Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 février 1929 05 février 1929
Description : 1929/02/05 (A30,N21). 1929/02/05 (A30,N21).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280499d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. - N° 21. LE NUMERO : 30 CENTIMES v MAIUh »U1H, j t hVHihH iMW
JOURNAIQUOTIDIEN
Rédaction & Administration: f
14, RM II ̃•M-TMMr ,
PARIS a-)
TÉim. t LOUVVtB 19-17
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Les Annales Coloniales
Ub wanomes et récbmes ww repee • DIRECT a u» -' MOPOOI RUBDEL et L G THÊBAUL Tbure« du jour%& ,..-. étre rqwoduils qu'en citant te. Atirîà%um Gowawu.
àBONNEMEIITS
avec la Revue mensuelle r
Un du 6 Moi* a Net. 1
France et
Colonies 190 n tOO. 10 » '1
Etranger.. 240. 126 s 70.
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
EN TUNISIE
1
TOUS LES IMPOTS NE SONT PAS DU FISC
) .t. (
J' ai rencontré récemment à Paris un colon
notable de Tunisie avec lequel j'aime fort à
m'entretenir parce que je retire toujours de sa
conversation d'utiles suggestions. Je crois, d ail-
leurs, que, de son côté, il ne déteste pas me
faire certaines conndences, comptant qu'un jour
ou l'autre il les retrouvera sous la plume du
journaliste.
Dans ce mutuel état d'esprit, la décision de
déjeuner ensemble était en gestation, mais au
moment où j'allais formuler mon invitation, il
me devança avec sa promptitude d'homme de
la brousse : « Je vous emmène déjeuner, nous
causerons ! m
Quelques instants après, nous étions assis à
une petite table d'un restaurant qui voisine avec
un grand journal, et aussitôt le menu com-
mandé, nous commencions à causer.
Or, les journaux venaient de signaler les
discussions assez vives qui s'étaient produites
au Grand Conseil de Tunisie à propos de quel-
ques impôts nouveaux que proposait l'Adminis-
tration. Les représentants de la population
avaient émis à leur encontre des protestations
et leur avaient fait subir de sensibles réductions.
Ah çà, dis-je à mon commensal, vous ne
voulez donc pas payer d'impôts en Tunisie ?
Voilà bien la réputation que l'on nous
fait. Il n'en est pas de moins méritée.
Pourtant, on a cité des chiffres dont la
comparaison est décisive entre contribuables
français et contribuables tunisiens.
Oui, c'est la manière dont les bureau-
crates procèdent pour rendre leurs oracles : la
paperasserie, toujours la paperasserie. La vie,
mon cher ami, est tout autre chose.
C'est Pascal qui met en garde les hommes
sensés contre les comparaisons hasardeuses et
recommande d'abord de s assurer que les termes
entre lesquels on risque une comparaison sont
ciu même ordre. Eh bien, malgré l'emploi du
même vocable, contribuables tunisiens et contri-
buables français ne sont pas des unités du même
ordre.
- Que voulez-vous dire ?
- Je veux dire que l'ambiance est tellement
différente pour chacune de ces catégories qu'il
ne saurait être établi entre elles aucune compa-
raison :
En France, I agriculteur cultive une terre
depuis longtemps assouplie, travaillée. dont il
connaît le caractère, le coefficient productif ;
en un mot, tout le pédigree ; en Tunisie, le
colon qui s installe doit s'attaquer à la brousse,
la débarrasser des souches plolondet'o de ten-
Ûacfoet et de jujubiers qui ne cèdent Qu'à la
dynamite, et quand il a conquis sa terre de cette
façon, il faut qu'il pénètre son mystère par des
expériences coûteuses et souvent décevantes.
Croyez-vous que l'on puisse soutenir que
,f deux propriétaires vivant dans des conditions
aussi opposées sont justiciables de l'impôt au
même titre ?
- Je reconnais que votre raisonnement est
juste pour la période de défrichement, mais
après ?
- Après ? Mais, mon cher ami, notre vie
dans le bled ne ressemble pas davantage à
l' existence du placide propriétaire de France.
Celui-ci n'a jamais plus de quelques kilo-
mètres à faire pour transporter ses récoltes à une
gare proche ou, dans tous les cas, il trouve au
sortir de chez lui une bonne route empierrée.
La plupart d'entre nous, et c'est mon cas, sont
trop loin d'une gare pour en user et n'ont que
des pistes pour desservir leurs terres. Ils ont
aussi les mêmes difficultés pour recevoir leurs
engrais, leur matériel agricole, leurs approvi-
sionnements, difficultés qui se traduisent par
beaucoup de peines et par de grosses dépenses
que ne connaît pas l'agriculteur français. Lui.
il a chemin de fer, routes, entreprises de trans-
port pour venir déposer à sa porte tout ce qui
lui est destiné.
----- Voilà ce que vos bureaucrates ne font pas
entier dans leurs comparaisons.
Diable, vous commencez à m'émouvoir.
Et ce n'est pas tout. Tenez, il y a deux
mois, mon petit Jean de trois ans, magnifique
de santé, est pris soudain d'une fièvre intense ;
il se plaint de la gorge, nous avons peur du
croup.
En France, on aurait eu un médecin à por-
* tée ; moi, je suis à 20 kilomètres du médecin
de colonisation qui est souvent en tournée hora
de chez lui. Je me décide à aller à Tunis, 100
kilomètres aller, 100 kilomètres retour, pour
être certain de ramener un docteur. Je fais de
grosses provisions de remèdes chez un pharma-
cien et je reviens chez moi en toute hâte. Ce
n'était pas le croup, mais une angine. L'état
de l'enfant s'est vite amélioré.
Mais cette alerte m'a coûté 2.000 francs ;
elle aurait causé 300 francs de dépenses à un
propriétaire français.
Du reste, d'une façon générale, les Tuni-
siens paient un très lourd impôt de santé auquel
ne sont pas soumis les Français et auquel il faut
encore ajouter pour les premiers un impôt de
----- voyage qui arrive actuellement à des chiffres
astronomiaues.
a Impôt de santé et impôt de voyage, la néces-
sité où nous sommes d'envoyer, au moins tous
les deux ans, nos enfants passer leurs vacances
en France et d'aller souvent rous-memes soi-
gner notre foie à Vichy, à Contrexéville, et
autres stations dont les eaux ont peut-être beau-
i coup de vertus, mais ne connaissent pas celle
1 du bon marché. Or. cet impôt-là, c est à la
I France que nous le payons. MM. les bureau-
[ crates n'en tiennent pas compte dans leurs cal-
culs.
Vous leur en voulez bien !
Oui, j'enrage de voir que trop souvent
nos destinées dépendent de roftds-de-cuir dont
la médiocrité rancie ne comprend pas la diffé-
rence qu'il y a entre l'existence ouatée d'un
bureaucrate et celle de tous ceux qui travaillent
en Tunisie, dans les villes comme dans le bled.
C!¥"-. -
Tenez, encore un exemple pciiotmel : j'ai
dû venir à Paris pour une affaire de famille et
j'en profite pour visiter l'aposition des ma-
chines agricoles où j'ai même fait quelques
achats.
Si j'étais propriétaire en Provence, en Gas-
cogne, dans les régions les plus éloignées de
Paris, ce déplacement m'aurait coûté 2.000 fr.
au plus. - -
Colon tunisien, quand je rentrerai dans ma
ferme, mon portefeuille sera allégé de 15.000
francs, en dehors. bien entendu, du prix de mes
achats de matériel. Cet argent, c'est en France
que je l'aurai laissé, moi que l'on ne considère
pas comme un contribuable français, et à qui
l'on reproche une trop faible charge comme
contribuable tunisien.
Savez-vous à quoi l'on arrive avec ces cam-
pagnes ? A dégoûter ceux que l'on a poussés
à s'installer outre-mer par de beaux discours
qui les proclamaient les vaillants éclaireurs de
la plus grande France. Voilà qu' on semble au-
jourd'hui les dénoncer comme profateurs. Et
alors, découragés, les colons français de Tuni-
sie vendent leurs terres pour lesquelles ils trou-
vent autant d' acheteurs italiens qu'ils en veu-
lent.
Je n'imiterai pas cet exemple. parce que
j'aime trop le domaine que j'ai créé et où je
compte bien que mes enfants vivront après
moi ; mais les bureaux où l'on oppose, par des
statistiques, les chiffres de contributions des
Français et des Tunisiens feraient mieux d'em-
ployer à un autre travail leurs compétences et
leur papier.
Cependant, sous la brise d'un moulin à vent
couleur de rubis, la conversation évolua vers
des sujets plus riants. Je n'en ai pas oublié
pour cela les propos un peu acerbes du colon
tunisien, et je crois bien qu'il n'avait pas tout
à fait tort de repousser toute comparaison entre
les contribuables de la métropole et ceux des
colonies.
Ceux-ci ne paient-ils pas par l'éloignement
un impôt moral qui prime tous les autres et se
traduit, d'ailleurs, par des charges financières
qui, pour ne pas être portées sur le r6le du
percepteur, n'en sont pas moins lourdes ?
