Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1929 15 avril 1929
Description : 1929/04/15 (A30,N59). 1929/04/15 (A30,N59).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805367
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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TRENTIEME ANNEE. N* «0.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
LUNDI soin, 15 AVRIL 1929.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rèdaction & Administration :
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Les Annales Coloniales
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ABONNEMENTS
avec la Revue monsmeiio :
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Les exigences chinoises en Indo-Chine
- 1 ce- «
Les nationalistes chinois ont réussi à cons-
tituer un gouvernement dont le principal
objectif a été de soustraire la Chine à la
tutelle des puissances étrangères. C'est ainsi
que le gouvernement de Nankin a réussi à
dénoncer les « traités inégaux » et à con-
clure des accords commerciaux avec l'Alle-
magne, l'Amérique, la Belgique et la
Grande-Bretagne, promettant entre les par-
ties contractantes l'égalité complète dans les
douanes. -
La France a été entraînée à signer un ac-
cord provisoire analogue à celui qui a été
passé avec les autres puissances occidentales
le 22 décembre 1928.
Cet accord accorde à la Chine le régime
de la nation la plus favorisée et supprime
toutes les inégalités de traitement sur les
taxes intérieures entre les différentes nattions
importatrices.
Le Gouvernement français a en outre dé-
claré à la Chine que jusqu'à un accord défi-
nitif, il ne pouvait accorder en bloc son ta-
rif minimum, et que la suppression des
douanes intérieures était désirable pour que
les marchandises ne supportent pas de taxes
excessives de la part des provinces. Dans
l'intérêt des deux nations, il a été stipulé
par la France que le statu quo subsiste pour
l'Indochine pendant la durée des négocia-
tions et qu'il y aurait grand intérêt enfin qtie
le service des emprunts conclus par le gou-
vernement chinois intéressant l'épargne fran-
çaise fût repris au plus tôt.
Les Puissances occidentales ne se sont-
elles pas méprises sur la valeur nationale
du gouvernement nationaliste de Nankin ?
Aujourd'hui la guerre civile recommence en
Chine et les généraux chinois avec leurs par-
tisans sont de nouveau entrés en guerre
Maïs il y a lieu de répondre aux exigen.
ces du Kouoniingtang dans la conférence de
Nankin.
Ces exigences sont :
Suppression par la France de la législa-
tion vexatfMre (?) à l'égard des Chinois sé-
journant en Indochine ;
Suppression de la taxe de capitation ;
Réforme des formalités d'entrée des Chi-
nois en Indochine ;
Amélioration pour les importations chi-
noises ;
Etablissement d'un Consulat chinois ;
Reprise par la Chine du chemin de fer
du Yunnan.
Quelle est la. véritable situation des Chi-
nois en Indochine ? On peut dire qu'ils
occupent une position privilégiée.
* * On peut évaluer à plus de 300.000 le
nombre des Chinois installés ou résidant en
Indochine, où ils sont juridiquement dési.
gnés sous le nom d' « asiatiques étrangers.
et régis par des règlements spéciaux.
Ils sont groupés e» « congrégations. pos-
sédant des biens mobiliers et immobiliers,
des lieux de réunion (cercles), des pagodes,
êtes hôpitaux, des lycées et une Chambre
de commerce. Les chefs en sont choisis par
les Chinois et ce sont eux qui sont respon-
sables vis-à-vis des autorités françaises et
font verser les impôts.
Les Chinois, au fond, l>énélicicnt en Chine
d'un traitement de faveur. Ils conservent
leur statut personnel c; familial et le res-
pect de leurs usages relatifs à l'affiliation,
l'adoption, le régime (les successions. Ils
ne paient pas les droits successoraux aux-
quels sont astreints les Français habitant
l'Indochine. Ils sont soumis aux tribunaux
français et jugés par la loi annamite, ins-
pirée en grande partie de la loi chinoise.
L'impôt personnef auquel ils sont astreints
(c'est la taxe de capitation dont ils se plai-
gnent), est rigoureusement proportionnel et
n'est pas excessif en regard des semmes
énormes que le commerce chinois draine dans
toutes les parties de l'Indochine.
Au point de vue économique leur situation
est presque privilégiée. On leur permet de
circuler et commercer librement dans tout
le pays, d'y acquérir des biens, de partici-
per aux adjudications publiques, de pêcher
dans les eaux territoriales, alors que nos na-
tionaux sont privés de ces avantages en ter-
ritoire chinois. Leurs jonques circulent sur
tous les fleuves, canaux et rivières de l'In-
dochine, ce qui leur permet d'accaparer les
échanges avec les ports chinois et ceux
d'Extrême-Orient. Aussi les colonies chi-
noises en Indochine sont-elles prospères et
riches et détiennent-elles la majeure partie
des établissements industriels et commer-
ciaux de l'Union.
Déjà les Annamites se plaignent de la si-
tuation privilégiée qu les Chinois ont en
C inoes ont en
Inaochine, que diront * lorsque, renonçant
à appliquer >14 taxe de capita-
tion et à les mettre au contrôle du service
d'immigradon (nécessaire à l'identification
des étrangers), on les laissera libres dans le
pays, sous le contrôle des Consuls chinois,
tout en conservant leur nationalité, contrai-
tement aux .lois établies par les empereurs
d'Annam et les rois du Cambodge qui vou-
laient que Mès la seconde génération, les
Chinois. fixés de père en fils en Indochine
soient assimilés aux indigènes ?
Sans doute, les Antimites et les Cambod-
giens, les différents rois khmères avaient dû
consentir peu à peu des droits plus étendus
aux Chinois, mais, avant de leur consentir
un régime plus libéral encore que celui qui
leur est réservé, le gouvernement français ne
peut cependant tout leur abandonner, mal-
gré son vif désir de n'avoir avec la Chine
que des rapports de bon voisinage. D'autant
plus que nous avons besoin de recourir aux
coolies chinois pour assurer le travail dans
nos mines et certaines cultures agricoles.
D'où la conclusion qui parait s'imposer,
c'est que nous devrons répondre aux Chi-
nois que s'ils veulent l'égalité des droits et
des traitements pour leurs nationaux, il est
indispensable qu'ils nous reconnaissent en
Chine des avantages correspondants à ceux
dont ils bénéficient en Indochine.
Il serait à craindre d'ailleurs que si notre
contrôle direct était supprimé, les Chinois
deviennent les maîtres absolus de la colo-
nie par droit de priorité et tic créance. Les
indigènes dépouillés par eux, sentant notre
protection insuffisante, pourraient bien se
livrer un jour à de véritables jacqueries du
genre de celle d'Haiphong le 22 août 1927.
'Enfin, en ce qui concerne la rétrocession
du chemin de fer du Yunnan, il est bon de
rappeler que cette rétrocession prévue par
l'accord de 1903 ne peut être dénoncée qu'à
l'expiration du délai de 80 ans. Dans tous
les cas la question vaut d'être traitée à fond
avec le gouvernement nationaliste chinois.
Ch. Deftlfrre,
Sénateur du Nord. membre
de la Commission des Affaires
Etrangères.
CINÉMA COLONIAL
»•«
A Madagascar
M. Léon Poirier donnera, en partie, la
Grande Ile pour décor à son prochain film
intitulé : C'ain.
Ce nouveau grand film ne comportera que
deux personnages essentiels : un homme et
une femme. Thomy Bourdelle incarnera
l'homme. L'interprétation de la femme n'est
pas encore fixée en raison du caractère indi.
gène du personnage.
« Vénus »
Hier a eu lieu à Bruxelles une grande pre-
mière cinématographique. Dans le plus
vaste cinéma de Bruxelles, l'Agora, on pro-
jetait - pour la première fois le grand film
tiré du roman de Jean Vignaud : Vénus.
Près de 3.000 personnes remplissaient com-
plètement la salle. Le scénariste, M. Vi-
gnaud, et le metteur en scène, M. Louis Mer-
canton, aillfÎ que M. CoppenS", directeur
pour la Belgique des Artistes associés, as-
sistaient à la séance.
