Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 février 1929 02 février 1929
Description : 1929/02/02 (A30,N19). 1929/02/02 (A30,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280497k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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SAMEDI SOIR, 2 FEVRIER 1929.
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PARIS 01 J
TtliUl. 1 LOUVRB 1147
- RICHKLIBU .,.
Les Anna/es Coloniales
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Dimctiumi Maroal RUEDËL «t L.-G. THÉBAULT
l' - , r
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France et -
Colonies 110.. 100. 60.
Étranger - 240 > 125 > 70 »
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tous les bureaux de poste.
La nécessité d'un débat sur le Maroc
M. le colonel Calliès, député de la Haute..
Savoie, a pris l'initiative d'interpeller le Gou-
vernement sur les affaires du Maroc. Jamais
débat n'a été plu Décesuite.
Peu de temps après les événements tragiques
qui se sont déroulés en décembre dernier, dans
le Sud-Oranais, et au cours desquels le Général
Cl avery, Commandant en Chef des Territoires
Sahariens de cette région, a trouvé la mort
avec quatre des officiers ou honvftes de troupe
de son escorte, M. le Président du Conseil a
répondu à des questions qui lui ont été posées à
ce sujet soit au Sénat, soit à la Chambre des
Députés.
Ses réponses, nous avons le regret de le dire,
n'ont donné aucun apaisement aux légitimes in-
quiétudes qu'à provoquées en Algérie et dans
tout le Sahara, l'attaque de Menouarar.
Elles ont même causé une réelle déception à
tous ceux que préoccupe l'avenir de nos colo-
nies françaises.
Le drame aurait eu pour cause, d'un côté,
l'imprudence du Général lui-même, et la mé-
connaissance par lui des règlements relatifs à
la circulation des automobiles dans ces pays
-- et de l'autre, la faute commise par le Comman-
dant de l'Annexe de Colomb-Béchar qui n a
pas assuré jusqu'au bout le maintien d'un poste
de surveillance installé au Djebel-Arlal, pré-
cisément pour protéger le passage du convoi.
Sans doute, tout cela est exact. Mais la
grande importance de cette lamentable affaire
n'est pas là.
Pour que r attaque se produisît, il fallait des
djicheurs, et ils étaient détachés d'une harka de
200 fusils. Une force armée qui n'est pas à
dédaigner dans - le désert.
Quelles sont les mesures que compte prendre
le Gouvernement pour empêcher le renouvelle-
ment de semblables agressions ?
M. Violletfe, lorsqu'il était Gouverneur Gé-
néral de l'Algérie, avait demandé, au cours de
la dernière conférence Nord-Africaine à la-
quelle il a pris part, l'occupation du Tafilalet.
On lui a répondu par une fin de non-rece-
voir, l'entreprise devant être, a-t-on affirmé, à
longue portée et très coûteuse.
Et c'est à cette opinion que semble, au moins
provisoirement, s'être rangé M. le Président du
Conseil.
« Nous procédons, a-t-il déclaré devant la
Chambre, année par année, à une pacification
progressive et méthodique. - - -
cc Un jour viendra, probablement, où les vues
du Gouverneur Général de l'Algérie d'hier et
de celui d'aujourd'hui pourront être réalisées.
Mais pour le moment, nous croyons qu'il vaut
mieux prendre d'abord quelques-unes des dis-
positions qui nous paraissent faciles et moins
caGteutel, »
Et il a indiqué notamment : un rôle plus ef-
ficace attribué à l'aviation et l'organisation de
relations télégraphiques plusx sûres et plus fa-
ciles.
« Quant à la question du droit de suite,
elle est très délicate et mérite d'être examinée
particulièrement. »
M. le Président du Conseil a ajouté, il est
vrai : « Enfin il y aura lieu d'envisager toutes
les mesures que pourra nous proposer le Maré-
chal Franchet d'Esperey que noua avons investi
d'un pouvoir d'enquête général. »
Et, nous ne le cachons pas, là est tout notre
espoir. Il nous parait impossible que cet illus-
tre chef n'apporte pas les conclusions voulues.
•%
D'autre part, au Nord demeure intacte la dis-
sidence du moyen et du grand Atlas.
Les incidents succèdent aux incidents : incur-
sions incessantes de bandits dans les territoires
déjà soumis, meurtres, enlèvements d'enfants,
de femmes et d'hommes que l'on est obligé de
racheter en payant des rançons chaque fois plus
fortes.
Pour le malheureux ZOOillasa, encore pri-
sonnier, on ne réclame pas moins de 50 mil-
lions.
Et c'est un véritable cri de détresse que
poussent les colons de Beni-Mellal dans la let-
tre ouverte qu'ils adressent au nouveau Rési.
1. a < i
dent uénéral.
Certes, il ne s'agit nullement de critiquer
l'( oeuvre accomplie par M. Steeg au Maroc.
En dehors du grand essor donné par lui à la
colonisation, il a fait des efforts indéniables
pour assurer la sécurité dans le Protectorat. Il
a présidé à l'heureuse terminaison de l'aven-
ture du Riff, il a réduit la tache de Taza, il a
réussi à placer sous l'influence française, pacifi-
quement, un certain nombre de tribus jusqu'à
ce jour indépendantes, particulièrement dans la
région d'Agadir.
Mais sur le front de Tadla, il est certain
qu'aucune amélioration ne s'est produite. L'ag-
gravation même est manifeste. L on circulait au-
trefois en toute tranquillité dans toute l'étendue
des régions pacifiées.
Donc, deux problèmes restent à résoudre :
celui du moyen et du haut Atlas, et celui
du Sud-Marocain.
Le Gouvernement du Maroc s'est obstiné jus-
qu'à ce jour à tenir ce dernier pour négligea-
ble. Il a décidé qu'il ne s'en occuperait
qu après avoir mené à bonne fin le premier.
l , C est, nous paraît-il, une grosse erreur. Aussi
Dien denve-t-elle apparemment de cette consi-
dération quelque peu égoïste que ce n est pas le
Maroc « dit utite H, mais l'Algérie seulement
qui de ce côté est l'objet des attentats des pil-
1 lards sahariens.
Ne voit-on pas qu'en affectant d'ignorer,
malgré tout, ! un des dangers, en persistant à
ne rien faire pour parer à celui qui semble à
première vue, le moindre, on court le risque
de les réunir demain tous deux, de n'en for-
mer au un-seul qui Reviendra singulièrement re-
aouratxe.
Si par malchance - et cette hypothèse
hante tous les esprits avertis des choses maro-
caines et sahariennes un agitateur se levait
ld ores et déjà on en peut entrevoir plusieurs)
capable de souder en un seul faisceau tous
les éléments disparates qui nous sont hostiles,
les éléments disparateas u Tu à nla l e t et à la Mau-
de l'Oued El Abid au Tafilalet et à la Mau-
ritMie. en passant pu le Rio del Oro, ce se-
rait une nouvelle affaire Riffaine et peut-être
pour nous plus périlleuse encore que la première,
parce que la menace s'étendrait à nos diverses
possessions africaines depuis le Maroc et t Al-
gérie jusqu' au Sénégal et au Soudan.
Il faut donc, sans se livrer à aucune exagéra-
tion, sans rien dramatiser, prendre au sérieux
une situation qui est actuellement grave.
Le nécessaire doit être fait et immédiate-
ment ! Toutes tergiversations et tout retard se-
raient funestes !
C est pourquoi il est indispensable qu'une
discussion s'ouvre très large devant le Parle-
ment ! (Partout ailleurs elle pourrait dégénérer
en polémique) et qu'elle ne soit pas diffé-
rée davantage. Elle permettra au Gouverne-
ment, en prenant l'attitude énergique qu'on at-
tend de lui, de mettre un terme à la vérita-
ble anxiété qui règne aujourd'hui dans tous les
milieux marocains, algériens et sahariens.
M&ujst-F» dmas ne ng,
* Député d'Oran,
Vice-Président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats.
8--
RUE OUDINOT
La nomination de M. Albert Duchêne à
la présidence du Conseil d'administration
de la Banque de l'Afrique Occidentale et la
nomination de M. Gaston Joseph à la di-
rection des affaires politiques, en remplace.
ment de M. Albert Duchêne, ont donné lieu
au mouvement suivant :
M. Regismansct, directeur des affaires
économiques, Officier de la Légion d'hon-
neur, est nommé Conseiller d'Etat en service
extraordinaire.
M. I'illiaà, sous directeur à l'administra-
tion centrale, est nommé directeur du person-
nel et de la comptabilité. Ce haut fonction-
naire, qui est Officier de la Légion d'hon-
neur, a fait une partie de sa carrière à Ma
dagascar, à la Côte des Sonialis, au Congo
et au Maroc.
