Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 avril 1929 23 avril 1929
Description : 1929/04/23 (A30,N64). 1929/04/23 (A30,N64).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805404
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. - N" M. LE NUMERO : 80 CENTIMES MAKDl SOIR. ta AVHIL lm,
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Les Annales Coloniales
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Diiisctburs ; Marcel RUERDEL et L.-G. THÈBAULT
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A propos des maladies mentales aux colonies
Mon ancien élève, André Augagneur, di-
recteur de l'Asile d'aliénés de Bien-Hoa
(Indochine), m'envoie une étude qu'il a com-
posée en collaboration avec M. Le Trung
Luong, médecin auxiliaire, médecin résident
du même Asile. L'étude porte ce titre :
« Croyances et pratiques pour le traitement
des maladies mentales en Indochine » ; elle
a paru dans L'Hygiène Mentale, journal de
psychiatrie appliquée.
Elle attribue à l'influence chinoise le fait
que les médecins annamites ont de tout temps
placé, et placent encore, dans le domaine de
l'immatériel, les maladies dont ils ne peu-
vent s'expliquer l'étiologio et la pathogénie :
ils attribuent alors ces maladies aux dieux,
aux déesses, aux génies, aux esprits malins.
« Il est infiniment pratique, pour un homme
de l'art dans l'embarras, de mettre un échec
professionnel au compte des puissances oc-
cultes. » Il n'est pas besoin de courir en
Chine pour rencontrer des homnjes de l'art
convaincus de l'excellence de cette explica-
tion et peut-être que, même en France, et
pour d'autres maladies que les psychoses,
trouverait-on actuellement des familles qui,
de guerre lasse, n'ayant pas obtenu de la
médecine scientifique l'amélioration de l'état
d'un malade, s'adressent volontiers à des
guérisseurs doués de pouvoirs surnaturels ou
experts en moyens magiques puissants.
Toujours est-il que les médecins anna-
mites, comme leurs confrères chinois, ne se
tiennent pas pour humiliés quand, leurs
efforts ayant été impuissants, on les congédie
pouc avoir recours aux devins. Leur suscep-
tibilité professionnelle n'est en rien frois-
sée, et ils ne demandent pas mieux que de
reconnaître que, s'ils sont désarmés devant
une maladie mentale, c'est que les dieux, les
génies, les divinités diverses de la mytho-
logie sino.-annamite sont les auteurs d'un mal
que la science des mortels ne saurait
conjurer.
Dieux célestes, dieux terrestres, dieux
aquatiques, lutins, gnomes, farfadets (ma-
cui), toute cette chambre haute et cette cham-
bre basse de divinités ont les passions des
hommes ; si les fidèles les comblent de
cadeaux et d'attentions, tout va bien; s'ils
oublient les promesses qu'ils ont faites à la
divinité, s'ils ont volé des objets liturgiques,
s'ils se sont servis du temple oy de la
pagode pour un but inavouable, tout va mal.
Le pécheur est frappé d'une' maladie meu-
talc pour qu'il répare et qu'il se repente.
Il faut donc avant tout connaître quel
est le crime à expier. Le devin l'indiquera.
Il va à travers les rues, péniblement appuyé
sur sa canne, aveugle : « Détail fort inté-
ressant, ajoutent les auteurs, qui montre jus-
qu'où peut aller la naïveté de gens qui vont
s'adresser à un infirme qui rend des oracles
contre espèces sonnantes. » Naïveté? Il fau-
drait trouver un autre mot. Dans tous les
pays, les devins inspirés par les dieux et
qui voient avec les yeux de l'esprit ce que
le commun des mortels n'aperçoit pas, sont
privés bien souvent des yeux du corps.
Dois-je rappeler à mon ancien élève l'his-
toire de Tirésias?
Nous assistons aux cérémonies étranges ac-
complies par le devin dans la maison du ma-
lade. A la fin, la famille est renseignée : !e
malade a outragé telle divinité, profané tel
temple. Le traitement de la maladie est tout
indiqué. Le coupable est transféré dans une
pagode et a recours aux bonzes qui l'accueil-
lent, la bourse ouverte ; prières, offrandes,
espèces sonnantes, tout cela est porportionné
en nombre et en qualité, au caractère de
l'impiété et à la fortune des parents. Si
l'amélioration se produit, on loue Dieu de
toutes choses. Sinon, les séances continuent
et l'on paye jusqu'à complète lassitude ou
complet épuisement.
Mais au-dessous des divinités pures, il y
a la multitude des esprits malfaisants. Si le
devin a dénoncé, ces derniers comme les au-
teurs de là maladie, la tactique change. Il
n'y a aucun procédé à employer autre que
celui de la force et de la violence. Il faut
frapper dessus, à tour de bras, sans aucun
égard. Pour cela, on va trouver le sorcier le.
plus puissant. Celui-ci commence par essayer
de terrifier l'esprit grâce à une mise en scène
qui fasse naître l'épouvante. Si l'esprit trem-
ble, il est à demi vaincu.
Le sorcier tâche donc d'amener l'advei-
saire dans une sorte d'enclos verdoyant dom
les auteurs nous offrent la description, et
au milieu duquel le patient est couché. Toui
ce qui peut produire l'effroi dans l'esprit
malin est ajouté, dessins de soldats aux mas-
ques grimaçants, pourvus d'armes horrifiquo,
inscriptions rouge-vermillon auxquelles on
ajoute du sang de chien ; au dehors, un au-
tel sUr lequel se dresse le terrible Dieu des
sorciers ; à côté, un petit chien de 7 ou de Il
jours, suivant qu'il s'agit d'un homme ou
d'une femme ; au-dessous de l'autel, un pa-
nier de tessons de verre et de porcelaine ;
sur une table voisine, des couteaux. Toui.
cela va servir. Le sorcier, qui s'est fait une
- tête - affreuse, hurle comme - une bête fauve
en bondissant, au son du tambour et du
gong; reprend de nouvelles forces à chaque
entr'acte en buvant de larges rasades d'al
cool de riz ; frappe le patient avec des bran-
ches et, chaque fois que celui-ci sursaute,
s'écrie que l'esprit est touché ; frappe éga-
lement le petit chien dont les aboiements
feraient frémir le génie; puis saisit le petit
chien, le mord à même, crache le sang,
talisman contre les démons ; prend un tesson
et se laboure le visage pour démontrer à
l'esprit que lui-même n'a peur de rien ; mâche
et fait craquer entre ses dents des débris de
porcelaine afin que l'esprit comprenne qu'il
Wt de mânae brisé, s'il résiste ; saisit les
couteaux et se lance à la poursuite du génie.
plante ses deux couteaux dans le sol et
annonce que l'esprit est blessé ; il ne reste
plus qu'à l'enfermer dans une jarre de terre.
Je passe sur les autres détails de l'opéra
tion, après laquelle on fait boire au malade
une potion composée d'eau dans laquelle on
dissout la cendre obtenue en brûlant un des
papiers jaunes sur lesquels avec sa langui
déchirée par les tessons le sorcier a tracé des
signes magiques.
Il arrive que le malade guérit. Tout ar
rive, parbleu ! S'il ne guérit pas, on re.
commence en changeant d'officiant, car l'au-
tre s'est révélé comme inférieur à l'espni
malin. Il arrive aussi que l'état du malade
empire (et il y a de quoi), que la famill»
se lasse, qu'elle est à bout de ressources. Plus
d'argent, plus de Suisse, et alors. Mais
laissons la parole à nos médecins coloniaux.
« Le sort du malade est alors très simple.
il est abandonné à sa triste destinée, chassé
du village, il devient l'errant, le sans gîte,
loqueteux et sale dont on se détourne et qui
va désormains vivre d'aumônes et de rapines,
livré à la curiosité malveillante des toutes.
jusqu'à ce que la mort vienne ou que, par
chance, arrêté par la police, il soit amené à
l'asile. Là il est, sans état civil, inscrit sous
la désignation de X n° ? et c'est ainsi que
nous avons parmi nos pensionnaires une dou-
zaine d'X.