Le public a accueilli très favorablement
ce premier grand film de collaboration fran-
co-américaine réalisé par les Artistes asscr-.
ciés avec Constance Talmadge, grande ve-
dette.
Tous ceux qui avaient lu le livre coloré de
M. Jean Vignaud retrouvaient dans le scé-
nario les mêmes qualités de mouvement et
de vie qui firent le succès du roman, ainsi
que cet extraordinaire décor méditerranéen,
dans lequel se complait le romancier de
Sarati le Terrible et de la Maison du Mal-
tais.
RUE OUDINOT
Le colonel breveté d'infanterie coloniale
Revcrcé (E.-M.-A.), est nommé sous-direc-
teur à la direction des services militaires au
ministère des Colonies à compter du ter mai
'929.
.1.
ETHIOPIE
Le duc dos Abr.izzos osl parti le 1;1 avril
de Massnounli po îr l'Italie à bord du va-
peur Crispf, nprès avoir achevé son explo*
ration aux environs du fleuve Oneti-Sfcébéli,
dans l'Ethiopie méridionak et dans
rOganda.
L'écriture arabe
A l'instar de-Mustapha Kemal qui a rendu
en Turquie l'alphabet latin obligatoire, le
Gouvernement Persan avait pensé en faire
autant.
Mais un orientaliste anglais, Sir Denison
Ross, ayant démontré que la chose était pres-
que impossible, il est question actuellement,
de remplacer l'alphabet arabe, non plus par
l'alphabet latin, mais par l'ancienne écriture
persane employée autrefois avant l'introduc-
tion de l'arabe. Ces diverses réformes inci-
tent à penser au problème de l'écriture ara-
be. Malgré la réputation artistique des ca-
ractères arabes qui se développent comme
une dentelle délicate, on doit reconnaître que
toute écriture liée est difficile à réaliser par
les moyens modernes de l'imprimerie qui ne
répondent guère aux soucis d'art, mais se
préoccupent surtout d'uniformiser .pour plus
de clarté et de rapidité le corps des diverses
lettres : Si nous ne croyons pas utile de sub-
stituer un alphabet à un autre, nous recon-
naissons que l'alphabet arabe dont les formes
varient, selon la place initiale médiane ou
finale des lettres, devrait s'améliorer en s'ins-
pirant de la réforme qui permit à l'écriture
latine elle-même, jadis également liée, d'adop-
ter des formes de lettres isolées ayant un
corps bien déterminé : c'est le seul moyen
qui sauvera l'alphabet arabe des difficultés
'exécution typographique qui mettent son
existence en péril.
Jto fosseff Bassa Ànhalfa
-
Le Mellah modernisé
̃ »»»
Renonçant aux immémoriales interdictions,
qui accablaient le quartier juif de Fez, le
gouvernement chérifien a enfin donné congé
au Mellah de faire poser dans ses divers
quartiers des canalisations d'eau potable.
De l'eau de source dans le Mellah c'est
une petite révolution, un peu de bien-être
pour ses habitants, des conditions d'hygiène
qui profiteront non seulement aux intéressés
directs mah tout autant à leurs voisins.
8.. JR.
Un événement colonial ;
v
A
Le « premier Congrès interna-
tional de - l'aidwion sanitaire »,
annoncé samedi dernier par les
Annales Coloniales, est un événement gui
intéresse au plus haut foint les Colomes.
Von n'est donc pas étonné d'apprendre
que le « Gouvernement général de t Algé-
rie, la Résidence française au Maroc et la
Résidence de la République à Tunis se sont
fait inscrire parmi les membres du Con-
grès ».
Mais l'A.O.F., l'A.E.F., Madagascar,
l'Indochine, et nos autres possessions 1 S'il
n'en est pas question pour le moment, dans
le communiqué qui vient d'être envoyé aux
journaux, l on aime à croire que cet oubli
Ju, plus probablement, ce retard dans l'in-
formation, sera réparé avant le 14 mai, date
d'ouverture du Congrès.
A maintes reprises, ici-mime, a été déplo-
rée l'insuffisance numérique du personnel
médical de nos colonies. Rien ne peut mieux
suppléer à cette insuffisance que l'avion
j sanitaire ; c'est Pévidencç même et c'est
pourquoi nous espérons que des coloniaux
qualifiés, de toute provenance, visiteront les
appareils exposés et assisteront aux démons-
trations qui auront lieu le 17 mai sur le ter-
rain d'Orly : exercices pratiques et Rem-
barquement de blessés, manœuvres à terre
et en vol, emploi d'appareils spéciaux faci-
litant les atterrissages, manœuvres d'un
« autogire P, etc.
Un voyage de Paris à Reims, « chargé
de blessés fictifs, .permettra aux congres-
sistes présents et surtout aux délégués étran-
gers d'apprécier comparativement et simulta-
nément les qualités respectives des appa-
reils dans chacune des catégories: petits por-
teurs, moyens et gros porteurs ».
Tout cela est bel et bon, et même excel-
lent.
La mise en pratique d'une organisation
qui permettra le transport rapide d'un blessé
ou d'un malade dans un centre sanitaire
bien outillé rendra certainement les plus
précieux services. Dans les cas où le trans-
port du patient sera impossible, ou ne sera
pas indispensable, l'avion, conférant néan-
moins aux médecins un don de quasi-ubiqui-
té, pourra décupler leur action bienfaisante.
Il faut cependant rappeler, une fais de
plus, que de tels services doivent être
ri ayons pas ptur des mots payés ce
qtfils valent. Quand on dit de certains ser-
vices qu'ils tiont « pas de Prix 9, cela veut
dire un très haut prix.
Quoi qu'il advienne du vœu constant qu'à
cet égard nous, formons dans ce journal,
nous nous réjouissons à Vavance d'une ma-
nifestation éminemment utile aux Colonies et
qui prend tout son sens « humain » dès lors
qu'elle est internationale.
Et nous nous plaisons tout particulière-
ment à constater qu'elle est placée sous le
dDIIlJleJatronage de la Reine des Belges
et de M. Gaston Doumergue.
J9ïï(f» nr!cp Boiiflfoiix- M. a font,
Député du FtftttUre,
Vice-Président de la Chambre.
L'Aviation Coloniale
Maroc
Le général de Vergnette en mission aéro-
nautique au Maroc qui est arrivé à Fez
quittera cette ville par avion pour le Tadla,
où il va inspecter les escadrilles militaires.
Paris-Saigon et retour
Les aviateurs Bailly et Reginensi ainsi
que leur mécanicien Marsot qui avaient
pris leur vol avant-hier matin sur le ter-
rain d'aviation de Tan-Son-Htit à 9 h. 30
emportant 50 kilos de courrier postal pour
la France, sont arrivés à Akyab hier
après midi venant de Bangkok d'où ils
étaient partis le jour même à 7 heures 30.
Après une escale à Allahabad, ils sont
partis ce matin pour Karachi.
Saigon-Cambodge
L'hydravion de la Compagnie aérienne
qui a amerri mercredi à Angkor Wat en
est reparti vendredi à 6 heures ; il a fait
escale à Pnom-Penh à 9 heures, et en est
reparti à 10 heures, pour arriver à Saigon
à 14 heures.
Chine
Le ministre des transports a été nommé
président de l'organisation aéronautique
qui procédera au développement de l'avia-
tion commerciale à travers la Chine.
Indes-Angleterre :
Le premier courrier postal aérien Indes-
Angleterre est arrivé hier à Croydon.
L'appareil, un grand avion de commerce
britannique, y a atterri à 14 h. 13, venant
directement de Bâle. n y avait à bord 250
kilos de courrier et cinq passagers, dont
sir Goeffrey Salmond, vice-maréchal de
l'nir, qui a accompli tout le trajet depuis
Karachi, et sir Samuel Hoare, ministre de
l'aéronautique, qui avait rejoint l'avion
postal en Egypte.
