Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-01-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 janvier 1929 19 janvier 1929
Description : 1929/01/19 (A30,N10). 1929/01/19 (A30,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62804891
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNM. - N8 10.. LB NUMCRO ! 80 CENTIMES BAMEUI BOUt, 10 JANVIKH 1929.
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Les Annales ,oon. iales-
les articles pu~tiés 'dans notre journal ne petmong
w. 8ftftORC8I et ,.edam" sont reçues m Oirktcurs > Marcel RUEDEL et L.-G. TH&BAULTêtre reproduits^bureau du fourmi. &V : ~tre reprQdull~ (lU e'~ c,tant les ANNALES COLONIAUS.
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ColofliM 110. 65 » 868
Etranger.. 180 » 100 » M »
On s'abonne s&ns frais dam
tous les bureaux de poste.
L'ETHNOLOGIE ET LES COLONIES
) ..a c
L'ethnologie est une science relativement
récente mais qui semble aujoutd hui Ideair
de plus en plus l'attention, non seulement du
imrntfn savant* mais encore des milieux politi-
ques que préoccupent les attestions coloniales.
Dana son livre « I Ethnologie Colo-
niale » (I), préfacé par M. Joseph Oaailley,
M. J.-C. Van EUde, professeur à l Univer-
sité d' Amsterdam, examine à propos des colo-
nies néerlandaises plusieurs problèmes que
soulève la diversité des races, des croyances
et des civilisatioos, Les questions qui se posent
pour rtndonéMe sont également d'actualité pour
tous les peuples colonisateurs, pour la France
en particulier.
« La faute essentielle de la politique colo-
« nâale de la France, dit M. Van Leroe, a
« résidé longtemps dans l'esprit d'assunilation
« inculqué par une bureauciatie coloniale
« avide d'uniformité..
« L'ethnologie s'oppose à cette assimila-
« tion ; elle heurte de front cette manière de
« vouloir tout mesurer à la même aune et cettt
« tendance à la centralisation pour ce qui tou-
te che à l'éducation de groupements de peu-
« pies différents. Elle écarte cette admiois-
« tration qui veut tout égaliser ; elle y substitue
« la différenciation physique et intellectuelle
« dévoilée par elle, attendu que tout particula-
« ristne demande autant que possible un trai-
te tement spécifique ». - (p. 26-27).
11 faut bien le reconnaître : la conception
classique du dix-septième siècle qui demeure
*à la base de notre éducation, 1 iaée abstraite
de « l'homme de tous les temps et de tous les
pays » est une erreur qui peut avoir de graves
conséquences lorsqu elle influe sur les rap-
ports des peuples colonisateurs avec les popu-
lations indigènes. Elle est l'origine lointaine
des difficultés qu'entraîne la méconnaissance
des réalités exotiques.
Ce serait à la fois présomption et ignorance
que de voir dans les peuples de nos colonies
une matière inerte propre à être façonnée dans
le moule de nos idées et de nos habitudes en
vue d'une reproduction ne vanetor du type
qui est le notre. Le contact de l Européen
- avec les indigènes doit déterminer une série
d'échanges, tant dans le domaine moral et
social aue dans le domaine iconomique,
La connaissance des mœun exotiques et le
respect des idées étrangères à notre esprit
n'excluent pas l'id6e de progrès ni 1
favoriser celui des indigènes. Les données
de l'ethnographie comparé permettent d éta-
blir une série de stades d'évolution que cer-
t" rwes franchissent plus rapidement
oue d MJtaes. C'est ainsi que et.. cette voie
Faute d'Amenhotep IV devança nos
ateua de plusieurs millénaires. Les Philoso-
phes bouddhistes de Unde et de la Chine
précédèrent de même la philosophie euro-
péenne du dix-neuvième siècle. Des peupla-
CIel comme les Pygmées sont, par contre, dans
un état très arriéré dont on ne sait s il repré-
sente un arrêt prolongé dans un stade intérieur
ou une régression. La Russie contemporaine
souffre encore de l'erreur commise par riene
le Grand qui a voulu brusquer les lois natu-
relles de l'évolution des peuples. Ce grand
pays désaxé montre le danger de brûler les
étanea.. -III. -
Il - ne serait donc pas injustifié d établir une
hiérarchie des races à condition de ne comi-
dérer que leur état de civilisation à 1 époque
actuelle et particulièrement leur vitalité, leur
aptitude à résister aux causes de disparition
qui menacent les peuples inférieurs. Mais il
serait très hasardeux de prétendre donner à
cette classiifcation un caractère de pérennité.
Des races comme celles qui ont peuplé
l'Egypte ou l'Assyrie sont rentrées dans
l'ombre après avoir jeté un vif éclat alors que
les pays occupés par de grandes nations ac-
tuelles étaient plongés dans la barbarie.
Il n'existe dans le monde aucun peuple
dont, le présent ou le passé ne renferme pour
nous quelque enseignement. Cela est vrai non
seulement de ceux qui ont bâti les sanctuaires
d'Angkor ou les monuments de l'ait arabe.
mais même de ceux qui paraissent plus éloi-
gnés de notre degré de civilisation. L. ame
nègre, par exemple, n'est pas, comme on le
croit trop souvent. celle d'un grand enfant
naïf et un peu digne de pitié. Pour celui qui
a essayé de pénétrer avec M. Marrett « Par
delà le cerveau de l' homme noir », elle est au
contraire un enchevêtrement touffu de senti-
»s et cbnt la na-
ments profonds et compliqués et dont la na-
ture varie suivant les races et les milieux.
L'Afrique noire célèbre dans ses forêts des
« mystères » dont nul - Européen n'a encore
été le témoin mais qui ne seraient pas sans
analogie avec les « mystères » d' Eleusis et de
l'Orphisme. Et d'ailleurs, la musique nègre.
qui exhale à travers ses mélodies syncopées
cette « tristesse de la terre d'Afrique » dont
parle Pierre Loti n'exerce-t-elle pas un extraor-
dinaire sortilège sur l'âme de nos contempo-
rains > -
Non seulement ce serait s exposer aux plus
lourds mécomptes que de vouloir a priori
transformer brutalement une civilisation qu'on
n'a pas pris la peine d'approfondir, mais
même une assimilation intelligemment com-
prise, si lente et progressive soit-elle, de.
meure encore très délicate. Chez les popula..
tions attardées dans un stade très ancien, il
existe des rites et des coutumes qu'on est
porté a considérer comme de grossières supers-
titions. C'est seulement l'histoire des reli-
gions comparées qui fait apparaître leur véri-
table sens et la part de vérité scientifique qu'el-
les renferment fréquemment. On s'est attaché
à faire comprendre à l'indigène ses erreurs et
on a essayé de les abolir en lui donnant les
explications des phénomènes naturels que
fournissent les rudiments de la physique. Mais
avec la crainte des puissances de l'au-delà dis.
(1) Paris-Editions du Monde Nouveaut 1"7.
parait aussi un élément d organisation so-
ciale. un frein des passions mauvaaaes. Notre
morale de civilisés pouvant leur être encore
longtemps intcceMtbie, nom aurons en
somme creusé dans leur esprit une lacune dif-
ficile à combler. Les missionnaires eux-mê-
mes, pourtant très avertis des réalités indigè-
nes, peuvent rencontrer parfois un terrain
moins propre à recevoir leur semence, parce
que déjà très cultivé. Si nombre de peuples
accueillent volontiers renseignement reli-
gieux que l'Eglise donne aux enfants de
chez nous, il ne saurait être question de pro-
poser les données du catéchisme à un lettré
de race jaune, initié aux hautes philosophies
bouddhiques ou à un docteur de l'Islam.
Ce qui doit nous importer à nous, peuples co-
lonisateurs, c'est moins de nous faire les
champions de la vérité métaphysique que
nul esprit humain n'a la certitude de posséder
que d assurer I orcre dans la paix, la sé-
curité et le bien-être. Il faut donc être très
prudent avant de saper une croyance, s'assu-
rer que l'indigène est mûr pour en compren-
dre une autre d'un sens plus élevé, ne pas ou.
blier surtout qu'il est toujours plus facile de
détruire que de reconstruire.
A l'appui de cette thèse, on peut citer un
récent article de M. Pierre Mille, paru dans
le Petit Marseillais du 25 déçembre 1928.
L'écrivain si averti de toutes les questions co-
loniales nous conte, d'après la Femme Anti-
lope de M. F. Vald (Delpeuch éd.) la mort
rituelle d'une femme qui n'a commis d'autre
faute que d'être aux yeux des naturels de sa
tribu possédée d'un mauvais esprit, un Ukptm-
dou. De sa conclusion, nous détachons ces
deux phrases : « Si vous tentez d'extir-
« per cette religion barbare, aaopioaire, ma-
« gique sans la remplacer par une , autre, si
« vous supprimez le féticheur, il n'y a plus
« rien pour ces pauvres noirs : ni morale. ni la
« plus élémentaire honnêteté. Car le féticheur
fi fait encore plus de bien, à travers ses cri-
« mes et malgré ses crimes, qu'il ne fait de
« mal. C'est peut-être en somme le féticheur
« lui-même qu'il faudrait civiliser, dans une
« certaine mesure, en lui laissant son auto-
« rité. Mais une école de féticheurs sous la
« direction du Gouvernement français, quel
« rêve 1 »
Nous aurons l'occasion de revenir souvent
sur ces problèmes posés par l'ethnologie co-
loniale.
