Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-03-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 11 mars 1929 11 mars 1929
Description : 1929/03/11 (A30,N40). 1929/03/11 (A30,N40).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280516g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. No 40. EB NUMERO : 80 CIINTIMB8 LUNDI SOIlt, 11 MARS 1929.
JOMMLCMYWM
Réduction & Administration :
.., m, in il Mu-mur
PARIS
llàjem. 1 LOUVM 19-37 -
RICHILIfU 97-94
1 ~C 0 a
Les Annales Coloniales
LM annonce» et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
DIRECTEURS 1 Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANMALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un an fl Moi* 3 Moi*
France et
Colonies 180 ;) 100 » 50 »
franger.. 240" 125 9 70*
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
6
0 0 a
Notre politique fruitière coloniale
Voici plusieurs mois déjà que dans ce
juurnal et à la tribune du Sénat, j'attirais
l'attention française sur la nécessité d'organi-
ser une politique fruitière sérieuse entre la
métropole et les colonies. Je montrais le
nombre de milliards de francs que nous
abandonnions sans résistance à 1 étranger,
alors que nos colonies pourraient nous four-
nir tous les fruits tropicaux consommés par
la métropole, alors aussi que la métropole
pourrait fournir à ses colonies tous ces fruits
des régions tempérées qu'elles commencent à
apprécier de plus en plus. J avais ennn rap-
pelé le grandiose effort accompli à notre dé-
triment par les Etats-Unis, l'Angleterre et
l'Espagne, qui depuis trente ans ont orga-
nisé aux Canaries, aux Antilles anglaises,
en Amérique Centrale, aux Hawaï, la poli:
tique fruitière la plus ingénieuse, la plus
complète, la plus humiliante aussi pour notre
arboriculture nationale.
Emu par la situation que je ne cessais de
signaler, l'Institut Colonial a décidé de fon-
der, à côté de son très actif Groupe de dé-
fense des rhums coloniaux, que préside
avec tant d'activité mon ami M. le député
Auguste Brunei, un Groupe de défense des
fruits coloniaux, dont la présidence m'a été
oonfiée, et qui comprend dans son bureau
des hommes aussi qualifiés que MM. les sé-
nateurs Léonus Bénard et Tournan, M. l'Ins-
tendant général Tassel, M. René Théry, M.
l'Inspecteur-général Etesse, M. Prudhomrpo,
directeur du Jardin Colonial, etc., etc
Nous nous sommes mis aussitôt au tra-
vail et nous avons confié à quelques-uns
d'entre nous le soin de nous présenter des
rapports d'ensemble sur les points les plus
essentiels d'un programme fruitier colonial.
C'est ainsi que M. René Théry, directeur
de l'Economiste Européen, nous a présenté
un rapport complet et lumineux sur « le
transport actuel des fruits entre la métro-
pole et les colonies et ce qu'il devrait être ».
C'est ainsi que M. l'Intendant-général Tas-
sel nous a fait une analyse critique très ser-
rée des insuffisances et des lacunes de notre
régime douanier colonial en ce qui concerne
la protection des fruits tropicaux venant de
nos colonies en France. C'est ainsi, enfin,
que M. le directeur Prudhomme nous a fait
1 autre jour un exposé des plus vivants sur
l'organisation indispensable d'une politique
de la banane dans nos Antilles françaises et
en Afrique Occidentale - française.
Autour de nous se sont groupes les repre-
sentants des principales maisons de com-
fwyro françaises quir s'occupent d6jà de la
production, du transport et de la vente des
fruits coloniaux en France. Nous continue-
rons énergiquement l'effort commencé, et
nous ne désespérons pas d'arriver à intéres-
ser ainsi les pouvoirs publics et le monde
agricole métropolitain à l'une des possibili-
tés les plus évidentes de notre développement
colonial au vingtième siècle.
Quand un Français parcourt en plein hi-
ver les Etats-Unis ou l'Angleterre, un de
ses émerveillements est de voir aux boutiques,
même des faubourgs, briller la gamme mul-
ticolore des fruits coloniaux les plus beaux
et les plus sains. Oui, ces pays du brouil-
lard, de la neige et de la boue sont mieux
approvisionnés que nous en splendeurs des
tropiques l Il n'est pas un ménage anglais
ou américain qui n'ait sur sa table, à bon
compte, de meilleures bananes, de plus
beaux ananas, de plus savoureuses oranges,
bien d'autres merveilles encore que n'en
peuvent se procurer mime de riches familles
françaises. Tout cela tient à une organisa-
tion infiniment mieux coordonnée du systè-
me commercial conjugué qui s'appelle :
c Production-Transport-Vente » et dont
YUnited Fruit and Ca a fourni aux Etats-
Unis l'exemple le plus éclatant dans ce
dernier quart de siècle.
Serions-nous donc incapables, nous Fran-
çais, nous, les descendants des grands arma-
teurs et des grand négociants des deux der-
niers siècles, de rivaliser avec cette politi-
I que fruitière intercoloniale qui vient mainte-
nant jusque chez nous planter les pavillons
de la Jamaïque, des Canaries, de la Colom-
bie, de la Californie, des Hawaï, alors que
nous avons la Guadeloupe, la Martinique, la
Guinée, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie t
Serions-nous à ce point diminués que la
France, ce verger de la pomme, de la poire,
et de la vigne, ne puisse ravitailler ses colo-
nies en fruits de cette nature, pendant que
ses colonies, ces vergers de la banane, de
l'orange, du citron, de l'atonas, la ravitail-
leraient en fruits tropicaux de toute na-
ture ?
M. René Théry soulignait très utilement
l'autre jour, dans son remarquable Rapport,
que le commerce Spécial de la France en
fruits de table représente 1,33 de la va-
leur de son commerce général, c'est-à-dire
1 milliard .139 millions de francs de com-
merce spécial pour 85 milliards 500 millions
de francs de commerce général. Sur ces
1139 millions de francs du commerce spé-
cial, 736 millions sont dûs à l'importation
et 403 seulement à l'exportation. Or, sur
ces chiffres considérables, la part de nos
colonies n'est que de 92 millions à l'impor-
tation et de 10 millions de francs à l'expor-
* tation ! C'est quelque peu ridicule, voire
même humiliant. Et encore, M. René
Théry fait-il constater que sur ces 92 mil-
lions à l'importation, il y a 85 millions dûs à
notre Algérie-Tunisie-Maroc et 7 seulement
à tout le reste de notre empire colonial. De
Imême, sur les 10 millions à l'exportation, il
v en a 8 à destination de notre Afrique du
Nord et 2 seulement à destination du reste
de nos Colonies.
Si l'en cherche les responsabilités d'une
tarmoe aussi lamentable, an s'aperçoit
1 fpTelle tient avant tout à t'absente d'une
organisation de transports appropriés. Nos
Compagnies Maritimes n'ont ni compris ni
réalisé l'importance commerciale du problè-
me fruitier. Nos arboriculteura métropoli-
tains ont encore moins compris quels débou-
chés pouvaient résuNft pour eux d'une exten-
sion coloniale dans l'échange des fruits. Nos
pouvoirs publics se sont laissé gagner à la
main par les pouvoirs publics étrangers.
Il est tout à fait temps de réagir. Et pour
cela il ne faut pas se contenter de tourner
dans la stérilité du cercle vicieux : « Pas
de bateaux, donc pas de fruits » et « Pas de
plantations, donc pas de bateaux » .Non!
Il faut faire résolument ce qu'on fait les
Américains, les Anglais et les Espagnols,
saisir la chaîne par les deux bouts, aména-
ger à la fois les bateaux et les plantations,
réaliser synchroniquement les transports et
les fruits, organiser en même temps la dis-
tribution de France en Colonies et de Colo-
nies en France, créer les tarifs douaniers
protecteurs correspondants, dresser les fir-
mes indispensables : « Production-Transport-
Vente. » Alors, mais alors seulement, nous
aurons une politique fruitière française di-
gne de notre 901 et de notre outre-mer.
Mcnrar MrcNfer,
Sénateur de ta GtlaülDupe, Ambdt-
sadeur de France Rapporteur des
Commissions des Finances, des
Affaires étrangères et des Colonies.
- Les visites de M. Udes Saint
.1
M. Lucien Saint, poursuivant ses déplace-
ments officiels, ira prochainement à Cua-
blanca, d'où il se rendra à Kasbah Tadla. Il
rentrera ensuite à Rabat, où il assistera aux
fêtes de l'ATd Seahir. clôturant le mois du
Ramadan. Il se rendka ensuite à Marrakech et
fera une tournée dans les villes du Sud.
8.a
M. Meuimy proclame
la nécessité d un
cc Ministère de l'Afrique
se@
Le sénateur Messimy, qui a accompagné
M. Maginot en Afrique Occidentale et s'est
rendu en Tunisie après ce voyage, a fait
connaître, dans la capitale de la Régence,
l'excellente impression qu'il a ressentie.
