Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 février 1929 28 février 1929
Description : 1929/02/28 (A30,N34). 1929/02/28 (A30,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805100
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N* 34.
US NUMERO : 30 CENTRES
JEUDI SOlA. 2b FEVRIER 1929.
? JOURNAL QUOTIDIEN
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Rédaction & Administration :
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Les Annales Coloniales
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La Révolution et les Colonies
: LA LEGISLATIVE
i s.. •.
- - * Ce n'est pas dans la calme pcopice aux
léforines longuement mûries que se pose pour
ta Législative la question coloniale. Le 27
Octobre 1791, des lettres que lui communi-
qua François de Néufchâteau lui annon-
pient la révolte des noirs soutenus par les
pulât res.
Les grands ports en relations avec les lies
demandèrent, par des démarches pressantes,
l'envoi de troupes à Saint-Domingue. Par
0Dntre, Merlin de Thionville, adversaire de
Coûte politique coloniale, insista, dans la
léance du 6 novembre, pour que toutes les
forces disponibles fussent employées à la dé-
fense des frontières et il ne manqua pas de
IDuligner la contradiction qui éclatait dans
la conduite de l'assemblée : en Europe, la
lutte pour la délivrance des peuples, aux
Colonies, une intervention armée pour le
maintien de l'esclavage.
Le 30 novembre, les délégués de l'Assem-
blée de Saint-Domingue furent admis à la
barre et firent un tableau horrible des excès
de toutes sortes commis par les révoltés :
maisons et plantations incendiées, colons
assassinés et même sciés entre deux planches.
A la peinture de ces désordres, s'opposait
celle du régime doux et humain dont avaient
jusqu'alors joui les nègres, tandis que leur
terre natale était ensanglantée par toutes
les fureurs de la barbarie.
À vrai dire, il y avait certainement dans
nos possessions d'outre-mer des colons qui
traitaient leurs esclaves avec justice et même
avec bienveillance. Mais il était inadmissi-
ble, pour une Assemblée qui proclamait
comme son idéal la déclaration des Droits de
l'Homme, de maintenir et d'encourager la
pratique de la traite.
- iirissot, que n'effrayaient point les mesu-
res radicales, proposa de dissoudre les As-
semblées coloniales et d'en instituer de nou-
velles, qui seraient élues par tous les hom-
mes libres, blancs et de couleur, et d'envoyer
aux lies des Commissaires surveiller l'exécu-
tion de ces mesures. Mais malgré l'énergie
de ses résolutions, il n'osait pas, lui non
plus, aborder la question de l'esclavage.
, Vergniaud et Guadet, esprits plus conci-
liants, demandèrent que la force armée eût
pbur mandat de maintenir toutes les conven-
tions qui rapprochaient les colons blancs et
les hommes de couleur libres. Les colons
blancs, en effet, épouvantés par la révolte,
avaient compris que leur intérêt était de faire
'-;"$ alliance avec les hommes de couleur libres
et avaient conclu avec eux, le 11 septembre,
la Convention de Port-au-Prince, par la-
quelle ils s'engageaient à respecter le décret
de mars qui reconnaissait les droits politi-
ques des hommes de couleur libres.
- En somme, les préoccupations de la Légis-
lative portaient surtout sur les mulâtres. Les
délégués des colons de Saint-Domingue, ve-
nus à sa barre, voulaient les punir par les
armes de s'être joints à la révolte des noirs ;
la Gironde penchait pour un accord, sur la
base de la Convention de Port-au-Prince.
Mais les Girondins se heurtèrent à l'opposi-
tion de la majorité et le décret du 7 décem-
bre 1791 ne fut qu'un pâle reflet de leurs
propositions. Les nouvelles parvenues à l'As-
semblée en décembre, janvier, février et
mars 1792, montrèrent son inefficacité. La
révolte s'aggravait et les hommes de couleur
libres étaient à sa tête, apaisant ou soule-
vant les esclaves au gré de leur volonté.
La Gironde, dont l'influence s'était accrue,
prit le pouvoir dans la deuxième moitié de
mars. Guadet, réfutant le discours prononcé
par Barnave, en septembre 1791, s'attacha à
démontrer que, contrairement à l'opinion de
ses adversaires, le décret du 24 septembre,
rendu par la Constituante pouvait être modi-
fié sans qu'il fût porté aucune atteinte à la
Constitution. Il s'efforça de gagner à la
cause des hommes de couleur la bourgeoisie
des grands ports. --- ------
L'Assemblée adopta la motion girondine
et le décret du 24 mars 1792 prcscri\ it ,la
réélection des Assemblées coloniales dans les
formes prévues par le décret du 8 mars 1790
et proclama l'égalité des droits politiques
c des personnes de couleur, mulâtres et
nègres libres et des colons blancs ». Ces com-
missaires civils, nommés par le Roi, étaient
chargés d'assurer l'exécution de ce décret
qui marque une date dans l'histoire de nos
colonies.
Si, durant les débats de la Constituante et
de la Législative relatifs à la politique colo-
niale, aucune voix ne s'est élevée pour por-
ter à la tribune la question de l'esclavage,
il convient de signaler que c'est pent'aiint
la Législative que s'est produit le premier
effort pour résoudre ce prohlème. L'honnenr
en revient à Ulancgilly, député des Rouches-
du-Rhône. Il avait préparé des observations
sur a l'inutilité absolue des moyens qu'on
prend pour apaiser les troubles de Saint-
Domingue si l'on n'améliore pas en même
temps le sort des nègres esclaves, si l'on
n'interdit pas aux colons les ritrueurs excessi-
ves qu'ils se permettent d'exercer sur eux ».
Il proposait tout tin plan d'émancipation
graduelle. D'abord l'interdiction de maltrai-
tpr de coups les esclaves, interdiction sanc-
tionnée par la perte totale des droits du maî-
tre sur son esclave. Si un colon a à se plain-
dre d'un de ses nècres, celui-ci sera con-
duit à la maison de force située au chef -lieu
.tle canton et appelée le « dérrôt des nègres B.
Les esclaves contre lesquels leurs maîtres
auront porté plainte pourront v être échangés
pour un temps déterminé, entre les maîtres
contractants. Si l'échanrre ne peut s'effectuer,
le nègre sera retenu prisonnier et nourri aux
dénens du maître.
Puis une esquisse encore vague de nos
lois d'assurances sociales:
- Lorsqu'un aègee se trouve, dans l'ino-
possibilité de travailler par suite d'infirmité
ou de vieillesse, son maître doit pourvoir à
sa subsistance.
Enfin, un acheminement progressif vers
l'affranchissement :
Ceux qui auront les moyens de se ra-
cheter le pourront, au prix moyen des ven-
tes de traite.
Les enfants des nègres esclaves seront
libres en naissant et, après l'âge de douze
ans, ils recevront pour leur travail, en sus
de leur nourriture, un salaire de deux sols
par jour.
- Ceux qui sont esclaves depuis quatre
ans avec un maître, seront affranchis au
bout de quatre autres années. Les nègres
nouveaux bénéficieront du même avantage,
huit ans à compter de leur premier achat de
traite. A cette époque, ils seront obligés de
travailler à leur propre compte ou à la
journée. Le prix de la journée est fixé à 6 fr.
argent des colonies, avec la nourriture.
C'est là le premier prélude des lois libé-
ratrices. Cette proposition souleva alors une
telle réprobation qu'elle ne fut même pas
discutée, mais communiquée seulement par
la voie de l'impression. Elle représente
néanmoins une étape importante dans la
marche de la civilisation.
George iVouelle,
Député de Saône-el-Loire,
Vice-président de la Commission
de l',ll"frit', dea Colonies et des Protectorat,
Membre cleJ la CommLssion des Mines.
,–
AU SENAT
DEBATS
La durée du mandat municipal
aux Colonies
Au cours de su séance du 26 février, le
Sénat a adopté par 280 voix contre 7 la
proposition de loi de M. Laboulbène modi-
fiant le paragraphe 1er de l'art 41 do la
loi du 5 avril 1884 sur l'organisation muni-
cipale et portant do 4 il 6 ans la durée du
mandat des conseillers municipaux.
M. Tardieu, ministre de l'Intérieur, au
nom du Gouvernement, a appuyé ce projet
et laissé entrevoir pour l'avenir rallonge-
ment. iï 0 nns également (le lu durée du
înundul législatif.
Par voie d'amendement, M. Lémery, sé-
nateur de la Martinique, avait proposé une
disposition additionnelle ainsi^çonçue :
« La piéseuto loi est applicable aux co-
lonies à suffrage universel (Martinique,
Guadeloupe, Réunion et Guyane. »
L'amendement fut pris en considération
et M. Lémery eut la parole :
M. le Président do la Commission et VI.
ministre de l'Intérieur, dit le sénateur de la
Martinique, viennent de me faire observer que
par application de l'article (55 de la loi de
188V, toutes les modifications amiortécs au sta-
tut municipal sont, de plein droit applicables
aux Colonies a suffrage universel.