Espagne
Selon le colonel Kindelan, chef de l'aé-
ronautique espagnole, la défense aérienne
du territoire espagnol exigerait en temps
de guerre quatre-vingt-sept escadrilles de
combat, quatre-vingt-quatre escadrilles de
bombardement, vingt-sept hydravions,
trente-six avions d observation, autant
d'escadres représentant un total de deux
mille deux cents avions, mais ce dernier
chiffre, en temps de paix, pourrait être ré-
duit à mille cinq cents appareils.
duit a
Sans prendre part à la course des arme-
ments navals qui semble malheureusement
commencée, a déclaré le général Primo de
Rivera, l'Espagne doit posséder une flotte
en rapport avec sa situation maritime et le
développement de ses côtes, péninsulaires
et coloniales.
M. Carde en France
.1 T
M. J. Carde. Gouverneur général de l'A.
0. F., est arrivé hier matin à Paris. Il avait
été reçu la veille à l'Institut colonial de Mar-
seille, à la Chambre de Commerce, au Foyer
Colonial et à la Société de Géographie.
Au banquet, offert par la Chambre de Com-
merce de Marseille, M. J. Carde, après avoir
heureusement décrit l'essor magnifique de la
colonie, a exprimé le voeu que les efforts faits
par elle soient mieux soutenus par la métro-
pole.
M. J. Carde, Gouverneur général de l'A.O.
F., arrivera vendredi prochain 19 avril, à
18 h. 40, venant de Montargis.
Il est parti aujourd'hui de Maneille en
automobile à destination de cette ville.
8..
L'instruction des femmes indigènes
«♦«
Les mœurs musulmanes exigent que dès
l'approche de la nubilité la fillette soit voi-
lée et claustrée au domicile paternel ; c'est
un obstacle difficile à surmonter pour l'ins-
truction des filles. Malgré les recomman-
dations humanitaires du Prophète, la loi
coranique n'a pu empêcher que la femme
restât dans un état d'infériorité révoltant.
La femme n'est souvent qu'un instrument
de volupté ou une bête de somme qui est
vendue, revendue et achetée au gré de son
mari. « Ane le jour », (e femme adorée la
nuit If, ce proverbe résume le sort habituel
de la femme arabe.
Il faut que, par l'instruction, la femme
acquière le sentiment de sa valeur morale
et que, peu à peu, elle impose à l'homme
l'égalité que celui-ci lui conteste.
Actuellement la femme arabe ou berbère
est accaparée par les travaux champêtres;
s'il lui reste quelques loisirs, eUe n'a d'em-
prise que sur ses filles de qui elle nourrit
l'esprit de superstition. Seule, l'école peut
faire disparaître l'infériorité intellectuelle
de la femme indigène. Déjà certes l'œuvre
scolaire est en bonne voie : en 1927 les éco-
les publiques et les écoles privées ont été
fréquentées par 6.800 fillettes, cette pre-
mière étape importante manifeste une ten-
dance de l'indigène à s'ouvrir avec con-
fiance aux influences civilisatrices moder-
nes. Les fillettes apprendront dans les éco-
les non seulement les principes d'hygiène,
d'ordre, d'économie qui sont indispensa-
bles dans le ménage, mais elles appren-
dront aussi à mieux connaître et à aimer
la civilisation française qui semble jusqu'à
ce jour être l'apanage de l'élément mascu-
lin.
La religion musulmane, loin de s'opposer
a l'instruction, la recommande. Le Coran
dit : « Puiser la science partout où elle
peut se trouver, même en Chine. n Les
CI Hadits » ajoutent : « l'instruction est
obligatoire pour tout musulman et toute
musulmane n; un proverbe courant énonce:
cc Celui qui fait un voyage pour la science,
Dieu lui facilitera l'accès du raradis. » Un
délégué financier des plus distingués, M.
Ahmed Hacène, s'étonnait récemment que
1 Algérie musulmane restAt A l'abri de - ce
vent d'intellectualité qui soufflait sur le
monde islamique ; il rappelait que des fem-
mes musulmanes, turques, ègyptiennes,
allaient à la conquête de la science et il
signalait le danger que pouvait être pour
le bon renom de l'œuvre française, cette
stagnation de la masse indigène à cote de
la magnifique civilisation qu'est la nôtre.
Chez les Terre-Neuvas
»♦»
Le départ du navire-hôpital
La traditionnelle messe de départ a été cé-
lébrée hier sur le vapeur Sainte-femme-
d'A navire-hôpital de l'Œuvre de la Mer,
par rcl, 'abbé Thépaut, aumônier du bord. On
remarquait la présence de MM. Brindeau, sé-
nateur ; Lorin de Raure, administrateur de
la marine; le capitaine de vaisseau Nivet,
commandant d'armes; les consuls d'Espagne,
de Colombie et du Chili.
Le Père Bertin, franciscain, ancien ensei-
gne de vaisseau et le chanoine Alleaume, ar-
chiprêtre du Havre, ont pris la parole.
Le navire a appareillé ce matin pour les
bancs de Terre-Neuve, où il assistera les pê-
cheurs.
Un navire en feu
Le terre-neuvier Sylvana, parti de Saint-
Malo le 9 mars pour les bancs, a été aban-
donné par son équipage après un incendie
à bord. Tous les hommes ont été recueillis
par le vapeur suédois Malmen.
CoruMi Poyle en Afrique
Le célèbre romancier Conan Doyle vient
d'accomplir une grande tournée de propa-
gande spirite en Afrique Orientale et dans
l'Afrique du Sud, notamment à Rhodésia,
Nairobi, Johannesburg, Capetown, où il a
fait des conférences très suivies.
« J'ai, a-t-il déclaré, trouvé des forces
psychiques chez les sauvages, et notamment
chez le grand prêtre sorcier ces diverses tri-
bus que j'ai eu l'occasion de visiter. Ainsi
s'explique leur influence incontestable sur
leurs congénères. »
Le romancier a fait connaître qu'il publie-
rait bientôt un livre sur son voyage : Notre
Hiver à travers l'Afrique.
De la jungle à la fourrière
Qui l'eût cru? Il s'égare dans les rues de
Paris une foule d'animaux venus des jungles
ou des rivages exotiques. M. Débat, direc-
teur de la fourrière, a signalé à l'un de nos
confrères les trouvailles suivantes, entre au-
tres : une civette d'Asie, 1 chacal 1 man-
gouste, 3 tortues, 1 flamant, 1 cicogne, 1
calao, si cochons d'Inde, 5 singes, 1 tatou.
Une année, même, la fourrière a reçu des
lions. Une dompteuse célèbre, aussi démunie
d'argent que d'engagement, avait abandonné
ses lions sur la voie publique, dans leur
cage, heureusement.
Les obsèques de M. L.-G. Thébault
Aujourd'hui ont eu lieu, à Livarot, les obsèques de notre regretfé
co-directeur M. L.-G. Thébault.
Toutes les personnalités de Livarot avaient tenu à donner à notre
regretté ami les suprêmes preuves de sympathie.
A 10 heures, hier, avait eu lieu, 67, rue Charles-Laffitte, à
Neuilly-sur-Seine, la levée du corps en présence d'un grand nombre
de personnalités coloniales et d'amis de la famille, parmi lesquels
nous avons reconnu : M. Mario Roustan, Sénateur ; M. Gaston
Joseph, directeur des Affaires politiques, et M. Peyrouton, représentant
M. A. Maginot, Ministre des Colonies ; MM. Chatel, Arnaud
Legasse, Fondère, Benedic, Sasias, Emile Cordonnier, Dudet, Se-
guin, le représentant de l' « Agence de l'Indochine » ; ses amis per-
sonnels : MM. Vernon, A. Oradour, Daniel Guynet, Chassin, Van
HaecKen, Lièvre, de P« Agence Havas », Gros et Madame ; Mme De-
grave, M. Darnis et Mme ; MM.Baury, Moreau, Urbin, Henri Frot,
Rochon, Mlle Bigeaut, Thierry, Agard, Mme Victor, Mme Besse de
Laromiguière, Mme Eugène Devaux, Mme Bullier, etc. et la collabo-
ration des Annales Coloniales ; MM. Besse de Laromiguière, Eugène
Devaux, Mme Mirane-Marcelle Deffins ; MM. Roland Elissa-Rhais,
Laporte, Le Barbier, Nibaudeau ; Mlle Germaine Quitté, M. Toulis.
