Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-05-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mai 1929 10 mai 1929
Description : 1929/05/10 (A30,N73). 1929/05/10 (A30,N73).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280549v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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Les Hollandais et la Doctrine Coloniale
––-– .1'
Nous sommes heureux de doHnert °tIJrès
V appréciation de M. Mario Houston Tw
Vévolution des méthodes hollandaises, celle
[ de M. Etienne Antonelli. Chacun de nos
deux éminents collaborateurs a traité à sa
façon cet important sujet, mais tous deux se
rejoignent dans une recherche également sin-
cère de lu « Vérité coloniale ».
La première Chambre des Pays-Bas vient
d'approuver, enfin, le projet de loi qui mo-
difie la constitution politique des Indes Néer-
landaises.
Le statut nouveau fait une place lœauœup
plus large que l'ancien à l'élément indigène
dans tous les conseils politiques et gouver-
nementaux.
A cette occasion, le ministre des Colonies,
M. Koninkberget, a prononcé, devant la
Chambre hollandaise, un discours où l'on
a justement noté la clarté des conceptions
et le courage des attitudes. Le ministre, no-
tamment, a résumé sa doctrine dans cette
phrase suggestive entre toutes :
« Il ne faut pas, a-t-il dit, méconnaître les
signes du temps, mais bien plutôt marcher,
avec prudence et méthode, dans la voie qui
doit mener progressivement les Indes Néer.
landaises à l'autonomie. »
Certains ont voulu trouver dans le vote
du Parlement hollandais et les déclarations
de M. Koninkberger, l'affirmation d'une
doctrine coloniale a priori dont tous les peu-
ples colonisateurs devraient, après les remar-
quables résultats olrtenûs par les Hollandais,
faire leur profit.
Je n'en crois rien. Certes les Hollandais
ont réalisé, dans le Pacifique, une oeuvre qui
impose le respect et l'aclmirat ion.
Mis en présence de populations de races*
de langues, de religions diverses, de culture
et de civilisations différentes, leur première
tâche a été d'utiliser, partout où c'était pos-
sible, de créer, là où elles n'existaient pas,
des élites capables d'assumer elles-mêmes les
fonctions administratives primaires, et, pro-
gressivement, sui)éricures.
En même temps, ils ouvraient largement
le pays à la vie économique moderne. Ils ne
se contentaient pas d'instaurer le régime com-
mercial de « la porte ouverte », ils appe-
laient le capital étranger, ils encourageaient,
par tous les moyens, sans aucune distinction
de nationalité, la formation des grandes en.
treprises, se réservant seulement le contrôle
et la direction.
Aujourd'hui, après avoir donné à l'indi-
aènç la culture intellectuelle et la richesse,
jfc lut font une place à la direction politique
et,.dès maintenant, ils déclarent qu'ils n'en-
tendent pas la mesurer, mais qu'ils sont dé
cidés à l'élargir progressivement jusqu a
l'émancipation totale.
Ce qu'il faut le plus admirer dans cette
œuvre coloniale c'est la méthode qui, dès le
débùt. prend clairement conscience du but
vers lequel les forces supérieures de la vie et
de la politique vous dirigent et vers lequel
dès lors, on oriente systématiquement toute
l'action.
Education intellectuelle, morale, économi-
que, politique, tout fut conçu dès le début
et développé ensuite rationnellement pour
préparer l'émancipation du peuple colonisé.
Qu'on m'entende bien. Je ne prétends cer
tes pas ce serait faire preuve d'une
ignorance totale de l'histoire coloniale néer-
landaise que les Hollandais ont toujours
développé leur politique coloniale en fonc-
tion d'une doctrine établie a - priori.
Je n oublie certes pas 1 insurrection de
1825 et celles qui suivirent jusqu'au moment
où une nouvelle politique fut instaurée, au
milieu du xix" siècle.
Alors la doctrine est fixée. Kl le ne devait
plus varier.
En 1859, on proclame la libération (le
tous les esclaves pour le il" janvier 1860.
En 1864, on renonce à la règle qui impose
à tous les fonctionnaires l'obligation d'avoir
fait leurs études dans la Métropole.
En 1845, il y a vingt écoles primaires à
Java, 30 en 18<56, 60 en 18<59.
Il suffit, pour marquer les progrès réalisés
dans ce domaine, de rappeler qu'il y a, au-
jourd'hui, 359 écoles publiques primaires et
161 écoles privées, 19 établissements d'ensei-
gnement secondaire, 2 écoles de médecine,
( école de droit, etc., à l'usage des Euro-
péens; 7 écoles de formation pour les fonc-
tionnaires indigènes, 9.000 écoles publiques
primaires, 2.500 écoles privées pour les in-
digènes avec plus de 600.000 élèves.
Et, dans le domaine économique, faut-Il
évoquer la puissance qui se chiffre par mil-
liards, des capitaux, incorporés dans la pro-
duction du sucre, caoutchouc, tabac, ma-
nioc, café, indigo, quinquina, dans les mi-
nes, le pétrole, richesses exploitées par près
de 200.000 Européens et 50 millions d'in-
digènes. - -
Et voici que ce peuple éduque et enrichi
s'affirme sur le terrain politique. On sait les
difficultés de ces dernières années.
Tout d'abord naquit le « Sarikat Islam »
qui était, au début, une « union défensive
des petits commerçants indigènes de carac-
tère nettement islamique, contre leurs concur-
rents chinois ».
En 1926, le parti kommuniste indonésien
(P.K.I.) s'en détache, mais son chef, Tan
Malakka, s'efforce d'utiliser le sentiment re-
ligieux.
On prépare un soulèvement, suivant 'a
méthode de Moscou. En 1925, une brochure
de Tan Malakka indique le plan de combat :
incondie des champs de cannes à sucre, dé-
raillements de trains, prise de possession
des postes publics, etc.
Dans la nuit du 12 au 13 novembre 1926,
première tentative d'insurrection, à Batavia.
En janvier 1927, nouvelle tentative à Suma-
tra. Ces mouvements sont durement répri-
més : la plupart des meneurs emprisonnés 1
ou exécutés, les communistes militants exilés
en Nouvelle Guinée.
Depuis, une nouvelle fédération qui porte
le nom de c Pcrmafockatan Perhimponean
politik Kebausaan Indonésien » a groupé
tous les nationalistes extrémistes, à l'exclu-
sion des communistes. Par ailleurs, l'in-
fluence de la Révolution chinoise sur les In-
des néerlandaises se fait vivement sentir.
Les Chinois envahissent l'archipel, ils y sont
plus d'un million. Après avoir exploité les
indigènes, en les faisant travailler à des sa-
laires de famine, ils sont toujours prêts à
communier avec eux dans la haine de l'Eu-
ropéen,
Li Hollande se trouve ainsi placée en pré-
sence d'un redoutable problème politique.
Elle pourrait avoir la tentation de-le résou-
dre par la force. 10 lie préfère, dès mainte-
nant, envisager une solution dans le sens
de sa politique traditionnelle, solution lo-
gique et clairement aperçue que M. Konink-
berger, ministre des Colonies, ne craint pas
d'affirmer avec farce à la tribune même du
Parlement.
En saluant ce geste de lucidité et de cou-
rage, nous devons noter que cette méthode
réaliste qui prend conscience du but à at-
teindre, dans les conditions sociales et éco-
nomiques du moment, et qui dirige toute
l'action colonisatrice vers ce but, est très
différente de celle qui veut donner à cette
action un but théorique, déterminé a priori.
Le but de la colonisation, aux Indes néer-
landaises, dans les conditions socialés et
économiques du milieu, doit être l'émancipa-
tion politique; là où ces condition", ne Cf\jnt
pas réalisées, le but pourra et, généralement,
devra être différent.
Il n'y a pas une doctrine coloniale, il doit
y avoir autant de « doctrines. coloniales
que de milieux de colonisation.
Gartlons-nous des généralisations som-
maires, même quand elles paraissent nous
venir de ces maîtres en colonisation que sont
les Hollandais des Indes.
Bllenne Antonelli,
Oepulé de la Haute-Savolc.
Happorleur du budget le
l'Algérie et des Protecto-
rat.
L'itclipae sur le Pacifique
L'éclipse de soleil attendue par nos savants
à Poulo-Condore a eu lieu avant-hier.
Le phénomène s'est produit vers 7 h. 30.
Rqiéelons que «UM. Daajou, ROUIier.
Lallemand, de l' Observatoire de Straaboura,
et MM. Bresler et Galisset, de celui de Mar-
seille, avaient emporté à bord d'un aviso de
l'escadre d'Indochine tout un lot d'appareils
perfectionnés dont l'un, dû au général Ferrié,
permet d'enregistrer les oscillations au
1110.000 de seconde.
Ces savants se sont donné pour tâche non
seulement de photographier la couronne so-
laire, mais encore d'en analyser le rayonne-
ment et d' observer les perturbations causées
par le phénomène dans la propagation des
ondes hertziennes.
