Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 février 1929 18 février 1929
Description : 1929/02/18 (A30,N28). 1929/02/18 (A30,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805063
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
THKNTIUMK ANNKK. - N# 2».
LE NUMERO : 80 CENTIMES
LUNDI SOIR, 18 FEVRIElt lm.
JOURNftlQUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
14, rbi en Cost-Thoir
PARIS 08')
TtliTH. I LOUVftB lt-17
RICHELIEU 17-M
1 4 1 i
p~ le « > -, t i
Les Annales Coloniales
Les mmoueet et réclamé» sont reçue* eu
bureau du Journal.
DIRECTEURS 1 Marcel RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Tou les articleg pubbés dans notre tournai ne peuvent
être reproduÍb qu'en citant Les Annales Couxiialu.
ABONNEMENTS
atec la Revue mensuelle .*
U. au 6 Met. à X140
France et
Ioloniel 180. toI. 10 »
Étranger 240 » 126 » 79 »
_I_L_- ---- &"1- -----
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'oeuvre d'enseignement en Indochine
, * lE
La France ne serait pas demeurée fidèle à
si propre tiadition si elle n' avait placé au pre-
mier plan de sa nolitique coloniale le problème
de l' cnseignement à dispenser aux races sou-
mires à son autorité ou à son influence.
- A un pays comme l'Indochine, que son crois-
sant développement social, les inclinations
naturelles de ses habitants et l'empreinte déjà
protonde du contact occidental destinaient tout
naturellement au cycle complet de la civilisa-
tion la plus raffinée. il était indispensable d'oc-
troyer le bienfait d'un enseignement éclairé.
Mieux qu'ailleurs, la diffusion des oeuvres
d'instruction et d'éducation devait y apparaitre
avec un caractère de haute urgence aux yeux
de l'Administration française avertie par l'expé-
rience d'un long passé de la profonde action
civilisatrice que constitue pour les masses popu-
laires leur judicieuse adaptation à un système
scolaire bien défini. Ce fut l'oeuvre, qu'avec
un solide bon seas et un clair pressentiment de
l'avenir, les premiers administrateurs des ter-
ritoires indochinois avaient déià entrevue, dans
Il faible mesure de leurs moyens, entreprise, et
léguée, tcutc précaire encore, mais pourtant
ébauchée, à leurs successeurs. A ceux-ci s'im-
posait la tâche capitale de donner à l'édifice
scolaire l'annature définitive, à la fois admi-
nistrative, et si l'on oeut dire spirituelle, des
cadres de l'Instruction publique.
M. le Gouverneur général Sarraut en fut,
dès 1918, le promoteur, et l'on vit se fixer
dans sa forme essentielle le règlement de l'en-
seignement en Indochine également inspiré de
la tradition métropolitaine et du respect comme
de l'intelligente divination des races étrangères
qui en seraient les premières bénéficiaires. Les
années écoulées depuis ont prouvé l'excellence
du plan Sarraut, et, tout récemment encore, la
démonstration en a clairement été faite par le
rapport annuel de la Direction de l'Instruction
publique.
Après dix années d'efforts constants, de ré-
sultats parfois inégaux, mais toujours sensibles,
on peut, à l'heure actuelle, s'assurer qu'à partir
de 1*enseignement élémentaire jusqu a t'ensei-
gnement supérieur, toutes les directives du pro-
gramme de M. le Gouverneur général Sarraut
ont été pratiquement réalisées, dans le même
temps que s'élevait, pour en sanctionner la par-
faite ordonnance, le niveau intellectuel et moral
de l'étudiant indigène.
Une fois qu'était admis le principe de sa
mission sociale, l'oeuvre scolaire inaochinoise
reposait sur celui de l'égatlé de l' enseigne-
ment à délivrer. Ce qui fut fait en considérant
toutefois qu'en raison de la diversité des races
.à »stibiiv*î^dettx formes d Antetgroemerit de-
vaient être instituées parallèlement dans Ia co-
lonie, l'une exclusivement française, l'autre
franco-indigène, conditionnées l'une et l'autre
aux qualités et aux inclinations héréditaires des
sujets.
Les programmes et le Code de l'Instruction
publique furent l'aboutissement de cette juste
cl deuhie .vision des circonstances à considérer
en vue du succès d'une organisation destinée
à retent ir si prof ondément dans l'esprit et le
ccvur irdiRènes. Le respect des traditions lo-
cales, l'acquisition rapide et féconde des pre-
mières connaissances occidentales et en même
temps l' adaptation de la langue française aux
humanités asiatiques, tels étaient, entre autres
subtils et dangereux écueils, les problèmes qui
se dressaient devant les éducateurs des jeunes
générations intellectuelles d'Indochine.
Sans doute, s'est-il trouvé nombre de polé-
mistes, tant parmi nos protégés encore mal
adaptés au système de la culture mixte que
parmi. nos nationaux eux-mêmes pour s' insurger
contre les hésitations et les inévitables embarras
des premières tentatives. Nombreux sont ceux
que l'étude du plan scolaire de 1918 a si mal
éclairés qu'ils concluent à la dangereuse uni-
formité d un programme obligatoirement imposé
à tous et se scandalisent des résultats proba-
bles d'un pareil système. Impatients de décon-
sidérer l'œuvre française dans une de ses mani-
festations les plus nobles, ils refusent d' accor-
der au facteur temps le crédit auquel il a droit.
Pcur faire la contre-partie à ces rumeurs pes-
simistes, il est réconfortant de prendre connais-
sance des déclarations contenues dans le dis-
cours de M. le Résident supérieur Robin à
la dernière session du Conseil de Gouverne-
ment, et parallèlement du rapport pour l'année
1927 du directeur de l'Instruction publique.
Chacun de ces documents, appuyé sur la ri-
goureuse évidence des statistiques, témoigne
plus encore du souci d'un accord intellectuel
avec l'indigène que de raisons d'opportunité
politique, et révèle explicitement l'orientation
générale du plan scolaire adapté à la mentalité
indochinoise. D'abord, l'enseignement élémen-
taire fait en langue indigène doit être la pre-
mière assise de l'édifice commun. L'élève y
reçoit le premier élément des connaissances
générales délivrées selon la tradition locale et
destinées h l'acheminer par voie de sélection
et à partir de l'instruction primaire vers une
formation à laquelle de nombreux sujets se
montrent parfaitement aptes. Cette formation
est assurée par un enseignement donné en lan-
gue française, plié aux coutumes et à l'idéal
extrême-orientaux ; elle préparera ainsi l'élite
indigène à recevoir l'enseignement secondaire
général consacré par l'épreuve du baccalauréat
exactement conçu « en fait et en droit » dans
l'esprit et la forme de celui de l'Université
française. Ainsi se trouve favorisée par ache-
minements successifs et dans l'ordre conçu par
le; règlements de l'Instruction publique métro-
politaine, l' accession de l'élite annamite aux
plus hauts degrés de la culture générale et
prof essionnelle. Enfin, pour achever l'organisa-
tion de l'enseignement supérieur devenu indis-
pensable à toute une génération avide de savoir,
et d'ailleurs diposée par un atavisme certain à
en recueillir tous les fruits, il est devenu urgent
d'envisager dans la colonie même l'établisse-
ment de grands organismes correspondant par
une équivalence exacte d'enseignement aux Fa-
cultés françaises rendues inaccessibles à beau-
coup par suite des frais que comportent le
voyage et le séjour en France. D'autre part,
n'est-il pas aussi logique qu' adroit de mettre à
la portée de l'étudlaht annamite, dans le cadre
de son existence normale et dans l'ambiance
favorable au développement de ses dons ori-
ginels la somme des connaissances inscrites au
programme des universités métropolitaines ? Il
semble bien que sur la terre de ses aïeux et
de sa race se développeront mieux qu' ailleurs
ses facultés natives et qu ainsi une élite vrai-
ment annamite doit se former sans risque de se
déraciner.
La réorganisation de l'Enseignement supé-
rieur colonial a donc porté sur la création d'une
université locale, apparentée par tous ses titres,
ses fonctions et son personnel à l'Université
métropolitaine, investie, en un mot, des plus
hautes dignités pédagogiques. Trois projets de
décret, actuellement près d'être mis au point,
prévoient la création de l'Université d'Hanoi,
celle d'une école de Médecine conduisant au
doctorat, celle d'une école de droit délivrant
la licence.
Le jour où sera réalisé ce programme si li-
béralement inspiré. et. doit-on ajouter, si justifié
par les qualités d'intelligence et de caractère
fréquentes parmi les jeunes contingents sco-
laires annamites, une grande amélioration aura
été accomplie pour le plus étroit accord entre
colonisateurs et colonisés indochinois.
Pour le public parfois timoré ou sceptique
par principe, dès qu'il s' agit de question; colo-
niales, il n'est sans doute pas inutile de justi-
fier. par un bref exposé des résultats obtenus,
l'ampleur du programme scolaire inscrit au cha-
pitre des prochains remaniements. Un extrait
du discours de M. le Gouverneur général p. i.
