Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-03-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 16 mars 1929 16 mars 1929
Description : 1929/03/16 (A30,N43). 1929/03/16 (A30,N43).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280520c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME PANN EB. N 0 43.
CE NUMERO ; 80 CENliMES
SAMEDI SUIK, Ut M.MIS W":4J.
< mmi QUOTIDIEN * «
iM ,
;.' rRfédaction & Administration y**j
94, MU MHLaMr
PARIS (1°)
TtLtPM. 1 LOUVIVB lt-37
- RICHELIEU 87-U
Les Annales Coloniales
lM annonc" et réclames sont reçues au DIRECTEURS. mMaarreeoai l RItUwECUDECL L et L .G THÉBAULT i ncoMwu i Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
bureau du journal. âlre reproduits qu'en cilant les ANNALEs Couosiklis.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
Un an 6 Mois 8 Mol.
France et
Colonies 180 a 100 > 60.
Étranger 240 » 125 » 70*
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
LA REVANCHE
a.8 1
La race noire prend sa revanche, là même
oh elle a été le plus longtemps méprisée,
nous voulons dire : aux Etats-Unis. Com-
ment? En appliquant la maxime évangéli-
que que l'ancien continent oublie de faire
passer dans la pratique : croissez et multi-
pliez. Les noirs croissent et multiplient, et,
s'ils ne couvrent pas l'Amérique du Nord,
ils parviennent peu à peu à s'y faire une
place très importante. Le meilleur moyen de
- renverser la barrière jusqu'ici insurmontable,
c'était de lancer, à l'assaut, des nichées de
petits enfants noirs.
C'est une observation que l'on rencontre
dans plusieurs ouvrages d'études. Les
Etats-Unis ne seront bientôt plus divisés
en deux grandes classes : les Etats blancs
ett les Etats noirs. Depuis quelques années,
l'usine des Etats du Nord attire, sollicite,
happe les noirs qui, dans les Etats du Sud,
travaillaient dans la ferme agricole. Au-
cune ville n'avait autrefois 100.000 habi-
tants noirs ; il y en a aujourd'hui 6 qui ont
dépassé ce chiffre, et sur ce nombre, 3 sont
dans les Etats du Nord. New-York compte
200.000 noirs. Le « Paradis des nègres »,
de Carl van Vechten, c'est New-York, et,
pour préciser davantage, le faubourg de
Harlem.
Ainsi, l'antique distinction s'efface de
plus en plus : d'un côté, nous avait-on ap-
pris, les Etats du Nord, industriels, où l'élé-
ment noir est très restreint ; de l'autre, les
Etats du Sud et surtout du Sud-Est, agri-
coles, où les immenses plantations de canne
à sucre, de coton, etc., sont travaillées, non
par des Européens mal préparés à la fatigue
sous un climat humide et chaud, mais par
des- nègres et des mulâtres, descendants
d'anciens esclaves importés d'Afrique. Re-
marque souvent répétée : les noirs augmen-
tent beaucoup plus après qu'avant 1860,
qui est la date de la suppression de la traite.
** les naissances ont été plus nombreuses, les
* décès beaucoup moins fréquents, depuis que
la traite a été abolie. Mais, en se multi-
pliant, les noirs restaient dans les contrées
où avaient été transportés leurs parents, et
où ceux-ci avaient trouvé un climat analogue
à celui de l'Afrique Equatoriale et des lé-
gions soudanaises ; dans les Etats qui for-
maient la Black Belt, la Ceinture noire, ils
formaient 60 de la population totale.
Puis les enfants sont restés moins fidèles ou
sol qui avait accueilli leurs ancêtres. Ils ont
dépasssé la Black Belt. On rappelle qu'en
1900 les premiers noin arrivaient à Harlem,
- * ; iiiipêiQnl «1 toute humilité la faveur de
louer quelques appartements. Depuis, ils ont
fait du chemin et ils en feront encore.
C'est que, à l'exemple, de tous les immi-
gifet" lea noiril se sont p¡u à ped 'débarras-
sétt ; de la contrainte où ils éuuolt 1#exécu-
ter les travaux les plus bas et les plus scr-
viles. Ils ont fait des économies, ils ont
acheté des boutiques et des ateliers ; !es
voilà commerçants, industriels. Les voilà
aussi propriétaires. En trente ans, les noirs,
qui mendiaient une location à Harlem, ont
acheté le terrain et les maisons. Et alors,
peu à peu, se défait le faisceau des préjugés
qui séparaient le blanc aux Etats-Unis et
te noir. On a cité mille et mille exemples
de ce mépris qui paraissait indéracinable et
qui accablait le noir. A mesure que celui-ci
se dégage des métiers les moins estimés, à
mesure que sa valeur intellectuelle et sa va-
leur morale apparaissent, la distance dimi-
nue. Et puis, n'oublions pas que, dans ces
pays, quand on demande ce que vaut un
homme, c'est pour savoir combien il repré-
sente de dollars. Le noir qui a pignon sur
rue est un autre homme que le nègre dé-
barqué de l'Afrique Equatoriale. Sans
doute, il faudra du temps pour qu'il soit
un vrai Américain. On le considère un peu
comme un de ces nouveaux riches qu'on fait
attendre à la porte de la société comme il
faut. Mais on lui ouvre parce que l'argent
facilite bien des choses, et, en tout cas, son
fils n'aura même pas à faire antichambre :
il n'aura qu'à se faire annoncer.
Voilà pourquoi je lisais l'autre jour cette
opinion que la question noire aux Etats-
Unis aura sa solution naturelle dans la dif-
fusion de plus en plus large du sang de
couleur dans la race blanche. D'autres vont
jusqu'à prétendre que le noir dominera.
La revanche serait trop triomphale. Elle sera
déjà bien glorieuse si, comme on nous l'an-
nonce, les Etats-Unis, à la fin du XXO siè-
cle, sont devenus un ensemble de peuples
qui auront pour caractéristique dans le
monde, d'être les plus fortement teintés de
noir.
1
Et je songe à Montesquieu reprenant,
pour les réfuter par l'ironie; les argu-
ments des négociants de BordeaUJt: qui jus-
tifiaient la traite des noirs par toutes sortes
de raisons dont la première était que les
nègres apparaissaient comme trop différents
des blancs pour qu'il y eût jamais des chan-
ces que les uns et les autres fussent rap-
prochés : c Ceux dont il s'agit sont noirs
depuis les pieds jusqu'à la tête. et ils ont
le nez si écrasé qu'il est presque impossible
'de les plaindre. On ne peut se mettre dans
l'esprit que Dieu, qui est un être très sa-
ge, ait mis une AIne, surtout une âme bonne,
dans un corps tout noir 9. Et ceci qui reste
banni de nos éditions classiques, dans le cas
où cela apprendrait quelque chose à nos ly-
céens de 16 ans : c Il est si naturel de
penser que c'est la couleur qui constitue
l'essence de l'humanité, que les peuples
d'Asie, qui font des eunuques, privent tou-
jouri les noirs du rapport qu'ils ont avec
nous, d'une façon plus marquéç b. Les peu
ples
nous, d'Amérique ont chez eux des noirs qui
ne sont pas des eunuques, et qui font des
enfants lesquels s'assimilent au milieu. Les
pères eux-mêmes s'élèvent de leur condition
originelle vers les emplois plus respectés.
« Une preuve que les nègres n'ont pas le
sens commun, disait encore Montesquieu
ironiquement, c'est qu'ils font plus de cas
d'un collier de verre que de l'or, qui, chez
les nations civillisées, est d'une si grande
conséquence ».
L'ironie ne porterait plus pour le noir
des Etats-Unis. Dans une république qui a
développé pour drainer tout l'or du monde
les efforts les plus grands, le noir ne fait
plus de cas d'un collier de verre, et il a rem-
placé cet amour du colifichet de pacotille
qu'avaient ses aïeux par l'amour des titres
de propriétés, des dépôts en banque et des
carnets de chèque. La revanche est sûre.
Mario ttommtmm,
i Sénateur de t'Hérault,
Ancien Ministre
Vice-présldcnl de la Commission des Colonies.
Au musée du Bardo
̃t»
Nous avons relaté. ces jours derniers, la do-
nation faite au musée du Bardo, à Tunis, par
Mme Jean de Chabannes-Toumon.
Gette donation comprend : des bijoux puni-
ques, des terres cuites helléniques, des lam-
pes, des mosaïques, d'importants morceaux de
sculpture gréco-romaine et romaine, des ins-
cri pt ions, le tout du plus grand intérêt histo-
rique.
D autres donations, depuis un an, ont enri-
chi le musée. En 1916. M. Isidore Saumagne
avait découvert à Carthage un bel autel de
marbre de l'époque d'Auguste où sont figurés
Apollon, Rome, le départ d Enée, un sacri-
fice ; ce beau monument vient d'être remis au
Bardo par MM. Albert et Victor Bessis.
Avant son départ pour le Maroc, M. Saint,
ministre Résident général, a bien voulu auto-
riser le transfert au Bardo de deux têtes de
marbre déposées à la Maison de France, por-
traits d'homme, provenant de Médéina et de
Maktar.
