Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-03-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 mars 1929 30 mars 1929
Description : 1929/03/30 (A30,N51). 1929/03/30 (A30,N51).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280528p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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TRENTIEME ANNEE. - N* 6L CIl ITOHKRO : 10 CBNTIME8 SAMEDI SOLLT, ,'KJ M \1
MUMMttL OUCUDtM
Rédaction & A dm inistration ;
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PARIS a*')
TaLtpH. 1 Liouvnt le-si
RICHELIEU «7-M
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Les Annales Coloniales
«. annonces et récieimes sont rtçue. au DIRECTEURS : Marce. RU EDeL et L.-G THÉBAULT Tous les artirieir publiés dans notre journal ne peuvmu
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EN A. O. P.
1 Des idées pour m problème
.-
Analysant nies impressions recueillies au
cours cl un récent voyage en A. U. 1* ., jai
dit, dans des articles précédents, qu'il me
paraissait indispensable, avant d aborder la
discussion d'un programme nouveau de mise
en valeur économique de notre grand em-
pire de l'Ouest-Atncain, dont tout le monde
s'accorde à reconnaître 1 urgente nécessité,
de s appuyer sur quelques principes direc-
teurs, très généraux, tirés de l'ooservation
du milieu géographique et social.
J'ai essayé de montrer, d abord, que tout
progranune rationnel devait tenir compte et
de l'orientation géographique de 1 A. 0. E.
tournée vers la mer et non vers le Sahara et
de l'orientation historique de la colonisation
moderne dirigée des foyers organisés de ci-
vilisation complexe vers la brousse inorga-
nisée.
- - -
Aujourd'hui, je voudrais mettre en va-
leur un troisième aspect du problème dont
il importe de prendre clairement conscience
avant de s'attaquer à sa solution.
On note, à l'heure actuelle, en A. O. F.,
un malaise que personne ne conteste mais
dont on ne reconnaît pas toujours les cau-
ses profondes.
Dans son dernier discours devant le Con-
seil de Gouvernement, M. le Gouvemeui
Général, J. Carde, parlait d'une crise qu'il
qualifiait ainsi :
«. On a prononcé le mot crise: crise éco-
nomique, ont dit les uns, crise commerciale
ont dit les autres. Certes, il n'y a pas de
crise économique, car les sources vives de
la production, - qui commandent en définitive
le commerce extérieur, n'ont pas été attein-
tes. Une récolte, d'un moindre rendement,
même conjuguée avec une période de re-
dressement financier très dure à passer, ne
peut atteindre profondément les" forces vi-
tales d'un pays comme l'Afrique Occiùen-
talc Française. Mais crise conunerciale.
oui, et elle était à prévoir dès avant 1926..»
Et M. Carde den donner les causes :
«. Sous l'influence de la dévalorisation
continue de notre devise. la production.
s'est considérablement accrue et a suscité de
vastes espoirs. Les bénéfices réalisés ont at-
tiré de nouveaux commerçants. et il en est
résulté, de 1922 à 1926, une floraison de
nouvelles Sociétés commerciales, d'intermé-
diaires qui ont tâché de se faire, chacun,
place au soleil.
La production et s sont de crottre parce
qu'atteignant son plafond, en l'état des
moyens dont elle disposait, et les prix payés
aux indigènes cessant de monter parce que
la stabilisation du franc s'y opposait, il était
inévitable que cette fièvre commerciale,
qu'on avait pu confondre avec la prospé-
rité commerciale, tombât. »
Et il apportait non des remèdes, mais
des suggestions, des conseils inspirés de
l'expérience la plus sage :
On a envisagé, disait-il, « sérieusement
une sorte de trust qui régenterait le mou-
vement des affaires et 1 intervention des
banques. solution paresseuse et d'ailleurs
inopérante. Il ne s'ensuit pas que les or-
ganismes parasitaires - ne doivent pas dis-
paraître. que la concurrence puisse conti-
nuer d'être anarchique, que des accords
loyaux ne puissent être conclus. C'est avant
tout, pour le commerce, affaire d'organisa-
tion, de réorganisation, pourrais-je dire, de
« rationalisation » enfin, pour employer le
terme nouvellement consacré.
Mais les efforts du commerce resteraient
vains si les conditions de la production et
d'évacuation des produits demeuraient im-
muables. Pour que la production accède à
un palier plus élevé, il est indispensable que
les moyens mécaniques se substituent, de
plus en plus, aux seuls bras des travail-
leurs. Ceci est surtout du domaine de
l'Administration. -
Mais la crise commerciale n'est point le
seul fait à travers lequel se découvre le
malaise présent de l'A. O. F.
A plusieurs reprises, au cours de mon
voyage, j'ai noté une inquiétude mal pré-
cisée et qui prenait des aspects divers.
Chez les maîtres de l'enseignement qui
me montraient avec une fierté légitime, leurs
écoles admirablement outillées et peuplées
de jeunes garçons et filles déjà dotés d'une
certaine culture générale et professionnelle,
on s'inquiétait de l'avenir réservé à ces élè-
ves à la sortie des écoles.
En quittant l'école primaire les garçons
veulent bien faire des « écrivains » - sui-
vant leur expression –• employés dans les
bureaux du commerce ou de l'Administra-
tion, mais non point retourner au village
paternel, dans la brousse. Les jeunes ou-
vriers qualifiés : charrons, mécaniciens, for-
gerons, s'ils ne trouvent point place dans
les ateliers des chemins de fer ou des tra-
vaux publics, resteront inutilisés au village
et feront des déclassés aigris et facilement
révoltés. Les jeunes médecins de Dakar et
leurs voisines les élèves sages-femmes, ha.
bitués à porter le casque ou les bas de soie,
ne retourneront pas volontiers à la brousse,
même comme fonctionnaires et exigeront des
traitements onéreux aux maigres budgets lo-
caux. En somme, une inquiétude sourde
naissait de la création de tous ces déclas-
sés que certains craignaient de voir bientôt
en surnombre dans un milieu insuffisam-
ment évolué.
Et chez les vieux coloniaux on me par-
lait avec amertume et parfois réelle colère
de& méthodes nouvelles, qui n'avaient pour
résultat que de créer chez les noirs une dan-
gereuse mentalité, que de transformer la
bonne bête docile, « corvéable 1 sinon « tail-
lable. à merci, en un paresseux, vaniteux,
- oobsdent seulement de sfels t (froft's ».
Enfin cette inquiétude a son aspect finan-
cier. C'est M. Carde lui-même qui, dans son
dernier discours que j'ai déjà cité, disait :
c. Les écoles, les hôpitaux, la justice,
les grands travaux d'aménagement consti-
tuent à ses yeux (de l'indigène) et aux nô-
tres des objets dignes de notre mission.
Mais il faut cependant éviter qu'il y ait
une rupture dequilibre et ne pas oublier
que le développement social est également
lonetion de la prospérité économique. Je
ne crois pas trop m avancer en afhrmant.
que l effort fiscal est - adéquat aux facultés
contributives Je 1 habitant telles qu il nous
est possible de les évaluer dans l'état actuel
de l'Afrique Occidentale Française.
lit plus loin, dans le même discours, je
cueille cette phrase très suggestive :
«. Après avoir pris note de ce que notre
effort fiscal est suthsant, mais aussi de tx
qu'il a atteint, pour le moment, sa limite,
je pense qu il. faut surtout retenir qu'en
J'ahsence de richesse acquise, -- l'immense
majorité des contribuables indigènes ne
dispose comme revenu que du produit de
son travail. »
Et j'ai trouvé la même crainte, exprimée
plus brutalement, chez certains administra-
teurs qui redoutaient qu'une extension trop
hâtive de ce que j'ai appelé la « colonisa-
tion- des centres de culture » n écrasât, soub
les impôts et les prestations en nature, les
populations non encore évoluées de la
brousse.
Dans tous ces cas, a mon sens, nous nous
trouvons en présence d'expressions divcr-
ses d'un seul et même phénomène qui est
celui d'une crise de croissance.
Une crise de croissance exige beaucoup
de soins méthodiques et prudents si l'on ne
veut pas qu'elle laisse l'organisme affaibli et
débile pour longtemps.
Avant de concevoir et d'entreprendre
d'ambitieux programmes de mise en valeur,
il faut se préoccuper de la force de résis-
tance de l'organisme social actuel, mais ne
pas entraver en lui, par trop de prudence
et de timidité, sa capacité de développe-
ment. J'ai trouvé en A. O. F. des gens qui
exagéraient, m'a-t-il semblé. dans les
deux sens.
Etienne Antondti,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget ie
1. igérie et des Protecto-
rats.
-
A l'Académie de Médecine
La dengue et la fièvre jaune
Il ressort d'une note présentée par M. Pet-
tit au nom de MM. Blanc, Caminopetro et
Cirouel sur l' action du sérium antiamaryllique
sut la dengue qu'il n' y a aucun rapprochement
à faire entre la dengue et la fièvre jaune.