Mme Gaston Thébault, veuve de notre regretté co-directeur, Mme
Thébault, sa mère, leur famille ainsi que M. Marcel Ruedel, direc-
teur des Annaler Coloniales, recevaient les condoléances.
S'étaient excusés : M. Auguste Brunet, député ; M. Paul Bour-
darie, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences coloniales.
"., Les honneurs militaires ont été rendus par une délégation d'of-
ficiers de la Place de Paris.
M. Pasquier à Java
«»«
Nouvelles réceptions
Le Gouverneur Général Pasauicr a été
reçu le Il avril après-midi par la municipa-
lité de Batavia et une brillante réunion eut
lieu chez le bourgmestre. Dans la soirée,
un grand bal a été offert par l'amiral Stotz
à bord du croiseur Jtiles-Michelet; les Gou-
verneurs généraux des Indes Néerlandaises
et de l'Indochine y assistaient ainsi qu'une
affluence considérable et toutes les person-
nalités de l'administration, de l'armée, des
industries et du commerce. La fête fut par-
ticulièrement brillante,# cordiale et animée.
Remise de décorations
A l'issue du dîner au Consulat de France,
le Gouverneur général de Graeff annonça
que le gouvernement de S. M. la reine des
Pays-Bas, avait décerné les décorations de :
Grand-Croix de l'Ordre d'Orange de Nassau
au Gouverneur général Pasquier ; de Grand-
Officier à l'amiral Stotz; de commandeur au
capitaine de vaisseau Derin, au Consul gé-
nial Bodard, aux directeurs Lacombe et
Norre; d'officier au capitaine Harrault. Le
Gouverneur général de Graeff a souligné
tout spécialement la distinction accordée au
consul Bodard, comme une preuve de la re-
connaissance très réelle du gouvernement
royal pour la manière active, efficace et
sympathique dont il a servi non seulement
les intérêts de la France en Indochine, mais
aussi les intérêts parallèles des Pays-Bas.
Chez les émlgrants
Vendredi le Gouverneur général Pasquiei
a consacré sa matinée à la visite de divers
établissements, parmi lesquels les installa-
tions pour les travailleurs émigrants indi-
gènes de la Société Algérienne Delisch et
es émigrants de Kantoor ont retenu particu-
lièrement son attention.
A Bandoenq
Le Gouverneur général Pasquier, avec sa
suite, a quitté ensuite Batavia, en auto
pour Bandoeng où il a visité les installa-
tions du département de l'agriculture et les
jardins d'essai de Buitenzorg. Il a déjeuné
dans un des pavillons du palais du Gouver-
nement général des Indes Néerlandaises.
Un train de luxe transsibérien
•++-
Dans quelques années, pour peu que le
snobisme s'en- mêle, les oisifs et les élégan-
tes prendront à Paris, gare du Nord, le train
pour Hanoï, avec la même facilité qu'au-
jourd'hui pour Monte-Carlo. L'agence Indo-
Dacifi annonce, en effet, que la Compagnie
des Chemins de Fer de l'Est-Chinois met-
tra en marche à titre d'essai, le 3 mai, au
départ de Shantung, un train de luxe trans-
sibérien, avec destination directe à la gare
de Stolpce à la frontière polonaise, et stricte-
ment réservé aux voyageurs se rendant en
Europe Occidentale. Ce train, aménagé
avec tout le confort moderne, comprendra un
wagon-restaurant, un wagon-salon, avec pla-
te-forme observatoire, un wagon-fumoir, un
wagon-lits avec bains, un wagon-salon dan-
cing avec jeux divers, un wagon-salon de
coiffure. Permettnnt d'aller de Shantung à
Stolpce sans cha ngn de voiture, le train
s'arrêtera un jour entier à Harbin et à Mos-
cou, où des dispositions sont prises pour
permettre la visite de la capitale soviétique
dans les meilleures conditions, avec autocars
et guides. Toutes les formalités relatives à
l'obtention du visa soviétique sont effectuées
par les soins des agences de la Compagnie à
Tien-Tsin et à Pékin.Le prix des billets com-
prend les droits de location les suppléments
pour couchettes, les repas, le petit déjeuner,
thé et dîner.
Les exportations de riz
Les exportations de riz par Haïphong durant
le mois de mars ont atteint au total 0.141 ton-
nes. savoir :
_u balles
Riz blanc : sur l'étranger 7.688
sur France. 116
Riz cargo : sur l'étranger 13.137
Le réseau routier
de la Guinée française
au 1" Janvier 1929
, -- -
Le réseau routier de la Guinée Française
comprend actuellement 2.077 kil. de routes ou
chemins carrossables. Il est divisé en routes de
grande conununication, chemins ruraux et pistes
automobilisables en saison sèche.
1. Routes construites :
1° Les routes de grande communication
s'étendent sur une longueur de 557 kilomètres
et relient les points suivants :
BASSE-GUINEE
Kilomètres
Conakry-Forécariah-Fannoréah 124
Embranchem. k. 46 à gare Kakoulima 3
Embranchem. k. 35 à Dubréka (ville) 16
Variante k. 35 14
Boffa-Bakoro 23
Kindia-Koba 7
MOYENNE-GUINEE
Mamou-Labé-Pita 150
Dabola-Faranah 110
HAUTE-GUINEE
Kankan-Odienné 110
2° Les chemins ruraux s'étendent sur 201
- 6 - -
kilomètres et desservent les localités ci-après :
BASSE-GUINEE
Route Conakry-Forécariah.
Embranchement k. 57.600 à Ouan-
kifong 3.500
Embranchement k. 68 à Moié-
bayah-Coké 12 »
Embranchement k. 76 à Médina et
Sango ,. 21 »
Kouria-plantation Suzor 3.500
Souguéta-plantations 2 »
Linsan-Sangoya o. 17 »
MOYENNE-GUINEE
Route Mamou-Labé.
Embranchement k.61 Dalaba à Di-
tinn 32 »
Embranchement k. 93 Bomboli-Ké-
bali-Ditinn 44 »
Embranchement Pita à Timbi-Ma-
dîna. 23 »
Kébali à Kankalabé 32 »
Pita-Bentignel Il »
3° Les pistes automobilisables en saison
sèche se développent sur 844 kilomètres faisant
communiquer les points suivants :
MOYENNE-GUINEE
Labé- T ountourou- Tougué 93 »
Popodaka-Korénani 20 »
Laya-Saraya 6 »
HAUTE-GUINEE
Kankan-Bougouni par Kalan-Kalan 208 »
Kankan-Diélibakoro vers Siguiri. 90 »
Kankan-Kissidougou 180 »
Kankan-Guannankoro 32 »
Kouroussa-Diélibakoro-Siguiri- fron-
tière Soudan 215 »
Il. Routes en construction. L'Admi-
nistration locale procède actuellement à la cons-
truction de 1. 195 kilom. de routes de grande
communication, dont 475 kilomètres sont déjà
construits.
Ces routes sont les suivantes :
BASSE-GUINEE
Conakry-F orécariah-Pharmoréah.
Embranchement km. 10 sur
Rotouma-Kaporo 4 » 4
Dubréka-Boffa-Boké 27.800 200
Pharmoréah-Pamelap 3 » 12
Kindia-Bokaria, vers Madi-
na-Oul a 23 » 57
Kindia-Conakry (zone Kou-
ria) 6 » 150
M
51
1
TRENTIEME ANNEE. N* «0.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
LUNDI soin, 15 AVRIL 1929.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rèdaction & Administration :
34, lUI du RMMMar
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VÉLÉPH. 1 louvrk ,.
