Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 avril 1929 04 avril 1929
Description : 1929/04/04 (A30,N53). 1929/04/04 (A30,N53).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280530r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. Ne U.
EX IfUftWtO : 10 CSNTUiBi
JEUDI t AN'H II. !«.«»
JOURNALJUOTIDIEN ",
Rédaction & Administration :
14, km i« MNt-ifeaiir
* PARIS a*')
TtL.8PH. t LOUVRK ".S?
- RICHELIKU «7-M
Les Annales Coloniales
81UlDftCe. et réclames Som rque Dibsctburs , Marcel RUEDtL et L.-G. THÉBAULT pubtios dans notre J«mrrd iu pomwm
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les» n. ouveau-né^ d© "r A.O.F.
i.i'm'iiSt" k i g • m. ,."
La mission parlementaire cnvôyée en Afri-
que Occidentale avait pour objet de se ren-
dre compte des besoins de cette colonie et
de rechercher surtout quels étaient les
moyens pratiques à employer pour en assu-
rer la prospérité.
Le Gouverneur Général, M. Carde, avait
un plan à nous soumettre. De gros travaux
d'irrigation avaient été entrepris par ses
soins et il demandait l'autorisation au Mi-
nistre des Colonies de contracter un emprunt
de plus d'un milliard pour achever l'oeuvre
commencée.
J ai laissé à mes collègues, surtout à mon
ami Antonelli, très compétent en la ma-
tière, le soin de résoudre les problèmes d'or-
dre commercial et financier, voulant spécia-
lement porter mes efforts sur les questions
d'hygiène, qui, à mon avis, ont une impor-
tance primordiale aux Colonies.
En effet, pour coloniser, il faut d'abord
du personnel et ensuite protéger le capital
humain contre les redoutables épidémies qui
constituent dans ces régions une menace per-
manente. A quoi serviraient les grands tra-
vaux amorcés pour irriguer le sol et le fer-
tiliser si la population indigène ne fournis-
sait pas asser de bras pour le mettre en
valeur, et si, à chaque instant, elle était
décimée par la maladie!
Eh bien! précisément, le Sénégal, le Sou-
dan, voient leur population diminuer d'an.
née en année, et si on ne parvient pas à
enrayer la mortalité infantile qui atteint
l'effrayante proportion de 65 o/o. la pénu-
rie de main-d'œuvre réduira à bref délai ccî
deux grandes provinces à une stérilité dé
sertique.
Quelles sont les causes de cette mortalité?
Elles sont multiples.
Dans certaines parties de la brousse, le
sol desséché, privé d'eau, est pour ainsi din
impropre à la culture, et les quelques moyen1
rudimentaires dont disposent les indigène
sont nettement insuffisants pour seconde'
efficacement l'effort de l'homme. Il en ré
suite une demi-famine à l'état latent : le
mères anémiées par une nourriture malsaine
et trop chichement mesurée donnent un lai
de qualité médiocre. Si nous ajoutons à cettc
alimentation déplorable les conséquences fu
nestes du paludisme qui achève de déprime:
, ces femmes, nous comprendrons sans peint
> pourquoi meurent dans leur première en-
f à ~ce- -6 r
j fancejSs. O/Q des nouveau-nés.
- "lUiÉiirftatittes contrées, plus favorisées, au
bord des fteuves, dans les vallées fertiles,
l'enfant parvenu à l'âge d'un an est nourri
d'une manière absolument défectueuse : on
lui donne des mets groissièrement préparés,
la plupart du temps souillés par les mou
ches qui pullulent dans ces parages, et alors
l'enfant succombe des suites de gastro-en
térite. ,
Beaucoup meurent encore de broncho-
pneumonie. Exposés complètement nus pen-
dant le jour aux rayons d'un soleil de feu,
les enfants sont relégués pendant les nuits
fraîches dans un coin de la case sans être
protégés par des vêtements chauds. Ils
contractent alors une pneumonie qui les em-
portera rapidement.
C'est le moment de rappeler, car 011 l'ou-
blie trop souvent, que le meilleur agent de
colonisation est le médecin. Il est absolu-
ment indispensable d'organiser dans toutes
les colonies un service médical disposant
d'infirmiers et surtout d'infirmières compé-
tentes, très versées dans les questions d'hy-
giène et qui iraient de village en village don-
ner les conseils utiles. Aux mères indigènes
elles apprendraient à nourrir leurs petits
d'une façon rationnelle suivant les principes
de la science. Elles leur distribueraient des
lainages pour les protéger contre l'humidité
nocturne. Pourquoi ne créerions-nous pas à
la colonie ce que nous avons créé en France
et ce que chaque pays a créé pour son
propre compte? Actuellement, les hameaux
les plus isolés sont soumis aux investiga-
tions d'un organisme spécial d'assistance pu-
blique dont l'activité tend particulièrement
à surveiller les nourrissons (infirmières-visi-
,teuses, crèches, etc.). Point n'est besoin de
rappeler les services rendus par cette heu-
reuse institution. De là à faire bénéficier nos
colonies - de notre expérience, il n'y a qu'un
pas à faire, il n y a surtout qu a vouloir.
C'est le seul moyen d'enrayer la mortalité
infantile. On essaie de faire appel aux in-
firmières indigènes, à des médecins indigènes
qui font deux ans d'études à Dakar; c'est
insuffisant. Ils peuvent rendre des services,
c'est évident, mais (et j'insiste sur ce point)
ce personnel sera auxiliaire. Il ne saurait
avoir aucune idée directrice. Il nous faut en
A.O.F. de nombreux médecins coloniaux,
de nombreuses équipes d'infirmières fran-
çaises, si véritablement nous voulons arri-
ver à un heureux résultat.
Les indigènes sont bons, faciles à diriger;
ce sont de grands enfants qu'il faut éduquer,
protéger contre leurs vieux préjugés; par la
douceur surtout on obtient leur confiance; et
ils se rendent compte des bienfaits que leur
apporte notre civilisation, témoin ce chef de
Guinée qui me disait : « Regarde ces plan-
tations! Depuis que la France nous a ap-
pris à nous servir des charrues, nous sommes
bien nourris, heureux et riches, tandis
qu'avant, nous étions malheureux, pauvres et
mourants de faim. »
Le jour où nos infirmières françaises pé-
nétreront dans les cases, elles gagneront l'af.
fectueuse sympathie des mères indigènes en
leur sauvant leurs enfants et les témoigna-
ges de reconnaissance qui leur seront prodi-
gués ne laisseront pas insensibles celles à qui
Us s'adresseront. Tel ce chef indigène di
Mat que les e dames blanches. ont chassé
des cases les mauvais esprits qui leur tayis
saient leurs petits.
Dans un autre ordre d'idées, souvenons-
nous qu'à côté de la tâche profondément hu-
manitaire qui nous incombe, il en est une
autre certainement plus prosaïque parce que
plus utilitaire, mais dont la nécessité n'est
pas moins impérieuse. La France qui a
perdu plus d'un million d'hommes à la
guerre n'a pas le droit de négliger rapport
de ses colonies pour réorganiser à l'avenir
ses forces militaires. Et d'autre part, l'expde
des campagnes vers la vitte est, pour la mé-
tropole, une menace inquiétante pour l'éco-
nomie nationale. L'abandon du sol par le
laboureur est un mal auquel nous devons pal-
lier en recourant à la mise en valeur de no-
tre patrimoine colonial. -
Donc, notre mission de sauveur d enfants
est doublement justifiée par le devoir de ne
pas laisser stupidement mourir des innocents
et le souci de sauvegarder et notre sécurité
et notre propriété nationale. Nous aurons
ainsi fait une belle œuvre en ayant uni
l'agréable à l'utile.
Doe'r R€cMm
D..& .n 1
,, Député de Parts J -
BROUSSES
& BROUTILLES
Saut votre respect
Les gosses, lorsqu'ils veulent faire un
grand serment, recourent à un rite singulier:
ils étendent la main horizontalement
comme leurs aînés en pareil cas et, en
même temps, ils crachent par terre. C'est dé-
goûtant, antihygiénique, mais le fait est qu'à
leurs yeux, quelque chose de sacré est inclus
dans le petit rond humide projeté sur le sol.
Quelle peut être l'origine de cette balisti-
que salivaire?
J'avoue que je n'aurais pas songé de moi-
même à poser cette question. Mais une revue
cort érudite. la Chronique médicale, l'a po-
sée à ses lecteurs, et cette enquête a donné
iieu à de bien curieuses découvertes. colo-
niales.
M. J. Bernard, par exemple, cite Ibn
Khaldoun, historien tunisien du quatorzième
siècle, auteur d'une Histoire des Lierbêres et
des dynasties musulmanes de l'Afrique sep-
tentrionale et de Prolégomènes qui contien-
nent, entre autres relations étonnantes, la
desciiption d'un mode d'envoûtement prati-
qué par les soTcaers nabutéens du Bas-Eu
uhratp. :
Nous avons vu de nos propres yeux, écrit
l'historien arabe, un de ces individus fabri-
quer t'image d'une personne qu'il voulait
ensorceler. Le magicien prononce ensuite
quelques paroles sur l'image qu'il vient de
poser devant lui t puis, il souffle et lance
hors de sa bouche une « portion de salive ».
et fait vibrer en même temps les organes qui
servent à énoncer les lettres de cette for-
mule malfaisante. A ces procédés. est at-
taché un mauvais esprit qui, enveloppé de
salive.. sort de la bouche de l'opérateur.