.r. ivemefle,
névuté de Sa fine-et-Loire,
Vice-président de la Commission
dAi Colmies.
Membre de la Commission des Minet.
..e
M. Bordes à Alger
M. Bordes, gouverneur général de l'Al-
gérie, revenant de Paris, est arrivé hier à
Alger et a été salué par de nombreuses per-
sonnalités.
M. Lucien Saint à Tunis
M. Lucien Saint, résident général au
Maroc, est arrivé à Tunis dans la matinée
d'hier.
Pour le Transsaharien
Une mission, composée de MM. Regnault.
ingénieur en chef, attaché à la direction de la
Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon
et à la Méditerranée ; Gilles Cardin, ingénieur
en chef du contrôle au ministère des travaux
publics ; Chollet, ingénieur en chef de la Com-
pagnie des chemins de fer de Paris à Lyon
et à la Méditerranée en Algérie, vient de
quitter Oran pour se rendre à Adrar du Touat
en suivant l'itinéraire éventuel du Transsaharien
par la vallée de la Sagura.
La mission est pilotée par le lieutenant Der-
bos, du centre d'aviation de la Sénia (Oran).
Le projet du transsaharien, tel qu'il est envi-
sagé, doit emprunter la voie ferrée à écarte-
ment de 1 m. 44 qui relie actuellement Oran
à Ras-el-Ma. C'est de Ras-el-Ma vers Aïn-
Sefra, Figuig et Colomb-Béchar que la mis-
sion en question va commencer ses études tech-
niques.
Le gouvernement du protectorat chérifien
vient d envisager la manière dont le réseau fer-
roviaire du Maroc pourrait se souder pratique-
ment à ce réseau. Le raccordement pourrait se
faire par l'Oued-Za. Les forces hydrauliques
de la Haute-Moulouya pourraient être utilisées
sur une partie du tracé.
DBPART
Le commissaire de la République au Togo
et Mme Bonnecanere s'embarqueront le 29 jan-
vier prochain, à bord de l'Amérique à destina-
tion de Lomé.
«>
Intérim
Aux Iles Saint-Pierre et Miquelon
M. Sautot Henri-Camille, administrateur
de i°* classe des Colonies, a été chargé des
fonctions intérimaires de Gouverneur des
Iles Saint-Pierre t et Miquelon pendant l'ab-
sence du titulaire autorisé à rentrer en
France.
En Haute-Voltav
M. Fousset (Louis-facques-Eugène), ad.
ministrateur en chef des Colonies, délégué
dans les fonctions de secrétaire général du
Gouvernement de la Haute-Volta, a été
chargé des fonctions intérimaires de tieute-
nant-gouverneur de la Haute-Volta pendant
l'absence du titulaire.
Les langues indigènes
et la colonisation
1
fi
Il ne saurait être question de trai-
ter ici en quelques lignes le pro-
blème du rôle des missionnaires aux.
colonies. Les observations que je veux fàire
dépassent, pour ainsi dire, toutes les reli-
gions et toutes les Laicitls. Elle me vien-
nent à Vesprit en lisant, dans « l'Action
Catholique l, une lettre de Mgr Varchevêque
d'Alger communiquant à ses collaborateurs
Vencyclique Rerum Orientalium.
On a écrit et répété que le missionnaire
français sert la France en répandant la lan-
gue française. Prêtre ou laie, le « mission-
naire » tia aucune influence s'il ne parle pas
4a langue de ceux au milieu desquels il
exerce son action. Cest ce que rappelle l'ar.
chevêque d'Alger, qui montre que les anciens
statuts synodaux prescrivaient aux prétres
t l'étude de la langue arabe, du Koran, des
usages et des mœurs des indigènes, afin de
pouvoir s'insinuer plus aisément dans leur
estrit. » --- -
Il cite, d'autre part, la circtdaire du 3 oc-
tobre 1867 par laquelle Mgr Lavigerie affir-
mait qu'il était impossible à un missionnaire
dexercer une action salutaire sur les popu-
lations arabes sans posséder « la langue qui
seule peut lui permettre d'exercer une in-
fluence quelconque autour de lui. 9 Mgr La-
vigerie regrettait qu'à une ou deux exceptions
près la langue indigène fiit étrangère à ses
« chers coopérateurs a. C'était un malheur,
ajoutait-il, une faute, et il annonçait son in-
tention d'agir, sinon sur les ecclésiastiques
dé/à ordonnés prêtres, du moins sur ceux qui
aspiraient à l'être et auxquels il avait le droit
d'imposer des obligations et des sanctions.
Ici, nous devons laisser la parole à Mgr Le.
gttaudj archevêque d'Alger :
« Hélaslles règlements épiscopaux concer-
nant l'étude de l'arabe ne tardèrent -bas
à être lettre morte, et bien avant 1882, date
de mon arrivée au séminaire de Kouba, il
n'en était même plus question. Est-ce un mo-
tif pour ne pas y revenir ? J'ai pensé le con-
traire, Messieurs et cher s coopéralcurs, et je
veux m'employer de toutes mes forces à les
faire observer. »
Rétabli," l'étude de l'arabe, puis y em-
ployer sept heures par semaine au lieu de
trois, dans les programmes du grand et du
petit séminaire, recommander à tous les
prêtres qui ont quelques connaissances d'ara-
be de les perfectionner par l'étude, telles
sont les mesures auxquelles l'archevéfue
d'Alger s'est arrêté.
Sa circulaire nous a paru intéressante à
signaler.
Ce qui est vrai pour l'arabe l'est aussi pour
toutes les langues indigènes, et, je le redis
encore, ce qui est vrai pour un ecclésiastique
l'est aussi pour tout Français qui veut agir
sur les populations au milieu desquelles il
doit vivre. Je ne crois pas mériter d'être
classé dans la catégorie des farouches sec-
taires si je prétends qu'un « missionnaire 9
ne sert pas la France comme il le faudrait
s'il n'a comme instruments de propagande
que le français dans les pays où on ne le
parle pas encore ou le latin de l'Eglise dans
des pays où on ne le parlera jamais.
jÊmrim Mtoumtcin,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vinr-vrenident rtp La * nmmiimnr
de l'Algérie, du Colonies et de*
Proteotorat.,
Dépêches de l'Indochine
Les expositions du « Tong Toc »
A ('occasion du 53° anniversaire du foi
Alonivong, les expositions dites du « Tong
Toc b), des divers produits du pays, et par-
ticulièrement de l'artisanat local, se tien-
dront, d Pnom-Penh, du 18 au 23 janvier,
dront, l'enceinte de la pagode d'argent.
dans
Un grand sportif est mort
Charles Vareilles, qui a été international
de rugby de 1905 à 1910 est décédé le 11
janvier sur une plantation de la provinca
de Dienhoa.
Les exportations de riz par Haïphong
Les exportations de riz par Il aïplwng
durant l'année 1928 se sont élevées à 111.728
tonnes, contre 178.900 en 1927, et 154.046
tonnes en moyenne pour les années 1917 à
1926,
Le Congrès scientifique du Pacifique
On télégraphie de Tokio à Saïgon : La
délégation japonaise au Congrès scientifi-
que du Pacifique, qui doit se réunir à Java,
comprendra le professeur Hattort, charge
du laboratoire biologique de t'empereur, et
le marquis Yoshichika Tokugawa qui a
réuni une collection importante de coquil-
lages pouvant servir à Vélude des mollus-
ques dans les mers du Pacifique.
(Indopacifi.)
»»
Fâcheux départ
On dit que M. Dumas, directeur des
travaux publics de Madagascar, a donné
sa démission pour entrer à la Compagnie
du chemin de Fer du Nord. On ajoute
même que son poste serait en résidence à
Amiens.
Nous espérons que ce bruit est controuvé,
car il serait infiniment regrettable qu'un;
technicien d'aussi grandes valeurs fût en-
levé à l'administration : rappelons que c'est
lui qui a décidé la concession des ports de
Madagascar et celle de la construction du
chemin de fer, qui représentent plusieurs
centaines de millions de travaux engagés et
dont le contrôle devra être vigoureusement
exercé par le spécialiste du gouvernement
à la base de ces vastes entreprises.
Autour de la Présidence
de la Commission des Colonies
Sur une quelconque Sassandra, à moins que
ce ne soit sur la Volta ou sur le Niger, trois
parlementaires voguèrent il y a tantôt sept ans.
A l' heure de la sieste le doyen s'endormit
et les deux hliacins profitèrent du sommeil du
roi barbu pour pratiquer des coupes sombres
sur le système épilatoire de leur collègue, qui
au réveil n'avait plus ni barbe ni moustache
présentables. Le Samson de cette joyeuse facé-
tie était M. Louis Proust, ancien magistrat, et
député de l'Indre-et-Loire par surcroît; ses Da-
lilas irrespectueuses s'appelaient Georges Bar-
thélemy, que les électeurs des Etablissements
français de l'Inde Française et du Pas-de-Ca-
lais rendirent dès 1924 à la Fédération des An-
ciens Coloniaux et Pierre Valude, qu'un des-
tin contraire éloignait du Parlement l'an der-
nier.
