Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-01-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 janvier 1929 10 janvier 1929
Description : 1929/01/10 (A30,N5). 1929/01/10 (A30,N5).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280485c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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TRENTIEME ANNEE. - N* 5. LE NUMERO : 30 CENTIMES MERCREDI SQIRMO JANVIER 1\1(\!.\
JOMMlJIOTIDItN
Réduction & Administration :
M, IN fli Mu-mur
PARIS a-)
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Les Annales Cctoniales
Les annonces et réclames sont reçues au
buream du journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publias dans flotre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALIS COLONIALES.
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, s'abonne mu frais am
tous les bureaux de poefe
Que se passe-t-il en Ouhaoghi-Chari?
) olb ( -
Dans un récent article nous analysions le
Dernier discours de M. Antonetti. Ce dis-
cours contenait-il un tableau exact de la si-
tuation de l'Afrique équatoriale française ?
Oui, avons-nous pensé à première lecture,
tout en faisant quelques réserves sur l'opti-
misme gouvernemental au sujet du chemin de
fer de Brazzaville à l'Océan, sur lequel il y
a tant à dire.
Aujourd'hui, après avoir pris connais-
sance de plusieurs lettres qui nous parvien-
nent en même temps de Hangui, de Fort-
cCrampel et de Kort-Archambaud, nous som-
mes amenés à formuler, si nos informations
sont exactes, d'expresses réserves sur les dé-
clarations du gouverneur général concer-
nant la situation politique en A. E. F. Lui
a-t-on caché les événements ? ou les con-
xiait-il ?
Cache-t-il la vérité ? Nous n'en savons
xien. filais ce qui nous apparaît de plus en
plus comme certain, c'est que tout n'a pas
.été dit sur la cause et l'importance des trou-
bles qui agitent notre colonie de l'Afrique
équatoriale.
M. Antonetti signale une vive efferves-
cence dans la région du Laï (200 kilomètres
à l'Ouest de l'ort-Archambaud) et de Ba-
foua (300 kilomètres au Nord-Ouest de
y Carnot, sur la frontière du Cameroun). Cette
effervescence est, d'après le Gouverneur gé-
néral, due aux agissements de deux pro-
phètes noirs, sorciers redoutés.
Or, Bangui, Fort-Archambaud, le Laï,
et Baboua sont les sommets d'un quadrila-
tère dans lequel le recrutement de la main-
d'œuvre indigène pour le Brazzaville-Océan
a' été particulièrement intensif. autant que
cela peut être dans un pays où la densité
kilométrique de la population est infime. Les
prédications des deux prophètes noirs ont-
elles trouvé un terrain tout à fait préparé
par les excès et les abus de ce recrutement ?
C'est ce que nous croyons. Ces abus, ces
excès ont-ils pris lin ? C'est ce dont nous ne
sommes nullement certain.
Ouvrons la première lettre qui vient de
nous parvenir. Nous y lisons ceci :
« Les recrutements continuent; les hom-
mes sont recrutés jusque dans la circonscrip-
tion dit Mayo-Kebi, et dans le Ouaddaï. Des
troubles asses graves sont survenus dans la
région de Fort-Archambaud. et du côté de
fallu au Mayo-Kebbi, où U's indigènes ne
'Hulatle Pas partir, ont tué ou blessé un cer-
tain nombre de Chefs ou. de Ca filât employés
,,' ,,' bu recrutement.
",V , iiifatcltenwnts se mont sauvés en cours
l"I,', aVi'iejfî. in*i#rt foi: promettes, ,.",
-W' 'r'[.,..-. ,:"", .,. of ,1.'
.continue commè par le passé. Aujourd'hui
par sltite des mêmes faits, ce sont les indigè-
,; nes de rOubanghi qui se rebellent. »
Cette lettre est du 8 novembre. Ouvrons
la deuxième qui est du 11 novembre. Nous
y lisons :
- <1 La situation politique dans la colonie de
VOubangui-Chari est pour l'instant assez
critique; les indigènes se sont soulevés dans
diffé rentes régions, et des répressions ont été
organisées.
Dans la circonscription de l'Ombella-
M'PûbOj la région th. Boali. BossembeU^
Bouda est soulevée par la politique brutale
d'un chef qui, heureusement, vient d'être re-
levé et remplacé par un administrateur ex-
périmenté.
Les nombreuses brulalités, les exactionst
ont décidé les indigènes de cette région à se
révolter, poussés qu'ils étaient déjà, par les
« Bayas » de la région de Carnot (Moyen-
Coltgo) et de Bonoum (Oubanghi-Chari) ré-
voltés erlx-mêmes pour des raisons presque
identiques, mais remontant jlllls loin.
Dans la subdivision de Boali-Bossembelé,
les indigènes étaient menés à la chicotte par
les miliciens. Un asses grand cheft Yalouke,
a été déposé de ses fonctions et jeté en pri-
son pour des fautes illusoires.
A l'heure actuelle, des officiers d'infante-
rie coloniale et^e nombreux tirailleurs opè-
rent dans cette région Est et Nord-Est de
Bangui. Les ponts ont été coupés par les in-
digènes, des barrages établis par eux sur les
routes.
Dans la région de Carnot et de Bosoum,
les causes, pour en être plus lointaines, sont
sensiblement les mêthes. Toujours une Poli-
tique trop brutale, la même qui aurait obligé
l'Administration à une répression très sévère
en 1924. »
La troisième lettre, du 11 novembre aussi,
contient des accusations personnelles très
nettes dont nous ne pouvons faire état, et
se termine ainsi :
« On continue une politique d'aveuglement
et de brutalités, en ne votdant pas voir que la
principale richesse de notre Afrique équato-
riale est dans sa population indigène, et que
toutes les autres disparaîtront, lorsque la
race déjà bien affaiblie par les nombreuse>
maladies (trypanosomiase, lèpre, dyssenterie,
maladies de poitrine, etc., etc.) disparaîtra
elle-même.
Le recrutement intensif et inconsidéré des
travailleurs pour les chantiers du Brazza-
ville-Océan, enlève des villages tout l'élé-
ment jeune et sain, il n'y reste que les vieil-
lards, les infirmes, et les tout jeunes hom-
mes qui ne peuvent être recrutAs. Les nais-
sances tombent à zéroj qui d'ailleurs, dans
ces conditions, ferait des enfanisir »
Toutes ce,% lettres, même en accueillant
avec réserve les affirmations qu'elles con-
tiennent, témoignent qu'incontestablement,
il se passe quelque chose d'anormal en Ou-
banghi-Chari.
Il appartient à M. le Ministre des Colo-
nies de dire si l'administration locale dit
oui ou non la védté, si oui ou non elle la
connaît tcait entière.
Au (Yoineurint je crois qu'actuellement
M. le Gouverneur général Antonetti est sur
les lieux et nous n'aurons plus longtemps
à attendre pour savoir exactement tout.
A M. Maginot de dire si, oui ou non, le
règne de l'ad judant Flick va se perpétuer
en Afrique équatoriale française.
Cleorgct iVouélle,
DévuM de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Membre de la Commission des Mines.
P. S. - M. le Ministre des Colonies pour-
rait-il nous dire en vertu de quel décret le
Cabinet noir a-t-il été créé en A.E.F. ?
Le retour de M. Steeg
.♦ »
- M. Th. Steeg, ancien Résident général de
France au Maroc, est arrivé hier matin à Paris.
Il était attendu à la gare de Lyon par MM.
Doynel de Saint-Quentin, sous-directeur d' Afri-
que au Quai-d'Orsay, représentant le ministre
des Affaires étrangères ; Pierre Bordes, Gou-
verneur général de l'Algérie ; Paul Bouju,
préfet de la Seine ; Duroux, sénateur ; quel-
ques députés ; MM. Kampmann et Mony-Sa-
bin, directeur et chef-adjoint du cabinet de
M. Steeg, le général Mougin et de très nom-
breux amis personnels.
"Lucieo Saint au saltan du Maroc
MI. Lucien Saint. le nouveau Résident gé-
néral au Maroc, a envoyé au sultan le télé-
gramme suivant :
Au moment où la confiance du Gouverne-
ment de la République m'appelle aux fonctions
- de Résident général du Maroc, je tiens à expri-
mer à Votre Majesté la fierté et la joie que
j'éprouve de collaborer avec elle à la grande
oeuvre de progrès et de civilisation poursuivie
par la France au Maroc.
Avec son concours éclairé, je ferai de mon
mieux pour poursuivre la tâche de mon éminent
prédécesseur, auquel j* espère succéder dans lu
Haute estime et la confiante amitié de Votre
Majesté.
le orie Voire Majesté de bien vouloir agréer
mon respectueux et entier dévouement à "œuvre
,'de paix et à l'union indéfectible de la France
et au Maroc.
S. M. SIDI MOHAMED
A M. LUCIE* SAINT
S. M. Sidi Mohamed, sultan du Maroc, a
répondu à M. Lucien Saint par le télégramme
«nrmit :
Le choix que le Gouvernement protecteur
4 fait de Votre Excellence pour assurer les
fonctions de Résident général au Maroc nous
a été personnellement on ne peut plus agréable,
en raison du cordial souvenir que nous avons
gardé de votre trop court séjour à Rabat, et
surtout de la haute réputation qui entoure votre
nom en pays d'Islam, pour les brillants succès
de voire politique et de votre administration
liiez nos frères de la Régence.