M. Jouola, sous-directeur, est nommé di-
recteur à l'Administration centrale et main-
tenu en service détaché comme directeur de
l'Agence générale des Colonies. M. Joucla a
fait une partie de sa carrière dans la magis-
trature coloniale, à la Réunion et au Sénégal.
Il est Officier de la Légion d'honneur.
Les nouveaux sous-directeurs sont MM.
Bubin, Keller et Beauregard, chefs de bu-
reau de l'Administration Centrale.
M. Duchêne (Albert-Paul-André), Direc-
teur à l'Administration Centrale du Ministère
des Colonies, a été admis, sur sa demande,
à faire valoir ses droits à la retraite, à titre
d'ancienneté de services.
M. Duchêne a été nommé Directeur hono-
raire à l'Administration Centrale du Minis-
tère des Colonies.
LA FRANCE, L'INDOCHINE
ET LA CHINE
Le comte de Martel et le Gouverneur de
La Brosse, représentant le gouvernement gé-
néral de l'Indochine, ont repris hier à Chan-
ghaï, avec le ministre Wang, les pourparlers
relatifs à l'Indochine, pourparlers dont on
mesure l'importance, lorsqu'on se rappelle
que plus de 400.000 Chinois sont établis en
Indochine.
Les dernières informations permettent de
rectifier ou de préciser comme tl suit les prin-
cipales revendications chinoises :
lOQue les Chinois soient traités sur un
pied d'égalité complète avec les résidants
étrangers européens ou américains.
20 L'installation de consulats à Hanoi, Haï-
phong et Saigon.
30 En matière douanière, le régime de la
nation la plus favorisée et les plus grandes
facilités pour le transit au Tonkin des mar-
chandises chinoises destinées aux provinces
de la Chine méridionale ou en provenant.
Quant à la rétrocession des chemins de fer
du Yunnan, il n'en est nullement question,
contrairement à ce qui avait été dit précédem-
ment.
Le régime de la nation la plus favorisée et
les consulats ont bien été accordés par la
Convention de Tientsin de 1886, mais leur
application avait été différée sine die par un
échange de lettres entre le Gouverneur Cons-
tans et le Prince King.
Des conversations se sont engagées récem-
ment à Nankin sous des auspices assez favo-
rables et il est à présumer qu'elles abouti-
ront prochainement, si le gouvernement chi-
nois accorde à la France les compensations
et garanties que nous sommes en droit d'at-
tendre. en échange des avantages très impor-
tants demandés par la Chine.
Malgré la campagne irraisonnée d'une par-
tie de la presse chinoise, les groupements
chinois d'Indochine sont fortement protégés,
étant organisés en corporations dont les chefs
agréés par le gouvernement français servent
d'intermédiaires entre les Chinois et l'Admi.
nistration. Les Chinois possèdent une Cham*
bre de commerce en Cochinchine et leurs in-
térêts y sont représentés dans d'autres Cham-
bres de Commerce. Les Chinois participent
à la gestion de certaines municipalités comme
Cholon, Haiphong. Il semble que la création
de consulats n'ajoutera rien à leur protection
déjà fort suffisante, mais Nankin veut pou-.
voir dire que la Chine est en Indochine
l'égale des autres puissances.
LIRE EN 28 IPAG E : «
Au Sénat.
,PhilaMlie.
En S* page :
La leçon de Menouarar.
Une source d'energie
saharienne
Avant que le transsaharien, s'il
FE est un jour construit, permette de
tirer parti des ressourcef^tai ent&
du Sahara, nombre de chercheurs s'ingénient
à utiliser les ressources tangibles d'ores et
déjà des grandes steppes désertiques.
C'est ainsi que M. Bernard f. Dubos,
a cherché à tirer parti de l'atmosphère dans
les régions chaudes et tempérées du Sahara.
Il a consacré une brochure à cette 'ques.
tion.
Cette brochure se classe parmi les études
des pressions atmosphériques, des variations
de température sur la surface du Globe, de
la chaleur solaire qui ont fait l'objet de dé-
couvertes parfois des plus pratiques.
M. Bernard J. Dubos a conçu une large
mise en valeur de Vatmosphère comme éner-
gie gratuite dans les pays de soleil, au
moyen de canalisations verticales, et il envi-
sage la domestication de l'air, capable de
procurer au monde des trésors incalculables
d'énergie gratuite au cours des siècles à
venir. Cette conception n'a rien qui puisse
nous surprendre, car d'autres chercheurs ont
bien songé à employer la différence de la
température des mers tropicales en eau de
surface et en eau profonde, la liaison de ces
eaux chaudes et froides se faisant à l'aide
de vastes usines flottantes et de longs tubes
verticaux à très large diamètre, huit mitres
environ, s'enfonçant dans la mer à de gran-
des profondeurs.
M. Bernard Dubos suppose une colonne
creuse et large s'appuyant au besoin sur le
flanc d'une montagne des régions tropicales
(il en existe au Hoggar, au Tibesti, au
Mont Kattia, au Cameroun, pour ne citer
que les plus hauts sommets).
Les parois de la colonne sont eu matière
calorifuge : la différence considérable de
température entre l'air inférieur et l'air su-
périeur entretient dans la colonne un cou-
rant ascendant perpétuel qui procure une
énergie utilisable et gratuite.
Avec une différence d'altitude de mille
mètres on constate un écart moyen de 10 à
12 degrés centigrades entre l'air le plus
chaud et l'air le plus froid, écart tlui
peut être augmenté par des appareils récu-
pérateurs de chaleur solaire (appareils Mou-
chot, chambre de Saussure, etc.) qui sont
utilisés industriellement en Egypte, Cali-
fornie, Australie.
AI. Bernard Dubos prévoit très judicieu-
sement le recours à la Météorologie avant
toute installation. Il faudra en effet con-
naître les courants aériens de la station, les
températures aux différentes altitudes ainsi
que les pressions atmosphériques aux points
extrêmes.
Nous n'irons pas, comme l'auteur de cette
étude, envisager des batteries de cent co-
lonnes, mais avec des batteries moindres et
des appmreils auxiliaires facteurs d'accé-
lération du mouvement ascendant de l'air
nous nous imaginons volontiers la création
de torrents d'air pouvant donner une éner-
gie globale considérable.
Emrtmt Àunutles,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
440-
- - - - --
Vers le Niger
M. Maginot, dont le train avait subi trois
heures de retard, est arrivé à Brest, avant-
hier à 9 h. 20. Il a été reçu à la gare par
l'amiral Pirot, préfet maritime, le général
Durand, et M. Dautrestne, secrétaire géné-
ral de la préfecture.
Le ministre des Colonies, parlant de
l'itinéraire qu'il allait suivre et qui com-
porte, on s'en souvient, le retour par l'Algé-
rie, a déclaré que le but de son voyage était,
en somme, la jonction des deux Afriques.
La première partie du voyage du Ministre
des Colonies se poursuit dans d'excellentes
conditions. Il est attendu demain soir à
Las Palmas, où il sera reçu officiellement
par les autorités espagnoles.
- M. Maginot quittera les Iles Canaries le
5, dans l'après-midi.
Les vins tunisiens
r e.
Par une question écrite en date du 18
janvier 1929, M. Edouard Barthe, député,
rappelait à M. le ministre des Affaires
Etrangères qu'il avait été promis que la dé-
claration do récolte des vins récoltés en Tu-
nisie serait publiée dans les délais fixés pour
la production française et algérienne ; il de-
mandait pourquoi le chiffre global de la
production tunisienne en 1928, n'était pas
encore connu.
Le ministre, en réponse, vient de faire
paraître au Journal Officiel un relevé dont
nous donnons ci-dessous l'essentiel :
Quantités Raisins frais
Contrôles civils ; de vin consom.
et moûts en nature
Béja.,. 4-939 20 11 59
Medjez-El-Bab 1.031 36 6 )),
Bizerte 38.645 96 9.842 75
Gabès >' »
Djerba ., 1.29177 »
Gafsa.. , , , 8 05 164 40
Grombalia 395.206 08 y.634 51
,Kairouan .)) »
Kef 39 99 209 87
Téboursouk .,.. 198 37 52 74
Maktar 1 07 2 »
Sfax 199 64 »
Souk-El-Arba 953 51 21 51
Tabarka 704 op 108 04
Sousse. 11.324 67 1.03998
Tunis ',., 438.137 49 3.01173
Zaghouan 11.56308 10652
Territ. militaires 43 5a 4 »
Totaux.;. 904.28762 20.21564
L'Aviation Coloniale
Il.
