Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 25 février 1929 25 février 1929
Description : 1929/02/25 (A30,N32). 1929/02/25 (A30,N32).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280509b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEMI MINEE. - No M. LZ NUMERO : 10 CBNTIIIBI
LUNDI SOIR, 25 FRVRIER UKV.
WMIIlJiOTIDIEH
Rédaction & Administratif* :
M, IN ii mu-mur
PARIS 0")
liliril i LOUVM ,.,
- MCHKUBU a?4C
Les Annales Coloniales
tàs MW»» de réomma MW rolm Diiierw». Marool RueDEL et L.-G TW~BAUt.T ~!.?~,~~S''o~~r'
èwm de fou et" NfWOdulll qu'en citant les AMALU Cot»*IALM.
IBONNEMENTS
(J'" la Revue mensuelle:
Ui il omets 8 M*U
Franc* et
Colonie* 1101 100 » M »
Étranger 240 » '125 t 7§ »
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poM.
La Guadeloupe ressuscite
» m*m (
Après l'effroyable cyclone qui la dévasta
le 12 septembre dernier, la Guadeloupe sem-
blait condamnée à ne jamais ressusciter d'une
semblable ruine. Ses deux ports avaient été
détruits, ses ponts coupés, ses villes ren-
versées, ses usines effondrées, ses forêts
dénudées, son agriculture même corrodée et
atteinte jusque dans ses racines. L itc d'Eme-
raude était devenue r lie de Bronze. Des ver-
dures auparavant célèbres par leur abon-
dance, il ne restait plus qu'un squelette de
désolation. Quand nous débarquâmes a
Pointe-à-Pitre au travers des bûchers et des
écroulements, l'un de mes fidèles amis de
là-bas, journaliste énergique, dont l'imprime-
rie était par terre avec sa propre demeure,
s'écria en pleurant : « Pauvre Guadeloupe !
Elle ne se relèvera jamais du coup qui l'a
frappée 1 » - -.
Pareille clameur de désespérance n était
que trop compréhensible auprès des milliers
de morts, de blessés et de tous les desastres
accumulés en moins d'un jour par les vio-
lences du ciel et de l'océan. La solitude in-
sulaire ajoutait encore à 1 impression d im-
puissance humaine en face des furies natu-
relles. Chacun, contemplant son toit en mor-
ceaux dans la chute de tous, se demandait
si l'on pourrait jamais sortir de tous ces éhou-
lis quelque chose de constructif et de viable.
C'est pourtant ce qui a été fait ! Le même
journaliste qui poussait, il y a cinq mois, le
cri du désespoir si naturel, publie aujour-
d'hui une édition presque quotidienne de sa
vaillante feuille. Le pont de la Rivière
Salée est aujourd'hui refait et relie les routes
déblayées où circulent à nouveau camions et
automobiles. Des toits provisoires de tôles
recouvrent des bâtiments redressés vaille
que vaille. Les champs de cannes recommen-
cent à fournir aux sucreries rééquipées à la
diable une moisson suffisante pour 1 industrie
principale du pays. Partout l'on entend le
bruit des marteaux et la rumeur des char-
rois. Si la Guadeloupe est encore en deuil et
en ruines, du moins jaillit déjà de. tant de
misères la puissante fleur de l'Action hu-
--- maine, plus forte et plus morale que la na-
ture aveugle.
Comment ces premiers résultats ont-il" été
obtenus ? Par une collaboration intense et
continue entre la France d'Europe et sa
colonie d'Amérique. A l'appel immédiat des
représentants parlementaires de la Guade-
loupe, le Gouvernement décréta, dès le 26
septembre, de mettre cent millions de francs
à la disposition de la colonie sinistrée. Ce
premier geste autorisa aussitôt tous les es-
poirs et mit en branle toutes les énergies.
Peut-être ensuite exagéra-t-on les contrôles,
les grillages, les visas métropolitains sur
les « autorités indigènes » qui pourtant
étaient les mieux placées pour connaître le
sinistre, mais, en fin de compte, après trop
de lenteurs et d'hésitations, sur ces cent mil-
lions, dix millions ont été distribués en vi-
vres et secours de première urgence, dix au-
tres millions attribués sous forme de « prêts
d'honneur. aux tout petits sinistrés ne pou-
vant offrir des garanties réelles, vingt mil-
lions prêtés aux moyens sinistrés avec facili-
tés d emprunt et de remboursement, enfin
soixante millions ont été réservés pour la
remise en état des édifices publics de la
grande sinistrée, c'est-à-dire de la Colonie
elle-même. Cette remise en état est d oret
et déjà sur le chantier par l'action combinée
du Gouvernement local, du Conseil Général,
des Municipalités en plein accord avec fci
Représentation Parlementaire de la Colonie.
Mais, si généreusement constructif fût-il,
ce premier geste gouvernemental du 26 sep-
tembre était encore très insuffisant. D'une
------- enquête faite - en septembre-octobre, sur
place, dans les communes de la Guadeloupe,
par M. le député Eugène Graeve et moi-
même, il résultait que trois cents autres mil-
lions au moins seraient nécessaires pour ré-
parer toutes les pertes subies par la Gua-
deloupe et en refaire un département digne
de la France dans la Méditerranée Amé-
ricaine. Dès la fin septembre, de Guadelou-
pe même, nous alertâmes le Gouvernement
et. l'opinion publique française par la voie
de la presse. Notre voix fut* entendue, écou-
tée. Mais où et comment trouver ces trois
cents millions ? Le budget de la France
n'était pas extensible. D'autre part, en
dehors de la subvention budgétaire des cent
millipns, il s'agissait surtout de trouver des
systèmes d'avances à faible intérêt et à long
terme, qui permissent à tous les sinistrés de
retrouver les moyens de crédit nécessaires à
la remise en marche de leurs exploitations
agricoles, industrielles, commerciales. Nous
inspirant de plusieurs précédents législatifs,
nous suggérâmes au Gouvernement et lui
flmes accepter d'inviter le Crédit National
et le Crédit Foncier de France à ouvrir leurs
réserves, jusqu'à concurrence de trois cents
millions, aux communes et aux particuliers
de la Guadeloupe. Certes, il fallait, pour
oela, modifier les statuts de nos deux grands
établissements de crédit, et ce n'était pas
chose facile, mais, grâce à la précieuse col-
laboration de MM. Henry Chéron, André
̃ Maginot, Louis Martin et James Leclerc,
auxquels j'adresse ici, au nom de la Guade-
loupe sinistrée, nos plus chaleureux remer-
ciements, tous les obstacles ont été franchis
en moins de trois mois 1 Le 19 février der-
nier, l'Assemblée Générale extraordinaire du
Crédit National s'est prononcée pour autori-
ser 175 millions de prêts aux propriétaires
d'immeubles sinistrés en Guadeloupe. Au-
jourd'hui même, 25 février, l'Assemblée Gé-
nérale extraordinaire du Crédit Foncier de
Ftamt a autorisé 100 millions de prêts aux
Communes sinistrées de la Guadeloupe. Or
X75 + ioo«t7 £ millions de francs.
17 Les 95 millions testant à trouver seront
largement représenté» par l'autorisation
d'entrée en franchise exceptionnelle et tem-
poraire de 35.000 hectolitres de rhum que le
Gouvernement demande pour la Guadeloupe
au Parlement par un article de la loi de
finances du prochain collectif.
Ce n'est pas tout 1 Par un amendement
du budget de 1929, amendement dont j'ai
pris l'initiative, et que je suis parvenu, non
sans peine et tribulations, à faire voter en
décembre dernier, grâce à l'appui sincère
- de mes - amis MM. Maginot - et - Chéron, - cent
millions de francs de prestations allemandes
en nature ont été alloués aux colonies si-
nistrées, et notamment à la Guadeloupe, à
titre remboursable sans intérêts et en trente
années, c'est-à-dire presque gratuitement.
Aussitôt le vote acquis, M. le Gouverneur de
la Guadeloupe Têt) ici, avec sa volonté cie
décision habituelle, a présenté un premier
programme d'emploi immédiat de Vingt
Millions de francs en matériels, auquel vient
s'ajouter une somme presque égale pour la
fourniture de Cargos-Fruitiers indispensa-
bles à l'exportation des bananes, ananas.
etc. de nos Antilles françaises. Cette dota
tion budgétaire pourra être renouvelée ou
reportée les années suivantes.
C'est ainsi près d'un demi-milliard de
francs, sous des procédures diverses, qui est
d'ores et déjà en vue pour la résurrection
guadeloupéenne. Le Conseil Général de la
Colonie, avec une décision remarquable, a
siégé dans quatre sessions depuis le mois
d'octobre et voté toutes les mesures pratiques
d'exécution qui lui étaient demandées. Au-
jourd'hui même, le Conseil, à l'appel de M.
le député Graeve, discute la Convention
d'électrification générale de l'lie. Bientôt il
discutera d'autres conventions, nécessaires
à la reconstruction des édifices départemen-
taux et communaux, hôpitaux, mairies,
écoles, églises, presbytères, dispensaires, ma-
ternités, gendarmeries, bureaux de postes,
etc., etc.