Robin en fait, d'ailleurs, un édifiant commen-
taire qu'il commence par cette haute affirma-
tion :
« Toutes les écoles aujourd'hui ouvertes sont
« à la hauteur de leur mission, près .de 300.000
« enfants y reçoivent l'enseignement à la fois
« traditionnel et moderne que la France et
« l'Indochine ont voulu pour eux. Les efforts
<( réalisés en vue d'améliorer la qualité des
« maîtres des écoles élémentaires, la création
« du cadre des Inspecteurs primaires spéciali-
« sés, le développement enfin des écoles dites
« communales » qui a permis d'atteindre, cette
« année, 53.000 élèves nouveaux. »
A Hanoi, le Lycée Albert Sarraut, à Saï-
gon, le L.ycée Chasseloup-Laubat, à Saïgon-
Cholon, le Lycée PetruvKy, ont reçu un im-
portant contingent d'élèves indigènes à la ren-
trée dernière, soit 341 Annamites et Laotiens
nus 731 pm le premier, 18QT Annamites et
Cambodgiens pour le second. Seul, le manque
de places a dû limiter le nombre de jeune,
élèves indigènes à admettre dans ces grands
établissements. Ainsi se trouvent confondues à
la fois les critiques qui nous étaient faites depuis
longtemps de fermer les portes de 1*93 institu-
tions d'enseignement secondaire à l'étudiant
annamite et de nous exagérer le profit que ce-
lui-ci pouvait en tirer.
L'expérience est donc maintenant acquise et
clairement démontrée de l'usage que l'élite
indigène a su faire de notre système scolaire
une fois adapté à la mesure de ses facultés
propres. Par là, se trouve pratiquée dans une
de ses formes les plus raffinées la « politique
d'association » qui demeure le but idéal de
notre programme colonial. Le succès a consacré
une œuvre dont l'essor n' a cessé depuis dix
ans d'entraîner ses créateurs vers une action
toujours plus élevée, bien représentative en cela
de l'enthousiaste générosité de l'effort français
et de l'intelligent accueil qui lui a été réservé.
Ch. Dr.rre.
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des A flaires
étrangères.
Dépêches de l'Indochine
"6" -
A la Commission municipale de Saigon
La Commission municipale a tenu hier
sa première réunion sous la présidence de
t'administrateur Tholance. Après examen
de diverses questions et audition dtt rap-
port de la commission théâtrale, la sup-
pression de la saison prochaine fut
adoptée.
ïndopaeili.
La France, l'Indochine
et la Chine j
.8.
Les négociateurs de la convention sino"
indochinoise ont étudié l'article 9, relatif au
transit à travers le Tonkin.
M. de Martel a accepté de som1\ettrc à son
gouvernement la demande chinoise d'aboli-
tion de tout droit de transit, mais le minis-
tre de France a fait des réserves formelles.
-– .1.
Un Français assassiné à Hanoi
M. Latronce, ancien inspecteur des forêts,
ancien chef du service forestier au Cambodge,
actuellement en retraite à Châlons-sur-Mame,
vient d'être avisé de la mort tragique de son
gendre, M. Alfred Bazin, ancien conseiller du
Commerce extérieur, qui venait de fonder au
Tonkin une entreprise de recrutement de main-
d'œuvre. M. Bazin fut soudainement entouré,
à Hanoi, par une bande d'Annamites vêtus à
l'européenne et tué à coups de revolver.
Accident à un Terre-Neuvas
En pleine brume, un chalutier, le Keni-
V or eux, du port de Fécamp, qui louvoyait
tour rentrer au port, entre Barfleur et le cap
l,évi, s'est jeté sur des écueils.
Il a pu toutefois regagner Cherbourg par
'es propres moyens et, après réparation de
.,cs avaries, il appareillera pour Terre-
Neuve.
Docuntition colwiak
?
Chaque année, lors de la discus-
sion du Budget au Parlement, on
entend parler de la documentation
coloniale que les orateurs estiment générale-
ment insuffisante.
Cette appréciation n'est, hélas 1 que trop
justifiée. lit cependant, depuis quelques
années, d'heureuses mesures ont été frises
qui ont, certes, amélioré la situation, mais
iiont pas arrêté les doléances.
Passons donc rapidement en revue les or-
ganismes et organes de cette documentation
coloniale qui présente un double aspect :
documentation purement administrative qui
ne s'adresse qu'aux usagers spécialisés, docu-
mentation plus générale destinée aux com-
merçants, aux industriels et au public.
Encore qu'elle ait été assez restreinte de-
puis quelques années par suite de la cherté
des temps, la première est encore un instru-
ment de - travail facilement utilisable.
Pour la seconde, des efforts méritoires ont
été accomplis depuis quelques années. Elle
comporte, d'ailleurs, deux éléments : les bi-
bliothèques et les publications. Les travail-
leurs, les chercheurs ont à leur disposition,
à Paris, cinq bibliothèques coloniales : deux
officielles et trois bibliothèques de grandes
Sociétés.
Les deux bibliothèques officielles : celle
du Ministère des Colonies et celle trop mé-
connue de Vancien Office colonial, devenu
Agence générale des Colonies, possèdent
l'une et l'autre des documents tout à fait
intéressants, et qui mériteraient d'être plus
largement consultés. Elles sont très riches
aussi, chacune suivant sa spécialité, les bi-
bliothèques de la Société de Géographie de
Paris, de la Société de Géographie commer-
ciale de Paris et de l'Union Coloniale fran-
(aise.
Quant aux publications périodiques, elles
sont d'année en année plus nombreuses; nous
ne parlons, bien entendu, que de celles éma-
nant de services officiels. Le vieux Bulletin
de tOI fice colonial est sorti de son ancienne
léthargie. On ne peut lui faire qu'un repro-
che: sa publication quelquefois tardive. Mais
ce reproche ne met aucunement en cause ses
rédacteurs et les dirigeants de l'Agence gé-
nérale qui sont littéralement jugulés d'un
côté bar une question de crédits, de l'autre
par l obligation légale de confier les travaux
à une imprimerie administrative. Ce sont là
deux entraves qui gênent considérablement
la publication à date fixe de ce Bulletin.
A leur tour, les agences économiques ont
créé leurs bulletins respectifs qui, en un
court laps de temps, ont considérablement
augmenté d importance. Au début t les dt-ux
premiers parus n1étaient-ils pas, simplement,
dactylographiés. Que d'améliorations de-
puis l Les - bulletitis des agences économique*
sont, certes, dans leur cod/e, pleins d'ensei-
gnements et de renseignements de toutes sor-
tes, Les statistiques y abondo/t qui soni mi-
ses sous les yeux des lecteurs rapidement,
peu apri-s la période à laquelle elles s'ap-
pliquent. Cette rapidité est excellente et dou-
ble leur valeur documentaire, surtout pour
les commerçants susceptibles de les consulter.
Elles sont aussi deuxième qualité émi-
nente régulières. Mais - il y a toujours
un mais on aimerait qu'elles fussent ac-
compagnées de commentaires moins indi-
gestes, ou si l'on veut, moins arides à la
lecture, même lorsqu'elles sont appuyées
et c'est une heureuse idée déjà mise en appli-
catioll - dt: graphiques et de courbes saisis-
Stmtcs. Cette observation ne vise qu'à donner
un sur croit d'intérêt à ces opuscules. Certains
d'entre eux illustrent leur composition de
reproductions photographiques et de dessins
qui les rendent plus attrayants, rien de
mieux, à condition, toutefois, que les figu-
res se rapportent aux sujets Irailés. Enfin,
est-ce trop demander ? ne fourrait-on lire,
de temps à autre, dans ces bulletins, de véri-
tables articles sur des sujets économiques,
bien entendu, mais rédigés par des spécia-
listes ou des personnalités connues pour leur
compétence particulière : les bulletins y ga-
gneraient et c'est leur but des lec-
teurs.
Quoi qu'il en soit, un effort réel a été
fait qu'il convient de continuer et d'intensi-
fier. La documentation coloniale n'est pas
une question accessoire : elle comtillll: une
partie importante de la propagande colo-
niale si utile à Vidée coloniale même.
De plus en plus, on se rend compte de la
nécessité de cette documentation coloniale
qu'apprécient nos rivaux en matière de colo-
nisation. et pour laquelle ils savent faire les
sacrifices pécuniaires nécessaires.
Et notre documentation, à nous, Français,
ne doit pas se restreindre à nos propres co-
lonies. La législation et l'économie coloniales
comparées sont pleines d'enseignements.
Aussi faut-il se réjouir de voir qu'au budget
de 1928, les crédits du Ministère des Colo-
nies ont été augmentés dans un but de doCtI-
mentation et de propagande. Cette augmen-
tation a été maintenue en 1929 par le Par-
lement. C'est là une très heureuse mesure à
laquelle on ne peut qu'applcwdir.
fïmtrxl NnMifos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Comwission
des Douanes.
Au Conseil des Ministres
Les membres du Gouvernement se sont réu-
nis en Conseil des ministres, hier matin, à
l'Elysée, sous la présidence de M. Gaston
Doumergue.