Aussi tst-ce avec une -grande joie et une
absolue confiance que votre venue sera accueil-
- ire par nos sujet qui y voient on nouveau gage
; 4e la sollicitude ae la France.
On annonce de Casablanca que M. Lucien
Saint prendra possession de ses hautes fonctions
le 15 février.
M. Manceron à Metz
M. Manceron, Résident général de France
à Tunis, après un court séjour à Paris, a rejoint
son ancien poste, à Metz, pour quelques jours.
Il sera sans doute de retour à Paris mardi pro-
chain 15 janvier..
Le rezzou de Béni-Mellal
Les blessés du coup de main de Bcni-Mel-
lal ont été transpoités dans les hôpitaux de
Casablanca où ils reçoivent des soins em-
pressés.
Les médecins espèrent pouvoir éviter l'am-
putation de la jambe du chauffeur Mont*
faucon.
Cinéma Colonial
Un documentaire sur l'Afrique
M. Raymond-Millet va tourner un film
documentaire sur la côte occidentale d'Afri-
que.
Quittant Le Havre sur un cargo, il re-
joindra l'Afrique du nord-ouest et visitera
ensuite une vingtaine de ports, des îles Ca-
naries, de Mauritanie, du Sénégal, de Gam-
bie, de Guinée portugaise, de Sierra Leone,
du Liberia, de la Côte d'Ivoire, de Gold
Coast, du Togo, du Dahomey, de la Nige-
ria, du Cameroun, du Gabon et du Congo
belge. -
De Matadi, l'avion le mènera à Brazza-
ville; le fleuve, de Brazzaville, le mènera a
Bangui, et de Bangui, l'auto, le rail et le
portage le mèneront à Abong-Mbcng et à
Waoundé, Et reprenant la mer à Douata, il
reviendra enfin en France auteur d'un film
qui sera, espérons-le, un puissant instrument
d'éducation coloniale.
M. Charles Lemaire accompagnera M. J.-
K. Raymond-Millet en qualité de chef opé-
rateur.
Le statut de Tanger
Bien que le Portugal et la Hollande n'aient
pas encore ratifié les nouveaux règlements
acceptés par la France, la Grande-Bretagne,
l'Espagne et l'Italie, au sujet de Tanger, on
s'attend à l'application du nouveau statut
dans l'enclave dès le 14 janvier.
D'autre part, M. Almeida, ministre pléni-
potentiaire, ancien secrétaire général au mi-
nistère des Affaires étrangères, est nommé
membre espagnol du comité de contrôle de
la zone de Tanger.
M. Pla y da Folgueira, consul, actuelle-
ment à Tanger, est nommé chef de section
au secrétariat ;.ep Affairer, étrangères avec
les fonctions de vice-secrétaire général.
Avant le Centenaire
1»
A
Ne parlons pas de conquête de
V Algérie, recommande M. Maurice
Viouette, J'abord - et avant tout
parce que VAlgérie en 1S30 "9 existait pas
géographique ment, parce que lé mot n? était
même pas connu ; il riest employé, pour la
première fois, que cinq ou six mois après le
débarquement et ne signifie alors que le pays
d'Alger. « le terme : Algérie a subsisté
naturellement bien que l'occupation finit
par s'étendre à tout le pays arabe et ber-
bère et - même à la région saharienne. » -
Il est très vrai qutl ri y avait pas en 1830
une Algérie, c'est-à-dire une population in-
digène unie et soumise au même régime.
Berbères, Arabes, Kolouglis (fils d'es-
claves)' descendants des Turcs et des fem-
mes indigènes, juifs, nègres du Soudan,
Maures méditerranéens, tous ces gens étaient
de mœurs différentes, les uns menant la vie
pastorale et nomade sur les plateaux du
Centre et dans les plaines du Sud, les au-
tres la vie agricole et guerrière sur les lIIon-
tagnes de Kabylie et de l'Aurès, les autres
la vie sédentaire dans les villes du Nord
ou les villes fortes du Sud. D'ailleurs les
Turcs n'avaient réellement sous leur domi-
nation qu'un cinquième environ de ce que
nous appelons : l'Algérie ; les autres peupla-
des étaient soit des alliés ou des vassaux, soit
encore des peuplades indépendantes. Là oit
s'exerçait la domination Turque on distin-
guait deux catégories bien tranchées : les
Ahl du Maghzen ou gens du gouvernement,
les Raïa ou sujets ; les mangeurs et les man-
gés, comme on disait là-bas. Les A/d du
Maghzen payaient le service militaire en
échange de concessions de territoires,
d'exemptions d'impôts, et autres avantages
parmi lesquels le droit de piller les tribus
rebelles ou présumées telles. Les Raïa étaient
les tribus les plus Ilombreuses, celles qui
payaient l'impôt, et portaient la besace. De
là une hostilité permanente et tenace entre
les mangeurs et les mangé,) le gouverne-
ment Titre régnait grâce à ces divisions.
Il est vrai que la religion pouvait don-
ner une unité à cet amas confus de races
diverses. J'ai montré ici-même jusqu'à quel
toint l'Islam avait rapproché ces peuplades.
Il eût fallu une administration religieuse
centrale, avec une hiérarchie, un ordre et
une discipline uniques. Les prêtres officiels
qui sont aussi les juges ont une autorité
partagée avec d'autres représentants de la
religion ; Vimann ou le mufti est en concur-
rence avec le marabout qui opère dans la
Zaouia, chapelle bâtie à côté du tombeau
d'un saint, rivale de la mosquée ; le nadj,
à son retour de la Mecque, a lui aussi sou
ascendant sur les fidèles, et towtes les roil-
fréries dont: j'ai parlé à cette même place
sont autant de petites églises organisées
avec leur cheikh, et ses Mmtenants.
Il faut bien Vavouer, les Français de
1830 ne savaient pas grand chose du pays
où ils arrivaient, si non ce que leur avait
appris un petit o puscule que l'on distri-
buait aux officiers et Qui Portait ce titre :
« Aperçu historique, statistique et topogra-
phique sur l'Etat d'Alger.. Cet aperçu était
parsemé d'erreurs de toutes sortes et on
n'y relevait d'exactitude qu'en ce qui con-
cernait les ouvrages fqrtifies.C'est dire qu'au
lendemain de la prise d'Alger tout le monde
ignorait ce qu'il fallait faire, quel régime il
valait mieux susbstituer à celui que le Divan
y avait installé ; bien plus on ne savait même
pas si on garderait Alger ou si on l'aban-
donnerait, si on s'établirait sur le littoral ou
si Von pénétrerait dans l'intérieur. Ce n'est
guère qu'avec l'année 1840 qu'on assiste à
une organisation rationnelle des territoires
sur lesquels les armées françaises allaient
et venaient sans aucun plan de conquête qui
servit de prélude à un plan d'administra-
tion. Il faudra le rude coup de l'invasion de
la Mitidja pour qu'on prenne définitivement
la résolution de fonder, sur des bases SII-
lides, la France Africaine : « La guerre in-
dispensable aujourd'hui, disait Bugeaud
dans sa proclamation, n'est pas le but. La
conquête serait stérile sans la colonisation.
Je serai donc colonisateur ardent, car j'at-
tache moins ma gloire à vaincre dans les
combats, qu'à fonder quelque chose d'utile-
ment durable pour la France. > C'est alors
ci seulement alors qu'un plan est dessiné,
qu'une politique est adoptée.
C'est dans ce sens qu'il faut affirmer que
la date de 1830 n'est pas le centenaire de
la conquête de l'Algérie par la France. La
colonisation, voilà la conquête, et elle n'est
commencée avec méthode qu'après 1840. Ou
plutôt, pour parler comme Maurice Viollettc,
« depuis cent ans nous plaidons là-bas un
grand procès, la conciliation et la recond-
liation de la culture française et de L' 1 s-
lam * ; nous nous sommes présentés pour le
plaider en 1830, mais nous n'avons abordé
le fond même de la cause que longtemps
après : « C'est au monde entier que nous
demandons le verdict ; il faut l'obtenir
équitable et magnifique ». Nous l'obtien-
drons.
Mario Konsrnn,
i\14,.¡., ,,'r. j,lr,n' ri" 1., t ,ommf.tfon
fie r.lliïMe, deq folonieit et des
Prntentorals.
L'inspection de M. Carde
Le gouverneur de l'Afrique occidentale
française, M. Carde, et M. Brevié, gouver-
neur de la colonie «lu Niger, sont arrivés
en automobile, le 6 janvier à Zinlkr, ve-
nant de Nyamey.
La population leur a fait un accueil en-
thousiaste. C'est la première visite faite à
Zindcr par un gouverneur général.
Ils sont repartis en Automobile le 7 jan-
vier pour Tahoua, en direction du Niger
d'où ils descendront sur Cotonou par le Da-
homey.
Dépêches de l-Indoolilne
-.
