dans le vide et a été sauvé grÙ"Í'
à son parachute. I/oflicier observateur
.t
Yidolf, qui n'avait pn se dégager, a été
carbonisé.
Hong-Kong-Hanoï
L'hydravion de la Compagnie Aérienne
Française dont nous avons annoncé le dé-
part île Ilong-Kong le ~i> mai, à 0 h. 45,
porteur de courrier postal et d'un pli ofti-
eiel destiné au gouverneur général de rh)-
dochine, a atteint Hanoï le même jour à
10 heures. Ces trajets accomplis par M.
Hobbe, administrateur de la <1. A. F. à
bord d'un hydravion parti k Iii mai de la
base de Saigon constituent la première
liaison aéropostale de l'Indochine française
et de la Chine.
Voyage de propagande
Hier, à 6 h. 10, à Viilacoublay, se sont,
"lev,',:-; le capitaine Ludovic Arracharl et
e conininndani lUgnot, tous deux
eeordmen du monde de la distance sans
escale.
Ils ont entrepris non pas un raid, mai*
un voyage de propagande à bord d'un
Hrégiiel. Ill-lîenault, 550 C.V. Us ont l'in-
tention d'atteindre, par étape de i.rn)0 a
&OOO kilomètres, l'Indochine, puis le Ja-
pon t'i de revenir par la Sibérie.
Ils n'emportent, que I.;!IIO lilre d'es-
sence par étape, alors que leur appareil
pourrait en enlever 1.000. Mais cette ran-
donnée, faite conformément ail program-
me indiqué par le ministre de l'air, doit
non pas s'imposer par sa rapidité, niais
aider à noire propagande à l'étranger
en montrant, notre matériel, aux mains de
deux de nos plus remarquables et plus
distingués champions de l'air.
La première escale prévue est Alep et la
troisième Téhéran.
Le line d'or des troupes maroewes
A la suite de la progression de nos troupes
que notre correspondant particulier nous avait
signalée dans le Nord du Tafilalet, El Bord;
avait été occupé (Annales Coloniales du 2 mai
t9291 par 1» 5° Cie du 2° étranger et quelques
groupes francs du 14e régiment de tirailleurs
algériens et du l''r régiment de tirailleurs ma-
rocains.
Le 10 mai, en plein jour, 300 dissidents
attaquèrent le poste.
Utilisant les panneaux d'identification des
l'ennemi put approcher jusqu'à 600
part i sansd, 'E-t Bordj et garnir toutes tes crêtes
part i sansd, 'El Bordj et garn i r toutes les arêtes
mètres d'El Bordj et garnir toutes les crêtes
dominantes sans coup férir, tant et si bien que
l'aviation, appelée pour dégager, s' y méprit
une première fois.
L'affaire fut chaude, le lpr bataillon de ti-
railleurs marocains dut se porter à l'aide, et
grâce aux avions de bombardement qui firent
preuve d'une adresse et d'une audace remar-
quables, l'ennemi fut rejeté vers 12 heures. Le
combat avait duré 5 heures. Nos pertes furent
de 4 tués, 9 blessés et 24 chevaux ou mulets.
Celles de l'assaillant durent être sérieuses, si
l'on s'en rapporte aux lfaques de sang rencon-
trées. L'armée d'Afrique, comme nous l'écrit
notre correspondant particul ier, vient d'inscrire
une nouvelle page de gloire à son Livre d'Or
déjà si chargé.
Une conférence de M. Justin Godard
Hier soir. dans les salons de la Reime du
.vOlC't'('tlll Monde, M. Justin Godard, délé-
gué gouvernemental français au IL I. T. à
l'occasion de la prochaine session de la Con-
férence Internationale du Travail, a fait une
conférence nourrie cur le rôle de la France
dans l'organisation internationale du travail
industriel, agricole et intellectuel.
Dans le programme de la session pro-
chaine est inscrite pour la première fois la
question du travail forcé aux Colonies sur
laquelle le Bureau International du Travail
a déjà fait paraître un volume du plus haut
intérêt qui permettra d'établir les innombra-
bles clauses du ciucstionnaire qui sera envoyé
aux nations de la Société et c'est sur leurs
réponses que les délégués établiront le texte
d'un projet.
Le problème soulève des questions d'une
complexité infinie, toute la politique colo-
niale, les principes sur lesquels elle est ba-
sée, les moyens d'exécution vont être l'objet
d'un examen critique, à propos duquel on
prévoit de vives discussions.
Roland B"a.I..
M. Carde à Genève
se
M. Carde, Gouverneur général de l' A.O.
F., sera délégué à la Conférence du Travail
qui se tiendra à Genève au début du mois pro-
chain.
M. Besson sera conseiller technique adjoint.
La reconstruction de la Guade lrape
ha reconstruction poursuit rapidement grdee à la eotlabora-
tion active du gouvernement local avec le
conseil général' et les conseils municipaux
sous l'égide de la métropole qui a apporté
le précieu.r concours de la convention avec
te Crédit Xational et de l'extension des
opérations dit Crédit Foncier dr France à
la colonie.
Par déoéche.)
CINÉMA COLONIAL
f
Film interdit au Maroc
Le consul d'Italie à Rabat a fait interdire
au Maroc, l'Ange de la rue, le film de Frank
liorzage.
