Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 février 1929 11 février 1929
Description : 1929/02/11 (A30,N24). 1929/02/11 (A30,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280502f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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LUNDI SOÏR, Il I UVHIKIt 1929.
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Les Annales Coloniales
Les annonce» et réclames sont reçues au DiaumuM < Marnai RUBD^L mt L G - THÊBAULT Tem Ue articles publiée dans notre tournai ne peuvent
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Un ta S Mol* 8 Mota
France et
Colonies 180 » 100 » 60 »
Etranger.. 240* 12b ib 70 9
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Voir grand, agir vite !
> m%m <
S'il paraît tout naturel qu'un Ministre
de nos Colonies s'embarque sur un croiseur
de notre marine pour visiter une de nos
Franoes d'outre-mer, ce geste n'en est pas
moins des plus rares dans notre histoire
gouvernementale. Aussi faut-il savoir gré à
M. André Maginot d'avoir fait ce geste,
pleinement et fortement, presque aussitôt
après sa prise de possession du pouvoir.
Il y a toujours de bonnes raisons pour ne
pas partir, sans compter les mauvaises.
Mais il n'y a pas d'obligation plus sérieuse
pour un Ministre que daller voir sur place
ce qu'il administre, de montrer la figure du
chef aux lieux mêmes où l'action est la plus
dure. Quand, ayant parcouru l'Afrique
française en compagnie des compétences les
plus agissantes, M. Maginot rejoindra les
bureaux de la rue Oudinot et les couloirs
des Assemblées, son autorité personnelle se
sera encore accrue de l'expérience faite. Et
il n'est pas non plus indifférent pour nos
populations coloniales, jusqu ici défavori-
sées à ce point de vue, qu'elles soient di-
rectement entrées en contact avec l'homme
qui a la charge de leur évolution dans le
cadre de la France.
Ouverte sur trois mers, peuplée de races
à qui l'aventure a toujours fait chercher
des horizons derrière l'horizon, la France
n'est pas colonisatrice depuis hier mais de-
puis toujours. La vie est vraiment un peu
courte de limiter à notre Troisième Répu-
blique l'essor colonisateur de la patrie :
c'est oublier l'Algérie de Bugeaud, les Indes
de Dupleix et La Bourdonnais, les Antilles
de d'Esnambuc et de Poincy, le Canada de
Jacques Cartier, la Malaisie de J. Parmen-
tier, la Guinée et le Soudan de de Béthen-
court, sans parler du Proche Orient où
essaimèrent les générations médiévales de
nos Croisés.
Nous avons perdu, il est vrai, plusieurs
fois, au cours des siècles, ces empires co-
loniaux successifs que nous avaient acquis
nos explorateurs de continents et nos fon-
dateurs de cités. Mais n'est-ce pas préci-
sément l'ignorance du pouvoir central qui
nous les a fait perdre, ces empires ? Si nos
rois ou leurs ministres s étaient eux-mêmes
rendu sur place dans ces prolongements
nouveaux de l'andenne France, auraient.
ils aussi facilement laissé sacrifier l'œuvre
de leurs prédécesseurs ? N'en peut-on dire
autant des dirigeants de notre première Ré-
volution, jusques et y compris Napoléon, in-
venteur et victime de la « politique conti-
nentale » ?
Maintenant que l'Intcrcotitiaentalitmr
trkttiphe d'un bout à 1 autre de la planète,
maintenant qu'il est devenu pour la France
un fait et une nécessité, maintenant que le
pétrole et l'électricité ont rétréci l'espace
en rapprochant le temps, maintenant que les
races coloniales ont mêlé leur sang au nôtre
pour le salut d'une commune patrie, il de-
venait anormal que le Ministre français des
Colonies ne quittât jamais l'Europe. Le roi
Albert de Belgique et le Prince de Galles
avaient donné l'an dernier un exemple re-
tentissant, utile, qui méritait d'être compris
et suivi. M. André Maginot, à son tour, a
inauguré une « politique de la présence »
qui ne doit plus être abandonnée désormais.
L'heure, est particulièrement opportune
pour une pareille politique. Nos colonies
sont partout en plein développement. Mais
ce n'est dénigrer personne que de dire
Qu'elles sont trop cloisonnées et pas assez
nanoées.
Trop cloisonnées, parce qu'éparpillées
sur la surface du globe au hasard des for-
mations suoeessives, elles n'ont pas encore
entre elles le mouvement intercolonial qui
développerait toutes leurs énergies en res
pectant toutes leurs individualités.
Pu assez financées, parce qu'il leur man-
que encore la plupart des grands travaux
d'outillage et d'assainissement indispensa-
bles à leur mise en valeur intégrale. Sans
doute on a déjà beaucoup fait dans ce sens,
en Indochine, en A. O. F. et dans notre
Afrique du Nord. Mais ce qui a été fait
n'est qu'un commencement : et combien de
nos colonies, jeunes ou anciennes, où pres-
que tout reste encore à faire, ou à refaire !
Electrification, adduction des eaux, ports
maritimes et fluviaux, canalisations, routes
d'automobiles et de camions, chemins de fer
pour marchandises, habitations à bon mar-
ché, wharfs et magasins, écoles, hôpitaux,
maternités, cultures et industries rationali-
sées, quel programme pour une France
d'après-guerre qui est comptable de ses Co-
lonies devant la civilisation universelle !
Or, nous sommes précisément à l'heure
où jamais les disponibilités du marché fran.
çais n'ont été plus abondantes. Plus de cin-
quante milliards sommeillent en comptes-
courants dans nos banques. La hausse con-
tinue de nos rentes et de nos bonnes va-
leurs françaises témoigne de ces accumula-
tions de capitaux employables. Bientôt ils
reflueront sur les valeurs étrangères, tout
comme avant 1914, si la France ne leur
ouvre pas aux colonies ou dans ses départe-
ments des exutoires sains et nouveaux. Com-
bien déjà de valeurs coloniales belges, néer-
landaises, anglaises, dans les portefeuilles
français d'aujourd'hui 1 Si cet afflux étran-
ger continue et s'accroît, ce sera bientôt au
détriment de notre expansion nationale.
L'idéal de la France ne peut pas être
de redevenir un peuple de touchcurs de
coupons étrangers, mais de s'affirmer un
peuple de créateurs d'énergies nationales
dans la prodigieuse concurrence interconti-
nentale des temps nouveaux. C'est vers la
France coloniale que peuvent et doivent être
orientées aujourdhui les disponibilités du
marché français. Nos finances commandent
nos aoIon- et nos colonies oommandent noft
finances : on ne conservera ni n'accroina
les unes sans les autres.
Le Gouvernement fa compris. Il a encou-
ragé le Crédit National et le Crédit Fon-
cier de France à étendre aux colonies les
opérations que leur permettent leurs réserves
et leurs bilans. Félicitons-nous que ce pre-
mier pacte de solidarité soit conclu à pro-
pos d'une de nos colonies récemment sinis-
trées, la Guadeloupe, à rééquiper tout-
entière sur un plan plus moderne, plus
digne de la France dans la Méditerranée
américaine. Une bonne action n'est jamais
perdue : elle est initiatrice d'une voie où
s'engageront successivement, progressive-
ment, nos Etablissements financiers et nos
Colonies sous le contrôle de l'Etat et de la
nation. Notre balance commerciale ne peut
être en excédent que par la multiplication
dew ^échanges entre Frances d'outre-met'
et France métropolitaine. M. Maginot a eu
raison de le proclamer à Dakar, au centre
même des réalités coloniales : « Maintenant
il faut regarder vers lavenir, faire germer
des entreprises, accélérer la production. »
Certes, et pour cela il ne faut plus hésiter,
il faut voir grand et agir vite 1
iffemrv ."ptne"er.
Sénateur de la Guadeloupe, Ambas-
sadeur de France, Rapporteur des
Commissions des Finances, des
Affaires étrangères et des Colonies.
M. Manceron rejoint son poste
M. Manceron, Résident général en Tuni-
sie, qui rejoint son poste, est arrivé à
22 h. 15 à Marseille, venant de Paris, où
M. Saint l'avait salué à la gare de Lyon.
Au nom du Préfet, il a été salué par MM.
Delpoux et Froment, chefs de cabinet.
A leur départ de Paris hier matin, M. Man-
ceron et Mme Manceron ont été salués par
MM. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc; Cattat et Voizard, ses
chefs de cabinet; Geoffroy-Saint-Hilaire, di-
recteur de l'Office du gouvernement tuni-
sien ; de Verneuil, chef de cabinet de M.
Manceron; Barioulet et Rouget, de l'Office
du gouvernement tunisien; Mourniot, direc-
teur général des travaux publics de la Ré-
gence; Chabert, directeur de l'Office tuni-
sien de Lyon, et par un grand nombre d'amis
personnels.
Ce matin, à Il heures, M. Manceron a été
reçu à l'Office tunisien de Marseille puis il
assista ensuite au déjeuner que lui a offert
la Chambre de commerce. Il s'embarquera
demain mardi à destination de Tunis.