La Société des Amis du Bardo a offert une
fort belle tête de marbre, ayant fait partie
d'un haut-relief trouvée à Carthage.
M. le docteur Gobert a donné une lampe
d. El-Djem intéressante par les rapprochements
qu'elle suggère avec un passage d'Apulée.
Mlles Punsiglione ont remis une mosaïque
représentant une panthère trouvée à Carthage,
dans leur propriété ;
M. Contencin, des fragments de poterie ;
M. Beraud, un carreau chrétien, avec des lions;
M. Qtavanne, deux cachets scarabéoldes, deux
pièces en bronze numides, des intailles ; M.
Dubos. cinq poteries ; M. Valenza, viticulteur
à Grombalia, deux pièces antiques -- en bronze.
La Direction générale des Travaux publics a
remis un récipient en terre cuite, blanche, dé-
couvert par deux bédouines, dans la région de
Thala.
Parmi les objets également entrés au Musée
du Bardo, de février 1928 à février 1929, il
faut signaler encore un sarcophage provenant
de Carthage et des piliers décorés de scènes
de chasse, trouvés dans les environs de Bord;
Brahim, près de Téboursouk.
Et voilà pour les objets témoins de la vie
antique.
En ce qui concerne I époque musulmane,
race à la Société des Amis du Bardo, la série
S es tapis et étoffes des diverses régions de la
Tunisie a pu être complétée : ainsi ont pris
place sur les parois du Musée arabe des tapis
de Bizerte, de Testour et de Zarsis, un klim
de Ksar-Ellal et un autre de Déhibat, une
étoffe brodée des Métellit et une mechtaïa de
Djébiniana.
La Société des Amis du Bardo mérite les
plus grands éloges pour la compétence et le
dévouement qui président à son action.
Nos étudiants en Tunisie
«♦«
Une caravane scolaire visitera la Tunisie
pendant les prochaines vacances de Pâques.
Elle est organisée par la Ligue de 1 Ensei-
gnement, sous le haut patronage de M. Man-
ceron. Résident général, avec le concours des
directeurs généraux de l'Agriculture et de l' Ins-
truction publique.
La Ligue, qui en est à sa huitième caravane,
se propose de faire connaître la Tunisie sous
son vrai jour aux maitres de nos écoles, et par
eux à toute la jeunesse de France. Et non seu-
lement la Tunisie archéologique et touristique,
quel que soit son charme, mais encore et sur-
tout la Tunisie qui travaille et produit.
Ainsi comprise, l oeuvre des caravanes sco-
laires peut et doit être un instrument incompa-
rable de culture intellectuelle et morale pour
les jeunes maitres appelés à donner leur ensei-
gnement dans les écoles, lycées et facultés.
Leur nombre, à l'heure actuelle, est de 250 ;
il y a donc, en ce moment, en France, 250
conférenciers bénévoles qui font en faveur de
la Tunisie de la bonne et saine propagande.
La VIII" caravane interuniversitairc compren-
dra des étudiants de l'Ecole Normale Supé-
rieure (Lettres et Sciences) et des Facultés de
Nancy. Elle sera conduite par M. C. Bougie,
l'éminent sociologue de la Sorbonne, directeur-
adjoint de l'Ecole Normale Supérieure, vice-
président de la Ligue de l'Enseignement. La
caravane visitera Tunis, Dougga, Kairouan,
Sousse, Sfax, Gabès, Médenine et Djerba,
sous la direction de M. H. Bec, vice-président
de la Ligue (Cercle de Tunis).
1
EN MER
-8-00
Le vapeur belge Scheldepas, de 5.092 ton-
neaux, faisant route d'Anvers à ShanghaI,
a heurté une épave dans le voisinage de
File Vesta-Plane (à l'ouest du Cap Falcon
sur la côte. oranaise), et a coulé. Le Ta-
barlca a recueilli tout l'équipage et l'ai dé-
barqué à Oran.
Les fonctionnaires colowaix
uei.. combattants
fi
L'Association des Anciens Com-
battants de VAfrique occidentale
française vient d oppeler Vatten-
tion du législateur sur l'application de la
loi du 9 décembre 1927 relative aux avan-
tages de carrière à accotder aux fonction-
naires anciens combattants en ce qui con-
cerne les corps des Administrateurs colo-
niaux. Elle signale que la Commission du
Ministère des Colonies, s'appuyant sur la
disposition des décrets organiques qui prévoit
pour cette catégorie de fonctionnaires L'avait.
cement uniquement au choix, a refusé aux
intéressés le bénéfice de la loi.
Il nous paraît qu'une telle interprétation
est aussi inique que contraire à la volonté
du Parlement.
Pour l'avancement de classe, il n'est pas
douteux que la promotion doit être accor-
dée, aussitôt que les majorations pour ser-
vices de guerre, s'ajoutant aux services ci-
vils, donnent le nombre d'annuités néces-
saires.
Pour l'avancement de grade, la capacité
professionnelle est évidemment le seul fac-
teur qui doit entrer en ligne. Il est toutefois
d'usage courant que l'ancienneté de services
soit un élément d'appréciation et il ne serait
pas admissible qu'on pût en exclure les ser-
vices de guerre.
Nous ne nierons pas les avantages, pour
les emplois supérieurs, de l'avancement au
choix. Les inconvénients de l'avaticement à
l'ancienneté, encouragement à l'inertie et à
ta routine, ont été souvent dénoncés et à
juste titre.
AI ais précisénltllt sur la question capacité
professionnelle d'une catégorie de fonction-
naires comme les administrateurs coloniaux,
il est un point sur lequel on nous permettra
d'insister. C'est le dur apprentissage que la
rude vie de la guerre a imposé à ceux qui
Vont véritablement faite; pour ceux-là, la
guerre a été une école sévère où ils ont appris
à subir les privations, les souffrances, les
plus terribles épreuves. Celui qui a subi tout
cela n'est-il pas déjà prêt, à vivre sans dé-
faillance la dure vie qui est, tout au moins
au début, celle des administrateurs colo-
niaux t Dans notre pays surtout, où la pré-
paration des cadres, dans les Facultés et
les grandes écoles, tend beaucoup plus, mal-
heureusement, à surcharger les esprits de
connaissances encyclopédiques qu'à former
des caractères, les épreuves de ces cinq an-
nées tragiques ont bien souvent, transformé
ceux qui les ont traversées.
& aucuns estimeront peut-être que dix ans
après l'armistice, on est en droit d'oublier
la dette que la France a contractée envers
ses défenseurs. Aussi, ne ferons-nous pas
appel au sentiment, si noble soit-il, mais
seulement à l'intérêt. L'Etat a intérêt à
avantager parmi ses fonctionnaires les an-
ciens combattants parce que la guerre leur
a donné une expérience des choses et des
hommes qui ne peut être que farmable aux
affaires publiques. On a trop souvent été
fondé à reprocher à nos Administrations de
s'endormir dans la lourde torpeur des bu-
reaux. C'est aux fonctionnaires qui ont
éprouvé, parmi les souffrances et les dan-
gers du front, l'dpre contact des réalités, à
faire pénétrer un esprit nouveau dans la
vieille maison endormie.
fieorges JVonelle,
Député de Sadne-et-Lofre,
Vice-président de la Commission
de VAhjérie, des Colonies et des Protectorat?,
Membre de la Commission des Mines.
Le corps médical tunisien
el
L'on compte à Tunis cent soixante-trois
médecins diplômés et deux cent soixante-dix-
huit dans toute la Tunisie.
En outre, huit médecins russes diplômés
sont autorisés à exercer, et sept sont dits
Il tolérés ».
Les pharmaciens sont au nombre de
soixante-dix-huit, dont cinquante installés à
Tunis. Sept sont « tolérés ».
Soixante-dix-neuf sages-femmes sont diplô-
mées et dix-sept « tolérées ».
Enfin, si à treize dentistes diplômés s'ajou-
tent dix-neuf « tolérés », il est fâcheux
d'avoir à signaler que des poursuites sont en
cours contre certains de ces derniers.
..8
Nos Illustrés
non
Nos abonnés recevront mercredi pro-
chain 20 mars le 3° numéro de la nouvelle
série illustrée des Annales Coloniales.
Au Sommaire
Pierre Taitlinger, député de Paris, Pré-
sident de la Commission de l'Algérie, des
Colonies et des Protectorats : « Les Ondes
Messagères ».
René de Laromiguièrc : L'opinion de
M. J.-H. Ricard, ancien ministre de l'Agri-
culture, sur la T. S. F. Coloniale et l'Agri-
culture.
François Lescans : « L'Antenne Colo-
niale ».
Dix dessins inédits : quatre de M. Jean
Bouchaud, quatre de Mme Marguerite
Cayon-Rouan, deux de M. Eugène Devaux.
;15 photographes, 3 schémas, 2 cartes du
réseau colonial de T. S. F.
Autruches marocaines
Il existe un troupeau d'autruches à Mek-
nès dont la création remonte, assure-t-on, à
1727.
En 1921, une quarantaine de sujets vivants
à l'état demi-sauvage auraient produit pour
environ 27.000 francs de plumes.
