Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 décembre 1928 17 décembre 1928
Description : 1928/12/17 (A29,N189). 1928/12/17 (A29,N189).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451354f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Le progrès colonial par le plan Dawes
8.8 '-
Hier, la Connniww» sénatoriale dm Fi-
nances a bien - voulu, sur ma demande, voter an
projet de loi de finances pour 1929 deux amen-
dements qui, je l'espàe, seront ratifiés pu le
Sénat et ensuite par la Chambre des députés
lorsque lui reviendra le budget. Ces deux amen-
dements ont pour objectif d accélérer la mise en
oeuvre des prestations allemandes en nature dans
nos colonies françaÍlel.
Le premier ordonne l'inscription, à l'Etat L
(art. 89) du programme des travaux publics à
accomplir immédiatement sur prestations dans
les colonies. -- - - -
Le second ordonne 1 attribution sans trais à
certaines de nos colonies, ou sinistrées, ou les
moins prospères, sur l' annuité 1928-1929 du
Plan Dawes, de 150 millions de francs de
prestations en nature, lesquelles ne seront rem-
boursées, sans int, à la métropole. que lors-
que ces colonies seront dans une situation finan-
cière et économique le leur permettant.
Quoi 1 dira-t-on, des mesures aussi simples
n'étaient pas encore prises ! Nous en sommes
encore là dix ans après le Traité de paix, qua-
tre ans après la convention du Plan Dawes 1
Mais oui, nous en sommes encore là 1 J'ai
déjà eu l'occasion, dans les Annales Colonia-
les, l'été dernier, de rappeler, à cette même
place, la lenteur, la parcimonie avec lesquelles
la France utilise pour son empire colonial les
prestations allemandes en nature qui lui sont
attribuées au titre des réparations. J'ai dé-
montré, comme je l'avai. fait auparavant, à la
Commission sénatoriale des Affaires étrangères,
que la part de nos colonies dans V emploi du
Plan Dawes ne représente pas un jour par an
des prestations annuelles prévues à ce plan 1
Cette démonstration n'avait pas été sans émou-
voir à la fois l'opinion publique et le Parle-
ment. Alors que notre tunpire colonial est en-
core très Insufifsamment outillé à tous les points
de vue, il n'était pas admissible que nous lais-
sions ainsi perdre à son détriment tous les
moyens d. outillage que nous accorde le sys-
tème des prestations prévu par le Traité de
Paix dès 1919 et défini pu le Comité des
Experts en 1924.
Grâce à la Commission des Finances du Sé-
nat, l'avertissement lancé par sp Commission
des Affaires étrangères n aura pas été inutile.
Une nouvelle tranche, très importante. de
pandt travaux coloniaux va être inscrite désor-
mais à l'Etat L du budget. c'est-à-dire parmi
ceux qui pourront bénéficier immédiatement de
la procéd ure simplifiée, instituée à l'article 4
de la loi du 24 mars 1928. Cet Etat L. tel
'il a été voté la semaine dernière pu la
Chambre, ne comprenait que des travaux à ac-
complir dans la métropole farauds ports mari-
times, canalisations, hydraulique), l'y ai fait
ajouter, par mon amendement. tous les travaux
diverses colonies, et dont les principaux sont :
Pour t Afrique Occidentale française, la
son d'un grand port à la Côte d'Ivoire.
l'irrigation de la vallée du Niger, le dévelop-
t des chemins de fer.
Pour l'Afrique Equatoriale française, le che-
min de fer de Congo-Océan. la construction
du Port de Pointe-Noire ;
Pour l'Indochine, l'achèvement du chemin de
fer transindochinois et les assèchements du Ton-
kin :
Pour Madagascar, le dévelojppement des
ports de Tamatave, Majunga, Manakara, Tu-
Téar et le chemin de fer de Fianarantsoa à la
Côte Est :
Pour la Guadeloupe, Télectrification des
Drmcipaux centres de la colonie, l'assainisse-
ment des faubourgs de Pointie-à-Pitre, la se-
constraction des hôpitaux, asiles et autres ae-
blissements publics détruits par le cyclone, la
réfection des ports et du réseau routier, la four-
niture de bateaux-fruitiers ;
- Pour La RrmiOft, l'électrification du chemin
de fer ;
Pour la Martiniquef l'amfnqemeat des chu-
tes d'eau et la fourniture de bateaux-fruitiers ;
Pour la Côte des Somalis, l'amélioration du
port de Djibouti.