Et c'est ainsi que M. Louis Proust pileux
est revenu glabre de l'A.O.F. au Parlement
malgré le soleil favorable aux végétations luxu-
riantes. En 1924 il se présentait comme candi-
dat au Conseil Supérieur des Colonies au Sou-
dan, Haute- Volta, contre Georges Barthélemy
qui y avait été son pilote deux ans avant et le
battait au galop de chasse.
Seul, l'aïeul est resté au Parlement. Les
circonstances ne m' ont jamais mis en présence
de M. Louis Proust. On le dit bon vivant,
brave homme, modeste, cueillant agréable-
ment la vie, ce qui est tout naturel pour un
lourangeau. Sa rondeur lui a valu des sym-
pathies nombreuses un peu partout.
La petite qualité de ses moyens ne lui a
jamais permis de jouer les premiers rôles. On
dit aujourd'hui qu'il veut s'y essayer et qu'à
cet effet il briguerait la présidence de la Com-
mission de l'Algérie, des colonies et des pro-
tectorats. L'heure nous semble mal choisie pour
le sympathique député de la 2* circonscription
de Tours.
A l'heure actuelle où un vent de suspicion
souffle contre le Parlement, où le scandale de
la Gazette du Franc a jeté un certain discrédit
sur les hommes politiques qui chevauchent sur
les affaires douteuses et sur les assemblées na-
tionales, je ne vois guère M. Louis Proust, qui
est considéré à la Chambre des Députés comme
démarcheur parlementaire de M. Octave Hom-
berg, briguer les suffrages de ses collègues. Je
ne le vois pas, quêtant les voix à droite et à
gauche - je dis bien à droite et à gauche
invitant, régalant au frais du Financier trop cité
et mal en point, promettant à l'un de bons pla-
cements coloniaux, à l'autre des voyages autour
du monde (aux frais de la Sté financière, fran-
taise et coloniale, évidemment), à un troisième
un fauteuil doré dans les affaires de M. Octave
Homberg, que ce soit l'une de ses feuilles ou
l'une de ses sociétés : Minerahde la Grande lie,
fes ChalanJa," et Remorquages de l'inuu-
chine, Indochinoise de Cultures Tropicales. Su-
creries et Raffinerie. de l Indochine, Inaochi-
noise de Proauits Chimiques, etc. etc. (il y en
a comme cela 4 ou 5 douzaines dont les meil-
leures ne valent pas grand chose, même aux
pieds humides par ce mauvais temps).
Non vraiment, M. Louis Proust a suffisam-
ment de finesse paysanne sous son parler un
peu gras de terroir pour risquer de glisser dans
une telle aventure.
Je serais surpris que sa candidature obtînt
l'assentiment de son chef politique, M. Edouard
Daladier, dont la haute probité réprouve les
accointances boursicotières toujours dangereuses
pour le parlementaire qui s'y frotte.
La semaine prochaine, la Commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats nom-
mera un président. Elle choisira qui elle vou-
dra, dans la pleine souveraineté des suffrages
librement exprimés au scrutin secret.
Au scrutin définitif, il y aura d'un côté les
amis, les protégés, les obligés de M. Octave
Hcmberg dont la casaque sera portée par
M. Louis Proust, et de l'autre, sans distinction
de parti, qu'ils soient libéraux, modérés, radi-
caux, radicaux socialistes, socialistes de toutes
nuances, ou unionistes. tous les autres.
Marcel Ruedel.
<>►
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
ces
En raison du remaniement des groupes de
la Chambre, provoqué par les démissions ou
exclusions que nous avons relatées, MM.
Mourer et Louis Rolland sont remplacés
par MM. André Berthon et Edouard Dala.
dier à la Commission de l'Algérie, des Colo-
nies et des Protectorats.
Nous reviendrons lundi prochain sut la
composition de cette grande Commission
dont nous donnons ci-dessous la liste com-
plète.
- MM. Heluel, Paul Benazet, Berthon, Bret
(Georges), Briquet, Brunet (Auguste) (la
Réunion), Coponat, Cravoisier, Cuttoli (Ju-
les), Daladier, Del sol, Desbons, Diagne,
Henry Fougère (Indre , Frossard, Gamard,
Gasparin, Goude, Félix Gouin, Graëve,
Grandmaison ^commandant de), la Grou-
dière (de), Lambert, Mazerand, Meunier
(Ardennes), Nouelle, Odin, Outrey (Er-
nest), Pélissier, Perreau-Pradier (Pierre),
Pezet, Paul Poncet, Proust, Reille-Soult,
Ricci, Humbert Ricolfi, Rochereau, Roux-
treissineng, Taittinger, Tastes (de), Tho-
mas, Thomson. Varenne (Alexandre), War-
ren (Edouard ae).
Chez les Terre-Neuvas
Les armateurs de Saint-Malo et de Can-
cale ont décidé de commencer sans tarder
leurs engagements pour la prochaine cam-
pagne à Terre-Neuve.
La question de l'emploi de l'acide borique
pour le traitement de la morue va être sou-
mise à unè nouvelle étude, mais l'intcrdic.
tion de s'en servir ne sera pas appliquée
cette année.
Vers le Niger
Le 29 janvier prochain partiront de Paris
à destination de l'Afrique occidentale les
invités de M. le Gouverneur général J.
Carde, qui doivent assister à l'inauguration
du canal de Sotuba sur le Niger.
Ils arriveront à Marseille le 30 janvier et
s'embarqueront le jour même à bord du
Médie-Il) de la Compagnie Paquet. Ils arri-
veront à Dakar le 6 février au matin, ils as-
sisteront à l'inauguration du monument
élevé aux morts de l'Afrique occidentale. Ils
seront ensuite vers le 12 à Bamako pour
l'inauguration du Canal.
Parmi les voyageurs de marque qui s'em-
barqueront le 30 janvier sur le Méaie-II de
la Compagnie Paquet, signalons MM.
Etienne Antonclli, député de la Haute-Sa-
voie ; Messimy, sénateur, ancien ministre ;
Albert Lebrun, sénateur, ancien ministre ;
Blaise Diagne, député du Sénégal ; Dele-
salle, député du Pas-de-Calais ; le docteur
Péchin, député de Paris: Henri Tasso, dé-
puté de Marseille ; Ricolfi, député des Al-
pes-Mai itimes ; Cravoisier, député de Seine-
et-Marne; Alcide Delmont, député de la
Martinique, le peintre Henry Cayon, Phi-
lippe Roy, de l'association cotonnière co-
loniale; du Vivie. de Strel, Paul Bourda-
rie, etc.
M. G. Spitz, administrateur en chef des
Colonies, commissaire adjoint du Gouverne-
ment général de l'A.O.F. à l'Exposition co-
loniale de 1931, accompagnera la mission
durant tout le voyage, dès le départ de
Paris.
M. Fernad Faurc, sénateur de la Gironde,
s'embarquera à Bordeaux à bord de l'Atl-
rique le 29 janvier. de F0u ères Gouver-
Déjà M. Terrassou de Fougères, Gouver-
neur du Soudan; M. Gabriel Angoulvant,
Gouverneur général honoraire des Colonies
et André Demaison. publiciste, se sont em-
barqués aujourd'hui samedi 19 janvier à
Marseille à bord du Uoggar, de la Compa-
gnie Fraissinet.
M. Terrasson de Fougères rejoint Bamako
par Dakar et ses deux compagnons de
voyage également Bamako mais par Grand-
Bassam et remonteront vers le Niger par la
Côte d'Ivoire.
Pour le retour, les membres de la mission
s'embarqueront pour la plupart le zo fé-
vrier à Dakar à bord du Slédie-ll et re-
viendront à Marseille après avoir fait escale
à Las Palmas, Casablanca et Tanger. Ils
seront à Paris pour le ier mars.
Quelques-uns comme M. Gabriel Angoul-
vant, ont l'intention de rentrer en France
par Tombouctou et la voie Transsaharienne.
1
PARENTE
On disait il y a trois mois au Maroc que Si
Hamou, oncle du Glaoui el Hadj Hami, vou-
lait épouser la fille de son neveu. Et si cette
union se réalisait à moins qu'elle ne soit
déjà accomplie, du fait de cette alliance.
le Glaoui deviendrait neveu de sa fille, le cou-
sain germain de ses petits-enfants. La fille du
Glaoui sera sa propre grande tante en même
temps que la cousine-issue de germains de ses
propres enfants.
Et le petit jeu pourrait continuer à l'infini.
Le pacha mauvais tirear
.81
Au cours du dernier voyage qu'il fit en
France, le pacha de Manakech, El Glaoui, fut
invité à une partie de chasse, au château d'Erc-
queville, par des amis français. D' après notre
confrère M Gringoire », El Glaoui brûla beau-
coup de poudre et plaça beaucoup de plomb.
dans les jambes de ses camarades de chasse :
une fort jolie Parisienne revint d'Ercqueville
avec trois plombs dans le mottet, telle autre en
ramassa sept, un garde, une douzaine, le secré-
taire particulier du pacha fit mieux et en re-
cueillit soixante-cinq.
Le pacha est mauvais tireur, mais il est
homme d'esprit et bon psychologue. La chasse
finie, montrant son secrétaire :
Je ne suis pas adroit, dit-il, mais lui,
oui.
