Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 avril 1929 11 avril 1929
Description : 1929/04/11 (A30,N57). 1929/04/11 (A30,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280534d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
*
TRENTIEME AN-NE1Ë. N° 57. En mJIIIaUJ : M CENTIMES JEUDI som, 11 AVRIL Url9.
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Les Annales Coloniales
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L'évolution de l'Islam
, Jla 1
~t
« Si les partisans des anciennes traditions
étaient de véritables musulmans, ils au-
raient adhéré aux réformes qui tendent à
concilier la loi de l'Islam avec les princijpes
de la civilisation moderne. Ils convient d n
terpréter le Coran avec un esprit modernl,
comme l'ont fait les anciens à leur époque.
L'Islam est une religion souple, ses prin-
cipes sont conformes à la raison et aux in-
térêts des hommes dans tous les lieux et à
toute époque. »
Comme l'ont fait les anciens a leur épo-
que. Voilà un nouveau chapitre de la Que-
relle des Anciens et des Modernes trans-
porté sur le terrain de la religion, et de
quelle religion ! De l'Islam qui embrasse à
la fois les prescriptions relatives à la vie
eivile et celles qui ont trait à la vie reli-
gieuse, mais qui, en effet, suivant les tra-
ditions et les mœurs des pays et des épo-
ques, peut apporter des satisfactions même
à des tendances qui sont en désaccord avec
les idées que Mohamed lui-même a prê-
chées. La phrase que j'ai citée est du journal
tunisien « -Es Sawab » : elle oppose le vieil
Islam et l'Islam moderne, l'Islam d'hier et
celui de demain.
Le même journal rappelait aux défenseurs
intrépides du vieil Islam que Djmal Ed-
dine El Afghani et son élève le cheik Mo-
hammed Abden ont voulu introduire des ré-
formes dans la religion islamique; ils subi-
rent les attaques de ceux qui prétendaient
avoir le monopole de la vraie tradition. Au-
jourd'hui les deux réformateurs contre les-
quels se dressait l'accusation d'impiété,
sont considérés comme deux savants illus-
tres, comme deux saints personnages dont on
fête l'anniversaire et dont on invoque le nom
pour former des associations de lidèles.
Sans doute, les partisans de l'évolution
ne sont pas toujours conséquents avec eux-
mêmes. Ils ne sont pas les seuls, surtout
en ces matières. Ainsi, l'Association des
Jeunes Musulmans qui s'est constituée au
Caire a adopté un programme dont voici
les grandes lignes : propager la haute cul-
ture musulmane, unifier les rites musulmans,
tirer profit des civilisations orientale et oc-
cidentale.
Et, malgré les articles du programme,
tontrairement à ces articles, la revue pu-
bliée par cette Association entre en guerre
contre ceux qui, par exemple, veulent uni-
fier les rites, faire disparaître les différences
'¥" qui kis séparent, contre ceux qui, à l'exem-
ple de la Turquie et de l'Afghanistan, ten-
tent de faire pénétrer dans l'Islam les idées
:des civilisations contemporaines.
Le journal de Tunis est sévère contre ces
modernes, qui sont encore inconsciemment
sous le joug des anciens, et qui n'ont ni la
Science ni peut-être le courage de rester lo-
giques avec eux-mêmes, de penser, d'écrire
d'agir conformément à leur programme
d'émancipation : « Les prétendus dévots,
écrit-il sans ménagement, qui se montrent
hostiles - au progrès, ne possèdent qu'une
instruction superficielle et élémentaire ;
aucun parmi eux n'a étudié la philosophie de
la religion et n'a approfondi le véritable
sens des versets coraniques ; ils prennent
des airs de savants et d'éducateurs, mais en
réalité ils sont de vulgaires ignorants..
Ces prétendus dévots diraient comme Sosie à
Mercure : Pour des injures, dis-m'en tant
que tu voudras, ce sont légères blessures,
et je ne m'en fâche pas. Ou, s'ils s'en fâ-
chent, ils répondront de la même monnaie.
Il y a eu des temps, des religions où ils ne
se. seraient pas contentés de cette réponse,
ot où les novateurs auraient reçu des bles-
sures plus mortelles. L'Islam nest pas une
religion intéressante pour les autres reli-
gions, quels que soient les excès commis par
les musulmans, et dans certaines circonstan-
ces politiques, contre les juifs et les chré-
tiens, les musulmans ont laissé aux peuples
vaincus leurs législatures civiles et leurs
croyances religieuses ; de même, dans cette
querelle des anciens et des modernes, les ad-
versaires ne se voueront pas réciproquement
aux derniers supplices.
Les réformateurs ont du reste beau jeu.
S'il y a, parmi les pratiques extérieures du
culte musulman, des pratiques qui sont
d'obligation stricte, il en est beaucoup qui
ne sont dues qu'à l'usage, dont le croyant
peut mettre en doute la vertu, dont il a le
droit de se dispenser. Le journal Tunisien
dont j'ai parlé est tout à fait à son aise pour
exiger une distinction primordiale entre ce
que demande « l'esprit religieux » et ce que
* le fanatisme et la superstition » ont la
prétention d'imposer. Dans le vieil Islam,
dit-il, le port des vêtements trouvés dans le
butin pris à l'ennemi était autorisé, à l'ex-
ception des vêtements religieux des moines.
Ce n'est que dans les périodes de décadence,
que les musulmans ont accepté certaines pra-
tiques qui créent, à présent, des divergen-
ces et des divisions entre - musulmans : ces
pratiques n'ont rien à faire avec la religion.
a Actuellement sous l'influence du déve-
- loppement des moyens de communication et
avec l'extension des rapports commerciaux,
les peuples sont devenus comme une seule
famille. Il serait sâge de suivre les vérita-
bles préceptes religieux et d'abolir tout ce
qui est d'origine populaire. » Double idée,
qui est à la base même des programmes de
réformes religieuses: celle de l'indépendance
de plus en plus étroite des peuples, celle
de la séparation des pratiques adoptées par
le peuple ignorant et des prescriptions édic-
tées par les sages, interprètes de la loi di-
vine.
Interprètes dont la besogne est des plus
complexes. On connait les batailles des com-
, mentateurs autour des versets abrogeants et
, des versets abrogés, et la classification de
ces derniers en trois grandes catégories :
ceux dont il ne faut retenir ni l'esprit ni la
lettre ; ceux dont il faut retenir l'esprit sans
la lettre ; ceux dont il faut retenir la lettre
sans l'esprit. Le coran a offert un champ très
vaste aux subtilités des sages. Mobamed
lui-même n'avait pas toujours exprimé la
même opinion, et le Livre des Livres offre
plus d'une contradiction et plus d'une obs-
curité. Le premier exemplaire du recueil
des paroles du prophète a soulevé des con-
troverses si acharnées qu'on a été obligé de
brûler toutes les copies, et de procéder à
une nouvelle recension, confiée à des musul-
mans pieux et avertis. Tout cela fait beau-
coup .de place à l'interprétation, tout cela
sert les réformateurs d aujourd'hui comme
tout cela servait ceux des temps qui ont
précédé le nôtre. Entre l'Islam d'hier et ce-
lui de demain, les liens resteront profondé-
ment étroits, mais de l'évolution qui s'af-
firme peut-être se dégagera-t-il pour le
monde entier des conséquences dont l'im-
portance est difficile à apprécier. J'essaye-
rai un jour ou l'autre d'en dégager quel-
ques-unes.
Warlo Jloifjfaii,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre,
Vlce-prêsldcnt de la Commission des Colonies.
elop
M. Carde à Rabat
., ,
M. Lucien Saint, Résident général au Ma-
roc, a offert un déjeuner en l'honneur de M.
Carde, Gouverneur général de l'Afrique Occi-
dentale française, de passage à Rabat, auquel
assistaient M. Jore, lieutenant-gouverneur du
Sénégal.
LE SULTAN DU MAROC VOYAGE
Sa Majesté chériifenne, le sultan Si Moha-
med, après avoir reçu à Marrakech, au pavillon
de Koubbat, en Nars Mechouat, le Corps
consulaire, les corps constitués, les autorités ci.
viles et militaires et les divers groupements, a
fait une excursion à Amis miz, où le déjeuner
lui fut offert. Le sultan quittera Marrakech de-
main à 8 heures avec le même cérémonial au'à
l'arrivée, pour se rendre successivement à Fez
et à Meknès.