S'il en est ainsi, mon amendement devient
sans objet.
Je prends acte de la déclaration de M. le
président de lu Commission et de M. le minis-
tre do l'Intérieur.
M. André Tardieu, ministre de l'Intérieur. -
Je vais donner tous les aimisements nécessai-
res il M. Lémery en lui lisant le premier para-
graphe de l'article <55 de la loi de 1884 :
« La présente loi est également applicable
aux Colonies de la Martinique, de la Guade-
loupe et de la Réunion ».
Il n'v eut pas d'autre observation et
l'amendement de M. Lémery Etant san.-3
objet fut retiré par son auteur.
DANS LES COMMISSIONS
A la Commission des finances
La Commission des finances, réunie sous
la présidence de M. Clémentel, a approuvé
les a via financiers de M. Jeanneney, fa-
vorables, avec certaines modifications, fi
l'approbation de deux projets ayant trait à
la déclaration d'utilité publique de deux
chemins do fer algériens, l'un d'Orléans-
ville à Vialar, l'autre, de Saint-Charles à
Guelma.
En co qui eoneorno ces deux projets, M.
Jeanneney n été milnrisé h déposer, nn nom
de la commission des finances un amende-
ment aux termes duquel la validité des dé-
clarations ,d' ul ¡nU. publique rendues en
matière de chemins de fer d'intérêt local
sera limitée h «ai v années dans nos départe-
monta de l'Afrique (Iii Nord.
Un colonial qui s'ignore
6
Un paysan de Cormeilles-en-Parisis lo-
geait chez lui des hirondelles. Plus exacte-
ment, elles élisaient domicile sous son toit,
chaque fois que le chevalier Printemps les
ramenait en Ile de France, fines fléchettes
noires au ciel bleu pâle.
Notre Cormeillais .voulut savoir vers que!
pays chaud elles émigraient, le froid venu.
Il bagua, l'été dernier, les pattes de quel- I
lues-unes d'entre elles. Une lettre de Gra-
hamtown (Afrique. du Sud) vient de lui
apporter la nouvelle' que deux de « ses » hi-
rondelles avaient été capturées là-bas, dans
l'autre hémisphère, rebaguées et rendues à
la liberté.
Il les attend, maintenant, aux premiers
beaux jours, et lève souvent les yeux vers
les nids vides.
Ce paysan, attaché à son sillon et à sa
ferme, et dont la pensée suit à travers le
monde un essor d'ailes au long cours, suhit,
à son insu probablement, le charme de l'in-
vitation au voyage. C'est un poète et c'est
donc un colonial qui s'ignore.
Car je crois bien que la plupart des Fran-
çais capables de s'exiler écoutent bien moins
le conseil de l'intérêt que l'appel de ciels
éclatants, bien moins les calculs de Mercure
que le chant d'Apollon dtharède.
8e'" tfe L«r»(Nl0Hfére.
Les vins français aux colonies
»♦»
?
La question du vin est une de
celles qui « passionnent le débat »
non seulement dans le } Midi mais
au Parlement. * -
La France (et ce welt pas ici une formule
de rhétorique) est la première nation vinieole
du monde. Mais si nous en croyons M. Gas-
ton Gérard et il faut le croire, car il est
député-maire de Dijon notre situation
pourrait devenir critique, d'abord farce que
notre pays est sur le point de surproduite
et aussi parce qu'il est maintenant sérieuse-
ment concurrencé par les pays étrangers,
hors de France et dans nos colonies.
Nos concurrents producteurs de vin ont
mis la crise de phylloxéra à profit pour
mettre la main sur les marchés extérieurs.
Oautre part, en France, la production
s'est accrue et elle serait sur le point d'at-
teindre 80 millions d'hectolitres alors que ia
consommation française n'a été que de 10
millions d'hectolitres en 1926.
Enfin, les pays qui achetaient notre vin
ont relevé sensiblement les droits d'entrée
sur le vin.
Et nous voilà une fois de plus obligés, à 1
propos dit viny de constater que notre poli-
tique d'échange tl'ilCC ne s colonies n'est pas
ce qu'elle devrait être.
Nos colonies d'Algérie et de Tunisie sont
productrices de vin et nous devons nous en
réjouir.
Mais nos autres colonies sont des pays
importateurs. Pour ces transactions il n'y
a pas de droits de douane à craindre pour
nos vins.
Nous sommes cependant trop souvent obli-
gés de constater que ce sont des vins italiens
ou espagnols qu'on y importe.
la Frana, première productrice de vin,
est au dernier rang comme exportatrice.
Et, ce qui est pire, c'est que nous voyons
hors de France nos concurrents inonder tous
les marchés d'infâmes et grossières contre-
façons de nos crus de Bordeaux, Bourgogne
ou Champagne 1
On connaît l'histoire de ce levantin qui
fabriquait son t'in et le vendait sous V éti-
quette a Bordeaux fils P. Prenant le PiTée
pour un nom d'homme il se croyait à l'abri
des poursuites en prenant le nom du fils ou
lieu du père. la famille Bordeaux pouvant
avoir des fils parcourant le monde.
De même l Amérique latine et mime
l'Amérique du Nord en même temps qu'elles
s'intoxiquent avec l'alcool nocif, produit
de leurs alambics fraudeurs, s'empoisonnent
avec des mixtures où l'on trouve tout excepté
dn raisin.
En face de ces laits bien connus et cent
fois répétés, nous devons agir et rendre de
plus en plus étroits les liens qui unissent :0
Métropole à la France d'outre-mer.
Mlcliel Celaf«foer/er
béputé (les CAtes-du-Nord,
Membrede la Marine Marchande.
r 1
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, se réunit aujourd'hui
jeudi 28 février, à 17 heures.
A l'ordre du jour figurent :
io La discussion du rapport pour avis de
M. Cuttoli sur le projet de loi portant dé-
claration d'utilité publique d'un chemin de
fer d'intérêt général de Tébessa à Kouif et
a la frontière tunisienne;
20 La discussion du rapport de M. Ricci
sur le projet de loi concernant la déclaration
des fiançailles et le mariage des Kabyles;
30 La désignation de rapporteurs :
Il) Pour avis :
Du projet de loi n° 1140 ratifiant des décrets
modifiant des droits de douane dans certai-
nes colonies.
Du projet de loi n° 1141 ratifiant des dé-
crets modifiant le tarif des douanes dans
diverses colonies.
Du projet de loi n° 1143 tendant à autoriser
la colonie de Madagascar à affecter à la
réparation des dommages causés par les
récents cyclones le solde disponible sur
l'avance de 50 millions qui lui a été con-
sentie.
Õ) Pour le fond :
Du projet de loi n° 1144 tendant à la sup-
pression du Conseil d'appel des Iles Saint-
Pierre et Miquelon et du Tribunal d'appel
de la Côte des Somalis.
Du projet de loi n° 1170 tendant à accorder
au Ministère de F Intérieur un contingent
annuel de croix de la Légion d'honneur
pour récompenser des indigènes algériens
avant acquis la qualité de citoyen fran-
ÇalS. ---
De la proposition de résolution n° 1223 ten-
dant a rétablir les directions de l'Intérieur
dans les colonies pourvues de Conseils gé-
néraux.
De la proposition de résolution n° 1232 ten-
dant à développer la culture du ricin dans
l'Afrique du Nord et dans les colonies
françaises.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
MINISTERE DE LA GUERRE
Kst promu rniiiinandcur :
• M. Molitur (Kdinond-Ciuillnume), capi-
taine au i d'infanterie colcniaic, re-
traité pour blessures de guerre.
- --
A rassociation 1
Cotonies Sciences
.8.
L'assemblée générale de l'Association
Colonies-Sciences a eu lieu aujourd'hui au
tifcge social.
M. René Legendrc, chef des Services tech-
niques de l'Office National des Recherches
et Inventions, a fait au cours de cette réu-
nion un exposé sur la conservation des cé-
réales.
Dépêches de "Indochine i
̃̃ »♦«
Une «total japonaise
Une mission japonaise comprenant le
directeur de la Japon Steel Tube Company
ùi^tivis ingénieurs, visite actuellement di-
verses mines du Tonktn, et spécialement
le gisement de fer de la province de Than-
GuVéra. L'industrie métallurgique japonaise
dont le développement a été considérable-
ment stimulé par la grande guerre cher-
che actuellement à se procurer du minéral
de fer dans les meilleures conditions pour
maintenir une production en rapport avec
l'importance de ses installations. l.es gise-
ments de fer de l'Indochine sont suscepti-
bles de lui fournir un mènerai d'excellente
qualité, pourraient être rapidement mis en
exploitation et permettraient l'exportation
sur le Japon d'un tonnage très important.
