Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 avril 1929 20 avril 1929
Description : 1929/04/20 (A30,N62). 1929/04/20 (A30,N62).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280539g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
A
TRENTIEME ANNEE. - No 8. LE NUMERO : 30 CENTIMES SAMEDI SOIR, 20 AVRIL llfttf.
JOURMLJQUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, III M MtHtMMf
PARIS (181
TÉL»H. 1 LOUV". 1I*SI
- RICHELIEU 87'"
4 9
Les Annales Coloniales
- Lu asuvmces et réclamés sont reçus* au
DiMCTtuits i Maroe.. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous Ies articles puNiéi doiu «aire tournai ne pntmi
être reproduits fu'en allant les Abuui f}-~-.!.–,
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
u. Mei.. al-
Franooot J
Colonies 180. 100 9 M > ,
tt.,.. M* 1 H J m
On t'Abonne miu Crmte defli
tout la buraux de poêla.
Les emprunts coloniaux
et 'l'impôt sur le revenu
Le Gouvernement a mis à l'étude les con-
ditions d'un emprunt dont le total attein-
drait 3 milliards de francs - et pourrait
tfttême s'élever jusqu'à IP 5 milliards - pour
le développement de l'outillage de nos co-
lonies.
Les modalités n'en sont pas encore même
approximativement fixées et il n'a pas été
déterminé s'il revêtira la forme d'un em-
prunt global pour l'ensemble des colonies ou
si chacune d'elles émettra un emprunt dis-
tinct.
Une question qui nous parait devcir cire
posée dès maintenant c'est celle du régime
fiscal auquel seront soumis les coupons des
titres émis à cette occasion. Supporteront-
la la taxe de 18 pour les titres nomina-
tifs, qui a grevé jusqu'ici les emprunts co-
loniaux ?
Nous croyons d'un intérêt pressant, t'our
le succès même de ce nouvel emprunt, d'ap-
peler l'attention du ministre des Finances
sur la nécessité d'une exonération.
Les travaux aux dépenses desquels ils
sont destinés à subvenir ne seront pas exé-
cutés dans l'intérêt d'une exploitation par-
ticulière, mais ils sont, sans contredit, d'in-
térët généràl. Ils comportent l'aménage-
ment des ports, la construction de voies
d'accès permettant les échanges, de chemins
de fer qui remplaceront le portage, l'acqui-
sition et l'équipement de terrains d'aviation.
Ils répondent à des préoccupations dont
M. Maginot, au cours de son voyage récent,
a pu constater de près le bien-fondé.
Si notre territoire métropolitain est au..
jourd'hui pourvu d'un réseau de chemins de
fer d'intérêt général digne de son activité
économique, il convient de se rappeler que
1 les gouvernements qui ont signé les diverses
conventions ont pensé avec raison que l'Etat
uvait pour rôle d'encourager effectivement
par une contrilxition élevée, le développe-
ment du réseau et ils ont admis le principe
de faire supporter par le Trésor les dépenses
d'infrastructure.
Hâtons-nous de reconnaître que le règle-
ment de la paix nous a laissé une charge
trop lourde pour que nos budgets d'après-
guerre aient la possibilité d'assumer la dé-
pènsc qui devrait normalement incomber au
Trésor dans ces travaux de premier éta-
blissement projetés pour la mise en valeur
de nos colonies.
Du moins, si l'Etat ne contribue pas de
v - deniers à cette ceuvre dont la collocti-
vité recueillera les fruits, qu'il veuille bien
me pas l'entraver par une fiscalité excessive
et mal comprise.
Aujourd'hui, les l«soins de l'Etat fran-
çais sont immenses et de toutes soi tes. Nul
ne songe à le nier. Mais s'il est légitime de
demander à tq\ts les contribuables un ef-
fort poussé jusqu'à l'extrême limite de leurs
moyens, par contre ce serait une politique
à la petite semaine que de paralyser, pour
un profit limité et immédiat, le développe-
ment de nos colonies, dont les richesses en-
core inexploitées représentent pour l'avenir
une source de revenus susceptibles d'attein-
dre, dans un temps qui n'est pas très éloi-
gné, un chiffre bien plus considérable que
le produit de l'impôt envisagé.
Ce serait un raisonnement à courte vue
que de considérer l'impôt sur les coupons
comme un prélèvement sur le revenu d'un
capitaliste. Il ne faut pas oublier que les
capitaux sont aujourd'hui sollicités de tou-
tes parts. L'emprunt colonial va se trouver
en concurrence avec d'autres émissions que
les Banques seront amenées, grâce à une
propagande plus active et mieux encoura-
gée, à recommander de préférence à leur
clientèle. Si une exonération fiscale bien
comprise ne lui confère pas un avantage,
il court le risque d'échouer, ou bien il de-
vra être émis dans des conditions onéreuses,
soit à un taux de souscription réduit, soit
avec un intérêt très élevé. Ce sont les Co-
lonies qui, en définitive, assumeront la char-
ge fiscale. Les projets devront être ajournés
ou amputés et nous aurons encore une fois
à signaler les inconvénients de ces demi-
mesures et de ces économies immédiates qui
engendrent, pour l'avenir, des surcroîts de
dépenses.
On nous fera sans doute cet'.e objection
que l'exemption consentie en faveur de l'em-
prunt colonial sera considérée comme un pré-
cédent dont les départements et les com-
munes de la métropole ne vont pas manquer
de revendiquer le bénéfice. L'objection ne
nous arrête pas. Lerf travaux départemen-
taux et communaux sont également d'intérêt
public. Leurs emprunts se heurtent aux mê-
mes difficultés et doivent être exonérés.
Nous n'hésitons pas à le reconnaître.
Les économies budgétaires doivent être le
premier souéf d'un gouvernement, mais elles
ne sauraient aboutir à la suppression ou à
la réduction des dépenses productives.
Qu'on veuille bien réfléchir aux impôts
que payent, par exemple, les pneumatiques
pour les automobiles. Si, faute de voies
d'accès, pour l'établissement desquelles de
coûteux travaux ont été nécessaires, la pro-
duction en caoutchouc de nos colonies
d'Asie n'avait pu atteindre nos usines, le
Trésor ne serait-il pas privé d'importantes
recettes et le tribut déjà trop lourd payé
à la production étrangère ne serait-il pas
augmenté aux dépens de nos colonies ?
Georfee iVonefle,
Député de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission
de VAlaérie, des Colonies et des Protectorat*,
Membre de la Commission des Mines.
Les Chinois dans les Établissements
--------- français de l'Océanie
Depuis longtemps l'envahissement des
Etablissements français de l'Océanie par les
Chinois a été signalé par les Chambres de
commerce et d'agriculture de la colonie et
aucune mesure n a été prise pour l'enrayer.
Par chaque bateau il arrive des .Chinois ve-
nant directement de Chine en passant par
San-Francisco. l'ar un récent bateau, il en
monte toujours. C'est la tache d'huile, écrit
aotre confrère de Nouméa le Bulletin du
Commerce de la Nouvelle-Calédonie, qui
nous donne les renseignements suivants
« Les archipels du Nord sont envahis :
« Sous le Vent, Marquises, Gambier, Tua-
« motu. Maintenant, c'est au tour des îles
e, du Sud : Ruvutu, Rivavaki, Rimatava et
.00, Rana.
n Aux Tuamotu, le Chinois est arrivé à
-ot s'emparer totalenint du marché de la na-
« cre. On compte 250 plongeurs indigènes à
mcre. On ICOMpte 2 5 0 n = uiri y a 64 mar-
«: Tuamotu. Pour ce nombre, il y a 64 mar-
cc chands chinois. Soit 4 plongeurs pour un
Cf Chinois. Aussi le plongeur tahitien est-il
4t choyé. Il est nourri, logé etc. Il n'a qu'à
plonger et ne pas se soucier de sa vie ma-
do térielle ; quand il sort de la plonge, le
« Chinois est là et ramasse la nacre conte-
«1 .nue dans la barque. Si c'est 200 kilos, la
« balance annonce 110 kilos.
cc Le plongeur a grande confiance au Chi-
-si tiois qui a su complaire à son caractère
« insouciant. Il ne s'aperçoit pas du tout
m qu'il est exploité et volé.
« Le commerce de la nacre est très lucra-
« tif pour le Chinois. Il a le mérite de ne
« lui donner aucun mal.
« La liaison maritime entre les îles passe
« également entre les mains de nos Orientaux
« qui commencent à posséder une flottille de
cf poëlettes bien agencées.
« Mais il y a une autre question, plus im-
« portante encore que le commerce, où le
« Chinois depuis quelques années a fait son
.apparition. Hahllement, astucieusement et
« avec ténacité il arrivera à ses fins : c'est
iM la possession de la terre tahitienne.
