Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 avril 1929 26 avril 1929
Description : 1929/04/26 (A30,N66). 1929/04/26 (A30,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280542z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N° 00.
tE NUMERO: » CENTIMES VENDREDI SOIII, 243 1921.
JI.IL OUOTIDIEI
Rideition &> Administration :
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PARISTÈL»be. t LOUVVtB IM7
RICHELIEU1741
1- .1 .1 0 le,
Les Annales Coloniales
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h. fourniI.
DIRECTEURS T Marcel RUEDEL. et L.-G. TMÉBAULT
T. la mrUcUi pubtiét dent notre fourned ne pnnrnl
lIN reprodufte qu'en citant les Anuua GOUKUUB.
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avec la Revue mensuelle :
U. OUOIO Obiou
France et
Ctloniea 110 » 100 » 51.
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tous les bureaux de posta.
Maladies tropicales et colonisation
J'ai fait connaître dans un précédent article
combien la mortalité infantile était préjudicia-
ble à la prospérité de l'Afrique Occidentale
française en faisant peu à peu disparaître le
principal facteur de mise en valeur du pays:
la main-d' œuvre. Il est un autre obstacle à
la colonisation, un obstacle aussi sérieux que
le précédent et beaucoup plus dangereux en
ce sens qu'il intéresse tout le monde : jeunes
et vieux, enfants, adultes et vieillards. Il
s'agit des maladies tropicales dont les princi-
pales sont : la Malaria, la Fièvre jaune et la
.ppdfl! -
Cette dernière frappe les indigènes et les
blancs, le virus pesteux est transmis par les
puces qui se trouvent sur les rats. Très conta-
gieuse, elle a fait d'innombrables ravages.
Heureusement, les cas deviennent fort rares
depuis que l' on procède à la dératisation des
égouts des grandes villes surtout, car c'est
principalement le rat d'égout qui, en l'occur-
rence, est le meilleur agent de contamination.
Aussi la ville de Dakar et les habitants de
la côte font-ils une chasse sans merci à ces
rongeurs dont, le voisinage est une menace
constante pour la santé publique.
- - A noter que la destruction de ces animaux
sur les bateaux est également indispensable si
l'on veut combattre efficacement la peste. En
effet, les rats embarquent et débarquent avec
facilité en s'aidant des cordages qui amarrent
les navires au quai, et leur présence à bord
constitue pour les passagers et les équipages
un danger permanent.
Quoi qu il en soit, nous pouvons, de nos
jours, enregistrer avec satisfaction une notable
régression de cette terrible maladie qui, jadis.
a défrayé les chroniques et s'est rendue tris-
tement populaire. Mais veillons à ce au'elle
ne fasse pas demain l'objet d'une publicité
nouvèlle, car un retour offensif est toujours
à craindre si nous ne restons pas vigilants.
Les deux autres maladies : Malaria et Fiè-
vre jaune, sont susceptibles des mêmes mesures
prophylactiques, car le germe de ces deux
affections est transmis à 1 homme par la piqOre
des moustiques : l'anophèle pour la Malaria
le stégomya pour la Fièvre jaune.
La Malaria frappe les noirs et les blancs
et provoque des désordres très sérieux dans
l'organisme. Elle revêt parfois la torme grave
et pernicieuse qui enlève les gens en l'espace
d'une journée. Les signes extérieurs de la
Malaria se manifestent par une température
qui, en quelques heures, monte à 39 ou 40".
L'MMMht. en proie, à un accès, même bénin,
, est incapable du moindre travail et contraint
à un reD08 absolu. Cette fièvre s'accompagne
d'une céphalée inteaae. A la sensation de
froid qu'éprouve le sujet, succède une trans-
piration abondante. On constate souvent des
vominements. Ces phénomènes peuvent se
répéter chaque jour et rendre le malade inapte
à tout effort physique ou intellectuel pendant
lonltemps. A la suite de ces accès successifs,
les globules rouges sont détruits par les héma-
tozoaires. Il en résulte une anémie totale qui
oblige le blanc, sous peine de mort, à quitter
, la colonie et le noir à ne plus sortir de sa case.
La Malaria existe toujours à l'état endé-
mique sous les tropiques et par conséquent en
AAF
La Fièvre jaune est une maladie du blanc.
Quelques noirs ont pu la contracter, mais c'est
surtout l'Européen qui en est atteint, c'est-à-
dire celui qui, seul, peut organiser la colonie
pour lui arracher le secret de ses richesses.
La Fièvre jaune décime les populations et
le pourcentage de mortalité qu'elle engendre
est de 85 Elle a plusieurs fois sévi en
A.O.F. et l'île de Gorée, située en face de
J Dakar, rappelle, par une plaque commémora-
tive, le lourd sacrifice qui fut imposé jadis au
corps des Médecins militaires. En effet, au
1 cours d'une seule épidémie, 28 d'entre eux
sont morts avant d'avoir pu vaincre l'eflroya-
Ul* flânai
us. ".«-.
Plus près de nous, en 1927, 2.000 per-
sonnes ont été victimes à Dakar de cette cala-
mité. Depuis, aucun cas ne s'est produit grâce
aux énergiques mesures prises par le docteur
Sorel, médecin colonial. Aujourd'hui, la situa-
I tion sanitaire permet les meilleures espérances.
Le seul moyen prophylactique, pour com-
battre la Fièvre jaune, est la lutte antilarvaire
menée avec minutie. Il existe à 1 heure ac-
tuelle, dans tous les grands centres, un service
spécial chargé d'assurer la destruction des
moustiaues (vecteurs du virus) - et - des laryes,
la désinfection des immeubles, le pétrolage
des puits et des marigots, la surveillance des
égouts, le grillagement des habitations. Ces
organisations sont, selon les nécessités du mo-
ment, plus ou moins renforcées. Quand les
événements l'ont exigé, l'autorité militaire de
Dakar a mis à la disposition des services d hy-
I giène jusqu'à 500 tirailleurs qui ont effectué
un nettoyage rapide des cases, magasins, cours,
terrains vagues de la ville, enlevant ainsi plus
fl« SO tonne* d'immondices de toutes sortes.
Ces détritus (bottes vides, bouteilles, ferrailles),
susceptibles de constituer autant de gites à
larves, ont été déversés dans des ravins ou
d'anciennes carrières, recouverts de terre et
I nivelés. Il n'est guère possible d'entrer dans
tous les détails de cette lutte antilarvaire dont
certaines caractéristiques méritent pourtant
d'être signalées : enlèvement des réservoirs,
des gouttières, obturation au ciment des trous
d'arbres, élagage des arbres et des végétations
mimoantes au voisinage des immeubles, etc.
L> succès dépend de la perfection du uettoie-
ment et de la désinfection. C'est ainsi, par
exemple, qu'un quartier indigène était infecté
de moustiques dont il était impossible de dé-
couvrir l'origine. Or, des équipes de gardes
d'hygiène remarquèrent qu'il suffisait d intro-
duire un brin d'herbe dans les trous de crabes
terrestres, abondants en certains lieux, pour en
voir sortir des stégomyas. Une dissection soi-
gneuse A plusieurs galeries amena la décou-
verte, in fond de chaque trou, à 2 mètres dé
profondeur, d'un amas d*éâir"stagBante prove-
nant d'une @ nappe souterraine et remplie de l
larves !. C'est assez dire jusqu'à quel point
il est nécessaire de pousser le souci de la pro-
phylaxie.
Le. manque d'eau était, d'autre part, depuis
la fondation de Dakar, une grande cause d'in-
quiétude. Le service des Travaux publics,
grâce à la découverte d'une nappe profonde,
a réussi à distribuer l'eau dans les canalisa-
tions d'une façon continue et à alimenter ainsi
toute la ville Aujourd'hui, 45 bornes-fon-
taines fonctionnent tant à Dakar que dans le
quartier indigène de Médiana, et cette année
verra disparaître tous les réservoirs particuliers
des immeubles. Ce résultat définitif est de la
plus haute importance au point de vue de la
lutte antitarvaire.
Les égouts sont tous désinfectés au Clayton,
et la voierie procède Quotidiennement à des
c h asses d' eau de mee r lu uot i d i ennement à des
chasses d'eau de mer du plus heureux effet.
Il résulte d'examens répétés que les eaux de
chasse ont conservé une salure suffisante pour
s'opposer au développement des rares larves
qui pourraient se trouver dans les égouts, et
notamment dans les raccords.
* La désinfection complète de toutes les mai-
sons de Dakar a été réalisée (démoustication
et dératisation). L'oeuvre a porté sur plus de
4.000 habitations.
Les marigots, les puits ont été pétrolés, de
sorte que les larves du fond se heurtant, au
moment de faire surface pour respirer, à de
véritables cloisons de mazout ou de pétrole,
n'ont pu leprendre contact avec l'air libre et
ont été anéanties.
La totalité des bâtiments civils, militaires et
commerciaux est grillagée. Il est à regretter
que quelques baraques en bois appartenant aux
indigènes ne soient pas protégées. Ces taudis
constituent une source de dangers auxquels il
est obvié par des mesures de ségrégation pro-
gressive.