Voyage fi' de M. Bo,d.,
.11
M. Bordes, Gouverneur général, parti sa-
medi soir d'Alger pour un voyage d'étude
dans l'extrpme-sud, voyage qui le conduira
jusqu'à El Golea, est arrivé hier soir à
Biskra.
Il a été reçu par les délégués financiers
français et indigènes et toutes les autorités.
Il a inauguré le monument aux morts et a
remis au bachagha Bou Aziz ben Gana, qui
rendit à la cause française des services si-
gnalés, un décret lui restituant le titre de
Cheik El Arab (chef des Arabes), titre qui
avait toujours été porté par le chef de cette
puissante famille jusqu'en 1837.
Un banquet a été offert par la Municipa-
lité, dont te maire a félicité M. Bordes pour
sa sage politique inspirée par la connais-
sance exacte des choses de l'Algérie.
(Par dépêche.)
Le loyalisme des Kabyles
A la veille du centenaire de l'Algérie
française, il est intéressant de connaître les
senlimenls" des montagnards kabyles qui
pendant tant de siecles sont restés dans
leurs montagnes il l'abri de toute autre
civilisation et dont seuls les Français ont
pu faire des amis.
Voici, à ce propos, un télégramme qui
traduit de façon excellente l'état d'esprit
actuel de ces populations. Il vient d'être
adressé à M. Pierre Bordes, Gouverneur
Général, par le Président, des Caïds des
communes de plein exercice de l'arrondis-
sement de Tizi-Ouzou, qui est le chef-lieu
de la Kabylie :
« Les Caids des communes de plein exercice
(' de l'arrondissement de Tizi-Ouzou, représen-
tants les plus immédiats (W cent trente-huit mille
« ames de paisibles travailleurs de KaLylie. rên.
« nis ce jour à lizl-Ouzou où ils ont forme une
CI Association Amicale, vous adressent à l'unll-
ntraité t'expresson et l'assurance de leur in-
u défectlble attachement et de leur loyalisme le
« plus ardent et pour l'œuvre que vous acconi-
« plissez en Algérie avec grand esprit de justice
« et d'équité, vous félicitent et vous remercient
« bien vivement en leur nom et aux noms des
'1 populations qu'ils représentent. Pour l'Associa-
•< lion Amicale, le Président : Si Salah Si Ah-
« med ». •
Paris Côte-d'Ivoire
en automobile
t
Trois seulement des cinq voitures de la
mission La Rochefoucault-Loiseau qui
avaient quitté Paris le 27 janvier et Oran
le 29, sont passées à Reggan le 8 février.
Les deux autres sont en panne dans le
bled, ayant cassé leur pont arrière.
Arrivée il Reggan le 10 février à 10 heu-
res du malin, la caravane, réduite à 3 voi-
tures et 5 voyageurs (MM. de la Rochofwi-
cault, Prud'homme, Girardin, le lieutenant
Loiseau et un mécanicien), est repartie a
midi pour Gaô.
Les voyageurs étaient tous en parfaite
santé.
La caravane entière avait quitté Co-
lomb-Béchar le 3 février après s y être ar-
rêtée pour réparer une des volturw.
Caisses des écoles
et cantines des colonie*
Fréqueutgf^éeolê est un diwrir,
et un dr&êtf ÀoêiJHivorts diàv àrd*
pour que le droit s'exerce, pour que
le devoir - soit accompli, il tout deéfi condi-
tions préalables et qui dominent lit autres:
que l enfant mange et qu'il soit vitu ; en-
core cette deuxième condition n'est-elle pas
aux colonies tout à fait indispensable ; mais
la première.
Voilà pourquoi j'ai noté dans les textes re-
latifs à l'Enseignement en Cochinchine ceux
qui ont trait aux œuvres auxiliaires de
l'école.
Les a Caisses des Ecoles. sont là-bas des
institutions de premier ordre. On ne les en-
couragera jamais asses, on ne récompensera
jamais assez ceux qui y consacrent leur
temps et leur argent. Cotisations, quêtes,
ventes et tombolas, dons privés, subventions,
tout cela sert à acheter des livres, des appa-
reils de cinéma, des jeux, mais surtout à
acheter du pain et de la nourriture pour les
pauvres petits qui arrivent, l'estomac dans
les talons.
Beaucoup, qui viennent après avoir par-
couru de grandes distances, apportent sans
doute leur fritchi. Mais c'est en général une
boulette de ris cuit la veille et qu'ils man-
gent froide. De là, les maladies, les absen-
ces forcées : alles donc imposer l'obligation
scolaire avec une foreille stllU-aU",efll!IIio,,!
Alors intervient la 1 cantine W. * 3 "T
Les rations y sont calculées suivant l'âge
des enfants, la nourriture y est substantielle
et saine ; les petits indigènes sont au moins
assurés de manger convenablement une fois
par jour. La Caisse des Ecoles collabore
avec la cantine, le prix de la ration est con-
sidérablement abaissé ; la famille pauvre
peut y envoyer le petit, et puis, si elle est
trop pauvre, on s'arrange.
* « J'ai à peine besoin, écrit le Gouverneur,
de faire ressortir l'heureuse action sociale et
morale exercée à bien d'autres points de
vue encore par les cantines scolaires. Ces
oeuvres viennent discrètement au secours de
l'enfance misérable sans dispenser les fa-
milles d'un effort raisonnable. Les cantines
soustraient, d'autre part, les enfants des ha-
meaux excentriques au ueflorable vagabon-
dage des interclasses, vagabondage perni-
cieux à tant d'égards. Ella améliorent no-
tablement enfin, l'expérience l'a constam-
ment démontré, la fréquentatio" salaire et
le rendement de l'écolier. *
Parbleu 1 Ventre affamé n a pas d'oreil-
les même pour les leçons de grammaire et
d'orthographe, et, encore un coup, l'écolier
ne fréquente l'école que s'il n'est pas tiraille
par la faimt puis décimé par la malaiîlè.
Le véritable amphitryon est l'amphitryon où
Von dinc ; la véritable école du pauvre pe-
tit indigène, c'est celle où il déjeune convc-
noblement.
le voudrais que nos amis de l'Ecole laïquc 1
y pensent quelquefois. Ohl je sais qu'ils ont
assez à faire en France même ; mais, ce-
pendant, quand ils comptent les sous amas-
sés pour venir en aide à l'école métropoli-
taine, je désirerais, que de temps à autre,
par accident, aussi rarement que l'on voudra,
nos 1Huis de l'Ecole prélèvent quelques
francs Pour l'école primaire coloniale.
Et, en tout cas, je désirerais qu'on n'ou-
bliât pas,. à l'heure des récompenses, ceux
dont le dévouement assure le succès des
Caisses des Ecoles et des Cantines aux Co.
lonies. J'ignore ce qu'on leur réserve dans
la promotion violette. Si on faisait une pro-
motion exprès pour eux, qui donc y trouve-
rait à redire ?
Peut-être pourrions-nous trouver, en cher-
chant bien autour de nous, dis rubans et des
rosettes moins bien placés.
Mario Jtonslm,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
- â
L'ANTENNE COLONIALE
La France et ses Colonies
L'inauguration toute récente de la pre-
mière liaison française de téléphonie sans
fils intercontinentale entre la France et l'Ar-
gentine a mis au premier plan de l'actua-
lité la question des communications télépho-
niques, par des voies françaises, de notre
pays avec ses colonies lointaines.
usqu'ici des expériences seulement ont
été tentées, d'ailleurs cburonnées de succès,
entre la Métropole et l'Algérie.
Il s'agit de les continuer et de les étendre
à toutes nos colonies, en vue d'aboutir à une
liaison régulière entre la France et ses loin-
taines possessions.
L'administration des P. T. T., sous la haute
autorité de M. Germain-Martin, est disposée,
pour sa part, à aider cette politique d'expan-
sion, en travaillant de son mieux au dévelop-
pement des liaisons téléphoniques entre la
France et ses colonies..
L'Angleterre, de son côté, est en relations
téléphoniques avec le Canada par l'intermé-
diaire de la liaison avec New-York.
D'autre part, toutes les grandes nations
de l'Europe cherchent à obtenir des liaisons
nationales non seulement avec leurs colonies
mais avec les grands marchés mondiaux au
delà des mers. C'est ainsi que l'Allemagne
par station de Nauen écoule du trafic télé-
phonique sur Buenos-Ayres.
La France doit donc elle-même entrer ré-
solument dans cette voie pour sauvegarder
son influence et ses intérêts commerciaux ;
si les circonstances ne lui ont pas permis de
réaliser dans le passé un réseau de commu-
nications sous-marines, aussi complet que ce-
lui dont l'Angleterre a eu le bénéfice, du
moins a-t-elle aujourd'hui la possibilité par
la T. S. F. et la téléphonie sans fil de re-
trouver son indépendance vis-à-vis des na-
tions étrangères qui l'avaient précédée dans
le problème des liaisons électriques loin-
laines.