« La propriété tahitienne sombre un peu
« tous les jours. Le commerçant chinois
« pousse au crédit le Tahitien et dès que son
«.compte dépasse la valeur de sa terre, il
« l'exécute et c'est ainsi qu'il devient pro-
« priétaire du sol tahitien. »
Cette situation a été signalée au Gouver-
nement par la Chambre d'Agriculture de
Papeete qui a émis plusieurs vaux, publiés
dans les Annales Coloniales, pour de-
mander des mesures de protection qui n'ont
pas été prises encore.
-.t.
L'épave du Ci Paul Lecat"
L'épave du PauI-1 .ccat, des Messageries
Maritimes, qui brûla dans le port de Mar-
seille, a été vendue au poids pour 3.800.000
francs.
La sécurité aérienne
M. Laurent-Eynac vient de créer au Minis-
tère de l'Air une Commission supérieure de
la sécurité aérienne. Le ministre la présidera
lui-même. Elle aura pour objet de définir et
de coordoner l'action immédiate, ou les pro-
grammes à longue échéance, que réclame la
sécurité de la navigation aérienne. Un service
central de la sécurité aérienne servira d'organe
permanent d'exécution de la Commission supé-
rieure. #
Voilà une création dont nous avons lieu, ici,
de nous féliciter particulièrement. A plusieurs
reprises, nous avions souhaité la constitution
dO un organisme spécialisé dans la recherche
de tous progrès relatifs à la sécurité.
Cet organisme existe désormais. Il peut, il
doit être le meilleur outil de développement
et de prospérité de 'la navigation aérienne.
Un exemple ? Qui n'a été frappé de la bé-
nignité de l'accident survenu naguère à l'auto-
gire de l'inventeur La Cierva ! 11 eût été mor-
tel avec tout autre appareil, dirent alors les
gens de métier. Puis, sauf erreur, l'on pari a
d'autre chose : nous n'avons pas entendu dire
que des techniciens qualifiés se soient réunis
pour tirer de cet étonnant et bienheureux
atterrissage tous les enseignements utiles qu'il
comportait. Nous ignorons tout, pour notre
part, de l' autogire et de son avenir. Mais
qu'importe 1 Si notre exemple est mal choisi,
de plus compétents que nous pourraient certai-
nement citer bien d'autres cas où des expé-
riences riches d' enseignements également pré-
cieùx n ont pas donné lieu à une étude métho-
dique. Souhaitons aujourd'hui que la « Com-
mission supérieure-» soit à l'affût de toutes les
innovations, de toutes les hardiesses, de toutes
les « idées ». et qu'elle abandonne toute
opinion préconçue lorsqu'il s'agira de séparer
le bon grain de l'ivraie,
Renë d.. foroinlj^iifére
M. Pasquïér ani IndesNeerlandaises
.8'
A Soerakarta
Le Gouverneur général Pasquier et l'ami-
ral Stotz sont arrivés mardi à Soerakarta ;
ils ont été reçus officiellement par le Gou-
verneur. Une grande soirée, a été donnée
ensuite en son palais par Soesoehoenan, en
l'honneur du Gouverneur général qui fnt
reçu avec un cérémonial magnifique.
TAUX DE LA PIASTRE
Le (i(lUviM'ileiir (îéu< inl de l'in Uu-lune ¡pnl
de faire connaître nu Minisire di > Colonies qu'à
!ri date du 11) avril W.> le taux oflieie! de la
piastre était de 12 fr. 20.
1.1 niî KX SECONDK PAC.K :
1 .'aviation coloniale.
Le oentomiiro de l'Mgérie.
Les marchandages
du Docteur Schacht
Nous n'avons jamais pensé.fllt
M. le Docteur Schacht ne mar-
chanderait pas. Il est là pour ça, et
Pas pour autre chose. 58 annuités de 1.800
millions, disaient les Alliés; 37 annuités de
1.650 millions de marks-or, dit M. le Doc-
teur Schacht. Provocation! s'écrient les exci-
tés. Mais non, mais non/ Marchandage. En-
core une fois, M. le Docteur Schacht est
dans son rôle. Nous sommes en présence d'un
problème technique. « le regrette, mais je ne
puis pas faire davantage. - Nous le regret-
tons, mais nous ne pouvons nous contenter
de cela. je Voilà le dialogue. Nous entendons
bien des gens murmurer : c Il y aurait moyen
d'y mettre un terme, c'est de rappeler que,
d'ordinaire, ce n'est pas le vaincu qui dicte
des conditions.. Encore des excités qu'il est
bon de calmerl Nous sommes en 1929, ne
l'oublions pas. Un tel langage remonte à
Vépoque où la formule a Le Boche paiera.
soulevait des enthousiasmes supernationa-
listes. Depuis, il a coulé bien de l'eau sous
tous les ponts. Problème technique, encore
une fois, et pas autre chose.
Mais alors c'est sortir du problème techni-
que que de mêler au marchandage des chif-
tres celui des. compensations ». Si M. le
Docteur Schacht quitte les colonnes des addi-
tions et soustractions pour s'aventurer dans
le domaine des avantages hypothétiques,
dont il voudrait qu'on envisageât la possi-
bilité; s'il déclare : nous voulons payer plus
que je ne l'ai dit, à la condition qu'on nous
accorde des territoires. coloniaux », ce n'est
plus de jeu. Ou plutôt ce n'est plus le même
jeu. V OtiS reconnaissez vous-même que vous
pouvez donner plus d'argent pour vous ac-
quitter, répliqueront les Alliés. Tu peux,
donc tu dois. C'est la formule kantienne.
Quelle aubaine pour les Alliés de pouvoir se
mettre à l'abri derrière le grand philosophe
- de Kcenigsberg.
Nous pourrions, cependant, jouer sans
crainte, même sur cet autre terrain où on
nous attire de façon inattendue. Je ne veux
pas examiner ici, encore que M. le Docteur
Schacht nous y invite, la question du cou-
loir de Dantzig. Nous ne sommes pas seuls,
M. le Docteur Schacht ne l'ienore -bas. et
- - -
nous avons eu l'occasion de nous en aperce-
voir plus d'une fois; nos associés dans la
guerre l'ont été dans la victoire, et aussi dans
les profits, si on ose employer ce mot depuis
que la triste expérience nous a appris que
désormais une guerre était aussi funeste à
ceux qui la gagnent qu'à ceux qui la perdent.
Mais nous y réfléchissons plus logiquement
encore ouand il s'aeit des a territoires colo-
- u - ----
niaux ». La France a obtenu une part qu:
personne, j'imagine, ne trouvera exagérée. Il
suffit de jeter les yeux sur la carte du monde
pour affirmer, sans crainte d'être contredit,
qu'elle n'a pas eu le gros morceau. Que les
Allemands éprouvent quelques regrets en
regardant du côté du Togo et du Cameroun,
la chose est naturelle, encore que ces regrets
soient condamnés par une grande partie de
t opinion publique allemande, laquelle estime
qu'il n'est pas besoin d'être soi-même le peu-
ple colonisateur pour tirer des colonies des
bénéfices commerciaux et industriels qui
s'offrent aux esprits entreprenants et coura-
geux. Mais que les Allemands ne louchent
que du côté du Cameroun et du Togo, en
oubliant que c'est la petite portion, et qu ils
réclament de préférence ou uniquement à la
nation qui a le plus souffert et le moins
reçu le lot qu'elle a cruellement payé, cch
serait contraire au bon sens, à la logique, à
la justice.
Nous n'en dirons pas davantage, dans la
résolution où nous sommes de ne pas tomber
dans le piège que M. le Docteur Schacht n'a
certainement pas eu l'illtelltioll de nous dres-
ser. D'autres puissances ont eu des territoires
d'une importance beaucoup plus grande;
nous nous garderons bien d'entrer en contes-
tation avec elles sur le point de savoir ce
qu'il est raisonnable ou non de céder de leur
empire colonial. Qu'en présence de l'arbitre
suprême, le représentant de Washington,
M. le Docteur Schacht, qui sait que la seule
préoccupatioll de Washington est de recou-
vrer sa créance sur notre pays et sur Ion-
dres, ait joué la carte américaine, c'est son
droit. Mais notre devoir à nous est de ne
pas mêler les cartes britanniques et les
cartes françaises, de ne pas en brouiller les
suites, de laisser à chacun le soin de les
arranger comme il estime que cela est néces-
saire à son intérêt particulier et à V intérêt
général, et notre droit, à nous, Français, est
de déclarer à M. le Docteur Schacht : la
Conférence n'a pas été réunie pour savoir
quelle portion de leurs colonies chacun des
pays alliés pourront céder à VAllemagne,
mais pour savoir jusqu'à quel point la raPd-
cité de paiement de VAllemagne ne lui per-
mettait pas de faire face aux charges qui
lui sont justement imposécs.
Marchandage, soit, mais sur les nombres
et non sur autre chose.
lf.arfo Rosamieawe,
Sénateur de. i'Iltraull,
Ancien Ministre,
Vice-firàaident de la Commission des Colonies.
RETABLISSEMENT
l' 1 -
Nous sommes heureux d'apprendre que Mme
Marcel Olivier, dont la santé avait donné de
graves inquiétudes à sa famille et à ses ami?.
est aujourd hui en pleine convalescence.