M. PASQUIER A HANOI
) t
Le Gouverneur Général qui avait quitté
Hué dimanche matin à 7 heures pour Vinli
est arrivé à 17 heures dans cette ville, où
il lut reçu par le Résident, le Conseil Muni-
cipal et la population française et indi-
gène. Parti de Vinh à 23 heures, le Gou-
verneur Général est arrivé lundi matin, A
9 heures à la gare de llanol où il lut reçu
par le Secrétaire-Général Graffeuil, le Gé-
néral de division commandant supérieur,
le Résident Supérieur Robin, le Résident-
Maire Tholance et les autorités civiles et
militaires. Le Résident-Maire lui souhaita
la bienvenue au nom de la ville. Une salve
de quinze coups de canon fut tirée et les
honneurs militaires furent rendus.
Le Gouverneur Général se rendit en-
suite au Palais Puginier. Sur tout le par-
cours pavoisé et où les arcs de triomphe
étaient dressés, la population salua le
nouveau chef de la colonie.
A 10 heures, au Palais Puginier, devant
les corps civils et militaires, les représen-
tants des principaux établissements privés.
tes délégations des sociétés constituées, le
secrétaire général Graffeuil souJiaita la
bienvenue au Gouverneur Général et ras-
sura qu'il trouverait auprès de toute la
population française et de toute la popula-
tion indigène une collaboration dévouée
pour mener à bien son œuvre en Indo-
chine.
Dans sa réponse, le Gouverneur Général
dit sa profonde émution, son infinie grati-
tude et sa grande lierté pour l'accueil qui
lui a été réservé depuis soit arrivée à
Saigon, et il exposa qu'après avoir, lors de
son premier contact avec la colonie, indi-
qué les principes sur lesquels il entendait
baser son action, il voulait, au siège même
dit gouvernement, indiquer brièvement le
sens -- de cette action :
« Si l'Indochine dit-il, est assurée de
longues années de paix, elle connaîtra
sous certaines conditions une Crc de
grande prospérité. Elle upparatt aujour-
d'hui riche de promesses heureuses, que
seules des fautes intérieures pourraient
compromettre. »
u Parmi les problèmes imposés à nos ré-
l'exions, apparaît d'abord celui, primordial,
de la politique indigène, dont v unique so-
lution est dans la libre acceptation par
tous, du principe indiscuté de la sDUverai-
neté française- Il v'ast pus 1111. Jïl.!) de l In-
dochine, Annamite, (Jamhod^ien ou Thaï,
qui ne puisse, s tins rerùer le passé, Sc
vvoclamer avec of'UHcll, fils spirituel de :a
France.
u Sous "J forte et sérieuse sauvegard, e fi.
l'autorité respectée de la France, nous
poursuivrons l'tzuvre. si largement libérale,
si bienfaisante et généreuse, que tous -nos
prédécesseurs sans exception marquèrent
de leur sceau. Un de mes premiers soins
sera de poursuivre avec la collaboration du
chef des troupes, l'œuvre définie et entre-
prise par mon prédécesseur qui permettra
d'assurer la sécurité et la paix nécessaires
à l'œuvre intérieure. Pour diriger t'essor
ascensionnel du paus, nos idées, nos mé-
thodes seront révisées, rendues conformes
aux lois universelles régissant les rapports
économiques qui doivent présider à la saine
organisation des nations modernes. Nous
étudierons tous les facteurs de lorce ou de
laiblesse, nous poursuivrons une vaste en-
quête sur la valeur même de l'Indochine
aussi bien que sur sa puissance et ses pos-
sibilités d'avenir.
« Les nouveaux conseils représentatifs
auront à résoudre le problème de t'organi-
sation administrative, le problème politi-
que, celui tic l'instruction publique et les
graiules questions qui se posent devant
notre avenir. Nous poursuivrons l'achève-
ment de tous nos anciens programmes et
mettrons au point certaines institutions
inspirées de l'expérience d'autres pays, tels
que les grands offices généraux pour le
riz et la sériculturc. ISagriculture occupera
naturellement le premier rang parmi nos
préoccupations et sera soutenue de toutes
nos forces. L'institution en préparation
d'une banque centrale autonome de crédit
agricole populaire indigène favorisera son
développement progressif.
« Pour favoriser les rapides communica-
tions, pour faciliter les transactions et les
échanges, nous voulons l'aboutissement ra-
pide des questions de télégraphie, télépho-
nie, radiotéléphonie, aviation. Les ques-
tions d'hygiène sociale, de prophylaxie, ta
lutte contre les épidémies, et tout ce qui
intéresse le grand problème de l'alimenta-
tion de la population indigène, ne seront
pas lIégligées. Il faut donner A l'Indochine
un régime monétaire définitif, des institu-
tions bancaires solides, de stabilité assurée,
empêcher les spéculations qui ruinent no-
tre crédit. Dans ce but nous poursuivrons
l'étude de la création d'une bourse indochi-
noise des valeurs. »
Le Gouverneur général fit appel A l'union
indispensable, A l'association de toutes
les forces individuelles et de toutes les col-
lectivités françaises et annamites, puis il
termina sur ces paroles :
« Il faut faire tontes choses, a dit Vau-
venargues, comme si on ne devait jamais
mourir. C'est dans cet esprit que je suis,
prêt d entreprendre et A poursuivre, non
pas d la remorque des événements, mais en
les devançant, on iûa:\ fuint à votre tète,
toujours plus avant, plus loin, plus haut,
pour mériter le beau titre de chef. »
Après le discours, les présentations tu,
rent lieu, le Gouverneur général ayant
pour tous des paroles aimables, et s'entre-
tenant amicalement avec les anciens colla-
borateurs et amis qu'il retrouve ici.
A Hué, au cours d'une visite au Comat,
le Gouverneur général, en présence du Ré-
sident supérieur IAJ Fol, du Résident supé-
rieur intérimaire Jahouille, avait relraeé en
quelques mots les réformes faites avec le
concours du Comat depuis la prise du ser-
vice :
1° Impôt personnel avec pour conséquen-
ces, suppression de toutes les dépenses cl
suppression des cort)ées ;
2° Modification des échelles de peines du
code annamite, remplacement du rotin et
du truonq par l'amende et la prison ;
3° Suppression de la carfgue pour tous\
les détenus ;
4° Etablissement dit règlement portant
des sanctions et permettant le fonctionne-
ment dIt crédit agricole.
De passage à J/u", l'écrivain Lût Dur-
tain a assisté, en conipafinie du Oouoer-
ixeur général, aux cérémonies données en
l'honneur d' rp dernier.
M. Albert Thomas traverse l'Indochine
Albert Thomas, directeur dIt H. 1. T., en
provenance du Japon, (-si arrivé le 8 jan-
vier (k Huiphong à bord de t'aviso Al-
taYr, il s'est rendu aussitôt à Hanoi oit il
a été l'hôte du Gouverneur général. Il a
quitté Ifanoï le 9 janvier pour être A Hué
le 10, à Datai le 12 courant et A Saigon
le 13.
Marins anglais en Annam
Au cours du séjour du navire anglais
CumberLnnd à Tourane, de!irécepUons en
l'honneur des officiers de la marine britan-
nique ont eu lieu A Tourane et à Hué.
L'affaire du « Cap-Lay » en appel
Le Procureur général Guiselin ayant fait
appel du jugement du Tribunal correction-
nel de Haiphong acquittant le commandant
Benteu et le lieutenant Mege, l'affaire
viendra devant la cour d'appel de Hanoi en
séance extraordinaire le 5 février prochain.
Le premier président Morche présidera, le
procureur général Guiselin occupera le siè-
ge du ministère public.
M. Lavit à Saïgon
Le Gouverneur Lavit, Résident supérieur
au Cambodge est arrivé le 8, par le Sphinx
à Saigon ; il a été salué par les représen-
lants des autorités françaises et par le
prince Souphanuvçmg, ministre de lpa ar le
fine et par le ministre du palais Thioun, au
nom du roi du Cambodge.
L' Aviation Coloniale
En Méditerranée
Un hydravion ayant à bord les lieute-
nants de vaisseau Robert Campardon et
Hequin, le maître mécanicien Lucien Gras-
sin, le quartier-maître instructeur Henuud,
a sombré ; les» cinq personnes de l'équi-
page ont péri.
Mardi dernier, à 14 h. 30, l'hydravion,
qui avait fait de nombreux essais, repre-
nait l'air et s'éloignait de la côte dans la
direction des Lions. Mais, peu après qu'il
eût pris le clépart, on le vit monter, puis
faire une chute presque verticale ; il vint
s'abîmer dans les Ilots, à quatre milles en-
viron du rivage. Du centre d'aviation, on
envoya aussitôt quatre vedettes automo-
biles1 mais on ne put sauver les hommes
de 1 équipage qui, tous, avaient péri. A
quelques mètres de l'appareil llottant, on
repêcha le cadavre du lieutenant Requin,
qui fut ramené à terre ; les recherches ne
permirent paa de retrouver les autres vic-
times.