Parmi les aliments préférés des autruches,
on peut citer lés oignons. Elles en sont très
friandes et il n'en manque pas au Maroc.
TAUX DB LA PIASTRE
A la date du 13 trms, le taux de la piastre
h Saigon était de 19 rr. 35.
Les raisins secs
«♦»
En Afrique du Nord, lisons-nous dans la
Voix des Colons, les conditions favorables à
la production des raisins secs ne manquent
pas et la Métropole, qui en consomme une
quantité assez élevée, serait une bonne clien.
te qui n'aurait pas à recourir à la Grèce,
l'Asie Mineure, la Palestine qui sont les
principaux producteurs de cette denrée.
La méthode primitive de dessication dc!\
raisins consiste à exposer longuement les
grappes au soleil. A Malaga, on n'agit pas
autrement en ayant le soin de recouvrir
d'une toile, pendant la nuit, les grappes
étendues sur les claies.
Sur le littoral algérien, le climat étant
trop humide quoique chaud, les grappes
sont trempées, au préalable, pendant quel.
ques secondes dans une lessive bouillante;
la pellicule rendue plus perméable laisse
passer plus facilement l'eau du grain.
Dans les régions moins favorisées, on a
recours au four du boulanger pour opérer
lentement ou terminer même la dessication.
Un certain nombre de cépages se prêtent
plus spécialement à la préparation du raisin
sec et peuvent être cultivés sans peine en
Afrique du Nord. Ce sont :
Le muscat d'Alexandrie, qui constitue, une
fois desséché, le raisin de Malaga, forme
commerciale très estimée et payée à un prix
élevé.
Le raisin de Smyrne sans pépin ou Sulta-
nina, introduit en Algérie par Hardy, mais
peu propagé. Il en existerait quelques pieds
disséminés au Jardin d'Essai et dans quel-
ques jardins privés d'Alger. Un sultanina
rose est cultivé en Californie. Les régions
montagneuses de Médéa, Miliana, Mascara,
et une bonne partie du département de Cons-
tantine pourraient également cultiver ce cé-
page qui demande une taille longue et sup-
porte le greffage.
Le Corinthe rose et le Corinthe blanc, sur
la valeur desquels les opinions sont assez
partagées.
- La Roussette ou Clairette roltsse. VAlntu-
necar, cépage espagnol, l'Asseli cultivé en
Tunisie (Sfax, Djerba), l'Amokrane et quel-
ques autres cépages indigènes, pourraient
également fournir des raisins secs.
Une étude sérieuse de la question ap-
puyée d'essais variés selon les cépages et les
pays "TaiL à entreprendre dans l'Afrique du
Nord et notamment en Algérie.
Le centenaire de l'Algérie
»♦»
M. Mercier, commissaire général du Cen-
tenaire de l'Algérie, accompagné des purlu-
mentaires algériens, a été reçu hier matui
par MM. Tardieu, ministre de l'Intérieur,
Chéron, ministre des Finances, et à la pré-
sidence du Conseil.
M. Maginot et les sœurs
.e.
M. Maginot ne voulut pas traverser le dé-
sert sans apporter aux Soeurs Blanches de
Tombouctou le salut de la France. Elles l'at-
tendaient sur le seuil. Il ôta tout naturellement
son casque pour s'incliner devant elles.
Couvrez-vous, Monsieur le Ministre, in-
tervint un administrateur colonial, car le solei l,
ici. est mortel 1
Une heure après, M. Maginot était terrassé
par la fièvre. Et les bonnes sœurs prièrent
ardemment pour le représentant du Gouverne-
ment de la République.
CINÉMA COLONIAL
Sous le soleil du Maroc
D'intéressantes nouvelles des prises de
vues du film de Jacques Mills Sables mou-
vants parviennent de Fez. Depuis dix jours,
le metteur en scène et sa troupe tournent
sous un soleil éclatant. De très belles scènes
ont pu être enregistrées à Sidi-Azarem, à 17
kilomètres de Fez, dans un cadre féerique.
Le général Pétin, commandant la place de
Fez, avait mis gracieusement à la disposition
des cinéastes, 450 spahis. Le chef opérateur
Guillemin rapportera de magnifiques paysa-
ges. Dans quelques jours, les prises de vues
auront lieu .à Rabat, dans le palais du Sul-
tan, par autorisation spéciale du général
commandant en chef des armées du Maroc.
Là 1.500 cavaliers arabes les attendront avec
toute la garde noire du Sultan, qui assistera
au travail.
De l'utiUté d'un documentaire
Le documentaire sur la République de Li-
beria, dont nous avons signalé le très réel
intérêt, pourrait donner des leçons de politi-
que indigène.
Qu'ont fait les 1.500.000 noirs du Li-
beria depuis près de cent ans que leur
République a été créée?. Ces grands en-
fants essaient encore aujourd'hui de calmer
la férocité d'un crocodile qu'ils prennent
pour un dieu, en lui offrant une poule atta-
chée au bout d'une ficelle! Faut-il les laisser
livrés à eux-mêmes, ne point les guider, et
que la civilisation européenne ne croie plus
à ses propres bienfaits?.
Les bois commune de nos colonies
Bien des importateurs de bois demandent
que nos Colonies forestières leur fournissent
les bois communs dont les applications sont
multiples. Mais nous savons, qu'étant donné
le peu de rapport des bois autres que l'aca-
jou. l'okoumé, l'avodiré, le ohiama, les ex-
ploitants préfèrent laisser lourrir. sur place
des essences d'un faible rapport.
Cependant ils trouveraient des placements
faciles des bois communs, car si nous nous
reportons aux statistiques publiées par le
Bulletin de la Chambre de Commerce Sué-
doise en France, nous constatons que nous
avons importé en Suède en 1928, 318.687 ton-
nes métriques de bois communs; en 1927,
190.946 tonnes et en 1926, 259.113 tonnes.
Demandons donc un petit eitort aux fores-
tiers de la Côte d'Ivoire et du Gabon et
procurons-leur l'outillage nécessaire au - débi-
tage des bois' communs qui en facilitera le
transport.
Une fameuse idée
On ne saurait penser à tout. Dans les An-
nales Coloniales, puis dans l' Intransigeant,
f avais exprimé le voeu, il y a un peu plus
d'un an, que les jouets et les livres d'étrennes
s'inspirassent en plus grand nombre des êtres
et des choses d'Afrique ou d'Asie, afin de
servir avec agrément à l'éducation coloniale
des petits Français. .@ Je n'avais pas songé aux
petits indigènes et j'en ai du remords, car rien
n'est sympathique comme un négrillon rigoleur
ou un bout de - femme annamite. -
Nos amis belges, eux, ont pris souci des
amusements à offrir aux jeunes Congolais. Un
comité s'est fondé à Bruxelles, qui décernera
un « prix aux auteurs des deux meilleurs livres
écrits à l'usage des enfants du Congo belge ».
C'était tout simple : il y a des écoles aux
colonies, et de plus en plus de petits indigènes
qui savent lire. Pourquoi ne seraient-ils pas
enchantés par des contes, comme nous l'avons
tous été ?
L'idée est vraiment touchante, jolie et
utile, si l' on songe à la trace profonde laissée
dans les cerveaux par les impressions du pre-
mier âge.
Souhaitons aux « moins de dix ans » de
couleur un nouveau Perrault ou, à défaut, une
nouvelle comtesse de Ségur, née Rostopchine.
H. B. I
Retour de l'Extrême-Orient
Le paquebot Sphinx, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé à Marseille avec 394 passa-
gers. parmi lesquels l' écrivain Luc Durtain,
retour de mission, et M. Thoumyre, ancien
sous-secrétaire d Etat* à la Marine marchande,
qui vient d'effectuer un voyage d'études en
Indochine et sur la côte chinoise.
Le Sphinx a rapporté des nouvelles du pa-
quebot Général-Metzingcr, qu'on avait ciu un
moment à tout jamais perdu dans la mer du
Japon. Ce paquebot est pour trois semaines en
réparations à Nagasaki et reviendra à Mar-
seille vers la fin d'août.
4»»–
Géographie de PÂnnam
6.
Le monsieur décoré, et sachant mal la
géographie votre compatriote et contem-
porain qui, sans nulle vanité, vous ressemble
comme un frère pourrait sans doute invo-
quer, à cette double disgrâce, d'assez bonnes
excuses. Tout d'abord, ne s'est-il pas, pen-
dant quatre ans, fait assez congrûment cas-
ser la figure, pour qu'on lui pardonne le
premier de ces signes particuliers ? et lors-
qu'on songe à la manière dont la science de
la planète lui fut inculquée sur les bancs
scolaires, on ne peut au contraire qu'admi-
rer, s'il lui en reste quelque bribe dans la
mémoire! Dans la mémoire, ai-je dit. Je le
répète! Car c'était bien à elle, et à elle
seule, que faisaient fastidieusement appel
quatre-vingt-dix-neuf sur cent des mornes
éducateurs de notre adolescence lointaine,
aussi bien dans les lycées ou les collèges que
dans les écoles primaires.