A Brazzaville
MM. J.-K. Raymond-Millet et Charles Le-
maire, en mission cinématographique, ont
survolé le Congo belge jusqu'à Léopoldville
et ont ensuite atteint Brazzaville, où ils ont
été reçus officiellement par le Gouverneur
général, M. Antonetti, ainsi que nous l'avons
relaté.
A Brazzaville, ils ont pu effectuer de cu-
rieuses prises de vues sur les diverses phases
de la maladie du sommeil et montrant des
types bien caractéristiques de sommeilleux.
En Indochine
M. William Delafontaine va partir pour
l'Indochine où il tournera un film de propa-
gande coloniale, en collaboration avec MM.
Pierre de Canalle et Baldy.
Pour I-A. E. F.
Au moment de l'arrivée à Brazzaville du
médecin général Lecomte comme directeur
général du Service de Santé de la colonie,
notre confrère Y Etoile de VA.E.F. écrit :
« Nous lui souhaitons de puiser dans la
perspective de la satisfaction du devoir ac-
compli, la force de résister aux contingences
et d'avoir l'indépendance d'accomplir ce
qui doit être fait et non ce qui plairait
qu'on fasse.
L'A.E.F. en a un rude besoin.
Sa santé l'exige.
Son avenir l'ordonne. »
A LA CHAMBRE
DEMANDER D INTERPELLATION
Les demandes d'interpellation ci-dessous
oui eté déposées sur h' bureau de la
Chambie :
I ; 11crpelia I ii 111 cli» M. l'a il I ingt r, sur le
pl oLîramnH «pie ie i 11 Miverneltient. eiilend
suivre innir réaliser la mise en valeur de
nos ei iiiiiies et ru particulier sur les mesu-
res que M.le ministre des Colonies eempte
prendre pour assurer a la lois le dévelop-
pement des travaux entrepris en Afrique
équatoriale française et la protection des
popul liions indiennes cruellement décimées
par les épidémies ;
ïnler•p.ellaiion de M. Kdouard llarlhe et
de M. Uieei sur le d.-vele.ppement de la pro-
duction des cultures complémentaires en
Miiérie.
Le Président, après avoir rappelé que la
LE NUllllRO : HO CENTIMES
SAMEDI SOIR, 25 MAI 1989.
JOURMIQUOTIDIEN
Rédaction & Administration t
14, m il HiM-TftaMr
PARIS (ID,)
TtLÉPH. < LOUVRE le-37
RICMBLIBU ty-M
Les Annales Coloniales
LM wttttoncet et réclames sonl reçues -
bureau du tournai.
DIRECTEUR.FONDATEUR : Marool RUEDEL
Tout les articles publiée dans notre fournal ne peuvont
itre reproduU. qu'en citant les Anmalm Gouwwm.
IIIMEMENTS
imt ta Ifevut mensuMs:
Un et e mois 8 mob
frlHt et
feltnies 188. too.
Etran«er 2«i » 126 » Il »
en elabonnto sans frais éam
tous les bureaux de posle.
La colonisation française
en Afrique Noire
-– 1.1
Nos mœurs administratives aux Cola-1
nies ont besoin d'être modifiées autant que
nos méthodes de mise en valeur des terres
lointaines de notre domaine colonial. Deux
maîtres cependant, les généraux Galliéni et
Lyautey ont donné des formules reconnues
excellentes. Elles peuvent ainsi se résumer :
a Les colons, industriels, agriculteurs, com-
merçants, sont la force d'une Colonie. Sans
eux, sans leur conrours, sans leurs initia-
tives, l'Etat ne peut prétendre à mettre en
valeur un pays neuf. » L'Etat qui ne veille
pas à établir une collaboration étroite en-
tre ses représentants et ceux des colons ne
remplit pas son rôle.
Nous voilà loin de l'état d'esprit qui rè-
gne dans les colonies françaises, où sou-
vent les initiatives privées se brisent contre
l'omnipotence d'une administration qui en-
tend à elle seule assurer la prospérité du
pays. Les échecs des colons sont dus trop
souvent au défaut de collaboration entre
d'innombrables administrateurs d'une com-
pétence coloniale plus ou moins certaine et
les colons eux-mêmes. Les bonnes inten-
tions du capital privé demeurent vaines si
elles ne trouvent pas devant elles les garan-
ties nécessaires.
La Métropole elle-même ne s'occupe pas
comme il convient du développement de ses
colonies. Il est besoin que le Gouvernement
français prenne l'initiative de faire un in-
ventaire sérieux des possibilités des ressoui-
ces coloniales avant d'établir un plan d'amé-
aagement fondé sur des bases solides et
te-vèreiiient contrôlées par des compétences
fnsciencieuses et désintéressées. Pour met-
fe en valeur des colonies, il faut des hom-
mes et de l'argent. On ne gouverne pas une
.;olonic comme on gouverne la France. Qu'on
n'oublie pas que c'est sur un Gouverneur que
reposent l'administration, l'organisation, la
politique économique et indigène sociale de
!a colonie. Gc qu'il nous faut exporter aux
colonies, ce ne sont pas des manœuvres, ce
sont des colons, des chefs, des techniciens,
des ingénieurs, des médecins. Ce qu'il faut
y porter, ce sont des capitaux pour bâtir les
entreprises nécessaires. Or, ceux-là ne se li-
vreront que si on leur donne des garanties.