Le Conseil a examiné la situation qui résulte
du vote de disjonction émis par la Commission
des Finances de la Chambre au sujet des arti-
cles 33 à 43 du collectif. Le Gouvernement
a décidé de combattre la disjonction et de poser
la question de confiance lorsque ces articles
seront appelés au cours de la discussion du
collectif.
H. Laciea Saint rejoiat son poste
, M. Lucien Saint s'est embarqué aujour-
d'hui à Marseille, à bord du Duguay-Trouin,
à destination de Casablanca.
1- Le nouveau Résident général de France au
Maroc, avait quitté Paris hier soir, par le
train de 19 h. 45. Il a été salué sur le quai
de la gare de Lyon par le maréchal Lyautey,
accompagné de M. Delaunay, son chef de
cabinet, par M. Steeg, ancien Résident
général du Maroc, M. de Saint-Quentin, di-
recteur de l'Afrique au ministère des Af-
faires étrangères, Carlos Goyeneche, conseil-
ler de l'ambassade d'Espagne, Mallarmé,
Baréty, Guérault, députés, Macivet, direc-
teur de l'office du gouvernement marocain,
Rouget, représentant de l'office du gouverne-
ment tunisien, Gérard, directeur de loffice
de l'Algérie, Martelli, chef de cabinet du
gouverneur général de l'Algérie, le général
Mougin, M. Branly, directeur général des
finances marocaines, Terrier, secrétaire géné-
ral du Comité de l'Afrique française, et de
nombreux amis personnels.
Avant de monter dans son wagon, M.
Lucien Saint s'est entretenu cordialement
avec ses deux prédécesseurs, le maréchal
Lyautey et M. Steeg.
Il a été reçu, à son arrivée à Marseille,
par la Chambre de Commerce.
Le général Noguès, directeur dit cabinet
militaire de M. Saint, est parti dès samedi
soir, en passant par l'Espagne, afin d'arriver
au Maroc un jour avant le Résident générai.
8.8 »
M. Manceron à Tunis
M. Manceron, Résident général de France
à Tunis, est arrivé ce matin à 8 heures à
Tunis, venant d'Alger. Il a pris possession
officiellement de son poste.
Une sole or ilé à Tunis
Une importante cérémonie a eu lieu sa-
medi matin au palais beylical de La Marsa.
Ahmed pacha, le nouveau bey de Tunis, a
conféré, en présence de la famille beylicalc
et des autorités du Protectorat, le titre d'hé-
ritier présomptif, avec le grade de général
de division et le grand cordon de l' Ahed, au
bey du Camp Sidi Mahmoud el Hadel bey.
Le nouveau bey du Camp est né en 1866.
Il est le cousin du bey régnant actuel, Sidi
Ahmed bey, et des trois souverains précé-
dents.
Chaque fois que l'occasion s'en présenta,
Sidi Mahmoud bey n'a pas manqué de ma-
nifester ses sentiments de loyalisme, à l'égard
de !a nation proiecti ico. L'élévation de ce
prince à la dignité d« bey du Camp sera
.irta-iavorablninent accueillie par les popula-
tions française et indigène, de la Régence.
La mission parlementaire en A. O. F.
Les membres de la mission parlementaire,
composée de MM. Lebrun, sénateur, An-
tonelli, Delesalle, Taton-Vassal, l'echin, dé-
putés, après avoir assisté à l'inaugurat ion
du canal de Sotuba, visitent actuellement
la Guinée française.
Le voyage s'effectue en automobile et en
chemin de fer par l'itinéraire Bamako, Si-
guiri, Kouroussa le 13 février ; Kouroussa,
Dabola, Mamou, le 14 ; Mamou, l'ita, Nla-
mou le 15 ; Mamou, Kindia le 16 ; Kindia,
Conakry, le 17.
Les membres de la mission ont été enthou-
siasmés par la heauté de nombreux sites,
notamment dans la région de Kindia et de
Mamou.
Dans la Basse-Guinée, ils ont beaucoup
admiré les bananeraies dont la création fut
si heureusement encouragée par M. Georges
Poiret, lieutenant-gouverneur de la Guinée.
A Kindia, ils ont visité l'Institut Pasteur.
La population indigène réserve partout
le plus chaleureux accueil à la mission qui
s'est embarquée aujourd'hui lundi à Conakry
sur le Mcdie-ll, qui fera escale à Dakar,
Las Palmas, Casablanca et Tanger.
L'Aviation Coloniale
Vers Saigon
Après un dernier vol d'essai de ;î0 mi-
nutes, les aviateurs Paillard, Le Brix et
Jousao ont quitté l'aérodrome d'Orly sa-
medi après-midi, à 12 h. 50 pour l'aéro-
drome d'istres où doit avoir lieu l'envol
définitif, dans la nuit du 18 au 19 février,
vers Saïgon.
Les trois aviateurs ont atterri ¡\ Istres
à 17 heures.
Vers Hanoï
L'équipage (:n.tcs-\.odos-Bi\llnntc parait
avoir définitivement adopté l'itinéraire du
Sud, le terrain de Constantinoplo étant re-
couvert d'une épaisse couche de neige.
Cct itinéraire, nous a dit Costes, .tas-
se nu début par le sud de la France, Tunis
et Tripoli, où nous ferons notre première
cacaic après un vol de 2.500 kilomètres, be
HI, nous gagnerons Le Caire qui sera no-
tre seul atterrissage de nuit, notre arrivée
étant prévue pour minuit. Du Caire, nous
atteindrons Karachi puis Allahabad ,t Ha-
noï où je désire arriver aux environs de
midi. ,. - -
L'appareil, baptisé comme on le sait du
nom de Druyon-d'Anvam comporte des ré-
servoirs pouvant eontenir 2.100 litres d'es-
sence et une centaine de litres d'huile. Ne
consommant que 55 litres au 100 kilomè-
tres, le moteur permet ainsi un rayon d'nc-
tion de 3.500 kilomètres, distance large-
ment calculée pour pouvoir atteindre à
coup sûr les étapes en cas de mauvais
temps.
Pour la première fois, hier, il l'aérodro-
me de Villaeoublay, Costes, Codes et nel.
lonte ont pris leur vol A bord du nra"on.
d"Annam. Cet essai a eu lieu de 10 h. 15
a 17 heures et, en seize minutes, l'avion ot-
teignit 3.000 mètres d'altitude avec 3.200
kilos de charge.
Ce vol donna entière. satisfaction h.
l'équipage.
L'industrialisation
des bois coloniaux
-0
La Société de Géographie Commerciale de
Paris ne pouvait s'adresser à quelqu'un de plus
averti que M. l'administrateur des Colonies
Jean Meniaud, directeur du Service des Bois
à l'Agence Générale des Colonies pour nous
entretenir de l'industrialisation des bois colo-
niaux.
Pour combler le déficit de nos forêts, déficit
beaucoup plus considérable que l'indiquent les
statistiques (3.300.000 me., plus d'un milliard
de francs) et dû aux coupes massives, il faut
recourir à nos îorêts coloniales, les exploiter,
les aménager peu à peu en productions sélec-
tionnées.
Car il faut, pour que l'exportation soit pos-
sible, qu'elle soit payante.
En A.O F., on peut estimer à 20 millions
d'hectares les massifs exploitables, mais la
dispersion des peuplements, le prix de la main-
d'oeuvre (et ajoutons : sa rareté de plus en plus
grande) sont autant d'obstacles à une bonne
exploitation qui, d'après M. Meniaud, pourrait
produire 1 million de tonnes à la Côte d'Afri-
que.
La difficulté du chargement, l'absence de
toute rade démontrent impérieusement l'insuffi-
sance du wharf de Bassam et même celle du
futur wharf de Port Bouet-Vidri, et aussi la
nécessité d'un port projeté non sans quelque
apparence de bon sens à Sassandra.
Qu'on n' oppose plus la connaissance insuffi-
sante des espèces sylvestres. L'étude appro-
fondie en est faite par le Comité des Bois Co-
loniaux. Une notice sur le Bossé vient de pa-
raître, une sur t Okoumé sera publiée incessam-
ment. et en 1931 un grand nombre figureront
à l'Exposition Coloniale. L'Agence Générale
des Colonies, d'accord avec l'Institut Agrono-
mique de Nogent-sur-Marne, étudie les meil-
leures méthodes pour l'usinage des bois colo-
niaux, dont le contrefil a souvent découragé
les employeurs.
Des outils à rendement plus élevé, à lames
appropriées, auxquels les noirs s'habitueront
très vite, permettront le débitage sur place que
réclame M. Gillet et tant d'autres commer-
çants en bois des iles.
Le séchage mécanique s'impose, il protégera
les bois contre les insectes xylophages.
Dans la forêtr la coupe des arbres ne doit
plus être dévastatrice. Au contraire de l'okou-
mé du Gabon, qui se reproduit de lui-même,
l'acajou et d'autres essences doivent être l' ob-
jet d' attention'! pirt'ruli^r^s rw en augmenter
la productioll.