Il fallait franchir le seuil de l'Université,
et de plus combiner soi-même les leçons de
la Faculté des Sciences avec les élégantes
dissertations de lî Faculté des Lettres, pour
qu'une vision se précisàt de cette majestueuse
synthèse de toutes les connaissances qui cons-
titue la géographie, telle que déjà l'avaient
rêvée d'illustres précurseurs.
Plus heureux, les élèves de nos établisse-
ments d'Indochine vont pouvoir envisager la
structure physique et politique du pays
qu'ils habitent, sans la séparer des phénomè-
nes, soit naturels, soit dus a l'activité hu-
maine, qui s'y manifestent et en condition-
nent les apparences.
Pour eux, en effet, trois maitres distingués
de l'Université de là-bas publient à Hanoï
un manuel de géographie de la colonie, dont
le fascicule consacré à l'Annam vient de pa-
raître, œuvre de deux d'entre eux (1).
« Persuadés que la géographie, dont la va-
leur éducative n'est plus guère discutée au-
jourd'hui, doit à la fois décrire et expli-
quer » ils ont avec raison « multiplié les gra-
vures, graphiques, tableaux statistiques qui
peuvent stimuler l'esprit d'observation des
enfants, donner lieu en classe à des commen-
taires intéressants et à de profitables exer.
cices » (2).
Ils y ont joint de nombreux cartons, dont
chacun joint à la parfaite clarté d'un schéma
une exacte représentation du pays, permet-
tant, sinon de se passer d'un atlas détaillé,
du moins d'y situer sans hésitation les ren-
seignements qu'ils présentent séparés : tel
le petit viseur à vaste champ apporte son
secours au télescope à grande puissance.
Certes, il s'agit d'un manuel, puisque les
Certes, l'ont voulu et
auteurs l'ont voulu et qu'il en porte le ti-
tre; un manuel où se trouve réuni tout ce
que le plaisir de l'image comporte, pour de
jeunes intelligences, de fructueux, d'atta-
chant et de récréatif. Mais c'est plus et
mieux qu'un manuel scolaire. L'ouvrage mé-
rite de servir d aide-memoire aux familiers
de la contrée décrite, comme d'initiateur aux
étrangers au pays, pour peu qu'ils soient dé-
sireux de se faire une idée nette de l'état
commercial, industriel et cultural de l'An-
nam d'aujourd'hui ; de discerner les problè-
mes économiques sociaux et ethniques qui
vont s'y poser, du fait des populations si
hétérogènes qui s'y coudoient ; d'en connaî-
tre les paysages nostalgiques, les sites gran-
dioses parfois, toujours pittoresques ; d'en
distinguer leb climats et les architectures qui
en reçurent leur caractère, avec la collabora-
tion des races; tout en éclairant les préci-
sions, ainsi obtenues, par une documentation
cartographique dégagée de détails superflus
et parfaitement méthodique.
JVerftlnel.
(I) I/ANNAM pur J. Ihmaull CL E. édition do. l'IDKO. Hanoï. 192S.
(2) Op. cit. lnTYodnrlion.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
Au Sénat.
A la Chambre.
Lois et dôcrots.
La France, l'Indochine et la Chine.
Le tourisme algérien.
L'aviation coloniale
Résoudre la crise
du caoutchouc
par ROLAND-ELISSA RHAIS.
«♦«
C'était avec une légitime inquiétude que
l'on voyait la production du caoutchouc croî-
tre, sans que, en compensation, des débouchés
fussent au fur et à mesure ouverts à la consom-
mation du produit ; après les mers d'hévéas
de la presqu'île de Malacca, c'étaient lem, co-
lonies hollandaises de Java et Sumatra, le
Congo Belge (sans tenir compte encore des
poussières de lianes végétant dans nos colonies
d'Afrique, d'Indochine et au Brésil, non plus
que des 1 et demi ou 2 milliers de tonnes de
caoutchouc régénéré) qui se livraient à une
intensification vertigineuse de la production de
gomme fraîche.
Depuis plusieurs années, les Annales Colo-
niales prévenaient le monde du péril et pré-
conisaient comme remède la création de
champs nouveaux d' util isation. Mais l'Angle-
terre a cru un moment simple et avantageux
de recourir à la réduction forcée de la pro-
duction du caoutchouc, et. par le plan Ste-
venson, imposait aux producteurs anglais un
maximum d'extraction de 60 Bien entendu,
cette restriction fit à la fois le jeu des planteurs
hollandais de Java et de la spéculation, et
obtint en définitive l'échec le plus complet :
il était fatal; on ne saurait, sans une contra-
diction insensée, imposer un pas réglementaire
à un compétiteur d'une course et laisser les
autres partir à fond de train.
Le seul remède à la crise était celui que,
à plusieurs reprises, préconisa notre directeur,
M. M. Rucdel : l'ouverture de débouchés
nouveaux, et. notamment l'introduction du
caoutchouc dans le pavage des voies publi-
ques.
Enfin, l' expérience est tentée en France.
Le caoutchouc ne devait pas être perpé-
tuellement destipe à être utilisé sous forme
de pneu ou de bandage plein à suspendre
seulement nos moyens de transports modernes,
non plus qu'à être réservé aux diverses appli-
cations industrielles et scientifiques, sous forme
d isolateurs d'électricité et autres, toutes ap-
plications qui, en y joignant les gommes d'éco-
liers et I usage des talonnettes, n'auraient ja-
mais su justifier une intensification de la pro- 'ft
duction comme celle que la concurrence a dé-
terminée.
^ais quelle merveilleuse exploitation du
caoutchouc offrait son utilisation dans le pa-
vage des voies publiques ? s
Déjà, avant la guerre, des pays hardîs com-
me la Scandinavie, avaient mis en pratique la
suggestion. Il y a quelques années, l'Angle-
terre, nous devançant dans celte voie. a fait
une expérience également concluante.
C'est ainsi que la New Bridge Street, à
Londres, a été pavée de caoutchouc, voici
déjà deux ans et demi. L'usure est considérée
jusqu'à présent comme nulle. Et les avanta-
ges, outre que l'état sanitaire des rues et l'hy-
giène des villes seraient parfaitement respec-
tés, car le caoutchouc, étant très peu ébrasif
au roulement, ne produit aucune poussière. les
avantages direct, sont que le caoutchouc amor-
tit les chocs, et les vibrations ne s'y propagent
point. -
L'exemple de la rue de New-Bridge est,
à ce propos, fort significatif. Cette rue des-
sert le centre de Londres et les lourdes voi-
tures maraîchères, qui approvisionnent de nuit
les Halles de la capitale anglaise, la choi-
sissent ordinairement pour transporter les mo-
numentales charges alimentaires. Or, avant le
pavage caoutchouté, le passage de ces char-
gements nocturnes occasionnait des désagré-
ments d'un ordre spécial aux étalages des de-
vantures de magasins bordant la rue. Notam-
ment, un bar-restaurant avait cette particularité
d'entretenir un étalage de boites de chocolat.
qui, tous les matins, se trouvait être à recom-
mencer, démantelé par les secousses que les
conducteurs, peu soucieux, y provoquaient
toute la nuit à une allure de quarante à l'heure
et davantage ! Avec les voitures maratchères.
rivalisent les camions, qui distribuent les jour-
naux aux premières éditions et qui filent à des
vitesses de ville non moins fantastiques.
Or, le tenancier du bar-restaurant. tint à
faire part à l'Universal Rubber Paviors So-
ciety de l' heureux et inattendu effet du nou-
veau pavage en caoutchouc : ses échafaudages
de boites de chocolat défient victorieusement
aujourd'hui les ébranlements les plus énergi-
ques, et rien ne laisse présumer que ces der-
niers aient diminué d'intensité, au contraire.
Cette qualité du caoutchouc peut être émi-
nemment précieuse dans certains cas où il est
nécessaire d'éviter ces secousses désagréables
et nuisibles, soit pour des raisons architecto-
niques, comme pour préserver les ponts et les
grandes structures de maisons, soit pour des rai-
sons de précautions sanitaires comme au voi-
sinage des hôpitaux, où certains grands mala-
des nécessitent des conditions de silence et
d'immobilité rigoureuses toutes particulières.
Et, ma foi, sans être malade, on ne saurait
regretter l'infernal ébranlement que les auto-
bus provoquent dans toute la masse de nos
habitations, qui dira combien ces trépidations
perturbent la bonne économie de notre résis-
tance nerveuse >
Enfin, ce mode de pavage paraît devoir
offrir de meilleures garanties contre les possi-
bilités de dérapage et restreindre d' autant les
accidents plus ou moins mortels qu'il cause.
Outre que les interstices des pavés forment un
réseau serré qui accroît l' adhérence, la qualité
de la matière plastique qu'est le caoutchouc
remédiera dans une considérable proportion aux
erreurs mrme des chauffeurs.
Vcnons-cn à l' expérience dernière réalisée à
P^rî?, quai de la Râpée, au voisinage du pont
d' Austerlitz. Ce carrefour est cher aux inven-
teurs en procèdes nouveaux- de p:W3ge, et l'on
peut dite que toute sa surf ace est pavée
depuis le simple pavé de bois jusqu'au maca-
CE NUMERO ; 80 CENliMES
SAMEDI SUIK, Ut M.MIS W":4J.
