Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 décembre 1928 18 décembre 1928
Description : 1928/12/18 (A29,N190). 1928/12/18 (A29,N190).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451355v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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PARIS O")
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RICHELIEU 87-54
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L'U. R. S. S. et les colonies françaises
8.8
Une étude très intéressante a été publiée 1
dans La Vie Economique des Sovieb, sous ce
titre : « Les perspectives des échanges com-
merciaux entre l'Union soviétique et les colo-
nies françaises ». Ces échanges, y est-il dit,
avaient jusqu à ce jour un caractère accidentel ;
il faut désormais qu'ils aient lieu suivant des
plans commerciaux bien étudiés, que le pro-
blème soit posé d'une manière systématique,
que la solution soit apportée avec méthode.
Les conditions préalables sont les mêmes
dans tous les cas :
10 Les prix des marchandises à livrer doivent
être plus avantageux que ceux des pays concur-
rents ;
2° Le prix des transports doit être tel qu'il
paraisse en caf intéressant aux acheteurs.
La première de ces conditions est, d'après
La Vie Economique, assez facilement réali-
sable. Les achats soviétiques aux colonies se
feraient, en effet, directement avec les milieux
intéressés, et en quantités considérables ; d'au-
tre part les l ivraisons soviétiques, pour les colo-
nies, se feraient dans des conditions excep-
tionnelles grâce à la souplesse du mécanisme
du monopole du commerce extérieur. D' au-
tre part, le choix s'arrêterait de préférence sur
les pays coloniaux dont la position géographi-
que ne s'écarterait pas trop des routes mari-
times que suivent d ordinaire - les marchandises
qui sont transportées entre l Union soviétique
et ses clients ou ses fournisseurs. De plus, les
distances à parcourir, surtout pour les marchan-
dises de fort tonnage et de faible valeur, ne
devraient pas être sensiblement plus grandes
que les distances parcourues par les marchan-
dises qui font l'objet, à l'heure actuelle, de
transactions avec la Russie.
Ces conditions restreignent assurément le
champ dei1 projets d'échanges commerciaux
entre l'Union soviétique et les colonies fran-
çaises. Il est certain qu elle peut obtenir des
prix avantageux, étant donné la centralisation
des marchés dans les organisations soviétiques,
1 I 1
centralisation qui permet les achats par grandes
masses ; il est non moins certain que le système
du monopole du commerce extérieur, dont les
inconvénients apparaissent à tous les yeux, per-
met cependant à l'Etat soviétique d appliquer
à ses prix de vente une échelle mobile et va-
riable, si la contre-partie des importations né-
cessaires à la Russie présente une compensation
qui en vaille la peine. Mais l'intervention de
ces deux facteurs : position géographique de
la colonie, distance entre la colonie et le pays
des Soviets, impose des limites dont on aper-
çoit l'importance. j
Sans doute, la règle n'est pas absolue. Ainsi,
Madagascar et La Réunion, bien que ne ré-
pondant pas aux conditions énoncées, sont ran-
gées parmi les territoires avec lesquels l'Union
soviétique pourrait, dit-on, avoir un commerce
régulier ; en somme, « elles ne sont pas bien
loin de la route maritime qui va de la mer
Noire à l'Extrême-Orient » (ce « bien loin »
a l'air d'être introduit pour les besoins de la
cause), et surtout elles sont riches en produits
utiles à ru .R.S:S. : huiles essentielles pour
la parfumerie, vanille, cuirs. En échange,
l'Union soviétique expédierait à La Réunion et
dans la Grande lie le péirole, l'essence, le ci-
ment, le sucre, etc.
Je reviendrai sur les possibilités d échangea
indiquées pour chacune des colonies françaises.
Je ne veux pas aller plus loin avant d'avoir fait
une remarque qui s impose. J' ai indiqué, ici
même, avec quelle violence de langage les
communistes faisaient en Russie le procès de
la colonisation en général, et/de la colonisation
française, en particulier. Or, il y a dans l'étude
que je signale une sorte d'hommage rendu à
l' empire colonial français. Les chiffres de ses
importations et de ses exportations sont rappe-
lés avec une sorte d'admiration qui perce malgré
tout. Encore, nous dit-on, que la mise en va-
leur de nos colonies n'est qu'à ses débuts, que
l' ensemble de cette France d' outre-mer, avec
ses 12 millions de kilomètres carrés, ses 60 mil-
lions d'habitants, ses 16 milliards 321 millions
d'importation, ses 14 milliards 241 millions
d'exportations en 1926, est aujourd'hui remar-
quable, mais que ce sera bien autre chose dans
les années à venir ; que ces possessions n' inter-
viennent oue Dour un huitième dans la valeur
totale des importations françaises et pour un
sixième dans les exportations de la France ; que
la France ne joue qu'un rôle partiel dans le
commerce extérieur de ses colonies, sa partici-
pation variant de 60 à 80 pour l'Afrique
du Nord et Madagascar, de 35 à 40 pour
les colonies et mandats de l'Afrique Equato-
riale Française, que cette participation s'abaisse
à 35 pour les importations et à 18 pour
les exportations dans le commerce pourtant très
développé de l' Indochine ; que les clients et
fournisseurs des colonies françaises, il faut les
chercher en Angleterre, en Espagne, en Italie,
en Amérique, en Allemagne, en Belgique, aux
Pays-Bas, en Tchécoslovaquie, en Suisse, en
Norvège, etc. etc.
Mais alors que deviennent toutes les diatribes
contre cet impérialisme colonial français, ce
fléau tant de fois abhorré et maudit ? Les na-
tions que cet impérialisme colonial opprime et
écrase se portent pourtant assez bien, beaucoup
mieux, n est-ce pas, qu'au moment où la
France est devenue leur protectrice ? Et. d'au-
tre part, n' est-il pas vrai que la métropole
n'exploite pas ses colonies pour elle-même,
puisque ces colonies ont dans le monde entier
tant de clients et tant de fournisseurs ?
L'étude de « La Vie économique des So-
viets » devrait prendre place en annexe au
compte rendu du dernier congrès dont i ai parlé
à cette place; elle figurerait non parmi les pièces
justificatives de la thèse communiste, mais parmi
celles qui en montrent l'exagération et les
erreurs. Ce serait trop demander qu'elle fût lue
au prochain Congrès où les mêmes violences de
langage seront apportées : la contradiction de-
viendrait trop apparente, et peut-être la majesté
de l' assemblée en subirait-elle quelque atteinte.
Mmwim _.u.
SMaG'eur de t'Hérault, ancien ministre
v ire-pr t aident de la f ommi ision
de l'Algérie, des Colonies et dei
Protectorats.
A l'Académie des Sciences
morales et pol tiques
Hommage à un grand Belge
A l'occasion de la séance publique an-
nuelle de l'Académie des Sciences morales <'t
politiques, le secrétaire perpétuel, M. Char-
les Lyon-Caen, a fait revivre le souvenir
d'un associé étranger, M. Auguste Beer-
naert, grand serviteur de la cause coloniale
et qui, à ce titre, doit retenir notre atten-
tion.
En effet les dix ans du ministère Beer-
naert, dont on commémorera le centenaire
l'année prochaine, ont été marqués entr'au-
tres par des résolutions et des démarches
qui ont préparé l'acquisition de la colonie
u Congo par la Belgique.
Auguste Beernaert eut une part prépondé-
rante dans la colonisation du Congo ; il a
puissamment contribué à doter la Belgique
d'une riche et féconde colonie qui lui assure
de vastes débouchés, qui ouvre à ses citoyens
de nombreuses carrières et aide au dévelop-
pement de son commerce et de ses industries.
Sans doute, ajouta M. Lyon-Caen, ce
n'est pas lui qui a conçu la grande idée de
constituer un Etat au cœur de l'Afrique,
dans des contrées où jusqu'alors la civilisa-
tion n'avait pas pénétré. L'honneur de .cette
conception de génie revient tout entier au
roi Léopold II. Mais Beernaert a eu le haut
mérite de s'assimiler la grande pensée du
souverain et de lui prêter une assistance
qui a été décisive pour le succès de l'œuvre
grandiose et audacieuse qu'il avait conçue.
Avant Beernaert. tous les hommes d'Etat
belges considéraient comme dangereuse et
chimérique l'entreprise du roi. Beernaert
est le premier qui a compris toute la gran-
deur du dessein de Léopold II et admis la
possibilité d'en assurer le succès. Après
avoir fait reconnaitre au Congrès de Berlin
l'Etat indépendant du Congo, il obtint des
Chambres pour le roi l'autorisation d'en ac-
cepter la souveraineté ; il réussit dans des
négociations difficiles avec la France et le
Portugal pour la délimitation des é frontières
du nouvel Etat, il fit autoriser le Gouverne-
ment à souscrire une importante partie du
capital nécessaire à la construction d'un
chemin de fer qui permettrait de tourner
les rapides et de pénétrer jusqu'à la source
du grand fleuve africain dont le cours avait
été découvert par Stanley, il - obtint -- des
Chambres l'autorisation de faire un prêt a
l'Etat du Congo. 11 prépara ainsi admira-
blement la transformation de cet Etat en co-
lonie belge, qui fut réalisée en 1907 après la
fin de son ministère et qui fit de la petite
Belgique une des grandes puissances écono-
miques du continent.
