Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1929 30 avril 1929
Description : 1929/04/30 (A30,N68). 1929/04/30 (A30,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. Ne 68.
LE NUMERO : 3» CENTIMB8
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L'assistance sociale en Indochine
La très belle œuvre d'asaistance médicale
faite en Indochine depuis notre occupation. et
plus spécialement depuis que M. le Gouver-
neur général Sarraut a donné aux services de
t' Assistance médicale une impulsion particu-
lièrement vigoureuse, est trop connue de tous
pour qu'il soit utile de rappeler les résultats
acquis. Mais le temps marchant, l'évolution
des choses et des esprits modifiant les condi-
tions de la vie économique et sociale du pays,
l' Assistance doit en Indochine suivre ce mou-
vement évolutif.
Jusqu à présent. l'Assistance a eu surtout un
caractère et un but curatifs. On a surtout fait
de la médecine et de la chirurgie dont les ré-
sultats tangibles et plus facilement percepti-
bles par les esprits indigènes étaient de nature
à donner plus rapidement des résultats utiles
et à préparer ainsi l' évolution normale de notre
oeuvre d'assistance. ---
Actuellement. le budget de I Assistance mé-
dicale, qui se chiffre par l'importante somme
de 5.160.947$31, comporte surtout des dé-
penses pour l'entretien et la construction des
hôpitaux et ambulances des divers pays de
l'Union.
L'hygiène sociale n'a point encore son bud-
get propre, et les oeuvres d'assistance sociale
qui existent à l'heure actuelle ne sont, en som-
me, que l'accessoire dans l'ensemble du ser-
vice de l'assistance médicale.
L'évolution vers des œuvres d' assistance
plus développées est latente depuis quelques
années, et il n'est pas douteux que le fait que
l'Indochine a, à sa tête, un Gouverneur géné-
rai qui en a la parfaite connaissance et qui est
aualifié pour envisager une œuvre d'ensemble
d'une aussi large envergure, hâtera très certai-
nement la création de cette organisation nou-
velle.
Avant son départ de France. le Gouverneur
Général Pasquier, quoique très sobre de pro-
messes et n'ayant point exposé longuement ses
projets, a manifesté dans diverses occasions, et
auprès de diverses personnalités, son intention
de travailler. à celte organisation de l'Assis-
tance sociale.
- - - -
Le besoin s'en fait d ailleurs de plus en plus
sentir, Pendant fort lonatempa. l'Indochine a
vécu sur la réputation d'un pays surpeuplé.
A priori, l'on admettait qu'elle était capable
de satisfaire aux plus invraisemblables besoins
de main-d'œuvre. Mais le développement du
pays, les nouvelles affaires créées ont réelle-
ment suscité des besoins de main-d'œuvre hu-
maine qui ont fait apparaître la question sous
IODwaÎ jour. Il ne faut point, en effet, consi-
déier qtto l'lndochtne, dans ser légions sur-
peuplées, constitue un réservoir inépuisable de
main-d'oeuvre, mais, au contraire, dès mainte-
nant, l'on doit se préoccuper d'une sage régle-
mentation de l'emploi de cette main-d'oeuvre.
A plus forte raison, doit-on user de tous
moyens pour la rendre capable de satisfaire à
tous ces nouveaux besoins par le maintien en
bonne santé de ta masse des travailleurs et
par une augmentation régulière de la popula-
tion en favorisant la natalité et la première en-
fance.
Une réglementation de la main-d œuvre a
été faite par M. le Gouverneur général Va-
renne et a fourni les bases d'une organisation
que les circonstances adapteront de plus en
plus exactement aux besoins et qui, dès main-
tenant, fonctionne et assure aux travailleurs
un véritable statut inspiré des règles les plus
logiques et les plus humaines.
La partie peut-être la plus difficile de l' As-
sistance sociale reste à organiser. 11 faut pou-
voir lutter contre les maladies endémiques et
épidémiques, ce qui est un des plus grands cha-
Fltres de cebt: question, et ensuite favoriser
œuvre de la puériculture pour permettre à la
population de bénéficier de l'accroissement que
normalement une nombreuse natalité devrait
lui donner.
Nous étudierons ultérieurement la question
de la lutte contre les maladies endémiques et
épidémiques, tout en tenant à faire reuortir,
dès maintenant, qu'au point de vue épidémi-
que l'Indochine, avec ses instituts Pasteur et
ses vaccinations, est déjà armée à un résultat
très intéressant.
Pour la puériculture, les projets qui ont été
envisagés par les spécialistes gynécologues qui
ae sont préoccupés de la question en Indochine
peut se ramener à trois, points principaux :
Nécessité tout d'abord d'organiser et déve-
- lopper des maternités et des services de gyné-
cologie.
Nous laisserons de côté, quoiqu elle » ait son
ÏIDpoItaDCe, la question des natalités françaises,
c'est-à-dire des accouchements dei femmes
européennes vivant en Indochine. Cette ques-
tion, étant donné le nombre des Européens,
ne peut point rentrer dans le problème de l as-
sistance sociale et se ramène plutôt à une
question d'organisation de maisons de santé et
de services spécialisés d'accouchementt dans
les hôpitaux européens.
Pour les indigènes, il est évident que I on
doit de plus en plus se préoccuper de faciliter
pour la femme indigène la possibilité de venir
accoucher dans des hôpitaux ou dans des ma-
ternités, Dans la grande muse, 1 hygiène a
encore fait trop peu de progrès pour que l'on
puisse faire confiance aux accouchements à
domicile, et pour que l'on puisse espérer que
les femmes indigènes renoncent aux pratiques
quelque peu barbares qui entourent leurs ac-
couchements.
Il faut donc que les maternités et les ser-
vices de gynécologie se développent non plus
seulement dans les grands centres de province,
mais aussi à l'intérieur des provinces pour per-
mettre à toute femme indigène de pouvoir faci-
lement séjourner à la maternité ton d'an accou-
chement.
La dépense considérable que comportent pa-
reils services sera compensée, d'une part, par
les résultats heureux que donneront les nais-
sances, et, d'autre part, par ce fait qu'il ne
faut point entreprendre une œuvre de complète
gratuité, ce qui est une tendance un peu trop
marquée de. notre oeuvra d'assistance en Indo-
chine.
Il est, en effet, dans la population indigène
des éléments qui peuvent payer et qui désirent
yer et qui Mirent
même payer pour éviter d'être traités dans la
masse et en dehors de leur condition sociale.
Avant même la création de ces maternités,
il est nécessaire d'organiser une grande œuvre
de prophylaxie chez la femme en état de ges-
tation. Il est nécessaire de créer des services
de consultation et de prophylaxie ante-parfum
ou in-uiero, de façon que les femmes enceintes,
victimes des endémies locales, qu'il s' agisse
de paludisme, de syphilis, de dysenterie ou
d albumine, puissent recevoir les traitements
spéciaux que réclament à la fois leur état de
femmes enceintes et la maladie dont elles sont
atteintes.
Des exemples, malheureusement fraction-
naires. ont permis de démontrer combien l'on
arrivait à de plus heureux résultats, au point
de vue natalité, lorsque se préoccupant de la
santé des parturientes, l'on avait, durant leur
grossesse. vaincu ou atténué tout au moins les
manifestations des maladies endémiques dont
elles étaient atteintes.
Dans ce cas, le pourcentage des grossesses
arrivant à terme normal a été considérablement
augmenté, et les enfants obtenus des femmes
ainsi soignées sont venus au monde dans un
état physique bien meilleur.
Il s'agit, en la circonstance, de faire de l'eu-
génisme, relatif, c'est possible, mais suffisant
pour que, dans la mesure du possible, l'en-
fant, à sa naissance, soit assez résistant pour
passer les premières années dangereuses de son
existence.
11 faut enfin veiller, une fois l'enfant au
monde, à ce ou H lui soit possible de vivre.
L'on sait quelle effroyable mortalité révèlent
encore les statistiques faites sur des nourrissons
indigènes. L'on peut, sans exagérer, dire que,
dans sa première enfance, l'enfant indigène
est très menacé du fait den conditions dénuées
d'hygiène dans lesquelles il est élevé.
En effet, de nombreuses maladies infantiles,
aggravées encore par les conditions du climat,
facilitées, hélas ! souvent par la misère des
parents, et toujours par les pratiques retarda-
taires suivant lesquelles l'enfant est alimenté.
font qu'un grand nombre de petits nourrissons
annamites, nés bien constitués, meurent, ne
pouvant franchir la difficile période des pre-
mières années.
