Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-01-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 janvier 1929 08 janvier 1929
Description : 1929/01/08 (A30,N4). 1929/01/08 (A30,N4).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280484z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
Les annonce* et réclames sont reçues au
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DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publias dans notre journaUne dtâvent
Ctre reproduits qu'en citant les ANNAWlc.LONIAIII.
IIONNEBERTS
.'IC le supplément m.w:
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Ionie. 120. II» A»
an. 180..,. wu
Ofl s'abonne sans lirais dam
us les bureaux de pute.
OU EN EST L A COCHINCHINE
> mim (
M. le Gouverneur Blanchard de la Broae
a ëtabli en quelque sorte l'inventaire des ,.
Kiès réalisés dans la Colonie au dernier Gonsetl
Colonial du 15 octobre dernier.
En premier lieu. il a' est félicité quon ait
amélioré la situation matérielle et morale du
personnel indigène de l'Administration. On a
rétabli le cadre des Phu et des Huyen. Un
crédit de 300.000 piastres a été prévu dans le
budget de 1929 pour relever toutes les soldes
et - les harmoniser avec les prix.
Le programme du gouvernement local pré-
voit, en plusieurs années, une dépense de
2.500.000 piastres pour construire 2.300 loge-
ments d'indigènes et 100 habitations pour
européens. Un office d habitations à bon mar-
ché a été créé par arrêté du 31 mars 1928.
Les services de l'Assistance médicale sont
en progrès croissant. En 10 ans, de 1917 à
1927, le nombre des consultations est passé
de 187.000 à 483.000. La natalité qui est
de 35 pour 1000 contrebalance heureusement
la mortalité qui s'élève à 23 pour 1000. De
95.000 en 1908, elle est montée à 148.000 en
1927. A l'Institut de puériculture on a pré-
senté 26.000 jeunes enfants. En 1927, 461.000
personnes ont été vaccinées contre la variole,
14.000 contre la tuberculose et le tiers de la
population a été vacciné contre le choléra.
L'lnstitrd Pasteur a préparé 25 millions de
centimètres cuoes de vaccin anticholénque et
distribué Z75 kilos de quinine contre la hèvre
palustre.
Ln matière a enseignement, le nombre des
cours moyens et supérieurs s'est élevé comme
se sont élevés les effectifs d'écoliers. Un ar-
rêté du 11 juin 1927 a rendu obligatoire
l'école primaire dans 260 villages pour les
enfants des deux sexes et dans 468 pour les
garçons. L'obligation scolaire deviendra géné-
rale vers 193J.
L' ouverture du Lycée Petrus Ky a prouvé
la faveur dont jouit l'enseignement secondaire
franco. indigène. Le LJcée Ckasseloup-Laabat
a eu en juillet 26 élèves reçus au baccalauréat
sur 44 présentés.
Le Gouverneur a insité dans son discours sur
la question foncière dont l'importance n'échap-
Ps à personne. Dans l'Ouest-Cochinchinois,
Pextension des entreprises agricoles a été re-
marquable. On assiste là à un phénomène qui
rappelle le rush des émigrants vers le Far-
West en Amérique. En Cochinchine comme
IA-bes. le colon s'est surtout préoccupé d'oc-
cuper et d'acquérir des terres et l'Administra-
tion, déplorant elle-même les lenteurs admi-
nistratives, a souvent couvert de son assenti-
ment ouvert ou tacite des occupations de terres
domaniales, transférées dans bien des cas par
la suite en des accaparements injustifiés, Les
occupations que le droit et la tradition anna-
mites autorisaient lonqu. eUes concemaiemt les
véritables défricheurs du sol, n'ont pas tardé
à prendre le caractère d'un véritable trafic qui
a conduit à des événements déplorables où
les victimes n'ont pas manqué. Pour obvier
à ces inconvénients un arrêté du 4 octobre
.1928 interdit toute occupation du domaine
non autorisée et spécifie crue les autorisations
provisoires et personnelles d'occupation ne peu-
vent être accordées que pour des terrainsd une
cortenance reconnue et déterminée. C'est la
question qui s'est posée en Indochine et dont
les A niai es Coloniales parlaient dernièrement.
Des milliers de demandes sont présentées, à
l'heure présente. à l'examen du Conseil privé
pour les régularisations foncières. Le nombre
des demandes examinées en 1927-28 et ayant
abouti à l'octroi d'une concession a été de
près de 13.000 portant sur 161.000 hectares.
Au mois de mai 1928 la superficie des terres
cultivées était de 2.360.000 hectares contre
- 675.000 en 1883 .- 1 1
- w_, , #
les t ravaux publics n ont pas non plus été
négligés. Les routes représentent actuellement
7.443 kilomètres dont 4.555 empierrés. Au
mois d'août dernier on comptait 68 kilomètres
de routes asphaltées.
Le développement des voies ferrées et des
canaux a suivi celui des routes et les travaux
d'irrigation ont été activement poussés. Le
port de Saigon, dont le trafic est sensiblement
égal à celui de Bordeaux, a été doté d'un ou-
tillage mcdeme et de moyens d'action plus
puissants (quais, ponts, service de hangars
par voie Decauville, grues électriques sur rails,
etc.).
Ln matiere agricole, I eftort du Gouverne-
ment a porté sur l'amélioration des qualités
-amp l antées en
du paddy : Les surfaces complantées en
hévéas ont augmenté, de leur côté, de 25.000
hectares, atteignant ainsi 75.000 hectares. Les
réserves forestières, d'autre part, ont été re-
visées. Si 23.000 hectares sont rentrés dans le
domaine aliénable, en compensation on a créé
6 réserves nouvelles représentant 59.000 hec-
tares, ce qui porte le domaine forestier de la
colonie à 175 réserves couvrant 608.000 hec-
tares. La surface aménagée en coupes dépasse
300.000 hectares. Les recettes forestières mon-
lent à 779.000 piastres, en augmentation de
rnès de moitié.
En 1927, il fut recruté au Tonkin et en
Annam 15.000 coolies et en mai 1928 on
comptait en Cochinchine plus de 41.000 tra-
vailleurs contractuels.
En ce qui concerne le cheptel, il v a 560.000
têtes environ de bétail cochinchinois et on se
préoccupe d'activer l'élevage du boeuf.
Le budget local de la Colonie s'élève en
1928 en recettes et en dépenses à 20 millions
de piastres. Dans ce tota' les recettes propres
permanentes, celles tirées du produit des im-
p&ts des taxes locales représentent seulement la
moitié du budget. L'autre moitié est constituée
par des recettes extraordinaires (ventes de ter-
rains domaniaux, prélèvements sur la caisse de
réserve). C'est là un budget mal établi parce
oue les recettes extraordinaires sont forcément
aléatoires. Alon que les charges de la colonie
quintuplaient depuis une vingtaine d'années.
les ressources permanentes du budget ne fai-
saient que doubler. Aussi le budget de la Co-
cfcmchine empctmtn-t-il 30 de ses ressources
aux subventions du budget général et des bud-
gets annexes. Il est à remarquer que depuis
1911 la proportion des dépenses d'intérêt éco-
nomique et * social s'est inversée. Alors que les
dépenses d administration générale représen-
taient près de la moitié des dépenses totales
en 1911, elles n'en constituent plus aujour-
d'hui que le quart, tandis que les dépenses
économiques sont passées du tiers à la moitié.
En ce qui concerne les dépenses sociales, elles
ont progressé de 20 à 25 les œuvres d'in-
térêt économique et social atteignant 70 des
charges de la colonie, c'est-à-dire les 3/4 de
son budget.
Dans l'ensemble, les dépenses essentielles
du budget de la Cochinchine ayant augmenté
de 14 millions de piastres en 17 ans, la part
relative dans cette augmentation se répartit
comme suit en dépenses improductives et en
dépenses productives :
Dépenses politiques 4 de l'ensemble ;
dépenses de police 10 : dépenses des ser-
vices financien 2 ; dépenses économiques.
50 °/r, ; dépenses sociales, 26 Les soldes
du personnel européen ont augmenté de 4 %,
celles du personnel indigène de 52 ; les
dépenses d'enseignement ont augmenté de
500 et celles de "Assistance publique de
600
Etablissant une comparaison avec le Siam,
M. de la Brosse montre que le Siam en 1927-
1928, n' a consacré aux travaux publics que
9 de son budget contre 30 en Cochin-
chine ; 2,7 pour l'enseignement public con-
tre 15 en Cochinchine; 2,3 pour l'As-
sistance médicale contre 9 en Cochinchine.
Les prévisions budgétaires pour 1929 mon-
tent à 21.000.000 de piastres. Devant l'insuf-
fisance des ressources actuelles, le Gouverneur
se trouve dans l'obligation de créer des ressour-
ces nouvelles. Aussi demande-t-it 2.300.000
piastres de plus aux imp8ts qui, de ce fait. sont
rerêvés pour 1929.