En vue d'aider aux recherches entrepri-
ses par le centre d'aviation de Saint-Ha-
phaël afin de retrouver les corps des victi-
mes de l'accident d'aviation survenu, le
centre maritime de Toulon a envoyé sur
les lieux du naufrage le remorqueur Alerte,
assisté de plusieurs vapeurs, et des sca-
phandriers du port. On a découvert, flot-
tant entre deux eaux, une casquette ga-
lonnée d'or et des souliers qui ont été re-
connus comme appartenant au lieutenant
de vaisseau Campardon, qui s'était distin-
gué dans plusieurs traversées entre Saint-
Raphaël, l'Algérie et le Maroc.
Quant aux causes de ce terrible accident,
elles n'ont pu être établies. Le capitaine
de corvette Tassel, commandant du centre,
en l'absence du commandant Lartigues, a
ouvert à ce sujet une enquête.
D'autre part, le capitaine de frégate
Trucy, commandant l'aéronautique de la
3" région, est venu à Saint-Rapnaél pour
enquêter également ; il est ensuite reparti
pour Toulon en avion.
Le corps du lieutenant de vaisseau Re-
quin, transport au dépositaire de l'hôpital
de Fréjus, a été mis en bière hier soir et
placé dans une chapelle ardente. Ses obsè-
ques auront lieu probablement demain.
De Carthagène à Melilla
Les restes de l'hydravion perdu en mer
et échoués sur la plage de Madagh à 10
milles du Cap Figalo ont été ramenés et
examinés très minutieusement.
De cet examen, il résulte nettement que
l'appareil a été détruit par des coups d<;
mer. Aussi ne gnrde-t-on nueun espoir de
retrouver vivants les membres de son équi-
page ; on estime, en effet, qu'ils auraient.
sans nul doute donné (Mjà de leurs nou-
velles. même s'ils se trouvaient à bord
d'un bateau de pêche ou de tout autre bà-
timent non muni de T. S. F.
Dans la nuit du al décembre, un vapeur,
le Nicolas-Mazdla, se rendant de Nemours
à Oran, se trouvait au nord de l'ile nadl-
goun, par mer démontée, quand il apeivut
par tribord une fusée blanche et des feux
de position au ras de l'eau. Le mauvais
temps empêcha le vapeur de se rappro-
cher de la côte et ne voyant plus rien il
continua sa route.
Randonnée britannique
Ia mission anglaise, composée des
aviateurs Flolden, Solden et du capitaine
Guest, venant de Melilla, est arrivée lundi
dernier à Oran, a 11 h. l!), par ln voie des
airs.
Les aviateurs sont arrivés -à Alger lii^r
a 13 h. 30.
Au sujet de l'acquittement
du commandant du Cap-Lav
- t
Lorsque la loi du 17 décembre 1926, p:n -
tant code disciplinaire et pénal de la marir.
marchande, fut promulguée, ce fut un bea*#
tapage dans les milieux maritimes.
Comment ! on allait déférer aux tribunaux u î
droit commun les pauvres malheureux officimb
du commerce qui, par malchance, par negF
gence, voire par intempérance habituelle r-
ça s est vu) mettaient leurs bateaux au plein
C était la fin du monde I On voulait, visibl,
ment. faire condamner d'office, a pn(~.
pauvre capitaine ayant evu des malhew
Qu'attendre, en effet, de ces âmes de tement.
incapables de comprendre le fin du fin d'tp
belle manœuvre, même ratée - par exempt
quand on ne mouille qu' une seule ancre à pro;
mité de rochers à pic, la nuit, et dans t'atten
d un typhon.
Que l'on modifiât la composition des ancien
tribunaux maritimes, rien de mieux - surtout
si c'était, par exemple, pour en eftpulser ta
empecheurs de s'échouer en rond, que SON
les officiers de la marine de l'Etat, imbus dr,
fâcheux principes d une discipline surannée :
rien que des brevetés au long cours, tel était
l'idéal' Tout se passerait. alors, en familk,
Pour tout homme de bonne foi, n'est-il pas
évident qu'il est plus naturel de faire juger 1*
justifiable ordinaire - victime ou représentant
d une victime d un naufrage. d'un acte A
1 -
- --- -
baraterie par un cénacle d'employé
des Compagnies de Navigation, conm.
res des accusés, plutôt que de traduire tout f
monde, comme tous les autres citoyens, devam
les juges coutumiers, même éclairés par des ex
perts ? Ne riez pas - cela a été convenu, si
rieusement.
Il est vrai que les plus raisonnables parmi lt
gens de mer se contentaient de préférer h
maintien du statu qw. Hélas, il ne leur fi*
pas accorde !
Eh bien, je suis persuadé que le COllUDalir
dant du CQP Lay doit, comme on dit. une Éfew
chk andJII elle à la ici de 1926. L'indulçence im
prévue du tribunal correctionnel de Haïphonft
doit lui faire envisager à sa juste valeur l
danger qu'il aurait coum à être jugé par se.
pairs : il a dû pousser un grand ouf !
Il semblerait que toute la ville de Haïooonv
- - - - -- - .-'l'VI8t'
- presse locale, magistrat instructeur, iW
d'audience - ait fait bloc en sa faveur. L.<
conduite, assez critiquée, du pilote a-t-elle paru,
aux y('t!v. d" Hnïphonni;!*. rWo'r !/ »asvTV
responsabilité» Ju capitahw - *s, ̃MXG
l eut-etre s est-on répété là-kii .?> -
coupables n étaient pas le* otiicien du Cap-La
et que. du moment (l'le le, > :;lrer - étaient ¡>8
poursums y avnn î;cu dV.Wudrc tout l,
nTOt~k P L ~.
Mú{ un r~ F*5 plw que celui de r*
pas dépfacer les responsabilités pécuniaires
dont on parle à mots couverts, ne saurait inno
center pleinement aux yeux de l'opinion pu-
bhque les heureux acquittés de la correction
aelle. Pour peu qu on soit exposé à navi
guer sur les lignes indochinoises, on est fondt
à espérer que un au moins d'entre eux, apd.
un pareil exploit, ne sera pas à même de le
rééda
Herbtnet.
P.-S. - Une dépêche « indopacifi an
nonce que l'affaire du Cap-Lay ira en appel.
Une grave bagarre au quartier latin
Hier ,soir, dans , un café situé 84, boulevard
Saint-Germain, le groupe colonial de
Pl•
universitaires des Jeunesses pb
triotes Il avait organise une réunion privé •
à laquelle étaient convies les étudiants ai-
namitcs du Quartier Latln- Une soixantain
de jeunes gens, parnu lesquels des étudiam ,
français, écoutaient le discours de leur st
crétaire général, M. Roger de Saine, vim
ans, étudiant en Droit de seconde ann&
lorsque plusieurs annamites, non pourvus c1 •
r.artcs, pénétrèrent dans la salle de la rél:,
non
Ils écoutèrent d'abord en silence, nui
comme 1 orateur déclarait « Que les
niants coloniaux ne désiraient que la pro.
périte de leur terre natale dans le cadre na-
tional »,^ ils protestèrent avec véhémence
Aussitôt une courte mais violente bagarre
se déchaîna,
Alertés, des gardiens de la paix pénétra-
ient dans la salle et curent tôt fait de réti.
blir le calme.
A.. A J un c brigadier-chei le président de séanct
M. de Saivlc, déclara qu'il était blessé, pu:.
il s évanouit. Transporté à l'Hôtel-Dieu, o.,
s apeicut que l'étudiant avait reçu un cou.,
de stylet, dont la pointe s'était brisée enti.
deux cotes a hauteur du cirur. Saut' compl
cation, son état n'a pas été jugé très gra"t
L on emmena au -- commissariat de ln Sm,
- --- -.- --.
bonne une douzaine (r Annamites arrêtés, tar.
dis que J trois autres blessés MM. Ceomt
ilcillaid, Jean Cappiello et Do Dinnhe, a
teints à la tète, regagnaient, après panSt
ment, leurs domiciles.
Après l'interrogatoire, quatre des Annam
tes arrêtés et appartenant à des groupes aL
tonomistcs, lurent maintenus à la disposition
de la justice, Ce sont Vih Van Le, étudian'
en droit, vingt-quatre ans ; Duong Bac Mai
vingt-cinq ans, étudiant en lettres ; Nguyeiv
Aat Dat, ouvrier laqucur, trente-deux ans
Le Nhuc Xuam, également laqueur, trente
deux ans.
Les autres Annamites appréhendés ont é<
consignés au poste do la rue de la Iliu hettt
L'étudiant Vih Van Le paraît avoir été l'aii
teur du coup de stylet porté à M. de Saint
R. Roger de Saivio présidait en qualité d
commissaire, général des oC phalanges univer-
sitaires Il la réunion qui fut troublée hie"
"oir, Ayant parcouru, il y a quatre ans
1 Indochine aux cote* do son père, Roger d-
Saivrc s'intéressait tout spécialement il r.
question indochinoise,
A l'issue de ce voyage, ce jeune étudian
écrivit divers articles dans des journaux
d'opinion. Jouissant de l'estime de tous se
camarades, il comptait beaucoup d'ami:
parmi les étudiants annamites. Lors du der
nier Congrès international des étudiants
c'est lui qui fit le compte rendu général de;
diverses séances.