D'autre part, on trouve dans l'tissai his-
torique sur le sacrifice, de M. Loisy, les li-
gnes suivantes :
- Les Masai de lafr, te centrale crachent
sur l'homme à qui ils. promettent amitié
~Mr ~'Aow~tC ~M< <
éternelle. Ils crachent aussi quand ils for-
mulent des imprécations. Chez les Somali,
pour admettre un étranger comme membre
de la famille où il est reçu, l'hôte crache
dans sa main droite pour frotter de sa salive
celui qu'il introduit dans sa maison.
Enfin, d'après M. van Gennep, il existerait
au Maroc un rite d'après lequel tout néo-
phyte s'unissant à une certaine confrérie mu-
sulmane devrait d'abord « recevoir dans sa
bouche largement ouverte, trois crachats
successifs du chef de cérémonie ».
De ces exemples et de nombreux autres
tirés des auteurs latins ou grecs il résulte
sans nul doute que la coutume puérile que
nous évoquions tout à l'heure a quelque chose
de quasi religieux : ce qui prouve qu'il y a
encore à démolir bien des Bastilles de su-
perstition.
Et qui l'eût cru! il paraîtrait, tou-
jours d'après la Chronique médicale, que
les gamins de Carcassonne, plus spéciale-
ment, donnent dans cette pratique de sor-
cellerie d'un autre âge. L'anticléricalisme
de l'Aude ne serait-il pas bon teint? Tant
d'obscurité lutterait contre la lumière au
pays même du soleil ?
Justement, une élection se prépare dans
cette région. Il est heureux que la réaction
n'ait aucune chance d'y faire triompher un
candidat. Sinon, il faudrait reconstituer là-
bas un petit cartel où, bien entendu n'inter-
viendrait pas. pour fortifier l'alliance du
candidat socialiste avec le candidat radical,
une liturgie musulmane vraiment trop fami-
lière.
ludion.
Le Congrès des avocats à Nice
-8
Le ^Congrès des Avocat. de France et des
Colonies a poursuivi ses travaux sous la prési-
dence de M* Rodanet. -
Au cours de la séance du matin, Me Apple-
ton, président-fondateur de la Fédération,
parla de la réforme du Code de procédure ci-
vile, qu'il estime être la clé de toutes les
autres réformes judiciaires. L'orateur a ré-
clamé notamment la suppression du formalisme
judiciaire, ainsi que la réduction des frais de
justice. - .-
- - -. - .-
Les congressistes ont entendu I après-midi,
au cours de leur dernière séance de travail,
Me Govart, du Barreau de Paris, et M" Drouil-
let-Llobera, de Bordeaux, sur la réforme judi-
ciaire et certaines modifications ou'il convien-
drait d'apporter à la procédure instituée par le
décret-loi de 1926 et en usage devant le juge
délégué.
L assemblée a décidé ensuite que le pro-
chain congrès avait lieu à Alger, à l'occasion
des fftes do centenaire de la ville.
Un Vote regrettable
,. - -
̃' Sçmedi, à la elèture de la ses-
à.. -M sé~me -dà imatin
sion j à là fin d e la séance du matin
qui se prolongea jusqu'à quatorze
heNres, ccsi-è-ckreou miment ou Itt fMipm'?
des dé'jufés êtaiène parfis., le GouvifHemktti
à. fait adapter à mains Levées le projet de
transfert des services de la Marine Mar-
chande dans la chapelle de l'ancien collège
de Jésuites de la rue de aueiraïd.
Le Sénat avec la même hâte l'a adopté.
Nous persistons à déclarer que cette déci-
sion est regrettable à tous les points de vue.
Sans doute il est nécessaire de quitter
Vimmeuble de la rue de Boccador où ces
services sont installés puisque le bail est ex-
piré depuis le 1er avril et que le propriétaire
exige un prix trop élet,é pour le renouvelle-
ment.
Mais pourquoi le Gouvernement s'est-il
laissé ainsi acculer ?
Quant au choix de la rue de Vaugirard,
il est mauvais, d'abord parce qu'il va obliger
V Et ai à faire trois militons de travaux pour
une installation provisoire et insuffisante,
ensuite parce que l'endroit est très mal choi-
si.
Je sais que le Gouvernement actuel. -qui
continue à considérer la Marine Marchande
comme négligeable, trouve que V aménage-
ment qu'il prépare peut ittt considéré comme
définitif, rndh' skr cè point les amis de la
Marchande qui sont tZlt Parlement se ttfu-
sent à le suivre.'M
La décision prise jeudi par la Commis-
sion de la Marine Marchande est formelle.
Même provisoire l'intallation prévue est
des plus critiquable. Elle est absolument
inacce ptable comme solution définitive.
Le Gouvernement a cru pouvoir agir, avant
même que le rapport de la Commission dt:
la Marine Marchande ait été dépose, tant
il est vrai que tout est fâcheux dans cette
affaire. Ce qui prouve aussi que de plus en
plus le Gouvernement, lui-même, introduit au
Parlement des habitudes auxquelles il est
grand temps qu'on mette un terme !
De telles affaires discréditent non pas le
Parlement qu'on met pour ainsi dire devant
un fait accompli mais les méthodes gouver-
nemcntales, faites à la fois d'inertie et de
précipitation.
En ce qui concerne les servtces de la Ma-
rine Marchande qui doit (en raison même de
ces métllndes), déménager pour la cinquième
fois depuis seize ans pour le plus gratti
dommage des finances publiques et la mar-
che des services nous saurons faire le né-
cessairc pour qu'on trouve, enfin, pour notre
Marine mardlattde, une installation défini-
tive et. honorable.
Le fait que le Gouvernement tic l'a pas
compris est un fait symptomatique et inquié-
tant.
Tous ceux qui ont le souci lé ultime de dé-
fendre les intérêts de la Marine Marchande
française doivent le comprendre.
MicHei Cel#/doer/er
Député des Côtes-du-Vord,
Memhrj d" la Committion
de la Marine Marchande.
RE 10URS
M. J. Carde. Gouverneur général de l'Afri-
que Occidentale française, s' est embarqué hier
à Dakar à destination de Marseille.
M. Marchand, Gouverneur des Colonies,
commissaire de la République au CaMcrour.,
s'embarquera le 18 avril prochain à Douala
à destination de Bordeaux.
Un Ministre passa
1
Les Rufisquois se plaignent de la brièveté
de la réception de M. Maginot à son passage
à Rufisque, la grande cité des arachides, cen-
tre européen si important que jadis, il y a
quelque trente ans, on n'y rencontrait pour ainsi
dire que des Européens. - - -
Quoi qu'il en soit, ajoutent les Rufisquois.
nous ne terminerons pas ces doléances sans
exprimer à M. le Ministre le vif regret que
nous laisse son séjour de trop courte durée à
Rufisque où nous aurions été fiers de célébrer
comme il convient le passage de M. Maginot,
ancien poilu, blessé de guerre, devenu ministre
des Colonies.
Les cours de l'Institut musulman
L'Institut musulman, dont les constructions
et l'aménagement seront très prochainement
achevés, ouvrira dans le courant du mois de
mai des cours publics et gratuits de langue
arabe. -- - -
L'inauguration théorique a eu lieu hier par
Si Kaddour ben Ghabrit, ayant près de lui
Mme Moret-Charly, présidente de la Ligue
pour l'Instruction des illettrés; M. EUe Mossé,
secrétaire général ; M. Girot-Lacroix, direc-
teur des Affaires indigènes nord-aMcaines ; le
colonel Naniours. ministre de -Haïti ; M.
Franco-Franco, ministre de la République do-
minicaine.
Des cours de français aux illettrés musul-
mans, dont l'intérêt et la portée ne sauraient
nous échapper, seront également professés à
l'Institut musulman, ainsi que plus tard de lan-
gue arabe dans laquelle les indigènes eux-
mêmes pourront se perfectionner.
Les personnes désireuses de profiter de ces
cours sont priées d'adresser leur demande à
l'Institut musulman, place du Puits-de-l Er-
mite, à Paris.
8.8
Les artistes coloniaux
-
Jusqu'au 8 avril, chez Jean Charpentier,
76, faubourg Saint-Honoré, M. Gaston Pari-
son expose ses œuvres sur la Tunisie et le
Maroc.
Mme Pierre Bordes ,
bienfaitrice des indigènes
̃ »g j t
Mme Pierre .Bordes, accompègifa de Maie
Métier; femme de l'officier d'ordonnance? «5»
.¡. général, qui était partie pour trois
jrtdjp dané te territoire du Sud, après avoir tra-
ver. Laghoiiât et GhardaTa, a atteint hier, le
poste avancé dt EI-Golé..
Elle a partout visité les cours d'assistance
aux femmes et aux enfants indigènes, et a dis-
tribué des, secours et des layettes.