Voilà en quelques mots l'inventaire des pro-
grès accomplis en Cochinchine sous la direc-
tion du Gouvernement français. Les vieux in-
digènes. s'ils savent voir et se représenter l'état
ancien de vie du pays il y a seulement un quart
de siècle avec son état de vie actuel, ne peu-
vent s'empêcher de dire aux jeunes cjue l'in-
Ruence française n'a pas été inutile à la trans-
formation et à l'accroissement du bien-être.
C'est la meilleure justification de la colonisation
que la France leur a apportée.
- Cm. Mlerrt,
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
**
Dépêches de l'Indochine
«♦«
M. Pasquier à Hanoï
M. Pasquier, gouverneur général de
l'Indo-Chine, vient d'arriver à llanoï.
Le Gouverneur général et le llésideue
Supérieur Le Fol avaient été salués par un
accueil enthousiaste à leur arrivée à N ha-
tflrang te 3 au matin. Ils furent reçus le 4
à Tourane par le Résident-Maire, entouré
de la population. Ils sont arrivés le soir
même A Hué, où le Résident Supérieur
'fi. i. Jabouille, les Ministres, le Gouver-
nement annamite et de nombreuses per-
sonnalités les ont salués. Le Gouverneur
général répondant, en Vhôtel de la Ilést-
dence Supéricttre,aux témoignages de bien-
venue, dit sa satisfaction de se retrouver
en Annam et déclara qu'il apportait tout
spécialement aux neines-Mèrcs, au né-
gent et au peuple annamite, le vivace sou-
venir du jeune empereur d'Annam aux
siens et à son pays.
En l'honneur de M. de la Brosse
Sur l'initiative de la Chambre de Com-
merce de Saïgon, a été offert au Gouver-
neur de la Brosse un banquet auquel assis-
taient de très nombreuses personnalités
des milieux administratif, commercial, in-
dustriel. Le Président du Conseil Colonial,
après avoir rappelé les témoignages qui
resteront de l'œuvre féconde accomplie
dans tous les domaines par le Gouverneur,
exprima les regrets unanimes causés par
son départ. Le Gouverneur, après avoir
montré comment la confiance mutuelle en-
tre administrateurs et administrés est la
base d'une bonne gestion des affaires pu-
bliques et remercié de celle que tous lui
avaient laite, a dit son espoir de pouvoir
continuer dans ses nouvelles fonctions, A
être utile à ce pays dont t'avenir est plus
beau encore que le présent.
(Indo-Pacifique.)
Les prêtres indigènes
Le séminaire Indochinois de Phat-Diem,
qui a défà fourni à l'église catholique 9()
prêtres indigènes, depuis sa fondation, il
y a 16 ans, a actuellement : 53 étudiants
au Grand Séminaire, 126 au Petit Sémi-
naire, et 130 à l'école préparatoire.
Pour la première fois, il y a queùlucs se.
maines, les retraites qui d'ordinaire sont
préchées aux séminaristes par des Mis-
sionnaires étrangers le furent par deux
prêtres indigènes.
(Agence Fides.)
L'ANTENNE COLONIALE
1.1
D'Amsterdam à Batavia
La reine Wilhelmine de Hollande a inau-
guré hier le service radiophonique entre, les
Pays-Bas et les Indes néerlandaises.
Récemment, M. Pasquier, Gouverneur gé-
néral de l'Indochine, recevait de M. Gaston
Joseph, directeur du Cabinet du Ministre
des Colonies, une communication radiotélé-
phonique parfaitement claire.
Avant longtemps, on dansera, à Saigon et
à Hanoï, aux sons d'un jazz installé dans
un pied de la Tour Eiffel.
Colonialisme et Démocratie
A
< Notre caractère national est
essentiellement démocratique, feu
croyant dans les autres, et nom
forte vert-Pexamen et la discussion. A toutet-
les époques nous l'avons afforté dans la
conduite des affaires politiques ; par lui,
nous avons fait de grandes choses ; mais
avec lui aussi, nous n'avons pu faire, en
établissements coloniaux, ce qu'a fait l'aris-
tocratie anglaise, l'aristocratie marchande
de la Hollande, et encore moins l'esprit re-
ligieux de la Compagnie de Jésus. »
- Cette opposition entre la foi démocrati-
que, imfrofre à la colonisation, et la foi
religieuse ou « commerciale. et « mar-
chande a des aristocraties modernes aptes à
coloniser n'est pas nouvelle. On la trouve
exprimée dans un ouvrage de 1837, auquel
cette citation est empruntée. L'ouvrage est
d'un de ces adversaires du colonialisme
qui, avant que la conquête rationnelle de
l'Algérie eût commencé, protestaient tous
les ans, au moment de la discussion des
crédits, contre la thèse des colonistcs qui
réclamaient que fût fondée une France afri-
caine et, d'une façon générale, une France
coloniale, afin de nous affranchir de la dé-
pendance économique de l'Angleterre.
Pas de colonisation possible avec une
démocratie c inquiète, personnelle, pressée
d'arriver, -qui exige des changements fré-
fllellÛ dans les personnes et souvent dans
les choses ». la démocratie, c'est le mou-
vement. La colonisation veut avant tout, la
stabilité dans les personnes et dans les
choses. Donc, démocratie et colonisation
sont contradictoires.
Pourquoi d'ailleurs se faire illusion sur
les avantages économiques d'un ernfire co-
lonial ? Il y a, dit-on, le commerce avec
l'Algérie ? Réponse : ce commerce n'est dû
qu'à ce fait que l'émigration en Algérie
enlève des consommateurs sur les marchés
intérieurs de la France. « Le seul résultat
est d'avoir transporté à Marseille les af-
faires qui, aufaravant, étaient répandues
sur toute la France. Que des négociants de
Marseille applaudissent à cette nouvelle
direction de- la consommatio", nous le con-
cevons ; ceux de Bayonne se félicitaient
aussi des guerres d'Espagne pendant les-
quelles la consommation de nos armées leur
procurait de nombreuses affaires ». Rap-
prochement caractéristique ; la prospérité de
Marseille est due, comme celle de Bayonne,
à des causes qui affaiblissent la patrie 1
Et voici l'argument du contribuable. C'est
son argent qu'on dépense hors du pays, son
bel argent, avec lequel il aurait acheté dans
le Pays des Produits du pays.
Et ces produits algÚiéns introduits en
France, viennent rivaliser avec les produits
des cultures françaises, notamment des cul-
tures du Midi. Quand la colonisation fera
des progrès, les paysans de la Métropole
seront ruinés à proportion ; quand elle aura
réussi, ils n'auront plus quà abandonner
leurs terres.
Qu'on laisse donc le commerce algérien
continuer à se développer conformément à
son histoire ; qu'on occupe, à la rigueur,
quelques points stratégiques sur la Côte,
mais qu'on décourage, qu'on désarme, qu'on
- ne frotège plus les colons ; qu'on recon-
naisse la nationalité arabe, au lieu de cher-
cher à imposer la nationalité française grâce
à des troupes qui se démoralisent chaque
jour, et, au lieu de gaspiller 40 millions
par an pour coloniser le sol africain, qu'on
les emploie sagement à construire en France
des chemins de fer, des routes et des ca-
naux.
Je renvoie les « anti-colonistes D contem-
porains à l'ouvrage de Dessolest : « La
question d'Alger, politique, colonisation,
commerce. » Ils ont. fait des progrès depuis.
Mais ils retrouveront là de vieilles connais-
sances, je veux dire un certain nombre des
idées qu'ils défendent encore de nos jours.
Mario Jtousian,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
V'r.p..vrp.'de,,' de ta > nmmis»tan
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
-00-
AU CONSEIL D ETAT
Déplacement d'un vérificateur des Contribu-
tions en Algérie
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Amilhac, vérificateur principal de 30 clas-
se des contributions diverses d'Algérie avait
introduite contre trois décisions : t" du Gou-
verneur général de l'Algérie ; 20 du Ministre
des Finances et 30 du Directeur général des
contributions indirectes, relatives au dépla-
cement et à la mise en disponibilité d'office
du requérant.
Requête d'un professeur de l'Afrique occi-
dentale
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
M. Demay, professeur de Se classe de l'En-
seignement secondaire de l'Afrique occiden-
tale française, contre une décision du Minis-
tre des Colonies, en date du 4 avril 1925,
refusant d'admettre sa demande de place-
ment dans la e classe de sa fonction.
L'Aviation Coloniale
Le Can-Londrea
Lady Railcy n'a pu, à cause de la brume,
quitter Villaooublay hier.
On prépare à l'aviatrice une chaleureuse
réception à Croydon, où plusieurs avions
légers se tiennent prêts à se porter à sa
rencontre pour lui faire escorte sur la der-
nière partie du trajet.
.1.
A la Société des Nations
l'
L'opium
La Commission pour la répression du
trafic de l'opium, en application de la
Convention de 1925, se réunira le 15 jan-
vier.
Les étudiants musulmans
remercient M. Bordes
l'
L'Amicale des étudiants musulmans d'Al-
gérie par l'intermédiaire de son président,
vient d'adresser à M. Pierre Bordes la
lettre suivante :
Monsieur le Gouverneur général,
M. le Directeur des Affaires indigènes m'a
fait part des décisions que vous avez bien
voulu prendre en faveur des étudiants indi-
gènes dont j'ai eu l'honneur de. vous signa-
ler la situation difficile.