.1.
A L'ACADBMIB DES SCIENCES
iii r
Les ornilhodores du Maroc
Au cours d'une récente séance de l'Acadé-
mie des Sciences, M. Mesnil a présçnté une
note de M. Delanoë qui étudie l'habitat de
la tique marocaine du genre ornithodorus.
Il montra en outre, que celles de ces tiques
qui vivent dans les terriers des renards et
des porcs-épies renferment souvent des spi-
rochètes, celles qui habitent les maisons hu-
maines ou les porcheries n'étant pas conta-
minées.
salol
A TANGER
La gendarmerie nouvelle
L'assemblée législative vient d'arrêter l'or-
ganisation et les modalités de fonctionnement
de la gendarmerie de la zone internationale,
qui, aux termes de l'Accord de Paris, doit
remplacer les tabors français et espagnol,
qui assurent actuellement la police et la
sécurité. Cette organisation s'inspire des rè-
glements généraux de la gendarmerie fran-
çaise et de la guardia civile espagnole avec
de légères modifications indispensables au
régime spécial de Tanger.
La question des cadres a été également ap-
prouvée et son budget voté de la façon sui-
vante : un commandant, un capitaine, 4
lieutenants et 3 sous-officiers pour le cadre
européen auxquels seront adjoints 8 caïds
formant un cadre indigène ; le budget sera de
2.241.235 francs, auxquels il faudra ajouter
197.020 francs pour le service de santé et
334.000 francs pour l'habillement et les har-
nachements. Sur ces sommes la contribution
de la zone internationale de Tanger sera de
1.500.000 francs; le surplus devant être four-
ni par les nations signataires des accords
internationaux.
Une division anglaise à Oran
«♦»
Les croiseurs anglais Cardiff, Cale don,
Cérès, et Calliope, qui viennent de partici-
per aux grandes manœuvres anglaises en Mé-
diterranée, ont mouillé hier dans le port
d'Oran, où ils séjourneront jusqu'au 18 avril.
gel*-
Contre la lèpre
«♦»
Au Congrès national de médecine interna-
tionale de Wiesbaden, le professeur Olpp,
de l'Université de Turinge, a déclaré que la
lèpre était parfaitement guérissable au
moyen d'un remède constitué par le principe
actif de l'huile de chaulmougra.
A l'appui de ses dires, le professeur a
monfré aux membres du congrès une série
de photographies qui prouveraient la guéri-
son absolue de cas de lèpre extrêmement
graves.
.,
RETOURS
̃ ̃ 1'1
M. Lasnet, médecin-inspecteur général, qui
était chargé d'une importante mission médicale
en Indochine, est sur la voie du retour.
vwv
M. d'Arbousier, secrétaire général de Nou-
velle-Calédonie, est chargé de l'intérim du
Gouvernement de cette colonie pendant l'ab-
sence de M. J. Guyon, Gouverneur titulaire
qui rentre en France.
Il est probable, d'ailleurs, que M. Guyon,
atteint par la limite d'âge, demandera sa mise
à la retraite, devant occuper, par ailleurs, son
activité et sa compétence des choses coloniales.
Un provisoire
qui a assez duré
«♦«
A
Nos diplomates considéraient sans
doute que le règlement de. la ques-
tion tunisienne avec l'Italie est de
celles ou l'on doit temporiser.
Nous espérons qu'en l'espèce il s'agit de
calcul et non pas de négligence car si c'était
de la négligence elle commencerait à deve-
nir coupable.
En tout cas, des négociations pour la con-
clusion d'un a traité d'établissement franco-
italien. ont commencé à Rome, le 21 mars
(avant-hier seulement, cette importante nou-
velle a été divulguée par un communiqué de
l'Agence Stefani) ; « les délégations fran-
çaise et italienne, dit le communiqué, res-
pectivement présidées par MM. de Beau-
marchais et de Michelis, ont tenu depuis
lors de nombreuses réunions qui ont subi une
brève suspension pour les fêtes pascales P.
Souhaitons que les solutions définitives
soient prochaines.
A chaque instant la question d'un traité
d'arbitrage entre les deux pays revient sur
l'eau puis diparail : cette affaire n'a cepen-
dant rien de commun avec le serpent de
mer 1
Elle est grave et parfois lancinante et
nous ne croyons pas qu'il y ait de raison
d'en ajourner davantage la solution.
L'accord doit porter sur deux points déli-
cats sans doute mais qui ne doivent soule-
ver aucune difficulté : celui du statut des
Italiens en Tunisie; celui de la rectification
de la frontière tripolitaine.
Il semble bien que, malgré les ajourne-
ments successifs, la question de la IIoliona-
lisation des Italiens aurait dÛ ctre réglée
depuis longtemps car c'est le point névral-
gique et l'incertitude qui règne a provoqué
à certains moments une certaine agitation
parmi les émigrés. Mais, scmble-t-il, rien
ni personne ne pettt faire mettre en question
le principe de la souveraineté tunisienne.
La seconde question est pour ainsi dire
réglée en principe. L'Italie considère que
par application du Pacte de Londres elle
a droit à des compensations coloniales de
la part de la France et que c'est son terri-
toire tripolitain qui doit en profiter. Déjà
en 1919 des concessions ont été faites par
notre pays. Il s'agit simplement de savoir
si elles sont définitives on s'il convient de
les modifie,.
En tout cas le gouvernement italien a
souvent déclaré qu'il n'entendait formuler
aucune prétention sur la Tunisie qui est et
restera un pays de protectorat français.
C'est la question primordiale.
Elle est réglée.
Il est temps vraiment que pour les ques-
tions secondaires déjà amorcées une entente
définitive intervienne.
Plusieurs fois, même avant la guerre et
surtout depuis 1918, des négociations ont
été ébauchées, esquissées. Mais on n'est ja-
mais allé au fond des choses.
Si aucun effort commun n'est fait, il n'y
a pas de raison pour qu'on aboutisse.
Le prornsoire - doit cesser avant que des
incidents nouvtallx. toujours possible, vien-
nent compliquer l'état de choses actuel et
rendre plus difficile une entente à tous les
points de vue désirable.
MtcHei Ge'doerler
Député des CAtes-du-Word,
Membre du la Commission
de la Marine Marchande.
L'expédition des fruits
et primeurs algériens
Sous la présidence de M. Georges Bremer,
directeur de la Chambre de commerce de
Marseille, s'est tenue hier, à la Chambre de
commerce une importante conférence desti-
née à étudier les moyens de faciliter l'ache-
minement des fruits et primeurs de l'Algérie,
vers les marchés français, notamment vers
Paris et l'Est et vers les marchés étrangers,
suisses et allemands.
Une décision essentielle a été prise :
elle tend à remettre en vigueur, à partir du
10 mai, l'organisation qui lut une première
fois instituée, le 10 mai 1928, et qui com-
porta de nombreux avantages.
Des mesures vont être prises pour assurer
par un étiquetage régulier des colis, un tri
rapide au débarquement. On assurera l'arri-
vée plus rapide à Marseille de certains pa-
quebots. Les opérations de mise en wagons
des colis de primeurs seront accélérées ainsi
que leur expédition et leur acheminement.
De plus on évitera les - doubles arrivages sur
le marché parisien.
Madagascar et Indochine
«♦»
Le lournal officiel du 26 février dernier pu-
blie un décret approuvant la convention accor-
dant gratuitement 14.000 hectares à la Com-
pagnie Lyonnaise de Madagascar.
L'examen de la convention démontre qu'à
Madagascar, on vous donne 14.000 ha. pour
rien et on ne vous oblige qu'à y dépenser
200.000 francs par an.
En Indochine, - on vous fait attencke deux ans
la concession ; on vous fait payer 125 francs
de l'hectare et on vous oblige à dépenser 10
millions par an pour conserver vos droits.
Et l'on dit que la France est le pays de
l'égalité l , 1
Il est vrai que ce ne sont pas tes mêmes
terres et que les amateurs sont plus nombreux
en Indochine que dans la Grande lie.