Mme Bordes a vivement félicité et encou-
ragé les femmes de coeur qui se dévouent sans
compter pour apporter la civilisation dans ces
régions lointaines.
M» Antériou à Tunis
A Sousse
M. Antériou, ministre des Pensions, a inau-
guré à Sousse le monument aux morts, en pré-
sence des autorités et des délégations d' anciens
combattants.
Des discours ont été prononcés par le vice-
président de la municipalité, le caïd, le gou-
verneur, le président des anciens combattants
italiens, le président des anciens combattants
français, le président de l'Association des
mutilés et par le ministre des Pensions.
Un vin d'honneur a été ensuite offert à M.
Antériou et aux autorités par les combattants
français, musulmans, italiens et des autres ar-
mées alliées.
A Sfax
M. Antériou et sa suite ont visité Sfax en
détail. dans la journée. Tous ont montré un
grand intérêt aux opérations de déchargement
et d' embarquement des phosphates et ont té-
moigné leur satisfaction de trouver là des mé-
thodes industrielles très perfectionnées.
Au cours de la visite de l'Hôtel de Ville,
les voyageurs ont admiré les superbes mosaï.
ques romaines qui s'y trouvent. Une prome-
nade à travers la ville arabe, pleine de pitto-
resque et de vie, eut lieu ensuite.
A Gabès
De Sfax. le ministre et sa suite se sont ren-
dus à Gabès, où la population indigène, pré-
venue. était massée avec ses étendards. Un dé-
jeuner leur a été offert chez le caïd. A la fin
du repas, des chanteurs arabes ont improvisé
des louanges en l'honneur du ministre et de la
France, pour qui ils ont combattu.
L'oasis a fait l' admiration de tous les visi-
teurs.
Les <( Ardéchois de Gabès », au départ,
ont salué M. Antériou, leur compatriote, qui
est rentré le soir à Sfax.
,mm I f « - ̃ -
LES INONDATIONS EN TUNISIE
La crue de la Medjerda a fait des ravages
dans la région de Carnières. Des brèches se
sont produites dans les digues à Menzel-Ra-
ched et à Dar Ammar. Deux courants impé-
tueux se sont répandus dans la plaine. Des
Rourbis se sont écroulés. Les habitants, sur-
pris, ont de la peine à trouver un refuge sur
une éminence. De nombreux colons ont réussi
à gagner les hauteurs du village de Carnières,
où ils ont mis leur bétail en sûreté.
Dans la nuit, des barques de pontonniers du
génie ont sauvé les habitants de quelques fer-
mes qui étaient bloquées par l'eau.
Toute la partie basse de la plaine est recou-
verte d'un mètre d'eau.
.1.
L'Aviation Coloniale
Paris-Saigon
Poursuivant leur superbe randonnée Pa-
ris-Snïgon sur un monoplan Farman 1W,
moteur Titan 240 CV, les aviateurs fran-
çais Bailly et Reginensi sont arrivés à Cal-
cutta à midi 15 (heure locale) venant d'Al-
lahalad.
Uailly et Reginensi sont repartis aussi-
tôt, s renant la direction dWkynb où ils
sont arrivés hier soir et d'où ils sont re-
partis ce matin il l'aube.
Dépêches de l'Indochine
Départ
Le Résident supérièur Le Fol s'est em-
barqué à Saigon le ter avril à bord du
Général- Metzi ngei:, à destination de la
France.
(Indopacifi.)
La France, l'Indochine
}; et la Chine
«♦«
Lea représentants de la France
M. de Martel, ministre de France en
C e rentré à Pékin.
cor Gouverneur, M. Blanchard de la Brosse,
continue son voyage sur Harbin, d'où il par-
tira le --z--avril.- via Sibérie.
L'exposition coloniale
de 1931
l't
Buta et organisation
M. Emile Brisson, conseiller général de
la Seine, président du comité régional de
propagande en faveur de l'Exposition colo-
niale et internationale de Paris, organisa,
avec le concours de la municipalité de Vin-
cennes, une conférence qui sera donnée, sa-
medi, à 20 h. 30 dans la salle des mariages
de la mairie de Vincennes. sous le haut pa-
tronage du maréchal Lvautey, commis-
saire général. M. Domeller, conférencier.
exposera « les buts et l orgnnisation de rfcx-
Eosition coloniale au bois de Vincennes »
L'orchestre symphonique Furet se fera en-
tendre et on projettera des films notAm.
ment documentaires.
MÉTIS DE SANG FRANÇAIS
Le5 toi r'
Les règles^* destinées à faciliter, aux métis
indgchitiitas, non reconnus : par léuir - ascen-
fiant européen, l'zwcèi de droit à la nationa-
lité française, ont été accueillies avec faveur.
Pourtant on pourrait en regretter le carac-
tère vraiment trop abstrait, exclusivement ju-
ridique, idéologique en un mot. J'eusse aimé
voir l'intérêt du législateur concrétisé par de
judicieuses mesures d'éducation ; car après
tout peu importe l'inappréciable cadeau du
droit de vote si le bénéficiaire n'est pas doté,
en même temps, moins encore d'une culture
que d'une - mentalité française!
- -- - -
- L'auteui du décret le pense sans doute,
mais il semble se reposer d'avance, pour ce
soin délicat, sut la charité publique : appa-
ramment il s'estime quitte, s'il consent par-ci,
par-là, quelques subventions. On m'objectera
qu'il s'agit d'un début, d'un principe qu'il
fallait poser enfin qu'il sied de faire cré-
dit aux représentants de la France là-bas, à
leur cœur comme à leur opportunisme avisé:
S'il en est ainsi, s'il ne leur faut que le
temps de souffler, je ne demande pas mieux
que de le leur - laisser -- évidemment.
Aussi bien cette application, hardie dans
pa timidité, d'un jus sanguittis jusqu'ici
mal en faveur, n'est pas pour me déplaire.
Comment oublier combien fut nécessairement
fructueux l'effort de nos pères parmi les ra-
ces indigènes, et quelles traces indélébiles
en subsistent, même dans les régions sous-
traites, hélas, a. notre influence politique? Ce
disant, je songe surtout, on le voit, à ces
« quelques arpents de neige » dénoncés par
les sarcasmes d un Voltaire à l'insolence
des commis comme au dédain d'un Choiseul.
Mais si l'esprit national, au sens ethnique du
mot, y a survécu, malgré l'abandon déjà sé-
culaire de la mère patrie ; s'il s'est réveillé
en pleine vigueur et comme imprégné d'une
fraicheur nouvelle dans la ferveur et dans la
pensée des Cabelle, des Crémazie, des Fré-
chette (pour ne nommer que des disparus),
à quoi le doit-on ? C'est qu'un substratum
vivant consolidait et nourrissait les racines
profondes d'une si tenace hérédité intellec-
tuelle: Ainsi l'étincelle sacrée pouvait au
fond de l'ombre hostile sauver sa lueur
- obstinée. - -- Les frustes trappeurs -- de -- la Com-
pagnie canadienne du Nord-Ouest (rivale de
la Compagnie de la Baie d'Hudson, anglo-
saxonne et féconde en perfidie.) retrem-
paient dans les rigueurs du climat polaire
les tenaces vertus des vieux terroirs de
France. Ils transmettaient la tradition pater-
nelle tout aussi ingénument, qu'ils fussent
nés de la race sans mélange ou bien de son
union avec les tribus autochtones. Aujour-
d'hui, les uns et les autres s'enorgueillissent
également de leur sang français. Leur ins-
tinct de fraternité sociale, qui s'oppose là-
bas d'une façon typique à l'égoïsme particu-
lariste de l'élément Yankee, (comme disaient
les peaux-rouges) les distingue et les dési-
gne. Plus encore que parmt certains Cana-
diens des villes dont 1 affectation de loya-'
lisme britannique n'a pas été sans « engon-
n'fil quelque peu les corps et les esprits
c'est parmi eux que les penseurs et les poè-
tes de la langue française ont pu rattacher
tout naturellement leur inspiration person-
nelle à l'instinct de leur ligne. Ainsi Antée
ranime sa force au rude baiser maternel 1
En vérité, en réfléchissant à ces choses,
losrqu'on parvient grâce au recul qui permet
la méditation, à jueer à leur valeur réelle
certaines difficultés de l'heure présente en
Indochine ; lorsqu'on se persuade bien de
leur contingence absolue (nées de la poli-
tique, elles finiront avec la politique et ne
prévaudront pas contre le fait tangible de la
civilisation), en vérité, dis-je, on s'aperçoit
que le peuple auquel on a si longtemps re-
fusé la capacité colonisatrice est en réalité
le seul qui ait iamais su coloniser!
Il Le mot de civilisation » écrit M. Char-
les de Saint-Cyr dans une œuvre récente et
remarquable, où vivent, œuvrent et meurent
ces vieux canadiens « ces métis adroits et
gais, et rudes au labeur » dont tout à l'heure
je parlais « le mot de civilisation n'a de
sens que tel que nous l'avons compris. Ceux
qui s'en ,ront chez les sauvages pour les dé-
pouiller sont plus sauvages qu'eux. Le vo-
leur du pauvre est le plus meprisabJe. Mais
nous, nous avons aimé l'indien, nous l'avons
compris, nous l'avons traité en égal. Dès la
première heure, des mariages se sont faits.