Vers le Niger
L'arrivée à Bamako
M< MwMM et les membres de la Mission
sont airivés aujourd'hui à Bamako, sur le Ni-
ger, après s'être mais à Kayes, l'ancien
chef-lieu du Soudan français.
La visite à Kayes
Abandonnant le train spécial, le ministre
des Colonies a visité en automobile l'ancienne
capitale du Soudan, puis les chutes du Séné-
Sal, au Felou et à Gouina, qui sont en voie
d'aménagement, afin d'assurer la navigabilité
du fleuve pendant toute l'année et pour per-
mettre l'électrification de la ligne de Dakar
au Niger.
M. - Maginot, après # avoir visité Medine.
célèbre par le siège qu'y soutint, héroïque, le
mulâtre Paul, a repris le train à Bafoulabé,
vers Bamako.
Un accueil enthousiaste a été réservé au
ministre des Colonies par les populations.
Les journées de Dakar
L' émouvante cérémonie de t'inauguration du
Monument aux Morts de Dakar débuta par
quelques paroles de M. Diagne, député du
Sénégal, qui exprima sa gratitude pour le
choix fait ur le Gouvernement de la Répu-
blique en déléguant M. t Maginot, car nul
n'était plus qualifié que l'actuel ministre des
Colonies.
Ensuite, un instituteur indigène, a président
de l'Association dakaroise dei anciens com-
battants, a lu une déclaration de vibrant pa-
triotisme, puis M. Albert Lebnm a associé le
tr i ot i
Sénat à l'nommage rendu aux morts.
M. Maginot prononça ensuite le magistral
discours que seules les Annales Coloniale" de
samedi dernier ont reproduit in extenso.
A midi, la Chambre de Commerce de Da-
kar a offert un grand banauet au ministre des
Colonies dans son nouvel hôtel, d'ailleurs en-
core inachevé.
Au dessert, le président du Conseil colo-
nial, M. Duguay-Clédor. a salué éloquem-
ment le ministre, grand blessé de guerre, et a
affirmé le patriotisme de tou", les Africains. de
M. Turbé, président de ta Chambre de
Commerce de Dakar, a montré le développe-
ment du pays et a exprimé les desiderata du
monde économique.
Les deux orateurs ont fait l'éloge de M.
Carde.
M. Maginot, prenant ensuite la parole, féli-
cita les commerçants, les colons et les fonc-
tionnaires des résultats déjà obtenus et insista
sur la tâche qu'il reste à faire.
Il dit la nécessité d'une rigoureuse discipline
d'hygiène pour éviter le retour de la nèvre
jem, U traça tout un programtoe d'action éco-
nomique qui mettrait en valeur notre belle co-
lonie, grâce à un emprunt « dont M. Carde
soumettra d'ici peu le projet au gouverne-
ment », grâce aussi aux prestations en nature.
- Mais c'est le port, déclare le Ministre,
qui est la principale raison d'être de votre
ville. Le port, position stratégique et com-
merciale de premier ordre, intéresse non
seulement la colonie, mais la prospérité na-
tionale. 100 millions sont prévus pour effec-
tuer de nouveaux travaux. Si l'emprunt se
réalise, ce sont 220 millions qui lui seraient
consacrés pour en faire un des premiers ports
du monde.
Le canal de Sotuba
La deuxième phase du voyage de M. Ma-
Sinot au Soudan français sera l'inauguration
du canal de Sotuba, dont la construction fait
partie de la première tranche du grand pro-
gramme de politique hydraulique élaboré par
M. J. - Carde.
Le système constitué par le barrage et le
canal de Sotuba est principalement destiné à
l'irrigation des tenes bordant la rive droite du
Nicer. de l'aval des rapides de Sotuba à la
rivière Faya ; la superficie de ces terres est
de 5.000 hectares environ. Grâce à une irri-
gation régulière, elles pourront être affectées
aux cultures vivrières et cotonnières. Au point
de vue démographique, l'ouverture de nou-
velles terres à l'agriculture entratnera ipso facto
la formation d'un certain nombre d'aggloméra-
I tions et favorisera ainsi la politique de repeu-
plement à laquelle le Gouvernement de l' A.
O. F. apporte tous ses soins.
En outre, les leçons que l'on pourra tirer
de cette expérience permettront de diriger dans
un sens précis et sur un plus vaste plan d'uti-
lisation des possibilités de l'avenir.
A cet égard, il convient de signaler que
d'autres grands travaux d'un ordre analogue
ont été entrepris : il s'agit de l'endiguement
du Haut-Macina qui aura pour but de proté-
ger les terres situées en tête du delta intérieur
du Niger, sur la rive gauche, contre les inon-
dations dévastatrices produites par la cnle du
fleuve. Cet endiguement, un peu retardé par
la recherche d'un outillage mécanique puissant
approprié, avance à présent rapidement.
AMATEURS DE DENRtES COLONIALES
l' 1
Des malfaiteurs ont cambriolé lee grands
entrepôts de denrées coloniales Ozoulay,
boulevard Michelet à Marseille. Ils ont dé-
robé une cinquantaine de mille francs de
poivre et de café qu'ils ont chargés sur
une camionnette. Les malfaiteurs ont pu
s'enfuir.
Départ d'un Terre Meuvas
060
Avant-hier matin lo chalutier iMden-
Fontaine a quitté Saint-Malo pour Tornv
Neuve. C'est le premier bateau de grande
pêche de la flottille de Saint-Malo qui
.prend la mer pour les bancs.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Les colonies françaises et le Congrès in-
ternational du Café.
Le Mérite agricole.
Lois, Décrets, Arrêtés.
PoaP nos morte 4*Afrique
L'Aviation Coloniale -
France-Indochine
A la suite d'un accord entre les minis-
tères des P. T. L, de l'Air et des Colo-
nies, l'avion France-Indochine que pilotera
l'aviateur Le Brix, emportera du cour-
rier et du menu fret.
Le courrier en question, reçu dans tous
les bureaux de poste, devra acquitter une
surtaxe de IU fruncs par 10 grammes ou
fraction de 10 grammes. Il devru être rendu
à Murseille le 18 février, à 18 heures. Une
circulaire du ministère des P. T. T. fixera
très prochainement les détails d'achemine-
ment de ce courrier.
France-Amérique du Sud
Le lieutenant de vaisseau Paris, qui, l'an
dernier, à bord de son hydravion la Fré-
gate, avait tenté la traversée de l'Atlan-
tique, et s'était trouvé dans l'obligation
d'interrompre son raid aux Acores, tentera
prochainement, à bord du même appareil,
un voyage en Amérique du Sud.
Afin de faciliter ce voyage, le ministre
des Colonies du Gouvernement portugais
vient de donner des instructions au gou-
verneur des lies du Cap-Vert pour le eus
où notre compatriote se trouverait dans
l'obligation de solliciter une aide quelcon-
que.
Traversée du Sahara
Vendredi dernier, à 11 heures, le maré-
chal Franchet d'Espérev est arrivé à Reg-
gan, à bord d'un avion piloté par le colonel
Vuiliemin. Le maréchal, qui se rend à naO,
où il doit rencontrer M. Maginot, ministre
des Colonies, est reparti de Reggan à 16
heures dans une voiture automobile de la
Compagnie transsaharienne.
France-Madagascar
L'avion de la mission Richard, est ar-
rivé samedi après-midi il Adrar du Touat.
Après s'être ravitaillé, l'avion est re-
parti à 4 heures le lendemain en direc-
tion de Reggan dernier poste avant la tra-
versée du Sahara.
La mission Richard se trouve mainte-
nant à pied d'œuvre pour commencer la
reconnaissance des territoires du tronçon
saharien de la future ligne France-Mad-i-
gnscar.
INCENDIES DE PAQUEBOTS
T. ̃̃
Nous avons- mentionné récemment, ici
tncmc, le 7ilence gardé par les experts du
Ministère des Travaux Publics, chargés
d'enquêter sur les causes de l'incendie du
Paul-Lecat. Ce mutisme, dont leur situation
officielle leur fait peut-être une obligation,
nous confirme pour notre part dans un sen-
timent qui fut nôtre dès les premiers ins-
tants : le personnel du bord tout au moins
une partie de ce personnel en sait sur la
question évidemment plus qu'il n'en veut dire.
Cela nous remet en mémoire certaines cir-
constances qui se sont manilestées en pa-
reille occurrence, à bord d'une des plus bel-
les unités des « Chargeurs Réunis » : le pa-
quebot Cap-Saint-f ac que s, incendié partielle-
ment dans le port de Haïphong. Avant que
l'alarme n'eût été donnée, avant que la
moindre fumée ne filtrât par. les ouvertures
du navire, on vit tout le personnel de ser-
vice monter en procession sur le pont avec
ses sacs bouclés, préparés pour un déménage-
ment précipité.