Eiroeeag Jfaaccfos,
Sénateur de la Marna,
Vice-Président de la Commission
det Douanes:
–-
A la Commission de t- Algérie
des Colonies et des Protectorats
»♦,
La Commission de l'Algérie, des Colo-
nies et des Protectorats se réunira demain
mercredi 6 février à 17 b. 30.
A l'ordre du jour figurent :
lU Communication de M. Alexandre Va-
renne ;
aU Désignation de rapporteurs :
POUR LE FOND :
Proposition de loi de M. Proust ten-
dant à Vinstitution d'un ordre national
dit Mérite colonial pour les femmes.
No #58.
- Projet de loi concernant la déclara-
tion des fiançailles et le mariage des
Kabyles. N° 1074.
Proposition de loi de M. Eugène
(traëve et plusieurs de ses collègues ten-
dant à ce qu'une promotion spéciale soit
faite dans l'ordre national de la Légion
d'honneur, au titre du Ministère des Co-
lonies, à l'occasion du cyclone de la
Guadeloupe. No 1127.
POUR AVIS :
- Projet de loi étendant aux militai-
res indigènes nord-africains des armes et
des services de l'armée métropolitaine
les dispositions de la loi du 30 septem-
bre 1916 créartt l'emploi d'adjudant indi-
gène pour les militaires indigènes des
unités de tirailleurs et de spahis de
l'Afrique dit Nord. N° 2q6.
Proposition de loi de M. Morinaud
tendant : io A assimiler (pour les fonc-
tionnaires anciens combattants) au temps
de services civils effectifs en Algérie,
aux Colonies et dans les pays de Protec-
torat, le temps pendant lequel ils ont été
mobilisés; 20 à les faire bénéficier pour
leur retraite des majorations coloniales.
A~<' 395.
- Projet de loi portant déclaration
d'utilité publique d'un chemin de ter
d'ilttérlt général à voie de 1 mètre de
Tébessa au Koiiif et à la frontière tuni-
sienne en liaison avec la ligne de Tunis
à Killaa-Djerda prolongée. No 995.
Vers le Niger
.1
C'est à dix heures, hier matin, qu'est ar-
rivé à Alger, par le paquebot Gouverneur-
Général-Cambon, venant de Port-Vendres, le
maréchal Franchet d'Espérey, inspecteur gé-
néral des troupes de l'Afrique du Nord. Le
maréchal a été reçu par les autorités civiles
et militaires. Les honneurs militaires lui ont
été rendus à l'arrivée à l'hôtel du 190 corps
d'armée.
Le maréchal se rendra d'Alger à Regan en
avion et de ce point à Gao en automobile,
pour y rejoindre M. Maginot, ministre des
Colonies.
L' "EDfiAR QUIHET" AUX ANTILLES
111
Après avoir fait escale à la Havane, le
croiseur-école Edgar-Quinet, gagnera nos An-
tilles par Saint-Thomas, où il séjournera du 15
février au milieu de mars. Il exécutera des
exercices à la Martinique et aux Saintes, puis
se dirigera vers Dakar.
L'état sanitaire à bord du croiseur-école est
parfait, et la bonne tenue de l'équipage a fait
l'admiration des populations dont il a reçu le
meilleur accueil.
(/ndopacifi).
ROUTES ET AVIONS
,
Le problème des routes se pose
non seulement pour la France mais
aussi pour les Colonies.
Depuis la guerre on comprend qu'étant
donné le développement de Vautomobiliime
et du tourisme les Pouvoirs publics doivent
assurer l'entretien de toutes les grandes voies
de communication.
Nos colonies doivent donc faire comme la
métropole un gros effort dans ce sens. C'est
seulement lorsque nos colonies auront des
voies largement ouvertes même vers l'inté-
rieur du pays, qu'on pourra dire qu'elles
sont vraiment en progrès.
Le régime routier c'est le système circu
latoire de la Colonie. Sans circulation c'est
V asphyxie.
Nos colonies ont fait et font encore les
sacrifices nécessaires pour créer des lignes
de chemin de fer.
Mais aujourd'hui, dans certains cas et
sous certaines réserves, l'automobile peut
rendre des senûces analogues à ceux de la
voie ferrée.
Ne voit-on pas même de vieux pays
comme l'Angleterre organiser des services
automobiles qui concurrencent victorieuse-
ment les trains les plus rapides et les plus
luxueux ?
Même pour le transport des marchandises,
le camion remplace aujourd'hui avantageu-
sement le chemin de fer.
Mais la circulation automobile n'est PCj.
sible, elle ne peut se développer que si des
routes de vrais routes sont créées et
entretenues. L'exemple de VA. O. F. le
prouve.
Les pistes et même les chaussées empier-
rées et goudronnées sont plus faciles à cons-
truire que les voies ferrées qui sont d'une
construction lente et onéreuse, exigent des
sacrifices considérables, peuvent même arri-
ver à rompre l'équilibre de la vie coloniale,
une expérience récente le prouve.
l'avialion, sans doute, fait de son côté
des progrès remarquables et les strvices pos-
taux de même : les transports en commun se
feront de plus en plus par air.
Dans quelques semaines, Coste ne va-t-sl
pas s'envoler pour le TOllkif, sur sa « li-
mousine P. Il va accomplir à 165 kilomètres
de moyenne, onze mille kilomètres en ne
faisant que quatre escales : à Constantino-
ple, Bassoroh, Karachi, Calclltta, Il attein-
dra le Tonkin en trois jours et trois nuits.
Il a donné à son apfareil le nom symbo-
lique « Le Dragon d'Annam D.
C'est un raid qui n'est, pas seulement
sportif, Cotte emporta, fil effet, 150 ln.
logs île dépêches et le service se régulari-
sera. i
/Crr dix. jours, une lettre pour VExtrême-
Orient recevra sa réponse alors qu' artucllt-
ment elle l'attend fendant deux nuis 1 Ce
genre de transport coûte encore trop cher,
mais l'aviation doit être considérée cepen-
dant comme le moyen de communication
rapide de l'avenir.
L'Avion et la Route, c'est-à-dire en dé-
finitive l' « automobile l, tels sont les deux
moyens de pénétration, les deux moyens de
liaison qui doivent surtout assurer désormais
la circulation, c'est-li-dire la prospérité de
toutes nos colonies, même les plus lointaines.
Micibef 6eiai(foer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marinc Marchande.
-090-
M. Manceron à Paris
-08
M. François Manceron, ie nouveau Rési-
dent général de France à Tunis, est arrivé
hier à Paris, venant de Metz. I)e nombreu-
ses personnalités, parmi lesquelles M. Geay,
le nouveau préfet, et tous les anciens colla-
borateurs immédiats de M. Manceron, ont
assisté au départ de Metz du Résident géné-
ral. Celui-ci a été reçu dans le salon d'hon-
neur de la gare centrale, en présence de
MM. Pétri et Jal, inspecteurs principaux du
réseau, et Darby, ancien directeur des P.
T. T. Avant de s'embarquer, il a donné l'ac-
colade à M. Vautrin, maire de Metz ; à
M. Geay, son successeur ; à son chef de cabi-
net et à son secrétaire général.
L'Union coloniale française a offert hier
soir un dîner en l'honnèur de M. Manceron.
–-–
LA FRANCE, L'INDOCHINE
ET LA - CHINE
t.
Les conversations continuent
La nouvelle réunion des négociateurs fran-
çais, MM. de Martel, de la Brosse et Gar-
reau, qui a eu lieu à Changhaï avec le Mi-
nistre des Affaires étrangères, docteur C.-T.
Wang, et les négociateurs chinois, avait
pour objet la discussion entre les parties du
contre-projet français, qui s'oppose aux de-
mandes chinoises exposées pendant les trois
longues conférences tenues à Nankin. Les
milieux politiques chinois apportent une
grande attention à ces négociations. Les plus
grands journaux insistent grandement pour
que l'installation des consulats chinois en
Indochine soit considérée comme le point
principal. Les milieux du Kuomintang* fo-
mentent une grande agitation et font pres.
sion sur les autorités pour qu'elles fassent
triompher ce point de vue, qui est considéré
comme une question de prestige par la na-
tion chinoise.
Les conversations entre le ministre de
France et le docteur (;.-T. Wang ont porté
sur la discussion du projet de relations con-
cernant l'Indochine. Les négociateurs ont
examiné les objections formulées par la délé-
gation chinoise. Cette dernière parait s'être
rendu compte de la difficulté qu'elle aurait
à faire prévaloir complètement ses vues. Des
formules transactionnelles ont été élaborées
et une nouvelle réunion aura lieu au cours
de laquelle C.-T. Wang fera connaître la ré-
ponse chinoise aux objections du gouverne-
ment français. Malgré la campagne de pres-
se, la discussion se poursuit dans un esprit
conciliant avec le désir mutuel d'aboutir.