Souhaitons qu'une bonne visibilité ait favo-
risé le zèle scientifique qu'ils ont montré en
faisant un pareil voyage pour cinq minutes
d'observation.
Certes, l'exactitude est la politesse des as-
tres, et le soleil et la lune ont été fidèles au
rendez-vous. Mais pourvu que des nuages
n' aient pas tout gâté 1
«1»
L'escadre de la Méditerranée
L'escadre de la Méditerranée, comprenant
les cuirassés Provence, Lorraine, Bretagne,
le porte-avions Bèam et les bâtiments lé-
gers, séjournera à Oran du 31 mai au 5 juin.
Les croiseurs Lamotte-Picquet, Dugttay-
Trouin et les destroyers passeront la même
période à Alger.
A MADAGASCAR
La foire d'Ambatondrazaka
1
La récente foire d'Ambatondrazaka a donné
lieu à des observations intéressantes. Elle fut
complétée par une exposition et un concours
agricoles.
Les épreuves de labour à la charrue ont
permis de constater que les cultivateurs de la
région cherchent de plus en plus à fayire usage
de cet instrument, qui permet d'augmenter les
superficies cultivées sans faire appel à une
main-d' œuvre de plus en plus difficile à trou-
ver.
La station agricole d'Ambatondrazaka a
présenté sous forme de leçon pratique le fonc-
tionnement d'une charrue bien réglée, attelée
de six bœufs marchant à la voix, le tout con-
duit par un jeune homme de quinze ans. Des
entretiens qui ont eu lieu à cette occasion entre
les fonctionnaires du service de l'agriculture et
les cultivateurs de la région, il résulte que les
indigènes ont enfin compris la nécessité d'un
bon dressaee.
Le nombre de charrues en service est assez 1
important. Elles sont de types divers. 11 est
très désirable de voir compléter cet outillage
par la herse et le rouleau.
Quelques cultivateurs ont demandé des ren-
seignements sur les houes mécaniques.
Le tarare, que la plupart des visiteurs
voyaient pour la première fois, a provoqué des
demandes de prix, preuve de l'intérêt qu'il a
présenté aux yeux des indigènes.
Au total, cette foire marque, au point de
vue agricole, un développement très net de
l'outillage mis en œuvre, un plus grand souci
de tirer un meilleur parti des instruments de
culture et d'acquérir des machines agricoles
nouvelles permettant d'obtenir un plus fopt ren-
dement.
i Mesures nécesstires '!
Ob@ !
A
La Conférence algéro-marocaitet
qui à réuni hier et avant-hier lis
deux hommes éminents mti firèsi
lent aux destinées de V AlgfrfrVtrehr Ùarid.
n'est pas une parlote de circonstance desti-
née à alimenter les informations des agences.
Elle répond par son programme bien dili-
mité à un besoin urgent. la brochure que
mon excellent collaborateur Edouard L'la-
ver y ni adressait ce matin sur le problème de
la sécurité aux confins algéro-marocains,
marque Vurgence des mesures indispensables,
urgence que dans les colonnes des Annales
Coloniales notre éminent ami P. ROllx-
Ereissineng, député d'Oran, avait marquée,
il y a quelques mois, dans de brillants et
lumineux articles : tous ceux qui se vouent à
la sécurité de VOranie et, par conséquent,
de notre Afrique dtt Nord tout entière ne
Vont Pas oublié.
M. Lucient Saint, Résident gênerai de
France au Maroc, qui est depuis dix ails un
bon oircricr de notre grande œuvre africainc,
a compris que le protectorat chèrifien se de-
vait de ne pas se dérober à l'appel de l'Al-
gérie. La poche dit Tafilalet doit être ré-
duite comme le fut w naguère la poche de
Taza. M. Pierre Bordes, qui connait admira-
blement son Algérie, n'a pas eu besoin de
grands efforts pour montrer l'utilité d'une
action commune algéru-marocaillc aux confins
du Sahara.
Il n'y a pas de Maroc inutile." Le Tafi-
lalet réduit, affranchi des bandes de pil-
lards qui se retournent contre les séden-
taires des oasis quand le rounti ne rend
pas, c'est d'abord la sécurité pour des indi-
gènes qui ignorent les bienfaits de la paix
française, et aussi pour les indigènes qui,
dans notre zone de protection, sont trop sou-,
vent victimes des razzias de ces hamles.Faul-
il rappeler que les attentats commis en ter-
ritoire algérien par les bandes du Tafilalet
se développent dans des proportions inquié-
tantes depuis trois ans : 3 en 1925, 9 en
1926, 16 en 1927 et en 1928 l'assassinat dû
général Clavcry, frère de notre ami.
Plusieurs mesures sont envisagées. Les mi-
nistère intéressés peuvent, à Paris, souscrire
facilement aux décisions prises par MM. lu.
cien Saint et Pierre Bordes, mesures auxquel-
les M. Mancerott ne manquera pas de s'asso-
cier dans la mesure où le Sud Tunisien est
intéressé à l'ordre du Sud-Algérien et Maro-
cain.
La première c'est la raci/icalil", du J'afr-
lalet ;
La seconde, c'est le droit de suite pour
l'Algérie quand les incursions des djoucty
prennent le départ de Vautre côté de' lu
frontière et cela par une collaboration cottSr
tante entre les forces de police de VAlgérie
et du Maroc ;
La troisième, c'est le développement de la
liaison radio-téléplzônique des deux côtct
de la frontière algero-marocaine, et l'accrois4
sentent des moyens mécaniques pour assure"
la sécurité des transports civils et militairesJ
L'ultime, c'est la construction de la voie'
ferrée qui reliera Colomh-BÙlzar à HOIl
Denib.
Alger et Rabat ne peuvent qu'être d'ac-
cord sur un programme aussi restreint et
aussi sage.
Une fois le Tafilalet occupé, le point né-
vralgique qu'il représente et qui est. à la base
des liaisons dissidentes du Rio de Oro et de
l'Atlas du Sud d'une part, du Riff de l'au-
tre, aura disparu, la sécurité sera pleine-
ment. assurée non seulement dans le Sud
Orallois, mais encore sur une étendue im-
portante du Maroc oriental.
Ce n'est pas une question de prestige,
ce n'est pas une conquête, encore moins une
démonstration dfimférialisme, c'est une
opération de police indispensable à la sécu-
rité 'de notre Afrique mineure à la veille de
la commémoration du centenaire algérien.
L'Algérie, la dcmande, le Maroc l'approu-
ve, Paris ne doit pas attendre la mort
d'autres victimes pour agi,.
Marcel Htneifel.
4008»
CMÉMA COLONIAL
»♦«
Bravo 1
On annonce un film qui sera tourné en
Indochine, et qui fera connaître la beauté et
l'opulence de notre grande colonie d'Ex-
trême-Orient.
« Le Bled »
« Le Bled H, réalisé par M. Jean Renoir
sur un scénario de MM. Dupuy-Mazuel et
Jager-Schmidt. pourrait bien être la bonne
formule de la « leçon de choses » coloniale.
Quel que soit notre goût personnel pour
le pur documentaire, nous ne nous dissimu-
lons pas qu'il est prudent de le mêler à
une fiction romanesque, si l'on en veut as-
surer la diffusion internationale, seule ca-
pable de rémunérer les énormes capitaux
cntrairés.
Lors donc que nous voyons un jeune no-
ceur parisien s'en aller « taper n un vieil
oncle enrichi par son exploitation agricole
d'Algérie, et s'éprendre d'une jeune fille
qui a aussi pour oncle un colon opulent,
nous savons d'avance que tout cela finira
par un mariage, dussent d'invraisemblables
péripéties en retarder la conclusion.
Mais qu'importe, si l'on nous montre no-
tre belle Algérie, si l'on nous fait assister à
son prodigieux essor économique, si l'on
n'omet pas de nous rappeler que le succès
a été le fruit d'efforts héroïques.
MM. Dupuy-Mazuel et Jager-Schmidt ont
fait là, de bonne photographie aidant, une
œuvre d'efficace propagande.
Henri Oeforlére,
LIHE EN SECONDE PAGE
M. Henry Bérenger on Guadeloupe.
L'aviation coloniale. ,'.:
Lois et dècrete.
,. La conférence
Algèro - Marocaine
.t1
A Colomb-Béchar
M; Lucien Saint et sa suite qui, ainsi que
nous l' avons relaté, avaient quitté le poste de
Bou-Anane avant-hier, sont arrivés le même
jour à 11 heures à Colomb-Béchar.
A l'entrée du territoire algérien, M. Mar-
cel Bordes, chef de cabinet du Gouverneur
général de l'Algérie, accompagné du colonel
de Barbeyrac, souhaita la bienvenue à M.
Lucien Saint.
A I entrée de Colomb-Béchar, un peloton
de spahis algériens rendait les honneurs, et le
Gouverneur général Bordes reçut le Résident
et sa suite au commandement général de la
région. -
La ville était pavoisée et de brillantes fan-
tasias se déroulèrent sur les places publiques.