RICHKUKU tf-M
Les Annales Coloniales
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Dimctium 1 MspmI RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Tout lu oHfeKi puMUi tel mo(r« |mmi| m imbM
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ABONNEMENTS
avec la Revue monsmeiio :
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On l'aiWDM Mna tnk ftn
lova - bureaux de pealt
Les exigences chinoises en Indo-Chine
- 1 ce- «
Les nationalistes chinois ont réussi à cons-
tituer un gouvernement dont le principal
objectif a été de soustraire la Chine à la
tutelle des puissances étrangères. C'est ainsi
que le gouvernement de Nankin a réussi à
dénoncer les « traités inégaux » et à con-
clure des accords commerciaux avec l'Alle-
magne, l'Amérique, la Belgique et la
Grande-Bretagne, promettant entre les par-
ties contractantes l'égalité complète dans les
douanes. -
La France a été entraînée à signer un ac-
cord provisoire analogue à celui qui a été
passé avec les autres puissances occidentales
le 22 décembre 1928.
Cet accord accorde à la Chine le régime
de la nation la plus favorisée et supprime
toutes les inégalités de traitement sur les
taxes intérieures entre les différentes nattions
importatrices.
Le Gouvernement français a en outre dé-
claré à la Chine que jusqu'à un accord défi-
nitif, il ne pouvait accorder en bloc son ta-
rif minimum, et que la suppression des
douanes intérieures était désirable pour que
les marchandises ne supportent pas de taxes
excessives de la part des provinces. Dans
l'intérêt des deux nations, il a été stipulé
par la France que le statu quo subsiste pour
l'Indochine pendant la durée des négocia-
tions et qu'il y aurait grand intérêt enfin qtie
le service des emprunts conclus par le gou-
vernement chinois intéressant l'épargne fran-
çaise fût repris au plus tôt.
Les Puissances occidentales ne se sont-
elles pas méprises sur la valeur nationale
du gouvernement nationaliste de Nankin ?
Aujourd'hui la guerre civile recommence en
Chine et les généraux chinois avec leurs par-
tisans sont de nouveau entrés en guerre
Maïs il y a lieu de répondre aux exigen.
ces du Kouoniingtang dans la conférence de
Nankin.
Ces exigences sont :
Suppression par la France de la législa-
tion vexatfMre (?) à l'égard des Chinois sé-
journant en Indochine ;
Suppression de la taxe de capitation ;
Réforme des formalités d'entrée des Chi-
nois en Indochine ;
Amélioration pour les importations chi-
noises ;
Etablissement d'un Consulat chinois ;
Reprise par la Chine du chemin de fer
du Yunnan.
Quelle est la. véritable situation des Chi-
nois en Indochine ? On peut dire qu'ils
occupent une position privilégiée.
* * On peut évaluer à plus de 300.000 le
nombre des Chinois installés ou résidant en
Indochine, où ils sont juridiquement dési.
gnés sous le nom d' « asiatiques étrangers.
et régis par des règlements spéciaux.
Ils sont groupés e» « congrégations. pos-
sédant des biens mobiliers et immobiliers,
des lieux de réunion (cercles), des pagodes,
êtes hôpitaux, des lycées et une Chambre
de commerce. Les chefs en sont choisis par
les Chinois et ce sont eux qui sont respon-
sables vis-à-vis des autorités françaises et
font verser les impôts.
Les Chinois, au fond, l>énélicicnt en Chine
d'un traitement de faveur. Ils conservent
leur statut personnel c; familial et le res-
pect de leurs usages relatifs à l'affiliation,
l'adoption, le régime (les successions. Ils
ne paient pas les droits successoraux aux-
quels sont astreints les Français habitant
l'Indochine. Ils sont soumis aux tribunaux
français et jugés par la loi annamite, ins-
pirée en grande partie de la loi chinoise.
L'impôt personnef auquel ils sont astreints
(c'est la taxe de capitation dont ils se plai-
gnent), est rigoureusement proportionnel et
n'est pas excessif en regard des semmes
énormes que le commerce chinois draine dans
toutes les parties de l'Indochine.
Au point de vue économique leur situation
est presque privilégiée. On leur permet de
circuler et commercer librement dans tout
le pays, d'y acquérir des biens, de partici-
per aux adjudications publiques, de pêcher
dans les eaux territoriales, alors que nos na-
tionaux sont privés de ces avantages en ter-
ritoire chinois. Leurs jonques circulent sur
tous les fleuves, canaux et rivières de l'In-
dochine, ce qui leur permet d'accaparer les
échanges avec les ports chinois et ceux
d'Extrême-Orient. Aussi les colonies chi-
noises en Indochine sont-elles prospères et
riches et détiennent-elles la majeure partie
des établissements industriels et commer-
ciaux de l'Union.
Déjà les Annamites se plaignent de la si-
tuation privilégiée qu les Chinois ont en
C inoes ont en
Inaochine, que diront * lorsque, renonçant
à appliquer >14 taxe de capita-
tion et à les mettre au contrôle du service
d'immigradon (nécessaire à l'identification
des étrangers), on les laissera libres dans le
pays, sous le contrôle des Consuls chinois,
tout en conservant leur nationalité, contrai-
tement aux .lois établies par les empereurs
d'Annam et les rois du Cambodge qui vou-
laient que Mès la seconde génération, les
Chinois. fixés de père en fils en Indochine
soient assimilés aux indigènes ?
Sans doute, les Antimites et les Cambod-
giens, les différents rois khmères avaient dû
consentir peu à peu des droits plus étendus
aux Chinois, mais, avant de leur consentir
un régime plus libéral encore que celui qui
leur est réservé, le gouvernement français ne
peut cependant tout leur abandonner, mal-
gré son vif désir de n'avoir avec la Chine
que des rapports de bon voisinage. D'autant
plus que nous avons besoin de recourir aux
coolies chinois pour assurer le travail dans
nos mines et certaines cultures agricoles.
D'où la conclusion qui parait s'imposer,
c'est que nous devrons répondre aux Chi-
nois que s'ils veulent l'égalité des droits et
des traitements pour leurs nationaux, il est
indispensable qu'ils nous reconnaissent en
Chine des avantages correspondants à ceux
dont ils bénéficient en Indochine.
Il serait à craindre d'ailleurs que si notre
contrôle direct était supprimé, les Chinois
deviennent les maîtres absolus de la colo-
nie par droit de priorité et tic créance. Les
indigènes dépouillés par eux, sentant notre
protection insuffisante, pourraient bien se
livrer un jour à de véritables jacqueries du
genre de celle d'Haiphong le 22 août 1927.
'Enfin, en ce qui concerne la rétrocession
du chemin de fer du Yunnan, il est bon de
rappeler que cette rétrocession prévue par
l'accord de 1903 ne peut être dénoncée qu'à
l'expiration du délai de 80 ans. Dans tous
les cas la question vaut d'être traitée à fond
avec le gouvernement nationaliste chinois.
Ch. Deftlfrre,
Sénateur du Nord. membre
de la Commission des Affaires
Etrangères.
CINÉMA COLONIAL
»•«
A Madagascar
M. Léon Poirier donnera, en partie, la
Grande Ile pour décor à son prochain film
intitulé : C'ain.
Ce nouveau grand film ne comportera que
deux personnages essentiels : un homme et
une femme. Thomy Bourdelle incarnera
l'homme. L'interprétation de la femme n'est
pas encore fixée en raison du caractère indi.
gène du personnage.
« Vénus »
Hier a eu lieu à Bruxelles une grande pre-
mière cinématographique. Dans le plus
vaste cinéma de Bruxelles, l'Agora, on pro-
jetait - pour la première fois le grand film
tiré du roman de Jean Vignaud : Vénus.