Uaugmentation de bourse que vous leur
avez accordée jointe à une indemnité égale
aux trais d'inscriptions pour ceux qui sont
astreints par les Facultés à payer ces ins-
criptions, améliorent, dans une très large
mesure, la condition de mes camarades et
remplissent nos cœurs d'une immense recon-
naissance.
Cette marque nouvelle de sollicitude que
le Gouverneur général donne aux étudiants
musulmans est pour nous la preuve qu'aux
Facultés de France tous les étudiants sont
les enfants de la illère-Patric.
Ie ne crois pas prendre en vain, au nom
de mes camarades, Vengagement que cette
mère-patrie, aujourd'hui si bienveillante pour
nous, nous trouvera toujours prêtc à l'aimer
et à la défendre.
Pour le moment notre tâche consiste il
travailler de toutes nos forces pour nous
rendre dignes de la confiance qu'elle nous
témoigne.
Veuilles agréer, Monsieur le. Gouverneur
général, avec les remerciements de toute
l' Amicale, Vhommage de notre profond res-
pect.
ABBAS.
Ces nobles paroles honorent autant ceux
qui les prononcent que ceux qui, par leurs
actes, les ont suscitées. Elles viennent à
leur heure, au moment où, après cent ans
d'efforts-et de réalisations, l'Algérie va don-
ner au monde entier le spectacle réconfor-
tant de deux races indissolublement unies,
travaillant pour la grandeur de la commune
Patrie.
M. Lucien Saint en France
M. Lucien Saint s'est embarqué aujour-
d'hui à nizerte, à destination de la France.
11 est attendu jeudi à Paris.
Le Résident général de France au Manx:
fera un court séjour dans la capitale où il
prendra les instructions du Gouvernement et
où il rencontrera M. Steeg, M. Bordes,
encore en France jusqu'au 15 janvier, et M
Manceron, Résident général de France à
Tunis.
M. Lucien Saint est accompagné dans son
voyage par le colonel Courtot.
* *
Les Italiens et les Israélites de Tunisie,
à l'annonce du départ de M. Lucien Saint.
avaient exprimé à l'éminent Résident géné-
ral leurs sentiments de respectueux attache-
ment.
M. Lucien Saint, avant de quitter la Ré-
gence, a prononcé à leur sujet les paroles
suivantes :
Tout ce que j'ai fit faire pour eux n'a fa-
mais eu pour mobile un intérêt politique
quelconque. Pouvais-je douter de l'affection
loyale et complète des israélites envers la
France t Ne savais-je pas qu'ils étaient par-
ticulièrement proches de la civilisation oc-
cidentale ? N'ont-ils pas toujours donné
l'exemple du respect de l'ordre public et des
institutionst J'ai tout simplement mais réso-
lument voulu qu'ils ne fussent pas traités
comme des réprouvés et agi à leur égard
suivant les principes de l'équité et de l' hu-
manité. Le rythme des naturalisations fait
entrer chaque année dans la grande famille
française un certain nombre d'entre eux
dont la civilisation totale ne saura se faire
attendre longtemps quand elle n'aura pas été
réalisée d'emblée parmi ceux de plus humble
condition.
Quant aux Italiens, ils ont été un des élé-
ments de la renaissance économique du pays
Par la main-d'œuvre si justement appréciée
qu'ils y ont apportée et par l'activité du
yjand nombre de leurs commerçants. La
France ne peut pas oublier les services que
lui ont rendus, lors de sa venue dans la Ré-
gence, les personnalités marquantes de la
colonie italienne, qui ont compris l'illtérêt
général qu'il y avait à ne pas laisser plus
longtemps la Régence dans le désordre et la
torpeur. le n'ai eu qu'à me louer de l'atti-
tude de la masse profonde de la colonie
italienne et, dans maintes circonstances, son
élite intellectuelle et sociale m'a donné des
marques de sympathie dont je suis fier en
même temps que des preuves de son respect-
pour la situation de la France dans ce pays.
Si des questions sont à régler entre Français
et Italiens concernant la situation de ces der-
niers en Tunisie, que des deux côtés on
veuille bien, dans l'intérêt de la concorde,
s'en rapporter aux cabinets de Paris et de
Rome du soin de leur donner une solution.
M. Manceron à Paris
181
M. Briand a reçu hier malin M. Man-
ceron. résident général de F'rance à Tunis.
M. Manceron a été reçu l'après-midi par
M. Poincaré.
Le nouveau Résident général s'est entre-
tenu avec le Président du Conseil et avec le
ministre des Affaires étrangères des princi-
pales qustions intéressant la Régence.
Un lauréat de qualité
Le comité dit Prix littéraire dit Maroc
vient de déclarer lauréat du Prix littéraire
du Maroc Si Kaddour ben (labrit, ministre
plénipotentiaire, chef du Protocole de Sa
Majesté le Sultan, pour sa comédie La ruse
de l'homme. (Par dépêche.)
On se souvient que cette pièce fut jouée à
Paris en présence de S. M. Moulay Youssef,
lors de son séjour à Paris en 1926.
LE CENTENAIRE DE L'ALG
Voici où en sont, au point de vue finan-
cier, les préparatifs de la célébration du Cen-
tenaire de 1 Algérie :
Le budget de la Caisse de Célébration attein-
dra, au maximum, 60 millions. Le Commis-
sariat général a disposé, pour l'année 1926,
d'une somme de 22 millions qui a permis d'en-
treprendre la réalisation d'une partie du pro-
gramme arrêté. Les dépenses engagées, mais
dont le règlement s'effectuera au cours de
nombreux mois, s'élèvent, à ce jour, à 18
millions environ, dont 12 millions pour l'édifi-
cation de constructions et l'exécution de tra-
vaux divers, 1.300.000 francs pour des œuvres
intéressant exclusivement les populations indi-
gènes, 500.000 francs pour la constitution des
collections du Musée des Beaux-Arts d'Alger,
le solde concernant la propagande générale
(établissement de brochures, de films, d'affi-
ches, etc.), mais il n'a rien encore été dé-
pensé pour la publicité.
Les dépenses de personnel se sont élevées
en 1928 à 250.000 francs, soit 1 environ
des crédits budgétaires.
L'effort principal a donc porté, d'une part,
sur la construction de bâtimcnb nécessaires à
la célébration du Centenaire et qui seront uti-
lisés, après ces manifestations, pour les besoins
généraux de l'Algérie ; d'autre part, sur
I amélioration de la condition sociale des indi-
gènes par le développement, notamment de
1 artisanat.
Cinéma Colonial
L'Algérie, premier studio du monde
L'Algérie offre aux metteurs en scènes de
cinéma des ressources immenses. On peut,
dans ces sites merveilleux, tourner des cho-
ses admirables et si les dirigeants de la
Colonie réservent le meilleur accueil à tous
ceux qui viennent filmer dans cette belle
province d'Afrique, c'est qu'ils n'ignorent
pas que le cinéma est un excellent moyen de
propagande économique et touristique.
Voici, d'ailleurs à ce propos, l'intéres-
sante interview qu'tl donnée M. Pierre Hor-
des, Gouverneur général de l'Algérie, à no-
tre excellent confrère Cinémonde :
- Il Oui, dit le Gouverneur général, le ci-
néma esc l'un des facteurs principaux de no-
tre propagande touristique"
« J'ai. encouragé plusieurs firmes à tour-
ner ici : je voudrais arriver à créer une
« obsession n, je voudrais que tous les jours,
dans les principales villes de France et de
l'étranger, on passe un bout de film évo-
quant un paysage de l'Afrique.
« Ce ne sont pas les danseuses Ouled-
Nailsl spectacle dont on abuse un peu trop,
que j aimerais voir filmer, mais bien au con-
traire l'œuvre merveilleuse réalisée par nos
colons.
« Ces jours derniers, j'ai pu encore consta-
ter la surprise éprouvée par certains Fran-
çais, qui, pour la première fois, venaient en
Algérie, à la vue de nos plaines magnifi-
quement cultivées, de nos champs de géra-
niums de la Mitidja et des charrues automo-
biles conduites par des indigènes. Plusieurs
d'entre eux croyaient, en effet, que le Sa-
hara commençait à quelques kilomètres d'Al-
ger et qu'au pas lent des chameaux, les ca-
ravanes arrivaient encore aux environs de la
place du Gouvernement.
cc De pareilles erreurs ne se produiront
plus le jour où, dans de nombreuses écoles
ou Facultés de France, on aura fait défiler
devant les yeux attentifs d'une jeunesse stu-
dieuse le spectacle grandiose d Alger, capi-
tale de la Méditerranée française., le jour
où un film sera pris soit à Staouéli, soit en
Kahylie.
CI (irace au cinéma, les spectateurs, lorsqu a
leur regard émerveillé, apparaîtront les pay-
sages du Sud, comprendront la vie quelque
peu mystérieuse des Sahariens.