- - Cette œuvre d'assistance aux jeunes enfants
ne i peut être trait6e que par des consultations
faciles données aux mères, par les facilités
fournies pour l'allaitement artificiel des enfants,
par des vaccinations raisonnées contre les ma-
adies endémiques, au besoin même, si les pre-
miers résultats obtenus se confirment, par des
vaccinations antituberculeuses, si nécessaires
pour beaucoup d'enfants en raison des milieux
dans - lesquels - ils vivent.
Cette œuvre ne sera pas une œuvre dont il
faille attendre immédiatement des résultats
considérables. L'on ne change pu en peu de
temps des habitudes ataviques séculaires :
mais, néanmoins, quand on sait le profond
attachement que les parents indigènes ont pour
leurs enfants, il est logique de penser que,
lorsqu'ils verront que les nourrissons élevés
suivant les règles raisonnables vivent mieux
que ceux qu'ils continueront à traiter suivant
les usages actuels, ils serogt naturellement en-
cl ins à adopter tout ou partie de ces nouvelles
méthodes. Il suffira très certainement que ses
exemples soient devenu* assez nombreux pour
que l'on puisse espérer que très rapidement se
généralise la notion des soins nécessaires à la
première enfance.
- La faveur qu' a rencontrée la vaccination jen-
nerienne dans les milieux annamites est la meil-
leure preuve de l'heureuse contagion de
l'exemple en pareille matière.
Nous devons conclure en espérant que
l'Indochine réalisera bientôt cette grande œu-
vre humaine. Cet espoir nous paraît, d'ailleurs,
logique et normal dans tes circonstances ac-
tuelles.
Nous ne cachons point tes 'difficultés consi-
dérables de semblable organisation. H est donc
nécessaire que celui qui en arrêtera les grandes
lignes et devra en approuver les détails n'ait
point à s'instruire des habitudes et des besoins
intJigènes, les connaissant déjà. L'Indochinç a,
à sa tête, un Gouverneur général que sa car-
rière a Tendu l'homme le plus qualifié pour
entreprendre semblable œuvre vers laquelle
doivent le porter naturellement les généreux
sentiments qui l'ont toujours animé à l'égard
des populations indigènes.
Cil. Deèicrre,
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
Etrangères.
Membre de l'Académie de médecine.
8.8
Petites expositions
.t.
ALGERIE-TUNISIE
Galetie de Marsanv 6, rue des Pyramides,
le peintre Achille Laurent expose jusqu'au
7 mai, avec des paysages de Bretagne et de
Provence, toute une série de soùvenirs d'Al-
gérie et de Tunisie. Que ce soit, le Village
nègre à Touegourt, la Rue el Kinassi à
Alger le Souk à Kairouan, on trouve chez
cet artiste qui est à la fois un analyste, un
coloriste et un penseur, les qualités de vi-
gueur et de trait qui lui sont propres. Mais
de l'ensemble qu'il présente aux amateurs
de peinture, il faut mettre au premier rang
le Marché de Djara à Gabès que je revois
toujours avec la même joie qu'il y a six lus-
tres et le Souk des étoffes à Tunis, taches
vivantes sous un ciel gris tamisé.
M. JK.
LA VIE COLONIALE
f ai souvent calmé les enthousias-
mes candides de ceux qui voient
dans la vie de Vadministrateur co-
lonial une douce et oisive existence, au milieu
de faradis lointains, paradis sortis de tonde
comme chante Vasco de Gama au quatrième
acte de « L'Africaine ». D'autre part j'ai
souvent aussi fait rendre justice à ces admi-
nistrateurs dont il est plus facile de vanter
les agréables loisirs que d'aller y voir. Il est
rare qu'une semaine se passe sans que mon
dossier s'augmente de quelques nouvelles
pièces. Cela fait que je m'attache à eux da-
vantage et que je saisis avec plus d'empresse-
ment chaque occasion de montrer ce que la
France leur doit.
En voici un qui vit dans un coin perdu de
notre Afrique Occidentale. Il a femme et en-
fants, Autour de lui, à perte de vue, des
plantations de cacaoyers et de caféiers. L'an
née dernière, le prix du cacao étant passé de
7,50 le kilog à 4 francs, l'indigène, qui a
vite fait de conclure du particulier au géné-
ral, délaisse le cacaoyer et ne se préoccupe
plus que du caféier.
L'Administratioll, il y a quelques années,
avait fait auprès des indigènes une propa-
gande active pour les amener à adopter une
variété de café appelée « robusta m. On s'est
rendu compte que cela n'allait pas du tout,
et l'indigène ne plante plus désormais que
du « libéria P. Il y a bien, sans doute, une
plantation administrative modèle ; mais
comme personne ne s'en occupe sérieusement
elle est en assez piteux état. Le service agri-
cole tout entier est représenté dans le cer-
cle par deux moniteurs indigènes ; ceux-ci
ont eu largement le temps d'oublier les en-
seignements qu'on leur avait inculques, et,
conformément à une règle générale, on les
utilise comme dactylographes ou expédition-
flaires. dact)-lo g ratiie-s ou ex p ~ditiopi-
Les plantations sont confiées par les pro-
priétaires autochtones a des manoeuvres ; el,.
comme ces propriétaires n'ont pas plus de
besoins qu'ils n'en avaient avant l'arrivée des
Européens, leur nourriture consiste en pois-
sons séchés et ils y ajoutent les produits de
quelques cultures vivrières; ils cultivent juste
ce qu'il faut pour leur propre alimentation ;
chacun pour soi, et Duu pour tous 1
Quelle est pour l'Européen, pour l'admi-
nistrateur la plus claire conséquence de cet
état de choses 1 Il ne peut cependant pas
vivre de cacao et de café ; il a besoin de vian-
de, de volaille, de légumes. Rien à espérer
de ce côté. Les propriétaires indigènes qui
vendent pour des millions de cacao et de
café se soucient bien de faire venir des pou-
les ou du maraîchage 1 Il faut donc vivre de
conserves, et ce n'est certes pas l'idéal sur-
tout quand on a femme et enfants.
Ce tout petit détail, petit four nous, qui,
n'étant pas très loin du bouclier et de la cré-
mtère tir pouvons pas en mesurer exactement
l importance, est un de ceux qui nous font
apprécier à leur juste valeur les couplets bien
connus sur la facilité de la vie dans nos pro-
vinces lointaines ; s'il pouvait contribuer à
rendre plus justes pour ceux qui là-bas vi-
vent trop souvent de privations, peut-être
n'aurait-il pas été complètement inutile de le
rappeler.
MMarim Jtovafen,
Sénateur, Ancien Ministre,
Yicc-présidmt de la Commission des
- Colonies.
̃–
Les travaux du Brazzaville-Océan
l'
M. André Maginot, ministre des Colonies,
vient d'envoyer en mission en Afrique équa-
toriale française M. Levât, ingénieur, qui
a participé aux travaux de construction du
chemin de fer du Congo belge. M. Levât
doit établir un rapport technique sur les
conditions d'exécution de la ligne de che-
min de fer du Brazzaville-Océan.
«Me.
La frontière de Mékong
»♦»
L'on se rappelle l'importante convention,
négociée à Hanoï en 1925 par les représen-
tants du Siam et de l'Indochine, signée à
Bangkok le 25 août 1926 par le Gouverneur
général Varenne. L'article 10 de cette con-
vention constituait une haute commission
Permanente franco-siamoise du Mékong,
chargée de négocier divers arrangements de
détail concernant le régime applicable à la
zone de la frontière fluviale du Mékong (800
kilomètres) et compétente pour étudier tou-
tes questions intéressant les relations des
deux Etats sur leur frontière commune.
Cette haute commission a été composée de
délégués désignés par le gouvernement sia-
mois et par le gouvernement général de
l'Indochine, sous la présidence de M. Bosc,
Résident supérieur au Laos.
Les deux premières sessions annuelles de
la haute commission ont eu lieu à Vien-
Tiane, capitale du Laos, en janvier 1928 et
en février 1929.
D'importantes résolutions et de nombreux
projets d'arrangements ont été élaborés au
cours de ces deux sessions et pendant les
intersessions consécutives et ont été soumis
à l'approbation des deux gouvernements
intéressés, notamment en matière de délimi-
tation et de démilitarisation de la frontière
fluviale, de police frontière et de travaux
d'aménagement du Active navigable, enfin
en ce qui concerne le statut des populations
fixées sur les rives et dans les iles du
Mékong.