Mon second amendement va plus loin. Il
ouvre une politique plus libérale des prestations
allemandes en nature pour nos colonies. Il
admet que ces prestations soient foumies, sans
intérêt ni annuités de remboursement, à celles
de nos colonies qui ont été sinistrées ou sont
les moins prospères. Ainsi, la Guadeloupe,
La Réunion, Madagascar, victimes de récents
qclones, r Afrique Equatoriale Franfaise, la
Guyane, la Nouvelle-Calédonie, la Côte des
Somalis, pourront recevoir de véritables sub-
ventions d'outillage et de fournitures sans avoir
à contracter d'emprunts ni à voter d'impôts
correspondants.
Cet amendement a été rattaché à l'article 99
de la loi de Finances, lequel fixe à 1.200 mil-
lions de fr. le montant total en capital des enga-
gements de dépenses qui pourront être contrac-
tés en 1929 pour l'outillage national au moyen
des prestations allemandes en nature. Sur ces
1.200 millions, par mon amemJement, 150 mil-
l ions seront attribués gratuitement à celles de
nos colonies qui ont été victimes de calamités,
ou dont la situation économique laisse à désirer.
Un remboursement ultérieur est prévu. mais sans
intérêt ni fixation de date ou de délai.
Ainsi se trouve introduit dans la loi de finan-
ces un principe nouveau de politique coloniale
oui peut devenir extrêmement fécond pour le
demi-siècle à venir. D' après ce principe, les
prestations allemandes aux colonies ne seront
plus liées à des obligations de IUper-emprunts
ou de super-fiscalités, rlu* ne sera besoin d'ag-
graver les imp8ts indigènes ou d'abuser des
émissions d'obligations pour recevoir les moyens
d outillage indispensables au développement
colonial. Les prestations du Plan Dawes seront
fournies proportionnellement aux possibilités de
ce plan et aux besoins des colonies. Ce qui im-
porte, en effet, c'est, d'une part, de ne rien
laisser perdre de chaque annuité du Plan Dawes
sous prétexte de voqloir trop en tirer tout de
suite pour - le - Trésor, et --- c est, d'autre part,
d accroître la productivité de nos Colonies
avant d'exiger d'elles, par redevances ou im-
pôts, des rem boursements tels qu'il. leur ren-
draient inabordables l'emploi des prestations à
absorber.
Chaque annuité du Plan Dawes va compor-
ter désormais, pendant un demi-siècle, plus de
4 milliards de francs d'outillage à absorber an-
nuellement par la France. Un pareil rythme
d'absorption ne pourra être maintenu que si la
France l'applique dès aujourd'hui largement
et sans entraves paralysantes à 1 ensemble
de son empire colonia l Elle trouvera là toutes
les possibilités de dotations matérielles et so-
ciales qui doivent amener ses colonies au plus
haut point de prospérité et de civilisation. Il
n'y a plus à hésiter : la Commission du Sénat
vient d'ouvrir une voie libératoire par où tout le
progrès colonial français peut passer au moyen
d'une application intelligente du Plan Dawes.
JVcsa jlérenger,
Sénateur de la Guadeloupe,
Ambassadeur de France
rapporteur des Commissions
des Affaires Etrangères et des Colonies.
M.André Maginot au Sénat
« '1
La Commission des finances du Sénat
s'est réunie cet après-midi sous la présidence
de M, Etienne Clémentel, ancien ministre
des Colonies.
Elle a entendu M. André Maginot, minis-
tre des Colonies, sur l'utilisation aux Colo-
nies des prestations en nature.
MM. Raymond Poincaré et André Tar-
dieu ont été également entendus par la Com-
mission au cours de cette réunion.
AU SEMAT
DANB LB8 COMMISSIONS
L'examen du budget de 1989
La Commission sénatoriale des Finances,
réunie sous la présidence de M. Clémentel,
a poursuivi et achevé l'examen du budget
de 1929.
Elle a accepté, dans la loi de finances,
les dispositions votées par la Chambre deà
députés sur les contributions des Colonies
,(articles 24 et 24 bis).
L'article 87 autorisant la création d'un
chef de bureau à l'Agenee Générale des
Colonies a été disjoint.
La Commission a adopté, sur l'article 99,
un amendement tendant à réserver aux
Colonies une part des travaux à exécuter
au moyen des prestations en nature.
Par 18 voix contre 5 et 4 abstention" la
Commission a accepté le texte de la Cham-
bre des députés relatif au relèvement de
l'indemnité parlementaire.