Nous tenons à exprimer à notre excellent ami
M. Marcel Olivier, Gouverneur général de
Madagascar, le très vif plaisir que nous a
causé cette 'Denre nouvelle.
La conservation
des archives coloniales
̃"
vq -
Au cours d'un séjour que je fis il y a qua-
tre ans à Dabou (Côte-d'Ivoire), il me vint
à l'idée de rechercher, dans les archives de
la résidence de la Subdivision, des traces
du passage de Faidhèrbe dans ce pays et de
la création du poste militaire appelé le Fort
F aidherbe.
Je pus, grâce à l'obligeance de l'adminis-
trateur, chef de la subdivision, M. Albon,
consulter les archives ou plutôt les vestiges
d'archives. Mais quelle poussière de dossiers
avaient produit les termites! et avec quelles
difficultés puis-je établir qu'en 1852, peu
après avoir mis le fort de Bakel en état de
défense, Faidherbe partit pour Grand Bas-
sam avec le commandant Baudin, y livra
le combat d'Eboué et en 1853 construisit à
Daboir sur la rive septentrionale de la la-
gune Ëbrie le fort qui porte son nom.
C'est pourquoi constaté-je que ce n'est pas
d'aujourd'hui que les archives coloniales ont
été nécessaires à ceux qui ont cherché à rap-
peler les faits principaux de notre histoire
coloniale.
En effet, Moreau de Saint-Mery, qui résida
quinze années dans l'Ile de JSaint-Domingue,
au XVIIIe siècle, signale, tyan^ son recueil Lois
et CONstitutioNs, en ce qui concerne la
conservation des archives aux Colonies,
l'inconvénient du climat tropical, « où l'on
dispute en quelque sorte les papiers aux in-
sectes, et à leurs larves n; et il continue, en
parlant toujours de ces archives: « Quelles
recherches et quel temps pour les trouver
dans les dépôts publics où ils sont mal en
ordre!. » Et, dans sa Description. de la
partie française de Saint-Domingue, il mon-
tre à l'évidence la possibilité d'éviter les ra-
vages par les insectes.
« A Saint-Marc, lisons-nous, M. Mazure
avait placé les archives, classées par ordre
chronologique, dans des caisses d'acajou fer-
mant à coulisse et à l'abri des insectes. n
Après de nombreuses tentatives en 1716,
1757, 1771, on réussit, en 1776, à obtenir
l'envoi, irrégulier cependant, de Saint-Do-
mingue en France, d'une partie des pièces
d'archives et en juin de cette même année,
était créé à Versailles un Dépôt des papiers
publics des Colonies sous le nom de « Dépôt
des Chartes des Colonies ».
Bien des archives de nos colonies ont dis-
paru tant à cause de la mauvaise qualité du
papier que par suite de l'humidité des lo
eaux.
11 y avlit aussi à ces époques lointaines
comme il y en a sans doute encore de nos
jours, des raisons d'ordre politique motivant
la destruction par ordre de certains rapports
compromettants, mais c'est une autre affaire
que celle dont nous nous préoccupons et
dont nos recherches historiques ont souvent
pâti.
- Heureusement, ainsi que le constate M.
Léon Vignots dans son étude publiée dans la
Revue de l'histoire des Colonies françaises
où nous avons tiré les renseignements ci-
dessus, les parties de nos archives coloniales
les moins atteintes sont l'histoire économique
et l'histoire sociale, car dans ces documents,
le genre Il document capital » n'existe pas,
les conclusions découlent exclusivement de
l'ensemble des textes.
Souhaitons donc que les mesures récem-
ment prescrites pour la bonne conservation
des archives coloniales soient fidèlement
exécutées il suffira que la Haute Adminis-
tration de nos colonies y tienne la main et
soit aidée par les chefs des différentes ré-
gions de notre empire d'outre-mer.
£ u0éne Devamr.
Le tunnel de Gibraltar
La Commission nommée par le Gouverne-
ment de Madtid pour l'étude du tunnel sous
le détroit de Gibraltar, poursuivra ses travaux
en 1929. -- - d
A cet effet, au crédit de 12.000 pesetas
alloué par le Gouvernement espagnol, la di-
rection générale du Maroc et des colonies vient
de décider d'ajouter 68.000 pesetas, afin de
le porter à 100.000. Un représentant de la
direction des travaux publics de la zone espa-
gnole du Maroc lera partie de cette commisr
sion.
Les embarquements clandestins
»♦«
A Port-Saint-Louis-du-Rhône, lors de l'ou-
verture des panneaux fermant les cales du
vapeur Sahara, venant de Bougie, on a dé-
couvert seize Arabes, qui avaient embarqué
clandestinement. Tous se trouvaient dans un
tel état de saleté, que les autorités locales
ont refusé de les laisser toucher terre. Ils
ont été consignés à bord du SaharaJ sous
la responsabilité du capitaine du vapeur et
seront ensuite conduits à Marseille, pour
être mis à la disposition des services d'hy-
giène, aux fins de rapatriement.
Une enquête est ouverte pour aéterminer
dans quelles conditions furent embarqués ces
Arabes.
M. Augagneur à Lyon
•+«
1 M. Augagneur prend la tête d'une liste
d'action conservatrice dans le 3e arrondisse-
ment de Lyon, le seul où il engagerait la lutte
en vue des élections municipales.
Condoléances
o-
Mme Gaston Thébault et les Annales Co-
loniales ont reçu les condoléances de MM.
Edouard Pi< a non, inspecteur général des
Colonies ; Emile Casteincau, administrateur
délégué des anciens Etablissements Ch. Pey-
rissar et Cie ; Cnmmo Guyt Gouverneur gé-
néral honoraire des Colonies; Joseph BI a-
che, directeur des Services parisiens de
17Cssor Colonial et Maritime de Bruxelles;
Gabriel Paris, chef d'Etat-Major des tioupes
de la région de l'Euphratc ; Dumont.
Pour nos travailleurs noirs
ies
Les Annales Coloniales qui n'ont cessé de
signaler les inconvénients, voile les dangers
de l'emploi irraisonné des troupes noires en
France, ne peuvent que se rallier, en partie
tout au moins, à la thèse soutenue dans la
France Militaire du 19 avril 1929, par Z.
qui se demande « que faire de Mamadou »
Mamadou nous doit beaucoup, écrit Z.,
et si nous faisons pour lui tout ce qu'il faut
pour le mettre au niveau des autres hommes,
sa dette deviendra infinie. Nous sommes
donc fondés à lui réclamer tout le service
militaire dont nous avons besoin. S'il veut
participer aux bienfaits de la France, il faut
qu'il en accepte également toutes les char-
ges.
Nous sommes donc partisans du service mi-
litaire obligatoire pour tous les indigènes de
nos colonies. ,
Par ce moyen, nos colonies pourront
« payer » tout de suite, et dans une grande
mesure.
Nos indigènes coloniaux doivent venir
dans la Métropole en nombre suffisant pour
nous permettre de passer au service à court
terme et d'avoir une réserve pour le cas
d'événement, car il ne faut pas trop compter
sur la liberté des mers en cas de nouveau
conflit.
Mais le séjour en France des tirailleurs
ne sera que de trois ans, il ne comportera
ni retour ni prolongation. (A mon avis, il ne
devrait pas être supérieur à la durée du
service militaire des Français.) D'autre part,
on n'enverra dans la Métropole que des su-
jets très résistants, choisis avec le plus grand
soin, ce qui n'est pas tout à fait le cas à
présent et ce qui explique les déchets sensi-
les constatés dans les troupes noires sta-
tionnées en France ou au Maroc.
Enfin, les garnisons coloniales de la Mé-
tropole seront choisies en fonction des be-
soins de la santé de nos tirailleurs et non
d'après toute autre considération.
Jamais Mamadou ne pourra remplacer un
chasseur alpin, contrairement à ce qu'on pa-
rait croire à présenti
Mamadou n'est pas né pour « pitonner ».
Le tenir en réserve dans des régions froides
c'est s'exposer aux plus graves mécomptes ;
c'est faire bon marché de la vie de nos tirail-
leurs coloniaux. On peut en tirer un grand
profit sans cela. La Grande Guerre l'a
prouvé.
Déjà, sur les bateaux qui rous amènent
des relèves de tirailleurs, des pertes se pro-
duisent. Cela juge du peu de choix qui a pu
être fait au moment de l'embarquement.
Avec le service obligatoire, il sera possible
de faire une grande sélection au moment du
recrutement. Nous aurons, par suite, moins
de malades dans les hôpitaux et moins. de
pensions militaires à payer. -
Nous sommes partisans du plus petit nom-
bre possible de rengages, et de rendre le
plus tôt possible à 1 agriculture et à l'indus-
trie naissantes de nos colonies les bras dont
elles ont besoin, des bras demeurés vigou-
reux et n'ayant pas encore oublié leur pre-
mier emploi. (C'était bien l'avis du Gouver-
neur général Van Vollenhoven.)