Honneurs funèbres
Le Gouvernement espagnol vient de faire
savoir qu'on a découvert et déposé au dis-
peawéfl» de Cbeebaouen. les restes de
l'équipage d'un avion tombé le 23 scptem-
bre lftafl» dans les lignes ri Haines et qui
appartenait à l'escadrille 5.LJ.2, comman-
dée par le lieutenant de vaisseau Cunipar-
don. Cet équipage comprenait les seconds-
mattres Marchau et Hiou, les quartiers-
maîtres Dussolon et (lourligou, et le mate-
lot Segalen. L'aviso Duperie se rendra le
4 février à Ceuta alin d'y recevoir les cer-
cueils qu'il conduira a Casablanca. Lors de
rembarquement, les honneurs seront ren-
dus par les troupes espagnoles en présence
de la délégation française. Le 6 février les
restes mortels de ces glorieux aviateurs
seront débarqués à Casablanca où les hon-
neurs militaires leur seront rendus. Ils se-
ront ensuite transférés solennellement au
cimetière.
Un avion perdu ?
O11 est actuellement sans nouvelles d'un
avion du courrier postal Dakar-Casablanca,
parti avant-hier soit, d'Agadir à 16 h. 10 et
passé à Mazagan à 10 h. 15. Depuis, aucune
nouvelle n'est parvenue à Casablanca.
Cet avion est piloté pur Kinile Lécrivain,
doyen des pilotes de la ligne Dakar-Casa-
blanca, dont il a assuré le service pendant
cinquante mois consécutifs ; le radiotélé-
graphiste Ducas, lui aussi vieux serviteur
de la ligne, accompagne le pilote.
l'rance-Madagascar
.1;'âvion ',tir-Afrique portant la mission
Itiehard chargée de reconnaître la partie
saharienne de la future ligne aérienne
France-Madagascar a atterri dans de bon-
nes conditions hier à 13 h. 30 à Madrid.
~~e
LE CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE
III
Soixante Congrès de janvier à juin 1930
Une soixantaine de congrès se tiendront
en Afrique du Nord pendant la célébration
du Centenaire, dans les premiers mois de
19.W.
Ces réunions auront presque toutes un
caractère international.
Citons parmi les principaux congrès pré-
vus : les congrès internationaux d'archéo-
logie et d'histoire, ceux du paludisme, de
pathologie comparée, de l'industrie minière;
congrès de la Confédération internationale
des étudiants, congrès international de mu-
sique, auxquels il faut ajouter des Olym-
piades internationales universitaires, et le
congrès eucharistique de Tunis qui, à lui
seul, réunira plusieurs dizaines de milliers
de pèlerins.
LE GRAND PRIX DU SAHARA
Entre le or janvier et le 15 avril 1930 (la
date sera fixée avant le ier juillet prochain),
a l'occasion du Centenaire de l'Algérie, le
Gouvernement général de l'Algérie, d'ac-
cord avet le Ministère de l'Intérieur, fera
courir une éprouve automobile appelée le
Grand Prix dit Sahara, qui comprendra 1
7.000 kilomètres en cinq étapes
iro étape : Sidi-Ferruch-Ghardaïa, 140 k.
2" .étape : Ghardaïa-Gao (Niger), 2.200 k.
30 étape : Gao-Zindcr (Soudan), 1.500 k.
48 étape : Zinder-Bou Saada (Algérie),
2.910 km.
5° étape : Bou Saada-Alger, 250 kil.
Le Grand Prix, en principe, sera ouvert
aux professionnels et amateurs.
Professionnels. Trois catégories :
11'0 catégorie. : Voitures légères à 4 roues.
20 catégorie : Voitures de reconnaissance
à 4 et 6 roues.
̃î® catégorie : Voitures lourdes de trans-
port pour le personnel et le matériel.
Eventuellement, une 40 catégorie sera ou-
verte pour véhicules lourds à gazogènes..
Amateurs. Toutes voitures légères ap-
partenant à des membres des A.C. des dé-
partements d'Algérie. On admettra peut-
être les amateurs des trois grandes posses-
sions de l'Afrique du Nord.
Telles sont les grandes lignes du Grand
Prix du Sahara, dont le règlement va être
bientôt mis à l'étude par les soins du Gou-
vernement général d'Algérie, lequel se pré-
occupe déjà de dotei richement l'épreuve.
-000.
EN MER
i
Le poste de T.S.F. d'Ouessant a reçu un
S.O.S. du vapeur français Ch,-Schiafjino qui
se trouve en détresse à quatre milles au large
ouest de Vilano et réclame des secours immé-
diats. Le Ch.-Schiaffino est un navire de 1.300
tonnes, appartenant à la Société Algérienne de
Navigation pour l'Afrique du Nord, et faisant
le cabotage international.
• <>►
L'ineeadie d.., Paulltcal
Afin de préparer sa réponse aux interpel-
lations de MM. Tasso, député, et de Ker-
guézec, sénateur, sur l'incendie dans le port
de Marseille du paquebot Paul-Lecat, M.
Forgeot, ministre des Travaux publics,
avait envoyé à Marseille deux hauts fonc-
tionnaires de son département, MM. Wat-
tier, directeur des ports, et Baudoin, admi-
nistrateur de l'Inspection maritime.
* Tous deux ont consacré trois journées à
une minutieuse inspection du port au point
de vue de la défense contre l'incendie. Ils
ont eu des conférences avec l'ingénieur en
chef Bézault, directeur du port, et se sont
fait expliquer en détail ce qui existe à terre
et à bord des navires, et comment peuvent
se conjuguer les deux systèmes de protec-
tion contre le feu.
MM. Wattier et Baudoin se sont ensuite
rendus à bord de l'épave du Paul-Lccfzt.
Là, ils ont entendu les officiers de pont,
ainsi que le représentant de la Société des
services contractuels des Messageries mari-
times.
Avant de regagner Paris, les deux enquê-
teurs n'ont fait aucune déclaration. Toute-
fois, il est permis de dire que MM. Wat-
tier et Baudoin estiment que la défense des
navires et des ports contre l'incendie existe
réellement, mais que des perfectionnements
doivent être envisagés.
Augmenter les ressources
Diviser les risques
-
Nous venons de rappeler très sommaire-
ment dans les trois articles qui ont précédé
celui-ci, les principales cultures que l'on de-
vrait créer au Maroc, parce qu elles ont la cer-
titude de réussir, de donner par suite de beaux
bénéfices aux colons, qu elles contribueraient à
accroître la richesse économique globale du
Protectorat, et aussi parce que pratiquées si-
multanément avec, celles déjà existantes, par
les mêmes agriculteurs, elles seraient très utiles
pour diviser les risques comme il s'en trouve
en matière d'industries agricoles et dans
toutes les autres d'ailleurs.
Ejicore n'avons-nous guère parlé de l'éle-
vage, entraînant après lui les cultures fourra-
gères et de multiples industries, comme les lai-
teries, le commerce des laines et des cuirs etc.,
etc. Et avons-nous passé comp!ètement sous
silence d'autres cultures comme celle de la
Ramie, textile cependant appréciable, du jute
et de bien d'autres plantes susceptibles, dans
certaines régions du Sud, bien abritées et judi-
cieusement choisies, de probablement réussir
entre les mains des gens de métier, comme l'ex-
ploitation du bananier.
Mais il faut nous borner, quand ce ne serait
que pour nous conformer à l'ordre du sage au-
teur qui réglementa une fois pour toutes le
devoit des écrivains soucieux d'accomplir et
terminer à peu près proprement leur tâche.
Cependant ayant ainsi vu sommairement,
nous le répétons, ce que l' on peut tenter avec
chance de succès, il faut ajouter que tous ces
efforts ne sont possibles que sous certaines con-
ditions.
Mais comme ces conditions dépendent en
grande partie de la volonté de M. le Résident
Général, quel qu'il soit ; et comme c'est en
somme pour répondre à un vœu formulé par
la Résidence elle-même que nous avons re-
pris la question, nous sommes en droit de pen-
ser que ces conditions sine quibus non -
on pourra les remplir au Maroc.
Il faut tout d abord aux colons qui se lan-
ceront dans-ces cultures nouvelles, sinon l' ap-
pui, tout au moins la neutralité bienveillante
de l'Administration. Nous ne sommes pas de
ceux, trop nombreux en France il y a quelques
années, qui se figuraient que, sans l'aide effec-
tive et agissante de l'Administration, il n'y
avait rien à tenter aux colonies. Plus indépen-
dants de caractère, plus confiants. à tort ou à
raison dans nos forces, nous voulons voler de
nos propres ailes, sans être tenus en tutelle ;
mais nous souhaitons, beaucoup, ne pas être
contrariés plus ou moins sournoisement, par un
fonctionnaire mal disposé, dont nous troublons
peut-être la quiétude et qui pour s'épargner un
travail, si minime soit-il. tâchera de nous dé-
goûter de notre affaire dès le jour du départ.
Neutralité bienveillante, c'est donc : pas de
coups de pieds sournoisement lancés, pas de
textes archaïques invoqués mal à propos, pas
de parti pris hostile, pas de précédents u assi-
milables » à invoquer pour vous casser les reins
au démarrage ou en cours de route. il semble
que c'est peu demander.