Beernaert a, enfin, bien mérité, non seu-
lerftent de la Belgique, mais de l'humanité :
l'esclavage, ave é * son hideux accessoire, là
traite des noirs, a disparu d'une grande
partie de l'Afrique.
•
L'Aviation Coloniale
En Egypte
Le gouvernement égyptien vient de faire
(Stiiblir les plans de deux grands aéroports,
l'un près du Caire, l'autre près d'Alexan-
drie. il a décitlô de constituer une llotto
aérienne commerciale égyptienne.
En Extrême-Orient
Les quatre grands hydCtWiona anglais du
type South amp ton, qui sont affectés de-
puis le l.), septembre à la base aérienne do
Singapour, viennent d'effectuer une grande
croisière qui les a conduits jusqu'à Ma-
nille, lIong-Kong, Bangkok, avec retour à
Singrupour.
France-Amérique du sud
D'après certaines informations, l'atter-
rissage de l'avion commercial que nous
avons signalé aux environs de Harcelanc,
a été causé par une bruine épaisse. L'appa-
reil a été en partie briaô et un seul passa-
ger a été légèrement blessé.
C'est par suite de l'imprudence de
curieux aocouirus près de l'avion avec dea
lampes ii acétylène que l'appareil a été in-
cendié. Mais sur 180 kilos du courrier, on a
pu sauver 150 kil06, qui ont été acheminés
hier vers leur destination.
Pour la sécurité en avion
Le comiité de propagande aéronautique
plaidé par le maréchal Lyautey, a orga-
nisé des concours ayant pour objet de pro-
voquer des solutions, techniques à des pro-
blèmes concernant le perfectionnement de
l'avion ou de son emploi.
L08 études ou projets de MM. Larivièrc
et Jacquet (sonde aérienne), de M. Canac
(études des lois de la réflexion des ondes),
de MM. Ilaus, Roy et Lapresle (stabilité),
de M. Carafoli (profils d'ailea sustentatri-
ccs), et de M. Sainte-Claire Devillc (carbu-
rants ininflammables) ont été retenus.
Le comité national de l'aide a la recher-
che scientifique, présidé par M. Paul Ap.
poil, considérant qu'il est opportun de ré-
soudre séparément les divers problèmes
scioniiiiques nom 1 avion n est que 1a syn-
thèse, a accordé les aides individuelles qui
lui avaient été demandées par un rapport,
soit au total 80.000 francs.
Toujours prêt à recevoir les suggestions
des chercheurs, le Comité attribuera ulté-
rieurement de nouvelles aides pour la réa-
lisation d'études commencées ou de projets
qu'il aura examinés ou retenus.
Adresser (toutes correspondances à M. A.
Guillet, secrétaire général, 1, rue Victor-
Cousin, Paris (5e).
OU EN EST LÉTUDE
DES BOIS COLONIAUX
«♦»
A
Dans un premier article, fat es-
sayé d'exposer, d'après des indica-
tions recueillies auprès d'industriels,
Vinsuffisance de la documentation publiée
sur ces bois et le mauvais côté de la pro-
pagande faite jusqu'ici pour nombre d'es-
sences sur lesquelles on ne possède encore
que d'assez vagues renseignements. Je vais
aujourd'hui rendre compte des résultats de
l'enquête à laquelle j'ai procède sur ce su-
jet, dans d'autres milieux. Ces résultats sont,
comme je l'ai annoncé, pleins de, promesses.
Le problème des bois coloniaux est en soi
extrêmement complexe. Je n'entrerai pas
dans le détail de toutes les questions quil
soulève, notamment en ce qui concerne la
prospection des forets coloniales, l'étude des
conditions de régénération et de multiPlica-
tion des meilleures essences, de réglementa-
tion d'exploitation devant conduire à l'enri-
chissement des massifs, des transports, de la
vente et de Vutilisation, la récolte d'échan-
tillons, etc. Je m'attacherai simplement à
la question propagande et aux recherches
préalables que cette propagande nécessite.
Or, il est incontestable, d'après ce qui via
été confirmé, que jusqu'à ces dernières an-
nées cette propagande portait, en cffel, sur
un trop grand nombre d'essences coloniales et
n'était pas appuyée sur une documentation
suffisante.
On est heureusement entré dans une autre
voie et la notice qu'a publiée eu dernier lieu
l'Agence Générale des Colonies, sur les prin-
cipaux bois d'Afrique, marque le début d'une
orientation nouvelle. On a abandonné momen-
tanément nombre d'essences qui ne parais-
saient présenter d'intérêt immédiat, ni par
leur abondance dans les peuplements, ni par.
leurs qualités apparentes et Von s'en tient,
pour chaque colonie, à un nombre limité
d'espèces.
On s'est rendu compte aussi, que les indi-
cations réunies à tous égards, pour ces seu-
les essences retenues, étaient encore bien
sommaires et l'on a décidé, ceci sur l'initia-
tive de l'Association « Colonies-Sciences »,
avec qui collabore très étroitement le Service
des Bois de l'Agence Générale, de reprendre
les études à leur base et de publier pour cha-
cun des bois dont l'emploi est préconisé, des
fiches commerciales et des monographies
complètes. J'ai pu examiner des spécimens
déjà parus de ces documents. Ils m'ont paru
-bar/aits.
C'est le Comité National des Bois colo-
niaux de « Colonies-Sciences a qui est charg;
de ces publications. Ce Comité, présidé par
M. le général Messimy comprend, avec des
producteurs, des importateurs et des consom-
mateurs de bois coloniaux (itldustricls et en-
trepreneurs), des sciclltifiqtles. Il est donc
qualifié pour étudier et discuter le problème
des bois coloniaux sous toutes ses formes. Le
Chef du Service. Officiel des Bois en fait
partie et se tient en liaison constante avec
le Secrétaire Général du Comité pour l'orien-
tation des recherches. En fait, c'est à la
Station des Bois coloniaux de Nogent-sur-
Marne, que l'on détermine, au laboratoire,
par des expériences longues et répétées, les
propriétés physiques et les résistances méca-
niques des bois, au pourrissoir leur résis-
tance aux cléments divers de décomposition
et, à l'atelier, que l'on étudie leurs condi-
tions d'usinage. Une scie à ruban viendrait
d'être montée qui compléterait très heureuse-
ment l'outillage de cet atelier.
A propos d'usinage, il est bon de dire que
les travaux et recherches entrepris par le
Service avec la collaboration d'un ingénieur
civil, M. Petitpas, sont sur ltpoint d'être
achevés. Ils vont étre mis définitivement au
point par des expériences pratiques que l'on
se propose de faire en présence d'industriels
et qui démontreront tout l'intérêt des métho-
des préconisées. Par un léger supplément
d'outillage et surtout par une adaptation rela-
tivement facile de leur matériel, les indus-
triels pourront dorénavant scicr, raboter, dé-
gauchir, toupiller tous ces bois coloniaux,
dont ils ne voulaient plus entendre parler,
aussi facilement qu'ils scient, rabottent, dé-
gauchissent et toupillent les bois français ou
étrangers couramment utilisés.
N'est-ce pas là quelque chose de vraiment
intéressant? l'avais parlé, dans mon premier
article, de certitudes. C'elt est une, jestime,
et la façon dont poursuivent maintenant leurs
travaux le Service Officiel et le Comité Na-
tional des Bois Coloniaux en est une autre.
La question des bois coloniaux est évidem-
ment loin d'être épuisée; l'on peut affirmer
en tout cas, que sa solution est en très bonne
voie.
Pierre Taittinger,
Député de Paris,
Président de ta Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
Dépêches de l'Indochine
.4
Le Maire de Saïgon démissionne
Le maire de Saïqon, M, Houelle, a
adressé au gouverneur de la Cochinchine
une lettre dans laquelle il lui annonce sa
démission de maire. Il a confirmé sa déci-
sion malgré la demande du gouverneur et
l'insistance des divers membres du conseil
municipal.
Les motifs de cette décision n'ont pas
été rendus publics.
Un Consul britannique disparait en mer
A l'arrivée du vapettr Ninghai à Hal-
phong, on a ouvert une enquête sur la dis-
parition de M. Langfort Smilh, consul gé-
néral anglais à Tche Fou, qui s'était cm-
barqué jeudi à bord de ce bateau.
(lndopacifl.)
AU SEMÂT
Les prestations allemandes pour les colonies
La Commission des finances du Sénat
s'est réunie hier sous la présidence de M.
E tienne Clémentel.
• Pendant la séance M. Henry Bérenger a
fait une proposition concernant l'utilisation
des prestations en nature allemandes.
