Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 février 1929 16 février 1929
Description : 1929/02/16 (A30,N27). 1929/02/16 (A30,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280505p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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Tou Ies articles publiés dans notre journal ne penvenf 14
être reproduits qu'en citant les Aamalu Colonial**. 1
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U tous lu bureaux de posta.
L'enseignement technique aux Colonies
a .1. E
Dans le recueil des « Textes relatifs au
développement de l'enseignement en Cochin-
chine, années t9z7-t9z8 », 6gure au premier
plan un extrait du discours de M. le Gouver-
neur de la Cochinchine, prononcé à l'ouver-
ture de la reunoin du Conseil colonial en 1928.
A côté de l'exposé des mesures dont j'ai
parlé pour instituer l'obligation scolaire, figu-
rent des observations intéressantes sur le déve-
loppement de ces œuvres auxiliaires de l'école
sans lesquelles tous les décrets sur la fréquen-
tation resteraient lettre morte. De même, j'ai
lu avec attention ce qui a été fait pour répan-
dre. dans la mesure du possible, J'enseigne-
crient iranco-incliytïte du deuxième degré
adapte uik co;;ùi'.ions de la vie locale: déve-
loppement des cclièges de l'intérieur, utilisa-
tion du Lycée Petrus Ky dès le mois de sep-
tcmlxe 11;21 ; les travaux ont été poussés de
laçon à permettre, lors de la rentrée d'octobre
dernier, l'installation à ChoqUan de tout le
quartier indigène du Collège Qiasseloup-Lau-
bat. Le jeune Lycée Petrus Truong-Vinh-Ky
a l'ambition d offrir un enseignement secon-
daiic égal à œLi des lycées métropolitains.
Le collège Lliassuloup-Laubat a été érigé en
lycée, et il a eu. en juillet 1928, 26 élèves
reçus sur 24 présentés au baccalauréat. Quant
à renseignement primaire supérieur, il a été
installé dans les locaux disponibles d'une an-
nexe de l' ancien collège Chasseloup-Laubat.
Je m'en réjouis très sincèrement. Il me plaît
do penser qu'on pourra désormais faire des
études d enseignement primaire supérieur et
m3mc conquérir le diplôme de bachelier sans
avoir à cuiller la petite patrie : j'ai déjà' eu
maintes fois l'o-cr-sion de montrer combien cela
( lait scuha:taUc à tous les points de vue. Mais
ne di-ais-je, un peu inquiet, quid pro Baccho?
Qu'y a-t-il là pour l'enseignement profession-
nel ? Pas un tnct ? Pas une phrase ? Des ba-
chel iers, c' c«t bien ; mais de bons ouvriers, de
bons contremaîtres, c'est mieux, c'est cent fois
mieux. A peine avais-je remarqué cette paren-
thèse, ou, comme on voucfei, cette proposition
t ->ndi!ionneile : « iii je rappelle également la
réorganisation do écoles d art indigènes de
Gièdinh, de Thudaumot et de Bienhoa », pro-
position conditionnelle qui se rattachait à cette
principale : « J aurait, je crois, tracé un ta-
bleau suffisamment saisissant des progrès réali-
sés dans le domaine de l'enseignement franco-
indigène du premier degré au cours de la
campagne scolaire 1927-1928.
r ai donc tourné les pages et suis tombé en
nnêt devant un paragraphe d'une circulaire du
janvier 1926. où j'ui lu que,. l'instruction
4 jmvier - 19
élémentaire allait devenir un droit, donc un
devoir, mais que les cours moyens, les cours
supérieurs et a fortiori les cours de l'enseigne-
ment secondaire n'avaient ni le même but, ni
la même importance, et « que l'appel aux
éftides plus complètes qu'exige la préparation
à certaines carrières devait demeurer condi-
tionné par les besoins de l'évolution générale
du pays ».
Or, pour que le pays évolue dans l'ordre
et le progrès, pour que les carrières les plus
utiles, les plus immédiatement utiles, recrutent
des hommes et des chefs dignes de faire avan-
cer la collectivité dans la voie où la France
a la mission de l' engager, il est indispensable
que l'enseigncment technique passe au premier
rang des préoccapations.
.l' ai tourné les pages et je suis arrivé enfin
à la partie intitulée : Réforme des écoles d'art
indigène. Trois écoles d art appliqué existent
en Cochiiichme : celle de Giadinh, plus spé-
cialement consacrée à renseignement des arts
gtaphiques ; celle de Thudaumot, avec ses ate-
liers d ebé t.sterie, de sculpture, de laquage,
de marquetterie ; celle de Bienhoa, avec sa
section de céramique et sa section de fonderie.
Quel est le nouveau régime de l'enseigne-
ment pvolessicnnel ? Le cycle des études est
porté de trois à quatre ans : une première
année est consacrée à la culture Rénérale, lec-
ture, eciiture, calcul, français, sciences, langue
locale, rudiments de dessin, technologie, tra-
vaux manuels ; après la deuxième année, - ré-
partition des élèves en quatre sections : déco-
lalion, gravure et lithographie ; ébénisterie ; cé-
ramique ; fondeurs de bronze ; l' apprentissage
dure trois années de formation technique, avec
quelques heures de culture générale ; l'appren-
tissage fini, l'élève passe pendant trois années
dans un atelier de perfectionnement ; il produit
alors un u chef-d' œuvre » et obtient un di-
plôme de maître ouvrier.
f,es trois établissements ont une direction
unique et Feront plus tard fondus en un seul
ÚabliSlcment; les programmes, les horaires ont
été revisés ; l'inspection des trois écoles est
confiée à un spécialiste, chargé d'assurer la
liaison et l'harmonie des méthodes et des doc-
trines. « On peut espérer de la réforme des
écoles d'art de Cochinchine une véritable réno-
vation de" arts industriels locaux, dont on avait
pu regretter ces dernières années l'abâtardisse-
ment et le dépérissement. »
Bspérons-le. Espérons que la réforme « amor-
cée » pendant l'année scolaire 1927-1928 sera
conduite à bonne fin. De bons fondeurs, céra-
mistes, ébénistes, lithographes, araveUfS. déco-
rateurs sont non moins utiles (et quand je dis :
non mcins, je ne vais pas jusqu'au bout 4e
mn pensée) que des bacheliers. Au besoin,
nous pourrions exporter des bacheliers ; on peut
compter sur nous. Pour le reste, c'est autre
chose.
Et il faut, de même, louer mon élève et
ami G. Tabculet d'avoir rappelé, dans une
circulaire tout à fait digne d'éloges, que les
écoles techniques de la Cochinchine (écoles
des mécaniciens, écc4e pratique d'industrie)
avaient été négligées à tort par les jeunes indi-
gènes, et qu'il était urgent de le leur démon-
trer dès qu'ils se préparaient au certificat
d études :
« Vous ferez valoir, écrit-il aux directeurs,
qu'il est absolument illégitime de regarder
comme inférieur et dégradant le travail ma.
nuel ; tous les métMM habUetoeat et scrupu-
leusement pratiqués ont leur dignité et leur no-
blesse. Vous pourrez ajouter que, du point de
vue social et national, la spécialisation techni-
que présente autant d'utilité que la culture pu.
rement intellectuelle dans un pays en plein
essor économique, mais qui a encore fort à faire
pour compléter son outillage, Chefs de chan-
tiers, contremaîtres, artisans même sont appetét
à rendre autant de services que ies agents des
bureaux. »
Autant ? Mon cher ami, vous êtes trop mo-
deste. Je suis persuadé que vous avez dit da-
vantage à vos directeurs, et que, si vous ne le
leur avez pas dit, ceux-ci n' auront pas attendu
vos instructions pour aller plus loin. Artisans,
contremaîtres, chefs de - chantier., c' cst. pour
employer une de vos expressions, « un recrute-
ment qualitatif et quantitatif » auquel un gou-
vernement doit prêter tout son concours. avant
de le prêter à tout autre. Ecoles pratiques d'in-
dustrie. écoles techniques, écoles profession.
nelles. écoles d'art appliqué, c' est de là que
sortiront les hommes qui feront la plus grande
France riche, heureuse, prospère.
JRTarfo ffouafan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
M. Lucien Saint à l'Elysée
Le président de la République a reçu hier
après-midi M. Lucien Saint, résident géné-
ral de France au Maroc.
La France, l'Indochine
et la Chine
Des difficultés surqissent
Les dernières séances en.;c délégués fran-
çais et chinois pour le traité commercial sur
l'indochinc ont été singulièrement décevan-
tes. Les négociateurs français ont présenté
un contre-projet, tenant compte des observa-
tions chinoises, mais ils se sont heurtés à
une opposition systématique encore plus ac-
centuée de la part de Chang Huei Yang dé-
légué du Yunnan, devant lequel les représen-
tants du gouvernement de Nankin paraissent
intimidés.
MM. de Martel et de la Btosse ont pro-
testé énergiquement contre les procédés inad-
missibles employés par le délégué du Yun-
nan, qui écrit et'signe de* articles -calom-
nieux à l'égard de Pâdministration indoclû-
nohr, Les négociateurs français se sont éle-
vés véhémentement contre les allégations
mensongères et les imputations diffamatoires
répandues dans l'opinion sur les vexations
dont les Chinois seraient victimes en Indo-
chine. La possibilité d'une rupture est envi-
sagée.