« Quelques familles plus aisées, et surtout
dans les campagnes reculées, gardent le ma-
lade dans un coin de la case ou de la maison
s'il n'est pas trop bruyant. Elle l'alimentent
strictement et pour éviter sa fuite ou ses dé-
prédations l'attachent au moyen d'une chaînf
à un des piliers de la maison. Là il vivra
jusqu'à la guérison ou la mort. Cette façon
de procéder est employée principalement poui
les idiots et à deux reprises au cours des
tournées dans des villages retirés nous avons
pu facilement décider les familles à nous
confier leur malade pour le faire interner a
l'asile. »
Pauvres gens ! Pauvres errants, sans gîtc,
loqueteux et sales, auxquels la France sm>u-
rable offre du moins un asile au lieu de les
laisser crever sur les routes, après des
épreuves atroces !
Pauvres idiots que la France secourabl.
arrache à la chaîne qui les attache aux pi-
liers de la maison ! Pauvres, pauvres inno-
cents ! a Nous avons pu facilement décider
des familles. a : c'est là une conquête vrai-
ment digne de notre admiration : quel bel im-
périalisme colonial que celui qui soustrait les
incurables aux cérémonies grotesques et san-
glantes des sorciers, et les soigne, comme on
soigne dans la Métropole les malheureux
auxquels le mal ne pardonne pas !
Maria ÊfLammtmm,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre"
Vice-président de la Commission des Colonhs,
-0810
Hommage à M. le Gouverneur Fonrn
0*0
Lors d'une réunion de la Chambre de Com-
merce du Dahomey, le président de cette
assemblée a proposé et fait adopter à l'unani-
mité l'envoi par câble à M. Fourn des respec-
tueux adieux de la Chambre de Commerce et
ses souhaits de bonne santé.
« M. le Gouverneur Fourn, avait dit M.
Puzin, a gouverné notre colonie pendant plus
de onze années, et ses rapports avec la Cham-
bre de Commerce ont toujours été empreints
d'une parfaite aménité. »
La croisière du "Duquesne"
1
Le Duquesne, poursuivant son tour d'Afri-
que, est arrivé, le 20 avril, à Port-Elisabeth,
colonie du Cap, où sont installés de très nom-
breux Français.
-00e
Les précautions sanitaires à Marseille
18.
A l'arrivée à Marseille du paquebot an-
glais Yorna, venant des Indes, l'administra-
tion sanitaire a pris des mesures prophylac-
tiques sérieuses. Tous les passagers du na-
vire, au nombre de 70, ont été vaccinés et
n'ont pu descendre à terre que munis d'un
passeport sanitaire.
On ne signale pas de cas de variole.
La situation de café t t' dn vin
.1.
Depuis 1900, la production et la consom-
mation mondiales du café ont été de : la
première 16.400.000 sacs en moyenne de
1900 à 1905, et 19.800.000 sacs de 1920 à
1925 et 24.000.000 par an pour les quatre
derniers exercices ; la dernière est passée de
15 300.000 à 22.400.000 sacs.
Le rendement du vignoble mondial pe
s'est guère accru depuis trente ans et la
moyenne est toujours de l'ordre de 150 mil-
lions d'hcctos. Quant à la consommation,
elle demeure également stationnaire.
Une propagande intense et suivie s'impose.
La protection des jemes indigènes
Le Secrétaire général du Comité de Dé-
fense des enfants traduits en justice nous
fait connaître que la conférence de M. Al-
bért Duchêne, directeur honoraire au Mi-
nistère des Colonies, sur la protection des
jeunes indigènes, aura lieu le mercredi 24
avril, à 10 heures du matin, au Palais de
Justice, dane la Bibliothèque de l'Ordre dea
Avocats,
T AIUTI, ILE "CÉLESTE"!
iri 0
fi
Tahiti 1 Pofcete i
Qui lia songé, lorsque les soirs
paraissent. par trop a européens^,.
à s enfuir, loin, dans les îles de rêve et POU1.
tant réelles perdues dans l'Océan Pacifique.
Tahiti, île incomparable ! Ile vierge vue
à travers le tempérament de tous ceux qui
Vont exalté depuis Gauguin jusqu'à Marc
Chadourne.
Tahiti, île « céleste 1..,
Oui, et cette fois, le qualificatif ria rien
d'exagéré, car. si nous en croyons les rensei-
gnements qui nous parviennent, Tahiti de-
vient de jour en jour de plus en plus chi-
noise.
Les Etablissements français sont, parait-
il, menacés de devenir des colonies asiati- !
que*.
On sait combien, grâce à leur genre de
vie, il est facile aux Chinois de concurrencer
les Européens. Maintenant qu'au contact de
plus en plus facile des Occidentaux, ils ont
appris les métiers modernes, spécialisée, il
leur est facile de conquérir pacifiquement,
commercialement, les pays où ils s'installent.
Et leur succès est d'autant plus rapide
qu'ils ont, en très peu de temps, beaucoup
d'enfants des trois ou quatre femmes qu'ils
entretiennent au logis.
Dtjà. dans les îles océaniennes, aucune
profession ne leur échappe. Un correspon-
dant de Nouméa déclare, dans la Déjiêehe de
Brest, qu'ci Papeetc les Chinois sont tailleurs,
boulangers, maraîchers, restaurateurs, coif-
fcurs, forgerons, charrons, cordonniers. Mall-
chisseurs, charpentiers, menuisiers, mécani-
ciens de bicyclette; seules, les prof essions de
mécanicien d'automobile, de charpentier de
marine ci d'imprimeur restent aux Français.
Ils ont une école très florissante. deux ban-
ques, des médecins, une flctillc de godcttt's
marchandes et mente une sorte de Chambre
de Commerce 1
Et ils font tache d'huile : archipel du
Nord, archipel du Sud jaunissent les uns
après les autres !
80lls le vent, Marquises, Gambier, Tua-
Motu, Rtividiu, Rivavaki, Rimât ara, Rapa
ont changé de couleur.
A Tuamotu, le Chinois est arrivé à
s'emparer totalement du marché de la Nacre.
Non content de monopoliser le commerce,
il prend aussi progressivement possession de
ICI Terre en faisant crédit à l'indigène et en
l'exécutant à la première occasion !
Et ainsi, c l'Archipel des Sirènes » va de-
venir « VArchipel des Célestes ».
Et le céleste 8 Empire » n'est pas seule-
ment une a image m.
C'est une réalité l une réalité pesante et
dangereuse pour notre influence en Océanie.
Si ces nouvelles sont exactes, et nous (¥lIons
tout lieu de le croire, quelles mesures le Gou-
vernement français va-t-il prendre pour pro-
téger là-bas nos nationaux contre le péril
Jaune ?
MicHmi Gel«ltfoer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Membrj dd la commission
de la Martne Marchande.
Les anciennes colonies allemandes
Une déclaration de M. Chamberlain
Une imposante déclaration a été faite hier
à la Chambre des Communes par sir Austen
Chamberlain, au sujet des anciennes cdlonies
allemandes qui sont actuellement des territoires
mandatés.
Le ministre britannique des Affaires étran-
gères a déclaré que les mandats avaient été
alloués à diverses puissances, non par la So-
ciété des Nations, mais par le Traité de Ver-
sailles, et que, autant qu'il sache, aucun des
pays détenteurs de ces mandats n' avait jus-
qu'ici exprimé l'intention de se défaire de ses
responsabilités.
La situation, explique sir Austen Chamber-
lain, a été exposée à l'A llemagnc. lors de la
signature du traité de Locarno et a fait, depuis
cette époque, l'objet de plusieurs déclarations.
Dans le cas où un des pays mandataires actuels
désirerait ne plus exercer le mandat qui lui a
été confié, nous serions disposés à examiner
toutes revendications faites par l'A llemagne sur
un pied d'égalité avec toute autre puissance
membre de la Société des Nations,
Un accord franco-belge
iOI. ̃
« Le Congo-Océan
Un accord de principe a été concl u entre
le gouvernement de l'Afrique Equatoriale fran-
çaise et la Compagnie belge de Chemins de
fer du Congo ligne Matadi-Léopoldville-
pour l'importation via Matadi, de 57.000 ton-
nes de matériel destiné à la construction de la
ligne Brazzaville-Pointe-Noire.
On étudie actuellement la possibilité d'em-
ployer un ferry-boat entre les deux rives du
fleuve au Stanleypool pour lier Léopoldville et
Brazzaville.
- ----
La reine de Roumanie à Ceuta
La reine Marie de Roumanie, accompagnée
de sa fille, la princesse Ileana, viçnt d'arri-
ver à Ceuta, à bord d'un navire de guerre
espagnol.
