Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-05-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 mai 1929 13 mai 1929
Description : 1929/05/13 (A30,N75). 1929/05/13 (A30,N75).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280551x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N* 7k
US NUMERO : m CENTIMES
LUNDI SOIR, 13 MAI 1929..
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Les Annales Coloniales
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Des machines, une direction
, 1.8. - - ,".
Dans un récent article que les Annales
t'oloiiiales ont publié au' début de cette an-
née, je signalais brièvement la grave carence
de certaines sociétés plus occupées de faire
fructifier leurs capitaux r- parfois très im-
portants à la Bourse des valeurs que de
tes investir dans les immenses territoires qui
!cur ont été concédés.
« Eh ! quoi/ dira-t-on, est-il possible de
« laisser improductives. de telles exploita-
« tions ? Comment donc les actionnaires de
« ces Sociétés concessionnaires, peuvent-ils
« admettre de la part de leur Conseil d'ad-
« ininistration, ce mode de mise en valeur? »
Le vrai peut, parfois, n'être pas vraisem-
blable et, à cette situation trop fréquente et
contre laquelle nous ne cesserons de nous
élever ici, puisqu'elle est préjudiciable aux
intérêts souverains de la France, il y a de
nombreuses raisons.
Pour être bref, je ne citerai que les deux
phts importantts : le manque de nutin-d oeu-
yre, le défaut de direction.
Nos lecteurs savent que nos Colonies, peu
peuplées (sauf celles d'Asie), souffrent d'un
manque de main-d'œuvre qui croît en raison
directe de leurs progrès économiques.
A cette fâcheuse situation, on propose
d'appliquer divers remèdes.
Notamment, augmenter la population pro-
pre de nus Colonies par une action énergi-
que de l'assistance médicale. Toute louable
qu'elle s,)it, cette solution, à en juger par
ifcs résultats acquis qui ont fixé en général
fe chiffre de la population mais ne le font
pas augmenter, ne paraît pas suffire. En tout
cas elle est à lointaine échéance.
Quant il l'émigration, elle coûte cher et
n'a pas donné dans le passé de très bons
résultats là où elle a été essayée. Elle consti-
tue d'ailleurs une augmentation toute pré-
caire de la population..
Pour nous, nous avons toujours dit et nous
maintenons que l'introduction intensive de
la machine est la seule solution logique, ra-
pide et économique de ce problème. Or les
grands concessionnaires dont nous nous oc-
cupons sont, à cet égard. très loin de compte.
Soit par insouciance, soit par crainte de l'ef-
fort ou de la part d'inconnu que contient toute
nouvelle méthode, soit encore par fidélité à
des méthodes périmées d'avant-guerre, ils
tépugnent à l'introduction du machinisme
dans leurs exploitations. Nous avons d'ail.
leurs, naguère, donné l'une des raisons de
cette attitude : cette innovation exigerait du
personnel d'exécution une initiative qu'il re-
doute d'avoir à déployer. Et pour en être
dispensé, ce personnel jse persuade trop aisé-
ment lui-mailë de l'impossibilité d'employer
la machine sur les exploitations.
Nous sommes ainsi- amenés à la seconde
raison que nous invoquions : le défaut de
direction.
Il faut convenir qu'il n'est pas facile de
trouver l'homme qui convient pour diriger ces
grands établissements.
Non pas qu'il soit nécessaire pour cet
honune d'être un technicien en quelque sorte
encyclopédique, universel. Nul ne saurait pré-
tendre qu'un général puisse construire ou
même réparer un canon, un avion, un ca-
mion. Chacune des branches : agricole, fo-
restière, industrielle, commerciale de la so-
ciété doit avoir son directeur technicien res-
ponsable et d'ailleurs intéressé au bon rende-
ment de son service.
Mais, au-dessus des directeurs, il faut un
animateur qui sache lier entre eux tous les
efforts et qui, de plus, soit un colonial d'ex-
périence, averti de la politique à suivre avec
le Gouvernement général, les autorités locales
et surtout avec les indigènes.
De tels hommes sont rares, soit, mais peut-
être le sont-ils, aux Colonies, rarce que, dans
bien des cas, l'on n'offre pas à ceux qui pos-
sèdent les précieuses qualités requises, une
rémunération suffisapte.
Toujours est-il que ces Sociétés ne trou-
vant pas les chefs capables de mettre fin à
des méthodes arriérées, s'incrustent dans une
inaction dont, en définitive leurs actionnaires
sont les premières victimes.
Aussi bien avouerai-je que ce n'est pas à
celles-ci que je pense, mais au mal dont souf-
fre notre œuvre colonisatrice en général et,
plus spécialement, notre œuvre sociale. Par
cette inaction, l'indigène est privé de ressour-
ces, les Colonies et la Métropole d'un accrois-
sement de production. Cependant je ne vou-
drais pas terminer sur une note aussi pessi-
miste, et faire croire que la majorité de nos
Sociétés coloniales sont dans ce cas. Beau-
coup déploient, dans leurs exploitations, une
énergie et une activité dont leurs actionnaires
n'ont pas à se plaindre. Elles sont donc sans
histoire ou du moins nous n'avons pas
à la raconter. D'autres encore, après n'avoir
guère connu que des bilans à passif, sont
sorties de ce marasme, parce qu'elles ont su
trouver un animateur. C'est l'histoire de l'une
d'elles que je relaterai prochainement.
Bdouard JVéron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vtce-pedsident de la Commission
des Douanes.
L'Aviation Coloniale
Grande iête d'aviation au Maroc
La grande f<>te d'aviation, organisée par
.VAéro-T.lub du Maroc et le 37" régiment
d'aviation, s'est déroulée hier après-midi
au camp Cazcs, près de Casablanca, en
présence du S. M. le Sultan et de toutes
leii llutoritks du protectorat.
Toutes les escadrilles du Maroc, venues
spécialement à Casablanca, effectuèrent de
«ombreux vols de groupes et rivalisèrent
d'audaco au cours des vols d'escadrilles et
du concours d'atterrissage. L'aviateur Le-
moigue, « l'as de l'acrobatie », procéda a
des exercices de haute voltige aérienne et
tJsmun, le trapéziste aérien, spécialement
venu de France, fit passer dans la foule un
II. frisson d'émotion au cours des exercices
sensationnels qu'il exécuta à 500 mètres
de hauteur.
Six avions espagnols venant de Tétouan,
«nt pris part aux fêtes d'aviation.
Londres-Hanoï et retour
Les aviateurs Wen-Lui-Tehen et Peter-
*en ont quitté l'aérodrome de Uach.Mai
vendredi dernier à 6 h. 30 à destination de
Moriony et de Fort-Bayard. Ils continuent
2eur voyage aérien vers Amoy.
Le Ministère de l'Air
Trois organismes nouveaux ayant pour
mission de renseigner M. Laurent Eynac
sur les questions aériennes liées aux inté-
rêts nationaux les plus divers et sur les ré-
percussions des mesures envisagées par les
services de l'aéronautique, viennent d'être
créés au ministère do l'Air : Conseil supé-
rieur des transports aériens, comité con-
sultatif de l'exploitation technique et co-
mité, consultatif de l'exploitation commer-
ciale.
L'arrivée du "Porthos"
-̃̃̃..
Le paquebot Porthos, courrier d'Indochine
tt du Japon, est arrivé samedi dernier à
Marseille, avec près de cinq cents passagers,
parmi lesquels se trouve la princesse Yech-
ach Work, nièce du Négus Tafari Makon-
nen, et femme du Rasgougsa, Gouverneur de
Tefri. En compagnie d'une autre princesse,
elle vient visiter l'Europe.
A bord du paquebot se trouvaient en ou-
tre MM. Rivet, Résident supérieur de Yaig-
Che-Wang; Borel délégué du Tonkin ; Sou-
let). directeur de fa Banque Franco-Chinoise
à Saigon ; des administrateurs des colonies,
des missionnaires, des officiers, un groupe de
45 étudiants chinois et des travailleurs rus-
ses.
L'éclipsé sur le Pacifique
1'1
L'éclipse solaire a été observée à Saïgon
avec une grande netteté. Elle fut suivie avec
beaucoup d'intérêt par de nombreux Euro-
péens et indigènes. A Poulo Condore, les
photographies, les observations et les expé-
riences prévues ont été faites dans de très
bonnes conditions par la mission française.
Il est à noter qu'à Manille, de nombreux
indigènes, croyant que la fin du monde était
imminente, ont quitté en hâte leurs possessions
et ont erré à l'aventure, durant l'éclipse totale
6J soleil.
Le phénomène se produisit dans un ciel
uns nuage.
Les élections municipales
« t.
A LA MARTINIQUE
D'après un câble de M. L.-O. Frossard,
parvenu samedi à Paris, vingt communes ayant
élu une municipalité socialiste, et la Martini-
que comprenant 32 communes, la Fédération
socialiste de la Martinique est donc assurée
d'obtenir une majorité aux élections sénato-
rial es.