Pendant le reste de la séance, MM. André
Maginot, Ministre des Colonies, Henry
Chéron, Ministre des Finances, Henry
Bérenger et Milan, Membres de la Com-
mission, ont délibéré pour examiner la pro-
position de M. Henry Bérenger qui a été
appuyée en séance par MM. Mario Roustan
et Lebrun.
Il s agissait de prendre, sur le plan
Dawes, une somme destinée aux Colonies.
en plus du milliard douze cent mille francs
des prestations en nature.
M. Henry Chéron s'est refusé à adopter
ce point de vue et il a déclaré qu'on pren-
drait 100 millions pour les Colonies et 100
millions pour refaire les routes de France.
Il reste à fixer dans ces propositions:
10 L'intérêt de l'argent prêté qu'il est
nécessaire naturellement de chiffrer le plus
bas possible ; u.
2" Les délais de remmursement quil est
indispensable de voir prolonger à une
échéance très repoussée.
M. Henry Bérenger soutenu par M. Mario
Roustan a fait proposition d'un délai de 62
ans qui ne semble pas devoir être adopté; il
st prolxible que ce délai sera. légèrement
réduit.
LE REZZOU
La poursuite de la harka
La poursuite de la harka s' exécute avec la
plus grande ardeur. tant du côté algérien que
du côté marocain.
Des patrouilles, comme nous l' avons dit, ont
pénétré jusqu' à 70 kilomètres au sud de Co-
lomb-Béchar. Elles ont été découplées, de
plus, de 100 à 150 kilomètres. Mais la harka
sest dispersée et nos avions, après lui avoir
fait subir quelques pertes en hommes et en
chameaux, a dû renoncer à atteindre des cava-
liers isolés à travers le désert.
Un renseignement de l'aviation indique qu'il
semble que la harka se serait déjà dissoute. Un
avion signale, en effet, avoir aperçu un déta-
chement d'une quarantaine d'hommes et de
chameaux suivant, très dispersés, la piste qui,
de Uni-Drivma, mène, par Hi-Shibbi, vers
Abuam, au sud du Tafilalet. Très vraisembla-
blement. ils faisaient partie de la harka.
Cependant, on signalait qu eUe tétait réfu-
giée dans la région montagneuse, au nord-ouest
du confluent du Ghir et de la Sugha, à envi-
ron 100 kilomètres au nord-nord-est d'Igli. Ac-
tuellement, tous nos postes sont alertés. Toute
incursion dans nos lignes entraînerait pour elle
des combats sérieux qu'elle cherche à éviter.
On est à peu près certain que cette harka
aurait été forte de plus de 200 fusils. Elle
aurait commis non seulement des Ouled-Ménio,
c'est-à-dire des pillards recrutés dans la région,
mais encore des gens du Tafilalet. Ceux-ci au-
raient même été particulièrement npmbreux.
Deux des cadavres des djicheurs ont été identi-
fiés comme faisant partie des tribus du Tafilalet.
Un télégramme de M. Bordes
à M. Steeq
M. Bordes, Gouverneur général de l'Algé-
rie, a adressé, le 15 décembre, le télégramme
suivant à M. Steeg, Résident général au Ma-
roc :
« Les communications télégraphiques sont
rétablies avec Colomb-Béchar. Vous remercie
vivement de l'aide précieuse apportée par le»
services marocains pour assurer la liaison élec-
trique avec le Sud-Oranais.
« Je reste très touché de la venue en avion
à Colomb-Béchar du commandant Pollet qu
m'a porté les condoléances que S. M. le Sul-
, TL • - H .«Ait
tan du Maroc, vous-meme et l armee du Maroc
avez bien voulu m'adresser pour r AIgétie en
deuil. En vous priant d'être l'interprète de
mes sentiments de reconnaissance respectueuse
auprès de S. M. le Sultan, je vous remercie de
la nouvelle preuve de sympathie que vous avez
bien voulu donner vous-même à l'armée algé-
rienne dont vous connaissez l' héroïsme. Senti-
ments cordialement dévoués. »
Pour les producteurs algériens
d'agrumes et de primeors
Bien vendre, produire beaucoup
Ainsi que nous le publions d'autre part,
une Commission « chargée d'étudier les
moyens propres à favoriser la production des
agrumes et primeurs algériens » est instituée
au Ministère de l'Agriculture par un décret
paru au O. en date d'hier. Nous ne pou-
vons que nous féliciter de la composition de
l'assemblée qui compte parmi ses membres
les plus éminents et ardents défenseurs de
la cause des producteurs algériens : MM.
Cuttoli et Sauriii, sénateurs ; M. Gaston
Thomson, ancien ministre, député; MM.
Roux-Freissineng, Ricci, députés, etc., etc.
Souhaitons que les travaux de cette Com-
mission aient pour premier effet l'allégement
des charges si lourdes qui pèsent sur la pro-
duction d'agrumes : frets, tarifs ferroviaires,
taxes et droits de toutes sortes. Ainsi que les
Annales Coloniales l'ont signalé à maintes
reprises, ce n'est qu'en diminuant le fardeau
fiscal, en abaissant les prix de transports que
le producteur algérien pourra utilement en-
trer en concurrence avec les produits étran-
gers importés en trop grande quantité sur le
marché de la métropole. Bien vendre, c'est
produire beaucoup. Rien n'est plus vrai. Et
depuis trop d'années déjà, les producteurs
couraient nombre risques de mévente sur
notre marché. Rien n'est plus juste aussi que
les Français d'Algérie, après l'épreuve de
l'hiver dernier en Oranie, après leurs efforts
et leur travail (Je- longues années, vendent à
la France leur production française. La na-
tion tout entière, d'ailleurs, doit en bénéfi-
cier.
Les administrateurs parleront
les langues indigènes
Enfin, nos administrateurs d'Indochine
vont parler la langue de leurs administrés!
Un décret, dû à l'influence personnelle du
nouveau Chef de la colonie, en a consacré
pour eux l'obligation. Elle sera cette fois,
nous l'espérons, définitive. Le premier des
Gouverneurs généraux de l'Union indochi-
noise qui y ait accompli toute sa carrière,
se trouve en quelque sorte avoir subordonné
=a prise de service à l'adoption immédiate
de cette mesure. Une telle constatation ne
peut manquer n'est-il pas vrai ? de pe-
ser de tout son poids sur l'esprit des succes-
seurs du ministre auteur du décret et les
-- - - -- - -
détourner d'accueillir à la légère les sug-
gestions intéressées qui ne manqueront évi-
demment pas, un jour ou l'autre, hélas ! de
leur être insinuées dans le sens opposé,
car tout est recommencement.
Qui plus est on nous en voit tout sur-
pris, tout charmés il parait que cette im-
portante réforme a été demandée par nos
administrateurs eux-mêmes ;
Rodrigue, qui Veut cru?
Cltimèlle qui l'eût dit?
Est-il, en effet, nécessaire de rappeler ici
la levée de boucliers que suscita parmi ceux
de Cochinchine, d'Annam et du Tonkin, une
décision analogue prise il y aura tantôt
vingt ans! sur l'initiative de M. Sarraut,
alors Gouverneur général pour la première
fois ? Faut-il évoquer la grève perlce qui
s'ensuivit, tant de la part des candidats.
malgré eux. aux divers brevets de langues
orientales, que de celle de leurs propres
examinateurs ? Bref, les résultats pratiques
obtenus apparurent bientôt de toute évidence
si lamentablement dérisoires, que l'instiga-
teur du système en personne, au cours d'un
dernier proconsulat, en fut réduit à provo-
quer l'abrogation pure et simple d'une ins-
titution dont il avait tout d abord fait sa
cliose.
On insinue, il est vrai, que l'attitude
adoptée en la circonstance présente par le
personnel des services civils de l'Indochine,
quoique digne d'éJoge, ne serait peut-être
pas tout à fait désintéressée. Elle aurait été
déterminée, à ce que l'on chuchote, par les
craintes que commence à inspirer à ses
membres la présence prolongée, dans cer-
tains services du Gouvernement général,
d'administrateurs coloniaux détachés de plus
en plus fréquemment des cadres africains.
Ne serait-ce pas le prodrome d'une « inva-
sion » plus radicale, sans doute même d'une
fusion, en un seul, des différents cadres co-
loniaux? En reprenant pour leur propre
compte les arguments, jadis combattus, des
partisans de la connaissance du langage in-
digène par le Chef de district français
et en les faisant triompher nos résidents,
vice-rcsidents et délégués peuvent à bon
droit caresser l'espoir de parer une fi botte »
si dangereuse, capable de les envoyer con-
trôler dans l'avenir, l'administration indi-
gène de la Côte des Somalis ou de l'Ouban-
ghi-Chari-Tchad.
Il est à peine besoin d'observer que les
populations d'Indochine .ne demandent qu'à
conserver leurs administrateurs - surtout
sachant parler leur langue de même que,
nous n'en doutons pas, celles des colonies
africaines préfèrent garder les leurs. En
tout cas, en terre d'Annam, nous ne tom-
berons pas dans l'erreur des grenouilles qui
demandaient un roi!