Les résultats obtenus jusqu"ici par le doc-
teur Sorel semblent indiquer que nous sommes
dans la bonne voie. Mais notre attention ne
doit pas se relâcher et nous devons continuer à
détruire tout ce qui est susceptible de servir
de nid ou de milieu de développement au
stégomya. A cette condition, mais à cette con-
dition seulement, nous préviendrons. le retour
de - la Fièvre jaune. ,
Nous connaissons les conséquences immé-
diates et directes de cette maladie ; il en est
d'autres plus tardives qui, pour être moins
dangereuses, n'en sont pas moins désastreuses.
La redoutable apparition de la Fièvre jaune
fait fuir les Européens qui désertent la colo-
nie, fait mettre en quarantaine les bateaux qui
accostent les ports suspects. Aussi les navires
s'éloignent-ils des régions contaminées, de
sorte que le fléau, non content de semer la
mort, crée le vide autour de lui. Il s'ensuit
évidemment que les produits à exporter s'en-
tassent sur les quais, que les fruits (bananes,
ananas) pourrissent sur place.
L'importance primordiale des mesures pro-
phylactiques prises par le docteur Sotel
n'échappera donc à personne ; leur maintien
s'impose si nous ne voulons pas compromettre
irrémédiablement l' avenir économique de l'A.
O. Ft
Une leçon se dégage des lignes qui pré-
cèdent.
La colonisation exige de la main-d œuvre
européenne et indigène. Or, pour conserver ce
capital humain, il faut avant tout lui donner
les moyens - de se préserver - contre les - grandes
épidémies qui anéantissent en quelques semai-
nes le fruit de plusieurs années d'efforts. Pour
ce faire, il est indispensable d'avoir à la tête
d'un service d'hygiène bien compris un corps
médical dont le dévouement n'aura d'égal que
l'expérience. Le passé, sous t ce rapport, est
assez éloquent pour garantir r avenir. Ce sont
les médecins qui accourent quand tous les
autres meurent ou fuient ; leur esprit de devoir.
qui fait d'eux les apôtres d un second sacer-
doce, exige très souvent de ces nouveaux mar-
tyrs le suprême holocauste. Aussi ont-ils bien
droit à notre reconnaissance émue ceux qui,
par leur sacrifice, permettent de considérer les
cadres de la Croix-Rouge comme les meilleurs
pionniers de la colonisation.
Oocfrur IȎchdn,
Député de Paris.
La reine de Roumanie an Maroc
»♦« -
Un diner a été. offert au palais municipal
de Ceula, en t'Iwnneur de la reine mère de
Roumanie et de la princesse Ileana,.
Parmi les invités, se trouvaient le haut-
commissaire et la comtesse Jordana, l'in-
fant et l infante d'Orléans et les autorités.
Une compagnie d'infanterie a rendu les
honneurs. La musique a joué les hymnet
roumain et espagnol. La reine mère, La
princesse et les infants sont partis ensuite
visiter Arcila, Larache et Alcazar.
Vexcursiof¡ projetée à Chechaouen a été
décommandée.
(Par dépêche)
–-–
MUSTOUH
1t.
Le Sultan du Maroc, après son voyage à
Fez, Ouergha et Meknès, est rentré à Rabat,
ainsi que nous l'avions annoncé, en raison du
décès de son beau-frère.
Le tunnel de Gibraltar
Le colonel Jenevoir et l'ingénieur Dupuy
de Lomé, qui poursuivent des études en vue
du percement d'un tunnel sous-marin sous le
Détroit de Gibraltar, ont visité la région de
la sortie probable du tunnel en terre africaine
vers EJ-Ksar-es-Seghir.
I L'entrée du tunnel, en territoire espagnol,
se trouvera aux environs de Tariff-Punta-
I Peira.
L'orientation professionnelle
aux colonies
Nous disons souvent que sfulf,
la collaboration étroite du^etflon h
de ïindigène petit assltre, la pros-
périté de nos colonies au peint de vue éco-
nomique et social.
De même qu'on cherche aujourd'hui a
découvrir le plus tôt possible les aptitudes
de l'enfant pour lui faire choisir un métier
qui lui convienne physiquement et morale-
ment, de même nos administrateurs colo-
niaux doivent, dans le milieu où ils vivent,
s'attacher à mettre en valeur les goûts et
les aptitudes particuliers des indigènes pc-ur
une industrie.
lin Indochine, comme dans tout l'Extr;.
me-Orient, les populations ont le sens inné
de la décoration. Par tradition, par goût,
ils sont même mieux doués que les Euro-
péens. Il est donc tout indique de les ai-
guiller vers les industries d'Art Décoratif.
Nous leur apporlolls notre technique IflO-
derne, eux nous apportent la fraîcheur de
leur inspiration, l'exquise sensibilité de leur
touche, la stylisation incomparable de leurs
t maees.
*
Ceux qui ont déjà compris l'importance
de cette interpénétration des tempéraments
et des civilisations, ont obtenu un magni-
fique résultat et nous appelons l'attention
de tous ceux qui s'intéressent à ce qtU fap-
pelle « Vorientation professionnelle colo-
niale 9 sur le fait, qui vient de se passer à
Hanoi.
On vient d'y fêter le succès d'une indus-
trie locale : celle de la céramique ; un anna-
mite, M. Ng. Van Giétit, il y a quelques
années, fondait une petite indutrie très mo-
deste. L'administration l'y encouragea de
différentes façons.
Aujourd'hui, M. A 'g. l'an Gièm est à la
tête d'une industrie très florissante.
Le mois dernier, recevant dans son usine
le Gouverneur général qui avait tenu ci le
féliciter, il a été le premier à déclarer que
c'était à l'appui de ICI France qu'il devait
son succès et, geste symbolique, comme il
ne parle pas,ci son goÛt, assez couramment
le français, il a charge son fils de traduire
au Gouverneur général ses paroles de recon-
naissance.
Voilà un fait édifiant, concluant.
Il doit servir d'exemple et, s'il est suiT/i, on
peut prévoir que les Industries d'flrt Appli-
qué Coloniales arriveront à lUI degré de
perfection que les industries de la Métro-
puie, ellesmêmes, ne peuvent atteindre.
MtcHcÊ Geiafdoer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Stembrâ dd la Commlteion
de la Marine Marchande.
BROUJSSËS
& BROUTILLES
En toute déférence
Une information, parue hier dans tous les
journaux, avait de quoi laisser rêveur :
l'Institut de France a accepté un legs de
12 millions que lui avait laissé M. Astor
sous forme d'immeubles et de valeurs. Selon
le vœu du testateur, un cours d'art indus-
triel pour les jeunes filles - sera installé et
entretenu, avec une partie des revenus de
son legs, dans le magnifique château qu'il
possédait en Bretagne.
Il eut là une bienfaisante, une touchante
pensée, pour laquelle, espérons-le, des es-
saims charmants et laborieux de dentellières
et de brodeuses béniront longtemps son
nom.
Mais la fortune de l'Institut parait pren-
dre des proportions extravagantes. Ces mes-
sieurs du quai de Conti, bientôt, ne sauront
plus « quoi faire de leur argent » (pour par-
ler gardons humblement nos distances
comme assurément ils ne parleraient point).
Oserons-nous leur proposer, pour leurs pé-
pites, le plus utile, à notre avis, et le plus
beau des placements ? -
Il serait de nature à satisfaire les légiti-
mes aspirations des cinq académies.
Si, en effet, l'Institut consacrait la forte
somme au personnel médical de l'Afrique
française, celui-ci verrait à coup sûr grossir
sa troupe dévouée, courageuse, et honnête
mais pauvre. !.
Imaginez, dès lors, la joie qui pourrait
régner au bout du pont des Arts.
L'Académie française, portant désormais
son attention sur les colonies, varierait des
plaisirs un peu usés en recherchant, pour ses
prix de vertu, des âmes blanches dans des
corps d'ébène et cela ne manquerait pas
de piquant.
Excitée de même sur les régions tropica-
les, l'Académie des Inscriptions, découvri-
rait. dans la vivante bibliothèque des mémoi-
res africaines, des ouvrages moins « petit-
nègre », peut-être, que @ ceux que la publicité
lance chez nous au zénith du monde litté-
raire. ,
L'Académie des Sciences morales et politi-
ques trouverait parfois aux bords du Congo
ou de l'Oubangui. que l que sagesse dans des
coutumes tenant lieu de législation.
L'Académie des Beaux-Arts éprouverait
une allégresse aussi perpétuelle que son se-
crétaire, à voir naître et prospérer ces chefs.
d'oeuvre suprêmes : des corps humains bien
balancés. - -. ,. - , - -- - - - - , 1 -
Et quant à l'Académie des sciences, eue
serait si bien dans son rôle, en tendant une
main secourable à la noble corporation des
toubibs coloniaux, qu'elle en charlestonnerait
de joie du devoir accompli, à chaque fois
qu'un homme de l'art prendrait le bateau.