D'autre part elle a disjoint, pour les ren-
voyer à la Commission de législation, déjà
chargée d'examiner cette question, les dis-
positions votées par la Chambre concer-
nant les incompatibilités parlementaires.
La discussion du budget en séance publi-
que commencera vendredi prochain.
Le budget des colonies italiennes
18.
Parmi les augmentations de 1,900 millions
Mfnws eu budgst ItaiteD, la. somme de 107 mil.
- - Iflpoilli pour las oolorie.
COMMUNIQUÉS
On nous prie d'insérer :
Beau geste
Le colonel Bernard, en souvenir de la
catastrophe du Trentinian, qui coûta la
vie à tant d innocents qui s Étaient
confiés à lui, a décidé de demander aux
Conseils d'administration des Messa-
geries fluviales et de leurs filiales d'affec-
ter les bénéfices de l'exercice en cours
à des œuvres d'assistance et de solida-
rité indigène d'Indochine qu'il a fon-
dées.
Nul doute que sa généreuse initiative
ne soit ratifiée unanimement.
Départ ajourné
Il est inexact que M. Eugène Lautier,
député de la Guyane, soit décidé à
s'embarquer le mois prochain pour
Cayenne.
Le bruit court qu'il aurait même
abandonné l'idée de se représenter à la
députation dans cette colonie.
Nous enregistrons cette information avec
toutes les réserves d'usaee
N.D.L.R.
Manque d'ambition
Nous croyons savoir que plusieurs
administrateurs en chef de grande va-
leur se sont vu offrir l'intérim du Gou-
vernement de la Guyane avec perspec-
tive de nomination au grade de Gou-
verneur et titularisation.
Aucun d'entre eux ne marque d'im-
patience pour gagner Cayenne.
RUE OIJPINOT
Par arrêté du Ministre des Colonies en
date du 13 décembre 1918 M. Schleiter (Ga-
briel) a M nommé attaché au cabinet d'a
aiihei.
OU EN EST L'ÉTUDE
DES lOIS eOLOltlAUI
-
Nos bois coloniaux ont, pour leur-
emploi, des partisans et des adver-
saires. Je n'apprendrai rien à per-
sonne en le disant. Les partisans sont proba-
blement de plus en plus nomoreux puisque
la production de ces bois, de mime que leur
importation en trance se développent dans
des conditions très satisfaisantes. Mais, peut-
on conclure, de ce fait, que la cause des es-
sences coloniales est définitivement gagnée 1
Ce serait aller un peu vite, m'a exposé
récemment un industriel de mes amis. Nous
employons chez nous et nous vendons aux
entrepreneurs nos clients de plus en plus
d'acajous coloniaux et de plus en plus
d'okoumés; les premiers se travaillent faci-
lement et possèdent des qualités remarqua-
bles à tous égards; les seconds répondent
à des usages spéciaux. Pour les autres es-
sences coloniales préconisées, les progrès
sont beaucoup plus lents, pour ne pas dire
nuls. A la vérité, il s'agit pour la plupart
de ces essences (je dis la plupart, car il en
est tout de même quelques-unes que nous
employons sans difficultés) de matériaux
très différents de ceux que nous avons l'ha-
bitude d'utiliser. Il en est certainement
d'excellents dans le nombre, mais nous ne
connaissons pas suffisamment leurs proprié-
tés; leur débitage, leur travail à la main ou
aux machines nous causent toutes sortes
d'ennuis. Leur mise en œuvre est pour 'nous
excessivement onéreuse et nous avons pres-
que toujours avantage, dans l'état actuel du
problème, à employer des bois étrangers
moins beaux, moins - bons aussi, sans doute,
et qui, au surplus, nous coûtent générale-
ment plus cher. Je ne suis cependant pas
de ceux qui, jetant le manche après la co-
gnee, ont renoncé à utiliser les essences co-
loniales. Mais nous réclamons, moi et mes
collègues, comme indispensable à bref délai,
une étude sérieuse, complète, de ces essences
et surtout des précisions sur leurs condi-
tions d'usinage. Ce n'est pas à nous, indus-
triels, de réunir cette documentation. Nous
n'en avons, du reste, ni le temps, ni les
moyens matériels. Pendant des années on
nous a « bourré le crâne » par une propa-
gande mal comprise, conseillé d'employer,
en remplacement de chênes, hêtres, sapins,
peupliers, etc., des tas d essences aux noms
peupliers, difficiles à distinguer les unes des
barbares, difficiles à distinguer les unes des
autres, pour qui n'est pas spécialisé, et sans
pouvoir jamais nous indiquer quelles étaient
les qualités et défauts de ces bois et la fa-
çon de les utiliser. Il eût été préférable de
procéder avec plus de méthode et de ne
conseiller ces essences qu'une par une, au
tur et à mesure de leur étude technique et
de leur expérimentation. Depuis quelque
temps, les Services compétents - semblent re-
venus à une plus saine compréhension de la
question. J'ai pu personnellement me procu-
rer pas mal de renseignements intéressants,
sur les principales essences africaines, par
exemple, et j'ai appris par surcroît, que,
tant au point de vue étude générale, qu'au
point de vue usinage, on mettrait bientôt à
notre disposition, une documentation bien
plus complète encore. Qu'on fasse vite et
surtout que l'on ne cherche pas à nous trom-
per, à nouveau ; nous en avons assez de faire
des essais et d'éprouver des déceptions.