C. D. -
*
A l'Académie ri' Afçr'Culturf»
L'Académie d'Atfriculturo a pris connais-
sance d'une communication de M. Pietlre
sur les bnaes d'un grand élevage national,
particulièrement de l'élevage nord-africain
et marocain.
: Le voyage de M. Pasqiier
,; à Java
j i»,
L'arrivée
Le port de Tandjongpriok prûmfait, mardi
matin, un aspect féerique. Tous les navires por-
taient des pavois aux riches* couleurs ou arbo-
raient au haut des mâts des pavillons brillam-
ment décorés. Dès que le croiseur Jules-Miche..
let, ayant à bord le Gouverneur général Pas-
quier, fut annoncé, trois hydravions quittaient
le camp J'aviation navale et disparaissaient
vers l'ouest, allant à sa rencontre. Le Consul
général de France Bodard, accompagné du Ré-
sident Kumeman, du colonel d'artillerie Pillo,
du vice-consul Anfossy, se rendait sur une cha-
loupe néerlandaise à bord du croiseur, pour
saluer le Gouverneur général, tandis qu'un offi-
cier allait, d'autre part, saluer l'amiral Stotz
au nom de l'amiral commandant la Marine des
Indes Néer/andaisea.
En approchant de l'entrée du port, le Jules-
Michelet tira le premier les 21 coups de canon
réglementaires de salut, auquel répondit aussi-
tôt la batterie des côtes. Le grondement des
canons se prolongea sur mer, où le croiseur Su-
matra salua le pavillon du Gouverneur général
Pasquier. Le Jules-Michelet défila lentement
devant l'escadre néerlandaise, comprenant, avec
le croiseur Sumatra, de nombreux destroyer"
des sous-marins, sur le pont desquels les équi-
pages en rangs et en grande tenue poussaient
Õa houmJu.
Dès que le navire français fut amarré à quai,
une délégation composée du bourgmestre de la
ville, d'un général chef d'état-major de la ma-
rine, du Résident de Batavia et du Régent ja-
(Janais, monta à bord saluer le Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine au nom du Gouverneur
Général des Indes Néerlandaises.
Quand M.- Pasquier toucha le sol hollan-
dais, les canons recommencèrent à tonner des
batteries des côtes et des croiseurs. La mu-
sique militaire. masaée sur le quai avec la glllde
d' honneur. jouta la Marseillaise, acclamée par
une foule innombrable.
Le Gouverneur Général se dirigea en auto
vers Weltevreden. A l'entrée de la ville, où
les maisons sont pavoisées, un escadron de ca-
valerie attendait le cortège qui se rendit au
Palais, où le Gouverneur Général Pasquier fut
officiellement reçu par le Gouverneur général
des Indes Néerlandaises, M. de Graeff, en-
touré des membres du Haut Conseil des Indes
et de nombreuses hautes personnalités. » , a
- 1
M. Pasquier a remis au Uouvemeur générai
des Indes Néerlandaises, M. de Graeff, la
décoration de Grand-Officier de la Légion
d'honneur, ainsi que la Croix de Commandeur
à M. le docteur Kreutzberg, vice-président du
Conseil Suprême des Indes Néerlandaises, et
celle d'officier à M. Erdbrink, secrétaire géné-
ral du Gouvernement général.
Indopacin.
.-
Dépêches de Indochine
Au Siam
Le floi, la Reine et la Cour se sont em-
barqués samedi sur le Mahacliahri, se ren-
dant à liua-Ilin pour l'inauguration de la
Ville royale. Ils visiteront ensuite les pro-
vince du sud. Leur abselWe de Dana/mg
durera environ sept semaines.
départ
1'1
M. Henry Bérenger, sénateur de la Gua-
deloupe, ambassadeur de France, s'est em-
barqué aujourd'hui à Saint-Nazaire, à bord
du Cuba à destination de la Pointe-à-Pitre.
Un certain nombre de personnalités étaient
venues le saluer hier soir sur le quai de la
gare d'Orsay à 16 h. 50.
Nous avons reconnu notamment MM. Ga-
briel Angoulvant, Gouverneur général hono-
raire ; Georges Boussenot, délégué de Mada-
gascar au Conseil supérieur des Colonies ;
Duprat, Gouverneur honoraire, directeur de
l'Agence des banques coloniales ; Alcide Del-
mont, député de la Martinique; Famel, etc.
L'aide à la Guadeloupe
La Loi accordant dans la colonie de la
Guadeloupe des prêts aux propriétaires d'ex-
ploitations qui ont souffert du cyclone du
12 septembre 1*928, promulguée hier, paraît
au journal Officiel de ce jour.
Aux termes de cette loi est approuvée la
convention passée avec le Crédit national
pour faciliter la réparation des dommages
causés par la guerre et relative aux prêts
susceptibles d'être accordés, dans la colonie
de la Guadeloupe, aux exploitations indus-
trielles, commerciales et agricoles apparte-
nant à des Français qui ont souffert du cy-
clone du 12 septembre 1928.
La colonie de la Guadeloupe inscrira à
sIm budget les sommes nécessaires pour
assurer le paiement, pendant toute la durée
des prêts consentis, de la contribution 1
prévue par l'article 4 de la convention pas-
sée avec le Crédit National.
Elle inscrira également à son budget une
provision pour faire face aux dépenses pou-
vant résulter pour elle de l'application de
l'article 8 de la convention passée avec le
Crédit National.
La convention, ainsi que tous les actes faits
en vue de l'exécution de la présente loi et de
ladite convention seront, si besoin est, enre-
gistrés gratis et dispensés des droits de tim-
bre et d'hypothèque tant en Fiance que dans
la colonie de la Guadeloupe.
Les intérêts, arrérages et tous autres pro-
duits des prêts consentis par le Crédit Na-
tional en exécution dé la convention approu-
vée par la présente loi seront exempts de
l'impôt cédulaire sur le revenu tant en
France que dans la colonie de la Guadeloupe.
Suit le texte de la convention.
La croisière du "Duquesne"
Le croiseur français Duquesne, poursui-
vant sa croisière, est arrivé hier à Capetown
et y a été reçu officiellement. Le public a
été admis N visiter le navire de guerre, ce
qui soulève un vif intérêt parmi la popula-
tion, le Duquesne réunissant les derniers
perfectionnements apportés dans les cons-
tructions navales.
L'Aviation Coloniale
ieu
Alaérie
---.., - - --
Les corps des deux officiers aviateurs
espagnols qui ont été retrouvés à l'Ile
Ronde, près du cap Blanc, ont été transpor-
tés à la mairie de Boutlelis ou une salle
a été transformée en chapelle ardente.
Avant-hier, une cescadrille du 2e groupe
d'aviation d'Afrique est allée survoler la
mairie de Boutlelis pour rendre un suprême
hommage aux deux disparus dont les restes
ont été amenés à Oran dans l'après-midi et
déposés it l'hôpital militaire où ils reste-
ront en chapelle ardente jusqu'à ce que le
gouvernement espagnol ait fait connaître
ses décisions.
Trois avions espagnols ayant à bord un
commandant et trois capitaines sont arrivés
hier matin à l'aérodrome do la Sénia avec
mission d'aller saluer les corps des offi-
ciers aviateurs espagnols Cauda et Tauler.
Aujourd'hui est arrivé à Oran le croiseur
Estramadura qui doit ramener en Espagne
les deux cercueils.
Maroc
Le général de Vergneltes dont nous avons
annoncé le défart en avion do Perpignan,
mardi dernier, à 9 heures, avec l'adjudant-
chef Jeundel est arrivé le même jour, à
17 h. 10 à Rabat, après un arrêt à Alicaiite.
Les relations aériennes avec le Siam'
M. Laurent Eynac, ministre de l'Air, a
poursuivi, avant-hier matin au ministère
des Affaires Etrangères, ses conversations
avec le prince de Siam en ce qui concerne
les relations aériennes avec l'Orient.
Au cours d'un banquet offert au prince
Purachatra, ministre des Travaux publics
et de l'Aéronatique du Siam, M. Laurent
Eynac et le prince Siamois se sont déclarés
entièrement d'accord pour une collabora-
tion technique et commerciale en vue de
la réalisation des liaisons aériennes d'Ex-
trême-Orient intéressant les deux pays.