Les résultats très favorables déjà obtenus
par la haute commission du Mékong ont mis
en lumière le sincère désir du gouvernement
royal de Bangkok d'entretenir avec la
France et l'Indochine française des rapports
de plus en plus amicaux. L'organisme créé
par la convention de Bangkok est apparu
comme d'autant plus indispensable.
Les établissements d'enseignement I
en Afrique Occidentale Française
Lon de la création du Gouvernement géné-
ral de l'A.O.F., en 1904, les établissements
scolaires de la colonie étaient au nombre de
70 et comptaient 2.500 élèves.
Pendant l'année 1927-1926, l'enseignement
primaire en A.O.F. a été donné dans 524
écoles à 36.368 élèves, se répartissant comme
suit :
281 écoles préparatoires avec 16.087 élève1
dont 1.106 filles;
147 écoles élémentaires avec 13.704 élèves,
dont 694 filles;
88 écoles régionales et urbaines avec 5.916
élèves, dont 1.274 filles ;
8 écoles primaires supérieures avec 659
élèves.
En 1927, on comptait 366 écoles diverses
fréquentées par 34.211 élèves.
La densité scolaire reste néanmoins encore
faible; elle représente toutefois 30/1.000 de
la population susceptible de recevoir l'instruc-
tion contre 2/1.000 en 1903.
Aux établissements d'enseignement primaire
s'ajoutent des établissements d'enseignement
professionnel, de formation technique, d'ensei-
gnement secondaire et d'enseignements spé-
ciaux.
Enseignement professionnel. Le nombre
des écoles professionnelles indépendantes ou
sections professionnelles rattachées à des écoles
primaires supérieures, a été de 12 écoles fré-
quentées par 588 apprentis, en 1928, contre
8 écoles et 486 apprentis en 1927.
Formation technique. Les établissements
d' enseignement de formation technique sont :
l'Ecole William Ponty, établie à Gorée, qui
forme des instituteurs et des candidats à l'école
de Médecine ; l'école des pupilles mécaniciens
indigènes de la Marine ; 1 école de médecine
de Dakar et l'école vétérinaire de Bamako.
Sur un effectif moyen qui varie de 120 à
140 élèveS, le nombre des sortants de l'école
William Ponty a été de 16 instituteurs et 21
candidats à 1 école de médecine en 1926,
contre 23 instituteurs et 12 candidats à l'école
de médecine en 1927.
Enseignement secondaire. L' enseigne-
ment secondaire est doopé au Lycée Faidherbe
à Saint-Louis. et au cours d'enseignement se-
condaire de Dakar. Ces établissements prépa-
rent à un brevet de capacité correspondant au
baccalauréat. Le nombre des élèves admis dans
ces établissements a été de 371 élèves, dont
77 filles en 1928, contre 327 élèves, dont 56
filles en 1927.
Enseignements spéciaux. Les établme-
ments publics d'enseignements spéciaux com-
prennent ; 9 orphelinats de mais recevant 156
garçons et 175 filles, soit 331 orphelins en
1928, contre 8 orphelinats comptant 358 or-
phelins dont 168 nlles en 1927.
2 médersahs à Méderdra et à Tombouctou
fréquentés par 107 élèves en 1926, contre 80
en 1927.
En plus de cet enseignement public, il con-
vient de signaler 68 écoles privées recevant
6.386 élèves en 1928, contre 69 écoles fré-
quentées par 6.1% élèves en 1927.
.1.
Le trafic des chemins de fer
du Dahomey
LEST-DAHOMEEN
(Mois de décembre et année 1928)
Le chemin de fer Est-Dahoméen a trans-
porté, pendant le mois de décembre 1928,
16.507 voyageurs et 24.232 tonnes de mar-
chandises. Parmi ces dernières, on peut ci-
ter : à la montée : 17 t. de sel, 22 t. de pé-
trole, 5 t. de tabac, 3 t. de tissus, 11 t. d'al-
cool, 6 t. de vins et bières; à la descente :
1.044 t. de mais, 226 t. d'amandes de palme,
123 t. d'huile de palme.
Le trafic total, pour l'année 1928, s'est
élevé à 174.929 voyageurs et 77.636 tonnes
de marchandises, contre 195.823 voyageurs
et 41.841 t. de marchandises pendant l'année
1927.
Les recettes de l'exploitation ont été de
146.024 fr. 49 au cours du mois de décçpibre
1928, et le total des perceptions effectuées
pendant l'année 1928 s est élevé à 1 million
74.255 fr. 88 contre 1.145.256 fr. 99 pour
l'année 1927.
.♦«
LE CENTRAL-DAHOMEEN
(Mois de décembre et année 1928)
Le chemin de fer Central-Dahoméen a
transporté, pendant le mois de décembre
1928, 34.080 voyageurs et 5.070 tonnes de
marchandises. Celles-ci comprennent princi-
palement : 510 t. d'amandes de palme, ioo t.
de maïs, 330 t. de sel et 190 t. d'huile de
palme.
Pendant l'année 1928, le tiafic de cette
voie ferrée s'est élevé à 431.610 voyageurs
et 55.970 tonnes de marchandises, contre
650.770 voyageurs et 63.100 tonnes de mar-
chandises pendant l'année 1927.
Les recettes de l'exploitation ont été,
pendant le mois de décembre 1928, de
734.990 francs, ce qui porte le chiffre des
perceptions, du 1er janvier au 31 décembre,
à 7.665.550 francs, contre 6.784.070 francs
pendant l'année 1927.
.-.-
L'ITALIE ET æ MANDATS COLONIAUX
:
De nombreux journaux de la Péninsule,
notamment le Corriere della Sera, font état
du mémorandum de la délégation allemande
au comité des experts financiers pour décla-
rer que cc toute demande éventuelle d'un
mandat ou d'une possession quelconque par
l'Allemagne ne peut être considérée qu'à la
lumière incontestable du ciroit de priorité
qui appartient à l'Italie en ce domaine. n
LIRE EN 2* PAGE :
Les Coloniaux au Salon, par H. ri," LII.
romiguière.
Au Conseil d'Etat. ,
L'aviation Coloniale.
Les Villes d'Or.
A l'Acaddmie des Inscriptions et Relles-
LettresA
Les formations sanitaires
de l'A. 0. F. ai 1" Janvier 1928
1
D'après le dernier rapport annuel établi par
le Service de Santé de r A. O. F. les soins
médicaux à la population européenne et indi-
gène sont assurés par 248 établissements sani-
taires répartis comme suit par colonie :
CIRCONSCRIPTION DE DAKAR
ET DEPENDANCES
Population européenne : Hôpital principal,
Maternité européenne, Ambulance de Gorée.
Ambulance du Cap Manuel, Phannacie. La-
boratoire de chimie.
Population indigène : Hôpital central indi-
gène. Maternité, Institut d'hygiène sqciale. 4
dispensaires.
SENEGAL
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Saint-Louis, Pharmacie, Laboratoire de
bactériologie, Parc vaccinogène de Sor.
Population indigène : Annexe d'assistance et
maternité de Saint-Louis, Hôpital municipal
de Rufisque, 16 dispensaires, 14 maternités.
GUINEE
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Conakry, Pharmacie, Laboratoire de bac-
tériologie.
Population indigène : Annexe d'assistance à
Conakry, 18 dispensaires, 9 maternités.
COTE D'IVOIRE
Population européenne : Hôpital ordinaire
d'Abidjan, Pharmacie, laboratoire de bacté-
riologie, Ambulance de Grand-Bassam. Am-
bulance de Bouaké.
Population indigène : Annexe d'assistance à
Abidjan, à Bassam, à Bouaké, 9 dispensaires,
15 maternités.
DAHOMEY
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Porto-Novo, Pharmacie, Ambulance de
Cotonou.
Population indigène : Annexe d'assistance
de Porto-Novo, Cotonou, 7 dispensaires, 25
maternités.
SOUDAN FRANÇAIS odre bac-
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Bamako, Pharmacie, Laboratoire de bac-
tériologie, Ambulance de Kayes, Ambulance
dt- Tombouctou.
Population indigène : Annexe d'assistance à
Bamako, Kayes, Tombouctou, 24 dispensai-
res, 10 maternités.
HAUTE-VOLTA
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Ouagadougou.
Population indigène : Annexe d'assistance
de Ouagadougou, 18 dispensaires, 11 mater-
nités.
NIGER
Population européenne : Hôpital ordinaire à
Niamey.
N Population indigène : 8 dispensaires, 3 ma-
ternités.
MAURITANIE
13 dispensaires.