Il se peut que le tirailleur ne se « boni-
fie » pas en vieillissant sous le sac et qu'il
contracte, malgré la surveillance des chefs
militaires, de mauvaises habitudes pendant
son séjour en France. Le remède à cela pa-
rait donc consister à êcourter le Plus possi-
ble et le temps de service et le temps de
séiour en France.
Une faut pas, en tout cas, que l'armée
s'attire le reproche de recevoir des colonies
des hommes sains de corps et d'esprit et de
leur rendre ensuite des crapules au moral et
des loques ou des cadavres au physique.
Et pour ce éviter, nous avons la. vague
impression que l'on peut encore beaucoup
faire.
Le mieux, à mon avis, serait de laisser tous
les tirailleurs dits Sénégalais, en Afrique.
..no/-
La mode en Afrique française
1.1
On parait fort coquet sur la Côte d'Ivoire
ou au Cameroun et tel sieur Kouami Kouak
fait dans la Métropole ses commandes de
chemises en mentionnant les différentes « co-
lures » des siens (encolures). On y fait une
consommation exclusive de chapeaux et de
soul iers, ce qui laisse à présumer que là
s'arrête la vêture de ces enfants d'Adam.
Mais, pardon, je n'aurais garde d'oublier
une partie fort importante également utili-
sée : la cravate ! Ajoutez des parfums pour
ces demoiselles, beautés callypiges, et des
cannes pour ces messieurs lés élégants irré-
sistibles.
Rien n'est plus charmant que les formules
de politesse usitées dans les correspondan-
ces petit-nègre de ces enfants de la France,
où le tutoiement est de ligueur ils cm.
brassent bien. ils donnent le bonjour à tous
les Blancs de là-bas. ils envoient leurs pho-
tographies et parfois ils demandent l'adresse
d'une jeune fille pour correspondre. C'est
une délectation pour tout le monde des jo-
lies dactylographes et des grooms des éta-
blissements parisiens que d obtenir de leur
chef la lecture' de ces spécimens d'un rudi-
ment d'éducation qui se fait jour peu à peu,
grâce à notre effort de colonisation, dans
ces cervelles noires, excellente terre où peu-
vent germer les semences les plus humani-
taires.
R. Iî. R.
CINÉMA COLONIAL
On tourne à Alger
A Alger, M. Jacques Mills tourne Sables
mourants, avec Raymond Dubreuil, Paul
llcu/é, etc.
LE SULTAN VOYAGE
Le sultan, accompagné du grand \':Zlf et
de sa suite, ainsi que du général Pétin, com-
mandant la région, et de toutes les autorités
locales, s'est rendu, avant-hier, à Ghafrai,
dans la vallée de l'Oucrgha.
De grandes iotes ont été données en 1 hon-
neur de Sa Majesté chéritienne qui a rc.;u sur
place l'hommage de toutes les tribus de
l' Oucrgha.
M. Carde à Paris
III
M. J. Carde, Gouverneur général de
l'Afrique occidentale, est arrivé hier soir,
à Paris, ainsi que nous l'avions annoncé.
MM. Gaston Joseph et Peyrouton, repré-
sentant le ministre des Colonies : M. Albert
Lebrun, M. Marcel Olivier et toutes les
personnalités qui comptent dans le monde
colonial à Paris, attendaient M. Carde sur
le quai de la gare de Lyon.
Le Gouverneur Généra! à sa descente du
wagon - allure vivo, visage souriant - a
bien voulu nous faire les déclarations sui-
vantes :
La situation en Afrique occidentale française
est bonne au point de vue politique, satisfai-
sante au point de vue économique. Mais ce qu'il
faut surtout dire, c'est l'impression profonde,
durable causée par le voyage du Ministre te*
Colonies, voyage - ajoute le gouverneur oui
est également excellent au point de vue mé
politain puisqu'il attire L'attention sur l'A.
et me Verniellia sans doute d'obtenir plus aisé-
ment l emprunt qui est la cause principale (te
mon voyage.
Et le Gouverneur Général ajoute :
Je suis à Paris insqu'en octobre : si tout de-
meure calma lâ-IJas, ce qui est certain, car la
colonie est entièrement pacifiée. M. Maginot a
pu constater combien son voyage s'étatt paifê
sans le plus petit incident, en plein Sahara. /«
peux le dire - termine M. Carilc - sans hési-
ter : là-bas, chez moi je réponds de tout.
La circulation automobile
al Soudan français
(au premier janvier 1929)
Le nombre des voitures automobiles en
service dans la colonie du Soudan français,
au ier janvier 1929, était de 694, se répartis-
sant ainsi par catégorie, en comparaten
avec Jes chiffres du Jer janvier 1928 :
Janvier Janvier
1929 191S
Voitures touriste 262 108
Camionnettes 147 8/
Camions 219 126
Autobus 5 a
Motos et cycle-cars. 61 45
6od 4c8
Un service automobile régulier fonctionne
entre Bamako-Koulouba et l'hôpital du point
G. Il est exploité par l'administration.
Une entreprise de transports privée a com-
mencé à fonctionner en 1928 ; elle a l'inten-
tion d'organiser un service régulier de trans-
ports en commun entre Bamako et Kouti-
koro.
Comme origine, les automobiles circulant
actuellement dans la colonie comprennent
369 voitures françaises (131 touriste 96 ca-
mlonnettes, 101 camions, 41 motocyclettes et
cycle-cars) et JÎ5 voitures étrangères (ijf
touriste, SI camionnettes, 123 camions, 30
motocyclettes et cycle-cars). En 1928, on
comptait 207 voitures françaises et 251 vei-
nures étrangères ; la proportion a donc été
renversée au cours de l'année 1928 à l'avan-
tage des marques françaises.
Le mouvement commercial
du Soudan français
(Quatrième trimestre et année 1928) ,
Chiffres provisoires
Le mouvement commercial du Soudait
français pendant le quatrième trimestre '02~,
s'est élevé à 38.21S.515 francs dunt 36 mil-
lions 328.244 francs d'articles importés et
1.390.271 francs de produits exportés. Au
cours de la période correspondante de 1927,
le mouvement des échanges avait atteint une
valeur de 33.049.964 francs dont 32.825.672
francs à l'importation et 224.292 francs à
l'exportation.
Les résultats du quatrième trimestre por-
tent à 118.901.909 francs la valeur des échan-
ges commerciaux de l'année 1928 dont 113
millions 685.1S8 francs à l'entrée et 5.216.721
francs à la sortie.
Pendant l'année 1927, le commerce exté-
rieur du Soudan français avait été de 86 mil
lions 830.734 fr, dont 85,724-473 fr. d'articles
importés et 1.106.251 ff. de produits expor-
tés.
Le trafic tonnage enregistré pendant le
quatrième trimestre 1928 a été de 5.58S ton-
nes dont 4.771 tonnes aux importations et
817 tonnes aux exportations contre 5.602 ton-
nes en 1927 dont 5 458 tonnes à 1 entrée et
144 tonnes à la. sort ie.
Le tableau suivant fait lessortir le tonna-
ge du trafic de la colonie pendant les années
1028 et 1027
- 19:!t\ 1927
Année 1928 1927
Importations 17.260 19.901
Exportations -. - 4.223 802
Total 21.481 20.703
Dans l'ensemble, les résultats commer-
ciaux de l'année 102X présentent sur ceux de
l'année précédente, d'une part, une augmen-
tation de valeur de 32.071.175 francs dont
27.950.715 francs aux importations et 4 mil-
lions 1 10.460 lianes aux exportations t't, d'au-
tre part, un accroissement de tonnage de
780 tonnes résultant d'une augmentation de
3.421 tonnes sur les sorties et d'une dimi-
nution de 2.041 tonne- sui les entrées.
Par rapport à la moyenne quinquennale
1923-1927 qui se chiffre p.u 15.830.573 trancs-
01, le mouvement des échanges commerciaux
du ÎVnidan français en 192S est en augmen-
tation de 8.^76.699 francs-or (cours de stabi-
lisation), ce. qui représente un accroissement
de plu-, de 52 o'o.
l\unn les principaux articles importés au
Soudan français, pendant l'année 192S, il
faut citer les tissus de cuton et les guinees,
i.;8S tonnes déclarées pour 52.28c).247 francs
(contre 8<;8 tonnes pour 25.189.108 francs en
1927): les voitures automobiles dont le nom-
bre passe de 103 pour 3.501.823 lr. en 1927. à
161 pour 6. i<)2.76 t r. en 1928 ; les sucres do
toute-, soites, 1.586 tonnes pour 4.99S.033. ,!-
(contre 1.283 t. et 4.40(1.681 11.; les machines
et mécanique;-, 209 tonnes pour 3.458.443 fr.
(contre 205 tonnes et 3.S 1.061 t'r. i; les tils
de coton de toutes soi tes, 100 tonnes pour
3.292.578 fr. uontre 112 t. et 3.56S.003 fr.V,
les huiles de pctrole et de schiste, t.277 ton-
nes pour 2.SS5.455 lr. entre 915 tonnes et
2.012.084 fr.), etc.