..- à -v
TRENTIEME ANNEE. - N* 5. LE NUMERO : 30 CENTIMES MERCREDI SQIRMO JANVIER 1\1(\!.\
JOMMlJIOTIDItN
Réduction & Administration :
M, IN fli Mu-mur
PARIS a-)
1 làJPH.tbOUV«1MI
.- mcHSUBU tor-M
0 '4
1- A~ l ~44-
Les Annales Cctoniales
Les annonces et réclames sont reçues au
buream du journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publias dans flotre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALIS COLONIALES.
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, s'abonne mu frais am
tous les bureaux de poefe
Que se passe-t-il en Ouhaoghi-Chari?
) olb ( -
Dans un récent article nous analysions le
Dernier discours de M. Antonetti. Ce dis-
cours contenait-il un tableau exact de la si-
tuation de l'Afrique équatoriale française ?
Oui, avons-nous pensé à première lecture,
tout en faisant quelques réserves sur l'opti-
misme gouvernemental au sujet du chemin de
fer de Brazzaville à l'Océan, sur lequel il y
a tant à dire.
Aujourd'hui, après avoir pris connais-
sance de plusieurs lettres qui nous parvien-
nent en même temps de Hangui, de Fort-
cCrampel et de Kort-Archambaud, nous som-
mes amenés à formuler, si nos informations
sont exactes, d'expresses réserves sur les dé-
clarations du gouverneur général concer-
nant la situation politique en A. E. F. Lui
a-t-on caché les événements ? ou les con-
xiait-il ?
Cache-t-il la vérité ? Nous n'en savons
xien. filais ce qui nous apparaît de plus en
plus comme certain, c'est que tout n'a pas
.été dit sur la cause et l'importance des trou-
bles qui agitent notre colonie de l'Afrique
équatoriale.
M. Antonetti signale une vive efferves-
cence dans la région du Laï (200 kilomètres
à l'Ouest de l'ort-Archambaud) et de Ba-
foua (300 kilomètres au Nord-Ouest de
y Carnot, sur la frontière du Cameroun). Cette
effervescence est, d'après le Gouverneur gé-
néral, due aux agissements de deux pro-
phètes noirs, sorciers redoutés.
Or, Bangui, Fort-Archambaud, le Laï,
et Baboua sont les sommets d'un quadrila-
tère dans lequel le recrutement de la main-
d'œuvre indigène pour le Brazzaville-Océan
a' été particulièrement intensif. autant que
cela peut être dans un pays où la densité
kilométrique de la population est infime. Les
prédications des deux prophètes noirs ont-
elles trouvé un terrain tout à fait préparé
par les excès et les abus de ce recrutement ?
C'est ce que nous croyons. Ces abus, ces
excès ont-ils pris lin ? C'est ce dont nous ne
sommes nullement certain.
Ouvrons la première lettre qui vient de
nous parvenir. Nous y lisons ceci :
« Les recrutements continuent; les hom-
mes sont recrutés jusque dans la circonscrip-
tion dit Mayo-Kebi, et dans le Ouaddaï. Des
troubles asses graves sont survenus dans la
région de Fort-Archambaud. et du côté de
fallu au Mayo-Kebbi, où U's indigènes ne
'Hulatle Pas partir, ont tué ou blessé un cer-
tain nombre de Chefs ou. de Ca filât employés
,,' ,,' bu recrutement.
",V , iiifatcltenwnts se mont sauvés en cours
l"I,', aVi'iejfî. in*i#rt foi: promettes, ,.",
-W' 'r'[.,..-. ,:"", .,. of ,1.'
.continue commè par le passé. Aujourd'hui
par sltite des mêmes faits, ce sont les indigè-
,; nes de rOubanghi qui se rebellent. »
Cette lettre est du 8 novembre. Ouvrons
la deuxième qui est du 11 novembre. Nous
y lisons :
- <1 La situation politique dans la colonie de
VOubangui-Chari est pour l'instant assez
critique; les indigènes se sont soulevés dans
diffé rentes régions, et des répressions ont été
organisées.
Dans la circonscription de l'Ombella-
M'PûbOj la région th. Boali. BossembeU^
Bouda est soulevée par la politique brutale
d'un chef qui, heureusement, vient d'être re-
levé et remplacé par un administrateur ex-
périmenté.
Les nombreuses brulalités, les exactionst
ont décidé les indigènes de cette région à se
révolter, poussés qu'ils étaient déjà, par les
« Bayas » de la région de Carnot (Moyen-
Coltgo) et de Bonoum (Oubanghi-Chari) ré-
voltés erlx-mêmes pour des raisons presque
identiques, mais remontant jlllls loin.
Dans la subdivision de Boali-Bossembelé,
les indigènes étaient menés à la chicotte par
les miliciens. Un asses grand cheft Yalouke,
a été déposé de ses fonctions et jeté en pri-
son pour des fautes illusoires.
A l'heure actuelle, des officiers d'infante-
rie coloniale et^e nombreux tirailleurs opè-
rent dans cette région Est et Nord-Est de
Bangui. Les ponts ont été coupés par les in-
digènes, des barrages établis par eux sur les
routes.
Dans la région de Carnot et de Bosoum,
les causes, pour en être plus lointaines, sont
sensiblement les mêthes. Toujours une Poli-
tique trop brutale, la même qui aurait obligé
l'Administration à une répression très sévère
en 1924. »
La troisième lettre, du 11 novembre aussi,
contient des accusations personnelles très
nettes dont nous ne pouvons faire état, et
se termine ainsi :
« On continue une politique d'aveuglement
et de brutalités, en ne votdant pas voir que la
principale richesse de notre Afrique équato-
riale est dans sa population indigène, et que
toutes les autres disparaîtront, lorsque la
race déjà bien affaiblie par les nombreuse>
maladies (trypanosomiase, lèpre, dyssenterie,
maladies de poitrine, etc., etc.) disparaîtra
elle-même.
Le recrutement intensif et inconsidéré des
travailleurs pour les chantiers du Brazza-
ville-Océan, enlève des villages tout l'élé-
ment jeune et sain, il n'y reste que les vieil-
lards, les infirmes, et les tout jeunes hom-
mes qui ne peuvent être recrutAs. Les nais-
sances tombent à zéroj qui d'ailleurs, dans
ces conditions, ferait des enfanisir »
Toutes ce,% lettres, même en accueillant
avec réserve les affirmations qu'elles con-
tiennent, témoignent qu'incontestablement,
il se passe quelque chose d'anormal en Ou-
banghi-Chari.
Il appartient à M. le Ministre des Colo-
nies de dire si l'administration locale dit
oui ou non la védté, si oui ou non elle la
connaît tcait entière.
Au (Yoineurint je crois qu'actuellement
M. le Gouverneur général Antonetti est sur
les lieux et nous n'aurons plus longtemps
à attendre pour savoir exactement tout.
A M. Maginot de dire si, oui ou non, le
règne de l'ad judant Flick va se perpétuer
en Afrique équatoriale française.
Cleorgct iVouélle,
DévuM de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Membre de la Commission des Mines.
P. S. - M. le Ministre des Colonies pour-
rait-il nous dire en vertu de quel décret le
Cabinet noir a-t-il été créé en A.E.F. ?
Le retour de M. Steeg
.♦ »
- M. Th. Steeg, ancien Résident général de
France au Maroc, est arrivé hier matin à Paris.
Il était attendu à la gare de Lyon par MM.
Doynel de Saint-Quentin, sous-directeur d' Afri-
que au Quai-d'Orsay, représentant le ministre
des Affaires étrangères ; Pierre Bordes, Gou-
verneur général de l'Algérie ; Paul Bouju,
préfet de la Seine ; Duroux, sénateur ; quel-
ques députés ; MM. Kampmann et Mony-Sa-
bin, directeur et chef-adjoint du cabinet de
M. Steeg, le général Mougin et de très nom-
breux amis personnels.
"Lucieo Saint au saltan du Maroc
MI. Lucien Saint. le nouveau Résident gé-
néral au Maroc, a envoyé au sultan le télé-
gramme suivant :
Au moment où la confiance du Gouverne-
ment de la République m'appelle aux fonctions
- de Résident général du Maroc, je tiens à expri-
mer à Votre Majesté la fierté et la joie que
j'éprouve de collaborer avec elle à la grande
oeuvre de progrès et de civilisation poursuivie
par la France au Maroc.
Avec son concours éclairé, je ferai de mon
mieux pour poursuivre la tâche de mon éminent
prédécesseur, auquel j* espère succéder dans lu
Haute estime et la confiante amitié de Votre
Majesté.
le orie Voire Majesté de bien vouloir agréer
mon respectueux et entier dévouement à "œuvre
,'de paix et à l'union indéfectible de la France
et au Maroc.
S. M. SIDI MOHAMED
A M. LUCIE* SAINT
S. M. Sidi Mohamed, sultan du Maroc, a
répondu à M. Lucien Saint par le télégramme
«nrmit :
Le choix que le Gouvernement protecteur
4 fait de Votre Excellence pour assurer les
fonctions de Résident général au Maroc nous
a été personnellement on ne peut plus agréable,
en raison du cordial souvenir que nous avons
gardé de votre trop court séjour à Rabat, et
surtout de la haute réputation qui entoure votre
nom en pays d'Islam, pour les brillants succès
de voire politique et de votre administration
liiez nos frères de la Régence.