Le haut commissaire général Jordana et
toutes les personnalités locales, civilrs et
militaires, ont reçu les augustes visiteurs au
débarcadère et leur ont présenté leurs res-
pectueux souhaits de bienvenue.
La ville est toute pavoisée aux couleurs
roumaines et espagnoles.
La reine Marie et sa fille, longuement ac-
clamées par la foule, sont montées en auto-
mobile avec le général Jordana et se sont
rendues à la résidence dont elles seront les
hôtes pendant leur séjour à Ceuta.
1 Elles se proposent de visiter en détail les
grandes villes de la aone espagnol* du Ma.
ree,
Le contingentement
des blés marocains
On a répété dans toute la presse
les oppositions d'intérêts plus ou moins appa-
rentes des colons marocains et des cultiva-
teurs français; les premiers auraient vu
d'un œil chagrin être interdit à leurs blés
un écouiement de 10 millions de quintaux
par an qu'on permet à l'étranger. Les der-
niers auraient consulté avec angoisse les
statistiques récentes qui montrent un déve-
loppement prodigieux des emblavures maro-
caines (14.218 ha. en 1920 et 275.000 en 1929)
et avaient vu déjà leur marché intérieur
inondé d'un blé précoce, moins cher et de
qualité inférieure.
Le fait est que toute cette campagne est
menée insidieusement par la spéculation et
que les intérêts véritablement en jeu ne sont
pas ceux des producteurs proprement dits,
mais des transformateurs.
Ce sont, d'une part, les grosses fabriques
de pâtes alimentaires, notamment de celles
de Marseille, qui demandent avidement que
les blés marocains ou non entrent en fran-
chisa dans leurs usines quitte ensuite à réex-
pédier au Maroc les blés transformés en pâ-
tes alimentaires, longues ou coupées.
D'autre part, ce serait causer de graves
préjudices aux moulins marocains qui trans-
forment le blé du pays en farine et expor-
tent leur produit en France ou ailleurs, re-
tenant sur place un bénéfice favorable à la
prospérité de la colonie.
Si les producteurs ont été entraînés dans
la discussion, l'opposition de leurs intérêts
n'était pas sans issue, comme l'a montré
l'aboutissement équitable des échanges de
vues entre le Gouvernement français et la
Résidence marocaine. En principe, un mar-
ché est conclu, aux termes duquel le Maroc
pourra exporter en France le contingent de 1
blé fixé actuellement par le décret en vi-
gueur, avec. en outre, l'éventualité d'un lé-
ger accroissement au cas où le Maroc serait
en mesure d'exporter davantage et selon les
besoins de la France.
Mais il doit être nettement rendu pubiic
que cette décision n'a pas été prise sans
contre-partie, et sans certaines restrictions
qui protègent les intérêts légitimes des mou-
-lins marocains : standardisation des types de
blés marocains, proportion des impuretés ré-
duite à 1 %, mesures pour éviter l'impor-
- tation spéculative de - blés étrangers, - et - pour
pallier à toute influence artificielle sur les
cours des blés, et enfin pour substituer au
blé tendre des cultures de remplacement ap-
propriées, toutes dispositions qui laisseront
aux moulins marocains une marge largement
suffisante pour produire la farine d'expor-
tation indispensable à leur subsistance.
Jtofavsrf Blimat* Hltairn.
.-– .0000
LE SULTAN DU MAROC EN FRANCE 1
.,.
On confirme officieusement à Rabat que le
sultan du Maroc se rendrait en France dans la
première quinzaine de juin. Son voyage coïnci-
derait avec le voyage d'inauguration d'une nou-
velle unité mise en service à cette époque, le
paquebot Nicol as- Paquet, qui assurera avec le
Maréchal-Lyautey le service Marseille-Casa-
blanca.
(Par dépêche.)
Alger-Tchad et retour
en automobile
-40
La mission des princes Sixte et Gaëtan de
Bourbon, avec le colonel Gautch, les comtes
de Béarn et de Neubourg, et le capitaine
Bach, est arrivée à Colomb-Béchar avant-
hier à 16 heures. Elle a parcouru plus de
10.000 kilomètres dans d'excellentes condi-
tions et sans le moindre incident ni acci-
dent. Tous les membres de la mission sont
en parfaite santé.
alo
DANS LE SUD ALGERIEN
Trop de liquidations
Des lettres fort documentées dénoncent
une situation exceptionnellement grave qui
se produit depuis quelque temps dam le
Sud constantinois.
En moins d'un an, près de cent liquida-
tions judiciaires et quelques faillites ont été
prononcées.
« C'est, dit l'auteur d'une de ces, lettres,
qui ne mâche pas les mots, une véritable
organisation de vol, à l'égard de leurs four-
nisseurs, qui sévit chez nombre de commer-
çants indigènes.
gc Si le scandale persiste, il aura fatale-
ment pour conséquence l'arrêt de tout cré-
dit au commerce indigène du Sud, le com-
merce constantinois et autre, n'étant pas
d'humeur à se laisser dépouiller de la sorte, n
L'énergique probité de nos magistrats
mettra certes rapidement fin à cette entre-
prise de liquidations judiciaires.
BOXE
.t.
Hier soir, sur le ring du faubourg Saint-
Denis où triomphait dimanche un autre
Algérien, Sarfati Isnard, welter africain,
fut opposé à Lefort, qui récemment battit
Mangcot là la saille wagram, et qu'on peut
considérer comme le futur challenger de
Gava Ida.
A l'exposition de .Séville
*»« ̃
Le contre-torpilleur Lynx a appareillé de
Brest le 21 avril pour Séville où il doit re-
présenter la marine française lors de l'ou-
verture de l'Exposition internationale d'océa-
nographie, d'hydrographie et d'hydrologie de
Séville.
Le service hydrographique exposera dans
le stand français, des plans, des instruments
et des documents anciens. Le directeur de ce
service ainsi que deux ingénieurs hydrogra-
phes assisteront au congrès océanographique
Vù - tiaadra pu" rCxpaità^oo.
L'Aviation Coloniale
Retour de laigon
Rentré hier matin du Conseil général de
la Haute-Loire, M. Laurent Eynac, minis-
tre de rAi." a reçu les aviateurs Bailly
et Beginensi.
Après les avoir félicités de leur magni-
fique voyage, il s'est entretenu avec eux
des possibilités d'exploitation régulière
d'une ligne postale vers l'Indochine, de
l'état actuel des terrains et de l'équipement
de la route.
Argentine-France
Le dernier courrier aérien ayant quitté
Buenos-Ayres samedi 13 avril à la pre-
mière heure est arrivé en France samedi
20 courant à 19 h. 10.
La liaison aérienne Argentine-France se
trouve ainsi réalisée en 7 jours 1/2 par la
Compagnie Générale Aéropostale.
Il est intéressant de souligner que ce
courrier inaugurait le nouvel horaire ré-
cemment adopté entre l'Amérique du Sud
et la Fraace, et qui prévoit le départ de
Buenos-Ayres le samedi de chaque semaine
et de France, le dimanche.
Avec l'ancien horaire, le courrier partant
de Buenos-Ayres tous les jeudis, arrivait
en France les samedis matin de la semaine
siHVanîtr : durée du trajet : 10 jours.
GrAce à l'amélioration constante des
conditions d'exploitation de la ligne aérien-
ne France-Amérique du Sud, le courrier
partant de Buenos-Ayres tous les samedis
peut arriver néanmoins t, Toulouse, le sa-
medi suivant dans la soiréo : durée du
trajet : 8 jours.
-
tœTovn
t
M. Edgar Aubert de la Rue, ingénieur
géologue, vient de rentrer d'une mission aux
les Kerguelen et Saint-Paul.
Il aurait trouvé aux Kerguelen des traces
de charbon dont l'extraction sera sans doute
très difficile en raison de l'épaisseur de la
couche de glace. Pendant quatre mois, en
compagnie de sa femme, le jeune géologue
est resté à explorer le pays complètement
inhabité.
Phoques (ou loups de mer) de 5 à 6 mètres
de longueur, albatros et chiens-loups (vesti-
ges de chiens amenés jadis par une mission
allemande) sont avec des milliers de pin-
gouins les hôtes de ces parages polaires (par
50° de latitude Sud) où il n'y a jamais d'été.