̃\u\ exportations, lc« arachides s'in-crivcnt
TRENTIEME ANNEE. - No 8. LE NUMERO : 30 CENTIMES SAMEDI SOIR, 20 AVRIL llfttf.
JOURMLJQUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, III M MtHtMMf
PARIS (181
TÉL»H. 1 LOUV". 1I*SI
- RICHELIEU 87'"
4 9
Les Annales Coloniales
- Lu asuvmces et réclamés sont reçus* au
DiMCTtuits i Maroe.. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous Ies articles puNiéi doiu «aire tournai ne pntmi
être reproduits fu'en allant les Abuui f}-~-.!.–,
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
u. Mei.. al-
Franooot J
Colonies 180. 100 9 M > ,
tt.,.. M* 1 H J m
On t'Abonne miu Crmte defli
tout la buraux de poêla.
Les emprunts coloniaux
et 'l'impôt sur le revenu
Le Gouvernement a mis à l'étude les con-
ditions d'un emprunt dont le total attein-
drait 3 milliards de francs - et pourrait
tfttême s'élever jusqu'à IP 5 milliards - pour
le développement de l'outillage de nos co-
lonies.
Les modalités n'en sont pas encore même
approximativement fixées et il n'a pas été
déterminé s'il revêtira la forme d'un em-
prunt global pour l'ensemble des colonies ou
si chacune d'elles émettra un emprunt dis-
tinct.
Une question qui nous parait devcir cire
posée dès maintenant c'est celle du régime
fiscal auquel seront soumis les coupons des
titres émis à cette occasion. Supporteront-
la la taxe de 18 pour les titres nomina-
tifs, qui a grevé jusqu'ici les emprunts co-
loniaux ?
Nous croyons d'un intérêt pressant, t'our
le succès même de ce nouvel emprunt, d'ap-
peler l'attention du ministre des Finances
sur la nécessité d'une exonération.
Les travaux aux dépenses desquels ils
sont destinés à subvenir ne seront pas exé-
cutés dans l'intérêt d'une exploitation par-
ticulière, mais ils sont, sans contredit, d'in-
térët généràl. Ils comportent l'aménage-
ment des ports, la construction de voies
d'accès permettant les échanges, de chemins
de fer qui remplaceront le portage, l'acqui-
sition et l'équipement de terrains d'aviation.
Ils répondent à des préoccupations dont
M. Maginot, au cours de son voyage récent,
a pu constater de près le bien-fondé.
Si notre territoire métropolitain est au..
jourd'hui pourvu d'un réseau de chemins de
fer d'intérêt général digne de son activité
économique, il convient de se rappeler que
1 les gouvernements qui ont signé les diverses
conventions ont pensé avec raison que l'Etat
uvait pour rôle d'encourager effectivement
par une contrilxition élevée, le développe-
ment du réseau et ils ont admis le principe
de faire supporter par le Trésor les dépenses
d'infrastructure.
Hâtons-nous de reconnaître que le règle-
ment de la paix nous a laissé une charge
trop lourde pour que nos budgets d'après-
guerre aient la possibilité d'assumer la dé-
pènsc qui devrait normalement incomber au
Trésor dans ces travaux de premier éta-
blissement projetés pour la mise en valeur
de nos colonies.
Du moins, si l'Etat ne contribue pas de
v - deniers à cette ceuvre dont la collocti-
vité recueillera les fruits, qu'il veuille bien
me pas l'entraver par une fiscalité excessive
et mal comprise.
Aujourd'hui, les l«soins de l'Etat fran-
çais sont immenses et de toutes soi tes. Nul
ne songe à le nier. Mais s'il est légitime de
demander à tq\ts les contribuables un ef-
fort poussé jusqu'à l'extrême limite de leurs
moyens, par contre ce serait une politique
à la petite semaine que de paralyser, pour
un profit limité et immédiat, le développe-
ment de nos colonies, dont les richesses en-
core inexploitées représentent pour l'avenir
une source de revenus susceptibles d'attein-
dre, dans un temps qui n'est pas très éloi-
gné, un chiffre bien plus considérable que
le produit de l'impôt envisagé.
Ce serait un raisonnement à courte vue
que de considérer l'impôt sur les coupons
comme un prélèvement sur le revenu d'un
capitaliste. Il ne faut pas oublier que les
capitaux sont aujourd'hui sollicités de tou-
tes parts. L'emprunt colonial va se trouver
en concurrence avec d'autres émissions que
les Banques seront amenées, grâce à une
propagande plus active et mieux encoura-
gée, à recommander de préférence à leur
clientèle. Si une exonération fiscale bien
comprise ne lui confère pas un avantage,
il court le risque d'échouer, ou bien il de-
vra être émis dans des conditions onéreuses,
soit à un taux de souscription réduit, soit
avec un intérêt très élevé. Ce sont les Co-
lonies qui, en définitive, assumeront la char-
ge fiscale. Les projets devront être ajournés
ou amputés et nous aurons encore une fois
à signaler les inconvénients de ces demi-
mesures et de ces économies immédiates qui
engendrent, pour l'avenir, des surcroîts de
dépenses.
On nous fera sans doute cet'.e objection
que l'exemption consentie en faveur de l'em-
prunt colonial sera considérée comme un pré-
cédent dont les départements et les com-
munes de la métropole ne vont pas manquer
de revendiquer le bénéfice. L'objection ne
nous arrête pas. Lerf travaux départemen-
taux et communaux sont également d'intérêt
public. Leurs emprunts se heurtent aux mê-
mes difficultés et doivent être exonérés.
Nous n'hésitons pas à le reconnaître.
Les économies budgétaires doivent être le
premier souéf d'un gouvernement, mais elles
ne sauraient aboutir à la suppression ou à
la réduction des dépenses productives.
Qu'on veuille bien réfléchir aux impôts
que payent, par exemple, les pneumatiques
pour les automobiles. Si, faute de voies
d'accès, pour l'établissement desquelles de
coûteux travaux ont été nécessaires, la pro-
duction en caoutchouc de nos colonies
d'Asie n'avait pu atteindre nos usines, le
Trésor ne serait-il pas privé d'importantes
recettes et le tribut déjà trop lourd payé
à la production étrangère ne serait-il pas
augmenté aux dépens de nos colonies ?
Georfee iVonefle,
Député de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission
de VAlaérie, des Colonies et des Protectorat*,
Membre de la Commission des Mines.
Les Chinois dans les Établissements
--------- français de l'Océanie
Depuis longtemps l'envahissement des
Etablissements français de l'Océanie par les
Chinois a été signalé par les Chambres de
commerce et d'agriculture de la colonie et
aucune mesure n a été prise pour l'enrayer.
Par chaque bateau il arrive des .Chinois ve-
nant directement de Chine en passant par
San-Francisco. l'ar un récent bateau, il en
aotre confrère de Nouméa le Bulletin du
Commerce de la Nouvelle-Calédonie, qui
nous donne les renseignements suivants
« Les archipels du Nord sont envahis :
« Sous le Vent, Marquises, Gambier, Tua-
« motu. Maintenant, c'est au tour des îles
e, du Sud : Ruvutu, Rivavaki, Rimatava et
.00, Rana.
n Aux Tuamotu, le Chinois est arrivé à
-ot s'emparer totalenint du marché de la na-
« cre. On compte 250 plongeurs indigènes à
mcre. On ICOMpte 2 5 0 n = uiri y a 64 mar-
«: Tuamotu. Pour ce nombre, il y a 64 mar-
cc chands chinois. Soit 4 plongeurs pour un
Cf Chinois. Aussi le plongeur tahitien est-il
4t choyé. Il est nourri, logé etc. Il n'a qu'à
plonger et ne pas se soucier de sa vie ma-
do térielle ; quand il sort de la plonge, le
« Chinois est là et ramasse la nacre conte-
«1 .nue dans la barque. Si c'est 200 kilos, la
« balance annonce 110 kilos.
cc Le plongeur a grande confiance au Chi-
-si tiois qui a su complaire à son caractère
« insouciant. Il ne s'aperçoit pas du tout
m qu'il est exploité et volé.
« Le commerce de la nacre est très lucra-
« tif pour le Chinois. Il a le mérite de ne
« lui donner aucun mal.
« La liaison maritime entre les îles passe
« également entre les mains de nos Orientaux
« qui commencent à posséder une flottille de
cf poëlettes bien agencées.
« Mais il y a une autre question, plus im-
« portante encore que le commerce, où le
« Chinois depuis quelques années a fait son
.apparition. Hahllement, astucieusement et
« avec ténacité il arrivera à ses fins : c'est
iM la possession de la terre tahitienne.
« La propriété tahitienne sombre un peu
« tous les jours. Le commerçant chinois
« pousse au crédit le Tahitien et dès que son
«.compte dépasse la valeur de sa terre, il
« l'exécute et c'est ainsi qu'il devient pro-
« priétaire du sol tahitien. »
Cette situation a été signalée au Gouver-
nement par la Chambre d'Agriculture de
Papeete qui a émis plusieurs vaux, publiés
dans les Annales Coloniales, pour de-
mander des mesures de protection qui n'ont
pas été prises encore.