Aussi tst-ce avec une -grande joie et une
absolue confiance que votre venue sera accueil-
- ire par nos sujet qui y voient on nouveau gage
; 4e la sollicitude ae la France.
On annonce de Casablanca que M. Lucien
Saint prendra possession de ses hautes fonctions
le 15 février.
M. Manceron à Metz
M. Manceron, Résident général de France
à Tunis, après un court séjour à Paris, a rejoint
son ancien poste, à Metz, pour quelques jours.
Il sera sans doute de retour à Paris mardi pro-
chain 15 janvier..
Le rezzou de Béni-Mellal
Les blessés du coup de main de Bcni-Mel-
lal ont été transpoités dans les hôpitaux de
Casablanca où ils reçoivent des soins em-
pressés.
Les médecins espèrent pouvoir éviter l'am-
putation de la jambe du chauffeur Mont*
faucon.
Cinéma Colonial
Un documentaire sur l'Afrique
M. Raymond-Millet va tourner un film
documentaire sur la côte occidentale d'Afri-
que.
Quittant Le Havre sur un cargo, il re-
joindra l'Afrique du nord-ouest et visitera
ensuite une vingtaine de ports, des îles Ca-
naries, de Mauritanie, du Sénégal, de Gam-
bie, de Guinée portugaise, de Sierra Leone,
du Liberia, de la Côte d'Ivoire, de Gold
Coast, du Togo, du Dahomey, de la Nige-
ria, du Cameroun, du Gabon et du Congo
belge. -
De Matadi, l'avion le mènera à Brazza-
ville; le fleuve, de Brazzaville, le mènera a
Bangui, et de Bangui, l'auto, le rail et le
portage le mèneront à Abong-Mbcng et à
Waoundé, Et reprenant la mer à Douata, il
reviendra enfin en France auteur d'un film
qui sera, espérons-le, un puissant instrument
d'éducation coloniale.
M. Charles Lemaire accompagnera M. J.-
K. Raymond-Millet en qualité de chef opé-
rateur.
Le statut de Tanger
Bien que le Portugal et la Hollande n'aient
pas encore ratifié les nouveaux règlements
acceptés par la France, la Grande-Bretagne,
l'Espagne et l'Italie, au sujet de Tanger, on
s'attend à l'application du nouveau statut
dans l'enclave dès le 14 janvier.
D'autre part, M. Almeida, ministre pléni-
potentiaire, ancien secrétaire général au mi-
nistère des Affaires étrangères, est nommé
membre espagnol du comité de contrôle de
la zone de Tanger.
M. Pla y da Folgueira, consul, actuelle-
ment à Tanger, est nommé chef de section
au secrétariat ;.ep Affairer, étrangères avec
les fonctions de vice-secrétaire général.
Avant le Centenaire
1»
A
Ne parlons pas de conquête de
V Algérie, recommande M. Maurice
Viouette, J'abord - et avant tout
parce que VAlgérie en 1S30 "9 existait pas
géographique ment, parce que lé mot n? était
même pas connu ; il riest employé, pour la
première fois, que cinq ou six mois après le
débarquement et ne signifie alors que le pays
d'Alger. « le terme : Algérie a subsisté
naturellement bien que l'occupation finit
par s'étendre à tout le pays arabe et ber-
bère et - même à la région saharienne. » -
Il est très vrai qutl ri y avait pas en 1830
une Algérie, c'est-à-dire une population in-
digène unie et soumise au même régime.
Berbères, Arabes, Kolouglis (fils d'es-
claves)' descendants des Turcs et des fem-
mes indigènes, juifs, nègres du Soudan,
Maures méditerranéens, tous ces gens étaient
de mœurs différentes, les uns menant la vie
pastorale et nomade sur les plateaux du
Centre et dans les plaines du Sud, les au-
tres la vie agricole et guerrière sur les lIIon-
tagnes de Kabylie et de l'Aurès, les autres
la vie sédentaire dans les villes du Nord
ou les villes fortes du Sud. D'ailleurs les
Turcs n'avaient réellement sous leur domi-
nation qu'un cinquième environ de ce que
nous appelons : l'Algérie ; les autres peupla-
des étaient soit des alliés ou des vassaux, soit
encore des peuplades indépendantes. Là oit
s'exerçait la domination Turque on distin-
guait deux catégories bien tranchées : les
Ahl du Maghzen ou gens du gouvernement,
les Raïa ou sujets ; les mangeurs et les man-
gés, comme on disait là-bas. Les A/d du
Maghzen payaient le service militaire en
échange de concessions de territoires,
d'exemptions d'impôts, et autres avantages
parmi lesquels le droit de piller les tribus
rebelles ou présumées telles. Les Raïa étaient
les tribus les plus Ilombreuses, celles qui
payaient l'impôt, et portaient la besace. De
là une hostilité permanente et tenace entre
les mangeurs et les mangé,) le gouverne-
ment Titre régnait grâce à ces divisions.
Il est vrai que la religion pouvait don-
ner une unité à cet amas confus de races
diverses. J'ai montré ici-même jusqu'à quel
toint l'Islam avait rapproché ces peuplades.
Il eût fallu une administration religieuse
centrale, avec une hiérarchie, un ordre et
une discipline uniques. Les prêtres officiels
qui sont aussi les juges ont une autorité
partagée avec d'autres représentants de la
religion ; Vimann ou le mufti est en concur-
rence avec le marabout qui opère dans la
Zaouia, chapelle bâtie à côté du tombeau
d'un saint, rivale de la mosquée ; le nadj,
à son retour de la Mecque, a lui aussi sou
ascendant sur les fidèles, et towtes les roil-
fréries dont: j'ai parlé à cette même place
sont autant de petites églises organisées
avec leur cheikh, et ses Mmtenants.
Il faut bien Vavouer, les Français de
1830 ne savaient pas grand chose du pays
où ils arrivaient, si non ce que leur avait
appris un petit o puscule que l'on distri-
buait aux officiers et Qui Portait ce titre :
« Aperçu historique, statistique et topogra-
phique sur l'Etat d'Alger.. Cet aperçu était
parsemé d'erreurs de toutes sortes et on
n'y relevait d'exactitude qu'en ce qui con-
cernait les ouvrages fqrtifies.C'est dire qu'au
lendemain de la prise d'Alger tout le monde
ignorait ce qu'il fallait faire, quel régime il
valait mieux susbstituer à celui que le Divan
y avait installé ; bien plus on ne savait même
pas si on garderait Alger ou si on l'aban-
donnerait, si on s'établirait sur le littoral ou
si Von pénétrerait dans l'intérieur. Ce n'est
guère qu'avec l'année 1840 qu'on assiste à
une organisation rationnelle des territoires
sur lesquels les armées françaises allaient
et venaient sans aucun plan de conquête qui
servit de prélude à un plan d'administra-
tion. Il faudra le rude coup de l'invasion de
la Mitidja pour qu'on prenne définitivement
la résolution de fonder, sur des bases SII-
lides, la France Africaine : « La guerre in-
dispensable aujourd'hui, disait Bugeaud
dans sa proclamation, n'est pas le but. La
conquête serait stérile sans la colonisation.
Je serai donc colonisateur ardent, car j'at-
tache moins ma gloire à vaincre dans les
combats, qu'à fonder quelque chose d'utile-
ment durable pour la France. > C'est alors
ci seulement alors qu'un plan est dessiné,
qu'une politique est adoptée.
C'est dans ce sens qu'il faut affirmer que
la date de 1830 n'est pas le centenaire de
la conquête de l'Algérie par la France. La
colonisation, voilà la conquête, et elle n'est
commencée avec méthode qu'après 1840. Ou
plutôt, pour parler comme Maurice Viollettc,
« depuis cent ans nous plaidons là-bas un
grand procès, la conciliation et la recond-
liation de la culture française et de L' 1 s-
lam * ; nous nous sommes présentés pour le
plaider en 1830, mais nous n'avons abordé
le fond même de la cause que longtemps
après : « C'est au monde entier que nous
demandons le verdict ; il faut l'obtenir
équitable et magnifique ». Nous l'obtien-
drons.
Mario Konsrnn,
i
fie r.lliïMe, deq folonieit et des
Prntentorals.
L'inspection de M. Carde
Le gouverneur de l'Afrique occidentale
française, M. Carde, et M. Brevié, gouver-
neur de la colonie «lu Niger, sont arrivés
en automobile, le 6 janvier à Zinlkr, ve-
nant de Nyamey.
La population leur a fait un accueil en-
thousiaste. C'est la première visite faite à
Zindcr par un gouverneur général.
Ils sont repartis en Automobile le 7 jan-
vier pour Tahoua, en direction du Niger
d'où ils descendront sur Cotonou par le Da-
homey.
Dépêches de l-Indoolilne
-.