« Je reste convaincu qu'en voyant jaillir
les puits de Tolga et de Touggourt, ils se-
ront désireux de pénétrer dans ces régions
jusqu'alors inconnues pour eux.
« Puis, le M'Zab se révélera subitement,
figé dans ses caractéristiques millénaires,
mais en même temps on saura que le télé-
phone que je viens de faire installer jusqu'à
Chardaia, met en relations quotidiennes les
mozabites, commerçants dans le lell, et
leurs familles restées dans le pays ancestral.
« Et je pourrais ainsi vous dérouler un
film sans fin des beautés algériennes, mais
je préfère laisser aux cinéastes ce privilège;
je suis sur que chaque mètre de pellicule
projeté dans la Métropole ou à l'étranger
fera naître une amitié nouvelle pour l'Algé-
rie, qui entraînera vers nous un touriste
avide de venir contempler ici, dans sa. ra-
dieuse expansion, le génie colonisateur de la
France. »
Au harem,
un bruit de mitrailleuse.
..be
Afin de concilier les exigences du Covan
et les désirs de son harem, un haut seigneur
marocain a fait livrer dans l'enceinte réser-
vée de son palais.., trois douzaines de moto-
cyclettes. , /,
Du moins, c'est notre confrère Lirmgoirc
qui l'assure.
« Et derrière les hauts murs farouthes,
ces dames, le haïk retroussé en tircbouchoH,
enfourchent les pétaradantes machines : au-
tour des bassins où s'effeuillent des roses et
qui, en vain, répandent leur calme trai-
cheur, ce sont d'inattendues fantasias, agré-
mentées de poussière, d'odeur d'huile de ri-
cin, de chutes, de. cris aigus!. »
Qui l'eût dit, qui l'eût cru, il y a seule-
ment vingt ans! 11 ne fait d'ailleurs aucun
doute qu'un jour ou l'autre, les motocyclis-
tes en haïk voudront connaître la libre route.
..,.
RETOURS
Le docteur Eugène Le Moignic, sénateur
de l'Inde, est attendu demain matin à Paris.
Revenu en France par le paqueliot A ndrc Lc-
bon, il s'est rendu aussitôt à Toulon, sa ville
natale. Ses anciens camarades du corps de
santé de la marine lui ont offert aujourd'hui
un banquet que présidait le médecin-général
Michel.
F
téléphone au Sahara
Poursuivant l'exécution du programme de
construction de réseaux téléphoniques dans
le Sud de l'Algérie, l'Administration algé-
rienne des Postes et des Télégraphe» agis-
sant de concert avec celle des Territoires du
Sud, sur les instructions de M. Pierre Bor-
des, Gouverneur général de l'Algérie, vient
d'achever la construction de deux circuits
téléphoniques reliant Biskra à Djamâa, dans
la vallée de l'Oued Rhir.
L'un de ces circuits a été prolongé jusqu'à
Touggourt où une cabine téléphonique fonc-
tionne depuis le 15 décembre dernier.
Cette liaison ne peut manquer, par ail-
leurs, d'accroître le courant touristique qui,
chaque année, conduit vers les régions saha-
riennes un nombre de plus en plus élevé de
Français et d'étrangers.
Elle est enfin l'amorcc de nouveaux cir-
cuits qui, dans un avenir très prochain, re-
lieront à Djamâa et Touggourt les centres
de la région d'EI.Oued.
Rappelons que les circuits téléphoniques
Alger-Djelfa, Laghouat et Alger-Ghardaia
ont récemment été inauirurés et uue ce Dro-
grès déjà considérable sera suivi par la cons-
truction des circuits Saïda-llouktoub-Géry-
ville-Ain-Sefra-Méchéria et Colonib-B«*char
en voie de prochaine réalisation.
C'est ainsi que l'Administration algérienne
sous l'impulsion du Gouverneur général et
malgré les difficultés, inhérentes a la nature
du pays, auxquelles se heurte souvent l'exé-
cution des travaux de cette nature, s'efforce
d'apporter aux populations de l'Extrême-Sud,
une plus large part des avantages matériels
et moraux dont jouissent déjà les habitants
des régions plus favorisées du Nord.
Les nombreux visiteurs qui viendront en
1930 admirer en Algérie le résultat de cent
ans d'efforts et de réalisations verront que,
même dans les territoires les plus lointains,
l'action bienfaisante de la France peut par-
tout être aperçue et appréciée comme il con-
vient.
---
Recrutement des adjoints
des services civils
..1
Le Ministère- dcs Colonies se préoccupe
depuis un an, (1t, procurer à nos grandes cu-
lonies africa ines des adjoints des services
Civils qui, après le stage réglementaire à
l'Ecole Coloniale, fourniront d'excellents
éléments au cadre des Administrateurs.
Alors que le recrutement des ad joints ne
portait en 1927 que sur 14 unités, soixante
candidats ont été agréés en 19^8 et les can
didatures de huit autres étaient à la fin de
l'année sur le point d'aboutir.
La répartition des ajoints nommés en
1928 a été la suivante : 33 pour l'A.O.F'.,
17 pour l'A.E. F., 6 pour le Cameroun, 3
pour Madagascar et un pour le Togo. --
On compte parmi ces fonctionnaires 42
docteurs en droit, licenciés ès-sciences ou
licenciés en droit, 4 officiers, un ingénieur
de l'Institut National Agronomique, un ingé-
nieur de l'Ecole Centrale, cinq diplOmés «les
Ecoles Supérieures de Commerce.
La large publicité assurée dans les Facul-
tés par les soins du Ministère contribuera,
(avec l'active propagande des Annales Co
IOllialcs), à donner à nos colonies un appoint
intéressant de jeunes fonctionnaires en pos-
session de diplômes d'études supérieure*.
.--- --------;--
Un langage en formation
Par Lf: TA Y.
*
Parmi les 1 édacteurà de journaux en lan-
gue annamite, il en est qui se montrent à la
hauteur de leur tâche ils savent appro-
prier les concept ions occidentales aux intel-
ligences J'¡':xtrc-ml'-Oricllt et matérialiser
pour elles les théories et les faits scientifi-
ques modernes, dans une langue qui, jus-
qu'il ces dernières années, 11e disposait d'au-
cun vocable de nature à en peimettre l'ex-
pression. l'ouï créer de tels vocables, il faut
être capable de: puiser judicieusement dans
la lang-w: écrite constituée par l'ensemble de
ces images d'idées qu'on nomme caractères
chinois, les éléments nécessaires à la traduc-
tion intégrale de la pensée.
Malheureuseini'iit, ions les journalistes an-
namites n'obtiennent pas des résultats aussi
heureux. Beallcollp, il lauf le reulIlnaille,
apparaissent mal préparés pai leurs études
premières à cet. éclectisme délicat qu'ils ten-
( i tlicit (itj'i l s ten-
tent dans la forêt des caractèrer. C'est que
le quoe ngit -- «.elle transcription phonéti-
que, au moyen dr l'alphabet romain, de la
langue annamite - • lègne en maître dans
les écoles. L'étude des caractères y est deve-
nue tout a lait accessoire et 'ons^q'i'-'mmcnt
bien peu de jeunes intellect-iels sont .lésor-
m;us en rnesuie de les utiliser convenable-
ment. Cela n'i'inp» c lie pas non nombre d'en-
tre eux de s'y es-aver et de forger -a.,- ver-
gogne p-Kir rendre les idées nouvelles et les
mot", nouveaux qu'elles nécessitent, des ex-
pressions qu'un lettré consommé: aurait :ou-
l'I.t peine à «lécomposer selon leurs élé-
ments idéographiques primordiaux ; c'est-à-
dire, tranchons le mot, à en détenniner le
sens exact.
Certains journaux deviennent île .e fait
assez dilfi-"iies à liie, même pour le lecttar
ordinaire, à plus toile tais.m pour l'homme
du commun. Lorsqu'on France certains in.
venteurs populaiiis, îadualement ignorants
«les langues gre, .pie et latine, prétendent
leai l'ioprun'.cT m'acmeins des étyinologies
«ompliqixo poin baptiser leurs tiouvai" fles,
il se |»ioduit quelque chose d'analogue,dont
le comique incongru peut faiio comprendre
ce que nous e-quissons ici.
Les vrais lettrés eux-mêmes .,',L\ l'Tt'nt du
reste trop souvent inaptes à so mettre à la
porter des gi ns -impies et peu instruits. Les
expressions qu'ils combinent, au moyen du
vieux tond idéographique ancestral sont "an.
doute tou joui s
l-.lles n'en restent, pas moins lettre morte
pour li- lecteur étranger à leur culture spéi
< iale. Nous 1 appoi trions a c«* piopos un
exemple caractéristique.
Le gouverneur général d'alors (1), sur le
point de rentrer en France, venait de pro-
noncer (en français bien entendu) un grand
(t) M. Sarmul (Discours de ia Pagode des
Corbeaux, Hanoï lOlîi).
TRENTIRW. ANNEE. N* 4.