Deuxième tour
EN INDOCHINE
Hanoï
La liste Marliangas et Mandrette passe au
complet.
Sont élus : MM. Pissot, Lesterlin, de Sey-
sial, Lagisquet, Haulie, Lafont, Bonisasy, Sa-
railhe, Lesca, Malbert, Roger, Triaire, Das-
sier, Vidal.
Saïgon
Sont élus sur la liste La Chevrotière : con-
seillers titulaires : Cuentrie-Lamotte, Guerini,
Darrigade, Courtinet.
Conseiller suppléant : Thévenet.
Sont élus sur la liste Ardin :
Conseillers titulaires : MM. Lefèvre, Can-
que, Hérisson, Béziat, Alinot. Suppléants :
Zevaco, Payre, Gay.
6 candidats annamites sont élus conseillers
titulaires et 2 suppléants.
EN ALGERIE
Alger. La liste Brunei, de concentration
républicaine et des intérêts municipaux, est
élue tout entière à une forte majorité.
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier à Hanoï
Le Gouverneur général Pasquier est ar-
rivé de lIué vendredi à 8 h. 30 par train
spécial, avec sa suite.
Il a été salué à la gare par le général
Aubert, commandant supérieur le secré-
taire génèral Graffeuil, les chefs de ser-
vice et les cinq principales notabilités fo-
cales.
A Hué, le Gouverneur général Pasquier
avait inauguré une salle annexe du Musée
Ahsaidanh qu'il a créé en 1923, d'accorit
avec l'empereur Khaidinh. Le Gouverneur
général a insisté sur le fait que le succès
sans cesse croissant que connaît ce musée
est dû surtout à L'étroite collaboration
franco-tinnamile.
Solennité judiciaire
Le 10 mal en présence de toutes les.
chambres réunies, a eu lieu la cérémonie
d'installation du procureur général Bou-
ragne. •'
Retour
On télégraphie de Chine à Saigon que M.
de Billy, ambassadeur de France à Tokio,
a traversé Harbin jeudi, en roitfe pour la
France.
IndopAcifl.
Missionnaires Français
»»̃
Je lisais, l'autre matin, dans le
~l Journal de Genève, un article de'
M. Châties Gos sur « Honolulu,
ville lumière dans la lumière du Pacifique P.
Titre éclatant de splendeur ; article brillant,
poétique, et précis. L'auteur, faisant l'hiver
dermer, une tournée de conférences aux
Etats-Ums sous les auspices de l'Alliance
Française, est invité à se rendre à Ilollolulu,
à y porter la bonne parole, et à y faire en-
voyer une collection des peintures de son
père, exposées dans les musées américains.
M. Charles Gos, lui aussi, était de ceux
qui voyaient c les îles mystérieuses à tra-
vers les disques de gramo aux guitares ha-
waïennes pincées par les Canaques à moitié'
nus P. Venchantement est de toute mitre
nature : Honolulu. a 200.000 habitants ;
orchestre symphonique, troupes d'opéra et de
comédie, musées, thés, bridges, dancings,
potinières, cancans. CI Tout comme chez
nous 1 » Parbleu 1
Et si Honolulu est la ville lumière, c'est
parce qu'elle est un centre intellectuel qui
rayonne magnifiquement : une Académie des
Arts, une Académie des Sciences, un Institut
de Sciences Politiques Internationales, tout
cela organisant des Congrès Internationaux
très importants. Enfin, l'Université.
Or, dans rUniversitl, l'influence des let-
tres françaises est manifeste : CI il y a là un
vivant foyer de culture française oit brille de
tout soit éclat la pitre flamme du génie fran-
çais : civilisation, notion des arts, idée gé-
nérale, littérature ». Et quelle littératuret ta
plus récente, la plus moderne, j'allais dire
la plus actuellement française. Les étudiants
de troisième année ont au programme la pièce
de Giraudoux : Siegfried. Dans les conver-
sations qui suivent, l'analyse du premier ac-
te, M. Charles Gos constate que Proust est
familier à ce Japonais, Cocteau à cette Chi-
lIoise, Morand à cette Australienne, Claudel
à ce Canadien, Mauriac à cette Canaque,
Drifll de la Rochelle à ce jeune étudiant de
la Xouvclle-Zelaude, la comtesse de Noaillfs
à ce Mexicain, et à cette petite Philippine.
Paul Valéry. J'alloue que j'ai en un mouve-
ment de surprise. Comment cette petite Phi-
lippine peut-elle faire sa pâture intellectuelle
de « La Jeune Parque 9 ou du « Cimetière
Marin » lorsque tant de Parisiennes authen-
tiques ont tant de peine à comprendre ces
poèmes et ne sont pas les seules (ce qui n't'-
lève rien à la beauté originale et forte de la
poésie valéryclI11e) 1 Car enfin, que les étu-
diants d'Honolulu aient suivi avec intérêt
une leçon de M. Charles Gos sur a les Alpes
et le Romantisme D. cela se conçoit. Mais j'ai
peur que la petite Philippine ait quelque peu
aausé de la confiance de l'émillcnt conféren-
cier, et que c'eut été beaucoup lui demander
que de commenter « VEbauche d'un Ser-
pent », d'abord parce qu'elle était « petite.
et ensuite parce qu'elle était Philippine.
Du moins, ce qu'il faut retenir de cet ar-
ticle c'est « le caractère émouvant » de celle
éducation donnée dans la capitale des iles
Hawaï par la littérature frtlnçaise, « C'est
grâce à l'enthousiasme et à /'intelligence d'un
jeune professeur américain, mais d'éduca.
tion et d'fsprit très français, M. /rvin& Péc-
her, que la France, si elle domine à Tahiti,
règne dans les coeurs à Honolulu, en bordure
du Tropique dit Cancer et en rue de la Croix
du Sud. ; Il faut en être reconnaissant à M.
lrving Plcker, et il faut une fois de plus
saluer, parmi les missionnaires français, tous
nos écrivains, ceux de jadis et ceux d'all-
jourd'hui, tous les prosatfUrs, 101H les poè-
tes, tous les penseurs qui répandent dans le
monde notre génie, et qui continuent il jus-
tifier cette définition de de Laprade : « /.a
littérature française est une incessante prédi-
cation D.
Mario Kouslon,
Sénatcur, Ancien Minisire,
Vice-président de la Commission des
Colonies
AU CONSEIL D'ETAT
Le Conseil du contentieux administratif de
la Cochinchine perd son procès
Le 6 juin 1923, le Conseil du Contentieux
administratif de la Cochinchine prenait un
arrêté condamnant le Gouverneur général
de l'Indochine à payer à M. Carlotti, admi-
nistrateur de première classe des services ci-
vils de rlndochine, la somme de 3.504 pias.
tres par an à titre d'indemnité représentative
des avantages en nature accordés par le dé-
cret du 6 septembre 1921 aux administra-
teurs des services civils.
Le Gouverneur de l'Indochine avait déféré
cet arrêté au Conseil d'Etat aux fins d'annu-
lation.
Appelée a statuer sur cette affaire, cette
haute juridiction a annulé l'arrêté dont
s'agit :
Attendu que les décisions du Gouverneur
général fixant. à 1.400 puis à 2.000 piastres
l'indemnité représentative due aux adminis-
trateurs des services civils nommés membres
du Conseil du Contentieux administratif ont
été prises conformément à l'art, 4 de l'ar-
rêté du Gouverneur général en date du 13
février 1916, et en vertu des pouvoirs que le
Gouverneur général tient du décret du 11
septembre 1920, relatif à la solde et aux ac-
cessions de solde des fonctionnaires colo-
niaux. *
l)ès lors, il n'appartenait plus au Conseil
du Contentieux administratif, de procéder
lui-même, à l'appréciation des avantages et
prestations auxquels M. Carloti prétendait
avoir droit.
- 1 1
Vers la Mecque
-
Les pèlerins partis d'Algérie et de Tunisie
vers La Mecque sont , arrivés hier à Djedda",
(Par dépêche).
lia ports qui grandissent !
NEMOURS
Le port de Nemours a été choisi pour cen-
irç^d'évacuation eàde réception 4 la lois des
produits ét des ravitaillements du Maroc
Oriental. 'y
Certaines difficultés d'accès continental et
l'exiguïté de la rade qui n'a que treize ou
ouatorze cents mètres de distance entre les
deux falaises escarpées qui limitent son ha-
vre ont servi de prétextes à des critiques éle-
vées contre Nemours au sujet de sa nouvelle
destination.
Mais dans la zone intéressant le Maroc
Oriental il n'existe, en dehors de Nemours,
que Beni-Saf, port minier privé, aménagé
par la Compagnie concessionnaire qui y tient
Port-Say et Saïda que les vents dominants
N.-W. tendent à ensabler.