Hautres industriels du bois, lancés sur ce
terrain, m'ont tenu le même langage. -
l'ai donc acquis cette conviction que, si
l'on a fait beaucoup pour vulgariser les bois
coloniaux dans notre pays, il restait encore
plus à faire pour les faire admettre défini-
tivement. Et, la question en valant la peine,
l'ai voulu savoir exactement où l'on en était
et ce frlavaient de fondées les critiques et
les observations de mon ami. l'ai procédé
à une enquête dont je ferai connaître les ré-
sultats dans un prochain article. Cette en-
quête a été pour moi fort instructive : j'en ai
rapporté, non seulement des espoirs, ¡.!Ois des
certitudes. La question des bois coloniaux
étudiée dans une collaboration loyale, par
l'Agence Générale des Colonies et par diffé-
rents organismes privés, étudiée dans son
sens le plus large, depuis ce qui touche à la
production, au - transport, à - Vimportation,
jl:S'1"' au débit, au travail, aux machines,
aux propriétés des bois et à toutes leurs
possibilités d'utilisation, évolue actuelle-
ment à pas de séant. En matière d'études,
on sait ce qui est nécessaire; on a déjà fait
paraitre une série de fiches et de monogra-
phies très complètes et l'on en prépare un
plus grand nombre pour 1929. En matière
d'usinage, le problème est résolu technique.
ment et nous verrons bientôt combien les don-
A -- -
nées recueillies a ce sujet vont être précieuses
et faciliteront l'emploi des bois dont il s'agit.
Pierre Tcsittinger,
Député de Pllrie,
Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
Une conférence de M. Philippar
M. Georges Philippar, président du Co-
mité central des armateurs de France et des
Messageries maritimes, a fait samedi, à
Bruxelles, une très intéressante conférence
sur la Syrie.
Cette conférence était illustrée de nom-
breuses vues projetées sur un écran, qui
permirent à l'assistance d'admirer Beyrouth
et ses environs, les cèdres du Liban, Baal-
bek et ses temples corinthiens, Damas, Alep,
la plus caractéristique des villes de Syrie,
etc etc.
l'aisant l'historique du mandat français
sur ce pays, M. Philippar rappela que de-
puis les croisades la France n'a pas cessé
d'être la protectrice des chrétiens du Le-
vant, et son influence s'étendit peu à peu à
tous les domaines. Tout peuple rencontrerait
en Syrie des difficultés, et sans doute plus
grandes que celles auxquelles fait face l'ad-
ministration française.
Pour terminer, le conférencier fit projeter
deux vues intérieures des paquebots de luxe
que les Messageries maritimes envoient, à
date régulière, à Beyrouth, ainsi qu'une vue
de l'hydravion postal reliant la France A la
Syrie.
LE REZZOU
L'enquête à laquelle M. Bordes, Gouver-
neur général de l'Algérie, et le général Nau-
lin. ont procédé à Colomb-Béchar et à Aïn-
Sefra sur l'attaque du 8 décembre, précise les
circonstances extraordinaires qui ont favo-
risé la sanglante affaire.
Une violente tourmente de grêle et de neige
s'était abattue sur la région. Le brouillard in-
tense rendit impossible aux avions de pren-
dre leur vol pour explorer la contrée.
