Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 février 1929 21 février 1929
Description : 1929/02/21 (A30,N30). 1929/02/21 (A30,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280507h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
1
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TRENTIEME ANNEE. Ne 30. LE NUMERO : 80 CENTIMES « , JEUDI SOIR, 21 FEVRIER UrN,
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PARIS (181)
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Les Annales Coloniales
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Dutecrcuits i Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous lu arttcUs publiés dans notre tournai ne pouvag
être reproduits qu'en citant r" Amum Coumulm.
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Étranger 148. 126 > 1% »
On s'abonne nain frais dm
loua tes bureaux la posta.
Les prestations en nature aux colonies
> •!» <
Un de nos brillants confrères de La Re-
naissance se demandait l'autre jour si le scan-
dale des prestations en- nature, venu à point
pour détourner l'attention d'un autre scan-
dale auquel il s'agissait de ne plus réserver
le premier plan, allait servir de machine à
torpiller les prestations en nature. L'admi-
rable, l'utile, l'opportun scandale 1 s'écriait-
il avec une vigoureuse ironie. Et il dénon-
çait l'admirable et utile opportunité de la
manœuvre au moment où certains gros indus-
triels désespéraient de nous apitoyer sur
leur sort, et à la veille du jour où les ex-
perts allaient prendre séance pour régler les
problèmes de la dette allemande.
- Il concluait qu'il fallait avoir un sens très
limité de l'intérêt national, c'est-à-dire un
sens exagéré des intérêts particuliers, < pour
inaugurer une campagne désastreuse contre
le système fécond des prestations en nature ».
Il avait raison de crier : au loup, et sans
doute de grossir quelque peu le danger.
Mais une campagne contre les prestations,
surtout contre les prestations aux colonies,
ne peut plus être III désastreuse 9. Nous avons
fait, les uns et les autres, tout ce qu'il fallait
auprès de l'opinion publique pour que nous
n'ayons plus à craindre, je ne dis pas :
de nouvelles attaques, mais une défaite pré-
judiciable à la prospérité de la France et
de la plus grande France.
Lorsque, devant la Commission des Finan-
ces du Sénat, notre très distingué collègue
et ami Henri Bérenger est venu demander
pour les colonies sinistrées, un chiffre de
ioo millions de prestations en nature, qui
devaient leur être consenties sans intérêt, il
n'a pas eu de peine à gagner la bataille. Je
ne dis pas qu'il ait triomphé sans gloire,
mais il ne m'en voudra pas de dire qu'il a
vaincu sans péril. Le sénateur de la Guade-
loupe a même déclaré, sans être contredit,
que ce n'était là qu'un début, qu'une amorce
et que, s'il y avait des occasions où la métro-
pole dût accorder largement, généreusement,
intelligemment des prestations en tenant
moins compte des colonnes du doit et avoir,
que du salut et de l'avenir de nos provinces
lointaines, c'était bien une de celles-là qui
se présentait devant nous.
11 est juste d'ailleurs que les conditions
mêmes de cette aide nécessaire aux colonies
varient avec la situation financière de cha-
cune d'elles, l'importance et la nature des
concours qu'elles sollicitent, mais toujours
avec cette idée que l'Etat fait une bonne
politique quand il allège le plus qu'il peut
les charges supportées par les colonies.
A la date du io décembre 1928, le minis-
tre des Finances adressait aux divers grou-
pements coloniaux une lettre où il rappelait
3ue, pour développer l'outillage économique
de nos provinces. lointaines, des conventions
avaient été signées entre son département et
les gouvernements généraux de l'Indochine,
de 1 Afrique Occidentale Française, de Ma-,
dagascar, et qu'on avait mis à la disposition
de ces colonies, dans les meilleures condi-
tions possibles, une somme de 66 millions
de marks-or, destinée à des travaux publics.
Depuis juillet 1927, des contrats sont venus
s'imputer sur cette ouverture de crédit de 66
millions de marks-or au rythme de 10 mil-
lions de marks-or par an. C'est, d'une façon
nette, tout à fait insuffisant. Le gouverne-
ment avait le devoir d'étendre la possibilité
d'utiliser pour d'autres achats de matériel
les prestations en nature: nous savons qu'il
s'y est employé.
Quant aux formules de remboursement,
elles sont souples et variables : rembourse-
ment en vingt années à partir du 5 août
1932, avec un taux de 5 %; c'est-à-dire mo-
ratoire de cinq ans, puis paiement de 20 an-
nuités, qui s'élèvent à 5+3 = 8 %, en tenant
compte de l'amortissement. C'est trop, c'est
beaucoup trop, à une époque où le taux de
l'intérêt a diminué ; la formule ne peut être
appliquée que là où un moratoire est abso-
lument indispensable; remboursement en
25 ans, sans moratoire, avec un intérêt de
2,75, c'est déjà mieux ; remboursement
en 40 années, sans moratoire, avec un taux
de 3 %, c'est mieux ; très longs délais, taux
qui, tout calcul fait, ne dépasse pas 1,33
Mais il y a beaucoup mieux encore, et
ceci est plus nouveau et peut-être plus hardi.
Ce ne sont pas seulement les gouvernements
des colonies, ce sont les particuliers, les en-
treprises privées qui, dans nos colonies, vont
pouvoir utiliser les prestations en nature. Les
Gouverneurs coloniaux examineront les de-
mandes, et, sur leur rapport, les prestations
en nature viendront en aide à ceux qui,
dans notre France d'Outre-Mer, ont besoin
d'y avoir recours. Larges facilités de crédit,
longs délais de remboursement, pouvant être
de quinze années, tout doit être fait pour
que cet emploi soit répandu. L'agriculture, le
commerce, l'industrie de la plus grande
France y trouveront tous les moyens qui leur
manquent de s'organiser, de produire davan-
tage, de s'outiller.
Placements de tout premier ordre et pour
eux et pour la colonie et pour la Métropole.
Nous voici engagés dans la bonne voie.
A l'industrie métropolitaine nous ne nous
lasserons pas de répéter que les prestations
en nature nous permettent seules d'exécuter
aux colonies des travaux que nous n'aurions
jamais pu réaliser si nous n'avions pu comp-
ter que sur elle et ai nous n'avions pas eu
d'autres ressources que nos ressources nor-
males; aux Français de France et de nos
colonies, que nous passons décidément, résolu-
ment de la période lyrique de la mise en
valeur à la période pratique, et que les nou-
velles mesures indiquent que nous sommes
prêts à aller jusqu'au bout.
_,.
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre,
'Virc-prrsltlrnt de la Comn:fssion des Colonhs.
Retour du Niger
Mesures de sécurité à travers le Sahara
Les autorités militaires des territoires du
Sud du département d'Oran s'occupent
d'ores et déjà des mesures de sécurité à pren-
dre pour l'arrivée à Colomb-Béchar de M.
Maginot, ministre des Colonies, venant en
auto, en compagnie du maréchal Franchet
d'Espérey, de Gao (Soudan).
Outre des postes ambulants de méharistes,
qui seront placés sur la piste du Sahara, au
delà des postes de Colomb-Béchar, le service
de l'aviation va organiser une série de re-
connaissances, principalement du côté du
Tafilalet, afin d'éviter toute surprise.
M. Maginot est attendu officiellement à
Colomb-Béchar le 25 février. M. Pierre Bor-
des, Gouverneur général de l'Algérie, va à
sa rencontre jusqu'à Menouara. à 50 kilomè-
tres au Sud de Colomb-Béchar). Le ministre
des Colonies arrivera à Oran dans la mati-
née du 28 après être allé s'incliner devant le
mausolée du général Clavery.
Escale à Dakar
MM. Albert Lebrun, sénateur; Etienne An-
ionelli, le docteur Péchin, Taton-Vassal, dé-
putés, ont quitté Dalcar aujourd'hui.
M. Lucien Saint
» à Casablanca
TI.
Le croiseur Uuguay-Trouin ayant à bord 1
le Résident général, M. Lucien Saint, a
mouillé ce matin à huit heures dans le port
de Casablanca. Le croiseur a salué la terre
par les salves réglementaires.
A l'Académie de Médecine
-.-
La farine d'arachide
Les fruits de l'arachide, légumineuse sur-
tout cultivée dans les régions équatoriales,
fournissent, par expression de leur pulpe,
une huile de table très connue. Le tourteau,
séché à l'étuve et broyé, fournit une farine
d'une couleur blanche qui représente un ali-
ment essentiellement reconstituant par sa te-
neur élevée en corps gras et en principes
azotés. M. Boigey montre que des enfants à
qui on avait dispensé cette farine ont grandi
plus vite que ceux qui n'en absorbaient pas.