- Par contre, le climat de l'Ile Saint-Patil
est beaucoup plus tempéré, ou plutôt moins
rigoureux.
Les Norvégiens pêchent la baleine et des
sociétés françaises organisent des pêcheries
à l'Ile Saint-Paul.
C'est après 60 jours de mer que Mme et
M. de la Rue sont arrivés à Rotterdam à
bord d'un vapeur norvégien.
S. O.
Une belle chaHe
Pendant leur court séjour en Cochinchine,
les aviateurs Paillard et Le Brix, partis chas-
ser dans les plaines de la Lagna, en sont
revenus avec quatre buffles et deux che-
vreuils.
CINÉMA COLONIAL
.It
cc L'Ame du Bled It
M. Jacques Séverac a engagé pour son film
Y Ame du Bled, M. Pierre Geay, qui jouera
le rôle d'un caïd. Assistant technique et chef
opérateur : M. Jimmy Bcrliet. La troupe
s'embarquera le 4 mai à destination, du
Maroc.
L'ANTENNE COLONIALE
Le poste de Djibouti
La Chambre de commerce de Tananarive
a prié M. Georges Boussenot, délégué, élu
de Madagascar au Conseil supérieur des
Colonies, d'intervenir pour que le poste de
T. S. F. de Djibouti serve de relai entre
la France, d'une part, et Madagascar et La
Réunion d'autre pari, le poste de Tanana-
rive étant extrêmement chargé. Il en résulte
que le trafic ne pouvant être assuré intégra-
lement par T. S. F., les télégrammes ur-
gents doivent être déviés sur des câbles
étrangers, dont les transmissions sont très
onéreuses.
-et@>
Bananes
6-
Joséphine, la seule, l'unique, dinant ces
jours derniers dans un restaurant très pari-
sien, demanda soudain au garçon une ome-
lette « à la Martinique ».
Le garçon ne comprenait pas.
Joséphine, alors, expliqua :
Eh bien ! avec des bananes, comme d'ha.
bitude.
Par où l'on voit que les bananes peuvent
tenir une place importante dans les succès
de théâtre comme dans la vie privée d'une
étoile.
Sagesse orientale
1t1
Tu es malheureux? Ne pense pas à ta
douleur, et tu ne souffriras pas. Si ta peine
est trop violente, songe à tous ces hommes
qui ont souffert inutilement depuis la créa-
tion du monde. Choisis une femme aux seins
de neige et garde toi de l'aimer. Qu'elle
soit aussi incapable de t'aimer.
Les savants ne t'apprendront rien, mais la
caresse des longs cils d'une femme te ré-
vélera le bonheur.
Ainsi parle le poète musulman Omar
Kayyam. C'est un sage.
- .----
L'inspiration exotique
à- -
On annonce que M. Pierre Ruppé vient de
terminer U Gong, sketch çembodgim, qui
@M aNi pnrlnini^im.
La clientèle coloniale
des grands magasins
.1.
LES TROIS-QUARTIERS
D'après les réticences des explications aux
T rois-Quartiers, on sent que le procédé de la
représentation sur place et les agences éta,,
blies aux colonies n'inspirent aucune con-
fiance en leur efficacité. C'est par le cata-
logue que les meilleures affaires sont trai.
tées.
Les Trois-Quartiers se sont fait une con-
ception ingénieuse de la publicité. On y fait
gratuitement une abondante distribution de
catalogues, qui parviennent à attirer la vi*
site des clients aux magasins mêmes : les
commandes faites par des coloniaux et ins-
crites à destination des colonies s'accroissent
dans de considérables proportions aux épo-
ques de séjour en France et du passage à
Paris de ces clients.
La clientèle coloniale de ces magasins s'est
étendue jusqu'aux possessions d'Afrique Oc-
cidentale, du Cameroun et du Dahomey.
Une consommation importante y est faite
d'effets d'été, notamment de chemises, d.
coiffes et de chaussures.
C'est encore le catalogue qui véhicule la
vogue des Trois-Quartiers à travers la
brousse. Dès qu'un catalogue a touché ai
coin, cela fait tache d'huile : c'est la fa-
mille, ce sont les voisins, c'est toute la cor-
poration qui fait ses commandes là-dessu.
- Les commandes arrivent par saison, surtout
aux mois d'avril et de mai, époque où les
services sont plus fréquents et où les habi-
tants se livrent aux besognes et font des
gains importants.
L'examen de ces commandes exige de la
part de l'expéditeur toute une formation
psychologique : à certaines particularités des
lettres, à l'entête, au papier, à l'orthographe,
au stvle et surtout à 1 initiative du corres-
pondant. on tâche de reconnaître s'il y a
moyen de faire quelque chose pour le client.
Jt. B. M.
Dépêches de l'Indochine
Banditisme
Une, bande de coolies chinois provenant
vraisemblablement des chantiers ou des
mines de la région, ont pillé, dans la soi-
rée du 17 avril, une maison isolée située
dans les environs de Caobang (Haut-Ton-
I¡in), ils ont blessé grièvement un coton
français M. Minvielle et ont tué une femme
imligènc. Les pillards ont pris la route de
Chiné après avoir accompli leur forfait. Les.
postes frontières ont été arertés. fa justice
enquête.
L'épave du « Cap-Lay »
Les travaux de récupération entrepris
par une société allemande spécialisée ont
commencé auprès de l'épave du vapeur
Ülp-Lny, qui s'échoua on juillet 1928 sur le
récif de l'lie Catha, dans la baie d'Along.
La position du bateau, cassé en deux par
le milieu êt reposant par vingt mètres de
fond, rend le relèvement impossible. Après
quelques jours d'efforts, les scaphandriers
ont réussi à remonter des caisses conte-
nant des piastràs métalliques, d'une valeur
de 80 millions de francs ; elles ont été ra-
menées samedi matin à Haiphong avec du
fret divers également rcpèché. Les opéra-
tions continuent.
(Par dépose.)
i
AU CONSEIL D'ETAT
1
Requêtes du Conaeil Général
de la Martinique
Le Conseil d'Etat, à la requête du Conseil
général de la Martinique, a annulé un
arrêté du Gouverneur annulant une délibéra-
tio de l'assemblée de cette colonie, portant
diverses modifications, réductions ou addi-
tions au budget de l'exercice 1923.
Le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté du Gou-
verneur, attendu que :
Si aux termes de l'article 127 de la loi du
13 juillet 1911, c l'initiative des inscriptions
de dépenses, tant pour les créations d'em-
plois que pour les prélèvements de crédit,
concernant le personnel appartient au Gou-
verneur seul » (texte dont le Gouverneur
pouvait se prévaloir pour soutenir que la dé-
libération du Conseil général concernait un
objet sur lequel cette assemblée n'avait pas
de pouvoir de décision propre).
Il n'en est pas moins vrai que ladite
délibération ne portait pas sur un objet
étranger aux attributions légales du Conseil
général qui, aux termes de l'art. 5 du Setza.
tus consulte du 4 juillet 1866 et des disposi.
tions du décret du 30 décembre 1912 délibé-
rera sur le budget.
Des lois, cette délibération ne rentre pas
parmi celles dont le Gouverneur peut pro-
noncer la nullité par appliration de l'art. 13
du décret du 26 juillet 1854.
Il résulte, en annulant la délibération
dont s'agit, le Gouverneur ayant excédé ses
pouvoirs, sa décision prise à cet égard doit
être annulée.
Le Conseil d'Etat a annulé un arrêt du
Gouverneur, contestant à l'assemblée le droit
de voter un prélèvement sur sa caisse de ré-
serve.
Attendu, a déclaré liî Conseil d'Etat,
qu'aux termes de l'art. 262 du décret du
30 décembre itjia. des arrêtés du Gouverneur
en Conseil, autorisent les prélèvements or-
dinaires sur la caisse de réserve nécessaires
pour faire face à l'insuffisance momentanée
de recettes et assurer le versement de l'ex-
cédent des dépenses sur les recettes résultant
- du règlement annuel de l'exercice.
D'autre part, les délibérations du Conseil
général, a ajouté le Conseil d'Etat, ne portent
pas sur un objet étranger à ses attributions
légales qui, d'après l'article 116 de la loi du
.31 juillet 19*0, délibère et vote les prélève,
ments sur la caisse de réserve dans les me.
mes conditions que le budget.