Eh ! eh 1 ce n'est pas certain. En cher-
chant bien on trouverait peut-être quelques
exemples de maladresses (soyons toujours poli)
imputables à la légèreté, au mauvais vouloir
de quelques hommes détenteurs momentanés
d'une parcelle d'autorité, aimant à se faire va-
loir ou désireux de ne pas u, avoir d'his-
toire n 1 et tout novateur apporte forcément
dans la poche de son veston un inconnu qui
peut en amener des « histoires », ou un sup-
plément de travail pour ce parnre M. Des-
bureaux, toujours surmené par la besogne cou-
rante. Mais ces mauvais esprits sont la très
rare exception, peut-être même n' en existe-l-il
pas au Maroc ; passons donc sans insnler et
disons seulement que la première condition re-
quise pour faire quelque chose, est la l Iti-»-
veillante' neutralité des ser "Les doi.t l'entre-
prise peut relever, tout lll. rii if; théoriquement.
Cette neutralité peut s'obtenir d'ailleurs très
facilement, si les ordres nécessaires sont don-
nés par le ou les grands chefs, et si les ordres
étant donnés, on veille à leur application.
Donc sur ce premier point, rien d impossible
ou même de difficile, au contraire, puisque
nous sommes assurés, ou croyons l'être, non
seulement de la bienveillante neutralité, mais
bien plus de l'appui moral, voir même des
encouragements formulés tout haut par celui qui
fut le premier fonctionnaire, le chef du Pro
tectorat, et dont les directives ne seront pro-
bablement pas tout à fait répudiées par ceux
qui lui succéderont.
Etant de ceux qui ne se sont jamais permis
de douter de la vigueur, de l'énergie avec
laquelle un grand chef peut faire respecter sa
volonté, et être obéi en un mot, par tous ses
services, nous considérons ce premier point
comme réglé.
Mais ce n'est pas tout, malheureusement.
Pour créer certaines de ces cultures neuves,
il faudra probablement, nous allions clive pres-
que certainement, aller chercher des terres aptes
à leur organisation, dans des coins du Maroc
où le sol coûte moins cher que, par exemple,
dans la Chaouïa, ou aux environs de Mcknès.
Et où, lorsque les travaux olficicls en cours
seront achevés on aura de belles surfaces faci-
lement irrigables, propres à la cu lture du chan-
vre, du coton, des primeurs etc., etc. Ou bien
il faudra aller dans le Sud, près du Sous,
afin de trouver l'égalité de température sans
laquelle le Sisal par exemple ne peut pas
réussir.
Ici intervient la seconde condition indispen-
sable : la sécurité. Ce sera l'objet de notre
prochain article.
téOesim ire- Barftifr. -.
4'. --
TAUX DE LA PIASTRE
m*--
A la date du 30 janvier, le taux de la piastre
& Saigon était de 12 fr. 40.
Notes prises en Tunisie
Par MiRASE-NUncELLE DEFFlNS.
KAIROUAN VILLE SAINTE..
- - ET VILLE SALE
l/.mleur du soleil et des mouches est
décuplée quand j«ï pose le pied sur la teire
saime de Kairouan. 11 est plus de 13 heures.
La ville enroulée dans sa torpeur ne donne
plus signe de vie.
Je dois alier de porte en porte et frapper
plusieurs lois vainement avant de trouver
un couvert et un gîte.
*
* *
Je ttouve entin.
Dans la salle manger de l'Hôtel de F.
qui me rappelle, un inoins propre, la chaut-
terie aux douze Inat hines du naviro qui
m'amena les nappes sont noires, les ri-
deaux sont noirs, les assiettes noires, le pain
non. Noir de mouches.
Déjeuner est un pensum. Atïaiie de menu?
A flaire d'appétit ? L'eau e>t tiède. Le vin
chaud. La glace doit fondre tout douce-
ment quelque part dans la cuisine.
t t
Kairouan « station des caravanes », cité
sainte du Maghreb oricntal, située au Illircu
de steppes, est à la fois, lieu de pèlerinage
et ville extiêmemrnt marc han de. Il suffit du
venir sept t'ois à Kairouan pour avoir tout lo
bénéfice spirituel promis aux pèlerins qui
visitent La Mecque. L'afflux des croyants
dans la ville sainte fit rapidement la fortune
de son commerce et de ses iiidustries. Mar-
chands d'étoffcs, de habouches, de harnais,
tisserands de burnous, développèrent active-
ment leurs affaires bien avant l'occupation,
française.
v
* *
Aujourd hui, les touristes autres pèle-
rin-; accroissent de plus en plus sa pros-
périté.
*
* *
La ville arabe, cnfermée dans une en-
ceinte de mut s crénelés, flanquée de tours, a
bien plutôt l'air d'une forteresse que d'un
lieu de piété.
A cette heure, c'est le silence et le désert
blanc.
L'échu tle nos pas joue du tambourin 7%
notre suite. l'ne petite rue nous mène, à
la .1 /osquii^ dr,ç I rois portes, la premier*
qui fut con-tru.ite. à Kairouan. (III" siècle do
l'Hégire 806 J -CA
La façade est toute gravée d'inscrip-
tions koufiques et d'ornementations florales.
Toute ridée aussi par le temps. De jolis %-i--
traux coupent sa pâleur.
Elle a l'air d'une aïeule, portant lunelleS,
en camisole et jupon blanc, assise au soleil
dans la rue déserte d'un village.
La Mosquée ne possède qu'une salle inté-
rieure et un minal'(.t, tous deux fort simples.
Cœur innocent. Bâton solide de la petite
vieille.
Nous la saluons d'un regard et passons.
*
f *
Hors la ville, à la Zaouia Sidi Sabab uu
Mosquée du Barbier un champ de cactus
nous accueille. La hulotte des cimetières
s'envole à notre passage.
La Zaouia groupe dans son enceinte : cou-
vent, école coranique, tombeaux, hospice,
Médersa et Mosquée.
Le minaret, jet de pierres d'un roux doré,
orné de iaïènccs, sous le ciel ardemment
bleu a dû tenter, plus d'un peintre.
* 9 0
Colonnettes. colonnades, colonnes. Portes
et portiques. Beaucoup de faïence et de stuc.
Beaucoup de décoration colorée. Beaucoup
tiop. On dirait que Rome, ici, s'est chargée
de peindre et de tailler la pieire et le bois.
9
0 *
Demander à un Européen la Zaouia de
Sidi Sabab, il s'excusera de ne pouvoir vous
renseigner
Demandez-lui : « la Mosquée du Barbier *
il vous en indiquera le chemin.
Cette dernière appellation est en effet
toute européenne.
L'un des « saliab » (compagnon) du pro-
phète est enterré là avec (les uns disent sur
son ctrur, dans sa. main droite, prétendent
les autres) trois poils de la barbe vénérée de
Mahomet. Quelques-uns assurent même, que.
sa main gauche tient également une mèche
de cheveux du Premier Grand Ministre
d'Allah.
Il n'en fallait pas davantage, n'est-ce pas,
pour en faire un barbier.
•
< t
La Mosquée des Sabres a moins d'un siè-
cle. Elle fut bâtie par un forgeron. Cela se
voit. A l'extérieur une folle édification de
lourdes coupoles. A l'intérieur c'est le vide
interrompu ici et là par les prouesses artisa-
nales du forgeron.
Est-ce beau ou stupide.
Des sabres sont plantés autour de tom-
beau du fondateur.
Est-ce. h". moyen de reposer en paix ?
En entrant au Djema Sidi Obka on me
prie île garder mes chaussures. La fraîcheur
des nattes de la (itande Mosquée est refusée
à mes pieds tius. On relève simplement les
tapis.
Souplesse commerciale, au gout d une
clientèle de plus en plus nombreuse, bottée
comme le chat lui-même, et boudinée dans
des jambières tartarines ou pieds sales ?
•
* ♦
Je me fais l'effet d'un homme qui garde-
rait son chapeau sur la tète dans une église,
ou qui, comme M. Cardinal, resterait debout
devant le Pape.
Korèt de colonnes. Six cents fûts de mar-
bre blanc rapportés de Carthage. Trois
cents, s'élancent vers la coupole de marbre
dans la salle des prièrc6 où, par les dix-sept
portes en bois de palmier, dix mille croyants
peuvent venir s'agenouiller.
•%
Ou m'a clit :
- Celui qui passe entre ces deux colon-
nes .1 la. vie éternelle. Essaie. Tu n'y passe-
ras pas.
J'y sois passée r-ans être un lil. Le résultat
de l'expérience se pouvait deviner.
Ai-je gagné la vie éternelle pour cela ?
J'ai plutôt gagné la certitude, hélas 1 que
TRENTIEME ANNBHL »04l
M numbro t M CMRMM
SAMEDI SOIR, 2 FEVRIER 1929.