Après un déjeuner intime au Cercle des
Officiers, la Conférence algéro-marocaine
s'est ouverte à 15 h. 30. M. Lucien Saint
était assisté du général Vidalon, commandant
en chef les troupes du Maroc ; des généraux
Noguès et Freydenberg ; du colonel Gendre,
du commandant Pollet, commandant le Cercle
du Sud, et du commandant Chardon, chef du
Bureau régional de Marrakech ; des chefs de
ses cabinets civil et militaire, ainsi que du co-
lonel Cartroux, commandant le territoire mili-
taire d'Ain-Sefra ; de M. Rouzand, directeur
des Chemins de fer algériens, du commandant
Trinquet, commandant le Cercle de Colomb-
Béchard.
M. Bordes était accompagné du général
Naulin, commandant du 9° corps ; du général
Meynier, directeur des territoires Sud-algé-
riens ; du colonel Barbeyrac de Saint- Mau-
rice ; du colonel Catroux, commandant du
territoire d'Aïn-Sefra.
Après un examen approfondi de la situation
aux confins algéro-marocains par les collabo-
rateurs de MM. Bordes et Saint, des disposi.
tions spéciales, intéressant la sécurité des fron-
tières, ont été arrêtées. Ces dispositions, ba-
sées sur une entente confiante et cordiale entre
l'Algérie et le Maroc, pourront faire face aux
éventualités qui viendraient à se produire dans
le Sud de Colomb-Béchar. Ces résultats seront
en particulier obtenus par des règlements judi-
cieux du droit de poursuite et une action com-
mune des forces de police algériennes et ma-
rocaines.
De plus, la création de pistes d'accès sur
divers points des confins, propres à faciliter
l'action de la police, a été arrêtée d'une façon
précise.
L'intensification des relations télégraphiques
èt radiotélégraphiques entre les territoires voi-
sins a fait l'objet de décisions définitives.
L'organisation des services de sécurité pour
les transports militaires et civils a été précisée
en vue d'éviter le retour des incidents regret-
tables de décembre 1928.
A cet effet, il sera demandé instamment au
Gouvernement un accroissement important des
moyens mécaniques qui ont déjà permis d'amé-
liorer de façon sensible la situation sur cer-
tains points des confins.
Télégramme au Gouvernement
A l' issue de cette séance, le télégramme
suivant a été envoyé au président du Conseil,
au ministre de l'Intérieur et au ministre des
Affaires étrangères :
Au moment où se réunit à Colomb-Béchar
une conférence en vue de coordonner notre
action commune sur les confins algéro-maro-
cains dans l'intérêt de la pacification des ré-
giom intéressées, veuillez nous permettre de
vous adresser l'expression de nos sentiments
respectueux et de notre fidèle attachement au
Gouvernement qui veut bien nous accorder sa
confiance. Nous vous réitérons l'assurance que,
dans une entente cordiale, nous nous efforce-
rons de servir ici utilement les intérêts supé-
rieurs de la France et de la République.
SAINT, BORDES.
Départ pour Figuig
Hier matin, M. Bordes, M. Lucien Saint
et les membres de la conférence sont partis
à 6 heures pour Figuig, où s'est tenue une
deuxième et dernière séance.
Arrivés à 8 h. 30 à Beni-Ounif, après une
courte halte, ils déjeunèrent à Figuig, sur le
territoire algérien où s'est terminée la confé-
rence nord-africaine qui s'est déroulée dans
une atmosphère cordiale et dans un esprit
d'étroite et vivante collaboration. --
Les principales questions qui furent discu-
tées et résolues furent le droit pour le Maroc
de contrôler les tribus Douï Menia, nomades
algériens, qui viennent fréquemment piller la
hatnmada marocaine.
L'Algérie, en contre-partie, aurait le droit
de poursuite immédiate au delà de la frontière
marocaine, sur la région de Tirman, des dji-
cheurs venus de la région marocaine.
Les deux pays ont étudié, d'autre part, les
moyens d'établir en collaboration vers la ham-
mada marocaine, des pistes d'accès dont 1 uti-
lité serait aussi grande pour le Maroc que pour
1 Algérie, et qui permettraient d'assurer des
liaisons militaires plus étroites et plus rapides
que celles dont on dispose actuellement.
I:Afdqee vue par an humoriste
1.1
Le bon dessinateur Ch. Boirau a vu l'Atri-
que à sa façon : avec le sourire. De ses esca-
les ou de ses séjours sur la Côte occidentale
ou à l'intérieur du pays noir, il a rapporté
des tableautins (1) véritablement désopilants.
Ses noirs en fête ou au travail, avec leurs
yeux écarquillés, sont tout naïveté et en-
fance inoffensive (ce qui correspond, après
tout, à la grande généralité des cas) et ses
blancs sont traités par le dessin avec la mê-
me amicale moquerie. Cette petite collection
aux vives couleurs est tout à fait sympathi-
que.
(1)Edités en '.arto.-; pot-laies, par M. l'ru
d»nt.
Des marins militaires indigènes
.,
Une école préparatoire d'indigènes à la
marine militaire - va s'ouvrir le or octobre
1929 à Alger. Elle formera pour la défense
maritime de l'Afrique du Nord et pour le
service des forces navales en Méditerranée,
des marlps indig$Ji«8 suffisamment instruits
pour être employés * nu même titre que des
Européens dans tous les postes de leurs spé-
cialités. Ils pourront accéder aux grades de
sous-officiers jusqu'à celui de premier-maître
(adjudant) inclusivement, dans le corps des
marins indigènes avec retraite proportion-
nelle à quinze ans de service.
Ceux d'entre eux qui acquerront la qualité
de citoyens français passeront dans le corps
des Equipages de la Flotte et bénéficieront
de tous les avantages correspondants de sol-
de, d'avancement, de retraite. <
Les marins Bahavia Algériens touchent des
soldes variant avec le grade, l'ancienneté et
la situation de famille, et en outre des .allo-
cations de 330 fr. à partir du troisième enfant.
Pour être admis à l'Ecole préparatoire, le
jeune indigène de 15 ou 16 ans, devra être
titulaire du certificat d'études primaires fran-
çais ou indigène, produire un certificat de
visite médicale et avis des autorités admi-
nistratives.
Les élèves admis pour un stage d'internat
de deux ans prennent le titre d'apprentis-
marins et reçoivent la solde correspondante.
Ils portent l'uniforme du marin, sauf qu'ils
conservent leur chéchia au lieu du bonnet.
Ils sont propriétaires de leurs effets, dont ils
remboursent la valeur à l'Etat.
L'enseignement comporte le programme
des cours supérieur et complémentaire, une
instruction militaire, maritime et profession-
nelle avec travaux pratiques et séances d'ate-
lier.
Une croisière d'un mois en juillet sur les
côtes d'Afrique du Nord, sera suivie de deux
mois de vacances.
Au cours de la première année les élèves-
marins signent un engagement pour cinq ans
et à leur sortie ils sont dirigés en qualité
de matelots de 20 classe sans spécialité, sur
les cours où ils pourront acquérir les bre-
vets de gabier, canonnier, électricien, four-
rier, mécanicien, charpentier, etc.
Souhaitons à la phalange nouvelle la réus-
site que lui mérite son caractère de loyale
collaboration franco-indigène.
Ho la n ri EHaaa Mitai*
Le lazaret d'El Hank -
,
Du promontoire d'El-Hank, haussé de la
tour du phare qui veille sur la côte de Ca.
sablanca, on découvre un groupe de petits
pavillons aux murs blancs.
Là se trouve un des postes de la barrière
sanitaire : le lazaret d'El-Hank, fondé en
1913 par le docteur Duché, à 1 instant ofc
la variole et le typhus sévissaient.
Le lazaret comprend cinq pavillons affec-
tés aux malades. L'indigène transporté à
El-Hank, est mis dans un pavillon d'obser-
vation et de la dirigé sur le service appro-
prié à son cas : pavillon des fiévreux, des
dysentériques ou des pulmonaires. Un bâti-
ment spécial est réservé aux femmes et com-
porte une pharmacie.
Les cuisines sont à part.
Un emplacement protégé par un haut mur,
est affecté aux fous ; la situation de l'infir-
mier est un peu critique entre les agités sou-
vent assez dangereux.
L'année de fondation, il y eut, en temps
il est vrai d'épidémie, une moyenne men-
suelle de 275 décès durant quatre mois ; de-
puis lors, malgré la misère physiologique, la
mortalité n'est plus que de 25 à 30 individus
par mois.
Le personnel, qui aujourd hui est indigène,
et dont le travail est vraiment admirable,
comprend trois infirmiers, spécialistes l'un
de la désinfection, l'autre du lavage et le
troisième de la pharmacie ; plus, deux cuisi-
niers et un jardinier. Leur besogne est ren-
due ardue par le peu de scrupules des ma-
lades qui souillent à l'envi leurs pavillons,
ce qui nécessite six lavages complets chaque
jour !