Dès Ura,
»unit tuoTiolEu
-
Réfaction & Administration :
M, iMllMlll-IMIir
PARIS 0*0
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Les Annales Coloniales
1
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Diiisctburs ; Marcel RUERDEL et L.-G. THÈBAULT
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bu au bumm de PWW6
A propos des maladies mentales aux colonies
Mon ancien élève, André Augagneur, di-
recteur de l'Asile d'aliénés de Bien-Hoa
(Indochine), m'envoie une étude qu'il a com-
posée en collaboration avec M. Le Trung
Luong, médecin auxiliaire, médecin résident
du même Asile. L'étude porte ce titre :
« Croyances et pratiques pour le traitement
des maladies mentales en Indochine » ; elle
a paru dans L'Hygiène Mentale, journal de
psychiatrie appliquée.
Elle attribue à l'influence chinoise le fait
que les médecins annamites ont de tout temps
placé, et placent encore, dans le domaine de
l'immatériel, les maladies dont ils ne peu-
vent s'expliquer l'étiologio et la pathogénie :
ils attribuent alors ces maladies aux dieux,
aux déesses, aux génies, aux esprits malins.
« Il est infiniment pratique, pour un homme
de l'art dans l'embarras, de mettre un échec
professionnel au compte des puissances oc-
cultes. » Il n'est pas besoin de courir en
Chine pour rencontrer des homnjes de l'art
convaincus de l'excellence de cette explica-
tion et peut-être que, même en France, et
pour d'autres maladies que les psychoses,
trouverait-on actuellement des familles qui,
de guerre lasse, n'ayant pas obtenu de la
médecine scientifique l'amélioration de l'état
d'un malade, s'adressent volontiers à des
guérisseurs doués de pouvoirs surnaturels ou
experts en moyens magiques puissants.
Toujours est-il que les médecins anna-
mites, comme leurs confrères chinois, ne se
tiennent pas pour humiliés quand, leurs
efforts ayant été impuissants, on les congédie
pouc avoir recours aux devins. Leur suscep-
tibilité professionnelle n'est en rien frois-
sée, et ils ne demandent pas mieux que de
reconnaître que, s'ils sont désarmés devant
une maladie mentale, c'est que les dieux, les
génies, les divinités diverses de la mytho-
logie sino.-annamite sont les auteurs d'un mal
que la science des mortels ne saurait
conjurer.
Dieux célestes, dieux terrestres, dieux
aquatiques, lutins, gnomes, farfadets (ma-
cui), toute cette chambre haute et cette cham-
bre basse de divinités ont les passions des
hommes ; si les fidèles les comblent de
cadeaux et d'attentions, tout va bien; s'ils
oublient les promesses qu'ils ont faites à la
divinité, s'ils ont volé des objets liturgiques,
s'ils se sont servis du temple oy de la
pagode pour un but inavouable, tout va mal.
Le pécheur est frappé d'une' maladie meu-
talc pour qu'il répare et qu'il se repente.
Il faut donc avant tout connaître quel
est le crime à expier. Le devin l'indiquera.
Il va à travers les rues, péniblement appuyé
sur sa canne, aveugle : « Détail fort inté-
ressant, ajoutent les auteurs, qui montre jus-
qu'où peut aller la naïveté de gens qui vont
s'adresser à un infirme qui rend des oracles
contre espèces sonnantes. » Naïveté? Il fau-
drait trouver un autre mot. Dans tous les
pays, les devins inspirés par les dieux et
qui voient avec les yeux de l'esprit ce que
le commun des mortels n'aperçoit pas, sont
privés bien souvent des yeux du corps.
Dois-je rappeler à mon ancien élève l'his-
toire de Tirésias?
Nous assistons aux cérémonies étranges ac-
complies par le devin dans la maison du ma-
lade. A la fin, la famille est renseignée : !e
malade a outragé telle divinité, profané tel
temple. Le traitement de la maladie est tout
indiqué. Le coupable est transféré dans une
pagode et a recours aux bonzes qui l'accueil-
lent, la bourse ouverte ; prières, offrandes,
espèces sonnantes, tout cela est porportionné
en nombre et en qualité, au caractère de
l'impiété et à la fortune des parents. Si
l'amélioration se produit, on loue Dieu de
toutes choses. Sinon, les séances continuent
et l'on paye jusqu'à complète lassitude ou
complet épuisement.
Mais au-dessous des divinités pures, il y
a la multitude des esprits malfaisants. Si le
devin a dénoncé, ces derniers comme les au-
teurs de là maladie, la tactique change. Il
n'y a aucun procédé à employer autre que
celui de la force et de la violence. Il faut
frapper dessus, à tour de bras, sans aucun
égard. Pour cela, on va trouver le sorcier le.
plus puissant. Celui-ci commence par essayer
de terrifier l'esprit grâce à une mise en scène
qui fasse naître l'épouvante. Si l'esprit trem-
ble, il est à demi vaincu.
Le sorcier tâche donc d'amener l'advei-
saire dans une sorte d'enclos verdoyant dom
les auteurs nous offrent la description, et
au milieu duquel le patient est couché. Toui
ce qui peut produire l'effroi dans l'esprit
malin est ajouté, dessins de soldats aux mas-
ques grimaçants, pourvus d'armes horrifiquo,
inscriptions rouge-vermillon auxquelles on
ajoute du sang de chien ; au dehors, un au-
tel sUr lequel se dresse le terrible Dieu des
sorciers ; à côté, un petit chien de 7 ou de Il
jours, suivant qu'il s'agit d'un homme ou
d'une femme ; au-dessous de l'autel, un pa-
nier de tessons de verre et de porcelaine ;
sur une table voisine, des couteaux. Toui.
cela va servir. Le sorcier, qui s'est fait une
- tête - affreuse, hurle comme - une bête fauve
en bondissant, au son du tambour et du
gong; reprend de nouvelles forces à chaque
entr'acte en buvant de larges rasades d'al
cool de riz ; frappe le patient avec des bran-
ches et, chaque fois que celui-ci sursaute,
s'écrie que l'esprit est touché ; frappe éga-
lement le petit chien dont les aboiements
feraient frémir le génie; puis saisit le petit
chien, le mord à même, crache le sang,
talisman contre les démons ; prend un tesson
et se laboure le visage pour démontrer à
l'esprit que lui-même n'a peur de rien ; mâche
et fait craquer entre ses dents des débris de
porcelaine afin que l'esprit comprenne qu'il
Wt de mânae brisé, s'il résiste ; saisit les
couteaux et se lance à la poursuite du génie.
plante ses deux couteaux dans le sol et
annonce que l'esprit est blessé ; il ne reste
plus qu'à l'enfermer dans une jarre de terre.
Je passe sur les autres détails de l'opéra
tion, après laquelle on fait boire au malade
une potion composée d'eau dans laquelle on
dissout la cendre obtenue en brûlant un des
papiers jaunes sur lesquels avec sa langui
déchirée par les tessons le sorcier a tracé des
signes magiques.
Il arrive que le malade guérit. Tout ar
rive, parbleu ! S'il ne guérit pas, on re.
commence en changeant d'officiant, car l'au-
tre s'est révélé comme inférieur à l'espni
malin. Il arrive aussi que l'état du malade
empire (et il y a de quoi), que la famill»
se lasse, qu'elle est à bout de ressources. Plus
d'argent, plus de Suisse, et alors. Mais
laissons la parole à nos médecins coloniaux.
« Le sort du malade est alors très simple.
il est abandonné à sa triste destinée, chassé
du village, il devient l'errant, le sans gîte,
loqueteux et sale dont on se détourne et qui
va désormains vivre d'aumônes et de rapines,
livré à la curiosité malveillante des toutes.
jusqu'à ce que la mort vienne ou que, par
chance, arrêté par la police, il soit amené à
l'asile. Là il est, sans état civil, inscrit sous
la désignation de X n° ? et c'est ainsi que
nous avons parmi nos pensionnaires une dou-
zaine d'X.