Il faut dire qu'elle serait surtout préjudi-
ciable à la Chine.
Les questions qui ont provoqué de vifs in-
cidents furent spécialement : la revision
complète du statut de chemin de fer du Yun-
nan exigée par Chang Huei Yang, et la sup-
pression du bertillonnage employé par 1 service de l'immigration.
La campagne actuelle, dominée par l'idéo-
logie xénophobe, compromet d'importants
intérêts économiques et politiques communs
à la Chine et à l'Indochine, négligés par les
éléments révolutionnaires, tandis que les
commerçants souhaitent une intelligente col-
laboration et protestent contre la faiblesse
du gouvernement de Nankin devant les ma-
nœuvres du Kuomintang.
Le gouvernement nationaliste, devant l'im-
minence d'une assemblée plénière du parti
du Kuomintang redoute la campagne déma-
gogique des éléments d'extrême-gaucho, qui
lui ferait prendre immédiatement une tour-
nure antiétrangère susceptible de la compro-
mettre. Ce fait montre l'ingérence d'éléments
irresponsables dans le parti, dont le jeune
délégué du Yunnan est le porte-parole.
On espère encore que le bon sens du doc-
teur C. T. Wang, ministre des Affaires
étrangères, soutenu par l'opinion de la majo-
rité des Chinois résidant en Indochine, l'em-
portera et fera trouver les accommodements
nécessaires.
Dépêches de l'Indochine
- --
L'affaire du « Cap Lay » en appel
Sur la demande du commandant Ben-
ton et du lieutenant Mèae le jugement rela-
tif à ralfaire du « Cap IAU » primitivement
fixé au 19 mars, a été avancé, La Cour
d'appel Va rendu samedi matin. Le com-
mandant Denteu, malade, n'assistait pas à
la lecture. La Cour confirmant le jugement
du tribunal correctionnel de IIafphongy a
acquitté les deux prévenus. Varrd précise
qu ils ne sont pas responsables de la mort
des cinquante-deux passagers : « attendu
Il que rien ne prouve qu'ils pouvaient pré-
« voir la dérive du navire et en nrevenir
n les conséquences ; qu il apparaît qu au
« milieu de circonstances effroyables lien-
« leu garda tout son sang-froid' et organisa
« le sauvetage dans des conditions péril-
« leysesi donna des ordres formels pour
cc que les passagers gagnassent le pont
« avec leur ceinture de sauvetage et veilla
« à l'exécution de ces ordres dans la me-
« sure que permettait l'exercice du com-
« mandement ; contribua lui-même de ses
Il propres mains, au sauvetage de plusieurs
« passagers européens et indigènes et par
« son initiative. son esprit de décision et
« son autorité venant avant tout de son
» calme devant le danger pressant, put
« assurer le salut de ces personnes ; en-
« fin que aucun fait d'inattention ou de
« négligence ne peut êtfe retenu à l'égard
» des deux prévenu., »
, TAUX PB LA FI ASTRE
lA la date du 14 février, le taux de la piastre
à SnT¡:(m éteil de II fr. 35.
1 i
An confins il Marte "«fife"
i
A
Bien que nous ne puissions en-
core, pour des temps prochesf C~-
siderer le Maroc cofhme le grénter
de Paris, après avoir été jadis celui de Rome.
nous devons constater que, si la progression
acquise depuis l'installation du Protecto-
rat se maintient et s'accélère, le Maroc
c utile », créé par le Maréchal Lyautey,
verra ses limites de plus en plus reculées
et sa production considérablement accrue :
Sur les 24 millions d'hectares que nous oc-
cupons an Maroc, la partie cultivée est de
10 à Il millions, et en 1927, les 95 des
surfaces emblavées produisaient du blé, de
l'orge, du mats et du sorgho, sans compter
les petites céréales, les légumineuses alimen-
taires, les plantes industrielles et condimen-
teuses, les 9/10 provenant des cultures indi-
gènes0tout au moins pour le blé et l'orge.
Le Maroc est donc essentiellement un pays
agricole.
C'est pourquoi suivrons nous avec intérêt
les pérégrinations d'titi de nos compatriotes
de Ditian à travers la région du Tadla dont
le nom : gerbe, épi, est justifié par la ferti-
lité du sol qui, nous le verrons plus loin,
peut être grandement accrue par quelques tra-
vaux d'irrigation. Notons en passant une pe-
tite erreur sur la carte économique du ser-
vice géographique du Maroc qui porte le
mardi comme jour du marché de Kasbq.
Tadla alors que ce souk aurait lieu le jeuat
(souk-cl-Arba) et une foule nombreuse le
fréquente.
A 250 kilomètres de Casablanca, hasba-
Tadla, petite ville toute blanche, dans un
massif de vadttre, domine la vallée où des-
cendent les eaux torrentueuses de VOum er
Rbia venant du Moyen-Atlas aux cimes nei-
geuses. l'ar Ouez-Zcm et Boujad, on arrive
en auto-car à Kasba Tadla.
Il est certain que si l'indigène était mieux
guidé, il tirerait de ce sol fertile une mois-
son plus abondante. Les méthodes agricoles
sont encore des plus primitives mais, far
suite de l'insécurité relative et surtout, ajoute
le voyageur, par suite de l'impossibilité où
ils se trouvent d'acquérir des terrains, les
Européens ne peuvent s'occuper d'exploita-
tions agricoles.
Les indigènes, très attachés à la terre, se
refusent à la vendre ou en demandent des
prix exagérés. D'autre part, on n'est jamats
certain d'être l'unique propriétaire de son
terrain, car l'origine de la propriété est
chose très difficile à établir au Maroc. C'est
ici bétc noire de l'vfjiclcr de Renseignements,
que cette « délimitation de propriétés, ter.
faim, tribus, etc. »
Rien n'indique la limite d'une propriété,
sillon, de proche en proche, quelques « car
hours » (petits tas de pierres, déplacés tri-i
souvent par l'astucieux voisin qui agrandit
ainsi sa propriété à bon compte).
Le caractère aléatoire des achats immo-
bilius éloigne donc le petit capitaliste qui
ne pourrait pas supporter la perte d'usie pro-
priété sur deux.
Seules, de vastes entreprises se risquent
dans des achats de terrains.
Dans la plaine du Tadla, à mi-chemin
4'El-Borouj, on est surpris de voir soudain
une agglomération surgir d'un bled dénudé,
c'est VIi ben Salait, aux maisons rougeâtres,
- basses, enveloppées d'un nimbe rose que do-
minent l unique Koubba et la tour blanche
du Fondouk. Le souk est le mercredi et des
stocks importants de graines en sont enlevés
par camions vers Casablanca.
On voit à Fki L °n Salah, le ksar du caïd
Mohamed, chef des Béni Amir et le mara-
bout Djiladi Mohamed.
Gourbis en terre, huttes de roseaux et des
tentes rapiéciccs constituent le village au
nord duquel, sur un terrain entoure d'un fos-
sé, se tient le marche.
C'est le seul lieu de réunion du village,
les litiges, les affaires s'y négocient, les nou-
velles s'y échangent. On y trouve de tout,
même un coiffeur, un écrivait" dit thé et des
beignets. De Boujad, d'Oued-Zcm, une foule
bigarrée, accompagne des files de chameaux,
d'ânes pesamment chargés.
Un seul européen, de nationalité belge,
tient une agence d'achats de terrains pour de
.grandes sociétés. On reçoit de ce colon
un charmant accueil dans son unique cham-
bre et voici ce qu'il pense du Tadla : --
a C'est la plaine la plus fertile du Ma-
r06 les indigènes y sont très attachés au sol
et jes Bureaux de Renseignements cherche-
raient à en démontrer l'état a guich » pour
pouvoir les reprendre aux occupants actuels
et les distribuer aux grandes sociétés colo-
niales. Ce qui, d'après M. P., aurait pour
résultat le départ en dissidence de ces bra-
ves cultivateurs. -
Nous nous gardons bien d'ajouter le moin-
dre commentaire à cette opinion.
Ajoutons toutefois que l'irrigation de la
plaine du Betti Amir, soit 50.000 hectares,
permettra d'en cultiver un tiers en coton et
un tiers en céréales, l'autre tiers restant en
jachère.
D'après le rapport de mission du docteur
Lucien Graux. les eaux de VOum er Rbia
ne peuvent être dérivées qu'en amont de
Kasba-Tadla à la boucle de Rafo à l'aide
(l'un petit barrage et d'un canal d'irrigation
de 45 kilomètres de développement. Travaux
exigeant une somme de 30 millions de francs.
La politique de l'eau a fait un grand pas
sous la haute direction de M. Steeg, elle ne
saurait être qu'activement poussée sous son
successeur, si soucieux de porter à son maxi-
mum le développement économique du Pro-
tectorat chérifien qui ne sera réellement pas-
sible que lorsque la contrée de l'Oued el
Abid, repaire de tous les bandits du front
de Tadla, sera pacifiée.
ITffifrlee .1r-",
Député du Finistère,
Vice-Président de la Chambre.
M. Manceron à Alger
'»̃ - *
M. Manceron, résident général de Tunisie,
Mme Manceron et leur famille dont nous
avons annoncé l'arrivée à Alger, ont été sa-
lués en l'absence de M. Bordes actuellement
dao, le Sud-Algérien, par M. Gauseret,secré-
taire général du gouvernement général d'At.
gérie, M. Marcel Bordes, chef de Cabinet
du gouverneur général, le préfet d'Alger,
Mme Bordes et diverses personnalités civiles
et militaires.