M. Maginot, retour de son excursion, à
travers le Sahara, a parlé d'un gros em-
prunt pour équiper nos colonies. M. J.
Carde, Gouverneur de l'A.O.F., a déclaré,
.Je son côté, que grâce à ses finances, la
Colonie peut gager un emprunt de 1. 500
Baillions qui, avec les ressources ordinaires,
permettra de réaliser 2 milliards de tra-
vaux destinés à compléter l'outillage de
FA. O. F., réseau ferré, routes, ports, et no-
tamment parer à la pénurie d'eau.
Si la Métropole veut bien dégrever les
emprunts coloniaux de la taxe de 18 et
céder les prestations en nature allemandes
à des conditions avantageuses, les emprunts
coloniaux reprendront la faveur du public.
Seulement, si l'on ne veut pas une fois
de plus faire fausse route, il faut établir
un plan avant de s'engager dans les tra-
vaux et ne les faire que s'ils sont incontes-
tablement utiles. Le transsaharien est assu-
rément une grande idée, mais de bons esprits
doutent encore qu'il soit jamais d'un rende-
ment économique avantageux.
Actuellement, on ne peut pénétrer en Afri-
que équatoriale qu'en se servant du chemin
de fer belge a voie étroite qui va de Ma-
tadi, point terminus des bateaux de l'Eu-
rope, à Kinshasa sur le Stanley-Fol. Ce che-
min de fer, de petit tonnage, n'accorde que
10 ,% de sa capacité de transport au ser-
vice do la colonisation française. C'est là
4ine servitude dont on veut se débarrasser
depuis longtemps.
Voilà pourquoi on construit Brazzaville-
Océan.
Mais, hélas ! dans quelles conditions le
fait-on ?
En 9 ans, on n'a établi que 90 kilomètres.
Les causes, ce sont les difficultés du ter-
rain à traverser qui exige de nombreux tun-
nels et viaducs. Le tracé traverse une région
montagneuse,, entr'autres le Mayombé, et on
n'en est pas arrivé à la région la plus dure à
traverser. Le climat, d'autre part, rend le tra-
vail très pénible. Les statistiques officielles
avouent 37 de décès par an sur les chan-
tiers. Le Brazzaville-Fointe-Noire est longé
de cimetières qui vont se perdre dans la
forêt.
Une autre cause de la lenteur des tra-
vaux se trouve dans ce fait que les com-
pagnies de construction du chemin de fer
ont plus d'avantages à voir les travaux se
prolonger qu'à voir s'achever la ligne, par
suite de conventions qui leur abandonnent
de grosses indemnités pour outillage excep-
tionnel et manque de main-d'œuvre.
On cherche bien à masquer la lenteur des
travaux en disant qu'outre les 90 kilomè-
tres du tronçon de Pointe-Noire, on a cons-
truit 140 kilomètres de voie ferrée entre
Brazzaville et Mindouli. Mais, on omet de
dire que pour ces 140 kilomètres il s'agit
d'une voie déjà existante appartenant à la
Compagnie des Mines de cuivre de Mindouli
et que les Travaux publics ont seulement
aménagée tant - soit peu
A propos de la main-dœuvre il s'agit
sans doute de « volontaires ib, mais on sait
en pratique comment ça se passe. Le con-
tingent est imposé à chaque tribu et chaque
village et les « chefs noirs », achetés ou
terrorisés par l'Administration, sont char-
gés de les réunir au point de concentration.
C'est du recrutement forcé.
Les résultats de ce système sont déplo-
rables. Ce sont des révoltes et la désertion
des indigènes dans les possessions voisines,
notamment le Congo belge. D'une part, une
mortalité considérable, de l'autre la déser-
tion, au fond, le dépeuplement d'une co-
lonie déjà très pauvre en population et en
main-d'œuvre.
Ce simple énoncé à propos du chemin de
fer de Brazzaville-Océan, indispensable
pourtant à la pénétration française au cœur
de l'Afrique équatoriale, montre combien
il est nécessaire dans l'équipement des co-
lonies d'avoir avant toute chose un plan
bien établi de façon à éviter les déboires
en cours de route. La prospérité du Congo
belge a incité en quelque sorte l'Etat français
à imiter la Belgique au Congo. Mais les deux
Congo ne sont pas les mêmes, et la rareté
de la population indigène et les difficultés
presqu'insunnontables de la main-d'œuvre
qui en sont la conséquence sont des obsta-
cles contre lesquels il y a lieu de lutter avec
patience et méthode si l'on veut arriver à
faire du Congo français l'émule de la colo-
nie que le roi Léopold II a donné à la Bel-
gique.
CIII. Joebaririrep
Sénateur du Nord. membre
de la Commistion des AI/fifre,
Etrangères.
Au Conseil Je$ MiDutre.
-–'
L'emprunt pour les colonies
M. Maginot, ministre des Colonies, a été
autorisé par le Conseil à déposer un projet de
loi relatif à un premier emprunt de 3 mi liards
intéressant l'Indochine, l'Afrique Occiden-
tale, Madagascar, le Cameroun et le Togo.
Ce projet d'emprunt sera prochainement suivi
d'un second intéressant les autres colonies.
L'inspection du travail aux colonies
Le Conseil a également donné son approba-
tion à la création au Ministère des Colonies
d'un corps d'inspecteurs du travail chargé de
veiller dans nos colonies à l' application de
mesures destinées à protéger plus spécialement
la main-d' œuvre indigène.
t
La pêche à la Côte d'Ivoire
t.