La lièvre Jaune
M. Pettit a présenté également un travail
de M. Pichat, pharmacien, capitaine des trou-
pes colcniales, lequel montre que, par l'ana-
lyse des urines, on peut dépister les cas de
nèvre jaune dès le début, déceler les cas frus-
tes et suivre pas à pas l'évolution de la mala-
die.
Dépêches de l'Indochine
Le chemin de fer Tanap-Thakhek
La ligne du chemin de 1er Tanap-
Tlta/cltel" qui reliera le Mélwng à la mer
à travers la chaîne annamitique vient de
recevoir un commencement d'exécution.
La direction des travaux publics met en
adjudication les travaux d'infrastructure
sur les vingt premiers kilomètres à partir
de Ttmap, point de raccordement à la li-
gne Ifanoï-Tourane. En attendant Vem-
prunt profelé pour linancer le programme
des grands travaux en Indochine, les cré-
dits nécessaires ont été trouvés dans le
budget ordinaire de 1^29.
Artistes Français d'Extrême-Orient
Les artistes français résidant dans le
nord de VIndochine avaient convié te 25
courant à Hanoï leurs compatriotes littéra-
teurs, à assister à l'assemblée générale
de la Société des Artistes Français d'Ex-
trême~Orient, pour former un groupement
commun qut sera affilié au groupe « Les
Français d'Asie », récemment reconstitué à
Paris.
Le nouveau groupement Indochinois sera
le foyer des artistes et écrivains français
résidant en Indochine et dans les pays
d'Extrême-Orient. Il assurera la propa-
gande des œuvres françaises, prendra la
délense des intérêts corporatils de ses
membres, d'accord avec les grands grou-
pements de la métropole, enlin il encoura-
gera la collaboration Iranco-annamite
dans le domaine des lettres et des arts. Le
bureau élu au cours de la réunion com-
prend :
M. Parmentier, archiviste, chef du ser-
vice archéologique de VEcole française
d'Extrême-Orient, président ;
MM. Jean Marquet, écrivain ; Hierollz,
artiste statuaire, vice-président ;
Membres : Inguimberty, artiste peintre;
Varacs artiste peintre ; Delavai, architecte;
Roger, architectè ; Poincignon, compost-
teur de musique; Pham-Quynh, directeur
de la Revue Littéraire Annamite.
.1.
A l'arrivée
̃̃ »
A l'arrivée à Marseille du Doukhala, cour-
rier de Dakar, on a Arrêté le nommé Gay,
1 chfif d'uné bande dé carambouilleurs mar-
sSlMé
i t ~t ,
EQUIPEMENT COLONIAL
»♦«
mç
Le voyage du ministre des Co-
lonies, de Dallar en Algérie en
passant par lc Soudan, a ravivé les
questions - coloniales.
Un a féltctte M. Maginol et M. Alaginot
s'est félicité de son voyage à travers t tvfri-
que. Il nous a rappelé cc qui a été lait déjà
au Sénégal et dans la initiée du ixigcr. il
estime que le Alger peut jouir le rote du
Nil en Egypte.
Il a entrevu de plantureuses récoltes de
coton et d'immenses troupeaux de moutons
qui nous fourniraient, la lcmle, fortune pour
nos colons, fortune aussi pour IIOS industriels
du textile, fortune pour la Métropole.
Dans tous Les cas, dans l équipement de
noire domaine aJrlCaill, il y atiraldes diffi-
cultés et assurément des déceptions, t'our
les cultures prévues, il faudra de la main-
d'œuvre noire. Elle uest pas abondante.
Première difficulté. 011 aura besoin de cloll-
ner uux noirs une éducation technique à
laquelle ils ne sont guère préparés.
iMettre les colonies en valeur nécessite
tout d'abord des capitaux, beaucoup de ca-
pitaux, confiants dans l'œuvre coloniale.
C'est ce à quoi on songe et AI. Alaginot
l'a répété dans les discours qu'il a prononces
à VAssociation -- Coloniale et aillcurs depuis
sa rentrée.
Outiller nos colonies doit évidemment être
une de nos principales préoccupations en
présence de l'économie actuelle du nlOlldc.
Que dans toutes nos col cm/cs, Afrique, Ma-
dagascar, Indochine nous fassions des
ports, des routes c/1 des voies ferrées, e est
de toute nécessité, si nous voulons organiser
la production dans ces pays et assurer le
transport des marchandises.
On dit aue le Gouverneur Général dt
l'A. O. F., M. Carde, prépare un projet
d'emprunt de 1 milliard il2 ; que M. Oli-
vier, Gouverneur Général de Madagascar
examine, lui aussi, une opération portant sur
800 millions et que M. Pasquier, (touvir-
ncur Général de l'Indochine, ne sera
pas en retard sur ses collègues, pour plus
d'un milliard.
M. Alaginot a donc évoqué un emprunt
de 5 milliards pour nos différentes colo-
nies, y compris le Alaroc et la Tunisie.
Il nous souvient qu un programme d équi-
pement de nos colonies dressé jadis par Al.
Albert Sarraut portait sur le chiffre de 7
milliards.
Préparer des emprunts, c'est bien. Alais
il faut tout d'abord les réaliser et ensuite
les appliquer avec méthode à une oeuvre
utile, profitable à la Colonie et à la Alé-
trofHJlc. C'est ce que j'examinerai dans un
prochain article.
Cil. Abebie amire,
Sénateur du Nord. membre
de la Commission des Affaires
Etrangères.
M. Antériou à Tunis
JI. Antériou. ministre des Pensions, ac-
compagné d..e Mme Antériou, de M. TIJOnl/H.
directeur de son Cabinet, et de représentants
fin groupe des parlementaires mutilés: le
colonel Picot, président du groupe; MM. des
Lions' de Feuchin, secrétaire général ; Jran-
chant, questeur de la Chambre; l'aille vin et
Robert, députés, et de délégués des grands
groupements métropolitains des victimes de
la guerre; MM. Rossignol, président de l'i.
N. C., secrétaire de la Confédération Nlllio-
uale; Ctusilt. président d'honneur de VU mon
Fédérale délégué de la France à la Société
des Nations; Granier, secrétaire général de
la Fédération Nationale des Mutilés, sont
arrivés hier matin à Tunis.
Les honneurs militaires ont été rendus Il/I
ministre, à son arrivée, par les troupes de
la garnison, , qui formèrent la haie sur tout le
pat cours du cortège
- Li ministre a été accueilit par le repré-
.'iclltauf du Résident général, M. Manceron,
actuellement souffrant; MM. Younes Had-
jouj, directeur du protocole, représentant le
bey; Curtelin, maire de Tunis; le général
commandant les troupes, les organisateurs dit
Congres et des délégations des Associations
de combattants et mutilés; les chefs de ser-
vice des administrations ; les représentants
des corps élus et les notabilités indigènes.
Le cortège se rendit directement à la Rési-
dence Générale, où le ministre reçut les fonc-
tionnaires dépendant de ses services.
L'après-midi, il s'est rendu au cimetière,
où il déposa une palme au monument élevé
à la mémoire des morts français et italiens.
M. Antériou est ensuite allé à la Maison
des Mutilés.. dans la banlieue tunisienne, où
il fut accueilli par le directeur de l'Office
des Mutilés de Tunisie. qui lui exposa les
résultats de l'œuvre organisée en faveur des
anciens combattants dans la Régence.
Le ministre des Pensions s'est déclaré satis-
fait des résultats obtenus et a ensuite traversé
Carthage. Puis il est revenu à Tunis à la
tombée de la nuit.
(Par dépÔcbc.)
L-Ecole coloniale
au Maroc
t~-~.
Une caravane de trente élèves de VEcole
coloniale, accomplissant un voyage d'études,
est arrivée récemment à Casablanca. Elle
parcourt tout le Maroc et visite les dif-
férentes villes du protectorat, sous la direc-
tion de fonctionnaires de VInstruction ImbU.
que et de la Résidena^pénérale.
Tirailleurs al.trien. blessés
-
A Snrrolwurg, au moment où un bataillon (lit
2.7» régiment de tirailleurs algériens sortait de
la caserne Hatiior pour effectuer une marche,
un elinval trninnnt une voiturette de munitions
s'emballa.
Le conducteur dut lâcher prise, et l'animal
renversa cinct hommes avant qu'on ait pu m
maîtriser.
Un sous-offleier a été transporté à l'hôpital
avec de sérieuses contusions aux bras et a un
gonoij. Quatre soldats, plus ou moins contu-
uionJJés, ont été admis à l'inflrmmç.
L'Aviation Coloniale
Paris-Saigon
Les aviateurs Bailly et Hcgineusi, purtis
hier matin, à 10 li. 4o, pour Alep. nouvelle
ctape de leur voyage de tourisme vers l'In-
doehme, sont arrivés dans cette ville à l'i
heures, après un voyage sans incident.
France-Madagascar
La mission « Air-Afrique », dirigée par
P.-L. Hicliuitf, et comprenant en outre le
pilote Luluuette et île jnecuiiicien Cordon-
nier, qui était partie le ;!.I. janvier dernier,
de Toussus-le-Noibie, a bord d'un avion
Furuian-Titun, est rentrée hier au liour.
get, après titre allée jusqu'au Tchad, ayant
eiiertué en un peu moins de deux mms un
voynge de 15.