Puis, il lui remit une bague qui pouvait bien
valoir dans les mille louis. « Et voilà, conclut
philosophiquement notre confrère, comment en
un or pur, le plomb parfois se change. »
Le tunnel de Gibraltar
i4 0
On estime en Espagne qu'aucune difficulté
d'ordre technique ne s'oppose à la cons-
truction d'un tunnel, sous le détroit de
Gibraltar. Ce tunnel n'aurait, d'ailleurs,
que trois kilomètres de plus que celui du
Simplon. Les difficultés seraient plutôt
d'ordre économique, car on prévoit avec
assez de logique, que l'entreprise ne sera
pas rémunératrice aussi longtemps que
les chemins de fer de l'Afrique n'auront
pas été reliés au tunnel. Or, de longues an-
nées se passeront avant que cela soit pos-
sible.
Le droit de suite
au Rio de Oro
Nous enregistrons avec plaisir qu'à une
question de M. Alcide Delmont, député de
la Martinique sur la sécurité de la ligne aé-
rienne Casablanca-Dakar, M. Briand, minis-
tre des Affaires Etrangères a répondu qu'en
ce moment, des conversations sont en cours
avec l'Espagne pour trouver le moyen d'as-
surer, de part et d'autre, la sécurité.
Le ministre a conclu en affirmant qu'il fe-
rait tout son possible pour faire aboutir les
négociations.
Espérons qu'il en sera de même en ce qui
concerne la délivrance de M. Zubillaga, cap-
tif des Marocains à Oued Zem.
"O'e
Au Conseil supérieur des Colonies
1tr
A la suite des opérations électorales qui
ont eu lieu aux lies Saint-Pierre et Mique-
Ion, le 7 octobre 192S, pour la désignation
d'un délégué au conseil supérieur dos Co-
torties, le Gouverneur des lies Snint-Piorrc
et Miquelon a, en séance du conseil d'admi-
nistrntion, proclamé M. Honrv Fougère,
député, délégué des Iles Sainf-Pierre M Mi-
quelon au cons»'* supérieur des Colonies.
1
Les grandes Commissions
* .e. -––
Les grandes Commissions de la Chambre
sont ainsi constituées :
Commission des Aiiaireg étrangères
MM. Albert (François), Augugneur, Paul
Bastid, Dcrgery, Aimé liorthud (Jura;,
Maxence Uibié, Bonnevay, Urucke, Uravct,
Castellane (Stanislas de), Chainbrun (mar-
quis de), Cot, Doriot, Dubois (Louis)
(Seine), Engerand (Fertidtid), Escudier
(Paul), Frey (Charles), Frossurd, Frot,
Goy (Jean), Grumbach, Guernier, Gucrnut,
Héraud (Marcel), La Chambre, La Ferron-
nays (marquis de), Lautier (Eugène), Lo
Trocquer (Tves) , Lillaz, Misller, Mistral,
Monligny (Jean), Paul-Boncour, Holliit
Louis), Hothschild (de), Hubert Etouger,
Koulleuux-Dugage, Scapini, Sibillo (Mau-
rice)., Simon (Paul), Soulier (Edouard), Tes-
son (de), Wendel (François de), Ybarnô-
geuuy.
• Commission des Finances
MM. Anlonclli, Archimbaud (Léon), Au-
riol (Vincent), Baréty (Léon), Ucdouce Bel-
langer, Bouilloux-Lufont, Frédéric Brunet
(Seine), Bureau (Gcorges), Cachin, Cham-
petier de Hibcs, Chuppedelaine (de), Chas-
saigne-Goyon, Delosulle, Uelignc, Denais
(Joseph), Pierre Deyris, Dueos, Dumesnil
(Jueques-l/xiis),! Achille Fould, Jacquier,
Lafont (Ernest), Lamoureux, Lundry, Las-
teyrie (de), Locquin, Malvy, Mundel (jeor-
ges), Monicault ;de), Nogaro, Puganon,
Pahnude, Patenôtre - DcsnoycrH, Maurice
Potsche, PiMri, Charles Keibel, Heuuudcl,
Heynaud (Paul) (Seine), Sérot (HolJcrl),(l\Io-
selle), Charles Spinasse, Jean Taurines,
Tinguy du Pouët (de), Vurenne (Alcxun-
dre) , Violletle.
Commission de la Marine Marchande
MM. ÂTùertin, Appell, Bergey, William
Bertrand, iflacque-Beluir, Blancho, Brunet
(Auguste), (la Héunion), Cunduce, Canu,
Cupron, Cnarrier, Chommeton, COpollat,
Coty (Mené;, Dcsoblin, Dignac (Pierre),
Dior, Gallei, Geistdoorfer, Gruëvc, Inizau,
Luquîurt:, Laurent, Le Cour Grandmaison
(Jean), Le Guen '(Côtes-du-Nord), Le Pévc.
dic, Lyons lie Feuchin (baron des), Mas-
son, iVIerle, Léon Meyer, Montuigu (de),
Morinauu, Pélissier, Polignac (de), Quein-
nec, Huude, Kégis, Kimbert Rocca-Serru
(de), Houx (Henri y (Bouches-du-Hhône),
Sabiani, lasso (Henry), Vincent (Léon)
(Pas-de-Calais), Vincent (Nord).
Commission des douanes et des conventions
commerciales
MM. Amidieu du Clos, André (Adrien).
Barbier, Bartho (Edouard), Baudouin-Bu.
gnet, Boisseau, Cadenat, Camuzet, Catalan
(Gers), Chauliii-Servinière, Chommeton, De-
bregcHs, Dollat, Durand u (Auguste) (Ven.
dée), Durand (Julien) (Doubs), FuJcoz, Fou-
gère Etienne) (Loire), Gourdeau, Groa
(Arsène) (Jura), Guersy, lIymans, lnizan,
Lamazou-Betbeder, Laroche, Lassalle, Le
Mire (Henry), Masse (Jean) (Somme), M6-
nier (Charente), Léon Meyer, Molinié
(Jean), Nicolle (Louis) (Nord), Plichon
(Jean), Haude, Régis. Reynaud (Auguste)
(Var), Riffaterre, Rodhnin, Sabiani, Sal-
mon. Toilliaridier, Taudière, Verlnl. Vin-
cent (Léon) (Pas-de-Calais), Weydmann.
:
Notes prises en Tunisie
Par MIRANE-MA KCELLE DEFFINS.
NABEUL, BONHEUR DES DAMES
Que de rayons dans Nabeul, la vine char-
mante et si bien faite pour plaire aux fem-
mes !
Je mets à part les rayons de soleil, de na-
ture en Tunisie.
Rayon de poteties, rayon de dentelles,
rayon de fleurs, rayon de parfums. Par quoi
commencer?
L'embarras du choix offert au bonheur des
dames, me laisse un moment hésitante
J'erre dans la petite ville, peu propre mais
combien brillante où se pressent ânes et
uniers, arabes, mouches en essaim, en grap-
pes, en bouquets, juifs, chameaux en cara-
vanes, femmes disparaissant sous la couver-
ture marron, enfants dépenaillés aux yeux
dévorés par le trachome. Les terrasses des
cafés arabes, qui entament le chemin, sont
pleines, immobiles et blanches. Un phono-
graphe monotone, nasille danses et mélopées
indigènes.
Je me décide pour les poteries.
Celle-ci, dirigée par un Français, est à
deux pas de l'Hôtel de France, où je suis
descendue.
J'y entre.
Un tourneur, au visage bronlê, dans la
cour, actionne de son pied nu, le tour gau-
chissant. Je l'interroge. Je perds mon temps.
Il ne comprend pas un mot de français. Le
contremaître, autre indigène, vient heureuse-
ment à mon aide. C'est d'ailleurs lui qui me
fait les honneurs de la maison. Le maître,
cévenol ou berrichon, installé dans la Ré-
gence depuis vingt-cinq ans, n'apparaîtra que
pour me donner sa carte commerciale et me
faire voir, malgré mes protestations, ses li-
vres de comptes. Il me demande, par sur-
croît, de parler de lui < dans les journaux ».
De réclamer, aussi, la fondation d'une école
de poterie à Nabeul dont il serait le maître
incontesté.
* *
Dans l'atelier de décoration, de jeunes at-
tlsans indigènes, penchés sur des poteries
tournées ou moulées, travaillent silencieuse-
ment. Gargoulettes, vases, amphores, plats,
mains de Katmah, bouddahs, assiettes, tasses,
bols, reçoivent un embellissement varié.
Le premier ouvrier trace au noir de man.
ganèse le dessin voulu : initiales, entrelacs,
traits, courbes ou s'essaie à reproduire les
vestiges de Carthage. Les autres manient le
pinceau.
Il y a d'adorables petits cendriers, dignes
des plus élégantes fumeuses. Des vises élan-
cés ou trapus dont la fraîcheur et l'éclat sont
proches parents des lilas et des roses. Des
services à thé. à café, comme on n'en voit
guère aux Galeries Latayette.