On n'attend pas de nous ce n'est pas
notre rôle que nous nous arrêtions aux
avantages purement politiques de la mesure
prise : ils sont d'ailleurs trop évidents. Du
moins qu'il nous soit permis, en nous pla-
çant au point de vue indigène, de nous ré-
jouir sans réserve du véritable présent qui
nous est fait. On ne se rend pas, dans la
Métropole, un compte suffisant de la situa-
tion créée à la généralité des Annamites
(entre autres) par l'obligation. où ils se trou-
vent de ne converser avec l'administrateur
français que par le canal d'un interprète.
Nous en appelons, au contraire, à tous ceux
d'entre nous qui savent le français, à tous
ceux qui ont la bonne fortune de posséder
un chef de circonscription résident, délé-
gué, voire simple chef de poste parlant
couramment l'annamite! Il faut voir s'éclai-
rer la figure du paysan, du nhaquè tou-
jours un peu ému à l'approche du « grand
mandarin » sitôt qu'il s'aperçoit qu'il est
compris, et qu'on lui répond dans son
idiome! Il faut entendre aussi sa langue se
délier, dès qu'il a la certitude de n'être plus
à la merci de l'intermédiaire habituel ! Hé-
las, en terre d'Annam, auprès de ses com-
patriotes, l'interprète jouit rarement d'une
bonne presse, comme on dit !
Nous avons ici même, souligné certaines
erreurs commises, dès le début, dans le
choix des collaborateurs indigènes de l'ad-
ministration du Protectorat. C'est une ques-
tion de recrutement, d'extraction sociale,
d'éducation morale aussi. Donc le mal ne
sera pas éternel : il y a déjà été pourvu
en partie. Néanmoins, ce mal existe et, qui
pis est, quand il n'existe pas (il y a des hon-
nêtes gens partout) l'indigène administré est
tout de même persuadé qu'il existe ! et,
comme dans sa naïve ignorance il s'exagère
infiniment l'influence (presque toujours
inexistante bien entendu) de l'interprète, il
contribue, par les tentations dont il l'as-
saille, à entretenir un état de choses dont
il est le premier à gémir et à pâtir.
N'insistons pas sur un sujet qui nous
peine. Ouvrons-nous plutôt à l'espoir, qui
germe en nous, d'une ère de compréhension
mntuctle, de confiance, de collaboration. En
appelant an Gouvernement général de lIn-
dochine un des hauts administrateurs qui
connaissent le mieux la mentalité et les as-
pirations de ses habitants; puis en faisant
en sorte que les fonctionnaires du service
politique soient mis à même de pénétrer à
leur tour l'une et les autres, la France vient
de rendre aux peuples qu'elle protège deux
services insignes et qui, à n'en pas douter,
porteront leurs fruits.
LO Ta..
Au Conseil Général
de la Guadeloupe
»♦»
En ouvrant la deuxième session ordinaire
du Conseil général de la Guadeloupe le 17
novembre dernier M. le Gouverneur Tellier
a prononcé un discours pour lui donner sur
le projet de budget pour 1929 qu'il soumet-
tait à ses délibérations des explications ren-
dues nécessaires par les ravages que le cy-
clone du 12 septembre avaient faits dans la
colonie.
Le projet de budget de l'exercice 1929 a
été arrêté, tant en recettes qu'en dépenses,
à la somme de 37.525.147 francs se décom-
posant comme suit :
Recettes et dépenses propres au budget
local .Fr. 35.324.147
Recettes et dépenses d'ordre.. 2.201.000
- --- Total égal 37.525.147
l'ar rapport au budget dénnitif de I exer-
cice 1928 qui avait été arrêté aux chiffres ci-
après :
Recettes et dépenses propres au budget
local Fr. 40.462.171
Recettes et dépenses d'ardre.. 2.201.000
Total 42.663.171
le projet de budget pour 1929
accuse une diminution de. 5.138.024
t,ette importante régression s explique par
le fait que le budget supplémentaire de
1928 avait bénéficié d'une dotation de 3 mil-
lions 415.000 francs résultant des fonds li-
bres de l'exercice 1927; le budget de 1929
ne peut, quant à présent, compter sur cette
ressource exceptionnelle.
D'autre part, l'une des conséquences in-
déniables du cyclone du 12 septembre 1928
sera de réduire sensiblement le rendement
de certaines taxes dont les prévisions ont
dû subir une importante diminution.
Tout d'abord, les impôts perçus sur rôles
subissent dans leur ensemble tne réduction
de 1.654.000 francs dont le Gouverneur a fait
l'énumération.
Les prévisions de droits de sortie sur les
sucres, cafés et cacaos ont dû être rédui-
tes également dans une forte proportion. Les
prévisions sur les droits d'enregistrement ont
subi une diminution de 429.800 francs.
Par contre, les hauts prix dont bénéficient
actuellement les rhums sur - les marchés mé-
tropolitains et le relèvement du contingent
de la Guadeloupe ont permis d'augmenter
la prévision des droits de sortie du produit
dans la proportion de 2.077.776 francs. La
taxe de fabrication a été majorée également.
La taxe '¡'L l'importation ayant été portée à
4 à compter du 22 août 1928 il y a lieu
d'escompter que son rendement accusera
pour 1928 une plus-value de 2.066.667 franm
Enfin de légères augmentations sont a signa-
ler aux recettes suivantes : Taxe de con-
sommationj Timbre. Poste et Télégraphe,
Taxe sur les mandats, Recettes imprévues.
La comparaison du projet de budget avec
le budget primitif de 1928 accuse une aug-
mentation de 1.781.524 francs.
Après avoir donné ces renseignements M.
Tellier a dit :
Il s'ensuit donc que malgré les événements
défavorables' qui ont présidé à Vélaboration
du projet de budget dont la dotation de cer-
taines taxes a dû rire réduite pa, la force
même des choses, le budget primitif de 1920,
en ce qui concerne les recettes, a /JI. être
Il ff i ÇIUlI nt culbOUTi.lt.
Il a continué ensuite son discours en exa-
minant devant l'Assemblée la situation de
chaque service. 11 a fait ressortir pour cha-
cun d'eux les motifs de diminution ou d'aug-
mentation de crédits et en faisant cet ex-
posé il a pu dire :
Malgré le ralentissement des exporta-
tions occasionné par le cyclone et l'admission
en franchise de tous droits des approvision-
nements en tôle et en VÎTICS constitués pont">
le compte de la Colonie la situation finan-
cière en recettes au ior novembre reste bon-
ne. Les recouvrements des dix premiers moi
s'elevent à 1.S.471.1,Si Ir. contre une prévi-
sion budgétaire de i6.qïo. s?o fr. soit une »
plus-value de 1. 540.611 francs.
S'il n'est plus permis d'escompter en fm
d'exercice, le fort excédent de recettes que
laissait entrevoir, avant la catastrophe thi
17 septembre, la situation économique de hi
colonie l'on peut du moins espérer que le
chiffre total des recettes prévues icra at-
teint.
Le Service de l'Agriculture a fait l'objet
des dernières considérations du Gouverneur
et il a terminé en disant à son sujet :
Si j'ai réservé pour la fin an rapide
aperçu que j'ai tenu à vous donner de la
situation de la Colonie le service de l'Agri-
cltllure, c'est parce que c'est par l'agricul-
ture que la Guadeloupe peut ci doit raPide-
ment se relever.
Tout le monde dans les campagnes fi, dès
le premier jour, re pris les cultures et s'est
courageusement remis au travail. Mais pour
que ce travail soit fructueux et qu'il puisse
assurer la nourriture de la population, il
faut que ce soit dans le calme, dans la tran-
quillité que le cultivateur puisse s'adonnèr
à son labeur. Il ne faut pas que des agita-
teurs, dans un but crimillel, viennent le
troubler.
Un des visages de r Algérie
Sur le fond éternel des grandes lignes et
du relief immuable de la terre algérienne,
s'inscrivent les étapes d'une évolution ar-
dente et pressée, ouvre d'hommes laborieux
capables de changer ainsi les traits du sot. et
de les marquer à l'empreinte de leur intel-
ligence et de leur volonté.
Ici, c'était autrefois la brousse pierreuse,
mouchetée de lentisqucs, d'oliviers sauvages
et de palmiers nains avec le visage minable
de la terre sans maitre, incapable de nourrir
une population même clairsemée.
Ailleurs c'était le marécage et les pesti-
tances, la vie intenable pour les humains,
l'eau saumàtre et dangereuse.
Ou encore c était un pauvre petit village
en formation, aux maisons basses et rhétives,
comme sans espérance du lendemain, silen-
cieux et courbé, sous les misères et les incer-
titudes des choses qui commencent.