La pêche, en Côte d'Ivoire. est surtout pra-
tiquée par les indigènes, dans les lagunes,
dans les rivières et en mer.
La pêche en lagune est très Botietante, les
riverains emploient la ligne ou l'épervier et
installent le plus souvent des barrages au' tra-
vers de la lagune. Ces barrages constitués par
de longues perches de palmier, fichées dans
le fond et jointes entre elles, fqpnent un en-
semble de replis terminés par une dernière
chambre où le poisson est poussé et capturé.
Des accords anciens règlent entre les vil-
lages riverains l'installation de ces pêcheries.
L'arrêté local du 9 juillet 1908 a réglementé
leur établissement, afin de permettre la navi-
gation - en lagune.
La pêche en mer, peu importante en raison
de la barre, se pratique tout le long du litto-
ral. Les indigènes s'aventurent sur de petites
pirogues à un ou deux kilomètres du rivage et
capturent à la ligne de fond ou au filet diffé-
rentes variétés de poissons, notamment de pe-
tits requins dont la chair est très appréciée.
La pêche européenne est très peu dévelop-
pée en Côte d'Ivoire. Des essais ont été ten-
tés, à différentes reprises, par des particuliers
et des sociétés commerciales ; ils durent être
abandonnés, soit en raison des difficultés oppo-
sées par la barre, soit des échecs rencontrés
en lagune où le voisinage des indigènes crée
une concurrence difficile.
La production de poisson de la Côte
d'Ivoire est presque exclusivement réservée à
l' alimentation de la population de la colonie.
Il y a quelques années, la Côte d'Ivoire
exportait d assez grosses quantités de poissons
sur la Gold Coast, mais la courbe des expor-
tations diminue considérablement par suite de
la consommation locale grandissante.
131.616 kilos ont été exportés en 1925.
100.360 - - 1926.
29.934 - 1927.
13.963 - 1928.
Par contre, les importations dans la colonie
de poissons secs ou de conserves sont assez
importantes et augmentent d'année en année.
Poissons secs, salés ou fumés. Poissons con-
servés, marinés ou autrement préparés.
1926 1927 1928
Kilos Kilos Kilos
Morue verte ou
sèche 2.145 15.233 15.827
Autres 27.813 53.458 79.078
Sardines 45.110 59.978 75.106
Autres 71.245 90.012 151.755
-- ------
1463Ï3 218.681 321.766
A la Société coloniale
des Artistes Français
M. Maginot. ministre des Colonies, fera le
lundi 27 mai, a 11 heures du matin, au Grand
Palais des Champs-Elysées, une visite offi-
cielle à l'Exposition de la Société Coloniale
des Artistes français, des Colonies françaises
et des Territoires sous mandat.
Peinture algérienne
Des vues d'Alger au désert, outre des pein-
tures de Bretagne, sont exposées par Pierre-
Bertrand, 77, avenue des Champs-Elysées,
jusqu'au 10 juin-
0
PROPOS DU COLONIAL
-– -
fit
En voici un qui n'est pas con-
tenil Ce colonial se plaint que
- foie mal posé la question, à pro-
pos du lait à Madagascar. Ce n est fut ",,:Ilj
qu'il accuse (ce serait son droit, et ce serait
mon devoir de lui réPliquer) ; mais, dit-il,
ceux qui m'ont envoyé « les bobards » sur
lesquels j'ai appuyé mon article. Il s'agit
bien de « fournisseurs malades 9, de « taxes
à payer 9, de a prestations à faire a 1 Mais
non, mais non, cher Monsieur (ce Monsieur
là, Sire, c'était moi-même 1), on vous a
conté des blagues, on vous a approvisionné
de prétextes spécieux :
« La question du lait à illadagasca" c'est
tout simplement notre politique coloniale
envers l'indigène 1 »
Tout simplement 1 Diable 1 Voyons un
peu 1
Mon colonial me rappelle ce lieu commun
qtion a si souvent mis en musique : « L'in-
digène n'a pas la même conception que nous,
en ce qui concerne la régularité nécessaire
du travail. » Sa formule est : car tel est no-
tre bon plaisir. Formule royale, apparent
ment. L'indigène est roi. Il ne travaille
qu'en fonction de ses besoins.
Avant qu'il arrive à comprendre « notre
conception civilisée du travail J, il y en a
pour des années et des années. De là, une
des causes multiples du déficit inquiétant,
permanent, de la main-d'«uvre aux colo-
nies. Une entreprise, quelle qu'elle soit, est
constamment obligée a/engager à son service
50 en plus du personnel qui lui est néces
saire. Ces 50 sont « la marge destinée à
prévoir les risques du bon plaisir J.
Je. résume les développements de mon co-
lonial. Il ajoute qu'un administrateur, si
pour lui la crainte des responsabilités n'est
Pas le commencement de la sagesse et la
raison suf fisante de l'inaction, c a le*
moyens de ne pas tolérer de tels abus, c'est-
à-dire, en l'espèce, d'assurer Vapprovision-
nement en laits frais. » Ces moyens, mon
colonial se garde bien de les énumérer, mais
il se met à l'abri d'une phrase assez vague
pour que personne ne lui cherche querelle :
« Ce faisant, l'administrateur s'inspirera de
la nécessité de donner satisfaction aux be-
soins vitaux d'une collectivité, même au prix
des convenances de quelques particuliers. 1
Cest un peu, que le colonial me pardonne,
le style de certaines proclamations électo-
rales où l'on a fort à faire à dégager le
grain des choses au milieu de la paille des
mots.