« Quelques familles plus aisées, et surtout
dans les campagnes reculées, gardent le ma-
lade dans un coin de la case ou de la maison
s'il n'est pas trop bruyant. Elle l'alimentent
strictement et pour éviter sa fuite ou ses dé-
prédations l'attachent au moyen d'une chaînf
à un des piliers de la maison. Là il vivra
jusqu'à la guérison ou la mort. Cette façon
de procéder est employée principalement poui
les idiots et à deux reprises au cours des
tournées dans des villages retirés nous avons
pu facilement décider les familles à nous
confier leur malade pour le faire interner a
l'asile. »
Pauvres gens ! Pauvres errants, sans gîtc,
loqueteux et sales, auxquels la France sm>u-
rable offre du moins un asile au lieu de les
laisser crever sur les routes, après des
épreuves atroces !
Pauvres idiots que la France secourabl.
arrache à la chaîne qui les attache aux pi-
liers de la maison ! Pauvres, pauvres inno-
cents ! a Nous avons pu facilement décider
des familles. a : c'est là une conquête vrai-
ment digne de notre admiration : quel bel im-
périalisme colonial que celui qui soustrait les
incurables aux cérémonies grotesques et san-
glantes des sorciers, et les soigne, comme on
soigne dans la Métropole les malheureux
auxquels le mal ne pardonne pas !
Maria ÊfLammtmm,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre"
Vice-président de la Commission des Colonhs,
-0810
Hommage à M. le Gouverneur Fonrn
0*0
Lors d'une réunion de la Chambre de Com-
merce du Dahomey, le président de cette
assemblée a proposé et fait adopter à l'unani-
mité l'envoi par câble à M. Fourn des respec-
tueux adieux de la Chambre de Commerce et
ses souhaits de bonne santé.
« M. le Gouverneur Fourn, avait dit M.
Puzin, a gouverné notre colonie pendant plus
de onze années, et ses rapports avec la Cham-
bre de Commerce ont toujours été empreints
d'une parfaite aménité. »
La croisière du "Duquesne"
1
Le Duquesne, poursuivant son tour d'Afri-
que, est arrivé, le 20 avril, à Port-Elisabeth,
colonie du Cap, où sont installés de très nom-
breux Français.
-00e
Les précautions sanitaires à Marseille
18.
A l'arrivée à Marseille du paquebot an-
glais Yorna, venant des Indes, l'administra-
tion sanitaire a pris des mesures prophylac-
tiques sérieuses. Tous les passagers du na-
vire, au nombre de 70, ont été vaccinés et
n'ont pu descendre à terre que munis d'un
passeport sanitaire.
On ne signale pas de cas de variole.
La situation de café t t' dn vin
.1.
Depuis 1900, la production et la consom-
mation mondiales du café ont été de : la
première 16.400.000 sacs en moyenne de
1900 à 1905, et 19.800.000 sacs de 1920 à
1925 et 24.000.000 par an pour les quatre
derniers exercices ; la dernière est passée de
15 300.000 à 22.400.000 sacs.
Le rendement du vignoble mondial pe
s'est guère accru depuis trente ans et la
moyenne est toujours de l'ordre de 150 mil-
lions d'hcctos. Quant à la consommation,
elle demeure également stationnaire.
Une propagande intense et suivie s'impose.
La protection des jemes indigènes
Le Secrétaire général du Comité de Dé-
fense des enfants traduits en justice nous
fait connaître que la conférence de M. Al-
bért Duchêne, directeur honoraire au Mi-
nistère des Colonies, sur la protection des
jeunes indigènes, aura lieu le mercredi 24
avril, à 10 heures du matin, au Palais de
Justice, dane la Bibliothèque de l'Ordre dea
Avocats,
T AIUTI, ILE "CÉLESTE"!
iri 0
fi
Tahiti 1 Pofcete i
Qui lia songé, lorsque les soirs
paraissent. par trop a européens^,.
à s enfuir, loin, dans les îles de rêve et POU1.
tant réelles perdues dans l'Océan Pacifique.
Tahiti, île incomparable ! Ile vierge vue
à travers le tempérament de tous ceux qui
Vont exalté depuis Gauguin jusqu'à Marc
Chadourne.
Tahiti, île « céleste 1..,
Oui, et cette fois, le qualificatif ria rien
d'exagéré, car. si nous en croyons les rensei-
gnements qui nous parviennent, Tahiti de-
vient de jour en jour de plus en plus chi-
noise.
Les Etablissements français sont, parait-
il, menacés de devenir des colonies asiati- !
que*.
On sait combien, grâce à leur genre de
vie, il est facile aux Chinois de concurrencer
les Européens. Maintenant qu'au contact de
plus en plus facile des Occidentaux, ils ont
appris les métiers modernes, spécialisée, il
leur est facile de conquérir pacifiquement,
commercialement, les pays où ils s'installent.
Et leur succès est d'autant plus rapide
qu'ils ont, en très peu de temps, beaucoup
d'enfants des trois ou quatre femmes qu'ils
entretiennent au logis.
Dtjà. dans les îles océaniennes, aucune
profession ne leur échappe. Un correspon-
dant de Nouméa déclare, dans la Déjiêehe de
Brest, qu'ci Papeetc les Chinois sont tailleurs,
boulangers, maraîchers, restaurateurs, coif-
fcurs, forgerons, charrons, cordonniers. Mall-
chisseurs, charpentiers, menuisiers, mécani-
ciens de bicyclette; seules, les prof essions de
mécanicien d'automobile, de charpentier de
marine ci d'imprimeur restent aux Français.
Ils ont une école très florissante. deux ban-
ques, des médecins, une flctillc de godcttt's
marchandes et mente une sorte de Chambre
de Commerce 1
Et ils font tache d'huile : archipel du
Nord, archipel du Sud jaunissent les uns
après les autres !
80lls le vent, Marquises, Gambier, Tua-
Motu, Rtividiu, Rivavaki, Rimât ara, Rapa
ont changé de couleur.
A Tuamotu, le Chinois est arrivé à
s'emparer totalement du marché de la Nacre.
Non content de monopoliser le commerce,
il prend aussi progressivement possession de
ICI Terre en faisant crédit à l'indigène et en
l'exécutant à la première occasion !
Et ainsi, c l'Archipel des Sirènes » va de-
venir « VArchipel des Célestes ».
Et le céleste 8 Empire » n'est pas seule-
ment une a image m.
C'est une réalité l une réalité pesante et
dangereuse pour notre influence en Océanie.
Si ces nouvelles sont exactes, et nous (¥lIons
tout lieu de le croire, quelles mesures le Gou-
vernement français va-t-il prendre pour pro-
téger là-bas nos nationaux contre le péril
Jaune ?
MicHmi Gel«ltfoer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Membrj dd la commission
de la Martne Marchande.
Les anciennes colonies allemandes
Une déclaration de M. Chamberlain
Une imposante déclaration a été faite hier
à la Chambre des Communes par sir Austen
Chamberlain, au sujet des anciennes cdlonies
allemandes qui sont actuellement des territoires
mandatés.
Le ministre britannique des Affaires étran-
gères a déclaré que les mandats avaient été
alloués à diverses puissances, non par la So-
ciété des Nations, mais par le Traité de Ver-
sailles, et que, autant qu'il sache, aucun des
pays détenteurs de ces mandats n' avait jus-
qu'ici exprimé l'intention de se défaire de ses
responsabilités.
La situation, explique sir Austen Chamber-
lain, a été exposée à l'A llemagnc. lors de la
signature du traité de Locarno et a fait, depuis
cette époque, l'objet de plusieurs déclarations.
Dans le cas où un des pays mandataires actuels
désirerait ne plus exercer le mandat qui lui a
été confié, nous serions disposés à examiner
toutes revendications faites par l'A llemagne sur
un pied d'égalité avec toute autre puissance
membre de la Société des Nations,
Un accord franco-belge
iOI. ̃
« Le Congo-Océan
Un accord de principe a été concl u entre
le gouvernement de l'Afrique Equatoriale fran-
çaise et la Compagnie belge de Chemins de
fer du Congo ligne Matadi-Léopoldville-
pour l'importation via Matadi, de 57.000 ton-
nes de matériel destiné à la construction de la
ligne Brazzaville-Pointe-Noire.
On étudie actuellement la possibilité d'em-
ployer un ferry-boat entre les deux rives du
fleuve au Stanleypool pour lier Léopoldville et
Brazzaville.
- ----
La reine de Roumanie à Ceuta
La reine Marie de Roumanie, accompagnée
de sa fille, la princesse Ileana, viçnt d'arri-
ver à Ceuta, à bord d'un navire de guerre
espagnol.