L'Aviation Coloniale
t. Maroc
L'avion perdu
Le remorqueur Vanneau, qui avait com-
mencé deè 1 recherches vers la lagune dt
Sidi-Moussa, où sombra l'avion commer-
cial de la ligne Casablanca-Dakar, que
montaient le pilote Lécrivain et le radioté-
légraphiste Ducaud, rentré à Casablanca,
hier, n'u pu reprendre la mer aujourd'hui
en ruison du gros temps.
Les rccherehee, poursuivies sans inter-
ruption sous les ordres de M. Communaux,
contrôleur civil de Muzagan, ont permis de
retrouver encore sur la plage quelques dé-
bris de toile et de bois. ainsi qu'une se-
conde roue rejetée par la mer. - - _n - - -
Ces découvertes successives ne permet-
tent plus de douter de la réalité de la ca-
tastrophe, et tout espoir de retrouver vi-
vants Iécrivain et Ducaud, semble défini-
tivement perdu.
Belgique
Le gouvernement belge vient do décider
d'ouvrir un concours pour l'aménagement
à Anvers d'un aérodrome moderne, dont la
construction devrait être achevée en 1930.
New-York les Antilles
Depuis le 1er février 19291, les correspon-
dances-avion d'origine française jl destina-
tion de l'ile de Cuba, des Républiques de
Haïti, de Saint-Domingue et de 1 lie de
Porto Itico, peuvent être acheminées par
la ligne Miami, Kev West, La Havane,
Port au Prince, Saiito-Domingo, S. Juan,
de Porto Hico.
e Cette ligne cet on coiTespondance à Mia-
ihi avec les lignes américaines New-York-
Atlanta et Atlunta-Miami.
L'aviation africaine
Une prédiction de M. L. Hirschauer
Une seule escadrille en A.O.F. ! Telle
était la constatation que faisait notre colla-
borateur M. Goulin, dans sa récente étude
sur l'aviation coloniale.
Sait-on la tâche de cette cscadrittc?
La voici, d'après M. L. Hirschauer, ingé-
nieur en chef de l'Aéronautique :
« Protection contre les rcrous, reconnais-
sances photographiques, liaisons, évacua-
tions sanitaires, le tout sur un front de plus
de 3.000 kilomètres, de Dakar au Tchad! »
Il y faudrait, non pas une, mais trois es-
cadrilles, non pas des appareils monomo-
teurs comme ceux que l'on voit en service,
mais des multimoteurs et qui puissent indif-
féremment se poser sur terre et sur l'eau.
Puis, l'éminent spécialiste constate que si
l'aviation militaire n'existe encore qu'à l'état
embryonnaire, il en est presque de même de
l'aviation commerciale. Celle-ci n'ino:ie«:e
notre o,k>ine que par [.i ligne, tréquence
hebdomadaire, bi-hebdomadairo depuis ces
tout it«ruiois jours, de l'Aéro postale qui,
venant. de Casablanca, touche Suint-Louis et
aboutit a Dakar.
Evidemment, ce servie: apporte. du coui-
ner pour le Sénégal et le Soudan, mais
l'absence de toute ligne intérieure à la co-
lonie réduit considérablement l'importance
de ce fret. La lettre d'un commerçant de
Gao ou de Tombouctou met trois semaines
pour arriver à Dakar. Que, de Dakar, elle
parvienne à Paris en quatre jours ou en
huit, cela ne joue guère. Il en serait bien
différemment si la durée du voyage de Gao
à Dakar était réduite a deux jours. »
Et voici les observations de grand intérêt
qu'ajoute M. I.. Hirschauer
« Ces lignes intérieures de l'A.O.F., on
pourrait les établir dès maintenant, car
toute l'infrastructure existe. Il y a d'excel-
lents aérodromes avec hangars, ravitaille-
ments, à Saint-Louis, Dakar, Kayes, Ra-
mako, Segou, Mopti, Tombouctou, Gao, Nia-
mey, Ouagadougou, etc., et des terrains de
secours au nombre de plus de 200.
11 Des avions légers mono-moteurs de 100
à 200 CV seraient très suffisants pour des-
servir ce réseau, car, à l'inverse des avions
militaires, ils n'auraient pas à s'écarter des
lignes d'aérodromes.
Il Quant à la liaison avec la Métropole,
assurée aujourd'hui par Dakar, il est fort
probable qu'on sera amené à la réaliser par
le Sahara », pour les raisons de sécurité que
les Annales Coloniales ont exposées, et à
cause aussi de l'importance pour notre pays
de la ligne France-Madagascar.
« D'Oran à Colomb-Béchard et de Colomb-
Béchard à Reggan, soit sur plus de 1. 500 ki-
lomètres, l'aviation militaire d'Afrique du
Nord a établi de nombreux aérodromes et
terrains de secouis; l'infrastructure est donc,
pour cette première partie, à peu près ache-
vée. Quant à la deuxième partie du parcours,
la section Reggan-Gao (1.200 kilom.), elle
est d'un survol aisé.
CI L'étape Reggan-Gao devra être, pendant
la période chaude, franchie en une seule
nuit. Aussi faut-il prévoir un jalonnement
nocturne. Quelques phares suffiront pour te-
nir les pilotes sur la bonne route; la lumi-
nosité de l'atmosphère étant merveilleuse;
Georges Estienne et moi avons vu les lueurs
de phares d'autos à plus de 60 kilomètres.
Il En naviguant de nuit à partir de Reg-
gan, on ira de la Méditerranée au Niger en
vingt-quatre heures !
« Cette question de la ligne transsaha-
rienne fait actuellement l'objet d'études très
sérieuses et il ne se passera pas beaucoup de
mois avant que le Ministère de l'Air ait dé-
cidé des moyens de réalisation. u
Enfin, M. L. Hirschauer conclut par cette
prédiction d'un optimisme parfaitement jus-
tifié :
« D'ici quatre ou cinq ans, la vie de
l'A.O.F. sera transformée grâce à l'auiomo-
bile, à l'hydroglisseur et à l'avion, et ce ne
sera Pas l'un des moindres miracles de cet
extraordinaire produit du génie de nos ingé-
nieurs : le moteur à explosions ! »
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
MINISTERE DES REGIONS LIBEREES
Est promu Officier :
,M. René Ferry, chef de bureau hors
dusse it l'administration centrale des Ré-
gions libérées, ancien chef de cabinet de
M. Albert l^obrua ancien ministre des Co-
lonies, dont il est resté le collaborateur.
Le régime de la presse 1
aux Colonies
Des mesures restrictives de la liberté de la
presse avaient été prises par le Ministre des
Colonies en ce qui concerne Madagascar et
l'Indochine.
La Ligue des Droits de l'Homme s'est éle-
vée contre ces mesures.
M. Maginot a rapporté récemment les dé-
crets relatifs au régime de la presse à Mada-
gascar.
Les populations indochinoises, étant
aussi évoluées que celles de la Grande Ile,
et méritant une confiance au moins égale, la
Ligue insiste à nouveau pour que les décrets
sur le régime de la presse en Indochine
soient également rapportés.
PHILATÉLIE
Pour les sinistrés de la Guadeloupe
Une série spéciale de timbres poste est
créée dans le but de venir en aide aux sinis-
trés de la Guadeloupe.
Cette série sera composée de figurines de
cette colonie émises récemment avec change-
ment des couleurs.
Elle comprendra les valeurs suivantes :
o fr. 20, o fr. 25, o fr. 30, o fr. 40, o fr. 45,
0 fr. 50, o fr. 65, o fr. 75, o fr. 90, t franc,
1 fr. 10, 1 fr. 50, 2 francs, 5 francs, 10 fr.,
25 francs.
Les timbres de cette série, qui seront ac-
ceptés par le service postal pour la valeur
inscrite dans le cartouche ad , hoc porteront
en surcharge le mot « Sinistrés » ainsi que,
précédée du signe +, une somme égale à
cette valeur faciale ordinaire, soit 50 fr.,pour
la série.
La moitié des sommes réalisées de ce chef
reviendra au budget local ; l'autre moitié
sera versée au comité de secours aux sinis-
trés.
Le nombre des séries à émettre est fixé à
30.000 dont 20.000 seront mises en vente à
Paris par les soins de l'Agence comptable
des timbres poste coloniaux
La durée de la vente est fixée à deux mois
sauf épuisement.
Les - timbres non vendus à l'expiration de
ce délai seront détruits suivant la procédure
usitée pour les timbres poste coloniaux.
Exceptionnellement les règles suivantes
seront appliquées à la vente à Paris :
« Le minimum des commandes est ramené
» à 50 francs, pour cette sériel spéciale.
Il La vente sera faite au guichet de
« l'Agence comptable sans commande préa-
K lable et par séries entières. Il suffira au
le demandeur de porter sur un imprimé qui
« lui sera remis gratuitement, et séance te-
Il nante, le nombre des séries qu'il désire et
le leur valeur totale.