Soit, dans l'ensemble, pour la population
européenne : 8 hôpitaux, 1 maternité, 7 ambu-
lances, 6 pharmacies, 5 laboratoires de chimie
et de bactériologie, 1 parc vaccinogène, et
pour la population indigène : 2 hôpitaux, Il
annexes d'assistance, 89 maternités, 117 dis-
pensaires et 1 institut d'hygiène sociale.
Le nombre des médecins européens présents
en Afrique Occidentale française au 1er jan-
vier 1928 s'établit comme suit :
Médecins du service de santé colonial. 76
Pharmaciens du service de santé colonial. 9
Médecins du cadre de l'Assistance mé-
dicale indigène 18
Médecins contractuels 17
Médecins libres.,. 10
Hygiénistes adjoints 35
-1-A;
A la suite des promotions de sortie de 1927,
le nombre des médecins auxiliaires et des sa-
Res-femmes auxiliaires indigènes sortant de
l'école de Médecine de Dakar et en service
dans les différentes colonies du groupe était
de 62 médecins auxiliaires et 91 sages-femmes
auxquels il convient d'ajouter 10 aides de santé
provenant des infirmiers et pouvant, en de nom-
breux cas, tenir lieu de médecins auxiliaires.
des infirmiers sanitaires et des infirmières visi-
teuses.
.1.
Trafic du warf de Cotonou
(MOIS DE DECEMBRE ET ANNEE 1928)
Pendant le mois de décembre 1928, le
wharf de Cotonou a transporté 360 voyageurs
et 5.890 tonnes de marchandises, dont 4 030
tonnes à l'importation et t.860 tonnes à l'ex-
portation.
Pour les années iqj8 et 19-7, la comparai-
son du trafic s'établit ainsi :
Années
1928 1927
Voyageurs. T. 7.110 6.670
Marchandises importées 52.620 62.590
Marchandises exportées 37.760 59.060
Les recettes du wharf se sont élevées,
pendant le mois de décembre 1928, à 377.97°
francs. Les perceptions totales, du ier 'jan-
vier au 31 décembre 1928, ont atteint 4 mil-
lions 609.320 francs, contre 3.710.220 francs
pour l'année 1927.
MAIS OUI.
1*0
Les Français ont découvert l'Amérique
Un érudit américain, M. Madc Minnige-
rode, vient de rentrer de France à New-
York, où 11 a déclaré détenir les preuves de
la découverte de l'Amérique par des pè-
cheurs français, cent ans avant Christophe
Colomb.
Combien de Français s'en doutent? Ce
chapitre de notre histoire, trop peu connu,
sera évoqué dans le prochain numéro des
Annales Coloniales illustrées, consacré aux
îles Saint-Picrre-et-Miquelon,
L'ALLEIAGNE N'A PAS BESOIN
DE COLONIES
Tel est du moins l'avis du comité na-
tional du commerce étranger qui ajoute no-
tamment que la thèse du docteur Schaj:ht à
la conférence des réparations, suivant la-
quelle l'Allemagne doit avoir des garanties
pour l'approvisionnement en matières pre-
mières essentielles importées (probablement
de ses colonies qui devraient lui être ren-
dues), est en opposition avec l'expérience
faite par les Etats-Unis.
« Cette expérience, ajoute le comité, de-
vrait convaincre tout le inonde que la domi-
nation politique sur les matières premières
n'est pas essentielle au développement in-
dustriel et commercial d'un pays. Le déve-
loppement des Etats-Unis n'a pas été basé
sur la possession de colonies. »
CINÉMA COLONIAL
« Sables mouvants »
Le jeune réalisateur Jacques Mils, de re-
tour du Maroc, poursuit la réalisation de
SablfS mouvants, le film qu'il a tiré de
l'o uvre de Jean Lattes, et dont la distribu-
tion réunit les noms de : Charles Sov, Agnès
Marval, André Ileuzé, Tahar Hanache, R.
Duhreull.
Assistants ; Tahar Hanache et André
Sarrouy.
A l'appareil de prise de vues, l'excellent
chef opérateur Maurice Guillemin.
Aux Studios Réunis, à Epinay, la troupe
évolue dans des décors où l'on retrouve tout
le charme de l'Orient.
.1. -----
La convention sanitaire
internationale et l'épidémie
de variole en Angleterre
PAR LE PROFESSEUR LÉON LAUNOY.
Dans le pays de Jenner, l'illustre médecin
anglais qui découvrit et se fit le protagoniste
de la vaccination contre la variole, l' obliga-
tion d'être vacciné contre cette affection n' est
pas entrée dans la loi. Malgré de nombreuses
campagnes en faveur de la vaccine, l'intransi-
geance de certains mystioues ne désarme pas.
Constatons le fait sans le discuter. Rappro-
chons seulement du nom de Jenner ceux
de deux bactériologistes : Hafjlçme qui intro-
duisit aux Indes anglaises la vaccination anti-
pesteuse, et Wright, le grand savant anglais
dont les travaux constituent un véritable monu-
ment élevé à la gloire de la vaccination, de
toutes les vaccinations antimicrobiennes. Au-
jourd'hui, il ne s agit pas de controverser. Il
existe une épidémie de variole en Angleterre.
Elle a été importée des Indes anglaises. Sans
avoir rien de commun avec les grandes épidé-
mies de variole, elle est néanmoins de quelque
importance. Or, le trafic des passagers entre
l'Angleterre et les nations voisines est assez
intense, pour que celles-ci se soient émues de
l'épidémie anglaise. Que cette épidémie soit
le résultat de la non-vaccination obligatoire,
cela est à peu près certain. Tant que le fléau
reste localisé à l'Angleterre, nos voisins d'ou-
tre-Manche sont libres de s'y exposer, si cela
leur chante. Mais ils ne sont pas libres de
laisser s' étendre sur le continent une -- épidémie
qu une mesure appropriée de vaccination peut
juguler. On se souvient avec quelle rapidité
la petite épidémie de variole qui éclata dans
la ville de Valence (Drôme), il y a deux ans
environ, fut arrêtée par des moyens acl hoc, et
en premier lieu par la vaccination de tous les
non-vaccinés et de tous les vaccinés anciens.
Revenons à l'épidémie de variole en Angle-
terre. Les Anglais ont signé, le 21 juin 1926,
une convention sanitaire internationale dont,
malheureusement, les obligations en ce qui
concerne la vaccination obligatoire n'ont pas
été semble-t-il suffisamment étendues. Quelles
sont les obligations imposées ? Elles sont indi-
quées dans le décret paru le 12 juillet 1928,
au Journal Officiel de la République Fran-
çaise, portant promulgation de la Convention
sanitaire internationale signée à Paris le 21 juin
1926, entre la France, l' Afghanistan, l'Alba-
nie, l' Allemagne. la République Argentine,
l'Autriche, la Belgique, le Brésil, la Bulgarie,
le Chili, la Chine, la Colombie, Cuba, le Da-
nemark, la République Dominicaine, l'Egypte,
l'Equateur, l'Espagne, les Etats-Unis d'Amé-
rique, l'Ethiopie, la Finlande, la Grande-Bre-
tagne, la Grèce, le Guatémala, Haïti, le Hed-
jaz, le Honduras, la Hongrie, l'Italie, le Ja-
pon, le Liberia, la Lithuanie, le Luxembourg,
le Maroc, le Mexique, Monac'. la Norvège,
le Paraguay, les Pays-Bas, le Pérou, la Perse,
la Pologne, le Portugal, la Roumanie, Saint-
Marin, le Royaume des Serbes, Croates et
Slovènes, le Salvador, le Soudan, la Suisse,
h Tchéco-Slovaquie, la Tunisie, la Turquie,
l'Union des Républiques socialistes soviétiques,
ILJruguay, le Vénézuela.
A cette convention, les plénipotentiaires pour
la Grande-Bretagne étaient : Sir George Sea-
ton Buchanan et M. John Murray. Le docteur
Buchanan est le médecin-chef du Ministète de
l'Hygiène en Angleterre. Cette convention est
longue. Elle ne comporte pas moins de dix-
huit pages du journal officiel français. C est un
trèr beau travail. Il a été soigneusement mûri
- 1 l~ Il
par maintes compétences, parmi lesquelles, du
côté français, nous trouvons : le Dr Calmette,
sous-directeur de l'Institut Pasteur le Dr Léon Bernard, professeur à la Faculté
de Médecine de Paris, les docteurs Lucien
Raynaud, inspecteur général des Services d'hy.
giène d Algérie, Paul Couzien. Thiroux,
L'Herminier, Noël Bernard, Delmas, Audi-
bert, représentants des différentes colonies fran-
çaises.