Magnifique solidarité de la France et de
son plus vieux département d'outre-mer, tu
n'auras pas été un vain mot ! Grâce à toi,
comme je l'ai proclamé dès le 22 septembre
à la mairie cyclone de Pointe-à-Pitre « la
Guadeloupe revivra !.. » Elle ressuscitera
même, plus forte, plus architecturale, mieux
outillée pour la vie moderne, au cœur marin
du Centre-Amérique, aux portes du Canal
de Panama, pour la plus grande prospérité
et aussi le plus grand honneur de notre
France libératrice et reciinstructive.
Àwemvw Mrtnfer,
Sénateur de la Guadeloupe, Ambas-
sadeur de France, Rapporteur des
Commissions des Finances, des
Affaires étrangères et des Colonies.
1 e..
M. Lucien Saint au Maroc 1
France et Espagne
M. Lucien Saint a adressé au général Jor-
dana. haut commissaire du Maroc espagnol.
le télégramme suivant :
En débarquant au Maroc, où le Gouverne-
ment de la République vient de me confier la
lourde charge de Résident général, je tiens à
vous adresser le salut le plus cordial et à vous
dire combien je compte sur votre intime colla-
boration pour mener à bien I'oeuvre de civili-
sation qui intéresse également nos deux pays.
L'accomplissement de notre œuvre commune
ne pourra que nous donner l'occasion de res-
serrer encore davantage les liens d'amitié qui
unissent nos deux nations. Je vous offre l'assu-
rance de ma plus loyale collaboration et je
vous prie de croire à mes sentiments très affec-
tueux.
Le haut commissaire espagnol a répondu :
En exprimant à Votre Excellence ma recon-
naissance pour le contenu de son télégramme
que je viens de recevoir, je m'empresse de lui
envoyer mes plus affectueuses félicitations el de
lui exprimer ma cordiale bienvenue pour son
arrivée au Maroc, ainsi que mes meilleurs vœux
pour son succès le plus complet dans la haute
mission qu'Elle a mérité de se voir confier par
son gouvernement. Il m'est aussi agréable d'as-
surer Votre Excellence qu'en ce qui me con-
cerne, je n'omettrdi aucune occasion de res-
serrer de plus en plus la cordialité des relations
existant entre ce haut commissariat et cette rési-
dence générale si dignement représentée, dans
le but d'un meilleur développement de notre
travail, ou roEUWe que la France et l'Espagne,
très unies par de nombreux liens d'amitié,
poursuivent au Maroc. Je prie Votre Excel-
lence d'accepter, avec l'offre de ma sincère
amitié, mes salutations les plus affeclueuses.
L'ANTENNE COLONIALE
«•»
Une communication bilatérale
avec le Cameroun
A partir du i" mars prochain, une commu-
nication radiotélégraphique bilatérale sera
mise en service entre la France et le Came-
roun pour l'acheminement des télégrammes
et des radio-lettres.
Les télégrammes que les expéditeurs dési-
rent faire acheminer par cette communica-
tion devront porter la mention, non taxée,
« voie T.S.F. n
Tous les renseignements concernant les
catégories de correspondance admises par la
nouvelle voie ainsi que les taxes applicables
sont fournis dans les bureaux de l'adminis-
tration des Postes et des Télégraphes.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
Retour du Niger.
L'aviation coloniale.
Au payb uû soleil.
Sur la ftwtièfc syrienw 1
fA
l'ai essayé de voir clair dans
l'affaire de la frontière turco-
syrienne. Affaire importante, a ni
a été l'objet d'une foule de discussions, ac-
compagnées d'aménités réciproques. On a
échangé des injures sans résultat. Précisons
le point exact de la querelle.
Aux termes de l'accord d'Angora, la limite
entre la Turquie et la Syrie doit être Van-
cienne voie romaine. Là-dessus aucun désac-
cord possible. Mais le désaccord naît et con-
tilllu dès qu'il s'agit de reconnaître le tracé
de la rOllte. Elle passait, au nord de la zone
qu'occupaient les Turcs en 1922 : voilà la
thèse française. Elle passait au sud de la
frontière occupée présentement par les trou-
pes françaises : voilà la thèse turque. Apres
- maintes disPlltcs, - on s'aperçoit que -- les deux
thèses sont inconciliables, et, comme le pro-
pose Dame Belette dans la fable de La
Fontaine, on décide de désigner un arbitre.
Or bien, sans crier davantage,
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis !
Le général danois Ernst est placé à la
tète d une commission, chargée d'examiner
l'affaire, de présenter un rapport et des con-
clusions. La Commission étudie le problème,
rédige un rapport, propose des conclusions.
Comme l'une des deux parties tiy trouve pas
son compte, elle s'empresse de rejeter les
conclusions, de critiquer le rapport, et d'ex-
poser à nouveau le problème en ajoutant que
le choix du président n'était pas heureux et
que le général danois Ernst n'y entendait
absolument rien.
Telle est la position de la Turquie. Elle
déclare en outre qu'elle n'avait pas attendu
jusque là pour manifester cette opinion, cf
qu'elle avait fait toutes réserves, avant
mente que la Commission commençât ses tra-
vaux, en marquant que Ici décision du pré-
sident et de ses collaborateurs ne serait pas
exécutoire. Sauf bien entendu, dans le cas
où elle donnerait sans,. to>u à Ici Turquie.
C'est l'attitude pittoresquement définie par
Vexpression populaire : A tout coup l'on ga-
gne. La Turquie ne voulait pas perdre, même
si la France avait raison, et elle était dé-
cidée à appliquer cette règle, simple, claire
et pratique : Tout ce qui est pour nous est
juste; tout ce qui est contre nous est faux.
Deux axiomes dont l'un est le corollaire de
l'autre; ils fournissent, un critérium dont l'ap-
plication ne nécessite aucun effort supplé-
mentaire d'intelligence et de raisonnement.
Remarquez bien que je ne discute pas sur
les faits eux-mêmes. Et Ahram dit Caire
affirme que la difficulté de l'arbitrage, c'est
que les traces de la voie romaine ont complè-
tement disparu, et non par l'effet du hasard.
Ce journal prétend que les uns et les autrt's
n'ont rien eu de plus pressé que d'en abolir
jusqu'au moindre vestige ; les Ttires ont
mis à profit l'occasion qui leur était offerte
en 1922; ils ont avant toute autre discussion
occupé la zone qui faisait l'objet du litigr.
sous prétexte qu'elle était au nord de cettr
route dont ils supprimaient le tracé ; puis en
1923, ils construisent de nombreux postes et
renforcent les lignes qui sont en arrière de
ces postes, ce qui signifie évidemment qu'ils
n'ont plus l'envie de s'en aUt". C'est possi
blc, c'est vraisemblable. Mais alors comment
les Turcs peuvent-ils prétendre que les ves-
tiges sont encore visibles et qu'on les aper.
çoit au sud de la zone dans laquelle les trou-
pes françaises sont installées1
L'affaire est obscure, je l'admets. Mats
ce qui n'est, pas obscur, c'est ce qui précède.
Et, d'autre part, si nous appliquons la for
mule proverbiale: « Tu te fâclleJ, donc lu as
tort », au différend de la frontière tureo
syrienne, la cause turque n'est pas très
bonne. Ce n'est pas seulement à un généra/
neutre qu'on reproche d'être un ignorant qui
ne sait pas un traître mot des choses de lu
frontière et des choses du désert et de s'élrc
laissé berner par les conseillers français,
c'est à la France elle-même qu'on adresse
des critiques un peu trop violentes vraiment
et trop inconsidérées. Le Président de la
Commission des Affaires Extérieures à la
Grande Assemblée Nationale d'Angora, You-
nous Nady Bey, a publié dans le journal 11
Djumhouriet un article où il va un peu fort.
Il fait allusion à un parti politique fran-
çais qui n'a jamais été très enthousiaste pour
le mandat sur la Syrie. Il aurait pu aller
beaucoup plus loin, et dire que dans les par-
tis français de gauche plus d'un homme
politique a constamment protesté contre une
opération qu'il ne juge pas avantageuse pour
la France. Mais aussi longtemps que la
France sera là-bas, ces mêmes hommes esti-
ment qt4'il vaut mieux qu'elle vive en bon voi-
sinage avec la république turque, et qttil
est regrettable quon envenime des disputes
qui fourraient se terminer plutôt en faisant
appel à la bonne foi, qu'en proclamant que
la conduite de la patrie des droits de l'hom-
me « n'est pas celle d'une nation civilisée
el éclairée. »
JRftsrfo JKoatafsm,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des Colonie.
M. Albert Thomas
et les Arabes recéleurs
̃ ̃ «»«
L'enquête sur les vols de valises, parmi
lesquelles se trouvait celle de M. Albert
Thomas, a révélé des choses amusantes. L'un
des malfaiteurs, Gabriel Gardes, avait chaus-
sé les souliers vernis du directeur du Bu-
reau International du Travail et avait vendu,
pour 150 francs, à un Arabe, trois habits
appartenant également à M. Albert Thomas.
On a retrouvé dans la chambre du recé-
leur Ben Gherabi Rabah, habitant 19, quai
Perrache. les habits et divers objets, prêts à
être expédiés en Algérie.
Trois nouvelles arrestations ont été opé-
rées à la suite de ces vols.
NOIR SUR BLANC
Le problème des naturalisations
»♦« -
M. Charles Lambert, député radical-socia-
liste de Lyon, vient d'adresser à M. Aristide
Briand une lettre dans laquelle il proteste
contre le régime des naturalisations en 1 unisie.