-.t.
L'épave du Ci Paul Lecat"
L'épave du PauI-1 .ccat, des Messageries
Maritimes, qui brûla dans le port de Mar-
seille, a été vendue au poids pour 3.800.000
francs.
La sécurité aérienne
M. Laurent-Eynac vient de créer au Minis-
tère de l'Air une Commission supérieure de
la sécurité aérienne. Le ministre la présidera
lui-même. Elle aura pour objet de définir et
de coordoner l'action immédiate, ou les pro-
grammes à longue échéance, que réclame la
sécurité de la navigation aérienne. Un service
central de la sécurité aérienne servira d'organe
permanent d'exécution de la Commission supé-
rieure. #
Voilà une création dont nous avons lieu, ici,
de nous féliciter particulièrement. A plusieurs
reprises, nous avions souhaité la constitution
dO un organisme spécialisé dans la recherche
de tous progrès relatifs à la sécurité.
Cet organisme existe désormais. Il peut, il
doit être le meilleur outil de développement
et de prospérité de 'la navigation aérienne.
Un exemple ? Qui n'a été frappé de la bé-
nignité de l'accident survenu naguère à l'auto-
gire de l'inventeur La Cierva ! 11 eût été mor-
tel avec tout autre appareil, dirent alors les
gens de métier. Puis, sauf erreur, l'on pari a
d'autre chose : nous n'avons pas entendu dire
que des techniciens qualifiés se soient réunis
pour tirer de cet étonnant et bienheureux
atterrissage tous les enseignements utiles qu'il
comportait. Nous ignorons tout, pour notre
part, de l' autogire et de son avenir. Mais
qu'importe 1 Si notre exemple est mal choisi,
de plus compétents que nous pourraient certai-
nement citer bien d'autres cas où des expé-
riences riches d' enseignements également pré-
cieùx n ont pas donné lieu à une étude métho-
dique. Souhaitons aujourd'hui que la « Com-
mission supérieure-» soit à l'affût de toutes les
innovations, de toutes les hardiesses, de toutes
les « idées ». et qu'elle abandonne toute
opinion préconçue lorsqu'il s'agira de séparer
le bon grain de l'ivraie,
Renë d.. foroinlj^iifére
M. Pasquïér ani IndesNeerlandaises
.8'
A Soerakarta
Le Gouverneur général Pasquier et l'ami-
ral Stotz sont arrivés mardi à Soerakarta ;
ils ont été reçus officiellement par le Gou-
verneur. Une grande soirée, a été donnée
ensuite en son palais par Soesoehoenan, en
l'honneur du Gouverneur général qui fnt
reçu avec un cérémonial magnifique.
TAUX DE LA PIASTRE
Le (i(lUviM'ileiir (îéu< inl de l'in Uu-lune ¡pnl
de faire connaître nu Minisire di > Colonies qu'à
!ri date du 11) avril W.> le taux oflieie! de la
piastre était de 12 fr. 20.
1.1 niî KX SECONDK PAC.K :
1 .'aviation coloniale.
Le oentomiiro de l'Mgérie.
Les marchandages
du Docteur Schacht
Nous n'avons jamais pensé.fllt
M. le Docteur Schacht ne mar-
chanderait pas. Il est là pour ça, et
Pas pour autre chose. 58 annuités de 1.800
millions, disaient les Alliés; 37 annuités de
1.650 millions de marks-or, dit M. le Doc-
teur Schacht. Provocation! s'écrient les exci-
tés. Mais non, mais non/ Marchandage. En-
core une fois, M. le Docteur Schacht est
dans son rôle. Nous sommes en présence d'un
problème technique. « le regrette, mais je ne
puis pas faire davantage. - Nous le regret-
tons, mais nous ne pouvons nous contenter
de cela. je Voilà le dialogue. Nous entendons
bien des gens murmurer : c Il y aurait moyen
d'y mettre un terme, c'est de rappeler que,
d'ordinaire, ce n'est pas le vaincu qui dicte
des conditions.. Encore des excités qu'il est
bon de calmerl Nous sommes en 1929, ne
l'oublions pas. Un tel langage remonte à
Vépoque où la formule a Le Boche paiera.
soulevait des enthousiasmes supernationa-
listes. Depuis, il a coulé bien de l'eau sous
tous les ponts. Problème technique, encore
une fois, et pas autre chose.
Mais alors c'est sortir du problème techni-
que que de mêler au marchandage des chif-
tres celui des. compensations ». Si M. le
Docteur Schacht quitte les colonnes des addi-
tions et soustractions pour s'aventurer dans
le domaine des avantages hypothétiques,
dont il voudrait qu'on envisageât la possi-
bilité; s'il déclare : nous voulons payer plus
que je ne l'ai dit, à la condition qu'on nous
accorde des territoires. coloniaux », ce n'est
plus de jeu. Ou plutôt ce n'est plus le même
jeu. V OtiS reconnaissez vous-même que vous
pouvez donner plus d'argent pour vous ac-
quitter, répliqueront les Alliés. Tu peux,
donc tu dois. C'est la formule kantienne.
Quelle aubaine pour les Alliés de pouvoir se
mettre à l'abri derrière le grand philosophe
- de Kcenigsberg.
Nous pourrions, cependant, jouer sans
crainte, même sur cet autre terrain où on
nous attire de façon inattendue. Je ne veux
pas examiner ici, encore que M. le Docteur
Schacht nous y invite, la question du cou-
loir de Dantzig. Nous ne sommes pas seuls,
M. le Docteur Schacht ne l'ienore -bas. et
- - -
nous avons eu l'occasion de nous en aperce-
voir plus d'une fois; nos associés dans la
guerre l'ont été dans la victoire, et aussi dans
les profits, si on ose employer ce mot depuis
que la triste expérience nous a appris que
désormais une guerre était aussi funeste à
ceux qui la gagnent qu'à ceux qui la perdent.
Mais nous y réfléchissons plus logiquement
encore ouand il s'aeit des a territoires colo-
- u - ----
niaux ». La France a obtenu une part qu:
personne, j'imagine, ne trouvera exagérée. Il
suffit de jeter les yeux sur la carte du monde
pour affirmer, sans crainte d'être contredit,
qu'elle n'a pas eu le gros morceau. Que les
Allemands éprouvent quelques regrets en
regardant du côté du Togo et du Cameroun,
la chose est naturelle, encore que ces regrets
soient condamnés par une grande partie de
t opinion publique allemande, laquelle estime
qu'il n'est pas besoin d'être soi-même le peu-
ple colonisateur pour tirer des colonies des
bénéfices commerciaux et industriels qui
s'offrent aux esprits entreprenants et coura-
geux. Mais que les Allemands ne louchent
que du côté du Cameroun et du Togo, en
oubliant que c'est la petite portion, et qu ils
réclament de préférence ou uniquement à la
nation qui a le plus souffert et le moins
reçu le lot qu'elle a cruellement payé, cch
serait contraire au bon sens, à la logique, à
la justice.
Nous n'en dirons pas davantage, dans la
résolution où nous sommes de ne pas tomber
dans le piège que M. le Docteur Schacht n'a
certainement pas eu l'illtelltioll de nous dres-
ser. D'autres puissances ont eu des territoires
d'une importance beaucoup plus grande;
nous nous garderons bien d'entrer en contes-
tation avec elles sur le point de savoir ce
qu'il est raisonnable ou non de céder de leur
empire colonial. Qu'en présence de l'arbitre
suprême, le représentant de Washington,
M. le Docteur Schacht, qui sait que la seule
préoccupatioll de Washington est de recou-
vrer sa créance sur notre pays et sur Ion-
dres, ait joué la carte américaine, c'est son
droit. Mais notre devoir à nous est de ne
pas mêler les cartes britanniques et les
cartes françaises, de ne pas en brouiller les
suites, de laisser à chacun le soin de les
arranger comme il estime que cela est néces-
saire à son intérêt particulier et à V intérêt
général, et notre droit, à nous, Français, est
de déclarer à M. le Docteur Schacht : la
Conférence n'a pas été réunie pour savoir
quelle portion de leurs colonies chacun des
pays alliés pourront céder à VAllemagne,
mais pour savoir jusqu'à quel point la raPd-
cité de paiement de VAllemagne ne lui per-
mettait pas de faire face aux charges qui
lui sont justement imposécs.
Marchandage, soit, mais sur les nombres
et non sur autre chose.
lf.arfo Rosamieawe,
Sénateur de. i'Iltraull,
Ancien Ministre,
Vice-firàaident de la Commission des Colonies.
RETABLISSEMENT
l' 1 -
Nous sommes heureux d'apprendre que Mme
Marcel Olivier, dont la santé avait donné de
graves inquiétudes à sa famille et à ses ami?.
est aujourd hui en pleine convalescence.
