Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-05-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 mai 1929 11 mai 1929
Description : 1929/05/11 (A30,N74). 1929/05/11 (A30,N74).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280550h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
THKNTIEME ANNEE - No 74.
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Les Annales Coloniales
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': La menace des vins. algériens
La menace - des yms - a lge'f r ii>ens
C'est ce titre que M. G. Brisset, à Bône,
en Algérie, dont j'ai signalé les études dans
La Rewt^-Ï'éài mitmtf -è cgttp série
d'articles où il met plus de bonne humeur
et plus de calme que beaucoup de ceux qui
à ses côtés combattent pour la même cause.
Car enfin si M. G. Brisset prétend que,
dans notre Languedoc, le voisinage des an-
ciens volcans du Massif Central nous met le
feu au bas des Teins et nous inspire a des
envies de restriction quasi féroces 9, il ne
se gêne pas pour déclarer que les incendiai-
res Algériens feraient mieux de a proposer,
sans emballement, des mesures communes
contre une pléthore que l'insouciance et un
peu l'égoïsme de tous ont rendu menaçante a.
au lieu de < se répandre en protestations vé-
hémentes contre les prétentions méridiona-
les 9. Véhémentes est un euphémisme, et l'on
conçoit que l'auteur se demande, non sans
ironie, si, par un retour imprévu de l'histoire,
nous n'assisterons pas quelque matin à un
débarquement de nouveaux croisés à Aigues-
Mortes !
Lui, il est pour le débarquement des a pa-
rents 9 languedociens en Algérie, non pas
en croisés, armés de pied en cap, mais en
membres de la grande famille viticole : ne
sommes-nous pas cousin cousine ? Apparem-
ment, et peut-être d'une parenté beaucoup
plus directe, parfois, beaucoup plus intime.
Allons ! conseille M. G. Brisset aux viti-
culteurs de Beaucaire et de Perpignan, ve-
nez causer, té, a sur cette terre d'Afrique
que vous connaissez mal ou point du tout ».
D'abord, vous serez gagnés, dès votre arri-
vée : l'assent, l'as sent chéri déridera votre
front soucieux, et aussi les moeurs qui sont
les vôtres, les coutumes qui sont les vôtres,
vous inspireront la confiance ; pour qu'elle
devienne indéracinable, des a réceptions plan-
tureuses 9, et a sans protocole inutile ». fe-
ront le reste ; ces noms que vous entendrez
vous rappelleront ceusses de l'Hérault et du
Gard. et vous constaterez que c'est le midi,
le cher midi de notre chère France, qui
fournit presque tout à l'Algérie, aujourd'hui
les plants de vigne, hier le phylloxéra.
Il y a là quelques pointes de galéjade dont
nous sommes les premiers à faire l'éloge. Et
il y a aussi des choses plus graves dont nous
voudrions que tous les compatriotes de M.
G. Brisset fissent àeut profit,. Lorsqu'il don-
ne la pamw aux ainés -e, e roût LorsW'il dm-
ne la parole aux aînés de la viticulture fran-
çaise, il leur fait dire : a Mais n'avons-nous
pas droit à vendre nos vins, et pouvons-nous,
d'un oeil indifférent, voir nos caves rester
pleines, tandis que les vôtres se vident assez
facilement ? Nos pères ont-ils créé une Co-
lonie avec leur or, leur sueur et leur sang,
pour que ses produits viennent aujourd'hui
supplanter les nôtres sur notre sol même ? 1
Avec ou sans assent, l'interrogation porte.
Ecoutons la réponse des parents d'Algérie :
« D'accord, ô pères, qui ne sauriez être des
ennemis, mais les mesures d exception, les
paroles et les gestes de haine, n'aboutiront,
croyez-le bien, à tien de bon, à rien de du-
rable io. Qui diable a jamais prétendu le
contraire de Beaucaire, ou plutôt de Nice
à Perpignan ? Vous estimez, déclarez-vous,
que « les précautions à prendre en commun
paraissent nécessiter un examen approfondi
de questions vraiment fort complexes. ?
Qui donc, de ce côté de l'eau, a jamais pensé
et écrit autre chose ? Oui, paroles et gestes de
haine ne peuvent rien fonder de solide, et
les débats pour déterminer ce qui est ou n'est
pas « mesure d'exception » doivent se dé-
rouler dans une atmosphère pacifique, nous
ajoutons même : sympathique. Mais, croyez-
moi, mon cher confrère, répandez autour de
vous ces sages conseils. Nous en faisons
autant, de notre côté, et j'ai rencontré plus
d'un de nos" compatriotes oui me répondaient
qu'ils n'en avaient pas besoin et qu'avant mê-
me que le jour vint d'étudier « les precau-
tions à prendre en commun a, ils s'étaient
préoccupés de les préparer sans une parole,
sans un geste qu'on pût leur imputer à crime.
J en ai même rencontré qui m ont répété avec
une entière confiance : le jour viendra.
Attendons. Nous sommes de ceux qui. du
haut des remparts d'Aigues-Mortes, regar-
dons vers la mer, sans aucune anxiété.
Marie Mmwmtmm,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des
- - Colonies
M. Maginot à Bordeaux
.1.
M. AacW MqiDot, ministre des Colonies,
se vendra à Bordeaux au moment de la Foire.
Il stra accompagné par M. Carde. Gou-
verneur général c le l'Afrique Occidentale fran-
çaise. proiftera de cette circonstance pour
ptenare contact avec les groupes bordelais qui
ont des intérêts si importants sur la Céte
d'Afrique..
111
La t œaférence
Algéro-Marocaine
Les bienfaits du rail
Aux pietés d'accès permettant d'assurer des
liaisons militaires plus étroites et plus rapides
entre le Sud-Oranais et le Sud-Marocain, la
Conférence algéro-marocaine qui poursityvit ses
opérations à Fiauil a pris avec raison la déci-
sion de prolonger la voie ferrée de Colomb-
Béchar jusqu'au Ziz par Bou-Denib.
Cette réal isation, en effet, nous permettra
«l'arriver au seuil même du Tafilalet et de
pacifier la grande palmeraie sans difficultés.
! e rail est l'instrument de pacification par
- cellence. On en a eu la preuve dans le Sud-
Jranais, où les pittardt se - sont repliés devant
k i à mesure qu'il avançait. Personne n'a ou.
nlié qu'en 1906, au moment de la fameuse
affaire de Menabah, une harka de 20.000
t,lames s'approcha à quelques kilomètres du
chemin de fer de Colomb-Béchar, dont" la
v je n'était pas gardée, et ne tenta même pas
v"y enlever un boulon. D'ailleurs, jamais un
attentat quelconque n'a été dirigé contre ce
ditemin de fer. Comme, d'autre part, le ter-
:ain de Colomb-Béchar au Ziz est très plat et
lIu'il n'y aura pas de travaux d'art à exécuter,
\h 'pose de la voie pourra s'effectuer rapide-
ment et dans des conditions très économiques.
Ajoutons au on a dès maintenant envisagé la
piolongation du chemin de fer en bordure de
h palmeraie du Tafilalet, et même son arrivée
jusqu'à Agadir.
M. Bordes et M. Lucien Saint
se séparent
Un déjeuner au contrôle civil de Figuig a
réuni, nous l'avons dit, les deux délégations.
l\plès une visite de l'oasis et un thé offert par
k pacha de Figuig, le Gouverneur général,
M. Bordes et sa suite ont regagné Beni-Ounif,
en territoire algérien. Ils ont été accompagnés
jusqu'à la gare par le Résident ténéral. M.
S tint, et la délégation marocaine. M. Saint
st monté dans le wagon spécial de M. Bordes
pour prendre congé de celui-ci. MM. Saint et
Bordes se sont félicités des nouveaux résultats
! tatioues également intéressants pour le Maroc
et rÂtRéne. obtenus au cours de la - conférence,
» et notamment en ce qui concerne la politique
ferroviaire sur les confins algéro-matocains.
A 19 heures, le train de M. Bordes quittait
la gare de Beni-Ounif, pendant que les trou-
pes rendaient les honneurs réglementaires. M.
Bordes se rend dans le Tell. Il doit visiter
aujourd'hui les chantiers de lutte contre les
sauterelles de la région de SaYda, où leur inva-
sion est très fréquente.
M. Lucien Saint a couché, lui, à Figuig.
Il s'est ensuite mis en route pour Oudida, en
passant par Bou-Arfa. où il a visité les très
importants gisements de manganèse qui y sont
en exploitation. Il a également visité le petit
centre de Berguent, important par ton élevage
de moutGIII.
Les élections municipales
AU SENEGAL
A Dakar, la liste de M. Diurne, député,
maire sortant, a été élue avec 800 voix de
majorité. A RufiIque, la liste Maurice Gueme.
maire sortant et révoqué, a été battue par 400
voix par la liste Ibra Seck. A Saint-Louis,
la liste du maire Marick Gueye a été élue en
entier contre la liste Lamine Gueye par 300
voix de majorité.