« La recette réali.-ée au piotit des victimes
<• du cyclone ^lu moitié de l«t iccett*. totale),
m sera versée meiisuellcmcn' }>.ir VAgeiU
« comptable de* timbres poste colon'aux au
Il trésorier du Comité de secoui*» aux sinis-
<( très sur un vel'-vé succinct «le* wnlfs et-
- feduve^ Le trésorier en délivrera un ré-
fi cépissé comptable extrait d'un registre à
« souches. »
L'Agent comptable des timbres poste co-
loniaux et son personnel ne percevront pas
de remise sur cette même partie do la re-
cette réalisée.
Un cyclone au Rio-de-Oro
Des caravaniers venant de l Anti-Atlas, qui
viennent d'aniver à Marrakech, rapportent
qu'un cyclone a ravagé les territoires au sud
du Rio de Oro, dans les derniers jours du
mois dernier.
Plusieurs campements ont été emportes. On
comptait plusieurs centaines de morts. Nous ne
savons si le cyclone a épargné la baie du Lé-
vrier.
Le rachat de M. Zubillaga
l8.
Les Chleus qui détiennent captif M. Zubil-
laga ont considérablement réduit leurs préten-
tions. Lin profond mécontentement existe en
montagne contre les ravisseurs, qu'on accuse
civec raison d'être cause de nos bombardements
par avion.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
En Syrie
Au cours d'une récente séance de l'Acadé-
mie des Inscriptions et Relies-Lettres, M.
Dussaud commenta des inscriptions trouvées
dans la région de Safa, au sud-est de Damas.
C'est en survolant le désert de Syrie qu'un
officier anglais, le capitaine Recs, comman-
dant du groupe d'aviation militaire, fut
amené à repérer des abris en pierre sèche
sur lesquels il releva un grand nombre d'ins-
eriptions qu'il transmit a M. Dussaud. Ce-
lui-ci, qui les a déchiffrée.-*, constate qu'elles
sont écrites dans l'ancien dialecte arabe et
que leur écriture se rattache aux écriture*
de l'Arabie méridionale. Elles datent, pour
la plupart, du deuxième siècle de notre ère.
Elles attestent le soin avec lequel l'admi-
nistration romaine assurait la sécurité des
routes qui traversent le désert de Syrie et
qui, comme celle d'Amman (la capitale de
la Transjordanie) à Bagdad, ne sont pas
parsemées d'oasis où l'on pouvait installer
des fortins. De telles routes étaient proté-
gées par des postes-vigies de construction
sommaire tenus par les partisans safaïstes.
Les touilles de Carthage
M. Merlin a lu un mémoire du R. P. IV-
lattre. sur les fouilles poursuivies par se^
soins durant l'automne dernier à
Elles ont amené la découverte d'une cha-
pelle chrétienne. à trois absides qui renfer-
maient quatre-vingt-dix sarcophages de
pierre ou de marbre, presque tous a décors
très simples, mais sans inscription, et dans
lesquels on n'a trouve aucun objet accom-
pagnant les ossements. Le R. P. Delattre
émet l'hypothèse que la grande basilique^ il
laquelle se rattachait cette chapelle avait été
élevée sur l'emplacement oit tut martyrisé
saint Cypricn.
A l'Office international
d'hygiène
Présidée par M. Abt, directeur de l'Office
International d'Hygiène publique, la session
ordinaire du Comité permanent de l'Office
international d'Hygiène publique comptait
parmi ses membres MM. Barrère (France), L.
Raynaud (Algérie), Duchêne (A.O.F.), Las-
net (Indochine), L' Herminier (Madagascar),
Gaussen (Tunisie).
Parmi les principales questions qui ont été
I objet des délibérations du Comité, nous avons
noté l'étude des mesures sanitaires du pèleri-
nage du Hedjaz qui intéressent nos sujets mu-
sulmans de l'Afrique du Nord et de 1 Afrique
Occidentale.
Le Gouvernement français a fait connaître
à l'Office International d'Hygiène publique
son intention de donner très prochainement suite
aux recommandations de l'article 49 de la Con-
vent ion de 1926 en ce qui concerne la réduc-
tion, dans une large mesure, des droits consu-
laires afférents au visa des patentes de santé.
Il faut retenir dans la convention sanitaire in-
temationale les mesures de défense sanitaire
qu'il pourrait être utile de prendre vis-à-vis des
avions en provenance de pays contaminés. ICette
question est résolue déjà dans quelques pays
sur la base des dispositions de la Convention
- -- - - -- - -
de 1926. Mais le caractère essentiel des trans-
ports par avions, c' est-à-dire leur rapidité, rend
tout particulièrement délicate l' application de
restrictions à leur égard.
En ce qui concerne la fièore jaune, la coopé-
ration entre pays voisins pour la défense de
l'Afrique contre cette maladie épidémique, qui
s est déjà manifestée par la Conférence franco-
britannique de Dakar en avril 1928, et par
I arrangement intervenu entre le Congo belge
et le Portugal agissant pour l'Angola, a paru
devoir être non seulement maintenue, mais
étendue si possible à l'ensemble des colonies
intéressées, en vue de réduire au minimum la
paralysie du trafic international, tout en élimi-
nant les chances de diffusion de l'infection ama-
rile. L'Office International d'Hygiène publique
a. en conséquence, constitué dans son sein une
commission de la fièvre jaune, qui a pour pre-
mière mission d'étudier et de rapprocher les
points de vue des divers pays. D autre part,
les autorités sanitaires de l'Afrique Orientale.
des Indes britanniques et des pays d'Extrême-
Orient devront déployer la plue grande vigi-
lance pour empêcher à r avenir la fièvre jaune
de gagner l'Asie, où il semble qu'une partie
au moins des conditions nécessaires à son im-
plantation ne fasse oas défaut.
!.~ choléra, qui avait p'e«-jue ci n; paru de
l'Indochine en 1923 et 1924, puis coturoew-
dall-, ce pays un retenir offensif <-H 1925 et
1926. .* «:JICOl(' donné pl 113 rie ^2.'M'.) ca, er
W27 ; la C'-Khitiehine, outefoi•• » {!t. ij.c~
moufe epiouvee qu en 1926, peut-être par suite
de la campagne massive de vaccination de
1926. Depuis le début de 1928, on assiste
à une extinction graduelle de la maladie. Le
nombre des vaccinations prévues pour 1928 est
de 5 millions.
La diminution de fréquence de la peste est
également considérable en Indochine ; elle est
allée jusqu'à la disparition complète dans l'An-
nam en 1927. Dans l'Afrique Occidentale fran
caise, sans atteindre les chiffres élevés de 1920
(14.500 cas), la peste a encore produit 2.748
cas en 1927 et 1.280 dan? les sept premiers
mois de 1928. Toutefois, à Dakar, l'énergique
campagne de dératisation et de vaccination anti-
pesteuse semble avoir porté ses fruits : il n'a
été signalé à Dakar, en 1928, qu'un seul cas
importé. Le vaccin le mieux accepté par la
population indigène est le lipovaccin, à cause
de l'injection unique : lorsque des cas de peste
se produisent, beaucoup de noirs viennent de-
mander à être vaccinés.
A Madagascar, où elle est endémique dans
la région des plateaux, la peste a subi une
courbe ascendante depuis 1923. L'année 1927-
1928 a accusé une baisse en rapport avec la
vaccination intensive.
A Madagascar, la mortalité injantile est très
élevée dans certaines villes ou régions. Un
service de protection de l' enf ance créé à Tana-
narive a rencontré un grand succès auprès la population indigène - La mortalité des en -
fants de 0 à 15 ans a déjà diminué à T anana-
rive, de 1926 à 1927, dans la proportion de
16,5 Des centres analogues sont en voie de
construction dans d'autres villes.
Un autre problème d'hygiène sociale a été
abordé ; l'assistance médicale aux populations
indigènes de r Afrique et des autres régions co-
lonisées. La morta l ité, notamment dars 1 Afri-
que occidentale et équatoriale, est très élevée,
au point de compenser une assez, foite natalité ;
mortalité infantile due à l'absence totale de
vêtement, à la coutume de donner des aliments
solides dès la naissance, au paludisme, ravage*
causés par la maladie du sommeil, la fièvre ré-
currente et lec maladies contagieuses, largement
diffusées par la passion du déplacement qu .1
l'indigène. Le système de l'assistance médicale
à domicile, avec le concours d un personnel
indigène, semble être appelé à des résultats
plus tangibles que la création de centres hospi-
taliers.
Par cet exposé, nous pouvons nous rendre
compte de la p'lTt prépondérante prise par nos
colonies dans les discussions du Comité tkv
l'Office International d'hygiène et îles services
éminents rendus par ce Comité à la mise en
valeur de notre empire colonial qui. ainsi que
le rappelait M. l' Administrateur des Colonies
Labouret dans une récente conférence, ne peut
être réalisée sans 1 indigène.
il. n.
La reine de Paris à Tunis
»♦«
La Reine de Paris, Mlle Simonne Gahart,
accompagnée de ses deux demoiselles d'hon-
neur : Mlle Nicolle Chauveau, Reine de la
Couture, et Mlle Yvette Claus, Reine de la;
Nouveauté, se rendent a Tunis pour présider
aux grandes fêtes du Maidi-firas, données
en leur honneur.