Il y a treize ans, vivait à Settat, un petit
gamin indigène, Mohamed ben Chaffi, qui
entra au service du docteur Laroche. L'en-
fant aida, un jour, le praticien, appelé à
soigner des contagieux et depuis lors il n'a
point cessé de se tenir au chevet des typhi-
ques, des pulmonaires, des dysentériques.
A son courage calme, à son dévouement
constant, il alliait une réelle intelligence et
cela lui valu d'être aujourd'hui, le mat-
tre-infirmier d'El Hank. Deux autres indi-
gènes, Hamcdou ben Serafti et Ahmed ben
Abdessellem, le secondent d'ailleurs, dans
cette tâche faite de danger et de perpétuelle
charité.
Toutefois, les premiers musulmans soignés
à El-Hank le furent par des infirmiers
français.
Les pavillons des contagieux construits en
bois, -baraques défectueuses, vont être rem-
placés par deux bâtiments en maçonnerie
contenant soixante places, conçus avec toute
l'hygiène possible une aération parfaite et
d'un lavage aisé. Un dispositif spécial entre-
tiendra une ombre constante, afin que les
malades ne soient jamais incommodés du so-
leil.
Le lazaret d'El-Hank contribue à la dé-
fense sanitaire de Casablanca et son rôle
n'est pas seulement d'enlever à la circula-
tion des malades susceptibles de contaminer
la population mais en outre de donner aux
malheureux, avec les soins, l'espoir de re.
couvrer leur santé. R. K. - a.
«ete-
Le cuisinier des gouverneurs généraux
M. Auguste Argcntié, chef des cuisines de
t'hôtel Crillon, vient de mourir à Paris.
Ce parfait maître en son art avait beau-
coup voyagé et fait la délectation des convi-
ves de maint haut personnage.
Il exerça notamment ses talents à l'hôtel
des Etrangers à Alger, à l'hôtel Continental
à Oran et fut le (1 chef » de deux Gouver-
neurs généraux de l'Algérie.
L'ANTENNE COLONIALE
En Indochine
Un important arrêté de M. Pasquier, Gou-
verneur général de l'Indochine, porte régle-
mentation, dans le Journal officiel de la co-
lonie (13 mars), des installations radioélec-
triquet privées,
AU CONSEIL D'ETAT
«4»
Emprunt par la ville de Djidjelli
Le Conseil d'Etat a adopté un projet de
décret relatif à un emprunt par la ville de
Djidjelli (Constantinc) d'une somme de
i.200.000, gagée sur les péages, en vue de
concourir aux dépenses des travaux d'amé-
lioration du port de cette ville.
Chambre de Commerce d'Alger
Le Conseil d'Etat a approuvé un projet
de décret relatif au relèvement des péages
actuellement perçus au port d'Algtîr au pro-
fit de la Chambre de Commerce de cette
ville.
Rejet de la requête d'un fonctionnaire de la
Trésorerie d'Indochine.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Fèvre, commis de 30 classe de la Tré-
sorerie générale d'Indochine, demeurant à
Saigon, avait introduite aux fins d'annula-
tion, pour excès de pouvoir et violation de
la loi, d'un arrêté du Gouverneur général
de l'Indochine, en date du 10 avril 1925, qui
a promu, avec ancienneté, payeurs de iro, de
2" classe et commis principaux, un certain
nombre de fonctionnaires de la Trésorerie.
Cette décision de rejet a été prise pour le
motif que, postérieurement à la décision
attaquée, le Gouverneur général de l'Indo-
chine avait accordé à M. Fèvre une promo-
tion en tenant compte de ses années de ser-
vices militaires.
D'autre part, il résulte de l'examen des
dossiers, qu'à la date de l'arrêté attaqué,
il n'avait pas encore été procédé au classe-
ment du personnel de la Trésorerie d'Indo-
chine, d'après la durée des services militai-
res accomplis par chaque agent ;
Dans ces conditions, a décidé le Conseil
d'Etat, ledit arrêté ne saurait être regardé
comme comportant, au regard du requérant,
une mesure susceptible de lui faire grief ;
Dès lors, M. Fèvre n'est pas recevable à
la déférer au Conseil d'Etat.
Tribunal des Pensions de Tunis
A la date du 5 juillet IIp6, le Tribunal
des Pensions de Tunis, statuant sur une de-
mande d'allocatiun d'ascendants, présen-
tée par la dame veuve Letifa bent cl Hadj
Mohamed Sassi, mère d'un soldat spahis,
mort pour la Franlc, au Maroc, se déclarait
incompétent.
Déférant ce jugement au Conseil d'Etat,
l'intéressée en demandait l'annulation.
Cette haute juridiction a rejeté la requête
de cette veuve, attendu que, d'après l'art. 2
de la loi du 18 juillet 1922, les ascendants
de militaires décédés à la suite de blessures
ou infirmités contractées en service anté-
rieurement au 3 août 1914, auront droit à
une allocation, si le décès ou la disparition
du militaire est survenue dans des conditions
de nature à ouvrir droit à pension de veuve.
Considérant que les tribunaux de pensions
constitués par (a loi du 31 intrrs 1919 sont
incom pétents pour *ialmr- tur les droits- à
pension tjui ne découlent pas de ladite loi.
Considérant que la dame Letifa ne justifie
d'aucune décision par laquelle le ministre
des Pensions aurait rejeté une demande d'al-
location par elle formulée.
Dès lors, la dame Letifa n'est pas fondée
à demander l'annulation du jugement par
lequel le Tribunal des Pensions s'est dé-
claré incompétent pour statuer sur sa de-
mande d'allocation.
Frais 4e voyage de Brazzaville à Bangui.
M. Létrillard, administrateur adjoint des
Colonies, avait déposé au Conseil d'Etat
une décision du service local de la colonie
de l'Oubangui-Chari, ordonnant la restitu-
tion d'une somme de 400 francs à la colonie
pour remboursement des frais de transport
de sa femme.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requête
comme portée devant une juridiction incom-
pétente, attendu qu'en vertu des dispositions
combinées des art. t6o de l'ordonnance du
2i août 1825 et 176 de celle du 9 février 1827
et des décrets du 5 août et 7 septembre
,RSI, lit contestation dont s'agit devait être
portée devant le Conseil du Contentieux ad-
ministratif colollial.
Requête d'un inspecteur principal de la
garde indigène de l'Indochine
Le Conseil d'Etat a statué sur la requête
que M. Uio, inspecteur principal de la.
Garde indigène de l'Indochine, demeurant à
Tuycn-Quam (Tonkin), avait introduite aux
uns d'annulation, pour excès de pouvoir :
10 Une décision en date du 30 mars 1926,
par laquelle le Gouverneur Général de l'In-
dochine a refusé de reporter au 6 avril 1923,
la date de sa nomination au grade d'Inspec-
teur principal de la Garde indigène ;
2° En tant que de besoin un arrêté dudit
Gouverneur en date du 31 décembre 1925,
portant promotion dans le personnel de la
Garde indigène;
30 Subsidiairement la disposition dudit ar-
rêté qui a décidé que la promotion de M.
Rio au grade d'inspecteur principal épuisait
le rappel dont il était le titulaire,
Le Conseil d'Etat a décidé ce qui suit:
« Sur le moyen tiré de ce que M. Rio (llt-
(( rail dû être nommé inspecteur principal
« dès le itr juillet 1923 pour compter dit
« 6 avril 1023 ».
3 (le l'arrêté du 20 juin
1921 du Gouverneur Général de l'lndochine,
l'avancement au grade d'inspecteur principal
de la Garde indigène a lieu exclusivement
au choix.
D'autre part, les dispositions de l'art. 7
de la loi du il" avril 1923, invoqué par le
requérant, ne donnent au fonctionnaire qu'il
vise, aucun droit à être promu à une date
déterminée.
Par suite, M. Rio n'est pas fondé à sou-
tenir que c'est à tort qu'il a été promu feu-
lement par arrêté du 31 décembre 1925 à
compter du irr janvier 1926.
cc Sur le moyen tiré de ce que c'est à tort
« que l'arrête du décembre 1925 dispose
« que .1/. Nia a épuisé ses bénéficiaires pour
« services militaires. Il
Le Conseil d'Etat a décidé ce qui suit :
11 résulte de l'arrêté (111 20 juin
1921, que les promotions au grade d'inspec-
teur principal de la Garde indigène, ont
lieu, exclusivement, au chnix et sans condi-
tions d'ancienneté;
Des lors, par application de l'art. 7 de la
loi du i01' avril 1023. la totalité des services
militaires de M. Rio devait être reportée
dans le grade d'inspecteur principal
En spécifiant que sa promotion audit grade
tt épuisait le rappel dont il était titulaire >1
l'arrêté du 31 décembre 1925 a méconnu U
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JOURIAL QUOTIDIEN
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Les Annales Coloniales
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lova III bureaux 4e po$.