Ces résultats, a-t-il dit, sont merveilleux
et font honneur au génie colonisateur de la
France. En moins de cinquante ans, l'œuvre
réalisée en Tunisie a été prodigieuse.
« A l'heure actuelle, on ne peut que re-
gretter que les intérêts de l'Afrique soient
soumis à des impulsions diverses, à des dé-
partements qui s ignorent.
« Ce ne sont pas les conférences « nord-
africaines n qui pourront suppléer à cette
unité de direction. Il faut qu un seul minis-
tre s'occupe de toutes les affaires de l'Afri-
que. n
Il y a une quinzaine d'années que cette
idée est dans 1 air. Félicitons M. Adolphe
Messimy d'y venir.
» ̃ : -
La Banque de Madagascar
Il
La Banque de Madagascar dont le siège so-
cial à Paris est depuis sa fondation, 134,
boulevard Haussmann, quittera l'immeuble
ae ses aeouts le ï" avril prochain pour s en
aller dans un hôtel particulier sis 88, rue
de Courcelles, Paris-17., nécessaire au dé-
veloppement de ses services.
Une mission américaine
va se rendre à Madagascar
A bord du Majestic est arrivée samedi en
rade de Cherbourg une mission scientifique
américaine qui va se rendre à Madagascar
pour en étudier la faune et en rapporter de
nombreux spécimens.
Une autre visite 1* Tonkin
M. Harold J. Coolidge, naturaliste du
« Field Museum n de Chicago et trois de ses
confrères ont entrepris, au début de février,
dans les régions septentrionales du Tonkin
et du Laos, une expédition destinée à recueil-
lir des collections zoologiques. Ils seront ai-
dés dans l'accomplissement de leur mission
par notre compatriote, M. Delacour. dont
tes travaux reiaurs a la raune indoclunoise
sont unanimement appréciés.
Nos Illustrés
»♦»
En attendant la prochaine publication de
notre numéro illustré spécialement consacré
à l'inauguration du canal de Sotuba et au
voyage en A.O.F., dû à la plume de nos àmi-
nents amis Etienne AntoneUi, député de la
Haute-Savoie et le docteur Péchin, député de
Paris, avec des « hors-texte n en couleurs et
des dessins inédits d'Henri Cayon, nous don-
nerons à nos lecteurs dans notre tournai quo-
tidien que loue s notes et souvemrs que nos
deux collaborateurs ont bien voulu nous ré.
server.
Nos abonnés recevront le 20 mars prochain
notre numéro illustré consacré à « la T.S.F.
et les Colonies, »
A ItUnioD coloniale françàiae
'e'
L'Union Coloniale Française rappelle que
le banquet qu'elle organise en 1 honneur des
membres des Commissions des Colonies de
la Chambre des députés et du Sénat, reste
fixé au mardi 13 mars et non au lundi it.
comme certains informateurs l'ont annoncé
par erreur.
M. Maginot, ministre des Colonies, et M.*
Marcel Olivier, Gouverneur général de Ma-
dagascar, assisteront à ce déjeuner, qui sera
présidé par M. F rsnçois-Marsal, sénateur,
président de l'Union Coloniale Françaiate.
Nfissmnaires laïques
fi
J'ai trouvé dans une R tVIIC qui
s'appelle : « Paris Sud et Centre
Amérique 9, une photographie qui
nia vivement intéressé.
A Ventrée de Caracas, dans un site admi-
rable, on t'a bâtir, sur un terrain qui était la
propriété du Président Général V. Gomes et
que ce dernier a offert à soit pays, un lycée
français. Ce lycée portera le nom de « Des-
cartes » ; le personnel enseignant y appli-
quera les méthodes de notre enseignement
secondaire ; des agrégés français (si on en
trouvey car au train dont vont les choses, il
- ne faut pas trop être affirmatif quand - il
s'agit d'agrégés français) y seront dé/acllés,
au moins pour les classes supérieures.
La photographie que publie la Revue
nous fait assister à la pose de IcI première
pierre du Lycée Descartes ; il y a là les
membres du Gouvernement, le Gouverneur
du district fédéral, le Recteur de tUniversi-
té, la Municipalité, les représentants des mi-
lieux intellectuels de Caracas. La légende
qui accompagne la photographie attire notre
attention sur le Ministre de VInstruction Pu-
bliqlle, debout, à gauche ; sur le Ministre
des travaux Publics ; au centre, sur M. le
professeur en Sorbonne, M. Georges Dllmas,
en mission à l'Université de. Caracas.
Je lis dans le compte rendu que le pro-
fesseur de l'Université de Paris a prononcé
un discours, où il a parle de Descartes. Je
n'ai pas lu le texte de la harangue. Il est
probable que ce maître de l'Université de
Paris n'aura pas eu le temps de rappeler
qu'un de ses prédécesseurs, Sylvain Régis,
cartésien qui avait enseigné à Montpellier
en 1671, avant de venir à Paris, vit ses
cours supprimés par un avis de l'archevêché,
et que, dans son « Système de Philosophie m
en 1690, le nom de Descartcs était banni
par ordre. Les Jésuites mènent la bataille
contre le cartésianisme, ; dès 166z, le nonce
du pape avait désavoue, à Louvain, la phi-
losophie cartésienne, et dès 166Rome
avait mis Descartes à l'index. En 1667, aux
funérailles de Descartes dans l'église Sain-
te-Gencvicve, on interdit l'éloge du philoso-
phe ; en 167z, Rohault le grand physicien,
qui avait développé la physique et la méta-
physique cartésiennes, n'obtient les derniers
sacrements qu'après avoir tait au curé de sa
paroisse une profession de foi devant té-
moins. En 1671, l'Université de Paris elle-
même demande au Parlement un arrêt de
prescription contre le cartésianisme ; Nico-
las, dont il ne faut pas dire de mal parce
que ce fut un homme brave et un brave
homme, empêche, par un c arrêt burlesque »
que les juges aillent jusque-là. On trouverait
la persécution racontée dans un livre de
1705 : « Quaedam Cartes propositions dan-
natae et prohibitae. » Mais après 1705 la
persécution continue, jusqu'au jour où le
cartésianisme conquiert l'Université, la Ma-
gistrature et les Jésuites par-dessus le mar-
ché.
Soyons justes pour les Jésuites. Ils avaient
eu raison de craindre que le cartésianisme
menaçât le christianisme, et ils n'avaient
pas mal jugé le fond même de la doctrine et
de la méthode de Descartes en redoutant les
conséquences de l'une et de l'autre pour la
foi catholique ; la foi dans la raison, mai-
tresse souveraine, dans la science, dans le
progrès, tout cela, ce sont vertus laïques, et
Condor cet rejoint Descartes.
Les milieux intellectuels de Caracas l'au-
ront bien senti ; ce n'est pas en vain que le
nom de Descartes est donné à un lycée fran-
fais. Par là s'affirme à nouveau la mission
de la patrie des droits de Cltomme et du
citoyen, son rôle à travers le monde, sa fonc-
tion libératrice et libérale. Nos missionttai.
res laïques ont eux aussi leurs patrons im.
mortels. Descartes est un de ceux-là.
Marfo HoHStaM,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre
Vice-président de la Commission des Colonies.
f r
BROUSSES
& BROUTILLES
obe -
Le boxeur et les journalistes
Le boxeur Gene Tunney, poids lourd et
qui a la main lourde, visite en ce moment
1 Afrique du Nord. Il a bien raison. Il pour-
rait plus mal employer et ses loisirs et l'or
du ring. D'ailleurs, son entraînement ne
cesse pas pour si peu. Il le continue sur les
journalistes qui veulent absolument obtenir
de sa bouche auguste des informations palpi-
tantes sur ses projets (fauta desquelles la
planète aurait la fièvre) ou des impressions
sur l'hospitalité française. Gene Tunney
n'aime pas les journalistes. C'est son droit.
Et il le leur fait bien voir, si nous en
croyons une dépêche de Casablanca.
Nos confrères de là-bas, après une timide
tentative pour aborder le héros, n'ont pas
insisté lorsqu'ils ont su qu'il avait mis à mal,
quelques jours plus tôt, un journaliste d'Al-
ger.
~a~ 11 faut bien le reconnaître, c'était son
devoir. Que seraient la boxe et les boxeurs,
sans la presse? Rien, évidemment. C'est la
presse qui fait les grands hommes, tous les
grands nommes d'aujourd'hui. Aussi, lors-
que l'un d'eux assomme un plumitif à la cor-
poration duquel il doit tout, il montre un
courage et une noblesse d'âme que nous ne
saurions trop honorer. Son geste, de plus,
illustre magnifiquement « l'état de choses ».