Mais encore, ne faudrait-il pas se presser
de réassortir ici un quelconque objet à la
tenture d'un salon ou d'un studio. Toutes ces
petites merveilles seront, en tffot, repasséei
,au four. Et CAl mauve délicat, à la cuisson,
----- ̃ 11 ̃ - ̃ m
JOMMLQMOTtBtM
Réduction & Administration :
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Les Annales ,oon. iales-
les articles pu~tiés 'dans notre journal ne petmong
w. 8ftftORC8I et ,.edam" sont reçues m Oirktcurs > Marcel RUEDEL et L.-G. TH&BAULTêtre reproduits^bureau du fourmi. &V : ~tre reprQdull~ (lU e'~ c,tant les ANNALES COLONIAUS.
ABONNEMENTS
afJ" lt supplément iII us4 ri :
Ua au 6 Moia a Mtte
Franot it
ColofliM 110. 65 » 868
Etranger.. 180 » 100 » M »
On s'abonne s&ns frais dam
tous les bureaux de poste.
L'ETHNOLOGIE ET LES COLONIES
) ..a c
L'ethnologie est une science relativement
récente mais qui semble aujoutd hui Ideair
de plus en plus l'attention, non seulement du
imrntfn savant* mais encore des milieux politi-
ques que préoccupent les attestions coloniales.
Dana son livre « I Ethnologie Colo-
niale » (I), préfacé par M. Joseph Oaailley,
M. J.-C. Van EUde, professeur à l Univer-
sité d' Amsterdam, examine à propos des colo-
nies néerlandaises plusieurs problèmes que
soulève la diversité des races, des croyances
et des civilisatioos, Les questions qui se posent
pour rtndonéMe sont également d'actualité pour
tous les peuples colonisateurs, pour la France
en particulier.
« La faute essentielle de la politique colo-
« nâale de la France, dit M. Van Leroe, a
« résidé longtemps dans l'esprit d'assunilation
« inculqué par une bureauciatie coloniale
« avide d'uniformité..
« L'ethnologie s'oppose à cette assimila-
« tion ; elle heurte de front cette manière de
« vouloir tout mesurer à la même aune et cettt
« tendance à la centralisation pour ce qui tou-
te che à l'éducation de groupements de peu-
« pies différents. Elle écarte cette admiois-
« tration qui veut tout égaliser ; elle y substitue
« la différenciation physique et intellectuelle
« dévoilée par elle, attendu que tout particula-
« ristne demande autant que possible un trai-
te tement spécifique ». - (p. 26-27).
11 faut bien le reconnaître : la conception
classique du dix-septième siècle qui demeure
*à la base de notre éducation, 1 iaée abstraite
de « l'homme de tous les temps et de tous les
pays » est une erreur qui peut avoir de graves
conséquences lorsqu elle influe sur les rap-
ports des peuples colonisateurs avec les popu-
lations indigènes. Elle est l'origine lointaine
des difficultés qu'entraîne la méconnaissance
des réalités exotiques.
Ce serait à la fois présomption et ignorance
que de voir dans les peuples de nos colonies
une matière inerte propre à être façonnée dans
le moule de nos idées et de nos habitudes en
vue d'une reproduction ne vanetor du type
qui est le notre. Le contact de l Européen
- avec les indigènes doit déterminer une série
d'échanges, tant dans le domaine moral et
social aue dans le domaine iconomique,
La connaissance des mœun exotiques et le
respect des idées étrangères à notre esprit
n'excluent pas l'id6e de progrès ni 1
favoriser celui des indigènes. Les données
de l'ethnographie comparé permettent d éta-
blir une série de stades d'évolution que cer-
t" rwes franchissent plus rapidement
oue d MJtaes. C'est ainsi que et.. cette voie
Faute d'Amenhotep IV devança nos
ateua de plusieurs millénaires. Les Philoso-
phes bouddhistes de Unde et de la Chine
précédèrent de même la philosophie euro-
péenne du dix-neuvième siècle. Des peupla-
CIel comme les Pygmées sont, par contre, dans
un état très arriéré dont on ne sait s il repré-
sente un arrêt prolongé dans un stade intérieur
ou une régression. La Russie contemporaine
souffre encore de l'erreur commise par riene
le Grand qui a voulu brusquer les lois natu-
relles de l'évolution des peuples. Ce grand
pays désaxé montre le danger de brûler les
étanea.. -III. -
Il - ne serait donc pas injustifié d établir une
hiérarchie des races à condition de ne comi-
dérer que leur état de civilisation à 1 époque
actuelle et particulièrement leur vitalité, leur
aptitude à résister aux causes de disparition
qui menacent les peuples inférieurs. Mais il
serait très hasardeux de prétendre donner à
cette classiifcation un caractère de pérennité.
Des races comme celles qui ont peuplé
l'Egypte ou l'Assyrie sont rentrées dans
l'ombre après avoir jeté un vif éclat alors que
les pays occupés par de grandes nations ac-
tuelles étaient plongés dans la barbarie.
Il n'existe dans le monde aucun peuple
dont, le présent ou le passé ne renferme pour
nous quelque enseignement. Cela est vrai non
seulement de ceux qui ont bâti les sanctuaires
d'Angkor ou les monuments de l'ait arabe.
mais même de ceux qui paraissent plus éloi-
gnés de notre degré de civilisation. L. ame
nègre, par exemple, n'est pas, comme on le
croit trop souvent. celle d'un grand enfant
naïf et un peu digne de pitié. Pour celui qui
a essayé de pénétrer avec M. Marrett « Par
delà le cerveau de l' homme noir », elle est au
contraire un enchevêtrement touffu de senti-
»s et cbnt la na-
ments profonds et compliqués et dont la na-
ture varie suivant les races et les milieux.
L'Afrique noire célèbre dans ses forêts des
« mystères » dont nul - Européen n'a encore
été le témoin mais qui ne seraient pas sans
analogie avec les « mystères » d' Eleusis et de
l'Orphisme. Et d'ailleurs, la musique nègre.
qui exhale à travers ses mélodies syncopées
cette « tristesse de la terre d'Afrique » dont
parle Pierre Loti n'exerce-t-elle pas un extraor-
dinaire sortilège sur l'âme de nos contempo-
rains > -
Non seulement ce serait s exposer aux plus
lourds mécomptes que de vouloir a priori
transformer brutalement une civilisation qu'on
n'a pas pris la peine d'approfondir, mais
même une assimilation intelligemment com-
prise, si lente et progressive soit-elle, de.
meure encore très délicate. Chez les popula..
tions attardées dans un stade très ancien, il
existe des rites et des coutumes qu'on est
porté a considérer comme de grossières supers-
titions. C'est seulement l'histoire des reli-
gions comparées qui fait apparaître leur véri-
table sens et la part de vérité scientifique qu'el-
les renferment fréquemment. On s'est attaché
à faire comprendre à l'indigène ses erreurs et
on a essayé de les abolir en lui donnant les
explications des phénomènes naturels que
fournissent les rudiments de la physique. Mais
avec la crainte des puissances de l'au-delà dis.
(1) Paris-Editions du Monde Nouveaut 1"7.
parait aussi un élément d organisation so-
ciale. un frein des passions mauvaaaes. Notre
morale de civilisés pouvant leur être encore
longtemps intcceMtbie, nom aurons en
somme creusé dans leur esprit une lacune dif-
ficile à combler. Les missionnaires eux-mê-
mes, pourtant très avertis des réalités indigè-
nes, peuvent rencontrer parfois un terrain
moins propre à recevoir leur semence, parce
que déjà très cultivé. Si nombre de peuples
accueillent volontiers renseignement reli-
gieux que l'Eglise donne aux enfants de
chez nous, il ne saurait être question de pro-
poser les données du catéchisme à un lettré
de race jaune, initié aux hautes philosophies
bouddhiques ou à un docteur de l'Islam.
Ce qui doit nous importer à nous, peuples co-
lonisateurs, c'est moins de nous faire les
champions de la vérité métaphysique que
nul esprit humain n'a la certitude de posséder
que d assurer I orcre dans la paix, la sé-
curité et le bien-être. Il faut donc être très
prudent avant de saper une croyance, s'assu-
rer que l'indigène est mûr pour en compren-
dre une autre d'un sens plus élevé, ne pas ou.
blier surtout qu'il est toujours plus facile de
détruire que de reconstruire.
A l'appui de cette thèse, on peut citer un
récent article de M. Pierre Mille, paru dans
le Petit Marseillais du 25 déçembre 1928.
L'écrivain si averti de toutes les questions co-
loniales nous conte, d'après la Femme Anti-
lope de M. F. Vald (Delpeuch éd.) la mort
rituelle d'une femme qui n'a commis d'autre
faute que d'être aux yeux des naturels de sa
tribu possédée d'un mauvais esprit, un Ukptm-
dou. De sa conclusion, nous détachons ces
deux phrases : « Si vous tentez d'extir-
« per cette religion barbare, aaopioaire, ma-
« gique sans la remplacer par une , autre, si
« vous supprimez le féticheur, il n'y a plus
« rien pour ces pauvres noirs : ni morale. ni la
« plus élémentaire honnêteté. Car le féticheur
fi fait encore plus de bien, à travers ses cri-
« mes et malgré ses crimes, qu'il ne fait de
« mal. C'est peut-être en somme le féticheur
« lui-même qu'il faudrait civiliser, dans une
« certaine mesure, en lui laissant son auto-
« rité. Mais une école de féticheurs sous la
« direction du Gouvernement français, quel
« rêve 1 »
Nous aurons l'occasion de revenir souvent
sur ces problèmes posés par l'ethnologie co-
loniale.