Les Hollandais et la Doctrine Coloniale
––-– .1'
Nous sommes heureux de doHnert °tIJrès
V appréciation de M. Mario Houston Tw
Vévolution des méthodes hollandaises, celle
[ de M. Etienne Antonelli. Chacun de nos
deux éminents collaborateurs a traité à sa
façon cet important sujet, mais tous deux se
rejoignent dans une recherche également sin-
cère de lu « Vérité coloniale ».
La première Chambre des Pays-Bas vient
d'approuver, enfin, le projet de loi qui mo-
difie la constitution politique des Indes Néer-
landaises.
Le statut nouveau fait une place lœauœup
plus large que l'ancien à l'élément indigène
dans tous les conseils politiques et gouver-
nementaux.
A cette occasion, le ministre des Colonies,
M. Koninkberget, a prononcé, devant la
Chambre hollandaise, un discours où l'on
a justement noté la clarté des conceptions
et le courage des attitudes. Le ministre, no-
tamment, a résumé sa doctrine dans cette
phrase suggestive entre toutes :
« Il ne faut pas, a-t-il dit, méconnaître les
signes du temps, mais bien plutôt marcher,
avec prudence et méthode, dans la voie qui
doit mener progressivement les Indes Néer.
landaises à l'autonomie. »
Certains ont voulu trouver dans le vote
du Parlement hollandais et les déclarations
de M. Koninkberger, l'affirmation d'une
doctrine coloniale a priori dont tous les peu-
ples colonisateurs devraient, après les remar-
quables résultats olrtenûs par les Hollandais,
faire leur profit.
Je n'en crois rien. Certes les Hollandais
ont réalisé, dans le Pacifique, une oeuvre qui
impose le respect et l'aclmirat ion.
Mis en présence de populations de races*
de langues, de religions diverses, de culture
et de civilisations différentes, leur première
tâche a été d'utiliser, partout où c'était pos-
sible, de créer, là où elles n'existaient pas,
des élites capables d'assumer elles-mêmes les
fonctions administratives primaires, et, pro-
gressivement, sui)éricures.
En même temps, ils ouvraient largement
le pays à la vie économique moderne. Ils ne
se contentaient pas d'instaurer le régime com-
mercial de « la porte ouverte », ils appe-
laient le capital étranger, ils encourageaient,
par tous les moyens, sans aucune distinction
de nationalité, la formation des grandes en.
treprises, se réservant seulement le contrôle
et la direction.
Aujourd'hui, après avoir donné à l'indi-
aènç la culture intellectuelle et la richesse,
jfc lut font une place à la direction politique
et,.dès maintenant, ils déclarent qu'ils n'en-
tendent pas la mesurer, mais qu'ils sont dé
cidés à l'élargir progressivement jusqu a
l'émancipation totale.
Ce qu'il faut le plus admirer dans cette
œuvre coloniale c'est la méthode qui, dès le
débùt. prend clairement conscience du but
vers lequel les forces supérieures de la vie et
de la politique vous dirigent et vers lequel
dès lors, on oriente systématiquement toute
l'action.
Education intellectuelle, morale, économi-
que, politique, tout fut conçu dès le début
et développé ensuite rationnellement pour
préparer l'émancipation du peuple colonisé.
Qu'on m'entende bien. Je ne prétends cer
tes pas ce serait faire preuve d'une
ignorance totale de l'histoire coloniale néer-
landaise que les Hollandais ont toujours
développé leur politique coloniale en fonc-
tion d'une doctrine établie a - priori.
Je n oublie certes pas 1 insurrection de
1825 et celles qui suivirent jusqu'au moment
où une nouvelle politique fut instaurée, au
milieu du xix" siècle.
Alors la doctrine est fixée. Kl le ne devait
plus varier.
En 1859, on proclame la libération (le
tous les esclaves pour le il" janvier 1860.
En 1864, on renonce à la règle qui impose
à tous les fonctionnaires l'obligation d'avoir
fait leurs études dans la Métropole.
En 1845, il y a vingt écoles primaires à
Java, 30 en 18<56, 60 en 18<59.
Il suffit, pour marquer les progrès réalisés
dans ce domaine, de rappeler qu'il y a, au-
jourd'hui, 359 écoles publiques primaires et
161 écoles privées, 19 établissements d'ensei-
gnement secondaire, 2 écoles de médecine,
( école de droit, etc., à l'usage des Euro-
péens; 7 écoles de formation pour les fonc-
tionnaires indigènes, 9.000 écoles publiques
primaires, 2.500 écoles privées pour les in-
digènes avec plus de 600.000 élèves.
Et, dans le domaine économique, faut-Il
évoquer la puissance qui se chiffre par mil-
liards, des capitaux, incorporés dans la pro-
duction du sucre, caoutchouc, tabac, ma-
nioc, café, indigo, quinquina, dans les mi-
nes, le pétrole, richesses exploitées par près
de 200.000 Européens et 50 millions d'in-
digènes. - -
Et voici que ce peuple éduque et enrichi
s'affirme sur le terrain politique. On sait les
difficultés de ces dernières années.
Tout d'abord naquit le « Sarikat Islam »
qui était, au début, une « union défensive
des petits commerçants indigènes de carac-
tère nettement islamique, contre leurs concur-
rents chinois ».
En 1926, le parti kommuniste indonésien
(P.K.I.) s'en détache, mais son chef, Tan
Malakka, s'efforce d'utiliser le sentiment re-
ligieux.
On prépare un soulèvement, suivant 'a
méthode de Moscou. En 1925, une brochure
de Tan Malakka indique le plan de combat :
incondie des champs de cannes à sucre, dé-
raillements de trains, prise de possession
des postes publics, etc.
Dans la nuit du 12 au 13 novembre 1926,
première tentative d'insurrection, à Batavia.
En janvier 1927, nouvelle tentative à Suma-
tra. Ces mouvements sont durement répri-
més : la plupart des meneurs emprisonnés 1
ou exécutés, les communistes militants exilés
en Nouvelle Guinée.
Depuis, une nouvelle fédération qui porte
le nom de c Pcrmafockatan Perhimponean
politik Kebausaan Indonésien » a groupé
tous les nationalistes extrémistes, à l'exclu-
sion des communistes. Par ailleurs, l'in-
fluence de la Révolution chinoise sur les In-
des néerlandaises se fait vivement sentir.
Les Chinois envahissent l'archipel, ils y sont
plus d'un million. Après avoir exploité les
indigènes, en les faisant travailler à des sa-
laires de famine, ils sont toujours prêts à
communier avec eux dans la haine de l'Eu-
ropéen,
Li Hollande se trouve ainsi placée en pré-
sence d'un redoutable problème politique.
Elle pourrait avoir la tentation de-le résou-
dre par la force. 10 lie préfère, dès mainte-
nant, envisager une solution dans le sens
de sa politique traditionnelle, solution lo-
gique et clairement aperçue que M. Konink-
berger, ministre des Colonies, ne craint pas
d'affirmer avec farce à la tribune même du
Parlement.
En saluant ce geste de lucidité et de cou-
rage, nous devons noter que cette méthode
réaliste qui prend conscience du but à at-
teindre, dans les conditions sociales et éco-
nomiques du moment, et qui dirige toute
l'action colonisatrice vers ce but, est très
différente de celle qui veut donner à cette
action un but théorique, déterminé a priori.
Le but de la colonisation, aux Indes néer-
landaises, dans les conditions socialés et
économiques du milieu, doit être l'émancipa-
tion politique; là où ces condition", ne Cf\jnt
pas réalisées, le but pourra et, généralement,
devra être différent.
Il n'y a pas une doctrine coloniale, il doit
y avoir autant de « doctrines. coloniales
que de milieux de colonisation.
Gartlons-nous des généralisations som-
maires, même quand elles paraissent nous
venir de ces maîtres en colonisation que sont
les Hollandais des Indes.
Bllenne Antonelli,
Oepulé de la Haute-Savolc.
Happorleur du budget le
l'Algérie et des Protecto-
rat.
L'itclipae sur le Pacifique
L'éclipse de soleil attendue par nos savants
à Poulo-Condore a eu lieu avant-hier.
Le phénomène s'est produit vers 7 h. 30.
Rqiéelons que «UM. Daajou, ROUIier.
Lallemand, de l' Observatoire de Straaboura,
et MM. Bresler et Galisset, de celui de Mar-
seille, avaient emporté à bord d'un aviso de
l'escadre d'Indochine tout un lot d'appareils
perfectionnés dont l'un, dû au général Ferrié,
permet d'enregistrer les oscillations au
1110.000 de seconde.
Ces savants se sont donné pour tâche non
seulement de photographier la couronne so-
laire, mais encore d'en analyser le rayonne-
ment et d' observer les perturbations causées
par le phénomène dans la propagation des
ondes hertziennes.