Etrange coïncidence!.., Puis ces braves
gens européens ou asiatiques, allèrent tran-
quillement s'étendre, cigarette au bec, sur le
spardeck, dans un aimable farniente, dont
ne put à elle seule les tirer, le moment venu,
l'annonce que le feu couvait quelque part à
bord : il fallut pour qu'ils se décidassent à
bouger, qu'on les priât d'aider l'équipage à
pomper, ce que leur dignité, bien entendu,
ne leur permit point. Cette marque inatten-
due d'une prescience, vraiment rare chez des
hommes non pas doués du don écossais de
seconde vue émut-elle M. Qui-de-Droit ? On
aurait tort de l'inférer. On ne vit là que le
geste méritoire de dignes travailleurs imbus
des prérogatives syndicales, se refusant très
justement à des besognes étrangères à leur
spécialité.
Evidemment, il n'entre pas dans nos in-
tentions d'incriminer, gratuitement nous vou-
lons croire, le personnel tout entier du
Il Cap-Saint-Jacques ». Mais que la majorité
de ce personnel redoutât quelque chose à
l'avance, voilà qui n'est guère contestable.
Dans le cas du Paul-Lecatt il faut admet-
tre que le secret fut mieux gardé. Aussi
bien, le service subalterne français, tout au
moins dans les grandes compagnies de navi-
gation, semble actuellement purgé des élé-
ments fâcheux auxquels, au lendemain de la
guerre, on a dû tant de scènes de désordre.
Mais nous ne saurions en dire autant de la
séquelle de boys, chinois ou même annami-
tes, qui assume les grosses besognes et colla..
bore aux autres. Ces individus, le plus sou-
vent, sans état civil démontré, engagés au
petit bonheur des désertions aux escales, peu-
vent rendre parfois des services : ils ne pré-
sentent jamais la moindre garantie. Qualifier
leur moralité de douteuse, serait à coup sûr
les flatter énormément. Comment ne pas soup-
çonner parmi eux, nous ne dirons pas seule-
ment des délinquants de droit commun (on
nous taxerait de naïveté) mais les pires sala-
riés du désordre international ?
Le fait que, du moins sur les lignes d'Ex-
trême-Orient, les sinistres de l'ordre de ceux
qui nous occupent se produisent de préfé-
rence sur une rade ou dans un port, n est-il
point de nature à donner à réfléchir?
Après le Paul-Lecat, après le Cllp-Saillt-
lacquu, après le FOJltaineblttlu, nous esti-
mons qu'en voilà assez, pour le moment.
Un peu de surveillance dans le recrute-
ment de vos auxiliaires, Messieurs les Com-
mandants de paquebots et Messieurs les
Agents des Compagnies ! Cessez de vous en
rapporter aveuglément au fiait professionnel
de vos maîtres d'hôtel. Votre devoir est de
tontrôter personnellement les téférences des
engagés, en commençant par exiger une juc
lification péremptoire de leur personnalité.
Les Compagnies taxent à assez haut prix Ir.
transport de leurs passagers, pour que ceux
ci soient en droit d'exiger d'elles de n'em-
ployer à bord qu'un personnel identifié.
IVerèliief.
Augmenter les ressources
Diviser les risques
par Louis LE DARDI&".
a-
La sécurité
Cette question de la sécurité a fait l'objet
de bien des discussions au Maroc, et de trop
nombreux artic!»* en France, depuis quelques
mois. Il faut essaye, de mettre les choses au
point et de raisonner froidement.
Une chose d abord est certaine. Si l'on fait
le total des enlèvements à main armée, des
assassinats et des vols qui se commettent, bon
mois mauvais mois, au Maroc, et si on com-
pare ce total à celui des crimes du même genre
perpétrés dans les pays d'Europe réputés les
plus civilisés, il faut reconnaître que la
moyenne criminelle marocaine est de beau-
coup inférieure à celle de la France, par
exemple. On eet moins exposé à un « acci-
dent » dans le bled, même réputé d'insécurité,
que dans les faubourgs d'une grande ville :
Paris, Marseille, etc., et même que dans nos
paisibles campagnes. Et les journaux locaux,
voire ceux de la mère patrie, agissent mal en
consacrant des colonnes entières au récit de
ces faits-divers, profondément regrettables,
c'est entendu, mais, en somme, assez rares.
Aussi s'explique-t-on mal l'appréhension
manifestée par certains touristes qui invoquent
cette insécurité pour ne pas venir au Maroc.
Comme on ne les laisse jamais pénétrer dans
le3 zones dangereuses, et comme tout le restant
du pays est parfaitement sûr, ils seraient cer-
tains de ne pas avoir le moindre ennui. Mais
il ne s'agit pas ici de tourisme. Nous nous
occupons des agriculteurs qui peuvent être
amenés, pour un des motifs que nous avons
indiqués en passant, à venir choisir comme
champ d'action des terres dans les régions
neuves, sur des territoires sinon vierges le
Maroc n'est pas l'habitacle préféré des virgini-
tés, quelles qu'elles soient mais encore peu
exploitées.
Ici encore, il faut distinguer.
Ceux qui, rompant avec la tradition qui veut
que tout l'effort de colonisation se porte uni-
quement dans le Nord, iront, à l' ouverture du
Sous, s'installer dan? cette région, dont on est
en droit d'attendre de bom résultats, ceux-là
ne risquent pas grand' chose. De ce côté, la
politique dite de pénétration pacifique r
semble aveir parfaitement bien réussi. Lef
y a ou Tanan, les Aït Ouadrin et autres au-
tochtones paraissent vraiment décidés à ne pas
créer le moindre obstacle a l'installation de
colons européens chez eux. C'est déjà un assez
joli avenir qui s 'ouvre devant nos agriculteurs,
car on compte dans la région nas mal de cen.
taines et même de milliers d hectares propre-
à un effort nouveau, puisque le climat, la na
ture du sol s' y prètent et oue les disposition
pacifique.* des naturels n'y font pas obstacle.
De ce <ôté, donc, succès incontesté de l >
politique à laquelle le Parlement. les ministre
et la Résidence générale sont si attachés. En
est-il partout de même, dans le Tadla, par
exemple ?
Ici, la chose est plus délicate. Nous ne
voudrions pas encourir les foudres de l'orateur
qui dénonçait l'autre jour le mal occasionné à
cette politique et même à la sécurité en elle-
même, par l'attitude de certains opposants,
lorsqu'il disait : k Nulle parole, nulle action,
nulle penfée ne reste secrète dans ce pays
(il aurait pu ajouter : ni dans aucun pays d' h
lam, voire d'Afrique), et M. le Résident ge
néral réclamait énerpiquement la liaison u sur
les fronts, liaisen à l'intérieur, liaison entre les
différents éléments de sécurité troupes, agents
d' autorité français et indigènes, chefs, popula.
tions soumises, colons, français et européens ,.
Ce en quoi il avait pleinement raison, car il
appartient à tout chef diunc de ce nom de
faire obéir ses ordres et de faire respecter par
tous ceux qu'il énumérait, et dont la majeure
partie relève directement de lui, cette union
nationale, et même sacrée. Mais nous ne
croyons pas que, sauf chez les communistes,
engeance qui ne mérite aucune faiblesse, per-
sonne ait jamais cherché à la dénoncer.
Tout au plus a-t-on pu parfois constater une
divergence de vues entre tels et tels éléments
de la population européenne et telle autre frac-
tion de la masse, sur les mesures les meilleures
à employer.
Ce que l'on peut dire, car c'est la vérité.
c'est qu'en cette matière, il y a deux écoles.
Il en est une, pas systématiquement négli-
geable après, tout, car elle compte parmi ses
adepte» beaucoup de fe vieux Marocains '1
ayant vécu de longues années en contact avec
l' Arabe, et, à tort ou à raison, croyant con-
naître sa mentalité. Cette école dit : Dans
tout Arabe, jurtout encore insoumis, il y a un
guerrier fanatique. Il est prêt à obéir à celui
qui s'impose par la gloire des armes, mais il
est capable de rouler les plus fins diplomates :
1 t
sa soumission au verbe ne sera jamais qu ap-
parente,
Ceux-là regrettent, et ne s en cachent pas.
qu'au mois de juillet dernier on ait laissé per-
dre l'occasion d'en finir en une fois, lorsque
nos troupes étaient à pied-d' eruvre, et que,
moyennant un très petit effort qui aurait coûté
peu d'hommes et d'argent, on n'ait pas réglé
la question une fois pour toutes. Cette occa
sion perdue, iir se représentera pas
lot ou tard, il faudra taire parler la poudre,
et ce jour-là. nous dépenserons dix ou vingt
- fois -- en hommes et en argent ce que cela nous
aurait coûté.
Cc raisonnement que. nous le répétons, uou:-
ne faisons pas nôtre, n ayant pas assez d'expé-
rience technique pour nous faire une opinion
ne carietm, a de nombreux adeptes, même
parmi des gens oui ne sont pas des ,( buveurs
de sang, de vieilles culottes de peau ou de*
fanatiques imbu* du «cul mite de. U manière
fort" H.