Plus de théâtre au Tonkin
La Commission théâtrale réunie samedi
dans la matinée, a, suivant une suggts-
lion de l'administrateur maire Tltolance,
émis à l'unanimité un vœu proposant la
suppression de la prochaine saison tluM-
trale à Hanoi et à tlaïphong, en raison de
l'importance du chiffre de la subvention
reconnue maintenant nécessaire pour une
exploitation non déficitaire.
M. Pasquier chez les anciens combattants
Le Gouverneur, général Pasquier a ho-
noré samedi soir de * sa présence la fête
annuelle de la section haiphonnaise de
r Association tonkinoise des Anciens Com-
battants.
(Indopacifi.)
..a »
L'affairciAlexis à Hanoi
Il.
Lundi matin a comparu pour la deuxième
fois devant la Cour criminelle de Hanoï,
ainsi que nous l'avions annoncé, l'ancien pi-
lote du port de Haïphong Maurice Alexis,
déjà condamné en avril 19^8 par la même ju-
ridiction à la peine des travaux forcés à per-
tétuité pour l'assassinat du brigadier des
douanes Noël. Le jugement de la Cour cri-
minelle avait été cassg*- par la Cour de cas-
sation. Après rejet par la Cour des conclu-
sions préliminaires de la défense demandant
le renvoi de l'affaire à une session ultérieure
pour enquête, le Président a commencé l'in-
terrogatoiie. au fond de l'inculpé. Celui-ci
continue à soutenir la version du crime déjà
produite au cours des débats précédents.
;
La France, l'Indochine
et la Chine
♦
, Les consulats chinois
Les Français au Yunnan
> Les négociateurs français et chinois qui
s'étaient rencontrés au cours d'une dixième
conférence pour poursuivre l'examen du
contre-projet du traité, firent porter la dis-
cussion sur les cinq premiers articles pour
lesquels diverses questions sont encore réser-
vées, notamment en ce qui concerne les vil-
les d'Indochine où seront établis des Consu-
lats chinois; le régime des Français et res-
sortissants Français dans le Yunnan et d'au-
tres provinces, qui doit, à titre de compensa-
tion, comporter des avantages nouveaux, no-
tamment le droit de contracter des baux à
long terme permettant de construire des im-
meubles, n'est pas encore complètement fixé.
Le statut des Chinois en Indochine
Une onzième séance a été tenue où ont été
discutés les articles 4, 5, 6, 8 et 9 du projet
de convention relatif au régime des passe-
ports et des laisser-passor, au statut tradi-
tionnel des Chinois établis en Indochine,
aux droits de transit et au tarif douanier
chinois. Ces deux dernières questions seront
réservées pour un examen ultérieur. Un ac-
cord de principe a été obtenu en ce qui con-
cerne le régime des passeports.
La mort d'un missionnaire français
Un accord pour le règlement de l'incident
de Nankin a été conclu.
En guise d'indemnité, le Gouvernement
chinois versera 106.000 dollars aux personnes
qui ont subi des dommages ; d'autre part,
pour la mort du père missionnaire français,
le Gouvernement a renoncé spontanément à
demander une indemnité, mais le* gouverne-
ment chinois versera 20.000 dollars à l'Insti-
tut anti-variolique de Shanghaï et 10.000 dol-
lars à la Société de Sériciculture.
Accords et compromis divers
Au cours de la conférence tenue lundi, des
vues ont été échangées particulièrement sur
le statut chinois en Indochine, mais la ques-
tion n'est pas encore au point. Un accord est
intervenu pour l'arrestation et l'extradition
des délinquants et criminels. L'article 9 trai-
tant du régime douanier demeure encore -ré-
servé. Cependant des solutions transaction-
nelles sont envisagées. Un accord est égale-
ment intervenu sur la durée de la convention
qui serait étendue à cinq ans au lieu de
trois. La mise au point des résultats déjà
obtenus sera faite par le secrétariat des deux
délégations. Les conversations reprendront
le rr mars.
En somme, le travail des négociateurs est
entré dans une phase de compromis et
d'ajustement réciproques, faisant présager
des possibilités d'entente.
A la Chambre de Commerce
Franco - Asiatique
Kou.s la présidence (tu Gouverneur Général
Augoulvant, la Section Chine de la Chambre
de Commerce Franco-Asiatique (97, rue Saint-
1.azare), se réunira le mercredi 6 mars à 2
Lazare), et demie précises, avec l'ordre du jour
heures
suivant :
l* Traité de commerce tranco-chinois; 2*
traité de commerce sino-indochinois ; 3* len-
teur des courriers vers l'Extrême-Orient; 4*
communications et questions diverses.
Au cours de cette réunion, d'importants pro-
blèmes relatifs notamment aux questions doua-
nières seront étudiés.
S
Retour du Niger
"el
M. Maginot à Alger
M. Maginot, ministre des Colonies ; le ma-
réchal Franchet d Esperey ; M. Bordes. Gou.
verneur général de l'Algérie, et leur suite, sont
arrivés nier véi AJfer< ., >
Le maire d'Alger, M. Raffi, a exprimé au
ministre, en termes particulièrement sympathi-
mi n i stre, en. termes thi.
ques, ses souhaits de bienvenue qui s'adres-
saient à la fois au représentant du Gouverne-
ment et à l'ancien collaborateur de M. Jon-
nart, au Gouvernement général de l'Algérie.
Après la présentation des personnalités ve-
nues à sa rencontre, le ministre a passé devant
le front des troupes qui rendaient les honneurs
et a gagné je Palais d'Eté, où il est l'hôte
du Gouverneur général.
M. et Mme Bordes ont offert, à midi, en
l'honneur de M. Maginot et du maréchal
Franchet d'Esperey un déjeuner auquel assis-
taient également MM. Duroux, Cuttoli, séna-
teurs ; Galle, président des Délégations finan-
cières ; Messimy, ancien ministre, et de nom-
breuses personnalités d'Alger.
M. Bordes a salué en M. Maginot « l'an-
cien Algérien, le grand mutilé, le représen-
tant du Gouvernement d'Union nationale. Et
il s' est félicité de pouvoir recevoir le ministre
en parfaite communion d'idées avec les repré-
sentants autorisés de l'Algérie. --
- - - -
M. Maginot, dans une remarquable réponse,
a déclaré notamment :
le suis cenu par le Sud parce que le pensais
qu il faut que des liaisons plus intimes s'éta-
blissent entre l'A.O.F. et l Algérie.
Il ne faut ni particularisme ni compartimen-
tage. En venant ici, nous avons posé, en quel-
que sorte, la première pierre de l'unité afri-
caine. Nous vous demandons maintenant de
nous aider à élever jusqu'au faîte l' œuvre com-
mencée.
Le ministre, qui sera reçu par la Chambre
de Commerce, la Municipalité et l'Interfédé-
ration des victimes de la guerre, doit s'embar-
quer samedi prochain, à midi, à bord du Du-
guay-Trouin. Il sera accompagné de M. Gus-
tave Germain, de M. Peyrouton, du maréchal
Franchet d'Esperey, du général Messimy, etc.
Pendant l'arrêt de Colomb-Béchar
Au dîner offert à M. Maginot par la Com-
mission municipale de Colomb-Béchar. M.
Perez, adjoint spécial, en souhaitant la bien.
venue au ministre des Colonies, a formulé le
voeu que soit bientôt construit le Tieossaharien
qui passera sur l' axe Oran-Colomb-Béchar, la
vallée de la Saoura et le Niger, son meilleur
tracé. Le colonel Catroux, commandant le ter-
ritoire d'Aïn-Sefra, a souhaité un prompt retour
de la sécutit'? dar.s ces régions sahariennes, et
M. Borde*, Gouverneur général, a adressé au
ministie le sâiu: des populations algériennes.
Dans sa réponse, M. Maginot a déclaré
qu'il ne pouvait donner des précisions sur le
Transsaharien, car il doit réserver au Gouver-
nement les résultats de son enquête, mais son
seul voyage constitue déjà une indication suffi-
sante. Puis il a exprimé sa joie de se retrouver
sur la terre algérienne et a félicité, au nom du
Gouvernement, les civils et les militaires qui
travaillent pour la France dans les régions saha-
riennes.
A travers le Sahara
en automobile
t +«
Nos lecteurs se souviennent de la belle
randonnée accomplie par un Tunisien, M.