Je loue ce baron de Saint-Castin, ancien ca-
pitaine du régiment de Carignan, qui épouse
la fille d'un chef et envoie ses fils à Paris
afin qu'ils fassent leurs études et soient en
état de lui succéder ditrnement (iV On doit
souligner cette dernière phrase. Oui, il im-
porte au plus haut point que ceux, dans les
veines de qui le sang français bouillonne,
soient en état de succéder dignement, par
l'intelligence, par les tendances et par les
convictions, aux pères de leurs pères, même
lorsque ces derniers sont inconnus. Que ce
soit pour nous, et non contre nous car il
s'agit de cette alternative que les éduca-
teurs français déblayent pour les meubler
leurs cerveaux en travail. L'exemple du Ca-
nada montre qu'il est possible d'y cultiver
l'amour. Il est bien vrai que ce pur senti-
ment y a germé là-bas d'un façon absolu-
ment instinctive, dans la fréquentation fami-
liale iournalière. dressage enfantin trmt
- - - -- -- --
d exemple d'orgueil et d'admiration ; tandis
que nos métis indochinois, ceux du moins
dont le cas nous occupe, sont précisément, de
par leur situation particulière, dans l'impog.
sibilité radicale de bénéficier d'une influence
si persuasive et si féconde. Mais plus ils s'en
trouvent privés, plus les soins intellectuels
et moraux que leurs jeunes esprits réclament
l'imposent impérieusement. Du moment
qu'on paraît enfin décidé à extraire des pires
milieux indigènes ces fils de notre sang, que,
du moins, dès leur plus bas âge, on les
amène - à évoluer doucement en Français au-
thentiques, - - -- -
thentiques, par une éducation cérébrale qui
puisse suppléer à celle de la famille ab-
sente, de peur de créer dangereusement et
injustement, une caste désespérée de « ci-
toyens métis n.
lierMnef.
(1) Historique: Chamnlain lui-même a fait
souche au Canada, et de la même façon.
(Sous le Signe du Caribou, récit, par Charles
de SAINT-Cyr, aux Editeurs Associés, Paris).
TAUX DE LA PIASTRE
»♦» --
Le Gouverneur général de l'fnrlochinc vient
ne faire connaître au Ministre des Cotonies qu'à
la date ou ! avril 1929, le tnux officiel de la
piastre était de 12 fr. 25.
Réparation d'une injustice
pour les retraités coloniaux
0 :par HENftl' MlCHEL1
v '1' par HENRI MiCHEb
S'il est une catégorie de citoyens français
envers laquelle les Pouvoirs Publics doivent
faire montre d'une grande et particulière sol-
licitude, c'est personne n'y contredira
celle des retraités coloniaux.
En écrivant ces lignes, nous n'avons nul-
lement 1 intention de labaisser les mérites
des retraités métropolitains dont nous avons
toujours soutenu la juste cause, chaque fois
que - l'occasion nous en a été donnée. A plus
torte raison, loin de nous la pensée de vou-
loir créer, ne fût-ce qu'en apparence, la
moindre anunosité entre ces deux classes
d'excellents serviteurs du pays !
Ceci dit, nous sommes à l'aise pour plaider
en faveur des retraités coloniaux, en ce qui
concerne la pension dont ils sont bénéficiai-
res et qu'un décret récent vient de majorer,
à compter du ier janvier 1028.
Plusieurs d'entre eux m'ont écrit à ce su-
jet. lis s'étonnent non sans raison, com-
me on le verra plus loin qu'en une telle
matière, ils demeurent favorisés par rapport
à leurs collègues de la Métropole.
Qu'elle est donc la situation laite aux uns
et aux autres ?
Si nous compulsons les textes législatifs ou
réglementaires sur ce point particulier, nous
constatons : que le traitement et les alloca-
tions familiales des fonctionnaires métropoli-
tains et coloniaux, les majorations de pen-
sion des fonctionnaires métropolitains, pères
de familles nombreuses, retraités avant avril
1924, ont été revisés, avec ettet rétroactif
du icr août 1926.
Mesure de justice, mesure essentiellement
équitable, disons mieux, mesure nécessaire,
indispensable, à l'égard de ceux, si nom-
breux, qui ont, plus peut-être que tous nos
autres compatriotes, souffert de la déprécia-
tion du franc aux heures sombres que nous
avons tous plus ou moins connues.
Mais alors, pour quelles raisons, seuls, les
retraités coloniaux n'obtiennent-ils une aug-
mentation de pension qu'à partir du lor jan-
vier 1928 au lieu du ior août 1926?
Peut-il se faire que, sur un tel sujet, il y
ait lieu à des applications différentes? La
méthode des deux poids et des deux mesures
serait-elle, par hasard, en faveur ici?
Une telle façon de procéder est-elle ad-
missible?
Je pense, pour ma part, que poser la ques-
tion c'est la résoudre, comme dit l'autre.
Les pensions de nos retraités coloniaux,
nous ne l'ignorons pas, ont été revisées à la
suite du vote de la Loi du 14 avril 1924, por-
tant régime nouveau des pensions tant civi-
les que militaires. Mais ces pensions n ont
été affectées, à l'époque envisagee, que du
coefficient 2,4 à 2,7. Certaines mêmes
celles concédées dafts les conditions du décret
du 23 mars 1921, n'ont été augmentées que
dans la proportion de 13
Or, n'est-il pas évident et indiscutable
que le coefficient précité, déjà faible en 1924,
l'était plus encore en 1926 année où le flé-
chissement financier atteignit son maximum ?
D'autre part, si l'on considère que la solde
de 1924 des fonctionnaires métropolitains et
coloniaux a été jugée insuffisante pour leur
permettre de vivre en France, à partir du
1 er août 1926, à plus forte raison doit-on ad-
mettre que la pension qui, en aucun cas,
ne peut être supérieure à la moitié de cette
solde n'a pu suffire à faire vivre lea re-
traités coloniaux qui en étaient bénéficiaires?
Il nous souvient que, iors de la discussion
de la loi du 14 avril 1924, le Ministre des
Finances d'alors déclarait déjà : Il La Na-
Il tion doit accorder aux retraités des moyens
« d'existence en rapport avec les fonctions
« qu'ils ont occupées, la durée de leurs ser-
ti vices et avec l'élévation dit coût de la vie.
cc Nous avons accordé la PÉRÉQUATION INTÉ-
« (;IlALE.. ajoutait-il plus loin, farce que nous
« avons estimé que c'était un acte da justice
« et de solidarité sociale. )
Et notre ami M. Pasquet, l'éminent rap-
porteur de ladite loi à la Commission des
Finances du Sénat, s'exprimait ainsi de son
côté, le 11 avril 1924 ;
cc La péréquation intégrale qui nous tenait
« a cœur, a été enfin acceptée. Nous avons
« donc fait triompher le principe de justice
« sociale qui doit dominer toute la matière :
cc à services égaux, pensions égales. »
Dès lors, serait-il devenu juste et équitable
que tous les retraités soient "traités différem-
ment, suivant qu'ils ont exercé leurs fonc-
tions en France ou aux Colonies?
Nous n'avons pas oublié, par ailleurs, tes
rudes batailles qu'a dû livrer la < Fédéra-
tion Nationale des Associations Profession-
nelles des Fonctionnaires et Agents Colo-
niaux n batailles que nous avons soute-
nues avec elle -, lorsqu'il s'est agi d'in-
corporer à la solde le supplément colonial,
pour le calcul du taux de la pension.
Y avait-il, pourtant, doléance plus justi-
fiée ?
Le supplément colonial n'était-il pas, en
réalité, un accessoire de la solde elle-même?
Pouvait-il, d'autre part, exister un paral-
lélisme, au point de vue risques, entre le
fonctionnaire métropolitain et son collègue
des Colonies prenant sa retraite quand il
était usé et atteint d'affections nécessitant
des soins dispendieux ?
Ce n'est pas, non plus, sans motifs, que le
ministre des" Pensions recommande aux Com-
missions médicales de réforme, la plus gran-
de bienveillance pour les coloniaux. « L'Eu-
« Topéen, lisons-nous, à ce sujet, dans le
IC Bulletin de l'Office National de mars 1926,
» l'Européen qui vit aux Colonies est un
« véritable accidenté climatique, dont la ré-
« sistance devant les infections est considê-
« rablcment diminuée. Cet ensemble mor-
« bide auquel s'ajoutent les traces invisibles
Il et silencieuses des atteintes des malade
({ endémiques, cliniquement guéries en ap-
(C parence, frappe l'Européen d'une usure
•< organique générale. l'
Or, s'il est humain, s'il est logique, s'il est
jmte, qu'à des risques supérieurs doive cor-
respondre une retraite supérieure, est-il dé-
cision moins humaine, moins logique er
moins juste que celle qui consiste à accorder
aux bénéficiaires de retraites coloniales, une
augmentation de pension dont l'effet ne re-
montera qu'au ter janvier 1928, alors que,
pour tous les autres retraités métropolitains,
sans exception, cette majoration prendra
EX IfUftWtO : 10 CSNTUiBi
JEUDI t AN'H II. !«.«»
JOURNALJUOTIDIEN ",
Rédaction & Administration :
14, km i« MNt-ifeaiir
* PARIS a*')
TtL.8PH. t LOUVRK ".S?