A côté, il y a ceux qui, faisant valoir 1.
réel* succès obtenus sans tirer un eaup de
Le. MMiJlu ai) CBNTIMKSJ
LUNDI SOÏR, Il I UVHIKIt 1929.
._UIIIL GUOTIDIEI
Rédaction & Administration s
M.
PARII (1")
TtUPII. l LOUVRB 1MJ
- RICHMIEU W-84
Les Annales Coloniales
Les annonce» et réclames sont reçues au DiaumuM < Marnai RUBD^L mt L G - THÊBAULT Tem Ue articles publiée dans notre tournai ne peuvent
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France et
Colonies 180 » 100 » 60 »
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Voir grand, agir vite !
> m%m <
S'il paraît tout naturel qu'un Ministre
de nos Colonies s'embarque sur un croiseur
de notre marine pour visiter une de nos
Franoes d'outre-mer, ce geste n'en est pas
moins des plus rares dans notre histoire
gouvernementale. Aussi faut-il savoir gré à
M. André Maginot d'avoir fait ce geste,
pleinement et fortement, presque aussitôt
après sa prise de possession du pouvoir.
Il y a toujours de bonnes raisons pour ne
pas partir, sans compter les mauvaises.
Mais il n'y a pas d'obligation plus sérieuse
pour un Ministre que daller voir sur place
ce qu'il administre, de montrer la figure du
chef aux lieux mêmes où l'action est la plus
dure. Quand, ayant parcouru l'Afrique
française en compagnie des compétences les
plus agissantes, M. Maginot rejoindra les
bureaux de la rue Oudinot et les couloirs
des Assemblées, son autorité personnelle se
sera encore accrue de l'expérience faite. Et
il n'est pas non plus indifférent pour nos
populations coloniales, jusqu ici défavori-
sées à ce point de vue, qu'elles soient di-
rectement entrées en contact avec l'homme
qui a la charge de leur évolution dans le
cadre de la France.
Ouverte sur trois mers, peuplée de races
à qui l'aventure a toujours fait chercher
des horizons derrière l'horizon, la France
n'est pas colonisatrice depuis hier mais de-
puis toujours. La vie est vraiment un peu
courte de limiter à notre Troisième Répu-
blique l'essor colonisateur de la patrie :
c'est oublier l'Algérie de Bugeaud, les Indes
de Dupleix et La Bourdonnais, les Antilles
de d'Esnambuc et de Poincy, le Canada de
Jacques Cartier, la Malaisie de J. Parmen-
tier, la Guinée et le Soudan de de Béthen-
court, sans parler du Proche Orient où
essaimèrent les générations médiévales de
nos Croisés.
Nous avons perdu, il est vrai, plusieurs
fois, au cours des siècles, ces empires co-
loniaux successifs que nous avaient acquis
nos explorateurs de continents et nos fon-
dateurs de cités. Mais n'est-ce pas préci-
sément l'ignorance du pouvoir central qui
nous les a fait perdre, ces empires ? Si nos
rois ou leurs ministres s étaient eux-mêmes
rendu sur place dans ces prolongements
nouveaux de l'andenne France, auraient.
ils aussi facilement laissé sacrifier l'œuvre
de leurs prédécesseurs ? N'en peut-on dire
autant des dirigeants de notre première Ré-
volution, jusques et y compris Napoléon, in-
venteur et victime de la « politique conti-
nentale » ?
Maintenant que l'Intcrcotitiaentalitmr
trkttiphe d'un bout à 1 autre de la planète,
maintenant qu'il est devenu pour la France
un fait et une nécessité, maintenant que le
pétrole et l'électricité ont rétréci l'espace
en rapprochant le temps, maintenant que les
races coloniales ont mêlé leur sang au nôtre
pour le salut d'une commune patrie, il de-
venait anormal que le Ministre français des
Colonies ne quittât jamais l'Europe. Le roi
Albert de Belgique et le Prince de Galles
avaient donné l'an dernier un exemple re-
tentissant, utile, qui méritait d'être compris
et suivi. M. André Maginot, à son tour, a
inauguré une « politique de la présence »
qui ne doit plus être abandonnée désormais.
L'heure, est particulièrement opportune
pour une pareille politique. Nos colonies
sont partout en plein développement. Mais
ce n'est dénigrer personne que de dire
Qu'elles sont trop cloisonnées et pas assez
nanoées.
Trop cloisonnées, parce qu'éparpillées
sur la surface du globe au hasard des for-
mations suoeessives, elles n'ont pas encore
entre elles le mouvement intercolonial qui
développerait toutes leurs énergies en res
pectant toutes leurs individualités.
Pu assez financées, parce qu'il leur man-
que encore la plupart des grands travaux
d'outillage et d'assainissement indispensa-
bles à leur mise en valeur intégrale. Sans
doute on a déjà beaucoup fait dans ce sens,
en Indochine, en A. O. F. et dans notre
Afrique du Nord. Mais ce qui a été fait
n'est qu'un commencement : et combien de
nos colonies, jeunes ou anciennes, où pres-
que tout reste encore à faire, ou à refaire !
Electrification, adduction des eaux, ports
maritimes et fluviaux, canalisations, routes
d'automobiles et de camions, chemins de fer
pour marchandises, habitations à bon mar-
ché, wharfs et magasins, écoles, hôpitaux,
maternités, cultures et industries rationali-
sées, quel programme pour une France
d'après-guerre qui est comptable de ses Co-
lonies devant la civilisation universelle !
Or, nous sommes précisément à l'heure
où jamais les disponibilités du marché fran.
çais n'ont été plus abondantes. Plus de cin-
quante milliards sommeillent en comptes-
courants dans nos banques. La hausse con-
tinue de nos rentes et de nos bonnes va-
leurs françaises témoigne de ces accumula-
tions de capitaux employables. Bientôt ils
reflueront sur les valeurs étrangères, tout
comme avant 1914, si la France ne leur
ouvre pas aux colonies ou dans ses départe-
ments des exutoires sains et nouveaux. Com-
bien déjà de valeurs coloniales belges, néer-
landaises, anglaises, dans les portefeuilles
français d'aujourd'hui 1 Si cet afflux étran-
ger continue et s'accroît, ce sera bientôt au
détriment de notre expansion nationale.
L'idéal de la France ne peut pas être
de redevenir un peuple de touchcurs de
coupons étrangers, mais de s'affirmer un
peuple de créateurs d'énergies nationales
dans la prodigieuse concurrence interconti-
nentale des temps nouveaux. C'est vers la
France coloniale que peuvent et doivent être
orientées aujourdhui les disponibilités du
marché français. Nos finances commandent
nos aoIon- et nos colonies oommandent noft
finances : on ne conservera ni n'accroina
les unes sans les autres.
Le Gouvernement fa compris. Il a encou-
ragé le Crédit National et le Crédit Fon-
cier de France à étendre aux colonies les
opérations que leur permettent leurs réserves
et leurs bilans. Félicitons-nous que ce pre-
mier pacte de solidarité soit conclu à pro-
pos d'une de nos colonies récemment sinis-
trées, la Guadeloupe, à rééquiper tout-
entière sur un plan plus moderne, plus
digne de la France dans la Méditerranée
américaine. Une bonne action n'est jamais
perdue : elle est initiatrice d'une voie où
s'engageront successivement, progressive-
ment, nos Etablissements financiers et nos
Colonies sous le contrôle de l'Etat et de la
nation. Notre balance commerciale ne peut
être en excédent que par la multiplication
dew ^échanges entre Frances d'outre-met'
et France métropolitaine. M. Maginot a eu
raison de le proclamer à Dakar, au centre
même des réalités coloniales : « Maintenant
il faut regarder vers lavenir, faire germer
des entreprises, accélérer la production. »
Certes, et pour cela il ne faut plus hésiter,
il faut voir grand et agir vite 1
iffemrv ."ptne"er.
Sénateur de la Guadeloupe, Ambas-
sadeur de France, Rapporteur des
Commissions des Finances, des
Affaires étrangères et des Colonies.
M. Manceron rejoint son poste
M. Manceron, Résident général en Tuni-
sie, qui rejoint son poste, est arrivé à
22 h. 15 à Marseille, venant de Paris, où
M. Saint l'avait salué à la gare de Lyon.
Au nom du Préfet, il a été salué par MM.
Delpoux et Froment, chefs de cabinet.
A leur départ de Paris hier matin, M. Man-
ceron et Mme Manceron ont été salués par
MM. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc; Cattat et Voizard, ses
chefs de cabinet; Geoffroy-Saint-Hilaire, di-
recteur de l'Office du gouvernement tuni-
sien ; de Verneuil, chef de cabinet de M.
Manceron; Barioulet et Rouget, de l'Office
du gouvernement tunisien; Mourniot, direc-
teur général des travaux publics de la Ré-
gence; Chabert, directeur de l'Office tuni-
sien de Lyon, et par un grand nombre d'amis
personnels.
Ce matin, à Il heures, M. Manceron a été
reçu à l'Office tunisien de Marseille puis il
assista ensuite au déjeuner que lui a offert
la Chambre de commerce. Il s'embarquera
demain mardi à destination de Tunis.