Mais ta colonisation a fait son rruvie,
I.e village minable est devenu un bourg
riant aux maisons entourées de verdure et
de fleurs, plein de tous les bruits d'une rn-
che prospère qui déborde les prévisions d'an-
tan et s ancre pour toujours dans la terre
atr.érien. Le marais a fait place X dem
JOURIIl gUOTIDIEI
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M, Mi «I ̃•tt-TMMr
PARIS O")
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L'U. R. S. S. et les colonies françaises
8.8
Une étude très intéressante a été publiée 1
dans La Vie Economique des Sovieb, sous ce
titre : « Les perspectives des échanges com-
merciaux entre l'Union soviétique et les colo-
nies françaises ». Ces échanges, y est-il dit,
avaient jusqu à ce jour un caractère accidentel ;
il faut désormais qu'ils aient lieu suivant des
plans commerciaux bien étudiés, que le pro-
blème soit posé d'une manière systématique,
que la solution soit apportée avec méthode.
Les conditions préalables sont les mêmes
dans tous les cas :
10 Les prix des marchandises à livrer doivent
être plus avantageux que ceux des pays concur-
rents ;
2° Le prix des transports doit être tel qu'il
paraisse en caf intéressant aux acheteurs.
La première de ces conditions est, d'après
La Vie Economique, assez facilement réali-
sable. Les achats soviétiques aux colonies se
feraient, en effet, directement avec les milieux
intéressés, et en quantités considérables ; d'au-
tre part les l ivraisons soviétiques, pour les colo-
nies, se feraient dans des conditions excep-
tionnelles grâce à la souplesse du mécanisme
du monopole du commerce extérieur. D' au-
tre part, le choix s'arrêterait de préférence sur
les pays coloniaux dont la position géographi-
que ne s'écarterait pas trop des routes mari-
times que suivent d ordinaire - les marchandises
qui sont transportées entre l Union soviétique
et ses clients ou ses fournisseurs. De plus, les
distances à parcourir, surtout pour les marchan-
dises de fort tonnage et de faible valeur, ne
devraient pas être sensiblement plus grandes
que les distances parcourues par les marchan-
dises qui font l'objet, à l'heure actuelle, de
transactions avec la Russie.
Ces conditions restreignent assurément le
champ dei1 projets d'échanges commerciaux
entre l'Union soviétique et les colonies fran-
çaises. Il est certain qu elle peut obtenir des
prix avantageux, étant donné la centralisation
des marchés dans les organisations soviétiques,
1 I 1
centralisation qui permet les achats par grandes
masses ; il est non moins certain que le système
du monopole du commerce extérieur, dont les
inconvénients apparaissent à tous les yeux, per-
met cependant à l'Etat soviétique d appliquer
à ses prix de vente une échelle mobile et va-
riable, si la contre-partie des importations né-
cessaires à la Russie présente une compensation
qui en vaille la peine. Mais l'intervention de
ces deux facteurs : position géographique de
la colonie, distance entre la colonie et le pays
des Soviets, impose des limites dont on aper-
çoit l'importance. j
Sans doute, la règle n'est pas absolue. Ainsi,
Madagascar et La Réunion, bien que ne ré-
pondant pas aux conditions énoncées, sont ran-
gées parmi les territoires avec lesquels l'Union
soviétique pourrait, dit-on, avoir un commerce
régulier ; en somme, « elles ne sont pas bien
loin de la route maritime qui va de la mer
Noire à l'Extrême-Orient » (ce « bien loin »
a l'air d'être introduit pour les besoins de la
cause), et surtout elles sont riches en produits
utiles à ru .R.S:S. : huiles essentielles pour
la parfumerie, vanille, cuirs. En échange,
l'Union soviétique expédierait à La Réunion et
dans la Grande lie le péirole, l'essence, le ci-
ment, le sucre, etc.
Je reviendrai sur les possibilités d échangea
indiquées pour chacune des colonies françaises.
Je ne veux pas aller plus loin avant d'avoir fait
une remarque qui s impose. J' ai indiqué, ici
même, avec quelle violence de langage les
communistes faisaient en Russie le procès de
la colonisation en général, et/de la colonisation
française, en particulier. Or, il y a dans l'étude
que je signale une sorte d'hommage rendu à
l' empire colonial français. Les chiffres de ses
importations et de ses exportations sont rappe-
lés avec une sorte d'admiration qui perce malgré
tout. Encore, nous dit-on, que la mise en va-
leur de nos colonies n'est qu'à ses débuts, que
l' ensemble de cette France d' outre-mer, avec
ses 12 millions de kilomètres carrés, ses 60 mil-
lions d'habitants, ses 16 milliards 321 millions
d'importation, ses 14 milliards 241 millions
d'exportations en 1926, est aujourd'hui remar-
quable, mais que ce sera bien autre chose dans
les années à venir ; que ces possessions n' inter-
viennent oue Dour un huitième dans la valeur
totale des importations françaises et pour un
sixième dans les exportations de la France ; que
la France ne joue qu'un rôle partiel dans le
commerce extérieur de ses colonies, sa partici-
pation variant de 60 à 80 pour l'Afrique
du Nord et Madagascar, de 35 à 40 pour
les colonies et mandats de l'Afrique Equato-
riale Française, que cette participation s'abaisse
à 35 pour les importations et à 18 pour
les exportations dans le commerce pourtant très
développé de l' Indochine ; que les clients et
fournisseurs des colonies françaises, il faut les
chercher en Angleterre, en Espagne, en Italie,
en Amérique, en Allemagne, en Belgique, aux
Pays-Bas, en Tchécoslovaquie, en Suisse, en
Norvège, etc. etc.
Mais alors que deviennent toutes les diatribes
contre cet impérialisme colonial français, ce
fléau tant de fois abhorré et maudit ? Les na-
tions que cet impérialisme colonial opprime et
écrase se portent pourtant assez bien, beaucoup
mieux, n est-ce pas, qu'au moment où la
France est devenue leur protectrice ? Et. d'au-
tre part, n' est-il pas vrai que la métropole
n'exploite pas ses colonies pour elle-même,
puisque ces colonies ont dans le monde entier
tant de clients et tant de fournisseurs ?
L'étude de « La Vie économique des So-
viets » devrait prendre place en annexe au
compte rendu du dernier congrès dont i ai parlé
à cette place; elle figurerait non parmi les pièces
justificatives de la thèse communiste, mais parmi
celles qui en montrent l'exagération et les
erreurs. Ce serait trop demander qu'elle fût lue
au prochain Congrès où les mêmes violences de
langage seront apportées : la contradiction de-
viendrait trop apparente, et peut-être la majesté
de l' assemblée en subirait-elle quelque atteinte.
Mmwim _.u.
SMaG'eur de t'Hérault, ancien ministre
v ire-pr t aident de la f ommi ision
de l'Algérie, des Colonies et dei
Protectorats.
A l'Académie des Sciences
morales et pol tiques
Hommage à un grand Belge
A l'occasion de la séance publique an-
nuelle de l'Académie des Sciences morales <'t
politiques, le secrétaire perpétuel, M. Char-
les Lyon-Caen, a fait revivre le souvenir
d'un associé étranger, M. Auguste Beer-
naert, grand serviteur de la cause coloniale
et qui, à ce titre, doit retenir notre atten-
tion.
En effet les dix ans du ministère Beer-
naert, dont on commémorera le centenaire
l'année prochaine, ont été marqués entr'au-
tres par des résolutions et des démarches
qui ont préparé l'acquisition de la colonie
u Congo par la Belgique.
Auguste Beernaert eut une part prépondé-
rante dans la colonisation du Congo ; il a
puissamment contribué à doter la Belgique
d'une riche et féconde colonie qui lui assure
de vastes débouchés, qui ouvre à ses citoyens
de nombreuses carrières et aide au dévelop-
pement de son commerce et de ses industries.
Sans doute, ajouta M. Lyon-Caen, ce
n'est pas lui qui a conçu la grande idée de
constituer un Etat au cœur de l'Afrique,
dans des contrées où jusqu'alors la civilisa-
tion n'avait pas pénétré. L'honneur de .cette
conception de génie revient tout entier au
roi Léopold II. Mais Beernaert a eu le haut
mérite de s'assimiler la grande pensée du
souverain et de lui prêter une assistance
qui a été décisive pour le succès de l'œuvre
grandiose et audacieuse qu'il avait conçue.
Avant Beernaert. tous les hommes d'Etat
belges considéraient comme dangereuse et
chimérique l'entreprise du roi. Beernaert
est le premier qui a compris toute la gran-
deur du dessein de Léopold II et admis la
possibilité d'en assurer le succès. Après
avoir fait reconnaitre au Congrès de Berlin
l'Etat indépendant du Congo, il obtint des
Chambres pour le roi l'autorisation d'en ac-
cepter la souveraineté ; il réussit dans des
négociations difficiles avec la France et le
Portugal pour la délimitation des é frontières
du nouvel Etat, il fit autoriser le Gouverne-
ment à souscrire une importante partie du
capital nécessaire à la construction d'un
chemin de fer qui permettrait de tourner
les rapides et de pénétrer jusqu'à la source
du grand fleuve africain dont le cours avait
été découvert par Stanley, il - obtint -- des
Chambres l'autorisation de faire un prêt a
l'Etat du Congo. 11 prépara ainsi admira-
blement la transformation de cet Etat en co-
lonie belge, qui fut réalisée en 1907 après la
fin de son ministère et qui fit de la petite
Belgique une des grandes puissances écono-
miques du continent.