.r. ivemefle,
névuté de Sa fine-et-Loire,
Vice-président de la Commission
dAi Colmies.
Membre de la Commission des Minet.
..e
M. Bordes à Alger
M. Bordes, gouverneur général de l'Al-
gérie, revenant de Paris, est arrivé hier à
Alger et a été salué par de nombreuses per-
sonnalités.
M. Lucien Saint à Tunis
M. Lucien Saint, résident général au
Maroc, est arrivé à Tunis dans la matinée
d'hier.
Pour le Transsaharien
Une mission, composée de MM. Regnault.
ingénieur en chef, attaché à la direction de la
Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon
et à la Méditerranée ; Gilles Cardin, ingénieur
en chef du contrôle au ministère des travaux
publics ; Chollet, ingénieur en chef de la Com-
pagnie des chemins de fer de Paris à Lyon
et à la Méditerranée en Algérie, vient de
quitter Oran pour se rendre à Adrar du Touat
en suivant l'itinéraire éventuel du Transsaharien
par la vallée de la Sagura.
La mission est pilotée par le lieutenant Der-
bos, du centre d'aviation de la Sénia (Oran).
Le projet du transsaharien, tel qu'il est envi-
sagé, doit emprunter la voie ferrée à écarte-
ment de 1 m. 44 qui relie actuellement Oran
à Ras-el-Ma. C'est de Ras-el-Ma vers Aïn-
Sefra, Figuig et Colomb-Béchar que la mis-
sion en question va commencer ses études tech-
niques.
Le gouvernement du protectorat chérifien
vient d envisager la manière dont le réseau fer-
roviaire du Maroc pourrait se souder pratique-
ment à ce réseau. Le raccordement pourrait se
faire par l'Oued-Za. Les forces hydrauliques
de la Haute-Moulouya pourraient être utilisées
sur une partie du tracé.
DBPART
Le commissaire de la République au Togo
et Mme Bonnecanere s'embarqueront le 29 jan-
vier prochain, à bord de l'Amérique à destina-
tion de Lomé.
«>
Intérim
Aux Iles Saint-Pierre et Miquelon
M. Sautot Henri-Camille, administrateur
de i°* classe des Colonies, a été chargé des
fonctions intérimaires de Gouverneur des
Iles Saint-Pierre t et Miquelon pendant l'ab-
sence du titulaire autorisé à rentrer en
France.
En Haute-Voltav
M. Fousset (Louis-facques-Eugène), ad.
ministrateur en chef des Colonies, délégué
dans les fonctions de secrétaire général du
Gouvernement de la Haute-Volta, a été
chargé des fonctions intérimaires de tieute-
nant-gouverneur de la Haute-Volta pendant
l'absence du titulaire.
Les langues indigènes
et la colonisation
1
fi
Il ne saurait être question de trai-
ter ici en quelques lignes le pro-
blème du rôle des missionnaires aux.
colonies. Les observations que je veux fàire
dépassent, pour ainsi dire, toutes les reli-
gions et toutes les Laicitls. Elle me vien-
nent à Vesprit en lisant, dans « l'Action
Catholique l, une lettre de Mgr Varchevêque
d'Alger communiquant à ses collaborateurs
Vencyclique Rerum Orientalium.
On a écrit et répété que le missionnaire
français sert la France en répandant la lan-
gue française. Prêtre ou laie, le « mission-
naire » tia aucune influence s'il ne parle pas
4a langue de ceux au milieu desquels il
exerce son action. Cest ce que rappelle l'ar.
chevêque d'Alger, qui montre que les anciens
statuts synodaux prescrivaient aux prétres
t l'étude de la langue arabe, du Koran, des
usages et des mœurs des indigènes, afin de
pouvoir s'insinuer plus aisément dans leur
estrit. » --- -
Il cite, d'autre part, la circtdaire du 3 oc-
tobre 1867 par laquelle Mgr Lavigerie affir-
mait qu'il était impossible à un missionnaire
dexercer une action salutaire sur les popu-
lations arabes sans posséder « la langue qui
seule peut lui permettre d'exercer une in-
fluence quelconque autour de lui. 9 Mgr La-
vigerie regrettait qu'à une ou deux exceptions
près la langue indigène fiit étrangère à ses
« chers coopérateurs a. C'était un malheur,
ajoutait-il, une faute, et il annonçait son in-
tention d'agir, sinon sur les ecclésiastiques
dé/à ordonnés prêtres, du moins sur ceux qui
aspiraient à l'être et auxquels il avait le droit
d'imposer des obligations et des sanctions.
Ici, nous devons laisser la parole à Mgr Le.
gttaudj archevêque d'Alger :
« Hélaslles règlements épiscopaux concer-
nant l'étude de l'arabe ne tardèrent -bas
à être lettre morte, et bien avant 1882, date
de mon arrivée au séminaire de Kouba, il
n'en était même plus question. Est-ce un mo-
tif pour ne pas y revenir ? J'ai pensé le con-
traire, Messieurs et cher s coopéralcurs, et je
veux m'employer de toutes mes forces à les
faire observer. »
Rétabli," l'étude de l'arabe, puis y em-
ployer sept heures par semaine au lieu de
trois, dans les programmes du grand et du
petit séminaire, recommander à tous les
prêtres qui ont quelques connaissances d'ara-
be de les perfectionner par l'étude, telles
sont les mesures auxquelles l'archevéfue
d'Alger s'est arrêté.
Sa circulaire nous a paru intéressante à
signaler.
Ce qui est vrai pour l'arabe l'est aussi pour
toutes les langues indigènes, et, je le redis
encore, ce qui est vrai pour un ecclésiastique
l'est aussi pour tout Français qui veut agir
sur les populations au milieu desquelles il
doit vivre. Je ne crois pas mériter d'être
classé dans la catégorie des farouches sec-
taires si je prétends qu'un « missionnaire 9
ne sert pas la France comme il le faudrait
s'il n'a comme instruments de propagande
que le français dans les pays où on ne le
parle pas encore ou le latin de l'Eglise dans
des pays où on ne le parlera jamais.
jÊmrim Mtoumtcin,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vinr-vrenident rtp La * nmmiimnr
de l'Algérie, du Colonies et de*
Proteotorat.,
Dépêches de l'Indochine
Les expositions du « Tong Toc »
A ('occasion du 53° anniversaire du foi
Alonivong, les expositions dites du « Tong
Toc b), des divers produits du pays, et par-
ticulièrement de l'artisanat local, se tien-
dront, d Pnom-Penh, du 18 au 23 janvier,
dront, l'enceinte de la pagode d'argent.
dans
Un grand sportif est mort
Charles Vareilles, qui a été international
de rugby de 1905 à 1910 est décédé le 11
janvier sur une plantation de la provinca
de Dienhoa.
Les exportations de riz par Haïphong
Les exportations de riz par Il aïplwng
durant l'année 1928 se sont élevées à 111.728
tonnes, contre 178.900 en 1927, et 154.046
tonnes en moyenne pour les années 1917 à
1926,
Le Congrès scientifique du Pacifique
On télégraphie de Tokio à Saïgon : La
délégation japonaise au Congrès scientifi-
que du Pacifique, qui doit se réunir à Java,
comprendra le professeur Hattort, charge
du laboratoire biologique de t'empereur, et
le marquis Yoshichika Tokugawa qui a
réuni une collection importante de coquil-
lages pouvant servir à Vélude des mollus-
ques dans les mers du Pacifique.
(Indopacifi.)
»»
Fâcheux départ
On dit que M. Dumas, directeur des
travaux publics de Madagascar, a donné
sa démission pour entrer à la Compagnie
du chemin de Fer du Nord. On ajoute
même que son poste serait en résidence à
Amiens.
Nous espérons que ce bruit est controuvé,
car il serait infiniment regrettable qu'un;
technicien d'aussi grandes valeurs fût en-
levé à l'administration : rappelons que c'est
lui qui a décidé la concession des ports de
Madagascar et celle de la construction du
chemin de fer, qui représentent plusieurs
centaines de millions de travaux engagés et
dont le contrôle devra être vigoureusement
exercé par le spécialiste du gouvernement
à la base de ces vastes entreprises.
Autour de la Présidence
de la Commission des Colonies
Sur une quelconque Sassandra, à moins que
ce ne soit sur la Volta ou sur le Niger, trois
parlementaires voguèrent il y a tantôt sept ans.
A l' heure de la sieste le doyen s'endormit
et les deux hliacins profitèrent du sommeil du
roi barbu pour pratiquer des coupes sombres
sur le système épilatoire de leur collègue, qui
au réveil n'avait plus ni barbe ni moustache
présentables. Le Samson de cette joyeuse facé-
tie était M. Louis Proust, ancien magistrat, et
député de l'Indre-et-Loire par surcroît; ses Da-
lilas irrespectueuses s'appelaient Georges Bar-
thélemy, que les électeurs des Etablissements
français de l'Inde Française et du Pas-de-Ca-
lais rendirent dès 1924 à la Fédération des An-
ciens Coloniaux et Pierre Valude, qu'un des-
tin contraire éloignait du Parlement l'an der-
nier.