Voyage fi' de M. Bo,d.,
.11
M. Bordes, Gouverneur général, parti sa-
medi soir d'Alger pour un voyage d'étude
dans l'extrpme-sud, voyage qui le conduira
jusqu'à El Golea, est arrivé hier soir à
Biskra.
Il a été reçu par les délégués financiers
français et indigènes et toutes les autorités.
Il a inauguré le monument aux morts et a
remis au bachagha Bou Aziz ben Gana, qui
rendit à la cause française des services si-
gnalés, un décret lui restituant le titre de
Cheik El Arab (chef des Arabes), titre qui
avait toujours été porté par le chef de cette
puissante famille jusqu'en 1837.
Un banquet a été offert par la Municipa-
lité, dont te maire a félicité M. Bordes pour
sa sage politique inspirée par la connais-
sance exacte des choses de l'Algérie.
(Par dépêche.)
Le loyalisme des Kabyles
A la veille du centenaire de l'Algérie
française, il est intéressant de connaître les
senlimenls" des montagnards kabyles qui
pendant tant de siecles sont restés dans
leurs montagnes il l'abri de toute autre
civilisation et dont seuls les Français ont
pu faire des amis.
Voici, à ce propos, un télégramme qui
traduit de façon excellente l'état d'esprit
actuel de ces populations. Il vient d'être
adressé à M. Pierre Bordes, Gouverneur
Général, par le Président, des Caïds des
communes de plein exercice de l'arrondis-
sement de Tizi-Ouzou, qui est le chef-lieu
de la Kabylie :
« Les Caids des communes de plein exercice
(' de l'arrondissement de Tizi-Ouzou, représen-
tants les plus immédiats (W cent trente-huit mille
« ames de paisibles travailleurs de KaLylie. rên.
« nis ce jour à lizl-Ouzou où ils ont forme une
CI Association Amicale, vous adressent à l'unll-
ntraité t'expresson et l'assurance de leur in-
u défectlble attachement et de leur loyalisme le
« plus ardent et pour l'œuvre que vous acconi-
« plissez en Algérie avec grand esprit de justice
« et d'équité, vous félicitent et vous remercient
« bien vivement en leur nom et aux noms des
'1 populations qu'ils représentent. Pour l'Associa-
•< lion Amicale, le Président : Si Salah Si Ah-
« med ». •
Paris Côte-d'Ivoire
en automobile
t
Trois seulement des cinq voitures de la
mission La Rochefoucault-Loiseau qui
avaient quitté Paris le 27 janvier et Oran
le 29, sont passées à Reggan le 8 février.
Les deux autres sont en panne dans le
bled, ayant cassé leur pont arrière.
Arrivée il Reggan le 10 février à 10 heu-
res du malin, la caravane, réduite à 3 voi-
tures et 5 voyageurs (MM. de la Rochofwi-
cault, Prud'homme, Girardin, le lieutenant
Loiseau et un mécanicien), est repartie a
midi pour Gaô.
Les voyageurs étaient tous en parfaite
santé.
La caravane entière avait quitté Co-
lomb-Béchar le 3 février après s y être ar-
rêtée pour réparer une des volturw.
Caisses des écoles
et cantines des colonie*
Fréqueutgf^éeolê est un diwrir,
et un dr&êtf ÀoêiJHivorts diàv àrd*
pour que le droit s'exerce, pour que
le devoir - soit accompli, il tout deéfi condi-
tions préalables et qui dominent lit autres:
que l enfant mange et qu'il soit vitu ; en-
core cette deuxième condition n'est-elle pas
aux colonies tout à fait indispensable ; mais
la première.
Voilà pourquoi j'ai noté dans les textes re-
latifs à l'Enseignement en Cochinchine ceux
qui ont trait aux œuvres auxiliaires de
l'école.
Les a Caisses des Ecoles. sont là-bas des
institutions de premier ordre. On ne les en-
couragera jamais asses, on ne récompensera
jamais assez ceux qui y consacrent leur
temps et leur argent. Cotisations, quêtes,
ventes et tombolas, dons privés, subventions,
tout cela sert à acheter des livres, des appa-
reils de cinéma, des jeux, mais surtout à
acheter du pain et de la nourriture pour les
pauvres petits qui arrivent, l'estomac dans
les talons.
Beaucoup, qui viennent après avoir par-
couru de grandes distances, apportent sans
doute leur fritchi. Mais c'est en général une
boulette de ris cuit la veille et qu'ils man-
gent froide. De là, les maladies, les absen-
ces forcées : alles donc imposer l'obligation
scolaire avec une foreille stllU-aU",efll!IIio,,!
Alors intervient la 1 cantine W. * 3 "T
Les rations y sont calculées suivant l'âge
des enfants, la nourriture y est substantielle
et saine ; les petits indigènes sont au moins
assurés de manger convenablement une fois
par jour. La Caisse des Ecoles collabore
avec la cantine, le prix de la ration est con-
sidérablement abaissé ; la famille pauvre
peut y envoyer le petit, et puis, si elle est
trop pauvre, on s'arrange.
* « J'ai à peine besoin, écrit le Gouverneur,
de faire ressortir l'heureuse action sociale et
morale exercée à bien d'autres points de
vue encore par les cantines scolaires. Ces
oeuvres viennent discrètement au secours de
l'enfance misérable sans dispenser les fa-
milles d'un effort raisonnable. Les cantines
soustraient, d'autre part, les enfants des ha-
meaux excentriques au ueflorable vagabon-
dage des interclasses, vagabondage perni-
cieux à tant d'égards. Ella améliorent no-
tablement enfin, l'expérience l'a constam-
ment démontré, la fréquentatio" salaire et
le rendement de l'écolier. *
Parbleu 1 Ventre affamé n a pas d'oreil-
les même pour les leçons de grammaire et
d'orthographe, et, encore un coup, l'écolier
ne fréquente l'école que s'il n'est pas tiraille
par la faimt puis décimé par la malaiîlè.
Le véritable amphitryon est l'amphitryon où
Von dinc ; la véritable école du pauvre pe-
tit indigène, c'est celle où il déjeune convc-
noblement.
le voudrais que nos amis de l'Ecole laïquc 1
y pensent quelquefois. Ohl je sais qu'ils ont
assez à faire en France même ; mais, ce-
pendant, quand ils comptent les sous amas-
sés pour venir en aide à l'école métropoli-
taine, je désirerais, que de temps à autre,
par accident, aussi rarement que l'on voudra,
nos 1Huis de l'Ecole prélèvent quelques
francs Pour l'école primaire coloniale.
Et, en tout cas, je désirerais qu'on n'ou-
bliât pas,. à l'heure des récompenses, ceux
dont le dévouement assure le succès des
Caisses des Ecoles et des Cantines aux Co.
lonies. J'ignore ce qu'on leur réserve dans
la promotion violette. Si on faisait une pro-
motion exprès pour eux, qui donc y trouve-
rait à redire ?
Peut-être pourrions-nous trouver, en cher-
chant bien autour de nous, dis rubans et des
rosettes moins bien placés.
Mario Jtonslm,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
- â
L'ANTENNE COLONIALE
La France et ses Colonies
L'inauguration toute récente de la pre-
mière liaison française de téléphonie sans
fils intercontinentale entre la France et l'Ar-
gentine a mis au premier plan de l'actua-
lité la question des communications télépho-
niques, par des voies françaises, de notre
pays avec ses colonies lointaines.
usqu'ici des expériences seulement ont
été tentées, d'ailleurs cburonnées de succès,
entre la Métropole et l'Algérie.
Il s'agit de les continuer et de les étendre
à toutes nos colonies, en vue d'aboutir à une
liaison régulière entre la France et ses loin-
taines possessions.
L'administration des P. T. T., sous la haute
autorité de M. Germain-Martin, est disposée,
pour sa part, à aider cette politique d'expan-
sion, en travaillant de son mieux au dévelop-
pement des liaisons téléphoniques entre la
France et ses colonies..
L'Angleterre, de son côté, est en relations
téléphoniques avec le Canada par l'intermé-
diaire de la liaison avec New-York.
D'autre part, toutes les grandes nations
de l'Europe cherchent à obtenir des liaisons
nationales non seulement avec leurs colonies
mais avec les grands marchés mondiaux au
delà des mers. C'est ainsi que l'Allemagne
par station de Nauen écoule du trafic télé-
phonique sur Buenos-Ayres.
La France doit donc elle-même entrer ré-
solument dans cette voie pour sauvegarder
son influence et ses intérêts commerciaux ;
si les circonstances ne lui ont pas permis de
réaliser dans le passé un réseau de commu-
nications sous-marines, aussi complet que ce-
lui dont l'Angleterre a eu le bénéfice, du
moins a-t-elle aujourd'hui la possibilité par
la T. S. F. et la téléphonie sans fil de re-
trouver son indépendance vis-à-vis des na-
tions étrangères qui l'avaient précédée dans
le problème des liaisons électriques loin-
laines.