Il estime que si l'on remplaçait seulement
5 d'albumines animales par l'albumose de
.l'arachide, l'économie réalisée serait très in-
téressante.
TAUX DB LA PlASTIœ
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 16 février 1929 le taux offi-
ciel de la piastre était de 12 fr. 25.
L'Aviation Coloniale 1
Vers Saigon. 2* étape : Tunis-Le Caire
La seconde étape du raid Paris-Saïgan a
conduit Paillard, Le Brix et Jousse de Tu-
nis au Caire. Partis de Tunis à 10 h. 30
avant-hier, ils sont arrivés au Caire hier
à 8 h. 45.
Dans la première étape, 930 kilomètres
avaient été couverts,dans la seconde, 2.800;
soit, jusqu'ici, 3.750 kilomètres.
De Tunis au Caire, l'équipage dut lutter
de façon constante contre le vent debout, si
tien que la quantité d'essence risquant de
ne pas être suffisante en ces conditions
anormales, il rebroussa chemin en cours
de route et vint se poser, à 22 h. 30, à Ben-
ghazi, où il fit le plein. Il ne reprit son vol
qu'à minuit, cinquante.
L'état atmosphérique continuant à fetre
déplorable, l'équipage a décidé d'ajourner
son départ pour Bassorah à ce matin.
Paillard et le Brix sont partis du Caire
ce matin à 4 h. 55 vers Bassorah (1.000 ki-
lomètres).
Les autorités de Saigon ont pris des dis-
positions pour que l'avion de Paillard-Le
Brix puisse atterrir sur le terrain Tau-Son
Nhut, dans le voisinage immédiat de la
ville.
Vers Hanoï
L'avion Dragon-d'Annam avait quitté
l'aérodrome du Bourget avant-hier soir
avec une belle facilité quand, soudain,
pour une cause encore inconnue, le moteur
s'arrêta net. Sentant le danger, l'aviateur
Costes n'hésita pas et commença la vidange
des réservoira.
La nuit était venue et il fallait se décider
rapidement. Le seul moyen, c'était de plon-
ger au hasard dans un trou noir pour avoir
a certitude de ne pas tomber sur des mai-
sons. Costes atterrit donc sur un terre-plein
triangulaire au bord de la voie ferrée près
de la gare de Bondy.
L'appareil est brisé mais, par un vérita-
ble miracle, les trois courageux aviateurs
sont sains et saufs.
La cause initiale de l'accident serait due
aux particules aqueuses, si fréquentes dans
l'cssence, et qui se seraient congelées pen.
dant le vol, obstruant ainsi l'écoulement
et, par conséquent, l'alimentation du mo-
teur. ,.
MM. Louis et Jacques Bréguet, après une
longue conversation avec Costes. ont dé-
cidé d'accélérer la construction de l'appa-
reil similaire à celui qui devait servir au
v0Xflge, et Costes a emporté l'assurance
qu'il serait prêt à repartir pour la pro-
chaine pleine lune de mars.
L'année coloniale dejair
-––
?
Hier matin a paru à l'Officie.
un décret qui règle le fonctionne-
ment des forces aériennes détachées
aux Colonies.
On se rappelle que le décret qui a créé le
ministère de V Air avait posé le principe que
l'autorité du ministre de l'Air s'étendrait dé-
sormais sur toutes les formations de Vaéro-
nautique.
̃ Le décret d hier vient de faire le partage
d'attributions entre le ministère de l'Air il
le ministère des Colonies responsable, en ICI
personne de ses Gouverneurs, de la défense
de la Colonie.
Ce premier point assez délicat tran-
ché, le décret tire les conséquences logiques
et nous pouvons le dire, heureuses de
l'unité de direction réalisée par la création
du ministère unique.
Admimstrativement, il n'y a plus une
aviation militaire, une aviation civile, une
aviation commerciale.
Il y a l'Aviation qui, selon les circonstan-
ces, sera militaire, civile, commerciale. Même
au point de vue. réglementaire, l'avion va de-.,
venir un instrument de progrès des plus
souples.
Le décret dont nous parlons en est la
preuve. Son article il" pose en principe que
les forces aériennes détachées aux Colonies
sont mises par le ministre de l'Air à la dis-
position des Généraux commandants supé-
rieurs des troupes, sous l'autorité des Gou-
verneurs pour les missiom militaires ou d'in-
térêt national.
Mais, dans son article 2 il dispose -
itou s tenons à citer textuellement -« qu'elles
peuvent être employées, en outre, à exécuter
toute mission politique ou économique au
profit de la Colonie ou de la Métropole et à
préparer l'établissement des lignes aériennes
que réaliseront les sociétés privées au fur et
à mesure des possibilités a.
C'est la meilleure formule parce que la
tlus tlastiaue.
MiÍitaire: aujourd'hui (le moins longtemps
possible, espérons-le pour tous), ce même
avion sera demain, avion postal, avion « di-
plomatique », avion prospecteur, avion scien-
tifique, avion sanitaire.
Il va être le « missionnaire » mais le mis-
sionnaire « intégral » et non pas spécialisé.
Il va préparer les voies. du ciel, il va les
« éclairer * et bientôt les industries privées,
renseignées, n'auront plus qu'à suivre son
exemple et a bénéficier de l'œuvre d'avant-
garde accomplie par lui.
Les principes sont bien posés.
C'est maintenant une question d'appareils
et de pilotes.
M. Laurent-Eynac est pour l'instant le
a Premier Pilote » de France.
Nous espérons bien que l'aviation colo-
niale, sous sa direction, saura accomplir son
importante mission civilisatrice.
MicMei Geimtetœrfer
Député des Côte s-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
Dépêches de l'Indochine
- --
Départ
M. Dodard, Consul général de France
aux Indes Néerlandaises, venu à Hanoi
pour arrêter avec le Gouverneur Générat
Pasquier le programme de la visite offi-
cielle à Java qui aura lieu en avril, est
reparti lë 19 pour natavia. Il passera par
Manille, puis visitera Macassar, capi-
tale des Célèbes, où il va réorganiser
l'agence Consulaire de France et examiner
les possibilités de développement du com-
merce français dans ces riches régions de
Vlnsulinde. M. Rodard arrivera à Java
par Sourabaya, et de Samarang gagnera
Batavia en avion.
Inauguration
Le Gouverneur P. 1. Eutropes a effectué
les 16 et 17 février une tournée dans
l'ouest de la Cochincnine. H a inauguré
notamment l'usine et les installations d'eau
de Rach-Gia, qui marquent une étape nou-
velle dans t'œuvre d'hygiène et d'assainis-
sement de ce centre important. -,
Une réception à Bangkok
On télégraphie de Bangkok à Saigon :
Samedi, en présence du roi et de la reine
et de nombreux princes, l'Alliance Fran-
çaise au Siam a donné une brillante soi-
rée avec bat travesti et une kermesse. En
remerciement, le roi ainsi que le prince
Nagor-Svarga remirent au Comité de L'Al-
liance, de généreuses olfrandes.
- -- (lndopacifl.)
La France, l'Indochine
et la Chine
Les plénipotentiaires ont examiné des for-
mules transactionnelles, notamment au sujet
des villes ouvertes. Les négociateurs ont dis-
cuté le statut des ressortissants chinois en
Indochine et le nouveau régime douanier ap-
plicable aux marchandises chinoises impor-
tées en Indochine. Un nouveau texte sera
établi tenant compte des objections récipro-
ques et il fera l'objet d'une discussion lors
de la prochaine conférence qui est fixée à
vendredi. Les vues se rapprochent lentement
et les propos des négociateurs chinois con-
tiennent moins d'aigreur.
PLACE BAUVEAU
111
La direction des affaires algériennes
M. André Cornu, directeur du contrôle, de
la comptabilité et des affaires algériennes au
ministère de l'Intérieur, est nommé préfet de
la Loire, remplacé dans ce département par
M. Pierre Gencbrier, et maintenu dans ses
fonctions de directeur au ministère de l'Inté-
rieur.
M. Marcel Olivier en France
M. Marcel Olivier. Gouverneur Général de
Medtlue-, Mme Olivier et leurs deux m-
fants sont arrivés hier matin mercredi à Mar-
seille, à bord du Chambord.
Le Gouverneur général a été reçu par M.
Pelletier, directeur de l'Agence Economique
et différentes personnalités, dont M. Dhubert,
Commissaire spécial, au nom du préfet ; M.
Moulin, directeur du Service colonial, au nom
du ministre des Colonies; M. de Chanterac,
au nom des Messageries Maritimes ; M. Bar-
doux, au nom de la Chambre de Commerce.
M. Marcel Olivier est parti aujourd'hui
pour Monoblet (Gard), où il va passer quel-
ques' jours près de sa mère. Il est attendu
au début de la semaine prochaine à Paris.
