Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 25 avril 1929 25 avril 1929
Description : 1929/04/25 (A30,N65). 1929/04/25 (A30,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280541j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TMmiEMB ANNEE. - Ne «5. LE NUMERO : St CENTIMES JKI l.l *>ll». AXU.I .n-T.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, lll il IMt-TfilMT
PARIS O-)
TÉLÉPH. t LOUVVtB 1t-«1
RICHKLIBUI744
j~ ~l 1 (: 9
Les Annales Coloniales
Im mmhimom «I réeluw tout repu -
bmsmmm m (mtmL
DiatKTtuits s Maroil RUEDEL et L.-G. THÊBAUL T
Tmu IM «HMM pmUUê ému Mtn (wiil N MWMC
MM NpMÉ* dtenl la Aauua OwniM
AIOIIEIEITS
avec la Revue mensuelle :
UB M • M*U S IU4A
Franc* st
Caloniet 110. 100 » Il »
ttranl" I4i » 1tl » 71 »
on t'abonne mus trais daw
Wmm IM boréaux 4e poel*
Les heureux effets d'une réforme
, 1.8 »
- On sait l'importante réiorme administra-
tive réalisée par M. Marcel Olivier, Gou-.
verneur Général de Madagascar et Dépen-
dances. Conçue par le Général Galliéni;
abandonnée par son successeur, puis remise
sur le chantier pendant la guerre, elle a été
accomplie par'l'arrêté du 15 novembre 1927.
Rappelons que le territoire de Madagas-
car et Dépendances se trouve divisé en sept
légions dont les chefs ont la délégation du
Gouverneur Général pour une partie impor-
tante de ses attributions.
Rappelons aussi les paroles de l'éminent
Gouverneur Général, prononcées devant la
dernière assemblée des Délégations écono-
miques et financières de la Grande Ile :
« En créant les régions, j'ai obéi, avant
tout, à la préoccupation d'instituer dans la
colonie des cadres administratifs propices à
l'action et aux réalisations. La répartition
du territoire en vingt-deux provinces, excel-
lente et parfaitement rationnelle dans le
passé, ne répondait plus à l'évolution actuelle
des hommes et des affaires. Il était néces-
saire que l'examen sur place, puis la repré-
sentation des divers intérêts territoriaux fus--
sent confiés à des personnages dotés des plus
importantes fonctions. Si un vieil adage de
sagesse gouvernementale conseille de diviser
pour régner, il en est un autre, principe de
dynamisme plutôt que de statique, qui pré-
conise l'unité comme faisant la force. »
D'autre part, le nombre des provinces -
cellules vitales de cette organisation - est
porté de 18 à 40. Parmi les circonscriptions
nouvellement créées, celle de Marovoay illus-
tre d'heureuse façon les intentions de M.
Marcel Olivier.
Elle comprend l'ancien district de Moro-
voay, auparavant rattaché à la province de
Majunga, et celui d'Ambato-Boéni détaché
de la province de Maevatanana. Ces deux
territoires sont traversés du Nord au Sud
par la Betsiboka et possèdent chacun une
rivière importante : le Kamoro et la Maro-
voay.
Au point de vue ethnique, les Sakalava,
qui constituent la race originaire de ce pays,
ddent la place aux autres races : Hôvas,
Betsileos, Betsimisaraka, Antaimoro, etc.
en se retirant vers l'Est et l'Ouest (Besa-
lampy et Tsaratanana). C'est exactement le
même mouvement de dispersion constaté à
Marovoay, et les problèmes soulevés par lui
sont donc communs aux deux subdivisions,
m particulier celui de l'émigration des An-
taimoro dont le nombre est, croyons-nous,
égal à celui de Marovoay : environ 2.000.
Par suite les deux subdivisions possèdent
des groupements, des villages formés de
toutes sortes de races, sans cohésiop,. où
les chefs sont sans grande autorité. ¡j'où
résulte la nécessité d'une politique indigène
identique.
Bref, tous les problèmes étudiés, soit à
Marovoay, soit à Ambato, s'appliquent aux
deux subdivisions très exactement et, tant
au point de vue administratif que financier
et économique, cette réunion était des plus
souhaitables.
La sécurité des troupeaux, par exemple,
y trouvera particulièrement son compte, car
les voleurs de bœufs ont su prolitër de
l'insuftisance de liaison entre Ambato et
Marovoay pour perpétrer leurs vols à peu
près impunément. Dans le même ordre
d'idées, pourra être mieux surveillé et ex-
purgé le massif boisé de l'Ankarafantsa, re-
fuge connu des vagabonds et des indigènes
recherchés par la justice, asile presque in-
violable autant par la difficulté d'y pénétrer
que parce qu'il était à cheval sur les deux
subdivisions.
Si nous examinons la question économi-
que, là encore on voit tout de suite qu'Am-
bato et Marovoay, où les mêmes terrains ont
suivi la même évolution, vivent intimement
l'un par l'autre. La culture du riz est de
même importance, s'effectue suivant les
mêmes méthodes et soulève les mêmes pro-
blèmes d1 aménagement, de sélection, -- de
main-d'œuvre, etc. Les mêmes contra.t'"
de métayage sont en usage. Toutes les pro-
ductions autres sont communes à Ambato
et à Marovoay : raphia, bois de construc-
tion, cuirs et même celle du tabac. Les pro-
blèmes soulevés par la navigation sur la Bet-
siboka sont communs, qu'il s'agisse de po-
-- lice ou - de draguage, de même que sur la
Marovoay et le Kamoro. Une grande par-
tie de la production en paddy d'Ambato est
usinée à Marovoay. L'autre partie transite
dans ce port ainsi que le raphia et les autres
produits. La presque totalité des maisons
indiennes d'Amhato sont des succursales de
celles de Marovoay qui les approvisionnent
en tissus, quincaillerie, etc.
En résumé, les deux subdivisions d'Am-
bato et de Marovoay forment un tout phy-
sique, politique et économique dont toutes
les questions sont communes et dont les pro-
blèmes n'auraient pas toujours été bien com-
pris, au dire des intéressés, soit à Majunga,
soit à Maevatanana. De plus, leur étude
par deux provinces différentes était un obs-
tacle à tout règlement même approximatif.
Cette heureuse création a, enfin. une très
grande importance pour la ville de Maro-
voay. Sous l'organisation ancienne elle était
victime d'un mot, comme c'est souvent le
cas : district. Contre ce vocable, rien ne pré-
valait, ni le fait qu'avec ses 7.200 habi-
tants, Marovoay se place au 511 rang des
villes de Madagascar, ni celui qu'avec ses
30.000 tonnes (en 1926) d'importation et
d'exportation elle vient au même rang parmi
les ports.
Marovoay, assure-t-on là-bas, est une
ville de grand avenir. L'activité, toujours
accrue de ses chantiers de construction et de
ses quais, en est la preuve. Or, comme toute
grande ville naissante il lui faut s'aména-
ger, construire des routes, des égouts, un
abattoir, améliorer son marché, combler des
marais, amener l'eau potable, installer la
lumière électrique, etc.
l'our conclure, nous céderons la parole
à l'un de nos correspondants de la Grande
Ile, qui vient de nous faire part d'un vœu
et aussi d'une prédiction : « Ni le budget
local, ni même le budget régional, consé-
quence financière de la nouvelle organisa-
tion, ne pourvoiront aux aménagements né-
cessaires à Marovoay. Un seul moyen à cet
égard : doter Marovoay du régime munici-
pal qui, paraît-il, n'aurait pu convenir pour
un simple district. Dès que ce régime lui
sera accordé, je suis assuré qu'elle possé-
dera à bref délai des ressources importantes
qui lui permettront non seulement de faire
largement face à toutes ses dépenses, mais
encore, par un large emprunt, de mettre à
exécution un plan d'extension et d'aménage-
ment moderne de cette cité qui, j'en suis
certain, sera d'ici peu, une des plus floris-
santes de la Grande Ile. »
Nous ne demandons pas mieux que de
partager cette vue d'avenir optimiste.
firneel tfamto*,
Sénateur de la Marné,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
0800.
M. Henry Bérenger à la Guadelrape
- be -- -
M. Henry Bérenger, sénateur, ambassadeur
de France, a débarqué lundi matin à Pointe-
à-Pitre. Il a été l'objet, de la part du Conseil
général et des municipalités, formés en déléga-
tion officielle pour le recevoir, de manifesta-
tions extrêmement chaleureuses dont 1 enthou-
siasme a gagné la population de Pointe-à-Pitre
et de Basse- T erre. Répondant aux marques de
sympathie qui lui ont été prodiguées en recon-
naissance de l'impulsion qu'il a donnée, en
collaboration avec les représentants de la Gua-
deloupe à la Chambre, à l'oeuvre de recons-
truction de l'île, il a convié chacun à redou-
bler d'efforts pour mener promptçment à son
terme l'entreprise commune, soulignant à cet
égard l'aide précieuse apportée par t* Etat, te
Crédit National et le Crédit Foncier de France.