Marseille-Beyrouth
Les deux hydravions français qui effec-
tuent l'organisation du service Beyrouth-
Athènes-Naples-Marseille, et qui avaient
amerri à Naples lundi, en sont repartis
hier matin et sont arrivés à Marignane
hier duns l'après-midi.
Syrie
Les avantages réservés aux militaires
désignés pour servir au 30" d'aviation au
Levant sont les suivants :
Voyages. - Voyage intéressant de Mar-
seille à Beyrouth ; escales possibles :
Alexandrie, Naples, Malte, Athènes, Cons-
tantinople, Smyrne, Rhodes, Chypre.
llégiment réparti dans toute la Syrie.
Rayack, Damas, Alep, Hakka, Deir-ez-Zorr.
Palmyre, Deraa. Climat assez chaud en été,
mais salubre. Vie plus large et plus facile
qu'en France, grâce à des avantages de
solde qui, suivant le grade, varient du tiers
au double de la soldo de France. Régime de
permissions spécial au Levant accordant
une permission de cent-dix jours à la suite
d'un séjour de deux ans.
Les militaires de l'armée du Levant font,
en outre, campagne et peuvent obtenir des
décorations spéciales telles que la médaille
commémorative du Levant, la croix de
guerre des T. O. E. et être l'objet des dis-
tinctions accordées par les Etats sous man-
dat : Mérite libanais et Mérite syrien.
Le commerce de la France
avec ses colonies
1. ,
Pendant les deux premiers mois de 1929, la
valeur des marchandises importées en
France, en provenance des Colonies et des
pays de Protectorat, se compare tomme suit
à celle des marchandises importées pendant
la période correspondante de 1928 :
Importations (en milliers de francs)
1929 1928
Algérie .Fr. 582.505 427.003
Tunisie 140.124 67.349
Maroc 83.809 45.631
Afrique occid. franç.. 132.689 134.346
Madagascar et dépend. 82.556 77.608
Indochine française. 151.388 105.001
Autres colon, et pays
de protectorat 139.845 119.416
Totaux 1.312.016 976.354
Quant à la valeur des exportations - fran-
çaises à destination des principaux pays
étrangers, des Colonies et pays de Protec-
torat, elle s'établit de la façon suivante com-
parée à celle des deux premiers mois de
1928 :
Exportations (en milliers de francs)
1929 1928
Algérie .Fr. 487.135 443.622
Tunisie 161.666 107.289
Maroc 229.274 168.616
Afrique occid. franç.. 107.010 133.938
Madagascar et dépend. 75-099 61.359
Indochine française.. 164.817 166.872
Autres colon, et pays
de protectorat 99.988 93.817
Totaux. 1.324.989 1.175.5i3
La congélation du poisson
à bord des chalutiers
, -
L'Union des Chambres de commerce mari-
times et des ports français au cours de sa
réunion mensuelle, sous la présidence de M.
Charles Chaumet, a entendu une communi-
cation de M. Rcrthier, membre du bureau du
Syndicat général de l'industrie frigorifique,
au sujet de la congélation à bord du poisson
encore vivant. La frigorification à bord pré-
sente pour l'armement et pour les équipages
d'importants avantages. Elle permet, en ou-
tre, de livrer à la consommation un poisson
d'excellente qualité et très apprécié. Son ap-
plication étendue à la pêche hauturière se-
rait de nature à faire baisser dans des pro-
portions considérables le prix de la marée.
Le mouvement de la navigation
à la Côte-d'Ivoire
-– l' 1
Pendant le mois de décembre 1926, on a
compté, dans les principaux ports de la Côte
d'Ivoire, 190 entrées et sorties de navires. Il a
été débarqué 7.779 tonnes de marchandises et
embarqué 13.673 tonnes de produits.
Par pavillons, le trafic se répartit ainsi :
Navires entrés Marchandises Marchandises
et sortis débarquées embarquées
Pavillons
Français 131 4.640 9.190
Anglais 20 1.221 860
Etats-Unis 7 675 2.647
Hollandais 3 465 1
Allemand 15 305 150
Italien. 14 473 1.025
---- Totaux 190 7.779 13.873 -
Comparé aux chiffres de I année pré-
cédente, le mouvement de la navigation de la
Côte d'Ivoire, pendant 1 année 1928, apparaît
dans le tableau suivant :
1928 1927
Navires entrés et sortis - - 2.326 2-171
Marchandises débarquées 74.610 62.797
- embarquées 146-666 146-957
Ces chiffres montrent, en 1928, par rapport
à l' année 1927, une augmentation sensible du
nombre des navires entrés et sortis (155) et du
tonnage débarqué (11.813 tonnes). Le tonnage
embarqué est resté le même.
aie.
Le mouvement de la navigation
en Guinée en 1928
« -
Pendant le mois de décembre 1926, le tra-
fic du port de Conakry s'est chiffré, pour le
long cours, par 60 navires entrés et sortis,
2.695 tonnes de marchandises débarquées,
2.216 tonnes de produits embarqués ; pour le
cabotage, par 445 navires qui ont débarqué,
1.437 tonnes et embarqué 430 tonnes.
Le tableau ci-dessous indique le mouvement
de la navigation par pavillon :
Navires entrés Marchandises Marchandises
et sortis débarquées embarquées
Long coins :
Tonnes Tonnes
35 Français 1.551 1.079
16 Anglais 351 1.132
I Allemand 38 »
4 Hollandais 135 3
4 Italiens 8'8_'-.' 620 »
- --
60 2.695 2.216
Cabotage
Tonnes Tonnes Tonnes
Français 436 1.210 378
Anglais. 9 227 52
---- -
Totaux 445 1.437 430
Tôt. généraux. 505 4.132 2.046
Le mouvement de la navigation pour t'annce
1928 comparé à cel ui de l'année 1927, appa-
raît dans le tableau suivant :
1928 1927
Chiffres Chiffres
provisoires définitifs
Navires entrés et sortis.. 6-151 6.103
Marchandises débarquées 44.181 45.537
Marchandises embarquées 31 -592 33.467
Comme on le voit, le trafic de la navigation
du port de Conakry est à peu près constant.
Le mouvement commercial
de la Guinée en 1928
Le mouvement commercial de la Guinée
française, pendant le quatrième trimestre 1928.
s'est élevé à 4704; 1.188 francs dont 30 mil-
lions 662.138 francs d'articles importés et
16.769.050 francs de produits exportés. Au
cours de la période correspondante de 1927,
le mouvement des échanges avait atteint une
valeur de 50.896.644 fr. dont 32.991.583 fr.
à l' importation et 17.905.061 francs à l' ex
portation.
Les résultats du quatrième trimestre 1928
portent à 178.269.662 francs la valeur des
échanges commerciaux de l'année 1928 dont
106.115.443 francs à l' entrée et 72.174.419
francs à la sortie, ce qui représente une balance
commerciale accusant trois cinquièmes aux im-
portations et deux cinquièmes aux exportations.
Pendant l'année 1927, le commerce exté-
rieur de la Guinée française avait été de
174.134.565 francs, dont 100.431.695 francs
d'articles importés et 73.702.870 francs de
produits exportés.
Le trafic enregistré pendant le quatrième tri-
mestre 1928 a été de 18.479 tonnes dont
6.907 tonnes aux importations et 11.572 ton-
nes aux exportations contre 13.546 tonnes en
1927 dont 6.842 tonnes à l'entrée et 6.704
tonnes à la sortie.
Le tableau suivant fait ressortir le tonnage
du trafic de la colonie pendant les années 1928
et 1927.
Année 1928 Année 1927
Importations 23.079 24.299
Exportations 34.134 32.249
-
57.213 56548
Dans l' ensemble, les résultats commerciaux
de l'année 1928 présentent sur ceux de l'an-
née précédente, d une part ; une augmentation
de valeur de 4.155.297 francs comprenant une
plus-value de 5.683.748 fr. aux importations
et une moins-valuc de 1.528.451 francs aux.
exportations, et d'autre part un accroissement
de tonnage de 665 tonnes représenté par une
diminution de 1.220 tonnes à 1 entrée et une
augmentation de 1.885 tonnes à la sortie.
Par rapport à la moyenne quinquennale
TRENTIEME AN-NE1Ë. N° 57. En mJIIIaUJ : M CENTIMES JEUDI som, 11 AVRIL Url9.