Nemours reste le seul port convenable à
l'énorme trafic destiné au futur débouché du
Maroc Oriental, que sont venus intensifier et
compliquer la découverte des charbons du
Tafilelt et des gîtes métallifères du Moyen-
Atlas.
Nos ingénieurs devront remédier à l'exi-
guité de sa rade par la perfection des amé-
nagements et l'emploi de toute la place : des
quais vastes, de puissants moyens mécani-
ques, une organisation et une surveillance
rigoureuses.
Si l'existence de houille au Maroc Oriental
se précise, Nemours pourra s'équiper com-
me un port de relâche : il faudra lui assu-
rer l'eau en quantité pratiquement illimitée
et à jjon compte pour satisfaire la clientèle
dés relâcheurs.
Le trafic escompté, surtout minier qui, à la
pleine exploitation des mines, atteindra rapi-
dement le million de tonnes, exige l'établis-
sement d'une double voie entre Oudjda et
.Wmours.
L'adjonction d'un second embranchement
de quelque 50 kms sur Martimprey-du-Kiss
et Herkane permettra de drainer tout le tra-
fic d'importation et d'exportation de cette
opulente région.
Nemours a des obligations. Elle ne devra
pas y faillir, afin de ne pas ressusciter les
espérances de Mélilla incontestablement bien
située, facile d'accès et modernisée.
Aucun gouvernement français ne songera
à réaliser une ligne rifaine Taza-Mélilla,
mais il ne faut pas non plus s'exposer à ce
que nos voisins et amis les Espagnols ne
profitent de la prospérité nouvelle qui va
échoir à Nemours.
Mtolantt £ ll.«sa-JlliaI«.||l
Le cours de préapprentissage
de Boufarik
1 «»
En 1927 une classe de préapprentissage fut
créée et annexée à l'Ecole primaire publique
de garçons de Boufarik sous le titre de :
CI Cours complémentaire professionnel ».
Les chefs d'atelier s'étaient plaints, à juste
titre, du défaut d'instruction pratique do
leurs jeunes apprentis. Jusqu'à ce jour, en
effet, on ne destinait à l'atelier que les en-
fants d'indigents. Et pourtant l'exercice par-
fait d'un métier peut-il se passer d'une ins-
truction élémentaire et comprenant les no-
tions essentielles de calcul, de dessin et de
français?
Le cours complémentaire professionnel doit
y remédier, il est en même temps que
cours d'instruction pratique, une classe
d'orientation professionnelle, et une école de
préapprentissage.
Pour encourager les jeunes apprentis,
fréquenter régulièrement les cours, on leur
accorde une prime d'apprentissage quoti-
dienne de 1 franc en première année et de
2 francs en deuxième année.
En vue de diriger les élèves vers line pro-
fession en rapport avec leurs facultés et leurs
goûts, à leur entrée au cours, on établit des
fiches individuelles sur lesquelles sont indi-
quées, avec le concours d'un docteur, les
aptitudes physiques, intellectuelles et mora-
les. Ces fiches sont tenues à jour et complé-
tées périodiquement.
Avant leur sortie du cours, les élèves con-
fectionnent leur caisse à outils garnie de
l'outillage qu'ils ont exécuté à l'atelier.
Les apprentis sortants sont ensuite places
chez les industriels et patrons de la localité.
Cette oeuvre, de création encore très ré-
cente, a. cependant donné des résultats ap-
préciables. L'effectif comptait 15 élèves en
1927-28; cette année il comprend 25 appren-
tis. Les élèves qui sont déjà sortis donnent
toute satisfaction à leurs patrons qui peu-
vent, dès le premier jour, les mettre au tra-
vail et leur demander déjà l'exécution de
petits ouvrages sur plan.
3it CH
A l'Académie des Inscriptions 1
et Belles-Lettres
L'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres a élu à l'unanimité M. Georges CO'-
dès, directeur de l'Ecole d'Extrême-Orient,
en remplacement de M. Aurousseau, décédé.
M. Georges Cœdès, ancien membre de cette
école, est actuellement directeur de la Bi-
bliothèque nationale et du service archéolo-
gique du Siam.
Inscrits maritimes en grève
'M. Rlancho, député maire de St-Nazaire,
vient d'adresser à M. Forgeot une lettre dans
laquelle il insiste sur la gravité de la situa-
tion créée par la grève des inscrits. Il de-
mande au ministre des Travaux publics de
prendre toutes dispositions utiles, sans quoi
il se verra contraint d'intervenir à la tribune
de la Chambre.
Dons à nos musées
l'
Au cours de sa dernière séance, le Conseil
des musées nationaux, présidé par M. Ray-
mond Keechlin, a accepté de nombreux dons,
notamment pour le Musée du Louvre, et parmi
lesquels nous notons un rhyton en forme de
tête de bouquetin venant de Sidon (Saïda) (don
de Mme Souhart).
Pour le Musée Guimet, trois têtes d' art
cham (VIIIO et IX0 siècles), provenant de Qua
Giang (Indochine) (don de M. Bouasse-Lebel)
ont été acceptées.
Pour le Maroc du Sud
Il y a déjà longtemps, on annonçait offi-
cieusement à Rabat, sinon officiellement,
l'ouverture du SOUI ainsi, que celle de. la
partie pacifiée' du sud marocain, comme
toute prochaine.
D'année en année d'abord, puis de mois
en mois ensuite, la chose fut remise, et à
l'heure actuelle le Sous et la région d'Aga-
dir sont encore fermés.
Nous avons déjà eu l'occasion d'indiquer
à quels singuliers résultats on est arrivé de-
puis quelques mois, depuis que le port
d'Agadir est entr'ouvert, car s'il n'est plus
fermé, il n'est pas encore ouvert. Depuis ce
temps tout le monde, sauf les Français et
les Européens, peut aller trafiquer par là.
On assiste dans cette région à ce fait peu
in'éressant à notre avis, que les Européens,
c'est-à-dire la race pouvant contribuer - utile-
ment à la mise en valeur du sol et du pays,
ne peuvent ni acheter des terres, ni aller s'y
installer, tandis que les sujets marocains, et
en particulier les israélites de Mogador, allé-
chés par l'espoir de voir tomber bientôt dé-
finitivement la chaîne qui, à Tamanar, barre
la route d'Agadir, achètent tout ce qu'ils
peuvent avec la ferme volonté, non pas d'ex-
ploiter ou de cultiver, ce qui seiait contraire
à leur mentalité et à leurs ressources finan-
cières, mais de revendre sous peu, avec un
gros bénéfice, aux colons et aux Européens,
ce qu'ils auront eu des Arabes pour un mor-
ceau de pain.
Le Maroc a toujours été un pays où la
spéculation a été bitn cultivée et fleurit vi-
goureusement. Toutefois, dans le cas actuel,
on ne peut s'empêcher de trouver la situa-
tion légèrement paradoxale et foncièrement
déplorable.
Mais, ce n'est pas seulement la région
d'Agadir qui souffre. Le sud du Maroc, ex-
cepté aux environs immédiats de Marrakech,
a toujours été sacrifié. On ne suit trop pour-
quoi.
Prenons un exemple : Mogador bien dé-
chue de son ancienne splendeur, mais qui,
si on voulait l'aider un peu, pourrait revivre.
Que fait-on pour cette pauvre ville et pour
la région qu'elle commande? Rien. Jusqu'à
l'an dernier, il n'y a pas eu de lots de
colonisation officiellement créés. Ou plutôt
si, il y en a eu un dont l'emplacement avait
été si intelligemment choisi que son acheteur
s'est ruiné, et qu'il a fallu vraiment qu'il
soit de bonne composition, étant donné le
cahier des charges qui avait été dressé par
l'Agricultuie, pour ne pas se retourner vi-
goureusement contre la Résidence. On lui a
d'ailleurs donné des compensations pour le
calmer. Passong.
Aujourd'hui, quand par hasard, surgit une
tentative de culture nouvelle, trop souvent
des bâtons sont jetés dans les loues des co-
lons on ne sait pas par qui.
Un exemple le Maroc du Sud est la
seule contrée dit Protectorat où puissent uti-
lement être créées certaines cultures: à
cause du climat, de la nature du sol, de la
possibilité d'avoir sur place un peu de bonne
main-d'œuvre, etc. Citons en passant, car
nous avons déjà traité la question trop sou-
vent pour y revenir encore, les agrumes, les
oliviers et surtout les bananiers, les agaves
sisal qui ne peuvent se comporter normale-
ment au Maroc que dans la zone au-dessous
de l'embouchure de l'oued l'en - i f t 'un rap-
port officiel des Services do l'Agriculture le
constate), etc.