Le voyage jusqua Séville fut ptlltieu-
lièrement difficile par suite du mouvais
temps. L'étape Sl'vl.I.lc-Fez fut franchie en
2 h. 44) de vol.
Le 5 février, la mission accomplit l'étape
Fez.Oudjda, puis, Oudjda-Oran, Oran-Cn-
loinib-Bécliurd.
Du lieggun, l'avion atteignit tiau, ayant
franchi la partie réellement désertique ('U
Sahara, en 8 h. 15 de vol. Il était purti cllJ
iuna uepuis W fleures 15.
Par Niamey, Zindcr, N'iluigmi, et en
contournant le 4ao TCIKUI pur le Nord, la
mission itrriva il Fort Laiiny Je 17 février.
Ainsi, en r>0 heures de vol envirun, après
mi voyage régulier qu'aucun incident nié.
cuniqiie 11'est venu troubler, la mission
« Air-Afrique » avait réussi il atteinûl'e le
toc Tchad où elle était à pied d'onivre pour
exécuter sa reconnaissance.
Cette dernière consistait en des missions
autoimoibik's et aériennes dans les pays
uvoisinant le Tchad, études do terrains et
prises de .photographies.
Le, 2 mars, la mission prit ie chemin du
retour par Kuno-Sokotn len Nigénu sep-
tentrional). Niamey, Uao. Ta-hànkort, ICI
(Joléa et Alger où elle arriva le 12.
.Mile avait mis 2? heures pour rentrer du Tchad à la c«Me méditer-
ranéenne, ivparties sur huit jours, li 1 lu
transportait 130 lettres environ, qui lui
avaient été confiées par les gouverneurs
des colonies du Tchad et du Niger et qui,
mises à la poste à Alger, pouvaient ainsi
parvenir J\ leur destination dans un temps
record de 5 A G fois moindre (pie leur du-
rée habituelle d'acheminement.
Après avoir effectué quolques études ù
Alger, avoir pris un peu de repos et revisé,
le moteur et ruppurcil qui n'avaient pas
été touchés depuis le départ, la mission
Hiohurd repartait le i»| mars, atterrissait h
Oram, puis le 23 tï Kl Aiouns di Meleuk
pt à l« ez, le 21 à Tanger et île 25 h Lis-
bonne.
Retour d'Amérique du Sud
Le comte de La Yaulx, président de lu
Fédération aéronautique internationale,
purti le 18 janvier en avion sur la lif.!n,!
aéropostale de Toulouse en Amérique du
Sud, est revenu hier après-midi au Hourget,
après avoir visité en av ion, en un peu plus
de deux mois, Hill (le Janeiro, Montevideo,
Hosario, le Chili, etc.
Il fui reçu il son reloue au Hniir^et par
MM. Boiiir.ouvLafunt il de Massimy, do
Sou >.a-Dan ta.s. ambassadeur du BJ't',:,ÙI, et
uri attaché du eabinr-l de M. Mriand, mi-
uisire des Affaires étrangères.
Bruxelles-Congo
Mercredi dernier, à 10 h. 30. h-s aviateurs
belges Vandevelde et Aerden se dirigeaient
vers llarrelune, lorsque, à 7(1 kilomètres /tu
nord-est de Hareelone., près d'Aremp-de-
Mar, l'avion s'écrasait au sol, par suitr»
d'une panne sèche.
Vandevelde et Aerden 011I été relev é,s griè-
vement blessés et transportés l'liôpitàl
lîarcelone. Leurs blessures ne semblent pas
mettre leur vie en danger.
Londres-Australie et retour
Lr capitaine Lancaster, qui avait volt
jusqu'en Australie avec Mme Keilh Miller,
la
de la (îuadeloupe.
Italie
A l'occasion d'une ttist. d'armes de
l'aéronautique, M. Mussolini a donné lec-
ture des citations des aviateurs, et notam-
ment celles accordées à la mémoire
d'\mundscn et de C.uilbaud.
Un câble Rabat-Brest
partir d'aujourd'hui, Rabat est relié par
fil télégraphique direct avec Brest. Il y avait
auparavant uriç escale à Casablanca.
-–
LES REGRETS D'UNE ESCLAVE
Un indigène de Fez avait vendu pour 2,600
frants une esclave noire nommée Mebarka, à
ta patronne d'une maison spéciale de Meknès,
qui l'utilisait comme domestique à son service.
Une discussion violente ayant éclaté entre les
deux femmes, la police enquêta sur la situa-
tion de Mebarka et déféra le vendeur et l'ache-
teuse à la juridiction chérifienne, qui infligea
à chacun 500 fr. d'amende. Mais l'esclave,
affranchie contre son gré, proteste qu'elle n' a
rien demandé et qu'elle ne sait plus désormais
où loger ni s' employer,
K* est un peu ce qui se produit au Sénégal
et au Soudan lors de la création des villages
de liberté. Actuellement, la plupart des cap-
tifs de case ne sont guère autre chose que des
domestiques plus ou moins rétribués et font,
pour la plupart, partie de la famille de leurs
employeurs.
CDdMA COLONIAL
-.
Croisade en Tunisie
M. Diniiiri Kirsanoff tourne, à Toulon,
l'Embarquement des Croisés pour la terre
d'Afrique. C'est M. Philippe Hcriat qui per-
sonnifie dans ce film le roi Saint-Louis.
Madagascar à l'écran
Le prochain film de Léon Poirier sera inti-
tulé Caïn et tourné à Madagascar. Il se
déroulera tout entier dans le cadre somp-
tueux de la nature exotique.
IPastiches et Plagiats
Nous sommes heureux d'offrir à nos lec-
teurs toute une série d'articles qui pour
raient être dus à la plume de nos écrivains
contemporains les meilleurs ou réputés tfis,
si l'on juge la profondeur ou le creux de leur
pensée à l'élévation de leur tirage en Ii.
brairie.
Ne reculant devant aucun sacrifice, nous
avons demandé à des auteurs en renom de
reproduire la manière de ces modèles.
Nous espérons que nos lecteurs apprécieront
comme nous la qualité du pastiche.
LA DIRECTION.
M. PAVE. MORAND
M. Paul Morand a-t-il bien fait de >icgh->
ger la diplomatie pour Vécriture Les écri-
vains disent non, les diplomates disent Otti.
Grave problème dans lequel nous nous gar-
derons d'intervenir. Les lecteurs des Annales
Coloniales nous sauront gré de leur donner
aujourd'hui quelques lignes dans la maniéré
la meilleure de l'auteur de Fermé la nuit,
ouvert la nuit, et surtout ce petit chef-
d'œuvre qu'est Lewis et Irène.
MAGIE NOlkK
doucher de soleil turin-grenadine. Le café
était plein. C'était J'heure où dans Paris,
tant de fenunes se déshabillent sans aimer,
tant d'hommes aiment sans se déshabiller. La
Tour Eiffel se dilatait. la girafe du Jardin
des Plantes s'affaissait sous le signe de la
Vierge. Le soleil fougueux, taureau lâché
par le zodiaque n'avait pas rencontré l'œil
noir d'un seul nuage.
Depuis deux jours. elle avait fait son ap-
parition rompant la tradition de nos parties
de cartes. Elle était seule. Toutes les cinq
minutes, elle éventrait un caniche en coton
à longues soies, pour le plaisir d'extraire
des entrailles capitonnées sa puudre compac-
te. Elle avait le charme îiitre, du grain de
café grillé, des appâts-antiquités d'avant-
guerre qui b<>ule\ersaient le jardin Pompa-
don r dune robe imprimée.
Ne pouvant lui crier mon émoi. j'admirais
dans un silence clair de tune la trame fleu-
rie !i. costume de ta Vénus noire et je cares-
sais le toutou des Galeries.
I1 suffit d'un incidcnt, des mondes nous
sont ouverts. Je viens de faire trois fois
le tour de la terre, ce bourbier où sombrent
les justes: (mesure : 6.371.000 mètres de
rayon). N'importe quelle aventure, nouée au
compteur, dans un taxi, vaut mille fois
mieux que l'obligation d'aller jusqu'au lKlut
d'un billet circulaire.
Dès le premier voyage, je suivis la né-
gresse. Un escalier de paquebot conduit au
lavaUo. Il faisait suant et fade, cela sentait
la poudre rachel et la pièce de nickel sta-
gnante au fond d'une casquette de mendiant.
Le bâton de rouge, mal de mer revomi uar
toutes les lèvres, tombait en syncope sur le
marbre jaunâtre. Un peigne édenté, du rim-
mel sucré de poussière, le feuilleton pois-
seux de la dame du lavabo ponctuaient le dé-
cor d'avant-garde de mes amours.
Entre les « Dames » et les « Messicurs.,
sur le terrain neutre du téléphone, j'atten-
dais près de la sébillc à pourboire. Déjà,
j'avais lu, griffonné en carte de visite sur
une poche vide de bretzels : « Alcinda, mo-
dèle Il,
Ouelle nationalité ? J'hésitais entre la
Coupole, le Dôme et la Rotonde. Le conti-
nent est Montparnasse, quel genre de clo-
cher ? Où avait-elle préparé ce brevet élé-
mentaire qui consiste à user avec aisance le
cuir rouge dos banquettes en face d'un café
crème froid ?