Souhaitons qu'une bonne visibilité ait favo-
risé le zèle scientifique qu'ils ont montré en
faisant un pareil voyage pour cinq minutes
d'observation.
Certes, l'exactitude est la politesse des as-
tres, et le soleil et la lune ont été fidèles au
rendez-vous. Mais pourvu que des nuages
n' aient pas tout gâté 1
«1»
L'escadre de la Méditerranée
L'escadre de la Méditerranée, comprenant
les cuirassés Provence, Lorraine, Bretagne,
le porte-avions Bèam et les bâtiments lé-
gers, séjournera à Oran du 31 mai au 5 juin.
Les croiseurs Lamotte-Picquet, Dugttay-
Trouin et les destroyers passeront la même
période à Alger.
A MADAGASCAR
La foire d'Ambatondrazaka
1
La récente foire d'Ambatondrazaka a donné
lieu à des observations intéressantes. Elle fut
complétée par une exposition et un concours
agricoles.
Les épreuves de labour à la charrue ont
permis de constater que les cultivateurs de la
région cherchent de plus en plus à fayire usage
de cet instrument, qui permet d'augmenter les
superficies cultivées sans faire appel à une
main-d' œuvre de plus en plus difficile à trou-
ver.
La station agricole d'Ambatondrazaka a
présenté sous forme de leçon pratique le fonc-
tionnement d'une charrue bien réglée, attelée
de six bœufs marchant à la voix, le tout con-
duit par un jeune homme de quinze ans. Des
entretiens qui ont eu lieu à cette occasion entre
les fonctionnaires du service de l'agriculture et
les cultivateurs de la région, il résulte que les
indigènes ont enfin compris la nécessité d'un
bon dressaee.
Le nombre de charrues en service est assez 1
important. Elles sont de types divers. 11 est
très désirable de voir compléter cet outillage
par la herse et le rouleau.
Quelques cultivateurs ont demandé des ren-
seignements sur les houes mécaniques.
Le tarare, que la plupart des visiteurs
voyaient pour la première fois, a provoqué des
demandes de prix, preuve de l'intérêt qu'il a
présenté aux yeux des indigènes.
Au total, cette foire marque, au point de
vue agricole, un développement très net de
l'outillage mis en œuvre, un plus grand souci
de tirer un meilleur parti des instruments de
culture et d'acquérir des machines agricoles
nouvelles permettant d'obtenir un plus fopt ren-
dement.
i Mesures nécesstires '!
Ob@ !
A
La Conférence algéro-marocaitet
qui à réuni hier et avant-hier lis
deux hommes éminents mti firèsi
lent aux destinées de V AlgfrfrVtrehr Ùarid.
n'est pas une parlote de circonstance desti-
née à alimenter les informations des agences.
Elle répond par son programme bien dili-
mité à un besoin urgent. la brochure que
mon excellent collaborateur Edouard L'la-
ver y ni adressait ce matin sur le problème de
la sécurité aux confins algéro-marocains,
marque Vurgence des mesures indispensables,
urgence que dans les colonnes des Annales
Coloniales notre éminent ami P. ROllx-
Ereissineng, député d'Oran, avait marquée,
il y a quelques mois, dans de brillants et
lumineux articles : tous ceux qui se vouent à
la sécurité de VOranie et, par conséquent,
de notre Afrique dtt Nord tout entière ne
Vont Pas oublié.
M. Lucient Saint, Résident gênerai de
France au Maroc, qui est depuis dix ails un
bon oircricr de notre grande œuvre africainc,
a compris que le protectorat chèrifien se de-
vait de ne pas se dérober à l'appel de l'Al-
gérie. La poche dit Tafilalet doit être ré-
duite comme le fut w naguère la poche de
Taza. M. Pierre Bordes, qui connait admira-
blement son Algérie, n'a pas eu besoin de
grands efforts pour montrer l'utilité d'une
action commune algéru-marocaillc aux confins
du Sahara.
Il n'y a pas de Maroc inutile." Le Tafi-
lalet réduit, affranchi des bandes de pil-
lards qui se retournent contre les séden-
taires des oasis quand le rounti ne rend
pas, c'est d'abord la sécurité pour des indi-
gènes qui ignorent les bienfaits de la paix
française, et aussi pour les indigènes qui,
dans notre zone de protection, sont trop sou-,
vent victimes des razzias de ces hamles.Faul-
il rappeler que les attentats commis en ter-
ritoire algérien par les bandes du Tafilalet
se développent dans des proportions inquié-
tantes depuis trois ans : 3 en 1925, 9 en
1926, 16 en 1927 et en 1928 l'assassinat dû
général Clavcry, frère de notre ami.
Plusieurs mesures sont envisagées. Les mi-
nistère intéressés peuvent, à Paris, souscrire
facilement aux décisions prises par MM. lu.
cien Saint et Pierre Bordes, mesures auxquel-
les M. Mancerott ne manquera pas de s'asso-
cier dans la mesure où le Sud Tunisien est
intéressé à l'ordre du Sud-Algérien et Maro-
cain.
La première c'est la raci/icalil", du J'afr-
lalet ;
La seconde, c'est le droit de suite pour
l'Algérie quand les incursions des djoucty
prennent le départ de Vautre côté de' lu
frontière et cela par une collaboration cottSr
tante entre les forces de police de VAlgérie
et du Maroc ;
La troisième, c'est le développement de la
liaison radio-téléplzônique des deux côtct
de la frontière algero-marocaine, et l'accrois4
sentent des moyens mécaniques pour assure"
la sécurité des transports civils et militairesJ
L'ultime, c'est la construction de la voie'
ferrée qui reliera Colomh-BÙlzar à HOIl
Denib.
Alger et Rabat ne peuvent qu'être d'ac-
cord sur un programme aussi restreint et
aussi sage.
Une fois le Tafilalet occupé, le point né-
vralgique qu'il représente et qui est. à la base
des liaisons dissidentes du Rio de Oro et de
l'Atlas du Sud d'une part, du Riff de l'au-
tre, aura disparu, la sécurité sera pleine-
ment. assurée non seulement dans le Sud
Orallois, mais encore sur une étendue im-
portante du Maroc oriental.
Ce n'est pas une question de prestige,
ce n'est pas une conquête, encore moins une
démonstration dfimférialisme, c'est une
opération de police indispensable à la sécu-
rité 'de notre Afrique mineure à la veille de
la commémoration du centenaire algérien.
L'Algérie, la dcmande, le Maroc l'approu-
ve, Paris ne doit pas attendre la mort
d'autres victimes pour agi,.
Marcel Htneifel.
4008»
CMÉMA COLONIAL
»♦«
Bravo 1
On annonce un film qui sera tourné en
Indochine, et qui fera connaître la beauté et
l'opulence de notre grande colonie d'Ex-
trême-Orient.
« Le Bled »
« Le Bled H, réalisé par M. Jean Renoir
sur un scénario de MM. Dupuy-Mazuel et
Jager-Schmidt. pourrait bien être la bonne
formule de la « leçon de choses » coloniale.
Quel que soit notre goût personnel pour
le pur documentaire, nous ne nous dissimu-
lons pas qu'il est prudent de le mêler à
une fiction romanesque, si l'on en veut as-
surer la diffusion internationale, seule ca-
pable de rémunérer les énormes capitaux
cntrairés.
Lors donc que nous voyons un jeune no-
ceur parisien s'en aller « taper n un vieil
oncle enrichi par son exploitation agricole
d'Algérie, et s'éprendre d'une jeune fille
qui a aussi pour oncle un colon opulent,
nous savons d'avance que tout cela finira
par un mariage, dussent d'invraisemblables
péripéties en retarder la conclusion.
Mais qu'importe, si l'on nous montre no-
tre belle Algérie, si l'on nous fait assister à
son prodigieux essor économique, si l'on
n'omet pas de nous rappeler que le succès
a été le fruit d'efforts héroïques.
MM. Dupuy-Mazuel et Jager-Schmidt ont
fait là, de bonne photographie aidant, une
œuvre d'efficace propagande.
Henri Oeforlére,
LIHE EN SECONDE PAGE
M. Henry Bérenger on Guadeloupe.
L'aviation coloniale. ,'.:
Lois et dècrete.
,. La conférence
Algèro - Marocaine
.t1
A Colomb-Béchar
M; Lucien Saint et sa suite qui, ainsi que
nous l' avons relaté, avaient quitté le poste de
Bou-Anane avant-hier, sont arrivés le même
jour à 11 heures à Colomb-Béchar.
A l'entrée du territoire algérien, M. Mar-
cel Bordes, chef de cabinet du Gouverneur
général de l'Algérie, accompagné du colonel
de Barbeyrac, souhaita la bienvenue à M.
Lucien Saint.
A I entrée de Colomb-Béchar, un peloton
de spahis algériens rendait les honneurs, et le
Gouverneur général Bordes reçut le Résident
et sa suite au commandement général de la
région. -
La ville était pavoisée et de brillantes fan-
tasias se déroulèrent sur les places publiques.