Gene Tunney, même s'il est cultivé, ne peut
rien avoir de commun avec les travailleurs
du cerveau. La force vaut bien plus, sur le
marché, que les méninges les mieux organi-
sées. Valoir cher sur le marché, c'est ce qui
importe.
Il n'y a donc qu'à dire, lorsqu'un reporter
d'Alger est knock-out : le coup est régulier.
Le coMBMce algérien en 1928
D' après le rapport de M. André, directeur
général des Douanes, sur le commerce en
Algérie en 1928, il résulte notamment - que les
exportations de l'Algérie s'élèvent à 3.9% mil-
lions, contre 4.968 millions pour les importa-
tions, ses ventes payant ainsi presque complète-
ment ses achats, ce qui est un résultat remar-
quable. LO Algérie continue d'être plutôt un
pays acheteur qu' un pays vendeur.
Les augmentations principales des achats
portent sur les automobiles. avec 96 millions
de plus qu' en 1927; sur le bois de construction.
où l'augmentation sur les achats de 1927 est
de 39 millions ; sur les huiles minérales et
lourdes, avec une augmentation de 33 millions ;
sur les ters et les aciers, avec une augmentation
de 31 millions ; sur les sucres et préparations
sucrées avec une augmentation de 25 millions.
Le nombre de navires chargés en Algérie,
en 1928, a été de 9.500 contre 9.168 en 1927,
représentant 16.042.065 tonneaux, contre 14
millions 868.644 tonneaux en 1927.
Le rapport constate que les craintes aux-
quelles avait donné lieu le désastre de la région
d'Oran ont été heureusement exagérées, et con-
clut en afifrmant que, des statistiques de 1928.
se dégage une impression certaine ae connance
et de sécurité.
..,.
Les ventes de cuirs et peaux
en Afrique du Nord
Les ventes publiques de cuirs et peaux
organisées par la Société Nord-Africaine
de ventes publiques seront inaugurées à
Alger le 18 et à Casablanca lo 22 mars.
D'après les télégrammes reçus à ce jour,
on annonce à Casablanca pour la première
vente le 22 courant environ 40.000 cuirs- et
peaux des principales régions do produc-
tion du Maroc, comprenant notamment
3.500 veaux et vachettes, 8.000 moutons,
:u)()O broutards, 16.800 chèvres en poils et
7.^00 chèvres en croûte.
A Alger, la vente du 18 comprendra pro-
bablement très peu de cuirs et de chèvres,
rabatuge^dc ces sortes étant actuellement
réduit et certains négociants locaux payant
des prix élevés pour empêcher les bou-
cliers de vendre en vente publique. Il sera
offert environ 1.600 moutons et 400
agneaux provenant de l'abattoir d'Alger.
Cette première expérience retient l'at-
tention des intéressés. Elle sera suivie
désormais de ventes mensuelles.
Les moutons d'Algérie
» bo 1
L'espèce ovine avec les huit à dix mil-
lions do têtes qu'elle compte en Algérie et
le mouvement commercial auquel elle don-
ne lieu (exportations 250 millions com-
merce intérieur 300 millions), constitue une
des principales richesses des indigènes al-
gériens considérés dans leur ensemble.
Elle fournit le plus important revenu des
pasteurs du Sud.
Mais les productions de ce cheptel « mou-
ton n sont loin de donner à ses proprié-
taires, tous les bénéfices qu'ils devraient
en retirer.
Aussi, augmenter le nombre et la valeur
des troupeaux algériens est au rang des
principales préoccupations de M. Pierre
Bordes, Gouverneur général de l'Algérie.
Afin de dégager des méthodes précises
d'amélioration ovine, compatibles avec les
conditions pastorales du Sud, la station
d'élevage ovin de Tadmit a été créée il y a
10 ans, lorsquo l'actuel chef de la colonie
était secrétaire général du Gouvernement.
Dix ans d'expérimentation ont permis de
déterminer des procédés qui, ayant fait
leurs preuves, peuvent permettre aux pas-
tours de marcher sûrement dans la voie du
progrès.
Pour hâter la diffusion de ces méthodes,
des démonstrations publiques sont chaque
année organisées en avril à Tadmit.
Mais pour guider les éleveurs plus rapi-
dement? et plus sûrement dans la voie du
progrès, il a été institué un cours de per-
fectionnement d'élevage ovin dont le pro-
gramme, se déroulant a l'Institut agricole
ae Maison-Carrée et à la station de Tad-
mit, comporte l'étude de toutes les ques-
tions touchant l'élevage ovin.
D'une durée de deux mois et demi, du
15 février au 1er niai, ce stage a été ou-
vert l'an dernier à de jeunes indigènes ori-
ginaires de tribus moutonnières qui, de re-
tour dans leur région, servent de moni-
teurs pour l'application des méthodes
d'amélioration qui leur ont été enseignées.
Quatre indigènes du Territoire de Char.
daïa et un du territoire d'Aïn-Sefra ont
suivi les leçons tant à l'Institut agricole
qu'à la station de Tadmit.
Cet enseignement vient d'être repris il y
a peu de temps. Il' comprendra deux
stages, deux promotions séparées: une
constituée par des élèves moniteurs dési-
gnés par les chefs d'annexe, une autre qui
sera exclusivement réservée aux flls ou
parents proches de chefs indigènes, de per-
sonnages marquants et d'importants éle-
veurs.
S'adressant ainsi à la classe aisée et ri-
che des pasteurs du Sud et des dirigeants,
le perfectionnement de notre élevage ovin
en Algérie sera plus rapidement et plus
sûrement guidé vers un avenir meilleur.
1..
A la préfecture d'Alger
M. Babil lot, secrétaire général, attaché à
la Préfecture des Bouches-du-Rhône, a été
nommé secrétaire général de la Préfecture
d'Alger.
«1» »
Le prix Volney
»♦»
La Commission du prix Volney a neoonlé nnf
récompense de 1.000 francs à Mpr Foghnli pour
la Syntaxe des parlers arabes actuels du tibaet.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
A la Chambre.
L'aviaffon coloniale.
Un bigame algérien.
1,
NOIR SUR BLANC
LITTÉRATURE COLONIALE
Le plus horripilant et le -plus imsipide
des tartincurs coloniaux, M. Pierre Mille,
puisqu'il faut l'appeler par son nom, (lui
sévit à raison de 2 ou 3 articles quotidiens
dans les agences et les journaux de Paris et
de province, vient d'essayer une fois de plus
de réhabiliter sa petite parlote qui donne
des prix de « littérature coloniale ». Déjà
le probe écrivain qu'est Jean Ajalbert l'avait
exécuté l'an dernier, mais il est, littéraire-
ment parlant, des morts qu'on ne tue pas :
le ktlométrcur-tartmeur rierre 311110 est ue
cc nombre. Certes nous sommes trop justes
pour lui déniei certaines qualités : et s'il
a oublié ses classiques on doit se souvenir
qu'il a fait ses études à la robuste école des
Jésuites : par ailleurs, il se pique de savoir
bien manger et bien boire; mettons que le
fait soit à moitié vrai, c'est déjà quelque
chose.
Mais en la circonstance ce n est pas cela
qui nous occupe. Il a récemment eu les
lionneurs du leader dans le grand hebdoma-
daire les Nouvelles Littéraires et ça a. été
pour lui l'occasion ce n'est vraiment pas
du -neuf de rappeler qu'il préside un
cénacle de « m'as-tu lu » gélatineux (à quel-
ques exceptions près, telles que Mme My-
riam Harry, MM. Henry Bérenger, Lich-
tenberger, Terrier, Jean Vignaud), qui clé-
cerne un prix de 6.000 francs destiné à cou-
ronner une œuvre coloniale, rarement de va-
leur, car la concurrence est toujours à évi-
ter.
Kt en rappelant cette maigre obole, qui
ne correspond à aucun besoin d'écrivain co-
lonial car les voyages coûtent cher M.
Pierre Mille s'insurgo contre l'idée aussi gé-
néreuse qu excellente de M. Pierre Pasquier,
Gouverneur général de l'Indochine, dont les
intentions sont de fonder un prix de litté-
rature « indochinoise. de 2 5.000 francs.
Pourquoi pas ?
Un si beau geste fait honneur au goût et à
l'esprit d'initiative de l'éminent Gouver-
neur général de l'Indochine. Tout ce qui
pourra rapprocher la France de l'Indochine
et les lettres françaises des civilisations an-
namites, cambodgiennes el même laotiennes
doit être vu d'un bon œil et encouragé.
Bravo 1 M. Pasquier ! Fondez le prix
de l'Indochine, mais faites-le décerner par
des gens compétents ou intelligents à défaut
d'une sélection que vous ne pourriez faire
vous même sans susciter des jalousies. voire
des haines contre vous de la paît de ceux
que votre sens avéré des valeurs éliminerait.