T/entr'acte s'achevait, déjà je n'avais plus
le temps de la réflexion, le dénouement se
jouait sous l'index indicateur des W. C.
« Alcinda, je vous aime ! »
Elle ouvrit les yeux comme des teufs sut
le plat. J'approcha i mes lèvres des roses de
sa robe :
« Puis-je etieillir ?
Son rire éclata. Roulement de tambour a
l'orchestre. J'avais le cœur de l'équilibristc
qui boucle le cercle de la mort au-dessus du
filet. Enfin, la réponse vint comme le rideau
tombe.
« Pas un ]>étale de. lillre, tout est vendu.
T'es pas louf, toi ?.»
Le quatrième acte de ce drame de Magib
Noire, n'altère en rien la vérité évangélique:
* La terre est une vallée de larmes, mais
si bien irriguée que mon désespoir amer.
picon n'arrive pas à me noyer. »
Paul Borand
Pour copic conforme. :
MORRIS llEDDELLE.
Un monument
commémoratif algérien
1..
Lu président de la Hépubliipie inaugurera l'un
prochain, en Algérie, (1 l'occasion du centenaire
de la conquête du pays par nos armes, un mo-
nument commémorât if destiné à célébrer le gé-
nie colonisateur de la France. I/ouivre, parti-
culièrement imposante, est, due a la collabora-
tion des .statuaires Uigonet et Houchnrd et. de.
riirc.liitecto Salvador. Kilo sera érigée aux en-
virons d'Alger, à lîoufiiriU,
Le monument, tout entier en loiiguaui'. com-
jiortc au centre un tiaut-relief de. 8 mètres do
haut où so groupent les ngurcs les plus carac-
téristiques des premiers colonisateurs. Au pre-
mier plan, liugeautl et. I.auioneière, ces soloats
administrateurs, et des civils comme Vialar, de
Totmae, Merilie la Sapée, de iïvaneh'eu Dnprfl
de Saint-Maur, (îiiyot et yUuli.uène Uou-Z.id, qui
con>acrèreut à l'tè'tvsv entreprise leur activité,
leur jiénie féaltsateiir, leur fortune. Au second
l>lirs\% u droite, un groupe de. chasseurs (.l'Afri-
que exprime l'idée de lu complète ; à gaucb.0.
an faucheur évoque h' souveiqr des travaux
d'assainissement.
De eluupie colû ce h.mt-rclief, doux t as-re-
liefs de 1'» m. ;M) représentant, l'un la période
héroïque et les (Uflicultés do la première heure,
Huître les résultats,, prospérité, abondance et
1. reste. Lç monument est fin pierre M sera
définitivement terminé pîour mai 10%.
Notes prises en Tunisie
Par MIRANE-MAHCELLE DEFFINS.
DE L'ENFER AU PARADIS TUNISIEN
A Foum-Tatahuuillc, mon arrivée coïncide
avec celle des nouvelles recrues de « joyeux".
Pauvre ettet des casquettes et des vestons
sur l'étendue des sables. 11 fait 420 à l'om-
bre. Paris, Saint-Etienne, Lille, m'apparais-
sent, tout à coup, aux contins de la terre.
Et je crois que je ne suis pas seule à avoir
cette impression :
Chambre et couverts me sont donnes à la
buvette des « joyeux ».
La minuscule fenêtre, défendue de bar-
reaux, encadre la désolation des sables et la
tristesse des djebels désertiques où se terrent
des tribus d'arabes et de noirs. Le hurle-
ment continuel des chiens kabyles, toujours
courant sur la montagne, déchire lamentable-
ment l'air.
Dans la petite cour blanche du bordj, dans
la pièce où je mange, dans celle où je dors,
on étouffe même la nuit venue.
Les maitres de céans, un jeune Corse et sa
femme, ne sont pas sans mérite de construire
ici, deux nouvelles chambres et un garage
en vue du tourisme. 11 faut être un apôtre
de la France et de la foi comme le père A.
(jardaire, parisien de Vaugirard, pour par-
tager sa vie entre les païens de Médenine et
ceux de l'atahouine. Il faut posséder l'abné-
gation de la maîtresse d'école - l'ambition
(ou l'aniour-passion du soleil) des six officiers
enfermés là et le coulage de leur femme et
de leurs enfants pour y vivre.– Il faut toute
la rigueur d'un impitoyable destin pour être
« joyeux » à Foum-Tatahouine, porte du dé-
sert.
*
• *
C'est sans regret (lue j'ai tourné le dos à
la triste chaîne des Djebels, au mortel ennui.
Hél as ! Si le cercle infernal s'est aisément
brisé par ma simple volonté de voyageuse,
il s'est refermé aussitôt sur ceux qui res-
taient.
C'est par tiabès que je rejoins Sfax. Sfax
la fortunée! Beauté. Richesse. Chaune. Per-
fection.
Villc-idole que près de 4 millions d'oli-
viers portent sur un piédestal d'argent
devant la mer où accourent tous les navires
du monde.
m •
Le boulevard de France, magnifiquement
bati et planté de palmiers, est un enchante-
ment pour celui qui passe, pour celui qui
reste. Je me souviendrai de lui, bien des
fois, dans la grisaille des Grands Boulevards
dont Paris est si tier!
Sous les hauts palmiers, qui s'élèvent en
larges bordures de chaque côté du boule-
vard, les grands cafés luxueux étalent, dé-
Fdoient leurs confortables terrasses. Des mil-
lerfc d'oiseaux, au-dessus dfe'd^ ftiùlê't.viV<ÉF
te, claire, heureuse, mènent un tapage déli-
cieux dans les arbres.
Rien n'est plus harmonieux que la perspec-
tive de la grande voie sfaxienne ourlée d'ar-
cades bleu azur et de boutiques bleu d'eau,
où les promeneurs viennent goûter lentement
la fraîcheur des soirs. Rues spacieuses. Ave-
nues admirablement tracées, fleuries de jar-
dins entretenus à grands soins. Monuments
publics dont la grâce néo-mauresque épou-
se, sans une faute, la sérénité du ciel, com-
ment ferai-je pour vous oublier?
Sans être héraldiste, si on me demandait
de composer les armoiries de la cité, je les
proposerais d'azur à un navire équipé d'or
avec banderolle portant ces deux vers :
Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme, volupté.
m
• •
Bien avant l'heure te regret me hante de
quitter la grande ville blanche qui rit à
l'aycnir avec l'assurance d'une jeune fem-
me comblée d'amour et de richesse, confiante
en son heureux destin.
* ♦
Nulle part ailleurs dans la Régence je n'ai
rencontré plus d'intelligente activité, plus de
dévouement à la cause publique, plus de
spontanée et parfaite complaisance que chez
les aimables sfaxiens.
• »
I.e regard sur le campanile charmant de
la porte Bab-Diuan, j'ai porté mon poudrier
chez un bijoutier de la rue de la République.
Le fermoir faussé ne fonctionnait plus. Pin-
ces et limes se sont attaquées au vermeil usé.
Un quart d'heure après, ma boîte m'était
rendue, bien réparée.
Le bijoutier n'a jamais voulu recevoir la
moindre obole pour prix de son travail.
Une aiguille, du til, un bouton m'ont été
procurés par son voisin le mercier. Là en-
core, il me fut impossible de m'acquitter de
ma petite dette.
A Paris - à Tunis même - ma boite à
poudre m'eut été confisquée huit jours. Une
douzaine de boutons, six aiguilles, deux cent-
cinquante mètres de fil m'auraient été ven-
dus pour recoudre le bouton qui manquait à
mon pull-ower.
Sfax ne vit-elle que d'azur, d'eau marine
et du chant de ses oiseaux ?
Non pas. On m'a parlé des artisang de sa
fortune. J'en ai vu quelques-uns à l'œuvre.
*
« *
Par les 350 qu'il a fait à l'ombre aujour-
d'hui, l'exquise courtoisie de M. Nayl, capi-
taine du port, atténue la rigueur des chif-
fres qu'il met! sous mes yeux et sur lesquels
je me penche avec l'inflexion d'une tête sous
la hache.
Avec un sourire non démuni de pitié mais
non pas sans malice, il m'invite à retirer mon
casque.
Quelle punition si j'étais coquette!
Mes cheveux sont collés mon front, sur
mes tempes et mes joues 1 J'ai l'air de sortir
loiit droit des profondeurs de l'eau voisine.
Le. cabinet du capitaine ouvre, fa porte sur
une passerelle métallique, qui ne s'élève guè-
re à plus de 5 mètres au-dessus de la mer.
Xavires, cargos, barques île toute nationalités
bercent leurs mâts, leurs cheminées, leurs
voilures presque à hauteur des baies large-
ment ouvertes. Toute la pièce, embaumée
d'aiç marin, est impétueusement forcée par
\e soloil et It lumière dq large.