,. -,t1j
JOVÎIAL QMTIDifiJ* *,
- - v
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Réduction & Administrâti»n :
X. utmmwmrmm :
, 1
- -. ,
PARIS 01 J
TtliUl. 1 LOUVRB 1147
- RICHKLIBU .,.
Les Anna/es Coloniales
l-.. '- i!
Les unnonees et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
Dimctiumi Maroal RUEDËL «t L.-G. THÉBAULT
l' - , r
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLOSIAI.f.S-
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :̃
Un et 6 Mois 8 Mai»
France et -
Colonies 110.. 100. 60.
Étranger - 240 > 125 > 70 »
On s'abonne sans frais doua
tous les bureaux de poste.
La nécessité d'un débat sur le Maroc
M. le colonel Calliès, député de la Haute..
Savoie, a pris l'initiative d'interpeller le Gou-
vernement sur les affaires du Maroc. Jamais
débat n'a été plu Décesuite.
Peu de temps après les événements tragiques
qui se sont déroulés en décembre dernier, dans
le Sud-Oranais, et au cours desquels le Général
Cl avery, Commandant en Chef des Territoires
Sahariens de cette région, a trouvé la mort
avec quatre des officiers ou honvftes de troupe
de son escorte, M. le Président du Conseil a
répondu à des questions qui lui ont été posées à
ce sujet soit au Sénat, soit à la Chambre des
Députés.
Ses réponses, nous avons le regret de le dire,
n'ont donné aucun apaisement aux légitimes in-
quiétudes qu'à provoquées en Algérie et dans
tout le Sahara, l'attaque de Menouarar.
Elles ont même causé une réelle déception à
tous ceux que préoccupe l'avenir de nos colo-
nies françaises.
Le drame aurait eu pour cause, d'un côté,
l'imprudence du Général lui-même, et la mé-
connaissance par lui des règlements relatifs à
la circulation des automobiles dans ces pays
-- et de l'autre, la faute commise par le Comman-
dant de l'Annexe de Colomb-Béchar qui n a
pas assuré jusqu'au bout le maintien d'un poste
de surveillance installé au Djebel-Arlal, pré-
cisément pour protéger le passage du convoi.
Sans doute, tout cela est exact. Mais la
grande importance de cette lamentable affaire
n'est pas là.
Pour que r attaque se produisît, il fallait des
djicheurs, et ils étaient détachés d'une harka de
200 fusils. Une force armée qui n'est pas à
dédaigner dans - le désert.
Quelles sont les mesures que compte prendre
le Gouvernement pour empêcher le renouvelle-
ment de semblables agressions ?
M. Violletfe, lorsqu'il était Gouverneur Gé-
néral de l'Algérie, avait demandé, au cours de
la dernière conférence Nord-Africaine à la-
quelle il a pris part, l'occupation du Tafilalet.
On lui a répondu par une fin de non-rece-
voir, l'entreprise devant être, a-t-on affirmé, à
longue portée et très coûteuse.
Et c'est à cette opinion que semble, au moins
provisoirement, s'être rangé M. le Président du
Conseil.
« Nous procédons, a-t-il déclaré devant la
Chambre, année par année, à une pacification
progressive et méthodique. - - -
cc Un jour viendra, probablement, où les vues
du Gouverneur Général de l'Algérie d'hier et
de celui d'aujourd'hui pourront être réalisées.
Mais pour le moment, nous croyons qu'il vaut
mieux prendre d'abord quelques-unes des dis-
positions qui nous paraissent faciles et moins
caGteutel, »
Et il a indiqué notamment : un rôle plus ef-
ficace attribué à l'aviation et l'organisation de
relations télégraphiques plusx sûres et plus fa-
ciles.
« Quant à la question du droit de suite,
elle est très délicate et mérite d'être examinée
particulièrement. »
M. le Président du Conseil a ajouté, il est
vrai : « Enfin il y aura lieu d'envisager toutes
les mesures que pourra nous proposer le Maré-
chal Franchet d'Esperey que noua avons investi
d'un pouvoir d'enquête général. »
Et, nous ne le cachons pas, là est tout notre
espoir. Il nous parait impossible que cet illus-
tre chef n'apporte pas les conclusions voulues.
•%
D'autre part, au Nord demeure intacte la dis-
sidence du moyen et du grand Atlas.
Les incidents succèdent aux incidents : incur-
sions incessantes de bandits dans les territoires
déjà soumis, meurtres, enlèvements d'enfants,
de femmes et d'hommes que l'on est obligé de
racheter en payant des rançons chaque fois plus
fortes.
Pour le malheureux ZOOillasa, encore pri-
sonnier, on ne réclame pas moins de 50 mil-
lions.
Et c'est un véritable cri de détresse que
poussent les colons de Beni-Mellal dans la let-
tre ouverte qu'ils adressent au nouveau Rési.
1. a < i
dent uénéral.
Certes, il ne s'agit nullement de critiquer
l'( oeuvre accomplie par M. Steeg au Maroc.
En dehors du grand essor donné par lui à la
colonisation, il a fait des efforts indéniables
pour assurer la sécurité dans le Protectorat. Il
a présidé à l'heureuse terminaison de l'aven-
ture du Riff, il a réduit la tache de Taza, il a
réussi à placer sous l'influence française, pacifi-
quement, un certain nombre de tribus jusqu'à
ce jour indépendantes, particulièrement dans la
région d'Agadir.
Mais sur le front de Tadla, il est certain
qu'aucune amélioration ne s'est produite. L'ag-
gravation même est manifeste. L on circulait au-
trefois en toute tranquillité dans toute l'étendue
des régions pacifiées.
Donc, deux problèmes restent à résoudre :
celui du moyen et du haut Atlas, et celui
du Sud-Marocain.
Le Gouvernement du Maroc s'est obstiné jus-
qu'à ce jour à tenir ce dernier pour négligea-
ble. Il a décidé qu'il ne s'en occuperait
qu après avoir mené à bonne fin le premier.
l , C est, nous paraît-il, une grosse erreur. Aussi
Dien denve-t-elle apparemment de cette consi-
dération quelque peu égoïste que ce n est pas le
Maroc « dit utite H, mais l'Algérie seulement
qui de ce côté est l'objet des attentats des pil-
1 lards sahariens.
Ne voit-on pas qu'en affectant d'ignorer,
malgré tout, ! un des dangers, en persistant à
ne rien faire pour parer à celui qui semble à
première vue, le moindre, on court le risque
de les réunir demain tous deux, de n'en for-
mer au un-seul qui Reviendra singulièrement re-
aouratxe.
Si par malchance - et cette hypothèse
hante tous les esprits avertis des choses maro-
caines et sahariennes un agitateur se levait
ld ores et déjà on en peut entrevoir plusieurs)
capable de souder en un seul faisceau tous
les éléments disparates qui nous sont hostiles,
les éléments disparateas u Tu à nla l e t et à la Mau-
de l'Oued El Abid au Tafilalet et à la Mau-
ritMie. en passant pu le Rio del Oro, ce se-
rait une nouvelle affaire Riffaine et peut-être
pour nous plus périlleuse encore que la première,
parce que la menace s'étendrait à nos diverses
possessions africaines depuis le Maroc et t Al-
gérie jusqu' au Sénégal et au Soudan.
Il faut donc, sans se livrer à aucune exagéra-
tion, sans rien dramatiser, prendre au sérieux
une situation qui est actuellement grave.
Le nécessaire doit être fait et immédiate-
ment ! Toutes tergiversations et tout retard se-
raient funestes !
C est pourquoi il est indispensable qu'une
discussion s'ouvre très large devant le Parle-
ment ! (Partout ailleurs elle pourrait dégénérer
en polémique) et qu'elle ne soit pas diffé-
rée davantage. Elle permettra au Gouverne-
ment, en prenant l'attitude énergique qu'on at-
tend de lui, de mettre un terme à la vérita-
ble anxiété qui règne aujourd'hui dans tous les
milieux marocains, algériens et sahariens.
M&ujst-F» dmas ne ng,
* Député d'Oran,
Vice-Président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats.
8--
RUE OUDINOT
La nomination de M. Albert Duchêne à
la présidence du Conseil d'administration
de la Banque de l'Afrique Occidentale et la
nomination de M. Gaston Joseph à la di-
rection des affaires politiques, en remplace.
ment de M. Albert Duchêne, ont donné lieu
au mouvement suivant :
M. Regismansct, directeur des affaires
économiques, Officier de la Légion d'hon-
neur, est nommé Conseiller d'Etat en service
extraordinaire.
M. I'illiaà, sous directeur à l'administra-
tion centrale, est nommé directeur du person-
nel et de la comptabilité. Ce haut fonction-
naire, qui est Officier de la Légion d'hon-
neur, a fait une partie de sa carrière à Ma
dagascar, à la Côte des Sonialis, au Congo
et au Maroc.