En attendant que ces souhaits se réali-
sent, l'Institut participe à l'érection - qui
l'eût cru! d'un monument au maréchal
Toffre qui, assure un de nos confrères, « sera
représenté debout, en pantalon rouge et dol-
man noir ». Innovation apparente, puisque
mainte statue médiévale fut embellie de cou-
leurs. Et tant mieux pour le - maréchal,
grand colonial et vainqueur authentique de la
Marne car, s'il l'avait perdue.
Pourvu toutefois qu'on abrite sa statue,
1 sinon dans une niche dont la laïcité serait
douteuse, du moins dans une guérite.
A8n1'
ILPasqàier atv. Indes Meerianda* es
Le départ
Après avoir parcouru les régions agricoles,
industriel les et touristiques de Bandoeng,
Sumarang. Soerakatra, Djoejakarta et Sou-
raBaya, le Gouverneur général Pasquier,
l'amiral Stotz et leur suite se sont embarqués
sur le yacht du Gouverneur général des In-
des Néerlandaises pour l'île Bali, où ils ont
passé deux jours, et ou ils se sont reembar-
qués sur le Jules-Michel et qui a quitté Bou-
loirgno dans la soirée du 20 avril. Au mo-
ment de quitter les eaux territoriales, M.
Pasquier a adressé au Gouverneur général de
Graeff un télégramme personnel de remercie-
ments, pour la magnifique réception qui lui
fut faite en - tous lieux au cours de son séjour
aux Indes Néerlandaises, et pour toutes les
attentions qui furent prodiguées à lui-même,
à l'amiral Stotz, aux fonctionnaires qui l'ac-
compagnaient et aux officiers et marins du
Jules-Klichclet. Il est incontestable que ces
réceptions et atteptions. ont. revêtu partout
le caractère émouvant d'une manifestation
chaleureusement cordiale envers le Gouver-
neur Général de l'Indochine et envers la
France.
Une interview
Dans une interview accordée au journal
Lacomotief, de Samarang (Java), "RI. Pas-
quier a fait de très intéressantes déclarations
sur la collaboration nécessaire entre la
France et la Hollande :
Ce qlle j'ai 7m aux Indes Néerlandaises
dit M. Pasquier. les écolfs, les hôpitaux,
ieff entreprises, les villes modernes, les rou-
les excellentes, les cultures scientifiquement
dirigées, tout cela m'a frappé d'admiration.
Puisse le peuple qui a fait de telles choses
continuer à profiter de ces dons d'enthou-
siasme et de persévérance qui l'ont mis à
même de produire une œuvre si extraordi-
naire.
Il est urgent que nous échangions des
idées et des données concernant nos expérien-
ces et les résultats (Icquis entre puissances
coloniales en Extrême-Orient. Ici les diri.
géants occidentaux ont tote mission à rem-
plir. Ils doivent s'unir.
--- @te.
Dépêches de l'Indochine
La cargaison du « Cap Lay »
Contrairement aux informations précé-
demment transmises concernant le sauveta-
ge de la cargaison du « Cap Lag », le ba-
teait it sitriiedi d Illth
phong an caisses retrouvées sur .10 qut
existaient à bord du navire. La somme ain-
si récupérée, soit 5.750.000 piastres en bil-
lets a été déposée à la Banque d'Indochine
de Uaiphong. La caisse manquante est ac-
tuellement recherchée par les scaphan-
d"it.'r.t¡úu. bateau sauveteur, qui s'est rendu
do nouveau lundi matin dans la baie
d'Along, auprès de l'épave. La Société qui
opère ces travaux est française, mais elle
utilise un navire et un personnel allemands.
Les opérations de sauvetage de la cargai-
son sont rendues tlifficiles par la position
L bateau ; elles ont été filmées par iiini
opérateur de t'c Indochine Films. Ciné•
mas Il,
Au Yunnan
Le (iouverncmenl central de ftankin a
donné des instructions au Directoire Yun-
nanais lui réclamant l'aplna des forces du
Yunnan contre les généraux rebelles des
provinces du lIult IIU n et du Jlupeh qui bat-
tent en retraite à la suite du succès. dei:
forces nationalistes. le général Louhan, dd
légué Yunnanais se trouve à Nankin jtour
IJ rencontrer Tchang-Kai-Shelc et négocier
la participation des troupes yunnatialses
aux opérations militaires du (louvernelnent
central.
La Banque Centrale de Nankin accepte,
sous réserve d'une caution, d'aider'le di-
rectoire Yunnanais à sortir de la situation
financière actuellc. Pour remédier à la bais-
se du change, on envisage, notamment,
d'interdire aux commerçants, l'emploi de
la piastre indocliinoise dans les transac-
lidns, sauf pour l'exécution des contrats en
cours. Le directoire a créé .10 bourses d'étu-
des en Europe et en Amérique pour des élè-
ves YUllnallais.
La hausse du riz indigène continue. Pour
l'enrayer, la municipalité de Yunnanfou ef-
fectue des ventes de - riz (lchelt's en lndochi-
ne.
Le change du dollar yunnanais s'est re-
levé légèrement. 710 dollars valent 100 pias-
tres indochinoises.
-,
Renonciation?
M. C. Bourrin, directeur des théâtres du
Tonkin, avait espéré qu'une entente avec
Saïgon lui permettrait d'organiser des ma-
nifestations théâtrales avec une même troupe
jouant alternativement au Tonkin et en Co-
chinchinc, ce qui paraissait être une excel-
lente idée.
• Les Municipalités étant décidées à suppri-
mer la prochaine saison, M. C. Bourrin a
demandé sa réintégration dans l'administra-
tion. Il vient d'être affecté au Gouvernement
Général..
Renonce-t-il à donner à la colonie une vie
théâtrale digne d'elle ? Ce serait regrettable,
car JLout le monde s'accorde à reconnaître
qu'il a fait là-bas œuvre d'artiste. Mais
quand on voit à quelles difficultés se heur-
tent, à Paris même, les entreprises de ce
genre, surtout quand elles comportent l'élé-
ment « musique », l'on n'est pas trop sur-
pris, si l'on est peiné, de l'échec qu'a subi
M. Bourrin.
-080
LE TAUX DE i LA PIASTRE
..1.
Le gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaitrc au ministre des Colonies qu'à
la date du 25 avril 1920 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 05.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le mouvement commercial de l'Afrique
occidentale française.
L'aviation en A. O. F. par F- nivaux.
L'aviation colontale,
Le commerce tunisien en 1928
«♦»
Importations
̃ Total : 1.957.m000 francs.
Matières animale^ : J>6.079.000 fr. dont
GQ,.iK),HOO dp France et d'Algérie et 2V) mil-
H'~n~t~i.WO de l'éli'iUiger et des colonies
françaises.
Matières végétales : 381.068.000 fr. dont
222.2:^.000 d«' Franco et d'Algérie et lô9
millions WO.OOO de l'étranger et des colo-
nies françaises.
Matières minérales : 217.0D0.000 fr. dont
7G.7I2.000 de France et d'Algérie et 1W
millions 078.000 de l'étranger et des colo-
nies françaises.
Fabrications : 1.202.491.000 fr. rtont 1 mit-
liard 2;}.777.(K)0 de Frunce 4-t
238.711.000 de l'étranger et des colonies
-
Importations
Total : l.:i30.1)87.000 francs.
Matières animales : U3.302.000 fr. dont
i-8.8i0.000 de France t't d'Algérie et W mil-
lions 522.000 de l'étranger etfrançaises.
Malièrcs végétales : 827.32t.000 fr. dont.
172.980.000 de Franco^ et d'Algérie et 351
millions 314.000 de l'étranger et des colo-
nies françaises.
Matières minérales : 308.184.000 fr. dont
123.108.000 de France et cFAlgérie et 181
millions 770.000 de l'étranger et des colo-
nies françaises.
('.es statistiques concernent le commerce
spécial : 1° à l'importation, des marchan-
dises mises à la consommation ;
2° à l'exportation des marchandises tu-
nisiennes et marchandises d'autre origine
provenant du marché libre de la Régence
Les taux d'évaluation appliqués aux mar-
chandises importées et exportées sont éta-
blis pour l'année 1928 (chiffres provisoi-
res) (t'après les taux lixés par la commis-
sion des valeurs pour 1927.
La voie ferrée et les phosphates
.1'
La ligne Casablanca-Marrakech, inaugurée
en novembre dernier, fut munie dès 1917,
lors de la découverte des phosphates, d'un
embranchement de 83 kilomètres vers le pla-
teau de Kourigha où est le gisement.
I.a ligne qui traverse deux cours d'eau,
l'Oum er Rbla très creusé et le Tensift, per-
met l'exploitation rationnelle du minerai
dont la partie la plus riche (75 %) est ac-
tuellement seule exploitée, soit au minimum
200 millions de tonnes. Quant au minerai à
teneur moyenne, son tonnage atteint certai-
nement des milliards. L'exploitation laisse
au Protectorat français un bénéfice net de
50 francs par tonne, ce qui assure pour long-
temps la fortune du Maroc et. par répercus-
sion, celle de la France.
i .,a
Le tourisme Nord-Africain
»+•
Eu neuf ans, le tourisme, dans l'Afrique
du Nutd, s'est développé considérablement,
du Nord, t'initiative de la Compagnie Géné-
grrtcc h
rait* Transatlantique. En 1920, elle créait.