Dans le grand salon du paquebot, avant de
débarquer, le Gouverneur général a fait à notre
correspondant particulier et aux représentants de
la presse les déclarations suivantes :
Tamataoe se reconstruit. Une ville nouvelle,
une ville moderne, conçue suivant les plans
d'un urbanisme inspiré des progrès les plus ré-
cents. Le port va bénéficier d'aménagements
parfaits. On a travaillé beaucoup et on Ira-
vaille dans le calme.
Un calme que rien ne vient troubler ?
demande-t-on, c'est-à-dire sans que des agités
essayent de troubler l'œuvre de colonisaNon
française ?
- Des agités, répond le Gouverneur géné-
ral, il y en a partout à Madagascar comme ail-
leurs. Les nôtres s'appellent Ralaimongo et
Dassac. Ils réclament la liberté de la presse.
Pour eux, la liberté de la presse, c'est le droit
d'attaquer la France, la République, et de
prêcher la révolte. Leur effort n'est heureuse-
ment pas couronné de succès. J'en ai comme
preuve les manifestations qui se sont produites
au moment de mon départ. On a organisé en
mon honneur une réception dans la vieille cité
des rois, près du tombeau d'A mbohimanga, où
cinq cents indigènes des classes dirigeantes
m'ont donné les témoignages les plus touchants
de leur fidélité et de leur attachement.
« Revenez vite », me diMlimf-ils.
Et vous leur avez promis de revenir,
monsieur le Gouverneur général ?
Mais oui, je leur ai promis de revenir,
et je compte bien tenir ma promeæe. J'aime
ma colonie, j'y suis attaché et j'entends pour-
suivre I'oeuvrc que J'ai entreprise. Je suis re-
venu en France un peu pour travailler, l'ai à
régler une question d'emprunt. Il s'agit de tra-
vaux de l'ordre de 700 millions, et ce n'est
qu'une première tranche. Il faut mettre en va-
leur notre grande 1le.
- Et la main-d'œuvre ?
- Oui, c'est m grand problème. mais la
main-d' œuvre dont nous disposons suffit encore
pour faire beaucoup de choses. Les possibilités
agricoles sont variées à l'infini. Nous faisons
plus de café que toutes les colonies françaises
réunies. Nous devons arriver à produire 25.000
tonnes.
Le Gouverneur général ajoute qu'il est en
train de préparer un projet de standardisation
des produits de la grande île qui, tous, sauf la
vanille qui a toujours gardé sa qualité et sa
renommée, ont besoin d'être surveillés.
Le Gouverneur général. interrogé sur la si-
tuation minière, notamment sur le pétrole et le
charbon, répond ainsi :
Pour le pétrole, l'Office des combusti-
bles liquides va faire des sondages dam des
périmètres déterminés. ceci indépendamment
des gîtes de grès bitumeux qui peuvent cons-
tituer une réserve importante. Quant au char-
bon, il en existe des quantités considérables
et d'une très bonne qualité. Tout cela, conclut
le Gouverneur général, c'est l'avenir. Pour le
présent, sans plus attendre, nous travaillons.
Nous améliorons notre réseau routier. Nous
construisons - le chemin de fer du Bebileo, nous
aménageons nos ports. Un Comité formé en
vue de l'Exposition coloniale de Paris se pré-
pare dès maintenant à montrer à la métropole
l'œuvre magnifique que réalisent au loin les
Français et les indigènes des terres lointaines.
-
Le cyclone de Madagascar
Le cyclone qui a sévi le 11 février dernier, 1
a touché l'Ile près d'Andevorante, à 10 heu- 1
res. La région sinistrée occupe une bande
d'une quarantaine de kilomètres au nord et
au sud d'Andevorante. Toutes les planta-
tions de caféiers, vanilliers, girofliers, ca-
caoyers et cannes à sucre sont détruites.
La vallée d'Iharoka est dévastée ainsi que
celle des affluents de cette rivière sur 50 ki-
lomètres environ de profondeur.
Les établissements de distilleries et de fé-
culeries sont fortement endommagés ; des
habitations particulières et des bâtiments ad-
ministratifs sont détruits.
Le canal des Pangalanes est obstrué vers
Vatomandry et la flottille a été coulée, la
drague avariée; de graves dégâts ont été
causés à la voie ferrée.
Une jeurc fille, Mlle Delval, a été tuée,
et une dizaine d'Européens ont été blessés.
A 14 heures la tempête était terminée.
Des dispositions sont prises pour ravitail-
ler et abriter la population.
L'état sanitaire est satisfaisant.
Les pertes sont évaluées à sept millions
pour les particuliers et a trois millions pour
la colonie.
M. Georges Leygues, ministre de la Ma-
rine, chargée de 1 intérim du ministère des
Colories, a câblé au Gouverneur général
P. i. pour le prier de transmettre aux sinis-
trés la sympathie et les encouragements du
Gouvernement.
(Par défêche).
Intérim
M. Cochard Joseph-Georges, administra-
teur en chef des Colonies, a été chargé, par
intérim, du Gouvernement de la Côte Fran-
çaise des Somalis pendant l'absence du Gou-
verneur titulaire.
La cartographie du Sahara
il est désormais impossible de se perdre
au Sahara où l'on peut aller partout, grâce
aux remarquables travaux des services des
Travaux Publics et du service géographique
du 198 Corps d'Armée qui fait, suivant le de-
gré de précision des documents topographi-
ques, une exploitation immédiate pour la
mise à jour des cartes, la rédaction et la dif-
fusion des documents principaux.
Sous l'autorité du commandement mili-
taire, des missions photographiques subven-
tionnées par la direction des Territoires du
Sud au Gouvernement général de l'Algérie
sont fixées aux escadrilles de l'aviation mili-
taire qui se transportent l'hiver dans les ré-
gions sahariennes. En même temps que
l'avion étudie et organise les voies de péné-
tration sahariennes aériennes, il prend à peu
de frais des milliers de clichés dont l'utilité
augmente de jour en jour.
Ce colossal travai: - mené à bien facilitera
les études du Transsaharien et permettra au
Grand Prix automobile du Sahara d'être
couru l'an prochain à l'occasion des fêtes du
Centenaire de l'Algérie. Les caravanes tou.
ristiques provoquées par la récente campa-
gne de conférences du Président des Etu-
diants algériens chargé de mission par M.
Pierre Bordes, Gouverneur général de l'Al-
gérie, pourront abandonner à Touggourt le
« train blanc » du désert, décrire un cercle
immense en Sahara par Ouargla, El-Goléa,
Ghardaia, Guerrara pour revenir reprendre
à Touggourt le chemin qui par les monta-
gnes farouches, les villes romaines, la neige
et la verdure également éternelles de la Ka-
bylie, les ramèneront vers les rivages char-
gés de fleurs où les palais blancs se cachent
dans les jardins.
e.,
Le grand pardon des Terre-Neuvas
Le traditionnel Pardon des pêcheurs par-
tant pour Terre-Neuve, qui aura lieu diman-
che prochain à Saint-Malo, débutera par une
remise de médailles aux vieux marins effec-
tuée par l'Administrateur de la Marine, as-
sisté par le cardinal Charost et le maire de
Saint-Malo.
Une messe solennelle sera célébrée ensuite
à la cathédrale par l'archevêque de Rennes
et à laquelle assisteront les pêcheurs venus
demander sa protection à la Vierge « Etoile
du Matin ».
L'office terminé, en une longue procession
l'assistance se rendra jusqu'au bassin à flot.
Le cardinal Charost, vêtu de pourpre et mi-
tre en tète, prendra place sut* une vedette
et, entouré des armateurs et des autorités,
passera devant chaque bateau, bénissant son
équipage, ainsi que les parents et amis des
marins.
Un banquet aura lieu ensuite.
M. Georges Leygues, ministre de la Ma-
rine, a décidé que trois torpilleurs se ren-
draient à Saint-Malo pour le départ des
« Terre-Neuvas Il.
8.8
CANDIDATURES
.1.
M. Georges Barthélemy, ancien député,
Président de la Fédération Nationale des
Anciens coloniaux, Président honoraire et
fondateur de la Fédération des Associations
des fonctionnaires et agents coloniaux, sera
candidat à l'élection qui aura lieu le 26 mai
prochain à Norto-Novo pour la désignation
du délégué du Dahomey au Conseil Supé-
rieur des Colonies. M. Fourn, ancien Gou-
verneur de la Colonie, actuellement en re-
traite, serait, dit-on, également candidat.
Cette élection est provoquée par la démis-
sion du délégué. M. Nètrre.