L'ordre a régné partout.
A LA REUNION
La consultation électorale a eu lieu dans le
plus grand calme. Listes élues : Saint-Denis,
Olate ; Sainte-Marie, de La Girodav ; Ste-
Suzanne, Blanchet ; Saint-André, d
Martin ; Salazie, fontaine, Braspanon, Mo-
range ; St-Benoit, Auber; Plaine des Pal-
mistes, Payet ; Sainte-Rose, Beurard ; St-Phi-
lippe, Jules Ratinaud ; Saint-Pierre, Archam-
beaud, Tapon, Avril ; Entredeux, Hoareau ;
St-Louis, Léonus Bénard ; Etang Salé, Oc-
tave Bénard ; St-Leu, Lagourgue ; Trois-Bas-
sins, Hervé, Payet ; St-Paul, Gabriel Mar-
tin ; Port-Michel possession, Georges Rati-
naud.
A LA GUADELOUPE
Parmi les élus, citons à la Pointe-à-Pitre
M. Pagesy, maire sortant ; les Abymes. M.
Dain, maire sortant ; Basse-Terre, M. Fa-
vreau, maire sortant; Goyave, M. Bolivar.
maire sortant ; Morne à l'eau, M. ArcHimède,
maire sortant ; Vieux-Habitants, M. Nicolas,
maire sortant ; Sainte-Anne, M. Graëve, dé-
puté.
A LA MARTINIQUE
22 municipalités sortantes ont été réélues :
12 appartenant au parti S.F.I.O. et 10 au
parti du bloc républicain.
A aucun moment, l'ordre public n'a été
compromis.
M. Femand Clerc n'est pas réélu au Lor-
rain.
Il y a ballottage dans les quatre communes
suivantes :
A Fort-de-France, où la liste Sévère, bloc
républicain, réunit 1.547 voix contre 858 à la
liste Lagrosillière S.F.I.O., à Saint-Pierre, à
Rivière Pilote et à Robert. On signale, d'au-
tre part, parmi les élus, la liste de Ferdinand
Clerc, S.F.I.O. à Trinité ; A Ajoupa Bouil-
lon, la liste Magallon Graineau S.F.I.O. ; au
Prêcheur, la liste Nadeau, bloc républicain ;
à Diamant, la liste Giscon S.F.I.O.
A LA GUYANE
Les élections municipales, dans la majorité
favorables aux partisans de Galmot, n'ont
donné lieu à aucun incident. Il y a quelques
bal lotisses.
AUX ILES SAINT-PIERRE
ET MIQUELON
Les élections se sont déroulées dans un
calme parfait. A Saint-Pierre, sur l £ candi-
dats élus, 14 appartenaient à la liste du maire
sortant ; 4 siègfs sont en ballottase.
È mm
CINÉMA COLONIAL
.t.
A Madagascar
Dans Caïnt le grand film que Léon Poi-
rier va tourner l a o Madagascar, Thomy
Bourdelle aura comme partëfiaire une très
jeune et gracieuse artiste exotique, Rama
Tahé, dont ce sera le début à l'écran.
Rasses riUaWs Il T lIisie
Rosses réfugiés en Tunisie
A
En 1920, une partie de l'esetldn
russe commandée par l'amiral Be-
rens, ne HMNIIIt. Mus. faute de
munitions et* 4'*Ptrov*siati*e9Uttts, conti-
nuer la lutte contre les Soviets, vint se ré-
fugier à Bizerte, où elle débarqua un asses
grand nombre de familles de marins et d'of-
ficiers de l'armée de Wrangel.
le reste de l'escadre vint, quelques mois
plus tard, en février 1921, rejoindre le pre-
mier contingent, apportant, aussi, outre ses
équipages, quelques familles de réfugiés,
C'est un total tE envirtJn 6.200 personnes,
comprenant des femmes et des enfants, qui
arriva ainsi en Tunisie. Beaucoup en sont
parties peu à peu vers Paris, la Pologne,
la Tchécoslovaquie. Il n'en reste guère ac-
tuellement en Tunisie qu'un millier dissé-
minées dans des professions très diverses.
Il convient de remarquer que cet élément
se distingue par une culture intellectuelle
plutôt supérieure à la moxenne, par des con-
naissances techniques réelles, en un mot par
une capacité appréciée soit dans les services
administratifs soit dans les entreprises pri-
vées qui en ont recueilli des unités.
Plusieurs anciens officiers russes sont em
ployés au Service des Travaux publics, de
l'Agriculture, topographique, comme géo-
mètres; quelques professeurs se servent de
leurs connaissances dans des établissement
scientifiques ou des laboratoires.
Les exploitations phosphatières et les mi-
nes de plomb ont recruté comme ingénieurs
ou comme mécaniciens des officiers de la
marine russe9 et s'en trouvent bien. D'autres
ont trouvé place dans Vadministration des
Ports de la Régence où certains comman-
dent des bateaux de cabotage ou des chalu-
tiers.
On rencontre, dans le bled, chez les co-
lons, des techniciens pour tracteurs, des
chefs d'atelier pour les réparations ou Ven-
tretien des machines agricoles, qui provien-
nent du même contingent.
D'autres s'emploient à la culture même,
et l'un d'eux a créé, dans un domaine du
Cap Bon, un rucher de 600 ruches, dont la
notoriété dans le monde apicole dépasse les
frontières de Tunisie, car on vient le visiter
de l'étranger.
Quelques médecins diplômés des univer-
sités russes exercent leur profession et ont
sont clientèle suffisante.
Des mécaniciens de la marine ont ouvert
des ateliers mécaniques spécialement consa-
crés aux réparations et pour la plupart le
succès a répondu à leur sciince technique
et à leur effort laborieux.
La corporation des chauffeurs soit de
taxis publics, soit d'automobiles privées,
compte plusieurs membres de cette origine,
et ce ne sont pas les plus mauvais.
Enfin, quelques-uns ont inventé de fabri-
quer des gâteaux secs à la manière russe
qu'ils font vendre à domicile et qui sont
appréciés.
L'élément féminin de cette colonie compte
des dames et des demoiselles qui ont fait en
Russie des études médicales. Certmnes soi-
gnent spécialement leurs compatriotes, tan-
dis que d'autres fournissent d'excellentes
infirmières aux hôpitaux et aux cliniques
particulières. Quelques-unes, enfin, sont en
ttées dans la phalange des dactylographes.
Les enfants fréquentent les écoles fran
çaises, le lycée de Tunis, les collèges de Bi-
zerte et de Sousse. Ils se classent, en gé-
néral, parmi les meilleurs élèves et plusieurs
ont subi avec succès, ces dernières années, les
examens des divers baccalauréats.
Une véritable solidarité continue d'unir
ces déracinés dans le culte commun de leurs
souvenirs et de leurs espérances.
Ils ont fondé un foyer russe, rue Sclier,
60, à Tunis, sorte de club muni d'une bi-
bliothèque, présidé par M. A. Popoff, e:
auquel est adjointe une petite chapelle ortho-
doxe desservie par un prêtre de leur natio-
nalité. Une Société des Anciens combattants
russes de la Grande 'Guerre vient de se
constituer sous la présidence du capitaine de
vaisseau Lebedeff.
Enfin, un chœur russe qui s'est fait, à
plusieurs reprises, applaudir par des audi-
toires d'élite, est dirigé par M. Cheedrine,
ancien chef d'harmonie de la Cour Impé-
riale de Pétrograd.
Ainsi, malgré les épreuves du passé dont
tmemble, d'ailleurs, ils cultivent la mémoire,
ces exilés ont repris goût à la vie dans le
travail, tandis que dans une baie écortée du
lac de Bizerte, les navires qui les ont appor-
tés, à jamais impuissants, prennent, de plus
en plus des allures vétustes et funèbres de
vaisseaux fantômes.
Un souci général inquiète cependant tous
ces émigrés : ils voudraient voir régler leur
situation légale en France et dans les Colo.
Plies françaises.
Plusieurs ont résolu le problème en de-
mandant et obtenant leur naturalisation
française. D'autres, liés par des traditions
ou des sentiments parfaitement respectables,
tiennent à leur origine nationale et ne veu-
lent pas abdiquer encore le droit d'interve-
nir, à l'occasion, dans les questions inté-
rieures de leur patrie toujours aimée.
A condition qu'ils s'abstiennent sur son
territoire de manœuvres interdites par le
droit international, la France devrait com-
pléter l'asile cordial qu'elle offre à ces h à
tes intéressants, en réglant, au moins en ce
qui la concerne, le statut légal qu'elle peut
leur accorder.
Ernest MÊmmdtmm,
Sénateur de ta Marna,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
BROUSSES 1
* BROUTILLES
»»̃
Une lettre, une dépêche
A la suite de l'assassinat de M. Basin &
Hanoi, l'étudiant Léon Sanh avait été ar-
rêté, entre autres.