M. Jouola, sous-directeur, est nommé di-
recteur à l'Administration centrale et main-
tenu en service détaché comme directeur de
l'Agence générale des Colonies. M. Joucla a
fait une partie de sa carrière dans la magis-
trature coloniale, à la Réunion et au Sénégal.
Il est Officier de la Légion d'honneur.
Les nouveaux sous-directeurs sont MM.
Bubin, Keller et Beauregard, chefs de bu-
reau de l'Administration Centrale.
M. Duchêne (Albert-Paul-André), Direc-
teur à l'Administration Centrale du Ministère
des Colonies, a été admis, sur sa demande,
à faire valoir ses droits à la retraite, à titre
d'ancienneté de services.
M. Duchêne a été nommé Directeur hono-
raire à l'Administration Centrale du Minis-
tère des Colonies.
LA FRANCE, L'INDOCHINE
ET LA CHINE
Le comte de Martel et le Gouverneur de
La Brosse, représentant le gouvernement gé-
néral de l'Indochine, ont repris hier à Chan-
ghaï, avec le ministre Wang, les pourparlers
relatifs à l'Indochine, pourparlers dont on
mesure l'importance, lorsqu'on se rappelle
que plus de 400.000 Chinois sont établis en
Indochine.
Les dernières informations permettent de
rectifier ou de préciser comme tl suit les prin-
cipales revendications chinoises :
lOQue les Chinois soient traités sur un
pied d'égalité complète avec les résidants
étrangers européens ou américains.
20 L'installation de consulats à Hanoi, Haï-
phong et Saigon.
30 En matière douanière, le régime de la
nation la plus favorisée et les plus grandes
facilités pour le transit au Tonkin des mar-
chandises chinoises destinées aux provinces
de la Chine méridionale ou en provenant.
Quant à la rétrocession des chemins de fer
du Yunnan, il n'en est nullement question,
contrairement à ce qui avait été dit précédem-
ment.
Le régime de la nation la plus favorisée et
les consulats ont bien été accordés par la
Convention de Tientsin de 1886, mais leur
application avait été différée sine die par un
échange de lettres entre le Gouverneur Cons-
tans et le Prince King.
Des conversations se sont engagées récem-
ment à Nankin sous des auspices assez favo-
rables et il est à présumer qu'elles abouti-
ront prochainement, si le gouvernement chi-
nois accorde à la France les compensations
et garanties que nous sommes en droit d'at-
tendre. en échange des avantages très impor-
tants demandés par la Chine.
Malgré la campagne irraisonnée d'une par-
tie de la presse chinoise, les groupements
chinois d'Indochine sont fortement protégés,
étant organisés en corporations dont les chefs
agréés par le gouvernement français servent
d'intermédiaires entre les Chinois et l'Admi.
nistration. Les Chinois possèdent une Cham*
bre de commerce en Cochinchine et leurs in-
térêts y sont représentés dans d'autres Cham-
bres de Commerce. Les Chinois participent
à la gestion de certaines municipalités comme
Cholon, Haiphong. Il semble que la création
de consulats n'ajoutera rien à leur protection
déjà fort suffisante, mais Nankin veut pou-.
voir dire que la Chine est en Indochine
l'égale des autres puissances.
LIRE EN 28 IPAG E : «
Au Sénat.
,PhilaMlie.
En S* page :
La leçon de Menouarar.
Une source d'energie
saharienne
Avant que le transsaharien, s'il
FE est un jour construit, permette de
tirer parti des ressourcef^tai ent&
du Sahara, nombre de chercheurs s'ingénient
à utiliser les ressources tangibles d'ores et
déjà des grandes steppes désertiques.
C'est ainsi que M. Bernard f. Dubos,
a cherché à tirer parti de l'atmosphère dans
les régions chaudes et tempérées du Sahara.
Il a consacré une brochure à cette 'ques.
tion.
Cette brochure se classe parmi les études
des pressions atmosphériques, des variations
de température sur la surface du Globe, de
la chaleur solaire qui ont fait l'objet de dé-
couvertes parfois des plus pratiques.
M. Bernard J. Dubos a conçu une large
mise en valeur de Vatmosphère comme éner-
gie gratuite dans les pays de soleil, au
moyen de canalisations verticales, et il envi-
sage la domestication de l'air, capable de
procurer au monde des trésors incalculables
d'énergie gratuite au cours des siècles à
venir. Cette conception n'a rien qui puisse
nous surprendre, car d'autres chercheurs ont
bien songé à employer la différence de la
température des mers tropicales en eau de
surface et en eau profonde, la liaison de ces
eaux chaudes et froides se faisant à l'aide
de vastes usines flottantes et de longs tubes
verticaux à très large diamètre, huit mitres
environ, s'enfonçant dans la mer à de gran-
des profondeurs.
M. Bernard Dubos suppose une colonne
creuse et large s'appuyant au besoin sur le
flanc d'une montagne des régions tropicales
(il en existe au Hoggar, au Tibesti, au
Mont Kattia, au Cameroun, pour ne citer
que les plus hauts sommets).
Les parois de la colonne sont eu matière
calorifuge : la différence considérable de
température entre l'air inférieur et l'air su-
périeur entretient dans la colonne un cou-
rant ascendant perpétuel qui procure une
énergie utilisable et gratuite.
Avec une différence d'altitude de mille
mètres on constate un écart moyen de 10 à
12 degrés centigrades entre l'air le plus
chaud et l'air le plus froid, écart tlui
peut être augmenté par des appareils récu-
pérateurs de chaleur solaire (appareils Mou-
chot, chambre de Saussure, etc.) qui sont
utilisés industriellement en Egypte, Cali-
fornie, Australie.
AI. Bernard Dubos prévoit très judicieu-
sement le recours à la Météorologie avant
toute installation. Il faudra en effet con-
naître les courants aériens de la station, les
températures aux différentes altitudes ainsi
que les pressions atmosphériques aux points
extrêmes.
Nous n'irons pas, comme l'auteur de cette
étude, envisager des batteries de cent co-
lonnes, mais avec des batteries moindres et
des appmreils auxiliaires facteurs d'accé-
lération du mouvement ascendant de l'air
nous nous imaginons volontiers la création
de torrents d'air pouvant donner une éner-
gie globale considérable.
Emrtmt Àunutles,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
440-
- - - - --
Vers le Niger
M. Maginot, dont le train avait subi trois
heures de retard, est arrivé à Brest, avant-
hier à 9 h. 20. Il a été reçu à la gare par
l'amiral Pirot, préfet maritime, le général
Durand, et M. Dautrestne, secrétaire géné-
ral de la préfecture.
Le ministre des Colonies, parlant de
l'itinéraire qu'il allait suivre et qui com-
porte, on s'en souvient, le retour par l'Algé-
rie, a déclaré que le but de son voyage était,
en somme, la jonction des deux Afriques.
La première partie du voyage du Ministre
des Colonies se poursuit dans d'excellentes
conditions. Il est attendu demain soir à
Las Palmas, où il sera reçu officiellement
par les autorités espagnoles.
- M. Maginot quittera les Iles Canaries le
5, dans l'après-midi.
Les vins tunisiens
r e.
Par une question écrite en date du 18
janvier 1929, M. Edouard Barthe, député,
rappelait à M. le ministre des Affaires
Etrangères qu'il avait été promis que la dé-
claration do récolte des vins récoltés en Tu-
nisie serait publiée dans les délais fixés pour
la production française et algérienne ; il de-
mandait pourquoi le chiffre global de la
production tunisienne en 1928, n'était pas
encore connu.
Le ministre, en réponse, vient de faire
paraître au Journal Officiel un relevé dont
nous donnons ci-dessous l'essentiel :
Quantités Raisins frais
Contrôles civils ; de vin consom.
et moûts en nature
Béja.,. 4-939 20 11 59
Medjez-El-Bab 1.031 36 6 )),
Bizerte 38.645 96 9.842 75
Gabès >' »
Djerba ., 1.29177 »
Gafsa.. , , , 8 05 164 40
Grombalia 395.206 08 y.634 51
,Kairouan .)) »
Kef 39 99 209 87
Téboursouk .,.. 198 37 52 74
Maktar 1 07 2 »
Sfax 199 64 »
Souk-El-Arba 953 51 21 51
Tabarka 704 op 108 04
Sousse. 11.324 67 1.03998
Tunis ',., 438.137 49 3.01173
Zaghouan 11.56308 10652
Territ. militaires 43 5a 4 »
Totaux.;. 904.28762 20.21564
L'Aviation Coloniale
Il.