Les pannes d'automobile qui ont provoqué
dans les journées de marche du général Cla-
very un décalage retardant de vingt-quatre
heures son arrivée à Colomb-Béchar, la mise
en défaut par suite de ce retard des disposi-
tifs de sécurité s'appliquant au convoi at-
tendu et à protéger, l'imprudence commise
par les conducteurs des trois automobiles en
voyageant à intervalles, beaucoup trop sé-
parés au lieu d'être groupés, en et par-des-
sus tout l'incroyable audace des djiouch qui
s'accroissent et se multiplient de façon redou-
table, ont rendu possible l'attentat.
Toute idée de crime dirigé contre la per-
sonne du général Clavery doit être écartée.
Il s'agit d'un assassinat ayant le vol pour mo-
bile. Les bandes armées venant du Maroc in-
soumis avaient déià nécessité le renforcement
des effectifs chargés de faire respecter le ter-
ritoire algérien.
Dans sa dernière tournée, en allant inspec-
ter le poste de Bou-Denib, le maréchal Fran-
chet-d'Espérey en a fait la constatation.
Le rezzou des Douiménias venait du Ta-
filalet, et la meilleure solution serait sans
doute pour éviter le retour de semblables
crimes, d'occuper le Tafilalet et de pacifier
la région du D'Raa encore rebelle à 1 empire
chérifien, Opérations sans doute difficiles et
délicates, mais qui s'imposent.
Il n'en est pas moins vrai qu'au Sahara,
toute imprudence est suivie de mort.
..8
Un peintre chez Antinéa
l'
Pour la première fois à Paris sera organi-
sée au mois d'avril prochain une exposition
de peinture reproduisant les sites magnifi-
ques du Hoggar.
Les Annales Coloniales ont à plusieurs
reprises exposé dans le détail les vicissitu-
des et aussi l'importance de la mission qui,
sur l'initiative de M. Pierre Bordes, Gouver-
neur général de l'Algérie, a exploré scientifi-
ciuement les vastes étendues du Hoirtrar. Il
faut vivement louer M. le Gouverneur général
d'avoir eu la très heureuse idée d'adjoindre
un peintre à cette cohorte de savants. Jus-
qu'à présent, nul artiste n'a pénétré jusqu'en
ce royaume d'Antinéa qui se pare, à nos
yeux, de tant de séductions. C'était donc
une œuvre du plus haut intérêt que celle
qui devait nous faire admirer tant de régions
d'aspect étonnant. Et, en effet, le carnet de
routes de M. Paul Elie Dubois, le peintre de
la mission est plein d'originalité et d'im-
prévu ; le pittoresque y abonde ; les dessins,
esquisses et tableaux que nous avons eu le
plaisir d'apprécier à Paris dans son atelier
de la rive gauche et qu'il avait montrés dès
son retour, à M. Bordes et aux principales
autorités
son retoudr, 'Algérie, dans une belle exposi-
tion, au Palais d'Hiver, ont été pour les as-
sistants une véritable révélation.
Paysages d'apocalypse, qui voisinent avec
de charmantes visions de printemps ; révéla-
tions d'une exubérante végétation, que rien
ne laissait prévoir dans des étendues ordi-
nairement si mornes ; physionomies parfois
alanguies de grandes dames touaregs, con-
trastant avec la gravité du profil des « hom-
mes bleus » ; tout cela évoque à nos yeux
une civilisation qui ne manque ni de gran-
deur, ni de beauté. A côté de ces aspects du
temns nrésent. - M. Dubois a raDDorté de cu-
1 1
rieuses reproductions de dessins - rupestres
qui attireront vivement l'attention des pré-
historiens.
C'est là un bel ensemble qui formera l'es-
sentiel d'une exposition qui aura lieu au
mois d'avril prochain à Paris au Musée
des Arts Décoratifs, pavillon de Marsan, au
Louvre. M. Pierre Bordes a pris toutes les
dispositions pour que cette manifestation ait
tout l'éclat désirable. Sa belle initiative a
porté tous ses fruits et c'est grâce à lui que
le Hoggar est ainsi entré dans le domaine
de l'art.
AU GRAND CONSEIL DE TUNISIE
Clôture de session
La nuit dernière, a eu lieu, après le vote du
budget de l' exercice 1929, sous la présidenct
du Résident général et en présence des direc.
teurs généraux des services du protectorat, la
séance plénière de clôture des travaux des sec-
tions française et indigène du Grand Conseil.
Avant de se séparer, les deux sections ont
prié le ministre de France d'adresser leurs res-
pectueux hommages au Président de la Répu.
blique et à Son Altesse le Bey.
M. Steeg à Casablanca
1.
Assistant à une réunion de la Fédération
des Associations d'agriculture à Casablanca,
M. Steeg s'est entretenu avec les colons
venus de tous les points du Maroc du pro-
blème de la sécurité.