Près de 3.000 personnes remplissaient com-
plètement la salle. Le scénariste, M. Vi-
gnaud, et le metteur en scène, M. Louis Mer-
canton, aillfÎ que M. CoppenS", directeur
pour la Belgique des Artistes associés, as-
sistaient à la séance.
Le public a accueilli très favorablement
ce premier grand film de collaboration fran-
co-américaine réalisé par les Artistes asscr-.
ciés avec Constance Talmadge, grande ve-
dette.
Tous ceux qui avaient lu le livre coloré de
M. Jean Vignaud retrouvaient dans le scé-
nario les mêmes qualités de mouvement et
de vie qui firent le succès du roman, ainsi
que cet extraordinaire décor méditerranéen,
dans lequel se complait le romancier de
Sarati le Terrible et de la Maison du Mal-
tais.
RUE OUDINOT
Le colonel breveté d'infanterie coloniale
Revcrcé (E.-M.-A.), est nommé sous-direc-
teur à la direction des services militaires au
ministère des Colonies à compter du ter mai
'929.
.1.
ETHIOPIE
Le duc dos Abr.izzos osl parti le 1;1 avril
de Massnounli po îr l'Italie à bord du va-
peur Crispf, nprès avoir achevé son explo*
ration aux environs du fleuve Oneti-Sfcébéli,
dans l'Ethiopie méridionak et dans
rOganda.
L'écriture arabe
A l'instar de-Mustapha Kemal qui a rendu
en Turquie l'alphabet latin obligatoire, le
Gouvernement Persan avait pensé en faire
autant.
Mais un orientaliste anglais, Sir Denison
Ross, ayant démontré que la chose était pres-
que impossible, il est question actuellement,
de remplacer l'alphabet arabe, non plus par
l'alphabet latin, mais par l'ancienne écriture
persane employée autrefois avant l'introduc-
tion de l'arabe. Ces diverses réformes inci-
tent à penser au problème de l'écriture ara-
be. Malgré la réputation artistique des ca-
ractères arabes qui se développent comme
une dentelle délicate, on doit reconnaître que
toute écriture liée est difficile à réaliser par
les moyens modernes de l'imprimerie qui ne
répondent guère aux soucis d'art, mais se
préoccupent surtout d'uniformiser .pour plus
de clarté et de rapidité le corps des diverses
lettres : Si nous ne croyons pas utile de sub-
stituer un alphabet à un autre, nous recon-
naissons que l'alphabet arabe dont les formes
varient, selon la place initiale médiane ou
finale des lettres, devrait s'améliorer en s'ins-
pirant de la réforme qui permit à l'écriture
latine elle-même, jadis également liée, d'adop-
ter des formes de lettres isolées ayant un
corps bien déterminé : c'est le seul moyen
qui sauvera l'alphabet arabe des difficultés
'exécution typographique qui mettent son
existence en péril.
Jto fosseff Bassa Ànhalfa
-
Le Mellah modernisé
̃ »»»
Renonçant aux immémoriales interdictions,
qui accablaient le quartier juif de Fez, le
gouvernement chérifien a enfin donné congé
au Mellah de faire poser dans ses divers
quartiers des canalisations d'eau potable.
De l'eau de source dans le Mellah c'est
une petite révolution, un peu de bien-être
pour ses habitants, des conditions d'hygiène
qui profiteront non seulement aux intéressés
directs mah tout autant à leurs voisins.
8.. JR.
Un événement colonial ;
v
A
Le « premier Congrès interna-
tional de - l'aidwion sanitaire »,
annoncé samedi dernier par les
Annales Coloniales, est un événement gui
intéresse au plus haut foint les Colomes.
Von n'est donc pas étonné d'apprendre
que le « Gouvernement général de t Algé-
rie, la Résidence française au Maroc et la
Résidence de la République à Tunis se sont
fait inscrire parmi les membres du Con-
grès ».
Mais l'A.O.F., l'A.E.F., Madagascar,
l'Indochine, et nos autres possessions 1 S'il
n'en est pas question pour le moment, dans
le communiqué qui vient d'être envoyé aux
journaux, l on aime à croire que cet oubli
Ju, plus probablement, ce retard dans l'in-
formation, sera réparé avant le 14 mai, date
d'ouverture du Congrès.
A maintes reprises, ici-mime, a été déplo-
rée l'insuffisance numérique du personnel
médical de nos colonies. Rien ne peut mieux
suppléer à cette insuffisance que l'avion
j sanitaire ; c'est Pévidencç même et c'est
pourquoi nous espérons que des coloniaux
qualifiés, de toute provenance, visiteront les
appareils exposés et assisteront aux démons-
trations qui auront lieu le 17 mai sur le ter-
rain d'Orly : exercices pratiques et Rem-
barquement de blessés, manœuvres à terre
et en vol, emploi d'appareils spéciaux faci-
litant les atterrissages, manœuvres d'un
« autogire P, etc.
Un voyage de Paris à Reims, « chargé
de blessés fictifs, .permettra aux congres-
sistes présents et surtout aux délégués étran-
gers d'apprécier comparativement et simulta-
nément les qualités respectives des appa-
reils dans chacune des catégories: petits por-
teurs, moyens et gros porteurs ».
Tout cela est bel et bon, et même excel-
lent.
La mise en pratique d'une organisation
qui permettra le transport rapide d'un blessé
ou d'un malade dans un centre sanitaire
bien outillé rendra certainement les plus
précieux services. Dans les cas où le trans-
port du patient sera impossible, ou ne sera
pas indispensable, l'avion, conférant néan-
moins aux médecins un don de quasi-ubiqui-
té, pourra décupler leur action bienfaisante.
Il faut cependant rappeler, une fais de
plus, que de tels services doivent être
ri ayons pas ptur des mots payés ce
qtfils valent. Quand on dit de certains ser-
vices qu'ils tiont « pas de Prix 9, cela veut
dire un très haut prix.
Quoi qu'il advienne du vœu constant qu'à
cet égard nous, formons dans ce journal,
nous nous réjouissons à Vavance d'une ma-
nifestation éminemment utile aux Colonies et
qui prend tout son sens « humain » dès lors
qu'elle est internationale.
Et nous nous plaisons tout particulière-
ment à constater qu'elle est placée sous le
dDIIlJleJatronage de la Reine des Belges
et de M. Gaston Doumergue.
J9ïï(f» nr!cp Boiiflfoiix- M. a font,
Député du FtftttUre,
Vice-Président de la Chambre.
L'Aviation Coloniale
Maroc
Le général de Vergnette en mission aéro-
nautique au Maroc qui est arrivé à Fez
quittera cette ville par avion pour le Tadla,
où il va inspecter les escadrilles militaires.
Paris-Saigon et retour
Les aviateurs Bailly et Reginensi ainsi
que leur mécanicien Marsot qui avaient
pris leur vol avant-hier matin sur le ter-
rain d'aviation de Tan-Son-Htit à 9 h. 30
emportant 50 kilos de courrier postal pour
la France, sont arrivés à Akyab hier
après midi venant de Bangkok d'où ils
étaient partis le jour même à 7 heures 30.
Après une escale à Allahabad, ils sont
partis ce matin pour Karachi.
Saigon-Cambodge
L'hydravion de la Compagnie aérienne
qui a amerri mercredi à Angkor Wat en
est reparti vendredi à 6 heures ; il a fait
escale à Pnom-Penh à 9 heures, et en est
reparti à 10 heures, pour arriver à Saigon
à 14 heures.
Chine
Le ministre des transports a été nommé
président de l'organisation aéronautique
qui procédera au développement de l'avia-
tion commerciale à travers la Chine.
Indes-Angleterre :
Le premier courrier postal aérien Indes-
Angleterre est arrivé hier à Croydon.
L'appareil, un grand avion de commerce
britannique, y a atterri à 14 h. 13, venant
directement de Bâle. n y avait à bord 250
kilos de courrier et cinq passagers, dont
sir Goeffrey Salmond, vice-maréchal de
l'nir, qui a accompli tout le trajet depuis
Karachi, et sir Samuel Hoare, ministre de
l'aéronautique, qui avait rejoint l'avion
postal en Egypte.