< mmi QUOTIDIEN * «
iM ,
;.' rRfédaction & Administration y**j
94, MU MHLaMr
PARIS (1°)
TtLtPM. 1 LOUVIVB lt-37
- RICHELIEU 87-U
Les Annales Coloniales
lM annonc" et réclames sont reçues au DIRECTEURS. mMaarreeoai l RItUwECUDECL L et L .G THÉBAULT i ncoMwu i Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
bureau du journal. âlre reproduits qu'en cilant les ANNALEs Couosiklis.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
Un an 6 Mois 8 Mol.
France et
Colonies 180 a 100 > 60.
Étranger 240 » 125 » 70*
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
LA REVANCHE
a.8 1
La race noire prend sa revanche, là même
oh elle a été le plus longtemps méprisée,
nous voulons dire : aux Etats-Unis. Com-
ment? En appliquant la maxime évangéli-
que que l'ancien continent oublie de faire
passer dans la pratique : croissez et multi-
pliez. Les noirs croissent et multiplient, et,
s'ils ne couvrent pas l'Amérique du Nord,
ils parviennent peu à peu à s'y faire une
place très importante. Le meilleur moyen de
- renverser la barrière jusqu'ici insurmontable,
c'était de lancer, à l'assaut, des nichées de
petits enfants noirs.
C'est une observation que l'on rencontre
dans plusieurs ouvrages d'études. Les
Etats-Unis ne seront bientôt plus divisés
en deux grandes classes : les Etats blancs
ett les Etats noirs. Depuis quelques années,
l'usine des Etats du Nord attire, sollicite,
happe les noirs qui, dans les Etats du Sud,
travaillaient dans la ferme agricole. Au-
cune ville n'avait autrefois 100.000 habi-
tants noirs ; il y en a aujourd'hui 6 qui ont
dépassé ce chiffre, et sur ce nombre, 3 sont
dans les Etats du Nord. New-York compte
200.000 noirs. Le « Paradis des nègres »,
de Carl van Vechten, c'est New-York, et,
pour préciser davantage, le faubourg de
Harlem.
Ainsi, l'antique distinction s'efface de
plus en plus : d'un côté, nous avait-on ap-
pris, les Etats du Nord, industriels, où l'élé-
ment noir est très restreint ; de l'autre, les
Etats du Sud et surtout du Sud-Est, agri-
coles, où les immenses plantations de canne
à sucre, de coton, etc., sont travaillées, non
par des Européens mal préparés à la fatigue
sous un climat humide et chaud, mais par
des- nègres et des mulâtres, descendants
d'anciens esclaves importés d'Afrique. Re-
marque souvent répétée : les noirs augmen-
tent beaucoup plus après qu'avant 1860,
qui est la date de la suppression de la traite.
** les naissances ont été plus nombreuses, les
* décès beaucoup moins fréquents, depuis que
la traite a été abolie. Mais, en se multi-
pliant, les noirs restaient dans les contrées
où avaient été transportés leurs parents, et
où ceux-ci avaient trouvé un climat analogue
à celui de l'Afrique Equatoriale et des lé-
gions soudanaises ; dans les Etats qui for-
maient la Black Belt, la Ceinture noire, ils
formaient 60 de la population totale.
Puis les enfants sont restés moins fidèles ou
sol qui avait accueilli leurs ancêtres. Ils ont
dépasssé la Black Belt. On rappelle qu'en
1900 les premiers noin arrivaient à Harlem,
- * ; iiiipêiQnl «1 toute humilité la faveur de
louer quelques appartements. Depuis, ils ont
fait du chemin et ils en feront encore.
C'est que, à l'exemple, de tous les immi-
gifet" lea noiril se sont p¡u à ped 'débarras-
sétt ; de la contrainte où ils éuuolt 1#exécu-
ter les travaux les plus bas et les plus scr-
viles. Ils ont fait des économies, ils ont
acheté des boutiques et des ateliers ; !es
voilà commerçants, industriels. Les voilà
aussi propriétaires. En trente ans, les noirs,
qui mendiaient une location à Harlem, ont
acheté le terrain et les maisons. Et alors,
peu à peu, se défait le faisceau des préjugés
qui séparaient le blanc aux Etats-Unis et
te noir. On a cité mille et mille exemples
de ce mépris qui paraissait indéracinable et
qui accablait le noir. A mesure que celui-ci
se dégage des métiers les moins estimés, à
mesure que sa valeur intellectuelle et sa va-
leur morale apparaissent, la distance dimi-
nue. Et puis, n'oublions pas que, dans ces
pays, quand on demande ce que vaut un
homme, c'est pour savoir combien il repré-
sente de dollars. Le noir qui a pignon sur
rue est un autre homme que le nègre dé-
barqué de l'Afrique Equatoriale. Sans
doute, il faudra du temps pour qu'il soit
un vrai Américain. On le considère un peu
comme un de ces nouveaux riches qu'on fait
attendre à la porte de la société comme il
faut. Mais on lui ouvre parce que l'argent
facilite bien des choses, et, en tout cas, son
fils n'aura même pas à faire antichambre :
il n'aura qu'à se faire annoncer.
Voilà pourquoi je lisais l'autre jour cette
opinion que la question noire aux Etats-
Unis aura sa solution naturelle dans la dif-
fusion de plus en plus large du sang de
couleur dans la race blanche. D'autres vont
jusqu'à prétendre que le noir dominera.
La revanche serait trop triomphale. Elle sera
déjà bien glorieuse si, comme on nous l'an-
nonce, les Etats-Unis, à la fin du XXO siè-
cle, sont devenus un ensemble de peuples
qui auront pour caractéristique dans le
monde, d'être les plus fortement teintés de
noir.
1
Et je songe à Montesquieu reprenant,
pour les réfuter par l'ironie; les argu-
ments des négociants de BordeaUJt: qui jus-
tifiaient la traite des noirs par toutes sortes
de raisons dont la première était que les
nègres apparaissaient comme trop différents
des blancs pour qu'il y eût jamais des chan-
ces que les uns et les autres fussent rap-
prochés : c Ceux dont il s'agit sont noirs
depuis les pieds jusqu'à la tête. et ils ont
le nez si écrasé qu'il est presque impossible
'de les plaindre. On ne peut se mettre dans
l'esprit que Dieu, qui est un être très sa-
ge, ait mis une AIne, surtout une âme bonne,
dans un corps tout noir 9. Et ceci qui reste
banni de nos éditions classiques, dans le cas
où cela apprendrait quelque chose à nos ly-
céens de 16 ans : c Il est si naturel de
penser que c'est la couleur qui constitue
l'essence de l'humanité, que les peuples
d'Asie, qui font des eunuques, privent tou-
jouri les noirs du rapport qu'ils ont avec
nous, d'une façon plus marquéç b. Les peu
ples
nous, d'Amérique ont chez eux des noirs qui
ne sont pas des eunuques, et qui font des
enfants lesquels s'assimilent au milieu. Les
pères eux-mêmes s'élèvent de leur condition
originelle vers les emplois plus respectés.
« Une preuve que les nègres n'ont pas le
sens commun, disait encore Montesquieu
ironiquement, c'est qu'ils font plus de cas
d'un collier de verre que de l'or, qui, chez
les nations civillisées, est d'une si grande
conséquence ».
L'ironie ne porterait plus pour le noir
des Etats-Unis. Dans une république qui a
développé pour drainer tout l'or du monde
les efforts les plus grands, le noir ne fait
plus de cas d'un collier de verre, et il a rem-
placé cet amour du colifichet de pacotille
qu'avaient ses aïeux par l'amour des titres
de propriétés, des dépôts en banque et des
carnets de chèque. La revanche est sûre.
Mario ttommtmm,
i Sénateur de t'Hérault,
Ancien Ministre
Vice-présldcnl de la Commission des Colonies.
Au musée du Bardo
̃t»
Nous avons relaté. ces jours derniers, la do-
nation faite au musée du Bardo, à Tunis, par
Mme Jean de Chabannes-Toumon.
Gette donation comprend : des bijoux puni-
ques, des terres cuites helléniques, des lam-
pes, des mosaïques, d'importants morceaux de
sculpture gréco-romaine et romaine, des ins-
cri pt ions, le tout du plus grand intérêt histo-
rique.
D autres donations, depuis un an, ont enri-
chi le musée. En 1916. M. Isidore Saumagne
avait découvert à Carthage un bel autel de
marbre de l'époque d'Auguste où sont figurés
Apollon, Rome, le départ d Enée, un sacri-
fice ; ce beau monument vient d'être remis au
Bardo par MM. Albert et Victor Bessis.
Avant son départ pour le Maroc, M. Saint,
ministre Résident général, a bien voulu auto-
riser le transfert au Bardo de deux têtes de
marbre déposées à la Maison de France, por-
traits d'homme, provenant de Médéina et de
Maktar.
La Société des Amis du Bardo a offert une
fort belle tête de marbre, ayant fait partie
d'un haut-relief trouvée à Carthage.