Confiez, avec un mandat précis, ce soin à
l'Académie française ou à l'Académie des
Concourt.
Vous serez suivi : d'autres colonies vous
imiteront; l'A.O. F., Madagascar entreront
dans cette voie. Et nous ne verrons pas cette
triste chose : Un Paul Morand, l'auteur de
« Fermé la Nuit. et surtout de « Lewis et
Irène i, après avoir échoué dans son voyage
aux Antilles, faire naufrage entre Paris et
Tombouctou, et être loué pour cela par
M. Mille.
Plus M. Paul Morand est mauvais, plus
M. Pierre Mille l'admire. Mais que le com-
pilateur des savoureux souvenirs coloniaux
de M. Gabriel Angoulvant se rassure ! Où
qu'il dégringole, jamais M. Paul Morand
ne pourra rejoindre M. Pierre Mille. dans
le trente-sixième dessous littéraire.
"'A.,,-
La France, l'Indochine
et la Chine
«»»
A-Nankin
M. de Martel est arrivé à Nankin sur
l'aviso Marne le 7 au matin avec les autres
membres de la délégation française. Il s'est
rencontré avec le docteur C. T. Wang dans
la matinée en vue de continuer les pourpar-
lers relatifs au nouveau traité sino-indochi-
nois.
La discussion a porté sur les projets de
lettres annexes qui doivent compléter le texte
du traité, Un accord de principe est inter-
venu sur les clauses relatives au régime
douanier et au régime fiscal chinois en Indo-
chine. Un accord est également intervenu en
ce qui concerne la juridiction applicable aux
Chinois. Les auties questions qui restent en
suspens seront examinées dans une prochaine
séance, le 8 dans l'après-midi.
Une délégation française s'est rendue au
mausolée de Sun-Yat-Sen.
-080-
Les travaux d'irrigation
au Tonkin
1
L'administration du Protectorat compte
entreprendre durant l'année 1929, les tra-
vaux d'irrigation de la province de Sontay.
Ces travaux permettront a la population de
cultiver quelques milliers de mâu de rizières
laissées jusqu ici stériles par suite du manque
d'eau. Ils comprennent l'établissement d'un
canal principal de 25.635 mètres de lon-
gueur de sept artères et de deux sous-artè-
res. Ils devront être terminés dans un délai
de vingt-quatre mois.
LE TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 8 mars, le taux de la piastre A
Saïgon était de 12 i0.
DBPART
.,.
M. Th. Tellier, Gouverneur de la Guade-
loupe, prendra mercredi le train à la gare
d'Orsay pour Saint-Nazaire où il s'embar-
quera jeudi prochain 14 mars, à destination
de la Pointe-à-Pitrc.
La case aux livres
–o–
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUISE SICARD.
L'EMPIRE COLONIAL FRANÇAIS
Introduction de Gabriel iianotaux
L'Empire Colonial Français » préparé
méthodiquement par le Comitc France-
Amérique, en accord avec l'Académie des
Sciences Coloniales, est ce que l'un pour-
rait définir, l'inauguration officielle d'un
ion beau monument. Grande tenue litté-
raire. J. et J. Tharaud, de nombreuses per-
sonnalités coloniales honorent de leur ta-
lent cette manifestation en faveur de la
plus grande France aux cent millions d'ha-
bitants. Présentés sur un plan concerté, les
divers chapitres offrent un tout homogène et
répondant à une inspiration commune.
L'œuvre débute par un exposé magistral de
M. Gabriel Hanotaux. L'ancien ministre des
Affaires étrangères glorifie en termes émus
et précis, le magnifique essor colonial de la
Troisième République. Après 1870, la cons-
cience de l'eflort était nécessaire pour rele-
ver la chose publique par elle-même, c'est-à-
dire par la République, nous trouvâmes le
relèvement dans l'expansion coloniale.
Je souhaite que ce livre, riche d'un oté-
cieux enseignement, devienne rapidement
'me sorte de dictionnaire courant de notre
prospérité nationale, afin que les Français,
si peu instruits trop souvent de l'histoire
contemporaine de leur pays, apprennent à
apprécier, aussi bien que le siècle de
Louis XIV ou l'épopée napoléonienne, les
conquêtes solides, florissantes, pour l'avenir
de la France, du Gouvernement de la Ré-
publique. Une plus complète connaissance
des problèmes coloniaux, la révélation docu-
mentaire des résultats splendides que nous
devons attendre d'une mise eu valeur mé-
thodique, sont les plus persuasives des ex-
hortations à l'action. (Librairie Ploll.)
•%
DE L'ALGERIE AU SOUDAN
PAR LE SAHARA
par J. de Foucaucourt
Do son voyage, cinq mille kilomètres en
automobile dans le désert et la brousse,
M. de ifoucaucourt a rapporté un intéres-
sant récit et d'utiles conseils pratiques pour
tous ceux qui décident de s'aventurer sur la
mer des sables. Une collection de photo-
graphies très complète illustre le texte, lui
prète une manière de mouvement cinémato-
graphique. Tous ces efforts sont tentés dans
le but de galvaniser une opinion publique
trop molle, en faveur du chemin de fer
transsaharien. Il semble incontestable que la
mise en exploitation de cette voie ferrée,
aux points de vue économique, politique, mi-
litaire et plus tard touristique, soit incal-
culable. En dépit des sérieux obstacles que
rencontre ce projet actuellement, l'avenir
africain déchiffré dès maintenant, se présen.
te avec tant d'avantages, que la France de
vra plus rapidement que ne l'espèrent le?
optimistes, jouer sa très belle carte.
Le Transsaharien est appelé à devenir
Il l'énine dorsale du cnind n<"p:-III nfrirnin
sur laquelle viendraient se greffer et se sou
der toutes les, lignes non seulement fran.
çaiscs, mais aussi étrangères, anglaises, bel-
ges, portugaises, partant des ports do
l'Océan Atlantique et de l'Océan Indien u.
Souhaitons que la France no laisse pas pas-
ser sa. chance. (F. Lanore, éditeur.)
L'AFRIQUE INCONNUE
L'AURES
par Suzanne t'rémont
En une spirituelle préface, le Maître Al-
bert Besnard présente au lecteur le pittores-
que petit volume, luxueusement édité, que
vient de publier Mme Suzanne F rémont. Al-
bert Besnard s'y connaît en gammes de nuan-
ces! Lorsqu'il loue le pinceau et la Diurne
colorés et subtils de cette peintresse colo-
niale, il ne se trompe pas. De nombreux
hors-texte en couleur et en noir, des fron-
tispices, des culs-de-lampe font, par la grâce
du souple talent de l'auteur, une précieuse
miblicité en faveur du tourisme africain.
« V oyagez 1 voyagez 1 amassez de beaux
souvenirs lumineux. Il, conseille Albert
Besnard, auteur de ;< l'Homme en rose Il.
Lire et contempler -( L'Aurès » c'est défl
partir un peu et fort agréablement. (Editions
Coloniales de la Société de Cîcographie.)
LE MAROC DISPARU
par Walter B. Harris
Des souvenirs particulièrement vécus
d'un grand journaliste, éminent collabora-
teur du limes. Il doit, à trente années d'ex-
périence au Maroc, de pouvoir nous fournir
des renseignements curieux et impartiaux,
sur Abd-el-Aziz le faible, sur Moulay-IIafid
le malin, sur Bou Hamara l'exploiteur doi
mécontents, sur Raisouli le brigand.
Beaucoup d'humour et un hommage sin-
cère à l'oeuvre de la France nous rendent la
lecture de ces pages attrayante et fort pro-
fitable. (Librairie Pion.)
LA LIQUIDATION FINANCIER
DE LA GUERRE
par Augustin Delattre
Rien n'est plus brutal qu'un chiffre; M.
Augustin Delattrc nous présente une comp-
tabilité précise des dettes de la guerre. Les
dettes de la guerre!. Nous en parlons tous,
rares sont les élus renseignés sur cette très
haute question. Les ignorants de ces choses
sont si répandus, que les uns et les autres,
- entre les - hors-d'CC'uvre et -- le - fromage, peu-
vent assaisonner les comptes des Puissances
belligérantes à toutes les sauces américaines.
Le livre de M. Delattre est donc une œuvre
d'assistance morale, d'utilité publique.
Certes, il ne suffit pas d'échaiaucler sur es
sujet volcanique une sério do criailleries
sentimentales ; il faut parler affaires. M. Au-
gustin Delattre nous parle affaires et sa do-
cumentation puisée aux sources vraies peut
servir de base aux réllexions de l'opinion.