Le texte de cette convention envisage toutes
les modalités de transmission de la - peste, du
LE NUMERO : 3» CENTIMB8
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L'assistance sociale en Indochine
La très belle œuvre d'asaistance médicale
faite en Indochine depuis notre occupation. et
plus spécialement depuis que M. le Gouver-
neur général Sarraut a donné aux services de
t' Assistance médicale une impulsion particu-
lièrement vigoureuse, est trop connue de tous
pour qu'il soit utile de rappeler les résultats
acquis. Mais le temps marchant, l'évolution
des choses et des esprits modifiant les condi-
tions de la vie économique et sociale du pays,
l' Assistance doit en Indochine suivre ce mou-
vement évolutif.
Jusqu à présent. l'Assistance a eu surtout un
caractère et un but curatifs. On a surtout fait
de la médecine et de la chirurgie dont les ré-
sultats tangibles et plus facilement percepti-
bles par les esprits indigènes étaient de nature
à donner plus rapidement des résultats utiles
et à préparer ainsi l' évolution normale de notre
oeuvre d'assistance. ---
Actuellement. le budget de I Assistance mé-
dicale, qui se chiffre par l'importante somme
de 5.160.947$31, comporte surtout des dé-
penses pour l'entretien et la construction des
hôpitaux et ambulances des divers pays de
l'Union.
L'hygiène sociale n'a point encore son bud-
get propre, et les oeuvres d'assistance sociale
qui existent à l'heure actuelle ne sont, en som-
me, que l'accessoire dans l'ensemble du ser-
vice de l'assistance médicale.
L'évolution vers des œuvres d' assistance
plus développées est latente depuis quelques
années, et il n'est pas douteux que le fait que
l'Indochine a, à sa tête, un Gouverneur géné-
rai qui en a la parfaite connaissance et qui est
aualifié pour envisager une œuvre d'ensemble
d'une aussi large envergure, hâtera très certai-
nement la création de cette organisation nou-
velle.
Avant son départ de France. le Gouverneur
Général Pasquier, quoique très sobre de pro-
messes et n'ayant point exposé longuement ses
projets, a manifesté dans diverses occasions, et
auprès de diverses personnalités, son intention
de travailler. à celte organisation de l'Assis-
tance sociale.
- - - -
Le besoin s'en fait d ailleurs de plus en plus
sentir, Pendant fort lonatempa. l'Indochine a
vécu sur la réputation d'un pays surpeuplé.
A priori, l'on admettait qu'elle était capable
de satisfaire aux plus invraisemblables besoins
de main-d'œuvre. Mais le développement du
pays, les nouvelles affaires créées ont réelle-
ment suscité des besoins de main-d'œuvre hu-
maine qui ont fait apparaître la question sous
IODwaÎ jour. Il ne faut point, en effet, consi-
déier qtto l'lndochtne, dans ser légions sur-
peuplées, constitue un réservoir inépuisable de
main-d'oeuvre, mais, au contraire, dès mainte-
nant, l'on doit se préoccuper d'une sage régle-
mentation de l'emploi de cette main-d'oeuvre.
A plus forte raison, doit-on user de tous
moyens pour la rendre capable de satisfaire à
tous ces nouveaux besoins par le maintien en
bonne santé de ta masse des travailleurs et
par une augmentation régulière de la popula-
tion en favorisant la natalité et la première en-
fance.
Une réglementation de la main-d œuvre a
été faite par M. le Gouverneur général Va-
renne et a fourni les bases d'une organisation
que les circonstances adapteront de plus en
plus exactement aux besoins et qui, dès main-
tenant, fonctionne et assure aux travailleurs
un véritable statut inspiré des règles les plus
logiques et les plus humaines.
La partie peut-être la plus difficile de l' As-
sistance sociale reste à organiser. 11 faut pou-
voir lutter contre les maladies endémiques et
épidémiques, ce qui est un des plus grands cha-
Fltres de cebt: question, et ensuite favoriser
œuvre de la puériculture pour permettre à la
population de bénéficier de l'accroissement que
normalement une nombreuse natalité devrait
lui donner.
Nous étudierons ultérieurement la question
de la lutte contre les maladies endémiques et
épidémiques, tout en tenant à faire reuortir,
dès maintenant, qu'au point de vue épidémi-
que l'Indochine, avec ses instituts Pasteur et
ses vaccinations, est déjà armée à un résultat
très intéressant.
Pour la puériculture, les projets qui ont été
envisagés par les spécialistes gynécologues qui
ae sont préoccupés de la question en Indochine
peut se ramener à trois, points principaux :
Nécessité tout d'abord d'organiser et déve-
- lopper des maternités et des services de gyné-
cologie.
Nous laisserons de côté, quoiqu elle » ait son
ÏIDpoItaDCe, la question des natalités françaises,
c'est-à-dire des accouchements dei femmes
européennes vivant en Indochine. Cette ques-
tion, étant donné le nombre des Européens,
ne peut point rentrer dans le problème de l as-
sistance sociale et se ramène plutôt à une
question d'organisation de maisons de santé et
de services spécialisés d'accouchementt dans
les hôpitaux européens.
Pour les indigènes, il est évident que I on
doit de plus en plus se préoccuper de faciliter
pour la femme indigène la possibilité de venir
accoucher dans des hôpitaux ou dans des ma-
ternités, Dans la grande muse, 1 hygiène a
encore fait trop peu de progrès pour que l'on
puisse faire confiance aux accouchements à
domicile, et pour que l'on puisse espérer que
les femmes indigènes renoncent aux pratiques
quelque peu barbares qui entourent leurs ac-
couchements.
Il faut donc que les maternités et les ser-
vices de gynécologie se développent non plus
seulement dans les grands centres de province,
mais aussi à l'intérieur des provinces pour per-
mettre à toute femme indigène de pouvoir faci-
lement séjourner à la maternité ton d'an accou-
chement.
La dépense considérable que comportent pa-
reils services sera compensée, d'une part, par
les résultats heureux que donneront les nais-
sances, et, d'autre part, par ce fait qu'il ne
faut point entreprendre une œuvre de complète
gratuité, ce qui est une tendance un peu trop
marquée de. notre oeuvra d'assistance en Indo-
chine.
Il est, en effet, dans la population indigène
des éléments qui peuvent payer et qui désirent
yer et qui Mirent
même payer pour éviter d'être traités dans la
masse et en dehors de leur condition sociale.
Avant même la création de ces maternités,
il est nécessaire d'organiser une grande œuvre
de prophylaxie chez la femme en état de ges-
tation. Il est nécessaire de créer des services
de consultation et de prophylaxie ante-parfum
ou in-uiero, de façon que les femmes enceintes,
victimes des endémies locales, qu'il s' agisse
de paludisme, de syphilis, de dysenterie ou
d albumine, puissent recevoir les traitements
spéciaux que réclament à la fois leur état de
femmes enceintes et la maladie dont elles sont
atteintes.
Des exemples, malheureusement fraction-
naires. ont permis de démontrer combien l'on
arrivait à de plus heureux résultats, au point
de vue natalité, lorsque se préoccupant de la
santé des parturientes, l'on avait, durant leur
grossesse. vaincu ou atténué tout au moins les
manifestations des maladies endémiques dont
elles étaient atteintes.
Dans ce cas, le pourcentage des grossesses
arrivant à terme normal a été considérablement
augmenté, et les enfants obtenus des femmes
ainsi soignées sont venus au monde dans un
état physique bien meilleur.
Il s'agit, en la circonstance, de faire de l'eu-
génisme, relatif, c'est possible, mais suffisant
pour que, dans la mesure du possible, l'en-
fant, à sa naissance, soit assez résistant pour
passer les premières années dangereuses de son
existence.
11 faut enfin veiller, une fois l'enfant au
monde, à ce ou H lui soit possible de vivre.
L'on sait quelle effroyable mortalité révèlent
encore les statistiques faites sur des nourrissons
indigènes. L'on peut, sans exagérer, dire que,
dans sa première enfance, l'enfant indigène
est très menacé du fait den conditions dénuées
d'hygiène dans lesquelles il est élevé.
En effet, de nombreuses maladies infantiles,
aggravées encore par les conditions du climat,
facilitées, hélas ! souvent par la misère des
parents, et toujours par les pratiques retarda-
taires suivant lesquelles l'enfant est alimenté.
font qu'un grand nombre de petits nourrissons
annamites, nés bien constitués, meurent, ne
pouvant franchir la difficile période des pre-
mières années.