Après un déjeuner intime au Cercle des
Officiers, la Conférence algéro-marocaine
s'est ouverte à 15 h. 30. M. Lucien Saint
était assisté du général Vidalon, commandant
en chef les troupes du Maroc ; des généraux
Noguès et Freydenberg ; du colonel Gendre,
du commandant Pollet, commandant le Cercle
du Sud, et du commandant Chardon, chef du
Bureau régional de Marrakech ; des chefs de
ses cabinets civil et militaire, ainsi que du co-
lonel Cartroux, commandant le territoire mili-
taire d'Ain-Sefra ; de M. Rouzand, directeur
des Chemins de fer algériens, du commandant
Trinquet, commandant le Cercle de Colomb-
Béchard.
M. Bordes était accompagné du général
Naulin, commandant du 9° corps ; du général
Meynier, directeur des territoires Sud-algé-
riens ; du colonel Barbeyrac de Saint- Mau-
rice ; du colonel Catroux, commandant du
territoire d'Aïn-Sefra.
Après un examen approfondi de la situation
aux confins algéro-marocains par les collabo-
rateurs de MM. Bordes et Saint, des disposi.
tions spéciales, intéressant la sécurité des fron-
tières, ont été arrêtées. Ces dispositions, ba-
sées sur une entente confiante et cordiale entre
l'Algérie et le Maroc, pourront faire face aux
éventualités qui viendraient à se produire dans
le Sud de Colomb-Béchar. Ces résultats seront
en particulier obtenus par des règlements judi-
cieux du droit de poursuite et une action com-
mune des forces de police algériennes et ma-
rocaines.
De plus, la création de pistes d'accès sur
divers points des confins, propres à faciliter
l'action de la police, a été arrêtée d'une façon
précise.
L'intensification des relations télégraphiques
èt radiotélégraphiques entre les territoires voi-
sins a fait l'objet de décisions définitives.
L'organisation des services de sécurité pour
les transports militaires et civils a été précisée
en vue d'éviter le retour des incidents regret-
tables de décembre 1928.
A cet effet, il sera demandé instamment au
Gouvernement un accroissement important des
moyens mécaniques qui ont déjà permis d'amé-
liorer de façon sensible la situation sur cer-
tains points des confins.
Télégramme au Gouvernement
A l' issue de cette séance, le télégramme
suivant a été envoyé au président du Conseil,
au ministre de l'Intérieur et au ministre des
Affaires étrangères :
Au moment où se réunit à Colomb-Béchar
une conférence en vue de coordonner notre
action commune sur les confins algéro-maro-
cains dans l'intérêt de la pacification des ré-
giom intéressées, veuillez nous permettre de
vous adresser l'expression de nos sentiments
respectueux et de notre fidèle attachement au
Gouvernement qui veut bien nous accorder sa
confiance. Nous vous réitérons l'assurance que,
dans une entente cordiale, nous nous efforce-
rons de servir ici utilement les intérêts supé-
rieurs de la France et de la République.
SAINT, BORDES.
Départ pour Figuig
Hier matin, M. Bordes, M. Lucien Saint
et les membres de la conférence sont partis
à 6 heures pour Figuig, où s'est tenue une
deuxième et dernière séance.
Arrivés à 8 h. 30 à Beni-Ounif, après une
courte halte, ils déjeunèrent à Figuig, sur le
territoire algérien où s'est terminée la confé-
rence nord-africaine qui s'est déroulée dans
une atmosphère cordiale et dans un esprit
d'étroite et vivante collaboration. --
Les principales questions qui furent discu-
tées et résolues furent le droit pour le Maroc
de contrôler les tribus Douï Menia, nomades
algériens, qui viennent fréquemment piller la
hatnmada marocaine.
L'Algérie, en contre-partie, aurait le droit
de poursuite immédiate au delà de la frontière
marocaine, sur la région de Tirman, des dji-
cheurs venus de la région marocaine.
Les deux pays ont étudié, d'autre part, les
moyens d'établir en collaboration vers la ham-
mada marocaine, des pistes d'accès dont 1 uti-
lité serait aussi grande pour le Maroc que pour
1 Algérie, et qui permettraient d'assurer des
liaisons militaires plus étroites et plus rapides
que celles dont on dispose actuellement.
I:Afdqee vue par an humoriste
1.1
Le bon dessinateur Ch. Boirau a vu l'Atri-
que à sa façon : avec le sourire. De ses esca-
les ou de ses séjours sur la Côte occidentale
ou à l'intérieur du pays noir, il a rapporté
des tableautins (1) véritablement désopilants.
Ses noirs en fête ou au travail, avec leurs
yeux écarquillés, sont tout naïveté et en-
fance inoffensive (ce qui correspond, après
tout, à la grande généralité des cas) et ses
blancs sont traités par le dessin avec la mê-
me amicale moquerie. Cette petite collection
aux vives couleurs est tout à fait sympathi-
que.
(1)Edités en '.arto.-; pot-laies, par M. l'ru
d»nt.
Des marins militaires indigènes
.,
Une école préparatoire d'indigènes à la
marine militaire - va s'ouvrir le or octobre
1929 à Alger. Elle formera pour la défense
maritime de l'Afrique du Nord et pour le
service des forces navales en Méditerranée,
des marlps indig$Ji«8 suffisamment instruits
pour être employés * nu même titre que des
Européens dans tous les postes de leurs spé-
cialités. Ils pourront accéder aux grades de
sous-officiers jusqu'à celui de premier-maître
(adjudant) inclusivement, dans le corps des
marins indigènes avec retraite proportion-
nelle à quinze ans de service.
Ceux d'entre eux qui acquerront la qualité
de citoyens français passeront dans le corps
des Equipages de la Flotte et bénéficieront
de tous les avantages correspondants de sol-
de, d'avancement, de retraite. <
Les marins Bahavia Algériens touchent des
soldes variant avec le grade, l'ancienneté et
la situation de famille, et en outre des .allo-
cations de 330 fr. à partir du troisième enfant.
Pour être admis à l'Ecole préparatoire, le
jeune indigène de 15 ou 16 ans, devra être
titulaire du certificat d'études primaires fran-
çais ou indigène, produire un certificat de
visite médicale et avis des autorités admi-
nistratives.
Les élèves admis pour un stage d'internat
de deux ans prennent le titre d'apprentis-
marins et reçoivent la solde correspondante.
Ils portent l'uniforme du marin, sauf qu'ils
conservent leur chéchia au lieu du bonnet.
Ils sont propriétaires de leurs effets, dont ils
remboursent la valeur à l'Etat.
L'enseignement comporte le programme
des cours supérieur et complémentaire, une
instruction militaire, maritime et profession-
nelle avec travaux pratiques et séances d'ate-
lier.
Une croisière d'un mois en juillet sur les
côtes d'Afrique du Nord, sera suivie de deux
mois de vacances.
Au cours de la première année les élèves-
marins signent un engagement pour cinq ans
et à leur sortie ils sont dirigés en qualité
de matelots de 20 classe sans spécialité, sur
les cours où ils pourront acquérir les bre-
vets de gabier, canonnier, électricien, four-
rier, mécanicien, charpentier, etc.
Souhaitons à la phalange nouvelle la réus-
site que lui mérite son caractère de loyale
collaboration franco-indigène.
Ho la n ri EHaaa Mitai*
Le lazaret d'El Hank -
,
Du promontoire d'El-Hank, haussé de la
tour du phare qui veille sur la côte de Ca.
sablanca, on découvre un groupe de petits
pavillons aux murs blancs.
Là se trouve un des postes de la barrière
sanitaire : le lazaret d'El-Hank, fondé en
1913 par le docteur Duché, à 1 instant ofc
la variole et le typhus sévissaient.
Le lazaret comprend cinq pavillons affec-
tés aux malades. L'indigène transporté à
El-Hank, est mis dans un pavillon d'obser-
vation et de la dirigé sur le service appro-
prié à son cas : pavillon des fiévreux, des
dysentériques ou des pulmonaires. Un bâti-
ment spécial est réservé aux femmes et com-
porte une pharmacie.
Les cuisines sont à part.
Un emplacement protégé par un haut mur,
est affecté aux fous ; la situation de l'infir-
mier est un peu critique entre les agités sou-
vent assez dangereux.
L'année de fondation, il y eut, en temps
il est vrai d'épidémie, une moyenne men-
suelle de 275 décès durant quatre mois ; de-
puis lors, malgré la misère physiologique, la
mortalité n'est plus que de 25 à 30 individus
par mois.
Le personnel, qui aujourd hui est indigène,
et dont le travail est vraiment admirable,
comprend trois infirmiers, spécialistes l'un
de la désinfection, l'autre du lavage et le
troisième de la pharmacie ; plus, deux cuisi-
niers et un jardinier. Leur besogne est ren-
due ardue par le peu de scrupules des ma-
lades qui souillent à l'envi leurs pavillons,
ce qui nécessite six lavages complets chaque
jour !