Honneurs funèbres
Le Gouvernement espagnol vient de faire
savoir qu'on a découvert et déposé au dis-
peawéfl» de Cbeebaouen. les restes de
l'équipage d'un avion tombé le 23 scptem-
bre lftafl» dans les lignes ri Haines et qui
appartenait à l'escadrille 5.LJ.2, comman-
dée par le lieutenant de vaisseau Cunipar-
don. Cet équipage comprenait les seconds-
mattres Marchau et Hiou, les quartiers-
maîtres Dussolon et (lourligou, et le mate-
lot Segalen. L'aviso Duperie se rendra le
4 février à Ceuta alin d'y recevoir les cer-
cueils qu'il conduira a Casablanca. Lors de
rembarquement, les honneurs seront ren-
dus par les troupes espagnoles en présence
de la délégation française. Le 6 février les
restes mortels de ces glorieux aviateurs
seront débarqués à Casablanca où les hon-
neurs militaires leur seront rendus. Ils se-
ront ensuite transférés solennellement au
cimetière.
Un avion perdu ?
O11 est actuellement sans nouvelles d'un
avion du courrier postal Dakar-Casablanca,
parti avant-hier soit, d'Agadir à 16 h. 10 et
passé à Mazagan à 10 h. 15. Depuis, aucune
nouvelle n'est parvenue à Casablanca.
Cet avion est piloté pur Kinile Lécrivain,
doyen des pilotes de la ligne Dakar-Casa-
blanca, dont il a assuré le service pendant
cinquante mois consécutifs ; le radiotélé-
graphiste Ducas, lui aussi vieux serviteur
de la ligne, accompagne le pilote.
l'rance-Madagascar
.1;'âvion ',tir-Afrique portant la mission
Itiehard chargée de reconnaître la partie
saharienne de la future ligne aérienne
France-Madagascar a atterri dans de bon-
nes conditions hier à 13 h. 30 à Madrid.
~~e
LE CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE
III
Soixante Congrès de janvier à juin 1930
Une soixantaine de congrès se tiendront
en Afrique du Nord pendant la célébration
du Centenaire, dans les premiers mois de
19.W.
Ces réunions auront presque toutes un
caractère international.
Citons parmi les principaux congrès pré-
vus : les congrès internationaux d'archéo-
logie et d'histoire, ceux du paludisme, de
pathologie comparée, de l'industrie minière;
congrès de la Confédération internationale
des étudiants, congrès international de mu-
sique, auxquels il faut ajouter des Olym-
piades internationales universitaires, et le
congrès eucharistique de Tunis qui, à lui
seul, réunira plusieurs dizaines de milliers
de pèlerins.
LE GRAND PRIX DU SAHARA
Entre le or janvier et le 15 avril 1930 (la
date sera fixée avant le ier juillet prochain),
a l'occasion du Centenaire de l'Algérie, le
Gouvernement général de l'Algérie, d'ac-
cord avet le Ministère de l'Intérieur, fera
courir une éprouve automobile appelée le
Grand Prix dit Sahara, qui comprendra 1
7.000 kilomètres en cinq étapes
iro étape : Sidi-Ferruch-Ghardaïa, 140 k.
2" .étape : Ghardaïa-Gao (Niger), 2.200 k.
30 étape : Gao-Zindcr (Soudan), 1.500 k.
48 étape : Zinder-Bou Saada (Algérie),
2.910 km.
5° étape : Bou Saada-Alger, 250 kil.
Le Grand Prix, en principe, sera ouvert
aux professionnels et amateurs.
Professionnels. Trois catégories :
11'0 catégorie. : Voitures légères à 4 roues.
20 catégorie : Voitures de reconnaissance
à 4 et 6 roues.
̃î® catégorie : Voitures lourdes de trans-
port pour le personnel et le matériel.
Eventuellement, une 40 catégorie sera ou-
verte pour véhicules lourds à gazogènes..
Amateurs. Toutes voitures légères ap-
partenant à des membres des A.C. des dé-
partements d'Algérie. On admettra peut-
être les amateurs des trois grandes posses-
sions de l'Afrique du Nord.
Telles sont les grandes lignes du Grand
Prix du Sahara, dont le règlement va être
bientôt mis à l'étude par les soins du Gou-
vernement général d'Algérie, lequel se pré-
occupe déjà de dotei richement l'épreuve.
-000.
EN MER
i
Le poste de T.S.F. d'Ouessant a reçu un
S.O.S. du vapeur français Ch,-Schiafjino qui
se trouve en détresse à quatre milles au large
ouest de Vilano et réclame des secours immé-
diats. Le Ch.-Schiaffino est un navire de 1.300
tonnes, appartenant à la Société Algérienne de
Navigation pour l'Afrique du Nord, et faisant
le cabotage international.
• <>►
L'ineeadie d.., Paulltcal
Afin de préparer sa réponse aux interpel-
lations de MM. Tasso, député, et de Ker-
guézec, sénateur, sur l'incendie dans le port
de Marseille du paquebot Paul-Lecat, M.
Forgeot, ministre des Travaux publics,
avait envoyé à Marseille deux hauts fonc-
tionnaires de son département, MM. Wat-
tier, directeur des ports, et Baudoin, admi-
nistrateur de l'Inspection maritime.
* Tous deux ont consacré trois journées à
une minutieuse inspection du port au point
de vue de la défense contre l'incendie. Ils
ont eu des conférences avec l'ingénieur en
chef Bézault, directeur du port, et se sont
fait expliquer en détail ce qui existe à terre
et à bord des navires, et comment peuvent
se conjuguer les deux systèmes de protec-
tion contre le feu.
MM. Wattier et Baudoin se sont ensuite
rendus à bord de l'épave du Paul-Lccfzt.
Là, ils ont entendu les officiers de pont,
ainsi que le représentant de la Société des
services contractuels des Messageries mari-
times.
Avant de regagner Paris, les deux enquê-
teurs n'ont fait aucune déclaration. Toute-
fois, il est permis de dire que MM. Wat-
tier et Baudoin estiment que la défense des
navires et des ports contre l'incendie existe
réellement, mais que des perfectionnements
doivent être envisagés.
Augmenter les ressources
Diviser les risques
-
Nous venons de rappeler très sommaire-
ment dans les trois articles qui ont précédé
celui-ci, les principales cultures que l'on de-
vrait créer au Maroc, parce qu elles ont la cer-
titude de réussir, de donner par suite de beaux
bénéfices aux colons, qu elles contribueraient à
accroître la richesse économique globale du
Protectorat, et aussi parce que pratiquées si-
multanément avec, celles déjà existantes, par
les mêmes agriculteurs, elles seraient très utiles
pour diviser les risques comme il s'en trouve
en matière d'industries agricoles et dans
toutes les autres d'ailleurs.
Ejicore n'avons-nous guère parlé de l'éle-
vage, entraînant après lui les cultures fourra-
gères et de multiples industries, comme les lai-
teries, le commerce des laines et des cuirs etc.,
etc. Et avons-nous passé comp!ètement sous
silence d'autres cultures comme celle de la
Ramie, textile cependant appréciable, du jute
et de bien d'autres plantes susceptibles, dans
certaines régions du Sud, bien abritées et judi-
cieusement choisies, de probablement réussir
entre les mains des gens de métier, comme l'ex-
ploitation du bananier.
Mais il faut nous borner, quand ce ne serait
que pour nous conformer à l'ordre du sage au-
teur qui réglementa une fois pour toutes le
devoit des écrivains soucieux d'accomplir et
terminer à peu près proprement leur tâche.
Cependant ayant ainsi vu sommairement,
nous le répétons, ce que l' on peut tenter avec
chance de succès, il faut ajouter que tous ces
efforts ne sont possibles que sous certaines con-
ditions.
Mais comme ces conditions dépendent en
grande partie de la volonté de M. le Résident
Général, quel qu'il soit ; et comme c'est en
somme pour répondre à un vœu formulé par
la Résidence elle-même que nous avons re-
pris la question, nous sommes en droit de pen-
ser que ces conditions sine quibus non -
on pourra les remplir au Maroc.
Il faut tout d abord aux colons qui se lan-
ceront dans-ces cultures nouvelles, sinon l' ap-
pui, tout au moins la neutralité bienveillante
de l'Administration. Nous ne sommes pas de
ceux, trop nombreux en France il y a quelques
années, qui se figuraient que, sans l'aide effec-
tive et agissante de l'Administration, il n'y
avait rien à tenter aux colonies. Plus indépen-
dants de caractère, plus confiants. à tort ou à
raison dans nos forces, nous voulons voler de
nos propres ailes, sans être tenus en tutelle ;
mais nous souhaitons, beaucoup, ne pas être
contrariés plus ou moins sournoisement, par un
fonctionnaire mal disposé, dont nous troublons
peut-être la quiétude et qui pour s'épargner un
travail, si minime soit-il. tâchera de nous dé-
goûter de notre affaire dès le jour du départ.
Neutralité bienveillante, c'est donc : pas de
coups de pieds sournoisement lancés, pas de
textes archaïques invoqués mal à propos, pas
de parti pris hostile, pas de précédents u assi-
milables » à invoquer pour vous casser les reins
au démarrage ou en cours de route. il semble
que c'est peu demander.