*
LE ~Li~h'.Mu ; «Mi t-lsNTkvili/&
• •
MARDI SOlli, S JANVlfcïl I9HT
-t -
»efflt OsTillEs
.-
Rédaction & Administration :
1 u.mmmm-Tmm
PARIS (W
TtLtPM. t LOUVftK 1"7
- MffMWim IH4
- - -- -
Les Annales Coloniales
Les annonce* et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publias dans notre journaUne dtâvent
Ctre reproduits qu'en citant les ANNAWlc.LONIAIII.
IIONNEBERTS
.'IC le supplément m.w:
Un ta • lbfa | Moto
- -
Ionie. 120. II» A»
an. 180..,. wu
Ofl s'abonne sans lirais dam
us les bureaux de pute.
OU EN EST L A COCHINCHINE
> mim (
M. le Gouverneur Blanchard de la Broae
a ëtabli en quelque sorte l'inventaire des ,.
Kiès réalisés dans la Colonie au dernier Gonsetl
Colonial du 15 octobre dernier.
En premier lieu. il a' est félicité quon ait
amélioré la situation matérielle et morale du
personnel indigène de l'Administration. On a
rétabli le cadre des Phu et des Huyen. Un
crédit de 300.000 piastres a été prévu dans le
budget de 1929 pour relever toutes les soldes
et - les harmoniser avec les prix.
Le programme du gouvernement local pré-
voit, en plusieurs années, une dépense de
2.500.000 piastres pour construire 2.300 loge-
ments d'indigènes et 100 habitations pour
européens. Un office d habitations à bon mar-
ché a été créé par arrêté du 31 mars 1928.
Les services de l'Assistance médicale sont
en progrès croissant. En 10 ans, de 1917 à
1927, le nombre des consultations est passé
de 187.000 à 483.000. La natalité qui est
de 35 pour 1000 contrebalance heureusement
la mortalité qui s'élève à 23 pour 1000. De
95.000 en 1908, elle est montée à 148.000 en
1927. A l'Institut de puériculture on a pré-
senté 26.000 jeunes enfants. En 1927, 461.000
personnes ont été vaccinées contre la variole,
14.000 contre la tuberculose et le tiers de la
population a été vacciné contre le choléra.
L'lnstitrd Pasteur a préparé 25 millions de
centimètres cuoes de vaccin anticholénque et
distribué Z75 kilos de quinine contre la hèvre
palustre.
Ln matière a enseignement, le nombre des
cours moyens et supérieurs s'est élevé comme
se sont élevés les effectifs d'écoliers. Un ar-
rêté du 11 juin 1927 a rendu obligatoire
l'école primaire dans 260 villages pour les
enfants des deux sexes et dans 468 pour les
garçons. L'obligation scolaire deviendra géné-
rale vers 193J.
L' ouverture du Lycée Petrus Ky a prouvé
la faveur dont jouit l'enseignement secondaire
franco. indigène. Le LJcée Ckasseloup-Laabat
a eu en juillet 26 élèves reçus au baccalauréat
sur 44 présentés.
Le Gouverneur a insité dans son discours sur
la question foncière dont l'importance n'échap-
Ps à personne. Dans l'Ouest-Cochinchinois,
Pextension des entreprises agricoles a été re-
marquable. On assiste là à un phénomène qui
rappelle le rush des émigrants vers le Far-
West en Amérique. En Cochinchine comme
IA-bes. le colon s'est surtout préoccupé d'oc-
cuper et d'acquérir des terres et l'Administra-
tion, déplorant elle-même les lenteurs admi-
nistratives, a souvent couvert de son assenti-
ment ouvert ou tacite des occupations de terres
domaniales, transférées dans bien des cas par
la suite en des accaparements injustifiés, Les
occupations que le droit et la tradition anna-
mites autorisaient lonqu. eUes concemaiemt les
véritables défricheurs du sol, n'ont pas tardé
à prendre le caractère d'un véritable trafic qui
a conduit à des événements déplorables où
les victimes n'ont pas manqué. Pour obvier
à ces inconvénients un arrêté du 4 octobre
.1928 interdit toute occupation du domaine
non autorisée et spécifie crue les autorisations
provisoires et personnelles d'occupation ne peu-
vent être accordées que pour des terrainsd une
cortenance reconnue et déterminée. C'est la
question qui s'est posée en Indochine et dont
les A niai es Coloniales parlaient dernièrement.
Des milliers de demandes sont présentées, à
l'heure présente. à l'examen du Conseil privé
pour les régularisations foncières. Le nombre
des demandes examinées en 1927-28 et ayant
abouti à l'octroi d'une concession a été de
près de 13.000 portant sur 161.000 hectares.
Au mois de mai 1928 la superficie des terres
cultivées était de 2.360.000 hectares contre
- 675.000 en 1883 .- 1 1
- w_, , #
les t ravaux publics n ont pas non plus été
négligés. Les routes représentent actuellement
7.443 kilomètres dont 4.555 empierrés. Au
mois d'août dernier on comptait 68 kilomètres
de routes asphaltées.
Le développement des voies ferrées et des
canaux a suivi celui des routes et les travaux
d'irrigation ont été activement poussés. Le
port de Saigon, dont le trafic est sensiblement
égal à celui de Bordeaux, a été doté d'un ou-
tillage mcdeme et de moyens d'action plus
puissants (quais, ponts, service de hangars
par voie Decauville, grues électriques sur rails,
etc.).
Ln matiere agricole, I eftort du Gouverne-
ment a porté sur l'amélioration des qualités
-amp l antées en
du paddy : Les surfaces complantées en
hévéas ont augmenté, de leur côté, de 25.000
hectares, atteignant ainsi 75.000 hectares. Les
réserves forestières, d'autre part, ont été re-
visées. Si 23.000 hectares sont rentrés dans le
domaine aliénable, en compensation on a créé
6 réserves nouvelles représentant 59.000 hec-
tares, ce qui porte le domaine forestier de la
colonie à 175 réserves couvrant 608.000 hec-
tares. La surface aménagée en coupes dépasse
300.000 hectares. Les recettes forestières mon-
lent à 779.000 piastres, en augmentation de
rnès de moitié.
En 1927, il fut recruté au Tonkin et en
Annam 15.000 coolies et en mai 1928 on
comptait en Cochinchine plus de 41.000 tra-
vailleurs contractuels.
En ce qui concerne le cheptel, il v a 560.000
têtes environ de bétail cochinchinois et on se
préoccupe d'activer l'élevage du boeuf.
Le budget local de la Colonie s'élève en
1928 en recettes et en dépenses à 20 millions
de piastres. Dans ce tota' les recettes propres
permanentes, celles tirées du produit des im-
p&ts des taxes locales représentent seulement la
moitié du budget. L'autre moitié est constituée
par des recettes extraordinaires (ventes de ter-
rains domaniaux, prélèvements sur la caisse de
réserve). C'est là un budget mal établi parce
oue les recettes extraordinaires sont forcément
aléatoires. Alon que les charges de la colonie
quintuplaient depuis une vingtaine d'années.
les ressources permanentes du budget ne fai-
saient que doubler. Aussi le budget de la Co-
cfcmchine empctmtn-t-il 30 de ses ressources
aux subventions du budget général et des bud-
gets annexes. Il est à remarquer que depuis
1911 la proportion des dépenses d'intérêt éco-
nomique et * social s'est inversée. Alors que les
dépenses d administration générale représen-
taient près de la moitié des dépenses totales
en 1911, elles n'en constituent plus aujour-
d'hui que le quart, tandis que les dépenses
économiques sont passées du tiers à la moitié.
En ce qui concerne les dépenses sociales, elles
ont progressé de 20 à 25 les œuvres d'in-
térêt économique et social atteignant 70 des
charges de la colonie, c'est-à-dire les 3/4 de
son budget.
Dans l'ensemble, les dépenses essentielles
du budget de la Cochinchine ayant augmenté
de 14 millions de piastres en 17 ans, la part
relative dans cette augmentation se répartit
comme suit en dépenses improductives et en
dépenses productives :
Dépenses politiques 4 de l'ensemble ;
dépenses de police 10 : dépenses des ser-
vices financien 2 ; dépenses économiques.
50 °/r, ; dépenses sociales, 26 Les soldes
du personnel européen ont augmenté de 4 %,
celles du personnel indigène de 52 ; les
dépenses d'enseignement ont augmenté de
500 et celles de "Assistance publique de
600
Etablissant une comparaison avec le Siam,
M. de la Brosse montre que le Siam en 1927-
1928, n' a consacré aux travaux publics que
9 de son budget contre 30 en Cochin-
chine ; 2,7 pour l'enseignement public con-
tre 15 en Cochinchine; 2,3 pour l'As-
sistance médicale contre 9 en Cochinchine.
Les prévisions budgétaires pour 1929 mon-
tent à 21.000.000 de piastres. Devant l'insuf-
fisance des ressources actuelles, le Gouverneur
se trouve dans l'obligation de créer des ressour-
ces nouvelles. Aussi demande-t-it 2.300.000
piastres de plus aux imp8ts qui, de ce fait. sont
rerêvés pour 1929.