Nous voyons, par ce court résumé de l'inté-
ressante cavuerie de M. Jean Moniaud, que
l' Agence Générale des Colonies "c préoccupe
grandement de l'utilisation des boi*. de noi co-
lonies, - et si ries moyens financiers r-lus impor-
tants étaient mis à sa disposition, sca efforts
seraient plus grands et les résultats dont bénéfi-
cieraient et la métropole et les colonies fores-
tières compenseraient largement les sacrifices
consentis.
Cufféne OevaMx.
EN MEDITERRANEE
En détresse
Le vapeur Orasio a lancé hier le message
suivant :
ct Vapeur Marionga-Il signale tjxCïl est
rc/tour à proximité jetée .1 rzcw, il coule,
l'eau entre to//jours. Il
m
* *
l.e 16 février au matin un poste de T.S.F.
de ht côte algérienne a intercepté le message
suivant :
Oargo français en détresse, par suite
tempête, demande secours, position a environ
20 milles, à nord-ouest cap Cavallo, entre Bou«
yle et Djidjelli.
Les autorités maritimes des deux ports fu-
rent prévenues. A 15 heures, un coup de té-
léphone du pilotage de Bougie apprenait
que, par suite du manque de matériel et la
mer étant très grosse par vent violent du
Nord-Ouest, il était impossible d'essayer de
porter secours au Cîin y, appartenant à la So-
ciété anonyme des Armateurs nantais, qui
jauge 2.530 tonneaux et dont l'équipage est
composé de vingt-quatre hommes.
Le « Sidi-Ferruch » retrouve le « Pierrot »
On était extrêmement inquiet sur le sort
d'un chalutier, le Pierrot} qui chassa, pen-
dant la guerre, les sous-marins ennemis dans
la Méditerranée.
Le petit bâtiment avait été perdu en mer
pat son remoiqueur au large des Saintes-
Maries. Le temps étant bouché et la mer dé-
montée, son convoyeur ne put le retrouver.
Les courants et le vent poussèrent le na-
vire désemparé assez, loin en mer. Si bien
que le ,'Ùdl-Ft'rrllc/¡, paquebot-poste allant à
liône, le rencontra à 300 milles de Marseille.
11 put, en dépit du temps exécrable, le pren-
dre en remorque et le ramener à Marseille, la
nuit dernière, et les deux bâtiments se sont
amarrés quai de la ]oliette.
A bord du navire désempare se trouvaient
le capitaine armateur Olivari, sa tille, son
gendre et six matins. Les rescapés, malgré
les heures tragiques vécues en pleine tem-
pête, vont bien.
Le commandant Olivari a indiqué que son
navire, entraîné au large par la tempête,
lutta pendant deux jours et deux nuits contre
les éléments; une voilure, de fortune tut em-
portée par les rafales: les vivres manquè-
rent. Knfin, le salut vint.
Le cyclone de Madagascar
be
A la suite du cyclone qui a traversé l île,
les régions d'Ambila, Mahatsara, Anivorano
et Brickaville, ont été dévastées. Les crues des
cours d'eau ont interrompu la circulation. De
fortes pluies persistant, les inondations ne per-
mettent pas de se rendre compte de l'impor-
tance des dégâts. On ne signale pas d'accident
mortel.
La circulation des chemins de fer entre 1 a-
matave et Tananarive, interrompue depuis le
11 février, a été reprise le 16.
M. Berthier, Gouverneur général intérimaire,
est parti pour les régions sinistrées.
Roules el mes en caoÉlitut
Le 12 avril dernier, M. Marcel Kuedel,
directeur des Annales Cololliales" signalam
l'emploi d'un amalgame de caoutchouc pour
le revêtement de certaines rues de Copenha-
gue, montrait la nécessité d'étudier cette
utilisation du caoutchouc, grâce à laquelle
aucune crise de surproduction ne serait plus
à redouter.
Or, nous lisons dans le Temps d'aujour-
d'hui :
Une dépêche de Colombo nous informe (fut
,les groupemellt. de planteurs malais au-
raient offert à la Municipalité londonienne
de lui fournir rigulièrrlmcltl, et à des prix
réduits, le caoutchouc nécessaire au revête-
ment des chaussées.
Ce procédé de pavage, qui a déjà été
maintes fois proposé, serait, de l'aris de
techniciens alllorish, de nature à résoudre
..w mieux le problème encore en l'état du re-
vêtement ilieal des rues. Mais s'il est certaiir
qu'il serait à la fois plus silencieux el plus
souple que tous les autres, la question rese.
entière de Vévaluation de sa résistance et d,-
son prix de revient.
Que notie conlrère nous permette de lui
dire que résistance et prix de revient m
constituent plus une « question entière Il.
Nous croyons savoir, en etiet, que les es-
sais effectués dans les grandes villes Scandi-
naves, et notamment à Copenhague, ont été
concluants. Ils auraient démontré que le pa-
vage en caoutchouc cOlitait de deux à trois
fois plus cher que le pavage en bois, maiî
qu'il durait cinq fois plus.
Il y aurait donc encore et il y a, à no-
tre avis de bien beaux jours pour tous fes
planteurs J'hévéas ou çh",;sculI; de lianes a
latex.
-
Nos Illustrés
Vendredi prochain, les abonnés des Annales
Coloniales recevront le numéro de février de
notre revue illustrée.
Il est consacré aux pays à mandat, Togo et
Cameroun. Outre une étude de notre éminent
collaborateur Etienne Antonelli et des articles
documentés sur le Togo et le Cameroun, ce nu-
méro comporte 5 cartes, 30 photographies et 2
« hors texte » en couleurs du peintre Arili
Herviault.
A TANGER
L'influenza
L'épidémie d'innucnxa fait quotidicnmv
mrni plus de 50 morts rangN.
•«« * -,
Notes prises en Tunisie
P:u' Mifunk-Mahceue
KAIROUAN VILLE SAINTE
Dans ¡Cg Souks c'est la vente à la criée
des tapis. Un klim en main, un Arabe passe
de groupe en groupe.
Les Alloucha atteignent 150 francs le mè-
tre cairé. Le Zerbia se vend 160 francs et
lo Mergoum 110.
Acheteurs venus de Tunis, de Stax, de
Cahès se bousculent devant les échoppes.
Demandes et offres s'entrecroisent dans
un aboiement rauque,
Un véritable chenil.
L'odeur forte, la poussière, la (ualeur,
rentorcent cette impression.
0
t *
Kairouan drapé dans la majesté de ses
mosquée», sous sa pâle couronne de coupo-
les où le riel incruste son milliard de tur-
quoises, se vautre dans la plus repoussante
des fanges.
La saleté ici, semble s'être fait chair et
chittons, air, eau, montagne. Elle est «ur
tout. l'artout.
Elle déambule dans la ville arabe aux
pas des zlass et des chameaux. Stagne .dans
l'eau des citernes. (irouille à tous les carre-
tours où sont accroupis mendiants dévorés de
vermine, infirmes aux mutilations horri-
fiantes. Klle s'assied au café maure, où,
pour quelques sous, on vous sert café ou
limonade et, comme prime, ce g'mels aussi
indésirables que tenaces.
La saleté! Klle vous saute a la goige dans
le vol des mouches qui montent des égouts,
des tas d'ordures et pullulent sur les truits,
les viandes, les abats sanguinolents et noirs
vendus en plein soleil.
Elle vous dépasse de toute la hauteur de
ses montagnes d'immondices accumulées de-
puis des siècles de la porte do Tunis à llir
El lîey.
Klle est sur la table de l'hôtel. Dans le
lit et le fauteuil, de la chambre.
• •
»
Quelques journée? de pluie et les oued
sont débordés. La steppe, si bien cultivée
dans les parages le l'oued Zéroud et de.
l'oued Mergnelil, n'est plus qu'un immense;
cloaque.
Plaines et routes sont englouties par une
mer de. bouc
Le. typhus est d'aillem -, l'hote régulier
de la ville sainte et sale.
* •
Les premiers à s'en plaindre ne pour-
raient être que les Français lésidant a Kai-
rouan. De l'avis général, Kairouan peut ga-
gner en salubrité. Les efforts éclairés de
M. lVnet, administrateur de haute, compé-
tence et d'égal dévouement, ont déjà mené
à bien la campagne sanitaire et économique.
Un syndicat de l'oued Zéroud groupant le*
colons de la région, s'occupe de la direc-
tion des eaux et de la construction des bar-
rages utiles. Par les soins propres de l'Ad-
ministration, par ailleurs, 1rs rassis ont été
surélevés et multipliés, notamment sur t.
route Kairouan-Piehon-Sousse pour éviter le
retour des calamités survenues lors des der-
niers débordements de l'oued.
Le tout-à-l'égout, qui n'existe que dans la
moitié de la ville, sera prochainement réa-
lisé sur une plus vaste échelle.
11 reste encore une question capitale à ré-
soudre pour l'hygiène de la ville : celle de
l'eau potable.