Leur séjour n'aura aucun caractère% offi-
ciel. f
Le résident gagnera la Tunisie incognito
après avoir séjourné quelques jours à Alger.
Ce budget tunisien de 1929
Le budget tunisien de 1929 est arrêté à
450.105.500 francs aux recettes et 419 mil-
lions 979.1% Ir. aux dépenses. Des ressources
nouvelles, qui représentent 21.706.600 francs
sont demandées principalement à l'impôt sur
les oliviers, les céréales, les patentes, la taxe
sur les routes, le timbre et l' enregistrement,
l'exportation des huiles, le tabac, les allu-
mettes. D'autre part, certaines augmentations
de dépenses, adoptées pour un but d'utilité
économique et sociale, permettront notamment
d'augmenter les retraites de certaines catégories
d'ouvriers d Etat, d'exécuter des travaux ré-
gionaux, d'améliorer la situation des profes-
seurs musulmans, de renforcer le personnel des
tribunaux, de venir en aide aux écoles corani-
ques et israélites, d'aider au développement des
messageries automobiles, de procéder à des fo-
rages artésiens et à des études de grands tra-
vaux.
.-
Il a neigé en Tunisie
De tous côtés, ces jours derniers, on a si-
gnalé en Tunisie l'apparition de la neige.
A Sbeïtla, à Mateur, à Djcrissa, à Ham.
mam-tif même, elle est tombée en abon-
dance at dimanche matin, le Bou Kornin, le
Djebel Amar, le Djebel Rcssas et le Za-
ghouan offraient un spectacle d'Alpes.
Le l' Manouba" accoste d'ilicilerpret
Ter
A Marseille, un incident s'est produit à
l'arrivée du Ma"ouha, courrier d'Alger. Par
suite de la tempête le bateau avait dû passer
par Palma de Majorque. A son arrivée, il
mouilla à l'Estaque avec une seule ancre,
la seconde ayant été perdue en cours de
route. Or, la mer était démontée à un point
tel que les haussières se rompirent.
Le Manouba dériva. Le commandant dé-
cida de rentrer nu port par ses pioprcs
moyens. Ce fut en vain et il dut faire appel
à deux remorqueurs qui parvinrent a rentrer
te navire. TOlltefois, au moment où le Ma.
nouba arrivait à son poste d'amarrage, il
heurta de l'arriht, faisant à sa coque quel-
ques avaries.
•
* *
Profitant de l'accalmie, divers navires qui
étaient mouillés à l'Estaque, ont pu péné-
trer hier dans le port de Marseille. Les pas-
sagers du Gourerncur-Gênèral-]onnart, cour-
rier d'Alger, étaient depuis deux jours à la
portion congrue, le pain commençant à se
raréfier à bord.
.1.
Cinéma Colonial
ci Le bled »
On annonce un changement de titre : La
Frise d'Alger devient Le Bled. Jean Renoir
tourne toujours en Algérie, avec une troupe
qui comprend Diana Hait, Jackie Monnicr,
Rozier, Arquillière, Enrique Rivero et Ma-
nuel Raaby.
L'Aviation Coloniale
«♦ «
France-Madagascar
La mission Richard venant do Niamey
est arrivée In 1 1 février ii Zinder dans de
bonnes conditions de voyage et de visibi-
lité exceptionnelle. La mission a reconnu
en atterrissant tous terrains intermédiai-
res de iDosso Dogoiuloutchi, Birni n'Koni,
Mndolloa, TessaouH. Elle continue vers le
Tchad. *
A propos de l'incendie
du Paul-Lecat
'bc
Certains esprits mal intentionnés ont
voulu voir dans la catastrophe qui, dans le
port de Marseille, a anéanti le « Paul Lccat »
la main, si ce n'est du personnel français,
tout au moins de manœuvres employés à
bord et originaires d'une de nos possessions.
De là à incriminer ta négligence de la di-
rection de la Compagnie et du commande-
ment du bord il n'y a qu'un pas et il a été
vite franchi par ces gens là.
Il faudrait cependant rendre à chacun ses
responsabilités et si des sinistres sont surve-
nus, touchant lourdement nos grandes Com-
pagnies de navigation coloniale, il serait
hvuste d'en rendre responsable la Direction
Centrale ou les officiers et le personnel du
bord qui font preuve en toutes circonstances
de tant d'activité, de vigilance et de dévoue-
ment.
Il y aurait plus à dire sur le désordre qui
règne dans certains de nos grands ports et
nous n'excluons pas Marseille, loin do là.
C'est là qu'est le mal, c'est là qu'il faut
appliquer le fer rouge, pour la sauvegarde
de notre marine marchande déjà lourdement
handicapée par la concuvrence éttangere.
mi
Chez les Terre-Neuvas 1
–- 4-
Un délégué du syndicat des marins pê-
cheurs, s'étant présenté à bord du chalutier
Patrie au moment du départ de Saint-Malo
pour Terre-Neuve, obligea une partie de
l'équipage à se syndiquer. Ce fait eut pour
conséquence un retard* de plusieurs heures
dans le départ. Les autres chalutiers sont
partis sans incident.
Jt
Sur les tords da Niger
M. André Maginot, ministre des Colonies,
est arrivé aujmd* hui à Tombouctou. Il en
repartira après-demain par la voie fluviale pour
Gao, a bord du Vapeur Galliéni.
La mise en valeur
de FA. O.F.
Pendant l'arrêt de la mission ministériel lé à
Bamako, M. J. Carde a bien voulu accorder
quelques minutes d'entretien à notre envoyé
spécial et lui exposer les principes essentiels
de sa politique de l'eau qui doit transformer
ce pays calciné de soleil en une contrée fer-
tile.
« Je n' ai fait que réaliser r œuvre envisagée
par mes prédécesseurs Angoulvant et Merlin,
a dit M. J. Carde. Les barrages de Sotuba et
de Sansanding, irriguant 1 million d'hectares,
permettront la culture, non seulement du co-
ton, mais aussi du riz, et le développement
des cultures vivrières améliorant le bien-être
des indigènes :
Avec l'eau, c'est la vie pour ces êtres, c'est
le développement, c'est l'attachement à la
terre, c'est l'enrichissement. Quand on a de-
vant les yeux un rêve de cette splendeur, on
marche f
Grâce à notre outillage des plus perfection-
nés, dam les travaux de terrassement notam-
ment, nous avons pu abaisser de 14 à 4 francs
le prix de revient du mètre cube. S'agit-il de
voie ferrée ? Le Decauville, dans nos tra-
vaux. précède le rail de 50 kilomètres, per-
mettant de porter sans effort les vivres et l'ou-
tillage. Nous avons des machines américaines
que l' E urope elle-même nous envierait. Mais
il faut voir te pays d son échelle, à la den-
sité de sa population, et se garder de prendre
un marteau-pilon pour écraser une puce.
Quant à l'outillage humain, j'ai répété ce
que j'avais fait au Cameroun. Avant d'orga-
niser les travaux, j'organisai les chantiers ; en
arrivant dans la zone où il allait besogner, l'in-
digène, recruté autant que possible dans les
régions voisines et de même climat, trouvait
sa case construite, les vivres apportés tout au-
près, les infirmeries organisées.
Des examens médicaux, l'un passé au chef-
lieu du cercle,' l'autre à l'arrivée au chantier,
permettant d'éliminer ceux dont l'état physi-
que ne pourrait qu'augmenter le pourcentage
de -- la - mortalité. Et même, lorsque admis, il
arrive que trnp détsiysé ou que sous l'influence
du a cafard 1). les Indigènes dépérissenl. on
leur fait immédiatement reprendre le chemin
de leurs villages Sur le chantier, potv neuf
heures de prêscucc, Ils ont huit heures de tra-
vail effectif, coupé d'tri tepos toutes tes deux
heures. C'est mon orgueil de i>olvoir procla-
mer que dans les chantiers de l'A.O.F., le
pourcentage de la mortalité n'a jamais dépassé
1,6, inférieur de beaucoup à celui de la mor-
talité normale dans les villages.
Les critiques, pour cruelles qu'elles aient
été, ajouta M. J. Carde, ne m'arrêteront pas
sur - le chemin aride et difficile au bout duquel
j'aperçois, dans un resplendissement qui me
soutient, une Afrique plus prospère et une
France plus grande.
Des vœux pour 1' A.O.F.
La prostitution à Dakar
Au coius de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Occidentale de l'Union Colo-
niale a étudié le grave problème que pose
l' extension de la prostitution à Dakar, et re-
cherché les mesures à prendre en vue d'assurcr
la protection des jeunes Européens en séjour
dans la capitale de l'A.O.F.
Les tirailleurs démobilisés
Elle a également examiné les conditions
dans lesquelles s'effectue la démobilisation des
tirailleurs de retour dans la colonie et décidé
de demander que l'administration militaire
prenne la charge de leur rapatriement dans
leurs foyers.
La contribution foncière en Guinée
Elle a, par ailleurs, décidé de protester
contre l' augmentation considérable dont vient
d'être l'objet la contribution foncière en Gui-
née française, et de réclamer le maintien du
statu quo en ce qui concerne les droits d'im-
portation et de douane appliqués aux coton-
nades françaises et étrangères importées dans
la colonie.