Voilà en quelques mots l'inventaire des pro-
grès accomplis en Cochinchine sous la direc-
tion du Gouvernement français. Les vieux in-
digènes. s'ils savent voir et se représenter l'état
ancien de vie du pays il y a seulement un quart
de siècle avec son état de vie actuel, ne peu-
vent s'empêcher de dire aux jeunes cjue l'in-
Ruence française n'a pas été inutile à la trans-
formation et à l'accroissement du bien-être.
C'est la meilleure justification de la colonisation
que la France leur a apportée.
- Cm. Mlerrt,
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
**
Dépêches de l'Indochine
«♦«
M. Pasquier à Hanoï
M. Pasquier, gouverneur général de
l'Indo-Chine, vient d'arriver à llanoï.
Le Gouverneur général et le llésideue
Supérieur Le Fol avaient été salués par un
accueil enthousiaste à leur arrivée à N ha-
tflrang te 3 au matin. Ils furent reçus le 4
à Tourane par le Résident-Maire, entouré
de la population. Ils sont arrivés le soir
même A Hué, où le Résident Supérieur
'fi. i. Jabouille, les Ministres, le Gouver-
nement annamite et de nombreuses per-
sonnalités les ont salués. Le Gouverneur
général répondant, en Vhôtel de la Ilést-
dence Supéricttre,aux témoignages de bien-
venue, dit sa satisfaction de se retrouver
en Annam et déclara qu'il apportait tout
spécialement aux neines-Mèrcs, au né-
gent et au peuple annamite, le vivace sou-
venir du jeune empereur d'Annam aux
siens et à son pays.
En l'honneur de M. de la Brosse
Sur l'initiative de la Chambre de Com-
merce de Saïgon, a été offert au Gouver-
neur de la Brosse un banquet auquel assis-
taient de très nombreuses personnalités
des milieux administratif, commercial, in-
dustriel. Le Président du Conseil Colonial,
après avoir rappelé les témoignages qui
resteront de l'œuvre féconde accomplie
dans tous les domaines par le Gouverneur,
exprima les regrets unanimes causés par
son départ. Le Gouverneur, après avoir
montré comment la confiance mutuelle en-
tre administrateurs et administrés est la
base d'une bonne gestion des affaires pu-
bliques et remercié de celle que tous lui
avaient laite, a dit son espoir de pouvoir
continuer dans ses nouvelles fonctions, A
être utile à ce pays dont t'avenir est plus
beau encore que le présent.
(Indo-Pacifique.)
Les prêtres indigènes
Le séminaire Indochinois de Phat-Diem,
qui a défà fourni à l'église catholique 9()
prêtres indigènes, depuis sa fondation, il
y a 16 ans, a actuellement : 53 étudiants
au Grand Séminaire, 126 au Petit Sémi-
naire, et 130 à l'école préparatoire.
Pour la première fois, il y a queùlucs se.
maines, les retraites qui d'ordinaire sont
préchées aux séminaristes par des Mis-
sionnaires étrangers le furent par deux
prêtres indigènes.
(Agence Fides.)
L'ANTENNE COLONIALE
1.1
D'Amsterdam à Batavia
La reine Wilhelmine de Hollande a inau-
guré hier le service radiophonique entre, les
Pays-Bas et les Indes néerlandaises.
Récemment, M. Pasquier, Gouverneur gé-
néral de l'Indochine, recevait de M. Gaston
Joseph, directeur du Cabinet du Ministre
des Colonies, une communication radiotélé-
phonique parfaitement claire.
Avant longtemps, on dansera, à Saigon et
à Hanoï, aux sons d'un jazz installé dans
un pied de la Tour Eiffel.
Colonialisme et Démocratie
A
< Notre caractère national est
essentiellement démocratique, feu
croyant dans les autres, et nom
forte vert-Pexamen et la discussion. A toutet-
les époques nous l'avons afforté dans la
conduite des affaires politiques ; par lui,
nous avons fait de grandes choses ; mais
avec lui aussi, nous n'avons pu faire, en
établissements coloniaux, ce qu'a fait l'aris-
tocratie anglaise, l'aristocratie marchande
de la Hollande, et encore moins l'esprit re-
ligieux de la Compagnie de Jésus. »
- Cette opposition entre la foi démocrati-
que, imfrofre à la colonisation, et la foi
religieuse ou « commerciale. et « mar-
chande a des aristocraties modernes aptes à
coloniser n'est pas nouvelle. On la trouve
exprimée dans un ouvrage de 1837, auquel
cette citation est empruntée. L'ouvrage est
d'un de ces adversaires du colonialisme
qui, avant que la conquête rationnelle de
l'Algérie eût commencé, protestaient tous
les ans, au moment de la discussion des
crédits, contre la thèse des colonistcs qui
réclamaient que fût fondée une France afri-
caine et, d'une façon générale, une France
coloniale, afin de nous affranchir de la dé-
pendance économique de l'Angleterre.
Pas de colonisation possible avec une
démocratie c inquiète, personnelle, pressée
d'arriver, -qui exige des changements fré-
fllellÛ dans les personnes et souvent dans
les choses ». la démocratie, c'est le mou-
vement. La colonisation veut avant tout, la
stabilité dans les personnes et dans les
choses. Donc, démocratie et colonisation
sont contradictoires.
Pourquoi d'ailleurs se faire illusion sur
les avantages économiques d'un ernfire co-
lonial ? Il y a, dit-on, le commerce avec
l'Algérie ? Réponse : ce commerce n'est dû
qu'à ce fait que l'émigration en Algérie
enlève des consommateurs sur les marchés
intérieurs de la France. « Le seul résultat
est d'avoir transporté à Marseille les af-
faires qui, aufaravant, étaient répandues
sur toute la France. Que des négociants de
Marseille applaudissent à cette nouvelle
direction de- la consommatio", nous le con-
cevons ; ceux de Bayonne se félicitaient
aussi des guerres d'Espagne pendant les-
quelles la consommation de nos armées leur
procurait de nombreuses affaires ». Rap-
prochement caractéristique ; la prospérité de
Marseille est due, comme celle de Bayonne,
à des causes qui affaiblissent la patrie 1
Et voici l'argument du contribuable. C'est
son argent qu'on dépense hors du pays, son
bel argent, avec lequel il aurait acheté dans
le Pays des Produits du pays.
Et ces produits algÚiéns introduits en
France, viennent rivaliser avec les produits
des cultures françaises, notamment des cul-
tures du Midi. Quand la colonisation fera
des progrès, les paysans de la Métropole
seront ruinés à proportion ; quand elle aura
réussi, ils n'auront plus quà abandonner
leurs terres.
Qu'on laisse donc le commerce algérien
continuer à se développer conformément à
son histoire ; qu'on occupe, à la rigueur,
quelques points stratégiques sur la Côte,
mais qu'on décourage, qu'on désarme, qu'on
- ne frotège plus les colons ; qu'on recon-
naisse la nationalité arabe, au lieu de cher-
cher à imposer la nationalité française grâce
à des troupes qui se démoralisent chaque
jour, et, au lieu de gaspiller 40 millions
par an pour coloniser le sol africain, qu'on
les emploie sagement à construire en France
des chemins de fer, des routes et des ca-
naux.
Je renvoie les « anti-colonistes D contem-
porains à l'ouvrage de Dessolest : « La
question d'Alger, politique, colonisation,
commerce. » Ils ont. fait des progrès depuis.
Mais ils retrouveront là de vieilles connais-
sances, je veux dire un certain nombre des
idées qu'ils défendent encore de nos jours.
Mario Jtousian,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
V'r.p..vrp.'de,,' de ta > nmmis»tan
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
-00-
AU CONSEIL D ETAT
Déplacement d'un vérificateur des Contribu-
tions en Algérie
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Amilhac, vérificateur principal de 30 clas-
se des contributions diverses d'Algérie avait
introduite contre trois décisions : t" du Gou-
verneur général de l'Algérie ; 20 du Ministre
des Finances et 30 du Directeur général des
contributions indirectes, relatives au dépla-
cement et à la mise en disponibilité d'office
du requérant.
Requête d'un professeur de l'Afrique occi-
dentale
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
M. Demay, professeur de Se classe de l'En-
seignement secondaire de l'Afrique occiden-
tale française, contre une décision du Minis-
tre des Colonies, en date du 4 avril 1925,
refusant d'admettre sa demande de place-
ment dans la e classe de sa fonction.
L'Aviation Coloniale
Le Can-Londrea
Lady Railcy n'a pu, à cause de la brume,
quitter Villaooublay hier.
On prépare à l'aviatrice une chaleureuse
réception à Croydon, où plusieurs avions
légers se tiennent prêts à se porter à sa
rencontre pour lui faire escorte sur la der-
nière partie du trajet.
.1.
A la Société des Nations
l'
L'opium
La Commission pour la répression du
trafic de l'opium, en application de la
Convention de 1925, se réunira le 15 jan-
vier.