Les 7 litres 5 que le Chéri-Chéra débite
par seconde sont insuffisants aux besoin*
LE NUMERO : 80 CENTIMES
LUNDI SOIR, 18 FEVRIElt lm.
JOURNftlQUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
14, rbi en Cost-Thoir
PARIS 08')
TtliTH. I LOUVftB lt-17
RICHELIEU 17-M
1 4 1 i
p~ le « > -, t i
Les Annales Coloniales
Les mmoueet et réclamé» sont reçue* eu
bureau du Journal.
DIRECTEURS 1 Marcel RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Tou les articleg pubbés dans notre tournai ne peuvent
être reproduÍb qu'en citant Les Annales Couxiialu.
ABONNEMENTS
atec la Revue mensuelle .*
U. au 6 Met. à X140
France et
Ioloniel 180. toI. 10 »
Étranger 240 » 126 » 79 »
_I_L_- ---- &"1- -----
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'oeuvre d'enseignement en Indochine
, * lE
La France ne serait pas demeurée fidèle à
si propre tiadition si elle n' avait placé au pre-
mier plan de sa nolitique coloniale le problème
de l' cnseignement à dispenser aux races sou-
mires à son autorité ou à son influence.
- A un pays comme l'Indochine, que son crois-
sant développement social, les inclinations
naturelles de ses habitants et l'empreinte déjà
protonde du contact occidental destinaient tout
naturellement au cycle complet de la civilisa-
tion la plus raffinée. il était indispensable d'oc-
troyer le bienfait d'un enseignement éclairé.
Mieux qu'ailleurs, la diffusion des oeuvres
d'instruction et d'éducation devait y apparaitre
avec un caractère de haute urgence aux yeux
de l'Administration française avertie par l'expé-
rience d'un long passé de la profonde action
civilisatrice que constitue pour les masses popu-
laires leur judicieuse adaptation à un système
scolaire bien défini. Ce fut l'oeuvre, qu'avec
un solide bon seas et un clair pressentiment de
l'avenir, les premiers administrateurs des ter-
ritoires indochinois avaient déià entrevue, dans
Il faible mesure de leurs moyens, entreprise, et
léguée, tcutc précaire encore, mais pourtant
ébauchée, à leurs successeurs. A ceux-ci s'im-
posait la tâche capitale de donner à l'édifice
scolaire l'annature définitive, à la fois admi-
nistrative, et si l'on oeut dire spirituelle, des
cadres de l'Instruction publique.
M. le Gouverneur général Sarraut en fut,
dès 1918, le promoteur, et l'on vit se fixer
dans sa forme essentielle le règlement de l'en-
seignement en Indochine également inspiré de
la tradition métropolitaine et du respect comme
de l'intelligente divination des races étrangères
qui en seraient les premières bénéficiaires. Les
années écoulées depuis ont prouvé l'excellence
du plan Sarraut, et, tout récemment encore, la
démonstration en a clairement été faite par le
rapport annuel de la Direction de l'Instruction
publique.
Après dix années d'efforts constants, de ré-
sultats parfois inégaux, mais toujours sensibles,
on peut, à l'heure actuelle, s'assurer qu'à partir
de 1*enseignement élémentaire jusqu a t'ensei-
gnement supérieur, toutes les directives du pro-
gramme de M. le Gouverneur général Sarraut
ont été pratiquement réalisées, dans le même
temps que s'élevait, pour en sanctionner la par-
faite ordonnance, le niveau intellectuel et moral
de l'étudiant indigène.
Une fois qu'était admis le principe de sa
mission sociale, l'oeuvre scolaire inaochinoise
reposait sur celui de l'égatlé de l' enseigne-
ment à délivrer. Ce qui fut fait en considérant
toutefois qu'en raison de la diversité des races
.à »stibiiv*î^dettx formes d Antetgroemerit de-
vaient être instituées parallèlement dans Ia co-
lonie, l'une exclusivement française, l'autre
franco-indigène, conditionnées l'une et l'autre
aux qualités et aux inclinations héréditaires des
sujets.
Les programmes et le Code de l'Instruction
publique furent l'aboutissement de cette juste
cl deuhie .vision des circonstances à considérer
en vue du succès d'une organisation destinée
à retent ir si prof ondément dans l'esprit et le
ccvur irdiRènes. Le respect des traditions lo-
cales, l'acquisition rapide et féconde des pre-
mières connaissances occidentales et en même
temps l' adaptation de la langue française aux
humanités asiatiques, tels étaient, entre autres
subtils et dangereux écueils, les problèmes qui
se dressaient devant les éducateurs des jeunes
générations intellectuelles d'Indochine.
Sans doute, s'est-il trouvé nombre de polé-
mistes, tant parmi nos protégés encore mal
adaptés au système de la culture mixte que
parmi. nos nationaux eux-mêmes pour s' insurger
contre les hésitations et les inévitables embarras
des premières tentatives. Nombreux sont ceux
que l'étude du plan scolaire de 1918 a si mal
éclairés qu'ils concluent à la dangereuse uni-
formité d un programme obligatoirement imposé
à tous et se scandalisent des résultats proba-
bles d'un pareil système. Impatients de décon-
sidérer l'œuvre française dans une de ses mani-
festations les plus nobles, ils refusent d' accor-
der au facteur temps le crédit auquel il a droit.
Pcur faire la contre-partie à ces rumeurs pes-
simistes, il est réconfortant de prendre connais-
sance des déclarations contenues dans le dis-
cours de M. le Résident supérieur Robin à
la dernière session du Conseil de Gouverne-
ment, et parallèlement du rapport pour l'année
1927 du directeur de l'Instruction publique.
Chacun de ces documents, appuyé sur la ri-
goureuse évidence des statistiques, témoigne
plus encore du souci d'un accord intellectuel
avec l'indigène que de raisons d'opportunité
politique, et révèle explicitement l'orientation
générale du plan scolaire adapté à la mentalité
indochinoise. D'abord, l'enseignement élémen-
taire fait en langue indigène doit être la pre-
mière assise de l'édifice commun. L'élève y
reçoit le premier élément des connaissances
générales délivrées selon la tradition locale et
destinées h l'acheminer par voie de sélection
et à partir de l'instruction primaire vers une
formation à laquelle de nombreux sujets se
montrent parfaitement aptes. Cette formation
est assurée par un enseignement donné en lan-
gue française, plié aux coutumes et à l'idéal
extrême-orientaux ; elle préparera ainsi l'élite
indigène à recevoir l'enseignement secondaire
général consacré par l'épreuve du baccalauréat
exactement conçu « en fait et en droit » dans
l'esprit et la forme de celui de l'Université
française. Ainsi se trouve favorisée par ache-
minements successifs et dans l'ordre conçu par
le; règlements de l'Instruction publique métro-
politaine, l' accession de l'élite annamite aux
plus hauts degrés de la culture générale et
prof essionnelle. Enfin, pour achever l'organisa-
tion de l'enseignement supérieur devenu indis-
pensable à toute une génération avide de savoir,
et d'ailleurs diposée par un atavisme certain à
en recueillir tous les fruits, il est devenu urgent
d'envisager dans la colonie même l'établisse-
ment de grands organismes correspondant par
une équivalence exacte d'enseignement aux Fa-
cultés françaises rendues inaccessibles à beau-
coup par suite des frais que comportent le
voyage et le séjour en France. D'autre part,
n'est-il pas aussi logique qu' adroit de mettre à
la portée de l'étudlaht annamite, dans le cadre
de son existence normale et dans l'ambiance
favorable au développement de ses dons ori-
ginels la somme des connaissances inscrites au
programme des universités métropolitaines ? Il
semble bien que sur la terre de ses aïeux et
de sa race se développeront mieux qu' ailleurs
ses facultés natives et qu ainsi une élite vrai-
ment annamite doit se former sans risque de se
déraciner.
La réorganisation de l'Enseignement supé-
rieur colonial a donc porté sur la création d'une
université locale, apparentée par tous ses titres,
ses fonctions et son personnel à l'Université
métropolitaine, investie, en un mot, des plus
hautes dignités pédagogiques. Trois projets de
décret, actuellement près d'être mis au point,
prévoient la création de l'Université d'Hanoi,
celle d'une école de Médecine conduisant au
doctorat, celle d'une école de droit délivrant
la licence.
Le jour où sera réalisé ce programme si li-
béralement inspiré. et. doit-on ajouter, si justifié
par les qualités d'intelligence et de caractère
fréquentes parmi les jeunes contingents sco-
laires annamites, une grande amélioration aura
été accomplie pour le plus étroit accord entre
colonisateurs et colonisés indochinois.
Pour le public parfois timoré ou sceptique
par principe, dès qu'il s' agit de question; colo-
niales, il n'est sans doute pas inutile de justi-
fier. par un bref exposé des résultats obtenus,
l'ampleur du programme scolaire inscrit au cha-
pitre des prochains remaniements. Un extrait
du discours de M. le Gouverneur général p. i.