.8
.', Pour l'A. O. F.
Importations, exportations
Au cours de sa dernière séance, la section
de l'Afrique Occidentale de l'Union Colo-
niale française a examiné un certain nombre
d'importantes questions économiques parmi
lesquelles nous citerons les suivantes :
Augmentation de la protection accordée
aux cotonnades françaises importées en A.
O. F. (cette question sera étudiée par une
commission spéciale dont feront partie des
représentants du Syndicat Général de l'In-
dustrie Cotonnière et du Commerce africain) ;
application à l'A. O. F. des disposition: de
la loi du 13 avril 1928 pour les marchandi-
ses francisées ayant acquitté en France des
droits inférieurs à ceux qu'elles auraient
payés si elles avaient été t-xpédiées de
l'étranger ; taxe sur le chiffre d affaires ap-
pliquée aux marchandises et produits en en-
trepôt de douane ; taxe sur le chiffre d'affai-
res pour les marchandises expédiées directe-
ment de l'étranger à la colonie et pour les
produits expédiés de la colonie à l'étranger.
Le wharf de Bassam
La section a décidé également d'appeler
l'attention du Ministre des Colonies et du
Gouverneur Général de l'A.O.F. sur les con-
ditions défectueuses dans lesquelles conti-
nuent de s'effectuer les transbordements sur
le wharf de Bassam.
Le séjour en Guinée portugaise
D'autre part, elle interviendra auprès du
Ministre des Affaires étrangères en vue d'ob-
tenir la modification des dispositions fiscales
arrêtées par le Gouvernement de la Guinée
Portugaise au sujet du séjour dans cette co-
lonie des commerçants étrangers et en parti-
culier des commerçants français.
Les produits du Cameroun
Le cacao
La section du Togo-Cameroun de l'Union
Coloniale, dans sa dernière réunion, a pris
connaissance du récent rapport de la Cham-
bre de commerce de Douala relatif à l'ins-
pection des produits du Cameroun. Elle a
décidé d'intervenir auprès de l'administra-
tion locale pour que les mesures prises en
ce qui concerne le cacao soient rigoureuse-
ment observées.
La coacurreme m commerce local
La section a également émis un vœu au
sujet de la vente, dans les ports du Came-
roun, généralement effectuée par les équi-
pages des navires en escale, de marchandises
qui font concurrence au commerce local, et
emandé - que lesdites ventes soient soumises
aux droits d'entrée, sauf en ce qui concerne
les produits de consommation.
RETOURS
« e.
L'abbé Bergey, député de la Gironde, est
rentré avant-hier à Bordeaux, retour d'un voya-
ge au Sénégal.
Le paquebot Haili, courrier du Maroc, est
arrivé hier matin à Bordeaux, ayant à bord 262
passagers, parmi lesquels le général Hin-
chauer.
Le général Hinchauer, parti le soir même
pour Paris, s'est déclaré très satisfait de son
voyage et des résultats qu'il a constatés dans
tous les camps.
*
Réflexions sur la viticulture
algérienne
A
Dans la Revue Viticole, M. G.,
Brisset examine' « la menace des
vins algériens et les palliatifs à 14
surproduction. » Très grave problème. Si on
l'aborde avec la conviction que tout s'arran-
gera, que tout doit s'arranger, qu'il est im-
possible et cela pour mille et une raisons,
« d'aboutir à une réalité absurde et sans au-
tre issue pour la viticulture que des ruines
accumulées 9, on est de toute évidence dans
un état d'esprit plus favorable aux vraies
solutions que si l'on crie : Tue 1 pendant que
votre frère crie : Assomme 1
a Les viticulteurs algériens, l'Algérie en-
tière, qui est solidaire, à tous les points de
vue, de ses éléments viticoles, demandent que
l'on veuille bien examiner, sans parti-pris,
les moyens de parer à la crise qui parait im-
minente, et non seulement pour la prochaine
campagne, mais pour l'avenir. » Sans parfi-
,"is.: bravo 1 nous en sommes 1
Il ne s'agit pas, en effet, c de la prochaine
campagne » seulement, la viticulture métro-
politaine, la viticulture algérienne ne sau-
raient vivre, ni l'une ni tautre, dans l'an-
goisse que fait naître la perspective d'une
vendange abondante, entraînant d'irrépara-
bles désastres, dont les conséquences sociales
sont à redouter.
Et il faut savoir gré à M. G. Brisset
d'avoir repris les statistiques des superficies
des vignobles depuis 1929 :
Superficies en vignes :
Total
Années Métropole Algérie Hectares
- - -- -
1909 1.625 .000 125.000 1.750.000
1910 1.6.14.000 126.000 1.750.000
1911 1.594.000 139.000 1733.000
1912 1.551.000 140.000 1.691.000
1913 1.538.000 145.000 1.683.000
1914 1.524.000 147.000 1.671.000
1919 1.575.000 168.000 1.74,1.000
1920 1.570.000 169.000 1.739.000
1921 1.569.000 170.000 1.739.000
1922 1.560.000 173.000 1.733.000
1923 543 ooo 188.000 1.731.000
1924 1.504.000 180.000 1.684.000
1926 1.440.000 206.000 1. 646 - 000
1928 1.393.000 222.000 1.615.000
Il conclut que la surface totale du vignoble
est en décrotssance 1 oui, mais dans la mé-
tropole ; il est clair comme le jour, au con-
traire, que la surface des vignobles d'Algé-
rie a presque doublé, et qu'elle aura doublé
demain. Et, quand M. G. Brisset nous fait
prévoir que « les plantations nouvelles ou en
puissance. se font dans les terrains les plus
favorables à la vigne, il ne saurait penser à
la France pour deux raisons : la première
c'est que, par suite d'une mauvaise politi-
que générale, on voit les paysans de la Mé-
tropole arracher leurs ceps là où la vie ne
trouve un sol très propre à donner la quaitté,
et en planter dans a es régions où personne
ne se serait jamais imaginé qu'il dût y mûrir
la moindre grappe ; la deuxième, c'est que,
partis de 1.625.000 hectares, les viticulteurs
de la Métropole n'ont plus de 1900 à 1928
que 1.393.000 hectares de vignobles, et qu'il
est improbable que le mouvement de décrois-
sance qui ne s'est jamais interrompu aille
s interrompre sans savoir ni pourquoi ni
comment.
Rendons justice à M. G. Brisset. Il a su
dire aux viticulteurs algériens qu'ils se mon-
traient c par trop insouciants des risques que
fait courir à tout le vignoble français une
surabondance pour ainsi dire périodique », et
aux parlementaires, aux journalistes de la
presse viticole française, qu'ils ont trop long-
temps ignore qu'il y a en Algérie a des agru-
mes que l'inutilité de la cueillette laissait
tomber mélancoliquement à terre, et des pri-
meurs, qui faute d'acheteur, encombraient les
carreaux des halles, et bien souvent, après,
la voirie parisienne ou autre..
Vous êtes des insouciants, dit-il aux pre-
miers, vous êtes restés trop longtemps des in.
différents, dit-il aux seconds. Il n'y a pas là,
pour nous, de simples reproches rétrospec-
tifs ; à quoi bon récriminer sur le passé ?
Les menaces du présent sont là, celles de
l'avenir apparaissent plus sérieuses encore.
Il y aurait quelque naïveté à s'imaginer que
le seul fait que la Métropole aura enfin com-
pris que son devoir est de ne rien négliger
pour que la culture, le transport, la vente des
primeurs algériens soient assurés dans les
meilleures conditions, suffira à écarter les
dangers. Mais il y aurait une grave faute à
ne pas reconnaître qu'on aurait dû pratiquer
plus tôt cette politique, que la situation serait
aujourd'hui moins périlleuse si on Vavait pra-
tiquée, et qu'il est urgent Me la pratiquer avec
méthode et avec énergie. Si nous ne la prati-
quens que par à-coups, le gens comme M.
Brisset auront beau ieu de nous reprocher
d'attendre trop tard, d'attendre chaque fois
le jour a où une intempestive production en
France comme en Algérie vient réveiller les
cousins des viticulteurs algériens, ceux qui'
sont restés sur le commun natal. -
Ailleurs, M. G. Brisset appelle ceux-ci les
« grands oncles. » Cousins - ou neveux, c'est
la grande famille viticole : elle ne doit pas
être désunie ; au contraire c'est de son union
que dépend la force et le succès.