Elles ne seront pas toutes roses, mais elles
feront désirer plus que jamais, la transaction
raisonnée et raisonnable qui s'imposera, en-
tre le plus grand créancier, les Etats-Uni*,
le seul débiteur commun ; l'Allemagne, l'An.
gleterre collectrice pour l'Amérique, la
France quo définit très justement l'auteur
-- *"'
t
JOMMLCMYWM
Réduction & Administration :
.., m, in il Mu-mur
PARIS
llàjem. 1 LOUVM 19-37 -
RICHILIfU 97-94
1 ~C 0 a
Les Annales Coloniales
LM annonce» et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
DIRECTEURS 1 Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANMALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un an fl Moi* 3 Moi*
France et
Colonies 180 ;) 100 » 50 »
franger.. 240" 125 9 70*
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
6
0 0 a
Notre politique fruitière coloniale
Voici plusieurs mois déjà que dans ce
juurnal et à la tribune du Sénat, j'attirais
l'attention française sur la nécessité d'organi-
ser une politique fruitière sérieuse entre la
métropole et les colonies. Je montrais le
nombre de milliards de francs que nous
abandonnions sans résistance à 1 étranger,
alors que nos colonies pourraient nous four-
nir tous les fruits tropicaux consommés par
la métropole, alors aussi que la métropole
pourrait fournir à ses colonies tous ces fruits
des régions tempérées qu'elles commencent à
apprécier de plus en plus. J avais ennn rap-
pelé le grandiose effort accompli à notre dé-
triment par les Etats-Unis, l'Angleterre et
l'Espagne, qui depuis trente ans ont orga-
nisé aux Canaries, aux Antilles anglaises,
en Amérique Centrale, aux Hawaï, la poli:
tique fruitière la plus ingénieuse, la plus
complète, la plus humiliante aussi pour notre
arboriculture nationale.
Emu par la situation que je ne cessais de
signaler, l'Institut Colonial a décidé de fon-
der, à côté de son très actif Groupe de dé-
fense des rhums coloniaux, que préside
avec tant d'activité mon ami M. le député
Auguste Brunei, un Groupe de défense des
fruits coloniaux, dont la présidence m'a été
oonfiée, et qui comprend dans son bureau
des hommes aussi qualifiés que MM. les sé-
nateurs Léonus Bénard et Tournan, M. l'Ins-
tendant général Tassel, M. René Théry, M.
l'Inspecteur-général Etesse, M. Prudhomrpo,
directeur du Jardin Colonial, etc., etc
Nous nous sommes mis aussitôt au tra-
vail et nous avons confié à quelques-uns
d'entre nous le soin de nous présenter des
rapports d'ensemble sur les points les plus
essentiels d'un programme fruitier colonial.
C'est ainsi que M. René Théry, directeur
de l'Economiste Européen, nous a présenté
un rapport complet et lumineux sur « le
transport actuel des fruits entre la métro-
pole et les colonies et ce qu'il devrait être ».
C'est ainsi que M. l'Intendant-général Tas-
sel nous a fait une analyse critique très ser-
rée des insuffisances et des lacunes de notre
régime douanier colonial en ce qui concerne
la protection des fruits tropicaux venant de
nos colonies en France. C'est ainsi, enfin,
que M. le directeur Prudhomme nous a fait
1 autre jour un exposé des plus vivants sur
l'organisation indispensable d'une politique
de la banane dans nos Antilles françaises et
en Afrique Occidentale - française.
Autour de nous se sont groupes les repre-
sentants des principales maisons de com-
fwyro françaises quir s'occupent d6jà de la
production, du transport et de la vente des
fruits coloniaux en France. Nous continue-
rons énergiquement l'effort commencé, et
nous ne désespérons pas d'arriver à intéres-
ser ainsi les pouvoirs publics et le monde
agricole métropolitain à l'une des possibili-
tés les plus évidentes de notre développement
colonial au vingtième siècle.
Quand un Français parcourt en plein hi-
ver les Etats-Unis ou l'Angleterre, un de
ses émerveillements est de voir aux boutiques,
même des faubourgs, briller la gamme mul-
ticolore des fruits coloniaux les plus beaux
et les plus sains. Oui, ces pays du brouil-
lard, de la neige et de la boue sont mieux
approvisionnés que nous en splendeurs des
tropiques l Il n'est pas un ménage anglais
ou américain qui n'ait sur sa table, à bon
compte, de meilleures bananes, de plus
beaux ananas, de plus savoureuses oranges,
bien d'autres merveilles encore que n'en
peuvent se procurer mime de riches familles
françaises. Tout cela tient à une organisa-
tion infiniment mieux coordonnée du systè-
me commercial conjugué qui s'appelle :
c Production-Transport-Vente » et dont
YUnited Fruit and Ca a fourni aux Etats-
Unis l'exemple le plus éclatant dans ce
dernier quart de siècle.
Serions-nous donc incapables, nous Fran-
çais, nous, les descendants des grands arma-
teurs et des grand négociants des deux der-
niers siècles, de rivaliser avec cette politi-
I que fruitière intercoloniale qui vient mainte-
nant jusque chez nous planter les pavillons
de la Jamaïque, des Canaries, de la Colom-
bie, de la Californie, des Hawaï, alors que
nous avons la Guadeloupe, la Martinique, la
Guinée, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie t
Serions-nous à ce point diminués que la
France, ce verger de la pomme, de la poire,
et de la vigne, ne puisse ravitailler ses colo-
nies en fruits de cette nature, pendant que
ses colonies, ces vergers de la banane, de
l'orange, du citron, de l'atonas, la ravitail-
leraient en fruits tropicaux de toute na-
ture ?
M. René Théry soulignait très utilement
l'autre jour, dans son remarquable Rapport,
que le commerce Spécial de la France en
fruits de table représente 1,33 de la va-
leur de son commerce général, c'est-à-dire
1 milliard .139 millions de francs de com-
merce spécial pour 85 milliards 500 millions
de francs de commerce général. Sur ces
1139 millions de francs du commerce spé-
cial, 736 millions sont dûs à l'importation
et 403 seulement à l'exportation. Or, sur
ces chiffres considérables, la part de nos
colonies n'est que de 92 millions à l'impor-
tation et de 10 millions de francs à l'expor-
* tation ! C'est quelque peu ridicule, voire
même humiliant. Et encore, M. René
Théry fait-il constater que sur ces 92 mil-
lions à l'importation, il y a 85 millions dûs à
notre Algérie-Tunisie-Maroc et 7 seulement
à tout le reste de notre empire colonial. De
Imême, sur les 10 millions à l'exportation, il
v en a 8 à destination de notre Afrique du
Nord et 2 seulement à destination du reste
de nos Colonies.
Si l'en cherche les responsabilités d'une
tarmoe aussi lamentable, an s'aperçoit
1 fpTelle tient avant tout à t'absente d'une
organisation de transports appropriés. Nos
Compagnies Maritimes n'ont ni compris ni
réalisé l'importance commerciale du problè-
me fruitier. Nos arboriculteura métropoli-
tains ont encore moins compris quels débou-
chés pouvaient résuNft pour eux d'une exten-
sion coloniale dans l'échange des fruits. Nos
pouvoirs publics se sont laissé gagner à la
main par les pouvoirs publics étrangers.
Il est tout à fait temps de réagir. Et pour
cela il ne faut pas se contenter de tourner
dans la stérilité du cercle vicieux : « Pas
de bateaux, donc pas de fruits » et « Pas de
plantations, donc pas de bateaux » .Non!
Il faut faire résolument ce qu'on fait les
Américains, les Anglais et les Espagnols,
saisir la chaîne par les deux bouts, aména-
ger à la fois les bateaux et les plantations,
réaliser synchroniquement les transports et
les fruits, organiser en même temps la dis-
tribution de France en Colonies et de Colo-
nies en France, créer les tarifs douaniers
protecteurs correspondants, dresser les fir-
mes indispensables : « Production-Transport-
Vente. » Alors, mais alors seulement, nous
aurons une politique fruitière française di-
gne de notre 901 et de notre outre-mer.
Mcnrar MrcNfer,
Sénateur de ta GtlaülDupe, Ambdt-
sadeur de France Rapporteur des
Commissions des Finances, des
Affaires étrangères et des Colonies.
- Les visites de M. Udes Saint
.1
M. Lucien Saint, poursuivant ses déplace-
ments officiels, ira prochainement à Cua-
blanca, d'où il se rendra à Kasbah Tadla. Il
rentrera ensuite à Rabat, où il assistera aux
fêtes de l'ATd Seahir. clôturant le mois du
Ramadan. Il se rendka ensuite à Marrakech et
fera une tournée dans les villes du Sud.
8.a
M. Meuimy proclame
la nécessité d un
cc Ministère de l'Afrique
se@
Le sénateur Messimy, qui a accompagné
M. Maginot en Afrique Occidentale et s'est
rendu en Tunisie après ce voyage, a fait
connaître, dans la capitale de la Régence,
l'excellente impression qu'il a ressentie.