JOURNAIQUOTIDIEN
Rédaction & Administration: f
14, RM II ̃•M-TMMr ,
PARIS a-)
TÉim. t LOUVVtB 19-17
RICHKUIU17-14
1- À4 o~ l~11 0 le ~4 1
Les Annales Coloniales
Ub wanomes et récbmes ww repee • DIRECT a u» -' MOPOOI RUBDEL et L G THÊBAUL T
àBONNEMEIITS
avec la Revue mensuelle r
Un du 6 Moi* a Net. 1
France et
Colonies 190 n tOO. 10 » '1
Etranger.. 240. 126 s 70.
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
EN TUNISIE
1
TOUS LES IMPOTS NE SONT PAS DU FISC
) .t. (
J' ai rencontré récemment à Paris un colon
notable de Tunisie avec lequel j'aime fort à
m'entretenir parce que je retire toujours de sa
conversation d'utiles suggestions. Je crois, d ail-
leurs, que, de son côté, il ne déteste pas me
faire certaines conndences, comptant qu'un jour
ou l'autre il les retrouvera sous la plume du
journaliste.
Dans ce mutuel état d'esprit, la décision de
déjeuner ensemble était en gestation, mais au
moment où j'allais formuler mon invitation, il
me devança avec sa promptitude d'homme de
la brousse : « Je vous emmène déjeuner, nous
causerons ! m
Quelques instants après, nous étions assis à
une petite table d'un restaurant qui voisine avec
un grand journal, et aussitôt le menu com-
mandé, nous commencions à causer.
Or, les journaux venaient de signaler les
discussions assez vives qui s'étaient produites
au Grand Conseil de Tunisie à propos de quel-
ques impôts nouveaux que proposait l'Adminis-
tration. Les représentants de la population
avaient émis à leur encontre des protestations
et leur avaient fait subir de sensibles réductions.
Ah çà, dis-je à mon commensal, vous ne
voulez donc pas payer d'impôts en Tunisie ?
Voilà bien la réputation que l'on nous
fait. Il n'en est pas de moins méritée.
Pourtant, on a cité des chiffres dont la
comparaison est décisive entre contribuables
français et contribuables tunisiens.
Oui, c'est la manière dont les bureau-
crates procèdent pour rendre leurs oracles : la
paperasserie, toujours la paperasserie. La vie,
mon cher ami, est tout autre chose.
C'est Pascal qui met en garde les hommes
sensés contre les comparaisons hasardeuses et
recommande d'abord de s assurer que les termes
entre lesquels on risque une comparaison sont
ciu même ordre. Eh bien, malgré l'emploi du
même vocable, contribuables tunisiens et contri-
buables français ne sont pas des unités du même
ordre.
- Que voulez-vous dire ?
- Je veux dire que l'ambiance est tellement
différente pour chacune de ces catégories qu'il
ne saurait être établi entre elles aucune compa-
raison :
En France, I agriculteur cultive une terre
depuis longtemps assouplie, travaillée. dont il
connaît le caractère, le coefficient productif ;
en un mot, tout le pédigree ; en Tunisie, le
colon qui s installe doit s'attaquer à la brousse,
la débarrasser des souches plolondet'o de ten-
Ûacfoet et de jujubiers qui ne cèdent Qu'à la
dynamite, et quand il a conquis sa terre de cette
façon, il faut qu'il pénètre son mystère par des
expériences coûteuses et souvent décevantes.
Croyez-vous que l'on puisse soutenir que
,f deux propriétaires vivant dans des conditions
aussi opposées sont justiciables de l'impôt au
même titre ?
- Je reconnais que votre raisonnement est
juste pour la période de défrichement, mais
après ?
- Après ? Mais, mon cher ami, notre vie
dans le bled ne ressemble pas davantage à
l' existence du placide propriétaire de France.
Celui-ci n'a jamais plus de quelques kilo-
mètres à faire pour transporter ses récoltes à une
gare proche ou, dans tous les cas, il trouve au
sortir de chez lui une bonne route empierrée.
La plupart d'entre nous, et c'est mon cas, sont
trop loin d'une gare pour en user et n'ont que
des pistes pour desservir leurs terres. Ils ont
aussi les mêmes difficultés pour recevoir leurs
engrais, leur matériel agricole, leurs approvi-
sionnements, difficultés qui se traduisent par
beaucoup de peines et par de grosses dépenses
que ne connaît pas l'agriculteur français. Lui.
il a chemin de fer, routes, entreprises de trans-
port pour venir déposer à sa porte tout ce qui
lui est destiné.
----- Voilà ce que vos bureaucrates ne font pas
entier dans leurs comparaisons.
Diable, vous commencez à m'émouvoir.
Et ce n'est pas tout. Tenez, il y a deux
mois, mon petit Jean de trois ans, magnifique
de santé, est pris soudain d'une fièvre intense ;
il se plaint de la gorge, nous avons peur du
croup.
En France, on aurait eu un médecin à por-
* tée ; moi, je suis à 20 kilomètres du médecin
de colonisation qui est souvent en tournée hora
de chez lui. Je me décide à aller à Tunis, 100
kilomètres aller, 100 kilomètres retour, pour
être certain de ramener un docteur. Je fais de
grosses provisions de remèdes chez un pharma-
cien et je reviens chez moi en toute hâte. Ce
n'était pas le croup, mais une angine. L'état
de l'enfant s'est vite amélioré.
Mais cette alerte m'a coûté 2.000 francs ;
elle aurait causé 300 francs de dépenses à un
propriétaire français.
Du reste, d'une façon générale, les Tuni-
siens paient un très lourd impôt de santé auquel
ne sont pas soumis les Français et auquel il faut
encore ajouter pour les premiers un impôt de
----- voyage qui arrive actuellement à des chiffres
astronomiaues.
a Impôt de santé et impôt de voyage, la néces-
sité où nous sommes d'envoyer, au moins tous
les deux ans, nos enfants passer leurs vacances
en France et d'aller souvent rous-memes soi-
gner notre foie à Vichy, à Contrexéville, et
autres stations dont les eaux ont peut-être beau-
i coup de vertus, mais ne connaissent pas celle
1 du bon marché. Or. cet impôt-là, c est à la
I France que nous le payons. MM. les bureau-
[ crates n'en tiennent pas compte dans leurs cal-
culs.
Vous leur en voulez bien !
Oui, j'enrage de voir que trop souvent
nos destinées dépendent de roftds-de-cuir dont
la médiocrité rancie ne comprend pas la diffé-
rence qu'il y a entre l'existence ouatée d'un
bureaucrate et celle de tous ceux qui travaillent
en Tunisie, dans les villes comme dans le bled.
C!¥"-. -
Tenez, encore un exemple pciiotmel : j'ai
dû venir à Paris pour une affaire de famille et
j'en profite pour visiter l'aposition des ma-
chines agricoles où j'ai même fait quelques
achats.
Si j'étais propriétaire en Provence, en Gas-
cogne, dans les régions les plus éloignées de
Paris, ce déplacement m'aurait coûté 2.000 fr.
au plus. - -
Colon tunisien, quand je rentrerai dans ma
ferme, mon portefeuille sera allégé de 15.000
francs, en dehors. bien entendu, du prix de mes
achats de matériel. Cet argent, c'est en France
que je l'aurai laissé, moi que l'on ne considère
pas comme un contribuable français, et à qui
l'on reproche une trop faible charge comme
contribuable tunisien.
Savez-vous à quoi l'on arrive avec ces cam-
pagnes ? A dégoûter ceux que l'on a poussés
à s'installer outre-mer par de beaux discours
qui les proclamaient les vaillants éclaireurs de
la plus grande France. Voilà qu' on semble au-
jourd'hui les dénoncer comme profateurs. Et
alors, découragés, les colons français de Tuni-
sie vendent leurs terres pour lesquelles ils trou-
vent autant d' acheteurs italiens qu'ils en veu-
lent.
Je n'imiterai pas cet exemple. parce que
j'aime trop le domaine que j'ai créé et où je
compte bien que mes enfants vivront après
moi ; mais les bureaux où l'on oppose, par des
statistiques, les chiffres de contributions des
Français et des Tunisiens feraient mieux d'em-
ployer à un autre travail leurs compétences et
leur papier.
Cependant, sous la brise d'un moulin à vent
couleur de rubis, la conversation évolua vers
des sujets plus riants. Je n'en ai pas oublié
pour cela les propos un peu acerbes du colon
tunisien, et je crois bien qu'il n'avait pas tout
à fait tort de repousser toute comparaison entre
les contribuables de la métropole et ceux des
colonies.
Ceux-ci ne paient-ils pas par l'éloignement
un impôt moral qui prime tous les autres et se
traduit, d'ailleurs, par des charges financières
qui, pour ne pas être portées sur le r6le du
percepteur, n'en sont pas moins lourdes ?