Beernaert a, enfin, bien mérité, non seu-
lerftent de la Belgique, mais de l'humanité :
l'esclavage, ave é * son hideux accessoire, là
traite des noirs, a disparu d'une grande
partie de l'Afrique.
•
L'Aviation Coloniale
En Egypte
Le gouvernement égyptien vient de faire
(Stiiblir les plans de deux grands aéroports,
l'un près du Caire, l'autre près d'Alexan-
drie. il a décitlô de constituer une llotto
aérienne commerciale égyptienne.
En Extrême-Orient
Les quatre grands hydCtWiona anglais du
type South amp ton, qui sont affectés de-
puis le l.), septembre à la base aérienne do
Singapour, viennent d'effectuer une grande
croisière qui les a conduits jusqu'à Ma-
nille, lIong-Kong, Bangkok, avec retour à
Singrupour.
France-Amérique du sud
D'après certaines informations, l'atter-
rissage de l'avion commercial que nous
avons signalé aux environs de Harcelanc,
a été causé par une bruine épaisse. L'appa-
reil a été en partie briaô et un seul passa-
ger a été légèrement blessé.
C'est par suite de l'imprudence de
curieux aocouirus près de l'avion avec dea
lampes ii acétylène que l'appareil a été in-
cendié. Mais sur 180 kilos du courrier, on a
pu sauver 150 kil06, qui ont été acheminés
hier vers leur destination.
Pour la sécurité en avion
Le comiité de propagande aéronautique
plaidé par le maréchal Lyautey, a orga-
nisé des concours ayant pour objet de pro-
voquer des solutions, techniques à des pro-
blèmes concernant le perfectionnement de
l'avion ou de son emploi.
L08 études ou projets de MM. Larivièrc
et Jacquet (sonde aérienne), de M. Canac
(études des lois de la réflexion des ondes),
de MM. Ilaus, Roy et Lapresle (stabilité),
de M. Carafoli (profils d'ailea sustentatri-
ccs), et de M. Sainte-Claire Devillc (carbu-
rants ininflammables) ont été retenus.
Le comité national de l'aide a la recher-
che scientifique, présidé par M. Paul Ap.
poil, considérant qu'il est opportun de ré-
soudre séparément les divers problèmes
scioniiiiques nom 1 avion n est que 1a syn-
thèse, a accordé les aides individuelles qui
lui avaient été demandées par un rapport,
soit au total 80.000 francs.
Toujours prêt à recevoir les suggestions
des chercheurs, le Comité attribuera ulté-
rieurement de nouvelles aides pour la réa-
lisation d'études commencées ou de projets
qu'il aura examinés ou retenus.
Adresser (toutes correspondances à M. A.
Guillet, secrétaire général, 1, rue Victor-
Cousin, Paris (5e).
OU EN EST LÉTUDE
DES BOIS COLONIAUX
«♦»
A
Dans un premier article, fat es-
sayé d'exposer, d'après des indica-
tions recueillies auprès d'industriels,
Vinsuffisance de la documentation publiée
sur ces bois et le mauvais côté de la pro-
pagande faite jusqu'ici pour nombre d'es-
sences sur lesquelles on ne possède encore
que d'assez vagues renseignements. Je vais
aujourd'hui rendre compte des résultats de
l'enquête à laquelle j'ai procède sur ce su-
jet, dans d'autres milieux. Ces résultats sont,
comme je l'ai annoncé, pleins de, promesses.
Le problème des bois coloniaux est en soi
extrêmement complexe. Je n'entrerai pas
dans le détail de toutes les questions quil
soulève, notamment en ce qui concerne la
prospection des forets coloniales, l'étude des
conditions de régénération et de multiPlica-
tion des meilleures essences, de réglementa-
tion d'exploitation devant conduire à l'enri-
chissement des massifs, des transports, de la
vente et de Vutilisation, la récolte d'échan-
tillons, etc. Je m'attacherai simplement à
la question propagande et aux recherches
préalables que cette propagande nécessite.
Or, il est incontestable, d'après ce qui via
été confirmé, que jusqu'à ces dernières an-
nées cette propagande portait, en cffel, sur
un trop grand nombre d'essences coloniales et
n'était pas appuyée sur une documentation
suffisante.
On est heureusement entré dans une autre
voie et la notice qu'a publiée eu dernier lieu
l'Agence Générale des Colonies, sur les prin-
cipaux bois d'Afrique, marque le début d'une
orientation nouvelle. On a abandonné momen-
tanément nombre d'essences qui ne parais-
saient présenter d'intérêt immédiat, ni par
leur abondance dans les peuplements, ni par.
leurs qualités apparentes et Von s'en tient,
pour chaque colonie, à un nombre limité
d'espèces.
On s'est rendu compte aussi, que les indi-
cations réunies à tous égards, pour ces seu-
les essences retenues, étaient encore bien
sommaires et l'on a décidé, ceci sur l'initia-
tive de l'Association « Colonies-Sciences »,
avec qui collabore très étroitement le Service
des Bois de l'Agence Générale, de reprendre
les études à leur base et de publier pour cha-
cun des bois dont l'emploi est préconisé, des
fiches commerciales et des monographies
complètes. J'ai pu examiner des spécimens
déjà parus de ces documents. Ils m'ont paru
-bar/aits.
C'est le Comité National des Bois colo-
niaux de « Colonies-Sciences a qui est charg;
de ces publications. Ce Comité, présidé par
M. le général Messimy comprend, avec des
producteurs, des importateurs et des consom-
mateurs de bois coloniaux (itldustricls et en-
trepreneurs), des sciclltifiqtles. Il est donc
qualifié pour étudier et discuter le problème
des bois coloniaux sous toutes ses formes. Le
Chef du Service. Officiel des Bois en fait
partie et se tient en liaison constante avec
le Secrétaire Général du Comité pour l'orien-
tation des recherches. En fait, c'est à la
Station des Bois coloniaux de Nogent-sur-
Marne, que l'on détermine, au laboratoire,
par des expériences longues et répétées, les
propriétés physiques et les résistances méca-
niques des bois, au pourrissoir leur résis-
tance aux cléments divers de décomposition
et, à l'atelier, que l'on étudie leurs condi-
tions d'usinage. Une scie à ruban viendrait
d'être montée qui compléterait très heureuse-
ment l'outillage de cet atelier.
A propos d'usinage, il est bon de dire que
les travaux et recherches entrepris par le
Service avec la collaboration d'un ingénieur
civil, M. Petitpas, sont sur ltpoint d'être
achevés. Ils vont étre mis définitivement au
point par des expériences pratiques que l'on
se propose de faire en présence d'industriels
et qui démontreront tout l'intérêt des métho-
des préconisées. Par un léger supplément
d'outillage et surtout par une adaptation rela-
tivement facile de leur matériel, les indus-
triels pourront dorénavant scicr, raboter, dé-
gauchir, toupiller tous ces bois coloniaux,
dont ils ne voulaient plus entendre parler,
aussi facilement qu'ils scient, rabottent, dé-
gauchissent et toupillent les bois français ou
étrangers couramment utilisés.
N'est-ce pas là quelque chose de vraiment
intéressant? l'avais parlé, dans mon premier
article, de certitudes. C'elt est une, jestime,
et la façon dont poursuivent maintenant leurs
travaux le Service Officiel et le Comité Na-
tional des Bois Coloniaux en est une autre.
La question des bois coloniaux est évidem-
ment loin d'être épuisée; l'on peut affirmer
en tout cas, que sa solution est en très bonne
voie.
Pierre Taittinger,
Député de Paris,
Président de ta Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
Dépêches de l'Indochine
.4
Le Maire de Saïgon démissionne
Le maire de Saïqon, M, Houelle, a
adressé au gouverneur de la Cochinchine
une lettre dans laquelle il lui annonce sa
démission de maire. Il a confirmé sa déci-
sion malgré la demande du gouverneur et
l'insistance des divers membres du conseil
municipal.
Les motifs de cette décision n'ont pas
été rendus publics.
Un Consul britannique disparait en mer
A l'arrivée du vapettr Ninghai à Hal-
phong, on a ouvert une enquête sur la dis-
parition de M. Langfort Smilh, consul gé-
néral anglais à Tche Fou, qui s'était cm-
barqué jeudi à bord de ce bateau.
(lndopacifl.)
AU SEMÂT
Les prestations allemandes pour les colonies
La Commission des finances du Sénat
s'est réunie hier sous la présidence de M.
E tienne Clémentel.
• Pendant la séance M. Henry Bérenger a
fait une proposition concernant l'utilisation
des prestations en nature allemandes.