Mfmrim iKoasafene,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vtce-président de la Commission des
t'olonies, Secrétaire général du
Groupe Viticole.
- - ---
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 23 avril 1929 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 10.
BROUSSES
& BROUTILLES
t 1'.
On se demande.
.4 Je lis dans le Haut-Parieur, journal de
radiophonie :
On se demande quels peuvent bien être les
auditeurs intéressés par les « Nouvelles' Co-
loniales » transmises à 13 h. 45 par le poste
des P.T.T.
A mon tour, confrère, permettez-moi de
poser une question sous la même forme que
vous avez adoptée :
On se demande quel peut bien être le sens
de la critique ci-dessus reproduite.
Silrnifie-t-elle ciue les « Nouvelles Colonia-
les » sont indignes a priori de trouver des
auditeurs? Ou bien que le poste des P. T. T.
ne diffuse que des informations dépourvues
d'intérêt? Ou, encore, que le poste des P.
T. T. a beau faire, il perd son temps et sa
peine et ferait bien mieux de se consacrer au
jazz, exclusivement?
Je veux bien, quant à moi, que l'on danse,
mais pas devant le buffet, comme il nous
adviendra un jour si nous traitons par le
mépris un domaine colonial qui nous fait
énormément de jaloux.
A.d'on.
D- Alger au Soudan
par le Sahara
-
Le professeur Emile Perrot, membre de
des Sciences Coloniales, s' est rendu en auto en
neuf jours de Colomb-Béchar à Bourem sur le
Niger, dont la vue lui laissa une profonde im-
pression. De là, il gagna Tombouctou, Mopti,
Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Bamakp, Kan-
kan et Conakry.
Sous les auspices de la Société Amicale de
la Marne, mon compatriote et ami nous ra-
conta son voyage ou plutôt sa grande randon-
née africaine qui était la sixième ou la sep-
tième de ce genre, mais, cette fois, la plus
étendue, si ce n'est la plus fertile en incidents.
La recherche et l'étude de la gomme arabique,
des acacias à tanin, du coton et des plantes
à parfum étaient naturellement le but principal
de la mission qui avait été confiée par différents
Départements à l'éminent directeur de l'Office
National des Matières premières.
Mais comme des considérations techniques
n'auraient sans doute pas été appréciées par
un profane, M. Emile Penot se borna à nous
dire que l'A. O. F. ne peut guère compter,
pour l'instant, que sur ses 500.000 tonnes
d' arachides sénégalaises, car il n' y a pas de
grandes productions dans l'Ouest-Africain.
Avec le temps, on pourra s'y approvisionner
largement de cacao, de café, de coton, sisal,
quinquina.
Quant à notre Afrique Equatoriale, le bon
vieux Congo, c'est une grande réserve pour
l'avenir, mais il n'y a presque pas d'indigènes:
« c'est un pays d avenir, avec un potentiel ».
ajoute M. Emile Perrot.
Ce fut ensuite l'expose, des considérations
que les lecteurs des Annales Coloniales con-
naissent bien et jugent comme il convient.
Les Algériens attendent le moment où its
apporteront en A.O.F. leurs capitaux, leurs
méthodes de colonisation et peut-être de la
main-d' œuvre (qu'ils soient les bienvenus !). Le
transsaharien avec tous ses espoirs. Nous avons
cependant noté tout particulièrement la régres-
sion de Tombouctou (qui n' a plus rien de mys-
térieux). La rencontre du lieutenant Lorinet (de
Courtisols, dans la Maire) à la tête d'un pe-
loton nomade à Tabankort.
M. Emile Perrot a rencontré des troncs
d'arbres de différents diamètres attestant l'exis-
tence lointaine de forêts au Sahara.
Si nous en croyons M. Emile Perrot, avec
la vingtième partie de l' effort fait par les An-
qlo-Egyptiens sur le Nil, nous aurions, dans
le Moyen-Niger, des richesses considérables.
Les 4.000 kilomètres de routes automobi-
lables de la Haute-Volta ont fortement impres-
sionné l'orateur qui rend hommage à l'oeuvre
du Gouverneur des Colonies Hesling.
A Ouagadougou, les foyers de l' usine d'élec-
tricité sont alimentés avec des graines d'ara-
chides, et M. Emile Perrot de se demander
pourquoi on ne recourt pas davantage à ce
procédé en A.O.F., pays par excellence des
coms otas au lieu de recourir au bojs ou au
charbon qu'il faut généralement apporter de
fort loin.
Bamako serait appelée à devenir la capitale
de l'A.O.F. Un film cinématographique nous
en a montré les belles avenues, le grand mar-
ché, le palais du Gouverneur de Koulouba et
de superbes bâtiments administratifs.
Le Haut-Niger renferme dans sa vallée le
grand marché de Kankan où se révèle. r œuvre
magistrale du Gouverneur Poiret en Guinée
française. Il faut aussi citer le développement
d'un village modèle au Soudan. Niénébalé,
près de Bamako, où 60 familles indigènes ont
été installées et se livrent à de véritables dé-
monstrations agricoles (chose extrêmement rare ;
les indigènes sont arrivés à faire des tas de j
fumier pour constituer l'engrais nécessaire à
leurs lougans).
En parfait accord avec beaucoup de colons
de l'A.O.F., M. Emite TVrrot déclare le
recrutement militaire intensif extrêmement dan-
gereux, au point de vue du développement éco-
nomique de l'A. O. F. L'exode en Gold Coast
et en Sierra Leone, la fâcheuse mentalité des
indigènes retour de France exigent une modi-
fication sérieuse du régime militaire imposé aux
indigènes, car pour assurer l'avenir de l'A.
O. F., comme celui de l'A. E. F.,' conclut
M. Emile Perrot, il faut produire du Noir et
le conserver. C'est la solution du problème de
la population, question primordiale de la colo.
nisation de l'Afrique Noire.
s. Devamir.
La protection
des jeunes indigènes
M. A. Duchêne, au cours d'une conférence
faite, hier, au Palais de justice, a fait appel à la
bonne volonté et à la charité des oeuvres tant
laïques que religieuses, afin de s'appliquer à
la protection des jeunes indigènes de nos colo-
nies.
La loi-du 22 juillet 1912, qui règle la sur-
veillance des mineurs français, fut jugée appli-
cable hors de France. Le cas exceptionnel de
la protection de l'enfance permettait une infrac-
tion à l'observance de la coutume indigène.
Madagascar a eu l'honneur de l'initiative :
mais la loi malgache se trouvait, en l'occur-
rence, en avance sur la loi française, et ce
fut aux mineurs français que fut étendu le
bénéfice de cette supériorité humanitaire. Bien-
tôt, l'Indochine, d'autres colonies s'inspirent
des heureux résultats obtenus à Madagascar.
Une Commission de réorganisation judiciaire
des Colonies a, par un décret copieux du 30
novembre 1928, fixé le sort des mineurs euro-
péens aux cplonies et les mesures spéciales
d'éducation et d'assistance qui doivent leur
être appliquées. Des règles particulières sont
édictées sur l'état de - liberté surveillée.
Ce décret ne s applique pas de plein droit
aux mineurs indigènes, en raison de certaines
particularités de constitution familiale. Mais en
A.O.F.. en A.E.F., au Cameroun et sur la
Côte des Somalis, on a admis le principe de la
liberté surveillée qui, aujourd'hui, tend à se
généraliser. Il faut évidemment procéder par
étapes prudentes vers le libéralisme européen,
afin de ne pas heurter l' esprit indigène.
Mais, tout en guérissant plus ou moins tar-
divement l' enfance coupable, il est préférable
de prémunir, de préserver l' enf ance abandon-
née, en Janger.
Aux colonies, l'enfant abandonné trouvera
un appui plus facilement même qu'en France,
s'il appartient à une - collectivité. Le danger
apparaît lorsque r enfant n' appartient à aucune
communauté ou s'il se détache d' elle, ou enfin
si. isolé, il se trouve loin de son pays natal :
trois hypothèses, trois réalités.
La situation du premier fut intolérable dans
nos colonies sucrières, où les catégories so-
ciales (planteurs, métis, noirs) ne jouissaient
pas des mêmes faveurs. Un décret du 4 no-
vembre 1928 donne accession à la qualité de
citoyen français au métis* dont un des parents
inconnu est présumé de race française. L'A.
O. F. et Madagascar préparent un règlement
analogue pour leurs métis.