Dans dés vitnnhs ecirtillantes, des ép'ongeb
TRENTIEME ANNEE. - N* 6L CIl ITOHKRO : 10 CBNTIME8 SAMEDI SOLLT, ,'KJ M \1
MUMMttL OUCUDtM
Rédaction & A dm inistration ;
n, m fi Htit-Tlafeir
PARIS a*')
TaLtpH. 1 Liouvnt le-si
RICHELIEU «7-M
J~ 4 C 0
Les Annales Coloniales
«. annonces et récieimes sont rtçue. au DIRECTEURS : Marce. RU EDeL et L.-G THÉBAULT Tous les artirieir publiés dans notre journal ne peuvmu
bureau du journal. étre reproduits fi" en citant tll AxitLu CoLonuLu.
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EN A. O. P.
1 Des idées pour m problème
.-
Analysant nies impressions recueillies au
cours cl un récent voyage en A. U. 1* ., jai
dit, dans des articles précédents, qu'il me
paraissait indispensable, avant d aborder la
discussion d'un programme nouveau de mise
en valeur économique de notre grand em-
pire de l'Ouest-Atncain, dont tout le monde
s'accorde à reconnaître 1 urgente nécessité,
de s appuyer sur quelques principes direc-
teurs, très généraux, tirés de l'ooservation
du milieu géographique et social.
J'ai essayé de montrer, d abord, que tout
progranune rationnel devait tenir compte et
de l'orientation géographique de 1 A. 0. E.
tournée vers la mer et non vers le Sahara et
de l'orientation historique de la colonisation
moderne dirigée des foyers organisés de ci-
vilisation complexe vers la brousse inorga-
nisée.
- - -
Aujourd'hui, je voudrais mettre en va-
leur un troisième aspect du problème dont
il importe de prendre clairement conscience
avant de s'attaquer à sa solution.
On note, à l'heure actuelle, en A. O. F.,
un malaise que personne ne conteste mais
dont on ne reconnaît pas toujours les cau-
ses profondes.
Dans son dernier discours devant le Con-
seil de Gouvernement, M. le Gouvemeui
Général, J. Carde, parlait d'une crise qu'il
qualifiait ainsi :
«. On a prononcé le mot crise: crise éco-
nomique, ont dit les uns, crise commerciale
ont dit les autres. Certes, il n'y a pas de
crise économique, car les sources vives de
la production, - qui commandent en définitive
le commerce extérieur, n'ont pas été attein-
tes. Une récolte, d'un moindre rendement,
même conjuguée avec une période de re-
dressement financier très dure à passer, ne
peut atteindre profondément les" forces vi-
tales d'un pays comme l'Afrique Occiùen-
talc Française. Mais crise conunerciale.
oui, et elle était à prévoir dès avant 1926..»
Et M. Carde den donner les causes :
«. Sous l'influence de la dévalorisation
continue de notre devise. la production.
s'est considérablement accrue et a suscité de
vastes espoirs. Les bénéfices réalisés ont at-
tiré de nouveaux commerçants. et il en est
résulté, de 1922 à 1926, une floraison de
nouvelles Sociétés commerciales, d'intermé-
diaires qui ont tâché de se faire, chacun,
place au soleil.
La production et s sont de crottre parce
qu'atteignant son plafond, en l'état des
moyens dont elle disposait, et les prix payés
aux indigènes cessant de monter parce que
la stabilisation du franc s'y opposait, il était
inévitable que cette fièvre commerciale,
qu'on avait pu confondre avec la prospé-
rité commerciale, tombât. »
Et il apportait non des remèdes, mais
des suggestions, des conseils inspirés de
l'expérience la plus sage :
On a envisagé, disait-il, « sérieusement
une sorte de trust qui régenterait le mou-
vement des affaires et 1 intervention des
banques. solution paresseuse et d'ailleurs
inopérante. Il ne s'ensuit pas que les or-
ganismes parasitaires - ne doivent pas dis-
paraître. que la concurrence puisse conti-
nuer d'être anarchique, que des accords
loyaux ne puissent être conclus. C'est avant
tout, pour le commerce, affaire d'organisa-
tion, de réorganisation, pourrais-je dire, de
« rationalisation » enfin, pour employer le
terme nouvellement consacré.
Mais les efforts du commerce resteraient
vains si les conditions de la production et
d'évacuation des produits demeuraient im-
muables. Pour que la production accède à
un palier plus élevé, il est indispensable que
les moyens mécaniques se substituent, de
plus en plus, aux seuls bras des travail-
leurs. Ceci est surtout du domaine de
l'Administration. -
Mais la crise commerciale n'est point le
seul fait à travers lequel se découvre le
malaise présent de l'A. O. F.
A plusieurs reprises, au cours de mon
voyage, j'ai noté une inquiétude mal pré-
cisée et qui prenait des aspects divers.
Chez les maîtres de l'enseignement qui
me montraient avec une fierté légitime, leurs
écoles admirablement outillées et peuplées
de jeunes garçons et filles déjà dotés d'une
certaine culture générale et professionnelle,
on s'inquiétait de l'avenir réservé à ces élè-
ves à la sortie des écoles.
En quittant l'école primaire les garçons
veulent bien faire des « écrivains » - sui-
vant leur expression –• employés dans les
bureaux du commerce ou de l'Administra-
tion, mais non point retourner au village
paternel, dans la brousse. Les jeunes ou-
vriers qualifiés : charrons, mécaniciens, for-
gerons, s'ils ne trouvent point place dans
les ateliers des chemins de fer ou des tra-
vaux publics, resteront inutilisés au village
et feront des déclassés aigris et facilement
révoltés. Les jeunes médecins de Dakar et
leurs voisines les élèves sages-femmes, ha.
bitués à porter le casque ou les bas de soie,
ne retourneront pas volontiers à la brousse,
même comme fonctionnaires et exigeront des
traitements onéreux aux maigres budgets lo-
caux. En somme, une inquiétude sourde
naissait de la création de tous ces déclas-
sés que certains craignaient de voir bientôt
en surnombre dans un milieu insuffisam-
ment évolué.
Et chez les vieux coloniaux on me par-
lait avec amertume et parfois réelle colère
de& méthodes nouvelles, qui n'avaient pour
résultat que de créer chez les noirs une dan-
gereuse mentalité, que de transformer la
bonne bête docile, « corvéable 1 sinon « tail-
lable. à merci, en un paresseux, vaniteux,
- oobsdent seulement de sfels t (froft's ».
Enfin cette inquiétude a son aspect finan-
cier. C'est M. Carde lui-même qui, dans son
dernier discours que j'ai déjà cité, disait :
c. Les écoles, les hôpitaux, la justice,
les grands travaux d'aménagement consti-
tuent à ses yeux (de l'indigène) et aux nô-
tres des objets dignes de notre mission.
Mais il faut cependant éviter qu'il y ait
une rupture dequilibre et ne pas oublier
que le développement social est également
lonetion de la prospérité économique. Je
ne crois pas trop m avancer en afhrmant.
que l effort fiscal est - adéquat aux facultés
contributives Je 1 habitant telles qu il nous
est possible de les évaluer dans l'état actuel
de l'Afrique Occidentale Française.
lit plus loin, dans le même discours, je
cueille cette phrase très suggestive :
«. Après avoir pris note de ce que notre
effort fiscal est suthsant, mais aussi de tx
qu'il a atteint, pour le moment, sa limite,
je pense qu il. faut surtout retenir qu'en
J'ahsence de richesse acquise, -- l'immense
majorité des contribuables indigènes ne
dispose comme revenu que du produit de
son travail. »
Et j'ai trouvé la même crainte, exprimée
plus brutalement, chez certains administra-
teurs qui redoutaient qu'une extension trop
hâtive de ce que j'ai appelé la « colonisa-
tion- des centres de culture » n écrasât, soub
les impôts et les prestations en nature, les
populations non encore évoluées de la
brousse.
Dans tous ces cas, a mon sens, nous nous
trouvons en présence d'expressions divcr-
ses d'un seul et même phénomène qui est
celui d'une crise de croissance.
Une crise de croissance exige beaucoup
de soins méthodiques et prudents si l'on ne
veut pas qu'elle laisse l'organisme affaibli et
débile pour longtemps.
Avant de concevoir et d'entreprendre
d'ambitieux programmes de mise en valeur,
il faut se préoccuper de la force de résis-
tance de l'organisme social actuel, mais ne
pas entraver en lui, par trop de prudence
et de timidité, sa capacité de développe-
ment. J'ai trouvé en A. O. F. des gens qui
exagéraient, m'a-t-il semblé. dans les
deux sens.
Etienne Antondti,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget ie
1. igérie et des Protecto-
rats.
-
A l'Académie de Médecine
La dengue et la fièvre jaune
Il ressort d'une note présentée par M. Pet-
tit au nom de MM. Blanc, Caminopetro et
Cirouel sur l' action du sérium antiamaryllique
sut la dengue qu'il n' y a aucun rapprochement
à faire entre la dengue et la fièvre jaune.