Robin en fait, d'ailleurs, un édifiant commen-
taire qu'il commence par cette haute affirma-
tion :
« Toutes les écoles aujourd'hui ouvertes sont
« à la hauteur de leur mission, près .de 300.000
« enfants y reçoivent l'enseignement à la fois
« traditionnel et moderne que la France et
« l'Indochine ont voulu pour eux. Les efforts
<( réalisés en vue d'améliorer la qualité des
« maîtres des écoles élémentaires, la création
« du cadre des Inspecteurs primaires spéciali-
« sés, le développement enfin des écoles dites
« communales » qui a permis d'atteindre, cette
« année, 53.000 élèves nouveaux. »
A Hanoi, le Lycée Albert Sarraut, à Saï-
gon, le L.ycée Chasseloup-Laubat, à Saïgon-
Cholon, le Lycée PetruvKy, ont reçu un im-
portant contingent d'élèves indigènes à la ren-
trée dernière, soit 341 Annamites et Laotiens
nus 731 pm le premier, 18QT Annamites et
Cambodgiens pour le second. Seul, le manque
de places a dû limiter le nombre de jeune,
élèves indigènes à admettre dans ces grands
établissements. Ainsi se trouvent confondues à
la fois les critiques qui nous étaient faites depuis
longtemps de fermer les portes de 1*93 institu-
tions d'enseignement secondaire à l'étudiant
annamite et de nous exagérer le profit que ce-
lui-ci pouvait en tirer.
L'expérience est donc maintenant acquise et
clairement démontrée de l'usage que l'élite
indigène a su faire de notre système scolaire
une fois adapté à la mesure de ses facultés
propres. Par là, se trouve pratiquée dans une
de ses formes les plus raffinées la « politique
d'association » qui demeure le but idéal de
notre programme colonial. Le succès a consacré
une œuvre dont l'essor n' a cessé depuis dix
ans d'entraîner ses créateurs vers une action
toujours plus élevée, bien représentative en cela
de l'enthousiaste générosité de l'effort français
et de l'intelligent accueil qui lui a été réservé.
Ch. Dr.rre.
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des A flaires
étrangères.
Dépêches de l'Indochine
"6" -
A la Commission municipale de Saigon
La Commission municipale a tenu hier
sa première réunion sous la présidence de
t'administrateur Tholance. Après examen
de diverses questions et audition dtt rap-
port de la commission théâtrale, la sup-
pression de la saison prochaine fut
adoptée.
ïndopaeili.
La France, l'Indochine
et la Chine j
.8.
Les négociateurs de la convention sino"
indochinoise ont étudié l'article 9, relatif au
transit à travers le Tonkin.
M. de Martel a accepté de som1\ettrc à son
gouvernement la demande chinoise d'aboli-
tion de tout droit de transit, mais le minis-
tre de France a fait des réserves formelles.
-– .1.
Un Français assassiné à Hanoi
M. Latronce, ancien inspecteur des forêts,
ancien chef du service forestier au Cambodge,
actuellement en retraite à Châlons-sur-Mame,
vient d'être avisé de la mort tragique de son
gendre, M. Alfred Bazin, ancien conseiller du
Commerce extérieur, qui venait de fonder au
Tonkin une entreprise de recrutement de main-
d'œuvre. M. Bazin fut soudainement entouré,
à Hanoi, par une bande d'Annamites vêtus à
l'européenne et tué à coups de revolver.
Accident à un Terre-Neuvas
En pleine brume, un chalutier, le Keni-
V or eux, du port de Fécamp, qui louvoyait
tour rentrer au port, entre Barfleur et le cap
l,évi, s'est jeté sur des écueils.
Il a pu toutefois regagner Cherbourg par
'es propres moyens et, après réparation de
.,cs avaries, il appareillera pour Terre-
Neuve.
Docuntition colwiak
?
Chaque année, lors de la discus-
sion du Budget au Parlement, on
entend parler de la documentation
coloniale que les orateurs estiment générale-
ment insuffisante.
Cette appréciation n'est, hélas 1 que trop
justifiée. lit cependant, depuis quelques
années, d'heureuses mesures ont été frises
qui ont, certes, amélioré la situation, mais
iiont pas arrêté les doléances.
Passons donc rapidement en revue les or-
ganismes et organes de cette documentation
coloniale qui présente un double aspect :
documentation purement administrative qui
ne s'adresse qu'aux usagers spécialisés, docu-
mentation plus générale destinée aux com-
merçants, aux industriels et au public.
Encore qu'elle ait été assez restreinte de-
puis quelques années par suite de la cherté
des temps, la première est encore un instru-
ment de - travail facilement utilisable.
Pour la seconde, des efforts méritoires ont
été accomplis depuis quelques années. Elle
comporte, d'ailleurs, deux éléments : les bi-
bliothèques et les publications. Les travail-
leurs, les chercheurs ont à leur disposition,
à Paris, cinq bibliothèques coloniales : deux
officielles et trois bibliothèques de grandes
Sociétés.
Les deux bibliothèques officielles : celle
du Ministère des Colonies et celle trop mé-
connue de Vancien Office colonial, devenu
Agence générale des Colonies, possèdent
l'une et l'autre des documents tout à fait
intéressants, et qui mériteraient d'être plus
largement consultés. Elles sont très riches
aussi, chacune suivant sa spécialité, les bi-
bliothèques de la Société de Géographie de
Paris, de la Société de Géographie commer-
ciale de Paris et de l'Union Coloniale fran-
(aise.
Quant aux publications périodiques, elles
sont d'année en année plus nombreuses; nous
ne parlons, bien entendu, que de celles éma-
nant de services officiels. Le vieux Bulletin
de tOI fice colonial est sorti de son ancienne
léthargie. On ne peut lui faire qu'un repro-
che: sa publication quelquefois tardive. Mais
ce reproche ne met aucunement en cause ses
rédacteurs et les dirigeants de l'Agence gé-
nérale qui sont littéralement jugulés d'un
côté bar une question de crédits, de l'autre
par l obligation légale de confier les travaux
à une imprimerie administrative. Ce sont là
deux entraves qui gênent considérablement
la publication à date fixe de ce Bulletin.
A leur tour, les agences économiques ont
créé leurs bulletins respectifs qui, en un
court laps de temps, ont considérablement
augmenté d importance. Au début t les dt-ux
premiers parus n1étaient-ils pas, simplement,
dactylographiés. Que d'améliorations de-
puis l Les - bulletitis des agences économique*
sont, certes, dans leur cod/e, pleins d'ensei-
gnements et de renseignements de toutes sor-
tes, Les statistiques y abondo/t qui soni mi-
ses sous les yeux des lecteurs rapidement,
peu apri-s la période à laquelle elles s'ap-
pliquent. Cette rapidité est excellente et dou-
ble leur valeur documentaire, surtout pour
les commerçants susceptibles de les consulter.
Elles sont aussi deuxième qualité émi-
nente régulières. Mais - il y a toujours
un mais on aimerait qu'elles fussent ac-
compagnées de commentaires moins indi-
gestes, ou si l'on veut, moins arides à la
lecture, même lorsqu'elles sont appuyées
et c'est une heureuse idée déjà mise en appli-
catioll - dt: graphiques et de courbes saisis-
Stmtcs. Cette observation ne vise qu'à donner
un sur croit d'intérêt à ces opuscules. Certains
d'entre eux illustrent leur composition de
reproductions photographiques et de dessins
qui les rendent plus attrayants, rien de
mieux, à condition, toutefois, que les figu-
res se rapportent aux sujets Irailés. Enfin,
est-ce trop demander ? ne fourrait-on lire,
de temps à autre, dans ces bulletins, de véri-
tables articles sur des sujets économiques,
bien entendu, mais rédigés par des spécia-
listes ou des personnalités connues pour leur
compétence particulière : les bulletins y ga-
gneraient et c'est leur but des lec-
teurs.
Quoi qu'il en soit, un effort réel a été
fait qu'il convient de continuer et d'intensi-
fier. La documentation coloniale n'est pas
une question accessoire : elle comtillll: une
partie importante de la propagande colo-
niale si utile à Vidée coloniale même.
De plus en plus, on se rend compte de la
nécessité de cette documentation coloniale
qu'apprécient nos rivaux en matière de colo-
nisation. et pour laquelle ils savent faire les
sacrifices pécuniaires nécessaires.
Et notre documentation, à nous, Français,
ne doit pas se restreindre à nos propres co-
lonies. La législation et l'économie coloniales
comparées sont pleines d'enseignements.
Aussi faut-il se réjouir de voir qu'au budget
de 1928, les crédits du Ministère des Colo-
nies ont été augmentés dans un but de doCtI-
mentation et de propagande. Cette augmen-
tation a été maintenue en 1929 par le Par-
lement. C'est là une très heureuse mesure à
laquelle on ne peut qu'applcwdir.
fïmtrxl NnMifos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Comwission
des Douanes.
Au Conseil des Ministres
Les membres du Gouvernement se sont réu-
nis en Conseil des ministres, hier matin, à
l'Elysée, sous la présidence de M. Gaston
Doumergue.