L' orateur se demande si l'indigène n a pas
le droit de se détacher de son clan, comme
un européen peut changer de nationalité. Il
s' agit ici d'une catégorie de jeunes gens qui
se croient savants, ou demi-savants, et se rétu.
gient dans une sotte de ratioilaTisme, ou plutôt
d'agnosticisme, en attendant que l'atavisme,
parfois, se ressaisisse d' eux 1. A leur égard,
interviennent efficacement les missions chré-
tiennes, dont l'action devient digne d'intérêt
en ce qui concerne la jeune fille : chez des
peuples où la polygamie est une institution fon-
damentale, la liberté individuelle de la jeune
fille est mise en jeu. Il y a, par ce moyen, une j
émancipation féminine à prévoir, que met ac-
tuellement en lumière Mme Colette Yver dans
une enquête. Les commissions compétentes ont
proposé à ce sujet des formules, que des objec-
tions politiques ont forcé de rejeter ; toutefois,
un jour verra ici encore triompher le bon droit,
la - raison et la morale. --
Enfin, les inaigènes qui ont quitté leur pays
et sont livrés à eux-mêmes se trouvent accessi-
bles à des influences regrettables. L'orateur a
en vue certains étudiants venus en France pour
acquérir des diplômes.
La France n'a jamais négligé la culture intel-
lectuelle de ses sujets comme le prouvent les
Universités d'Alaer, de Bevrouth. bientôt celle
d'Hanoï, les écoles de Shanghaï et autres, les
lycées et diverses institutions scolaires multi-
pliées depuis moins d'un siècle.
Non contents de ces ressources, de jeunes
sujets viennent donc en France, et là, ils sont
comme de véritables déracinés : des centaines
de lycéens, sans correspondants en France,
vont, à la faveur de groupements, aiguisant
entre eux leurs amertumes, ils se livrent à des
rêves chimériques et tombent dans des ressen-
timents personnels.
L'orateur fait ici allusion principalement à
des Indochinois. A leur égard, l'Agence Eco-
nomique d'Indochine a créé un service d assis-
tance morale. Mais les résultats espérés ne
paraissent guère atteints. Les jeunes gens y
voient une ingérence policière, une façon dïn-
quisition ! M. Duchêne croit que cette action
doit revenir plutôt aux prêtres, comme ceux
des missions étrangères de la rue du Bac, aux-
quels journellement l'orateur voit de jeunes
Indochinois demander asile. Cette initiative doit
surtout revenir à l'action privée : c'est en pré-
conisant le foyer amical, en appelant pour ces
jeunes gens des amitiés et des intimités fami-
liales, que les liens se resserreront entre les in-
digènes venus en France et les Français de la
Métropole.
Ilelond Etimaa Mais.
.1. –-
M. Briand en Tunisie ?
M. Alapetite, ambassadeur de France, pré-
sident du Comité du monument à élever à Paul
Cambon, s'est rendu hier au Quai d'Orsay au-
près de M. Ph. Berthelot, secrétaire général
du Ministère des Affaires étrangères, pour in-
viter M. Briand, ministre des Affaires étran-
gères. à assister à l' inauguration du monument
qui aura lieu à Tunis le 19 mai prochain, ou
à s'y faire représenter.
LIRE EN SECONDE PAÜE :
M. Lucien Saint à Kénitrn.
1.019 et décrets.
L'aviation coloniale.
Le budget de l'Algérie
ses
Les délégations financières d'Algérie ont
examiné le projet de budget de 1930. D'après
les propositions du Gouvernement général, le
budget ordinaire s'élevait à 981 millions en
recettes et en dépenses. Ces chiffres compor-
tent une augmentation de 115 mi llions, soit
12 sur le budget de 1929. L' administration
pense néanmoins que le budget pourra s'équili-
brer simplement par l'augmentation des taxes
existantes et sans impôt nouveau.
A ce budget ordinaire de 981 millions,
s'ajoute un budget extraordinaire de 416 mil-
lions consacré presque exclusivement à des tra-
vaux publics. Les recettes de ce budget se
décomposent ainsi :
Prélèvement sur le fonds d'emprunt : 37b
millions de francs.
Compte de bénéfices de guerre : 6.000.000
de francs.
Caisse de réserve : 80.000.000 de francs.
Budget ordinaire : 53.000.000 de francs.
L'exercice budgétaire de 1928 s'est soldé
par un excédent net de 88 mill ions.
Le commerce algérien
.tl
Le commerce, en Algérie, en 1928, s'est
élevé à 8.964 millions de francs. Les exporta-
tions ont atteint 3.996 millions contre 4.968
millions pour les importations.
Les augmentations prmcipales. en ce qui
concerne les importations, portent sur les auto-
mobiles, avec 98 millions de plus qu' en 1927,
sur les bois de construction (39 millions de
plus), sur les huiles minérales et lourdes (33
millions en plus) et les aciers (31 millions en
plus), sur les sucres et préparations sucrées (25
millions en plus).
Le nombre de navires qui ont touché les
ports algériens, en 1928. a été de 9.500, re-
présentant 16.042.000 tonneaux contre 9.168
navires et 14.868.000 tonneaux en 1927.
lote»
La VIe conférence Nord-Africaine
a*- -
La sixième conférence nord-africaine s'ou-
vrira à Tunis le 12 novembre.
Elle reunira MM. Manceron, Résident gé-
néral à Tunis ; Bordes. Gouverneur général
de l'Algérie; Saint, Résident général au Ma-
roc et le délégué du Gouverneur général de
l'A.O.F.
Elle a à son programme les relations ra-
pides entre les trois gouvernements de l'Afri-
que du Nord , les liaisons transshariennes, ta.
lutte contre les maladies soriale?, la propa-
gande touristique.
000
A l'Académie de Médecine
-
Au cours d'une récente séance de l'Acadé.
mie de médecine, M. Trabaud a exposé les
arguments qui permettent de penser que la
fièvre méditerranéenne, la fièvre boutonneuse
de Tunisie et la dengue sont probablement
une seule et même maladie.
8..
Peintures algériennes
.,.
L'EXPOSITION EMILE GAUDISSARD
Je ne -- voudrais pas laisser passer l'Exposi-
tion que fait acruellcment M. Gaudissard a
la galerie Jean Charpentier sans dire tout le
bien que je pense de cet artiste.
Né et élevé à Alger, Emile Caudissard,
sculpteur et peintre, est toujours et surtout
un décorateur. Aussi M. Jean Ajalbert a-t-ii
été bien inspiré quand il lui a commandé
une série de tapisseries pour la manufacture
de Beauvais, dont il est le directeur.
La a suite arabe >> destinée à un mobilier
de salon, a de riches couleurs inspirées par
les costumes du nord de l'Afrique. L.t
« Djemila, femme de Biskra », est une or-
chestration en rouge et or terni d'un puis-
sant effet.
Maniant très bien la peinture à l'huile et
l'aquarelle, M. Gaudissard est surtout re-
marquable par la façon dont il se sert de la
détrempe.
Notons dans ce copieux ensemble l'Ouled-
naïl nue, les deux femmes se baignant, les
villas mauresques et la mosquée à Alger, le
petit village oriental et les nombreux motifs
de fleurs, dont l'un a servi de carton de
tapisserie pour le paquebot VIle-de-France.
T.
–- ----
A la Faculté de Droit d'Alger
M. Chauveau, agrégé près la Faculté de
Droit d'Alger, est nommé professeur de droit
commercial à cette Faculté.
'----
Le tunnel de Gibraltar
Le lieutenant-colonel Pedro Jenevois..111-
teur du projet du tunnel sOu> le Détroit de
Gibraltai. accompagné de M. Dupuy de
*
Loma. ":ng¡;nil'tH. membre de la commission
chargée de l'étuda K«Ologique de la côte ma-
rocaine au aboatira le tunnel, vient d'aï river
à Tétouan.
Ils ont rendu visite au comte Joidana.
haut commissaire, qui )c- a félicités et a
donné des instructions pour faciliter leur
travail et les aider dans leur entreprise. La
période d'études est jxiussée très activement
et un commencement d'exécution pourrait
avoir lieu dans un temps a-sez pioehain.
Dépêches de l'Indochine
•+«
La direction du Personnel
service dll personnel au (iouvenMi-
ment tiendrai est placé nous l'autorité
d'un directeur qui prend le titrde Direc-
teur du Personnel. I/Administrateur de,
première classe Le Prévost, en service, en
Cochinehlne, est
fonctions de Directeur dti Personnel.