7 IMMCIS modernes entre Alcer et Marra-
kech et un premier service aouto-cara, qui
réalisait 110.000 kilomètres de circuits.
Actuellement, il a été créé, par la même
organisation, ii hôtels, "et il v a en ser-
vice 225 aulo-cars qui, en 1927-28, ont ef-
fectué un parcours total de 1.150.000 kilo-
mètres, ce qui indique l'augmentation
considérable des touristes ayant visite
l'Afrique du Nord et une partie du Sahara
par ce moyen.
-Me-
Les primeurs Nord Africains
e ♦»
Pendant l'année 1928, l'Afrique du Nord
a fourni ii la France 88.500 tonnes de fruits
en primeurs, valant 190 millions de francs.
L'Algérie a fourni là-dessus, la part de
lxviuequp la plus importante, soit 28.000
tonnes - de fruits de table (valant 54 mil-
lions) et 57.000 tonnes de légumes de pri-
meurs (valant 122 millions).
La Tunisie a envoyé 1.800 tonnes de
fruits (dattes, raisins, etc.) valant 7.000.000
de francs.
Le Maroc a expédié 1.700 tonnes de fruits
et légumes, valant 7.150.000 francs, soit
1.300 tonnes de primeurs (2.650.000 fr.) et
100 tonnes de fruits M.800.000 francs).
Des sanatoria pour l'Algérie
9 -
11 n'existe pas encore de Sanatoria en
Algérie ; il est de toute urgence de poursui-
vre sur le territoire de la colonie l'édifica-
tion de Sanatoria. Le Sanatorium peut ren-
dre à la vie, au travail, au bonheur, de
nombreux malades qui actuellement restent
sans secours et disséminent autour d'eux le
plus redoutable mal.
Beaucoup de personnes croient encore que
la tuberculose ne peut pas se soigner ni se
guérir en Algérie : c'est là une dangereuse
erreur ; la tuberculose peut se guérir partout.
L'Egypte nous en donne la leçon en ins-
tallant à proximité du Caire un Sanatorium.
Un premier établissement doit être édifié à
proximité d'Alger, centre de population le
plus important où existe le plus grand nom-
bre de tuberculeux. D'autres suivront à Oran
et à Constantine.
Le Sanatorium d'Alger, dont les travaux
vont commencer, s'élèvera dans la forêt de
Saint-Ferdinand, à Zéralda. L'emplacement
a été étudié avec soin et approuvé par un
comité technique composé de personnalités
médicales qualifiées de la Faculté et des hô-
pitaux.
-.. - --.
Sagesse orientale
ces
Profite de ton temps, ne serait-ce qu' une
heure: la mort fut et sera.
(Dicton.)
N échange jamais un instant de plaisir contre
un instant de labeur.
(Dicton.)
Trois choses au monde font mon ivresse : les
femmes, le cheval et les verres d'oubli.
(Chant.)
Dans le Sud - Tunisien
--++-
Une conféience vient d'être faite sur les
Territoires militaires et l'lle de Djerba, où le
(onférencier, M Jean Thomas, correspon-
dant du Muséum, chargé de mission, a dé-
ployé un véritable talent et nous fit goûter,
quoique sa modestie s'en défendit, au « fruit
aux vertus merveilleuses x.
Des descriptions pittoresques font surgir
dans notre imagination ou dans nos souve-
nirs, parmi les oliviers vénérables et les pal.
miers sortis du sable sous l'impulsion de la
civilisation française, la crissante chanson
plaintive de la poulie des puits, au pied des
mosquées aux noms paradisiaques comme
« Les aimées du ciel ».
Parfois la mer d'eau succède à la mer de
sable, et nous assistons soit à une pêche aux
éponges, dont le trafic annuel à Sfax n'est
pas inférieur à dix millions de francs, soit
à une chasse aux bancs de mulets, encerclés
par un filet mi-partie vertical et mi-partie
horizontal sur lequel s'empêtrent les poissons
sauteurs.
Nous reprenons les sables à la suite de
l'Hirondellef vaillante et vivante auto des
explorateurs jusqu'à Matmata où les habita-
tions sont aménagées au fond de puits, jus-
qu'au Chott Mzerem tout éblouissant de sul-
fate de magnésie.
La forme de cette conférence est véritable-
ment littéraire, elle atteint par des mots
simples, par des tours sans recherche, par
le rendu direct et sans phrase des visions,
à des effets incontestablement puissants.
Un soir nous nous endormons sous les
étoiles, le lendemain c'est le démarrage sur
des nattes, ou le défaut d'essence en plein
désert !
Nous voyons avec enthousiasme des fleurs
sauvages naître spontanément autour des
nouvelles nappes d'eaux artésiennes forées
par la ténacité française.
Nous rendons, avec l'orateur, hommage
aux apôtres de la nation française, aux gou-
miers, nos fidèles amis dans le pays de la
Peur, et surtout aux médecins qui soignent,
soulagent ces populations déshéritées, ensei-
gnent l'hygiène. Aussi grâce aux écoles et
aux missions, ces populations s'accroissent de-
puis 1880.
- Pour le plus grand bienfait de ces régions,
M. 1 homas exhorte le pays à donner aux
soldats qui servent là-bas l'es facultés de s'y
fixer après leur temps de service : la recons-
titution de l'antique prospérité romaine n'en
serait, certes, que plus active.
RoIOR ci Eiisxa JMtaïm
CINÉMA COLONIAL
« Caïn »
En raison de l'importance du matériel
qu'il doit rassembler et de la mise au point
des nouveaux procédés qu'il utilisera pour 1.
réalisation. de, .Çaïn. Léon Poirier a resui £ ««
son départ pour Madagascar. Très probable-
ment, le metteur en scène et sa troupe" s'em-
barqueront le 20 juin, à Marseille, sur - lé
Chambord,
Le Salon de 1929
«♦»
Le Président de la République inaugurera
au Grand Palais, lundi 29 avril, a 15 heures,
le Salon de 1929, organisé par la Société des
Artistes français et la Société nationale des
Beaux-Arts.
Le vernissage aura lieu le 30 avril de
9 heures à 6 heures.
Au côté de M. Doumergue, M. Maginot
inaugurera la section de la Société coloniale
des Artistes français.
UN "MESSIE COLONIAL"
Par KHON TIM THAT.
Périodiquement sorte de « Messie colonial »
li Colonel Bernard fait paraître une attaque sur
l'Indochine, dans la Revue de Paris qui sem-
ble lui être une tribune réservée.
Tous les coloniaux ont encore le souvenir du
premier article sur le Gouvernement de M. le
Président Doumer, qui fit connaître le Colonel
Bernard. Depuis cette époque le Colonel Ber-
nard n'a guère fréquenté l'Indochine. Il a été
un homme d'affaires et un colonial de Paris. Il
a cependant gardé la prétention d'être celui
qui connaît le mieux l'Indochine et d'être le
plus qualifié pour édicter les principes qui doi-
vent la diriger.
L'article paru dans le numéro du Ier mars
dernier de la Revue de Paris est toujours dans
la même note : lamentations, regrets, récrimi-
nations: tout va très mal en Indochine car l'on
n' y fait pas ce que l'auteur de cet article vou-
drait que l'on y fît.
Cet article comporte une partie morale, si
l'on peut dire, dans laquelle, champion des
libertés et revendications des indigènes, l'au-
teur déclare que rien n'a été fait pour eux,
qu'ils sont opprimés et que l'on ne saurait con-
tinuer à les maintenir en pareille situation.
Partant de ces prémices, fournissant force
chiffres en les choisissant soigneusement en
concordance avec des dates triées pour les be-
soins de sa cause, le Colonel Bernard déclare
que tout va mal en Indochine, qu'aucune mise
en valeur n'y a été faite et que tout y est
impossible car la forme de Gouvernement y est
mauvaise. Il ne peut admettre les pouvoirs du
Gouverneur général sans les contre-parties né-
cessaires d'une puissante représentation indi-
gène et européenne.
A cette situation épouvantable un seul re-
mède, affirme-t-il. Ce remède est d'ailleurs
inattendu et constitue une trouvaille car au mo-
ment où tous s'accordent sur la nécessité impé-
rieuse de décentraliser et de laisser aux Colo-
nies le plus de liberté possible, le Colonel Ber-
nard veut, au contraire, une centralisation
outrance sous l'autorité directe du ministre des
Colonies.
Cette idée est tellement surprenante que
d' aucuns cherchent à comprendre quelle pour-
rait être sa justification, d' autant qu'il ne mé-
nage pas les critiques :\u'\ ministres des Colo-
nies présents passés et futurs, A ceux qui con-
naissent bien le Colonel Bernard il est pourtant
tE NUMERO: » CENTIMES VENDREDI SOIII, 243 1921.