Or, voici la lettre qu'aurait reçue d'Hanoi
l'un de nos confrères :
VAnnamite Léon Sanh, après avoir été
arrêté far ordre du Procureur de la Rétdli-
Îue, a été transféré de la prison centrale
dans une cellule de la Sûreté générale.
Là, les tortures les plus effroyables ont été
infligées au martyr jusqu'à la folie, jusqu'à
la mort. Car Léon Sanh est mort fou après
qu'on lui eut versé sur le nombril du plomb
fondu. qu'on lui eut atrocement serré le
crâne et les doigts dans des étaux, aérés
qu'on lui eut rempli la bouche do sel et
qu'on Veut exfosé aux rayons du soleil tor-
ride.
Mais la nation annamite saura honorer le
nouveau martyr de l'indépendance en slorea-
nisant et préparant méthodiquement l'action
de masse oui seule peut permettre de con-
quérir de haute lutte, en liaison avec les pro-
létariats métropolitains, l'indépendance ab-
I"lue!
Mais un câble, également venu d'Hanoi,
nous rassure en ces termes :
Instruction assassinat Basin se poursuit
normalement. Informations publiées concer-
nant mort Léon Sanie sont complètement
fausses. Médecin inspecteur Prison qui a vi-
sité Léon Sanh a constaté qu'il étatt en par-
afait état de santé.
Il faudrait pourtant s'entendre. Car, de
deux choses l'une : ou bien l'auteur de la
lettre a élaboré un scénario de cinéma qu'il
a adressé par erreur à un journal politique,
ou bien il a dit vrai et l'on en, doit conclure
que Léon Sanh digère le plomb fondu, mê-
me absorbé par le nombril.
En tout cas. il y a tout lieu de croire que
Llon Sanh est vivant ; cela ne s'invente pas.
ilMtflOfl.
L'Aviation Coloniale
France-lladagucar
Sous les auspices de l'Association fran-
çaise aérienne M. P. C. Richard, récem-
ment revenu du centre africain, où il avait
accompli une mission pour la ligne Air-
Afrique a fait une très intéressante confé-
rence.
En présentant le conférencier, le com-
mandant Dagnaux, le précurseur de la nou-
velle liaison aérienne rappela que dès 1919,
la voie du Tanesrouft fut préconisée par
Vuillemin et Dagnaux, bien que la balance
penchât alors pour la route du Hoggar, et
malgré la fin tragique du général Xaper-
rine. En 1922, nouvelle mission des deux
officiera dans le Sud algérien, tunisien et
marocain, avec des procédés nouveaux de
navigation. -
En 1925, nouvelle mission au cèntrc Afri-
que, interrompue par accident de matériel
à Niamey, après la traversée du Sahara
par Oualien et Tessalit. En 1926-27 la pros-
pection et l'étude sont poussées jusqu'à
Madagascar par Dagnaux lui-même, survo-
lant la ligno terrestre, tandis que Bernard
et Bougault, en hydravion, suivent les
voies fluviales.
lM. P.-C. Richard exposa ensuite ce que
fut sa mission au début de l'année et an-
nonça son prochain départ pour établir les
bases passibles de l'exploitation future en-
tre le Tchad et le Congo belge d'une part,
puis enfin entre le Mozambique et Mada-
gascar d'autre part. L'étude de la totalité
de la ligne serait alors achevée.
Londres-Banoï
Les aviateurs Wen-Lui-Tchen et Peter-
sen sur biplan Avro, moteur Sirus, 85 che-
vaux, qui sont arrivés il Hanoï hier à 16
heures *M venaient d'Ha-Tinh après avoir
atterri ic Vinh-Than-Hoa. Les aviateurs
avaient quitté Londres le 5 mars dernier.
Ils subirent de nombreuses pannes en
cours de route. Partis de Bangkok, ils ont
atterri le 3 mai à Korat, puis par suite
d'une, panne de pompe à huile, aux envi-
rons de Ha-Tinh, le 4 courant. Ils continue-
ront leur voyage vendredi à destination de
Amoy, d'où le pilote chinois, propriétaire de
l'avion est originaire, via Moncay-Canton.
Ces aviateurs ont l'intention de créer une
école do pilotage à Amoy.
i
Le commerce de la France
avec ses Colonies
Le trafic de la France avec ses colonies et
protectorats s'est élevé, pendant les 3 pre-
miers mois de 1929, à un total de 4 milliards
68 millions 500.000 francs.
Voici les chiffres relatifs aux importations
et aux exportations de la Métropole :
Importations
Algérie Fr. 858.500.000
Tunisie 19» .000.000
Maroc ",. 122.500.000
Afrique occid. française. 232.000.000
Madagascar et dépendances.. 124.500.000
jlndocnine française 218. 500.000
Autres colonies et pays de
protectorat 207.000.000
Totaux des colonies françai-
ses et pays de protectorat.. 1.954.000.000
Exportations
Algérie 880.500.000
Tunisie 247.500.000
Maroc. 333.000.000
Afrique occid. française. 152. 500.000
Madagascar et dépendances.. 110.500.000
Indochine française 240.000.000
Autres colonies et pays de
protectorat. 150.300.000
Totaux des. colonies françai-
ses et pays de protectorat.. 2.114.500.000
Les exportations de la Métropole ont donc
dépassé de 160 millions le chiffre de ses im-
portations.
Le Centenaire de l'Algérie
"1
Déclarations du Commissaire Général
M. Mercier, commissaire général du Cen-
tenaire, vient de faire d'importantes décla-
rations, au cours desquelles il a insisté sur
l'idée que le Centenaire devait consacrer,
par -ses différente!k manifestations, les ré-
sultats splendides d'un siècle d'eftorts fran-
çais.
Dans le domaine économique, une expo-
sition générale des produits agricoles sera
faite à Oran ; une exposition des produits
agricoles et miniers se tiendra à Constan-
tine.
D'autre part, pour mettre en valeur d'in-
comparables richesses touristiques, le Cen-
tenaire concentrera plus particulièrement
ses efforts sur la Kabylie et les immensités
désertiques du Sud.
Enfin, les arts ne seront pas oubliés puis-
que tiois grands musées seront créés à Al-
ger, Oran, Constantine, une école de poterie
kabyle à Tizi-Ouzou, et une école de tissage
à Tlemcen.
Nous envisageons les manifestations du
Centenaire, conclut M. Mercier, comme de-
vant donner à l'Algérie un élan nouveau
dans tous les domaines.
p. S. Lire en 20 page : décret constituant
un Comité de propagande du Centenaire.
.,
Les puits aériens
a
Les Annales Coloniales ont mentionné
l'invention de l'ingénieur A. Knappen qui
fit, au congrès de 1 eau à Alger, une commu-
nication sensationnelle relative à un procédé
de récupération de l'humidité atmosphé-
rique.
M. A. Knappen qui est déjà l'inventeur
d'un procédé remarquable de dessication
des pierres humides par une ventilation au-
tomatique, dont l'expérience a fait la preuve
au château de Versailles, au Palais de Jus-
tice de Rouen et en diverses localité* de
Belgique, a été amené a penser que son pro-
cède d'assèchement si simple, auquel il fal-
lait seulement songer, pouvait se renverser
et récupérer alors l'humidité atmosphérique
au lieu de la disperser.
En effet, nouî avons tous pu faire la cons-
tatation suivante : par une journée des plus
chaudes, alors que la terre se fendille, on
trouve encore, si l'on retourne des galets ou
de grosses pierres, la terre sous la face infé-
rieure des blocs, toujours humide. Il suffi-
rait donc, empiriquement, d'élever de sim-
ples tas de pierres dont le plus ou moins de
volume dépendrait de l'état hygrométique
moyen de la régiota, pour que indéfiniment
une citerne ménagée sous le tumulus s'ali-
mente- des condensations hygrométriques.
Rien ne serait, en effet, plus précieux
pour les régions pauvres ou privées d'eau
comme le sud de nos départements nord-
africains et nos possessions sahariennes a que
de pouvoir, par un tel procédé automatique,
concentrer la vapeur de l'atmosphère dans
des centres d'appel et la condenser dans des
L réservoirs.
L'agencement du puits aérien requiert évi-
demment d'autres calculs et d'autres précau-
tions qui sont la propriété de l'inventeur.
D'ores et déjà on sait que :
10 L'accélération de la condensation sera
assurée par un dispositif d'arêtes aiguës et
d'angles vifs et proéminents à l'intérieur de
la masse du puits, et le long desquels la
condensation est'pousséc plus vite ; la nature
et la matière de ces aspérités seront étu-
diées de façon à établir entre elles et la
pierre de construction une différence de
densité suffisante pour permettre un appel
constant de saturation.
a On peut évaluer le rendement d'un
puits pareil, de 100 mètres carrés de surface
de condensation, dit M. l'ingénieur Neveu,
reprenant la question dans la Revue Scien-
tifique, à 35 ou 55.000 litres d'eau par jour
suivant les changements climatériques. n
M. Ginestou soulève dans le « Bulletin de
l'Office de Tunisie Il une objection en ce oui
concerne la chaleur abandonnée par la va-
peur d'eau qui se condense et qui serait ab-
sorbée par les matériaux du puits à raison
de 5-152 calories par seconde.