L'inspection des mines
M. Lochard. ingénieur en chef des Mines,
prend les fonctions d'Inspecteur (lèverai
dte Mines et Industries de Clndochine.
l\l)OP\ClH.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, lll il IMt-TfilMT
PARIS O-)
TÉLÉPH. t LOUVVtB 1t-«1
RICHKLIBUI744
j~ ~l 1 (: 9
Les Annales Coloniales
Im mmhimom «I réeluw tout repu -
bmsmmm m (mtmL
DiatKTtuits s Maroil RUEDEL et L.-G. THÊBAUL T
Tmu IM «HMM pmUUê ému Mtn (wiil N MWMC
MM NpMÉ* dtenl la Aauua OwniM
AIOIIEIEITS
avec la Revue mensuelle :
UB M • M*U S IU4A
Franc* st
Caloniet 110. 100 » Il »
ttranl" I4i » 1tl » 71 »
on t'abonne mus trais daw
Wmm IM boréaux 4e poel*
Les heureux effets d'une réforme
, 1.8 »
- On sait l'importante réiorme administra-
tive réalisée par M. Marcel Olivier, Gou-.
verneur Général de Madagascar et Dépen-
dances. Conçue par le Général Galliéni;
abandonnée par son successeur, puis remise
sur le chantier pendant la guerre, elle a été
accomplie par'l'arrêté du 15 novembre 1927.
Rappelons que le territoire de Madagas-
car et Dépendances se trouve divisé en sept
légions dont les chefs ont la délégation du
Gouverneur Général pour une partie impor-
tante de ses attributions.
Rappelons aussi les paroles de l'éminent
Gouverneur Général, prononcées devant la
dernière assemblée des Délégations écono-
miques et financières de la Grande Ile :
« En créant les régions, j'ai obéi, avant
tout, à la préoccupation d'instituer dans la
colonie des cadres administratifs propices à
l'action et aux réalisations. La répartition
du territoire en vingt-deux provinces, excel-
lente et parfaitement rationnelle dans le
passé, ne répondait plus à l'évolution actuelle
des hommes et des affaires. Il était néces-
saire que l'examen sur place, puis la repré-
sentation des divers intérêts territoriaux fus--
sent confiés à des personnages dotés des plus
importantes fonctions. Si un vieil adage de
sagesse gouvernementale conseille de diviser
pour régner, il en est un autre, principe de
dynamisme plutôt que de statique, qui pré-
conise l'unité comme faisant la force. »
D'autre part, le nombre des provinces -
cellules vitales de cette organisation - est
porté de 18 à 40. Parmi les circonscriptions
nouvellement créées, celle de Marovoay illus-
tre d'heureuse façon les intentions de M.
Marcel Olivier.
Elle comprend l'ancien district de Moro-
voay, auparavant rattaché à la province de
Majunga, et celui d'Ambato-Boéni détaché
de la province de Maevatanana. Ces deux
territoires sont traversés du Nord au Sud
par la Betsiboka et possèdent chacun une
rivière importante : le Kamoro et la Maro-
voay.
Au point de vue ethnique, les Sakalava,
qui constituent la race originaire de ce pays,
ddent la place aux autres races : Hôvas,
Betsileos, Betsimisaraka, Antaimoro, etc.
en se retirant vers l'Est et l'Ouest (Besa-
lampy et Tsaratanana). C'est exactement le
même mouvement de dispersion constaté à
Marovoay, et les problèmes soulevés par lui
sont donc communs aux deux subdivisions,
m particulier celui de l'émigration des An-
taimoro dont le nombre est, croyons-nous,
égal à celui de Marovoay : environ 2.000.
Par suite les deux subdivisions possèdent
des groupements, des villages formés de
toutes sortes de races, sans cohésiop,. où
les chefs sont sans grande autorité. ¡j'où
résulte la nécessité d'une politique indigène
identique.
Bref, tous les problèmes étudiés, soit à
Marovoay, soit à Ambato, s'appliquent aux
deux subdivisions très exactement et, tant
au point de vue administratif que financier
et économique, cette réunion était des plus
souhaitables.
La sécurité des troupeaux, par exemple,
y trouvera particulièrement son compte, car
les voleurs de bœufs ont su prolitër de
l'insuftisance de liaison entre Ambato et
Marovoay pour perpétrer leurs vols à peu
près impunément. Dans le même ordre
d'idées, pourra être mieux surveillé et ex-
purgé le massif boisé de l'Ankarafantsa, re-
fuge connu des vagabonds et des indigènes
recherchés par la justice, asile presque in-
violable autant par la difficulté d'y pénétrer
que parce qu'il était à cheval sur les deux
subdivisions.
Si nous examinons la question économi-
que, là encore on voit tout de suite qu'Am-
bato et Marovoay, où les mêmes terrains ont
suivi la même évolution, vivent intimement
l'un par l'autre. La culture du riz est de
même importance, s'effectue suivant les
mêmes méthodes et soulève les mêmes pro-
blèmes d1 aménagement, de sélection, -- de
main-d'œuvre, etc. Les mêmes contra.t'"
de métayage sont en usage. Toutes les pro-
ductions autres sont communes à Ambato
et à Marovoay : raphia, bois de construc-
tion, cuirs et même celle du tabac. Les pro-
blèmes soulevés par la navigation sur la Bet-
siboka sont communs, qu'il s'agisse de po-
-- lice ou - de draguage, de même que sur la
Marovoay et le Kamoro. Une grande par-
tie de la production en paddy d'Ambato est
usinée à Marovoay. L'autre partie transite
dans ce port ainsi que le raphia et les autres
produits. La presque totalité des maisons
indiennes d'Amhato sont des succursales de
celles de Marovoay qui les approvisionnent
en tissus, quincaillerie, etc.
En résumé, les deux subdivisions d'Am-
bato et de Marovoay forment un tout phy-
sique, politique et économique dont toutes
les questions sont communes et dont les pro-
blèmes n'auraient pas toujours été bien com-
pris, au dire des intéressés, soit à Majunga,
soit à Maevatanana. De plus, leur étude
par deux provinces différentes était un obs-
tacle à tout règlement même approximatif.
Cette heureuse création a, enfin. une très
grande importance pour la ville de Maro-
voay. Sous l'organisation ancienne elle était
victime d'un mot, comme c'est souvent le
cas : district. Contre ce vocable, rien ne pré-
valait, ni le fait qu'avec ses 7.200 habi-
tants, Marovoay se place au 511 rang des
villes de Madagascar, ni celui qu'avec ses
30.000 tonnes (en 1926) d'importation et
d'exportation elle vient au même rang parmi
les ports.
Marovoay, assure-t-on là-bas, est une
ville de grand avenir. L'activité, toujours
accrue de ses chantiers de construction et de
ses quais, en est la preuve. Or, comme toute
grande ville naissante il lui faut s'aména-
ger, construire des routes, des égouts, un
abattoir, améliorer son marché, combler des
marais, amener l'eau potable, installer la
lumière électrique, etc.
l'our conclure, nous céderons la parole
à l'un de nos correspondants de la Grande
Ile, qui vient de nous faire part d'un vœu
et aussi d'une prédiction : « Ni le budget
local, ni même le budget régional, consé-
quence financière de la nouvelle organisa-
tion, ne pourvoiront aux aménagements né-
cessaires à Marovoay. Un seul moyen à cet
égard : doter Marovoay du régime munici-
pal qui, paraît-il, n'aurait pu convenir pour
un simple district. Dès que ce régime lui
sera accordé, je suis assuré qu'elle possé-
dera à bref délai des ressources importantes
qui lui permettront non seulement de faire
largement face à toutes ses dépenses, mais
encore, par un large emprunt, de mettre à
exécution un plan d'extension et d'aménage-
ment moderne de cette cité qui, j'en suis
certain, sera d'ici peu, une des plus floris-
santes de la Grande Ile. »
Nous ne demandons pas mieux que de
partager cette vue d'avenir optimiste.
firneel tfamto*,
Sénateur de la Marné,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
0800.
M. Henry Bérenger à la Guadelrape
- be -- -
M. Henry Bérenger, sénateur, ambassadeur
de France, a débarqué lundi matin à Pointe-
à-Pitre. Il a été l'objet, de la part du Conseil
général et des municipalités, formés en déléga-
tion officielle pour le recevoir, de manifesta-
tions extrêmement chaleureuses dont 1 enthou-
siasme a gagné la population de Pointe-à-Pitre
et de Basse- T erre. Répondant aux marques de
sympathie qui lui ont été prodiguées en recon-
naissance de l'impulsion qu'il a donnée, en
collaboration avec les représentants de la Gua-
deloupe à la Chambre, à l'oeuvre de recons-
truction de l'île, il a convié chacun à redou-
bler d'efforts pour mener promptçment à son
terme l'entreprise commune, soulignant à cet
égard l'aide précieuse apportée par t* Etat, te
Crédit National et le Crédit Foncier de France.