M. PASQUIER A HANOI
) t
Le Gouverneur Général qui avait quitté
Hué dimanche matin à 7 heures pour Vinli
est arrivé à 17 heures dans cette ville, où
il lut reçu par le Résident, le Conseil Muni-
cipal et la population française et indi-
gène. Parti de Vinh à 23 heures, le Gou-
verneur Général est arrivé lundi matin, A
9 heures à la gare de llanol où il lut reçu
par le Secrétaire-Général Graffeuil, le Gé-
néral de division commandant supérieur,
le Résident Supérieur Robin, le Résident-
Maire Tholance et les autorités civiles et
militaires. Le Résident-Maire lui souhaita
la bienvenue au nom de la ville. Une salve
de quinze coups de canon fut tirée et les
honneurs militaires furent rendus.
Le Gouverneur Général se rendit en-
suite au Palais Puginier. Sur tout le par-
cours pavoisé et où les arcs de triomphe
étaient dressés, la population salua le
nouveau chef de la colonie.
A 10 heures, au Palais Puginier, devant
les corps civils et militaires, les représen-
tants des principaux établissements privés.
tes délégations des sociétés constituées, le
secrétaire général Graffeuil souJiaita la
bienvenue au Gouverneur Général et ras-
sura qu'il trouverait auprès de toute la
population française et de toute la popula-
tion indigène une collaboration dévouée
pour mener à bien son œuvre en Indo-
chine.
Dans sa réponse, le Gouverneur Général
dit sa profonde émution, son infinie grati-
tude et sa grande lierté pour l'accueil qui
lui a été réservé depuis soit arrivée à
Saigon, et il exposa qu'après avoir, lors de
son premier contact avec la colonie, indi-
qué les principes sur lesquels il entendait
baser son action, il voulait, au siège même
dit gouvernement, indiquer brièvement le
sens -- de cette action :
« Si l'Indochine dit-il, est assurée de
longues années de paix, elle connaîtra
sous certaines conditions une Crc de
grande prospérité. Elle upparatt aujour-
d'hui riche de promesses heureuses, que
seules des fautes intérieures pourraient
compromettre. »
u Parmi les problèmes imposés à nos ré-
l'exions, apparaît d'abord celui, primordial,
de la politique indigène, dont v unique so-
lution est dans la libre acceptation par
tous, du principe indiscuté de la sDUverai-
neté française- Il v'ast pus 1111. Jïl.!) de l In-
dochine, Annamite, (Jamhod^ien ou Thaï,
qui ne puisse, s tins rerùer le passé, Sc
vvoclamer avec of'UHcll, fils spirituel de :a
France.
u Sous "J forte et sérieuse sauvegard, e fi.
l'autorité respectée de la France, nous
poursuivrons l'tzuvre. si largement libérale,
si bienfaisante et généreuse, que tous -nos
prédécesseurs sans exception marquèrent
de leur sceau. Un de mes premiers soins
sera de poursuivre avec la collaboration du
chef des troupes, l'œuvre définie et entre-
prise par mon prédécesseur qui permettra
d'assurer la sécurité et la paix nécessaires
à l'œuvre intérieure. Pour diriger t'essor
ascensionnel du paus, nos idées, nos mé-
thodes seront révisées, rendues conformes
aux lois universelles régissant les rapports
économiques qui doivent présider à la saine
organisation des nations modernes. Nous
étudierons tous les facteurs de lorce ou de
laiblesse, nous poursuivrons une vaste en-
quête sur la valeur même de l'Indochine
aussi bien que sur sa puissance et ses pos-
sibilités d'avenir.
« Les nouveaux conseils représentatifs
auront à résoudre le problème de t'organi-
sation administrative, le problème politi-
que, celui tic l'instruction publique et les
graiules questions qui se posent devant
notre avenir. Nous poursuivrons l'achève-
ment de tous nos anciens programmes et
mettrons au point certaines institutions
inspirées de l'expérience d'autres pays, tels
que les grands offices généraux pour le
riz et la sériculturc. ISagriculture occupera
naturellement le premier rang parmi nos
préoccupations et sera soutenue de toutes
nos forces. L'institution en préparation
d'une banque centrale autonome de crédit
agricole populaire indigène favorisera son
développement progressif.
« Pour favoriser les rapides communica-
tions, pour faciliter les transactions et les
échanges, nous voulons l'aboutissement ra-
pide des questions de télégraphie, télépho-
nie, radiotéléphonie, aviation. Les ques-
tions d'hygiène sociale, de prophylaxie, ta
lutte contre les épidémies, et tout ce qui
intéresse le grand problème de l'alimenta-
tion de la population indigène, ne seront
pas lIégligées. Il faut donner A l'Indochine
un régime monétaire définitif, des institu-
tions bancaires solides, de stabilité assurée,
empêcher les spéculations qui ruinent no-
tre crédit. Dans ce but nous poursuivrons
l'étude de la création d'une bourse indochi-
noise des valeurs. »
Le Gouverneur général fit appel A l'union
indispensable, A l'association de toutes
les forces individuelles et de toutes les col-
lectivités françaises et annamites, puis il
termina sur ces paroles :
« Il faut faire tontes choses, a dit Vau-
venargues, comme si on ne devait jamais
mourir. C'est dans cet esprit que je suis,
prêt d entreprendre et A poursuivre, non
pas d la remorque des événements, mais en
les devançant, on iûa:\ fuint à votre tète,
toujours plus avant, plus loin, plus haut,
pour mériter le beau titre de chef. »
Après le discours, les présentations tu,
rent lieu, le Gouverneur général ayant
pour tous des paroles aimables, et s'entre-
tenant amicalement avec les anciens colla-
borateurs et amis qu'il retrouve ici.
A Hué, au cours d'une visite au Comat,
le Gouverneur général, en présence du Ré-
sident supérieur IAJ Fol, du Résident supé-
rieur intérimaire Jahouille, avait relraeé en
quelques mots les réformes faites avec le
concours du Comat depuis la prise du ser-
vice :
1° Impôt personnel avec pour conséquen-
ces, suppression de toutes les dépenses cl
suppression des cort)ées ;
2° Modification des échelles de peines du
code annamite, remplacement du rotin et
du truonq par l'amende et la prison ;
3° Suppression de la carfgue pour tous\
les détenus ;
4° Etablissement dit règlement portant
des sanctions et permettant le fonctionne-
ment dIt crédit agricole.
De passage à J/u", l'écrivain Lût Dur-
tain a assisté, en conipafinie du Oouoer-
ixeur général, aux cérémonies données en
l'honneur d' rp dernier.
M. Albert Thomas traverse l'Indochine
Albert Thomas, directeur dIt H. 1. T., en
provenance du Japon, (-si arrivé le 8 jan-
vier (k Huiphong à bord de t'aviso Al-
taYr, il s'est rendu aussitôt à Hanoi oit il
a été l'hôte du Gouverneur général. Il a
quitté Ifanoï le 9 janvier pour être A Hué
le 10, à Datai le 12 courant et A Saigon
le 13.
Marins anglais en Annam
Au cours du séjour du navire anglais
CumberLnnd à Tourane, de!irécepUons en
l'honneur des officiers de la marine britan-
nique ont eu lieu A Tourane et à Hué.
L'affaire du « Cap-Lay » en appel
Le Procureur général Guiselin ayant fait
appel du jugement du Tribunal correction-
nel de Haiphong acquittant le commandant
Benteu et le lieutenant Mege, l'affaire
viendra devant la cour d'appel de Hanoi en
séance extraordinaire le 5 février prochain.
Le premier président Morche présidera, le
procureur général Guiselin occupera le siè-
ge du ministère public.
M. Lavit à Saïgon
Le Gouverneur Lavit, Résident supérieur
au Cambodge est arrivé le 8, par le Sphinx
à Saigon ; il a été salué par les représen-
lants des autorités françaises et par le
prince Souphanuvçmg, ministre de lpa ar le
fine et par le ministre du palais Thioun, au
nom du roi du Cambodge.
L' Aviation Coloniale
En Méditerranée
Un hydravion ayant à bord les lieute-
nants de vaisseau Robert Campardon et
Hequin, le maître mécanicien Lucien Gras-
sin, le quartier-maître instructeur Henuud,
a sombré ; les» cinq personnes de l'équi-
page ont péri.
Mardi dernier, à 14 h. 30, l'hydravion,
qui avait fait de nombreux essais, repre-
nait l'air et s'éloignait de la côte dans la
direction des Lions. Mais, peu après qu'il
eût pris le clépart, on le vit monter, puis
faire une chute presque verticale ; il vint
s'abîmer dans les Ilots, à quatre milles en-
viron du rivage. Du centre d'aviation, on
envoya aussitôt quatre vedettes automo-
biles1 mais on ne put sauver les hommes
de 1 équipage qui, tous, avaient péri. A
quelques mètres de l'appareil llottant, on
repêcha le cadavre du lieutenant Requin,
qui fut ramené à terre ; les recherches ne
permirent paa de retrouver les autres vic-
times.