Rœderer, qui parti de Mateur, a atteint le
Niger en automobile.
Deux jeunes commerçants d'Oran, imitant
M. Roîderer, MM. Louis Storto et Albert
Mentzcr, viennent de prendre l'initiative
hardie d'essayer d'établir une liaison com-
merciale entre Oran et le Niger par le Sa-
hara. Il s'agit d'une entreprise privée qui
n'a sollicité aucun appui officiel, aucune
subvention. C'est à leurs risques et périls,
moralement et matériellement, que ces jeunes
gens l'ont conçue et mise en exécution.
Ils ont quitté Oran avec oeux camions au..
tomobiles de cinq tonnes, bourrés de mar-
chandises diverses et transportant 1.600 li-
tres d'essence et 200 litres d'huile. Leur iti-
néraire passe par Saïda, Aïn-Scfra, Colomb-
ftéchar, Beni-Abbès, Adrar, le Tanczrouft, et
Gao, sur le Niger.
Ces deux commerçants sont seulement ac-
compagnés de deux mécaniciens. Ils désirent
donner une nouvelle preuve que l'on peut fa-
cilement atteindre le Soudan avec des voi-
tures commerciales de type courant.
1 <>♦•"
Le raid automobile
Tunis TripoM
L'épreuve annuelle de régularité dite
« Grand Prix de Tunis-Tripoli » aura lieu en
une étape unique de 800 kilomètres.
Une somme de 66.000 lires viendra récom-
penser les quatre premiers des trois catégories.
Ce raid est réservé aux voitures type a sport ».
Le départ aura lieu de Tunis le jeudi 21
mars. Cette épreuve coïncidera avec ta Foire
des Echantillons qui se tiendra à Tripoli et
qui sera inaugurée le 20 mars, ainsi que le
circuit de vitesse (Grand Prix de Tripoli), qui
aura lieu le 24 du même mois, et est dotée
de 135.000 1 ires en espèces.
Cette manifestation est organisée par l'A.C.
de Tripoli, avec le concours de l'Automobile
Club oe Tunisie.
4»
En mission charitable
)|1
Deux infirmières de la Croix-Rouge fran-
çaise, Mlles Yvonne Cottin et Jeanne Do-
bler, ont quitté Paris hier pour se rendre en
mission en Syrie, où elles doivent organiser,
dans la région d'Antioche, des soupes popu-
laires en faveur des réfugiés arméniens.
Les visites de M. Lucien Saint
* »♦«
Mardi dernier, M. Lucien Saint, accqav
pagné des membres de ses cabinets civif fet
militaire, a rendu une visite officielle au Sul.
tan.
, A l'entrée du Palais, attendaient 14. Mye,
conseiller du Gouvernement chétifien; Si Mtya-
meti et Si Kaddour ben Ghabrit, ainsi que de
hauts fonctionnaires du protectorat.
L'arrivée du Résident a été saluée par h
Marseillaise et l'hymne chérifien, puis M.
Saint a pénétré dans la salle d'audience.
S. M. Sidi Mohamed, ayant le Grand Cor-
don de la Légion d'honneur sur son bumqua,
attendait, assis sur son trône.
Le Résident général portant les insignes du
Ouissam Alaouite sur sa grande tenue de plé-
nipotentiaire s'est avancé vers le sultan et Fa
remercié de son accueil, puis lui a dit son fit-
dent désir de poursuivre avec lui une oeufte
de collaboration étroite.
Le sultan lui a renouvelé ses félicitaHbm
pour sa nomination et l'a assuré de son dElir
de continuer !'œuvre féconde vers la civilisa-
tion.
il lui a exprimé ses regrets que cette période
religieuse du Ramadan ne lui .permette pas de
le recevoir mieux encore.
Le souverain a souhaité qu'à l'issue du Ca-
rême, M. Lucien Saint vienne le voir fréqueto-
ment de manière a poursuivre leur* efforts com-
muns.
Le Résident général a remercié le sultao,\
puis il a pris place dans un fauteuil aménagé
près du trône.
Une conversation amicale s'est engagée.
M. Lucien Saint a dit au sultan combleg
il avait été touché des manifestations dont if
avait été l'objet de la part des populatiolt"
européennes et indigènes, puts, après lui av6rr
orésenté ses collaborateurs, le général Noguès,
les commandants Bernard et Juin, il a pn»
congé du souverain et s'est rendu à la Rési-
dence générale, accompagné de son escorte de
cavaliers.
Aujourd'hui. M. Lucien Saint a quitté
Rabat par train spécial, se rendant à Fez. où
la population européenne et indigène lui pré-
pare une nrrandiose réception. il est accompa-
gné des délégués de la Résidence, du secré-
taire orénéral et des membres de son cabinet.
Son déni ^cernent durera oueloues jnllrs.
V Mme Lucien Saint, venant de Tunis, erf
arrivée au Maroc. -
4*»
La mise en valeur de l'Afrique
Equatoriale Française
par Henri Michei.
̃ »♦»
C'est un fait malheureusement indéniable^
et sur lequel on ne saurait trop insister, qùe
pendant très longtemps et jusqu'à la fin de
la guerre, notre immense colonie de l'A.
E. F. a été dédaignée, délaissée et quasi-
abandonnée, en dépit de ses richesses latcIt-
tes incontestahles.
Combien de fois n'a-t-on pas mis en pa-
rallèle l'œuvre accomplie au Congo Belge,
pendant trente ans, de iSqo à 1920, et cel le
réalisée, dans le même temps, sur les terri-
toires du bassin du Congo qui devaient
constituer plus tard l'Afrique EquatoriaJo
Française? D'un côté, des moyens officiçjls
puissants, tant financiers que matériels et
administratifs, de l'autre, du nôtre, octroi oe
crédits insuffisants, ne permettant ni cr A-
tion de routes, ni construction de ports, ni
construction de chemins de fer, en somthe
rien ou presque rien.
Depuis quelques années, et principalement
depuis que l'A.E.F. a, pour la diriger, 11a
de nos plus éminents Gouverneurs coloniaux
M. Antonetti, la situation s'est heureuse-
ment modifiée.
Dans tous les domaines, en effet, l'A.E.F.
est en progrès constants. Et cette situatitm,
elle la doit à la politique vigoureuse (c'J&t
le mot qui me parait convenir le mieux) de
son Gouverneur général.
Prenons, par exemple, les chiffres progres-
sits du trafic commercial de la colonie, ils
nous en administrent la preuve la plus écla-
tante. Le mouvement commercial de l'A.
E. F. est, en effet, passé de 34 millions en
1922 à 1)1 millions en 1924, a 155 millions en
1925, à 275 millions en 1926, h 310 millions
en 1927, et il a. atteint, pour le premier se-
mestre seulement de 1928, iqç; millions.
Ceci s'entend simplement des valeurs en
francs des marchandises.
Pour juger plus exactement des échanges
de l'A.E.F. avec l'extérieur, examinons le
tonnage de ces marchandises.
Il y a un excédent très notable.
C'est ainsi qu'en ICFS, l'A.E.F..1 importé
31.666 tonnes; elle en a exporté 248.815 ton-
nes, soit au total 280.481 tonnes.
En 1926, elle a importé 52.361 tonnes;
elle a exporté 280.447 tonnes, soit au total :
332.808 tonnes.
En 1 <>27, le tonnage à l'importation n'a.
plus atteint que 51.200 tonnes, tandis que ies
exportations se sont élevées a 349-936 tonnbs,
soit un tonnage total de 401.136 tonnes. On
le voit, le progrès est constant et combien
sensible !
Mais ce n'est pas tout.
Au point de vue financier, les recettes de
la colonie qui étaient de 10 millions seule-
ment en 1924, ont dépassé 21 millions en
1926, et 30 millions en 1028. De telle, soj't-e
que l'actif des caisses de réserve est passé
lie 1.2so.ono francs à 27 millions.
Ces chiffres ne prouvent-ils pas, de la ma-
nière la plus péremptoire, l'ouvre vraiment
réalisatrice accomplie sous l'énergique im-
pulsion du Gouverneur général Antonetti?
Son effort a porté, tout d'abord, sur le re-
dressement de la situation budgétaire. Il a
voulu que l'A.E.F. arrivât à vivre, financiè-
remcnt, de ses propres tessourres, sans plus
recourir aux subventions de la Métropole, l.es
chiffre des recettes, cité plus haut, indique
assez qu'il a pleinement réussi
Il était ensuite indispensable de doter les
diverses colonies du groupe de l'outillage
économique attendu depuis longtemps. Et
cette tâche n'était pas la moins ardue. Faytr-
de moyens de communications, faute do vover
US NUMERO : 30 CENTRES
JEUDI SOlA. 2b FEVRIER 1929.