Vers le Niger
L'arrivée à Bamako
M< MwMM et les membres de la Mission
sont airivés aujourd'hui à Bamako, sur le Ni-
ger, après s'être mais à Kayes, l'ancien
chef-lieu du Soudan français.
La visite à Kayes
Abandonnant le train spécial, le ministre
des Colonies a visité en automobile l'ancienne
capitale du Soudan, puis les chutes du Séné-
Sal, au Felou et à Gouina, qui sont en voie
d'aménagement, afin d'assurer la navigabilité
du fleuve pendant toute l'année et pour per-
mettre l'électrification de la ligne de Dakar
au Niger.
M. - Maginot, après # avoir visité Medine.
célèbre par le siège qu'y soutint, héroïque, le
mulâtre Paul, a repris le train à Bafoulabé,
vers Bamako.
Un accueil enthousiaste a été réservé au
ministre des Colonies par les populations.
Les journées de Dakar
L' émouvante cérémonie de t'inauguration du
Monument aux Morts de Dakar débuta par
quelques paroles de M. Diagne, député du
Sénégal, qui exprima sa gratitude pour le
choix fait ur le Gouvernement de la Répu-
blique en déléguant M. t Maginot, car nul
n'était plus qualifié que l'actuel ministre des
Colonies.
Ensuite, un instituteur indigène, a président
de l'Association dakaroise dei anciens com-
battants, a lu une déclaration de vibrant pa-
triotisme, puis M. Albert Lebnm a associé le
tr i ot i
Sénat à l'nommage rendu aux morts.
M. Maginot prononça ensuite le magistral
discours que seules les Annales Coloniale" de
samedi dernier ont reproduit in extenso.
A midi, la Chambre de Commerce de Da-
kar a offert un grand banauet au ministre des
Colonies dans son nouvel hôtel, d'ailleurs en-
core inachevé.
Au dessert, le président du Conseil colo-
nial, M. Duguay-Clédor. a salué éloquem-
ment le ministre, grand blessé de guerre, et a
affirmé le patriotisme de tou", les Africains. de
M. Turbé, président de ta Chambre de
Commerce de Dakar, a montré le développe-
ment du pays et a exprimé les desiderata du
monde économique.
Les deux orateurs ont fait l'éloge de M.
Carde.
M. Maginot, prenant ensuite la parole, féli-
cita les commerçants, les colons et les fonc-
tionnaires des résultats déjà obtenus et insista
sur la tâche qu'il reste à faire.
Il dit la nécessité d'une rigoureuse discipline
d'hygiène pour éviter le retour de la nèvre
jem, U traça tout un programtoe d'action éco-
nomique qui mettrait en valeur notre belle co-
lonie, grâce à un emprunt « dont M. Carde
soumettra d'ici peu le projet au gouverne-
ment », grâce aussi aux prestations en nature.
- Mais c'est le port, déclare le Ministre,
qui est la principale raison d'être de votre
ville. Le port, position stratégique et com-
merciale de premier ordre, intéresse non
seulement la colonie, mais la prospérité na-
tionale. 100 millions sont prévus pour effec-
tuer de nouveaux travaux. Si l'emprunt se
réalise, ce sont 220 millions qui lui seraient
consacrés pour en faire un des premiers ports
du monde.
Le canal de Sotuba
La deuxième phase du voyage de M. Ma-
Sinot au Soudan français sera l'inauguration
du canal de Sotuba, dont la construction fait
partie de la première tranche du grand pro-
gramme de politique hydraulique élaboré par
M. J. - Carde.
Le système constitué par le barrage et le
canal de Sotuba est principalement destiné à
l'irrigation des tenes bordant la rive droite du
Nicer. de l'aval des rapides de Sotuba à la
rivière Faya ; la superficie de ces terres est
de 5.000 hectares environ. Grâce à une irri-
gation régulière, elles pourront être affectées
aux cultures vivrières et cotonnières. Au point
de vue démographique, l'ouverture de nou-
velles terres à l'agriculture entratnera ipso facto
la formation d'un certain nombre d'aggloméra-
I tions et favorisera ainsi la politique de repeu-
plement à laquelle le Gouvernement de l' A.
O. F. apporte tous ses soins.
En outre, les leçons que l'on pourra tirer
de cette expérience permettront de diriger dans
un sens précis et sur un plus vaste plan d'uti-
lisation des possibilités de l'avenir.
A cet égard, il convient de signaler que
d'autres grands travaux d'un ordre analogue
ont été entrepris : il s'agit de l'endiguement
du Haut-Macina qui aura pour but de proté-
ger les terres situées en tête du delta intérieur
du Niger, sur la rive gauche, contre les inon-
dations dévastatrices produites par la cnle du
fleuve. Cet endiguement, un peu retardé par
la recherche d'un outillage mécanique puissant
approprié, avance à présent rapidement.
AMATEURS DE DENRtES COLONIALES
l' 1
Des malfaiteurs ont cambriolé lee grands
entrepôts de denrées coloniales Ozoulay,
boulevard Michelet à Marseille. Ils ont dé-
robé une cinquantaine de mille francs de
poivre et de café qu'ils ont chargés sur
une camionnette. Les malfaiteurs ont pu
s'enfuir.
Départ d'un Terre Meuvas
060
Avant-hier matin lo chalutier iMden-
Fontaine a quitté Saint-Malo pour Tornv
Neuve. C'est le premier bateau de grande
pêche de la flottille de Saint-Malo qui
.prend la mer pour les bancs.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Les colonies françaises et le Congrès in-
ternational du Café.
Le Mérite agricole.
Lois, Décrets, Arrêtés.
PoaP nos morte 4*Afrique
L'Aviation Coloniale -
France-Indochine
A la suite d'un accord entre les minis-
tères des P. T. L, de l'Air et des Colo-
nies, l'avion France-Indochine que pilotera
l'aviateur Le Brix, emportera du cour-
rier et du menu fret.
Le courrier en question, reçu dans tous
les bureaux de poste, devra acquitter une
surtaxe de IU fruncs par 10 grammes ou
fraction de 10 grammes. Il devru être rendu
à Murseille le 18 février, à 18 heures. Une
circulaire du ministère des P. T. T. fixera
très prochainement les détails d'achemine-
ment de ce courrier.
France-Amérique du Sud
Le lieutenant de vaisseau Paris, qui, l'an
dernier, à bord de son hydravion la Fré-
gate, avait tenté la traversée de l'Atlan-
tique, et s'était trouvé dans l'obligation
d'interrompre son raid aux Acores, tentera
prochainement, à bord du même appareil,
un voyage en Amérique du Sud.
Afin de faciliter ce voyage, le ministre
des Colonies du Gouvernement portugais
vient de donner des instructions au gou-
verneur des lies du Cap-Vert pour le eus
où notre compatriote se trouverait dans
l'obligation de solliciter une aide quelcon-
que.
Traversée du Sahara
Vendredi dernier, à 11 heures, le maré-
chal Franchet d'Espérev est arrivé à Reg-
gan, à bord d'un avion piloté par le colonel
Vuiliemin. Le maréchal, qui se rend à naO,
où il doit rencontrer M. Maginot, ministre
des Colonies, est reparti de Reggan à 16
heures dans une voiture automobile de la
Compagnie transsaharienne.
France-Madagascar
L'avion de la mission Richard, est ar-
rivé samedi après-midi il Adrar du Touat.
Après s'être ravitaillé, l'avion est re-
parti à 4 heures le lendemain en direc-
tion de Reggan dernier poste avant la tra-
versée du Sahara.
La mission Richard se trouve mainte-
nant à pied d'œuvre pour commencer la
reconnaissance des territoires du tronçon
saharien de la future ligne France-Mad-i-
gnscar.
INCENDIES DE PAQUEBOTS
T. ̃̃
Nous avons- mentionné récemment, ici
tncmc, le 7ilence gardé par les experts du
Ministère des Travaux Publics, chargés
d'enquêter sur les causes de l'incendie du
Paul-Lecat. Ce mutisme, dont leur situation
officielle leur fait peut-être une obligation,
nous confirme pour notre part dans un sen-
timent qui fut nôtre dès les premiers ins-
tants : le personnel du bord tout au moins
une partie de ce personnel en sait sur la
question évidemment plus qu'il n'en veut dire.
Cela nous remet en mémoire certaines cir-
constances qui se sont manilestées en pa-
reille occurrence, à bord d'une des plus bel-
les unités des « Chargeurs Réunis » : le pa-
quebot Cap-Saint-f ac que s, incendié partielle-
ment dans le port de Haïphong. Avant que
l'alarme n'eût été donnée, avant que la
moindre fumée ne filtrât par. les ouvertures
du navire, on vit tout le personnel de ser-
vice monter en procession sur le pont avec
ses sacs bouclés, préparés pour un déménage-
ment précipité.