Il y a treize ans, vivait à Settat, un petit
gamin indigène, Mohamed ben Chaffi, qui
entra au service du docteur Laroche. L'en-
fant aida, un jour, le praticien, appelé à
soigner des contagieux et depuis lors il n'a
point cessé de se tenir au chevet des typhi-
ques, des pulmonaires, des dysentériques.
A son courage calme, à son dévouement
constant, il alliait une réelle intelligence et
cela lui valu d'être aujourd'hui, le mat-
tre-infirmier d'El Hank. Deux autres indi-
gènes, Hamcdou ben Serafti et Ahmed ben
Abdessellem, le secondent d'ailleurs, dans
cette tâche faite de danger et de perpétuelle
charité.
Toutefois, les premiers musulmans soignés
à El-Hank le furent par des infirmiers
français.
Les pavillons des contagieux construits en
bois, -baraques défectueuses, vont être rem-
placés par deux bâtiments en maçonnerie
contenant soixante places, conçus avec toute
l'hygiène possible une aération parfaite et
d'un lavage aisé. Un dispositif spécial entre-
tiendra une ombre constante, afin que les
malades ne soient jamais incommodés du so-
leil.
Le lazaret d'El-Hank contribue à la dé-
fense sanitaire de Casablanca et son rôle
n'est pas seulement d'enlever à la circula-
tion des malades susceptibles de contaminer
la population mais en outre de donner aux
malheureux, avec les soins, l'espoir de re.
couvrer leur santé. R. K. - a.
«ete-
Le cuisinier des gouverneurs généraux
M. Auguste Argcntié, chef des cuisines de
t'hôtel Crillon, vient de mourir à Paris.
Ce parfait maître en son art avait beau-
coup voyagé et fait la délectation des convi-
ves de maint haut personnage.
Il exerça notamment ses talents à l'hôtel
des Etrangers à Alger, à l'hôtel Continental
à Oran et fut le (1 chef » de deux Gouver-
neurs généraux de l'Algérie.
L'ANTENNE COLONIALE
En Indochine
Un important arrêté de M. Pasquier, Gou-
verneur général de l'Indochine, porte régle-
mentation, dans le Journal officiel de la co-
lonie (13 mars), des installations radioélec-
triquet privées,
AU CONSEIL D'ETAT
«4»
Emprunt par la ville de Djidjelli
Le Conseil d'Etat a adopté un projet de
décret relatif à un emprunt par la ville de
Djidjelli (Constantinc) d'une somme de
i.200.000, gagée sur les péages, en vue de
concourir aux dépenses des travaux d'amé-
lioration du port de cette ville.
Chambre de Commerce d'Alger
Le Conseil d'Etat a approuvé un projet
de décret relatif au relèvement des péages
actuellement perçus au port d'Algtîr au pro-
fit de la Chambre de Commerce de cette
ville.
Rejet de la requête d'un fonctionnaire de la
Trésorerie d'Indochine.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Fèvre, commis de 30 classe de la Tré-
sorerie générale d'Indochine, demeurant à
Saigon, avait introduite aux fins d'annula-
tion, pour excès de pouvoir et violation de
la loi, d'un arrêté du Gouverneur général
de l'Indochine, en date du 10 avril 1925, qui
a promu, avec ancienneté, payeurs de iro, de
2" classe et commis principaux, un certain
nombre de fonctionnaires de la Trésorerie.
Cette décision de rejet a été prise pour le
motif que, postérieurement à la décision
attaquée, le Gouverneur général de l'Indo-
chine avait accordé à M. Fèvre une promo-
tion en tenant compte de ses années de ser-
vices militaires.
D'autre part, il résulte de l'examen des
dossiers, qu'à la date de l'arrêté attaqué,
il n'avait pas encore été procédé au classe-
ment du personnel de la Trésorerie d'Indo-
chine, d'après la durée des services militai-
res accomplis par chaque agent ;
Dans ces conditions, a décidé le Conseil
d'Etat, ledit arrêté ne saurait être regardé
comme comportant, au regard du requérant,
une mesure susceptible de lui faire grief ;
Dès lors, M. Fèvre n'est pas recevable à
la déférer au Conseil d'Etat.
Tribunal des Pensions de Tunis
A la date du 5 juillet IIp6, le Tribunal
des Pensions de Tunis, statuant sur une de-
mande d'allocatiun d'ascendants, présen-
tée par la dame veuve Letifa bent cl Hadj
Mohamed Sassi, mère d'un soldat spahis,
mort pour la Franlc, au Maroc, se déclarait
incompétent.
Déférant ce jugement au Conseil d'Etat,
l'intéressée en demandait l'annulation.
Cette haute juridiction a rejeté la requête
de cette veuve, attendu que, d'après l'art. 2
de la loi du 18 juillet 1922, les ascendants
de militaires décédés à la suite de blessures
ou infirmités contractées en service anté-
rieurement au 3 août 1914, auront droit à
une allocation, si le décès ou la disparition
du militaire est survenue dans des conditions
de nature à ouvrir droit à pension de veuve.
Considérant que les tribunaux de pensions
constitués par (a loi du 31 intrrs 1919 sont
incom pétents pour *ialmr- tur les droits- à
pension tjui ne découlent pas de ladite loi.
Considérant que la dame Letifa ne justifie
d'aucune décision par laquelle le ministre
des Pensions aurait rejeté une demande d'al-
location par elle formulée.
Dès lors, la dame Letifa n'est pas fondée
à demander l'annulation du jugement par
lequel le Tribunal des Pensions s'est dé-
claré incompétent pour statuer sur sa de-
mande d'allocation.
Frais 4e voyage de Brazzaville à Bangui.
M. Létrillard, administrateur adjoint des
Colonies, avait déposé au Conseil d'Etat
une décision du service local de la colonie
de l'Oubangui-Chari, ordonnant la restitu-
tion d'une somme de 400 francs à la colonie
pour remboursement des frais de transport
de sa femme.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requête
comme portée devant une juridiction incom-
pétente, attendu qu'en vertu des dispositions
combinées des art. t6o de l'ordonnance du
2i août 1825 et 176 de celle du 9 février 1827
et des décrets du 5 août et 7 septembre
,RSI, lit contestation dont s'agit devait être
portée devant le Conseil du Contentieux ad-
ministratif colollial.
Requête d'un inspecteur principal de la
garde indigène de l'Indochine
Le Conseil d'Etat a statué sur la requête
que M. Uio, inspecteur principal de la.
Garde indigène de l'Indochine, demeurant à
Tuycn-Quam (Tonkin), avait introduite aux
uns d'annulation, pour excès de pouvoir :
10 Une décision en date du 30 mars 1926,
par laquelle le Gouverneur Général de l'In-
dochine a refusé de reporter au 6 avril 1923,
la date de sa nomination au grade d'Inspec-
teur principal de la Garde indigène ;
2° En tant que de besoin un arrêté dudit
Gouverneur en date du 31 décembre 1925,
portant promotion dans le personnel de la
Garde indigène;
30 Subsidiairement la disposition dudit ar-
rêté qui a décidé que la promotion de M.
Rio au grade d'inspecteur principal épuisait
le rappel dont il était le titulaire,
Le Conseil d'Etat a décidé ce qui suit:
« Sur le moyen tiré de ce que M. Rio (llt-
(( rail dû être nommé inspecteur principal
« dès le itr juillet 1923 pour compter dit
« 6 avril 1023 ».
3 (le l'arrêté du 20 juin
1921 du Gouverneur Général de l'lndochine,
l'avancement au grade d'inspecteur principal
de la Garde indigène a lieu exclusivement
au choix.
D'autre part, les dispositions de l'art. 7
de la loi du il" avril 1923, invoqué par le
requérant, ne donnent au fonctionnaire qu'il
vise, aucun droit à être promu à une date
déterminée.
Par suite, M. Rio n'est pas fondé à sou-
tenir que c'est à tort qu'il a été promu feu-
lement par arrêté du 31 décembre 1925 à
compter du irr janvier 1926.
cc Sur le moyen tiré de ce que c'est à tort
« que l'arrête du décembre 1925 dispose
« que .1/. Nia a épuisé ses bénéficiaires pour
« services militaires. Il
Le Conseil d'Etat a décidé ce qui suit :
11 résulte de l'arrêté (111 20 juin
1921, que les promotions au grade d'inspec-
teur principal de la Garde indigène, ont
lieu, exclusivement, au chnix et sans condi-
tions d'ancienneté;
Des lors, par application de l'art. 7 de la
loi du i01' avril 1023. la totalité des services
militaires de M. Rio devait être reportée
dans le grade d'inspecteur principal
En spécifiant que sa promotion audit grade
tt épuisait le rappel dont il était titulaire >1
l'arrêté du 31 décembre 1925 a méconnu U
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