Croyez-vous que les contours officiels soient
acquis à ces tentatives qui pointant seraient
intéressantes pour 1e Protectorat? Non, au
contraire, l'ne preuve? Voici : pour les ha-
naniers et les -isals qui n'exi-tent pas au
Maroc en tant qu'espèces acclimatées et nor-
malement productives, on est bien forcé
d'importer les plants d'origine des pays où
ces plants ::-c comportent le mieux. 11 sem-
blerait logique, puisque les lignes de navi-
gation font escale à Mogador et même à
Agadir), puisque dans le premier de ces
ports tout au moins il y a un service, régu-
lier de douane relevant, je pense, comme
personnel et comme recettes du même -ervice
centra l que les autres ports du Maroc, il
semblerait, disons-nous, qu il serait logique
de pouvoir débarquer à Mogador même les
plants ou bulbilles destinés à la création dans
la région de ces nouvelles cultures. Errcur,..
la chose est impossible. La logique et le bien
général le voudiaient, la îoutine et les Ser-
vices s'y opposent.
Il a été décidé, il y a années, que-
toutes les plantes vivantes importées .111 Ma-
roc, seraient accompagnées d'un l'crtitlcat de
bonne santé et de non-maladie, ce qui est
parfaitement logique, mais qu'en outre tous
les envois de ce genre devraient obligatoire-
ment passer par Uudjeb ou Casablanca. Pour-
quoi ? Peut-êtie parce qu'à cette époque on
ne prévoyait pas qu'on put être assez hardi
pour cultiver des terres dan- le Sud r A
moins que ce ne soit tout simplement pour
eviter un contrôle, pourtant peu difficile à
exercer, ou que l'on considère à Rabat, les
agents de douane des ports secondaires com-
me trop stupides pour lire un certificat pln-
topathologique ou môme pour en référer, en
cas de besoin, par téléphone au Service
central de Rabat ou d'ailleurs.
Résultat : des plants destinés à des créa.
tions dans le sud marocain, fragiles, ayant
besoin de ménagements, sunt refusés à Mo-
gador quoique munis de tous les passeports
et de tous les papiers réunis de l'Agriculture
et des douanes, et doivent, pour pénétrer
dans cette région où ils seront mis en terre,
passer obligatoirement par Casablanca ou
Oudjda, ce qui accroît les délais de livrai-
son, peut augmenter le chiffre des pertes et
gonfle, en tout cas, le chiffre des transports,
le tout sans que cela rapporte au Prollxto-
rat un sou de plus que si la livraison, en-
tourée naturellement de toutes les garanties
voulues, se faisait à Mogador, Ma/agan ou
Safi.
On oblige ainsi les importateurs à courir
des risques, on augmente leurs débours, on
leur fait perdre du temps, un niot on les
embête. Est-ce bien intelligent ?
U y a bien d'autres choses encore à dite à
cet égard et nous y reviendrons.
Mentis f-t» fforftler.
Un émule d'Alain Gerbault
I .i"1 navigateur allemand Paul Millier, qui
arriva lundi dernier à l'ile de (:lIha. après
avoir traversé seul, dau* srn lill:nt spé-
cial, l'océan Atlantique, eu partout de Te-
nérilfe, est arrivé hier malin de bonne
heure à La Ua\nne.
Le retour de M. Lucien Saint à Rabat
1 e.
M. Lucien Saint qui avait quitté Oudida
hier matin, est arrivé aujourd'hui à Rabat.
Le lendemain do son arrivée à Oudidu, le
Résident général,'après avoir reçu, d l'hô-
tel de la région civile, les lwrsonnalitéî
d'Oudjda et de la région, a offert un déjeu-
ner de trente couverts.
Au desser" le président de lit Chambre
de commerce et d'agriculture et le délégué
du troisième collège, lui ont souhaité la
biftivenue *'t exposé leurs desiderata.
M. Lucien Saint a répondu que l'avenir
économique du Maroc oriental pouvait être
envisagé wee oplimisme, grâce à la colla-
boration (te tous les Français qui ont déjà
travaillé dans celle belle région.
D'Oudjda à Fez, le résident général a été
l'objet de manifestations enthousiastes à
(ïuereif et à Taza, où des représentants
qualifiés de la population française lui ont
souhaité la bienvenue.
Après avoir déjeuné, à Taza. M. Saint est
parti à 17 heures pour Fe:, qu'il quitta hier
matin pour regagner la résidence de Itabat.
(PUI' dé pèche.)
ete-
M. Bordes à Alger
«4»
M. /ll/rl"'->:, <]o>irorneur général de l'Algé-
rie, de retour de la conférence aLqrfru-ma-
roeuine, est rentré à Alger après s'être ar-
rête à Saïda où il a inspecté les mesures
de défenses prises contre les sauterelles.
^Pnr dépêche.)
L'escadre de la Méditerranée
T
M. Lucien Saint vient d'être informé par
le vice-amiral Docteur, commandant en chef
de la première escadre, que les navires de la
première et de la deuxième escadre de la
Méditerranée arriveront à Casablanca vers le
18 mai.
Les cuirassés Provence, portant pavillon de
l'amiral Docteur. Lorraine et Bretagne, le
navire porte-avions Béarn et les sous-marins
d'escadre séjourneront à Casablanca jusqu'au
19 juin environ.
,.
Intensifions la mise en valeur
de nos colonies
l'ar Henri Mu.iifj.
̃ -
Au cours de l'année 1928, le commerce
extérieur de la France s'est élevé, au total,
à 104 milliards 705 millions de francs, soit
51 milliards 346 millions pour les exporta.
tions, et 53 milliards 44S millions, pour les
importations.
Sur ces chiffies, le montant des échanges
entre la Métropole et ses diverses possessions
d'outre-mer, a atteint 15 milliards 52 mil-
lions, soit environ 14,5 du tiafic global,
pendant la. même période.
Voilà ce qu'il importe d'abord de souli-
gner.
Mais ce qu'il faut surtout retenir c'est que,
dans ces chiffres, les marchandises expédiées
par la France à ses colonies, figurent pour
une valeur de S milliards 3J4 millions.
Ces 8 milliards de plOdtiits, manufacturés
ou non, que repre-eiitent-ils ? Tout simple-
ment, plus de 16 fo de nos exportations to-
tales.
Qui ne voit, dès lors, qucls mel ycillcux
débouches offrent et peuvent offrir, plus Cil.
core, nos colonies à tous nos industriels et
commerçants français ?
Et pourtant, nous entrons à peine dans la
période de l'exploitation inten-ive de nos ri-
chesses d'outre-mer. 11 nous a fallu d'abord
pacifier, explorer, inventorier, etéer une ad-
ministration, définir les principes de notre
politique indigene. Après cette longue et né.
cessaire préparation, la mise en valeur ra-
tionnelle et méthodique a commencé. Et les
résultats très appréciables déjà obtenus, et
que sanctionnent les chiffres cités plus haut,
permettent d'augurer favorablement de l'ave-
nir.
Il s'agit, présentement, d'intensifier cette
mise en valeur sans répit, et, plus spéciale-
ment, dans les parties de notre empiie colo-
nial les moins développées.
C'est là une nécessité pressante.
Rappdons-nous, en effet, que nous ne re-
cevons encore de nos colonies qu'un dixième
des matières nécessaires à notre alimentation
et à notre industiie. D'où, pour la Métro-
pole, 1 obligation de payer, chaque année, à
l'étranger, un lourd tribut pour les produits
que nous sommes réduits à impoiter. Le co-
ton représente, à lui seul, une importation
annuelle de 4 milliards et demi ; les soies,
1 milliards ; le caoutchouc, 1 milliard; les
laines 5 milliards ; le blé, 4 milliards.
Mais, si nous voulons que nos es
piennent une place beaucoup plus impor-
tante dans le trafic mondial et surtout dans
les échanges avec la Métropole, il faut les
aider.
De quelle manière?
D'abord financièrement. Fournir des capi-
taux à nos possessions, c'est, en mémo temps
qu'augmenter leur faculté d'achat, leur per-
mettre d'accroître leur production.
Nous n'en voulons pour preuve que l'aide
pécuniaire appoitée, de U)2o à 102.1, par la
Métropole à notre colonie de l'A. E. F.,
dont la situation financière se soldait alors
par une insuffisance budgétaire de plus de
36 millions. Qu'a fait la France? ces
cinq années, elle a versé à l'A. K. F. 24 mil.
lions et demi de francs. (ir.Yce. à ces subven-
tions. grâce aus-i à une rigoureuse et intel-
ligente politique fiscale correspondante?,
l'A. E. F. a pu rembourser à t'il
1026, près d'un million. I n ro-T, cinq non.
veaux millions ont été re\er-és par cette co-
lonie au Trésor français, résultat qui n'est
pas à dédaigner. De plus, des réserves li-
quides ont pu être constituées pour parer à
toute éventualité. I)Iter 't
La situation financière est donc n< n seu-
lement améliorée, mais assainie. Aussi, le.
mouvement commercial rst-il passé de qi mil-
lions en 10-4 à 275 millions en 1026 et à
310 millions en 10-7. Comme 011 Fa remar-
qué fort justement, l'A. F. F. était pauvre.