Elle a enfin émis le vœu contraire au con-
ditionnement des gommes, tel qu'il a été prévu
par l'Administration locale.
Un remorqueur pour Dakar
Le service de la marine de Lorient, ayant
complété ses approvisionnements, après sa
remise en état du grand remorqueur Semi-
note affecté à la station de Dakar, ce bâti-
ment, armé en partie par des noirs, a appa-
reillé à Lorient. Il relâchera à Vigo et à Ca-
sablanca avant de rejoindre sa base.
Au Togo
»«
La récolte du cacao
Dans sa dernuVe séance, la Section du
Togo-Cameroun de l'Union Coloniale a l'no
registré avec satisfaction les mesures qui ont
été prises par le Commissaire de la Répu-
blique au Togo, pour assurer l'exportation
de la fin de la révolte du cacao de cette co-
lonie.
La monnaie anglaise
Elle a ensuite pris connaissance des dis-
positions récemment adoptées en ce qui con-
cerne le régime de la monnaie anglaise au
Togo, l'établissement des droits à perce-
voir à la sortie du Togo, la vérification des
produits au Cameroun, et la taxe de circu-
lation sur les marchandises importées au
Cameroun.
Lr J
tjn discours de M. Steeg
sur le transsaharien
La prerriôre séance de la Commission
consultative du Chemin de ft'r Iranssahu-
nen a eu lieu avant-hier, au Ministère des
l'ravuux publics, sous la présidence de
M. Th. Sleeg, président de cette Commis-
sion.
Parmi les nombreuses personnalités qui
assistaient à cette réunion, on remarquas!
notamment le baron de Cuveilier, adminis-
trateur délégué de la Compagnie des Che-
mins do fer du Congo supérieur aux
Grands Lacs africains, représentant le Gou-
vernement helge, de nombreux uarlcmen-
taires, farmi lesquels MM. Manieu, séna-
teur ; Fontarieilles, président de l'Office
d'Etudes du Transsaharien, plusieurs pré-
sidents de Chambres tli3 Commerce de
France, d'Algérie, du Maroc, de funisie,
les directeurs des grands réseaux français.
En ouvrant la séance, M. Steoa a pro-
noncé un discours dont voici les principaux
passages :
La plus grave difficulté qui va s'offrir à noua
o^t cel'e que lu loi elle-même a dressée impé-
rieusement sur notre route. m'c n'admet pas
que dans un dlln présomptueux ou enthousias-
te ,!lOIIS usurpions un rôle qu'il n'a jamais év.
dans ses intentions de nous réserver. Tout par-
ti pris nous est interdit par elle, hors celui de
n'eu point avoir.
Dans cette salle, il n y 0 plus ni partisans, 111
adversaires du Transsaharien ; nous avons de-
posé au seuil nos préventions, nos préférences,
nos rêves ou nos appréhensions pour nous met-
tre en élat de sérénité intelliyluclle, t'ien réso-
lus que nous sommes le à diviser chacune des
difficultés que nous examinerons en autant de
parcelles qu'il se pourra et qu'il sera requis
pour les mieux résoudre ». selon l'immortel
précepte du urnnd Français Itené Descnrtes. VL
loi ne nous demiinde pas d'engager dès main-
tenant un débat contradictoire et pussiorwic
pour ou oontre tello ou telle thèse, telle ou teJJt'
solution, mais d'upporter aux pouvoirs publies
les résultats d'investigations sricntiiiijHus mi-
nutieuses, complètes et pénétrantes. KHe n'a
point tort. l'Ile sait la noble précipitation A la-
quelle peuvent céder les âmes en présence ue
la vertigineuse perspective d'une iulU-, d uue
victoire sur la nature, d'an niaynillque triom-
pho français qui viendruit une fois de plw
affirmer aux yeux du monde l'éclatante 6ner-
gie, i inépuisable puissance créatrice do noLe
peuple. ",
La splendeur d'une telle espérance nous faut
un (le\oir de nous protéger contre toute décep-
tion. Knquéles géographiques, enquête» techni-
ques, empiètes économiques, voila notre ù"
maille, 11 sera exploré, nous en avons la cer-
titude, avec la rigueur d'une méthode IIlllcxibte,
sans mysticisme et suns mirage. Aussi, 111e gur-
derui-je d'anticiper sur les résultais possible?
du travail auquel va se livrer Porguiiism*.;
d'études. Je m'en ai pas le droit, je n'en aurai
pas l'imprudence. Il me sera cependant permis
de dire qu d est des problème* qui por'!t'Ilt ail
eux, par le seul fu L qu'ils sont p«\si\s, des IÙf'>(.::'
neuves, hautes et vivantes. La loi, qui restreint
si austèienieut ricp prérogative», noufl met (:f'-
pendant en présence d'une conception originale
el grande.
hlle parie, dans : en îirtic'e l*r « d'un olienuu
(le fer tianssahuncn destiné à relia- l'Airiquc
du Nom a l'Alriiiue Occidentale Française ».
L'Afrique du Nord ! Je salue cette expression
qui ligure pour la première fois dans un taxte
kgislllli r. Elle ne correspond sans doute à au-
cune volonté précise de constituer on un orga-
nisme administratif unique nos trois posses-
sions septentrionales de la France africain*.
Comment ne pas y voir l'enregistrement, et
pour ainsi dire, la consécration officielle, de
toute une longue série d'effurts qui ont tendu a
créer entre la Tunisie, l'Algérie et le Muroc une
solidarité plus vivante dans une prospérité gran-
dissante. lit peut-être est-ce la part que j'ui
prise a cette œuvre qui m'a valu la (laiteuse dé-
signation qui me place ici aujourd'hui.
.,.i 'eju h» commencement d exécution de no-
tre programme ferroviaire a produit dans la rv-
gion désertique du Maroc oriental une joyeuse
Ùlélarllurphnse. Les travailleurs aflluent, le*
champs d alfa sont recherchés, les puits se
creusent, les gisements miniers sont de plus en
plus activement expiorés et celle terre frontière
dont la détresse calcinée séparait l'Algérie du
Maroc devient, pour l'un comme pour l'autre
une sorte d'hinterland rémunérateur, 'tant il est
vrai que la facilité des communications crée et
développe la solidarité économique et natio-
nale.
Depuis longtemps déji\ l'activité française en
Afrique du Nord ne s'est plus orientée exclu-
sivement vers la métropole. Séduite par l'in-
connu, par cet instinct du risque sans lequel n>j
s'accomplit rien de grand, elle s'est dirigée
vers le sud, guidée aus.M par l'exemple den
Foucauld, des Flatters, des l.aperrine et de tant
d'autres, entraînée surtout par l'ambition de
niaitriser à son tour le Sahara, L'Afrique du
Nord est une ile ; la mer de sable, qui vient bat-
tre si dangereusement sa rive méridionale d«
ses vagues il de ses pillants doit devenir à
son tour, mon plus un obstacle, mais un lion
comme tous les autres océans quo domine il
présent l'énergie des hommes. Celte haute as-
piration correspondait des nécessités si évi-
dentes que, îles P.Uiii, la conférence 'nord-ain-
c-aine invitait l'Afrique occidentale fnunaise a
prendre part à ses délibérations. F.n 102:>, déji\.
lorsque se réunirent pour la première P is a Al-
ger les résidents généraux du Maroc et do I»
Tunisie et le (ioiiverneur (îenéral dp l'Algérie,
j'avais attiriué notre volonté de mettre a pre-
lit, par une politique concertée et (ontiniie. la
hardiesse d'initiatives récentes, pour rapproche:*
les possessions françaises du nord, de l'ouest
et du centre de l'Afrique. Au cours de ce*
réunions, nous nous sommes efforcés, bien qu<»
disposant de moyens assez faibles, de rende;
'es contacts de plus en plus faciles et solide*
«Mitre toutes ces régions : automobile, avia-
tion, T. S. F. Nous avons essayé d'établir par
nier des relations régulières. Les compagnies
de navigation qui s'étaient, prêtées A cette ton*
tative n'ont pas pu soutenir un effort insufli-
i sainmeiit rtniunérateur.
-.-- --.-.- - ..-- -- - -
S'il est vrai que la fonction cive l'organe,
même en matière économique, l'organe ne pro-
duit pas toujours la fonction : faute d'activité
suffisante il s'étiole et dépérit. Seules les gran-
des collectivités nationales, que ne sollicite pin
la nécessité du succès instantané et qui peuvent
poursuivre une politique d'avantages indirect*
sans béHélices immédiatement chiffrables, sont
capables, de former des visions plus lointaines
et d'élaborer des programmes ù plus Jongue
échéance.
(.es programmes comportent nue eiude sérieu-
se approfondie. Tous, nous y apporterons tout''
notre Mt(,rgie Nous sentons, en effet, ta res-
ponsabilité qui pèse sur nous. lYrsonv.e ici n>
consentirait à engager inutilement, dans de*
entreprises vainement onéreuses, les re-sourees
de l'Ktat. Personne ici n'accepterait de com-
promettre par un optimisme irréfléchi et hâtif
cette puissance de hardiesse et. de foi dans li
destin de la France, qui est, elle aussi, une i':-
ehesse de la Pairie.
Llnr. EN SECONDE PAGE :
,\ la Chambre.