Il est bon que des esprits sagaces et infoi-
més émettent sur des nouveautés de ce gen-
re, capables de révolutionner l'économie na-
turelle et sociale des zones terrestres, des
suggestions et des hypothèses avant sa réali-
sation pratique. Ainsi tous les aspects théori-
ques du problème seront épuisés et permet-
tront quelquefois des améliorations pratiques
non à dédaigner.
A l'objection de M. Ginestou, la simple
suggestion viendra, je suppose, à l'esprit de
l'inventeur de la découverte duquel J'ai eu
l'an dernier l'honneur des prémisses, de mé-
nager dans la masse du puits un système
d'aération tubulaire, parfaitement étanche,
et indépendant du courant d'air humide, et
qui serait précisément destiné à rabaisser
automatiquement la température du puits et
à disperser les calories au fur et à mesure
que la vapeur condensée les abandonne : il
y a là une simple proportion à établir entre
l'étendue de cette aération et la moyenne de
température hygrométrique de la région.
Le principe actif de cette aération sera
précisément le refroidissement provoqué par
l'eau de condensation sur les parois des ca-
naux d'aération et qui fera là-dedans un ap-
pel d'air d'autant plus énergique qu'il y
aura eu plus de calories abandonnées.
Itoland B.-R.
LE DÉPART DU WALDECK-ROUSSEAU
Ob
Le croiseur cuirassé Waldech-Rousseau a
quitté la France hier pour aller remplacer
le Iules-Michelet dans les mers de Chine.
Ces deux bâtiments se rencontreront à Co-
lombo.
Croiseur de 14.000 ton/ies, le Waldeck-
Rousscau a été lancé en 1908. 11 porte 14
pièces de 194 millimètres en tourelles blin-
dées, 6 pièces de 75 millimètres contre
avions et 10 pièces de 65 millimètres. Il
compte un équipage de 900 hommes.
Rappelons que notre division navale d'Ex-
trême-Orient compte six avisos en plus du
croiseur-amiral et deux flottilles navales,
l'une sur le Yang-Tsé constituée par trois
canonnières ; l'autre sur le Si-Kiang, com-
prenant deux canonnières. Tous ces petits
bâtiments, de faible tirant d'eau, armes de
canons de 75 millimètres et de 37 millimè-
tres, sont destinés à protéger nos nationaux
et notre commerce.
La colonisation au Maroc
"6
Sans compter 17 lots de 2.577 hectares rt
mis en vente un peu partotU, non pk
qu'une réserve de 83 hectares faite en favet
de la population d'Oued-Zem expropriée dt
territoires phosphatiers, l'effort de colonis;
tion porte surtout, pour cette année 1929 st
la région nord de Fez. Trente-trois lots d
2.643 hectares environ sont situés sur I
voie de 0,60 entre Ouezzan et l'Ouergha.
Il est fâcheux qu'une bonne partie de ce
terres soit prélevée sur la propriété privé
du Shériff d'Ouezzan, l'un des premierf
pour ne pas dire le premier chef religieu
du Maroc, rallié à la cause française et qt
fit appel personnellement à la protection d
la France, homme d'un caractère élevé E
d'un large esprit qui a montré depuis long
temps qu'il savait exploiter ses biens et me
derniser aussi bien que les cultivateurs nord
métropolitains son outillage agricole.
On est un peu étonné que l'Administratio
si sage du Maroc ait pensé dépouiller de s
terre un Marocain loyaliste au profit de cc
Ions qui ne sont pas toujours des Françai
de France et dont quelques-uns molesten
outrageusement nos protégés.
Alors que les fils aînés de ces familles ho
norables se spécialisent dans les études agro
nomiques et se destinent à la collaboratioi
coloniale, est-il admissible que l'herbe leu
soit pour ainsi dire coupée sous les pieds e
que des éléments hétérogènes dont les sen
timents français ne vont pas plus loin qUI
l'obtention des avantages que cela leur at
tire, viennent s'installer sur un territoire oi
le prestige de la France est leur moindn
souci ?
8. JF.-J».
Le - coup de --- lune -
Le coup de soleil, le coup de bambou
sont aux colonies choses fréquentes et peu d<
personnes y échappent. C'est, du reste, asse-,
heureux, car plus tard, quand un ancien co
lonial commet quelque sottise, le bon public
la met sur le compte du paludisme ou df
ces coups fameux.
Le coup de lune a, jusqu'à présent, échap
pé à ces reproches car il est encore discuté
Dans les Débats, M. Henry de Varignj
examine ce qu'il peut y avoir de vrai dan<
cette opinion que la lune a une influence
nuisible sur les dormeurs.
Une enquête sur ce sujet ouverte par l,
British Medical Journal a provoqué plusieur
réponses contradictoires. Néanmoins, il sem
ble en résulter que la lune a une certaini
influence sur le sommeil de ceux qui en re
çoivent directement les rayons sur le visage
Personne n'ignore l'influence de la lune su
la masse énorme des océans dont elle pro
voque les marées. Cette influence est dan
l'ordre de 7 alors que celle du soleil n'es
que de 3. ,
La lumière polarisée réfléchie par la Deir'
produirait de graves lésions sur les chien
du Saint-Bernard.
D'aucuns prétendent que la lune donn
« mal aux cheveux i" au réveil.
En Birmanie, chez les aliénés, les <( tem
pêtes mentates « correspondent aux phase
de la lune.
M. Henry de Varigny ne sait que conclure
et demande de plus amples et de plus préci
détails.
Personnellement, j'ai éprouvé, chaque fois
- et elles furent nombreuses - que je dor-
mais au clair de lune, le besoin d'en-
foncer ma chéchia sur les yeux. C'est sur-
tout à Zinder, où la pureté de l'atmosphère
était remarquable, que la lune m'incommo-
dait pour dormir.
Et quand je lisais l'autre jour que les offi-
ciers indigènes, de nos troupes coloniales de-
mandaient à substituer le képi à la ché-
chia, je songeais aux services que m'a ren-
dus cette bonne coiffure, ce bon bonnet de
nuit aux couleurs écarlates pendant mes ran-
données sahariennes. A la colonne du Ta-
gant, tous les Européens de ma compagnie
portaient la chéchia une fois le soleil couché
et ils n'eurent qu'à s'en féliciter. C'était « la
compagnie de la chéchia 1). Nous eûmes
sans doute des « coup?, de bambou » mais ja-
mais de « coups de lune ».
Cngéne Dei>aujr.
PHILATÉLIE
.81
Le timbre le plus cher
Le timbre le plus cher du monde est ac-
tuellement le timbre a un centime de la
Guyane anglaise qui date de 1856. Il vaut
un million |i:ux cent mille francs.
"1.
Le choléra dans l'Inde Anglaise
-
Suivant un télégramme de Calcutta,
l'épid(-mie de choléra prend des proportions
inquiétantes et s'est étendue à la cité. On
compte en nSfivenne qo nouveaux cas par
jour. Les hôpitaux sont remplis de malades
et la Municipalité a dû ériger un bâtiment
provisoire.
NOS ILLUSTRES
Nos abonnés rnc-evront mercredi prochain 1;)
mai le numéro illustré des Annales Coloniales
consacré aux lies Saint-Pierre et Miquclon et à
ln pfvhe sur les bancs de Terre-Neuve.
1 ïiTTis notre nouvelle série d'iHustrés^le numéro
sur Saint-Pierre et Miquelon (Maitm premier
nue notre regretté L. ll. Thébault, aeva.it faire
Il avait malheureusement trop présumé de ses
Torces.
Dans un sentiment d'amicale piété, nous
avons mené à bonm» lin son travail inachevé.
Au sommaire : Les rvtsnrs de la Mer, par
Georges Buroau, député de la Seine-Inférieure,
ancien sous-secrétaire d'Ktat à la Marine mar-
cha mie ;
Lft Ptchc à la mONlc, par Michel Geistdoerfer,
député des Côtes-du-Nord, membre de la Com-
mission de la Marine marchande, membre du
Conseil supérieur des poches maritimes :
Xolrô arrtipcl nord-amétiettin par Henri Bas-
que.
'tt; photographier inédites : graphique de la
production ; carte des lies Saint-Pierre et Mi-
quelon.
LE mJMKRO : » C»mi«C8
SAMEDI som, H MAI 192».