Et, comme dans la littérature électorale,
il faut trouver une victime expiatoire. Mon
colonial ne cherche pas longtemps. Si on
tolère de tels abus, c'est la faute à la Cham-
bre des députés et al4 Sénat. Ahl ce Parle-
ment, que de crimes involontaires ou non,
il a sur la cOtlsâence 1 C'est. lui qui lance
dans le monde ces clichés : « liberté du tra-
vail 9, « retour à l'esclavage ». Ce sont les
bavards du Palais-Bourbon, du Luxem-
bourg qui causent tout le mal - j'avais en-
vie de répondre : Et aussi la Déclaration
des Droits de l'Homme et. du Citoyen.
Mon correspondant m'a prévenu : « Et la
Ligue des Droits de l'Homme s'émeut, et
les bolchevisants s'agitent, et la presse s'en
mêle, et le gouverneur ne veut pas d'histoire,
et voilà pourquoi les petits enfants européens
boivent du lait de conserve marque X X X J.
Ainsi le Parlement tait des discours, la
ligue des Droits de l'Homme s'agite et les
bolchevisants s'émeuvent (non, c'est tout le
contraire), les journaux publient des articles,
le gouverneur s'effraie, et le résultat, c'est que
les bébés européens sont réduits au lait con-
densé. Cas particulier de ce cas général
l'indigène ne travaille que si cela lui plait.
La fin? Qu'il travaille par force. Les
moyens? On ne nous les expose pas, et four
cause. Si mon colonial n'y voyait aucun in-
convénient, nous pourrions reprendre l'en-
tretien quand nous connaîtrons les résultats
de la disclissioll qui doit avoir lieu, fin mai,
à la Conférence Internationale du Travail,
sur le problème du travail forcé des indi-
gènes. Pourquoi? Parce que nous aurons les
deux thèses en présence, et qu'on devine
bien que le représentant des travailleurs in-
digènes, lequel doit être choisi parmi les ou-
vriers syndiqués tunisiens, ne sera pas de
l'avis de mon correspondant.
Attendons jusque là. Pour le moment,
j'ai dû prendre acte de la lettre de mon
colonial et le remercier avant tout. Sa lettre
se termine d'ailleurs par un trait assez spi-
rituel : « Soyez sûr, monsieur, pour finir,
que les petits des Malgaches ont du lait
frais. » Me sera-t-il permis de faire rentrer
à mon tour ce fait dans une loi beaucoup
plus générale que les lois économiques ; Pri-
ma sibi caritas?. Nous devons nous plain-
dre de ce que les bébés européens manquent
de lait frais, nous devons multiplier les ef-
forts pour faire qu'ils n'en manquent plus,
mais de nous étonner que les Malgaches
commencent par se servir eux-mêmes et leurs
enfants, c'est une naïveté dont ni mon cor.
respondant, ni moi-même, nous ne sommes
capables assurément.
4f«rio Konslan,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des
Colonies
Dans les Mairies
.t.
EN FRANCE
M. Auguste Brunet, député de La Réu-
nion, a été élu maire de Cabanac-et-Valla-
grains (Gironde), à l'unanimité moins une voix
-–-–
Le trafic de l'opium
La police des ports de Marseille a arrêté le
navigateur chinois Chen Ling Foo, âgé de 33
ans, marin A bord d'un courrier d'Extrême-
Orient, trouvé porteur de deux kilogrammes
d'opium.
NOIR SUR BLANC
Mmb, Bttératu et Imtypie
Le Canard Enchaîné a publié l'amusant
écho suivant. ,," ---.
A L'ECOLL !
Dans le Journal du 28 avril, M. Constan-
tin-Weyer parle en ces termes des colonies
françaises de l'Amérique du Nord :
« De tout cet immense ensemble, il ne nous
reste que quelques îles : Saint-Pierre-et-Mi-
quelon et leurs minuscules dépendances : la
Martinique, la Guadeloupe. Nous avons pu
garder le pays de Paul et Virginie. »
La Martinique et la Guadeloupe, CI minus-
cules dépendances de Saint-Pierre-Mique-
lon », ce n'est déjà pas mal comme gaffe,
mais dire que nous avons pu garder le pays
de Paul et Virginie et le situer parmi les co-
lonies françaises de l'Amérique du Nord,
c'est aller un peu fort, même pour un prix
Goncourt.
En effet, le pays de Paul et Virgine n'est
autre que l'Ile Maurice, située dans l'Océan
Indien, et actuellement anglaise ! -
A part ça, 1 erreur est exacte.
Défendons ce brave Canadien. M. Cons-
tantin-Weyer ne corrige pas ses épreuves
car si vous mettez une virgule après dépen-
dances et avant la Martinique et la Guade-
loupe, il n'y a plus de monstruosité géogra-
phique mais simplement une bwmÙa/ioll
MM rédigée, et pour la mauvaise rédaction
M. Constantin-Weyer a le pompon avec le
prix Goncourt. Il est, parmi les jeunes de
moins de soixante ans, un des plus diffus et
des plus incorrects de nos littérateurs. Quant
à Paul et Virginie, l'erreur est plus grave,
c'est un lapsus calami, qui vexerait Ber-
nardin de Saint-Pierre mais ne peut que
flatter nos Alltillais.