Et c'est ainsi que M. Louis Proust pileux
est revenu glabre de l'A.O.F. au Parlement
malgré le soleil favorable aux végétations luxu-
riantes. En 1924 il se présentait comme candi-
dat au Conseil Supérieur des Colonies au Sou-
dan, Haute- Volta, contre Georges Barthélemy
qui y avait été son pilote deux ans avant et le
battait au galop de chasse.
Seul, l'aïeul est resté au Parlement. Les
circonstances ne m' ont jamais mis en présence
de M. Louis Proust. On le dit bon vivant,
brave homme, modeste, cueillant agréable-
ment la vie, ce qui est tout naturel pour un
lourangeau. Sa rondeur lui a valu des sym-
pathies nombreuses un peu partout.
La petite qualité de ses moyens ne lui a
jamais permis de jouer les premiers rôles. On
dit aujourd'hui qu'il veut s'y essayer et qu'à
cet effet il briguerait la présidence de la Com-
mission de l'Algérie, des colonies et des pro-
tectorats. L'heure nous semble mal choisie pour
le sympathique député de la 2* circonscription
de Tours.
A l'heure actuelle où un vent de suspicion
souffle contre le Parlement, où le scandale de
la Gazette du Franc a jeté un certain discrédit
sur les hommes politiques qui chevauchent sur
les affaires douteuses et sur les assemblées na-
tionales, je ne vois guère M. Louis Proust, qui
est considéré à la Chambre des Députés comme
démarcheur parlementaire de M. Octave Hom-
berg, briguer les suffrages de ses collègues. Je
ne le vois pas, quêtant les voix à droite et à
gauche - je dis bien à droite et à gauche
invitant, régalant au frais du Financier trop cité
et mal en point, promettant à l'un de bons pla-
cements coloniaux, à l'autre des voyages autour
du monde (aux frais de la Sté financière, fran-
taise et coloniale, évidemment), à un troisième
un fauteuil doré dans les affaires de M. Octave
Homberg, que ce soit l'une de ses feuilles ou
l'une de ses sociétés : Minerahde la Grande lie,
fes ChalanJa," et Remorquages de l'inuu-
chine, Indochinoise de Cultures Tropicales. Su-
creries et Raffinerie. de l Indochine, Inaochi-
noise de Proauits Chimiques, etc. etc. (il y en
a comme cela 4 ou 5 douzaines dont les meil-
leures ne valent pas grand chose, même aux
pieds humides par ce mauvais temps).
Non vraiment, M. Louis Proust a suffisam-
ment de finesse paysanne sous son parler un
peu gras de terroir pour risquer de glisser dans
une telle aventure.
Je serais surpris que sa candidature obtînt
l'assentiment de son chef politique, M. Edouard
Daladier, dont la haute probité réprouve les
accointances boursicotières toujours dangereuses
pour le parlementaire qui s'y frotte.
La semaine prochaine, la Commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats nom-
mera un président. Elle choisira qui elle vou-
dra, dans la pleine souveraineté des suffrages
librement exprimés au scrutin secret.
Au scrutin définitif, il y aura d'un côté les
amis, les protégés, les obligés de M. Octave
Hcmberg dont la casaque sera portée par
M. Louis Proust, et de l'autre, sans distinction
de parti, qu'ils soient libéraux, modérés, radi-
caux, radicaux socialistes, socialistes de toutes
nuances, ou unionistes. tous les autres.
Marcel Ruedel.
<>►
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
ces
En raison du remaniement des groupes de
la Chambre, provoqué par les démissions ou
exclusions que nous avons relatées, MM.
Mourer et Louis Rolland sont remplacés
par MM. André Berthon et Edouard Dala.
dier à la Commission de l'Algérie, des Colo-
nies et des Protectorats.
Nous reviendrons lundi prochain sut la
composition de cette grande Commission
dont nous donnons ci-dessous la liste com-
plète.
- MM. Heluel, Paul Benazet, Berthon, Bret
(Georges), Briquet, Brunet (Auguste) (la
Réunion), Coponat, Cravoisier, Cuttoli (Ju-
les), Daladier, Del sol, Desbons, Diagne,
Henry Fougère (Indre , Frossard, Gamard,
Gasparin, Goude, Félix Gouin, Graëve,
Grandmaison ^commandant de), la Grou-
dière (de), Lambert, Mazerand, Meunier
(Ardennes), Nouelle, Odin, Outrey (Er-
nest), Pélissier, Perreau-Pradier (Pierre),
Pezet, Paul Poncet, Proust, Reille-Soult,
Ricci, Humbert Ricolfi, Rochereau, Roux-
treissineng, Taittinger, Tastes (de), Tho-
mas, Thomson. Varenne (Alexandre), War-
ren (Edouard ae).
Chez les Terre-Neuvas
Les armateurs de Saint-Malo et de Can-
cale ont décidé de commencer sans tarder
leurs engagements pour la prochaine cam-
pagne à Terre-Neuve.
La question de l'emploi de l'acide borique
pour le traitement de la morue va être sou-
mise à unè nouvelle étude, mais l'intcrdic.
tion de s'en servir ne sera pas appliquée
cette année.
Vers le Niger
Le 29 janvier prochain partiront de Paris
à destination de l'Afrique occidentale les
invités de M. le Gouverneur général J.
Carde, qui doivent assister à l'inauguration
du canal de Sotuba sur le Niger.
Ils arriveront à Marseille le 30 janvier et
s'embarqueront le jour même à bord du
Médie-Il) de la Compagnie Paquet. Ils arri-
veront à Dakar le 6 février au matin, ils as-
sisteront à l'inauguration du monument
élevé aux morts de l'Afrique occidentale. Ils
seront ensuite vers le 12 à Bamako pour
l'inauguration du Canal.
Parmi les voyageurs de marque qui s'em-
barqueront le 30 janvier sur le Méaie-II de
la Compagnie Paquet, signalons MM.
Etienne Antonclli, député de la Haute-Sa-
voie ; Messimy, sénateur, ancien ministre ;
Albert Lebrun, sénateur, ancien ministre ;
Blaise Diagne, député du Sénégal ; Dele-
salle, député du Pas-de-Calais ; le docteur
Péchin, député de Paris: Henri Tasso, dé-
puté de Marseille ; Ricolfi, député des Al-
pes-Mai itimes ; Cravoisier, député de Seine-
et-Marne; Alcide Delmont, député de la
Martinique, le peintre Henry Cayon, Phi-
lippe Roy, de l'association cotonnière co-
loniale; du Vivie. de Strel, Paul Bourda-
rie, etc.
M. G. Spitz, administrateur en chef des
Colonies, commissaire adjoint du Gouverne-
ment général de l'A.O.F. à l'Exposition co-
loniale de 1931, accompagnera la mission
durant tout le voyage, dès le départ de
Paris.
M. Fernad Faurc, sénateur de la Gironde,
s'embarquera à Bordeaux à bord de l'Atl-
rique le 29 janvier. de F0u ères Gouver-
Déjà M. Terrassou de Fougères, Gouver-
neur du Soudan; M. Gabriel Angoulvant,
Gouverneur général honoraire des Colonies
et André Demaison. publiciste, se sont em-
barqués aujourd'hui samedi 19 janvier à
Marseille à bord du Uoggar, de la Compa-
gnie Fraissinet.
M. Terrasson de Fougères rejoint Bamako
par Dakar et ses deux compagnons de
voyage également Bamako mais par Grand-
Bassam et remonteront vers le Niger par la
Côte d'Ivoire.
Pour le retour, les membres de la mission
s'embarqueront pour la plupart le zo fé-
vrier à Dakar à bord du Slédie-ll et re-
viendront à Marseille après avoir fait escale
à Las Palmas, Casablanca et Tanger. Ils
seront à Paris pour le ier mars.
Quelques-uns comme M. Gabriel Angoul-
vant, ont l'intention de rentrer en France
par Tombouctou et la voie Transsaharienne.
1
PARENTE
On disait il y a trois mois au Maroc que Si
Hamou, oncle du Glaoui el Hadj Hami, vou-
lait épouser la fille de son neveu. Et si cette
union se réalisait à moins qu'elle ne soit
déjà accomplie, du fait de cette alliance.
le Glaoui deviendrait neveu de sa fille, le cou-
sain germain de ses petits-enfants. La fille du
Glaoui sera sa propre grande tante en même
temps que la cousine-issue de germains de ses
propres enfants.
Et le petit jeu pourrait continuer à l'infini.
Le pacha mauvais tirear
.81
Au cours du dernier voyage qu'il fit en
France, le pacha de Manakech, El Glaoui, fut
invité à une partie de chasse, au château d'Erc-
queville, par des amis français. D' après notre
confrère M Gringoire », El Glaoui brûla beau-
coup de poudre et plaça beaucoup de plomb.
dans les jambes de ses camarades de chasse :
une fort jolie Parisienne revint d'Ercqueville
avec trois plombs dans le mottet, telle autre en
ramassa sept, un garde, une douzaine, le secré-
taire particulier du pacha fit mieux et en re-
cueillit soixante-cinq.
Le pacha est mauvais tireur, mais il est
homme d'esprit et bon psychologue. La chasse
finie, montrant son secrétaire :
Je ne suis pas adroit, dit-il, mais lui,
oui.