La lièvre Jaune
M. Pettit a présenté également un travail
de M. Pichat, pharmacien, capitaine des trou-
pes colcniales, lequel montre que, par l'ana-
lyse des urines, on peut dépister les cas de
nèvre jaune dès le début, déceler les cas frus-
tes et suivre pas à pas l'évolution de la mala-
die.
Dépêches de l'Indochine
Le chemin de fer Tanap-Thakhek
La ligne du chemin de 1er Tanap-
Tlta/cltel" qui reliera le Mélwng à la mer
à travers la chaîne annamitique vient de
recevoir un commencement d'exécution.
La direction des travaux publics met en
adjudication les travaux d'infrastructure
sur les vingt premiers kilomètres à partir
de Ttmap, point de raccordement à la li-
gne Ifanoï-Tourane. En attendant Vem-
prunt profelé pour linancer le programme
des grands travaux en Indochine, les cré-
dits nécessaires ont été trouvés dans le
budget ordinaire de 1^29.
Artistes Français d'Extrême-Orient
Les artistes français résidant dans le
nord de VIndochine avaient convié te 25
courant à Hanoï leurs compatriotes littéra-
teurs, à assister à l'assemblée générale
de la Société des Artistes Français d'Ex-
trême~Orient, pour former un groupement
commun qut sera affilié au groupe « Les
Français d'Asie », récemment reconstitué à
Paris.
Le nouveau groupement Indochinois sera
le foyer des artistes et écrivains français
résidant en Indochine et dans les pays
d'Extrême-Orient. Il assurera la propa-
gande des œuvres françaises, prendra la
délense des intérêts corporatils de ses
membres, d'accord avec les grands grou-
pements de la métropole, enlin il encoura-
gera la collaboration Iranco-annamite
dans le domaine des lettres et des arts. Le
bureau élu au cours de la réunion com-
prend :
M. Parmentier, archiviste, chef du ser-
vice archéologique de VEcole française
d'Extrême-Orient, président ;
MM. Jean Marquet, écrivain ; Hierollz,
artiste statuaire, vice-président ;
Membres : Inguimberty, artiste peintre;
Varacs artiste peintre ; Delavai, architecte;
Roger, architectè ; Poincignon, compost-
teur de musique; Pham-Quynh, directeur
de la Revue Littéraire Annamite.
.1.
A l'arrivée
̃̃ »
A l'arrivée à Marseille du Doukhala, cour-
rier de Dakar, on a Arrêté le nommé Gay,
1 chfif d'uné bande dé carambouilleurs mar-
sSlMé
i t ~t ,
EQUIPEMENT COLONIAL
»♦«
mç
Le voyage du ministre des Co-
lonies, de Dallar en Algérie en
passant par lc Soudan, a ravivé les
questions - coloniales.
Un a féltctte M. Maginol et M. Alaginot
s'est félicité de son voyage à travers t tvfri-
que. Il nous a rappelé cc qui a été lait déjà
au Sénégal et dans la initiée du ixigcr. il
estime que le Alger peut jouir le rote du
Nil en Egypte.
Il a entrevu de plantureuses récoltes de
coton et d'immenses troupeaux de moutons
qui nous fourniraient, la lcmle, fortune pour
nos colons, fortune aussi pour IIOS industriels
du textile, fortune pour la Métropole.
Dans tous Les cas, dans l équipement de
noire domaine aJrlCaill, il y atiraldes diffi-
cultés et assurément des déceptions, t'our
les cultures prévues, il faudra de la main-
d'œuvre noire. Elle uest pas abondante.
Première difficulté. 011 aura besoin de cloll-
ner uux noirs une éducation technique à
laquelle ils ne sont guère préparés.
iMettre les colonies en valeur nécessite
tout d'abord des capitaux, beaucoup de ca-
pitaux, confiants dans l'œuvre coloniale.
C'est ce à quoi on songe et AI. Alaginot
l'a répété dans les discours qu'il a prononces
à VAssociation -- Coloniale et aillcurs depuis
sa rentrée.
Outiller nos colonies doit évidemment être
une de nos principales préoccupations en
présence de l'économie actuelle du nlOlldc.
Que dans toutes nos col cm/cs, Afrique, Ma-
dagascar, Indochine nous fassions des
ports, des routes c/1 des voies ferrées, e est
de toute nécessité, si nous voulons organiser
la production dans ces pays et assurer le
transport des marchandises.
On dit aue le Gouverneur Général dt
l'A. O. F., M. Carde, prépare un projet
d'emprunt de 1 milliard il2 ; que M. Oli-
vier, Gouverneur Général de Madagascar
examine, lui aussi, une opération portant sur
800 millions et que M. Pasquier, (touvir-
ncur Général de l'Indochine, ne sera
pas en retard sur ses collègues, pour plus
d'un milliard.
M. Alaginot a donc évoqué un emprunt
de 5 milliards pour nos différentes colo-
nies, y compris le Alaroc et la Tunisie.
Il nous souvient qu un programme d équi-
pement de nos colonies dressé jadis par Al.
Albert Sarraut portait sur le chiffre de 7
milliards.
Préparer des emprunts, c'est bien. Alais
il faut tout d'abord les réaliser et ensuite
les appliquer avec méthode à une oeuvre
utile, profitable à la Colonie et à la Alé-
trofHJlc. C'est ce que j'examinerai dans un
prochain article.
Cil. Abebie amire,
Sénateur du Nord. membre
de la Commission des Affaires
Etrangères.
M. Antériou à Tunis
JI. Antériou. ministre des Pensions, ac-
compagné d..e Mme Antériou, de M. TIJOnl/H.
directeur de son Cabinet, et de représentants
fin groupe des parlementaires mutilés: le
colonel Picot, président du groupe; MM. des
Lions' de Feuchin, secrétaire général ; Jran-
chant, questeur de la Chambre; l'aille vin et
Robert, députés, et de délégués des grands
groupements métropolitains des victimes de
la guerre; MM. Rossignol, président de l'i.
N. C., secrétaire de la Confédération Nlllio-
uale; Ctusilt. président d'honneur de VU mon
Fédérale délégué de la France à la Société
des Nations; Granier, secrétaire général de
la Fédération Nationale des Mutilés, sont
arrivés hier matin à Tunis.
Les honneurs militaires ont été rendus Il/I
ministre, à son arrivée, par les troupes de
la garnison, , qui formèrent la haie sur tout le
pat cours du cortège
- Li ministre a été accueilit par le repré-
.'iclltauf du Résident général, M. Manceron,
actuellement souffrant; MM. Younes Had-
jouj, directeur du protocole, représentant le
bey; Curtelin, maire de Tunis; le général
commandant les troupes, les organisateurs dit
Congres et des délégations des Associations
de combattants et mutilés; les chefs de ser-
vice des administrations ; les représentants
des corps élus et les notabilités indigènes.
Le cortège se rendit directement à la Rési-
dence Générale, où le ministre reçut les fonc-
tionnaires dépendant de ses services.
L'après-midi, il s'est rendu au cimetière,
où il déposa une palme au monument élevé
à la mémoire des morts français et italiens.
M. Antériou est ensuite allé à la Maison
des Mutilés.. dans la banlieue tunisienne, où
il fut accueilli par le directeur de l'Office
des Mutilés de Tunisie. qui lui exposa les
résultats de l'œuvre organisée en faveur des
anciens combattants dans la Régence.
Le ministre des Pensions s'est déclaré satis-
fait des résultats obtenus et a ensuite traversé
Carthage. Puis il est revenu à Tunis à la
tombée de la nuit.
(Par dépÔcbc.)
L-Ecole coloniale
au Maroc
t~-~.
Une caravane de trente élèves de VEcole
coloniale, accomplissant un voyage d'études,
est arrivée récemment à Casablanca. Elle
parcourt tout le Maroc et visite les dif-
férentes villes du protectorat, sous la direc-
tion de fonctionnaires de VInstruction ImbU.
que et de la Résidena^pénérale.
Tirailleurs al.trien. blessés
-
A Snrrolwurg, au moment où un bataillon (lit
2.7» régiment de tirailleurs algériens sortait de
la caserne Hatiior pour effectuer une marche,
un elinval trninnnt une voiturette de munitions
s'emballa.
Le conducteur dut lâcher prise, et l'animal
renversa cinct hommes avant qu'on ait pu m
maîtriser.
Un sous-offleier a été transporté à l'hôpital
avec de sérieuses contusions aux bras et a un
gonoij. Quatre soldats, plus ou moins contu-
uionJJés, ont été admis à l'inflrmmç.
L'Aviation Coloniale
Paris-Saigon
Les aviateurs Bailly et Hcgineusi, purtis
hier matin, à 10 li. 4o, pour Alep. nouvelle
ctape de leur voyage de tourisme vers l'In-
doehme, sont arrivés dans cette ville à l'i
heures, après un voyage sans incident.
France-Madagascar
La mission « Air-Afrique », dirigée par
P.-L. Hicliuitf, et comprenant en outre le
pilote Luluuette et île jnecuiiicien Cordon-
nier, qui était partie le ;!.I. janvier dernier,
de Toussus-le-Noibie, a bord d'un avion
Furuian-Titun, est rentrée hier au liour.
get, après titre allée jusqu'au Tchad, ayant
eiiertué en un peu moins de deux mms un
voynge de 15.