Nul n'était mieux qualifié que le grand ani-
mateur au Parlement du problème des natura-
lisations pour traiter la question dont se fait
l'écho une jeune feuille d'agence, d'ailleurs
assez vivante, mais qui, au point de vue colo-
nial, se plaît à un dénigrement aussi systéma-
tique qu injustifié.
Mais le député de Lyon semble totalement
ignorer le problème des naturalisations en Tu-
nisie dont nous avons été les premiers, il y a
quelque vingt ans, à envisager la possibilité,
et dont - M. Lucien - Saint a été le réalisateur
aussi avisé que rapide.
Naturaliser à tour de bras est déjà dange-
reux en France ; une certaine sélection doit
obl igatoirement s' opérer. Réclamer sottement
en bloc la naturalisation de 80.000 Israélites,
c'est courir au-devant des pires catastrophes
et l'on sait que le Décret Crémieux, appliqué
en Algérie au lendemain de la guerre, a créé
entre les indigènes et nous un malaise qu'il a
fallu trente ans pour dissiper et qui amena, en
1898, cette terrible poussée" antisémite qui
groupa autour d'Edouard Drumont, d'Emile
Morinaud, de Firmin Faure, de Marchai et
de leur chef, Max Régis, la totalité des colons
et des indigènes.
Naturalisons des israélites, je ne dis pas au
compte-gouttes, mais doucement, sans ouvrir
les écluses !
Accordons à M. Israël Archi, membre de
la Chambre de Commerce indigène, le droit
de devenir citoyen français, comme nous
1 avons accordé à M. Théodore Valensi, mais
ne laissons pas envahir en Tunisie la nationa-
lité française qui, avec ses appoints de natura-
lisés maltais, anglo-maltais. maltais et italiens,
constitue une race assez différente de la race
métropolitaine. Ne lui donnons pas une allure
tout autre en joignant aujourd'hui, et d'un seul
coup. aux 70.000 franco-tunisiens, 80.000
israélites dont la grande majorité, malgré les
énormes progrès accompl is par cette race de-
puis bientôt cinquante ans, n'est pas encore
prête à adopter nos mœurs, nos coutumes, notre
instruction, nos institutions, en un mot le statut
français dans son intégralité.
L. An.
Dépêches de l'Indochine
TI
: Les recettes du budget général
Les recettes effectuées pendant l'année
l!fc?8 ]>our tes trois premiers chapitres du
budget général, ont atteint un total de
M.H.$<'4, savoir :
1° bnumirs et régies. 7y.GCf».87T>$soif,
une inoins-ralue de GPkI.UT»# sur le. mon-
tant des évaluations budgétaires ;
:!u Knrc^islrement, Domaines et Timbres:
7.-4-~i. :?<$:< ;
30 : .'t mil-
lions, 7«X1.7? soit une ptus-xulue (te
2
Les recettes effectuées des douanes et ré-
gies pendant l'année IW28 accusent une
augmentation de 1.012.270$sur les recettes
de 1927.
La production d'anthracite
Selon les statistiques actuellement con-
nues, lu production d'anthracite en Indo-
chine pendant l'année 1928 a dépassé 1 mil-
lion ÎHHUKR» tonnes contre l.Ï3a0 tonnes
en W:?7, soit une augmen/ation de ol
Hépavtilion de la production entre les
principales sociétés : ,
1° Société des Charbonnages du Tonliin :
l.fcUi.ôOU tonnes, contre 1.02iM)()0 tonnes ;
2" Société des Anthracites du rOll/Un:
172.r»(M) tonnes contre li0.800 tonnes ;
Société des Charbonnages de Dong-
Trieu : 151.800 tonnes contre KKi.900 ton-
nes ;
4° Quatre mines : 1:18.700 tonnes contre 1
118.000 tonnes.
Iai production du cluuboii gras et mi-
gras a augmenté légèrement, passant de
&>.000 Lonnes pour 1027 à 40.000 en 1028.«La
production de lignite a plus que doublé,
passant à 15.000 tunnes, en raison du déve-
loppement des charbonnages de Tuyen-
Quang, dont l'extraction a passé de 4.000
à 12.000. La production des agglomérés est
sltlliullllairc. A 121.000 tonnes.
IndojKieili.
Une affaire sensationnelle à Hanoï
Une grave affaire criminelle va être plaidée
pour la deuxième fois à Hanoï.
Le cadavre du commis des Douanes Noël
avait été trouvé le mardi 12 juillet dans une
mare de la province de Vinh- Yen.
La victime, âgée de 32 ans, laissait deux
enf ants en bas âge et une jeune femme qui
villégiaturait à Samson, et qui ne devait pas
tarder à être mêlée au drame.
Une enquête rapidement menée par la Sû-
reté ne tardait pas à révéler un nom, celui du
pilote Alexis, qui fut arrêté le 17 juillet.
Alexis fréquentait assidûment Mme Noël.
De plus, le douanier contrecarrait quelques
projets d'Alexis au sujet d'une licence pour
la vente de l'opium.
Noël fut empoisonné dans sa chambre à
Hanoï. Puis le corps fut transporté dans la
campagne, maquillé, martelé.
Devant la Cour criminelle d'Hanoï, le 27
janvier 1928, Alexis, accablé par des témoi-
gnages concordants, se défendit avec acharne-
ment. L'avocat général demanda sa tête. Son
avocat, M" Bona, réussit à la sauver. Les jurés
envoyèrent Alexis au bagne à perpétuité.
Mais le greffier d'Hanoï avait fait une erreur
matérielle, l'oubli d'un témoignage. La Cour
suprême cassa l'arrêt.
Aujourd'hui 25 février, après treize mois,
Alexis comparait de nouveau à Hanoï devant
la justice. 1
Le pardon des Terre-Neuvas
La cérémonie traditionnelle du pardon des
terre-neuvas et de la bénédiction des bateaux a
pris cette année un éclat inaccoutumé.
Dès 8 heures du matin, hier, une foule
innombrable se pressait aux abords du mouil-
lage des torpilleurs Touareg et Hova. Ce fut
sur la plage arrière du Touareg que se fit la
remise de décorations.
La cérémonie civile à la mairie de Saint-
Malo suivit la solennité militaire à bord du
torpilleur Touareg. Le maire prononça un
excellent discours, qui fut vivement applaudi.
La musique municipale exécuta la Marseillaise
et l' on but du champagne.
ruis la grand messe solennelle commença
à la cathédrale, avec l'audition du Cantique
des lerre-neuvas et une éloquente homélie du
cardinal Charost, archevêque de Rennes.
A l'issue de cette messe, une pittoresque
procession se déroula lentement par les rues
escarpées de la vieille cité de Saint-Malo, dé-
corées d'arcs de triomphe portant des inscrip-
tions comme : « Bonne campagne à nos chers
terre-neuvas. » Derrière l'archevêque, des en-
fants portaient des goélettes en réduction, véri-
tables objets d'art, mais aussi fétiches porte-
bonheur.
Mais 1, solennité la plus émouvante fut la
bénédiction des bateaux. Tandis que la foule
envahissant les soixante-douze goélettes, se pres-
sait sur les ponts, occupait jusqu' aux hunes et
aux vergues, le cardinal archevêque prenait
place sur la vedette Albatros qui suivit lente-
ment la file des voiliers.
Dressé sur la passerelle, d'un geste large,
le prélat bénissait au passage avec un goupillon
d'argent, les navires. Tous les fronts se décou-
vraient. Les fidèles se signaient.
Le cardinal Charost, enfin, bénit la mer.
L'INDÉSIRABLE DIRIGEABLE
9 L'information ci-dessous nuus arrive de
Berlin
Le dt'ptul dit dirigeable Comte-Zeppelin
pour sa croisière dans le Proche-Orient vient
d'être fixe définitivement ait z6 mars. Le
dirigeable évitera de survoler les pays dont
les gouvernements ont fait savoir qu'ils con-
sidéraient ce survol comme inopportun.
lin principe, le dirigeable visitera le sud
de lIe France, la Corse, l'Italief la Grèce,
l'ilste Mineure et le nord de l'Afrique.
Celte dépêche, telle qu'elle est rédigée,
permet de supposer que le survol du nord de
l'Afrique n'a pas été jugé inopportun par le
gouvernement français. En ce cas, nous
prendrons la liberté d'avoir une autre opi-
nion.
L'équipage qui irait évoluer au-dessus de
l'Algérie, de la Tunisie ou du Maroc se sou-
cierait beaucoup moins d'admirer le paysage
que de faire admirer son navire aérien et, du
même coup, l'Allemagne.
Et c'est justement parce flue le -cta» le
d'un l.'omtc-'cppelin c~t, à notre; avis, très
réellement admirable, que nous ne voyons
pas la nécessité de permettre qu'il soit of-
fert aux indigènes nord-alrieains.
Alors que la France ne pratique guère la
politique de prestige, elle serait tout de
même un peu naïve de favoriser telle du
voisin.
Jt. Jg. tue ~
0*
Les peintres coloniaux
1.'
MM. Henry Bérenger et l'aul Léon prési-
deront mardi, à 15 heures, au vernissage de
l'exposition des aquarelles d<' Marcel Gail-
tard sur l'Algérie, 1 52, boulevard Hauss-
mann.