Eiroeeag Jfaaccfos,
Sénateur de la Marna,
Vice-Président de la Commission
det Douanes:
–-
A la Commission de t- Algérie
des Colonies et des Protectorats
»♦,
La Commission de l'Algérie, des Colo-
nies et des Protectorats se réunira demain
mercredi 6 février à 17 b. 30.
A l'ordre du jour figurent :
lU Communication de M. Alexandre Va-
renne ;
aU Désignation de rapporteurs :
POUR LE FOND :
Proposition de loi de M. Proust ten-
dant à Vinstitution d'un ordre national
dit Mérite colonial pour les femmes.
No #58.
- Projet de loi concernant la déclara-
tion des fiançailles et le mariage des
Kabyles. N° 1074.
Proposition de loi de M. Eugène
(traëve et plusieurs de ses collègues ten-
dant à ce qu'une promotion spéciale soit
faite dans l'ordre national de la Légion
d'honneur, au titre du Ministère des Co-
lonies, à l'occasion du cyclone de la
Guadeloupe. No 1127.
POUR AVIS :
- Projet de loi étendant aux militai-
res indigènes nord-africains des armes et
des services de l'armée métropolitaine
les dispositions de la loi du 30 septem-
bre 1916 créartt l'emploi d'adjudant indi-
gène pour les militaires indigènes des
unités de tirailleurs et de spahis de
l'Afrique dit Nord. N° 2q6.
Proposition de loi de M. Morinaud
tendant : io A assimiler (pour les fonc-
tionnaires anciens combattants) au temps
de services civils effectifs en Algérie,
aux Colonies et dans les pays de Protec-
torat, le temps pendant lequel ils ont été
mobilisés; 20 à les faire bénéficier pour
leur retraite des majorations coloniales.
A~<' 395.
- Projet de loi portant déclaration
d'utilité publique d'un chemin de ter
d'ilttérlt général à voie de 1 mètre de
Tébessa au Koiiif et à la frontière tuni-
sienne en liaison avec la ligne de Tunis
à Killaa-Djerda prolongée. No 995.
Vers le Niger
.1
C'est à dix heures, hier matin, qu'est ar-
rivé à Alger, par le paquebot Gouverneur-
Général-Cambon, venant de Port-Vendres, le
maréchal Franchet d'Espérey, inspecteur gé-
néral des troupes de l'Afrique du Nord. Le
maréchal a été reçu par les autorités civiles
et militaires. Les honneurs militaires lui ont
été rendus à l'arrivée à l'hôtel du 190 corps
d'armée.
Le maréchal se rendra d'Alger à Regan en
avion et de ce point à Gao en automobile,
pour y rejoindre M. Maginot, ministre des
Colonies.
L' "EDfiAR QUIHET" AUX ANTILLES
111
Après avoir fait escale à la Havane, le
croiseur-école Edgar-Quinet, gagnera nos An-
tilles par Saint-Thomas, où il séjournera du 15
février au milieu de mars. Il exécutera des
exercices à la Martinique et aux Saintes, puis
se dirigera vers Dakar.
L'état sanitaire à bord du croiseur-école est
parfait, et la bonne tenue de l'équipage a fait
l'admiration des populations dont il a reçu le
meilleur accueil.
(/ndopacifi).
ROUTES ET AVIONS
,
Le problème des routes se pose
non seulement pour la France mais
aussi pour les Colonies.
Depuis la guerre on comprend qu'étant
donné le développement de Vautomobiliime
et du tourisme les Pouvoirs publics doivent
assurer l'entretien de toutes les grandes voies
de communication.
Nos colonies doivent donc faire comme la
métropole un gros effort dans ce sens. C'est
seulement lorsque nos colonies auront des
voies largement ouvertes même vers l'inté-
rieur du pays, qu'on pourra dire qu'elles
sont vraiment en progrès.
Le régime routier c'est le système circu
latoire de la Colonie. Sans circulation c'est
V asphyxie.
Nos colonies ont fait et font encore les
sacrifices nécessaires pour créer des lignes
de chemin de fer.
Mais aujourd'hui, dans certains cas et
sous certaines réserves, l'automobile peut
rendre des senûces analogues à ceux de la
voie ferrée.
Ne voit-on pas même de vieux pays
comme l'Angleterre organiser des services
automobiles qui concurrencent victorieuse-
ment les trains les plus rapides et les plus
luxueux ?
Même pour le transport des marchandises,
le camion remplace aujourd'hui avantageu-
sement le chemin de fer.
Mais la circulation automobile n'est PCj.
sible, elle ne peut se développer que si des
routes de vrais routes sont créées et
entretenues. L'exemple de VA. O. F. le
prouve.
Les pistes et même les chaussées empier-
rées et goudronnées sont plus faciles à cons-
truire que les voies ferrées qui sont d'une
construction lente et onéreuse, exigent des
sacrifices considérables, peuvent même arri-
ver à rompre l'équilibre de la vie coloniale,
une expérience récente le prouve.
l'avialion, sans doute, fait de son côté
des progrès remarquables et les strvices pos-
taux de même : les transports en commun se
feront de plus en plus par air.
Dans quelques semaines, Coste ne va-t-sl
pas s'envoler pour le TOllkif, sur sa « li-
mousine P. Il va accomplir à 165 kilomètres
de moyenne, onze mille kilomètres en ne
faisant que quatre escales : à Constantino-
ple, Bassoroh, Karachi, Calclltta, Il attein-
dra le Tonkin en trois jours et trois nuits.
Il a donné à son apfareil le nom symbo-
lique « Le Dragon d'Annam D.
C'est un raid qui n'est, pas seulement
sportif, Cotte emporta, fil effet, 150 ln.
logs île dépêches et le service se régulari-
sera. i
/Crr dix. jours, une lettre pour VExtrême-
Orient recevra sa réponse alors qu' artucllt-
ment elle l'attend fendant deux nuis 1 Ce
genre de transport coûte encore trop cher,
mais l'aviation doit être considérée cepen-
dant comme le moyen de communication
rapide de l'avenir.
L'Avion et la Route, c'est-à-dire en dé-
finitive l' « automobile l, tels sont les deux
moyens de pénétration, les deux moyens de
liaison qui doivent surtout assurer désormais
la circulation, c'est-li-dire la prospérité de
toutes nos colonies, même les plus lointaines.
Micibef 6eiai(foer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marinc Marchande.
-090-
M. Manceron à Paris
-08
M. François Manceron, ie nouveau Rési-
dent général de France à Tunis, est arrivé
hier à Paris, venant de Metz. I)e nombreu-
ses personnalités, parmi lesquelles M. Geay,
le nouveau préfet, et tous les anciens colla-
borateurs immédiats de M. Manceron, ont
assisté au départ de Metz du Résident géné-
ral. Celui-ci a été reçu dans le salon d'hon-
neur de la gare centrale, en présence de
MM. Pétri et Jal, inspecteurs principaux du
réseau, et Darby, ancien directeur des P.
T. T. Avant de s'embarquer, il a donné l'ac-
colade à M. Vautrin, maire de Metz ; à
M. Geay, son successeur ; à son chef de cabi-
net et à son secrétaire général.
L'Union coloniale française a offert hier
soir un dîner en l'honnèur de M. Manceron.
–-–
LA FRANCE, L'INDOCHINE
ET LA - CHINE
t.
Les conversations continuent
La nouvelle réunion des négociateurs fran-
çais, MM. de Martel, de la Brosse et Gar-
reau, qui a eu lieu à Changhaï avec le Mi-
nistre des Affaires étrangères, docteur C.-T.
Wang, et les négociateurs chinois, avait
pour objet la discussion entre les parties du
contre-projet français, qui s'oppose aux de-
mandes chinoises exposées pendant les trois
longues conférences tenues à Nankin. Les
milieux politiques chinois apportent une
grande attention à ces négociations. Les plus
grands journaux insistent grandement pour
que l'installation des consulats chinois en
Indochine soit considérée comme le point
principal. Les milieux du Kuomintang* fo-
mentent une grande agitation et font pres.
sion sur les autorités pour qu'elles fassent
triompher ce point de vue, qui est considéré
comme une question de prestige par la na-
tion chinoise.
Les conversations entre le ministre de
France et le docteur (;.-T. Wang ont porté
sur la discussion du projet de relations con-
cernant l'Indochine. Les négociateurs ont
examiné les objections formulées par la délé-
gation chinoise. Cette dernière parait s'être
rendu compte de la difficulté qu'elle aurait
à faire prévaloir complètement ses vues. Des
formules transactionnelles ont été élaborées
et une nouvelle réunion aura lieu au cours
de laquelle C.-T. Wang fera connaître la ré-
ponse chinoise aux objections du gouverne-
ment français. Malgré la campagne de pres-
se, la discussion se poursuit dans un esprit
conciliant avec le désir mutuel d'aboutir.