Les étudiants musulmans
remercient M. Bordes
l'
L'Amicale des étudiants musulmans d'Al-
gérie par l'intermédiaire de son président,
vient d'adresser à M. Pierre Bordes la
lettre suivante :
Monsieur le Gouverneur général,
M. le Directeur des Affaires indigènes m'a
fait part des décisions que vous avez bien
voulu prendre en faveur des étudiants indi-
gènes dont j'ai eu l'honneur de. vous signa-
ler la situation difficile.
Uaugmentation de bourse que vous leur
avez accordée jointe à une indemnité égale
aux trais d'inscriptions pour ceux qui sont
astreints par les Facultés à payer ces ins-
criptions, améliorent, dans une très large
mesure, la condition de mes camarades et
remplissent nos cœurs d'une immense recon-
naissance.
Cette marque nouvelle de sollicitude que
le Gouverneur général donne aux étudiants
musulmans est pour nous la preuve qu'aux
Facultés de France tous les étudiants sont
les enfants de la illère-Patric.
Ie ne crois pas prendre en vain, au nom
de mes camarades, Vengagement que cette
mère-patrie, aujourd'hui si bienveillante pour
nous, nous trouvera toujours prêtc à l'aimer
et à la défendre.
Pour le moment notre tâche consiste il
travailler de toutes nos forces pour nous
rendre dignes de la confiance qu'elle nous
témoigne.
Veuilles agréer, Monsieur le. Gouverneur
général, avec les remerciements de toute
l' Amicale, Vhommage de notre profond res-
pect.
ABBAS.
Ces nobles paroles honorent autant ceux
qui les prononcent que ceux qui, par leurs
actes, les ont suscitées. Elles viennent à
leur heure, au moment où, après cent ans
d'efforts-et de réalisations, l'Algérie va don-
ner au monde entier le spectacle réconfor-
tant de deux races indissolublement unies,
travaillant pour la grandeur de la commune
Patrie.
M. Lucien Saint en France
M. Lucien Saint s'est embarqué aujour-
d'hui à nizerte, à destination de la France.
11 est attendu jeudi à Paris.
Le Résident général de France au Manx:
fera un court séjour dans la capitale où il
prendra les instructions du Gouvernement et
où il rencontrera M. Steeg, M. Bordes,
encore en France jusqu'au 15 janvier, et M
Manceron, Résident général de France à
Tunis.
M. Lucien Saint est accompagné dans son
voyage par le colonel Courtot.
* *
Les Italiens et les Israélites de Tunisie,
à l'annonce du départ de M. Lucien Saint.
avaient exprimé à l'éminent Résident géné-
ral leurs sentiments de respectueux attache-
ment.
M. Lucien Saint, avant de quitter la Ré-
gence, a prononcé à leur sujet les paroles
suivantes :
Tout ce que j'ai fit faire pour eux n'a fa-
mais eu pour mobile un intérêt politique
quelconque. Pouvais-je douter de l'affection
loyale et complète des israélites envers la
France t Ne savais-je pas qu'ils étaient par-
ticulièrement proches de la civilisation oc-
cidentale ? N'ont-ils pas toujours donné
l'exemple du respect de l'ordre public et des
institutionst J'ai tout simplement mais réso-
lument voulu qu'ils ne fussent pas traités
comme des réprouvés et agi à leur égard
suivant les principes de l'équité et de l' hu-
manité. Le rythme des naturalisations fait
entrer chaque année dans la grande famille
française un certain nombre d'entre eux
dont la civilisation totale ne saura se faire
attendre longtemps quand elle n'aura pas été
réalisée d'emblée parmi ceux de plus humble
condition.
Quant aux Italiens, ils ont été un des élé-
ments de la renaissance économique du pays
Par la main-d'œuvre si justement appréciée
qu'ils y ont apportée et par l'activité du
yjand nombre de leurs commerçants. La
France ne peut pas oublier les services que
lui ont rendus, lors de sa venue dans la Ré-
gence, les personnalités marquantes de la
colonie italienne, qui ont compris l'illtérêt
général qu'il y avait à ne pas laisser plus
longtemps la Régence dans le désordre et la
torpeur. le n'ai eu qu'à me louer de l'atti-
tude de la masse profonde de la colonie
italienne et, dans maintes circonstances, son
élite intellectuelle et sociale m'a donné des
marques de sympathie dont je suis fier en
même temps que des preuves de son respect-
pour la situation de la France dans ce pays.
Si des questions sont à régler entre Français
et Italiens concernant la situation de ces der-
niers en Tunisie, que des deux côtés on
veuille bien, dans l'intérêt de la concorde,
s'en rapporter aux cabinets de Paris et de
Rome du soin de leur donner une solution.
M. Manceron à Paris
181
M. Briand a reçu hier malin M. Man-
ceron. résident général de F'rance à Tunis.
M. Manceron a été reçu l'après-midi par
M. Poincaré.
Le nouveau Résident général s'est entre-
tenu avec le Président du Conseil et avec le
ministre des Affaires étrangères des princi-
pales qustions intéressant la Régence.
Un lauréat de qualité
Le comité dit Prix littéraire dit Maroc
vient de déclarer lauréat du Prix littéraire
du Maroc Si Kaddour ben (labrit, ministre
plénipotentiaire, chef du Protocole de Sa
Majesté le Sultan, pour sa comédie La ruse
de l'homme. (Par dépêche.)
On se souvient que cette pièce fut jouée à
Paris en présence de S. M. Moulay Youssef,
lors de son séjour à Paris en 1926.
LE CENTENAIRE DE L'ALG
Voici où en sont, au point de vue finan-
cier, les préparatifs de la célébration du Cen-
tenaire de 1 Algérie :
Le budget de la Caisse de Célébration attein-
dra, au maximum, 60 millions. Le Commis-
sariat général a disposé, pour l'année 1926,
d'une somme de 22 millions qui a permis d'en-
treprendre la réalisation d'une partie du pro-
gramme arrêté. Les dépenses engagées, mais
dont le règlement s'effectuera au cours de
nombreux mois, s'élèvent, à ce jour, à 18
millions environ, dont 12 millions pour l'édifi-
cation de constructions et l'exécution de tra-
vaux divers, 1.300.000 francs pour des œuvres
intéressant exclusivement les populations indi-
gènes, 500.000 francs pour la constitution des
collections du Musée des Beaux-Arts d'Alger,
le solde concernant la propagande générale
(établissement de brochures, de films, d'affi-
ches, etc.), mais il n'a rien encore été dé-
pensé pour la publicité.
Les dépenses de personnel se sont élevées
en 1928 à 250.000 francs, soit 1 environ
des crédits budgétaires.
L'effort principal a donc porté, d'une part,
sur la construction de bâtimcnb nécessaires à
la célébration du Centenaire et qui seront uti-
lisés, après ces manifestations, pour les besoins
généraux de l'Algérie ; d'autre part, sur
I amélioration de la condition sociale des indi-
gènes par le développement, notamment de
1 artisanat.
Cinéma Colonial
L'Algérie, premier studio du monde
L'Algérie offre aux metteurs en scènes de
cinéma des ressources immenses. On peut,
dans ces sites merveilleux, tourner des cho-
ses admirables et si les dirigeants de la
Colonie réservent le meilleur accueil à tous
ceux qui viennent filmer dans cette belle
province d'Afrique, c'est qu'ils n'ignorent
pas que le cinéma est un excellent moyen de
propagande économique et touristique.
Voici, d'ailleurs à ce propos, l'intéres-
sante interview qu'tl donnée M. Pierre Hor-
des, Gouverneur général de l'Algérie, à no-
tre excellent confrère Cinémonde :
- Il Oui, dit le Gouverneur général, le ci-
néma esc l'un des facteurs principaux de no-
tre propagande touristique"
« J'ai. encouragé plusieurs firmes à tour-
ner ici : je voudrais arriver à créer une
« obsession n, je voudrais que tous les jours,
dans les principales villes de France et de
l'étranger, on passe un bout de film évo-
quant un paysage de l'Afrique.
« Ce ne sont pas les danseuses Ouled-
Nailsl spectacle dont on abuse un peu trop,
que j aimerais voir filmer, mais bien au con-
traire l'œuvre merveilleuse réalisée par nos
colons.
« Ces jours derniers, j'ai pu encore consta-
ter la surprise éprouvée par certains Fran-
çais, qui, pour la première fois, venaient en
Algérie, à la vue de nos plaines magnifi-
quement cultivées, de nos champs de géra-
niums de la Mitidja et des charrues automo-
biles conduites par des indigènes. Plusieurs
d'entre eux croyaient, en effet, que le Sa-
hara commençait à quelques kilomètres d'Al-
ger et qu'au pas lent des chameaux, les ca-
ravanes arrivaient encore aux environs de la
place du Gouvernement.
cc De pareilles erreurs ne se produiront
plus le jour où, dans de nombreuses écoles
ou Facultés de France, on aura fait défiler
devant les yeux attentifs d'une jeunesse stu-
dieuse le spectacle grandiose d Alger, capi-
tale de la Méditerranée française., le jour
où un film sera pris soit à Staouéli, soit en
Kahylie.