JI.IL OUOTIDIEI
Rideition &> Administration :
MtMMMMMMtf
PARIS
RICHELIEU1741
1- .1 .1 0 le,
Les Annales Coloniales
LM Annonces et réclamé» sont ripa au
h. fourniI.
DIRECTEURS T Marcel RUEDEL. et L.-G. TMÉBAULT
T. la mrUcUi pubtiét dent notre fourned ne pnnrnl
lIN reprodufte qu'en citant les Anuua GOUKUUB.
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France et
Ctloniea 110 » 100 » 51.
ttranfer.. 240» 125. 78.
On s'abonne sans trais dam
tous les bureaux de posta.
Maladies tropicales et colonisation
J'ai fait connaître dans un précédent article
combien la mortalité infantile était préjudicia-
ble à la prospérité de l'Afrique Occidentale
française en faisant peu à peu disparaître le
principal facteur de mise en valeur du pays:
la main-d' œuvre. Il est un autre obstacle à
la colonisation, un obstacle aussi sérieux que
le précédent et beaucoup plus dangereux en
ce sens qu'il intéresse tout le monde : jeunes
et vieux, enfants, adultes et vieillards. Il
s'agit des maladies tropicales dont les princi-
pales sont : la Malaria, la Fièvre jaune et la
.ppdfl! -
Cette dernière frappe les indigènes et les
blancs, le virus pesteux est transmis par les
puces qui se trouvent sur les rats. Très conta-
gieuse, elle a fait d'innombrables ravages.
Heureusement, les cas deviennent fort rares
depuis que l' on procède à la dératisation des
égouts des grandes villes surtout, car c'est
principalement le rat d'égout qui, en l'occur-
rence, est le meilleur agent de contamination.
Aussi la ville de Dakar et les habitants de
la côte font-ils une chasse sans merci à ces
rongeurs dont, le voisinage est une menace
constante pour la santé publique.
- - A noter que la destruction de ces animaux
sur les bateaux est également indispensable si
l'on veut combattre efficacement la peste. En
effet, les rats embarquent et débarquent avec
facilité en s'aidant des cordages qui amarrent
les navires au quai, et leur présence à bord
constitue pour les passagers et les équipages
un danger permanent.
Quoi qu il en soit, nous pouvons, de nos
jours, enregistrer avec satisfaction une notable
régression de cette terrible maladie qui, jadis.
a défrayé les chroniques et s'est rendue tris-
tement populaire. Mais veillons à ce au'elle
ne fasse pas demain l'objet d'une publicité
nouvèlle, car un retour offensif est toujours
à craindre si nous ne restons pas vigilants.
Les deux autres maladies : Malaria et Fiè-
vre jaune, sont susceptibles des mêmes mesures
prophylactiques, car le germe de ces deux
affections est transmis à 1 homme par la piqOre
des moustiques : l'anophèle pour la Malaria
le stégomya pour la Fièvre jaune.
La Malaria frappe les noirs et les blancs
et provoque des désordres très sérieux dans
l'organisme. Elle revêt parfois la torme grave
et pernicieuse qui enlève les gens en l'espace
d'une journée. Les signes extérieurs de la
Malaria se manifestent par une température
qui, en quelques heures, monte à 39 ou 40".
L'MMMht. en proie, à un accès, même bénin,
, est incapable du moindre travail et contraint
à un reD08 absolu. Cette fièvre s'accompagne
d'une céphalée inteaae. A la sensation de
froid qu'éprouve le sujet, succède une trans-
piration abondante. On constate souvent des
vominements. Ces phénomènes peuvent se
répéter chaque jour et rendre le malade inapte
à tout effort physique ou intellectuel pendant
lonltemps. A la suite de ces accès successifs,
les globules rouges sont détruits par les héma-
tozoaires. Il en résulte une anémie totale qui
oblige le blanc, sous peine de mort, à quitter
, la colonie et le noir à ne plus sortir de sa case.
La Malaria existe toujours à l'état endé-
mique sous les tropiques et par conséquent en
AAF
La Fièvre jaune est une maladie du blanc.
Quelques noirs ont pu la contracter, mais c'est
surtout l'Européen qui en est atteint, c'est-à-
dire celui qui, seul, peut organiser la colonie
pour lui arracher le secret de ses richesses.
La Fièvre jaune décime les populations et
le pourcentage de mortalité qu'elle engendre
est de 85 Elle a plusieurs fois sévi en
A.O.F. et l'île de Gorée, située en face de
J Dakar, rappelle, par une plaque commémora-
tive, le lourd sacrifice qui fut imposé jadis au
corps des Médecins militaires. En effet, au
1 cours d'une seule épidémie, 28 d'entre eux
sont morts avant d'avoir pu vaincre l'eflroya-
Ul* flânai
us. ".«-.
Plus près de nous, en 1927, 2.000 per-
sonnes ont été victimes à Dakar de cette cala-
mité. Depuis, aucun cas ne s'est produit grâce
aux énergiques mesures prises par le docteur
Sorel, médecin colonial. Aujourd'hui, la situa-
I tion sanitaire permet les meilleures espérances.
Le seul moyen prophylactique, pour com-
battre la Fièvre jaune, est la lutte antilarvaire
menée avec minutie. Il existe à 1 heure ac-
tuelle, dans tous les grands centres, un service
spécial chargé d'assurer la destruction des
moustiaues (vecteurs du virus) - et - des laryes,
la désinfection des immeubles, le pétrolage
des puits et des marigots, la surveillance des
égouts, le grillagement des habitations. Ces
organisations sont, selon les nécessités du mo-
ment, plus ou moins renforcées. Quand les
événements l'ont exigé, l'autorité militaire de
Dakar a mis à la disposition des services d hy-
I giène jusqu'à 500 tirailleurs qui ont effectué
un nettoyage rapide des cases, magasins, cours,
terrains vagues de la ville, enlevant ainsi plus
fl« SO tonne* d'immondices de toutes sortes.
Ces détritus (bottes vides, bouteilles, ferrailles),
susceptibles de constituer autant de gites à
larves, ont été déversés dans des ravins ou
d'anciennes carrières, recouverts de terre et
I nivelés. Il n'est guère possible d'entrer dans
tous les détails de cette lutte antilarvaire dont
certaines caractéristiques méritent pourtant
d'être signalées : enlèvement des réservoirs,
des gouttières, obturation au ciment des trous
d'arbres, élagage des arbres et des végétations
mimoantes au voisinage des immeubles, etc.
L> succès dépend de la perfection du uettoie-
ment et de la désinfection. C'est ainsi, par
exemple, qu'un quartier indigène était infecté
de moustiques dont il était impossible de dé-
couvrir l'origine. Or, des équipes de gardes
d'hygiène remarquèrent qu'il suffisait d intro-
duire un brin d'herbe dans les trous de crabes
terrestres, abondants en certains lieux, pour en
voir sortir des stégomyas. Une dissection soi-
gneuse A plusieurs galeries amena la décou-
verte, in fond de chaque trou, à 2 mètres dé
profondeur, d'un amas d*éâir"stagBante prove-
nant d'une @ nappe souterraine et remplie de l
larves !. C'est assez dire jusqu'à quel point
il est nécessaire de pousser le souci de la pro-
phylaxie.
Le. manque d'eau était, d'autre part, depuis
la fondation de Dakar, une grande cause d'in-
quiétude. Le service des Travaux publics,
grâce à la découverte d'une nappe profonde,
a réussi à distribuer l'eau dans les canalisa-
tions d'une façon continue et à alimenter ainsi
toute la ville Aujourd'hui, 45 bornes-fon-
taines fonctionnent tant à Dakar que dans le
quartier indigène de Médiana, et cette année
verra disparaître tous les réservoirs particuliers
des immeubles. Ce résultat définitif est de la
plus haute importance au point de vue de la
lutte antitarvaire.
Les égouts sont tous désinfectés au Clayton,
et la voierie procède Quotidiennement à des
c h asses d' eau de mee r lu uot i d i ennement à des
chasses d'eau de mer du plus heureux effet.
Il résulte d'examens répétés que les eaux de
chasse ont conservé une salure suffisante pour
s'opposer au développement des rares larves
qui pourraient se trouver dans les égouts, et
notamment dans les raccords.
* La désinfection complète de toutes les mai-
sons de Dakar a été réalisée (démoustication
et dératisation). L'oeuvre a porté sur plus de
4.000 habitations.
Les marigots, les puits ont été pétrolés, de
sorte que les larves du fond se heurtant, au
moment de faire surface pour respirer, à de
véritables cloisons de mazout ou de pétrole,
n'ont pu leprendre contact avec l'air libre et
ont été anéanties.
La totalité des bâtiments civils, militaires et
commerciaux est grillagée. Il est à regretter
que quelques baraques en bois appartenant aux
indigènes ne soient pas protégées. Ces taudis
constituent une source de dangers auxquels il
est obvié par des mesures de ségrégation pro-
gressive.