PHILATÉLIE
Le Club philatélique français, constitué
pal un groupe de collectionneurs, organise
des présentations de timbres, par groupe-
ments. Cette année, la deuxième exposition
est consacrée à la poste aérienne sous toutes
ses formes : transport par ballons, pigeons
ou avions.
Dans les locaux de son siège social, 5, pas-
sage Geoffroy-Didelot (92. boulevard des Ba-
tignolles), les membres au Club ont disposé
leurs collections. Elles seront visibles ce
soir seulement, à partir de 21 heures.
Dans une curieuse rétrospective du timbre,
figurent les exemplaires du Petit Journal ex-
pédiés de Paris aux provinces, par ballons,
pendant le siège de 1870 : un pigeon-voya-
geur empaillé qui, en 1870, effectua deux
vols, constatés par les cachets rouges télé-
graphiques et traversa les lignes allemandes
porteur de documents ; enfin toute une série
de pièces officielles expédiées ainsi, de Paris
assiégé.
Les souvenirs des grandes randonnées
d'avions : des lettres provenant du dirigea-
ble Italia et trouvées sous la tente rouge du
général Nobile; des lettres qui furent à bord
du Norge d'Amundsen. Enfin, des timbres
proprement dits : ceux de Terre-Neuve avec
surcharge manuscrite, du Honduras, de Rus-
sie, et les timbres rares du Petit loiertuzl au
Maroc en 1911 complètent cette collection
originale.
Ce soir, l'exposition, dont l'entrée est gra-
tuite pour le public, recevra les visites offi-
cielles des représentants des différents minis-
tères. Puis les membres du jury procéderont
à la distribution des récompenses de la pré-
cédente exposition, celle des « Timbres de
France et des Colonies » du u décembre
dernier. Deux médailles d'argent ont été of-
fertes par lé Petit Journal.
La prochaine manifestation philatélique
de ce genre sera consacrée aux « Timbres
historiques u,
UN BON DEBUT
En souhaitant la bonne année à ses lec-
teurs, lectrices et annonceurs, notre confrère
G. Deletaille, propriétaire - directeur de
l'Etoile de l'A. E. F. de Brazzaville, écrit :
le débute avec soixante-cinq mille francs
de dettes, ce qui est beau, superbe!
le remercie mes créanciers P.E.K., Texaf,
Mayo, Alves, Sedec, C.C.R. Socophar, de ne
pas avoir profité de ma mauvaise tasse de
maladie et de mes difficultés financières
four n m'étrangler ».
le les remercie d'avoir eu coittiance, de
m*avoir fait crédit.
Que cette chance n'abandonne pas notre
excellent et courageux confrère.
Une simple remarque
En parcourant dans le Journal Officiel de
Io A.E.F. du 15 janvier 1929 la liste des se-
cours accordés par la colonie du Moyen-
Congo, le nom de feu Desbordes, Gouverneur,
des Colonies, me fait souvenir de cet excel-
lent camaraae qu'était le Commissaire des
Colonies puis Gouverneur Desbordes et aussi
avec quelle gratitude nous avions accueilli
la nouvelle que son nom était donné à un
centre important du Moyen-Congo, Imfondo.
C'est en vain que l'on cherche actuelle-
ment Desbordesville, sur les cartes de l'A.
E. F., par cpntre, Imfondo existe toujours.
,Pourquoi les cartographes et l'Administra-
tion locale elle-même ont-ils rayé Desbor-
desville? C'est un geste peu élégant qu'il
convient de corriger en remplaçant dès main-
tenant sur les cartes, Imfondo par Desbordes-
ville. On ne saurait trop honorer la mémoire
de ceux qui ont peiné et lutté pour la cause
française en terre africaine.
Je suis même certain que M. le Gouver-
neur Lamblin verrait avec plaisir, car il sait
les services qu'il a rendus en Oubangui-
Chari, le nom du commandant Jacquier subs-
titué à celui de Mobaye qui deviendrait
:< Jacquierville ».
Eugène Devaaix.
Le nouveau préfet de la Seine
est un Algérien
1.
M. Edouard Renard, directeur de la Sûreté
générale, nommé préfet de la Seine en rem-
placement de M. Paul Bouju, est né le
3 août 1883, à Oran. Docteur ès lettres,
licencié en droit, il fur attaché le 9 mai 1905
au cabinet du ministre de l'Intérieur, puis
l'année suivante au cabinet du président du
Conseil. M. Edouard Renard devint, le 21
juillet 1909, sous-préfet du Blanc, pour pas-
ser à Limoux en 1914, puis à Narbonne en
1018. Il était nommé préfet de l'Aude le
12 avril 1923. Le 7 mars 1925, il était fait
chevalier de la Légion d'honneur. Après sa
mise en disponibilité, M. Edouard Renard
fut nommé directeur du cabinet du ministre
de l'Intérieur et directeur du personnel de
l'Administration centrale au ministère de
l'Intérieur. Nommé préfet de Constantine le
14 avril 1927, M. Renard fut appelé le même
jour à la direction de la Sûreté générale,
fonctions qu'il a occupées jusqu'à mainte-
nant.
Augmenter les ressources
Diviser les risques
par Louis LE BARBIER.
LA SALUBRITE
Voilà donc deux des conditions indispeDla.
bles pour la mise en pratique du plan en-
visagé création et développement de
cultures neuves qui peuvent être considé-
rées comme possibles à remplir. La première.
le bon vouloir des services, dépend unique-
ment des instructions données avec fermeté par
le chef de r adminisiration, et la seconde, la
sécurité, est - aussi du domaine de sa - décision
après entente avec le ministère en France.
Car étant donné qu'il y a unanimité pour
constater qu'il faut en finir avec 1 état de
choses actuel, il ne peut y avoir divergence
de vues que sur le moyen à employer, et il
faudra bien que l'on en adopte un, rapide-
ment, si on ne veut pas perdre le résultat déjà
acquis : ce qui est inadmissible. Ici encore
c'est une question de volonté réfléchie se fai-
sant comprendre et écouter à Paris : on ne
peut admettre une défaillance de ce côté.
Reste la troisième condition, celle de la sa-
lubrité.
Ici, malheureusement la chose est plus déli.
cate, car il est certains facteurs qui la compli-
quent singulièrement. On doit pouvoir en sortir
cependant, encore et toujours à la condition de
le vouloir fermement.
Indiquons d'abord en deux mots pourquoi
cette condition salubrité est si grave.
C'est que si l'on n'arrête pas les épidémies,
qui, sous forme de typhus et de paludisme, sé-
vissent depuis quelques mois, et ont décimé
si cruellement la population arabe, il n'y aura
plus de main-d'oeuvre. adieu veau, vache,
mouton, couvée. c'en sera fait des exploita-
tions neuves ou anciennes.
Car le Maroc, il ne faut pas l'oublier, n'est
pas extraordinairement peuplé. La densité de
la population au kilomètre carré est faible.
Cependant depuis la guerre on lui a demandé
un effort considérable, nous allions écrire exa-
Réré.
- Il y a beaucoup de régiments de tirailleurs
marocains, surtout hors du Maroc ; il y a aussi
des spahis, des artilleurs, tous gars choisis
parmi les plus solides arabes. Ce sont autant
de reproducteurs mis dans l'impossibilité de
constituer une famille. Il y a les services pu-
blics, les chantiers de construction de voies
feuées, comme le chemin de fer Oudjda-F ez,
les routes à entretenir et à créer, d'autres en-
core, c]uî ne se contentent pas non plus de ra.
chitiques et de malingres, et qui entrainent ces
travailleurs loin de leurs douars, surtout étant
donné que la matière recrutable est loin d'être
inépuisable.
Mais ce n'est pas tout : il y a encore les
chantiers urbains pour lesquels les entrepre-
neurs s'arrachent à prix d'or ce qui reste de
main-d' oeuvre dans le bled, et qui vont jus-
qu'aux confins du Maroc Utile, chercher en
camions automobiles les quelques hommes va
lides que l'on peut débaucher, et auxquels on
alloue des salaires allant jusqu'à vingt-deux
francs par jour.
Remarquons en passant que ces prix hors
de toute proportion avec la valeur du travail
fourni, vont à l'encontre du but cherché.
L'Arabe a des besoins modestes. Si en deux
jours il toffche ce qui lui est nécessaire pour
vivre la semaine entière, comme il ne sait pas
ce que c'est que prévoir et épargner, il ne
vient plus sur le chantier et se repose. Donc
ces salaires élevés ne le retiennent pas, n'aug-
mentent pas la somme de travail fourni. En
revanche ils rendent le recrutement imposai-
.,. 1 JEUDI SOIR, 21 FEVRIER IW29. 1
TRENTIEME ANNEE. Ne 30. LE NUMERO : 80 CENTIMES « , JEUDI SOIR, 21 FEVRIER UrN,
JOUXMtL QMOTtMEtt
Rédaction & Administrant» i
14, III fi ̃m-ïimr
PARIS (181)
TâJÉm. I LOUVM 1M7
- RICHELIEU Ê7-94
j~ ~I l lô~w ~.à 1 .1 *
Les Annales Coloniales
9m annonce» et rklale. sont rifiwj ou
tanM è* gowral
Dutecrcuits i Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous lu arttcUs publiés dans notre tournai ne pouvag
être reproduits qu'en citant r" Amum Coumulm.