Pendant le reste de la séance, MM. André
Maginot, Ministre des Colonies, Henry
Chéron, Ministre des Finances, Henry
Bérenger et Milan, Membres de la Com-
mission, ont délibéré pour examiner la pro-
position de M. Henry Bérenger qui a été
appuyée en séance par MM. Mario Roustan
et Lebrun.
Il s agissait de prendre, sur le plan
Dawes, une somme destinée aux Colonies.
en plus du milliard douze cent mille francs
des prestations en nature.
M. Henry Chéron s'est refusé à adopter
ce point de vue et il a déclaré qu'on pren-
drait 100 millions pour les Colonies et 100
millions pour refaire les routes de France.
Il reste à fixer dans ces propositions:
10 L'intérêt de l'argent prêté qu'il est
nécessaire naturellement de chiffrer le plus
bas possible ; u.
2" Les délais de remmursement quil est
indispensable de voir prolonger à une
échéance très repoussée.
M. Henry Bérenger soutenu par M. Mario
Roustan a fait proposition d'un délai de 62
ans qui ne semble pas devoir être adopté; il
st prolxible que ce délai sera. légèrement
réduit.
LE REZZOU
La poursuite de la harka
La poursuite de la harka s' exécute avec la
plus grande ardeur. tant du côté algérien que
du côté marocain.
Des patrouilles, comme nous l' avons dit, ont
pénétré jusqu' à 70 kilomètres au sud de Co-
lomb-Béchar. Elles ont été découplées, de
plus, de 100 à 150 kilomètres. Mais la harka
sest dispersée et nos avions, après lui avoir
fait subir quelques pertes en hommes et en
chameaux, a dû renoncer à atteindre des cava-
liers isolés à travers le désert.
Un renseignement de l'aviation indique qu'il
semble que la harka se serait déjà dissoute. Un
avion signale, en effet, avoir aperçu un déta-
chement d'une quarantaine d'hommes et de
chameaux suivant, très dispersés, la piste qui,
de Uni-Drivma, mène, par Hi-Shibbi, vers
Abuam, au sud du Tafilalet. Très vraisembla-
blement. ils faisaient partie de la harka.
Cependant, on signalait qu eUe tétait réfu-
giée dans la région montagneuse, au nord-ouest
du confluent du Ghir et de la Sugha, à envi-
ron 100 kilomètres au nord-nord-est d'Igli. Ac-
tuellement, tous nos postes sont alertés. Toute
incursion dans nos lignes entraînerait pour elle
des combats sérieux qu'elle cherche à éviter.
On est à peu près certain que cette harka
aurait été forte de plus de 200 fusils. Elle
aurait commis non seulement des Ouled-Ménio,
c'est-à-dire des pillards recrutés dans la région,
mais encore des gens du Tafilalet. Ceux-ci au-
raient même été particulièrement npmbreux.
Deux des cadavres des djicheurs ont été identi-
fiés comme faisant partie des tribus du Tafilalet.
Un télégramme de M. Bordes
à M. Steeq
M. Bordes, Gouverneur général de l'Algé-
rie, a adressé, le 15 décembre, le télégramme
suivant à M. Steeg, Résident général au Ma-
roc :
« Les communications télégraphiques sont
rétablies avec Colomb-Béchar. Vous remercie
vivement de l'aide précieuse apportée par le»
services marocains pour assurer la liaison élec-
trique avec le Sud-Oranais.
« Je reste très touché de la venue en avion
à Colomb-Béchar du commandant Pollet qu
m'a porté les condoléances que S. M. le Sul-
, TL • - H .«Ait
tan du Maroc, vous-meme et l armee du Maroc
avez bien voulu m'adresser pour r AIgétie en
deuil. En vous priant d'être l'interprète de
mes sentiments de reconnaissance respectueuse
auprès de S. M. le Sultan, je vous remercie de
la nouvelle preuve de sympathie que vous avez
bien voulu donner vous-même à l'armée algé-
rienne dont vous connaissez l' héroïsme. Senti-
ments cordialement dévoués. »
Pour les producteurs algériens
d'agrumes et de primeors
Bien vendre, produire beaucoup
Ainsi que nous le publions d'autre part,
une Commission « chargée d'étudier les
moyens propres à favoriser la production des
agrumes et primeurs algériens » est instituée
au Ministère de l'Agriculture par un décret
paru au O. en date d'hier. Nous ne pou-
vons que nous féliciter de la composition de
l'assemblée qui compte parmi ses membres
les plus éminents et ardents défenseurs de
la cause des producteurs algériens : MM.
Cuttoli et Sauriii, sénateurs ; M. Gaston
Thomson, ancien ministre, député; MM.
Roux-Freissineng, Ricci, députés, etc., etc.
Souhaitons que les travaux de cette Com-
mission aient pour premier effet l'allégement
des charges si lourdes qui pèsent sur la pro-
duction d'agrumes : frets, tarifs ferroviaires,
taxes et droits de toutes sortes. Ainsi que les
Annales Coloniales l'ont signalé à maintes
reprises, ce n'est qu'en diminuant le fardeau
fiscal, en abaissant les prix de transports que
le producteur algérien pourra utilement en-
trer en concurrence avec les produits étran-
gers importés en trop grande quantité sur le
marché de la métropole. Bien vendre, c'est
produire beaucoup. Rien n'est plus vrai. Et
depuis trop d'années déjà, les producteurs
couraient nombre risques de mévente sur
notre marché. Rien n'est plus juste aussi que
les Français d'Algérie, après l'épreuve de
l'hiver dernier en Oranie, après leurs efforts
et leur travail (Je- longues années, vendent à
la France leur production française. La na-
tion tout entière, d'ailleurs, doit en bénéfi-
cier.
Les administrateurs parleront
les langues indigènes
Enfin, nos administrateurs d'Indochine
vont parler la langue de leurs administrés!
Un décret, dû à l'influence personnelle du
nouveau Chef de la colonie, en a consacré
pour eux l'obligation. Elle sera cette fois,
nous l'espérons, définitive. Le premier des
Gouverneurs généraux de l'Union indochi-
noise qui y ait accompli toute sa carrière,
se trouve en quelque sorte avoir subordonné
=a prise de service à l'adoption immédiate
de cette mesure. Une telle constatation ne
peut manquer n'est-il pas vrai ? de pe-
ser de tout son poids sur l'esprit des succes-
seurs du ministre auteur du décret et les
-- - - -- - -
détourner d'accueillir à la légère les sug-
gestions intéressées qui ne manqueront évi-
demment pas, un jour ou l'autre, hélas ! de
leur être insinuées dans le sens opposé,
car tout est recommencement.
Qui plus est on nous en voit tout sur-
pris, tout charmés il parait que cette im-
portante réforme a été demandée par nos
administrateurs eux-mêmes ;
Rodrigue, qui Veut cru?
Cltimèlle qui l'eût dit?
Est-il, en effet, nécessaire de rappeler ici
la levée de boucliers que suscita parmi ceux
de Cochinchine, d'Annam et du Tonkin, une
décision analogue prise il y aura tantôt
vingt ans! sur l'initiative de M. Sarraut,
alors Gouverneur général pour la première
fois ? Faut-il évoquer la grève perlce qui
s'ensuivit, tant de la part des candidats.
malgré eux. aux divers brevets de langues
orientales, que de celle de leurs propres
examinateurs ? Bref, les résultats pratiques
obtenus apparurent bientôt de toute évidence
si lamentablement dérisoires, que l'instiga-
teur du système en personne, au cours d'un
dernier proconsulat, en fut réduit à provo-
quer l'abrogation pure et simple d'une ins-
titution dont il avait tout d abord fait sa
cliose.
On insinue, il est vrai, que l'attitude
adoptée en la circonstance présente par le
personnel des services civils de l'Indochine,
quoique digne d'éJoge, ne serait peut-être
pas tout à fait désintéressée. Elle aurait été
déterminée, à ce que l'on chuchote, par les
craintes que commence à inspirer à ses
membres la présence prolongée, dans cer-
tains services du Gouvernement général,
d'administrateurs coloniaux détachés de plus
en plus fréquemment des cadres africains.
Ne serait-ce pas le prodrome d'une « inva-
sion » plus radicale, sans doute même d'une
fusion, en un seul, des différents cadres co-
loniaux? En reprenant pour leur propre
compte les arguments, jadis combattus, des
partisans de la connaissance du langage in-
digène par le Chef de district français
et en les faisant triompher nos résidents,
vice-rcsidents et délégués peuvent à bon
droit caresser l'espoir de parer une fi botte »
si dangereuse, capable de les envoyer con-
trôler dans l'avenir, l'administration indi-
gène de la Côte des Somalis ou de l'Ouban-
ghi-Chari-Tchad.
Il est à peine besoin d'observer que les
populations d'Indochine .ne demandent qu'à
conserver leurs administrateurs - surtout
sachant parler leur langue de même que,
nous n'en doutons pas, celles des colonies
africaines préfèrent garder les leurs. En
tout cas, en terre d'Annam, nous ne tom-
berons pas dans l'erreur des grenouilles qui
demandaient un roi!