- RICHELIKU «7-M
Les Annales Coloniales
81UlDftCe. et réclames Som rque Dibsctburs , Marcel RUEDtL et L.-G. THÉBAULT pubtios dans notre J«mrrd iu pomwm
bureau dI8 jourral ..- lire qu'tn citant les Anna Coggà«M
ABONNEMENTS
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Ut 0 M*ia 8 MtM
PftttMtt
Calantes 1»0 • 100 » M »
ttru,.," 240 » 126 » 71.
On s'abonne sans (rais dana
tom 1M bureaux de poste.
Arrachons à la mort
les» n. ouveau-né^ d© "r A.O.F.
i.i'm'iiSt" k i g • m. ,."
La mission parlementaire cnvôyée en Afri-
que Occidentale avait pour objet de se ren-
dre compte des besoins de cette colonie et
de rechercher surtout quels étaient les
moyens pratiques à employer pour en assu-
rer la prospérité.
Le Gouverneur Général, M. Carde, avait
un plan à nous soumettre. De gros travaux
d'irrigation avaient été entrepris par ses
soins et il demandait l'autorisation au Mi-
nistre des Colonies de contracter un emprunt
de plus d'un milliard pour achever l'oeuvre
commencée.
J ai laissé à mes collègues, surtout à mon
ami Antonelli, très compétent en la ma-
tière, le soin de résoudre les problèmes d'or-
dre commercial et financier, voulant spécia-
lement porter mes efforts sur les questions
d'hygiène, qui, à mon avis, ont une impor-
tance primordiale aux Colonies.
En effet, pour coloniser, il faut d'abord
du personnel et ensuite protéger le capital
humain contre les redoutables épidémies qui
constituent dans ces régions une menace per-
manente. A quoi serviraient les grands tra-
vaux amorcés pour irriguer le sol et le fer-
tiliser si la population indigène ne fournis-
sait pas asser de bras pour le mettre en
valeur, et si, à chaque instant, elle était
décimée par la maladie!
Eh bien! précisément, le Sénégal, le Sou-
dan, voient leur population diminuer d'an.
née en année, et si on ne parvient pas à
enrayer la mortalité infantile qui atteint
l'effrayante proportion de 65 o/o. la pénu-
rie de main-d'œuvre réduira à bref délai ccî
deux grandes provinces à une stérilité dé
sertique.
Quelles sont les causes de cette mortalité?
Elles sont multiples.
Dans certaines parties de la brousse, le
sol desséché, privé d'eau, est pour ainsi din
impropre à la culture, et les quelques moyen1
rudimentaires dont disposent les indigène
sont nettement insuffisants pour seconde'
efficacement l'effort de l'homme. Il en ré
suite une demi-famine à l'état latent : le
mères anémiées par une nourriture malsaine
et trop chichement mesurée donnent un lai
de qualité médiocre. Si nous ajoutons à cettc
alimentation déplorable les conséquences fu
nestes du paludisme qui achève de déprime:
, ces femmes, nous comprendrons sans peint
> pourquoi meurent dans leur première en-
f à ~ce- -6 r
j fancejSs. O/Q des nouveau-nés.
- "lUiÉiirftatittes contrées, plus favorisées, au
bord des fteuves, dans les vallées fertiles,
l'enfant parvenu à l'âge d'un an est nourri
d'une manière absolument défectueuse : on
lui donne des mets groissièrement préparés,
la plupart du temps souillés par les mou
ches qui pullulent dans ces parages, et alors
l'enfant succombe des suites de gastro-en
térite. ,
Beaucoup meurent encore de broncho-
pneumonie. Exposés complètement nus pen-
dant le jour aux rayons d'un soleil de feu,
les enfants sont relégués pendant les nuits
fraîches dans un coin de la case sans être
protégés par des vêtements chauds. Ils
contractent alors une pneumonie qui les em-
portera rapidement.
C'est le moment de rappeler, car 011 l'ou-
blie trop souvent, que le meilleur agent de
colonisation est le médecin. Il est absolu-
ment indispensable d'organiser dans toutes
les colonies un service médical disposant
d'infirmiers et surtout d'infirmières compé-
tentes, très versées dans les questions d'hy-
giène et qui iraient de village en village don-
ner les conseils utiles. Aux mères indigènes
elles apprendraient à nourrir leurs petits
d'une façon rationnelle suivant les principes
de la science. Elles leur distribueraient des
lainages pour les protéger contre l'humidité
nocturne. Pourquoi ne créerions-nous pas à
la colonie ce que nous avons créé en France
et ce que chaque pays a créé pour son
propre compte? Actuellement, les hameaux
les plus isolés sont soumis aux investiga-
tions d'un organisme spécial d'assistance pu-
blique dont l'activité tend particulièrement
à surveiller les nourrissons (infirmières-visi-
,teuses, crèches, etc.). Point n'est besoin de
rappeler les services rendus par cette heu-
reuse institution. De là à faire bénéficier nos
colonies - de notre expérience, il n'y a qu'un
pas à faire, il n y a surtout qu a vouloir.
C'est le seul moyen d'enrayer la mortalité
infantile. On essaie de faire appel aux in-
firmières indigènes, à des médecins indigènes
qui font deux ans d'études à Dakar; c'est
insuffisant. Ils peuvent rendre des services,
c'est évident, mais (et j'insiste sur ce point)
ce personnel sera auxiliaire. Il ne saurait
avoir aucune idée directrice. Il nous faut en
A.O.F. de nombreux médecins coloniaux,
de nombreuses équipes d'infirmières fran-
çaises, si véritablement nous voulons arri-
ver à un heureux résultat.
Les indigènes sont bons, faciles à diriger;
ce sont de grands enfants qu'il faut éduquer,
protéger contre leurs vieux préjugés; par la
douceur surtout on obtient leur confiance; et
ils se rendent compte des bienfaits que leur
apporte notre civilisation, témoin ce chef de
Guinée qui me disait : « Regarde ces plan-
tations! Depuis que la France nous a ap-
pris à nous servir des charrues, nous sommes
bien nourris, heureux et riches, tandis
qu'avant, nous étions malheureux, pauvres et
mourants de faim. »
Le jour où nos infirmières françaises pé-
nétreront dans les cases, elles gagneront l'af.
fectueuse sympathie des mères indigènes en
leur sauvant leurs enfants et les témoigna-
ges de reconnaissance qui leur seront prodi-
gués ne laisseront pas insensibles celles à qui
Us s'adresseront. Tel ce chef indigène di
Mat que les e dames blanches. ont chassé
des cases les mauvais esprits qui leur tayis
saient leurs petits.
Dans un autre ordre d'idées, souvenons-
nous qu'à côté de la tâche profondément hu-
manitaire qui nous incombe, il en est une
autre certainement plus prosaïque parce que
plus utilitaire, mais dont la nécessité n'est
pas moins impérieuse. La France qui a
perdu plus d'un million d'hommes à la
guerre n'a pas le droit de négliger rapport
de ses colonies pour réorganiser à l'avenir
ses forces militaires. Et d'autre part, l'expde
des campagnes vers la vitte est, pour la mé-
tropole, une menace inquiétante pour l'éco-
nomie nationale. L'abandon du sol par le
laboureur est un mal auquel nous devons pal-
lier en recourant à la mise en valeur de no-
tre patrimoine colonial. -
Donc, notre mission de sauveur d enfants
est doublement justifiée par le devoir de ne
pas laisser stupidement mourir des innocents
et le souci de sauvegarder et notre sécurité
et notre propriété nationale. Nous aurons
ainsi fait une belle œuvre en ayant uni
l'agréable à l'utile.
Doe'r R€cMm
D..& .n 1
,, Député de Parts J -
BROUSSES
& BROUTILLES
Saut votre respect
Les gosses, lorsqu'ils veulent faire un
grand serment, recourent à un rite singulier:
ils étendent la main horizontalement
comme leurs aînés en pareil cas et, en
même temps, ils crachent par terre. C'est dé-
goûtant, antihygiénique, mais le fait est qu'à
leurs yeux, quelque chose de sacré est inclus
dans le petit rond humide projeté sur le sol.
Quelle peut être l'origine de cette balisti-
que salivaire?
J'avoue que je n'aurais pas songé de moi-
même à poser cette question. Mais une revue
cort érudite. la Chronique médicale, l'a po-
sée à ses lecteurs, et cette enquête a donné
iieu à de bien curieuses découvertes. colo-
niales.
M. J. Bernard, par exemple, cite Ibn
Khaldoun, historien tunisien du quatorzième
siècle, auteur d'une Histoire des Lierbêres et
des dynasties musulmanes de l'Afrique sep-
tentrionale et de Prolégomènes qui contien-
nent, entre autres relations étonnantes, la
desciiption d'un mode d'envoûtement prati-
qué par les soTcaers nabutéens du Bas-Eu
uhratp. :
Nous avons vu de nos propres yeux, écrit
l'historien arabe, un de ces individus fabri-
quer t'image d'une personne qu'il voulait
ensorceler. Le magicien prononce ensuite
quelques paroles sur l'image qu'il vient de
poser devant lui t puis, il souffle et lance
hors de sa bouche une « portion de salive ».
et fait vibrer en même temps les organes qui
servent à énoncer les lettres de cette for-
mule malfaisante. A ces procédés. est at-
taché un mauvais esprit qui, enveloppé de
salive.. sort de la bouche de l'opérateur.