An SénnL
1
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TTU4NT!KME ANNEE, N® 27. - CE NUMERO : M GINTllfBB 1 l." \, SAMEDI SOllt, 16 FEVRIER lU129,
JQUmiJJJOTIOIER
Rédaction & Administration t
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U tous lu bureaux de posta.
L'enseignement technique aux Colonies
a .1. E
Dans le recueil des « Textes relatifs au
développement de l'enseignement en Cochin-
chine, années t9z7-t9z8 », 6gure au premier
plan un extrait du discours de M. le Gouver-
neur de la Cochinchine, prononcé à l'ouver-
ture de la reunoin du Conseil colonial en 1928.
A côté de l'exposé des mesures dont j'ai
parlé pour instituer l'obligation scolaire, figu-
rent des observations intéressantes sur le déve-
loppement de ces œuvres auxiliaires de l'école
sans lesquelles tous les décrets sur la fréquen-
tation resteraient lettre morte. De même, j'ai
lu avec attention ce qui a été fait pour répan-
dre. dans la mesure du possible, J'enseigne-
crient iranco-incliytïte du deuxième degré
adapte uik co;;ùi'.ions de la vie locale: déve-
loppement des cclièges de l'intérieur, utilisa-
tion du Lycée Petrus Ky dès le mois de sep-
tcmlxe 11;21 ; les travaux ont été poussés de
laçon à permettre, lors de la rentrée d'octobre
dernier, l'installation à ChoqUan de tout le
quartier indigène du Collège Qiasseloup-Lau-
bat. Le jeune Lycée Petrus Truong-Vinh-Ky
a l'ambition d offrir un enseignement secon-
daiic égal à œLi des lycées métropolitains.
Le collège Lliassuloup-Laubat a été érigé en
lycée, et il a eu. en juillet 1928, 26 élèves
reçus sur 24 présentés au baccalauréat. Quant
à renseignement primaire supérieur, il a été
installé dans les locaux disponibles d'une an-
nexe de l' ancien collège Chasseloup-Laubat.
Je m'en réjouis très sincèrement. Il me plaît
do penser qu'on pourra désormais faire des
études d enseignement primaire supérieur et
m3mc conquérir le diplôme de bachelier sans
avoir à cuiller la petite patrie : j'ai déjà' eu
maintes fois l'o-cr-sion de montrer combien cela
( lait scuha:taUc à tous les points de vue. Mais
ne di-ais-je, un peu inquiet, quid pro Baccho?
Qu'y a-t-il là pour l'enseignement profession-
nel ? Pas un tnct ? Pas une phrase ? Des ba-
chel iers, c' c«t bien ; mais de bons ouvriers, de
bons contremaîtres, c'est mieux, c'est cent fois
mieux. A peine avais-je remarqué cette paren-
thèse, ou, comme on voucfei, cette proposition
t ->ndi!ionneile : « iii je rappelle également la
réorganisation do écoles d art indigènes de
Gièdinh, de Thudaumot et de Bienhoa », pro-
position conditionnelle qui se rattachait à cette
principale : « J aurait, je crois, tracé un ta-
bleau suffisamment saisissant des progrès réali-
sés dans le domaine de l'enseignement franco-
indigène du premier degré au cours de la
campagne scolaire 1927-1928.
r ai donc tourné les pages et suis tombé en
nnêt devant un paragraphe d'une circulaire du
janvier 1926. où j'ui lu que,. l'instruction
4 jmvier - 19
élémentaire allait devenir un droit, donc un
devoir, mais que les cours moyens, les cours
supérieurs et a fortiori les cours de l'enseigne-
ment secondaire n'avaient ni le même but, ni
la même importance, et « que l'appel aux
éftides plus complètes qu'exige la préparation
à certaines carrières devait demeurer condi-
tionné par les besoins de l'évolution générale
du pays ».
Or, pour que le pays évolue dans l'ordre
et le progrès, pour que les carrières les plus
utiles, les plus immédiatement utiles, recrutent
des hommes et des chefs dignes de faire avan-
cer la collectivité dans la voie où la France
a la mission de l' engager, il est indispensable
que l'enseigncment technique passe au premier
rang des préoccapations.
.l' ai tourné les pages et je suis arrivé enfin
à la partie intitulée : Réforme des écoles d'art
indigène. Trois écoles d art appliqué existent
en Cochiiichme : celle de Giadinh, plus spé-
cialement consacrée à renseignement des arts
gtaphiques ; celle de Thudaumot, avec ses ate-
liers d ebé t.sterie, de sculpture, de laquage,
de marquetterie ; celle de Bienhoa, avec sa
section de céramique et sa section de fonderie.
Quel est le nouveau régime de l'enseigne-
ment pvolessicnnel ? Le cycle des études est
porté de trois à quatre ans : une première
année est consacrée à la culture Rénérale, lec-
ture, eciiture, calcul, français, sciences, langue
locale, rudiments de dessin, technologie, tra-
vaux manuels ; après la deuxième année, - ré-
partition des élèves en quatre sections : déco-
lalion, gravure et lithographie ; ébénisterie ; cé-
ramique ; fondeurs de bronze ; l' apprentissage
dure trois années de formation technique, avec
quelques heures de culture générale ; l'appren-
tissage fini, l'élève passe pendant trois années
dans un atelier de perfectionnement ; il produit
alors un u chef-d' œuvre » et obtient un di-
plôme de maître ouvrier.
f,es trois établissements ont une direction
unique et Feront plus tard fondus en un seul
ÚabliSlcment; les programmes, les horaires ont
été revisés ; l'inspection des trois écoles est
confiée à un spécialiste, chargé d'assurer la
liaison et l'harmonie des méthodes et des doc-
trines. « On peut espérer de la réforme des
écoles d'art de Cochinchine une véritable réno-
vation de" arts industriels locaux, dont on avait
pu regretter ces dernières années l'abâtardisse-
ment et le dépérissement. »
Bspérons-le. Espérons que la réforme « amor-
cée » pendant l'année scolaire 1927-1928 sera
conduite à bonne fin. De bons fondeurs, céra-
mistes, ébénistes, lithographes, araveUfS. déco-
rateurs sont non moins utiles (et quand je dis :
non mcins, je ne vais pas jusqu'au bout 4e
mn pensée) que des bacheliers. Au besoin,
nous pourrions exporter des bacheliers ; on peut
compter sur nous. Pour le reste, c'est autre
chose.
Et il faut, de même, louer mon élève et
ami G. Tabculet d'avoir rappelé, dans une
circulaire tout à fait digne d'éloges, que les
écoles techniques de la Cochinchine (écoles
des mécaniciens, écc4e pratique d'industrie)
avaient été négligées à tort par les jeunes indi-
gènes, et qu'il était urgent de le leur démon-
trer dès qu'ils se préparaient au certificat
d études :
« Vous ferez valoir, écrit-il aux directeurs,
qu'il est absolument illégitime de regarder
comme inférieur et dégradant le travail ma.
nuel ; tous les métMM habUetoeat et scrupu-
leusement pratiqués ont leur dignité et leur no-
blesse. Vous pourrez ajouter que, du point de
vue social et national, la spécialisation techni-
que présente autant d'utilité que la culture pu.
rement intellectuelle dans un pays en plein
essor économique, mais qui a encore fort à faire
pour compléter son outillage, Chefs de chan-
tiers, contremaîtres, artisans même sont appetét
à rendre autant de services que ies agents des
bureaux. »
Autant ? Mon cher ami, vous êtes trop mo-
deste. Je suis persuadé que vous avez dit da-
vantage à vos directeurs, et que, si vous ne le
leur avez pas dit, ceux-ci n' auront pas attendu
vos instructions pour aller plus loin. Artisans,
contremaîtres, chefs de - chantier., c' cst. pour
employer une de vos expressions, « un recrute-
ment qualitatif et quantitatif » auquel un gou-
vernement doit prêter tout son concours. avant
de le prêter à tout autre. Ecoles pratiques d'in-
dustrie. écoles techniques, écoles profession.
nelles. écoles d'art appliqué, c' est de là que
sortiront les hommes qui feront la plus grande
France riche, heureuse, prospère.
JRTarfo ffouafan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
M. Lucien Saint à l'Elysée
Le président de la République a reçu hier
après-midi M. Lucien Saint, résident géné-
ral de France au Maroc.
La France, l'Indochine
et la Chine
Des difficultés surqissent
Les dernières séances en.;c délégués fran-
çais et chinois pour le traité commercial sur
l'indochinc ont été singulièrement décevan-
tes. Les négociateurs français ont présenté
un contre-projet, tenant compte des observa-
tions chinoises, mais ils se sont heurtés à
une opposition systématique encore plus ac-
centuée de la part de Chang Huei Yang dé-
légué du Yunnan, devant lequel les représen-
tants du gouvernement de Nankin paraissent
intimidés.
MM. de Martel et de la Btosse ont pro-
testé énergiquement contre les procédés inad-
missibles employés par le délégué du Yun-
nan, qui écrit et'signe de* articles -calom-
nieux à l'égard de Pâdministration indoclû-
nohr, Les négociateurs français se sont éle-
vés véhémentement contre les allégations
mensongères et les imputations diffamatoires
répandues dans l'opinion sur les vexations
dont les Chinois seraient victimes en Indo-
chine. La possibilité d'une rupture est envi-
sagée.