Le haut commissaire général Jordana et
toutes les personnalités locales, civilrs et
militaires, ont reçu les augustes visiteurs au
débarcadère et leur ont présenté leurs res-
pectueux souhaits de bienvenue.
La ville est toute pavoisée aux couleurs
roumaines et espagnoles.
La reine Marie et sa fille, longuement ac-
clamées par la foule, sont montées en auto-
mobile avec le général Jordana et se sont
rendues à la résidence dont elles seront les
hôtes pendant leur séjour à Ceuta.
1 Elles se proposent de visiter en détail les
grandes villes de la aone espagnol* du Ma.
ree,
Le contingentement
des blés marocains
On a répété dans toute la presse
les oppositions d'intérêts plus ou moins appa-
rentes des colons marocains et des cultiva-
teurs français; les premiers auraient vu
d'un œil chagrin être interdit à leurs blés
un écouiement de 10 millions de quintaux
par an qu'on permet à l'étranger. Les der-
niers auraient consulté avec angoisse les
statistiques récentes qui montrent un déve-
loppement prodigieux des emblavures maro-
caines (14.218 ha. en 1920 et 275.000 en 1929)
et avaient vu déjà leur marché intérieur
inondé d'un blé précoce, moins cher et de
qualité inférieure.
Le fait est que toute cette campagne est
menée insidieusement par la spéculation et
que les intérêts véritablement en jeu ne sont
pas ceux des producteurs proprement dits,
mais des transformateurs.
Ce sont, d'une part, les grosses fabriques
de pâtes alimentaires, notamment de celles
de Marseille, qui demandent avidement que
les blés marocains ou non entrent en fran-
chisa dans leurs usines quitte ensuite à réex-
pédier au Maroc les blés transformés en pâ-
tes alimentaires, longues ou coupées.
D'autre part, ce serait causer de graves
préjudices aux moulins marocains qui trans-
forment le blé du pays en farine et expor-
tent leur produit en France ou ailleurs, re-
tenant sur place un bénéfice favorable à la
prospérité de la colonie.
Si les producteurs ont été entraînés dans
la discussion, l'opposition de leurs intérêts
n'était pas sans issue, comme l'a montré
l'aboutissement équitable des échanges de
vues entre le Gouvernement français et la
Résidence marocaine. En principe, un mar-
ché est conclu, aux termes duquel le Maroc
pourra exporter en France le contingent de 1
blé fixé actuellement par le décret en vi-
gueur, avec. en outre, l'éventualité d'un lé-
ger accroissement au cas où le Maroc serait
en mesure d'exporter davantage et selon les
besoins de la France.
Mais il doit être nettement rendu pubiic
que cette décision n'a pas été prise sans
contre-partie, et sans certaines restrictions
qui protègent les intérêts légitimes des mou-
-lins marocains : standardisation des types de
blés marocains, proportion des impuretés ré-
duite à 1 %, mesures pour éviter l'impor-
- tation spéculative de - blés étrangers, - et - pour
pallier à toute influence artificielle sur les
cours des blés, et enfin pour substituer au
blé tendre des cultures de remplacement ap-
propriées, toutes dispositions qui laisseront
aux moulins marocains une marge largement
suffisante pour produire la farine d'expor-
tation indispensable à leur subsistance.
Jtofavsrf Blimat* Hltairn.
.-– .0000
LE SULTAN DU MAROC EN FRANCE 1
.,.
On confirme officieusement à Rabat que le
sultan du Maroc se rendrait en France dans la
première quinzaine de juin. Son voyage coïnci-
derait avec le voyage d'inauguration d'une nou-
velle unité mise en service à cette époque, le
paquebot Nicol as- Paquet, qui assurera avec le
Maréchal-Lyautey le service Marseille-Casa-
blanca.
(Par dépêche.)
Alger-Tchad et retour
en automobile
-40
La mission des princes Sixte et Gaëtan de
Bourbon, avec le colonel Gautch, les comtes
de Béarn et de Neubourg, et le capitaine
Bach, est arrivée à Colomb-Béchar avant-
hier à 16 heures. Elle a parcouru plus de
10.000 kilomètres dans d'excellentes condi-
tions et sans le moindre incident ni acci-
dent. Tous les membres de la mission sont
en parfaite santé.
alo
DANS LE SUD ALGERIEN
Trop de liquidations
Des lettres fort documentées dénoncent
une situation exceptionnellement grave qui
se produit depuis quelque temps dam le
Sud constantinois.
En moins d'un an, près de cent liquida-
tions judiciaires et quelques faillites ont été
prononcées.
« C'est, dit l'auteur d'une de ces, lettres,
qui ne mâche pas les mots, une véritable
organisation de vol, à l'égard de leurs four-
nisseurs, qui sévit chez nombre de commer-
çants indigènes.
gc Si le scandale persiste, il aura fatale-
ment pour conséquence l'arrêt de tout cré-
dit au commerce indigène du Sud, le com-
merce constantinois et autre, n'étant pas
d'humeur à se laisser dépouiller de la sorte, n
L'énergique probité de nos magistrats
mettra certes rapidement fin à cette entre-
prise de liquidations judiciaires.
BOXE
.t.
Hier soir, sur le ring du faubourg Saint-
Denis où triomphait dimanche un autre
Algérien, Sarfati Isnard, welter africain,
fut opposé à Lefort, qui récemment battit
Mangcot là la saille wagram, et qu'on peut
considérer comme le futur challenger de
Gava Ida.
A l'exposition de .Séville
*»« ̃
Le contre-torpilleur Lynx a appareillé de
Brest le 21 avril pour Séville où il doit re-
présenter la marine française lors de l'ou-
verture de l'Exposition internationale d'océa-
nographie, d'hydrographie et d'hydrologie de
Séville.
Le service hydrographique exposera dans
le stand français, des plans, des instruments
et des documents anciens. Le directeur de ce
service ainsi que deux ingénieurs hydrogra-
phes assisteront au congrès océanographique
Vù - tiaadra pu" rCxpaità^oo.
L'Aviation Coloniale
Retour de laigon
Rentré hier matin du Conseil général de
la Haute-Loire, M. Laurent Eynac, minis-
tre de rAi." a reçu les aviateurs Bailly
et Beginensi.
Après les avoir félicités de leur magni-
fique voyage, il s'est entretenu avec eux
des possibilités d'exploitation régulière
d'une ligne postale vers l'Indochine, de
l'état actuel des terrains et de l'équipement
de la route.
Argentine-France
Le dernier courrier aérien ayant quitté
Buenos-Ayres samedi 13 avril à la pre-
mière heure est arrivé en France samedi
20 courant à 19 h. 10.
La liaison aérienne Argentine-France se
trouve ainsi réalisée en 7 jours 1/2 par la
Compagnie Générale Aéropostale.
Il est intéressant de souligner que ce
courrier inaugurait le nouvel horaire ré-
cemment adopté entre l'Amérique du Sud
et la Fraace, et qui prévoit le départ de
Buenos-Ayres le samedi de chaque semaine
et de France, le dimanche.
Avec l'ancien horaire, le courrier partant
de Buenos-Ayres tous les jeudis, arrivait
en France les samedis matin de la semaine
siHVanîtr : durée du trajet : 10 jours.
GrAce à l'amélioration constante des
conditions d'exploitation de la ligne aérien-
ne France-Amérique du Sud, le courrier
partant de Buenos-Ayres tous les samedis
peut arriver néanmoins t, Toulouse, le sa-
medi suivant dans la soiréo : durée du
trajet : 8 jours.
-
tœTovn
t
M. Edgar Aubert de la Rue, ingénieur
géologue, vient de rentrer d'une mission aux
les Kerguelen et Saint-Paul.
Il aurait trouvé aux Kerguelen des traces
de charbon dont l'extraction sera sans doute
très difficile en raison de l'épaisseur de la
couche de glace. Pendant quatre mois, en
compagnie de sa femme, le jeune géologue
est resté à explorer le pays complètement
inhabité.
Phoques (ou loups de mer) de 5 à 6 mètres
de longueur, albatros et chiens-loups (vesti-
ges de chiens amenés jadis par une mission
allemande) sont avec des milliers de pin-
gouins les hôtes de ces parages polaires (par
50° de latitude Sud) où il n'y a jamais d'été.