Au reste, depuis quelques années, les
membres de T Académie GOIICOurt semblent
trop souvent rechercher pour le couronner
un écrivain modeste. On croirait surtout qu'à
honora un mince talent il se plaisent à évi-
ter de lancer un concurrent pour dOllaiu.
Grave erreur ! ils se grandiraient fil dé-
couvrant au grand public autre chose que
(tes sous-Claude Farrere, ou des sous-Pierre
Mille.
£' ~M~~Fy.
8.a
La croisière du" Tourville"
Tt 1
Echange dé télégrammes
entre M. Doumergue et M. Ibanes
A l'occasion de sa visite au croiseur TOltr-
'l,;llel M. Carlos Ibanez, président de la Ré-
publique du Chili, a fait parvenir au « prési-
dent de la République le télégramme de fé-
licitations suivant :
Au moment de visiter le croiseur Tourville
que Votre Excellence daigne accepter, avec nia
sincère admiration pour ce bâtiment qui fait
honneur il ses constructeurs et à la marine de
guerre (runçaise, les vœux que je forme pour
le bonheur personnel de Votre Excellence.
M. Gaston Doumergue a remercié en ces
termes :
Très sensible il l'honneur (lue Votre Excel-
lence nous a fait en se rendant il bord du
Tourville, je lui adresse les plus sincères re-
merciements de la marine française ainsi quo
les vœux que je forme de tout cœur pour sa
personne et la prospérité du Chili.
Les navires-ambassadeurs
i
Invité par les membres du Club français de
l'Université d'Oxford, M. Georges Philip- !
par, de l'Académie de Marine, président du
Comité central des Armateurs de France et
de la Compagnie des Messageries Maritimes,
a prononce hier une conférence intitulée La
Vallée de la Loire en présence d'un nom-
breux auditoire.
L'enthousiasme du conférencier pour les
rives de la Loire si riches en souvenirs pré-
cieux explique d'une manière parfaite pour-
quoi, voici bien des années déjà, M. Philip-
par proposait aux administrateurs des Messa-
geries Maritimes, qui s'en déclarèrent d'ac-
cord, de donner à une série de paquebots de
cette Société les noms des châteaux de la
Loire ?
Ainsi prit naissance, avec VAmbotsc, l'An-
gers, l'Azay-le-Rideau. le Chambord, le Clle-
nonceaux, ce qu'on fut tout naturellement
amené à appeler, d'après l'expression même
de celui qui devait devenir président des
Messageries Maritimes, l'Ambassade des Châ-
teaux de la Loire.
,.
La politique italienne
en Méditerranée
M. Fera, député de Florence, vient de pro-
noncer un discours par lequel il a plaidé la
revision des mandats des grandes puissances,
et spécialement celui de la France en Syrie.
M. Fera s'est étendu longuement sur le pro-
blème méditerranéen et particulièrement sur
les rapports anglo-franco-italiens. Il a examiné
ensuite les questions de Tanger, Tunisie et
des frontières méridionales de la Libye. Il a
dit qu'en Tunisie, face à 82.000 Français, vi-
vent 130.000 Italiens qui luttent pour conser-
ver leur propre nationalité aujourd'hui menacée
par la naturalisation d'office des fils des émi-
grés. La situation des Italiens, d'après M.
Fera, devient toujours plus difficile en T unisie,
et les récents attentats démontrent que leur vie
même n'est pas garantie. Les Italiens de la
Tunisie sont animés d'un inébranlable patrio-
tisme et d'un attachement au fascisme et au
« Duce ».
Une autre grave question actuelle est celle
des frontières entre la Tripolitaine et la Tuni-
sie. A cet égard également, la France a re-
fusé d'accepter les justes requêtes de l'Italie.
La France, selon M. Fera, cherche à résoudre
cette question sur la base du fait accompli et
non sur la base de la justice.
Dépêches de rlndochine
iH
Au Yunnan
Dans une lettre récente envoyée aux as-
soctations politiques de Yunnaniou, Tchang-
Wei-Han, commissaire aux Affaires étran-
aêres du Yunnan qui a paittcifuLA l»^oiu
férence chargée de l'élaboration de l'accord
commercial sino-indochinois, confirme que
le Gouvernement central a décidé la cons-
truction de deux lignes de chemin de fer
qui relieront l'une Yunnanfou à Canton,
l'autre Yunnanfou à Hounan ; les travaux
d'étude de celte dernière ligne sont déjà
commencés. l.e commissaire Yunnanaif,
ajoute que ces lignes permettront d'éviter
l'utilisation de la ligne française fusqu'au
moment où le radiât de celle-ci deviendra
possible. Il déclare, d'autre part, que le te-
tard de la mise en application de raccord
sino-indochinois élaboré vient du minis-
tère des Affaires étrangères français qui
examine foufours les textes proposes à son
agrément.