IBOIIEIERTS
.,,& la Revue mensuelle :
u. Mei, a Mate
Frane* il
Ctloniaa taO. 109 > Ma
Étranger 148. 126 > 1% »
On s'abonne nain frais dm
loua tes bureaux la posta.
Les prestations en nature aux colonies
> •!» <
Un de nos brillants confrères de La Re-
naissance se demandait l'autre jour si le scan-
dale des prestations en- nature, venu à point
pour détourner l'attention d'un autre scan-
dale auquel il s'agissait de ne plus réserver
le premier plan, allait servir de machine à
torpiller les prestations en nature. L'admi-
rable, l'utile, l'opportun scandale 1 s'écriait-
il avec une vigoureuse ironie. Et il dénon-
çait l'admirable et utile opportunité de la
manœuvre au moment où certains gros indus-
triels désespéraient de nous apitoyer sur
leur sort, et à la veille du jour où les ex-
perts allaient prendre séance pour régler les
problèmes de la dette allemande.
- Il concluait qu'il fallait avoir un sens très
limité de l'intérêt national, c'est-à-dire un
sens exagéré des intérêts particuliers, < pour
inaugurer une campagne désastreuse contre
le système fécond des prestations en nature ».
Il avait raison de crier : au loup, et sans
doute de grossir quelque peu le danger.
Mais une campagne contre les prestations,
surtout contre les prestations aux colonies,
ne peut plus être III désastreuse 9. Nous avons
fait, les uns et les autres, tout ce qu'il fallait
auprès de l'opinion publique pour que nous
n'ayons plus à craindre, je ne dis pas :
de nouvelles attaques, mais une défaite pré-
judiciable à la prospérité de la France et
de la plus grande France.
Lorsque, devant la Commission des Finan-
ces du Sénat, notre très distingué collègue
et ami Henri Bérenger est venu demander
pour les colonies sinistrées, un chiffre de
ioo millions de prestations en nature, qui
devaient leur être consenties sans intérêt, il
n'a pas eu de peine à gagner la bataille. Je
ne dis pas qu'il ait triomphé sans gloire,
mais il ne m'en voudra pas de dire qu'il a
vaincu sans péril. Le sénateur de la Guade-
loupe a même déclaré, sans être contredit,
que ce n'était là qu'un début, qu'une amorce
et que, s'il y avait des occasions où la métro-
pole dût accorder largement, généreusement,
intelligemment des prestations en tenant
moins compte des colonnes du doit et avoir,
que du salut et de l'avenir de nos provinces
lointaines, c'était bien une de celles-là qui
se présentait devant nous.
11 est juste d'ailleurs que les conditions
mêmes de cette aide nécessaire aux colonies
varient avec la situation financière de cha-
cune d'elles, l'importance et la nature des
concours qu'elles sollicitent, mais toujours
avec cette idée que l'Etat fait une bonne
politique quand il allège le plus qu'il peut
les charges supportées par les colonies.
A la date du io décembre 1928, le minis-
tre des Finances adressait aux divers grou-
pements coloniaux une lettre où il rappelait
3ue, pour développer l'outillage économique
de nos provinces. lointaines, des conventions
avaient été signées entre son département et
les gouvernements généraux de l'Indochine,
de 1 Afrique Occidentale Française, de Ma-,
dagascar, et qu'on avait mis à la disposition
de ces colonies, dans les meilleures condi-
tions possibles, une somme de 66 millions
de marks-or, destinée à des travaux publics.
Depuis juillet 1927, des contrats sont venus
s'imputer sur cette ouverture de crédit de 66
millions de marks-or au rythme de 10 mil-
lions de marks-or par an. C'est, d'une façon
nette, tout à fait insuffisant. Le gouverne-
ment avait le devoir d'étendre la possibilité
d'utiliser pour d'autres achats de matériel
les prestations en nature: nous savons qu'il
s'y est employé.
Quant aux formules de remboursement,
elles sont souples et variables : rembourse-
ment en vingt années à partir du 5 août
1932, avec un taux de 5 %; c'est-à-dire mo-
ratoire de cinq ans, puis paiement de 20 an-
nuités, qui s'élèvent à 5+3 = 8 %, en tenant
compte de l'amortissement. C'est trop, c'est
beaucoup trop, à une époque où le taux de
l'intérêt a diminué ; la formule ne peut être
appliquée que là où un moratoire est abso-
lument indispensable; remboursement en
25 ans, sans moratoire, avec un intérêt de
2,75, c'est déjà mieux ; remboursement
en 40 années, sans moratoire, avec un taux
de 3 %, c'est mieux ; très longs délais, taux
qui, tout calcul fait, ne dépasse pas 1,33
Mais il y a beaucoup mieux encore, et
ceci est plus nouveau et peut-être plus hardi.
Ce ne sont pas seulement les gouvernements
des colonies, ce sont les particuliers, les en-
treprises privées qui, dans nos colonies, vont
pouvoir utiliser les prestations en nature. Les
Gouverneurs coloniaux examineront les de-
mandes, et, sur leur rapport, les prestations
en nature viendront en aide à ceux qui,
dans notre France d'Outre-Mer, ont besoin
d'y avoir recours. Larges facilités de crédit,
longs délais de remboursement, pouvant être
de quinze années, tout doit être fait pour
que cet emploi soit répandu. L'agriculture, le
commerce, l'industrie de la plus grande
France y trouveront tous les moyens qui leur
manquent de s'organiser, de produire davan-
tage, de s'outiller.
Placements de tout premier ordre et pour
eux et pour la colonie et pour la Métropole.
Nous voici engagés dans la bonne voie.
A l'industrie métropolitaine nous ne nous
lasserons pas de répéter que les prestations
en nature nous permettent seules d'exécuter
aux colonies des travaux que nous n'aurions
jamais pu réaliser si nous n'avions pu comp-
ter que sur elle et ai nous n'avions pas eu
d'autres ressources que nos ressources nor-
males; aux Français de France et de nos
colonies, que nous passons décidément, résolu-
ment de la période lyrique de la mise en
valeur à la période pratique, et que les nou-
velles mesures indiquent que nous sommes
prêts à aller jusqu'au bout.
_,.
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre,
'Virc-prrsltlrnt de la Comn:fssion des Colonhs.
Retour du Niger
Mesures de sécurité à travers le Sahara
Les autorités militaires des territoires du
Sud du département d'Oran s'occupent
d'ores et déjà des mesures de sécurité à pren-
dre pour l'arrivée à Colomb-Béchar de M.
Maginot, ministre des Colonies, venant en
auto, en compagnie du maréchal Franchet
d'Espérey, de Gao (Soudan).
Outre des postes ambulants de méharistes,
qui seront placés sur la piste du Sahara, au
delà des postes de Colomb-Béchar, le service
de l'aviation va organiser une série de re-
connaissances, principalement du côté du
Tafilalet, afin d'éviter toute surprise.
M. Maginot est attendu officiellement à
Colomb-Béchar le 25 février. M. Pierre Bor-
des, Gouverneur général de l'Algérie, va à
sa rencontre jusqu'à Menouara. à 50 kilomè-
tres au Sud de Colomb-Béchar). Le ministre
des Colonies arrivera à Oran dans la mati-
née du 28 après être allé s'incliner devant le
mausolée du général Clavery.
Escale à Dakar
MM. Albert Lebrun, sénateur; Etienne An-
ionelli, le docteur Péchin, Taton-Vassal, dé-
putés, ont quitté Dalcar aujourd'hui.
M. Lucien Saint
» à Casablanca
TI.
Le croiseur Uuguay-Trouin ayant à bord 1
le Résident général, M. Lucien Saint, a
mouillé ce matin à huit heures dans le port
de Casablanca. Le croiseur a salué la terre
par les salves réglementaires.
A l'Académie de Médecine
-.-
La farine d'arachide
Les fruits de l'arachide, légumineuse sur-
tout cultivée dans les régions équatoriales,
fournissent, par expression de leur pulpe,
une huile de table très connue. Le tourteau,
séché à l'étuve et broyé, fournit une farine
d'une couleur blanche qui représente un ali-
ment essentiellement reconstituant par sa te-
neur élevée en corps gras et en principes
azotés. M. Boigey montre que des enfants à
qui on avait dispensé cette farine ont grandi
plus vite que ceux qui n'en absorbaient pas.