Le Conseil a examiné la situation qui résulte
du vote de disjonction émis par la Commission
des Finances de la Chambre au sujet des arti-
cles 33 à 43 du collectif. Le Gouvernement
a décidé de combattre la disjonction et de poser
la question de confiance lorsque ces articles
seront appelés au cours de la discussion du
collectif.
H. Laciea Saint rejoiat son poste
, M. Lucien Saint s'est embarqué aujour-
d'hui à Marseille, à bord du Duguay-Trouin,
à destination de Casablanca.
1- Le nouveau Résident général de France au
Maroc, avait quitté Paris hier soir, par le
train de 19 h. 45. Il a été salué sur le quai
de la gare de Lyon par le maréchal Lyautey,
accompagné de M. Delaunay, son chef de
cabinet, par M. Steeg, ancien Résident
général du Maroc, M. de Saint-Quentin, di-
recteur de l'Afrique au ministère des Af-
faires étrangères, Carlos Goyeneche, conseil-
ler de l'ambassade d'Espagne, Mallarmé,
Baréty, Guérault, députés, Macivet, direc-
teur de l'office du gouvernement marocain,
Rouget, représentant de l'office du gouverne-
ment tunisien, Gérard, directeur de loffice
de l'Algérie, Martelli, chef de cabinet du
gouverneur général de l'Algérie, le général
Mougin, M. Branly, directeur général des
finances marocaines, Terrier, secrétaire géné-
ral du Comité de l'Afrique française, et de
nombreux amis personnels.
Avant de monter dans son wagon, M.
Lucien Saint s'est entretenu cordialement
avec ses deux prédécesseurs, le maréchal
Lyautey et M. Steeg.
Il a été reçu, à son arrivée à Marseille,
par la Chambre de Commerce.
Le général Noguès, directeur dit cabinet
militaire de M. Saint, est parti dès samedi
soir, en passant par l'Espagne, afin d'arriver
au Maroc un jour avant le Résident générai.
8.8 »
M. Manceron à Tunis
M. Manceron, Résident général de France
à Tunis, est arrivé ce matin à 8 heures à
Tunis, venant d'Alger. Il a pris possession
officiellement de son poste.
Une sole or ilé à Tunis
Une importante cérémonie a eu lieu sa-
medi matin au palais beylical de La Marsa.
Ahmed pacha, le nouveau bey de Tunis, a
conféré, en présence de la famille beylicalc
et des autorités du Protectorat, le titre d'hé-
ritier présomptif, avec le grade de général
de division et le grand cordon de l' Ahed, au
bey du Camp Sidi Mahmoud el Hadel bey.
Le nouveau bey du Camp est né en 1866.
Il est le cousin du bey régnant actuel, Sidi
Ahmed bey, et des trois souverains précé-
dents.
Chaque fois que l'occasion s'en présenta,
Sidi Mahmoud bey n'a pas manqué de ma-
nifester ses sentiments de loyalisme, à l'égard
de !a nation proiecti ico. L'élévation de ce
prince à la dignité d« bey du Camp sera
.irta-iavorablninent accueillie par les popula-
tions française et indigène, de la Régence.
La mission parlementaire en A. O. F.
Les membres de la mission parlementaire,
composée de MM. Lebrun, sénateur, An-
tonelli, Delesalle, Taton-Vassal, l'echin, dé-
putés, après avoir assisté à l'inaugurat ion
du canal de Sotuba, visitent actuellement
la Guinée française.
Le voyage s'effectue en automobile et en
chemin de fer par l'itinéraire Bamako, Si-
guiri, Kouroussa le 13 février ; Kouroussa,
Dabola, Mamou, le 14 ; Mamou, l'ita, Nla-
mou le 15 ; Mamou, Kindia le 16 ; Kindia,
Conakry, le 17.
Les membres de la mission ont été enthou-
siasmés par la heauté de nombreux sites,
notamment dans la région de Kindia et de
Mamou.
Dans la Basse-Guinée, ils ont beaucoup
admiré les bananeraies dont la création fut
si heureusement encouragée par M. Georges
Poiret, lieutenant-gouverneur de la Guinée.
A Kindia, ils ont visité l'Institut Pasteur.
La population indigène réserve partout
le plus chaleureux accueil à la mission qui
s'est embarquée aujourd'hui lundi à Conakry
sur le Mcdie-ll, qui fera escale à Dakar,
Las Palmas, Casablanca et Tanger.
L'Aviation Coloniale
Vers Saigon
Après un dernier vol d'essai de ;î0 mi-
nutes, les aviateurs Paillard, Le Brix et
Jousao ont quitté l'aérodrome d'Orly sa-
medi après-midi, à 12 h. 50 pour l'aéro-
drome d'istres où doit avoir lieu l'envol
définitif, dans la nuit du 18 au 19 février,
vers Saïgon.
Les trois aviateurs ont atterri ¡\ Istres
à 17 heures.
Vers Hanoï
L'équipage (:n.tcs-\.odos-Bi\llnntc parait
avoir définitivement adopté l'itinéraire du
Sud, le terrain de Constantinoplo étant re-
couvert d'une épaisse couche de neige.
Cct itinéraire, nous a dit Costes, .tas-
se nu début par le sud de la France, Tunis
et Tripoli, où nous ferons notre première
cacaic après un vol de 2.500 kilomètres, be
HI, nous gagnerons Le Caire qui sera no-
tre seul atterrissage de nuit, notre arrivée
étant prévue pour minuit. Du Caire, nous
atteindrons Karachi puis Allahabad ,t Ha-
noï où je désire arriver aux environs de
midi. ,. - -
L'appareil, baptisé comme on le sait du
nom de Druyon-d'Anvam comporte des ré-
servoirs pouvant eontenir 2.100 litres d'es-
sence et une centaine de litres d'huile. Ne
consommant que 55 litres au 100 kilomè-
tres, le moteur permet ainsi un rayon d'nc-
tion de 3.500 kilomètres, distance large-
ment calculée pour pouvoir atteindre à
coup sûr les étapes en cas de mauvais
temps.
Pour la première fois, hier, il l'aérodro-
me de Villaeoublay, Costes, Codes et nel.
lonte ont pris leur vol A bord du nra"on.
d"Annam. Cet essai a eu lieu de 10 h. 15
a 17 heures et, en seize minutes, l'avion ot-
teignit 3.000 mètres d'altitude avec 3.200
kilos de charge.
Ce vol donna entière. satisfaction h.
l'équipage.
L'industrialisation
des bois coloniaux
-0
La Société de Géographie Commerciale de
Paris ne pouvait s'adresser à quelqu'un de plus
averti que M. l'administrateur des Colonies
Jean Meniaud, directeur du Service des Bois
à l'Agence Générale des Colonies pour nous
entretenir de l'industrialisation des bois colo-
niaux.
Pour combler le déficit de nos forêts, déficit
beaucoup plus considérable que l'indiquent les
statistiques (3.300.000 me., plus d'un milliard
de francs) et dû aux coupes massives, il faut
recourir à nos îorêts coloniales, les exploiter,
les aménager peu à peu en productions sélec-
tionnées.
Car il faut, pour que l'exportation soit pos-
sible, qu'elle soit payante.
En A.O F., on peut estimer à 20 millions
d'hectares les massifs exploitables, mais la
dispersion des peuplements, le prix de la main-
d'oeuvre (et ajoutons : sa rareté de plus en plus
grande) sont autant d'obstacles à une bonne
exploitation qui, d'après M. Meniaud, pourrait
produire 1 million de tonnes à la Côte d'Afri-
que.
La difficulté du chargement, l'absence de
toute rade démontrent impérieusement l'insuffi-
sance du wharf de Bassam et même celle du
futur wharf de Port Bouet-Vidri, et aussi la
nécessité d'un port projeté non sans quelque
apparence de bon sens à Sassandra.
Qu'on n' oppose plus la connaissance insuffi-
sante des espèces sylvestres. L'étude appro-
fondie en est faite par le Comité des Bois Co-
loniaux. Une notice sur le Bossé vient de pa-
raître, une sur t Okoumé sera publiée incessam-
ment. et en 1931 un grand nombre figureront
à l'Exposition Coloniale. L'Agence Générale
des Colonies, d'accord avec l'Institut Agrono-
mique de Nogent-sur-Marne, étudie les meil-
leures méthodes pour l'usinage des bois colo-
niaux, dont le contrefil a souvent découragé
les employeurs.
Des outils à rendement plus élevé, à lames
appropriées, auxquels les noirs s'habitueront
très vite, permettront le débitage sur place que
réclame M. Gillet et tant d'autres commer-
çants en bois des iles.
Le séchage mécanique s'impose, il protégera
les bois contre les insectes xylophages.
Dans la forêtr la coupe des arbres ne doit
plus être dévastatrice. Au contraire de l'okou-
mé du Gabon, qui se reproduit de lui-même,
l'acajou et d'autres essences doivent être l' ob-
jet d' attention'! pirt'ruli^r^s rw en augmenter
la productioll.