-. JOUR Nil OUOTIOIE.
-
Rédaction & Administration :
14, RU .,.
PARIS on
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RICHILIIUir-M
Les Annales Coloniales
La 8IIIIOIICf:',=" He:"-=, rqm Diot"Tou» s Marcel RUEDEL et L.-G. THIBAULT ~T~~cX-ST'
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IIOIIEIEIITS
avec la Rn". mensuelle :
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Franoé et
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br..,.. 141. 111. Tli
On t'abonne nui frais MM
tov» la» boréaux de peefe
0
L'évolution de l'Islam
, Jla 1
~t
« Si les partisans des anciennes traditions
étaient de véritables musulmans, ils au-
raient adhéré aux réformes qui tendent à
concilier la loi de l'Islam avec les princijpes
de la civilisation moderne. Ils convient d n
terpréter le Coran avec un esprit modernl,
comme l'ont fait les anciens à leur époque.
L'Islam est une religion souple, ses prin-
cipes sont conformes à la raison et aux in-
térêts des hommes dans tous les lieux et à
toute époque. »
Comme l'ont fait les anciens a leur épo-
que. Voilà un nouveau chapitre de la Que-
relle des Anciens et des Modernes trans-
porté sur le terrain de la religion, et de
quelle religion ! De l'Islam qui embrasse à
la fois les prescriptions relatives à la vie
eivile et celles qui ont trait à la vie reli-
gieuse, mais qui, en effet, suivant les tra-
ditions et les mœurs des pays et des épo-
ques, peut apporter des satisfactions même
à des tendances qui sont en désaccord avec
les idées que Mohamed lui-même a prê-
chées. La phrase que j'ai citée est du journal
tunisien « -Es Sawab » : elle oppose le vieil
Islam et l'Islam moderne, l'Islam d'hier et
celui de demain.
Le même journal rappelait aux défenseurs
intrépides du vieil Islam que Djmal Ed-
dine El Afghani et son élève le cheik Mo-
hammed Abden ont voulu introduire des ré-
formes dans la religion islamique; ils subi-
rent les attaques de ceux qui prétendaient
avoir le monopole de la vraie tradition. Au-
jourd'hui les deux réformateurs contre les-
quels se dressait l'accusation d'impiété,
sont considérés comme deux savants illus-
tres, comme deux saints personnages dont on
fête l'anniversaire et dont on invoque le nom
pour former des associations de lidèles.
Sans doute, les partisans de l'évolution
ne sont pas toujours conséquents avec eux-
mêmes. Ils ne sont pas les seuls, surtout
en ces matières. Ainsi, l'Association des
Jeunes Musulmans qui s'est constituée au
Caire a adopté un programme dont voici
les grandes lignes : propager la haute cul-
ture musulmane, unifier les rites musulmans,
tirer profit des civilisations orientale et oc-
cidentale.
Et, malgré les articles du programme,
tontrairement à ces articles, la revue pu-
bliée par cette Association entre en guerre
contre ceux qui, par exemple, veulent uni-
fier les rites, faire disparaître les différences
'¥" qui kis séparent, contre ceux qui, à l'exem-
ple de la Turquie et de l'Afghanistan, ten-
tent de faire pénétrer dans l'Islam les idées
:des civilisations contemporaines.
Le journal de Tunis est sévère contre ces
modernes, qui sont encore inconsciemment
sous le joug des anciens, et qui n'ont ni la
Science ni peut-être le courage de rester lo-
giques avec eux-mêmes, de penser, d'écrire
d'agir conformément à leur programme
d'émancipation : « Les prétendus dévots,
écrit-il sans ménagement, qui se montrent
hostiles - au progrès, ne possèdent qu'une
instruction superficielle et élémentaire ;
aucun parmi eux n'a étudié la philosophie de
la religion et n'a approfondi le véritable
sens des versets coraniques ; ils prennent
des airs de savants et d'éducateurs, mais en
réalité ils sont de vulgaires ignorants..
Ces prétendus dévots diraient comme Sosie à
Mercure : Pour des injures, dis-m'en tant
que tu voudras, ce sont légères blessures,
et je ne m'en fâche pas. Ou, s'ils s'en fâ-
chent, ils répondront de la même monnaie.
Il y a eu des temps, des religions où ils ne
se. seraient pas contentés de cette réponse,
ot où les novateurs auraient reçu des bles-
sures plus mortelles. L'Islam nest pas une
religion intéressante pour les autres reli-
gions, quels que soient les excès commis par
les musulmans, et dans certaines circonstan-
ces politiques, contre les juifs et les chré-
tiens, les musulmans ont laissé aux peuples
vaincus leurs législatures civiles et leurs
croyances religieuses ; de même, dans cette
querelle des anciens et des modernes, les ad-
versaires ne se voueront pas réciproquement
aux derniers supplices.
Les réformateurs ont du reste beau jeu.
S'il y a, parmi les pratiques extérieures du
culte musulman, des pratiques qui sont
d'obligation stricte, il en est beaucoup qui
ne sont dues qu'à l'usage, dont le croyant
peut mettre en doute la vertu, dont il a le
droit de se dispenser. Le journal Tunisien
dont j'ai parlé est tout à fait à son aise pour
exiger une distinction primordiale entre ce
que demande « l'esprit religieux » et ce que
* le fanatisme et la superstition » ont la
prétention d'imposer. Dans le vieil Islam,
dit-il, le port des vêtements trouvés dans le
butin pris à l'ennemi était autorisé, à l'ex-
ception des vêtements religieux des moines.
Ce n'est que dans les périodes de décadence,
que les musulmans ont accepté certaines pra-
tiques qui créent, à présent, des divergen-
ces et des divisions entre - musulmans : ces
pratiques n'ont rien à faire avec la religion.
a Actuellement sous l'influence du déve-
- loppement des moyens de communication et
avec l'extension des rapports commerciaux,
les peuples sont devenus comme une seule
famille. Il serait sâge de suivre les vérita-
bles préceptes religieux et d'abolir tout ce
qui est d'origine populaire. » Double idée,
qui est à la base même des programmes de
réformes religieuses: celle de l'indépendance
de plus en plus étroite des peuples, celle
de la séparation des pratiques adoptées par
le peuple ignorant et des prescriptions édic-
tées par les sages, interprètes de la loi di-
vine.
Interprètes dont la besogne est des plus
complexes. On connait les batailles des com-
, mentateurs autour des versets abrogeants et
, des versets abrogés, et la classification de
ces derniers en trois grandes catégories :
ceux dont il ne faut retenir ni l'esprit ni la
lettre ; ceux dont il faut retenir l'esprit sans
la lettre ; ceux dont il faut retenir la lettre
sans l'esprit. Le coran a offert un champ très
vaste aux subtilités des sages. Mobamed
lui-même n'avait pas toujours exprimé la
même opinion, et le Livre des Livres offre
plus d'une contradiction et plus d'une obs-
curité. Le premier exemplaire du recueil
des paroles du prophète a soulevé des con-
troverses si acharnées qu'on a été obligé de
brûler toutes les copies, et de procéder à
une nouvelle recension, confiée à des musul-
mans pieux et avertis. Tout cela fait beau-
coup .de place à l'interprétation, tout cela
sert les réformateurs d aujourd'hui comme
tout cela servait ceux des temps qui ont
précédé le nôtre. Entre l'Islam d'hier et ce-
lui de demain, les liens resteront profondé-
ment étroits, mais de l'évolution qui s'af-
firme peut-être se dégagera-t-il pour le
monde entier des conséquences dont l'im-
portance est difficile à apprécier. J'essaye-
rai un jour ou l'autre d'en dégager quel-
ques-unes.
Warlo Jloifjfaii,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre,
Vlce-prêsldcnt de la Commission des Colonies.
elop
M. Carde à Rabat
., ,
M. Lucien Saint, Résident général au Ma-
roc, a offert un déjeuner en l'honneur de M.
Carde, Gouverneur général de l'Afrique Occi-
dentale française, de passage à Rabat, auquel
assistaient M. Jore, lieutenant-gouverneur du
Sénégal.