Les résultats obtenus jusqu"ici par le doc-
teur Sorel semblent indiquer que nous sommes
dans la bonne voie. Mais notre attention ne
doit pas se relâcher et nous devons continuer à
détruire tout ce qui est susceptible de servir
de nid ou de milieu de développement au
stégomya. A cette condition, mais à cette con-
dition seulement, nous préviendrons. le retour
de - la Fièvre jaune. ,
Nous connaissons les conséquences immé-
diates et directes de cette maladie ; il en est
d'autres plus tardives qui, pour être moins
dangereuses, n'en sont pas moins désastreuses.
La redoutable apparition de la Fièvre jaune
fait fuir les Européens qui désertent la colo-
nie, fait mettre en quarantaine les bateaux qui
accostent les ports suspects. Aussi les navires
s'éloignent-ils des régions contaminées, de
sorte que le fléau, non content de semer la
mort, crée le vide autour de lui. Il s'ensuit
évidemment que les produits à exporter s'en-
tassent sur les quais, que les fruits (bananes,
ananas) pourrissent sur place.
L'importance primordiale des mesures pro-
phylactiques prises par le docteur Sotel
n'échappera donc à personne ; leur maintien
s'impose si nous ne voulons pas compromettre
irrémédiablement l' avenir économique de l'A.
O. Ft
Une leçon se dégage des lignes qui pré-
cèdent.
La colonisation exige de la main-d œuvre
européenne et indigène. Or, pour conserver ce
capital humain, il faut avant tout lui donner
les moyens - de se préserver - contre les - grandes
épidémies qui anéantissent en quelques semai-
nes le fruit de plusieurs années d'efforts. Pour
ce faire, il est indispensable d'avoir à la tête
d'un service d'hygiène bien compris un corps
médical dont le dévouement n'aura d'égal que
l'expérience. Le passé, sous t ce rapport, est
assez éloquent pour garantir r avenir. Ce sont
les médecins qui accourent quand tous les
autres meurent ou fuient ; leur esprit de devoir.
qui fait d'eux les apôtres d un second sacer-
doce, exige très souvent de ces nouveaux mar-
tyrs le suprême holocauste. Aussi ont-ils bien
droit à notre reconnaissance émue ceux qui,
par leur sacrifice, permettent de considérer les
cadres de la Croix-Rouge comme les meilleurs
pionniers de la colonisation.
Oocfrur IȎchdn,
Député de Paris.
La reine de Roumanie an Maroc
»♦« -
Un diner a été. offert au palais municipal
de Ceula, en t'Iwnneur de la reine mère de
Roumanie et de la princesse Ileana,.
Parmi les invités, se trouvaient le haut-
commissaire et la comtesse Jordana, l'in-
fant et l infante d'Orléans et les autorités.
Une compagnie d'infanterie a rendu les
honneurs. La musique a joué les hymnet
roumain et espagnol. La reine mère, La
princesse et les infants sont partis ensuite
visiter Arcila, Larache et Alcazar.
Vexcursiof¡ projetée à Chechaouen a été
décommandée.
(Par dépêche)
–-–
MUSTOUH
1t.
Le Sultan du Maroc, après son voyage à
Fez, Ouergha et Meknès, est rentré à Rabat,
ainsi que nous l'avions annoncé, en raison du
décès de son beau-frère.
Le tunnel de Gibraltar
Le colonel Jenevoir et l'ingénieur Dupuy
de Lomé, qui poursuivent des études en vue
du percement d'un tunnel sous-marin sous le
Détroit de Gibraltar, ont visité la région de
la sortie probable du tunnel en terre africaine
vers EJ-Ksar-es-Seghir.
I L'entrée du tunnel, en territoire espagnol,
se trouvera aux environs de Tariff-Punta-
I Peira.
L'orientation professionnelle
aux colonies
Nous disons souvent que sfulf,
la collaboration étroite du^etflon h
de ïindigène petit assltre, la pros-
périté de nos colonies au peint de vue éco-
nomique et social.
De même qu'on cherche aujourd'hui a
découvrir le plus tôt possible les aptitudes
de l'enfant pour lui faire choisir un métier
qui lui convienne physiquement et morale-
ment, de même nos administrateurs colo-
niaux doivent, dans le milieu où ils vivent,
s'attacher à mettre en valeur les goûts et
les aptitudes particuliers des indigènes pc-ur
une industrie.
lin Indochine, comme dans tout l'Extr;.
me-Orient, les populations ont le sens inné
de la décoration. Par tradition, par goût,
ils sont même mieux doués que les Euro-
péens. Il est donc tout indique de les ai-
guiller vers les industries d'Art Décoratif.
Nous leur apporlolls notre technique IflO-
derne, eux nous apportent la fraîcheur de
leur inspiration, l'exquise sensibilité de leur
touche, la stylisation incomparable de leurs
t maees.
*
Ceux qui ont déjà compris l'importance
de cette interpénétration des tempéraments
et des civilisations, ont obtenu un magni-
fique résultat et nous appelons l'attention
de tous ceux qui s'intéressent à ce qtU fap-
pelle « Vorientation professionnelle colo-
niale 9 sur le fait, qui vient de se passer à
Hanoi.
On vient d'y fêter le succès d'une indus-
trie locale : celle de la céramique ; un anna-
mite, M. Ng. Van Giétit, il y a quelques
années, fondait une petite indutrie très mo-
deste. L'administration l'y encouragea de
différentes façons.
Aujourd'hui, M. A 'g. l'an Gièm est à la
tête d'une industrie très florissante.
Le mois dernier, recevant dans son usine
le Gouverneur général qui avait tenu ci le
féliciter, il a été le premier à déclarer que
c'était à l'appui de ICI France qu'il devait
son succès et, geste symbolique, comme il
ne parle pas,ci son goÛt, assez couramment
le français, il a charge son fils de traduire
au Gouverneur général ses paroles de recon-
naissance.
Voilà un fait édifiant, concluant.
Il doit servir d'exemple et, s'il est suiT/i, on
peut prévoir que les Industries d'flrt Appli-
qué Coloniales arriveront à lUI degré de
perfection que les industries de la Métro-
puie, ellesmêmes, ne peuvent atteindre.
MtcHcÊ Geiafdoer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Stembrâ dd la Commlteion
de la Marine Marchande.
BROUJSSËS
& BROUTILLES
En toute déférence
Une information, parue hier dans tous les
journaux, avait de quoi laisser rêveur :
l'Institut de France a accepté un legs de
12 millions que lui avait laissé M. Astor
sous forme d'immeubles et de valeurs. Selon
le vœu du testateur, un cours d'art indus-
triel pour les jeunes filles - sera installé et
entretenu, avec une partie des revenus de
son legs, dans le magnifique château qu'il
possédait en Bretagne.
Il eut là une bienfaisante, une touchante
pensée, pour laquelle, espérons-le, des es-
saims charmants et laborieux de dentellières
et de brodeuses béniront longtemps son
nom.
Mais la fortune de l'Institut parait pren-
dre des proportions extravagantes. Ces mes-
sieurs du quai de Conti, bientôt, ne sauront
plus « quoi faire de leur argent » (pour par-
ler gardons humblement nos distances
comme assurément ils ne parleraient point).
Oserons-nous leur proposer, pour leurs pé-
pites, le plus utile, à notre avis, et le plus
beau des placements ? -
Il serait de nature à satisfaire les légiti-
mes aspirations des cinq académies.
Si, en effet, l'Institut consacrait la forte
somme au personnel médical de l'Afrique
française, celui-ci verrait à coup sûr grossir
sa troupe dévouée, courageuse, et honnête
mais pauvre. !.
Imaginez, dès lors, la joie qui pourrait
régner au bout du pont des Arts.
L'Académie française, portant désormais
son attention sur les colonies, varierait des
plaisirs un peu usés en recherchant, pour ses
prix de vertu, des âmes blanches dans des
corps d'ébène et cela ne manquerait pas
de piquant.
Excitée de même sur les régions tropica-
les, l'Académie des Inscriptions, découvri-
rait. dans la vivante bibliothèque des mémoi-
res africaines, des ouvrages moins « petit-
nègre », peut-être, que @ ceux que la publicité
lance chez nous au zénith du monde litté-
raire. ,
L'Académie des Sciences morales et politi-
ques trouverait parfois aux bords du Congo
ou de l'Oubangui. que l que sagesse dans des
coutumes tenant lieu de législation.
L'Académie des Beaux-Arts éprouverait
une allégresse aussi perpétuelle que son se-
crétaire, à voir naître et prospérer ces chefs.
d'oeuvre suprêmes : des corps humains bien
balancés. - -. ,. - , - -- - - - - , 1 -
Et quant à l'Académie des sciences, eue
serait si bien dans son rôle, en tendant une
main secourable à la noble corporation des
toubibs coloniaux, qu'elle en charlestonnerait
de joie du devoir accompli, à chaque fois
qu'un homme de l'art prendrait le bateau.