L'ankylostome aux Colonies Françaises
Par Liôon f.\L\"Y.
11 t n 11^' 1 o*1 –̃
Inviter les hommes à se pencher sur leurs
misères, à les regarder en face, à prendre les
dispositions nécessaires pour, si possible, les
éviter ou les diminuer, fut de tout temps beso-
gne ingrate. Quand il s'agit d'appeler l' atten-
tion des masses sur les condjtions économiques
du travail, sur les rapports du producteur, de
l'intermédiaire. et du consommateur., le rôle
de Jérémie peut encore prêter à des manifes-
tations oratoires ou littéraires, susceptibles de
grouper un public attentif. Il en va tout autre-
ment lorsque le Jérémie d'un apostolat humani-
taire, propose à l'activité de ses contemporains.
des buts -objectifs, sans gloire ni même sans
gloriole. Ne nous étonnons pas que sa voix se
perde dans le désert. Ces réflexions désabu-
sées, ne s appliquent pas aux élites des popu-
lations coloniales. Aux prises avec les diffi-
cultés, habituées qu'elles sont à se colleter
avec un climat et tout ce qu'il entraîne avec
lui antagoniste, on peut leur parler de tout,
même d'hygiène. Elles sauront en faire leur
profit. Par définition, les coloniaux sont des
lutteurs et des organisateurs, L'Européen in-
dolent ne s'en va pas aux colonies. Dans la
colonie, la lutte est constante, l' organisation
est de tous les instants, le « struggle for life »
dans sa signification la plus sévère, est à son
maximum. Actuellement, dans toutes nos co-
lonies, on s'organise contre les infiniments pe-
tits, et c'est très bien. Mais songe-t-on réelle-
ment à lutter contre les helminthes, à s' orga-
niser contre eux ? 11 faut se préoccuper de le
faire. L' entreprise pa iera.
Mais d'abord, qu'entend-on par helminthes?
Sous ce terme générique, on désigne des pa-
rasites dont, le plus souvent, mais non obli-
gatoirement, l'intestin d'un vertébré est le siè-
ge. Du point de vue zoologique, ils font partie
de l'embranchement des vers. Les maladies
déterminées par leur présence constituent les
helminthiases et les remèdes qui leur sont op-
posés : les anthelminthiques.
Les populations tropicales sont infestées par
les helminthes. Ce sont pour la plupart des
nématodes ou vers cylindriques : ascaris, tri-
chocéphales, ankylostomes, filaires, etc. J'ai
déjà particulièrement attiré l'attention des lec-
teurs de ce journal sur les ankylostomes, qu'ils
me permettent de les entretenir encore de ces
vermicules. Nous aurions tort d'en mésestimer
l'importance (1).
Aujourd'hui, nous allons consulter les sta-
tistiques. D'une façon générale, pas, plus que
vous, je n' attache d'importance aux données
statistiques. Elles ont le mérite toutefois, de
chiffrer nos affirmations. Le nombre aura tou-
jours plus de poids que le mot. Il faut donc
s'en servir.
Nous trouvons dans une étude très fouillée
du Docteur Marcel Léger, les éléments chiffrés
susceptibles d'entraîner notre conviction, sur la
densité des infections à nématodes (vers ronds)
dans les colonies françaises. Des données de
M. Marcel Léger, retenons celles qui concer-
nent l'ankylostome. Nous savons déjà que sous
ce nom et sous celui plus général d' que sous
« un-
cinaires » (Vers crochus), on distingue deux
nématodes voisins: l'v4nltylosloma duodenale ou
Uncinaria duodenale et le Nécator Americanus
ou Uncinaria americanus. Pour être qualifié
d' « americanus », ce dernier n'est pas spé-
cial à l'Amérique. Il n'est même pas originaire
du continent américain. Comme l'Ankylos-
toma duodenale, il est d'Afrique. C'est vrai-
semblablement à l'époque de la traite des
bien, la revanche de l'esclave 1 Parti de la
case de l' oncle Tom, le Necator a fait son
chemin sur la terre de Christophe Colomb.
Dans les colonies françaises, les uncinaircs :
A nkyfostoma duodenale et Necalor americanus
ont été trouvés chez les indigènes de la Côte
d'Ivoire, de la Guinée, du Soudan, du Gabon
septentrional, du Moyen Congo, chez ceux du
! (1) Voir Annales Coloniales, 7 juillet 1928.
-- .-.ro.. -, ., - - _-
territoire de l'Oubanghi et de la Haute-Sanga,
du Congo français, du Cameroun, de l'Archi-
pel des Comores, de Madagascar, de Cochin-
chine, du Cambodge, du Laos, du Tonkin,
de I Annam. Les habitants de la Nouyellc-
Calédonie, de l'Ile de Tahiti, de la Guade-
loupe, de la Guyane française n' en sont pas
exempts. Seuls l'Algérie, le Maroc, la Tu-
nisie font exception à la règle. Les cas d'anky-
lostomiase constituent une rareté, sur le terri-
toire nord-africain français ou d'influence fran-
çaise.
Il s'agit donc, comme on le voit, d'une oa-
rasitose extrêmement répandue. Le grand pu-
blic colonial doit !a connaître. La diffusion
extrême de ce parasite indique déjà, que son
invasion dans l'organisme, passe le plus sou-
vent inaperçue. On peut être porteur d'anky-
lostomes pendant de longues années, et pré-
senter les apparences d'un homme en bonne
santé. Cela tient à la grande tolérance de l'in-
testin pour les ankylostomes. Ces vers ne se
montrent offensifs, le plus souvent, qu'à la
faveur si j'ose dire de conditions ali-
mentaires défavorables. Mais ces conditions
alimentaires défavorables, elles sont de règle
en Afrique centrale. C'est pourquoi, les por-
teurs d'ankylostomes : les ank,ylostomosés, se-
ront à une échéance tantôt proche, tantôt
lointaine, la proie de 1 ankylostomiase, c'est-
à-dire de cet état pathologique déterminé -- par -
une exacerbation de leur parasitose. L' anky-
lostomiase n'est d'ailleurs pas une maladie ta-
pageuse. Même chez les ankylostomiasiques
bien caractérisés comme tels, la symptomatolo-
gie de 1 helminthiase n'est pas très apparente.
Pour rattacher une teinte terreuse du visage,
1 existence d' œdèmes de la paupière et des
membres inférieurs, l'apparition de troubles
gastro-intestinaux, un état de dépression phy-
sique et mentale, à la présence possible d'un
parasite intestinal, il faut le coup d'oeil perspi-
cace du médecin colonial. Son diagnostic s'af-
firmera, par la recherche des œufs d'ankylos-
tome, dans les évacuations alvines de son ma-
lade.
Non » seulement l'ankylostome est répandu sur
un territoire énorme ; en Europe (bassins houil-
lers), en Russie, en Egypte, en Afrique centra-
le, en Afrique du Sud (Johannesburg), en Océa-
nie, en Asie (Chine),dans les Etats-Unis d'Amé-
rique : Etats de Géorgie, Arkansas, Massa-
chusets, à Porto Rico, Cuba, en Guyane, au
Brésil, au Paraguay, au Nicaragua, etc.,
niais encore le nombre des individus qu'il pa-
rasite dans ces différentes contrées, est consi-
dérable. Examinons d'abord, par exemple, ce
qui se passe en Afrique Occidentale et en
Afrique Equatoriale françaises.
En Guinée, le Professeur Joyeux a trouvé
87 de porteurs d'ankylostomes (Necator
americanus). En Haute-Guinée (1917) sur 154
enfants exr.minés par Clapier, 116 hébergent
des ankylostomes (A. duodenale et N. ameri-
canus). En 1922, Suldey compte au Gabon
81 d'indigènes parasités par des helminthes,
66 par des ankylostomes. Au Cameroun
en 1919, Rousseau diagnostique 62 de cas
d'uncinariose. Passons en Indochine. En Co-
noirs qu'il fut introduit en Amérique. La voilà
chinchine, lonkiti, Annam. etc., l' ankylosto-
miase sévit de la façon la plus inquiétante. On
compte 87 Vrt d' ankylostomés environ pour la
Cochinchine. En 1909. les Docteurs Mathis
et Léger observent sur 1.205 sujets provenant
de localités très différentes, apparemment en
bon état de santé, 1.205 parasités. L.a plu-
part l'étaient par plusieurs nématodes : tricho-
céphales, ascaris, ankylostomes. Cet examen
est confirmé par celui, plus récent, du Doc-
teur Thiroux qui, en 1920, établit que 80
des jeunes Annamites recrutés à Hue. sont pa-
rasités, Il appartenait au Docteur Stevenel de
remettre à l'ordre du jour, en juin 1924, la
question du parasitisme intestinal des troupes
indigènes. Par la même occasion, l' attention de
l'autorité était attirée sur les conséquences pos-
LUNDI SOIR, 25 FRVRIER UKV.
WMIIlJiOTIDIEH
Rédaction & Administratif* :
M, IN ii mu-mur
PARIS 0")
liliril i LOUVM ,.,
- MCHKUBU a?4C
Les Annales Coloniales
tàs MW»» de réomma MW rolm Diiierw». Marool RueDEL et L.-G TW~BAUt.T ~!.?~,~~S''o~~r'
èwm de fou et" NfWOdulll qu'en citant les AMALU Cot»*IALM.