Ces résultats, a-t-il dit, sont merveilleux
et font honneur au génie colonisateur de la
France. En moins de cinquante ans, l'œuvre
réalisée en Tunisie a été prodigieuse.
« A l'heure actuelle, on ne peut que re-
gretter que les intérêts de l'Afrique soient
soumis à des impulsions diverses, à des dé-
partements qui s ignorent.
« Ce ne sont pas les conférences « nord-
africaines n qui pourront suppléer à cette
unité de direction. Il faut qu un seul minis-
tre s'occupe de toutes les affaires de l'Afri-
que. n
Il y a une quinzaine d'années que cette
idée est dans 1 air. Félicitons M. Adolphe
Messimy d'y venir.
» ̃ : -
La Banque de Madagascar
Il
La Banque de Madagascar dont le siège so-
cial à Paris est depuis sa fondation, 134,
boulevard Haussmann, quittera l'immeuble
ae ses aeouts le ï" avril prochain pour s en
aller dans un hôtel particulier sis 88, rue
de Courcelles, Paris-17., nécessaire au dé-
veloppement de ses services.
Une mission américaine
va se rendre à Madagascar
A bord du Majestic est arrivée samedi en
rade de Cherbourg une mission scientifique
américaine qui va se rendre à Madagascar
pour en étudier la faune et en rapporter de
nombreux spécimens.
Une autre visite 1* Tonkin
M. Harold J. Coolidge, naturaliste du
« Field Museum n de Chicago et trois de ses
confrères ont entrepris, au début de février,
dans les régions septentrionales du Tonkin
et du Laos, une expédition destinée à recueil-
lir des collections zoologiques. Ils seront ai-
dés dans l'accomplissement de leur mission
par notre compatriote, M. Delacour. dont
tes travaux reiaurs a la raune indoclunoise
sont unanimement appréciés.
Nos Illustrés
»♦»
En attendant la prochaine publication de
notre numéro illustré spécialement consacré
à l'inauguration du canal de Sotuba et au
voyage en A.O.F., dû à la plume de nos àmi-
nents amis Etienne AntoneUi, député de la
Haute-Savoie et le docteur Péchin, député de
Paris, avec des « hors-texte n en couleurs et
des dessins inédits d'Henri Cayon, nous don-
nerons à nos lecteurs dans notre tournai quo-
tidien que loue s notes et souvemrs que nos
deux collaborateurs ont bien voulu nous ré.
server.
Nos abonnés recevront le 20 mars prochain
notre numéro illustré consacré à « la T.S.F.
et les Colonies, »
A ItUnioD coloniale françàiae
'e'
L'Union Coloniale Française rappelle que
le banquet qu'elle organise en 1 honneur des
membres des Commissions des Colonies de
la Chambre des députés et du Sénat, reste
fixé au mardi 13 mars et non au lundi it.
comme certains informateurs l'ont annoncé
par erreur.
M. Maginot, ministre des Colonies, et M.*
Marcel Olivier, Gouverneur général de Ma-
dagascar, assisteront à ce déjeuner, qui sera
présidé par M. F rsnçois-Marsal, sénateur,
président de l'Union Coloniale Françaiate.
Nfissmnaires laïques
fi
J'ai trouvé dans une R tVIIC qui
s'appelle : « Paris Sud et Centre
Amérique 9, une photographie qui
nia vivement intéressé.
A Ventrée de Caracas, dans un site admi-
rable, on t'a bâtir, sur un terrain qui était la
propriété du Président Général V. Gomes et
que ce dernier a offert à soit pays, un lycée
français. Ce lycée portera le nom de « Des-
cartes » ; le personnel enseignant y appli-
quera les méthodes de notre enseignement
secondaire ; des agrégés français (si on en
trouvey car au train dont vont les choses, il
- ne faut pas trop être affirmatif quand - il
s'agit d'agrégés français) y seront dé/acllés,
au moins pour les classes supérieures.
La photographie que publie la Revue
nous fait assister à la pose de IcI première
pierre du Lycée Descartes ; il y a là les
membres du Gouvernement, le Gouverneur
du district fédéral, le Recteur de tUniversi-
té, la Municipalité, les représentants des mi-
lieux intellectuels de Caracas. La légende
qui accompagne la photographie attire notre
attention sur le Ministre de VInstruction Pu-
bliqlle, debout, à gauche ; sur le Ministre
des travaux Publics ; au centre, sur M. le
professeur en Sorbonne, M. Georges Dllmas,
en mission à l'Université de. Caracas.
Je lis dans le compte rendu que le pro-
fesseur de l'Université de Paris a prononcé
un discours, où il a parle de Descartes. Je
n'ai pas lu le texte de la harangue. Il est
probable que ce maître de l'Université de
Paris n'aura pas eu le temps de rappeler
qu'un de ses prédécesseurs, Sylvain Régis,
cartésien qui avait enseigné à Montpellier
en 1671, avant de venir à Paris, vit ses
cours supprimés par un avis de l'archevêché,
et que, dans son « Système de Philosophie m
en 1690, le nom de Descartcs était banni
par ordre. Les Jésuites mènent la bataille
contre le cartésianisme, ; dès 166z, le nonce
du pape avait désavoue, à Louvain, la phi-
losophie cartésienne, et dès 166Rome
avait mis Descartes à l'index. En 1667, aux
funérailles de Descartes dans l'église Sain-
te-Gencvicve, on interdit l'éloge du philoso-
phe ; en 167z, Rohault le grand physicien,
qui avait développé la physique et la méta-
physique cartésiennes, n'obtient les derniers
sacrements qu'après avoir tait au curé de sa
paroisse une profession de foi devant té-
moins. En 1671, l'Université de Paris elle-
même demande au Parlement un arrêt de
prescription contre le cartésianisme ; Nico-
las, dont il ne faut pas dire de mal parce
que ce fut un homme brave et un brave
homme, empêche, par un c arrêt burlesque »
que les juges aillent jusque-là. On trouverait
la persécution racontée dans un livre de
1705 : « Quaedam Cartes propositions dan-
natae et prohibitae. » Mais après 1705 la
persécution continue, jusqu'au jour où le
cartésianisme conquiert l'Université, la Ma-
gistrature et les Jésuites par-dessus le mar-
ché.
Soyons justes pour les Jésuites. Ils avaient
eu raison de craindre que le cartésianisme
menaçât le christianisme, et ils n'avaient
pas mal jugé le fond même de la doctrine et
de la méthode de Descartes en redoutant les
conséquences de l'une et de l'autre pour la
foi catholique ; la foi dans la raison, mai-
tresse souveraine, dans la science, dans le
progrès, tout cela, ce sont vertus laïques, et
Condor cet rejoint Descartes.
Les milieux intellectuels de Caracas l'au-
ront bien senti ; ce n'est pas en vain que le
nom de Descartes est donné à un lycée fran-
fais. Par là s'affirme à nouveau la mission
de la patrie des droits de Cltomme et du
citoyen, son rôle à travers le monde, sa fonc-
tion libératrice et libérale. Nos missionttai.
res laïques ont eux aussi leurs patrons im.
mortels. Descartes est un de ceux-là.
Marfo HoHStaM,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre
Vice-président de la Commission des Colonies.
f r
BROUSSES
& BROUTILLES
obe -
Le boxeur et les journalistes
Le boxeur Gene Tunney, poids lourd et
qui a la main lourde, visite en ce moment
1 Afrique du Nord. Il a bien raison. Il pour-
rait plus mal employer et ses loisirs et l'or
du ring. D'ailleurs, son entraînement ne
cesse pas pour si peu. Il le continue sur les
journalistes qui veulent absolument obtenir
de sa bouche auguste des informations palpi-
tantes sur ses projets (fauta desquelles la
planète aurait la fièvre) ou des impressions
sur l'hospitalité française. Gene Tunney
n'aime pas les journalistes. C'est son droit.
Et il le leur fait bien voir, si nous en
croyons une dépêche de Casablanca.
Nos confrères de là-bas, après une timide
tentative pour aborder le héros, n'ont pas
insisté lorsqu'ils ont su qu'il avait mis à mal,
quelques jours plus tôt, un journaliste d'Al-
ger.
~a~ 11 faut bien le reconnaître, c'était son
devoir. Que seraient la boxe et les boxeurs,
sans la presse? Rien, évidemment. C'est la
presse qui fait les grands hommes, tous les
grands nommes d'aujourd'hui. Aussi, lors-
que l'un d'eux assomme un plumitif à la cor-
poration duquel il doit tout, il montre un
courage et une noblesse d'âme que nous ne
saurions trop honorer. Son geste, de plus,
illustre magnifiquement « l'état de choses ».
Gene Tunney, même s'il est cultivé, ne peut
rien avoir de commun avec les travailleurs
du cerveau. La force vaut bien plus, sur le
marché, que les méninges les mieux organi-
sées. Valoir cher sur le marché, c'est ce qui
importe.