CI (irace au cinéma, les spectateurs, lorsqu a
leur regard émerveillé, apparaîtront les pay-
sages du Sud, comprendront la vie quelque
peu mystérieuse des Sahariens.
« Je reste convaincu qu'en voyant jaillir
les puits de Tolga et de Touggourt, ils se-
ront désireux de pénétrer dans ces régions
jusqu'alors inconnues pour eux.
« Puis, le M'Zab se révélera subitement,
figé dans ses caractéristiques millénaires,
mais en même temps on saura que le télé-
phone que je viens de faire installer jusqu'à
Chardaia, met en relations quotidiennes les
mozabites, commerçants dans le lell, et
leurs familles restées dans le pays ancestral.
« Et je pourrais ainsi vous dérouler un
film sans fin des beautés algériennes, mais
je préfère laisser aux cinéastes ce privilège;
je suis sur que chaque mètre de pellicule
projeté dans la Métropole ou à l'étranger
fera naître une amitié nouvelle pour l'Algé-
rie, qui entraînera vers nous un touriste
avide de venir contempler ici, dans sa. ra-
dieuse expansion, le génie colonisateur de la
France. »
Au harem,
un bruit de mitrailleuse.
..be
Afin de concilier les exigences du Covan
et les désirs de son harem, un haut seigneur
marocain a fait livrer dans l'enceinte réser-
vée de son palais.., trois douzaines de moto-
cyclettes. , /,
Du moins, c'est notre confrère Lirmgoirc
qui l'assure.
« Et derrière les hauts murs farouthes,
ces dames, le haïk retroussé en tircbouchoH,
enfourchent les pétaradantes machines : au-
tour des bassins où s'effeuillent des roses et
qui, en vain, répandent leur calme trai-
cheur, ce sont d'inattendues fantasias, agré-
mentées de poussière, d'odeur d'huile de ri-
cin, de chutes, de. cris aigus!. »
Qui l'eût dit, qui l'eût cru, il y a seule-
ment vingt ans! 11 ne fait d'ailleurs aucun
doute qu'un jour ou l'autre, les motocyclis-
tes en haïk voudront connaître la libre route.
..,.
RETOURS
Le docteur Eugène Le Moignic, sénateur
de l'Inde, est attendu demain matin à Paris.
Revenu en France par le paqueliot A ndrc Lc-
bon, il s'est rendu aussitôt à Toulon, sa ville
natale. Ses anciens camarades du corps de
santé de la marine lui ont offert aujourd'hui
un banquet que présidait le médecin-général
Michel.
F
téléphone au Sahara
Poursuivant l'exécution du programme de
construction de réseaux téléphoniques dans
le Sud de l'Algérie, l'Administration algé-
rienne des Postes et des Télégraphe» agis-
sant de concert avec celle des Territoires du
Sud, sur les instructions de M. Pierre Bor-
des, Gouverneur général de l'Algérie, vient
d'achever la construction de deux circuits
téléphoniques reliant Biskra à Djamâa, dans
la vallée de l'Oued Rhir.
L'un de ces circuits a été prolongé jusqu'à
Touggourt où une cabine téléphonique fonc-
tionne depuis le 15 décembre dernier.
Cette liaison ne peut manquer, par ail-
leurs, d'accroître le courant touristique qui,
chaque année, conduit vers les régions saha-
riennes un nombre de plus en plus élevé de
Français et d'étrangers.
Elle est enfin l'amorcc de nouveaux cir-
cuits qui, dans un avenir très prochain, re-
lieront à Djamâa et Touggourt les centres
de la région d'EI.Oued.
Rappelons que les circuits téléphoniques
Alger-Djelfa, Laghouat et Alger-Ghardaia
ont récemment été inauirurés et uue ce Dro-
grès déjà considérable sera suivi par la cons-
truction des circuits Saïda-llouktoub-Géry-
ville-Ain-Sefra-Méchéria et Colonib-B«*char
en voie de prochaine réalisation.
C'est ainsi que l'Administration algérienne
sous l'impulsion du Gouverneur général et
malgré les difficultés, inhérentes a la nature
du pays, auxquelles se heurte souvent l'exé-
cution des travaux de cette nature, s'efforce
d'apporter aux populations de l'Extrême-Sud,
une plus large part des avantages matériels
et moraux dont jouissent déjà les habitants
des régions plus favorisées du Nord.
Les nombreux visiteurs qui viendront en
1930 admirer en Algérie le résultat de cent
ans d'efforts et de réalisations verront que,
même dans les territoires les plus lointains,
l'action bienfaisante de la France peut par-
tout être aperçue et appréciée comme il con-
vient.
---
Recrutement des adjoints
des services civils
..1
Le Ministère- dcs Colonies se préoccupe
depuis un an, (1t, procurer à nos grandes cu-
lonies africa ines des adjoints des services
Civils qui, après le stage réglementaire à
l'Ecole Coloniale, fourniront d'excellents
éléments au cadre des Administrateurs.
Alors que le recrutement des ad joints ne
portait en 1927 que sur 14 unités, soixante
candidats ont été agréés en 19^8 et les can
didatures de huit autres étaient à la fin de
l'année sur le point d'aboutir.
La répartition des ajoints nommés en
1928 a été la suivante : 33 pour l'A.O.F'.,
17 pour l'A.E. F., 6 pour le Cameroun, 3
pour Madagascar et un pour le Togo. --
On compte parmi ces fonctionnaires 42
docteurs en droit, licenciés ès-sciences ou
licenciés en droit, 4 officiers, un ingénieur
de l'Institut National Agronomique, un ingé-
nieur de l'Ecole Centrale, cinq diplOmés «les
Ecoles Supérieures de Commerce.
La large publicité assurée dans les Facul-
tés par les soins du Ministère contribuera,
(avec l'active propagande des Annales Co
IOllialcs), à donner à nos colonies un appoint
intéressant de jeunes fonctionnaires en pos-
session de diplômes d'études supérieure*.
.--- --------;--
Un langage en formation
Par Lf: TA Y.
*
Parmi les 1 édacteurà de journaux en lan-
gue annamite, il en est qui se montrent à la
hauteur de leur tâche ils savent appro-
prier les concept ions occidentales aux intel-
ligences J'¡':xtrc-ml'-Oricllt et matérialiser
pour elles les théories et les faits scientifi-
ques modernes, dans une langue qui, jus-
qu'il ces dernières années, 11e disposait d'au-
cun vocable de nature à en peimettre l'ex-
pression. l'ouï créer de tels vocables, il faut
être capable de: puiser judicieusement dans
la lang-w: écrite constituée par l'ensemble de
ces images d'idées qu'on nomme caractères
chinois, les éléments nécessaires à la traduc-
tion intégrale de la pensée.
Malheureuseini'iit, ions les journalistes an-
namites n'obtiennent pas des résultats aussi
heureux. Beallcollp, il lauf le reulIlnaille,
apparaissent mal préparés pai leurs études
premières à cet. éclectisme délicat qu'ils ten-
( i tlicit (itj'i l s ten-
tent dans la forêt des caractèrer. C'est que
le quoe ngit -- «.elle transcription phonéti-
que, au moyen dr l'alphabet romain, de la
langue annamite - • lègne en maître dans
les écoles. L'étude des caractères y est deve-
nue tout a lait accessoire et 'ons^q'i'-'mmcnt
bien peu de jeunes intellect-iels sont .lésor-
m;us en rnesuie de les utiliser convenable-
ment. Cela n'i'inp» c lie pas non nombre d'en-
tre eux de s'y es-aver et de forger -a.,- ver-
gogne p-Kir rendre les idées nouvelles et les
mot", nouveaux qu'elles nécessitent, des ex-
pressions qu'un lettré consommé: aurait :ou-
l'I.t peine à «lécomposer selon leurs élé-
ments idéographiques primordiaux ; c'est-à-
dire, tranchons le mot, à en détenniner le
sens exact.
Certains journaux deviennent île .e fait
assez dilfi-"iies à liie, même pour le lecttar
ordinaire, à plus toile tais.m pour l'homme
du commun. Lorsqu'on France certains in.
venteurs populaiiis, îadualement ignorants
«les langues gre, .pie et latine, prétendent
leai l'ioprun'.cT m'acmeins des étyinologies
«ompliqixo poin baptiser leurs tiouvai" fles,
il se |»ioduit quelque chose d'analogue,dont
le comique incongru peut faiio comprendre
ce que nous e-quissons ici.
Les vrais lettrés eux-mêmes .,',L\ l'Tt'nt du
reste trop souvent inaptes à so mettre à la
porter des gi ns -impies et peu instruits. Les
expressions qu'ils combinent, au moyen du
vieux tond idéographique ancestral sont "an.
doute tou joui s
l-.lles n'en restent, pas moins lettre morte
pour li- lecteur étranger à leur culture spéi
< iale. Nous 1 appoi trions a c«* piopos un
exemple caractéristique.
Le gouverneur général d'alors (1), sur le
point de rentrer en France, venait de pro-
noncer (en français bien entendu) un grand
(t) M. Sarmul (Discours de ia Pagode des
Corbeaux, Hanoï lOlîi).
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