Il estime que si l'on remplaçait seulement
5 d'albumines animales par l'albumose de
.l'arachide, l'économie réalisée serait très in-
téressante.
TAUX DB LA PlASTIœ
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 16 février 1929 le taux offi-
ciel de la piastre était de 12 fr. 25.
L'Aviation Coloniale 1
Vers Saigon. 2* étape : Tunis-Le Caire
La seconde étape du raid Paris-Saïgan a
conduit Paillard, Le Brix et Jousse de Tu-
nis au Caire. Partis de Tunis à 10 h. 30
avant-hier, ils sont arrivés au Caire hier
à 8 h. 45.
Dans la première étape, 930 kilomètres
avaient été couverts,dans la seconde, 2.800;
soit, jusqu'ici, 3.750 kilomètres.
De Tunis au Caire, l'équipage dut lutter
de façon constante contre le vent debout, si
tien que la quantité d'essence risquant de
ne pas être suffisante en ces conditions
anormales, il rebroussa chemin en cours
de route et vint se poser, à 22 h. 30, à Ben-
ghazi, où il fit le plein. Il ne reprit son vol
qu'à minuit, cinquante.
L'état atmosphérique continuant à fetre
déplorable, l'équipage a décidé d'ajourner
son départ pour Bassorah à ce matin.
Paillard et le Brix sont partis du Caire
ce matin à 4 h. 55 vers Bassorah (1.000 ki-
lomètres).
Les autorités de Saigon ont pris des dis-
positions pour que l'avion de Paillard-Le
Brix puisse atterrir sur le terrain Tau-Son
Nhut, dans le voisinage immédiat de la
ville.
Vers Hanoï
L'avion Dragon-d'Annam avait quitté
l'aérodrome du Bourget avant-hier soir
avec une belle facilité quand, soudain,
pour une cause encore inconnue, le moteur
s'arrêta net. Sentant le danger, l'aviateur
Costes n'hésita pas et commença la vidange
des réservoira.
La nuit était venue et il fallait se décider
rapidement. Le seul moyen, c'était de plon-
ger au hasard dans un trou noir pour avoir
a certitude de ne pas tomber sur des mai-
sons. Costes atterrit donc sur un terre-plein
triangulaire au bord de la voie ferrée près
de la gare de Bondy.
L'appareil est brisé mais, par un vérita-
ble miracle, les trois courageux aviateurs
sont sains et saufs.
La cause initiale de l'accident serait due
aux particules aqueuses, si fréquentes dans
l'cssence, et qui se seraient congelées pen.
dant le vol, obstruant ainsi l'écoulement
et, par conséquent, l'alimentation du mo-
teur. ,.
MM. Louis et Jacques Bréguet, après une
longue conversation avec Costes. ont dé-
cidé d'accélérer la construction de l'appa-
reil similaire à celui qui devait servir au
v0Xflge, et Costes a emporté l'assurance
qu'il serait prêt à repartir pour la pro-
chaine pleine lune de mars.
L'année coloniale dejair
-––
?
Hier matin a paru à l'Officie.
un décret qui règle le fonctionne-
ment des forces aériennes détachées
aux Colonies.
On se rappelle que le décret qui a créé le
ministère de V Air avait posé le principe que
l'autorité du ministre de l'Air s'étendrait dé-
sormais sur toutes les formations de Vaéro-
nautique.
̃ Le décret d hier vient de faire le partage
d'attributions entre le ministère de l'Air il
le ministère des Colonies responsable, en ICI
personne de ses Gouverneurs, de la défense
de la Colonie.
Ce premier point assez délicat tran-
ché, le décret tire les conséquences logiques
et nous pouvons le dire, heureuses de
l'unité de direction réalisée par la création
du ministère unique.
Admimstrativement, il n'y a plus une
aviation militaire, une aviation civile, une
aviation commerciale.
Il y a l'Aviation qui, selon les circonstan-
ces, sera militaire, civile, commerciale. Même
au point de vue. réglementaire, l'avion va de-.,
venir un instrument de progrès des plus
souples.
Le décret dont nous parlons en est la
preuve. Son article il" pose en principe que
les forces aériennes détachées aux Colonies
sont mises par le ministre de l'Air à la dis-
position des Généraux commandants supé-
rieurs des troupes, sous l'autorité des Gou-
verneurs pour les missiom militaires ou d'in-
térêt national.
Mais, dans son article 2 il dispose -
itou s tenons à citer textuellement -« qu'elles
peuvent être employées, en outre, à exécuter
toute mission politique ou économique au
profit de la Colonie ou de la Métropole et à
préparer l'établissement des lignes aériennes
que réaliseront les sociétés privées au fur et
à mesure des possibilités a.
C'est la meilleure formule parce que la
tlus tlastiaue.
MiÍitaire: aujourd'hui (le moins longtemps
possible, espérons-le pour tous), ce même
avion sera demain, avion postal, avion « di-
plomatique », avion prospecteur, avion scien-
tifique, avion sanitaire.
Il va être le « missionnaire » mais le mis-
sionnaire « intégral » et non pas spécialisé.
Il va préparer les voies. du ciel, il va les
« éclairer * et bientôt les industries privées,
renseignées, n'auront plus qu'à suivre son
exemple et a bénéficier de l'œuvre d'avant-
garde accomplie par lui.
Les principes sont bien posés.
C'est maintenant une question d'appareils
et de pilotes.
M. Laurent-Eynac est pour l'instant le
a Premier Pilote » de France.
Nous espérons bien que l'aviation colo-
niale, sous sa direction, saura accomplir son
importante mission civilisatrice.
MicMei Geimtetœrfer
Député des Côte s-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
Dépêches de l'Indochine
- --
Départ
M. Dodard, Consul général de France
aux Indes Néerlandaises, venu à Hanoi
pour arrêter avec le Gouverneur Générat
Pasquier le programme de la visite offi-
cielle à Java qui aura lieu en avril, est
reparti lë 19 pour natavia. Il passera par
Manille, puis visitera Macassar, capi-
tale des Célèbes, où il va réorganiser
l'agence Consulaire de France et examiner
les possibilités de développement du com-
merce français dans ces riches régions de
Vlnsulinde. M. Rodard arrivera à Java
par Sourabaya, et de Samarang gagnera
Batavia en avion.
Inauguration
Le Gouverneur P. 1. Eutropes a effectué
les 16 et 17 février une tournée dans
l'ouest de la Cochincnine. H a inauguré
notamment l'usine et les installations d'eau
de Rach-Gia, qui marquent une étape nou-
velle dans t'œuvre d'hygiène et d'assainis-
sement de ce centre important. -,
Une réception à Bangkok
On télégraphie de Bangkok à Saigon :
Samedi, en présence du roi et de la reine
et de nombreux princes, l'Alliance Fran-
çaise au Siam a donné une brillante soi-
rée avec bat travesti et une kermesse. En
remerciement, le roi ainsi que le prince
Nagor-Svarga remirent au Comité de L'Al-
liance, de généreuses olfrandes.
- -- (lndopacifl.)
La France, l'Indochine
et la Chine
Les plénipotentiaires ont examiné des for-
mules transactionnelles, notamment au sujet
des villes ouvertes. Les négociateurs ont dis-
cuté le statut des ressortissants chinois en
Indochine et le nouveau régime douanier ap-
plicable aux marchandises chinoises impor-
tées en Indochine. Un nouveau texte sera
établi tenant compte des objections récipro-
ques et il fera l'objet d'une discussion lors
de la prochaine conférence qui est fixée à
vendredi. Les vues se rapprochent lentement
et les propos des négociateurs chinois con-
tiennent moins d'aigreur.
PLACE BAUVEAU
111
La direction des affaires algériennes
M. André Cornu, directeur du contrôle, de
la comptabilité et des affaires algériennes au
ministère de l'Intérieur, est nommé préfet de
la Loire, remplacé dans ce département par
M. Pierre Gencbrier, et maintenu dans ses
fonctions de directeur au ministère de l'Inté-
rieur.
M. Marcel Olivier en France
M. Marcel Olivier. Gouverneur Général de
Medtlue-, Mme Olivier et leurs deux m-
fants sont arrivés hier matin mercredi à Mar-
seille, à bord du Chambord.
Le Gouverneur général a été reçu par M.
Pelletier, directeur de l'Agence Economique
et différentes personnalités, dont M. Dhubert,
Commissaire spécial, au nom du préfet ; M.
Moulin, directeur du Service colonial, au nom
du ministre des Colonies; M. de Chanterac,
au nom des Messageries Maritimes ; M. Bar-
doux, au nom de la Chambre de Commerce.