? JOURNAL QUOTIDIEN
.,., 1 , A.,:.'
Rédaction & Administration :
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TÉJm. 1 LOUVMi le-W
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Les Annales Coloniales
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ABONNEREHTS
avec la Revue mensuelle i
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Colonies 180 0 tOI. il »
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On s'abonne ataa trais Aiflp
loua Im Invomui do pool*.
a
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La Révolution et les Colonies
: LA LEGISLATIVE
i s.. •.
- - * Ce n'est pas dans la calme pcopice aux
léforines longuement mûries que se pose pour
ta Législative la question coloniale. Le 27
Octobre 1791, des lettres que lui communi-
qua François de Néufchâteau lui annon-
pient la révolte des noirs soutenus par les
pulât res.
Les grands ports en relations avec les lies
demandèrent, par des démarches pressantes,
l'envoi de troupes à Saint-Domingue. Par
0Dntre, Merlin de Thionville, adversaire de
Coûte politique coloniale, insista, dans la
léance du 6 novembre, pour que toutes les
forces disponibles fussent employées à la dé-
fense des frontières et il ne manqua pas de
IDuligner la contradiction qui éclatait dans
la conduite de l'assemblée : en Europe, la
lutte pour la délivrance des peuples, aux
Colonies, une intervention armée pour le
maintien de l'esclavage.
Le 30 novembre, les délégués de l'Assem-
blée de Saint-Domingue furent admis à la
barre et firent un tableau horrible des excès
de toutes sortes commis par les révoltés :
maisons et plantations incendiées, colons
assassinés et même sciés entre deux planches.
A la peinture de ces désordres, s'opposait
celle du régime doux et humain dont avaient
jusqu'alors joui les nègres, tandis que leur
terre natale était ensanglantée par toutes
les fureurs de la barbarie.
À vrai dire, il y avait certainement dans
nos possessions d'outre-mer des colons qui
traitaient leurs esclaves avec justice et même
avec bienveillance. Mais il était inadmissi-
ble, pour une Assemblée qui proclamait
comme son idéal la déclaration des Droits de
l'Homme, de maintenir et d'encourager la
pratique de la traite.
- iirissot, que n'effrayaient point les mesu-
res radicales, proposa de dissoudre les As-
semblées coloniales et d'en instituer de nou-
velles, qui seraient élues par tous les hom-
mes libres, blancs et de couleur, et d'envoyer
aux lies des Commissaires surveiller l'exécu-
tion de ces mesures. Mais malgré l'énergie
de ses résolutions, il n'osait pas, lui non
plus, aborder la question de l'esclavage.
, Vergniaud et Guadet, esprits plus conci-
liants, demandèrent que la force armée eût
pbur mandat de maintenir toutes les conven-
tions qui rapprochaient les colons blancs et
les hommes de couleur libres. Les colons
blancs, en effet, épouvantés par la révolte,
avaient compris que leur intérêt était de faire
'-;"$ alliance avec les hommes de couleur libres
et avaient conclu avec eux, le 11 septembre,
la Convention de Port-au-Prince, par la-
quelle ils s'engageaient à respecter le décret
de mars qui reconnaissait les droits politi-
ques des hommes de couleur libres.
- En somme, les préoccupations de la Légis-
lative portaient surtout sur les mulâtres. Les
délégués des colons de Saint-Domingue, ve-
nus à sa barre, voulaient les punir par les
armes de s'être joints à la révolte des noirs ;
la Gironde penchait pour un accord, sur la
base de la Convention de Port-au-Prince.
Mais les Girondins se heurtèrent à l'opposi-
tion de la majorité et le décret du 7 décem-
bre 1791 ne fut qu'un pâle reflet de leurs
propositions. Les nouvelles parvenues à l'As-
semblée en décembre, janvier, février et
mars 1792, montrèrent son inefficacité. La
révolte s'aggravait et les hommes de couleur
libres étaient à sa tête, apaisant ou soule-
vant les esclaves au gré de leur volonté.
La Gironde, dont l'influence s'était accrue,
prit le pouvoir dans la deuxième moitié de
mars. Guadet, réfutant le discours prononcé
par Barnave, en septembre 1791, s'attacha à
démontrer que, contrairement à l'opinion de
ses adversaires, le décret du 24 septembre,
rendu par la Constituante pouvait être modi-
fié sans qu'il fût porté aucune atteinte à la
Constitution. Il s'efforça de gagner à la
cause des hommes de couleur la bourgeoisie
des grands ports. --- ------
L'Assemblée adopta la motion girondine
et le décret du 24 mars 1792 prcscri\ it ,la
réélection des Assemblées coloniales dans les
formes prévues par le décret du 8 mars 1790
et proclama l'égalité des droits politiques
c des personnes de couleur, mulâtres et
nègres libres et des colons blancs ». Ces com-
missaires civils, nommés par le Roi, étaient
chargés d'assurer l'exécution de ce décret
qui marque une date dans l'histoire de nos
colonies.
Si, durant les débats de la Constituante et
de la Législative relatifs à la politique colo-
niale, aucune voix ne s'est élevée pour por-
ter à la tribune la question de l'esclavage,
il convient de signaler que c'est pent'aiint
la Législative que s'est produit le premier
effort pour résoudre ce prohlème. L'honnenr
en revient à Ulancgilly, député des Rouches-
du-Rhône. Il avait préparé des observations
sur a l'inutilité absolue des moyens qu'on
prend pour apaiser les troubles de Saint-
Domingue si l'on n'améliore pas en même
temps le sort des nègres esclaves, si l'on
n'interdit pas aux colons les ritrueurs excessi-
ves qu'ils se permettent d'exercer sur eux ».
Il proposait tout tin plan d'émancipation
graduelle. D'abord l'interdiction de maltrai-
tpr de coups les esclaves, interdiction sanc-
tionnée par la perte totale des droits du maî-
tre sur son esclave. Si un colon a à se plain-
dre d'un de ses nècres, celui-ci sera con-
duit à la maison de force située au chef -lieu
.tle canton et appelée le « dérrôt des nègres B.
Les esclaves contre lesquels leurs maîtres
auront porté plainte pourront v être échangés
pour un temps déterminé, entre les maîtres
contractants. Si l'échanrre ne peut s'effectuer,
le nègre sera retenu prisonnier et nourri aux
dénens du maître.
Puis une esquisse encore vague de nos
lois d'assurances sociales:
- Lorsqu'un aègee se trouve, dans l'ino-
possibilité de travailler par suite d'infirmité
ou de vieillesse, son maître doit pourvoir à
sa subsistance.
Enfin, un acheminement progressif vers
l'affranchissement :
Ceux qui auront les moyens de se ra-
cheter le pourront, au prix moyen des ven-
tes de traite.
Les enfants des nègres esclaves seront
libres en naissant et, après l'âge de douze
ans, ils recevront pour leur travail, en sus
de leur nourriture, un salaire de deux sols
par jour.
- Ceux qui sont esclaves depuis quatre
ans avec un maître, seront affranchis au
bout de quatre autres années. Les nègres
nouveaux bénéficieront du même avantage,
huit ans à compter de leur premier achat de
traite. A cette époque, ils seront obligés de
travailler à leur propre compte ou à la
journée. Le prix de la journée est fixé à 6 fr.
argent des colonies, avec la nourriture.
C'est là le premier prélude des lois libé-
ratrices. Cette proposition souleva alors une
telle réprobation qu'elle ne fut même pas
discutée, mais communiquée seulement par
la voie de l'impression. Elle représente
néanmoins une étape importante dans la
marche de la civilisation.
George iVouelle,
Député de Saône-el-Loire,
Vice-président de la Commission
de l',ll"frit', dea Colonies et des Protectorat,
Membre cleJ la CommLssion des Mines.
,–
AU SENAT
DEBATS
La durée du mandat municipal
aux Colonies
Au cours de su séance du 26 février, le
Sénat a adopté par 280 voix contre 7 la
proposition de loi de M. Laboulbène modi-
fiant le paragraphe 1er de l'art 41 do la
loi du 5 avril 1884 sur l'organisation muni-
cipale et portant do 4 il 6 ans la durée du
mandat des conseillers municipaux.
M. Tardieu, ministre de l'Intérieur, au
nom du Gouvernement, a appuyé ce projet
et laissé entrevoir pour l'avenir rallonge-
ment. iï 0 nns également (le lu durée du
înundul législatif.