En attendant que ces souhaits se réali-
sent, l'Institut participe à l'érection - qui
l'eût cru! d'un monument au maréchal
Toffre qui, assure un de nos confrères, « sera
représenté debout, en pantalon rouge et dol-
man noir ». Innovation apparente, puisque
mainte statue médiévale fut embellie de cou-
leurs. Et tant mieux pour le - maréchal,
grand colonial et vainqueur authentique de la
Marne car, s'il l'avait perdue.
Pourvu toutefois qu'on abrite sa statue,
1 sinon dans une niche dont la laïcité serait
douteuse, du moins dans une guérite.
A8n1'
ILPasqàier atv. Indes Meerianda* es
Le départ
Après avoir parcouru les régions agricoles,
industriel les et touristiques de Bandoeng,
Sumarang. Soerakatra, Djoejakarta et Sou-
raBaya, le Gouverneur général Pasquier,
l'amiral Stotz et leur suite se sont embarqués
sur le yacht du Gouverneur général des In-
des Néerlandaises pour l'île Bali, où ils ont
passé deux jours, et ou ils se sont reembar-
qués sur le Jules-Michel et qui a quitté Bou-
loirgno dans la soirée du 20 avril. Au mo-
ment de quitter les eaux territoriales, M.
Pasquier a adressé au Gouverneur général de
Graeff un télégramme personnel de remercie-
ments, pour la magnifique réception qui lui
fut faite en - tous lieux au cours de son séjour
aux Indes Néerlandaises, et pour toutes les
attentions qui furent prodiguées à lui-même,
à l'amiral Stotz, aux fonctionnaires qui l'ac-
compagnaient et aux officiers et marins du
Jules-Klichclet. Il est incontestable que ces
réceptions et atteptions. ont. revêtu partout
le caractère émouvant d'une manifestation
chaleureusement cordiale envers le Gouver-
neur Général de l'Indochine et envers la
France.
Une interview
Dans une interview accordée au journal
Lacomotief, de Samarang (Java), "RI. Pas-
quier a fait de très intéressantes déclarations
sur la collaboration nécessaire entre la
France et la Hollande :
Ce qlle j'ai 7m aux Indes Néerlandaises
dit M. Pasquier. les écolfs, les hôpitaux,
ieff entreprises, les villes modernes, les rou-
les excellentes, les cultures scientifiquement
dirigées, tout cela m'a frappé d'admiration.
Puisse le peuple qui a fait de telles choses
continuer à profiter de ces dons d'enthou-
siasme et de persévérance qui l'ont mis à
même de produire une œuvre si extraordi-
naire.
Il est urgent que nous échangions des
idées et des données concernant nos expérien-
ces et les résultats (Icquis entre puissances
coloniales en Extrême-Orient. Ici les diri.
géants occidentaux ont tote mission à rem-
plir. Ils doivent s'unir.
--- @te.
Dépêches de l'Indochine
La cargaison du « Cap Lay »
Contrairement aux informations précé-
demment transmises concernant le sauveta-
ge de la cargaison du « Cap Lag », le ba-
teait it sitriiedi d Illth
phong an caisses retrouvées sur .10 qut
existaient à bord du navire. La somme ain-
si récupérée, soit 5.750.000 piastres en bil-
lets a été déposée à la Banque d'Indochine
de Uaiphong. La caisse manquante est ac-
tuellement recherchée par les scaphan-
d"it.'r.t¡úu. bateau sauveteur, qui s'est rendu
do nouveau lundi matin dans la baie
d'Along, auprès de l'épave. La Société qui
opère ces travaux est française, mais elle
utilise un navire et un personnel allemands.
Les opérations de sauvetage de la cargai-
son sont rendues tlifficiles par la position
L bateau ; elles ont été filmées par iiini
opérateur de t'c Indochine Films. Ciné•
mas Il,
Au Yunnan
Le (iouverncmenl central de ftankin a
donné des instructions au Directoire Yun-
nanais lui réclamant l'aplna des forces du
Yunnan contre les généraux rebelles des
provinces du lIult IIU n et du Jlupeh qui bat-
tent en retraite à la suite du succès. dei:
forces nationalistes. le général Louhan, dd
légué Yunnanais se trouve à Nankin jtour
IJ rencontrer Tchang-Kai-Shelc et négocier
la participation des troupes yunnatialses
aux opérations militaires du (louvernelnent
central.
La Banque Centrale de Nankin accepte,
sous réserve d'une caution, d'aider'le di-
rectoire Yunnanais à sortir de la situation
financière actuellc. Pour remédier à la bais-
se du change, on envisage, notamment,
d'interdire aux commerçants, l'emploi de
la piastre indocliinoise dans les transac-
lidns, sauf pour l'exécution des contrats en
cours. Le directoire a créé .10 bourses d'étu-
des en Europe et en Amérique pour des élè-
ves YUllnallais.
La hausse du riz indigène continue. Pour
l'enrayer, la municipalité de Yunnanfou ef-
fectue des ventes de - riz (lchelt's en lndochi-
ne.
Le change du dollar yunnanais s'est re-
levé légèrement. 710 dollars valent 100 pias-
tres indochinoises.
-,
Renonciation?
M. C. Bourrin, directeur des théâtres du
Tonkin, avait espéré qu'une entente avec
Saïgon lui permettrait d'organiser des ma-
nifestations théâtrales avec une même troupe
jouant alternativement au Tonkin et en Co-
chinchinc, ce qui paraissait être une excel-
lente idée.
• Les Municipalités étant décidées à suppri-
mer la prochaine saison, M. C. Bourrin a
demandé sa réintégration dans l'administra-
tion. Il vient d'être affecté au Gouvernement
Général..
Renonce-t-il à donner à la colonie une vie
théâtrale digne d'elle ? Ce serait regrettable,
car JLout le monde s'accorde à reconnaître
qu'il a fait là-bas œuvre d'artiste. Mais
quand on voit à quelles difficultés se heur-
tent, à Paris même, les entreprises de ce
genre, surtout quand elles comportent l'élé-
ment « musique », l'on n'est pas trop sur-
pris, si l'on est peiné, de l'échec qu'a subi
M. Bourrin.
-080
LE TAUX DE i LA PIASTRE
..1.
Le gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaitrc au ministre des Colonies qu'à
la date du 25 avril 1920 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 05.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le mouvement commercial de l'Afrique
occidentale française.
L'aviation en A. O. F. par F- nivaux.
L'aviation colontale,
Le commerce tunisien en 1928
«♦»
Importations
̃ Total : 1.957.m000 francs.
Matières animale^ : J>6.079.000 fr. dont
GQ,.iK),HOO dp France et d'Algérie et 2V) mil-
H'~n~t~i.WO de l'éli'iUiger et des colonies
françaises.
Matières végétales : 381.068.000 fr. dont
222.2:^.000 d«' Franco et d'Algérie et lô9
millions WO.OOO de l'étranger et des colo-
nies françaises.
Matières minérales : 217.0D0.000 fr. dont
7G.7I2.000 de France et d'Algérie et 1W
millions 078.000 de l'étranger et des colo-
nies françaises.
Fabrications : 1.202.491.000 fr. rtont 1 mit-
liard 2;}.777.(K)0 de Frunce 4-t
238.711.000 de l'étranger et des colonies
-
Importations
Total : l.:i30.1)87.000 francs.
Matières animales : U3.302.000 fr. dont
i-8.8i0.000 de France t't d'Algérie et W mil-
lions 522.000 de l'étranger et
Malièrcs végétales : 827.32t.000 fr. dont.
172.980.000 de Franco^ et d'Algérie et 351
millions 314.000 de l'étranger et des colo-
nies françaises.
Matières minérales : 308.184.000 fr. dont
123.108.000 de France et cFAlgérie et 181
millions 770.000 de l'étranger et des colo-
nies françaises.
('.es statistiques concernent le commerce
spécial : 1° à l'importation, des marchan-
dises mises à la consommation ;
2° à l'exportation des marchandises tu-
nisiennes et marchandises d'autre origine
provenant du marché libre de la Régence
Les taux d'évaluation appliqués aux mar-
chandises importées et exportées sont éta-
blis pour l'année 1928 (chiffres provisoi-
res) (t'après les taux lixés par la commis-
sion des valeurs pour 1927.
La voie ferrée et les phosphates
.1'
La ligne Casablanca-Marrakech, inaugurée
en novembre dernier, fut munie dès 1917,
lors de la découverte des phosphates, d'un
embranchement de 83 kilomètres vers le pla-
teau de Kourigha où est le gisement.
I.a ligne qui traverse deux cours d'eau,
l'Oum er Rbla très creusé et le Tensift, per-
met l'exploitation rationnelle du minerai
dont la partie la plus riche (75 %) est ac-
tuellement seule exploitée, soit au minimum
200 millions de tonnes. Quant au minerai à
teneur moyenne, son tonnage atteint certai-
nement des milliards. L'exploitation laisse
au Protectorat français un bénéfice net de
50 francs par tonne, ce qui assure pour long-
temps la fortune du Maroc et. par répercus-
sion, celle de la France.
i .,a
Le tourisme Nord-Africain
»+•
Eu neuf ans, le tourisme, dans l'Afrique
du Nutd, s'est développé considérablement,
du Nord, t'initiative de la Compagnie Géné-
grrtcc h
rait* Transatlantique. En 1920, elle créait.