M. Marcel Olivier est parti aujourd'hui
pour Monoblet (Gard), où il va passer quel-
ques' jours près de sa mère. Il est attendu
au début de la semaine prochaine à Paris.
Dans le grand salon du paquebot, avant de
débarquer, le Gouverneur général a fait à notre
correspondant particulier et aux représentants de
la presse les déclarations suivantes :
Tamataoe se reconstruit. Une ville nouvelle,
une ville moderne, conçue suivant les plans
d'un urbanisme inspiré des progrès les plus ré-
cents. Le port va bénéficier d'aménagements
parfaits. On a travaillé beaucoup et on Ira-
vaille dans le calme.
Un calme que rien ne vient troubler ?
demande-t-on, c'est-à-dire sans que des agités
essayent de troubler l'œuvre de colonisaNon
française ?
- Des agités, répond le Gouverneur géné-
ral, il y en a partout à Madagascar comme ail-
leurs. Les nôtres s'appellent Ralaimongo et
Dassac. Ils réclament la liberté de la presse.
Pour eux, la liberté de la presse, c'est le droit
d'attaquer la France, la République, et de
prêcher la révolte. Leur effort n'est heureuse-
ment pas couronné de succès. J'en ai comme
preuve les manifestations qui se sont produites
au moment de mon départ. On a organisé en
mon honneur une réception dans la vieille cité
des rois, près du tombeau d'A mbohimanga, où
cinq cents indigènes des classes dirigeantes
m'ont donné les témoignages les plus touchants
de leur fidélité et de leur attachement.
« Revenez vite », me diMlimf-ils.
Et vous leur avez promis de revenir,
monsieur le Gouverneur général ?
Mais oui, je leur ai promis de revenir,
et je compte bien tenir ma promeæe. J'aime
ma colonie, j'y suis attaché et j'entends pour-
suivre I'oeuvrc que J'ai entreprise. Je suis re-
venu en France un peu pour travailler, l'ai à
régler une question d'emprunt. Il s'agit de tra-
vaux de l'ordre de 700 millions, et ce n'est
qu'une première tranche. Il faut mettre en va-
leur notre grande 1le.
- Et la main-d'œuvre ?
- Oui, c'est m grand problème. mais la
main-d' œuvre dont nous disposons suffit encore
pour faire beaucoup de choses. Les possibilités
agricoles sont variées à l'infini. Nous faisons
plus de café que toutes les colonies françaises
réunies. Nous devons arriver à produire 25.000
tonnes.
Le Gouverneur général ajoute qu'il est en
train de préparer un projet de standardisation
des produits de la grande île qui, tous, sauf la
vanille qui a toujours gardé sa qualité et sa
renommée, ont besoin d'être surveillés.
Le Gouverneur général. interrogé sur la si-
tuation minière, notamment sur le pétrole et le
charbon, répond ainsi :
Pour le pétrole, l'Office des combusti-
bles liquides va faire des sondages dam des
périmètres déterminés. ceci indépendamment
des gîtes de grès bitumeux qui peuvent cons-
tituer une réserve importante. Quant au char-
bon, il en existe des quantités considérables
et d'une très bonne qualité. Tout cela, conclut
le Gouverneur général, c'est l'avenir. Pour le
présent, sans plus attendre, nous travaillons.
Nous améliorons notre réseau routier. Nous
construisons - le chemin de fer du Bebileo, nous
aménageons nos ports. Un Comité formé en
vue de l'Exposition coloniale de Paris se pré-
pare dès maintenant à montrer à la métropole
l'œuvre magnifique que réalisent au loin les
Français et les indigènes des terres lointaines.
-
Le cyclone de Madagascar
Le cyclone qui a sévi le 11 février dernier, 1
a touché l'Ile près d'Andevorante, à 10 heu- 1
res. La région sinistrée occupe une bande
d'une quarantaine de kilomètres au nord et
au sud d'Andevorante. Toutes les planta-
tions de caféiers, vanilliers, girofliers, ca-
caoyers et cannes à sucre sont détruites.
La vallée d'Iharoka est dévastée ainsi que
celle des affluents de cette rivière sur 50 ki-
lomètres environ de profondeur.
Les établissements de distilleries et de fé-
culeries sont fortement endommagés ; des
habitations particulières et des bâtiments ad-
ministratifs sont détruits.
Le canal des Pangalanes est obstrué vers
Vatomandry et la flottille a été coulée, la
drague avariée; de graves dégâts ont été
causés à la voie ferrée.
Une jeurc fille, Mlle Delval, a été tuée,
et une dizaine d'Européens ont été blessés.
A 14 heures la tempête était terminée.
Des dispositions sont prises pour ravitail-
ler et abriter la population.
L'état sanitaire est satisfaisant.
Les pertes sont évaluées à sept millions
pour les particuliers et a trois millions pour
la colonie.
M. Georges Leygues, ministre de la Ma-
rine, chargée de 1 intérim du ministère des
Colories, a câblé au Gouverneur général
P. i. pour le prier de transmettre aux sinis-
trés la sympathie et les encouragements du
Gouvernement.
(Par défêche).
Intérim
M. Cochard Joseph-Georges, administra-
teur en chef des Colonies, a été chargé, par
intérim, du Gouvernement de la Côte Fran-
çaise des Somalis pendant l'absence du Gou-
verneur titulaire.
La cartographie du Sahara
il est désormais impossible de se perdre
au Sahara où l'on peut aller partout, grâce
aux remarquables travaux des services des
Travaux Publics et du service géographique
du 198 Corps d'Armée qui fait, suivant le de-
gré de précision des documents topographi-
ques, une exploitation immédiate pour la
mise à jour des cartes, la rédaction et la dif-
fusion des documents principaux.
Sous l'autorité du commandement mili-
taire, des missions photographiques subven-
tionnées par la direction des Territoires du
Sud au Gouvernement général de l'Algérie
sont fixées aux escadrilles de l'aviation mili-
taire qui se transportent l'hiver dans les ré-
gions sahariennes. En même temps que
l'avion étudie et organise les voies de péné-
tration sahariennes aériennes, il prend à peu
de frais des milliers de clichés dont l'utilité
augmente de jour en jour.
Ce colossal travai: - mené à bien facilitera
les études du Transsaharien et permettra au
Grand Prix automobile du Sahara d'être
couru l'an prochain à l'occasion des fêtes du
Centenaire de l'Algérie. Les caravanes tou.
ristiques provoquées par la récente campa-
gne de conférences du Président des Etu-
diants algériens chargé de mission par M.
Pierre Bordes, Gouverneur général de l'Al-
gérie, pourront abandonner à Touggourt le
« train blanc » du désert, décrire un cercle
immense en Sahara par Ouargla, El-Goléa,
Ghardaia, Guerrara pour revenir reprendre
à Touggourt le chemin qui par les monta-
gnes farouches, les villes romaines, la neige
et la verdure également éternelles de la Ka-
bylie, les ramèneront vers les rivages char-
gés de fleurs où les palais blancs se cachent
dans les jardins.
e.,
Le grand pardon des Terre-Neuvas
Le traditionnel Pardon des pêcheurs par-
tant pour Terre-Neuve, qui aura lieu diman-
che prochain à Saint-Malo, débutera par une
remise de médailles aux vieux marins effec-
tuée par l'Administrateur de la Marine, as-
sisté par le cardinal Charost et le maire de
Saint-Malo.
Une messe solennelle sera célébrée ensuite
à la cathédrale par l'archevêque de Rennes
et à laquelle assisteront les pêcheurs venus
demander sa protection à la Vierge « Etoile
du Matin ».
L'office terminé, en une longue procession
l'assistance se rendra jusqu'au bassin à flot.
Le cardinal Charost, vêtu de pourpre et mi-
tre en tète, prendra place sut* une vedette
et, entouré des armateurs et des autorités,
passera devant chaque bateau, bénissant son
équipage, ainsi que les parents et amis des
marins.
Un banquet aura lieu ensuite.
M. Georges Leygues, ministre de la Ma-
rine, a décidé que trois torpilleurs se ren-
draient à Saint-Malo pour le départ des
« Terre-Neuvas Il.
8.8
CANDIDATURES
.1.
M. Georges Barthélemy, ancien député,
Président de la Fédération Nationale des
Anciens coloniaux, Président honoraire et
fondateur de la Fédération des Associations
des fonctionnaires et agents coloniaux, sera
candidat à l'élection qui aura lieu le 26 mai
prochain à Norto-Novo pour la désignation
du délégué du Dahomey au Conseil Supé-
rieur des Colonies. M. Fourn, ancien Gou-
verneur de la Colonie, actuellement en re-
traite, serait, dit-on, également candidat.