- Par contre, le climat de l'Ile Saint-Patil
est beaucoup plus tempéré, ou plutôt moins
rigoureux.
Les Norvégiens pêchent la baleine et des
sociétés françaises organisent des pêcheries
à l'Ile Saint-Paul.
C'est après 60 jours de mer que Mme et
M. de la Rue sont arrivés à Rotterdam à
bord d'un vapeur norvégien.
S. O.
Une belle chaHe
Pendant leur court séjour en Cochinchine,
les aviateurs Paillard et Le Brix, partis chas-
ser dans les plaines de la Lagna, en sont
revenus avec quatre buffles et deux che-
vreuils.
CINÉMA COLONIAL
.It
cc L'Ame du Bled It
M. Jacques Séverac a engagé pour son film
Y Ame du Bled, M. Pierre Geay, qui jouera
le rôle d'un caïd. Assistant technique et chef
opérateur : M. Jimmy Bcrliet. La troupe
s'embarquera le 4 mai à destination, du
Maroc.
L'ANTENNE COLONIALE
Le poste de Djibouti
La Chambre de commerce de Tananarive
a prié M. Georges Boussenot, délégué, élu
de Madagascar au Conseil supérieur des
Colonies, d'intervenir pour que le poste de
T. S. F. de Djibouti serve de relai entre
la France, d'une part, et Madagascar et La
Réunion d'autre pari, le poste de Tanana-
rive étant extrêmement chargé. Il en résulte
que le trafic ne pouvant être assuré intégra-
lement par T. S. F., les télégrammes ur-
gents doivent être déviés sur des câbles
étrangers, dont les transmissions sont très
onéreuses.
-et@>
Bananes
6-
Joséphine, la seule, l'unique, dinant ces
jours derniers dans un restaurant très pari-
sien, demanda soudain au garçon une ome-
lette « à la Martinique ».
Le garçon ne comprenait pas.
Joséphine, alors, expliqua :
Eh bien ! avec des bananes, comme d'ha.
bitude.
Par où l'on voit que les bananes peuvent
tenir une place importante dans les succès
de théâtre comme dans la vie privée d'une
étoile.
Sagesse orientale
1t1
Tu es malheureux? Ne pense pas à ta
douleur, et tu ne souffriras pas. Si ta peine
est trop violente, songe à tous ces hommes
qui ont souffert inutilement depuis la créa-
tion du monde. Choisis une femme aux seins
de neige et garde toi de l'aimer. Qu'elle
soit aussi incapable de t'aimer.
Les savants ne t'apprendront rien, mais la
caresse des longs cils d'une femme te ré-
vélera le bonheur.
Ainsi parle le poète musulman Omar
Kayyam. C'est un sage.
- .----
L'inspiration exotique
à- -
On annonce que M. Pierre Ruppé vient de
terminer U Gong, sketch çembodgim, qui
@M aNi pnrlnini^im.
La clientèle coloniale
des grands magasins
.1.
LES TROIS-QUARTIERS
D'après les réticences des explications aux
T rois-Quartiers, on sent que le procédé de la
représentation sur place et les agences éta,,
blies aux colonies n'inspirent aucune con-
fiance en leur efficacité. C'est par le cata-
logue que les meilleures affaires sont trai.
tées.
Les Trois-Quartiers se sont fait une con-
ception ingénieuse de la publicité. On y fait
gratuitement une abondante distribution de
catalogues, qui parviennent à attirer la vi*
site des clients aux magasins mêmes : les
commandes faites par des coloniaux et ins-
crites à destination des colonies s'accroissent
dans de considérables proportions aux épo-
ques de séjour en France et du passage à
Paris de ces clients.
La clientèle coloniale de ces magasins s'est
étendue jusqu'aux possessions d'Afrique Oc-
cidentale, du Cameroun et du Dahomey.
Une consommation importante y est faite
d'effets d'été, notamment de chemises, d.
coiffes et de chaussures.
C'est encore le catalogue qui véhicule la
vogue des Trois-Quartiers à travers la
brousse. Dès qu'un catalogue a touché ai
coin, cela fait tache d'huile : c'est la fa-
mille, ce sont les voisins, c'est toute la cor-
poration qui fait ses commandes là-dessu.
- Les commandes arrivent par saison, surtout
aux mois d'avril et de mai, époque où les
services sont plus fréquents et où les habi-
tants se livrent aux besognes et font des
gains importants.
L'examen de ces commandes exige de la
part de l'expéditeur toute une formation
psychologique : à certaines particularités des
lettres, à l'entête, au papier, à l'orthographe,
au stvle et surtout à 1 initiative du corres-
pondant. on tâche de reconnaître s'il y a
moyen de faire quelque chose pour le client.
Jt. B. M.
Dépêches de l'Indochine
Banditisme
Une, bande de coolies chinois provenant
vraisemblablement des chantiers ou des
mines de la région, ont pillé, dans la soi-
rée du 17 avril, une maison isolée située
dans les environs de Caobang (Haut-Ton-
I¡in), ils ont blessé grièvement un coton
français M. Minvielle et ont tué une femme
imligènc. Les pillards ont pris la route de
Chiné après avoir accompli leur forfait. Les.
postes frontières ont été arertés. fa justice
enquête.
L'épave du « Cap-Lay »
Les travaux de récupération entrepris
par une société allemande spécialisée ont
commencé auprès de l'épave du vapeur
Ülp-Lny, qui s'échoua on juillet 1928 sur le
récif de l'lie Catha, dans la baie d'Along.
La position du bateau, cassé en deux par
le milieu êt reposant par vingt mètres de
fond, rend le relèvement impossible. Après
quelques jours d'efforts, les scaphandriers
ont réussi à remonter des caisses conte-
nant des piastràs métalliques, d'une valeur
de 80 millions de francs ; elles ont été ra-
menées samedi matin à Haiphong avec du
fret divers également rcpèché. Les opéra-
tions continuent.
(Par dépose.)
i
AU CONSEIL D'ETAT
1
Requêtes du Conaeil Général
de la Martinique
Le Conseil d'Etat, à la requête du Conseil
général de la Martinique, a annulé un
arrêté du Gouverneur annulant une délibéra-
tio de l'assemblée de cette colonie, portant
diverses modifications, réductions ou addi-
tions au budget de l'exercice 1923.
Le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté du Gou-
verneur, attendu que :
Si aux termes de l'article 127 de la loi du
13 juillet 1911, c l'initiative des inscriptions
de dépenses, tant pour les créations d'em-
plois que pour les prélèvements de crédit,
concernant le personnel appartient au Gou-
verneur seul » (texte dont le Gouverneur
pouvait se prévaloir pour soutenir que la dé-
libération du Conseil général concernait un
objet sur lequel cette assemblée n'avait pas
de pouvoir de décision propre).
Il n'en est pas moins vrai que ladite
délibération ne portait pas sur un objet
étranger aux attributions légales du Conseil
général qui, aux termes de l'art. 5 du Setza.
tus consulte du 4 juillet 1866 et des disposi.
tions du décret du 30 décembre 1912 délibé-
rera sur le budget.
Des lois, cette délibération ne rentre pas
parmi celles dont le Gouverneur peut pro-
noncer la nullité par appliration de l'art. 13
du décret du 26 juillet 1854.
Il résulte, en annulant la délibération
dont s'agit, le Gouverneur ayant excédé ses
pouvoirs, sa décision prise à cet égard doit
être annulée.
Le Conseil d'Etat a annulé un arrêt du
Gouverneur, contestant à l'assemblée le droit
de voter un prélèvement sur sa caisse de ré-
serve.
Attendu, a déclaré liî Conseil d'Etat,
qu'aux termes de l'art. 262 du décret du
30 décembre itjia. des arrêtés du Gouverneur
en Conseil, autorisent les prélèvements or-
dinaires sur la caisse de réserve nécessaires
pour faire face à l'insuffisance momentanée
de recettes et assurer le versement de l'ex-
cédent des dépenses sur les recettes résultant
- du règlement annuel de l'exercice.
D'autre part, les délibérations du Conseil
général, a ajouté le Conseil d'Etat, ne portent
pas sur un objet étranger à ses attributions
légales qui, d'après l'article 116 de la loi du
.31 juillet 19*0, délibère et vote les prélève,
ments sur la caisse de réserve dans les me.
mes conditions que le budget.
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