Il n'y a donc qu'à dire, lorsqu'un reporter
d'Alger est knock-out : le coup est régulier.
Le coMBMce algérien en 1928
D' après le rapport de M. André, directeur
général des Douanes, sur le commerce en
Algérie en 1928, il résulte notamment - que les
exportations de l'Algérie s'élèvent à 3.9% mil-
lions, contre 4.968 millions pour les importa-
tions, ses ventes payant ainsi presque complète-
ment ses achats, ce qui est un résultat remar-
quable. LO Algérie continue d'être plutôt un
pays acheteur qu' un pays vendeur.
Les augmentations principales des achats
portent sur les automobiles. avec 96 millions
de plus qu' en 1927; sur le bois de construction.
où l'augmentation sur les achats de 1927 est
de 39 millions ; sur les huiles minérales et
lourdes, avec une augmentation de 33 millions ;
sur les ters et les aciers, avec une augmentation
de 31 millions ; sur les sucres et préparations
sucrées avec une augmentation de 25 millions.
Le nombre de navires chargés en Algérie,
en 1928, a été de 9.500 contre 9.168 en 1927,
représentant 16.042.065 tonneaux, contre 14
millions 868.644 tonneaux en 1927.
Le rapport constate que les craintes aux-
quelles avait donné lieu le désastre de la région
d'Oran ont été heureusement exagérées, et con-
clut en afifrmant que, des statistiques de 1928.
se dégage une impression certaine ae connance
et de sécurité.
..,.
Les ventes de cuirs et peaux
en Afrique du Nord
Les ventes publiques de cuirs et peaux
organisées par la Société Nord-Africaine
de ventes publiques seront inaugurées à
Alger le 18 et à Casablanca lo 22 mars.
D'après les télégrammes reçus à ce jour,
on annonce à Casablanca pour la première
vente le 22 courant environ 40.000 cuirs- et
peaux des principales régions do produc-
tion du Maroc, comprenant notamment
3.500 veaux et vachettes, 8.000 moutons,
:u)()O broutards, 16.800 chèvres en poils et
7.^00 chèvres en croûte.
A Alger, la vente du 18 comprendra pro-
bablement très peu de cuirs et de chèvres,
rabatuge^dc ces sortes étant actuellement
réduit et certains négociants locaux payant
des prix élevés pour empêcher les bou-
cliers de vendre en vente publique. Il sera
offert environ 1.600 moutons et 400
agneaux provenant de l'abattoir d'Alger.
Cette première expérience retient l'at-
tention des intéressés. Elle sera suivie
désormais de ventes mensuelles.
Les moutons d'Algérie
» bo 1
L'espèce ovine avec les huit à dix mil-
lions do têtes qu'elle compte en Algérie et
le mouvement commercial auquel elle don-
ne lieu (exportations 250 millions com-
merce intérieur 300 millions), constitue une
des principales richesses des indigènes al-
gériens considérés dans leur ensemble.
Elle fournit le plus important revenu des
pasteurs du Sud.
Mais les productions de ce cheptel « mou-
ton n sont loin de donner à ses proprié-
taires, tous les bénéfices qu'ils devraient
en retirer.
Aussi, augmenter le nombre et la valeur
des troupeaux algériens est au rang des
principales préoccupations de M. Pierre
Bordes, Gouverneur général de l'Algérie.
Afin de dégager des méthodes précises
d'amélioration ovine, compatibles avec les
conditions pastorales du Sud, la station
d'élevage ovin de Tadmit a été créée il y a
10 ans, lorsquo l'actuel chef de la colonie
était secrétaire général du Gouvernement.
Dix ans d'expérimentation ont permis de
déterminer des procédés qui, ayant fait
leurs preuves, peuvent permettre aux pas-
tours de marcher sûrement dans la voie du
progrès.
Pour hâter la diffusion de ces méthodes,
des démonstrations publiques sont chaque
année organisées en avril à Tadmit.
Mais pour guider les éleveurs plus rapi-
dement? et plus sûrement dans la voie du
progrès, il a été institué un cours de per-
fectionnement d'élevage ovin dont le pro-
gramme, se déroulant a l'Institut agricole
ae Maison-Carrée et à la station de Tad-
mit, comporte l'étude de toutes les ques-
tions touchant l'élevage ovin.
D'une durée de deux mois et demi, du
15 février au 1er niai, ce stage a été ou-
vert l'an dernier à de jeunes indigènes ori-
ginaires de tribus moutonnières qui, de re-
tour dans leur région, servent de moni-
teurs pour l'application des méthodes
d'amélioration qui leur ont été enseignées.
Quatre indigènes du Territoire de Char.
daïa et un du territoire d'Aïn-Sefra ont
suivi les leçons tant à l'Institut agricole
qu'à la station de Tadmit.
Cet enseignement vient d'être repris il y
a peu de temps. Il' comprendra deux
stages, deux promotions séparées: une
constituée par des élèves moniteurs dési-
gnés par les chefs d'annexe, une autre qui
sera exclusivement réservée aux flls ou
parents proches de chefs indigènes, de per-
sonnages marquants et d'importants éle-
veurs.
S'adressant ainsi à la classe aisée et ri-
che des pasteurs du Sud et des dirigeants,
le perfectionnement de notre élevage ovin
en Algérie sera plus rapidement et plus
sûrement guidé vers un avenir meilleur.
1..
A la préfecture d'Alger
M. Babil lot, secrétaire général, attaché à
la Préfecture des Bouches-du-Rhône, a été
nommé secrétaire général de la Préfecture
d'Alger.
«1» »
Le prix Volney
»♦»
La Commission du prix Volney a neoonlé nnf
récompense de 1.000 francs à Mpr Foghnli pour
la Syntaxe des parlers arabes actuels du tibaet.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
A la Chambre.
L'aviaffon coloniale.
Un bigame algérien.
1,
NOIR SUR BLANC
LITTÉRATURE COLONIALE
Le plus horripilant et le -plus imsipide
des tartincurs coloniaux, M. Pierre Mille,
puisqu'il faut l'appeler par son nom, (lui
sévit à raison de 2 ou 3 articles quotidiens
dans les agences et les journaux de Paris et
de province, vient d'essayer une fois de plus
de réhabiliter sa petite parlote qui donne
des prix de « littérature coloniale ». Déjà
le probe écrivain qu'est Jean Ajalbert l'avait
exécuté l'an dernier, mais il est, littéraire-
ment parlant, des morts qu'on ne tue pas :
le ktlométrcur-tartmeur rierre 311110 est ue
cc nombre. Certes nous sommes trop justes
pour lui déniei certaines qualités : et s'il
a oublié ses classiques on doit se souvenir
qu'il a fait ses études à la robuste école des
Jésuites : par ailleurs, il se pique de savoir
bien manger et bien boire; mettons que le
fait soit à moitié vrai, c'est déjà quelque
chose.
Mais en la circonstance ce n est pas cela
qui nous occupe. Il a récemment eu les
lionneurs du leader dans le grand hebdoma-
daire les Nouvelles Littéraires et ça a. été
pour lui l'occasion ce n'est vraiment pas
du -neuf de rappeler qu'il préside un
cénacle de « m'as-tu lu » gélatineux (à quel-
ques exceptions près, telles que Mme My-
riam Harry, MM. Henry Bérenger, Lich-
tenberger, Terrier, Jean Vignaud), qui clé-
cerne un prix de 6.000 francs destiné à cou-
ronner une œuvre coloniale, rarement de va-
leur, car la concurrence est toujours à évi-
ter.
Kt en rappelant cette maigre obole, qui
ne correspond à aucun besoin d'écrivain co-
lonial car les voyages coûtent cher M.
Pierre Mille s'insurgo contre l'idée aussi gé-
néreuse qu excellente de M. Pierre Pasquier,
Gouverneur général de l'Indochine, dont les
intentions sont de fonder un prix de litté-
rature « indochinoise. de 2 5.000 francs.
Pourquoi pas ?
Un si beau geste fait honneur au goût et à
l'esprit d'initiative de l'éminent Gouver-
neur général de l'Indochine. Tout ce qui
pourra rapprocher la France de l'Indochine
et les lettres françaises des civilisations an-
namites, cambodgiennes el même laotiennes
doit être vu d'un bon œil et encouragé.
Bravo 1 M. Pasquier ! Fondez le prix
de l'Indochine, mais faites-le décerner par
des gens compétents ou intelligents à défaut
d'une sélection que vous ne pourriez faire
vous même sans susciter des jalousies. voire
des haines contre vous de la paît de ceux
que votre sens avéré des valeurs éliminerait.
Confiez, avec un mandat précis, ce soin à
l'Académie française ou à l'Académie des
Concourt.