7 IMMCIS modernes entre Alcer et Marra-
kech et un premier service aouto-cara, qui
réalisait 110.000 kilomètres de circuits.
Actuellement, il a été créé, par la même
organisation, ii hôtels, "et il v a en ser-
vice 225 aulo-cars qui, en 1927-28, ont ef-
fectué un parcours total de 1.150.000 kilo-
mètres, ce qui indique l'augmentation
considérable des touristes ayant visite
l'Afrique du Nord et une partie du Sahara
par ce moyen.
-Me-
Les primeurs Nord Africains
e ♦»
Pendant l'année 1928, l'Afrique du Nord
a fourni ii la France 88.500 tonnes de fruits
en primeurs, valant 190 millions de francs.
L'Algérie a fourni là-dessus, la part de
lxviuequp la plus importante, soit 28.000
tonnes - de fruits de table (valant 54 mil-
lions) et 57.000 tonnes de légumes de pri-
meurs (valant 122 millions).
La Tunisie a envoyé 1.800 tonnes de
fruits (dattes, raisins, etc.) valant 7.000.000
de francs.
Le Maroc a expédié 1.700 tonnes de fruits
et légumes, valant 7.150.000 francs, soit
1.300 tonnes de primeurs (2.650.000 fr.) et
100 tonnes de fruits M.800.000 francs).
Des sanatoria pour l'Algérie
9 -
11 n'existe pas encore de Sanatoria en
Algérie ; il est de toute urgence de poursui-
vre sur le territoire de la colonie l'édifica-
tion de Sanatoria. Le Sanatorium peut ren-
dre à la vie, au travail, au bonheur, de
nombreux malades qui actuellement restent
sans secours et disséminent autour d'eux le
plus redoutable mal.
Beaucoup de personnes croient encore que
la tuberculose ne peut pas se soigner ni se
guérir en Algérie : c'est là une dangereuse
erreur ; la tuberculose peut se guérir partout.
L'Egypte nous en donne la leçon en ins-
tallant à proximité du Caire un Sanatorium.
Un premier établissement doit être édifié à
proximité d'Alger, centre de population le
plus important où existe le plus grand nom-
bre de tuberculeux. D'autres suivront à Oran
et à Constantine.
Le Sanatorium d'Alger, dont les travaux
vont commencer, s'élèvera dans la forêt de
Saint-Ferdinand, à Zéralda. L'emplacement
a été étudié avec soin et approuvé par un
comité technique composé de personnalités
médicales qualifiées de la Faculté et des hô-
pitaux.
-.. - --.
Sagesse orientale
ces
Profite de ton temps, ne serait-ce qu' une
heure: la mort fut et sera.
(Dicton.)
N échange jamais un instant de plaisir contre
un instant de labeur.
(Dicton.)
Trois choses au monde font mon ivresse : les
femmes, le cheval et les verres d'oubli.
(Chant.)
Dans le Sud - Tunisien
--++-
Une conféience vient d'être faite sur les
Territoires militaires et l'lle de Djerba, où le
(onférencier, M Jean Thomas, correspon-
dant du Muséum, chargé de mission, a dé-
ployé un véritable talent et nous fit goûter,
quoique sa modestie s'en défendit, au « fruit
aux vertus merveilleuses x.
Des descriptions pittoresques font surgir
dans notre imagination ou dans nos souve-
nirs, parmi les oliviers vénérables et les pal.
miers sortis du sable sous l'impulsion de la
civilisation française, la crissante chanson
plaintive de la poulie des puits, au pied des
mosquées aux noms paradisiaques comme
« Les aimées du ciel ».
Parfois la mer d'eau succède à la mer de
sable, et nous assistons soit à une pêche aux
éponges, dont le trafic annuel à Sfax n'est
pas inférieur à dix millions de francs, soit
à une chasse aux bancs de mulets, encerclés
par un filet mi-partie vertical et mi-partie
horizontal sur lequel s'empêtrent les poissons
sauteurs.
Nous reprenons les sables à la suite de
l'Hirondellef vaillante et vivante auto des
explorateurs jusqu'à Matmata où les habita-
tions sont aménagées au fond de puits, jus-
qu'au Chott Mzerem tout éblouissant de sul-
fate de magnésie.
La forme de cette conférence est véritable-
ment littéraire, elle atteint par des mots
simples, par des tours sans recherche, par
le rendu direct et sans phrase des visions,
à des effets incontestablement puissants.
Un soir nous nous endormons sous les
étoiles, le lendemain c'est le démarrage sur
des nattes, ou le défaut d'essence en plein
désert !
Nous voyons avec enthousiasme des fleurs
sauvages naître spontanément autour des
nouvelles nappes d'eaux artésiennes forées
par la ténacité française.
Nous rendons, avec l'orateur, hommage
aux apôtres de la nation française, aux gou-
miers, nos fidèles amis dans le pays de la
Peur, et surtout aux médecins qui soignent,
soulagent ces populations déshéritées, ensei-
gnent l'hygiène. Aussi grâce aux écoles et
aux missions, ces populations s'accroissent de-
puis 1880.
- Pour le plus grand bienfait de ces régions,
M. 1 homas exhorte le pays à donner aux
soldats qui servent là-bas l'es facultés de s'y
fixer après leur temps de service : la recons-
titution de l'antique prospérité romaine n'en
serait, certes, que plus active.
RoIOR ci Eiisxa JMtaïm
CINÉMA COLONIAL
« Caïn »
En raison de l'importance du matériel
qu'il doit rassembler et de la mise au point
des nouveaux procédés qu'il utilisera pour 1.
réalisation. de, .Çaïn. Léon Poirier a resui £ ««
son départ pour Madagascar. Très probable-
ment, le metteur en scène et sa troupe" s'em-
barqueront le 20 juin, à Marseille, sur - lé
Chambord,
Le Salon de 1929
«♦»
Le Président de la République inaugurera
au Grand Palais, lundi 29 avril, a 15 heures,
le Salon de 1929, organisé par la Société des
Artistes français et la Société nationale des
Beaux-Arts.
Le vernissage aura lieu le 30 avril de
9 heures à 6 heures.
Au côté de M. Doumergue, M. Maginot
inaugurera la section de la Société coloniale
des Artistes français.
UN "MESSIE COLONIAL"
Par KHON TIM THAT.
Périodiquement sorte de « Messie colonial »
li Colonel Bernard fait paraître une attaque sur
l'Indochine, dans la Revue de Paris qui sem-
ble lui être une tribune réservée.
Tous les coloniaux ont encore le souvenir du
premier article sur le Gouvernement de M. le
Président Doumer, qui fit connaître le Colonel
Bernard. Depuis cette époque le Colonel Ber-
nard n'a guère fréquenté l'Indochine. Il a été
un homme d'affaires et un colonial de Paris. Il
a cependant gardé la prétention d'être celui
qui connaît le mieux l'Indochine et d'être le
plus qualifié pour édicter les principes qui doi-
vent la diriger.
L'article paru dans le numéro du Ier mars
dernier de la Revue de Paris est toujours dans
la même note : lamentations, regrets, récrimi-
nations: tout va très mal en Indochine car l'on
n' y fait pas ce que l'auteur de cet article vou-
drait que l'on y fît.
Cet article comporte une partie morale, si
l'on peut dire, dans laquelle, champion des
libertés et revendications des indigènes, l'au-
teur déclare que rien n'a été fait pour eux,
qu'ils sont opprimés et que l'on ne saurait con-
tinuer à les maintenir en pareille situation.
Partant de ces prémices, fournissant force
chiffres en les choisissant soigneusement en
concordance avec des dates triées pour les be-
soins de sa cause, le Colonel Bernard déclare
que tout va mal en Indochine, qu'aucune mise
en valeur n'y a été faite et que tout y est
impossible car la forme de Gouvernement y est
mauvaise. Il ne peut admettre les pouvoirs du
Gouverneur général sans les contre-parties né-
cessaires d'une puissante représentation indi-
gène et européenne.
A cette situation épouvantable un seul re-
mède, affirme-t-il. Ce remède est d'ailleurs
inattendu et constitue une trouvaille car au mo-
ment où tous s'accordent sur la nécessité impé-
rieuse de décentraliser et de laisser aux Colo-
nies le plus de liberté possible, le Colonel Ber-
nard veut, au contraire, une centralisation
outrance sous l'autorité directe du ministre des
Colonies.
Cette idée est tellement surprenante que
d' aucuns cherchent à comprendre quelle pour-
rait être sa justification, d' autant qu'il ne mé-
nage pas les critiques :\u'\ ministres des Colo-
nies présents passés et futurs, A ceux qui con-
naissent bien le Colonel Bernard il est pourtant
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