L'Aviation Coloniale
t. Maroc
L'avion perdu
Le remorqueur Vanneau, qui avait com-
mencé deè 1 recherches vers la lagune dt
Sidi-Moussa, où sombra l'avion commer-
cial de la ligne Casablanca-Dakar, que
montaient le pilote Lécrivain et le radioté-
légraphiste Ducaud, rentré à Casablanca,
hier, n'u pu reprendre la mer aujourd'hui
en ruison du gros temps.
Les rccherehee, poursuivies sans inter-
ruption sous les ordres de M. Communaux,
contrôleur civil de Muzagan, ont permis de
retrouver encore sur la plage quelques dé-
bris de toile et de bois. ainsi qu'une se-
conde roue rejetée par la mer. - - _n - - -
Ces découvertes successives ne permet-
tent plus de douter de la réalité de la ca-
tastrophe, et tout espoir de retrouver vi-
vants Iécrivain et Ducaud, semble défini-
tivement perdu.
Belgique
Le gouvernement belge vient do décider
d'ouvrir un concours pour l'aménagement
à Anvers d'un aérodrome moderne, dont la
construction devrait être achevée en 1930.
New-York les Antilles
Depuis le 1er février 19291, les correspon-
dances-avion d'origine française jl destina-
tion de l'ile de Cuba, des Républiques de
Haïti, de Saint-Domingue et de 1 lie de
Porto Itico, peuvent être acheminées par
la ligne Miami, Kev West, La Havane,
Port au Prince, Saiito-Domingo, S. Juan,
de Porto Hico.
e Cette ligne cet on coiTespondance à Mia-
ihi avec les lignes américaines New-York-
Atlanta et Atlunta-Miami.
L'aviation africaine
Une prédiction de M. L. Hirschauer
Une seule escadrille en A.O.F. ! Telle
était la constatation que faisait notre colla-
borateur M. Goulin, dans sa récente étude
sur l'aviation coloniale.
Sait-on la tâche de cette cscadrittc?
La voici, d'après M. L. Hirschauer, ingé-
nieur en chef de l'Aéronautique :
« Protection contre les rcrous, reconnais-
sances photographiques, liaisons, évacua-
tions sanitaires, le tout sur un front de plus
de 3.000 kilomètres, de Dakar au Tchad! »
Il y faudrait, non pas une, mais trois es-
cadrilles, non pas des appareils monomo-
teurs comme ceux que l'on voit en service,
mais des multimoteurs et qui puissent indif-
féremment se poser sur terre et sur l'eau.
Puis, l'éminent spécialiste constate que si
l'aviation militaire n'existe encore qu'à l'état
embryonnaire, il en est presque de même de
l'aviation commerciale. Celle-ci n'ino:ie«:e
notre o,k>ine que par [.i ligne, tréquence
hebdomadaire, bi-hebdomadairo depuis ces
tout it«ruiois jours, de l'Aéro postale qui,
venant. de Casablanca, touche Suint-Louis et
aboutit a Dakar.
Evidemment, ce servie: apporte. du coui-
ner pour le Sénégal et le Soudan, mais
l'absence de toute ligne intérieure à la co-
lonie réduit considérablement l'importance
de ce fret. La lettre d'un commerçant de
Gao ou de Tombouctou met trois semaines
pour arriver à Dakar. Que, de Dakar, elle
parvienne à Paris en quatre jours ou en
huit, cela ne joue guère. Il en serait bien
différemment si la durée du voyage de Gao
à Dakar était réduite a deux jours. »
Et voici les observations de grand intérêt
qu'ajoute M. I.. Hirschauer
« Ces lignes intérieures de l'A.O.F., on
pourrait les établir dès maintenant, car
toute l'infrastructure existe. Il y a d'excel-
lents aérodromes avec hangars, ravitaille-
ments, à Saint-Louis, Dakar, Kayes, Ra-
mako, Segou, Mopti, Tombouctou, Gao, Nia-
mey, Ouagadougou, etc., et des terrains de
secours au nombre de plus de 200.
11 Des avions légers mono-moteurs de 100
à 200 CV seraient très suffisants pour des-
servir ce réseau, car, à l'inverse des avions
militaires, ils n'auraient pas à s'écarter des
lignes d'aérodromes.
Il Quant à la liaison avec la Métropole,
assurée aujourd'hui par Dakar, il est fort
probable qu'on sera amené à la réaliser par
le Sahara », pour les raisons de sécurité que
les Annales Coloniales ont exposées, et à
cause aussi de l'importance pour notre pays
de la ligne France-Madagascar.
« D'Oran à Colomb-Béchard et de Colomb-
Béchard à Reggan, soit sur plus de 1. 500 ki-
lomètres, l'aviation militaire d'Afrique du
Nord a établi de nombreux aérodromes et
terrains de secouis; l'infrastructure est donc,
pour cette première partie, à peu près ache-
vée. Quant à la deuxième partie du parcours,
la section Reggan-Gao (1.200 kilom.), elle
est d'un survol aisé.
CI L'étape Reggan-Gao devra être, pendant
la période chaude, franchie en une seule
nuit. Aussi faut-il prévoir un jalonnement
nocturne. Quelques phares suffiront pour te-
nir les pilotes sur la bonne route; la lumi-
nosité de l'atmosphère étant merveilleuse;
Georges Estienne et moi avons vu les lueurs
de phares d'autos à plus de 60 kilomètres.
Il En naviguant de nuit à partir de Reg-
gan, on ira de la Méditerranée au Niger en
vingt-quatre heures !
« Cette question de la ligne transsaha-
rienne fait actuellement l'objet d'études très
sérieuses et il ne se passera pas beaucoup de
mois avant que le Ministère de l'Air ait dé-
cidé des moyens de réalisation. u
Enfin, M. L. Hirschauer conclut par cette
prédiction d'un optimisme parfaitement jus-
tifié :
« D'ici quatre ou cinq ans, la vie de
l'A.O.F. sera transformée grâce à l'auiomo-
bile, à l'hydroglisseur et à l'avion, et ce ne
sera Pas l'un des moindres miracles de cet
extraordinaire produit du génie de nos ingé-
nieurs : le moteur à explosions ! »
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
MINISTERE DES REGIONS LIBEREES
Est promu Officier :
,M. René Ferry, chef de bureau hors
dusse it l'administration centrale des Ré-
gions libérées, ancien chef de cabinet de
M. Albert l^obrua ancien ministre des Co-
lonies, dont il est resté le collaborateur.
Le régime de la presse 1
aux Colonies
Des mesures restrictives de la liberté de la
presse avaient été prises par le Ministre des
Colonies en ce qui concerne Madagascar et
l'Indochine.
La Ligue des Droits de l'Homme s'est éle-
vée contre ces mesures.
M. Maginot a rapporté récemment les dé-
crets relatifs au régime de la presse à Mada-
gascar.
Les populations indochinoises, étant
aussi évoluées que celles de la Grande Ile,
et méritant une confiance au moins égale, la
Ligue insiste à nouveau pour que les décrets
sur le régime de la presse en Indochine
soient également rapportés.
PHILATÉLIE
Pour les sinistrés de la Guadeloupe
Une série spéciale de timbres poste est
créée dans le but de venir en aide aux sinis-
trés de la Guadeloupe.
Cette série sera composée de figurines de
cette colonie émises récemment avec change-
ment des couleurs.
Elle comprendra les valeurs suivantes :
o fr. 20, o fr. 25, o fr. 30, o fr. 40, o fr. 45,
0 fr. 50, o fr. 65, o fr. 75, o fr. 90, t franc,
1 fr. 10, 1 fr. 50, 2 francs, 5 francs, 10 fr.,
25 francs.
Les timbres de cette série, qui seront ac-
ceptés par le service postal pour la valeur
inscrite dans le cartouche ad , hoc porteront
en surcharge le mot « Sinistrés » ainsi que,
précédée du signe +, une somme égale à
cette valeur faciale ordinaire, soit 50 fr.,pour
la série.
La moitié des sommes réalisées de ce chef
reviendra au budget local ; l'autre moitié
sera versée au comité de secours aux sinis-
trés.
Le nombre des séries à émettre est fixé à
30.000 dont 20.000 seront mises en vente à
Paris par les soins de l'Agence comptable
des timbres poste coloniaux
La durée de la vente est fixée à deux mois
sauf épuisement.
Les - timbres non vendus à l'expiration de
ce délai seront détruits suivant la procédure
usitée pour les timbres poste coloniaux.
Exceptionnellement les règles suivantes
seront appliquées à la vente à Paris :
« Le minimum des commandes est ramené
» à 50 francs, pour cette sériel spéciale.
Il La vente sera faite au guichet de
« l'Agence comptable sans commande préa-
K lable et par séries entières. Il suffira au
le demandeur de porter sur un imprimé qui
« lui sera remis gratuitement, et séance te-
Il nante, le nombre des séries qu'il désire et
le leur valeur totale.