< quand nous n'y faisions rien. File commcn-
US NUMERO : m CENTIMES
LUNDI SOIR, 13 MAI 1929..
Aoam&L quoyiolER
Sédition & Administration ;
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PARIS en
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Les Annales Coloniales
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ttriH».. 2U» 1»> Ni
Os s'abonn# moi frais émt
km km bureaux <• pa**.
Des machines, une direction
, 1.8. - - ,".
Dans un récent article que les Annales
t'oloiiiales ont publié au' début de cette an-
née, je signalais brièvement la grave carence
de certaines sociétés plus occupées de faire
fructifier leurs capitaux r- parfois très im-
portants à la Bourse des valeurs que de
tes investir dans les immenses territoires qui
!cur ont été concédés.
« Eh ! quoi/ dira-t-on, est-il possible de
« laisser improductives. de telles exploita-
« tions ? Comment donc les actionnaires de
« ces Sociétés concessionnaires, peuvent-ils
« admettre de la part de leur Conseil d'ad-
« ininistration, ce mode de mise en valeur? »
Le vrai peut, parfois, n'être pas vraisem-
blable et, à cette situation trop fréquente et
contre laquelle nous ne cesserons de nous
élever ici, puisqu'elle est préjudiciable aux
intérêts souverains de la France, il y a de
nombreuses raisons.
Pour être bref, je ne citerai que les deux
phts importantts : le manque de nutin-d oeu-
yre, le défaut de direction.
Nos lecteurs savent que nos Colonies, peu
peuplées (sauf celles d'Asie), souffrent d'un
manque de main-d'œuvre qui croît en raison
directe de leurs progrès économiques.
A cette fâcheuse situation, on propose
d'appliquer divers remèdes.
Notamment, augmenter la population pro-
pre de nus Colonies par une action énergi-
que de l'assistance médicale. Toute louable
qu'elle s,)it, cette solution, à en juger par
ifcs résultats acquis qui ont fixé en général
fe chiffre de la population mais ne le font
pas augmenter, ne paraît pas suffire. En tout
cas elle est à lointaine échéance.
Quant il l'émigration, elle coûte cher et
n'a pas donné dans le passé de très bons
résultats là où elle a été essayée. Elle consti-
tue d'ailleurs une augmentation toute pré-
caire de la population..
Pour nous, nous avons toujours dit et nous
maintenons que l'introduction intensive de
la machine est la seule solution logique, ra-
pide et économique de ce problème. Or les
grands concessionnaires dont nous nous oc-
cupons sont, à cet égard. très loin de compte.
Soit par insouciance, soit par crainte de l'ef-
fort ou de la part d'inconnu que contient toute
nouvelle méthode, soit encore par fidélité à
des méthodes périmées d'avant-guerre, ils
tépugnent à l'introduction du machinisme
dans leurs exploitations. Nous avons d'ail.
leurs, naguère, donné l'une des raisons de
cette attitude : cette innovation exigerait du
personnel d'exécution une initiative qu'il re-
doute d'avoir à déployer. Et pour en être
dispensé, ce personnel jse persuade trop aisé-
ment lui-mailë de l'impossibilité d'employer
la machine sur les exploitations.
Nous sommes ainsi- amenés à la seconde
raison que nous invoquions : le défaut de
direction.
Il faut convenir qu'il n'est pas facile de
trouver l'homme qui convient pour diriger ces
grands établissements.
Non pas qu'il soit nécessaire pour cet
honune d'être un technicien en quelque sorte
encyclopédique, universel. Nul ne saurait pré-
tendre qu'un général puisse construire ou
même réparer un canon, un avion, un ca-
mion. Chacune des branches : agricole, fo-
restière, industrielle, commerciale de la so-
ciété doit avoir son directeur technicien res-
ponsable et d'ailleurs intéressé au bon rende-
ment de son service.
Mais, au-dessus des directeurs, il faut un
animateur qui sache lier entre eux tous les
efforts et qui, de plus, soit un colonial d'ex-
périence, averti de la politique à suivre avec
le Gouvernement général, les autorités locales
et surtout avec les indigènes.
De tels hommes sont rares, soit, mais peut-
être le sont-ils, aux Colonies, rarce que, dans
bien des cas, l'on n'offre pas à ceux qui pos-
sèdent les précieuses qualités requises, une
rémunération suffisapte.
Toujours est-il que ces Sociétés ne trou-
vant pas les chefs capables de mettre fin à
des méthodes arriérées, s'incrustent dans une
inaction dont, en définitive leurs actionnaires
sont les premières victimes.
Aussi bien avouerai-je que ce n'est pas à
celles-ci que je pense, mais au mal dont souf-
fre notre œuvre colonisatrice en général et,
plus spécialement, notre œuvre sociale. Par
cette inaction, l'indigène est privé de ressour-
ces, les Colonies et la Métropole d'un accrois-
sement de production. Cependant je ne vou-
drais pas terminer sur une note aussi pessi-
miste, et faire croire que la majorité de nos
Sociétés coloniales sont dans ce cas. Beau-
coup déploient, dans leurs exploitations, une
énergie et une activité dont leurs actionnaires
n'ont pas à se plaindre. Elles sont donc sans
histoire ou du moins nous n'avons pas
à la raconter. D'autres encore, après n'avoir
guère connu que des bilans à passif, sont
sorties de ce marasme, parce qu'elles ont su
trouver un animateur. C'est l'histoire de l'une
d'elles que je relaterai prochainement.
Bdouard JVéron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vtce-pedsident de la Commission
des Douanes.
L'Aviation Coloniale
Grande iête d'aviation au Maroc
La grande f<>te d'aviation, organisée par
.VAéro-T.lub du Maroc et le 37" régiment
d'aviation, s'est déroulée hier après-midi
au camp Cazcs, près de Casablanca, en
présence du S. M. le Sultan et de toutes
leii llutoritks du protectorat.
Toutes les escadrilles du Maroc, venues
spécialement à Casablanca, effectuèrent de
«ombreux vols de groupes et rivalisèrent
d'audaco au cours des vols d'escadrilles et
du concours d'atterrissage. L'aviateur Le-
moigue, « l'as de l'acrobatie », procéda a
des exercices de haute voltige aérienne et
tJsmun, le trapéziste aérien, spécialement
venu de France, fit passer dans la foule un
II. frisson d'émotion au cours des exercices
sensationnels qu'il exécuta à 500 mètres
de hauteur.
Six avions espagnols venant de Tétouan,
«nt pris part aux fêtes d'aviation.
Londres-Hanoï et retour
Les aviateurs Wen-Lui-Tehen et Peter-
*en ont quitté l'aérodrome de Uach.Mai
vendredi dernier à 6 h. 30 à destination de
Moriony et de Fort-Bayard. Ils continuent
2eur voyage aérien vers Amoy.
Le Ministère de l'Air
Trois organismes nouveaux ayant pour
mission de renseigner M. Laurent Eynac
sur les questions aériennes liées aux inté-
rêts nationaux les plus divers et sur les ré-
percussions des mesures envisagées par les
services de l'aéronautique, viennent d'être
créés au ministère do l'Air : Conseil supé-
rieur des transports aériens, comité con-
sultatif de l'exploitation technique et co-
mité, consultatif de l'exploitation commer-
ciale.
L'arrivée du "Porthos"
-̃̃̃..
Le paquebot Porthos, courrier d'Indochine
tt du Japon, est arrivé samedi dernier à
Marseille, avec près de cinq cents passagers,
parmi lesquels se trouve la princesse Yech-
ach Work, nièce du Négus Tafari Makon-
nen, et femme du Rasgougsa, Gouverneur de
Tefri. En compagnie d'une autre princesse,
elle vient visiter l'Europe.
A bord du paquebot se trouvaient en ou-
tre MM. Rivet, Résident supérieur de Yaig-
Che-Wang; Borel délégué du Tonkin ; Sou-
let). directeur de fa Banque Franco-Chinoise
à Saigon ; des administrateurs des colonies,
des missionnaires, des officiers, un groupe de
45 étudiants chinois et des travailleurs rus-
ses.
L'éclipsé sur le Pacifique
1'1
L'éclipse solaire a été observée à Saïgon
avec une grande netteté. Elle fut suivie avec
beaucoup d'intérêt par de nombreux Euro-
péens et indigènes. A Poulo Condore, les
photographies, les observations et les expé-
riences prévues ont été faites dans de très
bonnes conditions par la mission française.
Il est à noter qu'à Manille, de nombreux
indigènes, croyant que la fin du monde était
imminente, ont quitté en hâte leurs possessions
et ont erré à l'aventure, durant l'éclipse totale
6J soleil.
Le phénomène se produisit dans un ciel
uns nuage.
Les élections municipales
« t.
A LA MARTINIQUE
D'après un câble de M. L.-O. Frossard,
parvenu samedi à Paris, vingt communes ayant
élu une municipalité socialiste, et la Martini-
que comprenant 32 communes, la Fédération
socialiste de la Martinique est donc assurée
d'obtenir une majorité aux élections sénato-
rial es.