IBONNEMENTS
(J'" la Revue mensuelle:
Ui il omets 8 M*U
Franc* et
Colonie* 1101 100 » M »
Étranger 240 » '125 t 7§ »
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poM.
La Guadeloupe ressuscite
» m*m (
Après l'effroyable cyclone qui la dévasta
le 12 septembre dernier, la Guadeloupe sem-
blait condamnée à ne jamais ressusciter d'une
semblable ruine. Ses deux ports avaient été
détruits, ses ponts coupés, ses villes ren-
versées, ses usines effondrées, ses forêts
dénudées, son agriculture même corrodée et
atteinte jusque dans ses racines. L itc d'Eme-
raude était devenue r lie de Bronze. Des ver-
dures auparavant célèbres par leur abon-
dance, il ne restait plus qu'un squelette de
désolation. Quand nous débarquâmes a
Pointe-à-Pitre au travers des bûchers et des
écroulements, l'un de mes fidèles amis de
là-bas, journaliste énergique, dont l'imprime-
rie était par terre avec sa propre demeure,
s'écria en pleurant : « Pauvre Guadeloupe !
Elle ne se relèvera jamais du coup qui l'a
frappée 1 » - -.
Pareille clameur de désespérance n était
que trop compréhensible auprès des milliers
de morts, de blessés et de tous les desastres
accumulés en moins d'un jour par les vio-
lences du ciel et de l'océan. La solitude in-
sulaire ajoutait encore à 1 impression d im-
puissance humaine en face des furies natu-
relles. Chacun, contemplant son toit en mor-
ceaux dans la chute de tous, se demandait
si l'on pourrait jamais sortir de tous ces éhou-
lis quelque chose de constructif et de viable.
C'est pourtant ce qui a été fait ! Le même
journaliste qui poussait, il y a cinq mois, le
cri du désespoir si naturel, publie aujour-
d'hui une édition presque quotidienne de sa
vaillante feuille. Le pont de la Rivière
Salée est aujourd'hui refait et relie les routes
déblayées où circulent à nouveau camions et
automobiles. Des toits provisoires de tôles
recouvrent des bâtiments redressés vaille
que vaille. Les champs de cannes recommen-
cent à fournir aux sucreries rééquipées à la
diable une moisson suffisante pour 1 industrie
principale du pays. Partout l'on entend le
bruit des marteaux et la rumeur des char-
rois. Si la Guadeloupe est encore en deuil et
en ruines, du moins jaillit déjà de. tant de
misères la puissante fleur de l'Action hu-
--- maine, plus forte et plus morale que la na-
ture aveugle.
Comment ces premiers résultats ont-il" été
obtenus ? Par une collaboration intense et
continue entre la France d'Europe et sa
colonie d'Amérique. A l'appel immédiat des
représentants parlementaires de la Guade-
loupe, le Gouvernement décréta, dès le 26
septembre, de mettre cent millions de francs
à la disposition de la colonie sinistrée. Ce
premier geste autorisa aussitôt tous les es-
poirs et mit en branle toutes les énergies.
Peut-être ensuite exagéra-t-on les contrôles,
les grillages, les visas métropolitains sur
les « autorités indigènes » qui pourtant
étaient les mieux placées pour connaître le
sinistre, mais, en fin de compte, après trop
de lenteurs et d'hésitations, sur ces cent mil-
lions, dix millions ont été distribués en vi-
vres et secours de première urgence, dix au-
tres millions attribués sous forme de « prêts
d'honneur. aux tout petits sinistrés ne pou-
vant offrir des garanties réelles, vingt mil-
lions prêtés aux moyens sinistrés avec facili-
tés d emprunt et de remboursement, enfin
soixante millions ont été réservés pour la
remise en état des édifices publics de la
grande sinistrée, c'est-à-dire de la Colonie
elle-même. Cette remise en état est d oret
et déjà sur le chantier par l'action combinée
du Gouvernement local, du Conseil Général,
des Municipalités en plein accord avec fci
Représentation Parlementaire de la Colonie.
Mais, si généreusement constructif fût-il,
ce premier geste gouvernemental du 26 sep-
tembre était encore très insuffisant. D'une
------- enquête faite - en septembre-octobre, sur
place, dans les communes de la Guadeloupe,
par M. le député Eugène Graeve et moi-
même, il résultait que trois cents autres mil-
lions au moins seraient nécessaires pour ré-
parer toutes les pertes subies par la Gua-
deloupe et en refaire un département digne
de la France dans la Méditerranée Amé-
ricaine. Dès la fin septembre, de Guadelou-
pe même, nous alertâmes le Gouvernement
et. l'opinion publique française par la voie
de la presse. Notre voix fut* entendue, écou-
tée. Mais où et comment trouver ces trois
cents millions ? Le budget de la France
n'était pas extensible. D'autre part, en
dehors de la subvention budgétaire des cent
millipns, il s'agissait surtout de trouver des
systèmes d'avances à faible intérêt et à long
terme, qui permissent à tous les sinistrés de
retrouver les moyens de crédit nécessaires à
la remise en marche de leurs exploitations
agricoles, industrielles, commerciales. Nous
inspirant de plusieurs précédents législatifs,
nous suggérâmes au Gouvernement et lui
flmes accepter d'inviter le Crédit National
et le Crédit Foncier de France à ouvrir leurs
réserves, jusqu'à concurrence de trois cents
millions, aux communes et aux particuliers
de la Guadeloupe. Certes, il fallait, pour
oela, modifier les statuts de nos deux grands
établissements de crédit, et ce n'était pas
chose facile, mais, grâce à la précieuse col-
laboration de MM. Henry Chéron, André
̃ Maginot, Louis Martin et James Leclerc,
auxquels j'adresse ici, au nom de la Guade-
loupe sinistrée, nos plus chaleureux remer-
ciements, tous les obstacles ont été franchis
en moins de trois mois 1 Le 19 février der-
nier, l'Assemblée Générale extraordinaire du
Crédit National s'est prononcée pour autori-
ser 175 millions de prêts aux propriétaires
d'immeubles sinistrés en Guadeloupe. Au-
jourd'hui même, 25 février, l'Assemblée Gé-
nérale extraordinaire du Crédit Foncier de
Ftamt a autorisé 100 millions de prêts aux
Communes sinistrées de la Guadeloupe. Or
X75 + ioo«t7 £ millions de francs.
17 Les 95 millions testant à trouver seront
largement représenté» par l'autorisation
d'entrée en franchise exceptionnelle et tem-
poraire de 35.000 hectolitres de rhum que le
Gouvernement demande pour la Guadeloupe
au Parlement par un article de la loi de
finances du prochain collectif.
Ce n'est pas tout 1 Par un amendement
du budget de 1929, amendement dont j'ai
pris l'initiative, et que je suis parvenu, non
sans peine et tribulations, à faire voter en
décembre dernier, grâce à l'appui sincère
- de mes - amis MM. Maginot - et - Chéron, - cent
millions de francs de prestations allemandes
en nature ont été alloués aux colonies si-
nistrées, et notamment à la Guadeloupe, à
titre remboursable sans intérêts et en trente
années, c'est-à-dire presque gratuitement.
Aussitôt le vote acquis, M. le Gouverneur de
la Guadeloupe Têt) ici, avec sa volonté cie
décision habituelle, a présenté un premier
programme d'emploi immédiat de Vingt
Millions de francs en matériels, auquel vient
s'ajouter une somme presque égale pour la
fourniture de Cargos-Fruitiers indispensa-
bles à l'exportation des bananes, ananas.
etc. de nos Antilles françaises. Cette dota
tion budgétaire pourra être renouvelée ou
reportée les années suivantes.
C'est ainsi près d'un demi-milliard de
francs, sous des procédures diverses, qui est
d'ores et déjà en vue pour la résurrection
guadeloupéenne. Le Conseil Général de la
Colonie, avec une décision remarquable, a
siégé dans quatre sessions depuis le mois
d'octobre et voté toutes les mesures pratiques
d'exécution qui lui étaient demandées. Au-
jourd'hui même, le Conseil, à l'appel de M.
le député Graeve, discute la Convention
d'électrification générale de l'lie. Bientôt il
discutera d'autres conventions, nécessaires
à la reconstruction des édifices départemen-
taux et communaux, hôpitaux, mairies,
écoles, églises, presbytères, dispensaires, ma-
ternités, gendarmeries, bureaux de postes,
etc., etc.
Magnifique solidarité de la France et de
son plus vieux département d'outre-mer, tu
n'auras pas été un vain mot ! Grâce à toi,
comme je l'ai proclamé dès le 22 septembre
à la mairie cyclone de Pointe-à-Pitre « la
Guadeloupe revivra !.. » Elle ressuscitera
même, plus forte, plus architecturale, mieux
outillée pour la vie moderne, au cœur marin
du Centre-Amérique, aux portes du Canal
de Panama, pour la plus grande prospérité
et aussi le plus grand honneur de notre
France libératrice et reciinstructive.
Àwemvw Mrtnfer,
Sénateur de la Guadeloupe, Ambas-
sadeur de France, Rapporteur des
Commissions des Finances, des
Affaires étrangères et des Colonies.