On n'attend pas de nous ce n'est pas
notre rôle que nous nous arrêtions aux
avantages purement politiques de la mesure
prise : ils sont d'ailleurs trop évidents. Du
moins qu'il nous soit permis, en nous pla-
çant au point de vue indigène, de nous ré-
jouir sans réserve du véritable présent qui
nous est fait. On ne se rend pas, dans la
Métropole, un compte suffisant de la situa-
tion créée à la généralité des Annamites
(entre autres) par l'obligation. où ils se trou-
vent de ne converser avec l'administrateur
français que par le canal d'un interprète.
Nous en appelons, au contraire, à tous ceux
d'entre nous qui savent le français, à tous
ceux qui ont la bonne fortune de posséder
un chef de circonscription résident, délé-
gué, voire simple chef de poste parlant
couramment l'annamite! Il faut voir s'éclai-
rer la figure du paysan, du nhaquè tou-
jours un peu ému à l'approche du « grand
mandarin » sitôt qu'il s'aperçoit qu'il est
compris, et qu'on lui répond dans son
idiome! Il faut entendre aussi sa langue se
délier, dès qu'il a la certitude de n'être plus
à la merci de l'intermédiaire habituel ! Hé-
las, en terre d'Annam, auprès de ses com-
patriotes, l'interprète jouit rarement d'une
bonne presse, comme on dit !
Nous avons ici même, souligné certaines
erreurs commises, dès le début, dans le
choix des collaborateurs indigènes de l'ad-
ministration du Protectorat. C'est une ques-
tion de recrutement, d'extraction sociale,
d'éducation morale aussi. Donc le mal ne
sera pas éternel : il y a déjà été pourvu
en partie. Néanmoins, ce mal existe et, qui
pis est, quand il n'existe pas (il y a des hon-
nêtes gens partout) l'indigène administré est
tout de même persuadé qu'il existe ! et,
comme dans sa naïve ignorance il s'exagère
infiniment l'influence (presque toujours
inexistante bien entendu) de l'interprète, il
contribue, par les tentations dont il l'as-
saille, à entretenir un état de choses dont
il est le premier à gémir et à pâtir.
N'insistons pas sur un sujet qui nous
peine. Ouvrons-nous plutôt à l'espoir, qui
germe en nous, d'une ère de compréhension
mntuctle, de confiance, de collaboration. En
appelant an Gouvernement général de lIn-
dochine un des hauts administrateurs qui
connaissent le mieux la mentalité et les as-
pirations de ses habitants; puis en faisant
en sorte que les fonctionnaires du service
politique soient mis à même de pénétrer à
leur tour l'une et les autres, la France vient
de rendre aux peuples qu'elle protège deux
services insignes et qui, à n'en pas douter,
porteront leurs fruits.
LO Ta..
Au Conseil Général
de la Guadeloupe
»♦»
En ouvrant la deuxième session ordinaire
du Conseil général de la Guadeloupe le 17
novembre dernier M. le Gouverneur Tellier
a prononcé un discours pour lui donner sur
le projet de budget pour 1929 qu'il soumet-
tait à ses délibérations des explications ren-
dues nécessaires par les ravages que le cy-
clone du 12 septembre avaient faits dans la
colonie.
Le projet de budget de l'exercice 1929 a
été arrêté, tant en recettes qu'en dépenses,
à la somme de 37.525.147 francs se décom-
posant comme suit :
Recettes et dépenses propres au budget
local .Fr. 35.324.147
Recettes et dépenses d'ordre.. 2.201.000
- --- Total égal 37.525.147
l'ar rapport au budget dénnitif de I exer-
cice 1928 qui avait été arrêté aux chiffres ci-
après :
Recettes et dépenses propres au budget
local Fr. 40.462.171
Recettes et dépenses d'ardre.. 2.201.000
Total 42.663.171
le projet de budget pour 1929
accuse une diminution de. 5.138.024
t,ette importante régression s explique par
le fait que le budget supplémentaire de
1928 avait bénéficié d'une dotation de 3 mil-
lions 415.000 francs résultant des fonds li-
bres de l'exercice 1927; le budget de 1929
ne peut, quant à présent, compter sur cette
ressource exceptionnelle.
D'autre part, l'une des conséquences in-
déniables du cyclone du 12 septembre 1928
sera de réduire sensiblement le rendement
de certaines taxes dont les prévisions ont
dû subir une importante diminution.
Tout d'abord, les impôts perçus sur rôles
subissent dans leur ensemble tne réduction
de 1.654.000 francs dont le Gouverneur a fait
l'énumération.
Les prévisions de droits de sortie sur les
sucres, cafés et cacaos ont dû être rédui-
tes également dans une forte proportion. Les
prévisions sur les droits d'enregistrement ont
subi une diminution de 429.800 francs.
Par contre, les hauts prix dont bénéficient
actuellement les rhums sur - les marchés mé-
tropolitains et le relèvement du contingent
de la Guadeloupe ont permis d'augmenter
la prévision des droits de sortie du produit
dans la proportion de 2.077.776 francs. La
taxe de fabrication a été majorée également.
La taxe '¡'L l'importation ayant été portée à
4 à compter du 22 août 1928 il y a lieu
d'escompter que son rendement accusera
pour 1928 une plus-value de 2.066.667 franm
Enfin de légères augmentations sont a signa-
ler aux recettes suivantes : Taxe de con-
sommationj Timbre. Poste et Télégraphe,
Taxe sur les mandats, Recettes imprévues.
La comparaison du projet de budget avec
le budget primitif de 1928 accuse une aug-
mentation de 1.781.524 francs.
Après avoir donné ces renseignements M.
Tellier a dit :
Il s'ensuit donc que malgré les événements
défavorables' qui ont présidé à Vélaboration
du projet de budget dont la dotation de cer-
taines taxes a dû rire réduite pa, la force
même des choses, le budget primitif de 1920,
en ce qui concerne les recettes, a /JI. être
Il ff i ÇIUlI nt culbOUTi.lt.
Il a continué ensuite son discours en exa-
minant devant l'Assemblée la situation de
chaque service. 11 a fait ressortir pour cha-
cun d'eux les motifs de diminution ou d'aug-
mentation de crédits et en faisant cet ex-
posé il a pu dire :
Malgré le ralentissement des exporta-
tions occasionné par le cyclone et l'admission
en franchise de tous droits des approvision-
nements en tôle et en VÎTICS constitués pont">
le compte de la Colonie la situation finan-
cière en recettes au ior novembre reste bon-
ne. Les recouvrements des dix premiers moi
s'elevent à 1.S.471.1,Si Ir. contre une prévi-
sion budgétaire de i6.qïo. s?o fr. soit une »
plus-value de 1. 540.611 francs.
S'il n'est plus permis d'escompter en fm
d'exercice, le fort excédent de recettes que
laissait entrevoir, avant la catastrophe thi
17 septembre, la situation économique de hi
colonie l'on peut du moins espérer que le
chiffre total des recettes prévues icra at-
teint.
Le Service de l'Agriculture a fait l'objet
des dernières considérations du Gouverneur
et il a terminé en disant à son sujet :
Si j'ai réservé pour la fin an rapide
aperçu que j'ai tenu à vous donner de la
situation de la Colonie le service de l'Agri-
cltllure, c'est parce que c'est par l'agricul-
ture que la Guadeloupe peut ci doit raPide-
ment se relever.
Tout le monde dans les campagnes fi, dès
le premier jour, re pris les cultures et s'est
courageusement remis au travail. Mais pour
que ce travail soit fructueux et qu'il puisse
assurer la nourriture de la population, il
faut que ce soit dans le calme, dans la tran-
quillité que le cultivateur puisse s'adonnèr
à son labeur. Il ne faut pas que des agita-
teurs, dans un but crimillel, viennent le
troubler.
Un des visages de r Algérie
Sur le fond éternel des grandes lignes et
du relief immuable de la terre algérienne,
s'inscrivent les étapes d'une évolution ar-
dente et pressée, ouvre d'hommes laborieux
capables de changer ainsi les traits du sot. et
de les marquer à l'empreinte de leur intel-
ligence et de leur volonté.
Ici, c'était autrefois la brousse pierreuse,
mouchetée de lentisqucs, d'oliviers sauvages
et de palmiers nains avec le visage minable
de la terre sans maitre, incapable de nourrir
une population même clairsemée.
Ailleurs c'était le marécage et les pesti-
tances, la vie intenable pour les humains,
l'eau saumàtre et dangereuse.
Ou encore c était un pauvre petit village
en formation, aux maisons basses et rhétives,
comme sans espérance du lendemain, silen-
cieux et courbé, sous les misères et les incer-
titudes des choses qui commencent.
Mais ta colonisation a fait son rruvie,
I.e village minable est devenu un bourg
riant aux maisons entourées de verdure et
de fleurs, plein de tous les bruits d'une rn-
che prospère qui déborde les prévisions d'an-
tan et s ancre pour toujours dans la terre
atr.érien. Le marais a fait place X dem
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