Deuxième tour
EN INDOCHINE
Hanoï
La liste Marliangas et Mandrette passe au
complet.
Sont élus : MM. Pissot, Lesterlin, de Sey-
sial, Lagisquet, Haulie, Lafont, Bonisasy, Sa-
railhe, Lesca, Malbert, Roger, Triaire, Das-
sier, Vidal.
Saïgon
Sont élus sur la liste La Chevrotière : con-
seillers titulaires : Cuentrie-Lamotte, Guerini,
Darrigade, Courtinet.
Conseiller suppléant : Thévenet.
Sont élus sur la liste Ardin :
Conseillers titulaires : MM. Lefèvre, Can-
que, Hérisson, Béziat, Alinot. Suppléants :
Zevaco, Payre, Gay.
6 candidats annamites sont élus conseillers
titulaires et 2 suppléants.
EN ALGERIE
Alger. La liste Brunei, de concentration
républicaine et des intérêts municipaux, est
élue tout entière à une forte majorité.
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier à Hanoï
Le Gouverneur général Pasquier est ar-
rivé de lIué vendredi à 8 h. 30 par train
spécial, avec sa suite.
Il a été salué à la gare par le général
Aubert, commandant supérieur le secré-
taire génèral Graffeuil, les chefs de ser-
vice et les cinq principales notabilités fo-
cales.
A Hué, le Gouverneur général Pasquier
avait inauguré une salle annexe du Musée
Ahsaidanh qu'il a créé en 1923, d'accorit
avec l'empereur Khaidinh. Le Gouverneur
général a insisté sur le fait que le succès
sans cesse croissant que connaît ce musée
est dû surtout à L'étroite collaboration
franco-tinnamile.
Solennité judiciaire
Le 10 mal en présence de toutes les.
chambres réunies, a eu lieu la cérémonie
d'installation du procureur général Bou-
ragne. •'
Retour
On télégraphie de Chine à Saigon que M.
de Billy, ambassadeur de France à Tokio,
a traversé Harbin jeudi, en roitfe pour la
France.
IndopAcifl.
Missionnaires Français
»»̃
Je lisais, l'autre matin, dans le
~l Journal de Genève, un article de'
M. Châties Gos sur « Honolulu,
ville lumière dans la lumière du Pacifique P.
Titre éclatant de splendeur ; article brillant,
poétique, et précis. L'auteur, faisant l'hiver
dermer, une tournée de conférences aux
Etats-Ums sous les auspices de l'Alliance
Française, est invité à se rendre à Ilollolulu,
à y porter la bonne parole, et à y faire en-
voyer une collection des peintures de son
père, exposées dans les musées américains.
M. Charles Gos, lui aussi, était de ceux
qui voyaient c les îles mystérieuses à tra-
vers les disques de gramo aux guitares ha-
waïennes pincées par les Canaques à moitié'
nus P. Venchantement est de toute mitre
nature : Honolulu. a 200.000 habitants ;
orchestre symphonique, troupes d'opéra et de
comédie, musées, thés, bridges, dancings,
potinières, cancans. CI Tout comme chez
nous 1 » Parbleu 1
Et si Honolulu est la ville lumière, c'est
parce qu'elle est un centre intellectuel qui
rayonne magnifiquement : une Académie des
Arts, une Académie des Sciences, un Institut
de Sciences Politiques Internationales, tout
cela organisant des Congrès Internationaux
très importants. Enfin, l'Université.
Or, dans rUniversitl, l'influence des let-
tres françaises est manifeste : CI il y a là un
vivant foyer de culture française oit brille de
tout soit éclat la pitre flamme du génie fran-
çais : civilisation, notion des arts, idée gé-
nérale, littérature ». Et quelle littératuret ta
plus récente, la plus moderne, j'allais dire
la plus actuellement française. Les étudiants
de troisième année ont au programme la pièce
de Giraudoux : Siegfried. Dans les conver-
sations qui suivent, l'analyse du premier ac-
te, M. Charles Gos constate que Proust est
familier à ce Japonais, Cocteau à cette Chi-
lIoise, Morand à cette Australienne, Claudel
à ce Canadien, Mauriac à cette Canaque,
Drifll de la Rochelle à ce jeune étudiant de
la Xouvclle-Zelaude, la comtesse de Noaillfs
à ce Mexicain, et à cette petite Philippine.
Paul Valéry. J'alloue que j'ai en un mouve-
ment de surprise. Comment cette petite Phi-
lippine peut-elle faire sa pâture intellectuelle
de « La Jeune Parque 9 ou du « Cimetière
Marin » lorsque tant de Parisiennes authen-
tiques ont tant de peine à comprendre ces
poèmes et ne sont pas les seules (ce qui n't'-
lève rien à la beauté originale et forte de la
poésie valéryclI11e) 1 Car enfin, que les étu-
diants d'Honolulu aient suivi avec intérêt
une leçon de M. Charles Gos sur a les Alpes
et le Romantisme D. cela se conçoit. Mais j'ai
peur que la petite Philippine ait quelque peu
aausé de la confiance de l'émillcnt conféren-
cier, et que c'eut été beaucoup lui demander
que de commenter « VEbauche d'un Ser-
pent », d'abord parce qu'elle était « petite.
et ensuite parce qu'elle était Philippine.
Du moins, ce qu'il faut retenir de cet ar-
ticle c'est « le caractère émouvant » de celle
éducation donnée dans la capitale des iles
Hawaï par la littérature frtlnçaise, « C'est
grâce à l'enthousiasme et à /'intelligence d'un
jeune professeur américain, mais d'éduca.
tion et d'fsprit très français, M. /rvin& Péc-
her, que la France, si elle domine à Tahiti,
règne dans les coeurs à Honolulu, en bordure
du Tropique dit Cancer et en rue de la Croix
du Sud. ; Il faut en être reconnaissant à M.
lrving Plcker, et il faut une fois de plus
saluer, parmi les missionnaires français, tous
nos écrivains, ceux de jadis et ceux d'all-
jourd'hui, tous les prosatfUrs, 101H les poè-
tes, tous les penseurs qui répandent dans le
monde notre génie, et qui continuent il jus-
tifier cette définition de de Laprade : « /.a
littérature française est une incessante prédi-
cation D.
Mario Kouslon,
Sénatcur, Ancien Minisire,
Vice-président de la Commission des
Colonies
AU CONSEIL D'ETAT
Le Conseil du contentieux administratif de
la Cochinchine perd son procès
Le 6 juin 1923, le Conseil du Contentieux
administratif de la Cochinchine prenait un
arrêté condamnant le Gouverneur général
de l'Indochine à payer à M. Carlotti, admi-
nistrateur de première classe des services ci-
vils de rlndochine, la somme de 3.504 pias.
tres par an à titre d'indemnité représentative
des avantages en nature accordés par le dé-
cret du 6 septembre 1921 aux administra-
teurs des services civils.
Le Gouverneur de l'Indochine avait déféré
cet arrêté au Conseil d'Etat aux fins d'annu-
lation.
Appelée a statuer sur cette affaire, cette
haute juridiction a annulé l'arrêté dont
s'agit :
Attendu que les décisions du Gouverneur
général fixant. à 1.400 puis à 2.000 piastres
l'indemnité représentative due aux adminis-
trateurs des services civils nommés membres
du Conseil du Contentieux administratif ont
été prises conformément à l'art, 4 de l'ar-
rêté du Gouverneur général en date du 13
février 1916, et en vertu des pouvoirs que le
Gouverneur général tient du décret du 11
septembre 1920, relatif à la solde et aux ac-
cessions de solde des fonctionnaires colo-
niaux. *
l)ès lors, il n'appartenait plus au Conseil
du Contentieux administratif, de procéder
lui-même, à l'appréciation des avantages et
prestations auxquels M. Carloti prétendait
avoir droit.
- 1 1
Vers la Mecque
-
Les pèlerins partis d'Algérie et de Tunisie
vers La Mecque sont , arrivés hier à Djedda",
(Par dépêche).
lia ports qui grandissent !
NEMOURS
Le port de Nemours a été choisi pour cen-
irç^d'évacuation eàde réception 4 la lois des
produits ét des ravitaillements du Maroc
Oriental. 'y
Certaines difficultés d'accès continental et
l'exiguïté de la rade qui n'a que treize ou
ouatorze cents mètres de distance entre les
deux falaises escarpées qui limitent son ha-
vre ont servi de prétextes à des critiques éle-
vées contre Nemours au sujet de sa nouvelle
destination.
Mais dans la zone intéressant le Maroc
Oriental il n'existe, en dehors de Nemours,
que Beni-Saf, port minier privé, aménagé
par la Compagnie concessionnaire qui y tient
Port-Say et Saïda que les vents dominants
N.-W. tendent à ensabler.