D'autre part, on trouve dans l'tissai his-
torique sur le sacrifice, de M. Loisy, les li-
gnes suivantes :
- Les Masai de lafr, te centrale crachent
sur l'homme à qui ils. promettent amitié
~Mr ~'Aow~tC ~M< <
éternelle. Ils crachent aussi quand ils for-
mulent des imprécations. Chez les Somali,
pour admettre un étranger comme membre
de la famille où il est reçu, l'hôte crache
dans sa main droite pour frotter de sa salive
celui qu'il introduit dans sa maison.
Enfin, d'après M. van Gennep, il existerait
au Maroc un rite d'après lequel tout néo-
phyte s'unissant à une certaine confrérie mu-
sulmane devrait d'abord « recevoir dans sa
bouche largement ouverte, trois crachats
successifs du chef de cérémonie ».
De ces exemples et de nombreux autres
tirés des auteurs latins ou grecs il résulte
sans nul doute que la coutume puérile que
nous évoquions tout à l'heure a quelque chose
de quasi religieux : ce qui prouve qu'il y a
encore à démolir bien des Bastilles de su-
perstition.
Et qui l'eût cru! il paraîtrait, tou-
jours d'après la Chronique médicale, que
les gamins de Carcassonne, plus spéciale-
ment, donnent dans cette pratique de sor-
cellerie d'un autre âge. L'anticléricalisme
de l'Aude ne serait-il pas bon teint? Tant
d'obscurité lutterait contre la lumière au
pays même du soleil ?
Justement, une élection se prépare dans
cette région. Il est heureux que la réaction
n'ait aucune chance d'y faire triompher un
candidat. Sinon, il faudrait reconstituer là-
bas un petit cartel où, bien entendu n'inter-
viendrait pas. pour fortifier l'alliance du
candidat socialiste avec le candidat radical,
une liturgie musulmane vraiment trop fami-
lière.
ludion.
Le Congrès des avocats à Nice
-8
Le ^Congrès des Avocat. de France et des
Colonies a poursuivi ses travaux sous la prési-
dence de M* Rodanet. -
Au cours de la séance du matin, Me Apple-
ton, président-fondateur de la Fédération,
parla de la réforme du Code de procédure ci-
vile, qu'il estime être la clé de toutes les
autres réformes judiciaires. L'orateur a ré-
clamé notamment la suppression du formalisme
judiciaire, ainsi que la réduction des frais de
justice. - .-
- - -. - .-
Les congressistes ont entendu I après-midi,
au cours de leur dernière séance de travail,
Me Govart, du Barreau de Paris, et M" Drouil-
let-Llobera, de Bordeaux, sur la réforme judi-
ciaire et certaines modifications ou'il convien-
drait d'apporter à la procédure instituée par le
décret-loi de 1926 et en usage devant le juge
délégué.
L assemblée a décidé ensuite que le pro-
chain congrès avait lieu à Alger, à l'occasion
des fftes do centenaire de la ville.
Un Vote regrettable
,. - -
̃' Sçmedi, à la elèture de la ses-
à.. -M sé~me -dà imatin
sion j à là fin d e la séance du matin
qui se prolongea jusqu'à quatorze
heNres, ccsi-è-ckreou miment ou Itt fMipm'?
des dé'jufés êtaiène parfis., le GouvifHemktti
à. fait adapter à mains Levées le projet de
transfert des services de la Marine Mar-
chande dans la chapelle de l'ancien collège
de Jésuites de la rue de aueiraïd.
Le Sénat avec la même hâte l'a adopté.
Nous persistons à déclarer que cette déci-
sion est regrettable à tous les points de vue.
Sans doute il est nécessaire de quitter
Vimmeuble de la rue de Boccador où ces
services sont installés puisque le bail est ex-
piré depuis le 1er avril et que le propriétaire
exige un prix trop élet,é pour le renouvelle-
ment.
Mais pourquoi le Gouvernement s'est-il
laissé ainsi acculer ?
Quant au choix de la rue de Vaugirard,
il est mauvais, d'abord parce qu'il va obliger
V Et ai à faire trois militons de travaux pour
une installation provisoire et insuffisante,
ensuite parce que l'endroit est très mal choi-
si.
Je sais que le Gouvernement actuel. -qui
continue à considérer la Marine Marchande
comme négligeable, trouve que V aménage-
ment qu'il prépare peut ittt considéré comme
définitif, rndh' skr cè point les amis de la
Marchande qui sont tZlt Parlement se ttfu-
sent à le suivre.'M
La décision prise jeudi par la Commis-
sion de la Marine Marchande est formelle.
Même provisoire l'intallation prévue est
des plus critiquable. Elle est absolument
inacce ptable comme solution définitive.
Le Gouvernement a cru pouvoir agir, avant
même que le rapport de la Commission dt:
la Marine Marchande ait été dépose, tant
il est vrai que tout est fâcheux dans cette
affaire. Ce qui prouve aussi que de plus en
plus le Gouvernement, lui-même, introduit au
Parlement des habitudes auxquelles il est
grand temps qu'on mette un terme !
De telles affaires discréditent non pas le
Parlement qu'on met pour ainsi dire devant
un fait accompli mais les méthodes gouver-
nemcntales, faites à la fois d'inertie et de
précipitation.
En ce qui concerne les servtces de la Ma-
rine Marchande qui doit (en raison même de
ces métllndes), déménager pour la cinquième
fois depuis seize ans pour le plus gratti
dommage des finances publiques et la mar-
che des services nous saurons faire le né-
cessairc pour qu'on trouve, enfin, pour notre
Marine mardlattde, une installation défini-
tive et. honorable.
Le fait que le Gouvernement tic l'a pas
compris est un fait symptomatique et inquié-
tant.
Tous ceux qui ont le souci lé ultime de dé-
fendre les intérêts de la Marine Marchande
française doivent le comprendre.
MicHei Cel#/doer/er
Député des Côtes-du-Vord,
Memhrj d" la Committion
de la Marine Marchande.
RE 10URS
M. J. Carde. Gouverneur général de l'Afri-
que Occidentale française, s' est embarqué hier
à Dakar à destination de Marseille.
M. Marchand, Gouverneur des Colonies,
commissaire de la République au CaMcrour.,
s'embarquera le 18 avril prochain à Douala
à destination de Bordeaux.
Un Ministre passa
1
Les Rufisquois se plaignent de la brièveté
de la réception de M. Maginot à son passage
à Rufisque, la grande cité des arachides, cen-
tre européen si important que jadis, il y a
quelque trente ans, on n'y rencontrait pour ainsi
dire que des Européens. - - -
Quoi qu'il en soit, ajoutent les Rufisquois.
nous ne terminerons pas ces doléances sans
exprimer à M. le Ministre le vif regret que
nous laisse son séjour de trop courte durée à
Rufisque où nous aurions été fiers de célébrer
comme il convient le passage de M. Maginot,
ancien poilu, blessé de guerre, devenu ministre
des Colonies.
Les cours de l'Institut musulman
L'Institut musulman, dont les constructions
et l'aménagement seront très prochainement
achevés, ouvrira dans le courant du mois de
mai des cours publics et gratuits de langue
arabe. -- - -
L'inauguration théorique a eu lieu hier par
Si Kaddour ben Ghabrit, ayant près de lui
Mme Moret-Charly, présidente de la Ligue
pour l'Instruction des illettrés; M. EUe Mossé,
secrétaire général ; M. Girot-Lacroix, direc-
teur des Affaires indigènes nord-aMcaines ; le
colonel Naniours. ministre de -Haïti ; M.
Franco-Franco, ministre de la République do-
minicaine.
Des cours de français aux illettrés musul-
mans, dont l'intérêt et la portée ne sauraient
nous échapper, seront également professés à
l'Institut musulman, ainsi que plus tard de lan-
gue arabe dans laquelle les indigènes eux-
mêmes pourront se perfectionner.
Les personnes désireuses de profiter de ces
cours sont priées d'adresser leur demande à
l'Institut musulman, place du Puits-de-l Er-
mite, à Paris.
8.8
Les artistes coloniaux
-
Jusqu'au 8 avril, chez Jean Charpentier,
76, faubourg Saint-Honoré, M. Gaston Pari-
son expose ses œuvres sur la Tunisie et le
Maroc.
Mme Pierre Bordes ,
bienfaitrice des indigènes
̃ »g j t
Mme Pierre .Bordes, accompègifa de Maie
Métier; femme de l'officier d'ordonnance? «5»
.¡. général, qui était partie pour trois
jrtdjp dané te territoire du Sud, après avoir tra-
ver. Laghoiiât et GhardaTa, a atteint hier, le
poste avancé dt EI-Golé..
Elle a partout visité les cours d'assistance
aux femmes et aux enfants indigènes, et a dis-
tribué des, secours et des layettes.