LE SULTAN DU MAROC VOYAGE
Sa Majesté chériifenne, le sultan Si Moha-
med, après avoir reçu à Marrakech, au pavillon
de Koubbat, en Nars Mechouat, le Corps
consulaire, les corps constitués, les autorités ci.
viles et militaires et les divers groupements, a
fait une excursion à Amis miz, où le déjeuner
lui fut offert. Le sultan quittera Marrakech de-
main à 8 heures avec le même cérémonial au'à
l'arrivée, pour se rendre successivement à Fez
et à Meknès.
.1.
A L'ACADBMIB DES SCIENCES
iii r
Les ornilhodores du Maroc
Au cours d'une récente séance de l'Acadé-
mie des Sciences, M. Mesnil a présçnté une
note de M. Delanoë qui étudie l'habitat de
la tique marocaine du genre ornithodorus.
Il montra en outre, que celles de ces tiques
qui vivent dans les terriers des renards et
des porcs-épies renferment souvent des spi-
rochètes, celles qui habitent les maisons hu-
maines ou les porcheries n'étant pas conta-
minées.
salol
A TANGER
La gendarmerie nouvelle
L'assemblée législative vient d'arrêter l'or-
ganisation et les modalités de fonctionnement
de la gendarmerie de la zone internationale,
qui, aux termes de l'Accord de Paris, doit
remplacer les tabors français et espagnol,
qui assurent actuellement la police et la
sécurité. Cette organisation s'inspire des rè-
glements généraux de la gendarmerie fran-
çaise et de la guardia civile espagnole avec
de légères modifications indispensables au
régime spécial de Tanger.
La question des cadres a été également ap-
prouvée et son budget voté de la façon sui-
vante : un commandant, un capitaine, 4
lieutenants et 3 sous-officiers pour le cadre
européen auxquels seront adjoints 8 caïds
formant un cadre indigène ; le budget sera de
2.241.235 francs, auxquels il faudra ajouter
197.020 francs pour le service de santé et
334.000 francs pour l'habillement et les har-
nachements. Sur ces sommes la contribution
de la zone internationale de Tanger sera de
1.500.000 francs; le surplus devant être four-
ni par les nations signataires des accords
internationaux.
Une division anglaise à Oran
«♦»
Les croiseurs anglais Cardiff, Cale don,
Cérès, et Calliope, qui viennent de partici-
per aux grandes manœuvres anglaises en Mé-
diterranée, ont mouillé hier dans le port
d'Oran, où ils séjourneront jusqu'au 18 avril.
gel*-
Contre la lèpre
«♦»
Au Congrès national de médecine interna-
tionale de Wiesbaden, le professeur Olpp,
de l'Université de Turinge, a déclaré que la
lèpre était parfaitement guérissable au
moyen d'un remède constitué par le principe
actif de l'huile de chaulmougra.
A l'appui de ses dires, le professeur a
monfré aux membres du congrès une série
de photographies qui prouveraient la guéri-
son absolue de cas de lèpre extrêmement
graves.
.,
RETOURS
̃ ̃ 1'1
M. Lasnet, médecin-inspecteur général, qui
était chargé d'une importante mission médicale
en Indochine, est sur la voie du retour.
vwv
M. d'Arbousier, secrétaire général de Nou-
velle-Calédonie, est chargé de l'intérim du
Gouvernement de cette colonie pendant l'ab-
sence de M. J. Guyon, Gouverneur titulaire
qui rentre en France.
Il est probable, d'ailleurs, que M. Guyon,
atteint par la limite d'âge, demandera sa mise
à la retraite, devant occuper, par ailleurs, son
activité et sa compétence des choses coloniales.
Un provisoire
qui a assez duré
«♦«
A
Nos diplomates considéraient sans
doute que le règlement de. la ques-
tion tunisienne avec l'Italie est de
celles ou l'on doit temporiser.
Nous espérons qu'en l'espèce il s'agit de
calcul et non pas de négligence car si c'était
de la négligence elle commencerait à deve-
nir coupable.
En tout cas, des négociations pour la con-
clusion d'un a traité d'établissement franco-
italien. ont commencé à Rome, le 21 mars
(avant-hier seulement, cette importante nou-
velle a été divulguée par un communiqué de
l'Agence Stefani) ; « les délégations fran-
çaise et italienne, dit le communiqué, res-
pectivement présidées par MM. de Beau-
marchais et de Michelis, ont tenu depuis
lors de nombreuses réunions qui ont subi une
brève suspension pour les fêtes pascales P.
Souhaitons que les solutions définitives
soient prochaines.
A chaque instant la question d'un traité
d'arbitrage entre les deux pays revient sur
l'eau puis diparail : cette affaire n'a cepen-
dant rien de commun avec le serpent de
mer 1
Elle est grave et parfois lancinante et
nous ne croyons pas qu'il y ait de raison
d'en ajourner davantage la solution.
L'accord doit porter sur deux points déli-
cats sans doute mais qui ne doivent soule-
ver aucune difficulté : celui du statut des
Italiens en Tunisie; celui de la rectification
de la frontière tripolitaine.
Il semble bien que, malgré les ajourne-
ments successifs, la question de la IIoliona-
lisation des Italiens aurait dÛ ctre réglée
depuis longtemps car c'est le point névral-
gique et l'incertitude qui règne a provoqué
à certains moments une certaine agitation
parmi les émigrés. Mais, scmble-t-il, rien
ni personne ne pettt faire mettre en question
le principe de la souveraineté tunisienne.
La seconde question est pour ainsi dire
réglée en principe. L'Italie considère que
par application du Pacte de Londres elle
a droit à des compensations coloniales de
la part de la France et que c'est son terri-
toire tripolitain qui doit en profiter. Déjà
en 1919 des concessions ont été faites par
notre pays. Il s'agit simplement de savoir
si elles sont définitives on s'il convient de
les modifie,.
En tout cas le gouvernement italien a
souvent déclaré qu'il n'entendait formuler
aucune prétention sur la Tunisie qui est et
restera un pays de protectorat français.
C'est la question primordiale.
Elle est réglée.
Il est temps vraiment que pour les ques-
tions secondaires déjà amorcées une entente
définitive intervienne.
Plusieurs fois, même avant la guerre et
surtout depuis 1918, des négociations ont
été ébauchées, esquissées. Mais on n'est ja-
mais allé au fond des choses.
Si aucun effort commun n'est fait, il n'y
a pas de raison pour qu'on aboutisse.
Le prornsoire - doit cesser avant que des
incidents nouvtallx. toujours possible, vien-
nent compliquer l'état de choses actuel et
rendre plus difficile une entente à tous les
points de vue désirable.
MtcHei Ge'doerler
Député des CAtes-du-Word,
Membre du la Commission
de la Marine Marchande.
L'expédition des fruits
et primeurs algériens
Sous la présidence de M. Georges Bremer,
directeur de la Chambre de commerce de
Marseille, s'est tenue hier, à la Chambre de
commerce une importante conférence desti-
née à étudier les moyens de faciliter l'ache-
minement des fruits et primeurs de l'Algérie,
vers les marchés français, notamment vers
Paris et l'Est et vers les marchés étrangers,
suisses et allemands.
Une décision essentielle a été prise :
elle tend à remettre en vigueur, à partir du
10 mai, l'organisation qui lut une première
fois instituée, le 10 mai 1928, et qui com-
porta de nombreux avantages.
Des mesures vont être prises pour assurer
par un étiquetage régulier des colis, un tri
rapide au débarquement. On assurera l'arri-
vée plus rapide à Marseille de certains pa-
quebots. Les opérations de mise en wagons
des colis de primeurs seront accélérées ainsi
que leur expédition et leur acheminement.
De plus on évitera les - doubles arrivages sur
le marché parisien.
Madagascar et Indochine
«♦»
Le lournal officiel du 26 février dernier pu-
blie un décret approuvant la convention accor-
dant gratuitement 14.000 hectares à la Com-
pagnie Lyonnaise de Madagascar.
L'examen de la convention démontre qu'à
Madagascar, on vous donne 14.000 ha. pour
rien et on ne vous oblige qu'à y dépenser
200.000 francs par an.
En Indochine, - on vous fait attencke deux ans
la concession ; on vous fait payer 125 francs
de l'hectare et on vous oblige à dépenser 10
millions par an pour conserver vos droits.
Et l'on dit que la France est le pays de
l'égalité l , 1
Il est vrai que ce ne sont pas tes mêmes
terres et que les amateurs sont plus nombreux
en Indochine que dans la Grande lie.