Nous voyons, par ce court résumé de l'inté-
ressante cavuerie de M. Jean Moniaud, que
l' Agence Générale des Colonies "c préoccupe
grandement de l'utilisation des boi*. de noi co-
lonies, - et si ries moyens financiers r-lus impor-
tants étaient mis à sa disposition, sca efforts
seraient plus grands et les résultats dont bénéfi-
cieraient et la métropole et les colonies fores-
tières compenseraient largement les sacrifices
consentis.
Cufféne OevaMx.
EN MEDITERRANEE
En détresse
Le vapeur Orasio a lancé hier le message
suivant :
ct Vapeur Marionga-Il signale tjxCïl est
rc/tour à proximité jetée .1 rzcw, il coule,
l'eau entre to//jours. Il
m
* *
l.e 16 février au matin un poste de T.S.F.
de ht côte algérienne a intercepté le message
suivant :
Oargo français en détresse, par suite
tempête, demande secours, position a environ
20 milles, à nord-ouest cap Cavallo, entre Bou«
yle et Djidjelli.
Les autorités maritimes des deux ports fu-
rent prévenues. A 15 heures, un coup de té-
léphone du pilotage de Bougie apprenait
que, par suite du manque de matériel et la
mer étant très grosse par vent violent du
Nord-Ouest, il était impossible d'essayer de
porter secours au Cîin y, appartenant à la So-
ciété anonyme des Armateurs nantais, qui
jauge 2.530 tonneaux et dont l'équipage est
composé de vingt-quatre hommes.
Le « Sidi-Ferruch » retrouve le « Pierrot »
On était extrêmement inquiet sur le sort
d'un chalutier, le Pierrot} qui chassa, pen-
dant la guerre, les sous-marins ennemis dans
la Méditerranée.
Le petit bâtiment avait été perdu en mer
pat son remoiqueur au large des Saintes-
Maries. Le temps étant bouché et la mer dé-
montée, son convoyeur ne put le retrouver.
Les courants et le vent poussèrent le na-
vire désemparé assez, loin en mer. Si bien
que le ,'Ùdl-Ft'rrllc/¡, paquebot-poste allant à
liône, le rencontra à 300 milles de Marseille.
11 put, en dépit du temps exécrable, le pren-
dre en remorque et le ramener à Marseille, la
nuit dernière, et les deux bâtiments se sont
amarrés quai de la ]oliette.
A bord du navire désempare se trouvaient
le capitaine armateur Olivari, sa tille, son
gendre et six matins. Les rescapés, malgré
les heures tragiques vécues en pleine tem-
pête, vont bien.
Le commandant Olivari a indiqué que son
navire, entraîné au large par la tempête,
lutta pendant deux jours et deux nuits contre
les éléments; une voilure, de fortune tut em-
portée par les rafales: les vivres manquè-
rent. Knfin, le salut vint.
Le cyclone de Madagascar
be
A la suite du cyclone qui a traversé l île,
les régions d'Ambila, Mahatsara, Anivorano
et Brickaville, ont été dévastées. Les crues des
cours d'eau ont interrompu la circulation. De
fortes pluies persistant, les inondations ne per-
mettent pas de se rendre compte de l'impor-
tance des dégâts. On ne signale pas d'accident
mortel.
La circulation des chemins de fer entre 1 a-
matave et Tananarive, interrompue depuis le
11 février, a été reprise le 16.
M. Berthier, Gouverneur général intérimaire,
est parti pour les régions sinistrées.
Roules el mes en caoÉlitut
Le 12 avril dernier, M. Marcel Kuedel,
directeur des Annales Cololliales" signalam
l'emploi d'un amalgame de caoutchouc pour
le revêtement de certaines rues de Copenha-
gue, montrait la nécessité d'étudier cette
utilisation du caoutchouc, grâce à laquelle
aucune crise de surproduction ne serait plus
à redouter.
Or, nous lisons dans le Temps d'aujour-
d'hui :
Une dépêche de Colombo nous informe (fut
,les groupemellt. de planteurs malais au-
raient offert à la Municipalité londonienne
de lui fournir rigulièrrlmcltl, et à des prix
réduits, le caoutchouc nécessaire au revête-
ment des chaussées.
Ce procédé de pavage, qui a déjà été
maintes fois proposé, serait, de l'aris de
techniciens alllorish, de nature à résoudre
..w mieux le problème encore en l'état du re-
vêtement ilieal des rues. Mais s'il est certaiir
qu'il serait à la fois plus silencieux el plus
souple que tous les autres, la question rese.
entière de Vévaluation de sa résistance et d,-
son prix de revient.
Que notie conlrère nous permette de lui
dire que résistance et prix de revient m
constituent plus une « question entière Il.
Nous croyons savoir, en etiet, que les es-
sais effectués dans les grandes villes Scandi-
naves, et notamment à Copenhague, ont été
concluants. Ils auraient démontré que le pa-
vage en caoutchouc cOlitait de deux à trois
fois plus cher que le pavage en bois, maiî
qu'il durait cinq fois plus.
Il y aurait donc encore et il y a, à no-
tre avis de bien beaux jours pour tous fes
planteurs J'hévéas ou çh",;sculI; de lianes a
latex.
-
Nos Illustrés
Vendredi prochain, les abonnés des Annales
Coloniales recevront le numéro de février de
notre revue illustrée.
Il est consacré aux pays à mandat, Togo et
Cameroun. Outre une étude de notre éminent
collaborateur Etienne Antonelli et des articles
documentés sur le Togo et le Cameroun, ce nu-
méro comporte 5 cartes, 30 photographies et 2
« hors texte » en couleurs du peintre Arili
Herviault.
A TANGER
L'influenza
L'épidémie d'innucnxa fait quotidicnmv
mrni plus de 50 morts rangN.
•«« * -,
Notes prises en Tunisie
P:u' Mifunk-Mahceue
KAIROUAN VILLE SAINTE
Dans ¡Cg Souks c'est la vente à la criée
des tapis. Un klim en main, un Arabe passe
de groupe en groupe.
Les Alloucha atteignent 150 francs le mè-
tre cairé. Le Zerbia se vend 160 francs et
lo Mergoum 110.
Acheteurs venus de Tunis, de Stax, de
Cahès se bousculent devant les échoppes.
Demandes et offres s'entrecroisent dans
un aboiement rauque,
Un véritable chenil.
L'odeur forte, la poussière, la (ualeur,
rentorcent cette impression.
0
t *
Kairouan drapé dans la majesté de ses
mosquée», sous sa pâle couronne de coupo-
les où le riel incruste son milliard de tur-
quoises, se vautre dans la plus repoussante
des fanges.
La saleté ici, semble s'être fait chair et
chittons, air, eau, montagne. Elle est «ur
tout. l'artout.
Elle déambule dans la ville arabe aux
pas des zlass et des chameaux. Stagne .dans
l'eau des citernes. (irouille à tous les carre-
tours où sont accroupis mendiants dévorés de
vermine, infirmes aux mutilations horri-
fiantes. Klle s'assied au café maure, où,
pour quelques sous, on vous sert café ou
limonade et, comme prime, ce g'mels aussi
indésirables que tenaces.
La saleté! Klle vous saute a la goige dans
le vol des mouches qui montent des égouts,
des tas d'ordures et pullulent sur les truits,
les viandes, les abats sanguinolents et noirs
vendus en plein soleil.
Elle vous dépasse de toute la hauteur de
ses montagnes d'immondices accumulées de-
puis des siècles de la porte do Tunis à llir
El lîey.
Klle est sur la table de l'hôtel. Dans le
lit et le fauteuil, de la chambre.
• •
»
Quelques journée? de pluie et les oued
sont débordés. La steppe, si bien cultivée
dans les parages le l'oued Zéroud et de.
l'oued Mergnelil, n'est plus qu'un immense;
cloaque.
Plaines et routes sont englouties par une
mer de. bouc
Le. typhus est d'aillem -, l'hote régulier
de la ville sainte et sale.
* •
Les premiers à s'en plaindre ne pour-
raient être que les Français lésidant a Kai-
rouan. De l'avis général, Kairouan peut ga-
gner en salubrité. Les efforts éclairés de
M. lVnet, administrateur de haute, compé-
tence et d'égal dévouement, ont déjà mené
à bien la campagne sanitaire et économique.
Un syndicat de l'oued Zéroud groupant le*
colons de la région, s'occupe de la direc-
tion des eaux et de la construction des bar-
rages utiles. Par les soins propres de l'Ad-
ministration, par ailleurs, 1rs rassis ont été
surélevés et multipliés, notamment sur t.
route Kairouan-Piehon-Sousse pour éviter le
retour des calamités survenues lors des der-
niers débordements de l'oued.
Le tout-à-l'égout, qui n'existe que dans la
moitié de la ville, sera prochainement réa-
lisé sur une plus vaste échelle.
11 reste encore une question capitale à ré-
soudre pour l'hygiène de la ville : celle de
l'eau potable.
Les 7 litres 5 que le Chéri-Chéra débite
par seconde sont insuffisants aux besoin*
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