Eh ! eh 1 ce n'est pas certain. En cher-
chant bien on trouverait peut-être quelques
exemples de maladresses (soyons toujours poli)
imputables à la légèreté, au mauvais vouloir
de quelques hommes détenteurs momentanés
d'une parcelle d'autorité, aimant à se faire va-
loir ou désireux de ne pas u, avoir d'his-
toire n 1 et tout novateur apporte forcément
dans la poche de son veston un inconnu qui
peut en amener des « histoires », ou un sup-
plément de travail pour ce parnre M. Des-
bureaux, toujours surmené par la besogne cou-
rante. Mais ces mauvais esprits sont la très
rare exception, peut-être même n' en existe-l-il
pas au Maroc ; passons donc sans insnler et
disons seulement que la première condition re-
quise pour faire quelque chose, est la l Iti-»-
veillante' neutralité des ser "Les doi.t l'entre-
prise peut relever, tout lll. rii if; théoriquement.
Cette neutralité peut s'obtenir d'ailleurs très
facilement, si les ordres nécessaires sont don-
nés par le ou les grands chefs, et si les ordres
étant donnés, on veille à leur application.
Donc sur ce premier point, rien d impossible
ou même de difficile, au contraire, puisque
nous sommes assurés, ou croyons l'être, non
seulement de la bienveillante neutralité, mais
bien plus de l'appui moral, voir même des
encouragements formulés tout haut par celui qui
fut le premier fonctionnaire, le chef du Pro
tectorat, et dont les directives ne seront pro-
bablement pas tout à fait répudiées par ceux
qui lui succéderont.
Etant de ceux qui ne se sont jamais permis
de douter de la vigueur, de l'énergie avec
laquelle un grand chef peut faire respecter sa
volonté, et être obéi en un mot, par tous ses
services, nous considérons ce premier point
comme réglé.
Mais ce n'est pas tout, malheureusement.
Pour créer certaines de ces cultures neuves,
il faudra probablement, nous allions clive pres-
que certainement, aller chercher des terres aptes
à leur organisation, dans des coins du Maroc
où le sol coûte moins cher que, par exemple,
dans la Chaouïa, ou aux environs de Mcknès.
Et où, lorsque les travaux olficicls en cours
seront achevés on aura de belles surfaces faci-
lement irrigables, propres à la cu lture du chan-
vre, du coton, des primeurs etc., etc. Ou bien
il faudra aller dans le Sud, près du Sous,
afin de trouver l'égalité de température sans
laquelle le Sisal par exemple ne peut pas
réussir.
Ici intervient la seconde condition indispen-
sable : la sécurité. Ce sera l'objet de notre
prochain article.
téOesim ire- Barftifr. -.
4'. --
TAUX DE LA PIASTRE
m*--
A la date du 30 janvier, le taux de la piastre
& Saigon était de 12 fr. 40.
Notes prises en Tunisie
Par MiRASE-NUncELLE DEFFlNS.
KAIROUAN VILLE SAINTE..
- - ET VILLE SALE
l/.mleur du soleil et des mouches est
décuplée quand j«ï pose le pied sur la teire
saime de Kairouan. 11 est plus de 13 heures.
La ville enroulée dans sa torpeur ne donne
plus signe de vie.
Je dois alier de porte en porte et frapper
plusieurs lois vainement avant de trouver
un couvert et un gîte.
*
* *
Je ttouve entin.
Dans la salle manger de l'Hôtel de F.
qui me rappelle, un inoins propre, la chaut-
terie aux douze Inat hines du naviro qui
m'amena les nappes sont noires, les ri-
deaux sont noirs, les assiettes noires, le pain
non. Noir de mouches.
Déjeuner est un pensum. Atïaiie de menu?
A flaire d'appétit ? L'eau e>t tiède. Le vin
chaud. La glace doit fondre tout douce-
ment quelque part dans la cuisine.
t t
Kairouan « station des caravanes », cité
sainte du Maghreb oricntal, située au Illircu
de steppes, est à la fois, lieu de pèlerinage
et ville extiêmemrnt marc han de. Il suffit du
venir sept t'ois à Kairouan pour avoir tout lo
bénéfice spirituel promis aux pèlerins qui
visitent La Mecque. L'afflux des croyants
dans la ville sainte fit rapidement la fortune
de son commerce et de ses iiidustries. Mar-
chands d'étoffcs, de habouches, de harnais,
tisserands de burnous, développèrent active-
ment leurs affaires bien avant l'occupation,
française.
v
* *
Aujourd hui, les touristes autres pèle-
rin-; accroissent de plus en plus sa pros-
périté.
*
* *
La ville arabe, cnfermée dans une en-
ceinte de mut s crénelés, flanquée de tours, a
bien plutôt l'air d'une forteresse que d'un
lieu de piété.
A cette heure, c'est le silence et le désert
blanc.
L'échu tle nos pas joue du tambourin 7%
notre suite. l'ne petite rue nous mène, à
la .1 /osquii^ dr,ç I rois portes, la premier*
qui fut con-tru.ite. à Kairouan. (III" siècle do
l'Hégire 806 J -CA
La façade est toute gravée d'inscrip-
tions koufiques et d'ornementations florales.
Toute ridée aussi par le temps. De jolis %-i--
traux coupent sa pâleur.
Elle a l'air d'une aïeule, portant lunelleS,
en camisole et jupon blanc, assise au soleil
dans la rue déserte d'un village.
La Mosquée ne possède qu'une salle inté-
rieure et un minal'(.t, tous deux fort simples.
Cœur innocent. Bâton solide de la petite
vieille.
Nous la saluons d'un regard et passons.
*
f *
Hors la ville, à la Zaouia Sidi Sabab uu
Mosquée du Barbier un champ de cactus
nous accueille. La hulotte des cimetières
s'envole à notre passage.
La Zaouia groupe dans son enceinte : cou-
vent, école coranique, tombeaux, hospice,
Médersa et Mosquée.
Le minaret, jet de pierres d'un roux doré,
orné de iaïènccs, sous le ciel ardemment
bleu a dû tenter, plus d'un peintre.
* 9 0
Colonnettes. colonnades, colonnes. Portes
et portiques. Beaucoup de faïence et de stuc.
Beaucoup de décoration colorée. Beaucoup
tiop. On dirait que Rome, ici, s'est chargée
de peindre et de tailler la pieire et le bois.
9
0 *
Demander à un Européen la Zaouia de
Sidi Sabab, il s'excusera de ne pouvoir vous
renseigner
Demandez-lui : « la Mosquée du Barbier *
il vous en indiquera le chemin.
Cette dernière appellation est en effet
toute européenne.
L'un des « saliab » (compagnon) du pro-
phète est enterré là avec (les uns disent sur
son ctrur, dans sa. main droite, prétendent
les autres) trois poils de la barbe vénérée de
Mahomet. Quelques-uns assurent même, que.
sa main gauche tient également une mèche
de cheveux du Premier Grand Ministre
d'Allah.
Il n'en fallait pas davantage, n'est-ce pas,
pour en faire un barbier.
•
< t
La Mosquée des Sabres a moins d'un siè-
cle. Elle fut bâtie par un forgeron. Cela se
voit. A l'extérieur une folle édification de
lourdes coupoles. A l'intérieur c'est le vide
interrompu ici et là par les prouesses artisa-
nales du forgeron.
Est-ce beau ou stupide.
Des sabres sont plantés autour de tom-
beau du fondateur.
Est-ce. h". moyen de reposer en paix ?
En entrant au Djema Sidi Obka on me
prie île garder mes chaussures. La fraîcheur
des nattes de la (itande Mosquée est refusée
à mes pieds tius. On relève simplement les
tapis.
Souplesse commerciale, au gout d une
clientèle de plus en plus nombreuse, bottée
comme le chat lui-même, et boudinée dans
des jambières tartarines ou pieds sales ?
•
* ♦
Je me fais l'effet d'un homme qui garde-
rait son chapeau sur la tète dans une église,
ou qui, comme M. Cardinal, resterait debout
devant le Pape.
Korèt de colonnes. Six cents fûts de mar-
bre blanc rapportés de Carthage. Trois
cents, s'élancent vers la coupole de marbre
dans la salle des prièrc6 où, par les dix-sept
portes en bois de palmier, dix mille croyants
peuvent venir s'agenouiller.
•%
Ou m'a clit :
- Celui qui passe entre ces deux colon-
nes .1 la. vie éternelle. Essaie. Tu n'y passe-
ras pas.
J'y sois passée r-ans être un lil. Le résultat
de l'expérience se pouvait deviner.
Ai-je gagné la vie éternelle pour cela ?
J'ai plutôt gagné la certitude, hélas 1 que
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