C. D. -
*
A l'Académie ri' Afçr'Culturf»
L'Académie d'Atfriculturo a pris connais-
sance d'une communication de M. Pietlre
sur les bnaes d'un grand élevage national,
particulièrement de l'élevage nord-africain
et marocain.
: Le voyage de M. Pasqiier
,; à Java
j i»,
L'arrivée
Le port de Tandjongpriok prûmfait, mardi
matin, un aspect féerique. Tous les navires por-
taient des pavois aux riches* couleurs ou arbo-
raient au haut des mâts des pavillons brillam-
ment décorés. Dès que le croiseur Jules-Miche..
let, ayant à bord le Gouverneur général Pas-
quier, fut annoncé, trois hydravions quittaient
le camp J'aviation navale et disparaissaient
vers l'ouest, allant à sa rencontre. Le Consul
général de France Bodard, accompagné du Ré-
sident Kumeman, du colonel d'artillerie Pillo,
du vice-consul Anfossy, se rendait sur une cha-
loupe néerlandaise à bord du croiseur, pour
saluer le Gouverneur général, tandis qu'un offi-
cier allait, d'autre part, saluer l'amiral Stotz
au nom de l'amiral commandant la Marine des
Indes Néer/andaisea.
En approchant de l'entrée du port, le Jules-
Michelet tira le premier les 21 coups de canon
réglementaires de salut, auquel répondit aussi-
tôt la batterie des côtes. Le grondement des
canons se prolongea sur mer, où le croiseur Su-
matra salua le pavillon du Gouverneur général
Pasquier. Le Jules-Michelet défila lentement
devant l'escadre néerlandaise, comprenant, avec
le croiseur Sumatra, de nombreux destroyer"
des sous-marins, sur le pont desquels les équi-
pages en rangs et en grande tenue poussaient
Õa houmJu.
Dès que le navire français fut amarré à quai,
une délégation composée du bourgmestre de la
ville, d'un général chef d'état-major de la ma-
rine, du Résident de Batavia et du Régent ja-
(Janais, monta à bord saluer le Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine au nom du Gouverneur
Général des Indes Néerlandaises.
Quand M.- Pasquier toucha le sol hollan-
dais, les canons recommencèrent à tonner des
batteries des côtes et des croiseurs. La mu-
sique militaire. masaée sur le quai avec la glllde
d' honneur. jouta la Marseillaise, acclamée par
une foule innombrable.
Le Gouverneur Général se dirigea en auto
vers Weltevreden. A l'entrée de la ville, où
les maisons sont pavoisées, un escadron de ca-
valerie attendait le cortège qui se rendit au
Palais, où le Gouverneur Général Pasquier fut
officiellement reçu par le Gouverneur général
des Indes Néerlandaises, M. de Graeff, en-
touré des membres du Haut Conseil des Indes
et de nombreuses hautes personnalités. » , a
- 1
M. Pasquier a remis au Uouvemeur générai
des Indes Néerlandaises, M. de Graeff, la
décoration de Grand-Officier de la Légion
d'honneur, ainsi que la Croix de Commandeur
à M. le docteur Kreutzberg, vice-président du
Conseil Suprême des Indes Néerlandaises, et
celle d'officier à M. Erdbrink, secrétaire géné-
ral du Gouvernement général.
Indopacin.
.-
Dépêches de Indochine
Au Siam
Le floi, la Reine et la Cour se sont em-
barqués samedi sur le Mahacliahri, se ren-
dant à liua-Ilin pour l'inauguration de la
Ville royale. Ils visiteront ensuite les pro-
vince du sud. Leur abselWe de Dana/mg
durera environ sept semaines.
départ
1'1
M. Henry Bérenger, sénateur de la Gua-
deloupe, ambassadeur de France, s'est em-
barqué aujourd'hui à Saint-Nazaire, à bord
du Cuba à destination de la Pointe-à-Pitre.
Un certain nombre de personnalités étaient
venues le saluer hier soir sur le quai de la
gare d'Orsay à 16 h. 50.
Nous avons reconnu notamment MM. Ga-
briel Angoulvant, Gouverneur général hono-
raire ; Georges Boussenot, délégué de Mada-
gascar au Conseil supérieur des Colonies ;
Duprat, Gouverneur honoraire, directeur de
l'Agence des banques coloniales ; Alcide Del-
mont, député de la Martinique; Famel, etc.
L'aide à la Guadeloupe
La Loi accordant dans la colonie de la
Guadeloupe des prêts aux propriétaires d'ex-
ploitations qui ont souffert du cyclone du
12 septembre 1*928, promulguée hier, paraît
au journal Officiel de ce jour.
Aux termes de cette loi est approuvée la
convention passée avec le Crédit national
pour faciliter la réparation des dommages
causés par la guerre et relative aux prêts
susceptibles d'être accordés, dans la colonie
de la Guadeloupe, aux exploitations indus-
trielles, commerciales et agricoles apparte-
nant à des Français qui ont souffert du cy-
clone du 12 septembre 1928.
La colonie de la Guadeloupe inscrira à
sIm budget les sommes nécessaires pour
assurer le paiement, pendant toute la durée
des prêts consentis, de la contribution 1
prévue par l'article 4 de la convention pas-
sée avec le Crédit National.
Elle inscrira également à son budget une
provision pour faire face aux dépenses pou-
vant résulter pour elle de l'application de
l'article 8 de la convention passée avec le
Crédit National.
La convention, ainsi que tous les actes faits
en vue de l'exécution de la présente loi et de
ladite convention seront, si besoin est, enre-
gistrés gratis et dispensés des droits de tim-
bre et d'hypothèque tant en Fiance que dans
la colonie de la Guadeloupe.
Les intérêts, arrérages et tous autres pro-
duits des prêts consentis par le Crédit Na-
tional en exécution dé la convention approu-
vée par la présente loi seront exempts de
l'impôt cédulaire sur le revenu tant en
France que dans la colonie de la Guadeloupe.
Suit le texte de la convention.
La croisière du "Duquesne"
Le croiseur français Duquesne, poursui-
vant sa croisière, est arrivé hier à Capetown
et y a été reçu officiellement. Le public a
été admis N visiter le navire de guerre, ce
qui soulève un vif intérêt parmi la popula-
tion, le Duquesne réunissant les derniers
perfectionnements apportés dans les cons-
tructions navales.
L'Aviation Coloniale
ieu
Alaérie
---.., - - --
Les corps des deux officiers aviateurs
espagnols qui ont été retrouvés à l'Ile
Ronde, près du cap Blanc, ont été transpor-
tés à la mairie de Boutlelis ou une salle
a été transformée en chapelle ardente.
Avant-hier, une cescadrille du 2e groupe
d'aviation d'Afrique est allée survoler la
mairie de Boutlelis pour rendre un suprême
hommage aux deux disparus dont les restes
ont été amenés à Oran dans l'après-midi et
déposés it l'hôpital militaire où ils reste-
ront en chapelle ardente jusqu'à ce que le
gouvernement espagnol ait fait connaître
ses décisions.
Trois avions espagnols ayant à bord un
commandant et trois capitaines sont arrivés
hier matin à l'aérodrome do la Sénia avec
mission d'aller saluer les corps des offi-
ciers aviateurs espagnols Cauda et Tauler.
Aujourd'hui est arrivé à Oran le croiseur
Estramadura qui doit ramener en Espagne
les deux cercueils.
Maroc
Le général de Vergneltes dont nous avons
annoncé le défart en avion do Perpignan,
mardi dernier, à 9 heures, avec l'adjudant-
chef Jeundel est arrivé le même jour, à
17 h. 10 à Rabat, après un arrêt à Alicaiite.
Les relations aériennes avec le Siam'
M. Laurent Eynac, ministre de l'Air, a
poursuivi, avant-hier matin au ministère
des Affaires Etrangères, ses conversations
avec le prince de Siam en ce qui concerne
les relations aériennes avec l'Orient.
Au cours d'un banquet offert au prince
Purachatra, ministre des Travaux publics
et de l'Aéronatique du Siam, M. Laurent
Eynac et le prince Siamois se sont déclarés
entièrement d'accord pour une collabora-
tion technique et commerciale en vue de
la réalisation des liaisons aériennes d'Ex-
trême-Orient intéressant les deux pays.