Vous serez suivi : d'autres colonies vous
imiteront; l'A.O. F., Madagascar entreront
dans cette voie. Et nous ne verrons pas cette
triste chose : Un Paul Morand, l'auteur de
« Fermé la Nuit. et surtout de « Lewis et
Irène i, après avoir échoué dans son voyage
aux Antilles, faire naufrage entre Paris et
Tombouctou, et être loué pour cela par
M. Mille.
Plus M. Paul Morand est mauvais, plus
M. Pierre Mille l'admire. Mais que le com-
pilateur des savoureux souvenirs coloniaux
de M. Gabriel Angoulvant se rassure ! Où
qu'il dégringole, jamais M. Paul Morand
ne pourra rejoindre M. Pierre Mille. dans
le trente-sixième dessous littéraire.
"'A.,,-
La France, l'Indochine
et la Chine
«»»
A-Nankin
M. de Martel est arrivé à Nankin sur
l'aviso Marne le 7 au matin avec les autres
membres de la délégation française. Il s'est
rencontré avec le docteur C. T. Wang dans
la matinée en vue de continuer les pourpar-
lers relatifs au nouveau traité sino-indochi-
nois.
La discussion a porté sur les projets de
lettres annexes qui doivent compléter le texte
du traité, Un accord de principe est inter-
venu sur les clauses relatives au régime
douanier et au régime fiscal chinois en Indo-
chine. Un accord est également intervenu en
ce qui concerne la juridiction applicable aux
Chinois. Les auties questions qui restent en
suspens seront examinées dans une prochaine
séance, le 8 dans l'après-midi.
Une délégation française s'est rendue au
mausolée de Sun-Yat-Sen.
-080-
Les travaux d'irrigation
au Tonkin
1
L'administration du Protectorat compte
entreprendre durant l'année 1929, les tra-
vaux d'irrigation de la province de Sontay.
Ces travaux permettront a la population de
cultiver quelques milliers de mâu de rizières
laissées jusqu ici stériles par suite du manque
d'eau. Ils comprennent l'établissement d'un
canal principal de 25.635 mètres de lon-
gueur de sept artères et de deux sous-artè-
res. Ils devront être terminés dans un délai
de vingt-quatre mois.
LE TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 8 mars, le taux de la piastre A
Saïgon était de 12 i0.
DBPART
.,.
M. Th. Tellier, Gouverneur de la Guade-
loupe, prendra mercredi le train à la gare
d'Orsay pour Saint-Nazaire où il s'embar-
quera jeudi prochain 14 mars, à destination
de la Pointe-à-Pitrc.
La case aux livres
–o–
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUISE SICARD.
L'EMPIRE COLONIAL FRANÇAIS
Introduction de Gabriel iianotaux
L'Empire Colonial Français » préparé
méthodiquement par le Comitc France-
Amérique, en accord avec l'Académie des
Sciences Coloniales, est ce que l'un pour-
rait définir, l'inauguration officielle d'un
ion beau monument. Grande tenue litté-
raire. J. et J. Tharaud, de nombreuses per-
sonnalités coloniales honorent de leur ta-
lent cette manifestation en faveur de la
plus grande France aux cent millions d'ha-
bitants. Présentés sur un plan concerté, les
divers chapitres offrent un tout homogène et
répondant à une inspiration commune.
L'œuvre débute par un exposé magistral de
M. Gabriel Hanotaux. L'ancien ministre des
Affaires étrangères glorifie en termes émus
et précis, le magnifique essor colonial de la
Troisième République. Après 1870, la cons-
cience de l'eflort était nécessaire pour rele-
ver la chose publique par elle-même, c'est-à-
dire par la République, nous trouvâmes le
relèvement dans l'expansion coloniale.
Je souhaite que ce livre, riche d'un oté-
cieux enseignement, devienne rapidement
'me sorte de dictionnaire courant de notre
prospérité nationale, afin que les Français,
si peu instruits trop souvent de l'histoire
contemporaine de leur pays, apprennent à
apprécier, aussi bien que le siècle de
Louis XIV ou l'épopée napoléonienne, les
conquêtes solides, florissantes, pour l'avenir
de la France, du Gouvernement de la Ré-
publique. Une plus complète connaissance
des problèmes coloniaux, la révélation docu-
mentaire des résultats splendides que nous
devons attendre d'une mise eu valeur mé-
thodique, sont les plus persuasives des ex-
hortations à l'action. (Librairie Ploll.)
•%
DE L'ALGERIE AU SOUDAN
PAR LE SAHARA
par J. de Foucaucourt
Do son voyage, cinq mille kilomètres en
automobile dans le désert et la brousse,
M. de ifoucaucourt a rapporté un intéres-
sant récit et d'utiles conseils pratiques pour
tous ceux qui décident de s'aventurer sur la
mer des sables. Une collection de photo-
graphies très complète illustre le texte, lui
prète une manière de mouvement cinémato-
graphique. Tous ces efforts sont tentés dans
le but de galvaniser une opinion publique
trop molle, en faveur du chemin de fer
transsaharien. Il semble incontestable que la
mise en exploitation de cette voie ferrée,
aux points de vue économique, politique, mi-
litaire et plus tard touristique, soit incal-
culable. En dépit des sérieux obstacles que
rencontre ce projet actuellement, l'avenir
africain déchiffré dès maintenant, se présen.
te avec tant d'avantages, que la France de
vra plus rapidement que ne l'espèrent le?
optimistes, jouer sa très belle carte.
Le Transsaharien est appelé à devenir
Il l'énine dorsale du cnind n<"p:-III nfrirnin
sur laquelle viendraient se greffer et se sou
der toutes les, lignes non seulement fran.
çaiscs, mais aussi étrangères, anglaises, bel-
ges, portugaises, partant des ports do
l'Océan Atlantique et de l'Océan Indien u.
Souhaitons que la France no laisse pas pas-
ser sa. chance. (F. Lanore, éditeur.)
L'AFRIQUE INCONNUE
L'AURES
par Suzanne t'rémont
En une spirituelle préface, le Maître Al-
bert Besnard présente au lecteur le pittores-
que petit volume, luxueusement édité, que
vient de publier Mme Suzanne F rémont. Al-
bert Besnard s'y connaît en gammes de nuan-
ces! Lorsqu'il loue le pinceau et la Diurne
colorés et subtils de cette peintresse colo-
niale, il ne se trompe pas. De nombreux
hors-texte en couleur et en noir, des fron-
tispices, des culs-de-lampe font, par la grâce
du souple talent de l'auteur, une précieuse
miblicité en faveur du tourisme africain.
« V oyagez 1 voyagez 1 amassez de beaux
souvenirs lumineux. Il, conseille Albert
Besnard, auteur de ;< l'Homme en rose Il.
Lire et contempler -( L'Aurès » c'est défl
partir un peu et fort agréablement. (Editions
Coloniales de la Société de Cîcographie.)
LE MAROC DISPARU
par Walter B. Harris
Des souvenirs particulièrement vécus
d'un grand journaliste, éminent collabora-
teur du limes. Il doit, à trente années d'ex-
périence au Maroc, de pouvoir nous fournir
des renseignements curieux et impartiaux,
sur Abd-el-Aziz le faible, sur Moulay-IIafid
le malin, sur Bou Hamara l'exploiteur doi
mécontents, sur Raisouli le brigand.
Beaucoup d'humour et un hommage sin-
cère à l'oeuvre de la France nous rendent la
lecture de ces pages attrayante et fort pro-
fitable. (Librairie Pion.)
LA LIQUIDATION FINANCIER
DE LA GUERRE
par Augustin Delattre
Rien n'est plus brutal qu'un chiffre; M.
Augustin Delattrc nous présente une comp-
tabilité précise des dettes de la guerre. Les
dettes de la guerre!. Nous en parlons tous,
rares sont les élus renseignés sur cette très
haute question. Les ignorants de ces choses
sont si répandus, que les uns et les autres,
- entre les - hors-d'CC'uvre et -- le - fromage, peu-
vent assaisonner les comptes des Puissances
belligérantes à toutes les sauces américaines.
Le livre de M. Delattre est donc une œuvre
d'assistance morale, d'utilité publique.
Certes, il ne suffit pas d'échaiaucler sur es
sujet volcanique une sério do criailleries
sentimentales ; il faut parler affaires. M. Au-
gustin Delattre nous parle affaires et sa do-
cumentation puisée aux sources vraies peut
servir de base aux réllexions de l'opinion.
Elles ne seront pas toutes roses, mais elles
feront désirer plus que jamais, la transaction
raisonnée et raisonnable qui s'imposera, en-
tre le plus grand créancier, les Etats-Uni*,
le seul débiteur commun ; l'Allemagne, l'An.
gleterre collectrice pour l'Amérique, la
France quo définit très justement l'auteur
-- *"'
t
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.6%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.6%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6280516g/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6280516g/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6280516g/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6280516g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6280516g
Facebook
Twitter