Puis, il lui remit une bague qui pouvait bien
valoir dans les mille louis. « Et voilà, conclut
philosophiquement notre confrère, comment en
un or pur, le plomb parfois se change. »
Le tunnel de Gibraltar
i4 0
On estime en Espagne qu'aucune difficulté
d'ordre technique ne s'oppose à la cons-
truction d'un tunnel, sous le détroit de
Gibraltar. Ce tunnel n'aurait, d'ailleurs,
que trois kilomètres de plus que celui du
Simplon. Les difficultés seraient plutôt
d'ordre économique, car on prévoit avec
assez de logique, que l'entreprise ne sera
pas rémunératrice aussi longtemps que
les chemins de fer de l'Afrique n'auront
pas été reliés au tunnel. Or, de longues an-
nées se passeront avant que cela soit pos-
sible.
Le droit de suite
au Rio de Oro
Nous enregistrons avec plaisir qu'à une
question de M. Alcide Delmont, député de
la Martinique sur la sécurité de la ligne aé-
rienne Casablanca-Dakar, M. Briand, minis-
tre des Affaires Etrangères a répondu qu'en
ce moment, des conversations sont en cours
avec l'Espagne pour trouver le moyen d'as-
surer, de part et d'autre, la sécurité.
Le ministre a conclu en affirmant qu'il fe-
rait tout son possible pour faire aboutir les
négociations.
Espérons qu'il en sera de même en ce qui
concerne la délivrance de M. Zubillaga, cap-
tif des Marocains à Oued Zem.
"O'e
Au Conseil supérieur des Colonies
1tr
A la suite des opérations électorales qui
ont eu lieu aux lies Saint-Pierre et Mique-
Ion, le 7 octobre 192S, pour la désignation
d'un délégué au conseil supérieur dos Co-
torties, le Gouverneur des lies Snint-Piorrc
et Miquelon a, en séance du conseil d'admi-
nistrntion, proclamé M. Honrv Fougère,
député, délégué des Iles Sainf-Pierre M Mi-
quelon au cons»'* supérieur des Colonies.
1
Les grandes Commissions
* .e. -––
Les grandes Commissions de la Chambre
sont ainsi constituées :
Commission des Aiiaireg étrangères
MM. Albert (François), Augugneur, Paul
Bastid, Dcrgery, Aimé liorthud (Jura;,
Maxence Uibié, Bonnevay, Urucke, Uravct,
Castellane (Stanislas de), Chainbrun (mar-
quis de), Cot, Doriot, Dubois (Louis)
(Seine), Engerand (Fertidtid), Escudier
(Paul), Frey (Charles), Frossurd, Frot,
Goy (Jean), Grumbach, Guernier, Gucrnut,
Héraud (Marcel), La Chambre, La Ferron-
nays (marquis de), Lautier (Eugène), Lo
Trocquer (Tves) , Lillaz, Misller, Mistral,
Monligny (Jean), Paul-Boncour, Holliit
Louis), Hothschild (de), Hubert Etouger,
Koulleuux-Dugage, Scapini, Sibillo (Mau-
rice)., Simon (Paul), Soulier (Edouard), Tes-
son (de), Wendel (François de), Ybarnô-
geuuy.
• Commission des Finances
MM. Anlonclli, Archimbaud (Léon), Au-
riol (Vincent), Baréty (Léon), Ucdouce Bel-
langer, Bouilloux-Lufont, Frédéric Brunet
(Seine), Bureau (Gcorges), Cachin, Cham-
petier de Hibcs, Chuppedelaine (de), Chas-
saigne-Goyon, Delosulle, Uelignc, Denais
(Joseph), Pierre Deyris, Dueos, Dumesnil
(Jueques-l/xiis),! Achille Fould, Jacquier,
Lafont (Ernest), Lamoureux, Lundry, Las-
teyrie (de), Locquin, Malvy, Mundel (jeor-
ges), Monicault ;de), Nogaro, Puganon,
Pahnude, Patenôtre - DcsnoycrH, Maurice
Potsche, PiMri, Charles Keibel, Heuuudcl,
Heynaud (Paul) (Seine), Sérot (HolJcrl),(l\Io-
selle), Charles Spinasse, Jean Taurines,
Tinguy du Pouët (de), Vurenne (Alcxun-
dre) , Violletle.
Commission de la Marine Marchande
MM. ÂTùertin, Appell, Bergey, William
Bertrand, iflacque-Beluir, Blancho, Brunet
(Auguste), (la Héunion), Cunduce, Canu,
Cupron, Cnarrier, Chommeton, COpollat,
Coty (Mené;, Dcsoblin, Dignac (Pierre),
Dior, Gallei, Geistdoorfer, Gruëvc, Inizau,
Luquîurt:, Laurent, Le Cour Grandmaison
(Jean), Le Guen '(Côtes-du-Nord), Le Pévc.
dic, Lyons lie Feuchin (baron des), Mas-
son, iVIerle, Léon Meyer, Montuigu (de),
Morinauu, Pélissier, Polignac (de), Quein-
nec, Huude, Kégis, Kimbert Rocca-Serru
(de), Houx (Henri y (Bouches-du-Hhône),
Sabiani, lasso (Henry), Vincent (Léon)
(Pas-de-Calais), Vincent (Nord).
Commission des douanes et des conventions
commerciales
MM. Amidieu du Clos, André (Adrien).
Barbier, Bartho (Edouard), Baudouin-Bu.
gnet, Boisseau, Cadenat, Camuzet, Catalan
(Gers), Chauliii-Servinière, Chommeton, De-
bregcHs, Dollat, Durand u (Auguste) (Ven.
dée), Durand (Julien) (Doubs), FuJcoz, Fou-
gère Etienne) (Loire), Gourdeau, Groa
(Arsène) (Jura), Guersy, lIymans, lnizan,
Lamazou-Betbeder, Laroche, Lassalle, Le
Mire (Henry), Masse (Jean) (Somme), M6-
nier (Charente), Léon Meyer, Molinié
(Jean), Nicolle (Louis) (Nord), Plichon
(Jean), Haude, Régis. Reynaud (Auguste)
(Var), Riffaterre, Rodhnin, Sabiani, Sal-
mon. Toilliaridier, Taudière, Verlnl. Vin-
cent (Léon) (Pas-de-Calais), Weydmann.
:
Notes prises en Tunisie
Par MIRANE-MA KCELLE DEFFINS.
NABEUL, BONHEUR DES DAMES
Que de rayons dans Nabeul, la vine char-
mante et si bien faite pour plaire aux fem-
mes !
Je mets à part les rayons de soleil, de na-
ture en Tunisie.
Rayon de poteties, rayon de dentelles,
rayon de fleurs, rayon de parfums. Par quoi
commencer?
L'embarras du choix offert au bonheur des
dames, me laisse un moment hésitante
J'erre dans la petite ville, peu propre mais
combien brillante où se pressent ânes et
uniers, arabes, mouches en essaim, en grap-
pes, en bouquets, juifs, chameaux en cara-
vanes, femmes disparaissant sous la couver-
ture marron, enfants dépenaillés aux yeux
dévorés par le trachome. Les terrasses des
cafés arabes, qui entament le chemin, sont
pleines, immobiles et blanches. Un phono-
graphe monotone, nasille danses et mélopées
indigènes.
Je me décide pour les poteries.
Celle-ci, dirigée par un Français, est à
deux pas de l'Hôtel de France, où je suis
descendue.
J'y entre.
Un tourneur, au visage bronlê, dans la
cour, actionne de son pied nu, le tour gau-
chissant. Je l'interroge. Je perds mon temps.
Il ne comprend pas un mot de français. Le
contremaître, autre indigène, vient heureuse-
ment à mon aide. C'est d'ailleurs lui qui me
fait les honneurs de la maison. Le maître,
cévenol ou berrichon, installé dans la Ré-
gence depuis vingt-cinq ans, n'apparaîtra que
pour me donner sa carte commerciale et me
faire voir, malgré mes protestations, ses li-
vres de comptes. Il me demande, par sur-
croît, de parler de lui < dans les journaux ».
De réclamer, aussi, la fondation d'une école
de poterie à Nabeul dont il serait le maître
incontesté.
* *
Dans l'atelier de décoration, de jeunes at-
tlsans indigènes, penchés sur des poteries
tournées ou moulées, travaillent silencieuse-
ment. Gargoulettes, vases, amphores, plats,
mains de Katmah, bouddahs, assiettes, tasses,
bols, reçoivent un embellissement varié.
Le premier ouvrier trace au noir de man.
ganèse le dessin voulu : initiales, entrelacs,
traits, courbes ou s'essaie à reproduire les
vestiges de Carthage. Les autres manient le
pinceau.
Il y a d'adorables petits cendriers, dignes
des plus élégantes fumeuses. Des vises élan-
cés ou trapus dont la fraîcheur et l'éclat sont
proches parents des lilas et des roses. Des
services à thé. à café, comme on n'en voit
guère aux Galeries Latayette.
Mais encore, ne faudrait-il pas se presser
de réassortir ici un quelconque objet à la
tenture d'un salon ou d'un studio. Toutes ces
petites merveilles seront, en tffot, repasséei
,au four. Et CAl mauve délicat, à la cuisson,
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