M. le docteur Gobert a donné une lampe
d. El-Djem intéressante par les rapprochements
qu'elle suggère avec un passage d'Apulée.
Mlles Punsiglione ont remis une mosaïque
représentant une panthère trouvée à Carthage,
dans leur propriété ;
M. Contencin, des fragments de poterie ;
M. Beraud, un carreau chrétien, avec des lions;
M. Qtavanne, deux cachets scarabéoldes, deux
pièces en bronze numides, des intailles ; M.
Dubos. cinq poteries ; M. Valenza, viticulteur
à Grombalia, deux pièces antiques -- en bronze.
La Direction générale des Travaux publics a
remis un récipient en terre cuite, blanche, dé-
couvert par deux bédouines, dans la région de
Thala.
Parmi les objets également entrés au Musée
du Bardo, de février 1928 à février 1929, il
faut signaler encore un sarcophage provenant
de Carthage et des piliers décorés de scènes
de chasse, trouvés dans les environs de Bord;
Brahim, près de Téboursouk.
Et voilà pour les objets témoins de la vie
antique.
En ce qui concerne I époque musulmane,
race à la Société des Amis du Bardo, la série
S es tapis et étoffes des diverses régions de la
Tunisie a pu être complétée : ainsi ont pris
place sur les parois du Musée arabe des tapis
de Bizerte, de Testour et de Zarsis, un klim
de Ksar-Ellal et un autre de Déhibat, une
étoffe brodée des Métellit et une mechtaïa de
Djébiniana.
La Société des Amis du Bardo mérite les
plus grands éloges pour la compétence et le
dévouement qui président à son action.
Nos étudiants en Tunisie
«♦«
Une caravane scolaire visitera la Tunisie
pendant les prochaines vacances de Pâques.
Elle est organisée par la Ligue de 1 Ensei-
gnement, sous le haut patronage de M. Man-
ceron. Résident général, avec le concours des
directeurs généraux de l'Agriculture et de l' Ins-
truction publique.
La Ligue, qui en est à sa huitième caravane,
se propose de faire connaître la Tunisie sous
son vrai jour aux maitres de nos écoles, et par
eux à toute la jeunesse de France. Et non seu-
lement la Tunisie archéologique et touristique,
quel que soit son charme, mais encore et sur-
tout la Tunisie qui travaille et produit.
Ainsi comprise, l oeuvre des caravanes sco-
laires peut et doit être un instrument incompa-
rable de culture intellectuelle et morale pour
les jeunes maitres appelés à donner leur ensei-
gnement dans les écoles, lycées et facultés.
Leur nombre, à l'heure actuelle, est de 250 ;
il y a donc, en ce moment, en France, 250
conférenciers bénévoles qui font en faveur de
la Tunisie de la bonne et saine propagande.
La VIII" caravane interuniversitairc compren-
dra des étudiants de l'Ecole Normale Supé-
rieure (Lettres et Sciences) et des Facultés de
Nancy. Elle sera conduite par M. C. Bougie,
l'éminent sociologue de la Sorbonne, directeur-
adjoint de l'Ecole Normale Supérieure, vice-
président de la Ligue de l'Enseignement. La
caravane visitera Tunis, Dougga, Kairouan,
Sousse, Sfax, Gabès, Médenine et Djerba,
sous la direction de M. H. Bec, vice-président
de la Ligue (Cercle de Tunis).
1
EN MER
-8-00
Le vapeur belge Scheldepas, de 5.092 ton-
neaux, faisant route d'Anvers à ShanghaI,
a heurté une épave dans le voisinage de
File Vesta-Plane (à l'ouest du Cap Falcon
sur la côte. oranaise), et a coulé. Le Ta-
barlca a recueilli tout l'équipage et l'ai dé-
barqué à Oran.
Les fonctionnaires colowaix
uei.. combattants
fi
L'Association des Anciens Com-
battants de VAfrique occidentale
française vient d oppeler Vatten-
tion du législateur sur l'application de la
loi du 9 décembre 1927 relative aux avan-
tages de carrière à accotder aux fonction-
naires anciens combattants en ce qui con-
cerne les corps des Administrateurs colo-
niaux. Elle signale que la Commission du
Ministère des Colonies, s'appuyant sur la
disposition des décrets organiques qui prévoit
pour cette catégorie de fonctionnaires L'avait.
cement uniquement au choix, a refusé aux
intéressés le bénéfice de la loi.
Il nous paraît qu'une telle interprétation
est aussi inique que contraire à la volonté
du Parlement.
Pour l'avancement de classe, il n'est pas
douteux que la promotion doit être accor-
dée, aussitôt que les majorations pour ser-
vices de guerre, s'ajoutant aux services ci-
vils, donnent le nombre d'annuités néces-
saires.
Pour l'avancement de grade, la capacité
professionnelle est évidemment le seul fac-
teur qui doit entrer en ligne. Il est toutefois
d'usage courant que l'ancienneté de services
soit un élément d'appréciation et il ne serait
pas admissible qu'on pût en exclure les ser-
vices de guerre.
Nous ne nierons pas les avantages, pour
les emplois supérieurs, de l'avancement au
choix. Les inconvénients de l'avaticement à
l'ancienneté, encouragement à l'inertie et à
ta routine, ont été souvent dénoncés et à
juste titre.
AI ais précisénltllt sur la question capacité
professionnelle d'une catégorie de fonction-
naires comme les administrateurs coloniaux,
il est un point sur lequel on nous permettra
d'insister. C'est le dur apprentissage que la
rude vie de la guerre a imposé à ceux qui
Vont véritablement faite; pour ceux-là, la
guerre a été une école sévère où ils ont appris
à subir les privations, les souffrances, les
plus terribles épreuves. Celui qui a subi tout
cela n'est-il pas déjà prêt, à vivre sans dé-
faillance la dure vie qui est, tout au moins
au début, celle des administrateurs colo-
niaux t Dans notre pays surtout, où la pré-
paration des cadres, dans les Facultés et
les grandes écoles, tend beaucoup plus, mal-
heureusement, à surcharger les esprits de
connaissances encyclopédiques qu'à former
des caractères, les épreuves de ces cinq an-
nées tragiques ont bien souvent, transformé
ceux qui les ont traversées.
& aucuns estimeront peut-être que dix ans
après l'armistice, on est en droit d'oublier
la dette que la France a contractée envers
ses défenseurs. Aussi, ne ferons-nous pas
appel au sentiment, si noble soit-il, mais
seulement à l'intérêt. L'Etat a intérêt à
avantager parmi ses fonctionnaires les an-
ciens combattants parce que la guerre leur
a donné une expérience des choses et des
hommes qui ne peut être que farmable aux
affaires publiques. On a trop souvent été
fondé à reprocher à nos Administrations de
s'endormir dans la lourde torpeur des bu-
reaux. C'est aux fonctionnaires qui ont
éprouvé, parmi les souffrances et les dan-
gers du front, l'dpre contact des réalités, à
faire pénétrer un esprit nouveau dans la
vieille maison endormie.
fieorges JVonelle,
Député de Sadne-et-Lofre,
Vice-président de la Commission
de VAhjérie, des Colonies et des Protectorat?,
Membre de la Commission des Mines.
Le corps médical tunisien
el
L'on compte à Tunis cent soixante-trois
médecins diplômés et deux cent soixante-dix-
huit dans toute la Tunisie.
En outre, huit médecins russes diplômés
sont autorisés à exercer, et sept sont dits
Il tolérés ».
Les pharmaciens sont au nombre de
soixante-dix-huit, dont cinquante installés à
Tunis. Sept sont « tolérés ».
Soixante-dix-neuf sages-femmes sont diplô-
mées et dix-sept « tolérées ».
Enfin, si à treize dentistes diplômés s'ajou-
tent dix-neuf « tolérés », il est fâcheux
d'avoir à signaler que des poursuites sont en
cours contre certains de ces derniers.
..8
Nos Illustrés
non
Nos abonnés recevront mercredi pro-
chain 20 mars le 3° numéro de la nouvelle
série illustrée des Annales Coloniales.
Au Sommaire
Pierre Taitlinger, député de Paris, Pré-
sident de la Commission de l'Algérie, des
Colonies et des Protectorats : « Les Ondes
Messagères ».
René de Laromiguièrc : L'opinion de
M. J.-H. Ricard, ancien ministre de l'Agri-
culture, sur la T. S. F. Coloniale et l'Agri-
culture.
François Lescans : « L'Antenne Colo-
niale ».
Dix dessins inédits : quatre de M. Jean
Bouchaud, quatre de Mme Marguerite
Cayon-Rouan, deux de M. Eugène Devaux.
;15 photographes, 3 schémas, 2 cartes du
réseau colonial de T. S. F.
Autruches marocaines
Il existe un troupeau d'autruches à Mek-
nès dont la création remonte, assure-t-on, à
1727.
En 1921, une quarantaine de sujets vivants
à l'état demi-sauvage auraient produit pour
environ 27.000 francs de plumes.