- - Cette œuvre d'assistance aux jeunes enfants
ne i peut être trait6e que par des consultations
faciles données aux mères, par les facilités
fournies pour l'allaitement artificiel des enfants,
par des vaccinations raisonnées contre les ma-
adies endémiques, au besoin même, si les pre-
miers résultats obtenus se confirment, par des
vaccinations antituberculeuses, si nécessaires
pour beaucoup d'enfants en raison des milieux
dans - lesquels - ils vivent.
Cette œuvre ne sera pas une œuvre dont il
faille attendre immédiatement des résultats
considérables. L'on ne change pu en peu de
temps des habitudes ataviques séculaires :
mais, néanmoins, quand on sait le profond
attachement que les parents indigènes ont pour
leurs enfants, il est logique de penser que,
lorsqu'ils verront que les nourrissons élevés
suivant les règles raisonnables vivent mieux
que ceux qu'ils continueront à traiter suivant
les usages actuels, ils serogt naturellement en-
cl ins à adopter tout ou partie de ces nouvelles
méthodes. Il suffira très certainement que ses
exemples soient devenu* assez nombreux pour
que l'on puisse espérer que très rapidement se
généralise la notion des soins nécessaires à la
première enfance.
- La faveur qu' a rencontrée la vaccination jen-
nerienne dans les milieux annamites est la meil-
leure preuve de l'heureuse contagion de
l'exemple en pareille matière.
Nous devons conclure en espérant que
l'Indochine réalisera bientôt cette grande œu-
vre humaine. Cet espoir nous paraît, d'ailleurs,
logique et normal dans tes circonstances ac-
tuelles.
Nous ne cachons point tes 'difficultés consi-
dérables de semblable organisation. H est donc
nécessaire que celui qui en arrêtera les grandes
lignes et devra en approuver les détails n'ait
point à s'instruire des habitudes et des besoins
intJigènes, les connaissant déjà. L'Indochinç a,
à sa tête, un Gouverneur général que sa car-
rière a Tendu l'homme le plus qualifié pour
entreprendre semblable œuvre vers laquelle
doivent le porter naturellement les généreux
sentiments qui l'ont toujours animé à l'égard
des populations indigènes.
Cil. Deèicrre,
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
Etrangères.
Membre de l'Académie de médecine.
8.8
Petites expositions
.t.
ALGERIE-TUNISIE
Galetie de Marsanv 6, rue des Pyramides,
le peintre Achille Laurent expose jusqu'au
7 mai, avec des paysages de Bretagne et de
Provence, toute une série de soùvenirs d'Al-
gérie et de Tunisie. Que ce soit, le Village
nègre à Touegourt, la Rue el Kinassi à
Alger le Souk à Kairouan, on trouve chez
cet artiste qui est à la fois un analyste, un
coloriste et un penseur, les qualités de vi-
gueur et de trait qui lui sont propres. Mais
de l'ensemble qu'il présente aux amateurs
de peinture, il faut mettre au premier rang
le Marché de Djara à Gabès que je revois
toujours avec la même joie qu'il y a six lus-
tres et le Souk des étoffes à Tunis, taches
vivantes sous un ciel gris tamisé.
M. JK.
LA VIE COLONIALE
f ai souvent calmé les enthousias-
mes candides de ceux qui voient
dans la vie de Vadministrateur co-
lonial une douce et oisive existence, au milieu
de faradis lointains, paradis sortis de tonde
comme chante Vasco de Gama au quatrième
acte de « L'Africaine ». D'autre part j'ai
souvent aussi fait rendre justice à ces admi-
nistrateurs dont il est plus facile de vanter
les agréables loisirs que d'aller y voir. Il est
rare qu'une semaine se passe sans que mon
dossier s'augmente de quelques nouvelles
pièces. Cela fait que je m'attache à eux da-
vantage et que je saisis avec plus d'empresse-
ment chaque occasion de montrer ce que la
France leur doit.
En voici un qui vit dans un coin perdu de
notre Afrique Occidentale. Il a femme et en-
fants, Autour de lui, à perte de vue, des
plantations de cacaoyers et de caféiers. L'an
née dernière, le prix du cacao étant passé de
7,50 le kilog à 4 francs, l'indigène, qui a
vite fait de conclure du particulier au géné-
ral, délaisse le cacaoyer et ne se préoccupe
plus que du caféier.
L'Administratioll, il y a quelques années,
avait fait auprès des indigènes une propa-
gande active pour les amener à adopter une
variété de café appelée « robusta m. On s'est
rendu compte que cela n'allait pas du tout,
et l'indigène ne plante plus désormais que
du « libéria P. Il y a bien, sans doute, une
plantation administrative modèle ; mais
comme personne ne s'en occupe sérieusement
elle est en assez piteux état. Le service agri-
cole tout entier est représenté dans le cer-
cle par deux moniteurs indigènes ; ceux-ci
ont eu largement le temps d'oublier les en-
seignements qu'on leur avait inculques, et,
conformément à une règle générale, on les
utilise comme dactylographes ou expédition-
flaires. dact)-lo g ratiie-s ou ex p ~ditiopi-
Les plantations sont confiées par les pro-
priétaires autochtones a des manoeuvres ; el,.
comme ces propriétaires n'ont pas plus de
besoins qu'ils n'en avaient avant l'arrivée des
Européens, leur nourriture consiste en pois-
sons séchés et ils y ajoutent les produits de
quelques cultures vivrières; ils cultivent juste
ce qu'il faut pour leur propre alimentation ;
chacun pour soi, et Duu pour tous 1
Quelle est pour l'Européen, pour l'admi-
nistrateur la plus claire conséquence de cet
état de choses 1 Il ne peut cependant pas
vivre de cacao et de café ; il a besoin de vian-
de, de volaille, de légumes. Rien à espérer
de ce côté. Les propriétaires indigènes qui
vendent pour des millions de cacao et de
café se soucient bien de faire venir des pou-
les ou du maraîchage 1 Il faut donc vivre de
conserves, et ce n'est certes pas l'idéal sur-
tout quand on a femme et enfants.
Ce tout petit détail, petit four nous, qui,
n'étant pas très loin du bouclier et de la cré-
mtère tir pouvons pas en mesurer exactement
l importance, est un de ceux qui nous font
apprécier à leur juste valeur les couplets bien
connus sur la facilité de la vie dans nos pro-
vinces lointaines ; s'il pouvait contribuer à
rendre plus justes pour ceux qui là-bas vi-
vent trop souvent de privations, peut-être
n'aurait-il pas été complètement inutile de le
rappeler.
MMarim Jtovafen,
Sénateur, Ancien Ministre,
Yicc-présidmt de la Commission des
- Colonies.
̃–
Les travaux du Brazzaville-Océan
l'
M. André Maginot, ministre des Colonies,
vient d'envoyer en mission en Afrique équa-
toriale française M. Levât, ingénieur, qui
a participé aux travaux de construction du
chemin de fer du Congo belge. M. Levât
doit établir un rapport technique sur les
conditions d'exécution de la ligne de che-
min de fer du Brazzaville-Océan.
«Me.
La frontière de Mékong
»♦»
L'on se rappelle l'importante convention,
négociée à Hanoï en 1925 par les représen-
tants du Siam et de l'Indochine, signée à
Bangkok le 25 août 1926 par le Gouverneur
général Varenne. L'article 10 de cette con-
vention constituait une haute commission
Permanente franco-siamoise du Mékong,
chargée de négocier divers arrangements de
détail concernant le régime applicable à la
zone de la frontière fluviale du Mékong (800
kilomètres) et compétente pour étudier tou-
tes questions intéressant les relations des
deux Etats sur leur frontière commune.
Cette haute commission a été composée de
délégués désignés par le gouvernement sia-
mois et par le gouvernement général de
l'Indochine, sous la présidence de M. Bosc,
Résident supérieur au Laos.
Les deux premières sessions annuelles de
la haute commission ont eu lieu à Vien-
Tiane, capitale du Laos, en janvier 1928 et
en février 1929.
D'importantes résolutions et de nombreux
projets d'arrangements ont été élaborés au
cours de ces deux sessions et pendant les
intersessions consécutives et ont été soumis
à l'approbation des deux gouvernements
intéressés, notamment en matière de délimi-
tation et de démilitarisation de la frontière
fluviale, de police frontière et de travaux
d'aménagement du Active navigable, enfin
en ce qui concerne le statut des populations
fixées sur les rives et dans les iles du
Mékong.
Les résultats très favorables déjà obtenus
par la haute commission du Mékong ont mis
en lumière le sincère désir du gouvernement
royal de Bangkok d'entretenir avec la
France et l'Indochine française des rapports
de plus en plus amicaux. L'organisme créé
par la convention de Bangkok est apparu
comme d'autant plus indispensable.