.8
.', Pour l'A. O. F.
Importations, exportations
Au cours de sa dernière séance, la section
de l'Afrique Occidentale de l'Union Colo-
niale française a examiné un certain nombre
d'importantes questions économiques parmi
lesquelles nous citerons les suivantes :
Augmentation de la protection accordée
aux cotonnades françaises importées en A.
O. F. (cette question sera étudiée par une
commission spéciale dont feront partie des
représentants du Syndicat Général de l'In-
dustrie Cotonnière et du Commerce africain) ;
application à l'A. O. F. des disposition: de
la loi du 13 avril 1928 pour les marchandi-
ses francisées ayant acquitté en France des
droits inférieurs à ceux qu'elles auraient
payés si elles avaient été t-xpédiées de
l'étranger ; taxe sur le chiffre d affaires ap-
pliquée aux marchandises et produits en en-
trepôt de douane ; taxe sur le chiffre d'affai-
res pour les marchandises expédiées directe-
ment de l'étranger à la colonie et pour les
produits expédiés de la colonie à l'étranger.
Le wharf de Bassam
La section a décidé également d'appeler
l'attention du Ministre des Colonies et du
Gouverneur Général de l'A.O.F. sur les con-
ditions défectueuses dans lesquelles conti-
nuent de s'effectuer les transbordements sur
le wharf de Bassam.
Le séjour en Guinée portugaise
D'autre part, elle interviendra auprès du
Ministre des Affaires étrangères en vue d'ob-
tenir la modification des dispositions fiscales
arrêtées par le Gouvernement de la Guinée
Portugaise au sujet du séjour dans cette co-
lonie des commerçants étrangers et en parti-
culier des commerçants français.
Les produits du Cameroun
Le cacao
La section du Togo-Cameroun de l'Union
Coloniale, dans sa dernière réunion, a pris
connaissance du récent rapport de la Cham-
bre de commerce de Douala relatif à l'ins-
pection des produits du Cameroun. Elle a
décidé d'intervenir auprès de l'administra-
tion locale pour que les mesures prises en
ce qui concerne le cacao soient rigoureuse-
ment observées.
La coacurreme m commerce local
La section a également émis un vœu au
sujet de la vente, dans les ports du Came-
roun, généralement effectuée par les équi-
pages des navires en escale, de marchandises
qui font concurrence au commerce local, et
emandé - que lesdites ventes soient soumises
aux droits d'entrée, sauf en ce qui concerne
les produits de consommation.
RETOURS
« e.
L'abbé Bergey, député de la Gironde, est
rentré avant-hier à Bordeaux, retour d'un voya-
ge au Sénégal.
Le paquebot Haili, courrier du Maroc, est
arrivé hier matin à Bordeaux, ayant à bord 262
passagers, parmi lesquels le général Hin-
chauer.
Le général Hinchauer, parti le soir même
pour Paris, s'est déclaré très satisfait de son
voyage et des résultats qu'il a constatés dans
tous les camps.
*
Réflexions sur la viticulture
algérienne
A
Dans la Revue Viticole, M. G.,
Brisset examine' « la menace des
vins algériens et les palliatifs à 14
surproduction. » Très grave problème. Si on
l'aborde avec la conviction que tout s'arran-
gera, que tout doit s'arranger, qu'il est im-
possible et cela pour mille et une raisons,
« d'aboutir à une réalité absurde et sans au-
tre issue pour la viticulture que des ruines
accumulées 9, on est de toute évidence dans
un état d'esprit plus favorable aux vraies
solutions que si l'on crie : Tue 1 pendant que
votre frère crie : Assomme 1
a Les viticulteurs algériens, l'Algérie en-
tière, qui est solidaire, à tous les points de
vue, de ses éléments viticoles, demandent que
l'on veuille bien examiner, sans parti-pris,
les moyens de parer à la crise qui parait im-
minente, et non seulement pour la prochaine
campagne, mais pour l'avenir. » Sans parfi-
,"is.: bravo 1 nous en sommes 1
Il ne s'agit pas, en effet, c de la prochaine
campagne » seulement, la viticulture métro-
politaine, la viticulture algérienne ne sau-
raient vivre, ni l'une ni tautre, dans l'an-
goisse que fait naître la perspective d'une
vendange abondante, entraînant d'irrépara-
bles désastres, dont les conséquences sociales
sont à redouter.
Et il faut savoir gré à M. G. Brisset
d'avoir repris les statistiques des superficies
des vignobles depuis 1929 :
Superficies en vignes :
Total
Années Métropole Algérie Hectares
- - -- -
1909 1.625 .000 125.000 1.750.000
1910 1.6.14.000 126.000 1.750.000
1911 1.594.000 139.000 1733.000
1912 1.551.000 140.000 1.691.000
1913 1.538.000 145.000 1.683.000
1914 1.524.000 147.000 1.671.000
1919 1.575.000 168.000 1.74,1.000
1920 1.570.000 169.000 1.739.000
1921 1.569.000 170.000 1.739.000
1922 1.560.000 173.000 1.733.000
1923 543 ooo 188.000 1.731.000
1924 1.504.000 180.000 1.684.000
1926 1.440.000 206.000 1. 646 - 000
1928 1.393.000 222.000 1.615.000
Il conclut que la surface totale du vignoble
est en décrotssance 1 oui, mais dans la mé-
tropole ; il est clair comme le jour, au con-
traire, que la surface des vignobles d'Algé-
rie a presque doublé, et qu'elle aura doublé
demain. Et, quand M. G. Brisset nous fait
prévoir que « les plantations nouvelles ou en
puissance. se font dans les terrains les plus
favorables à la vigne, il ne saurait penser à
la France pour deux raisons : la première
c'est que, par suite d'une mauvaise politi-
que générale, on voit les paysans de la Mé-
tropole arracher leurs ceps là où la vie ne
trouve un sol très propre à donner la quaitté,
et en planter dans a es régions où personne
ne se serait jamais imaginé qu'il dût y mûrir
la moindre grappe ; la deuxième, c'est que,
partis de 1.625.000 hectares, les viticulteurs
de la Métropole n'ont plus de 1900 à 1928
que 1.393.000 hectares de vignobles, et qu'il
est improbable que le mouvement de décrois-
sance qui ne s'est jamais interrompu aille
s interrompre sans savoir ni pourquoi ni
comment.
Rendons justice à M. G. Brisset. Il a su
dire aux viticulteurs algériens qu'ils se mon-
traient c par trop insouciants des risques que
fait courir à tout le vignoble français une
surabondance pour ainsi dire périodique », et
aux parlementaires, aux journalistes de la
presse viticole française, qu'ils ont trop long-
temps ignore qu'il y a en Algérie a des agru-
mes que l'inutilité de la cueillette laissait
tomber mélancoliquement à terre, et des pri-
meurs, qui faute d'acheteur, encombraient les
carreaux des halles, et bien souvent, après,
la voirie parisienne ou autre..
Vous êtes des insouciants, dit-il aux pre-
miers, vous êtes restés trop longtemps des in.
différents, dit-il aux seconds. Il n'y a pas là,
pour nous, de simples reproches rétrospec-
tifs ; à quoi bon récriminer sur le passé ?
Les menaces du présent sont là, celles de
l'avenir apparaissent plus sérieuses encore.
Il y aurait quelque naïveté à s'imaginer que
le seul fait que la Métropole aura enfin com-
pris que son devoir est de ne rien négliger
pour que la culture, le transport, la vente des
primeurs algériens soient assurés dans les
meilleures conditions, suffira à écarter les
dangers. Mais il y aurait une grave faute à
ne pas reconnaître qu'on aurait dû pratiquer
plus tôt cette politique, que la situation serait
aujourd'hui moins périlleuse si on Vavait pra-
tiquée, et qu'il est urgent Me la pratiquer avec
méthode et avec énergie. Si nous ne la prati-
quens que par à-coups, le gens comme M.
Brisset auront beau ieu de nous reprocher
d'attendre trop tard, d'attendre chaque fois
le jour a où une intempestive production en
France comme en Algérie vient réveiller les
cousins des viticulteurs algériens, ceux qui'
sont restés sur le commun natal. -
Ailleurs, M. G. Brisset appelle ceux-ci les
« grands oncles. » Cousins - ou neveux, c'est
la grande famille viticole : elle ne doit pas
être désunie ; au contraire c'est de son union
que dépend la force et le succès.
Mfmrim iKoasafene,
Sénateur, Ancien Ministre,
Vtce-président de la Commission des
t'olonies, Secrétaire général du
Groupe Viticole.