Parmi les aliments préférés des autruches,
on peut citer lés oignons. Elles en sont très
friandes et il n'en manque pas au Maroc.
TAUX DB LA PIASTRE
A la date du 13 trms, le taux de la piastre
h Saigon était de 19 rr. 35.
Les raisins secs
«♦»
En Afrique du Nord, lisons-nous dans la
Voix des Colons, les conditions favorables à
la production des raisins secs ne manquent
pas et la Métropole, qui en consomme une
quantité assez élevée, serait une bonne clien.
te qui n'aurait pas à recourir à la Grèce,
l'Asie Mineure, la Palestine qui sont les
principaux producteurs de cette denrée.
La méthode primitive de dessication dc!\
raisins consiste à exposer longuement les
grappes au soleil. A Malaga, on n'agit pas
autrement en ayant le soin de recouvrir
d'une toile, pendant la nuit, les grappes
étendues sur les claies.
Sur le littoral algérien, le climat étant
trop humide quoique chaud, les grappes
sont trempées, au préalable, pendant quel.
ques secondes dans une lessive bouillante;
la pellicule rendue plus perméable laisse
passer plus facilement l'eau du grain.
Dans les régions moins favorisées, on a
recours au four du boulanger pour opérer
lentement ou terminer même la dessication.
Un certain nombre de cépages se prêtent
plus spécialement à la préparation du raisin
sec et peuvent être cultivés sans peine en
Afrique du Nord. Ce sont :
Le muscat d'Alexandrie, qui constitue, une
fois desséché, le raisin de Malaga, forme
commerciale très estimée et payée à un prix
élevé.
Le raisin de Smyrne sans pépin ou Sulta-
nina, introduit en Algérie par Hardy, mais
peu propagé. Il en existerait quelques pieds
disséminés au Jardin d'Essai et dans quel-
ques jardins privés d'Alger. Un sultanina
rose est cultivé en Californie. Les régions
montagneuses de Médéa, Miliana, Mascara,
et une bonne partie du département de Cons-
tantine pourraient également cultiver ce cé-
page qui demande une taille longue et sup-
porte le greffage.
Le Corinthe rose et le Corinthe blanc, sur
la valeur desquels les opinions sont assez
partagées.
- La Roussette ou Clairette roltsse. VAlntu-
necar, cépage espagnol, l'Asseli cultivé en
Tunisie (Sfax, Djerba), l'Amokrane et quel-
ques autres cépages indigènes, pourraient
également fournir des raisins secs.
Une étude sérieuse de la question ap-
puyée d'essais variés selon les cépages et les
pays "TaiL à entreprendre dans l'Afrique du
Nord et notamment en Algérie.
Le centenaire de l'Algérie
»♦»
M. Mercier, commissaire général du Cen-
tenaire de l'Algérie, accompagné des purlu-
mentaires algériens, a été reçu hier matui
par MM. Tardieu, ministre de l'Intérieur,
Chéron, ministre des Finances, et à la pré-
sidence du Conseil.
M. Maginot et les sœurs
.e.
M. Maginot ne voulut pas traverser le dé-
sert sans apporter aux Soeurs Blanches de
Tombouctou le salut de la France. Elles l'at-
tendaient sur le seuil. Il ôta tout naturellement
son casque pour s'incliner devant elles.
Couvrez-vous, Monsieur le Ministre, in-
tervint un administrateur colonial, car le solei l,
ici. est mortel 1
Une heure après, M. Maginot était terrassé
par la fièvre. Et les bonnes sœurs prièrent
ardemment pour le représentant du Gouverne-
ment de la République.
CINÉMA COLONIAL
Sous le soleil du Maroc
D'intéressantes nouvelles des prises de
vues du film de Jacques Mills Sables mou-
vants parviennent de Fez. Depuis dix jours,
le metteur en scène et sa troupe tournent
sous un soleil éclatant. De très belles scènes
ont pu être enregistrées à Sidi-Azarem, à 17
kilomètres de Fez, dans un cadre féerique.
Le général Pétin, commandant la place de
Fez, avait mis gracieusement à la disposition
des cinéastes, 450 spahis. Le chef opérateur
Guillemin rapportera de magnifiques paysa-
ges. Dans quelques jours, les prises de vues
auront lieu .à Rabat, dans le palais du Sul-
tan, par autorisation spéciale du général
commandant en chef des armées du Maroc.
Là 1.500 cavaliers arabes les attendront avec
toute la garde noire du Sultan, qui assistera
au travail.
De l'utiUté d'un documentaire
Le documentaire sur la République de Li-
beria, dont nous avons signalé le très réel
intérêt, pourrait donner des leçons de politi-
que indigène.
Qu'ont fait les 1.500.000 noirs du Li-
beria depuis près de cent ans que leur
République a été créée?. Ces grands en-
fants essaient encore aujourd'hui de calmer
la férocité d'un crocodile qu'ils prennent
pour un dieu, en lui offrant une poule atta-
chée au bout d'une ficelle! Faut-il les laisser
livrés à eux-mêmes, ne point les guider, et
que la civilisation européenne ne croie plus
à ses propres bienfaits?.
Les bois commune de nos colonies
Bien des importateurs de bois demandent
que nos Colonies forestières leur fournissent
les bois communs dont les applications sont
multiples. Mais nous savons, qu'étant donné
le peu de rapport des bois autres que l'aca-
jou. l'okoumé, l'avodiré, le ohiama, les ex-
ploitants préfèrent laisser lourrir. sur place
des essences d'un faible rapport.
Cependant ils trouveraient des placements
faciles des bois communs, car si nous nous
reportons aux statistiques publiées par le
Bulletin de la Chambre de Commerce Sué-
doise en France, nous constatons que nous
avons importé en Suède en 1928, 318.687 ton-
nes métriques de bois communs; en 1927,
190.946 tonnes et en 1926, 259.113 tonnes.
Demandons donc un petit eitort aux fores-
tiers de la Côte d'Ivoire et du Gabon et
procurons-leur l'outillage nécessaire au - débi-
tage des bois' communs qui en facilitera le
transport.
Une fameuse idée
On ne saurait penser à tout. Dans les An-
nales Coloniales, puis dans l' Intransigeant,
f avais exprimé le voeu, il y a un peu plus
d'un an, que les jouets et les livres d'étrennes
s'inspirassent en plus grand nombre des êtres
et des choses d'Afrique ou d'Asie, afin de
servir avec agrément à l'éducation coloniale
des petits Français. .@ Je n'avais pas songé aux
petits indigènes et j'en ai du remords, car rien
n'est sympathique comme un négrillon rigoleur
ou un bout de - femme annamite. -
Nos amis belges, eux, ont pris souci des
amusements à offrir aux jeunes Congolais. Un
comité s'est fondé à Bruxelles, qui décernera
un « prix aux auteurs des deux meilleurs livres
écrits à l'usage des enfants du Congo belge ».
C'était tout simple : il y a des écoles aux
colonies, et de plus en plus de petits indigènes
qui savent lire. Pourquoi ne seraient-ils pas
enchantés par des contes, comme nous l'avons
tous été ?
L'idée est vraiment touchante, jolie et
utile, si l' on songe à la trace profonde laissée
dans les cerveaux par les impressions du pre-
mier âge.
Souhaitons aux « moins de dix ans » de
couleur un nouveau Perrault ou, à défaut, une
nouvelle comtesse de Ségur, née Rostopchine.
H. B. I
Retour de l'Extrême-Orient
Le paquebot Sphinx, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé à Marseille avec 394 passa-
gers. parmi lesquels l' écrivain Luc Durtain,
retour de mission, et M. Thoumyre, ancien
sous-secrétaire d Etat* à la Marine marchande,
qui vient d'effectuer un voyage d'études en
Indochine et sur la côte chinoise.
Le Sphinx a rapporté des nouvelles du pa-
quebot Général-Metzingcr, qu'on avait ciu un
moment à tout jamais perdu dans la mer du
Japon. Ce paquebot est pour trois semaines en
réparations à Nagasaki et reviendra à Mar-
seille vers la fin d'août.
4»»–
Géographie de PÂnnam
6.
Le monsieur décoré, et sachant mal la
géographie votre compatriote et contem-
porain qui, sans nulle vanité, vous ressemble
comme un frère pourrait sans doute invo-
quer, à cette double disgrâce, d'assez bonnes
excuses. Tout d'abord, ne s'est-il pas, pen-
dant quatre ans, fait assez congrûment cas-
ser la figure, pour qu'on lui pardonne le
premier de ces signes particuliers ? et lors-
qu'on songe à la manière dont la science de
la planète lui fut inculquée sur les bancs
scolaires, on ne peut au contraire qu'admi-
rer, s'il lui en reste quelque bribe dans la
mémoire! Dans la mémoire, ai-je dit. Je le
répète! Car c'était bien à elle, et à elle
seule, que faisaient fastidieusement appel
quatre-vingt-dix-neuf sur cent des mornes
éducateurs de notre adolescence lointaine,
aussi bien dans les lycées ou les collèges que
dans les écoles primaires.