Mme Bordes a vivement félicité et encou-
ragé les femmes de coeur qui se dévouent sans
compter pour apporter la civilisation dans ces
régions lointaines.
M» Antériou à Tunis
A Sousse
M. Antériou, ministre des Pensions, a inau-
guré à Sousse le monument aux morts, en pré-
sence des autorités et des délégations d' anciens
combattants.
Des discours ont été prononcés par le vice-
président de la municipalité, le caïd, le gou-
verneur, le président des anciens combattants
italiens, le président des anciens combattants
français, le président de l'Association des
mutilés et par le ministre des Pensions.
Un vin d'honneur a été ensuite offert à M.
Antériou et aux autorités par les combattants
français, musulmans, italiens et des autres ar-
mées alliées.
A Sfax
M. Antériou et sa suite ont visité Sfax en
détail. dans la journée. Tous ont montré un
grand intérêt aux opérations de déchargement
et d' embarquement des phosphates et ont té-
moigné leur satisfaction de trouver là des mé-
thodes industrielles très perfectionnées.
Au cours de la visite de l'Hôtel de Ville,
les voyageurs ont admiré les superbes mosaï.
ques romaines qui s'y trouvent. Une prome-
nade à travers la ville arabe, pleine de pitto-
resque et de vie, eut lieu ensuite.
A Gabès
De Sfax. le ministre et sa suite se sont ren-
dus à Gabès, où la population indigène, pré-
venue. était massée avec ses étendards. Un dé-
jeuner leur a été offert chez le caïd. A la fin
du repas, des chanteurs arabes ont improvisé
des louanges en l'honneur du ministre et de la
France, pour qui ils ont combattu.
L'oasis a fait l' admiration de tous les visi-
teurs.
Les <( Ardéchois de Gabès », au départ,
ont salué M. Antériou, leur compatriote, qui
est rentré le soir à Sfax.
,mm I f « - ̃ -
LES INONDATIONS EN TUNISIE
La crue de la Medjerda a fait des ravages
dans la région de Carnières. Des brèches se
sont produites dans les digues à Menzel-Ra-
ched et à Dar Ammar. Deux courants impé-
tueux se sont répandus dans la plaine. Des
Rourbis se sont écroulés. Les habitants, sur-
pris, ont de la peine à trouver un refuge sur
une éminence. De nombreux colons ont réussi
à gagner les hauteurs du village de Carnières,
où ils ont mis leur bétail en sûreté.
Dans la nuit, des barques de pontonniers du
génie ont sauvé les habitants de quelques fer-
mes qui étaient bloquées par l'eau.
Toute la partie basse de la plaine est recou-
verte d'un mètre d'eau.
.1.
L'Aviation Coloniale
Paris-Saigon
Poursuivant leur superbe randonnée Pa-
ris-Snïgon sur un monoplan Farman 1W,
moteur Titan 240 CV, les aviateurs fran-
çais Bailly et Reginensi sont arrivés à Cal-
cutta à midi 15 (heure locale) venant d'Al-
lahalad.
Uailly et Reginensi sont repartis aussi-
tôt, s renant la direction dWkynb où ils
sont arrivés hier soir et d'où ils sont re-
partis ce matin il l'aube.
Dépêches de l'Indochine
Départ
Le Résident supérièur Le Fol s'est em-
barqué à Saigon le ter avril à bord du
Général- Metzi ngei:, à destination de la
France.
(Indopacifi.)
La France, l'Indochine
}; et la Chine
«♦«
Lea représentants de la France
M. de Martel, ministre de France en
C e rentré à Pékin.
cor Gouverneur, M. Blanchard de la Brosse,
continue son voyage sur Harbin, d'où il par-
tira le --z--avril.- via Sibérie.
L'exposition coloniale
de 1931
l't
Buta et organisation
M. Emile Brisson, conseiller général de
la Seine, président du comité régional de
propagande en faveur de l'Exposition colo-
niale et internationale de Paris, organisa,
avec le concours de la municipalité de Vin-
cennes, une conférence qui sera donnée, sa-
medi, à 20 h. 30 dans la salle des mariages
de la mairie de Vincennes. sous le haut pa-
tronage du maréchal Lvautey, commis-
saire général. M. Domeller, conférencier.
exposera « les buts et l orgnnisation de rfcx-
Eosition coloniale au bois de Vincennes »
L'orchestre symphonique Furet se fera en-
tendre et on projettera des films notAm.
ment documentaires.
MÉTIS DE SANG FRANÇAIS
Le5 toi r'
Les règles^* destinées à faciliter, aux métis
indgchitiitas, non reconnus : par léuir - ascen-
fiant européen, l'zwcèi de droit à la nationa-
lité française, ont été accueillies avec faveur.
Pourtant on pourrait en regretter le carac-
tère vraiment trop abstrait, exclusivement ju-
ridique, idéologique en un mot. J'eusse aimé
voir l'intérêt du législateur concrétisé par de
judicieuses mesures d'éducation ; car après
tout peu importe l'inappréciable cadeau du
droit de vote si le bénéficiaire n'est pas doté,
en même temps, moins encore d'une culture
que d'une - mentalité française!
- -- - -
- L'auteui du décret le pense sans doute,
mais il semble se reposer d'avance, pour ce
soin délicat, sut la charité publique : appa-
ramment il s'estime quitte, s'il consent par-ci,
par-là, quelques subventions. On m'objectera
qu'il s'agit d'un début, d'un principe qu'il
fallait poser enfin qu'il sied de faire cré-
dit aux représentants de la France là-bas, à
leur cœur comme à leur opportunisme avisé:
S'il en est ainsi, s'il ne leur faut que le
temps de souffler, je ne demande pas mieux
que de le leur - laisser -- évidemment.
Aussi bien cette application, hardie dans
pa timidité, d'un jus sanguittis jusqu'ici
mal en faveur, n'est pas pour me déplaire.
Comment oublier combien fut nécessairement
fructueux l'effort de nos pères parmi les ra-
ces indigènes, et quelles traces indélébiles
en subsistent, même dans les régions sous-
traites, hélas, a. notre influence politique? Ce
disant, je songe surtout, on le voit, à ces
« quelques arpents de neige » dénoncés par
les sarcasmes d un Voltaire à l'insolence
des commis comme au dédain d'un Choiseul.
Mais si l'esprit national, au sens ethnique du
mot, y a survécu, malgré l'abandon déjà sé-
culaire de la mère patrie ; s'il s'est réveillé
en pleine vigueur et comme imprégné d'une
fraicheur nouvelle dans la ferveur et dans la
pensée des Cabelle, des Crémazie, des Fré-
chette (pour ne nommer que des disparus),
à quoi le doit-on ? C'est qu'un substratum
vivant consolidait et nourrissait les racines
profondes d'une si tenace hérédité intellec-
tuelle: Ainsi l'étincelle sacrée pouvait au
fond de l'ombre hostile sauver sa lueur
- obstinée. - -- Les frustes trappeurs -- de -- la Com-
pagnie canadienne du Nord-Ouest (rivale de
la Compagnie de la Baie d'Hudson, anglo-
saxonne et féconde en perfidie.) retrem-
paient dans les rigueurs du climat polaire
les tenaces vertus des vieux terroirs de
France. Ils transmettaient la tradition pater-
nelle tout aussi ingénument, qu'ils fussent
nés de la race sans mélange ou bien de son
union avec les tribus autochtones. Aujour-
d'hui, les uns et les autres s'enorgueillissent
également de leur sang français. Leur ins-
tinct de fraternité sociale, qui s'oppose là-
bas d'une façon typique à l'égoïsme particu-
lariste de l'élément Yankee, (comme disaient
les peaux-rouges) les distingue et les dési-
gne. Plus encore que parmt certains Cana-
diens des villes dont 1 affectation de loya-'
lisme britannique n'a pas été sans « engon-
n'fil quelque peu les corps et les esprits
c'est parmi eux que les penseurs et les poè-
tes de la langue française ont pu rattacher
tout naturellement leur inspiration person-
nelle à l'instinct de leur ligne. Ainsi Antée
ranime sa force au rude baiser maternel 1
En vérité, en réfléchissant à ces choses,
losrqu'on parvient grâce au recul qui permet
la méditation, à jueer à leur valeur réelle
certaines difficultés de l'heure présente en
Indochine ; lorsqu'on se persuade bien de
leur contingence absolue (nées de la poli-
tique, elles finiront avec la politique et ne
prévaudront pas contre le fait tangible de la
civilisation), en vérité, dis-je, on s'aperçoit
que le peuple auquel on a si longtemps re-
fusé la capacité colonisatrice est en réalité
le seul qui ait iamais su coloniser!
Il Le mot de civilisation » écrit M. Char-
les de Saint-Cyr dans une œuvre récente et
remarquable, où vivent, œuvrent et meurent
ces vieux canadiens « ces métis adroits et
gais, et rudes au labeur » dont tout à l'heure
je parlais « le mot de civilisation n'a de
sens que tel que nous l'avons compris. Ceux
qui s'en ,ront chez les sauvages pour les dé-
pouiller sont plus sauvages qu'eux. Le vo-
leur du pauvre est le plus meprisabJe. Mais
nous, nous avons aimé l'indien, nous l'avons
compris, nous l'avons traité en égal. Dès la
première heure, des mariages se sont faits.