- - ---
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 23 avril 1929 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 10.
BROUSSES
& BROUTILLES
t 1'.
On se demande.
.4 Je lis dans le Haut-Parieur, journal de
radiophonie :
On se demande quels peuvent bien être les
auditeurs intéressés par les « Nouvelles' Co-
loniales » transmises à 13 h. 45 par le poste
des P.T.T.
A mon tour, confrère, permettez-moi de
poser une question sous la même forme que
vous avez adoptée :
On se demande quel peut bien être le sens
de la critique ci-dessus reproduite.
Silrnifie-t-elle ciue les « Nouvelles Colonia-
les » sont indignes a priori de trouver des
auditeurs? Ou bien que le poste des P. T. T.
ne diffuse que des informations dépourvues
d'intérêt? Ou, encore, que le poste des P.
T. T. a beau faire, il perd son temps et sa
peine et ferait bien mieux de se consacrer au
jazz, exclusivement?
Je veux bien, quant à moi, que l'on danse,
mais pas devant le buffet, comme il nous
adviendra un jour si nous traitons par le
mépris un domaine colonial qui nous fait
énormément de jaloux.
A.d'on.
D- Alger au Soudan
par le Sahara
-
Le professeur Emile Perrot, membre de
des Sciences Coloniales, s' est rendu en auto en
neuf jours de Colomb-Béchar à Bourem sur le
Niger, dont la vue lui laissa une profonde im-
pression. De là, il gagna Tombouctou, Mopti,
Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Bamakp, Kan-
kan et Conakry.
Sous les auspices de la Société Amicale de
la Marne, mon compatriote et ami nous ra-
conta son voyage ou plutôt sa grande randon-
née africaine qui était la sixième ou la sep-
tième de ce genre, mais, cette fois, la plus
étendue, si ce n'est la plus fertile en incidents.
La recherche et l'étude de la gomme arabique,
des acacias à tanin, du coton et des plantes
à parfum étaient naturellement le but principal
de la mission qui avait été confiée par différents
Départements à l'éminent directeur de l'Office
National des Matières premières.
Mais comme des considérations techniques
n'auraient sans doute pas été appréciées par
un profane, M. Emile Penot se borna à nous
dire que l'A. O. F. ne peut guère compter,
pour l'instant, que sur ses 500.000 tonnes
d' arachides sénégalaises, car il n' y a pas de
grandes productions dans l'Ouest-Africain.
Avec le temps, on pourra s'y approvisionner
largement de cacao, de café, de coton, sisal,
quinquina.
Quant à notre Afrique Equatoriale, le bon
vieux Congo, c'est une grande réserve pour
l'avenir, mais il n'y a presque pas d'indigènes:
« c'est un pays d avenir, avec un potentiel ».
ajoute M. Emile Perrot.
Ce fut ensuite l'expose, des considérations
que les lecteurs des Annales Coloniales con-
naissent bien et jugent comme il convient.
Les Algériens attendent le moment où its
apporteront en A.O.F. leurs capitaux, leurs
méthodes de colonisation et peut-être de la
main-d' œuvre (qu'ils soient les bienvenus !). Le
transsaharien avec tous ses espoirs. Nous avons
cependant noté tout particulièrement la régres-
sion de Tombouctou (qui n' a plus rien de mys-
térieux). La rencontre du lieutenant Lorinet (de
Courtisols, dans la Maire) à la tête d'un pe-
loton nomade à Tabankort.
M. Emile Perrot a rencontré des troncs
d'arbres de différents diamètres attestant l'exis-
tence lointaine de forêts au Sahara.
Si nous en croyons M. Emile Perrot, avec
la vingtième partie de l' effort fait par les An-
qlo-Egyptiens sur le Nil, nous aurions, dans
le Moyen-Niger, des richesses considérables.
Les 4.000 kilomètres de routes automobi-
lables de la Haute-Volta ont fortement impres-
sionné l'orateur qui rend hommage à l'oeuvre
du Gouverneur des Colonies Hesling.
A Ouagadougou, les foyers de l' usine d'élec-
tricité sont alimentés avec des graines d'ara-
chides, et M. Emile Perrot de se demander
pourquoi on ne recourt pas davantage à ce
procédé en A.O.F., pays par excellence des
coms otas au lieu de recourir au bojs ou au
charbon qu'il faut généralement apporter de
fort loin.
Bamako serait appelée à devenir la capitale
de l'A.O.F. Un film cinématographique nous
en a montré les belles avenues, le grand mar-
ché, le palais du Gouverneur de Koulouba et
de superbes bâtiments administratifs.
Le Haut-Niger renferme dans sa vallée le
grand marché de Kankan où se révèle. r œuvre
magistrale du Gouverneur Poiret en Guinée
française. Il faut aussi citer le développement
d'un village modèle au Soudan. Niénébalé,
près de Bamako, où 60 familles indigènes ont
été installées et se livrent à de véritables dé-
monstrations agricoles (chose extrêmement rare ;
les indigènes sont arrivés à faire des tas de j
fumier pour constituer l'engrais nécessaire à
leurs lougans).
En parfait accord avec beaucoup de colons
de l'A.O.F., M. Emite TVrrot déclare le
recrutement militaire intensif extrêmement dan-
gereux, au point de vue du développement éco-
nomique de l'A. O. F. L'exode en Gold Coast
et en Sierra Leone, la fâcheuse mentalité des
indigènes retour de France exigent une modi-
fication sérieuse du régime militaire imposé aux
indigènes, car pour assurer l'avenir de l'A.
O. F., comme celui de l'A. E. F.,' conclut
M. Emile Perrot, il faut produire du Noir et
le conserver. C'est la solution du problème de
la population, question primordiale de la colo.
nisation de l'Afrique Noire.
s. Devamir.
La protection
des jeunes indigènes
M. A. Duchêne, au cours d'une conférence
faite, hier, au Palais de justice, a fait appel à la
bonne volonté et à la charité des oeuvres tant
laïques que religieuses, afin de s'appliquer à
la protection des jeunes indigènes de nos colo-
nies.
La loi-du 22 juillet 1912, qui règle la sur-
veillance des mineurs français, fut jugée appli-
cable hors de France. Le cas exceptionnel de
la protection de l'enfance permettait une infrac-
tion à l'observance de la coutume indigène.
Madagascar a eu l'honneur de l'initiative :
mais la loi malgache se trouvait, en l'occur-
rence, en avance sur la loi française, et ce
fut aux mineurs français que fut étendu le
bénéfice de cette supériorité humanitaire. Bien-
tôt, l'Indochine, d'autres colonies s'inspirent
des heureux résultats obtenus à Madagascar.
Une Commission de réorganisation judiciaire
des Colonies a, par un décret copieux du 30
novembre 1928, fixé le sort des mineurs euro-
péens aux cplonies et les mesures spéciales
d'éducation et d'assistance qui doivent leur
être appliquées. Des règles particulières sont
édictées sur l'état de - liberté surveillée.
Ce décret ne s applique pas de plein droit
aux mineurs indigènes, en raison de certaines
particularités de constitution familiale. Mais en
A.O.F.. en A.E.F., au Cameroun et sur la
Côte des Somalis, on a admis le principe de la
liberté surveillée qui, aujourd'hui, tend à se
généraliser. Il faut évidemment procéder par
étapes prudentes vers le libéralisme européen,
afin de ne pas heurter l' esprit indigène.
Mais, tout en guérissant plus ou moins tar-
divement l' enfance coupable, il est préférable
de prémunir, de préserver l' enf ance abandon-
née, en Janger.
Aux colonies, l'enfant abandonné trouvera
un appui plus facilement même qu'en France,
s'il appartient à une - collectivité. Le danger
apparaît lorsque r enfant n' appartient à aucune
communauté ou s'il se détache d' elle, ou enfin
si. isolé, il se trouve loin de son pays natal :
trois hypothèses, trois réalités.
La situation du premier fut intolérable dans
nos colonies sucrières, où les catégories so-
ciales (planteurs, métis, noirs) ne jouissaient
pas des mêmes faveurs. Un décret du 4 no-
vembre 1928 donne accession à la qualité de
citoyen français au métis* dont un des parents
inconnu est présumé de race française. L'A.
O. F. et Madagascar préparent un règlement
analogue pour leurs métis.