Il fallait franchir le seuil de l'Université,
et de plus combiner soi-même les leçons de
la Faculté des Sciences avec les élégantes
dissertations de lî Faculté des Lettres, pour
qu'une vision se précisàt de cette majestueuse
synthèse de toutes les connaissances qui cons-
titue la géographie, telle que déjà l'avaient
rêvée d'illustres précurseurs.
Plus heureux, les élèves de nos établisse-
ments d'Indochine vont pouvoir envisager la
structure physique et politique du pays
qu'ils habitent, sans la séparer des phénomè-
nes, soit naturels, soit dus a l'activité hu-
maine, qui s'y manifestent et en condition-
nent les apparences.
Pour eux, en effet, trois maitres distingués
de l'Université de là-bas publient à Hanoï
un manuel de géographie de la colonie, dont
le fascicule consacré à l'Annam vient de pa-
raître, œuvre de deux d'entre eux (1).
« Persuadés que la géographie, dont la va-
leur éducative n'est plus guère discutée au-
jourd'hui, doit à la fois décrire et expli-
quer » ils ont avec raison « multiplié les gra-
vures, graphiques, tableaux statistiques qui
peuvent stimuler l'esprit d'observation des
enfants, donner lieu en classe à des commen-
taires intéressants et à de profitables exer.
cices » (2).
Ils y ont joint de nombreux cartons, dont
chacun joint à la parfaite clarté d'un schéma
une exacte représentation du pays, permet-
tant, sinon de se passer d'un atlas détaillé,
du moins d'y situer sans hésitation les ren-
seignements qu'ils présentent séparés : tel
le petit viseur à vaste champ apporte son
secours au télescope à grande puissance.
Certes, il s'agit d'un manuel, puisque les
Certes, l'ont voulu et
auteurs l'ont voulu et qu'il en porte le ti-
tre; un manuel où se trouve réuni tout ce
que le plaisir de l'image comporte, pour de
jeunes intelligences, de fructueux, d'atta-
chant et de récréatif. Mais c'est plus et
mieux qu'un manuel scolaire. L'ouvrage mé-
rite de servir d aide-memoire aux familiers
de la contrée décrite, comme d'initiateur aux
étrangers au pays, pour peu qu'ils soient dé-
sireux de se faire une idée nette de l'état
commercial, industriel et cultural de l'An-
nam d'aujourd'hui ; de discerner les problè-
mes économiques sociaux et ethniques qui
vont s'y poser, du fait des populations si
hétérogènes qui s'y coudoient ; d'en connaî-
tre les paysages nostalgiques, les sites gran-
dioses parfois, toujours pittoresques ; d'en
distinguer leb climats et les architectures qui
en reçurent leur caractère, avec la collabora-
tion des races; tout en éclairant les préci-
sions, ainsi obtenues, par une documentation
cartographique dégagée de détails superflus
et parfaitement méthodique.
JVerftlnel.
(I) I/ANNAM pur J. Ihmaull CL E.
(2) Op. cit. lnTYodnrlion.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
Au Sénat.
A la Chambre.
Lois et dôcrots.
La France, l'Indochine et la Chine.
Le tourisme algérien.
L'aviation coloniale
Résoudre la crise
du caoutchouc
par ROLAND-ELISSA RHAIS.
«♦«
C'était avec une légitime inquiétude que
l'on voyait la production du caoutchouc croî-
tre, sans que, en compensation, des débouchés
fussent au fur et à mesure ouverts à la consom-
mation du produit ; après les mers d'hévéas
de la presqu'île de Malacca, c'étaient lem, co-
lonies hollandaises de Java et Sumatra, le
Congo Belge (sans tenir compte encore des
poussières de lianes végétant dans nos colonies
d'Afrique, d'Indochine et au Brésil, non plus
que des 1 et demi ou 2 milliers de tonnes de
caoutchouc régénéré) qui se livraient à une
intensification vertigineuse de la production de
gomme fraîche.
Depuis plusieurs années, les Annales Colo-
niales prévenaient le monde du péril et pré-
conisaient comme remède la création de
champs nouveaux d' util isation. Mais l'Angle-
terre a cru un moment simple et avantageux
de recourir à la réduction forcée de la pro-
duction du caoutchouc, et. par le plan Ste-
venson, imposait aux producteurs anglais un
maximum d'extraction de 60 Bien entendu,
cette restriction fit à la fois le jeu des planteurs
hollandais de Java et de la spéculation, et
obtint en définitive l'échec le plus complet :
il était fatal; on ne saurait, sans une contra-
diction insensée, imposer un pas réglementaire
à un compétiteur d'une course et laisser les
autres partir à fond de train.
Le seul remède à la crise était celui que,
à plusieurs reprises, préconisa notre directeur,
M. M. Rucdel : l'ouverture de débouchés
nouveaux, et. notamment l'introduction du
caoutchouc dans le pavage des voies publi-
ques.
Enfin, l' expérience est tentée en France.
Le caoutchouc ne devait pas être perpé-
tuellement destipe à être utilisé sous forme
de pneu ou de bandage plein à suspendre
seulement nos moyens de transports modernes,
non plus qu'à être réservé aux diverses appli-
cations industrielles et scientifiques, sous forme
d isolateurs d'électricité et autres, toutes ap-
plications qui, en y joignant les gommes d'éco-
liers et I usage des talonnettes, n'auraient ja-
mais su justifier une intensification de la pro- 'ft
duction comme celle que la concurrence a dé-
terminée.
^ais quelle merveilleuse exploitation du
caoutchouc offrait son utilisation dans le pa-
vage des voies publiques ? s
Déjà, avant la guerre, des pays hardîs com-
me la Scandinavie, avaient mis en pratique la
suggestion. Il y a quelques années, l'Angle-
terre, nous devançant dans celte voie. a fait
une expérience également concluante.
C'est ainsi que la New Bridge Street, à
Londres, a été pavée de caoutchouc, voici
déjà deux ans et demi. L'usure est considérée
jusqu'à présent comme nulle. Et les avanta-
ges, outre que l'état sanitaire des rues et l'hy-
giène des villes seraient parfaitement respec-
tés, car le caoutchouc, étant très peu ébrasif
au roulement, ne produit aucune poussière. les
avantages direct, sont que le caoutchouc amor-
tit les chocs, et les vibrations ne s'y propagent
point. -
L'exemple de la rue de New-Bridge est,
à ce propos, fort significatif. Cette rue des-
sert le centre de Londres et les lourdes voi-
tures maraîchères, qui approvisionnent de nuit
les Halles de la capitale anglaise, la choi-
sissent ordinairement pour transporter les mo-
numentales charges alimentaires. Or, avant le
pavage caoutchouté, le passage de ces char-
gements nocturnes occasionnait des désagré-
ments d'un ordre spécial aux étalages des de-
vantures de magasins bordant la rue. Notam-
ment, un bar-restaurant avait cette particularité
d'entretenir un étalage de boites de chocolat.
qui, tous les matins, se trouvait être à recom-
mencer, démantelé par les secousses que les
conducteurs, peu soucieux, y provoquaient
toute la nuit à une allure de quarante à l'heure
et davantage ! Avec les voitures maratchères.
rivalisent les camions, qui distribuent les jour-
naux aux premières éditions et qui filent à des
vitesses de ville non moins fantastiques.
Or, le tenancier du bar-restaurant. tint à
faire part à l'Universal Rubber Paviors So-
ciety de l' heureux et inattendu effet du nou-
veau pavage en caoutchouc : ses échafaudages
de boites de chocolat défient victorieusement
aujourd'hui les ébranlements les plus énergi-
ques, et rien ne laisse présumer que ces der-
niers aient diminué d'intensité, au contraire.
Cette qualité du caoutchouc peut être émi-
nemment précieuse dans certains cas où il est
nécessaire d'éviter ces secousses désagréables
et nuisibles, soit pour des raisons architecto-
niques, comme pour préserver les ponts et les
grandes structures de maisons, soit pour des rai-
sons de précautions sanitaires comme au voi-
sinage des hôpitaux, où certains grands mala-
des nécessitent des conditions de silence et
d'immobilité rigoureuses toutes particulières.
Et, ma foi, sans être malade, on ne saurait
regretter l'infernal ébranlement que les auto-
bus provoquent dans toute la masse de nos
habitations, qui dira combien ces trépidations
perturbent la bonne économie de notre résis-
tance nerveuse >
Enfin, ce mode de pavage paraît devoir
offrir de meilleures garanties contre les possi-
bilités de dérapage et restreindre d' autant les
accidents plus ou moins mortels qu'il cause.
Outre que les interstices des pavés forment un
réseau serré qui accroît l' adhérence, la qualité
de la matière plastique qu'est le caoutchouc
remédiera dans une considérable proportion aux
erreurs mrme des chauffeurs.
Vcnons-cn à l' expérience dernière réalisée à
P^rî?, quai de la Râpée, au voisinage du pont
d' Austerlitz. Ce carrefour est cher aux inven-
teurs en procèdes nouveaux- de p:W3ge, et l'on
peut dite que toute sa surf ace est pavée
depuis le simple pavé de bois jusqu'au maca-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.83%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.83%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6280520c/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6280520c/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6280520c/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6280520c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6280520c