Auparavant, il avait visité la première
usine d'égrenage de coton installée au Ma-
roc et souligné dans un discours l'impor-
tance d'une grande variété de cultures dans
le pays.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
8-0
Fouilles
L'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres a pris connaissance des résultats de
fouilles effectuées aux abords de l'hospice de
Saintes. Sur un des bas reliefs funéraires
M. Ch. Dangibeaud, conservateur de la bi-
bliothèque et du Musée de Saintes, a relevé
le nom d'Otacilia Severa, femme du pre-
mier empereur chrétien Philippe l'Arabe.
Ce texte permet d'établir qu'Otacilia Severa
n'était pas étrangère à la Gaule.
Nomination
M. Alfred Bel, de Tlemcen (Algérie) a
été nommé correspondant de l'Académie d.
Inscriptions et Belles-Lettre».
EN A. O. F.
La navigabilité du Sénégal
Tandis qu'au Soudan français la question
du problème de l'eau se trouve sur le point
d'être résolue, l'inaugwation ( Canal de
Sotuba que les Annales (AJtomates du 14 dé-
cembre 192b ont annoncée, en est une preuve
évidente, au bénagal, par contre, on en est
encore pour ainsi dire à la période prépa-
ratoire.
En effet, à Saint-Louis, on ne songe tou-
jours qu'à la fixation de la Barre du Séné-
gai sans s'imaginer que la solution de cette
question ne servirait à rien si la navigabilité
du tieuve n'était améliorée.
C'est, comme nous l'écrit un de nos corres-
pondants, prendre le problème par la ré-
sultante des équations à résoudre ; les Saint -
Louisiens ne voient le Sénégal, pas tous,
que jusqu'à Kayes, ils ne voient pas les ra-
pides du Félou, les chutes de Gouina, les
seuils de Manembelé.
Le problème se pose ainsi : 10 faire des
barrages dont l'emplacement sera judicieuse-
ment choisi entre Bafoulabé et Kayes sur le
Sénégal même ; 20 faire des barrages de
retenue sur les affluents du Sénégal, pour
quen saison sèche, on puisse compter sur
un minimum journalier de mètres cubes
allant à la mer.
Une mission dirigée par M. Schlumberger,
et guidée par le géomètre Budin et M. Mi-
gnot, ingénieur des Travaux Publics, a déjà
en février dernier, exécuté les levés néces-
saires et il reste à déterminer si c'est un
barrage de 10 mètres que l'on construira aux
chutes de Gouina ou bien si ce barrage sera
établi en aval de ces chutes avec une hau-
teur de 25 mètres.
Incessamment la mission se rendra de nou-
veau sur le terrain et si l'on veut bien accor-
der le délai nécessaire fixé par le Gouverneur
Général lui-même dans son discours d'ouver-
ture du Conseil de Gouvernement, dans deux
ans, le problème de la navigabilité au Séné-
gal sera résolu et alors, alors seulement,
pourra être envisagée la fixation de la l>arre
pour laquelle le projet de Bouquet de la
(Grie n'aura pas perdu de sa valeur.
B.ne isevaujr.
Au Conseil des Ministres
»♦.
Conune les Annales Coloniales ont été les
premières à l'annoncer, le Conseil des Minis- j
très a décidé samedi que M. Maginot. minis-
tre des Colonies, représenterait le Gouverne-
ment à la cérémonie d'inauguration du monu-
ment aux morts de race noire, élevé à Dakar.
..8 -
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Un avion cornmerciul qui assure le ser-
vice postal entre l'Amérique du Sudf et la
France u subi uvunt-hier un accident près
de Barcelone, aux environs de Malgrut.
Le pilote Hozès, pur suite de la bruine,
avait dû modifier son itinéraire. Parti hier
soir à 18 h. 30 pour gagner Perpignun, le
vent violent plaquu son appareil au sol où
il s'est écruse.
Deux passagers qui étaient it bord ont été
légèrement blessés. L'aviateur est indemne.
A la suite de circonstances non encore
déterminées et que l'on suppose dues a la
malveillance, le feu s'est aéclaré et a dé-
truit le courrier de l'Amérique et de l'Afri-
que qui étaient encore à bord.