Les établissements d'enseignement I
en Afrique Occidentale Française
Lon de la création du Gouvernement géné-
ral de l'A.O.F., en 1904, les établissements
scolaires de la colonie étaient au nombre de
70 et comptaient 2.500 élèves.
Pendant l'année 1927-1926, l'enseignement
primaire en A.O.F. a été donné dans 524
écoles à 36.368 élèves, se répartissant comme
suit :
281 écoles préparatoires avec 16.087 élève1
dont 1.106 filles;
147 écoles élémentaires avec 13.704 élèves,
dont 694 filles;
88 écoles régionales et urbaines avec 5.916
élèves, dont 1.274 filles ;
8 écoles primaires supérieures avec 659
élèves.
En 1927, on comptait 366 écoles diverses
fréquentées par 34.211 élèves.
La densité scolaire reste néanmoins encore
faible; elle représente toutefois 30/1.000 de
la population susceptible de recevoir l'instruc-
tion contre 2/1.000 en 1903.
Aux établissements d'enseignement primaire
s'ajoutent des établissements d'enseignement
professionnel, de formation technique, d'ensei-
gnement secondaire et d'enseignements spé-
ciaux.
Enseignement professionnel. Le nombre
des écoles professionnelles indépendantes ou
sections professionnelles rattachées à des écoles
primaires supérieures, a été de 12 écoles fré-
quentées par 588 apprentis, en 1928, contre
8 écoles et 486 apprentis en 1927.
Formation technique. Les établissements
d' enseignement de formation technique sont :
l'Ecole William Ponty, établie à Gorée, qui
forme des instituteurs et des candidats à l'école
de Médecine ; l'école des pupilles mécaniciens
indigènes de la Marine ; 1 école de médecine
de Dakar et l'école vétérinaire de Bamako.
Sur un effectif moyen qui varie de 120 à
140 élèveS, le nombre des sortants de l'école
William Ponty a été de 16 instituteurs et 21
candidats à 1 école de médecine en 1926,
contre 23 instituteurs et 12 candidats à l'école
de médecine en 1927.
Enseignement secondaire. L' enseigne-
ment secondaire est doopé au Lycée Faidherbe
à Saint-Louis. et au cours d'enseignement se-
condaire de Dakar. Ces établissements prépa-
rent à un brevet de capacité correspondant au
baccalauréat. Le nombre des élèves admis dans
ces établissements a été de 371 élèves, dont
77 filles en 1928, contre 327 élèves, dont 56
filles en 1927.
Enseignements spéciaux. Les établme-
ments publics d'enseignements spéciaux com-
prennent ; 9 orphelinats de mais recevant 156
garçons et 175 filles, soit 331 orphelins en
1928, contre 8 orphelinats comptant 358 or-
phelins dont 168 nlles en 1927.
2 médersahs à Méderdra et à Tombouctou
fréquentés par 107 élèves en 1926, contre 80
en 1927.
En plus de cet enseignement public, il con-
vient de signaler 68 écoles privées recevant
6.386 élèves en 1928, contre 69 écoles fré-
quentées par 6.1% élèves en 1927.
.1.
Le trafic des chemins de fer
du Dahomey
LEST-DAHOMEEN
(Mois de décembre et année 1928)
Le chemin de fer Est-Dahoméen a trans-
porté, pendant le mois de décembre 1928,
16.507 voyageurs et 24.232 tonnes de mar-
chandises. Parmi ces dernières, on peut ci-
ter : à la montée : 17 t. de sel, 22 t. de pé-
trole, 5 t. de tabac, 3 t. de tissus, 11 t. d'al-
cool, 6 t. de vins et bières; à la descente :
1.044 t. de mais, 226 t. d'amandes de palme,
123 t. d'huile de palme.
Le trafic total, pour l'année 1928, s'est
élevé à 174.929 voyageurs et 77.636 tonnes
de marchandises, contre 195.823 voyageurs
et 41.841 t. de marchandises pendant l'année
1927.
Les recettes de l'exploitation ont été de
146.024 fr. 49 au cours du mois de décçpibre
1928, et le total des perceptions effectuées
pendant l'année 1928 s est élevé à 1 million
74.255 fr. 88 contre 1.145.256 fr. 99 pour
l'année 1927.
.♦«
LE CENTRAL-DAHOMEEN
(Mois de décembre et année 1928)
Le chemin de fer Central-Dahoméen a
transporté, pendant le mois de décembre
1928, 34.080 voyageurs et 5.070 tonnes de
marchandises. Celles-ci comprennent princi-
palement : 510 t. d'amandes de palme, ioo t.
de maïs, 330 t. de sel et 190 t. d'huile de
palme.
Pendant l'année 1928, le tiafic de cette
voie ferrée s'est élevé à 431.610 voyageurs
et 55.970 tonnes de marchandises, contre
650.770 voyageurs et 63.100 tonnes de mar-
chandises pendant l'année 1927.
Les recettes de l'exploitation ont été,
pendant le mois de décembre 1928, de
734.990 francs, ce qui porte le chiffre des
perceptions, du 1er janvier au 31 décembre,
à 7.665.550 francs, contre 6.784.070 francs
pendant l'année 1927.
.-.-
L'ITALIE ET æ MANDATS COLONIAUX
:
De nombreux journaux de la Péninsule,
notamment le Corriere della Sera, font état
du mémorandum de la délégation allemande
au comité des experts financiers pour décla-
rer que cc toute demande éventuelle d'un
mandat ou d'une possession quelconque par
l'Allemagne ne peut être considérée qu'à la
lumière incontestable du ciroit de priorité
qui appartient à l'Italie en ce domaine. n
LIRE EN 2* PAGE :
Les Coloniaux au Salon, par H. ri," LII.
romiguière.
Au Conseil d'Etat. ,
L'aviation Coloniale.
Les Villes d'Or.
A l'Acaddmie des Inscriptions et Relles-
LettresA
Les formations sanitaires
de l'A. 0. F. ai 1" Janvier 1928
1
D'après le dernier rapport annuel établi par
le Service de Santé de r A. O. F. les soins
médicaux à la population européenne et indi-
gène sont assurés par 248 établissements sani-
taires répartis comme suit par colonie :
CIRCONSCRIPTION DE DAKAR
ET DEPENDANCES
Population européenne : Hôpital principal,
Maternité européenne, Ambulance de Gorée.
Ambulance du Cap Manuel, Phannacie. La-
boratoire de chimie.
Population indigène : Hôpital central indi-
gène. Maternité, Institut d'hygiène sqciale. 4
dispensaires.
SENEGAL
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Saint-Louis, Pharmacie, Laboratoire de
bactériologie, Parc vaccinogène de Sor.
Population indigène : Annexe d'assistance et
maternité de Saint-Louis, Hôpital municipal
de Rufisque, 16 dispensaires, 14 maternités.
GUINEE
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Conakry, Pharmacie, Laboratoire de bac-
tériologie.
Population indigène : Annexe d'assistance à
Conakry, 18 dispensaires, 9 maternités.
COTE D'IVOIRE
Population européenne : Hôpital ordinaire
d'Abidjan, Pharmacie, laboratoire de bacté-
riologie, Ambulance de Grand-Bassam. Am-
bulance de Bouaké.
Population indigène : Annexe d'assistance à
Abidjan, à Bassam, à Bouaké, 9 dispensaires,
15 maternités.
DAHOMEY
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Porto-Novo, Pharmacie, Ambulance de
Cotonou.
Population indigène : Annexe d'assistance
de Porto-Novo, Cotonou, 7 dispensaires, 25
maternités.
SOUDAN FRANÇAIS odre bac-
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Bamako, Pharmacie, Laboratoire de bac-
tériologie, Ambulance de Kayes, Ambulance
dt- Tombouctou.
Population indigène : Annexe d'assistance à
Bamako, Kayes, Tombouctou, 24 dispensai-
res, 10 maternités.
HAUTE-VOLTA
Population européenne : Hôpital ordinaire
de Ouagadougou.
Population indigène : Annexe d'assistance
de Ouagadougou, 18 dispensaires, 11 mater-
nités.
NIGER
Population européenne : Hôpital ordinaire à
Niamey.
N Population indigène : 8 dispensaires, 3 ma-
ternités.
MAURITANIE
13 dispensaires.