Il faut dire qu'elle serait surtout préjudi-
ciable à la Chine.
Les questions qui ont provoqué de vifs in-
cidents furent spécialement : la revision
complète du statut de chemin de fer du Yun-
nan exigée par Chang Huei Yang, et la sup-
pression du bertillonnage employé par 1
La campagne actuelle, dominée par l'idéo-
logie xénophobe, compromet d'importants
intérêts économiques et politiques communs
à la Chine et à l'Indochine, négligés par les
éléments révolutionnaires, tandis que les
commerçants souhaitent une intelligente col-
laboration et protestent contre la faiblesse
du gouvernement de Nankin devant les ma-
nœuvres du Kuomintang.
Le gouvernement nationaliste, devant l'im-
minence d'une assemblée plénière du parti
du Kuomintang redoute la campagne déma-
gogique des éléments d'extrême-gaucho, qui
lui ferait prendre immédiatement une tour-
nure antiétrangère susceptible de la compro-
mettre. Ce fait montre l'ingérence d'éléments
irresponsables dans le parti, dont le jeune
délégué du Yunnan est le porte-parole.
On espère encore que le bon sens du doc-
teur C. T. Wang, ministre des Affaires
étrangères, soutenu par l'opinion de la majo-
rité des Chinois résidant en Indochine, l'em-
portera et fera trouver les accommodements
nécessaires.
Dépêches de l'Indochine
- --
L'affaire du « Cap Lay » en appel
Sur la demande du commandant Ben-
ton et du lieutenant Mèae le jugement rela-
tif à ralfaire du « Cap IAU » primitivement
fixé au 19 mars, a été avancé, La Cour
d'appel Va rendu samedi matin. Le com-
mandant Denteu, malade, n'assistait pas à
la lecture. La Cour confirmant le jugement
du tribunal correctionnel de IIafphongy a
acquitté les deux prévenus. Varrd précise
qu ils ne sont pas responsables de la mort
des cinquante-deux passagers : « attendu
Il que rien ne prouve qu'ils pouvaient pré-
« voir la dérive du navire et en nrevenir
n les conséquences ; qu il apparaît qu au
« milieu de circonstances effroyables lien-
« leu garda tout son sang-froid' et organisa
« le sauvetage dans des conditions péril-
« leysesi donna des ordres formels pour
cc que les passagers gagnassent le pont
« avec leur ceinture de sauvetage et veilla
« à l'exécution de ces ordres dans la me-
« sure que permettait l'exercice du com-
« mandement ; contribua lui-même de ses
Il propres mains, au sauvetage de plusieurs
« passagers européens et indigènes et par
« son initiative. son esprit de décision et
« son autorité venant avant tout de son
» calme devant le danger pressant, put
« assurer le salut de ces personnes ; en-
« fin que aucun fait d'inattention ou de
« négligence ne peut êtfe retenu à l'égard
» des deux prévenu., »
, TAUX PB LA FI ASTRE
lA la date du 14 février, le taux de la piastre
à SnT¡:(m éteil de II fr. 35.
1 i
An confins il Marte "«fife"
i
A
Bien que nous ne puissions en-
core, pour des temps prochesf C~-
siderer le Maroc cofhme le grénter
de Paris, après avoir été jadis celui de Rome.
nous devons constater que, si la progression
acquise depuis l'installation du Protecto-
rat se maintient et s'accélère, le Maroc
c utile », créé par le Maréchal Lyautey,
verra ses limites de plus en plus reculées
et sa production considérablement accrue :
Sur les 24 millions d'hectares que nous oc-
cupons an Maroc, la partie cultivée est de
10 à Il millions, et en 1927, les 95 des
surfaces emblavées produisaient du blé, de
l'orge, du mats et du sorgho, sans compter
les petites céréales, les légumineuses alimen-
taires, les plantes industrielles et condimen-
teuses, les 9/10 provenant des cultures indi-
gènes0tout au moins pour le blé et l'orge.
Le Maroc est donc essentiellement un pays
agricole.
C'est pourquoi suivrons nous avec intérêt
les pérégrinations d'titi de nos compatriotes
de Ditian à travers la région du Tadla dont
le nom : gerbe, épi, est justifié par la ferti-
lité du sol qui, nous le verrons plus loin,
peut être grandement accrue par quelques tra-
vaux d'irrigation. Notons en passant une pe-
tite erreur sur la carte économique du ser-
vice géographique du Maroc qui porte le
mardi comme jour du marché de Kasbq.
Tadla alors que ce souk aurait lieu le jeuat
(souk-cl-Arba) et une foule nombreuse le
fréquente.
A 250 kilomètres de Casablanca, hasba-
Tadla, petite ville toute blanche, dans un
massif de vadttre, domine la vallée où des-
cendent les eaux torrentueuses de VOum er
Rbia venant du Moyen-Atlas aux cimes nei-
geuses. l'ar Ouez-Zcm et Boujad, on arrive
en auto-car à Kasba Tadla.
Il est certain que si l'indigène était mieux
guidé, il tirerait de ce sol fertile une mois-
son plus abondante. Les méthodes agricoles
sont encore des plus primitives mais, far
suite de l'insécurité relative et surtout, ajoute
le voyageur, par suite de l'impossibilité où
ils se trouvent d'acquérir des terrains, les
Européens ne peuvent s'occuper d'exploita-
tions agricoles.
Les indigènes, très attachés à la terre, se
refusent à la vendre ou en demandent des
prix exagérés. D'autre part, on n'est jamats
certain d'être l'unique propriétaire de son
terrain, car l'origine de la propriété est
chose très difficile à établir au Maroc. C'est
ici bétc noire de l'vfjiclcr de Renseignements,
que cette « délimitation de propriétés, ter.
faim, tribus, etc. »
Rien n'indique la limite d'une propriété,
sillon, de proche en proche, quelques « car
hours » (petits tas de pierres, déplacés tri-i
souvent par l'astucieux voisin qui agrandit
ainsi sa propriété à bon compte).
Le caractère aléatoire des achats immo-
bilius éloigne donc le petit capitaliste qui
ne pourrait pas supporter la perte d'usie pro-
priété sur deux.
Seules, de vastes entreprises se risquent
dans des achats de terrains.
Dans la plaine du Tadla, à mi-chemin
4'El-Borouj, on est surpris de voir soudain
une agglomération surgir d'un bled dénudé,
c'est VIi ben Salait, aux maisons rougeâtres,
- basses, enveloppées d'un nimbe rose que do-
minent l unique Koubba et la tour blanche
du Fondouk. Le souk est le mercredi et des
stocks importants de graines en sont enlevés
par camions vers Casablanca.
On voit à Fki L °n Salah, le ksar du caïd
Mohamed, chef des Béni Amir et le mara-
bout Djiladi Mohamed.
Gourbis en terre, huttes de roseaux et des
tentes rapiéciccs constituent le village au
nord duquel, sur un terrain entoure d'un fos-
sé, se tient le marche.
C'est le seul lieu de réunion du village,
les litiges, les affaires s'y négocient, les nou-
velles s'y échangent. On y trouve de tout,
même un coiffeur, un écrivait" dit thé et des
beignets. De Boujad, d'Oued-Zcm, une foule
bigarrée, accompagne des files de chameaux,
d'ânes pesamment chargés.
Un seul européen, de nationalité belge,
tient une agence d'achats de terrains pour de
.grandes sociétés. On reçoit de ce colon
un charmant accueil dans son unique cham-
bre et voici ce qu'il pense du Tadla : --
a C'est la plaine la plus fertile du Ma-
r06 les indigènes y sont très attachés au sol
et jes Bureaux de Renseignements cherche-
raient à en démontrer l'état a guich » pour
pouvoir les reprendre aux occupants actuels
et les distribuer aux grandes sociétés colo-
niales. Ce qui, d'après M. P., aurait pour
résultat le départ en dissidence de ces bra-
ves cultivateurs. -
Nous nous gardons bien d'ajouter le moin-
dre commentaire à cette opinion.
Ajoutons toutefois que l'irrigation de la
plaine du Betti Amir, soit 50.000 hectares,
permettra d'en cultiver un tiers en coton et
un tiers en céréales, l'autre tiers restant en
jachère.
D'après le rapport de mission du docteur
Lucien Graux. les eaux de VOum er Rbia
ne peuvent être dérivées qu'en amont de
Kasba-Tadla à la boucle de Rafo à l'aide
(l'un petit barrage et d'un canal d'irrigation
de 45 kilomètres de développement. Travaux
exigeant une somme de 30 millions de francs.
La politique de l'eau a fait un grand pas
sous la haute direction de M. Steeg, elle ne
saurait être qu'activement poussée sous son
successeur, si soucieux de porter à son maxi-
mum le développement économique du Pro-
tectorat chérifien qui ne sera réellement pas-
sible que lorsque la contrée de l'Oued el
Abid, repaire de tous les bandits du front
de Tadla, sera pacifiée.
ITffifrlee .1r-",
Député du Finistère,
Vice-Président de la Chambre.
M. Manceron à Alger
'»̃ - *
M. Manceron, résident général de Tunisie,
Mme Manceron et leur famille dont nous
avons annoncé l'arrivée à Alger, ont été sa-
lués en l'absence de M. Bordes actuellement
dao, le Sud-Algérien, par M. Gauseret,secré-
taire général du gouvernement général d'At.
gérie, M. Marcel Bordes, chef de Cabinet
du gouverneur général, le préfet d'Alger,
Mme Bordes et diverses personnalités civiles
et militaires.