Espagne
Selon le colonel Kindelan, chef de l'aé-
ronautique espagnole, la défense aérienne
du territoire espagnol exigerait en temps
de guerre quatre-vingt-sept escadrilles de
combat, quatre-vingt-quatre escadrilles de
bombardement, vingt-sept hydravions,
trente-six avions d observation, autant
d'escadres représentant un total de deux
mille deux cents avions, mais ce dernier
chiffre, en temps de paix, pourrait être ré-
duit à mille cinq cents appareils.
duit a
Sans prendre part à la course des arme-
ments navals qui semble malheureusement
commencée, a déclaré le général Primo de
Rivera, l'Espagne doit posséder une flotte
en rapport avec sa situation maritime et le
développement de ses côtes, péninsulaires
et coloniales.
M. Carde en France
.1 T
M. J. Carde. Gouverneur général de l'A.
0. F., est arrivé hier matin à Paris. Il avait
été reçu la veille à l'Institut colonial de Mar-
seille, à la Chambre de Commerce, au Foyer
Colonial et à la Société de Géographie.
Au banquet, offert par la Chambre de Com-
merce de Marseille, M. J. Carde, après avoir
heureusement décrit l'essor magnifique de la
colonie, a exprimé le voeu que les efforts faits
par elle soient mieux soutenus par la métro-
pole.
M. J. Carde, Gouverneur général de l'A.O.
F., arrivera vendredi prochain 19 avril, à
18 h. 40, venant de Montargis.
Il est parti aujourd'hui de Maneille en
automobile à destination de cette ville.
8..
L'instruction des femmes indigènes
«♦«
Les mœurs musulmanes exigent que dès
l'approche de la nubilité la fillette soit voi-
lée et claustrée au domicile paternel ; c'est
un obstacle difficile à surmonter pour l'ins-
truction des filles. Malgré les recomman-
dations humanitaires du Prophète, la loi
coranique n'a pu empêcher que la femme
restât dans un état d'infériorité révoltant.
La femme n'est souvent qu'un instrument
de volupté ou une bête de somme qui est
vendue, revendue et achetée au gré de son
mari. « Ane le jour », (e femme adorée la
nuit If, ce proverbe résume le sort habituel
de la femme arabe.
Il faut que, par l'instruction, la femme
acquière le sentiment de sa valeur morale
et que, peu à peu, elle impose à l'homme
l'égalité que celui-ci lui conteste.
Actuellement la femme arabe ou berbère
est accaparée par les travaux champêtres;
s'il lui reste quelques loisirs, eUe n'a d'em-
prise que sur ses filles de qui elle nourrit
l'esprit de superstition. Seule, l'école peut
faire disparaître l'infériorité intellectuelle
de la femme indigène. Déjà certes l'œuvre
scolaire est en bonne voie : en 1927 les éco-
les publiques et les écoles privées ont été
fréquentées par 6.800 fillettes, cette pre-
mière étape importante manifeste une ten-
dance de l'indigène à s'ouvrir avec con-
fiance aux influences civilisatrices moder-
nes. Les fillettes apprendront dans les éco-
les non seulement les principes d'hygiène,
d'ordre, d'économie qui sont indispensa-
bles dans le ménage, mais elles appren-
dront aussi à mieux connaître et à aimer
la civilisation française qui semble jusqu'à
ce jour être l'apanage de l'élément mascu-
lin.
La religion musulmane, loin de s'opposer
a l'instruction, la recommande. Le Coran
dit : « Puiser la science partout où elle
peut se trouver, même en Chine. n Les
CI Hadits » ajoutent : « l'instruction est
obligatoire pour tout musulman et toute
musulmane n; un proverbe courant énonce:
cc Celui qui fait un voyage pour la science,
Dieu lui facilitera l'accès du raradis. » Un
délégué financier des plus distingués, M.
Ahmed Hacène, s'étonnait récemment que
1 Algérie musulmane restAt A l'abri de - ce
vent d'intellectualité qui soufflait sur le
monde islamique ; il rappelait que des fem-
mes musulmanes, turques, ègyptiennes,
allaient à la conquête de la science et il
signalait le danger que pouvait être pour
le bon renom de l'œuvre française, cette
stagnation de la masse indigène à cote de
la magnifique civilisation qu'est la nôtre.
Chez les Terre-Neuvas
»♦»
Le départ du navire-hôpital
La traditionnelle messe de départ a été cé-
lébrée hier sur le vapeur Sainte-femme-
d'A navire-hôpital de l'Œuvre de la Mer,
par rcl, 'abbé Thépaut, aumônier du bord. On
remarquait la présence de MM. Brindeau, sé-
nateur ; Lorin de Raure, administrateur de
la marine; le capitaine de vaisseau Nivet,
commandant d'armes; les consuls d'Espagne,
de Colombie et du Chili.
Le Père Bertin, franciscain, ancien ensei-
gne de vaisseau et le chanoine Alleaume, ar-
chiprêtre du Havre, ont pris la parole.
Le navire a appareillé ce matin pour les
bancs de Terre-Neuve, où il assistera les pê-
cheurs.
Un navire en feu
Le terre-neuvier Sylvana, parti de Saint-
Malo le 9 mars pour les bancs, a été aban-
donné par son équipage après un incendie
à bord. Tous les hommes ont été recueillis
par le vapeur suédois Malmen.
CoruMi Poyle en Afrique
Le célèbre romancier Conan Doyle vient
d'accomplir une grande tournée de propa-
gande spirite en Afrique Orientale et dans
l'Afrique du Sud, notamment à Rhodésia,
Nairobi, Johannesburg, Capetown, où il a
fait des conférences très suivies.
« J'ai, a-t-il déclaré, trouvé des forces
psychiques chez les sauvages, et notamment
chez le grand prêtre sorcier ces diverses tri-
bus que j'ai eu l'occasion de visiter. Ainsi
s'explique leur influence incontestable sur
leurs congénères. »
Le romancier a fait connaître qu'il publie-
rait bientôt un livre sur son voyage : Notre
Hiver à travers l'Afrique.
De la jungle à la fourrière
Qui l'eût cru? Il s'égare dans les rues de
Paris une foule d'animaux venus des jungles
ou des rivages exotiques. M. Débat, direc-
teur de la fourrière, a signalé à l'un de nos
confrères les trouvailles suivantes, entre au-
tres : une civette d'Asie, 1 chacal 1 man-
gouste, 3 tortues, 1 flamant, 1 cicogne, 1
calao, si cochons d'Inde, 5 singes, 1 tatou.
Une année, même, la fourrière a reçu des
lions. Une dompteuse célèbre, aussi démunie
d'argent que d'engagement, avait abandonné
ses lions sur la voie publique, dans leur
cage, heureusement.
Les obsèques de M. L.-G. Thébault
Aujourd'hui ont eu lieu, à Livarot, les obsèques de notre regretfé
co-directeur M. L.-G. Thébault.
Toutes les personnalités de Livarot avaient tenu à donner à notre
regretté ami les suprêmes preuves de sympathie.
A 10 heures, hier, avait eu lieu, 67, rue Charles-Laffitte, à
Neuilly-sur-Seine, la levée du corps en présence d'un grand nombre
de personnalités coloniales et d'amis de la famille, parmi lesquels
nous avons reconnu : M. Mario Roustan, Sénateur ; M. Gaston
Joseph, directeur des Affaires politiques, et M. Peyrouton, représentant
M. A. Maginot, Ministre des Colonies ; MM. Chatel, Arnaud
Legasse, Fondère, Benedic, Sasias, Emile Cordonnier, Dudet, Se-
guin, le représentant de l' « Agence de l'Indochine » ; ses amis per-
sonnels : MM. Vernon, A. Oradour, Daniel Guynet, Chassin, Van
HaecKen, Lièvre, de P« Agence Havas », Gros et Madame ; Mme De-
grave, M. Darnis et Mme ; MM.Baury, Moreau, Urbin, Henri Frot,
Rochon, Mlle Bigeaut, Thierry, Agard, Mme Victor, Mme Besse de
Laromiguière, Mme Eugène Devaux, Mme Bullier, etc. et la collabo-
ration des Annales Coloniales ; MM. Besse de Laromiguière, Eugène
Devaux, Mme Mirane-Marcelle Deffins ; MM. Roland Elissa-Rhais,
Laporte, Le Barbier, Nibaudeau ; Mlle Germaine Quitté, M. Toulis.