1 e..
M. Lucien Saint au Maroc 1
France et Espagne
M. Lucien Saint a adressé au général Jor-
dana. haut commissaire du Maroc espagnol.
le télégramme suivant :
En débarquant au Maroc, où le Gouverne-
ment de la République vient de me confier la
lourde charge de Résident général, je tiens à
vous adresser le salut le plus cordial et à vous
dire combien je compte sur votre intime colla-
boration pour mener à bien I'oeuvre de civili-
sation qui intéresse également nos deux pays.
L'accomplissement de notre œuvre commune
ne pourra que nous donner l'occasion de res-
serrer encore davantage les liens d'amitié qui
unissent nos deux nations. Je vous offre l'assu-
rance de ma plus loyale collaboration et je
vous prie de croire à mes sentiments très affec-
tueux.
Le haut commissaire espagnol a répondu :
En exprimant à Votre Excellence ma recon-
naissance pour le contenu de son télégramme
que je viens de recevoir, je m'empresse de lui
envoyer mes plus affectueuses félicitations el de
lui exprimer ma cordiale bienvenue pour son
arrivée au Maroc, ainsi que mes meilleurs vœux
pour son succès le plus complet dans la haute
mission qu'Elle a mérité de se voir confier par
son gouvernement. Il m'est aussi agréable d'as-
surer Votre Excellence qu'en ce qui me con-
cerne, je n'omettrdi aucune occasion de res-
serrer de plus en plus la cordialité des relations
existant entre ce haut commissariat et cette rési-
dence générale si dignement représentée, dans
le but d'un meilleur développement de notre
travail, ou roEUWe que la France et l'Espagne,
très unies par de nombreux liens d'amitié,
poursuivent au Maroc. Je prie Votre Excel-
lence d'accepter, avec l'offre de ma sincère
amitié, mes salutations les plus affeclueuses.
L'ANTENNE COLONIALE
«•»
Une communication bilatérale
avec le Cameroun
A partir du i" mars prochain, une commu-
nication radiotélégraphique bilatérale sera
mise en service entre la France et le Came-
roun pour l'acheminement des télégrammes
et des radio-lettres.
Les télégrammes que les expéditeurs dési-
rent faire acheminer par cette communica-
tion devront porter la mention, non taxée,
« voie T.S.F. n
Tous les renseignements concernant les
catégories de correspondance admises par la
nouvelle voie ainsi que les taxes applicables
sont fournis dans les bureaux de l'adminis-
tration des Postes et des Télégraphes.
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
Retour du Niger.
L'aviation coloniale.
Au payb uû soleil.
Sur la ftwtièfc syrienw 1
fA
l'ai essayé de voir clair dans
l'affaire de la frontière turco-
syrienne. Affaire importante, a ni
a été l'objet d'une foule de discussions, ac-
compagnées d'aménités réciproques. On a
échangé des injures sans résultat. Précisons
le point exact de la querelle.
Aux termes de l'accord d'Angora, la limite
entre la Turquie et la Syrie doit être Van-
cienne voie romaine. Là-dessus aucun désac-
cord possible. Mais le désaccord naît et con-
tilllu dès qu'il s'agit de reconnaître le tracé
de la rOllte. Elle passait, au nord de la zone
qu'occupaient les Turcs en 1922 : voilà la
thèse française. Elle passait au sud de la
frontière occupée présentement par les trou-
pes françaises : voilà la thèse turque. Apres
- maintes disPlltcs, - on s'aperçoit que -- les deux
thèses sont inconciliables, et, comme le pro-
pose Dame Belette dans la fable de La
Fontaine, on décide de désigner un arbitre.
Or bien, sans crier davantage,
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis !
Le général danois Ernst est placé à la
tète d une commission, chargée d'examiner
l'affaire, de présenter un rapport et des con-
clusions. La Commission étudie le problème,
rédige un rapport, propose des conclusions.
Comme l'une des deux parties tiy trouve pas
son compte, elle s'empresse de rejeter les
conclusions, de critiquer le rapport, et d'ex-
poser à nouveau le problème en ajoutant que
le choix du président n'était pas heureux et
que le général danois Ernst n'y entendait
absolument rien.
Telle est la position de la Turquie. Elle
déclare en outre qu'elle n'avait pas attendu
jusque là pour manifester cette opinion, cf
qu'elle avait fait toutes réserves, avant
mente que la Commission commençât ses tra-
vaux, en marquant que Ici décision du pré-
sident et de ses collaborateurs ne serait pas
exécutoire. Sauf bien entendu, dans le cas
où elle donnerait sans,. to>u à Ici Turquie.
C'est l'attitude pittoresquement définie par
Vexpression populaire : A tout coup l'on ga-
gne. La Turquie ne voulait pas perdre, même
si la France avait raison, et elle était dé-
cidée à appliquer cette règle, simple, claire
et pratique : Tout ce qui est pour nous est
juste; tout ce qui est contre nous est faux.
Deux axiomes dont l'un est le corollaire de
l'autre; ils fournissent, un critérium dont l'ap-
plication ne nécessite aucun effort supplé-
mentaire d'intelligence et de raisonnement.
Remarquez bien que je ne discute pas sur
les faits eux-mêmes. Et Ahram dit Caire
affirme que la difficulté de l'arbitrage, c'est
que les traces de la voie romaine ont complè-
tement disparu, et non par l'effet du hasard.
Ce journal prétend que les uns et les autrt's
n'ont rien eu de plus pressé que d'en abolir
jusqu'au moindre vestige ; les Ttires ont
mis à profit l'occasion qui leur était offerte
en 1922; ils ont avant toute autre discussion
occupé la zone qui faisait l'objet du litigr.
sous prétexte qu'elle était au nord de cettr
route dont ils supprimaient le tracé ; puis en
1923, ils construisent de nombreux postes et
renforcent les lignes qui sont en arrière de
ces postes, ce qui signifie évidemment qu'ils
n'ont plus l'envie de s'en aUt". C'est possi
blc, c'est vraisemblable. Mais alors comment
les Turcs peuvent-ils prétendre que les ves-
tiges sont encore visibles et qu'on les aper.
çoit au sud de la zone dans laquelle les trou-
pes françaises sont installées1
L'affaire est obscure, je l'admets. Mats
ce qui n'est, pas obscur, c'est ce qui précède.
Et, d'autre part, si nous appliquons la for
mule proverbiale: « Tu te fâclleJ, donc lu as
tort », au différend de la frontière tureo
syrienne, la cause turque n'est pas très
bonne. Ce n'est pas seulement à un généra/
neutre qu'on reproche d'être un ignorant qui
ne sait pas un traître mot des choses de lu
frontière et des choses du désert et de s'élrc
laissé berner par les conseillers français,
c'est à la France elle-même qu'on adresse
des critiques un peu trop violentes vraiment
et trop inconsidérées. Le Président de la
Commission des Affaires Extérieures à la
Grande Assemblée Nationale d'Angora, You-
nous Nady Bey, a publié dans le journal 11
Djumhouriet un article où il va un peu fort.
Il fait allusion à un parti politique fran-
çais qui n'a jamais été très enthousiaste pour
le mandat sur la Syrie. Il aurait pu aller
beaucoup plus loin, et dire que dans les par-
tis français de gauche plus d'un homme
politique a constamment protesté contre une
opération qu'il ne juge pas avantageuse pour
la France. Mais aussi longtemps que la
France sera là-bas, ces mêmes hommes esti-
ment qt4'il vaut mieux qu'elle vive en bon voi-
sinage avec la république turque, et qttil
est regrettable quon envenime des disputes
qui fourraient se terminer plutôt en faisant
appel à la bonne foi, qu'en proclamant que
la conduite de la patrie des droits de l'hom-
me « n'est pas celle d'une nation civilisée
el éclairée. »
JRftsrfo JKoatafsm,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre,
Vice-président de la Commission des Colonie.
M. Albert Thomas
et les Arabes recéleurs
̃ ̃ «»«
L'enquête sur les vols de valises, parmi
lesquelles se trouvait celle de M. Albert
Thomas, a révélé des choses amusantes. L'un
des malfaiteurs, Gabriel Gardes, avait chaus-
sé les souliers vernis du directeur du Bu-
reau International du Travail et avait vendu,
pour 150 francs, à un Arabe, trois habits
appartenant également à M. Albert Thomas.
On a retrouvé dans la chambre du recé-
leur Ben Gherabi Rabah, habitant 19, quai
Perrache. les habits et divers objets, prêts à
être expédiés en Algérie.
Trois nouvelles arrestations ont été opé-
rées à la suite de ces vols.
NOIR SUR BLANC
Le problème des naturalisations
»♦« -
M. Charles Lambert, député radical-socia-
liste de Lyon, vient d'adresser à M. Aristide
Briand une lettre dans laquelle il proteste
contre le régime des naturalisations en 1 unisie.
Nul n'était mieux qualifié que le grand ani-
mateur au Parlement du problème des natura-
lisations pour traiter la question dont se fait
l'écho une jeune feuille d'agence, d'ailleurs
assez vivante, mais qui, au point de vue colo-
nial, se plaît à un dénigrement aussi systéma-
tique qu injustifié.