Le général Long-Y un, président du Direc-
toire Yunnanais, a envoyé des contingents
de troupes à la frontière de la province de
Foueitchéou pour repousser les attaques
éventuelles des troupes qui ,'r'U trouvent. 11
essaie d'autre pari, de rallier définitive-
ment le t'fiff de cette province, le général
Tcheou-Si-Tcheng, au Gouvernement Cen-
tral de Sankin.
fj> change c) Yunnanfou est de 780 à 800
dollars pour 100$indochinoises.
Indopacifi.
Au congrès scientifique de Java
La section océanographique du Congrès
panpacifique à Bandoeng a présenté une mo-
tiop demandant aux gouvernements qui ont
des intérêts dans le Pacifique, d'y établir,
dans toutes les régions, un réseau de stations
océanographiques.
Elle a approuvé une motion sur l'impor-
tance considérable et la nécessité de l'établis-
sement d'un bureau de recherches océanogra-
phiques et biologiques dans l'archipel Malais.
La section de zoologie a présenté des réso-
lutions formulées par M. Klondel (Indo-
chine), déclarant :
io Désirable une carte géologique com-
plète des contrées riveraines de la mer de
Chine ;
2° Nécessaire la revision des conclusions
du Congrès de Toronto de 1913 au sujet des
réserves de charbon dans les pays du Paci-
fique.
La section de sismologie a prononcé
l'éloge du colcnel Lester-Joncs, décédé ré-
cemment, et dont cinq notes sont considérées
comme une contribution de valeur aux tra-
vaux du Congrès. Elle a nommé une com-
mission pour étudier l'opportunité d'une
coopération internatinnalc, en vue d'un
échange de rapports sismologiques. Toutes les
résolutions devaient être discutées en séance
plénière aujourd'hui.
- La section d'agriculture du Congrès pan-
pacifique a déposé des conclusions sur le
commerce du riz qui constatent qu'il dépend
largement de la production de la Chine. Elle
a proposé des motions, qui déclarent :
te Qu'une étude spéciale du problème de
l'irrigation est nécessaire et qu'il doit être
discuté au cours du Se Congrès ;
2° Qu'une collaboration doit être réalisée,
entre les pays du Pacifique pour l'étude des
engrais et l'établissement de la. classification
internationale des sols tropicaux.
Une section spéciale a été chargée de
l'étude des maladies parasitaires du riz.
.11
L'Aviation Coloniale
L'accident d'Alger
Les rocherelu's pour retrouver les corps
de deux autres victimes de l'accident d'hy.
draviop. sont restées vaines jusqu'il main-
tenant. Le corps ne se trouvaient pas dans
la carlingue qui a été repêchée avec le
moteur et qui contenait les corps du capi-
taine Armand et de su femme.
Les obsèques du {"pitni/w Armand et IIp
sa femme ont eu lieu au milieu d'une
foule considérable, parmi laquelle «e re-
marquait le lieutenant de vaisseau Mo-
rier, représentant le gouverneur général ;
l'amiral Ohni, commandant la marine en
Algérie ; le général Naulin, commandant
le ttf corps d'armée ; M. BruneI. maire
d'Alger, l't. toutes les autorites de la ville.
Syrie
Au cours de manœuvres aériennes entre
Antiochc et Alep, un avion a pris l'eu on
l'air.
Le pilote, sous-olficier Kourdan, a pu
fi'élance!' dans le vide et a été sauvé grÙ"Í'
à son parachute. I/oflicier observateur
.t
Yidolf, qui n'avait pn se dégager, a été
carbonisé.
Hong-Kong-Hanoï
L'hydravion de la Compagnie Aérienne
Française dont nous avons annoncé le dé-
part île Ilong-Kong le ~i> mai, à 0 h. 45,
porteur de courrier postal et d'un pli ofti-
eiel destiné au gouverneur général de rh)-
dochine, a atteint Hanoï le même jour à
10 heures. Ces trajets accomplis par M.
Hobbe, administrateur de la <1. A. F. à
bord d'un hydravion parti k Iii mai de la
base de Saigon constituent la première
liaison aéropostale de l'Indochine française
et de la Chine.
Voyage de propagande
Hier, à 6 h. 10, à Viilacoublay, se sont,
"lev,',:-; le capitaine Ludovic Arracharl et
e conininndani lUgnot, tous deux
eeordmen du monde de la distance sans
escale.
Ils ont entrepris non pas un raid, mai*
un voyage de propagande à bord d'un
Hrégiiel. Ill-lîenault, 550 C.V. Us ont l'in-
tention d'atteindre, par étape de i.rn)0 a
&OOO kilomètres, l'Indochine, puis le Ja-
pon t'i de revenir par la Sibérie.
Ils n'emportent, que I.;!IIO lilre d'es-
sence par étape, alors que leur appareil
pourrait en enlever 1.000. Mais cette ran-
donnée, faite conformément ail program-
me indiqué par le ministre de l'air, doit
non pas s'imposer par sa rapidité, niais
aider à noire propagande à l'étranger
en montrant, notre matériel, aux mains de
deux de nos plus remarquables et plus
distingués champions de l'air.
La première escale prévue est Alep et la
troisième Téhéran.
Le line d'or des troupes maroewes
A la suite de la progression de nos troupes
que notre correspondant particulier nous avait
signalée dans le Nord du Tafilalet, El Bord;
avait été occupé (Annales Coloniales du 2 mai
t9291 par 1» 5° Cie du 2° étranger et quelques
groupes francs du 14e régiment de tirailleurs
algériens et du l''r régiment de tirailleurs ma-
rocains.