Etrange coïncidence!.., Puis ces braves
gens européens ou asiatiques, allèrent tran-
quillement s'étendre, cigarette au bec, sur le
spardeck, dans un aimable farniente, dont
ne put à elle seule les tirer, le moment venu,
l'annonce que le feu couvait quelque part à
bord : il fallut pour qu'ils se décidassent à
bouger, qu'on les priât d'aider l'équipage à
pomper, ce que leur dignité, bien entendu,
ne leur permit point. Cette marque inatten-
due d'une prescience, vraiment rare chez des
hommes non pas doués du don écossais de
seconde vue émut-elle M. Qui-de-Droit ? On
aurait tort de l'inférer. On ne vit là que le
geste méritoire de dignes travailleurs imbus
des prérogatives syndicales, se refusant très
justement à des besognes étrangères à leur
spécialité.
Evidemment, il n'entre pas dans nos in-
tentions d'incriminer, gratuitement nous vou-
lons croire, le personnel tout entier du
Il Cap-Saint-Jacques ». Mais que la majorité
de ce personnel redoutât quelque chose à
l'avance, voilà qui n'est guère contestable.
Dans le cas du Paul-Lecatt il faut admet-
tre que le secret fut mieux gardé. Aussi
bien, le service subalterne français, tout au
moins dans les grandes compagnies de navi-
gation, semble actuellement purgé des élé-
ments fâcheux auxquels, au lendemain de la
guerre, on a dû tant de scènes de désordre.
Mais nous ne saurions en dire autant de la
séquelle de boys, chinois ou même annami-
tes, qui assume les grosses besognes et colla..
bore aux autres. Ces individus, le plus sou-
vent, sans état civil démontré, engagés au
petit bonheur des désertions aux escales, peu-
vent rendre parfois des services : ils ne pré-
sentent jamais la moindre garantie. Qualifier
leur moralité de douteuse, serait à coup sûr
les flatter énormément. Comment ne pas soup-
çonner parmi eux, nous ne dirons pas seule-
ment des délinquants de droit commun (on
nous taxerait de naïveté) mais les pires sala-
riés du désordre international ?
Le fait que, du moins sur les lignes d'Ex-
trême-Orient, les sinistres de l'ordre de ceux
qui nous occupent se produisent de préfé-
rence sur une rade ou dans un port, n est-il
point de nature à donner à réfléchir?
Après le Paul-Lecat, après le Cllp-Saillt-
lacquu, après le FOJltaineblttlu, nous esti-
mons qu'en voilà assez, pour le moment.
Un peu de surveillance dans le recrute-
ment de vos auxiliaires, Messieurs les Com-
mandants de paquebots et Messieurs les
Agents des Compagnies ! Cessez de vous en
rapporter aveuglément au fiait professionnel
de vos maîtres d'hôtel. Votre devoir est de
tontrôter personnellement les téférences des
engagés, en commençant par exiger une juc
lification péremptoire de leur personnalité.
Les Compagnies taxent à assez haut prix Ir.
transport de leurs passagers, pour que ceux
ci soient en droit d'exiger d'elles de n'em-
ployer à bord qu'un personnel identifié.
IVerèliief.
Augmenter les ressources
Diviser les risques
par Louis LE DARDI&".
a-
La sécurité
Cette question de la sécurité a fait l'objet
de bien des discussions au Maroc, et de trop
nombreux artic!»* en France, depuis quelques
mois. Il faut essaye, de mettre les choses au
point et de raisonner froidement.
Une chose d abord est certaine. Si l'on fait
le total des enlèvements à main armée, des
assassinats et des vols qui se commettent, bon
mois mauvais mois, au Maroc, et si on com-
pare ce total à celui des crimes du même genre
perpétrés dans les pays d'Europe réputés les
plus civilisés, il faut reconnaître que la
moyenne criminelle marocaine est de beau-
coup inférieure à celle de la France, par
exemple. On eet moins exposé à un « acci-
dent » dans le bled, même réputé d'insécurité,
que dans les faubourgs d'une grande ville :
Paris, Marseille, etc., et même que dans nos
paisibles campagnes. Et les journaux locaux,
voire ceux de la mère patrie, agissent mal en
consacrant des colonnes entières au récit de
ces faits-divers, profondément regrettables,
c'est entendu, mais, en somme, assez rares.
Aussi s'explique-t-on mal l'appréhension
manifestée par certains touristes qui invoquent
cette insécurité pour ne pas venir au Maroc.
Comme on ne les laisse jamais pénétrer dans
le3 zones dangereuses, et comme tout le restant
du pays est parfaitement sûr, ils seraient cer-
tains de ne pas avoir le moindre ennui. Mais
il ne s'agit pas ici de tourisme. Nous nous
occupons des agriculteurs qui peuvent être
amenés, pour un des motifs que nous avons
indiqués en passant, à venir choisir comme
champ d'action des terres dans les régions
neuves, sur des territoires sinon vierges le
Maroc n'est pas l'habitacle préféré des virgini-
tés, quelles qu'elles soient mais encore peu
exploitées.
Ici encore, il faut distinguer.
Ceux qui, rompant avec la tradition qui veut
que tout l'effort de colonisation se porte uni-
quement dans le Nord, iront, à l' ouverture du
Sous, s'installer dan? cette région, dont on est
en droit d'attendre de bom résultats, ceux-là
ne risquent pas grand' chose. De ce côté, la
politique dite de pénétration pacifique r
semble aveir parfaitement bien réussi. Lef
y a ou Tanan, les Aït Ouadrin et autres au-
tochtones paraissent vraiment décidés à ne pas
créer le moindre obstacle a l'installation de
colons européens chez eux. C'est déjà un assez
joli avenir qui s 'ouvre devant nos agriculteurs,
car on compte dans la région nas mal de cen.
taines et même de milliers d hectares propre-
à un effort nouveau, puisque le climat, la na
ture du sol s' y prètent et oue les disposition
pacifique.* des naturels n'y font pas obstacle.
De ce <ôté, donc, succès incontesté de l >
politique à laquelle le Parlement. les ministre
et la Résidence générale sont si attachés. En
est-il partout de même, dans le Tadla, par
exemple ?
Ici, la chose est plus délicate. Nous ne
voudrions pas encourir les foudres de l'orateur
qui dénonçait l'autre jour le mal occasionné à
cette politique et même à la sécurité en elle-
même, par l'attitude de certains opposants,
lorsqu'il disait : k Nulle parole, nulle action,
nulle penfée ne reste secrète dans ce pays
(il aurait pu ajouter : ni dans aucun pays d' h
lam, voire d'Afrique), et M. le Résident ge
néral réclamait énerpiquement la liaison u sur
les fronts, liaisen à l'intérieur, liaison entre les
différents éléments de sécurité troupes, agents
d' autorité français et indigènes, chefs, popula.
tions soumises, colons, français et européens ,.
Ce en quoi il avait pleinement raison, car il
appartient à tout chef diunc de ce nom de
faire obéir ses ordres et de faire respecter par
tous ceux qu'il énumérait, et dont la majeure
partie relève directement de lui, cette union
nationale, et même sacrée. Mais nous ne
croyons pas que, sauf chez les communistes,
engeance qui ne mérite aucune faiblesse, per-
sonne ait jamais cherché à la dénoncer.
Tout au plus a-t-on pu parfois constater une
divergence de vues entre tels et tels éléments
de la population européenne et telle autre frac-
tion de la masse, sur les mesures les meilleures
à employer.
Ce que l'on peut dire, car c'est la vérité.
c'est qu'en cette matière, il y a deux écoles.
Il en est une, pas systématiquement négli-
geable après, tout, car elle compte parmi ses
adepte» beaucoup de fe vieux Marocains '1
ayant vécu de longues années en contact avec
l' Arabe, et, à tort ou à raison, croyant con-
naître sa mentalité. Cette école dit : Dans
tout Arabe, jurtout encore insoumis, il y a un
guerrier fanatique. Il est prêt à obéir à celui
qui s'impose par la gloire des armes, mais il
est capable de rouler les plus fins diplomates :
1 t
sa soumission au verbe ne sera jamais qu ap-
parente,
Ceux-là regrettent, et ne s en cachent pas.
qu'au mois de juillet dernier on ait laissé per-
dre l'occasion d'en finir en une fois, lorsque
nos troupes étaient à pied-d' eruvre, et que,
moyennant un très petit effort qui aurait coûté
peu d'hommes et d'argent, on n'ait pas réglé
la question une fois pour toutes. Cette occa
sion perdue, iir se représentera pas
lot ou tard, il faudra taire parler la poudre,
et ce jour-là. nous dépenserons dix ou vingt
- fois -- en hommes et en argent ce que cela nous
aurait coûté.
Cc raisonnement que. nous le répétons, uou:-
ne faisons pas nôtre, n ayant pas assez d'expé-
rience technique pour nous faire une opinion
ne carietm, a de nombreux adeptes, même
parmi des gens oui ne sont pas des ,( buveurs
de sang, de vieilles culottes de peau ou de*
fanatiques imbu* du «cul mite de. U manière
fort" H.
A côté, il y a ceux qui, faisant valoir 1.
réel* succès obtenus sans tirer un eaup de
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