JOMML OMOTtOEt
• ttédmution & Administration :
PARIS (I-)
TÉtÉPH. 1 Leuvm low
macmmuau ewffl
Les Annales Coloniales
lM wtNMfM et dom au roum m De MOMW RUEDBi. et L-G. THÉBAULT ww. êm.,y*.jyyL»gmmmu
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IIORIEItlTS
&un la Revu* mtnsuell* :
-
frMMtl
SsMat tal. me
ttruqar.. t*» 1» » H»
O^atauMiii MMÉII
': La menace des vins. algériens
La menace - des yms - a lge'f r ii>ens
C'est ce titre que M. G. Brisset, à Bône,
en Algérie, dont j'ai signalé les études dans
La Rewt^-Ï'éài mitmtf -è cgttp série
d'articles où il met plus de bonne humeur
et plus de calme que beaucoup de ceux qui
à ses côtés combattent pour la même cause.
Car enfin si M. G. Brisset prétend que,
dans notre Languedoc, le voisinage des an-
ciens volcans du Massif Central nous met le
feu au bas des Teins et nous inspire a des
envies de restriction quasi féroces 9, il ne
se gêne pas pour déclarer que les incendiai-
res Algériens feraient mieux de a proposer,
sans emballement, des mesures communes
contre une pléthore que l'insouciance et un
peu l'égoïsme de tous ont rendu menaçante a.
au lieu de < se répandre en protestations vé-
hémentes contre les prétentions méridiona-
les 9. Véhémentes est un euphémisme, et l'on
conçoit que l'auteur se demande, non sans
ironie, si, par un retour imprévu de l'histoire,
nous n'assisterons pas quelque matin à un
débarquement de nouveaux croisés à Aigues-
Mortes !
Lui, il est pour le débarquement des a pa-
rents 9 languedociens en Algérie, non pas
en croisés, armés de pied en cap, mais en
membres de la grande famille viticole : ne
sommes-nous pas cousin cousine ? Apparem-
ment, et peut-être d'une parenté beaucoup
plus directe, parfois, beaucoup plus intime.
Allons ! conseille M. G. Brisset aux viti-
culteurs de Beaucaire et de Perpignan, ve-
nez causer, té, a sur cette terre d'Afrique
que vous connaissez mal ou point du tout ».
D'abord, vous serez gagnés, dès votre arri-
vée : l'assent, l'as sent chéri déridera votre
front soucieux, et aussi les moeurs qui sont
les vôtres, les coutumes qui sont les vôtres,
vous inspireront la confiance ; pour qu'elle
devienne indéracinable, des a réceptions plan-
tureuses 9, et a sans protocole inutile ». fe-
ront le reste ; ces noms que vous entendrez
vous rappelleront ceusses de l'Hérault et du
Gard. et vous constaterez que c'est le midi,
le cher midi de notre chère France, qui
fournit presque tout à l'Algérie, aujourd'hui
les plants de vigne, hier le phylloxéra.
Il y a là quelques pointes de galéjade dont
nous sommes les premiers à faire l'éloge. Et
il y a aussi des choses plus graves dont nous
voudrions que tous les compatriotes de M.
G. Brisset fissent àeut profit,. Lorsqu'il don-
ne la pamw aux ainés -e, e roût LorsW'il dm-
ne la parole aux aînés de la viticulture fran-
çaise, il leur fait dire : a Mais n'avons-nous
pas droit à vendre nos vins, et pouvons-nous,
d'un oeil indifférent, voir nos caves rester
pleines, tandis que les vôtres se vident assez
facilement ? Nos pères ont-ils créé une Co-
lonie avec leur or, leur sueur et leur sang,
pour que ses produits viennent aujourd'hui
supplanter les nôtres sur notre sol même ? 1
Avec ou sans assent, l'interrogation porte.
Ecoutons la réponse des parents d'Algérie :
« D'accord, ô pères, qui ne sauriez être des
ennemis, mais les mesures d exception, les
paroles et les gestes de haine, n'aboutiront,
croyez-le bien, à tien de bon, à rien de du-
rable io. Qui diable a jamais prétendu le
contraire de Beaucaire, ou plutôt de Nice
à Perpignan ? Vous estimez, déclarez-vous,
que « les précautions à prendre en commun
paraissent nécessiter un examen approfondi
de questions vraiment fort complexes. ?
Qui donc, de ce côté de l'eau, a jamais pensé
et écrit autre chose ? Oui, paroles et gestes de
haine ne peuvent rien fonder de solide, et
les débats pour déterminer ce qui est ou n'est
pas « mesure d'exception » doivent se dé-
rouler dans une atmosphère pacifique, nous
ajoutons même : sympathique. Mais, croyez-
moi, mon cher confrère, répandez autour de
vous ces sages conseils. Nous en faisons
autant, de notre côté, et j'ai rencontré plus
d'un de nos" compatriotes oui me répondaient
qu'ils n'en avaient pas besoin et qu'avant mê-
me que le jour vint d'étudier « les precau-
tions à prendre en commun a, ils s'étaient
préoccupés de les préparer sans une parole,
sans un geste qu'on pût leur imputer à crime.
J en ai même rencontré qui m ont répété avec
une entière confiance : le jour viendra.
Attendons. Nous sommes de ceux qui. du
haut des remparts d'Aigues-Mortes, regar-
dons vers la mer, sans aucune anxiété.
Marie Mmwmtmm,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des
- - Colonies
M. Maginot à Bordeaux
.1.
M. AacW MqiDot, ministre des Colonies,
se vendra à Bordeaux au moment de la Foire.
Il stra accompagné par M. Carde. Gou-
verneur général c le l'Afrique Occidentale fran-
çaise. proiftera de cette circonstance pour
ptenare contact avec les groupes bordelais qui
ont des intérêts si importants sur la Céte
d'Afrique..
111
La t œaférence
Algéro-Marocaine
Les bienfaits du rail
Aux pietés d'accès permettant d'assurer des
liaisons militaires plus étroites et plus rapides
entre le Sud-Oranais et le Sud-Marocain, la
Conférence algéro-marocaine qui poursityvit ses
opérations à Fiauil a pris avec raison la déci-
sion de prolonger la voie ferrée de Colomb-
Béchar jusqu'au Ziz par Bou-Denib.
Cette réal isation, en effet, nous permettra
«l'arriver au seuil même du Tafilalet et de
pacifier la grande palmeraie sans difficultés.
! e rail est l'instrument de pacification par
- cellence. On en a eu la preuve dans le Sud-
Jranais, où les pittardt se - sont repliés devant
k i à mesure qu'il avançait. Personne n'a ou.
nlié qu'en 1906, au moment de la fameuse
affaire de Menabah, une harka de 20.000
t,lames s'approcha à quelques kilomètres du
chemin de fer de Colomb-Béchar, dont" la
v je n'était pas gardée, et ne tenta même pas
v"y enlever un boulon. D'ailleurs, jamais un
attentat quelconque n'a été dirigé contre ce
ditemin de fer. Comme, d'autre part, le ter-
:ain de Colomb-Béchar au Ziz est très plat et
lIu'il n'y aura pas de travaux d'art à exécuter,
\h 'pose de la voie pourra s'effectuer rapide-
ment et dans des conditions très économiques.
Ajoutons au on a dès maintenant envisagé la
piolongation du chemin de fer en bordure de
h palmeraie du Tafilalet, et même son arrivée
jusqu'à Agadir.
M. Bordes et M. Lucien Saint
se séparent
Un déjeuner au contrôle civil de Figuig a
réuni, nous l'avons dit, les deux délégations.
l\plès une visite de l'oasis et un thé offert par
k pacha de Figuig, le Gouverneur général,
M. Bordes et sa suite ont regagné Beni-Ounif,
en territoire algérien. Ils ont été accompagnés
jusqu'à la gare par le Résident ténéral. M.
S tint, et la délégation marocaine. M. Saint
st monté dans le wagon spécial de M. Bordes
pour prendre congé de celui-ci. MM. Saint et
Bordes se sont félicités des nouveaux résultats
! tatioues également intéressants pour le Maroc
et rÂtRéne. obtenus au cours de la - conférence,
» et notamment en ce qui concerne la politique
ferroviaire sur les confins algéro-matocains.
A 19 heures, le train de M. Bordes quittait
la gare de Beni-Ounif, pendant que les trou-
pes rendaient les honneurs réglementaires. M.
Bordes se rend dans le Tell. Il doit visiter
aujourd'hui les chantiers de lutte contre les
sauterelles de la région de SaYda, où leur inva-
sion est très fréquente.
M. Lucien Saint a couché, lui, à Figuig.
Il s'est ensuite mis en route pour Oudida, en
passant par Bou-Arfa. où il a visité les très
importants gisements de manganèse qui y sont
en exploitation. Il a également visité le petit
centre de Berguent, important par ton élevage
de moutGIII.