Le 10 mai, en plein jour, 300 dissidents
attaquèrent le poste.
Utilisant les panneaux d'identification des
l'ennemi put approcher jusqu'à 600
part i sansd, 'E-t Bordj et garnir toutes tes crêtes
part i sansd, 'El Bordj et garn i r toutes les arêtes
mètres d'El Bordj et garnir toutes les crêtes
dominantes sans coup férir, tant et si bien que
l'aviation, appelée pour dégager, s' y méprit
une première fois.
L'affaire fut chaude, le lpr bataillon de ti-
railleurs marocains dut se porter à l'aide, et
grâce aux avions de bombardement qui firent
preuve d'une adresse et d'une audace remar-
quables, l'ennemi fut rejeté vers 12 heures. Le
combat avait duré 5 heures. Nos pertes furent
de 4 tués, 9 blessés et 24 chevaux ou mulets.
Celles de l'assaillant durent être sérieuses, si
l'on s'en rapporte aux lfaques de sang rencon-
trées. L'armée d'Afrique, comme nous l'écrit
notre correspondant particul ier, vient d'inscrire
une nouvelle page de gloire à son Livre d'Or
déjà si chargé.
Une conférence de M. Justin Godard
Hier soir. dans les salons de la Reime du
.vOlC't'('tlll Monde, M. Justin Godard, délé-
gué gouvernemental français au IL I. T. à
l'occasion de la prochaine session de la Con-
férence Internationale du Travail, a fait une
conférence nourrie cur le rôle de la France
dans l'organisation internationale du travail
industriel, agricole et intellectuel.
Dans le programme de la session pro-
chaine est inscrite pour la première fois la
question du travail forcé aux Colonies sur
laquelle le Bureau International du Travail
a déjà fait paraître un volume du plus haut
intérêt qui permettra d'établir les innombra-
bles clauses du ciucstionnaire qui sera envoyé
aux nations de la Société et c'est sur leurs
réponses que les délégués établiront le texte
d'un projet.
Le problème soulève des questions d'une
complexité infinie, toute la politique colo-
niale, les principes sur lesquels elle est ba-
sée, les moyens d'exécution vont être l'objet
d'un examen critique, à propos duquel on
prévoit de vives discussions.
Roland B"a.I..
M. Carde à Genève
se
M. Carde, Gouverneur général de l' A.O.
F., sera délégué à la Conférence du Travail
qui se tiendra à Genève au début du mois pro-
chain.
M. Besson sera conseiller technique adjoint.
La reconstruction de la Guade lrape
ha reconstruction
tion active du gouvernement local avec le
conseil général' et les conseils municipaux
sous l'égide de la métropole qui a apporté
le précieu.r concours de la convention avec
te Crédit Xational et de l'extension des
opérations dit Crédit Foncier dr France à
la colonie.
Par déoéche.)
CINÉMA COLONIAL
f
Film interdit au Maroc
Le consul d'Italie à Rabat a fait interdire
au Maroc, l'Ange de la rue, le film de Frank
liorzage.
A Brazzaville
MM. J.-K. Raymond-Millet et Charles Le-
maire, en mission cinématographique, ont
survolé le Congo belge jusqu'à Léopoldville
et ont ensuite atteint Brazzaville, où ils ont
été reçus officiellement par le Gouverneur
général, M. Antonetti, ainsi que nous l'avons
relaté.
A Brazzaville, ils ont pu effectuer de cu-
rieuses prises de vues sur les diverses phases
de la maladie du sommeil et montrant des
types bien caractéristiques de sommeilleux.
En Indochine
M. William Delafontaine va partir pour
l'Indochine où il tournera un film de propa-
gande coloniale, en collaboration avec MM.
Pierre de Canalle et Baldy.
Pour I-A. E. F.
Au moment de l'arrivée à Brazzaville du
médecin général Lecomte comme directeur
général du Service de Santé de la colonie,
notre confrère Y Etoile de VA.E.F. écrit :
« Nous lui souhaitons de puiser dans la
perspective de la satisfaction du devoir ac-
compli, la force de résister aux contingences
et d'avoir l'indépendance d'accomplir ce
qui doit être fait et non ce qui plairait
qu'on fasse.
L'A.E.F. en a un rude besoin.
Sa santé l'exige.
Son avenir l'ordonne. »
A LA CHAMBRE
DEMANDER D INTERPELLATION
Les demandes d'interpellation ci-dessous
oui eté déposées sur h' bureau de la
Chambie :
I ; 11crpelia I ii 111 cli» M. l'a il I ingt r, sur le
pl oLîramnH «pie ie i 11 Miverneltient. eiilend
suivre innir réaliser la mise en valeur de
nos ei iiiiiies et ru particulier sur les mesu-
res que M.le ministre des Colonies eempte
prendre pour assurer a la lois le dévelop-
pement des travaux entrepris en Afrique
équatoriale française et la protection des
popul liions indiennes cruellement décimées
par les épidémies ;
ïnler•p.ellaiion de M. Kdouard llarlhe et
de M. Uieei sur le d.-vele.ppement de la pro-
duction des cultures complémentaires en
Miiérie.
Le Président, après avoir rappelé que la
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 76.03%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 76.03%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62805560/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62805560/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62805560/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62805560
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62805560
Facebook
Twitter