Le voyage jusqua Séville fut ptlltieu-
lièrement difficile par suite du mouvais
temps. L'étape Sl'vl.I.lc-Fez fut franchie en
2 h. 44) de vol.
Le 5 février, la mission accomplit l'étape
Fez.Oudjda, puis, Oudjda-Oran, Oran-Cn-
loinib-Bécliurd.
Du lieggun, l'avion atteignit tiau, ayant
franchi la partie réellement désertique ('U
Sahara, en 8 h. 15 de vol. Il était purti cllJ
iuna uepuis W fleures 15.
Par Niamey, Zindcr, N'iluigmi, et en
contournant le 4ao TCIKUI pur le Nord, la
mission itrriva il Fort Laiiny Je 17 février.
Ainsi, en r>0 heures de vol envirun, après
mi voyage régulier qu'aucun incident nié.
cuniqiie 11'est venu troubler, la mission
« Air-Afrique » avait réussi il atteinûl'e le
toc Tchad où elle était à pied d'onivre pour
exécuter sa reconnaissance.
Cette dernière consistait en des missions
autoimoibik's et aériennes dans les pays
uvoisinant le Tchad, études do terrains et
prises de .photographies.
Le, 2 mars, la mission prit ie chemin du
retour par Kuno-Sokotn len Nigénu sep-
tentrional). Niamey, Uao. Ta-hànkort, ICI
(Joléa et Alger où elle arriva le 12.
.Mile avait mis 2? heures
ranéenne, ivparties sur huit jours, li 1 lu
transportait 130 lettres environ, qui lui
avaient été confiées par les gouverneurs
des colonies du Tchad et du Niger et qui,
mises à la poste à Alger, pouvaient ainsi
parvenir J\ leur destination dans un temps
record de 5 A G fois moindre (pie leur du-
rée habituelle d'acheminement.
Après avoir effectué quolques études ù
Alger, avoir pris un peu de repos et revisé,
le moteur et ruppurcil qui n'avaient pas
été touchés depuis le départ, la mission
Hiohurd repartait le i»| mars, atterrissait h
Oram, puis le 23 tï Kl Aiouns di Meleuk
pt à l« ez, le 21 à Tanger et île 25 h Lis-
bonne.
Retour d'Amérique du Sud
Le comte de La Yaulx, président de lu
Fédération aéronautique internationale,
purti le 18 janvier en avion sur la lif.!n,!
aéropostale de Toulouse en Amérique du
Sud, est revenu hier après-midi au Hourget,
après avoir visité en av ion, en un peu plus
de deux mois, Hill (le Janeiro, Montevideo,
Hosario, le Chili, etc.
Il fui reçu il son reloue au Hniir^et par
MM. Boiiir.ouvLafunt il de Massimy, do
Sou >.a-Dan ta.s. ambassadeur du BJ't',:,ÙI, et
uri attaché du eabinr-l de M. Mriand, mi-
uisire des Affaires étrangères.
Bruxelles-Congo
Mercredi dernier, à 10 h. 30. h-s aviateurs
belges Vandevelde et Aerden se dirigeaient
vers llarrelune, lorsque, à 7(1 kilomètres /tu
nord-est de Hareelone., près d'Aremp-de-
Mar, l'avion s'écrasait au sol, par suitr»
d'une panne sèche.
Vandevelde et Aerden 011I été relev é,s griè-
vement blessés et transportés l'liôpitàl
lîarcelone. Leurs blessures ne semblent pas
mettre leur vie en danger.
Londres-Australie et retour
Lr capitaine Lancaster, qui avait volt
jusqu'en Australie avec Mme Keilh Miller,
la
de la (îuadeloupe.
Italie
A l'occasion d'une ttist. d'armes de
l'aéronautique, M. Mussolini a donné lec-
ture des citations des aviateurs, et notam-
ment celles accordées à la mémoire
d'\mundscn et de C.uilbaud.
Un câble Rabat-Brest
partir d'aujourd'hui, Rabat est relié par
fil télégraphique direct avec Brest. Il y avait
auparavant uriç escale à Casablanca.
-–
LES REGRETS D'UNE ESCLAVE
Un indigène de Fez avait vendu pour 2,600
frants une esclave noire nommée Mebarka, à
ta patronne d'une maison spéciale de Meknès,
qui l'utilisait comme domestique à son service.
Une discussion violente ayant éclaté entre les
deux femmes, la police enquêta sur la situa-
tion de Mebarka et déféra le vendeur et l'ache-
teuse à la juridiction chérifienne, qui infligea
à chacun 500 fr. d'amende. Mais l'esclave,
affranchie contre son gré, proteste qu'elle n' a
rien demandé et qu'elle ne sait plus désormais
où loger ni s' employer,
K* est un peu ce qui se produit au Sénégal
et au Soudan lors de la création des villages
de liberté. Actuellement, la plupart des cap-
tifs de case ne sont guère autre chose que des
domestiques plus ou moins rétribués et font,
pour la plupart, partie de la famille de leurs
employeurs.
CDdMA COLONIAL
-.
Croisade en Tunisie
M. Diniiiri Kirsanoff tourne, à Toulon,
l'Embarquement des Croisés pour la terre
d'Afrique. C'est M. Philippe Hcriat qui per-
sonnifie dans ce film le roi Saint-Louis.
Madagascar à l'écran
Le prochain film de Léon Poirier sera inti-
tulé Caïn et tourné à Madagascar. Il se
déroulera tout entier dans le cadre somp-
tueux de la nature exotique.
IPastiches et Plagiats
Nous sommes heureux d'offrir à nos lec-
teurs toute une série d'articles qui pour
raient être dus à la plume de nos écrivains
contemporains les meilleurs ou réputés tfis,
si l'on juge la profondeur ou le creux de leur
pensée à l'élévation de leur tirage en Ii.
brairie.
Ne reculant devant aucun sacrifice, nous
avons demandé à des auteurs en renom de
reproduire la manière de ces modèles.
Nous espérons que nos lecteurs apprécieront
comme nous la qualité du pastiche.
LA DIRECTION.
M. PAVE. MORAND
M. Paul Morand a-t-il bien fait de >icgh->
ger la diplomatie pour Vécriture Les écri-
vains disent non, les diplomates disent Otti.
Grave problème dans lequel nous nous gar-
derons d'intervenir. Les lecteurs des Annales
Coloniales nous sauront gré de leur donner
aujourd'hui quelques lignes dans la maniéré
la meilleure de l'auteur de Fermé la nuit,
ouvert la nuit, et surtout ce petit chef-
d'œuvre qu'est Lewis et Irène.
MAGIE NOlkK
doucher de soleil turin-grenadine. Le café
était plein. C'était J'heure où dans Paris,
tant de fenunes se déshabillent sans aimer,
tant d'hommes aiment sans se déshabiller. La
Tour Eiffel se dilatait. la girafe du Jardin
des Plantes s'affaissait sous le signe de la
Vierge. Le soleil fougueux, taureau lâché
par le zodiaque n'avait pas rencontré l'œil
noir d'un seul nuage.
Depuis deux jours. elle avait fait son ap-
parition rompant la tradition de nos parties
de cartes. Elle était seule. Toutes les cinq
minutes, elle éventrait un caniche en coton
à longues soies, pour le plaisir d'extraire
des entrailles capitonnées sa puudre compac-
te. Elle avait le charme îiitre, du grain de
café grillé, des appâts-antiquités d'avant-
guerre qui b<>ule\ersaient le jardin Pompa-
don r dune robe imprimée.
Ne pouvant lui crier mon émoi. j'admirais
dans un silence clair de tune la trame fleu-
rie !i. costume de ta Vénus noire et je cares-
sais le toutou des Galeries.
I1 suffit d'un incidcnt, des mondes nous
sont ouverts. Je viens de faire trois fois
le tour de la terre, ce bourbier où sombrent
les justes: (mesure : 6.371.000 mètres de
rayon). N'importe quelle aventure, nouée au
compteur, dans un taxi, vaut mille fois
mieux que l'obligation d'aller jusqu'au lKlut
d'un billet circulaire.
Dès le premier voyage, je suivis la né-
gresse. Un escalier de paquebot conduit au
lavaUo. Il faisait suant et fade, cela sentait
la poudre rachel et la pièce de nickel sta-
gnante au fond d'une casquette de mendiant.
Le bâton de rouge, mal de mer revomi uar
toutes les lèvres, tombait en syncope sur le
marbre jaunâtre. Un peigne édenté, du rim-
mel sucré de poussière, le feuilleton pois-
seux de la dame du lavabo ponctuaient le dé-
cor d'avant-garde de mes amours.
Entre les « Dames » et les « Messicurs.,
sur le terrain neutre du téléphone, j'atten-
dais près de la sébillc à pourboire. Déjà,
j'avais lu, griffonné en carte de visite sur
une poche vide de bretzels : « Alcinda, mo-
dèle Il,
Ouelle nationalité ? J'hésitais entre la
Coupole, le Dôme et la Rotonde. Le conti-
nent est Montparnasse, quel genre de clo-
cher ? Où avait-elle préparé ce brevet élé-
mentaire qui consiste à user avec aisance le
cuir rouge dos banquettes en face d'un café
crème froid ?