« La recette réali.-ée au piotit des victimes
<• du cyclone ^lu moitié de l«t iccett*. totale),
m sera versée meiisuellcmcn' }>.ir VAgeiU
« comptable de* timbres poste colon'aux au
Il trésorier du Comité de secoui*» aux sinis-
<( très sur un vel'-vé succinct «le* wnlfs et-
- feduve^ Le trésorier en délivrera un ré-
fi cépissé comptable extrait d'un registre à
« souches. »
L'Agent comptable des timbres poste co-
loniaux et son personnel ne percevront pas
de remise sur cette même partie do la re-
cette réalisée.
Un cyclone au Rio-de-Oro
Des caravaniers venant de l Anti-Atlas, qui
viennent d'aniver à Marrakech, rapportent
qu'un cyclone a ravagé les territoires au sud
du Rio de Oro, dans les derniers jours du
mois dernier.
Plusieurs campements ont été emportes. On
comptait plusieurs centaines de morts. Nous ne
savons si le cyclone a épargné la baie du Lé-
vrier.
Le rachat de M. Zubillaga
l8.
Les Chleus qui détiennent captif M. Zubil-
laga ont considérablement réduit leurs préten-
tions. Lin profond mécontentement existe en
montagne contre les ravisseurs, qu'on accuse
civec raison d'être cause de nos bombardements
par avion.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
En Syrie
Au cours d'une récente séance de l'Acadé-
mie des Inscriptions et Relies-Lettres, M.
Dussaud commenta des inscriptions trouvées
dans la région de Safa, au sud-est de Damas.
C'est en survolant le désert de Syrie qu'un
officier anglais, le capitaine Recs, comman-
dant du groupe d'aviation militaire, fut
amené à repérer des abris en pierre sèche
sur lesquels il releva un grand nombre d'ins-
eriptions qu'il transmit a M. Dussaud. Ce-
lui-ci, qui les a déchiffrée.-*, constate qu'elles
sont écrites dans l'ancien dialecte arabe et
que leur écriture se rattache aux écriture*
de l'Arabie méridionale. Elles datent, pour
la plupart, du deuxième siècle de notre ère.
Elles attestent le soin avec lequel l'admi-
nistration romaine assurait la sécurité des
routes qui traversent le désert de Syrie et
qui, comme celle d'Amman (la capitale de
la Transjordanie) à Bagdad, ne sont pas
parsemées d'oasis où l'on pouvait installer
des fortins. De telles routes étaient proté-
gées par des postes-vigies de construction
sommaire tenus par les partisans safaïstes.
Les touilles de Carthage
M. Merlin a lu un mémoire du R. P. IV-
lattre. sur les fouilles poursuivies par se^
soins durant l'automne dernier à
Elles ont amené la découverte d'une cha-
pelle chrétienne. à trois absides qui renfer-
maient quatre-vingt-dix sarcophages de
pierre ou de marbre, presque tous a décors
très simples, mais sans inscription, et dans
lesquels on n'a trouve aucun objet accom-
pagnant les ossements. Le R. P. Delattre
émet l'hypothèse que la grande basilique^ il
laquelle se rattachait cette chapelle avait été
élevée sur l'emplacement oit tut martyrisé
saint Cypricn.
A l'Office international
d'hygiène
Présidée par M. Abt, directeur de l'Office
International d'Hygiène publique, la session
ordinaire du Comité permanent de l'Office
international d'Hygiène publique comptait
parmi ses membres MM. Barrère (France), L.
Raynaud (Algérie), Duchêne (A.O.F.), Las-
net (Indochine), L' Herminier (Madagascar),
Gaussen (Tunisie).
Parmi les principales questions qui ont été
I objet des délibérations du Comité, nous avons
noté l'étude des mesures sanitaires du pèleri-
nage du Hedjaz qui intéressent nos sujets mu-
sulmans de l'Afrique du Nord et de 1 Afrique
Occidentale.
Le Gouvernement français a fait connaître
à l'Office International d'Hygiène publique
son intention de donner très prochainement suite
aux recommandations de l'article 49 de la Con-
vent ion de 1926 en ce qui concerne la réduc-
tion, dans une large mesure, des droits consu-
laires afférents au visa des patentes de santé.
Il faut retenir dans la convention sanitaire in-
temationale les mesures de défense sanitaire
qu'il pourrait être utile de prendre vis-à-vis des
avions en provenance de pays contaminés. ICette
question est résolue déjà dans quelques pays
sur la base des dispositions de la Convention
- -- - - -- - -
de 1926. Mais le caractère essentiel des trans-
ports par avions, c' est-à-dire leur rapidité, rend
tout particulièrement délicate l' application de
restrictions à leur égard.
En ce qui concerne la fièore jaune, la coopé-
ration entre pays voisins pour la défense de
l'Afrique contre cette maladie épidémique, qui
s est déjà manifestée par la Conférence franco-
britannique de Dakar en avril 1928, et par
I arrangement intervenu entre le Congo belge
et le Portugal agissant pour l'Angola, a paru
devoir être non seulement maintenue, mais
étendue si possible à l'ensemble des colonies
intéressées, en vue de réduire au minimum la
paralysie du trafic international, tout en élimi-
nant les chances de diffusion de l'infection ama-
rile. L'Office International d'Hygiène publique
a. en conséquence, constitué dans son sein une
commission de la fièvre jaune, qui a pour pre-
mière mission d'étudier et de rapprocher les
points de vue des divers pays. D autre part,
les autorités sanitaires de l'Afrique Orientale.
des Indes britanniques et des pays d'Extrême-
Orient devront déployer la plue grande vigi-
lance pour empêcher à r avenir la fièvre jaune
de gagner l'Asie, où il semble qu'une partie
au moins des conditions nécessaires à son im-
plantation ne fasse oas défaut.
!.~ choléra, qui avait p'e«-jue ci n; paru de
l'Indochine en 1923 et 1924, puis coturoew-
dall-, ce pays un retenir offensif <-H 1925 et
1926. .* «:JICOl(' donné pl 113 rie ^2.'M'.) ca, er
W27 ; la C'-Khitiehine, outefoi•• » {!t. ij.c~
moufe epiouvee qu en 1926, peut-être par suite
de la campagne massive de vaccination de
1926. Depuis le début de 1928, on assiste
à une extinction graduelle de la maladie. Le
nombre des vaccinations prévues pour 1928 est
de 5 millions.
La diminution de fréquence de la peste est
également considérable en Indochine ; elle est
allée jusqu'à la disparition complète dans l'An-
nam en 1927. Dans l'Afrique Occidentale fran
caise, sans atteindre les chiffres élevés de 1920
(14.500 cas), la peste a encore produit 2.748
cas en 1927 et 1.280 dan? les sept premiers
mois de 1928. Toutefois, à Dakar, l'énergique
campagne de dératisation et de vaccination anti-
pesteuse semble avoir porté ses fruits : il n'a
été signalé à Dakar, en 1928, qu'un seul cas
importé. Le vaccin le mieux accepté par la
population indigène est le lipovaccin, à cause
de l'injection unique : lorsque des cas de peste
se produisent, beaucoup de noirs viennent de-
mander à être vaccinés.
A Madagascar, où elle est endémique dans
la région des plateaux, la peste a subi une
courbe ascendante depuis 1923. L'année 1927-
1928 a accusé une baisse en rapport avec la
vaccination intensive.
A Madagascar, la mortalité injantile est très
élevée dans certaines villes ou régions. Un
service de protection de l' enf ance créé à Tana-
narive a rencontré un grand succès auprès
fants de 0 à 15 ans a déjà diminué à T anana-
rive, de 1926 à 1927, dans la proportion de
16,5 Des centres analogues sont en voie de
construction dans d'autres villes.
Un autre problème d'hygiène sociale a été
abordé ; l'assistance médicale aux populations
indigènes de r Afrique et des autres régions co-
lonisées. La morta l ité, notamment dars 1 Afri-
que occidentale et équatoriale, est très élevée,
au point de compenser une assez, foite natalité ;
mortalité infantile due à l'absence totale de
vêtement, à la coutume de donner des aliments
solides dès la naissance, au paludisme, ravage*
causés par la maladie du sommeil, la fièvre ré-
currente et lec maladies contagieuses, largement
diffusées par la passion du déplacement qu .1
l'indigène. Le système de l'assistance médicale
à domicile, avec le concours d un personnel
indigène, semble être appelé à des résultats
plus tangibles que la création de centres hospi-
taliers.
Par cet exposé, nous pouvons nous rendre
compte de la p'lTt prépondérante prise par nos
colonies dans les discussions du Comité tkv
l'Office International d'hygiène et îles services
éminents rendus par ce Comité à la mise en
valeur de notre empire colonial qui. ainsi que
le rappelait M. l' Administrateur des Colonies
Labouret dans une récente conférence, ne peut
être réalisée sans 1 indigène.
il. n.
La reine de Paris à Tunis
»♦«
La Reine de Paris, Mlle Simonne Gahart,
accompagnée de ses deux demoiselles d'hon-
neur : Mlle Nicolle Chauveau, Reine de la
Couture, et Mlle Yvette Claus, Reine de la;
Nouveauté, se rendent a Tunis pour présider
aux grandes fêtes du Maidi-firas, données
en leur honneur.
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