Les élections municipales
AU SENEGAL
A Dakar, la liste de M. Diurne, député,
maire sortant, a été élue avec 800 voix de
majorité. A RufiIque, la liste Maurice Gueme.
maire sortant et révoqué, a été battue par 400
voix par la liste Ibra Seck. A Saint-Louis,
la liste du maire Marick Gueye a été élue en
entier contre la liste Lamine Gueye par 300
voix de majorité.
L'ordre a régné partout.
A LA REUNION
La consultation électorale a eu lieu dans le
plus grand calme. Listes élues : Saint-Denis,
Olate ; Sainte-Marie, de La Girodav ; Ste-
Suzanne, Blanchet ; Saint-André, d
Martin ; Salazie, fontaine, Braspanon, Mo-
range ; St-Benoit, Auber; Plaine des Pal-
mistes, Payet ; Sainte-Rose, Beurard ; St-Phi-
lippe, Jules Ratinaud ; Saint-Pierre, Archam-
beaud, Tapon, Avril ; Entredeux, Hoareau ;
St-Louis, Léonus Bénard ; Etang Salé, Oc-
tave Bénard ; St-Leu, Lagourgue ; Trois-Bas-
sins, Hervé, Payet ; St-Paul, Gabriel Mar-
tin ; Port-Michel possession, Georges Rati-
naud.
A LA GUADELOUPE
Parmi les élus, citons à la Pointe-à-Pitre
M. Pagesy, maire sortant ; les Abymes. M.
Dain, maire sortant ; Basse-Terre, M. Fa-
vreau, maire sortant; Goyave, M. Bolivar.
maire sortant ; Morne à l'eau, M. ArcHimède,
maire sortant ; Vieux-Habitants, M. Nicolas,
maire sortant ; Sainte-Anne, M. Graëve, dé-
puté.
A LA MARTINIQUE
22 municipalités sortantes ont été réélues :
12 appartenant au parti S.F.I.O. et 10 au
parti du bloc républicain.
A aucun moment, l'ordre public n'a été
compromis.
M. Femand Clerc n'est pas réélu au Lor-
rain.
Il y a ballottage dans les quatre communes
suivantes :
A Fort-de-France, où la liste Sévère, bloc
républicain, réunit 1.547 voix contre 858 à la
liste Lagrosillière S.F.I.O., à Saint-Pierre, à
Rivière Pilote et à Robert. On signale, d'au-
tre part, parmi les élus, la liste de Ferdinand
Clerc, S.F.I.O. à Trinité ; A Ajoupa Bouil-
lon, la liste Magallon Graineau S.F.I.O. ; au
Prêcheur, la liste Nadeau, bloc républicain ;
à Diamant, la liste Giscon S.F.I.O.
A LA GUYANE
Les élections municipales, dans la majorité
favorables aux partisans de Galmot, n'ont
donné lieu à aucun incident. Il y a quelques
bal lotisses.
AUX ILES SAINT-PIERRE
ET MIQUELON
Les élections se sont déroulées dans un
calme parfait. A Saint-Pierre, sur l £ candi-
dats élus, 14 appartenaient à la liste du maire
sortant ; 4 siègfs sont en ballottase.
È mm
CINÉMA COLONIAL
.t.
A Madagascar
Dans Caïnt le grand film que Léon Poi-
rier va tourner l a o Madagascar, Thomy
Bourdelle aura comme partëfiaire une très
jeune et gracieuse artiste exotique, Rama
Tahé, dont ce sera le début à l'écran.
Rasses riUaWs Il T lIisie
Rosses réfugiés en Tunisie
A
En 1920, une partie de l'esetldn
russe commandée par l'amiral Be-
rens, ne HMNIIIt. Mus. faute de
munitions et* 4'*Ptrov*siati*e9Uttts, conti-
nuer la lutte contre les Soviets, vint se ré-
fugier à Bizerte, où elle débarqua un asses
grand nombre de familles de marins et d'of-
ficiers de l'armée de Wrangel.
le reste de l'escadre vint, quelques mois
plus tard, en février 1921, rejoindre le pre-
mier contingent, apportant, aussi, outre ses
équipages, quelques familles de réfugiés,
C'est un total tE envirtJn 6.200 personnes,
comprenant des femmes et des enfants, qui
arriva ainsi en Tunisie. Beaucoup en sont
parties peu à peu vers Paris, la Pologne,
la Tchécoslovaquie. Il n'en reste guère ac-
tuellement en Tunisie qu'un millier dissé-
minées dans des professions très diverses.
Il convient de remarquer que cet élément
se distingue par une culture intellectuelle
plutôt supérieure à la moxenne, par des con-
naissances techniques réelles, en un mot par
une capacité appréciée soit dans les services
administratifs soit dans les entreprises pri-
vées qui en ont recueilli des unités.
Plusieurs anciens officiers russes sont em
ployés au Service des Travaux publics, de
l'Agriculture, topographique, comme géo-
mètres; quelques professeurs se servent de
leurs connaissances dans des établissement
scientifiques ou des laboratoires.
Les exploitations phosphatières et les mi-
nes de plomb ont recruté comme ingénieurs
ou comme mécaniciens des officiers de la
marine russe9 et s'en trouvent bien. D'autres
ont trouvé place dans Vadministration des
Ports de la Régence où certains comman-
dent des bateaux de cabotage ou des chalu-
tiers.
On rencontre, dans le bled, chez les co-
lons, des techniciens pour tracteurs, des
chefs d'atelier pour les réparations ou Ven-
tretien des machines agricoles, qui provien-
nent du même contingent.
D'autres s'emploient à la culture même,
et l'un d'eux a créé, dans un domaine du
Cap Bon, un rucher de 600 ruches, dont la
notoriété dans le monde apicole dépasse les
frontières de Tunisie, car on vient le visiter
de l'étranger.
Quelques médecins diplômés des univer-
sités russes exercent leur profession et ont
sont clientèle suffisante.
Des mécaniciens de la marine ont ouvert
des ateliers mécaniques spécialement consa-
crés aux réparations et pour la plupart le
succès a répondu à leur sciince technique
et à leur effort laborieux.
La corporation des chauffeurs soit de
taxis publics, soit d'automobiles privées,
compte plusieurs membres de cette origine,
et ce ne sont pas les plus mauvais.
Enfin, quelques-uns ont inventé de fabri-
quer des gâteaux secs à la manière russe
qu'ils font vendre à domicile et qui sont
appréciés.
L'élément féminin de cette colonie compte
des dames et des demoiselles qui ont fait en
Russie des études médicales. Certmnes soi-
gnent spécialement leurs compatriotes, tan-
dis que d'autres fournissent d'excellentes
infirmières aux hôpitaux et aux cliniques
particulières. Quelques-unes, enfin, sont en
ttées dans la phalange des dactylographes.
Les enfants fréquentent les écoles fran
çaises, le lycée de Tunis, les collèges de Bi-
zerte et de Sousse. Ils se classent, en gé-
néral, parmi les meilleurs élèves et plusieurs
ont subi avec succès, ces dernières années, les
examens des divers baccalauréats.
Une véritable solidarité continue d'unir
ces déracinés dans le culte commun de leurs
souvenirs et de leurs espérances.
Ils ont fondé un foyer russe, rue Sclier,
60, à Tunis, sorte de club muni d'une bi-
bliothèque, présidé par M. A. Popoff, e:
auquel est adjointe une petite chapelle ortho-
doxe desservie par un prêtre de leur natio-
nalité. Une Société des Anciens combattants
russes de la Grande 'Guerre vient de se
constituer sous la présidence du capitaine de
vaisseau Lebedeff.
Enfin, un chœur russe qui s'est fait, à
plusieurs reprises, applaudir par des audi-
toires d'élite, est dirigé par M. Cheedrine,
ancien chef d'harmonie de la Cour Impé-
riale de Pétrograd.
Ainsi, malgré les épreuves du passé dont
tmemble, d'ailleurs, ils cultivent la mémoire,
ces exilés ont repris goût à la vie dans le
travail, tandis que dans une baie écortée du
lac de Bizerte, les navires qui les ont appor-
tés, à jamais impuissants, prennent, de plus
en plus des allures vétustes et funèbres de
vaisseaux fantômes.
Un souci général inquiète cependant tous
ces émigrés : ils voudraient voir régler leur
situation légale en France et dans les Colo.
Plies françaises.
Plusieurs ont résolu le problème en de-
mandant et obtenant leur naturalisation
française. D'autres, liés par des traditions
ou des sentiments parfaitement respectables,
tiennent à leur origine nationale et ne veu-
lent pas abdiquer encore le droit d'interve-
nir, à l'occasion, dans les questions inté-
rieures de leur patrie toujours aimée.
A condition qu'ils s'abstiennent sur son
territoire de manœuvres interdites par le
droit international, la France devrait com-
pléter l'asile cordial qu'elle offre à ces h à
tes intéressants, en réglant, au moins en ce
qui la concerne, le statut légal qu'elle peut
leur accorder.