Nemours reste le seul port convenable à
l'énorme trafic destiné au futur débouché du
Maroc Oriental, que sont venus intensifier et
compliquer la découverte des charbons du
Tafilelt et des gîtes métallifères du Moyen-
Atlas.
Nos ingénieurs devront remédier à l'exi-
guité de sa rade par la perfection des amé-
nagements et l'emploi de toute la place : des
quais vastes, de puissants moyens mécani-
ques, une organisation et une surveillance
rigoureuses.
Si l'existence de houille au Maroc Oriental
se précise, Nemours pourra s'équiper com-
me un port de relâche : il faudra lui assu-
rer l'eau en quantité pratiquement illimitée
et à jjon compte pour satisfaire la clientèle
dés relâcheurs.
Le trafic escompté, surtout minier qui, à la
pleine exploitation des mines, atteindra rapi-
dement le million de tonnes, exige l'établis-
sement d'une double voie entre Oudjda et
.Wmours.
L'adjonction d'un second embranchement
de quelque 50 kms sur Martimprey-du-Kiss
et Herkane permettra de drainer tout le tra-
fic d'importation et d'exportation de cette
opulente région.
Nemours a des obligations. Elle ne devra
pas y faillir, afin de ne pas ressusciter les
espérances de Mélilla incontestablement bien
située, facile d'accès et modernisée.
Aucun gouvernement français ne songera
à réaliser une ligne rifaine Taza-Mélilla,
mais il ne faut pas non plus s'exposer à ce
que nos voisins et amis les Espagnols ne
profitent de la prospérité nouvelle qui va
échoir à Nemours.
Mtolantt £ ll.«sa-JlliaI«.||l
Le cours de préapprentissage
de Boufarik
1 «»
En 1927 une classe de préapprentissage fut
créée et annexée à l'Ecole primaire publique
de garçons de Boufarik sous le titre de :
CI Cours complémentaire professionnel ».
Les chefs d'atelier s'étaient plaints, à juste
titre, du défaut d'instruction pratique do
leurs jeunes apprentis. Jusqu'à ce jour, en
effet, on ne destinait à l'atelier que les en-
fants d'indigents. Et pourtant l'exercice par-
fait d'un métier peut-il se passer d'une ins-
truction élémentaire et comprenant les no-
tions essentielles de calcul, de dessin et de
français?
Le cours complémentaire professionnel doit
y remédier, il est en même temps que
cours d'instruction pratique, une classe
d'orientation professionnelle, et une école de
préapprentissage.
Pour encourager les jeunes apprentis,
fréquenter régulièrement les cours, on leur
accorde une prime d'apprentissage quoti-
dienne de 1 franc en première année et de
2 francs en deuxième année.
En vue de diriger les élèves vers line pro-
fession en rapport avec leurs facultés et leurs
goûts, à leur entrée au cours, on établit des
fiches individuelles sur lesquelles sont indi-
quées, avec le concours d'un docteur, les
aptitudes physiques, intellectuelles et mora-
les. Ces fiches sont tenues à jour et complé-
tées périodiquement.
Avant leur sortie du cours, les élèves con-
fectionnent leur caisse à outils garnie de
l'outillage qu'ils ont exécuté à l'atelier.
Les apprentis sortants sont ensuite places
chez les industriels et patrons de la localité.
Cette oeuvre, de création encore très ré-
cente, a. cependant donné des résultats ap-
préciables. L'effectif comptait 15 élèves en
1927-28; cette année il comprend 25 appren-
tis. Les élèves qui sont déjà sortis donnent
toute satisfaction à leurs patrons qui peu-
vent, dès le premier jour, les mettre au tra-
vail et leur demander déjà l'exécution de
petits ouvrages sur plan.
3it CH
A l'Académie des Inscriptions 1
et Belles-Lettres
L'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres a élu à l'unanimité M. Georges CO'-
dès, directeur de l'Ecole d'Extrême-Orient,
en remplacement de M. Aurousseau, décédé.
M. Georges Cœdès, ancien membre de cette
école, est actuellement directeur de la Bi-
bliothèque nationale et du service archéolo-
gique du Siam.
Inscrits maritimes en grève
'M. Rlancho, député maire de St-Nazaire,
vient d'adresser à M. Forgeot une lettre dans
laquelle il insiste sur la gravité de la situa-
tion créée par la grève des inscrits. Il de-
mande au ministre des Travaux publics de
prendre toutes dispositions utiles, sans quoi
il se verra contraint d'intervenir à la tribune
de la Chambre.
Dons à nos musées
l'
Au cours de sa dernière séance, le Conseil
des musées nationaux, présidé par M. Ray-
mond Keechlin, a accepté de nombreux dons,
notamment pour le Musée du Louvre, et parmi
lesquels nous notons un rhyton en forme de
tête de bouquetin venant de Sidon (Saïda) (don
de Mme Souhart).
Pour le Musée Guimet, trois têtes d' art
cham (VIIIO et IX0 siècles), provenant de Qua
Giang (Indochine) (don de M. Bouasse-Lebel)
ont été acceptées.
Pour le Maroc du Sud
Il y a déjà longtemps, on annonçait offi-
cieusement à Rabat, sinon officiellement,
l'ouverture du SOUI ainsi, que celle de. la
partie pacifiée' du sud marocain, comme
toute prochaine.
D'année en année d'abord, puis de mois
en mois ensuite, la chose fut remise, et à
l'heure actuelle le Sous et la région d'Aga-
dir sont encore fermés.
Nous avons déjà eu l'occasion d'indiquer
à quels singuliers résultats on est arrivé de-
puis quelques mois, depuis que le port
d'Agadir est entr'ouvert, car s'il n'est plus
fermé, il n'est pas encore ouvert. Depuis ce
temps tout le monde, sauf les Français et
les Européens, peut aller trafiquer par là.
On assiste dans cette région à ce fait peu
in'éressant à notre avis, que les Européens,
c'est-à-dire la race pouvant contribuer - utile-
ment à la mise en valeur du sol et du pays,
ne peuvent ni acheter des terres, ni aller s'y
installer, tandis que les sujets marocains, et
en particulier les israélites de Mogador, allé-
chés par l'espoir de voir tomber bientôt dé-
finitivement la chaîne qui, à Tamanar, barre
la route d'Agadir, achètent tout ce qu'ils
peuvent avec la ferme volonté, non pas d'ex-
ploiter ou de cultiver, ce qui seiait contraire
à leur mentalité et à leurs ressources finan-
cières, mais de revendre sous peu, avec un
gros bénéfice, aux colons et aux Européens,
ce qu'ils auront eu des Arabes pour un mor-
ceau de pain.
Le Maroc a toujours été un pays où la
spéculation a été bitn cultivée et fleurit vi-
goureusement. Toutefois, dans le cas actuel,
on ne peut s'empêcher de trouver la situa-
tion légèrement paradoxale et foncièrement
déplorable.
Mais, ce n'est pas seulement la région
d'Agadir qui souffre. Le sud du Maroc, ex-
cepté aux environs immédiats de Marrakech,
a toujours été sacrifié. On ne suit trop pour-
quoi.
Prenons un exemple : Mogador bien dé-
chue de son ancienne splendeur, mais qui,
si on voulait l'aider un peu, pourrait revivre.
Que fait-on pour cette pauvre ville et pour
la région qu'elle commande? Rien. Jusqu'à
l'an dernier, il n'y a pas eu de lots de
colonisation officiellement créés. Ou plutôt
si, il y en a eu un dont l'emplacement avait
été si intelligemment choisi que son acheteur
s'est ruiné, et qu'il a fallu vraiment qu'il
soit de bonne composition, étant donné le
cahier des charges qui avait été dressé par
l'Agricultuie, pour ne pas se retourner vi-
goureusement contre la Résidence. On lui a
d'ailleurs donné des compensations pour le
calmer. Passong.
Aujourd'hui, quand par hasard, surgit une
tentative de culture nouvelle, trop souvent
des bâtons sont jetés dans les loues des co-
lons on ne sait pas par qui.
Un exemple le Maroc du Sud est la
seule contrée dit Protectorat où puissent uti-
lement être créées certaines cultures: à
cause du climat, de la nature du sol, de la
possibilité d'avoir sur place un peu de bonne
main-d'œuvre, etc. Citons en passant, car
nous avons déjà traité la question trop sou-
vent pour y revenir encore, les agrumes, les
oliviers et surtout les bananiers, les agaves
sisal qui ne peuvent se comporter normale-
ment au Maroc que dans la zone au-dessous
de l'embouchure de l'oued l'en - i f t 'un rap-
port officiel des Services do l'Agriculture le
constate), etc.