Londres Gold Coapt
Le Gouverneur de la province de Nus.
sago, dans la colonie britannique de la Côte
de l'Or, M. Rattray, rejoignant son poste
à bord d'une avionnelte de bo CV destinée
à lui faciliter ses déulactments d'inatten-
tion, qui avait quitié l'aérodrome du Uour-
get avant-hier matin, à 9 h. 30, il destination
de Lyon, Marseille et Tunis, a atterri à
l'aérodrome d'Avignon-Pujo à 15 heures,
par suite du mauvais temps. A l'atterris-
sage, l'avion s'est mis en pylône, ce qui a
provoqué la rupture de 1 hélice. Il sera
pourvu aussitôt que possible au remplace-
ment de celle-ci pour que le major Rattray
puisse continuer son voyage vers l'Ouest
africain.
L'aviateur Le Brix à l'Université
des « Annales »
L'as de l'aviation, Le Brix, a regu un
chaleureux accueil à l'Université d«s
« Annales ». Le jeune officier de marine,
avec une aisance charmante, raconta sim-
plement le formidable exploit qu'il accom-
plit avec son camarade Costes : Une partie
du monde parcourue en avion, le record de
vitesse entre Tokio et lIanoï. les régions
équatoriales si dangereuses franchies par
la tempête, les réceptions maanilkiues M.
-- .-.,.,,,.-, .-'-1 -""-1'-..0 .-.t"-II' Il.
ganisées en leur honneur par les Améri-
cains du sud et du nord. Modeste, Le Bri:-;
attribue ce débordement d'enthousiasme au
prestige de la France. Il aime son bran
métier d'aviateur, et veut convertir son
auditoire à la cause sacrée de l'aviation.
Sa conférence familière, parsemée d'anec-
dotes amusantes, fut hachée d'applaudisse;
ments.
- -
EN MÉDITERRANÉE
Le poste de T.S. F. de Marseillc-JeUv a
intercepté hier après-midi le message sui-
vant, émis par le Crouverneur-Gcnèral-Laf-
ferrière :
« Avons entendu, ce matin, à 11 h. 15,
appels à tous les navires du vapeur italien
San Giovanni, disant CI Attention, situation
dangereuse ,. du navire pourrait déterminer
appels de aetresse. » A partir de ce moment,
aucune autre communication, ni aucune ré-
ponse à nos appels ne sont parvenues du
an Giovanni. t.l' signaux de re vapeur
étaient assez forts et notre position était à
trente milles OU('Clt de l'île de Dragonero
(Bfeléarw). »
6
AU CONSEIL D'ETAT
•+«
900.000 francs d'indemnité
Le Conseil d'Etat vient de condamner le
Gouvernement de l'Indochine à payer au
docteur Cognac, ancien Gouverneur de la
Cochinchine, 900.000 francs pour mise à la
retraite irrégulière.
M. Cognac, décidément, aura coûté cher à
l'Indochine de toutes façons. Nous revien-
drons prochainement sur les avatars de ce
triste personnage.
La crise du caoutchouc
Par LE TA Y.
i
A propos
d'une conférence de M. Octave Homberg
Salle pleine et le jeune et nombreux
état-major de la Maison Dorée avait grand
mal à placer le public. Curieuse assistance,
quelques coloniaux venus par devoir ou par
politesse, perdus au milieu d'une foule qui
donnait à la salle beaucoup plus l'aspect
d'une assemblée générale d'actionnaires
d'une société qui donnerait des craintes, que
l'allure d'une salle de confère îces. Rendons
au conférencier cette justice de n'avoir pas
fait un plaidoyer en faveur de ses affaires.
Néanmoins, certains auditeurs ont paru quel-
que peu angoissés lorsque le financier a
réapparu, dans la conférence, pour leur dire
qu'il était naturel et normal que les valeurs
caoutchoutières achetées par eux, il y a deux
ans, aient subi la dégringolade qu'elles ac-
cusent aujourd'hui. Le public, même lorsqu'il
est bon public et lorsqu'il regarde religieu-
sement le conférencier à l'allure d'un vieux
Christ à la descente de croix, encaisse mal
le cc payez et souriez, ceci est mon papier Il.
La conférence fut une suite de généralités
destinées à rassurer l'auditoire sui l'avenir
du caoutchouc. Il était assez plaisant d'en-
tendre les réflexions des auditeurs : d'aucuns
ceux de l'allure d'actionnaires malheu,
reux semblaient satisfaits et diraient en
1930, nos actions remonteront et en regar-
dant le cinéma ils revoyaient leurs cours.
D'autres, ceux qui paraissaient connaître la
question, marquaient une déception évidente.