Ernest MÊmmdtmm,
Sénateur de ta Marna,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
BROUSSES 1
* BROUTILLES
»»̃
Une lettre, une dépêche
A la suite de l'assassinat de M. Basin &
Hanoi, l'étudiant Léon Sanh avait été ar-
rêté, entre autres.
Or, voici la lettre qu'aurait reçue d'Hanoi
l'un de nos confrères :
VAnnamite Léon Sanh, après avoir été
arrêté far ordre du Procureur de la Rétdli-
Îue, a été transféré de la prison centrale
dans une cellule de la Sûreté générale.
Là, les tortures les plus effroyables ont été
infligées au martyr jusqu'à la folie, jusqu'à
la mort. Car Léon Sanh est mort fou après
qu'on lui eut versé sur le nombril du plomb
fondu. qu'on lui eut atrocement serré le
crâne et les doigts dans des étaux, aérés
qu'on lui eut rempli la bouche do sel et
qu'on Veut exfosé aux rayons du soleil tor-
ride.
Mais la nation annamite saura honorer le
nouveau martyr de l'indépendance en slorea-
nisant et préparant méthodiquement l'action
de masse oui seule peut permettre de con-
quérir de haute lutte, en liaison avec les pro-
létariats métropolitains, l'indépendance ab-
I"lue!
Mais un câble, également venu d'Hanoi,
nous rassure en ces termes :
Instruction assassinat Basin se poursuit
normalement. Informations publiées concer-
nant mort Léon Sanie sont complètement
fausses. Médecin inspecteur Prison qui a vi-
sité Léon Sanh a constaté qu'il étatt en par-
afait état de santé.
Il faudrait pourtant s'entendre. Car, de
deux choses l'une : ou bien l'auteur de la
lettre a élaboré un scénario de cinéma qu'il
a adressé par erreur à un journal politique,
ou bien il a dit vrai et l'on en, doit conclure
que Léon Sanh digère le plomb fondu, mê-
me absorbé par le nombril.
En tout cas. il y a tout lieu de croire que
Llon Sanh est vivant ; cela ne s'invente pas.
ilMtflOfl.
L'Aviation Coloniale
France-lladagucar
Sous les auspices de l'Association fran-
çaise aérienne M. P. C. Richard, récem-
ment revenu du centre africain, où il avait
accompli une mission pour la ligne Air-
Afrique a fait une très intéressante confé-
rence.
En présentant le conférencier, le com-
mandant Dagnaux, le précurseur de la nou-
velle liaison aérienne rappela que dès 1919,
la voie du Tanesrouft fut préconisée par
Vuillemin et Dagnaux, bien que la balance
penchât alors pour la route du Hoggar, et
malgré la fin tragique du général Xaper-
rine. En 1922, nouvelle mission des deux
officiera dans le Sud algérien, tunisien et
marocain, avec des procédés nouveaux de
navigation. -
En 1925, nouvelle mission au cèntrc Afri-
que, interrompue par accident de matériel
à Niamey, après la traversée du Sahara
par Oualien et Tessalit. En 1926-27 la pros-
pection et l'étude sont poussées jusqu'à
Madagascar par Dagnaux lui-même, survo-
lant la ligno terrestre, tandis que Bernard
et Bougault, en hydravion, suivent les
voies fluviales.
lM. P.-C. Richard exposa ensuite ce que
fut sa mission au début de l'année et an-
nonça son prochain départ pour établir les
bases passibles de l'exploitation future en-
tre le Tchad et le Congo belge d'une part,
puis enfin entre le Mozambique et Mada-
gascar d'autre part. L'étude de la totalité
de la ligne serait alors achevée.
Londres-Banoï
Les aviateurs Wen-Lui-Tchen et Peter-
sen sur biplan Avro, moteur Sirus, 85 che-
vaux, qui sont arrivés il Hanoï hier à 16
heures *M venaient d'Ha-Tinh après avoir
atterri ic Vinh-Than-Hoa. Les aviateurs
avaient quitté Londres le 5 mars dernier.
Ils subirent de nombreuses pannes en
cours de route. Partis de Bangkok, ils ont
atterri le 3 mai à Korat, puis par suite
d'une, panne de pompe à huile, aux envi-
rons de Ha-Tinh, le 4 courant. Ils continue-
ront leur voyage vendredi à destination de
Amoy, d'où le pilote chinois, propriétaire de
l'avion est originaire, via Moncay-Canton.
Ces aviateurs ont l'intention de créer une
école do pilotage à Amoy.
i
Le commerce de la France
avec ses Colonies
Le trafic de la France avec ses colonies et
protectorats s'est élevé, pendant les 3 pre-
miers mois de 1929, à un total de 4 milliards
68 millions 500.000 francs.
Voici les chiffres relatifs aux importations
et aux exportations de la Métropole :
Importations
Algérie Fr. 858.500.000
Tunisie 19» .000.000
Maroc ",. 122.500.000
Afrique occid. française. 232.000.000
Madagascar et dépendances.. 124.500.000
jlndocnine française 218. 500.000
Autres colonies et pays de
protectorat 207.000.000
Totaux des colonies françai-
ses et pays de protectorat.. 1.954.000.000
Exportations
Algérie 880.500.000
Tunisie 247.500.000
Maroc. 333.000.000
Afrique occid. française. 152. 500.000
Madagascar et dépendances.. 110.500.000
Indochine française 240.000.000
Autres colonies et pays de
protectorat. 150.300.000
Totaux des. colonies françai-
ses et pays de protectorat.. 2.114.500.000
Les exportations de la Métropole ont donc
dépassé de 160 millions le chiffre de ses im-
portations.
Le Centenaire de l'Algérie
"1
Déclarations du Commissaire Général
M. Mercier, commissaire général du Cen-
tenaire, vient de faire d'importantes décla-
rations, au cours desquelles il a insisté sur
l'idée que le Centenaire devait consacrer,
par -ses différente!k manifestations, les ré-
sultats splendides d'un siècle d'eftorts fran-
çais.
Dans le domaine économique, une expo-
sition générale des produits agricoles sera
faite à Oran ; une exposition des produits
agricoles et miniers se tiendra à Constan-
tine.
D'autre part, pour mettre en valeur d'in-
comparables richesses touristiques, le Cen-
tenaire concentrera plus particulièrement
ses efforts sur la Kabylie et les immensités
désertiques du Sud.
Enfin, les arts ne seront pas oubliés puis-
que tiois grands musées seront créés à Al-
ger, Oran, Constantine, une école de poterie
kabyle à Tizi-Ouzou, et une école de tissage
à Tlemcen.
Nous envisageons les manifestations du
Centenaire, conclut M. Mercier, comme de-
vant donner à l'Algérie un élan nouveau
dans tous les domaines.
p. S. Lire en 20 page : décret constituant
un Comité de propagande du Centenaire.
.,
Les puits aériens
a
Les Annales Coloniales ont mentionné
l'invention de l'ingénieur A. Knappen qui
fit, au congrès de 1 eau à Alger, une commu-
nication sensationnelle relative à un procédé
de récupération de l'humidité atmosphé-
rique.
M. A. Knappen qui est déjà l'inventeur
d'un procédé remarquable de dessication
des pierres humides par une ventilation au-
tomatique, dont l'expérience a fait la preuve
au château de Versailles, au Palais de Jus-
tice de Rouen et en diverses localité* de
Belgique, a été amené a penser que son pro-
cède d'assèchement si simple, auquel il fal-
lait seulement songer, pouvait se renverser
et récupérer alors l'humidité atmosphérique
au lieu de la disperser.
En effet, nouî avons tous pu faire la cons-
tatation suivante : par une journée des plus
chaudes, alors que la terre se fendille, on
trouve encore, si l'on retourne des galets ou
de grosses pierres, la terre sous la face infé-
rieure des blocs, toujours humide. Il suffi-
rait donc, empiriquement, d'élever de sim-
ples tas de pierres dont le plus ou moins de
volume dépendrait de l'état hygrométique
moyen de la régiota, pour que indéfiniment
une citerne ménagée sous le tumulus s'ali-
mente- des condensations hygrométriques.
Rien ne serait, en effet, plus précieux
pour les régions pauvres ou privées d'eau
comme le sud de nos départements nord-
africains et nos possessions sahariennes a que
de pouvoir, par un tel procédé automatique,
concentrer la vapeur de l'atmosphère dans
des centres d'appel et la condenser dans des
L réservoirs.
L'agencement du puits aérien requiert évi-
demment d'autres calculs et d'autres précau-
tions qui sont la propriété de l'inventeur.