Nous tenons à exprimer à notre excellent ami
M. Marcel Olivier, Gouverneur général de
Madagascar, le très vif plaisir que nous a
causé cette 'Denre nouvelle.
La conservation
des archives coloniales
̃"
vq -
Au cours d'un séjour que je fis il y a qua-
tre ans à Dabou (Côte-d'Ivoire), il me vint
à l'idée de rechercher, dans les archives de
la résidence de la Subdivision, des traces
du passage de Faidhèrbe dans ce pays et de
la création du poste militaire appelé le Fort
F aidherbe.
Je pus, grâce à l'obligeance de l'adminis-
trateur, chef de la subdivision, M. Albon,
consulter les archives ou plutôt les vestiges
d'archives. Mais quelle poussière de dossiers
avaient produit les termites! et avec quelles
difficultés puis-je établir qu'en 1852, peu
après avoir mis le fort de Bakel en état de
défense, Faidherbe partit pour Grand Bas-
sam avec le commandant Baudin, y livra
le combat d'Eboué et en 1853 construisit à
Daboir sur la rive septentrionale de la la-
gune Ëbrie le fort qui porte son nom.
C'est pourquoi constaté-je que ce n'est pas
d'aujourd'hui que les archives coloniales ont
été nécessaires à ceux qui ont cherché à rap-
peler les faits principaux de notre histoire
coloniale.
En effet, Moreau de Saint-Mery, qui résida
quinze années dans l'Ile de JSaint-Domingue,
au XVIIIe siècle, signale, tyan^ son recueil Lois
et CONstitutioNs, en ce qui concerne la
conservation des archives aux Colonies,
l'inconvénient du climat tropical, « où l'on
dispute en quelque sorte les papiers aux in-
sectes, et à leurs larves n; et il continue, en
parlant toujours de ces archives: « Quelles
recherches et quel temps pour les trouver
dans les dépôts publics où ils sont mal en
ordre!. » Et, dans sa Description. de la
partie française de Saint-Domingue, il mon-
tre à l'évidence la possibilité d'éviter les ra-
vages par les insectes.
« A Saint-Marc, lisons-nous, M. Mazure
avait placé les archives, classées par ordre
chronologique, dans des caisses d'acajou fer-
mant à coulisse et à l'abri des insectes. n
Après de nombreuses tentatives en 1716,
1757, 1771, on réussit, en 1776, à obtenir
l'envoi, irrégulier cependant, de Saint-Do-
mingue en France, d'une partie des pièces
d'archives et en juin de cette même année,
était créé à Versailles un Dépôt des papiers
publics des Colonies sous le nom de « Dépôt
des Chartes des Colonies ».
Bien des archives de nos colonies ont dis-
paru tant à cause de la mauvaise qualité du
papier que par suite de l'humidité des lo
eaux.
11 y avlit aussi à ces époques lointaines
comme il y en a sans doute encore de nos
jours, des raisons d'ordre politique motivant
la destruction par ordre de certains rapports
compromettants, mais c'est une autre affaire
que celle dont nous nous préoccupons et
dont nos recherches historiques ont souvent
pâti.
- Heureusement, ainsi que le constate M.
Léon Vignots dans son étude publiée dans la
Revue de l'histoire des Colonies françaises
où nous avons tiré les renseignements ci-
dessus, les parties de nos archives coloniales
les moins atteintes sont l'histoire économique
et l'histoire sociale, car dans ces documents,
le genre Il document capital » n'existe pas,
les conclusions découlent exclusivement de
l'ensemble des textes.
Souhaitons donc que les mesures récem-
ment prescrites pour la bonne conservation
des archives coloniales soient fidèlement
exécutées il suffira que la Haute Adminis-
tration de nos colonies y tienne la main et
soit aidée par les chefs des différentes ré-
gions de notre empire d'outre-mer.
£ u0éne Devamr.
Le tunnel de Gibraltar
La Commission nommée par le Gouverne-
ment de Madtid pour l'étude du tunnel sous
le détroit de Gibraltar, poursuivra ses travaux
en 1929. -- - d
A cet effet, au crédit de 12.000 pesetas
alloué par le Gouvernement espagnol, la di-
rection générale du Maroc et des colonies vient
de décider d'ajouter 68.000 pesetas, afin de
le porter à 100.000. Un représentant de la
direction des travaux publics de la zone espa-
gnole du Maroc lera partie de cette commisr
sion.
Les embarquements clandestins
»♦«
A Port-Saint-Louis-du-Rhône, lors de l'ou-
verture des panneaux fermant les cales du
vapeur Sahara, venant de Bougie, on a dé-
couvert seize Arabes, qui avaient embarqué
clandestinement. Tous se trouvaient dans un
tel état de saleté, que les autorités locales
ont refusé de les laisser toucher terre. Ils
ont été consignés à bord du SaharaJ sous
la responsabilité du capitaine du vapeur et
seront ensuite conduits à Marseille, pour
être mis à la disposition des services d'hy-
giène, aux fins de rapatriement.
Une enquête est ouverte pour aéterminer
dans quelles conditions furent embarqués ces
Arabes.
M. Augagneur à Lyon
•+«
1 M. Augagneur prend la tête d'une liste
d'action conservatrice dans le 3e arrondisse-
ment de Lyon, le seul où il engagerait la lutte
en vue des élections municipales.
Condoléances
o-
Mme Gaston Thébault et les Annales Co-
loniales ont reçu les condoléances de MM.
Edouard Pi< a non, inspecteur général des
Colonies ; Emile Casteincau, administrateur
délégué des anciens Etablissements Ch. Pey-
rissar et Cie ; Cnmmo Guyt Gouverneur gé-
néral honoraire des Colonies; Joseph BI a-
che, directeur des Services parisiens de
17Cssor Colonial et Maritime de Bruxelles;
Gabriel Paris, chef d'Etat-Major des tioupes
de la région de l'Euphratc ; Dumont.
Pour nos travailleurs noirs
ies
Les Annales Coloniales qui n'ont cessé de
signaler les inconvénients, voile les dangers
de l'emploi irraisonné des troupes noires en
France, ne peuvent que se rallier, en partie
tout au moins, à la thèse soutenue dans la
France Militaire du 19 avril 1929, par Z.
qui se demande « que faire de Mamadou »
Mamadou nous doit beaucoup, écrit Z.,
et si nous faisons pour lui tout ce qu'il faut
pour le mettre au niveau des autres hommes,
sa dette deviendra infinie. Nous sommes
donc fondés à lui réclamer tout le service
militaire dont nous avons besoin. S'il veut
participer aux bienfaits de la France, il faut
qu'il en accepte également toutes les char-
ges.
Nous sommes donc partisans du service mi-
litaire obligatoire pour tous les indigènes de
nos colonies. ,
Par ce moyen, nos colonies pourront
« payer » tout de suite, et dans une grande
mesure.
Nos indigènes coloniaux doivent venir
dans la Métropole en nombre suffisant pour
nous permettre de passer au service à court
terme et d'avoir une réserve pour le cas
d'événement, car il ne faut pas trop compter
sur la liberté des mers en cas de nouveau
conflit.
Mais le séjour en France des tirailleurs
ne sera que de trois ans, il ne comportera
ni retour ni prolongation. (A mon avis, il ne
devrait pas être supérieur à la durée du
service militaire des Français.) D'autre part,
on n'enverra dans la Métropole que des su-
jets très résistants, choisis avec le plus grand
soin, ce qui n'est pas tout à fait le cas à
présent et ce qui explique les déchets sensi-
les constatés dans les troupes noires sta-
tionnées en France ou au Maroc.
Enfin, les garnisons coloniales de la Mé-
tropole seront choisies en fonction des be-
soins de la santé de nos tirailleurs et non
d'après toute autre considération.
Jamais Mamadou ne pourra remplacer un
chasseur alpin, contrairement à ce qu'on pa-
rait croire à présenti
Mamadou n'est pas né pour « pitonner ».
Le tenir en réserve dans des régions froides
c'est s'exposer aux plus graves mécomptes ;
c'est faire bon marché de la vie de nos tirail-
leurs coloniaux. On peut en tirer un grand
profit sans cela. La Grande Guerre l'a
prouvé.
Déjà, sur les bateaux qui rous amènent
des relèves de tirailleurs, des pertes se pro-
duisent. Cela juge du peu de choix qui a pu
être fait au moment de l'embarquement.
Avec le service obligatoire, il sera possible
de faire une grande sélection au moment du
recrutement. Nous aurons, par suite, moins
de malades dans les hôpitaux et moins. de
pensions militaires à payer. -
Nous sommes partisans du plus petit nom-
bre possible de rengages, et de rendre le
plus tôt possible à 1 agriculture et à l'indus-
trie naissantes de nos colonies les bras dont
elles ont besoin, des bras demeurés vigou-
reux et n'ayant pas encore oublié leur pre-
mier emploi. (C'était bien l'avis du Gouver-
neur général Van Vollenhoven.)