Par voie d'amendement, M. Lémery, sé-
nateur de la Martinique, avait proposé une
disposition additionnelle ainsi^çonçue :
« La piéseuto loi est applicable aux co-
lonies à suffrage universel (Martinique,
Guadeloupe, Réunion et Guyane. »
L'amendement fut pris en considération
et M. Lémery eut la parole :
M. le Président do la Commission et VI.
ministre de l'Intérieur, dit le sénateur de la
Martinique, viennent de me faire observer que
par application de l'article (55 de la loi de
188V, toutes les modifications amiortécs au sta-
tut municipal sont, de plein droit applicables
aux Colonies a suffrage universel.
S'il en est ainsi, mon amendement devient
sans objet.
Je prends acte de la déclaration de M. le
président de lu Commission et de M. le minis-
tre do l'Intérieur.
M. André Tardieu, ministre de l'Intérieur. -
Je vais donner tous les aimisements nécessai-
res il M. Lémery en lui lisant le premier para-
graphe de l'article <55 de la loi de 1884 :
« La présente loi est également applicable
aux Colonies de la Martinique, de la Guade-
loupe et de la Réunion ».
Il n'v eut pas d'autre observation et
l'amendement de M. Lémery Etant san.-3
objet fut retiré par son auteur.
DANS LES COMMISSIONS
A la Commission des finances
La Commission des finances, réunie sous
la présidence de M. Clémentel, a approuvé
les a via financiers de M. Jeanneney, fa-
vorables, avec certaines modifications, fi
l'approbation de deux projets ayant trait à
la déclaration d'utilité publique de deux
chemins do fer algériens, l'un d'Orléans-
ville à Vialar, l'autre, de Saint-Charles à
Guelma.
En co qui eoneorno ces deux projets, M.
Jeanneney n été milnrisé h déposer, nn nom
de la commission des finances un amende-
ment aux termes duquel la validité des dé-
clarations ,d' ul ¡nU. publique rendues en
matière de chemins de fer d'intérêt local
sera limitée h «ai v années dans nos départe-
monta de l'Afrique (Iii Nord.
Un colonial qui s'ignore
6
Un paysan de Cormeilles-en-Parisis lo-
geait chez lui des hirondelles. Plus exacte-
ment, elles élisaient domicile sous son toit,
chaque fois que le chevalier Printemps les
ramenait en Ile de France, fines fléchettes
noires au ciel bleu pâle.
Notre Cormeillais .voulut savoir vers que!
pays chaud elles émigraient, le froid venu.
Il bagua, l'été dernier, les pattes de quel- I
lues-unes d'entre elles. Une lettre de Gra-
hamtown (Afrique. du Sud) vient de lui
apporter la nouvelle' que deux de « ses » hi-
rondelles avaient été capturées là-bas, dans
l'autre hémisphère, rebaguées et rendues à
la liberté.
Il les attend, maintenant, aux premiers
beaux jours, et lève souvent les yeux vers
les nids vides.
Ce paysan, attaché à son sillon et à sa
ferme, et dont la pensée suit à travers le
monde un essor d'ailes au long cours, suhit,
à son insu probablement, le charme de l'in-
vitation au voyage. C'est un poète et c'est
donc un colonial qui s'ignore.
Car je crois bien que la plupart des Fran-
çais capables de s'exiler écoutent bien moins
le conseil de l'intérêt que l'appel de ciels
éclatants, bien moins les calculs de Mercure
que le chant d'Apollon dtharède.
8e'" tfe L«r»(Nl0Hfére.
Les vins français aux colonies
»♦»
?
La question du vin est une de
celles qui « passionnent le débat »
non seulement dans le } Midi mais
au Parlement. * -
La France (et ce welt pas ici une formule
de rhétorique) est la première nation vinieole
du monde. Mais si nous en croyons M. Gas-
ton Gérard et il faut le croire, car il est
député-maire de Dijon notre situation
pourrait devenir critique, d'abord farce que
notre pays est sur le point de surproduite
et aussi parce qu'il est maintenant sérieuse-
ment concurrencé par les pays étrangers,
hors de France et dans nos colonies.
Nos concurrents producteurs de vin ont
mis la crise de phylloxéra à profit pour
mettre la main sur les marchés extérieurs.
Oautre part, en France, la production
s'est accrue et elle serait sur le point d'at-
teindre 80 millions d'hectolitres alors que ia
consommation française n'a été que de 10
millions d'hectolitres en 1926.
Enfin, les pays qui achetaient notre vin
ont relevé sensiblement les droits d'entrée
sur le vin.
Et nous voilà une fois de plus obligés, à 1
propos dit viny de constater que notre poli-
tique d'échange tl'ilCC ne s colonies n'est pas
ce qu'elle devrait être.
Nos colonies d'Algérie et de Tunisie sont
productrices de vin et nous devons nous en
réjouir.
Mais nos autres colonies sont des pays
importateurs. Pour ces transactions il n'y
a pas de droits de douane à craindre pour
nos vins.
Nous sommes cependant trop souvent obli-
gés de constater que ce sont des vins italiens
ou espagnols qu'on y importe.
la Frana, première productrice de vin,
est au dernier rang comme exportatrice.
Et, ce qui est pire, c'est que nous voyons
hors de France nos concurrents inonder tous
les marchés d'infâmes et grossières contre-
façons de nos crus de Bordeaux, Bourgogne
ou Champagne 1
On connaît l'histoire de ce levantin qui
fabriquait son t'in et le vendait sous V éti-
quette a Bordeaux fils P. Prenant le PiTée
pour un nom d'homme il se croyait à l'abri
des poursuites en prenant le nom du fils ou
lieu du père. la famille Bordeaux pouvant
avoir des fils parcourant le monde.
De même l Amérique latine et mime
l'Amérique du Nord en même temps qu'elles
s'intoxiquent avec l'alcool nocif, produit
de leurs alambics fraudeurs, s'empoisonnent
avec des mixtures où l'on trouve tout excepté
dn raisin.
En face de ces laits bien connus et cent
fois répétés, nous devons agir et rendre de
plus en plus étroits les liens qui unissent :0
Métropole à la France d'outre-mer.
Mlcliel Celaf«foer/er
béputé (les CAtes-du-Nord,
Membre
r 1
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, se réunit aujourd'hui
jeudi 28 février, à 17 heures.
A l'ordre du jour figurent :
io La discussion du rapport pour avis de
M. Cuttoli sur le projet de loi portant dé-
claration d'utilité publique d'un chemin de
fer d'intérêt général de Tébessa à Kouif et
a la frontière tunisienne;
20 La discussion du rapport de M. Ricci
sur le projet de loi concernant la déclaration
des fiançailles et le mariage des Kabyles;
30 La désignation de rapporteurs :
Il) Pour avis :
Du projet de loi n° 1140 ratifiant des décrets
modifiant des droits de douane dans certai-
nes colonies.
Du projet de loi n° 1141 ratifiant des dé-
crets modifiant le tarif des douanes dans
diverses colonies.
Du projet de loi n° 1143 tendant à autoriser
la colonie de Madagascar à affecter à la
réparation des dommages causés par les
récents cyclones le solde disponible sur
l'avance de 50 millions qui lui a été con-
sentie.
Õ) Pour le fond :
Du projet de loi n° 1144 tendant à la sup-
pression du Conseil d'appel des Iles Saint-
Pierre et Miquelon et du Tribunal d'appel
de la Côte des Somalis.
Du projet de loi n° 1170 tendant à accorder
au Ministère de F Intérieur un contingent
annuel de croix de la Légion d'honneur
pour récompenser des indigènes algériens
avant acquis la qualité de citoyen fran-
ÇalS. ---
De la proposition de résolution n° 1223 ten-
dant a rétablir les directions de l'Intérieur
dans les colonies pourvues de Conseils gé-
néraux.
De la proposition de résolution n° 1232 ten-
dant à développer la culture du ricin dans
l'Afrique du Nord et dans les colonies
françaises.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
MINISTERE DE LA GUERRE
Kst promu rniiiinandcur :
• M. Molitur (Kdinond-Ciuillnume), capi-
taine au i d'infanterie colcniaic, re-
traité pour blessures de guerre.
- --
A rassociation 1
Cotonies Sciences
.8.
L'assemblée générale de l'Association
Colonies-Sciences a eu lieu aujourd'hui au
tifcge social.
M. René Legendrc, chef des Services tech-
niques de l'Office National des Recherches
et Inventions, a fait au cours de cette réu-
nion un exposé sur la conservation des cé-
réales.
Dépêches de "Indochine i
̃̃ »♦«
Une «total japonaise
Une mission japonaise comprenant le
directeur de la Japon Steel Tube Company
ùi^tivis ingénieurs, visite actuellement di-
verses mines du Tonktn, et spécialement
le gisement de fer de la province de Than-
GuVéra. L'industrie métallurgique japonaise
dont le développement a été considérable-
ment stimulé par la grande guerre cher-
che actuellement à se procurer du minéral
de fer dans les meilleures conditions pour
maintenir une production en rapport avec
l'importance de ses installations. l.es gise-
ments de fer de l'Indochine sont suscepti-
bles de lui fournir un mènerai d'excellente
qualité, pourraient être rapidement mis en
exploitation et permettraient l'exportation
sur le Japon d'un tonnage très important.