D'ores et déjà on sait que :
10 L'accélération de la condensation sera
assurée par un dispositif d'arêtes aiguës et
d'angles vifs et proéminents à l'intérieur de
la masse du puits, et le long desquels la
condensation est'pousséc plus vite ; la nature
et la matière de ces aspérités seront étu-
diées de façon à établir entre elles et la
pierre de construction une différence de
densité suffisante pour permettre un appel
constant de saturation.
a On peut évaluer le rendement d'un
puits pareil, de 100 mètres carrés de surface
de condensation, dit M. l'ingénieur Neveu,
reprenant la question dans la Revue Scien-
tifique, à 35 ou 55.000 litres d'eau par jour
suivant les changements climatériques. n
M. Ginestou soulève dans le « Bulletin de
l'Office de Tunisie Il une objection en ce oui
concerne la chaleur abandonnée par la va-
peur d'eau qui se condense et qui serait ab-
sorbée par les matériaux du puits à raison
de 5-152 calories par seconde.
Il est bon que des esprits sagaces et infoi-
més émettent sur des nouveautés de ce gen-
re, capables de révolutionner l'économie na-
turelle et sociale des zones terrestres, des
suggestions et des hypothèses avant sa réali-
sation pratique. Ainsi tous les aspects théori-
ques du problème seront épuisés et permet-
tront quelquefois des améliorations pratiques
non à dédaigner.
A l'objection de M. Ginestou, la simple
suggestion viendra, je suppose, à l'esprit de
l'inventeur de la découverte duquel J'ai eu
l'an dernier l'honneur des prémisses, de mé-
nager dans la masse du puits un système
d'aération tubulaire, parfaitement étanche,
et indépendant du courant d'air humide, et
qui serait précisément destiné à rabaisser
automatiquement la température du puits et
à disperser les calories au fur et à mesure
que la vapeur condensée les abandonne : il
y a là une simple proportion à établir entre
l'étendue de cette aération et la moyenne de
température hygrométrique de la région.
Le principe actif de cette aération sera
précisément le refroidissement provoqué par
l'eau de condensation sur les parois des ca-
naux d'aération et qui fera là-dedans un ap-
pel d'air d'autant plus énergique qu'il y
aura eu plus de calories abandonnées.
Itoland B.-R.
LE DÉPART DU WALDECK-ROUSSEAU
Ob
Le croiseur cuirassé Waldech-Rousseau a
quitté la France hier pour aller remplacer
le Iules-Michelet dans les mers de Chine.
Ces deux bâtiments se rencontreront à Co-
lombo.
Croiseur de 14.000 ton/ies, le Waldeck-
Rousscau a été lancé en 1908. 11 porte 14
pièces de 194 millimètres en tourelles blin-
dées, 6 pièces de 75 millimètres contre
avions et 10 pièces de 65 millimètres. Il
compte un équipage de 900 hommes.
Rappelons que notre division navale d'Ex-
trême-Orient compte six avisos en plus du
croiseur-amiral et deux flottilles navales,
l'une sur le Yang-Tsé constituée par trois
canonnières ; l'autre sur le Si-Kiang, com-
prenant deux canonnières. Tous ces petits
bâtiments, de faible tirant d'eau, armes de
canons de 75 millimètres et de 37 millimè-
tres, sont destinés à protéger nos nationaux
et notre commerce.
La colonisation au Maroc
"6
Sans compter 17 lots de 2.577 hectares rt
mis en vente un peu partotU, non pk
qu'une réserve de 83 hectares faite en favet
de la population d'Oued-Zem expropriée dt
territoires phosphatiers, l'effort de colonis;
tion porte surtout, pour cette année 1929 st
la région nord de Fez. Trente-trois lots d
2.643 hectares environ sont situés sur I
voie de 0,60 entre Ouezzan et l'Ouergha.
Il est fâcheux qu'une bonne partie de ce
terres soit prélevée sur la propriété privé
du Shériff d'Ouezzan, l'un des premierf
pour ne pas dire le premier chef religieu
du Maroc, rallié à la cause française et qt
fit appel personnellement à la protection d
la France, homme d'un caractère élevé E
d'un large esprit qui a montré depuis long
temps qu'il savait exploiter ses biens et me
derniser aussi bien que les cultivateurs nord
métropolitains son outillage agricole.
On est un peu étonné que l'Administratio
si sage du Maroc ait pensé dépouiller de s
terre un Marocain loyaliste au profit de cc
Ions qui ne sont pas toujours des Françai
de France et dont quelques-uns molesten
outrageusement nos protégés.
Alors que les fils aînés de ces familles ho
norables se spécialisent dans les études agro
nomiques et se destinent à la collaboratioi
coloniale, est-il admissible que l'herbe leu
soit pour ainsi dire coupée sous les pieds e
que des éléments hétérogènes dont les sen
timents français ne vont pas plus loin qUI
l'obtention des avantages que cela leur at
tire, viennent s'installer sur un territoire oi
le prestige de la France est leur moindn
souci ?
8. JF.-J».
Le - coup de --- lune -
Le coup de soleil, le coup de bambou
sont aux colonies choses fréquentes et peu d<
personnes y échappent. C'est, du reste, asse-,
heureux, car plus tard, quand un ancien co
lonial commet quelque sottise, le bon public
la met sur le compte du paludisme ou df
ces coups fameux.
Le coup de lune a, jusqu'à présent, échap
pé à ces reproches car il est encore discuté
Dans les Débats, M. Henry de Varignj
examine ce qu'il peut y avoir de vrai dan<
cette opinion que la lune a une influence
nuisible sur les dormeurs.
Une enquête sur ce sujet ouverte par l,
British Medical Journal a provoqué plusieur
réponses contradictoires. Néanmoins, il sem
ble en résulter que la lune a une certaini
influence sur le sommeil de ceux qui en re
çoivent directement les rayons sur le visage
Personne n'ignore l'influence de la lune su
la masse énorme des océans dont elle pro
voque les marées. Cette influence est dan
l'ordre de 7 alors que celle du soleil n'es
que de 3. ,
La lumière polarisée réfléchie par la Deir'
produirait de graves lésions sur les chien
du Saint-Bernard.
D'aucuns prétendent que la lune donn
« mal aux cheveux i" au réveil.
En Birmanie, chez les aliénés, les <( tem
pêtes mentates « correspondent aux phase
de la lune.
M. Henry de Varigny ne sait que conclure
et demande de plus amples et de plus préci
détails.
Personnellement, j'ai éprouvé, chaque fois
- et elles furent nombreuses - que je dor-
mais au clair de lune, le besoin d'en-
foncer ma chéchia sur les yeux. C'est sur-
tout à Zinder, où la pureté de l'atmosphère
était remarquable, que la lune m'incommo-
dait pour dormir.
Et quand je lisais l'autre jour que les offi-
ciers indigènes, de nos troupes coloniales de-
mandaient à substituer le képi à la ché-
chia, je songeais aux services que m'a ren-
dus cette bonne coiffure, ce bon bonnet de
nuit aux couleurs écarlates pendant mes ran-
données sahariennes. A la colonne du Ta-
gant, tous les Européens de ma compagnie
portaient la chéchia une fois le soleil couché
et ils n'eurent qu'à s'en féliciter. C'était « la
compagnie de la chéchia 1). Nous eûmes
sans doute des « coup?, de bambou » mais ja-
mais de « coups de lune ».
Cngéne Dei>aujr.
PHILATÉLIE
.81
Le timbre le plus cher
Le timbre le plus cher du monde est ac-
tuellement le timbre a un centime de la
Guyane anglaise qui date de 1856. Il vaut
un million |i:ux cent mille francs.
"1.
Le choléra dans l'Inde Anglaise
-
Suivant un télégramme de Calcutta,
l'épid(-mie de choléra prend des proportions
inquiétantes et s'est étendue à la cité. On
compte en nSfivenne qo nouveaux cas par
jour. Les hôpitaux sont remplis de malades
et la Municipalité a dû ériger un bâtiment
provisoire.
NOS ILLUSTRES
Nos abonnés rnc-evront mercredi prochain 1;)
mai le numéro illustré des Annales Coloniales
consacré aux lies Saint-Pierre et Miquclon et à
ln pfvhe sur les bancs de Terre-Neuve.
1 ïiTTis notre nouvelle série d'iHustrés^le numéro
sur Saint-Pierre et Miquelon (Maitm premier
nue notre regretté L. ll. Thébault, aeva.it faire
Il avait malheureusement trop présumé de ses
Torces.
Dans un sentiment d'amicale piété, nous
avons mené à bonm» lin son travail inachevé.
Au sommaire : Les rvtsnrs de la Mer, par
Georges Buroau, député de la Seine-Inférieure,
ancien sous-secrétaire d'Ktat à la Marine mar-
cha mie ;
Lft Ptchc à la mONlc, par Michel Geistdoerfer,
député des Côtes-du-Nord, membre de la Com-
mission de la Marine marchande, membre du
Conseil supérieur des poches maritimes :
Xolrô arrtipcl nord-amétiettin par Henri Bas-
que.
'tt; photographier inédites : graphique de la
production ; carte des lies Saint-Pierre et Mi-
quelon.
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