Leur séjour n'aura aucun caractère% offi-
ciel. f
Le résident gagnera la Tunisie incognito
après avoir séjourné quelques jours à Alger.
Ce budget tunisien de 1929
Le budget tunisien de 1929 est arrêté à
450.105.500 francs aux recettes et 419 mil-
lions 979.1% Ir. aux dépenses. Des ressources
nouvelles, qui représentent 21.706.600 francs
sont demandées principalement à l'impôt sur
les oliviers, les céréales, les patentes, la taxe
sur les routes, le timbre et l' enregistrement,
l'exportation des huiles, le tabac, les allu-
mettes. D'autre part, certaines augmentations
de dépenses, adoptées pour un but d'utilité
économique et sociale, permettront notamment
d'augmenter les retraites de certaines catégories
d'ouvriers d Etat, d'exécuter des travaux ré-
gionaux, d'améliorer la situation des profes-
seurs musulmans, de renforcer le personnel des
tribunaux, de venir en aide aux écoles corani-
ques et israélites, d'aider au développement des
messageries automobiles, de procéder à des fo-
rages artésiens et à des études de grands tra-
vaux.
.-
Il a neigé en Tunisie
De tous côtés, ces jours derniers, on a si-
gnalé en Tunisie l'apparition de la neige.
A Sbeïtla, à Mateur, à Djcrissa, à Ham.
mam-tif même, elle est tombée en abon-
dance at dimanche matin, le Bou Kornin, le
Djebel Amar, le Djebel Rcssas et le Za-
ghouan offraient un spectacle d'Alpes.
Le l' Manouba" accoste d'ilicilerpret
Ter
A Marseille, un incident s'est produit à
l'arrivée du Ma"ouha, courrier d'Alger. Par
suite de la tempête le bateau avait dû passer
par Palma de Majorque. A son arrivée, il
mouilla à l'Estaque avec une seule ancre,
la seconde ayant été perdue en cours de
route. Or, la mer était démontée à un point
tel que les haussières se rompirent.
Le Manouba dériva. Le commandant dé-
cida de rentrer nu port par ses pioprcs
moyens. Ce fut en vain et il dut faire appel
à deux remorqueurs qui parvinrent a rentrer
te navire. TOlltefois, au moment où le Ma.
nouba arrivait à son poste d'amarrage, il
heurta de l'arriht, faisant à sa coque quel-
ques avaries.
•
* *
Profitant de l'accalmie, divers navires qui
étaient mouillés à l'Estaque, ont pu péné-
trer hier dans le port de Marseille. Les pas-
sagers du Gourerncur-Gênèral-]onnart, cour-
rier d'Alger, étaient depuis deux jours à la
portion congrue, le pain commençant à se
raréfier à bord.
.1.
Cinéma Colonial
ci Le bled »
On annonce un changement de titre : La
Frise d'Alger devient Le Bled. Jean Renoir
tourne toujours en Algérie, avec une troupe
qui comprend Diana Hait, Jackie Monnicr,
Rozier, Arquillière, Enrique Rivero et Ma-
nuel Raaby.
L'Aviation Coloniale
«♦ «
France-Madagascar
La mission Richard venant do Niamey
est arrivée In 1 1 février ii Zinder dans de
bonnes conditions de voyage et de visibi-
lité exceptionnelle. La mission a reconnu
en atterrissant tous terrains intermédiai-
res de iDosso Dogoiuloutchi, Birni n'Koni,
Mndolloa, TessaouH. Elle continue vers le
Tchad. *
A propos de l'incendie
du Paul-Lecat
'bc
Certains esprits mal intentionnés ont
voulu voir dans la catastrophe qui, dans le
port de Marseille, a anéanti le « Paul Lccat »
la main, si ce n'est du personnel français,
tout au moins de manœuvres employés à
bord et originaires d'une de nos possessions.
De là à incriminer ta négligence de la di-
rection de la Compagnie et du commande-
ment du bord il n'y a qu'un pas et il a été
vite franchi par ces gens là.
Il faudrait cependant rendre à chacun ses
responsabilités et si des sinistres sont surve-
nus, touchant lourdement nos grandes Com-
pagnies de navigation coloniale, il serait
hvuste d'en rendre responsable la Direction
Centrale ou les officiers et le personnel du
bord qui font preuve en toutes circonstances
de tant d'activité, de vigilance et de dévoue-
ment.
Il y aurait plus à dire sur le désordre qui
règne dans certains de nos grands ports et
nous n'excluons pas Marseille, loin do là.
C'est là qu'est le mal, c'est là qu'il faut
appliquer le fer rouge, pour la sauvegarde
de notre marine marchande déjà lourdement
handicapée par la concuvrence éttangere.
mi
Chez les Terre-Neuvas 1
–- 4-
Un délégué du syndicat des marins pê-
cheurs, s'étant présenté à bord du chalutier
Patrie au moment du départ de Saint-Malo
pour Terre-Neuve, obligea une partie de
l'équipage à se syndiquer. Ce fait eut pour
conséquence un retard* de plusieurs heures
dans le départ. Les autres chalutiers sont
partis sans incident.
Jt
Sur les tords da Niger
M. André Maginot, ministre des Colonies,
est arrivé aujmd* hui à Tombouctou. Il en
repartira après-demain par la voie fluviale pour
Gao, a bord du Vapeur Galliéni.
La mise en valeur
de FA. O.F.
Pendant l'arrêt de la mission ministériel lé à
Bamako, M. J. Carde a bien voulu accorder
quelques minutes d'entretien à notre envoyé
spécial et lui exposer les principes essentiels
de sa politique de l'eau qui doit transformer
ce pays calciné de soleil en une contrée fer-
tile.
« Je n' ai fait que réaliser r œuvre envisagée
par mes prédécesseurs Angoulvant et Merlin,
a dit M. J. Carde. Les barrages de Sotuba et
de Sansanding, irriguant 1 million d'hectares,
permettront la culture, non seulement du co-
ton, mais aussi du riz, et le développement
des cultures vivrières améliorant le bien-être
des indigènes :
Avec l'eau, c'est la vie pour ces êtres, c'est
le développement, c'est l'attachement à la
terre, c'est l'enrichissement. Quand on a de-
vant les yeux un rêve de cette splendeur, on
marche f
Grâce à notre outillage des plus perfection-
nés, dam les travaux de terrassement notam-
ment, nous avons pu abaisser de 14 à 4 francs
le prix de revient du mètre cube. S'agit-il de
voie ferrée ? Le Decauville, dans nos tra-
vaux. précède le rail de 50 kilomètres, per-
mettant de porter sans effort les vivres et l'ou-
tillage. Nous avons des machines américaines
que l' E urope elle-même nous envierait. Mais
il faut voir te pays d son échelle, à la den-
sité de sa population, et se garder de prendre
un marteau-pilon pour écraser une puce.
Quant à l'outillage humain, j'ai répété ce
que j'avais fait au Cameroun. Avant d'orga-
niser les travaux, j'organisai les chantiers ; en
arrivant dans la zone où il allait besogner, l'in-
digène, recruté autant que possible dans les
régions voisines et de même climat, trouvait
sa case construite, les vivres apportés tout au-
près, les infirmeries organisées.
Des examens médicaux, l'un passé au chef-
lieu du cercle,' l'autre à l'arrivée au chantier,
permettant d'éliminer ceux dont l'état physi-
que ne pourrait qu'augmenter le pourcentage
de -- la - mortalité. Et même, lorsque admis, il
arrive que trnp détsiysé ou que sous l'influence
du a cafard 1). les Indigènes dépérissenl. on
leur fait immédiatement reprendre le chemin
de leurs villages Sur le chantier, potv neuf
heures de prêscucc, Ils ont huit heures de tra-
vail effectif, coupé d'tri tepos toutes tes deux
heures. C'est mon orgueil de i>olvoir procla-
mer que dans les chantiers de l'A.O.F., le
pourcentage de la mortalité n'a jamais dépassé
1,6, inférieur de beaucoup à celui de la mor-
talité normale dans les villages.
Les critiques, pour cruelles qu'elles aient
été, ajouta M. J. Carde, ne m'arrêteront pas
sur - le chemin aride et difficile au bout duquel
j'aperçois, dans un resplendissement qui me
soutient, une Afrique plus prospère et une
France plus grande.
Des vœux pour 1' A.O.F.
La prostitution à Dakar
Au coius de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Occidentale de l'Union Colo-
niale a étudié le grave problème que pose
l' extension de la prostitution à Dakar, et re-
cherché les mesures à prendre en vue d'assurcr
la protection des jeunes Européens en séjour
dans la capitale de l'A.O.F.
Les tirailleurs démobilisés
Elle a également examiné les conditions
dans lesquelles s'effectue la démobilisation des
tirailleurs de retour dans la colonie et décidé
de demander que l'administration militaire
prenne la charge de leur rapatriement dans
leurs foyers.
La contribution foncière en Guinée
Elle a, par ailleurs, décidé de protester
contre l' augmentation considérable dont vient
d'être l'objet la contribution foncière en Gui-
née française, et de réclamer le maintien du
statu quo en ce qui concerne les droits d'im-
portation et de douane appliqués aux coton-
nades françaises et étrangères importées dans
la colonie.