T/entr'acte s'achevait, déjà je n'avais plus
le temps de la réflexion, le dénouement se
jouait sous l'index indicateur des W. C.
« Alcinda, je vous aime ! »
Elle ouvrit les yeux comme des teufs sut
le plat. J'approcha i mes lèvres des roses de
sa robe :
« Puis-je etieillir ?
Son rire éclata. Roulement de tambour a
l'orchestre. J'avais le cœur de l'équilibristc
qui boucle le cercle de la mort au-dessus du
filet. Enfin, la réponse vint comme le rideau
tombe.
« Pas un ]>étale de. lillre, tout est vendu.
T'es pas louf, toi ?.»
Le quatrième acte de ce drame de Magib
Noire, n'altère en rien la vérité évangélique:
* La terre est une vallée de larmes, mais
si bien irriguée que mon désespoir amer.
picon n'arrive pas à me noyer. »
Paul Borand
Pour copic conforme. :
MORRIS llEDDELLE.
Un monument
commémoratif algérien
1..
Lu président de la Hépubliipie inaugurera l'un
prochain, en Algérie, (1 l'occasion du centenaire
de la conquête du pays par nos armes, un mo-
nument commémorât if destiné à célébrer le gé-
nie colonisateur de la France. I/ouivre, parti-
culièrement imposante, est, due a la collabora-
tion des .statuaires Uigonet et Houchnrd et. de.
riirc.liitecto Salvador. Kilo sera érigée aux en-
virons d'Alger, à lîoufiiriU,
Le monument, tout entier en loiiguaui'. com-
jiortc au centre un tiaut-relief de. 8 mètres do
haut où so groupent les ngurcs les plus carac-
téristiques des premiers colonisateurs. Au pre-
mier plan, liugeautl et. I.auioneière, ces soloats
administrateurs, et des civils comme Vialar, de
Totmae, Merilie la Sapée, de iïvaneh'eu Dnprfl
de Saint-Maur, (îiiyot et yUuli.uène Uou-Z.id, qui
con>acrèreut à l'tè'tvsv entreprise leur activité,
leur jiénie féaltsateiir, leur fortune. Au second
l>lirs\% u droite, un groupe de. chasseurs (.l'Afri-
que exprime l'idée de lu complète ; à gaucb.0.
an faucheur évoque h' souveiqr des travaux
d'assainissement.
De eluupie colû ce h.mt-rclief, doux t as-re-
liefs de 1'» m. ;M) représentant, l'un la période
héroïque et les (Uflicultés do la première heure,
Huître les résultats,, prospérité, abondance et
1. reste. Lç monument est fin pierre M sera
définitivement terminé pîour mai 10%.
Notes prises en Tunisie
Par MIRANE-MAHCELLE DEFFINS.
DE L'ENFER AU PARADIS TUNISIEN
A Foum-Tatahuuillc, mon arrivée coïncide
avec celle des nouvelles recrues de « joyeux".
Pauvre ettet des casquettes et des vestons
sur l'étendue des sables. 11 fait 420 à l'om-
bre. Paris, Saint-Etienne, Lille, m'apparais-
sent, tout à coup, aux contins de la terre.
Et je crois que je ne suis pas seule à avoir
cette impression :
Chambre et couverts me sont donnes à la
buvette des « joyeux ».
La minuscule fenêtre, défendue de bar-
reaux, encadre la désolation des sables et la
tristesse des djebels désertiques où se terrent
des tribus d'arabes et de noirs. Le hurle-
ment continuel des chiens kabyles, toujours
courant sur la montagne, déchire lamentable-
ment l'air.
Dans la petite cour blanche du bordj, dans
la pièce où je mange, dans celle où je dors,
on étouffe même la nuit venue.
Les maitres de céans, un jeune Corse et sa
femme, ne sont pas sans mérite de construire
ici, deux nouvelles chambres et un garage
en vue du tourisme. 11 faut être un apôtre
de la France et de la foi comme le père A.
(jardaire, parisien de Vaugirard, pour par-
tager sa vie entre les païens de Médenine et
ceux de l'atahouine. Il faut posséder l'abné-
gation de la maîtresse d'école - l'ambition
(ou l'aniour-passion du soleil) des six officiers
enfermés là et le coulage de leur femme et
de leurs enfants pour y vivre.– Il faut toute
la rigueur d'un impitoyable destin pour être
« joyeux » à Foum-Tatahouine, porte du dé-
sert.
*
• *
C'est sans regret (lue j'ai tourné le dos à
la triste chaîne des Djebels, au mortel ennui.
Hél as ! Si le cercle infernal s'est aisément
brisé par ma simple volonté de voyageuse,
il s'est refermé aussitôt sur ceux qui res-
taient.
C'est par tiabès que je rejoins Sfax. Sfax
la fortunée! Beauté. Richesse. Chaune. Per-
fection.
Villc-idole que près de 4 millions d'oli-
viers portent sur un piédestal d'argent
devant la mer où accourent tous les navires
du monde.
m •
Le boulevard de France, magnifiquement
bati et planté de palmiers, est un enchante-
ment pour celui qui passe, pour celui qui
reste. Je me souviendrai de lui, bien des
fois, dans la grisaille des Grands Boulevards
dont Paris est si tier!
Sous les hauts palmiers, qui s'élèvent en
larges bordures de chaque côté du boule-
vard, les grands cafés luxueux étalent, dé-
Fdoient leurs confortables terrasses. Des mil-
lerfc d'oiseaux, au-dessus dfe'd^ ftiùlê't.viV<ÉF
te, claire, heureuse, mènent un tapage déli-
cieux dans les arbres.
Rien n'est plus harmonieux que la perspec-
tive de la grande voie sfaxienne ourlée d'ar-
cades bleu azur et de boutiques bleu d'eau,
où les promeneurs viennent goûter lentement
la fraîcheur des soirs. Rues spacieuses. Ave-
nues admirablement tracées, fleuries de jar-
dins entretenus à grands soins. Monuments
publics dont la grâce néo-mauresque épou-
se, sans une faute, la sérénité du ciel, com-
ment ferai-je pour vous oublier?
Sans être héraldiste, si on me demandait
de composer les armoiries de la cité, je les
proposerais d'azur à un navire équipé d'or
avec banderolle portant ces deux vers :
Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme, volupté.
m
• •
Bien avant l'heure te regret me hante de
quitter la grande ville blanche qui rit à
l'aycnir avec l'assurance d'une jeune fem-
me comblée d'amour et de richesse, confiante
en son heureux destin.
* ♦
Nulle part ailleurs dans la Régence je n'ai
rencontré plus d'intelligente activité, plus de
dévouement à la cause publique, plus de
spontanée et parfaite complaisance que chez
les aimables sfaxiens.
• »
I.e regard sur le campanile charmant de
la porte Bab-Diuan, j'ai porté mon poudrier
chez un bijoutier de la rue de la République.
Le fermoir faussé ne fonctionnait plus. Pin-
ces et limes se sont attaquées au vermeil usé.
Un quart d'heure après, ma boîte m'était
rendue, bien réparée.
Le bijoutier n'a jamais voulu recevoir la
moindre obole pour prix de son travail.
Une aiguille, du til, un bouton m'ont été
procurés par son voisin le mercier. Là en-
core, il me fut impossible de m'acquitter de
ma petite dette.
A Paris - à Tunis même - ma boite à
poudre m'eut été confisquée huit jours. Une
douzaine de boutons, six aiguilles, deux cent-
cinquante mètres de fil m'auraient été ven-
dus pour recoudre le bouton qui manquait à
mon pull-ower.
Sfax ne vit-elle que d'azur, d'eau marine
et du chant de ses oiseaux ?
Non pas. On m'a parlé des artisang de sa
fortune. J'en ai vu quelques-uns à l'œuvre.
*
« *
Par les 350 qu'il a fait à l'ombre aujour-
d'hui, l'exquise courtoisie de M. Nayl, capi-
taine du port, atténue la rigueur des chif-
fres qu'il met! sous mes yeux et sur lesquels
je me penche avec l'inflexion d'une tête sous
la hache.
Avec un sourire non démuni de pitié mais
non pas sans malice, il m'invite à retirer mon
casque.
Quelle punition si j'étais coquette!
Mes cheveux sont collés mon front, sur
mes tempes et mes joues 1 J'ai l'air de sortir
loiit droit des profondeurs de l'eau voisine.
Le. cabinet du capitaine ouvre, fa porte sur
une passerelle métallique, qui ne s'élève guè-
re à plus de 5 mètres au-dessus de la mer.
Xavires, cargos, barques île toute nationalités
bercent leurs mâts, leurs cheminées, leurs
voilures presque à hauteur des baies large-
ment ouvertes. Toute la pièce, embaumée
d'aiç marin, est impétueusement forcée par
\e soloil et It lumière dq large.
Dans dés vitnnhs ecirtillantes, des ép'ongeb
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