Soit, dans l'ensemble, pour la population
européenne : 8 hôpitaux, 1 maternité, 7 ambu-
lances, 6 pharmacies, 5 laboratoires de chimie
et de bactériologie, 1 parc vaccinogène, et
pour la population indigène : 2 hôpitaux, Il
annexes d'assistance, 89 maternités, 117 dis-
pensaires et 1 institut d'hygiène sociale.
Le nombre des médecins européens présents
en Afrique Occidentale française au 1er jan-
vier 1928 s'établit comme suit :
Médecins du service de santé colonial. 76
Pharmaciens du service de santé colonial. 9
Médecins du cadre de l'Assistance mé-
dicale indigène 18
Médecins contractuels 17
Médecins libres.,. 10
Hygiénistes adjoints 35
-1-A;
A la suite des promotions de sortie de 1927,
le nombre des médecins auxiliaires et des sa-
Res-femmes auxiliaires indigènes sortant de
l'école de Médecine de Dakar et en service
dans les différentes colonies du groupe était
de 62 médecins auxiliaires et 91 sages-femmes
auxquels il convient d'ajouter 10 aides de santé
provenant des infirmiers et pouvant, en de nom-
breux cas, tenir lieu de médecins auxiliaires.
des infirmiers sanitaires et des infirmières visi-
teuses.
.1.
Trafic du warf de Cotonou
(MOIS DE DECEMBRE ET ANNEE 1928)
Pendant le mois de décembre 1928, le
wharf de Cotonou a transporté 360 voyageurs
et 5.890 tonnes de marchandises, dont 4 030
tonnes à l'importation et t.860 tonnes à l'ex-
portation.
Pour les années iqj8 et 19-7, la comparai-
son du trafic s'établit ainsi :
Années
1928 1927
Voyageurs. T. 7.110 6.670
Marchandises importées 52.620 62.590
Marchandises exportées 37.760 59.060
Les recettes du wharf se sont élevées,
pendant le mois de décembre 1928, à 377.97°
francs. Les perceptions totales, du ier 'jan-
vier au 31 décembre 1928, ont atteint 4 mil-
lions 609.320 francs, contre 3.710.220 francs
pour l'année 1927.
MAIS OUI.
1*0
Les Français ont découvert l'Amérique
Un érudit américain, M. Madc Minnige-
rode, vient de rentrer de France à New-
York, où 11 a déclaré détenir les preuves de
la découverte de l'Amérique par des pè-
cheurs français, cent ans avant Christophe
Colomb.
Combien de Français s'en doutent? Ce
chapitre de notre histoire, trop peu connu,
sera évoqué dans le prochain numéro des
Annales Coloniales illustrées, consacré aux
îles Saint-Picrre-et-Miquelon,
L'ALLEIAGNE N'A PAS BESOIN
DE COLONIES
Tel est du moins l'avis du comité na-
tional du commerce étranger qui ajoute no-
tamment que la thèse du docteur Schaj:ht à
la conférence des réparations, suivant la-
quelle l'Allemagne doit avoir des garanties
pour l'approvisionnement en matières pre-
mières essentielles importées (probablement
de ses colonies qui devraient lui être ren-
dues), est en opposition avec l'expérience
faite par les Etats-Unis.
« Cette expérience, ajoute le comité, de-
vrait convaincre tout le inonde que la domi-
nation politique sur les matières premières
n'est pas essentielle au développement in-
dustriel et commercial d'un pays. Le déve-
loppement des Etats-Unis n'a pas été basé
sur la possession de colonies. »
CINÉMA COLONIAL
« Sables mouvants »
Le jeune réalisateur Jacques Mils, de re-
tour du Maroc, poursuit la réalisation de
SablfS mouvants, le film qu'il a tiré de
l'o uvre de Jean Lattes, et dont la distribu-
tion réunit les noms de : Charles Sov, Agnès
Marval, André Ileuzé, Tahar Hanache, R.
Duhreull.
Assistants ; Tahar Hanache et André
Sarrouy.
A l'appareil de prise de vues, l'excellent
chef opérateur Maurice Guillemin.
Aux Studios Réunis, à Epinay, la troupe
évolue dans des décors où l'on retrouve tout
le charme de l'Orient.
.1. -----
La convention sanitaire
internationale et l'épidémie
de variole en Angleterre
PAR LE PROFESSEUR LÉON LAUNOY.
Dans le pays de Jenner, l'illustre médecin
anglais qui découvrit et se fit le protagoniste
de la vaccination contre la variole, l' obliga-
tion d'être vacciné contre cette affection n' est
pas entrée dans la loi. Malgré de nombreuses
campagnes en faveur de la vaccine, l'intransi-
geance de certains mystioues ne désarme pas.
Constatons le fait sans le discuter. Rappro-
chons seulement du nom de Jenner ceux
de deux bactériologistes : Hafjlçme qui intro-
duisit aux Indes anglaises la vaccination anti-
pesteuse, et Wright, le grand savant anglais
dont les travaux constituent un véritable monu-
ment élevé à la gloire de la vaccination, de
toutes les vaccinations antimicrobiennes. Au-
jourd'hui, il ne s agit pas de controverser. Il
existe une épidémie de variole en Angleterre.
Elle a été importée des Indes anglaises. Sans
avoir rien de commun avec les grandes épidé-
mies de variole, elle est néanmoins de quelque
importance. Or, le trafic des passagers entre
l'Angleterre et les nations voisines est assez
intense, pour que celles-ci se soient émues de
l'épidémie anglaise. Que cette épidémie soit
le résultat de la non-vaccination obligatoire,
cela est à peu près certain. Tant que le fléau
reste localisé à l'Angleterre, nos voisins d'ou-
tre-Manche sont libres de s'y exposer, si cela
leur chante. Mais ils ne sont pas libres de
laisser s' étendre sur le continent une -- épidémie
qu une mesure appropriée de vaccination peut
juguler. On se souvient avec quelle rapidité
la petite épidémie de variole qui éclata dans
la ville de Valence (Drôme), il y a deux ans
environ, fut arrêtée par des moyens acl hoc, et
en premier lieu par la vaccination de tous les
non-vaccinés et de tous les vaccinés anciens.
Revenons à l'épidémie de variole en Angle-
terre. Les Anglais ont signé, le 21 juin 1926,
une convention sanitaire internationale dont,
malheureusement, les obligations en ce qui
concerne la vaccination obligatoire n'ont pas
été semble-t-il suffisamment étendues. Quelles
sont les obligations imposées ? Elles sont indi-
quées dans le décret paru le 12 juillet 1928,
au Journal Officiel de la République Fran-
çaise, portant promulgation de la Convention
sanitaire internationale signée à Paris le 21 juin
1926, entre la France, l' Afghanistan, l'Alba-
nie, l' Allemagne. la République Argentine,
l'Autriche, la Belgique, le Brésil, la Bulgarie,
le Chili, la Chine, la Colombie, Cuba, le Da-
nemark, la République Dominicaine, l'Egypte,
l'Equateur, l'Espagne, les Etats-Unis d'Amé-
rique, l'Ethiopie, la Finlande, la Grande-Bre-
tagne, la Grèce, le Guatémala, Haïti, le Hed-
jaz, le Honduras, la Hongrie, l'Italie, le Ja-
pon, le Liberia, la Lithuanie, le Luxembourg,
le Maroc, le Mexique, Monac'. la Norvège,
le Paraguay, les Pays-Bas, le Pérou, la Perse,
la Pologne, le Portugal, la Roumanie, Saint-
Marin, le Royaume des Serbes, Croates et
Slovènes, le Salvador, le Soudan, la Suisse,
h Tchéco-Slovaquie, la Tunisie, la Turquie,
l'Union des Républiques socialistes soviétiques,
ILJruguay, le Vénézuela.
A cette convention, les plénipotentiaires pour
la Grande-Bretagne étaient : Sir George Sea-
ton Buchanan et M. John Murray. Le docteur
Buchanan est le médecin-chef du Ministète de
l'Hygiène en Angleterre. Cette convention est
longue. Elle ne comporte pas moins de dix-
huit pages du journal officiel français. C est un
trèr beau travail. Il a été soigneusement mûri
- 1 l~ Il
par maintes compétences, parmi lesquelles, du
côté français, nous trouvons : le Dr Calmette,
sous-directeur de l'Institut Pasteur
de Médecine de Paris, les docteurs Lucien
Raynaud, inspecteur général des Services d'hy.
giène d Algérie, Paul Couzien. Thiroux,
L'Herminier, Noël Bernard, Delmas, Audi-
bert, représentants des différentes colonies fran-
çaises.
Le texte de cette convention envisage toutes
les modalités de transmission de la - peste, du
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.54%.
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