Plus de théâtre au Tonkin
La Commission théâtrale réunie samedi
dans la matinée, a, suivant une suggts-
lion de l'administrateur maire Tltolance,
émis à l'unanimité un vœu proposant la
suppression de la prochaine saison tluM-
trale à Hanoi et à tlaïphong, en raison de
l'importance du chiffre de la subvention
reconnue maintenant nécessaire pour une
exploitation non déficitaire.
M. Pasquier chez les anciens combattants
Le Gouverneur, général Pasquier a ho-
noré samedi soir de * sa présence la fête
annuelle de la section haiphonnaise de
r Association tonkinoise des Anciens Com-
battants.
(Indopacifi.)
..a »
L'affairciAlexis à Hanoi
Il.
Lundi matin a comparu pour la deuxième
fois devant la Cour criminelle de Hanoï,
ainsi que nous l'avions annoncé, l'ancien pi-
lote du port de Haïphong Maurice Alexis,
déjà condamné en avril 19^8 par la même ju-
ridiction à la peine des travaux forcés à per-
tétuité pour l'assassinat du brigadier des
douanes Noël. Le jugement de la Cour cri-
minelle avait été cassg*- par la Cour de cas-
sation. Après rejet par la Cour des conclu-
sions préliminaires de la défense demandant
le renvoi de l'affaire à une session ultérieure
pour enquête, le Président a commencé l'in-
terrogatoiie. au fond de l'inculpé. Celui-ci
continue à soutenir la version du crime déjà
produite au cours des débats précédents.
;
La France, l'Indochine
et la Chine
♦
, Les consulats chinois
Les Français au Yunnan
> Les négociateurs français et chinois qui
s'étaient rencontrés au cours d'une dixième
conférence pour poursuivre l'examen du
contre-projet du traité, firent porter la dis-
cussion sur les cinq premiers articles pour
lesquels diverses questions sont encore réser-
vées, notamment en ce qui concerne les vil-
les d'Indochine où seront établis des Consu-
lats chinois; le régime des Français et res-
sortissants Français dans le Yunnan et d'au-
tres provinces, qui doit, à titre de compensa-
tion, comporter des avantages nouveaux, no-
tamment le droit de contracter des baux à
long terme permettant de construire des im-
meubles, n'est pas encore complètement fixé.
Le statut des Chinois en Indochine
Une onzième séance a été tenue où ont été
discutés les articles 4, 5, 6, 8 et 9 du projet
de convention relatif au régime des passe-
ports et des laisser-passor, au statut tradi-
tionnel des Chinois établis en Indochine,
aux droits de transit et au tarif douanier
chinois. Ces deux dernières questions seront
réservées pour un examen ultérieur. Un ac-
cord de principe a été obtenu en ce qui con-
cerne le régime des passeports.
La mort d'un missionnaire français
Un accord pour le règlement de l'incident
de Nankin a été conclu.
En guise d'indemnité, le Gouvernement
chinois versera 106.000 dollars aux personnes
qui ont subi des dommages ; d'autre part,
pour la mort du père missionnaire français,
le Gouvernement a renoncé spontanément à
demander une indemnité, mais le* gouverne-
ment chinois versera 20.000 dollars à l'Insti-
tut anti-variolique de Shanghaï et 10.000 dol-
lars à la Société de Sériciculture.
Accords et compromis divers
Au cours de la conférence tenue lundi, des
vues ont été échangées particulièrement sur
le statut chinois en Indochine, mais la ques-
tion n'est pas encore au point. Un accord est
intervenu pour l'arrestation et l'extradition
des délinquants et criminels. L'article 9 trai-
tant du régime douanier demeure encore -ré-
servé. Cependant des solutions transaction-
nelles sont envisagées. Un accord est égale-
ment intervenu sur la durée de la convention
qui serait étendue à cinq ans au lieu de
trois. La mise au point des résultats déjà
obtenus sera faite par le secrétariat des deux
délégations. Les conversations reprendront
le rr mars.
En somme, le travail des négociateurs est
entré dans une phase de compromis et
d'ajustement réciproques, faisant présager
des possibilités d'entente.
A la Chambre de Commerce
Franco - Asiatique
Kou.s la présidence (tu Gouverneur Général
Augoulvant, la Section Chine de la Chambre
de Commerce Franco-Asiatique (97, rue Saint-
1.azare), se réunira le mercredi 6 mars à 2
Lazare), et demie précises, avec l'ordre du jour
heures
suivant :
l* Traité de commerce tranco-chinois; 2*
traité de commerce sino-indochinois ; 3* len-
teur des courriers vers l'Extrême-Orient; 4*
communications et questions diverses.
Au cours de cette réunion, d'importants pro-
blèmes relatifs notamment aux questions doua-
nières seront étudiés.
S
Retour du Niger
"el
M. Maginot à Alger
M. Maginot, ministre des Colonies ; le ma-
réchal Franchet d Esperey ; M. Bordes. Gou.
verneur général de l'Algérie, et leur suite, sont
arrivés nier véi AJfer< ., >
Le maire d'Alger, M. Raffi, a exprimé au
ministre, en termes particulièrement sympathi-
mi n i stre, en. termes thi.
ques, ses souhaits de bienvenue qui s'adres-
saient à la fois au représentant du Gouverne-
ment et à l'ancien collaborateur de M. Jon-
nart, au Gouvernement général de l'Algérie.
Après la présentation des personnalités ve-
nues à sa rencontre, le ministre a passé devant
le front des troupes qui rendaient les honneurs
et a gagné je Palais d'Eté, où il est l'hôte
du Gouverneur général.
M. et Mme Bordes ont offert, à midi, en
l'honneur de M. Maginot et du maréchal
Franchet d'Esperey un déjeuner auquel assis-
taient également MM. Duroux, Cuttoli, séna-
teurs ; Galle, président des Délégations finan-
cières ; Messimy, ancien ministre, et de nom-
breuses personnalités d'Alger.
M. Bordes a salué en M. Maginot « l'an-
cien Algérien, le grand mutilé, le représen-
tant du Gouvernement d'Union nationale. Et
il s' est félicité de pouvoir recevoir le ministre
en parfaite communion d'idées avec les repré-
sentants autorisés de l'Algérie. --
- - - -
M. Maginot, dans une remarquable réponse,
a déclaré notamment :
le suis cenu par le Sud parce que le pensais
qu il faut que des liaisons plus intimes s'éta-
blissent entre l'A.O.F. et l Algérie.
Il ne faut ni particularisme ni compartimen-
tage. En venant ici, nous avons posé, en quel-
que sorte, la première pierre de l'unité afri-
caine. Nous vous demandons maintenant de
nous aider à élever jusqu'au faîte l' œuvre com-
mencée.
Le ministre, qui sera reçu par la Chambre
de Commerce, la Municipalité et l'Interfédé-
ration des victimes de la guerre, doit s'embar-
quer samedi prochain, à midi, à bord du Du-
guay-Trouin. Il sera accompagné de M. Gus-
tave Germain, de M. Peyrouton, du maréchal
Franchet d'Esperey, du général Messimy, etc.
Pendant l'arrêt de Colomb-Béchar
Au dîner offert à M. Maginot par la Com-
mission municipale de Colomb-Béchar. M.
Perez, adjoint spécial, en souhaitant la bien.
venue au ministre des Colonies, a formulé le
voeu que soit bientôt construit le Tieossaharien
qui passera sur l' axe Oran-Colomb-Béchar, la
vallée de la Saoura et le Niger, son meilleur
tracé. Le colonel Catroux, commandant le ter-
ritoire d'Aïn-Sefra, a souhaité un prompt retour
de la sécutit'? dar.s ces régions sahariennes, et
M. Borde*, Gouverneur général, a adressé au
ministie le sâiu: des populations algériennes.
Dans sa réponse, M. Maginot a déclaré
qu'il ne pouvait donner des précisions sur le
Transsaharien, car il doit réserver au Gouver-
nement les résultats de son enquête, mais son
seul voyage constitue déjà une indication suffi-
sante. Puis il a exprimé sa joie de se retrouver
sur la terre algérienne et a félicité, au nom du
Gouvernement, les civils et les militaires qui
travaillent pour la France dans les régions saha-
riennes.
A travers le Sahara
en automobile
t +«
Nos lecteurs se souviennent de la belle
randonnée accomplie par un Tunisien, M.