Il se peut que le tirailleur ne se « boni-
fie » pas en vieillissant sous le sac et qu'il
contracte, malgré la surveillance des chefs
militaires, de mauvaises habitudes pendant
son séjour en France. Le remède à cela pa-
rait donc consister à êcourter le Plus possi-
ble et le temps de service et le temps de
séiour en France.
Une faut pas, en tout cas, que l'armée
s'attire le reproche de recevoir des colonies
des hommes sains de corps et d'esprit et de
leur rendre ensuite des crapules au moral et
des loques ou des cadavres au physique.
Et pour ce éviter, nous avons la. vague
impression que l'on peut encore beaucoup
faire.
Le mieux, à mon avis, serait de laisser tous
les tirailleurs dits Sénégalais, en Afrique.
..no/-
La mode en Afrique française
1.1
On parait fort coquet sur la Côte d'Ivoire
ou au Cameroun et tel sieur Kouami Kouak
fait dans la Métropole ses commandes de
chemises en mentionnant les différentes « co-
lures » des siens (encolures). On y fait une
consommation exclusive de chapeaux et de
soul iers, ce qui laisse à présumer que là
s'arrête la vêture de ces enfants d'Adam.
Mais, pardon, je n'aurais garde d'oublier
une partie fort importante également utili-
sée : la cravate ! Ajoutez des parfums pour
ces demoiselles, beautés callypiges, et des
cannes pour ces messieurs lés élégants irré-
sistibles.
Rien n'est plus charmant que les formules
de politesse usitées dans les correspondan-
ces petit-nègre de ces enfants de la France,
où le tutoiement est de ligueur ils cm.
brassent bien. ils donnent le bonjour à tous
les Blancs de là-bas. ils envoient leurs pho-
tographies et parfois ils demandent l'adresse
d'une jeune fille pour correspondre. C'est
une délectation pour tout le monde des jo-
lies dactylographes et des grooms des éta-
blissements parisiens que d obtenir de leur
chef la lecture' de ces spécimens d'un rudi-
ment d'éducation qui se fait jour peu à peu,
grâce à notre effort de colonisation, dans
ces cervelles noires, excellente terre où peu-
vent germer les semences les plus humani-
taires.
R. Iî. R.
CINÉMA COLONIAL
On tourne à Alger
A Alger, M. Jacques Mills tourne Sables
mourants, avec Raymond Dubreuil, Paul
llcu/é, etc.
LE SULTAN VOYAGE
Le sultan, accompagné du grand \':Zlf et
de sa suite, ainsi que du général Pétin, com-
mandant la région, et de toutes les autorités
locales, s'est rendu, avant-hier, à Ghafrai,
dans la vallée de l'Oucrgha.
De grandes iotes ont été données en 1 hon-
neur de Sa Majesté chéritienne qui a rc.;u sur
place l'hommage de toutes les tribus de
l' Oucrgha.
M. Carde à Paris
III
M. J. Carde, Gouverneur général de
l'Afrique occidentale, est arrivé hier soir,
à Paris, ainsi que nous l'avions annoncé.
MM. Gaston Joseph et Peyrouton, repré-
sentant le ministre des Colonies : M. Albert
Lebrun, M. Marcel Olivier et toutes les
personnalités qui comptent dans le monde
colonial à Paris, attendaient M. Carde sur
le quai de la gare de Lyon.
Le Gouverneur Généra! à sa descente du
wagon - allure vivo, visage souriant - a
bien voulu nous faire les déclarations sui-
vantes :
La situation en Afrique occidentale française
est bonne au point de vue politique, satisfai-
sante au point de vue économique. Mais ce qu'il
faut surtout dire, c'est l'impression profonde,
durable causée par le voyage du Ministre te*
Colonies, voyage - ajoute le gouverneur oui
est également excellent au point de vue mé
politain puisqu'il attire L'attention sur l'A.
et me Verniellia sans doute d'obtenir plus aisé-
ment l emprunt qui est la cause principale (te
mon voyage.
Et le Gouverneur Général ajoute :
Je suis à Paris insqu'en octobre : si tout de-
meure calma lâ-IJas, ce qui est certain, car la
colonie est entièrement pacifiée. M. Maginot a
pu constater combien son voyage s'étatt paifê
sans le plus petit incident, en plein Sahara. /«
peux le dire - termine M. Carilc - sans hési-
ter : là-bas, chez moi je réponds de tout.
La circulation automobile
al Soudan français
(au premier janvier 1929)
Le nombre des voitures automobiles en
service dans la colonie du Soudan français,
au ier janvier 1929, était de 694, se répartis-
sant ainsi par catégorie, en comparaten
avec Jes chiffres du Jer janvier 1928 :
Janvier Janvier
1929 191S
Voitures touriste 262 108
Camionnettes 147 8/
Camions 219 126
Autobus 5 a
Motos et cycle-cars. 61 45
6od 4c8
Un service automobile régulier fonctionne
entre Bamako-Koulouba et l'hôpital du point
G. Il est exploité par l'administration.
Une entreprise de transports privée a com-
mencé à fonctionner en 1928 ; elle a l'inten-
tion d'organiser un service régulier de trans-
ports en commun entre Bamako et Kouti-
koro.
Comme origine, les automobiles circulant
actuellement dans la colonie comprennent
369 voitures françaises (131 touriste 96 ca-
mlonnettes, 101 camions, 41 motocyclettes et
cycle-cars) et JÎ5 voitures étrangères (ijf
touriste, SI camionnettes, 123 camions, 30
motocyclettes et cycle-cars). En 1928, on
comptait 207 voitures françaises et 251 vei-
nures étrangères ; la proportion a donc été
renversée au cours de l'année 1928 à l'avan-
tage des marques françaises.
Le mouvement commercial
du Soudan français
(Quatrième trimestre et année 1928) ,
Chiffres provisoires
Le mouvement commercial du Soudait
français pendant le quatrième trimestre '02~,
s'est élevé à 38.21S.515 francs dunt 36 mil-
lions 328.244 francs d'articles importés et
1.390.271 francs de produits exportés. Au
cours de la période correspondante de 1927,
le mouvement des échanges avait atteint une
valeur de 33.049.964 francs dont 32.825.672
francs à l'importation et 224.292 francs à
l'exportation.
Les résultats du quatrième trimestre por-
tent à 118.901.909 francs la valeur des échan-
ges commerciaux de l'année 1928 dont 113
millions 685.1S8 francs à l'entrée et 5.216.721
francs à la sortie.
Pendant l'année 1927, le commerce exté-
rieur du Soudan français avait été de 86 mil
lions 830.734 fr, dont 85,724-473 fr. d'articles
importés et 1.106.251 ff. de produits expor-
tés.
Le trafic tonnage enregistré pendant le
quatrième trimestre 1928 a été de 5.58S ton-
nes dont 4.771 tonnes aux importations et
817 tonnes aux exportations contre 5.602 ton-
nes en 1927 dont 5 458 tonnes à 1 entrée et
144 tonnes à la. sort ie.
Le tableau suivant fait lessortir le tonna-
ge du trafic de la colonie pendant les années
1028 et 1027
- 19:!t\ 1927
Année 1928 1927
Importations 17.260 19.901
Exportations -. - 4.223 802
Total 21.481 20.703
Dans l'ensemble, les résultats commer-
ciaux de l'année 102X présentent sur ceux de
l'année précédente, d'une part, une augmen-
tation de valeur de 32.071.175 francs dont
27.950.715 francs aux importations et 4 mil-
lions 1 10.460 lianes aux exportations t't, d'au-
tre part, un accroissement de tonnage de
780 tonnes résultant d'une augmentation de
3.421 tonnes sur les sorties et d'une dimi-
nution de 2.041 tonne- sui les entrées.
Par rapport à la moyenne quinquennale
1923-1927 qui se chiffre p.u 15.830.573 trancs-
01, le mouvement des échanges commerciaux
du ÎVnidan français en 192S est en augmen-
tation de 8.^76.699 francs-or (cours de stabi-
lisation), ce. qui représente un accroissement
de plu-, de 52 o'o.
l\unn les principaux articles importés au
Soudan français, pendant l'année 192S, il
faut citer les tissus de cuton et les guinees,
i.;8S tonnes déclarées pour 52.28c).247 francs
(contre 8<;8 tonnes pour 25.189.108 francs en
1927): les voitures automobiles dont le nom-
bre passe de 103 pour 3.501.823 lr. en 1927. à
161 pour 6. i<)2.76 t r. en 1928 ; les sucres do
toute-, soites, 1.586 tonnes pour 4.99S.033. ,!-
(contre 1.283 t. et 4.40(1.681 11.; les machines
et mécanique;-, 209 tonnes pour 3.458.443 fr.
(contre 205 tonnes et 3.S 1.061 t'r. i; les tils
de coton de toutes soi tes, 100 tonnes pour
3.292.578 fr. uontre 112 t. et 3.56S.003 fr.V,
les huiles de pctrole et de schiste, t.277 ton-
nes pour 2.SS5.455 lr. entre 915 tonnes et
2.012.084 fr.), etc.
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