L' orateur se demande si l'indigène n a pas
le droit de se détacher de son clan, comme
un européen peut changer de nationalité. Il
s' agit ici d'une catégorie de jeunes gens qui
se croient savants, ou demi-savants, et se rétu.
gient dans une sotte de ratioilaTisme, ou plutôt
d'agnosticisme, en attendant que l'atavisme,
parfois, se ressaisisse d' eux 1. A leur égard,
interviennent efficacement les missions chré-
tiennes, dont l'action devient digne d'intérêt
en ce qui concerne la jeune fille : chez des
peuples où la polygamie est une institution fon-
damentale, la liberté individuelle de la jeune
fille est mise en jeu. Il y a, par ce moyen, une j
émancipation féminine à prévoir, que met ac-
tuellement en lumière Mme Colette Yver dans
une enquête. Les commissions compétentes ont
proposé à ce sujet des formules, que des objec-
tions politiques ont forcé de rejeter ; toutefois,
un jour verra ici encore triompher le bon droit,
la - raison et la morale. --
Enfin, les inaigènes qui ont quitté leur pays
et sont livrés à eux-mêmes se trouvent accessi-
bles à des influences regrettables. L'orateur a
en vue certains étudiants venus en France pour
acquérir des diplômes.
La France n'a jamais négligé la culture intel-
lectuelle de ses sujets comme le prouvent les
Universités d'Alaer, de Bevrouth. bientôt celle
d'Hanoï, les écoles de Shanghaï et autres, les
lycées et diverses institutions scolaires multi-
pliées depuis moins d'un siècle.
Non contents de ces ressources, de jeunes
sujets viennent donc en France, et là, ils sont
comme de véritables déracinés : des centaines
de lycéens, sans correspondants en France,
vont, à la faveur de groupements, aiguisant
entre eux leurs amertumes, ils se livrent à des
rêves chimériques et tombent dans des ressen-
timents personnels.
L'orateur fait ici allusion principalement à
des Indochinois. A leur égard, l'Agence Eco-
nomique d'Indochine a créé un service d assis-
tance morale. Mais les résultats espérés ne
paraissent guère atteints. Les jeunes gens y
voient une ingérence policière, une façon dïn-
quisition ! M. Duchêne croit que cette action
doit revenir plutôt aux prêtres, comme ceux
des missions étrangères de la rue du Bac, aux-
quels journellement l'orateur voit de jeunes
Indochinois demander asile. Cette initiative doit
surtout revenir à l'action privée : c'est en pré-
conisant le foyer amical, en appelant pour ces
jeunes gens des amitiés et des intimités fami-
liales, que les liens se resserreront entre les in-
digènes venus en France et les Français de la
Métropole.
Ilelond Etimaa Mais.
.1. –-
M. Briand en Tunisie ?
M. Alapetite, ambassadeur de France, pré-
sident du Comité du monument à élever à Paul
Cambon, s'est rendu hier au Quai d'Orsay au-
près de M. Ph. Berthelot, secrétaire général
du Ministère des Affaires étrangères, pour in-
viter M. Briand, ministre des Affaires étran-
gères. à assister à l' inauguration du monument
qui aura lieu à Tunis le 19 mai prochain, ou
à s'y faire représenter.
LIRE EN SECONDE PAÜE :
M. Lucien Saint à Kénitrn.
1.019 et décrets.
L'aviation coloniale.
Le budget de l'Algérie
ses
Les délégations financières d'Algérie ont
examiné le projet de budget de 1930. D'après
les propositions du Gouvernement général, le
budget ordinaire s'élevait à 981 millions en
recettes et en dépenses. Ces chiffres compor-
tent une augmentation de 115 mi llions, soit
12 sur le budget de 1929. L' administration
pense néanmoins que le budget pourra s'équili-
brer simplement par l'augmentation des taxes
existantes et sans impôt nouveau.
A ce budget ordinaire de 981 millions,
s'ajoute un budget extraordinaire de 416 mil-
lions consacré presque exclusivement à des tra-
vaux publics. Les recettes de ce budget se
décomposent ainsi :
Prélèvement sur le fonds d'emprunt : 37b
millions de francs.
Compte de bénéfices de guerre : 6.000.000
de francs.
Caisse de réserve : 80.000.000 de francs.
Budget ordinaire : 53.000.000 de francs.
L'exercice budgétaire de 1928 s'est soldé
par un excédent net de 88 mill ions.
Le commerce algérien
.tl
Le commerce, en Algérie, en 1928, s'est
élevé à 8.964 millions de francs. Les exporta-
tions ont atteint 3.996 millions contre 4.968
millions pour les importations.
Les augmentations prmcipales. en ce qui
concerne les importations, portent sur les auto-
mobiles, avec 98 millions de plus qu' en 1927,
sur les bois de construction (39 millions de
plus), sur les huiles minérales et lourdes (33
millions en plus) et les aciers (31 millions en
plus), sur les sucres et préparations sucrées (25
millions en plus).
Le nombre de navires qui ont touché les
ports algériens, en 1928. a été de 9.500, re-
présentant 16.042.000 tonneaux contre 9.168
navires et 14.868.000 tonneaux en 1927.
lote»
La VIe conférence Nord-Africaine
a*- -
La sixième conférence nord-africaine s'ou-
vrira à Tunis le 12 novembre.
Elle reunira MM. Manceron, Résident gé-
néral à Tunis ; Bordes. Gouverneur général
de l'Algérie; Saint, Résident général au Ma-
roc et le délégué du Gouverneur général de
l'A.O.F.
Elle a à son programme les relations ra-
pides entre les trois gouvernements de l'Afri-
que du Nord , les liaisons transshariennes, ta.
lutte contre les maladies soriale?, la propa-
gande touristique.
000
A l'Académie de Médecine
-
Au cours d'une récente séance de l'Acadé.
mie de médecine, M. Trabaud a exposé les
arguments qui permettent de penser que la
fièvre méditerranéenne, la fièvre boutonneuse
de Tunisie et la dengue sont probablement
une seule et même maladie.
8..
Peintures algériennes
.,.
L'EXPOSITION EMILE GAUDISSARD
Je ne -- voudrais pas laisser passer l'Exposi-
tion que fait acruellcment M. Gaudissard a
la galerie Jean Charpentier sans dire tout le
bien que je pense de cet artiste.
Né et élevé à Alger, Emile Caudissard,
sculpteur et peintre, est toujours et surtout
un décorateur. Aussi M. Jean Ajalbert a-t-ii
été bien inspiré quand il lui a commandé
une série de tapisseries pour la manufacture
de Beauvais, dont il est le directeur.
La a suite arabe >> destinée à un mobilier
de salon, a de riches couleurs inspirées par
les costumes du nord de l'Afrique. L.t
« Djemila, femme de Biskra », est une or-
chestration en rouge et or terni d'un puis-
sant effet.
Maniant très bien la peinture à l'huile et
l'aquarelle, M. Gaudissard est surtout re-
marquable par la façon dont il se sert de la
détrempe.
Notons dans ce copieux ensemble l'Ouled-
naïl nue, les deux femmes se baignant, les
villas mauresques et la mosquée à Alger, le
petit village oriental et les nombreux motifs
de fleurs, dont l'un a servi de carton de
tapisserie pour le paquebot VIle-de-France.
T.
–- ----
A la Faculté de Droit d'Alger
M. Chauveau, agrégé près la Faculté de
Droit d'Alger, est nommé professeur de droit
commercial à cette Faculté.
'----
Le tunnel de Gibraltar
Le lieutenant-colonel Pedro Jenevois..111-
teur du projet du tunnel sOu> le Détroit de
Gibraltai. accompagné de M. Dupuy de
*
Loma. ":ng¡;nil'tH. membre de la commission
chargée de l'étuda K«Ologique de la côte ma-
rocaine au aboatira le tunnel, vient d'aï river
à Tétouan.
Ils ont rendu visite au comte Joidana.
haut commissaire, qui )c- a félicités et a
donné des instructions pour faciliter leur
travail et les aider dans leur entreprise. La
période d'études est jxiussée très activement
et un commencement d'exécution pourrait
avoir lieu dans un temps a-sez pioehain.
Dépêches de l'Indochine
•+«
La direction du Personnel
service dll personnel au (iouvenMi-
ment tiendrai est placé nous l'autorité
d'un directeur qui prend le titrde Direc-
teur du Personnel. I/Administrateur de,
première classe Le Prévost, en service, en
Cochinehlne, est
fonctions de Directeur dti Personnel.
L'inspection des mines
M. Lochard. ingénieur en chef des Mines,
prend les fonctions d'Inspecteur (lèverai
dte Mines et Industries de Clndochine.
l\l)OP\ClH.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.85%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.85%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")Institut national d'agronomie de la France d'outre mer Institut national d'agronomie de la France d'outre mer /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer" or dc.contributor adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer") France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6280541j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6280541j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6280541j/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6280541j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6280541j
Facebook
Twitter