Croyez-vous que les contours officiels soient
acquis à ces tentatives qui pointant seraient
intéressantes pour 1e Protectorat? Non, au
contraire, l'ne preuve? Voici : pour les ha-
naniers et les -isals qui n'exi-tent pas au
Maroc en tant qu'espèces acclimatées et nor-
malement productives, on est bien forcé
d'importer les plants d'origine des pays où
ces plants ::-c comportent le mieux. 11 sem-
blerait logique, puisque les lignes de navi-
gation font escale à Mogador et même à
Agadir), puisque dans le premier de ces
ports tout au moins il y a un service, régu-
lier de douane relevant, je pense, comme
personnel et comme recettes du même -ervice
centra l que les autres ports du Maroc, il
semblerait, disons-nous, qu il serait logique
de pouvoir débarquer à Mogador même les
plants ou bulbilles destinés à la création dans
la région de ces nouvelles cultures. Errcur,..
la chose est impossible. La logique et le bien
général le voudiaient, la îoutine et les Ser-
vices s'y opposent.
Il a été décidé, il y a années, que-
toutes les plantes vivantes importées .111 Ma-
roc, seraient accompagnées d'un l'crtitlcat de
bonne santé et de non-maladie, ce qui est
parfaitement logique, mais qu'en outre tous
les envois de ce genre devraient obligatoire-
ment passer par Uudjeb ou Casablanca. Pour-
quoi ? Peut-êtie parce qu'à cette époque on
ne prévoyait pas qu'on put être assez hardi
pour cultiver des terres dan- le Sud r A
moins que ce ne soit tout simplement pour
eviter un contrôle, pourtant peu difficile à
exercer, ou que l'on considère à Rabat, les
agents de douane des ports secondaires com-
me trop stupides pour lire un certificat pln-
topathologique ou môme pour en référer, en
cas de besoin, par téléphone au Service
central de Rabat ou d'ailleurs.
Résultat : des plants destinés à des créa.
tions dans le sud marocain, fragiles, ayant
besoin de ménagements, sunt refusés à Mo-
gador quoique munis de tous les passeports
et de tous les papiers réunis de l'Agriculture
et des douanes, et doivent, pour pénétrer
dans cette région où ils seront mis en terre,
passer obligatoirement par Casablanca ou
Oudjda, ce qui accroît les délais de livrai-
son, peut augmenter le chiffre des pertes et
gonfle, en tout cas, le chiffre des transports,
le tout sans que cela rapporte au Prollxto-
rat un sou de plus que si la livraison, en-
tourée naturellement de toutes les garanties
voulues, se faisait à Mogador, Ma/agan ou
Safi.
On oblige ainsi les importateurs à courir
des risques, on augmente leurs débours, on
leur fait perdre du temps, un niot on les
embête. Est-ce bien intelligent ?
U y a bien d'autres choses encore à dite à
cet égard et nous y reviendrons.
Mentis f-t» fforftler.
Un émule d'Alain Gerbault
I .i"1 navigateur allemand Paul Millier, qui
arriva lundi dernier à l'ile de (:lIha. après
avoir traversé seul, dau* srn lill:nt spé-
cial, l'océan Atlantique, eu partout de Te-
nérilfe, est arrivé hier malin de bonne
heure à La Ua\nne.
Le retour de M. Lucien Saint à Rabat
1 e.
M. Lucien Saint qui avait quitté Oudida
hier matin, est arrivé aujourd'hui à Rabat.
Le lendemain do son arrivée à Oudidu, le
Résident général,'après avoir reçu, d l'hô-
tel de la région civile, les lwrsonnalitéî
d'Oudjda et de la région, a offert un déjeu-
ner de trente couverts.
Au desser" le président de lit Chambre
de commerce et d'agriculture et le délégué
du troisième collège, lui ont souhaité la
biftivenue *'t exposé leurs desiderata.
M. Lucien Saint a répondu que l'avenir
économique du Maroc oriental pouvait être
envisagé wee oplimisme, grâce à la colla-
boration (te tous les Français qui ont déjà
travaillé dans celle belle région.
D'Oudjda à Fez, le résident général a été
l'objet de manifestations enthousiastes à
(ïuereif et à Taza, où des représentants
qualifiés de la population française lui ont
souhaité la bienvenue.
Après avoir déjeuné, à Taza. M. Saint est
parti à 17 heures pour Fe:, qu'il quitta hier
matin pour regagner la résidence de Itabat.
(PUI' dé pèche.)
ete-
M. Bordes à Alger
«4»
M. /ll/rl"'->:, <]o>irorneur général de l'Algé-
rie, de retour de la conférence aLqrfru-ma-
roeuine, est rentré à Alger après s'être ar-
rête à Saïda où il a inspecté les mesures
de défenses prises contre les sauterelles.
^Pnr dépêche.)
L'escadre de la Méditerranée
T
M. Lucien Saint vient d'être informé par
le vice-amiral Docteur, commandant en chef
de la première escadre, que les navires de la
première et de la deuxième escadre de la
Méditerranée arriveront à Casablanca vers le
18 mai.
Les cuirassés Provence, portant pavillon de
l'amiral Docteur. Lorraine et Bretagne, le
navire porte-avions Béarn et les sous-marins
d'escadre séjourneront à Casablanca jusqu'au
19 juin environ.
,.
Intensifions la mise en valeur
de nos colonies
l'ar Henri Mu.iifj.
̃ -
Au cours de l'année 1928, le commerce
extérieur de la France s'est élevé, au total,
à 104 milliards 705 millions de francs, soit
51 milliards 346 millions pour les exporta.
tions, et 53 milliards 44S millions, pour les
importations.
Sur ces chiffies, le montant des échanges
entre la Métropole et ses diverses possessions
d'outre-mer, a atteint 15 milliards 52 mil-
lions, soit environ 14,5 du tiafic global,
pendant la. même période.
Voilà ce qu'il importe d'abord de souli-
gner.
Mais ce qu'il faut surtout retenir c'est que,
dans ces chiffres, les marchandises expédiées
par la France à ses colonies, figurent pour
une valeur de S milliards 3J4 millions.
Ces 8 milliards de plOdtiits, manufacturés
ou non, que repre-eiitent-ils ? Tout simple-
ment, plus de 16 fo de nos exportations to-
tales.
Qui ne voit, dès lors, qucls mel ycillcux
débouches offrent et peuvent offrir, plus Cil.
core, nos colonies à tous nos industriels et
commerçants français ?
Et pourtant, nous entrons à peine dans la
période de l'exploitation inten-ive de nos ri-
chesses d'outre-mer. 11 nous a fallu d'abord
pacifier, explorer, inventorier, etéer une ad-
ministration, définir les principes de notre
politique indigene. Après cette longue et né.
cessaire préparation, la mise en valeur ra-
tionnelle et méthodique a commencé. Et les
résultats très appréciables déjà obtenus, et
que sanctionnent les chiffres cités plus haut,
permettent d'augurer favorablement de l'ave-
nir.
Il s'agit, présentement, d'intensifier cette
mise en valeur sans répit, et, plus spéciale-
ment, dans les parties de notre empiie colo-
nial les moins développées.
C'est là une nécessité pressante.
Rappdons-nous, en effet, que nous ne re-
cevons encore de nos colonies qu'un dixième
des matières nécessaires à notre alimentation
et à notre industiie. D'où, pour la Métro-
pole, 1 obligation de payer, chaque année, à
l'étranger, un lourd tribut pour les produits
que nous sommes réduits à impoiter. Le co-
ton représente, à lui seul, une importation
annuelle de 4 milliards et demi ; les soies,
1 milliards ; le caoutchouc, 1 milliard; les
laines 5 milliards ; le blé, 4 milliards.
Mais, si nous voulons que nos es
piennent une place beaucoup plus impor-
tante dans le trafic mondial et surtout dans
les échanges avec la Métropole, il faut les
aider.
De quelle manière?
D'abord financièrement. Fournir des capi-
taux à nos possessions, c'est, en mémo temps
qu'augmenter leur faculté d'achat, leur per-
mettre d'accroître leur production.
Nous n'en voulons pour preuve que l'aide
pécuniaire appoitée, de U)2o à 102.1, par la
Métropole à notre colonie de l'A. E. F.,
dont la situation financière se soldait alors
par une insuffisance budgétaire de plus de
36 millions. Qu'a fait la France? ces
cinq années, elle a versé à l'A. K. F. 24 mil.
lions et demi de francs. (ir.Yce. à ces subven-
tions. grâce aus-i à une rigoureuse et intel-
ligente politique fiscale correspondante?,
l'A. E. F. a pu rembourser à t'il
1026, près d'un million. I n ro-T, cinq non.
veaux millions ont été re\er-és par cette co-
lonie au Trésor français, résultat qui n'est
pas à dédaigner. De plus, des réserves li-
quides ont pu être constituées pour parer à
toute éventualité. I)Iter 't
La situation financière est donc n< n seu-
lement améliorée, mais assainie. Aussi, le.
mouvement commercial rst-il passé de qi mil-
lions en 10-4 à 275 millions en 1026 et à
310 millions en 10-7. Comme 011 Fa remar-
qué fort justement, l'A. F. F. était pauvre.
< quand nous n'y faisions rien. File commcn-
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