En vue d'aider aux recherches entrepri-
ses par le centre d'aviation de Saint-Ha-
phaël afin de retrouver les corps des victi-
mes de l'accident d'aviation survenu, le
centre maritime de Toulon a envoyé sur
les lieux du naufrage le remorqueur Alerte,
assisté de plusieurs vapeurs, et des sca-
phandriers du port. On a découvert, flot-
tant entre deux eaux, une casquette ga-
lonnée d'or et des souliers qui ont été re-
connus comme appartenant au lieutenant
de vaisseau Campardon, qui s'était distin-
gué dans plusieurs traversées entre Saint-
Raphaël, l'Algérie et le Maroc.
Quant aux causes de ce terrible accident,
elles n'ont pu être établies. Le capitaine
de corvette Tassel, commandant du centre,
en l'absence du commandant Lartigues, a
ouvert à ce sujet une enquête.
D'autre part, le capitaine de frégate
Trucy, commandant l'aéronautique de la
3" région, est venu à Saint-Rapnaél pour
enquêter également ; il est ensuite reparti
pour Toulon en avion.
Le corps du lieutenant de vaisseau Re-
quin, transport au dépositaire de l'hôpital
de Fréjus, a été mis en bière hier soir et
placé dans une chapelle ardente. Ses obsè-
ques auront lieu probablement demain.
De Carthagène à Melilla
Les restes de l'hydravion perdu en mer
et échoués sur la plage de Madagh à 10
milles du Cap Figalo ont été ramenés et
examinés très minutieusement.
De cet examen, il résulte nettement que
l'appareil a été détruit par des coups d<;
mer. Aussi ne gnrde-t-on nueun espoir de
retrouver vivants les membres de son équi-
page ; on estime, en effet, qu'ils auraient.
sans nul doute donné (Mjà de leurs nou-
velles. même s'ils se trouvaient à bord
d'un bateau de pêche ou de tout autre bà-
timent non muni de T. S. F.
Dans la nuit du al décembre, un vapeur,
le Nicolas-Mazdla, se rendant de Nemours
à Oran, se trouvait au nord de l'ile nadl-
goun, par mer démontée, quand il apeivut
par tribord une fusée blanche et des feux
de position au ras de l'eau. Le mauvais
temps empêcha le vapeur de se rappro-
cher de la côte et ne voyant plus rien il
continua sa route.
Randonnée britannique
Ia mission anglaise, composée des
aviateurs Flolden, Solden et du capitaine
Guest, venant de Melilla, est arrivée lundi
dernier à Oran, a 11 h. l!), par ln voie des
airs.
Les aviateurs sont arrivés -à Alger lii^r
a 13 h. 30.
Au sujet de l'acquittement
du commandant du Cap-Lav
- t
Lorsque la loi du 17 décembre 1926, p:n -
tant code disciplinaire et pénal de la marir.
marchande, fut promulguée, ce fut un bea*#
tapage dans les milieux maritimes.
Comment ! on allait déférer aux tribunaux u î
droit commun les pauvres malheureux officimb
du commerce qui, par malchance, par negF
gence, voire par intempérance habituelle r-
ça s est vu) mettaient leurs bateaux au plein
C était la fin du monde I On voulait, visibl,
ment. faire condamner d'office, a pn(~.
pauvre capitaine ayant evu des malhew
Qu'attendre, en effet, de ces âmes de tement.
incapables de comprendre le fin du fin d'tp
belle manœuvre, même ratée - par exempt
quand on ne mouille qu' une seule ancre à pro;
mité de rochers à pic, la nuit, et dans t'atten
d un typhon.
Que l'on modifiât la composition des ancien
tribunaux maritimes, rien de mieux - surtout
si c'était, par exemple, pour en eftpulser ta
empecheurs de s'échouer en rond, que SON
les officiers de la marine de l'Etat, imbus dr,
fâcheux principes d une discipline surannée :
rien que des brevetés au long cours, tel était
l'idéal' Tout se passerait. alors, en familk,
Pour tout homme de bonne foi, n'est-il pas
évident qu'il est plus naturel de faire juger 1*
justifiable ordinaire - victime ou représentant
d une victime d un naufrage. d'un acte A
1 -
- --- -
baraterie par un cénacle d'employé
des Compagnies de Navigation, conm.
res des accusés, plutôt que de traduire tout f
monde, comme tous les autres citoyens, devam
les juges coutumiers, même éclairés par des ex
perts ? Ne riez pas - cela a été convenu, si
rieusement.
Il est vrai que les plus raisonnables parmi lt
gens de mer se contentaient de préférer h
maintien du statu qw. Hélas, il ne leur fi*
pas accorde !
Eh bien, je suis persuadé que le COllUDalir
dant du CQP Lay doit, comme on dit. une Éfew
chk andJII elle à la ici de 1926. L'indulçence im
prévue du tribunal correctionnel de Haïphonft
doit lui faire envisager à sa juste valeur l
danger qu'il aurait coum à être jugé par se.
pairs : il a dû pousser un grand ouf !
Il semblerait que toute la ville de Haïooonv
- - - - -- - .-'l'VI8t'
- presse locale, magistrat instructeur, iW
d'audience - ait fait bloc en sa faveur. L.<
conduite, assez critiquée, du pilote a-t-elle paru,
aux y('t!v. d" Hnïphonni;!*. rWo'r !/ »asvTV
responsabilité» Ju capitahw - *s, ̃MXG
l eut-etre s est-on répété là-kii .?> -
coupables n étaient pas le* otiicien du Cap-La
et que. du moment (l'le le, > :;lrer - étaient ¡>8
poursums y avnn î;cu dV.Wudrc tout l,
nTOt~k P L ~.
Mú{ un r~ F*5 plw que celui de r*
pas dépfacer les responsabilités pécuniaires
dont on parle à mots couverts, ne saurait inno
center pleinement aux yeux de l'opinion pu-
bhque les heureux acquittés de la correction
aelle. Pour peu qu on soit exposé à navi
guer sur les lignes indochinoises, on est fondt
à espérer que un au moins d'entre eux, apd.
un pareil exploit, ne sera pas à même de le
rééda
Herbtnet.
P.-S. - Une dépêche « indopacifi an
nonce que l'affaire du Cap-Lay ira en appel.
Une grave bagarre au quartier latin
Hier ,soir, dans , un café situé 84, boulevard
Saint-Germain, le groupe colonial de
Pl•
universitaires des Jeunesses pb
triotes Il avait organise une réunion privé •
à laquelle étaient convies les étudiants ai-
namitcs du Quartier Latln- Une soixantain
de jeunes gens, parnu lesquels des étudiam ,
français, écoutaient le discours de leur st
crétaire général, M. Roger de Saine, vim
ans, étudiant en Droit de seconde ann&
lorsque plusieurs annamites, non pourvus c1 •
r.artcs, pénétrèrent dans la salle de la rél:,
non
Ils écoutèrent d'abord en silence, nui
comme 1 orateur déclarait « Que les
niants coloniaux ne désiraient que la pro.
périte de leur terre natale dans le cadre na-
tional »,^ ils protestèrent avec véhémence
Aussitôt une courte mais violente bagarre
se déchaîna,
Alertés, des gardiens de la paix pénétra-
ient dans la salle et curent tôt fait de réti.
blir le calme.
A.. A J un c brigadier-chei le président de séanct
M. de Saivlc, déclara qu'il était blessé, pu:.
il s évanouit. Transporté à l'Hôtel-Dieu, o.,
s apeicut que l'étudiant avait reçu un cou.,
de stylet, dont la pointe s'était brisée enti.
deux cotes a hauteur du cirur. Saut' compl
cation, son état n'a pas été jugé très gra"t
L on emmena au -- commissariat de ln Sm,
- --- -.- --.
bonne une douzaine (r Annamites arrêtés, tar.
dis que J trois autres blessés MM. Ceomt
ilcillaid, Jean Cappiello et Do Dinnhe, a
teints à la tète, regagnaient, après panSt
ment, leurs domiciles.
Après l'interrogatoire, quatre des Annam
tes arrêtés et appartenant à des groupes aL
tonomistcs, lurent maintenus à la disposition
de la justice, Ce sont Vih Van Le, étudian'
en droit, vingt-quatre ans ; Duong Bac Mai
vingt-cinq ans, étudiant en lettres ; Nguyeiv
Aat Dat, ouvrier laqucur, trente-deux ans
Le Nhuc Xuam, également laqueur, trente
deux ans.
Les autres Annamites appréhendés ont é<
consignés au poste do la rue de la Iliu hettt
L'étudiant Vih Van Le paraît avoir été l'aii
teur du coup de stylet porté à M. de Saint
R. Roger de Saivio présidait en qualité d
commissaire, général des oC phalanges univer-
sitaires Il la réunion qui fut troublée hie"
"oir, Ayant parcouru, il y a quatre ans
1 Indochine aux cote* do son père, Roger d-
Saivrc s'intéressait tout spécialement il r.
question indochinoise,
A l'issue de ce voyage, ce jeune étudian
écrivit divers articles dans des journaux
d'opinion. Jouissant de l'estime de tous se
camarades, il comptait beaucoup d'ami:
parmi les étudiants annamites. Lors du der
nier Congrès international des étudiants
c'est lui qui fit le compte rendu général de;
diverses séances.
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