Je loue ce baron de Saint-Castin, ancien ca-
pitaine du régiment de Carignan, qui épouse
la fille d'un chef et envoie ses fils à Paris
afin qu'ils fassent leurs études et soient en
état de lui succéder ditrnement (iV On doit
souligner cette dernière phrase. Oui, il im-
porte au plus haut point que ceux, dans les
veines de qui le sang français bouillonne,
soient en état de succéder dignement, par
l'intelligence, par les tendances et par les
convictions, aux pères de leurs pères, même
lorsque ces derniers sont inconnus. Que ce
soit pour nous, et non contre nous car il
s'agit de cette alternative que les éduca-
teurs français déblayent pour les meubler
leurs cerveaux en travail. L'exemple du Ca-
nada montre qu'il est possible d'y cultiver
l'amour. Il est bien vrai que ce pur senti-
ment y a germé là-bas d'un façon absolu-
ment instinctive, dans la fréquentation fami-
liale iournalière. dressage enfantin trmt
- - - -- -- --
d exemple d'orgueil et d'admiration ; tandis
que nos métis indochinois, ceux du moins
dont le cas nous occupe, sont précisément, de
par leur situation particulière, dans l'impog.
sibilité radicale de bénéficier d'une influence
si persuasive et si féconde. Mais plus ils s'en
trouvent privés, plus les soins intellectuels
et moraux que leurs jeunes esprits réclament
l'imposent impérieusement. Du moment
qu'on paraît enfin décidé à extraire des pires
milieux indigènes ces fils de notre sang, que,
du moins, dès leur plus bas âge, on les
amène - à évoluer doucement en Français au-
thentiques, - - -- -
thentiques, par une éducation cérébrale qui
puisse suppléer à celle de la famille ab-
sente, de peur de créer dangereusement et
injustement, une caste désespérée de « ci-
toyens métis n.
lierMnef.
(1) Historique: Chamnlain lui-même a fait
souche au Canada, et de la même façon.
(Sous le Signe du Caribou, récit, par Charles
de SAINT-Cyr, aux Editeurs Associés, Paris).
TAUX DE LA PIASTRE
»♦» --
Le Gouverneur général de l'fnrlochinc vient
ne faire connaître au Ministre des Cotonies qu'à
la date ou ! avril 1929, le tnux officiel de la
piastre était de 12 fr. 25.
Réparation d'une injustice
pour les retraités coloniaux
0 :par HENftl' MlCHEL1
v '1' par HENRI MiCHEb
S'il est une catégorie de citoyens français
envers laquelle les Pouvoirs Publics doivent
faire montre d'une grande et particulière sol-
licitude, c'est personne n'y contredira
celle des retraités coloniaux.
En écrivant ces lignes, nous n'avons nul-
lement 1 intention de labaisser les mérites
des retraités métropolitains dont nous avons
toujours soutenu la juste cause, chaque fois
que - l'occasion nous en a été donnée. A plus
torte raison, loin de nous la pensée de vou-
loir créer, ne fût-ce qu'en apparence, la
moindre anunosité entre ces deux classes
d'excellents serviteurs du pays !
Ceci dit, nous sommes à l'aise pour plaider
en faveur des retraités coloniaux, en ce qui
concerne la pension dont ils sont bénéficiai-
res et qu'un décret récent vient de majorer,
à compter du ier janvier 1028.
Plusieurs d'entre eux m'ont écrit à ce su-
jet. lis s'étonnent non sans raison, com-
me on le verra plus loin qu'en une telle
matière, ils demeurent favorisés par rapport
à leurs collègues de la Métropole.
Qu'elle est donc la situation laite aux uns
et aux autres ?
Si nous compulsons les textes législatifs ou
réglementaires sur ce point particulier, nous
constatons : que le traitement et les alloca-
tions familiales des fonctionnaires métropoli-
tains et coloniaux, les majorations de pen-
sion des fonctionnaires métropolitains, pères
de familles nombreuses, retraités avant avril
1924, ont été revisés, avec ettet rétroactif
du icr août 1926.
Mesure de justice, mesure essentiellement
équitable, disons mieux, mesure nécessaire,
indispensable, à l'égard de ceux, si nom-
breux, qui ont, plus peut-être que tous nos
autres compatriotes, souffert de la déprécia-
tion du franc aux heures sombres que nous
avons tous plus ou moins connues.
Mais alors, pour quelles raisons, seuls, les
retraités coloniaux n'obtiennent-ils une aug-
mentation de pension qu'à partir du lor jan-
vier 1928 au lieu du ior août 1926?
Peut-il se faire que, sur un tel sujet, il y
ait lieu à des applications différentes? La
méthode des deux poids et des deux mesures
serait-elle, par hasard, en faveur ici?
Une telle façon de procéder est-elle ad-
missible?
Je pense, pour ma part, que poser la ques-
tion c'est la résoudre, comme dit l'autre.
Les pensions de nos retraités coloniaux,
nous ne l'ignorons pas, ont été revisées à la
suite du vote de la Loi du 14 avril 1924, por-
tant régime nouveau des pensions tant civi-
les que militaires. Mais ces pensions n ont
été affectées, à l'époque envisagee, que du
coefficient 2,4 à 2,7. Certaines mêmes
celles concédées dafts les conditions du décret
du 23 mars 1921, n'ont été augmentées que
dans la proportion de 13
Or, n'est-il pas évident et indiscutable
que le coefficient précité, déjà faible en 1924,
l'était plus encore en 1926 année où le flé-
chissement financier atteignit son maximum ?
D'autre part, si l'on considère que la solde
de 1924 des fonctionnaires métropolitains et
coloniaux a été jugée insuffisante pour leur
permettre de vivre en France, à partir du
1 er août 1926, à plus forte raison doit-on ad-
mettre que la pension qui, en aucun cas,
ne peut être supérieure à la moitié de cette
solde n'a pu suffire à faire vivre lea re-
traités coloniaux qui en étaient bénéficiaires?
Il nous souvient que, iors de la discussion
de la loi du 14 avril 1924, le Ministre des
Finances d'alors déclarait déjà : Il La Na-
Il tion doit accorder aux retraités des moyens
« d'existence en rapport avec les fonctions
« qu'ils ont occupées, la durée de leurs ser-
ti vices et avec l'élévation dit coût de la vie.
cc Nous avons accordé la PÉRÉQUATION INTÉ-
« (;IlALE.. ajoutait-il plus loin, farce que nous
« avons estimé que c'était un acte da justice
« et de solidarité sociale. )
Et notre ami M. Pasquet, l'éminent rap-
porteur de ladite loi à la Commission des
Finances du Sénat, s'exprimait ainsi de son
côté, le 11 avril 1924 ;
cc La péréquation intégrale qui nous tenait
« a cœur, a été enfin acceptée. Nous avons
« donc fait triompher le principe de justice
« sociale qui doit dominer toute la matière :
cc à services égaux, pensions égales. »
Dès lors, serait-il devenu juste et équitable
que tous les retraités soient "traités différem-
ment, suivant qu'ils ont exercé leurs fonc-
tions en France ou aux Colonies?
Nous n'avons pas oublié, par ailleurs, tes
rudes batailles qu'a dû livrer la < Fédéra-
tion Nationale des Associations Profession-
nelles des Fonctionnaires et Agents Colo-
niaux n batailles que nous avons soute-
nues avec elle -, lorsqu'il s'est agi d'in-
corporer à la solde le supplément colonial,
pour le calcul du taux de la pension.
Y avait-il, pourtant, doléance plus justi-
fiée ?
Le supplément colonial n'était-il pas, en
réalité, un accessoire de la solde elle-même?
Pouvait-il, d'autre part, exister un paral-
lélisme, au point de vue risques, entre le
fonctionnaire métropolitain et son collègue
des Colonies prenant sa retraite quand il
était usé et atteint d'affections nécessitant
des soins dispendieux ?
Ce n'est pas, non plus, sans motifs, que le
ministre des" Pensions recommande aux Com-
missions médicales de réforme, la plus gran-
de bienveillance pour les coloniaux. « L'Eu-
« Topéen, lisons-nous, à ce sujet, dans le
IC Bulletin de l'Office National de mars 1926,
» l'Européen qui vit aux Colonies est un
« véritable accidenté climatique, dont la ré-
« sistance devant les infections est considê-
« rablcment diminuée. Cet ensemble mor-
« bide auquel s'ajoutent les traces invisibles
Il et silencieuses des atteintes des malade
({ endémiques, cliniquement guéries en ap-
(C parence, frappe l'Européen d'une usure
•< organique générale. l'
Or, s'il est humain, s'il est logique, s'il est
jmte, qu'à des risques supérieurs doive cor-
respondre une retraite supérieure, est-il dé-
cision moins humaine, moins logique er
moins juste que celle qui consiste à accorder
aux bénéficiaires de retraites coloniales, une
augmentation de pension dont l'effet ne re-
montera qu'au ter janvier 1928, alors que,
pour tous les autres retraités métropolitains,
sans exception, cette majoration prendra
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