Cette élection est provoquée par la démis-
sion du délégué. M. Nètrre.
PHILATÉLIE
Le Club philatélique français, constitué
pal un groupe de collectionneurs, organise
des présentations de timbres, par groupe-
ments. Cette année, la deuxième exposition
est consacrée à la poste aérienne sous toutes
ses formes : transport par ballons, pigeons
ou avions.
Dans les locaux de son siège social, 5, pas-
sage Geoffroy-Didelot (92. boulevard des Ba-
tignolles), les membres au Club ont disposé
leurs collections. Elles seront visibles ce
soir seulement, à partir de 21 heures.
Dans une curieuse rétrospective du timbre,
figurent les exemplaires du Petit Journal ex-
pédiés de Paris aux provinces, par ballons,
pendant le siège de 1870 : un pigeon-voya-
geur empaillé qui, en 1870, effectua deux
vols, constatés par les cachets rouges télé-
graphiques et traversa les lignes allemandes
porteur de documents ; enfin toute une série
de pièces officielles expédiées ainsi, de Paris
assiégé.
Les souvenirs des grandes randonnées
d'avions : des lettres provenant du dirigea-
ble Italia et trouvées sous la tente rouge du
général Nobile; des lettres qui furent à bord
du Norge d'Amundsen. Enfin, des timbres
proprement dits : ceux de Terre-Neuve avec
surcharge manuscrite, du Honduras, de Rus-
sie, et les timbres rares du Petit loiertuzl au
Maroc en 1911 complètent cette collection
originale.
Ce soir, l'exposition, dont l'entrée est gra-
tuite pour le public, recevra les visites offi-
cielles des représentants des différents minis-
tères. Puis les membres du jury procéderont
à la distribution des récompenses de la pré-
cédente exposition, celle des « Timbres de
France et des Colonies » du u décembre
dernier. Deux médailles d'argent ont été of-
fertes par lé Petit Journal.
La prochaine manifestation philatélique
de ce genre sera consacrée aux « Timbres
historiques u,
UN BON DEBUT
En souhaitant la bonne année à ses lec-
teurs, lectrices et annonceurs, notre confrère
G. Deletaille, propriétaire - directeur de
l'Etoile de l'A. E. F. de Brazzaville, écrit :
le débute avec soixante-cinq mille francs
de dettes, ce qui est beau, superbe!
le remercie mes créanciers P.E.K., Texaf,
Mayo, Alves, Sedec, C.C.R. Socophar, de ne
pas avoir profité de ma mauvaise tasse de
maladie et de mes difficultés financières
four n m'étrangler ».
le les remercie d'avoir eu coittiance, de
m*avoir fait crédit.
Que cette chance n'abandonne pas notre
excellent et courageux confrère.
Une simple remarque
En parcourant dans le Journal Officiel de
Io A.E.F. du 15 janvier 1929 la liste des se-
cours accordés par la colonie du Moyen-
Congo, le nom de feu Desbordes, Gouverneur,
des Colonies, me fait souvenir de cet excel-
lent camaraae qu'était le Commissaire des
Colonies puis Gouverneur Desbordes et aussi
avec quelle gratitude nous avions accueilli
la nouvelle que son nom était donné à un
centre important du Moyen-Congo, Imfondo.
C'est en vain que l'on cherche actuelle-
ment Desbordesville, sur les cartes de l'A.
E. F., par cpntre, Imfondo existe toujours.
,Pourquoi les cartographes et l'Administra-
tion locale elle-même ont-ils rayé Desbor-
desville? C'est un geste peu élégant qu'il
convient de corriger en remplaçant dès main-
tenant sur les cartes, Imfondo par Desbordes-
ville. On ne saurait trop honorer la mémoire
de ceux qui ont peiné et lutté pour la cause
française en terre africaine.
Je suis même certain que M. le Gouver-
neur Lamblin verrait avec plaisir, car il sait
les services qu'il a rendus en Oubangui-
Chari, le nom du commandant Jacquier subs-
titué à celui de Mobaye qui deviendrait
:< Jacquierville ».
Eugène Devaaix.
Le nouveau préfet de la Seine
est un Algérien
1.
M. Edouard Renard, directeur de la Sûreté
générale, nommé préfet de la Seine en rem-
placement de M. Paul Bouju, est né le
3 août 1883, à Oran. Docteur ès lettres,
licencié en droit, il fur attaché le 9 mai 1905
au cabinet du ministre de l'Intérieur, puis
l'année suivante au cabinet du président du
Conseil. M. Edouard Renard devint, le 21
juillet 1909, sous-préfet du Blanc, pour pas-
ser à Limoux en 1914, puis à Narbonne en
1018. Il était nommé préfet de l'Aude le
12 avril 1923. Le 7 mars 1925, il était fait
chevalier de la Légion d'honneur. Après sa
mise en disponibilité, M. Edouard Renard
fut nommé directeur du cabinet du ministre
de l'Intérieur et directeur du personnel de
l'Administration centrale au ministère de
l'Intérieur. Nommé préfet de Constantine le
14 avril 1927, M. Renard fut appelé le même
jour à la direction de la Sûreté générale,
fonctions qu'il a occupées jusqu'à mainte-
nant.
Augmenter les ressources
Diviser les risques
par Louis LE BARBIER.
LA SALUBRITE
Voilà donc deux des conditions indispeDla.
bles pour la mise en pratique du plan en-
visagé création et développement de
cultures neuves qui peuvent être considé-
rées comme possibles à remplir. La première.
le bon vouloir des services, dépend unique-
ment des instructions données avec fermeté par
le chef de r adminisiration, et la seconde, la
sécurité, est - aussi du domaine de sa - décision
après entente avec le ministère en France.
Car étant donné qu'il y a unanimité pour
constater qu'il faut en finir avec 1 état de
choses actuel, il ne peut y avoir divergence
de vues que sur le moyen à employer, et il
faudra bien que l'on en adopte un, rapide-
ment, si on ne veut pas perdre le résultat déjà
acquis : ce qui est inadmissible. Ici encore
c'est une question de volonté réfléchie se fai-
sant comprendre et écouter à Paris : on ne
peut admettre une défaillance de ce côté.
Reste la troisième condition, celle de la sa-
lubrité.
Ici, malheureusement la chose est plus déli.
cate, car il est certains facteurs qui la compli-
quent singulièrement. On doit pouvoir en sortir
cependant, encore et toujours à la condition de
le vouloir fermement.
Indiquons d'abord en deux mots pourquoi
cette condition salubrité est si grave.
C'est que si l'on n'arrête pas les épidémies,
qui, sous forme de typhus et de paludisme, sé-
vissent depuis quelques mois, et ont décimé
si cruellement la population arabe, il n'y aura
plus de main-d'oeuvre. adieu veau, vache,
mouton, couvée. c'en sera fait des exploita-
tions neuves ou anciennes.
Car le Maroc, il ne faut pas l'oublier, n'est
pas extraordinairement peuplé. La densité de
la population au kilomètre carré est faible.
Cependant depuis la guerre on lui a demandé
un effort considérable, nous allions écrire exa-
Réré.
- Il y a beaucoup de régiments de tirailleurs
marocains, surtout hors du Maroc ; il y a aussi
des spahis, des artilleurs, tous gars choisis
parmi les plus solides arabes. Ce sont autant
de reproducteurs mis dans l'impossibilité de
constituer une famille. Il y a les services pu-
blics, les chantiers de construction de voies
feuées, comme le chemin de fer Oudjda-F ez,
les routes à entretenir et à créer, d'autres en-
core, c]uî ne se contentent pas non plus de ra.
chitiques et de malingres, et qui entrainent ces
travailleurs loin de leurs douars, surtout étant
donné que la matière recrutable est loin d'être
inépuisable.
Mais ce n'est pas tout : il y a encore les
chantiers urbains pour lesquels les entrepre-
neurs s'arrachent à prix d'or ce qui reste de
main-d' oeuvre dans le bled, et qui vont jus-
qu'aux confins du Maroc Utile, chercher en
camions automobiles les quelques hommes va
lides que l'on peut débaucher, et auxquels on
alloue des salaires allant jusqu'à vingt-deux
francs par jour.
Remarquons en passant que ces prix hors
de toute proportion avec la valeur du travail
fourni, vont à l'encontre du but cherché.
L'Arabe a des besoins modestes. Si en deux
jours il toffche ce qui lui est nécessaire pour
vivre la semaine entière, comme il ne sait pas
ce que c'est que prévoir et épargner, il ne
vient plus sur le chantier et se repose. Donc
ces salaires élevés ne le retiennent pas, n'aug-
mentent pas la somme de travail fourni. En
revanche ils rendent le recrutement imposai-
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