Mais le député de Lyon semble totalement
ignorer le problème des naturalisations en Tu-
nisie dont nous avons été les premiers, il y a
quelque vingt ans, à envisager la possibilité,
et dont - M. Lucien - Saint a été le réalisateur
aussi avisé que rapide.
Naturaliser à tour de bras est déjà dange-
reux en France ; une certaine sélection doit
obl igatoirement s' opérer. Réclamer sottement
en bloc la naturalisation de 80.000 Israélites,
c'est courir au-devant des pires catastrophes
et l'on sait que le Décret Crémieux, appliqué
en Algérie au lendemain de la guerre, a créé
entre les indigènes et nous un malaise qu'il a
fallu trente ans pour dissiper et qui amena, en
1898, cette terrible poussée" antisémite qui
groupa autour d'Edouard Drumont, d'Emile
Morinaud, de Firmin Faure, de Marchai et
de leur chef, Max Régis, la totalité des colons
et des indigènes.
Naturalisons des israélites, je ne dis pas au
compte-gouttes, mais doucement, sans ouvrir
les écluses !
Accordons à M. Israël Archi, membre de
la Chambre de Commerce indigène, le droit
de devenir citoyen français, comme nous
1 avons accordé à M. Théodore Valensi, mais
ne laissons pas envahir en Tunisie la nationa-
lité française qui, avec ses appoints de natura-
lisés maltais, anglo-maltais. maltais et italiens,
constitue une race assez différente de la race
métropolitaine. Ne lui donnons pas une allure
tout autre en joignant aujourd'hui, et d'un seul
coup. aux 70.000 franco-tunisiens, 80.000
israélites dont la grande majorité, malgré les
énormes progrès accompl is par cette race de-
puis bientôt cinquante ans, n'est pas encore
prête à adopter nos mœurs, nos coutumes, notre
instruction, nos institutions, en un mot le statut
français dans son intégralité.
L. An.
Dépêches de l'Indochine
TI
: Les recettes du budget général
Les recettes effectuées pendant l'année
l!fc?8 ]>our tes trois premiers chapitres du
budget général, ont atteint un total de
M.H.$<'4, savoir :
1° bnumirs et régies. 7y.GCf».87T>$soif,
une inoins-ralue de GPkI.UT»# sur le. mon-
tant des évaluations budgétaires ;
:!u Knrc^islrement, Domaines et Timbres:
7.-4-~i. :?<$:< ;
30 : .'t mil-
lions, 7«X1.7
2
Les recettes effectuées des douanes et ré-
gies pendant l'année IW28 accusent une
augmentation de 1.012.270$sur les recettes
de 1927.
La production d'anthracite
Selon les statistiques actuellement con-
nues, lu production d'anthracite en Indo-
chine pendant l'année 1928 a dépassé 1 mil-
lion ÎHHUKR» tonnes contre l.Ï3a
en W:?7, soit une augmen/ation de ol
Hépavtilion de la production entre les
principales sociétés : ,
1° Société des Charbonnages du Tonliin :
l.fcUi.ôOU tonnes, contre 1.02iM)()0 tonnes ;
2" Société des Anthracites du rOll/Un:
172.r»(M) tonnes contre li0.800 tonnes ;
Société des Charbonnages de Dong-
Trieu : 151.800 tonnes contre KKi.900 ton-
nes ;
4° Quatre mines : 1:18.700 tonnes contre 1
118.000 tonnes.
Iai production du cluuboii gras et mi-
gras a augmenté légèrement, passant de
&>.000 Lonnes pour 1027 à 40.000 en 1028.«La
production de lignite a plus que doublé,
passant à 15.000 tunnes, en raison du déve-
loppement des charbonnages de Tuyen-
Quang, dont l'extraction a passé de 4.000
à 12.000. La production des agglomérés est
sltlliullllairc. A 121.000 tonnes.
IndojKieili.
Une affaire sensationnelle à Hanoï
Une grave affaire criminelle va être plaidée
pour la deuxième fois à Hanoï.
Le cadavre du commis des Douanes Noël
avait été trouvé le mardi 12 juillet dans une
mare de la province de Vinh- Yen.
La victime, âgée de 32 ans, laissait deux
enf ants en bas âge et une jeune femme qui
villégiaturait à Samson, et qui ne devait pas
tarder à être mêlée au drame.
Une enquête rapidement menée par la Sû-
reté ne tardait pas à révéler un nom, celui du
pilote Alexis, qui fut arrêté le 17 juillet.
Alexis fréquentait assidûment Mme Noël.
De plus, le douanier contrecarrait quelques
projets d'Alexis au sujet d'une licence pour
la vente de l'opium.
Noël fut empoisonné dans sa chambre à
Hanoï. Puis le corps fut transporté dans la
campagne, maquillé, martelé.
Devant la Cour criminelle d'Hanoï, le 27
janvier 1928, Alexis, accablé par des témoi-
gnages concordants, se défendit avec acharne-
ment. L'avocat général demanda sa tête. Son
avocat, M" Bona, réussit à la sauver. Les jurés
envoyèrent Alexis au bagne à perpétuité.
Mais le greffier d'Hanoï avait fait une erreur
matérielle, l'oubli d'un témoignage. La Cour
suprême cassa l'arrêt.
Aujourd'hui 25 février, après treize mois,
Alexis comparait de nouveau à Hanoï devant
la justice. 1
Le pardon des Terre-Neuvas
La cérémonie traditionnelle du pardon des
terre-neuvas et de la bénédiction des bateaux a
pris cette année un éclat inaccoutumé.
Dès 8 heures du matin, hier, une foule
innombrable se pressait aux abords du mouil-
lage des torpilleurs Touareg et Hova. Ce fut
sur la plage arrière du Touareg que se fit la
remise de décorations.
La cérémonie civile à la mairie de Saint-
Malo suivit la solennité militaire à bord du
torpilleur Touareg. Le maire prononça un
excellent discours, qui fut vivement applaudi.
La musique municipale exécuta la Marseillaise
et l' on but du champagne.
ruis la grand messe solennelle commença
à la cathédrale, avec l'audition du Cantique
des lerre-neuvas et une éloquente homélie du
cardinal Charost, archevêque de Rennes.
A l'issue de cette messe, une pittoresque
procession se déroula lentement par les rues
escarpées de la vieille cité de Saint-Malo, dé-
corées d'arcs de triomphe portant des inscrip-
tions comme : « Bonne campagne à nos chers
terre-neuvas. » Derrière l'archevêque, des en-
fants portaient des goélettes en réduction, véri-
tables objets d'art, mais aussi fétiches porte-
bonheur.
Mais 1, solennité la plus émouvante fut la
bénédiction des bateaux. Tandis que la foule
envahissant les soixante-douze goélettes, se pres-
sait sur les ponts, occupait jusqu' aux hunes et
aux vergues, le cardinal archevêque prenait
place sur la vedette Albatros qui suivit lente-
ment la file des voiliers.
Dressé sur la passerelle, d'un geste large,
le prélat bénissait au passage avec un goupillon
d'argent, les navires. Tous les fronts se décou-
vraient. Les fidèles se signaient.
Le cardinal Charost, enfin, bénit la mer.
L'INDÉSIRABLE DIRIGEABLE
9 L'information ci-dessous nuus arrive de
Berlin
Le dt'ptul dit dirigeable Comte-Zeppelin
pour sa croisière dans le Proche-Orient vient
d'être fixe définitivement ait z6 mars. Le
dirigeable évitera de survoler les pays dont
les gouvernements ont fait savoir qu'ils con-
sidéraient ce survol comme inopportun.
lin principe, le dirigeable visitera le sud
de lIe France, la Corse, l'Italief la Grèce,
l'ilste Mineure et le nord de l'Afrique.
Celte dépêche, telle qu'elle est rédigée,
permet de supposer que le survol du nord de
l'Afrique n'a pas été jugé inopportun par le
gouvernement français. En ce cas, nous
prendrons la liberté d'avoir une autre opi-
nion.
L'équipage qui irait évoluer au-dessus de
l'Algérie, de la Tunisie ou du Maroc se sou-
cierait beaucoup moins d'admirer le paysage
que de faire admirer son navire aérien et, du
même coup, l'Allemagne.
Et c'est justement parce flue le -cta» le
d'un l.'omtc-'cppelin c~t, à notre; avis, très
réellement admirable, que nous ne voyons
pas la nécessité de permettre qu'il soit of-
fert aux indigènes nord-alrieains.
Alors que la France ne pratique guère la
politique de prestige, elle serait tout de
même un peu naïve de favoriser telle du
voisin.
Jt. Jg. tue ~
0*
Les peintres coloniaux
1.'
MM. Henry Bérenger et l'aul Léon prési-
deront mardi, à 15 heures, au vernissage de
l'exposition des aquarelles d<' Marcel Gail-
tard sur l'Algérie, 1 52, boulevard Hauss-
mann.
L'ankylostome aux Colonies Françaises
Par Liôon f.\L\"Y.