Mme Gaston Thébault, veuve de notre regretté co-directeur, Mme
Thébault, sa mère, leur famille ainsi que M. Marcel Ruedel, direc-
teur des Annaler Coloniales, recevaient les condoléances.
S'étaient excusés : M. Auguste Brunet, député ; M. Paul Bour-
darie, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences coloniales.
"., Les honneurs militaires ont été rendus par une délégation d'of-
ficiers de la Place de Paris.
M. Pasquier à Java
«»«
Nouvelles réceptions
Le Gouverneur Général Pasauicr a été
reçu le Il avril après-midi par la municipa-
lité de Batavia et une brillante réunion eut
lieu chez le bourgmestre. Dans la soirée,
un grand bal a été offert par l'amiral Stotz
à bord du croiseur Jtiles-Michelet; les Gou-
verneurs généraux des Indes Néerlandaises
et de l'Indochine y assistaient ainsi qu'une
affluence considérable et toutes les person-
nalités de l'administration, de l'armée, des
industries et du commerce. La fête fut par-
ticulièrement brillante,# cordiale et animée.
Remise de décorations
A l'issue du dîner au Consulat de France,
le Gouverneur général de Graeff annonça
que le gouvernement de S. M. la reine des
Pays-Bas, avait décerné les décorations de :
Grand-Croix de l'Ordre d'Orange de Nassau
au Gouverneur général Pasquier ; de Grand-
Officier à l'amiral Stotz; de commandeur au
capitaine de vaisseau Derin, au Consul gé-
nial Bodard, aux directeurs Lacombe et
Norre; d'officier au capitaine Harrault. Le
Gouverneur général de Graeff a souligné
tout spécialement la distinction accordée au
consul Bodard, comme une preuve de la re-
connaissance très réelle du gouvernement
royal pour la manière active, efficace et
sympathique dont il a servi non seulement
les intérêts de la France en Indochine, mais
aussi les intérêts parallèles des Pays-Bas.
Chez les émlgrants
Vendredi le Gouverneur général Pasquiei
a consacré sa matinée à la visite de divers
établissements, parmi lesquels les installa-
tions pour les travailleurs émigrants indi-
gènes de la Société Algérienne Delisch et
es émigrants de Kantoor ont retenu particu-
lièrement son attention.
A Bandoenq
Le Gouverneur général Pasquier, avec sa
suite, a quitté ensuite Batavia, en auto
pour Bandoeng où il a visité les installa-
tions du département de l'agriculture et les
jardins d'essai de Buitenzorg. Il a déjeuné
dans un des pavillons du palais du Gouver-
nement général des Indes Néerlandaises.
Un train de luxe transsibérien
•++-
Dans quelques années, pour peu que le
snobisme s'en- mêle, les oisifs et les élégan-
tes prendront à Paris, gare du Nord, le train
pour Hanoï, avec la même facilité qu'au-
jourd'hui pour Monte-Carlo. L'agence Indo-
Dacifi annonce, en effet, que la Compagnie
des Chemins de Fer de l'Est-Chinois met-
tra en marche à titre d'essai, le 3 mai, au
départ de Shantung, un train de luxe trans-
sibérien, avec destination directe à la gare
de Stolpce à la frontière polonaise, et stricte-
ment réservé aux voyageurs se rendant en
Europe Occidentale. Ce train, aménagé
avec tout le confort moderne, comprendra un
wagon-restaurant, un wagon-salon, avec pla-
te-forme observatoire, un wagon-fumoir, un
wagon-lits avec bains, un wagon-salon dan-
cing avec jeux divers, un wagon-salon de
coiffure. Permettnnt d'aller de Shantung à
Stolpce sans cha ngn de voiture, le train
s'arrêtera un jour entier à Harbin et à Mos-
cou, où des dispositions sont prises pour
permettre la visite de la capitale soviétique
dans les meilleures conditions, avec autocars
et guides. Toutes les formalités relatives à
l'obtention du visa soviétique sont effectuées
par les soins des agences de la Compagnie à
Tien-Tsin et à Pékin.Le prix des billets com-
prend les droits de location les suppléments
pour couchettes, les repas, le petit déjeuner,
thé et dîner.
Les exportations de riz
Les exportations de riz par Haïphong durant
le mois de mars ont atteint au total 0.141 ton-
nes. savoir :
_u balles
Riz blanc : sur l'étranger 7.688
sur France. 116
Riz cargo : sur l'étranger 13.137
Le réseau routier
de la Guinée française
au 1" Janvier 1929
, -- -
Le réseau routier de la Guinée Française
comprend actuellement 2.077 kil. de routes ou
chemins carrossables. Il est divisé en routes de
grande conununication, chemins ruraux et pistes
automobilisables en saison sèche.
1. Routes construites :
1° Les routes de grande communication
s'étendent sur une longueur de 557 kilomètres
et relient les points suivants :
BASSE-GUINEE
Kilomètres
Conakry-Forécariah-Fannoréah 124
Embranchem. k. 46 à gare Kakoulima 3
Embranchem. k. 35 à Dubréka (ville) 16
Variante k. 35 14
Boffa-Bakoro 23
Kindia-Koba 7
MOYENNE-GUINEE
Mamou-Labé-Pita 150
Dabola-Faranah 110
HAUTE-GUINEE
Kankan-Odienné 110
2° Les chemins ruraux s'étendent sur 201
- 6 - -
kilomètres et desservent les localités ci-après :
BASSE-GUINEE
Route Conakry-Forécariah.
Embranchement k. 57.600 à Ouan-
kifong 3.500
Embranchement k. 68 à Moié-
bayah-Coké 12 »
Embranchement k. 76 à Médina et
Sango ,. 21 »
Kouria-plantation Suzor 3.500
Souguéta-plantations 2 »
Linsan-Sangoya o. 17 »
MOYENNE-GUINEE
Route Mamou-Labé.
Embranchement k.61 Dalaba à Di-
tinn 32 »
Embranchement k. 93 Bomboli-Ké-
bali-Ditinn 44 »
Embranchement Pita à Timbi-Ma-
dîna. 23 »
Kébali à Kankalabé 32 »
Pita-Bentignel Il »
3° Les pistes automobilisables en saison
sèche se développent sur 844 kilomètres faisant
communiquer les points suivants :
MOYENNE-GUINEE
Labé- T ountourou- Tougué 93 »
Popodaka-Korénani 20 »
Laya-Saraya 6 »
HAUTE-GUINEE
Kankan-Bougouni par Kalan-Kalan 208 »
Kankan-Diélibakoro vers Siguiri. 90 »
Kankan-Kissidougou 180 »
Kankan-Guannankoro 32 »
Kouroussa-Diélibakoro-Siguiri- fron-
tière Soudan 215 »
Il. Routes en construction. L'Admi-
nistration locale procède actuellement à la cons-
truction de 1. 195 kilom. de routes de grande
communication, dont 475 kilomètres sont déjà
construits.
Ces routes sont les suivantes :
BASSE-GUINEE
Conakry-F orécariah-Pharmoréah.
Embranchement km. 10 sur
Rotouma-Kaporo 4 » 4
Dubréka-Boffa-Boké 27.800 200
Pharmoréah-Pamelap 3 » 12
Kindia-Bokaria, vers Madi-
na-Oul a 23 » 57
Kindia-Conakry (zone Kou-
ria) 6 » 150
M
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