Rœderer, qui parti de Mateur, a atteint le
Niger en automobile.
Deux jeunes commerçants d'Oran, imitant
M. Roîderer, MM. Louis Storto et Albert
Mentzcr, viennent de prendre l'initiative
hardie d'essayer d'établir une liaison com-
merciale entre Oran et le Niger par le Sa-
hara. Il s'agit d'une entreprise privée qui
n'a sollicité aucun appui officiel, aucune
subvention. C'est à leurs risques et périls,
moralement et matériellement, que ces jeunes
gens l'ont conçue et mise en exécution.
Ils ont quitté Oran avec oeux camions au..
tomobiles de cinq tonnes, bourrés de mar-
chandises diverses et transportant 1.600 li-
tres d'essence et 200 litres d'huile. Leur iti-
néraire passe par Saïda, Aïn-Scfra, Colomb-
ftéchar, Beni-Abbès, Adrar, le Tanczrouft, et
Gao, sur le Niger.
Ces deux commerçants sont seulement ac-
compagnés de deux mécaniciens. Ils désirent
donner une nouvelle preuve que l'on peut fa-
cilement atteindre le Soudan avec des voi-
tures commerciales de type courant.
1 <>♦•"
Le raid automobile
Tunis TripoM
L'épreuve annuelle de régularité dite
« Grand Prix de Tunis-Tripoli » aura lieu en
une étape unique de 800 kilomètres.
Une somme de 66.000 lires viendra récom-
penser les quatre premiers des trois catégories.
Ce raid est réservé aux voitures type a sport ».
Le départ aura lieu de Tunis le jeudi 21
mars. Cette épreuve coïncidera avec ta Foire
des Echantillons qui se tiendra à Tripoli et
qui sera inaugurée le 20 mars, ainsi que le
circuit de vitesse (Grand Prix de Tripoli), qui
aura lieu le 24 du même mois, et est dotée
de 135.000 1 ires en espèces.
Cette manifestation est organisée par l'A.C.
de Tripoli, avec le concours de l'Automobile
Club oe Tunisie.
4»
En mission charitable
)|1
Deux infirmières de la Croix-Rouge fran-
çaise, Mlles Yvonne Cottin et Jeanne Do-
bler, ont quitté Paris hier pour se rendre en
mission en Syrie, où elles doivent organiser,
dans la région d'Antioche, des soupes popu-
laires en faveur des réfugiés arméniens.
Les visites de M. Lucien Saint
* »♦«
Mardi dernier, M. Lucien Saint, accqav
pagné des membres de ses cabinets civif fet
militaire, a rendu une visite officielle au Sul.
tan.
, A l'entrée du Palais, attendaient 14. Mye,
conseiller du Gouvernement chétifien; Si Mtya-
meti et Si Kaddour ben Ghabrit, ainsi que de
hauts fonctionnaires du protectorat.
L'arrivée du Résident a été saluée par h
Marseillaise et l'hymne chérifien, puis M.
Saint a pénétré dans la salle d'audience.
S. M. Sidi Mohamed, ayant le Grand Cor-
don de la Légion d'honneur sur son bumqua,
attendait, assis sur son trône.
Le Résident général portant les insignes du
Ouissam Alaouite sur sa grande tenue de plé-
nipotentiaire s'est avancé vers le sultan et Fa
remercié de son accueil, puis lui a dit son fit-
dent désir de poursuivre avec lui une oeufte
de collaboration étroite.
Le sultan lui a renouvelé ses félicitaHbm
pour sa nomination et l'a assuré de son dElir
de continuer !'œuvre féconde vers la civilisa-
tion.
il lui a exprimé ses regrets que cette période
religieuse du Ramadan ne lui .permette pas de
le recevoir mieux encore.
Le souverain a souhaité qu'à l'issue du Ca-
rême, M. Lucien Saint vienne le voir fréqueto-
ment de manière a poursuivre leur* efforts com-
muns.
Le Résident général a remercié le sultao,\
puis il a pris place dans un fauteuil aménagé
près du trône.
Une conversation amicale s'est engagée.
M. Lucien Saint a dit au sultan combleg
il avait été touché des manifestations dont if
avait été l'objet de la part des populatiolt"
européennes et indigènes, puts, après lui av6rr
orésenté ses collaborateurs, le général Noguès,
les commandants Bernard et Juin, il a pn»
congé du souverain et s'est rendu à la Rési-
dence générale, accompagné de son escorte de
cavaliers.
Aujourd'hui. M. Lucien Saint a quitté
Rabat par train spécial, se rendant à Fez. où
la population européenne et indigène lui pré-
pare une nrrandiose réception. il est accompa-
gné des délégués de la Résidence, du secré-
taire orénéral et des membres de son cabinet.
Son déni ^cernent durera oueloues jnllrs.
V Mme Lucien Saint, venant de Tunis, erf
arrivée au Maroc. -
4*»
La mise en valeur de l'Afrique
Equatoriale Française
par Henri Michei.
̃ »♦»
C'est un fait malheureusement indéniable^
et sur lequel on ne saurait trop insister, qùe
pendant très longtemps et jusqu'à la fin de
la guerre, notre immense colonie de l'A.
E. F. a été dédaignée, délaissée et quasi-
abandonnée, en dépit de ses richesses latcIt-
tes incontestahles.
Combien de fois n'a-t-on pas mis en pa-
rallèle l'œuvre accomplie au Congo Belge,
pendant trente ans, de iSqo à 1920, et cel le
réalisée, dans le même temps, sur les terri-
toires du bassin du Congo qui devaient
constituer plus tard l'Afrique EquatoriaJo
Française? D'un côté, des moyens officiçjls
puissants, tant financiers que matériels et
administratifs, de l'autre, du nôtre, octroi oe
crédits insuffisants, ne permettant ni cr A-
tion de routes, ni construction de ports, ni
construction de chemins de fer, en somthe
rien ou presque rien.
Depuis quelques années, et principalement
depuis que l'A.E.F. a, pour la diriger, 11a
de nos plus éminents Gouverneurs coloniaux
M. Antonetti, la situation s'est heureuse-
ment modifiée.
Dans tous les domaines, en effet, l'A.E.F.
est en progrès constants. Et cette situatitm,
elle la doit à la politique vigoureuse (c'J&t
le mot qui me parait convenir le mieux) de
son Gouverneur général.
Prenons, par exemple, les chiffres progres-
sits du trafic commercial de la colonie, ils
nous en administrent la preuve la plus écla-
tante. Le mouvement commercial de l'A.
E. F. est, en effet, passé de 34 millions en
1922 à 1)1 millions en 1924, a 155 millions en
1925, à 275 millions en 1926, h 310 millions
en 1927, et il a. atteint, pour le premier se-
mestre seulement de 1928, iqç; millions.
Ceci s'entend simplement des valeurs en
francs des marchandises.
Pour juger plus exactement des échanges
de l'A.E.F. avec l'extérieur, examinons le
tonnage de ces marchandises.
Il y a un excédent très notable.
C'est ainsi qu'en ICFS, l'A.E.F..1 importé
31.666 tonnes; elle en a exporté 248.815 ton-
nes, soit au total 280.481 tonnes.
En 1926, elle a importé 52.361 tonnes;
elle a exporté 280.447 tonnes, soit au total :
332.808 tonnes.
En 1 <>27, le tonnage à l'importation n'a.
plus atteint que 51.200 tonnes, tandis que ies
exportations se sont élevées a 349-936 tonnbs,
soit un tonnage total de 401.136 tonnes. On
le voit, le progrès est constant et combien
sensible !
Mais ce n'est pas tout.
Au point de vue financier, les recettes de
la colonie qui étaient de 10 millions seule-
ment en 1924, ont dépassé 21 millions en
1926, et 30 millions en 1028. De telle, soj't-e
que l'actif des caisses de réserve est passé
lie 1.2so.ono francs à 27 millions.
Ces chiffres ne prouvent-ils pas, de la ma-
nière la plus péremptoire, l'ouvre vraiment
réalisatrice accomplie sous l'énergique im-
pulsion du Gouverneur général Antonetti?
Son effort a porté, tout d'abord, sur le re-
dressement de la situation budgétaire. Il a
voulu que l'A.E.F. arrivât à vivre, financiè-
remcnt, de ses propres tessourres, sans plus
recourir aux subventions de la Métropole, l.es
chiffre des recettes, cité plus haut, indique
assez qu'il a pleinement réussi
Il était ensuite indispensable de doter les
diverses colonies du groupe de l'outillage
économique attendu depuis longtemps. Et
cette tâche n'était pas la moins ardue. Faytr-
de moyens de communications, faute do vover
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