11 t n 11^' 1 o*1 –̃
Inviter les hommes à se pencher sur leurs
misères, à les regarder en face, à prendre les
dispositions nécessaires pour, si possible, les
éviter ou les diminuer, fut de tout temps beso-
gne ingrate. Quand il s'agit d'appeler l' atten-
tion des masses sur les condjtions économiques
du travail, sur les rapports du producteur, de
l'intermédiaire. et du consommateur., le rôle
de Jérémie peut encore prêter à des manifes-
tations oratoires ou littéraires, susceptibles de
grouper un public attentif. Il en va tout autre-
ment lorsque le Jérémie d'un apostolat humani-
taire, propose à l'activité de ses contemporains.
des buts -objectifs, sans gloire ni même sans
gloriole. Ne nous étonnons pas que sa voix se
perde dans le désert. Ces réflexions désabu-
sées, ne s appliquent pas aux élites des popu-
lations coloniales. Aux prises avec les diffi-
cultés, habituées qu'elles sont à se colleter
avec un climat et tout ce qu'il entraîne avec
lui antagoniste, on peut leur parler de tout,
même d'hygiène. Elles sauront en faire leur
profit. Par définition, les coloniaux sont des
lutteurs et des organisateurs, L'Européen in-
dolent ne s'en va pas aux colonies. Dans la
colonie, la lutte est constante, l' organisation
est de tous les instants, le « struggle for life »
dans sa signification la plus sévère, est à son
maximum. Actuellement, dans toutes nos co-
lonies, on s'organise contre les infiniments pe-
tits, et c'est très bien. Mais songe-t-on réelle-
ment à lutter contre les helminthes, à s' orga-
niser contre eux ? 11 faut se préoccuper de le
faire. L' entreprise pa iera.
Mais d'abord, qu'entend-on par helminthes?
Sous ce terme générique, on désigne des pa-
rasites dont, le plus souvent, mais non obli-
gatoirement, l'intestin d'un vertébré est le siè-
ge. Du point de vue zoologique, ils font partie
de l'embranchement des vers. Les maladies
déterminées par leur présence constituent les
helminthiases et les remèdes qui leur sont op-
posés : les anthelminthiques.
Les populations tropicales sont infestées par
les helminthes. Ce sont pour la plupart des
nématodes ou vers cylindriques : ascaris, tri-
chocéphales, ankylostomes, filaires, etc. J'ai
déjà particulièrement attiré l'attention des lec-
teurs de ce journal sur les ankylostomes, qu'ils
me permettent de les entretenir encore de ces
vermicules. Nous aurions tort d'en mésestimer
l'importance (1).
Aujourd'hui, nous allons consulter les sta-
tistiques. D'une façon générale, pas, plus que
vous, je n' attache d'importance aux données
statistiques. Elles ont le mérite toutefois, de
chiffrer nos affirmations. Le nombre aura tou-
jours plus de poids que le mot. Il faut donc
s'en servir.
Nous trouvons dans une étude très fouillée
du Docteur Marcel Léger, les éléments chiffrés
susceptibles d'entraîner notre conviction, sur la
densité des infections à nématodes (vers ronds)
dans les colonies françaises. Des données de
M. Marcel Léger, retenons celles qui concer-
nent l'ankylostome. Nous savons déjà que sous
ce nom et sous celui plus général d' que sous
« un-
cinaires » (Vers crochus), on distingue deux
nématodes voisins: l'v4nltylosloma duodenale ou
Uncinaria duodenale et le Nécator Americanus
ou Uncinaria americanus. Pour être qualifié
d' « americanus », ce dernier n'est pas spé-
cial à l'Amérique. Il n'est même pas originaire
du continent américain. Comme l'Ankylos-
toma duodenale, il est d'Afrique. C'est vrai-
semblablement à l'époque de la traite des
bien, la revanche de l'esclave 1 Parti de la
case de l' oncle Tom, le Necator a fait son
chemin sur la terre de Christophe Colomb.
Dans les colonies françaises, les uncinaircs :
A nkyfostoma duodenale et Necalor americanus
ont été trouvés chez les indigènes de la Côte
d'Ivoire, de la Guinée, du Soudan, du Gabon
septentrional, du Moyen Congo, chez ceux du
! (1) Voir Annales Coloniales, 7 juillet 1928.
-- .-.ro.. -, ., - - _-
territoire de l'Oubanghi et de la Haute-Sanga,
du Congo français, du Cameroun, de l'Archi-
pel des Comores, de Madagascar, de Cochin-
chine, du Cambodge, du Laos, du Tonkin,
de I Annam. Les habitants de la Nouyellc-
Calédonie, de l'Ile de Tahiti, de la Guade-
loupe, de la Guyane française n' en sont pas
exempts. Seuls l'Algérie, le Maroc, la Tu-
nisie font exception à la règle. Les cas d'anky-
lostomiase constituent une rareté, sur le terri-
toire nord-africain français ou d'influence fran-
çaise.
Il s'agit donc, comme on le voit, d'une oa-
rasitose extrêmement répandue. Le grand pu-
blic colonial doit !a connaître. La diffusion
extrême de ce parasite indique déjà, que son
invasion dans l'organisme, passe le plus sou-
vent inaperçue. On peut être porteur d'anky-
lostomes pendant de longues années, et pré-
senter les apparences d'un homme en bonne
santé. Cela tient à la grande tolérance de l'in-
testin pour les ankylostomes. Ces vers ne se
montrent offensifs, le plus souvent, qu'à la
faveur si j'ose dire de conditions ali-
mentaires défavorables. Mais ces conditions
alimentaires défavorables, elles sont de règle
en Afrique centrale. C'est pourquoi, les por-
teurs d'ankylostomes : les ank,ylostomosés, se-
ront à une échéance tantôt proche, tantôt
lointaine, la proie de 1 ankylostomiase, c'est-
à-dire de cet état pathologique déterminé -- par -
une exacerbation de leur parasitose. L' anky-
lostomiase n'est d'ailleurs pas une maladie ta-
pageuse. Même chez les ankylostomiasiques
bien caractérisés comme tels, la symptomatolo-
gie de 1 helminthiase n'est pas très apparente.
Pour rattacher une teinte terreuse du visage,
1 existence d' œdèmes de la paupière et des
membres inférieurs, l'apparition de troubles
gastro-intestinaux, un état de dépression phy-
sique et mentale, à la présence possible d'un
parasite intestinal, il faut le coup d'oeil perspi-
cace du médecin colonial. Son diagnostic s'af-
firmera, par la recherche des œufs d'ankylos-
tome, dans les évacuations alvines de son ma-
lade.
Non » seulement l'ankylostome est répandu sur
un territoire énorme ; en Europe (bassins houil-
lers), en Russie, en Egypte, en Afrique centra-
le, en Afrique du Sud (Johannesburg), en Océa-
nie, en Asie (Chine),dans les Etats-Unis d'Amé-
rique : Etats de Géorgie, Arkansas, Massa-
chusets, à Porto Rico, Cuba, en Guyane, au
Brésil, au Paraguay, au Nicaragua, etc.,
niais encore le nombre des individus qu'il pa-
rasite dans ces différentes contrées, est consi-
dérable. Examinons d'abord, par exemple, ce
qui se passe en Afrique Occidentale et en
Afrique Equatoriale françaises.
En Guinée, le Professeur Joyeux a trouvé
87 de porteurs d'ankylostomes (Necator
americanus). En Haute-Guinée (1917) sur 154
enfants exr.minés par Clapier, 116 hébergent
des ankylostomes (A. duodenale et N. ameri-
canus). En 1922, Suldey compte au Gabon
81 d'indigènes parasités par des helminthes,
66 par des ankylostomes. Au Cameroun
en 1919, Rousseau diagnostique 62 de cas
d'uncinariose. Passons en Indochine. En Co-
noirs qu'il fut introduit en Amérique. La voilà
chinchine, lonkiti, Annam. etc., l' ankylosto-
miase sévit de la façon la plus inquiétante. On
compte 87 Vrt d' ankylostomés environ pour la
Cochinchine. En 1909. les Docteurs Mathis
et Léger observent sur 1.205 sujets provenant
de localités très différentes, apparemment en
bon état de santé, 1.205 parasités. L.a plu-
part l'étaient par plusieurs nématodes : tricho-
céphales, ascaris, ankylostomes. Cet examen
est confirmé par celui, plus récent, du Doc-
teur Thiroux qui, en 1920, établit que 80
des jeunes Annamites recrutés à Hue. sont pa-
rasités, Il appartenait au Docteur Stevenel de
remettre à l'ordre du jour, en juin 1924, la
question du parasitisme intestinal des troupes
indigènes. Par la même occasion, l' attention de
l'autorité était attirée sur les conséquences pos-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.35%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.35%.
- Auteurs similaires Heim de Balsac Frédéric Heim de Balsac Frédéric /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Heim de Balsac Frédéric" or dc.contributor adj "Heim de Balsac Frédéric")Manuel d'agriculture tropicale, rédigé au double point de vue politique et commercial par J. C. Willis,... Traduit de l'anglais par Ephrem Montépic,... Avec une préface de F. Heim,... /ark:/12148/bpt6k11000969.highres Première réunion internationale d'agronomie coloniale, provoquée par la Société française de colonisation et d'agriculture coloniale (tenue à Paris, du 21 au 26 juin 1905) : Compte rendu des travaux de la réunion, publié par le secrétaire perpétuel de la Société, commissaire général de la réunion / [F. Heim] ; Association scientifique internationale d'agronomie coloniale /ark:/12148/bpt6k9734612v.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6280509b/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6280509b/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6280509b/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6280509b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6280509b
Facebook
Twitter