Elle a enfin émis le vœu contraire au con-
ditionnement des gommes, tel qu'il a été prévu
par l'Administration locale.
Un remorqueur pour Dakar
Le service de la marine de Lorient, ayant
complété ses approvisionnements, après sa
remise en état du grand remorqueur Semi-
note affecté à la station de Dakar, ce bâti-
ment, armé en partie par des noirs, a appa-
reillé à Lorient. Il relâchera à Vigo et à Ca-
sablanca avant de rejoindre sa base.
Au Togo
»«
La récolte du cacao
Dans sa dernuVe séance, la Section du
Togo-Cameroun de l'Union Coloniale a l'no
registré avec satisfaction les mesures qui ont
été prises par le Commissaire de la Répu-
blique au Togo, pour assurer l'exportation
de la fin de la révolte du cacao de cette co-
lonie.
La monnaie anglaise
Elle a ensuite pris connaissance des dis-
positions récemment adoptées en ce qui con-
cerne le régime de la monnaie anglaise au
Togo, l'établissement des droits à perce-
voir à la sortie du Togo, la vérification des
produits au Cameroun, et la taxe de circu-
lation sur les marchandises importées au
Cameroun.
Lr J
tjn discours de M. Steeg
sur le transsaharien
La prerriôre séance de la Commission
consultative du Chemin de ft'r Iranssahu-
nen a eu lieu avant-hier, au Ministère des
l'ravuux publics, sous la présidence de
M. Th. Sleeg, président de cette Commis-
sion.
Parmi les nombreuses personnalités qui
assistaient à cette réunion, on remarquas!
notamment le baron de Cuveilier, adminis-
trateur délégué de la Compagnie des Che-
mins do fer du Congo supérieur aux
Grands Lacs africains, représentant le Gou-
vernement helge, de nombreux uarlcmen-
taires, farmi lesquels MM. Manieu, séna-
teur ; Fontarieilles, président de l'Office
d'Etudes du Transsaharien, plusieurs pré-
sidents de Chambres tli3 Commerce de
France, d'Algérie, du Maroc, de funisie,
les directeurs des grands réseaux français.
En ouvrant la séance, M. Steoa a pro-
noncé un discours dont voici les principaux
passages :
La plus grave difficulté qui va s'offrir à noua
o^t cel'e que lu loi elle-même a dressée impé-
rieusement sur notre route. m'c n'admet pas
que dans un dlln présomptueux ou enthousias-
te ,!lOIIS usurpions un rôle qu'il n'a jamais év.
dans ses intentions de nous réserver. Tout par-
ti pris nous est interdit par elle, hors celui de
n'eu point avoir.
Dans cette salle, il n y 0 plus ni partisans, 111
adversaires du Transsaharien ; nous avons de-
posé au seuil nos préventions, nos préférences,
nos rêves ou nos appréhensions pour nous met-
tre en élat de sérénité intelliyluclle, t'ien réso-
lus que nous sommes le à diviser chacune des
difficultés que nous examinerons en autant de
parcelles qu'il se pourra et qu'il sera requis
pour les mieux résoudre ». selon l'immortel
précepte du urnnd Français Itené Descnrtes. VL
loi ne nous demiinde pas d'engager dès main-
tenant un débat contradictoire et pussiorwic
pour ou oontre tello ou telle thèse, telle ou teJJt'
solution, mais d'upporter aux pouvoirs publies
les résultats d'investigations sricntiiiijHus mi-
nutieuses, complètes et pénétrantes. KHe n'a
point tort. l'Ile sait la noble précipitation A la-
quelle peuvent céder les âmes en présence ue
la vertigineuse perspective d'une iulU-, d uue
victoire sur la nature, d'an niaynillque triom-
pho français qui viendruit une fois de plw
affirmer aux yeux du monde l'éclatante 6ner-
gie, i inépuisable puissance créatrice do noLe
peuple. ",
La splendeur d'une telle espérance nous faut
un (le\oir de nous protéger contre toute décep-
tion. Knquéles géographiques, enquête» techni-
ques, empiètes économiques, voila notre ù"
maille, 11 sera exploré, nous en avons la cer-
titude, avec la rigueur d'une méthode IIlllcxibte,
sans mysticisme et suns mirage. Aussi, 111e gur-
derui-je d'anticiper sur les résultais possible?
du travail auquel va se livrer Porguiiism*.;
d'études. Je m'en ai pas le droit, je n'en aurai
pas l'imprudence. Il me sera cependant permis
de dire qu d est des problème* qui por'!t'Ilt ail
eux, par le seul fu L qu'ils sont p«\si\s, des IÙf'>(.::'
neuves, hautes et vivantes. La loi, qui restreint
si austèienieut ricp prérogative», noufl met (:f'-
pendant en présence d'une conception originale
el grande.
hlle parie, dans : en îirtic'e l*r « d'un olienuu
(le fer tianssahuncn destiné à relia- l'Airiquc
du Nom a l'Alriiiue Occidentale Française ».
L'Afrique du Nord ! Je salue cette expression
qui ligure pour la première fois dans un taxte
kgislllli r. Elle ne correspond sans doute à au-
cune volonté précise de constituer on un orga-
nisme administratif unique nos trois posses-
sions septentrionales de la France africain*.
Comment ne pas y voir l'enregistrement, et
pour ainsi dire, la consécration officielle, de
toute une longue série d'effurts qui ont tendu a
créer entre la Tunisie, l'Algérie et le Muroc une
solidarité plus vivante dans une prospérité gran-
dissante. lit peut-être est-ce la part que j'ui
prise a cette œuvre qui m'a valu la (laiteuse dé-
signation qui me place ici aujourd'hui.
.,.i 'eju h» commencement d exécution de no-
tre programme ferroviaire a produit dans la rv-
gion désertique du Maroc oriental une joyeuse
Ùlélarllurphnse. Les travailleurs aflluent, le*
champs d alfa sont recherchés, les puits se
creusent, les gisements miniers sont de plus en
plus activement expiorés et celle terre frontière
dont la détresse calcinée séparait l'Algérie du
Maroc devient, pour l'un comme pour l'autre
une sorte d'hinterland rémunérateur, 'tant il est
vrai que la facilité des communications crée et
développe la solidarité économique et natio-
nale.
Depuis longtemps déji\ l'activité française en
Afrique du Nord ne s'est plus orientée exclu-
sivement vers la métropole. Séduite par l'in-
connu, par cet instinct du risque sans lequel n>j
s'accomplit rien de grand, elle s'est dirigée
vers le sud, guidée aus.M par l'exemple den
Foucauld, des Flatters, des l.aperrine et de tant
d'autres, entraînée surtout par l'ambition de
niaitriser à son tour le Sahara, L'Afrique du
Nord est une ile ; la mer de sable, qui vient bat-
tre si dangereusement sa rive méridionale d«
ses vagues il de ses pillants doit devenir à
son tour, mon plus un obstacle, mais un lion
comme tous les autres océans quo domine il
présent l'énergie des hommes. Celte haute as-
piration correspondait des nécessités si évi-
dentes que, îles P.Uiii, la conférence 'nord-ain-
c-aine invitait l'Afrique occidentale fnunaise a
prendre part à ses délibérations. F.n 102:>, déji\.
lorsque se réunirent pour la première P is a Al-
ger les résidents généraux du Maroc et do I»
Tunisie et le (ioiiverneur (îenéral dp l'Algérie,
j'avais attiriué notre volonté de mettre a pre-
lit, par une politique concertée et (ontiniie. la
hardiesse d'initiatives récentes, pour rapproche:*
les possessions françaises du nord, de l'ouest
et du centre de l'Afrique. Au cours de ce*
réunions, nous nous sommes efforcés, bien qu<»
disposant de moyens assez faibles, de rende;
'es contacts de plus en plus faciles et solide*
«Mitre toutes ces régions : automobile, avia-
tion, T. S. F. Nous avons essayé d'établir par
nier des relations régulières. Les compagnies
de navigation qui s'étaient, prêtées A cette ton*
tative n'ont pas pu soutenir un effort insufli-
i sainmeiit rtniunérateur.
-.-- --.-.- - ..-- -- - -
S'il est vrai que la fonction cive l'organe,
même en matière économique, l'organe ne pro-
duit pas toujours la fonction : faute d'activité
suffisante il s'étiole et dépérit. Seules les gran-
des collectivités nationales, que ne sollicite pin
la nécessité du succès instantané et qui peuvent
poursuivre une politique d'avantages indirect*
sans béHélices immédiatement chiffrables, sont
capables, de former des visions plus lointaines
et d'élaborer des programmes ù plus Jongue
échéance.
(.es programmes comportent nue eiude sérieu-
se approfondie. Tous, nous y apporterons tout''
notre Mt(,rgie Nous sentons, en effet, ta res-
ponsabilité qui pèse sur nous. lYrsonv.e ici n>
consentirait à engager inutilement, dans de*
entreprises vainement onéreuses, les re-sourees
de l'Ktat. Personne ici n'accepterait de com-
promettre par un optimisme irréfléchi et hâtif
cette puissance de hardiesse et. de foi dans li
destin de la France, qui est, elle aussi, une i':-
ehesse de la Pairie.
Llnr. EN SECONDE PAGE :
,\ la Chambre.
An SénnL
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