Marseille-Beyrouth
Les deux hydravions français qui effec-
tuent l'organisation du service Beyrouth-
Athènes-Naples-Marseille, et qui avaient
amerri à Naples lundi, en sont repartis
hier matin et sont arrivés à Marignane
hier duns l'après-midi.
Syrie
Les avantages réservés aux militaires
désignés pour servir au 30" d'aviation au
Levant sont les suivants :
Voyages. - Voyage intéressant de Mar-
seille à Beyrouth ; escales possibles :
Alexandrie, Naples, Malte, Athènes, Cons-
tantinople, Smyrne, Rhodes, Chypre.
llégiment réparti dans toute la Syrie.
Rayack, Damas, Alep, Hakka, Deir-ez-Zorr.
Palmyre, Deraa. Climat assez chaud en été,
mais salubre. Vie plus large et plus facile
qu'en France, grâce à des avantages de
solde qui, suivant le grade, varient du tiers
au double de la soldo de France. Régime de
permissions spécial au Levant accordant
une permission de cent-dix jours à la suite
d'un séjour de deux ans.
Les militaires de l'armée du Levant font,
en outre, campagne et peuvent obtenir des
décorations spéciales telles que la médaille
commémorative du Levant, la croix de
guerre des T. O. E. et être l'objet des dis-
tinctions accordées par les Etats sous man-
dat : Mérite libanais et Mérite syrien.
Le commerce de la France
avec ses colonies
1. ,
Pendant les deux premiers mois de 1929, la
valeur des marchandises importées en
France, en provenance des Colonies et des
pays de Protectorat, se compare tomme suit
à celle des marchandises importées pendant
la période correspondante de 1928 :
Importations (en milliers de francs)
1929 1928
Algérie .Fr. 582.505 427.003
Tunisie 140.124 67.349
Maroc 83.809 45.631
Afrique occid. franç.. 132.689 134.346
Madagascar et dépend. 82.556 77.608
Indochine française. 151.388 105.001
Autres colon, et pays
de protectorat 139.845 119.416
Totaux 1.312.016 976.354
Quant à la valeur des exportations - fran-
çaises à destination des principaux pays
étrangers, des Colonies et pays de Protec-
torat, elle s'établit de la façon suivante com-
parée à celle des deux premiers mois de
1928 :
Exportations (en milliers de francs)
1929 1928
Algérie .Fr. 487.135 443.622
Tunisie 161.666 107.289
Maroc 229.274 168.616
Afrique occid. franç.. 107.010 133.938
Madagascar et dépend. 75-099 61.359
Indochine française.. 164.817 166.872
Autres colon, et pays
de protectorat 99.988 93.817
Totaux. 1.324.989 1.175.5i3
La congélation du poisson
à bord des chalutiers
, -
L'Union des Chambres de commerce mari-
times et des ports français au cours de sa
réunion mensuelle, sous la présidence de M.
Charles Chaumet, a entendu une communi-
cation de M. Rcrthier, membre du bureau du
Syndicat général de l'industrie frigorifique,
au sujet de la congélation à bord du poisson
encore vivant. La frigorification à bord pré-
sente pour l'armement et pour les équipages
d'importants avantages. Elle permet, en ou-
tre, de livrer à la consommation un poisson
d'excellente qualité et très apprécié. Son ap-
plication étendue à la pêche hauturière se-
rait de nature à faire baisser dans des pro-
portions considérables le prix de la marée.
Le mouvement de la navigation
à la Côte-d'Ivoire
-– l' 1
Pendant le mois de décembre 1926, on a
compté, dans les principaux ports de la Côte
d'Ivoire, 190 entrées et sorties de navires. Il a
été débarqué 7.779 tonnes de marchandises et
embarqué 13.673 tonnes de produits.
Par pavillons, le trafic se répartit ainsi :
Navires entrés Marchandises Marchandises
et sortis débarquées embarquées
Pavillons
Français 131 4.640 9.190
Anglais 20 1.221 860
Etats-Unis 7 675 2.647
Hollandais 3 465 1
Allemand 15 305 150
Italien. 14 473 1.025
---- Totaux 190 7.779 13.873 -
Comparé aux chiffres de I année pré-
cédente, le mouvement de la navigation de la
Côte d'Ivoire, pendant 1 année 1928, apparaît
dans le tableau suivant :
1928 1927
Navires entrés et sortis - - 2.326 2-171
Marchandises débarquées 74.610 62.797
- embarquées 146-666 146-957
Ces chiffres montrent, en 1928, par rapport
à l' année 1927, une augmentation sensible du
nombre des navires entrés et sortis (155) et du
tonnage débarqué (11.813 tonnes). Le tonnage
embarqué est resté le même.
aie.
Le mouvement de la navigation
en Guinée en 1928
« -
Pendant le mois de décembre 1926, le tra-
fic du port de Conakry s'est chiffré, pour le
long cours, par 60 navires entrés et sortis,
2.695 tonnes de marchandises débarquées,
2.216 tonnes de produits embarqués ; pour le
cabotage, par 445 navires qui ont débarqué,
1.437 tonnes et embarqué 430 tonnes.
Le tableau ci-dessous indique le mouvement
de la navigation par pavillon :
Navires entrés Marchandises Marchandises
et sortis débarquées embarquées
Long coins :
Tonnes Tonnes
35 Français 1.551 1.079
16 Anglais 351 1.132
I Allemand 38 »
4 Hollandais 135 3
4 Italiens 8'8_'-.' 620 »
- --
60 2.695 2.216
Cabotage
Tonnes Tonnes Tonnes
Français 436 1.210 378
Anglais. 9 227 52
---- -
Totaux 445 1.437 430
Tôt. généraux. 505 4.132 2.046
Le mouvement de la navigation pour t'annce
1928 comparé à cel ui de l'année 1927, appa-
raît dans le tableau suivant :
1928 1927
Chiffres Chiffres
provisoires définitifs
Navires entrés et sortis.. 6-151 6.103
Marchandises débarquées 44.181 45.537
Marchandises embarquées 31 -592 33.467
Comme on le voit, le trafic de la navigation
du port de Conakry est à peu près constant.
Le mouvement commercial
de la Guinée en 1928
Le mouvement commercial de la Guinée
française, pendant le quatrième trimestre 1928.
s'est élevé à 4704; 1.188 francs dont 30 mil-
lions 662.138 francs d'articles importés et
16.769.050 francs de produits exportés. Au
cours de la période correspondante de 1927,
le mouvement des échanges avait atteint une
valeur de 50.896.644 fr. dont 32.991.583 fr.
à l' importation et 17.905.061 francs à l' ex
portation.
Les résultats du quatrième trimestre 1928
portent à 178.269.662 francs la valeur des
échanges commerciaux de l'année 1928 dont
106.115.443 francs à l' entrée et 72.174.419
francs à la sortie, ce qui représente une balance
commerciale accusant trois cinquièmes aux im-
portations et deux cinquièmes aux exportations.
Pendant l'année 1927, le commerce exté-
rieur de la Guinée française avait été de
174.134.565 francs, dont 100.431.695 francs
d'articles importés et 73.702.870 francs de
produits exportés.
Le trafic enregistré pendant le quatrième tri-
mestre 1928 a été de 18.479 tonnes dont
6.907 tonnes aux importations et 11.572 ton-
nes aux exportations contre 13.546 tonnes en
1927 dont 6.842 tonnes à l'entrée et 6.704
tonnes à la sortie.
Le tableau suivant fait ressortir le tonnage
du trafic de la colonie pendant les années 1928
et 1927.
Année 1928 Année 1927
Importations 23.079 24.299
Exportations 34.134 32.249
-
57.213 56548
Dans l' ensemble, les résultats commerciaux
de l'année 1928 présentent sur ceux de l'an-
née précédente, d une part ; une augmentation
de valeur de 4.155.297 francs comprenant une
plus-value de 5.683.748 fr. aux importations
et une moins-valuc de 1.528.451 francs aux.
exportations, et d'autre part un accroissement
de tonnage de 665 tonnes représenté par une
diminution de 1.220 tonnes à 1 entrée et une
augmentation de 1.885 tonnes à la sortie.
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