Si Valentin a, de pai sa réclame accaparé
le titre de Roi du Caoutchouc, l'homme de
la France, des cinq parties du Monde, pen-
se très certainement qu'il peut lui disputer
cette couronne. Il l'estime d'ailleurs plus so-
lide qu'une couronne de verre d'Extrême-
Orient ou de mica de Madagacar, même
dorée aves les produits chimiques d Extre-
mc-Uricnt. Aussi beaucoup de ceux qui con-
naissaient la question s'attendaient sinon à
des révélations sensationnelles, tout au
mwins a un exposé substantiel et documenté
de la question, alors qu'en réalité ce fut très
pauvre comme argumentation et d'une bana-
lité déconcertante. Si vraiment, M. Octave
Homberg est un grand spécialiste de la ques-
tion du caoutchouc, qu'est-ce que les autres
financiers doivent en connaître !
Le résumé de son exposé est simple: l'abo-
lition du plan Stevenson n'a pas changé
grand chose, vérité admisc, depuis longtemps
déjh, de tous sauf de eaux qui voulaient ra-
cheter leurs valeurs. Le caoutchouc retrou-
vera sa prospérité au moment où le déséqui-
libre entre la consommation '-'t la production
se renversera et fera le produit rare. Ce mo-
ment ne doit pas tarder et un << probabili-
me » raisonnable le fixe aux environs de
,93°*,931•
Les acheteurs sont organisés et les ven-
deurs ne le sont pas. Les planteurs doivent
s'ingénier à produire à meilleur marché pour
accrÕÜrc leur marge de bénéfices.
Puis, comme c'est toujours le Gouverne-
ment qui a tort, et qu'il en sera toujours ainsi
aux yeux de M. Octave llo.Mbetg tant que le
Financier ne sera pas dans le Parlement, la
France n'a pas de politique du caouh houe et
ne fait rien pour le pauvre, planteur qu'il est
et qui croit devoir nous en administrer la
preuve en nous disant qu'à une époque où il
ne s'était pas encore occupé de cultures tro-
picales, un Gouverneur général n'avait rien
compris à la question, et comme il n'est plus,
il a été facile au conférencier d'affirmer qu'il
en avait été ainsi.
Pour finir: un couplet patriotique, l'essor
de la France, l'expansion économique pour
rappeler le groupement qui avait organisé la
conférence, et un petit tour au cinéma. En
résumé le preux chevalier de l'épopée du
caoutchouc n'a pas très bien plaidé la cause
qu'il a pourtant intérêt à défendre.
Il aurait dû, en plus des banalités qu'il .1.
exposées, faire remarquer que la possibi-
lité de la création de plantations n'est pas
ufinie. Il faut des terres, il faut des hommes.
Les centres producteurs Indochine, Ialain
ie et Indes Néerlandaises ont les terres.
mais seront limitées par la capacité de main-
d'œuvie, l'Indochine étant cependant fil-,-
risée sur ce puint.
Faut-il craindre la concurrence de nou-
veaux centres ? L'Afrique Equa-
toriale et le Cameroun sont très limites par
leurs possibilités de main-d'ouvre. Doit-on
redouter les Philippines dont les pessimiste-
font un épouvantait, par la mise en nuvi
d'une puissante organisation américaine ?
Non, puisque le Land Hill en vigueur aux
Philippines ne laisse pas la possibilité aux
Américains d'y monter de grandes planta-
tions, et que les efforts faits pour obtenir
qu'il soit modifié ont échoué devant l'oppo-
sition philippine.
Enfin, avant de créer haro sur la politique
française du caoutchouc, il aurait dû se rap-
peler que, divs avant-guerre, une proposition
do loi d'Henri Cosnier inspirée par les .4»t-
nales Coloniales avait envisagé, en cas de be-
soin, un tarif protecteur; qu'à la deuxioiiv
crise du caoutchouc de r0- t une no'i\V.
proposition de loi fut faite par le député
de la Cochinchine. S'il avait été un via;
planteur et non un financier-planteur, Dan
rait su que lors de la dernière crise, le Gou-
verneur général de l'Indochine qu'il a dé
dan' n'avoir rien compris à la quection du
caoutchouc avait aidé les planteurs par un
système de primes et d'avances qui les
avait aidés à passer la cri,(' et qui constitue
un précédent rassurant pour l'éventualité
d'une nouvelle crise.
Enfin, s'il avait M (J'ntire bonne foi, il
JIUIIll j!°TI DIE"
Rédaction & Administration :
M» In fli MMolMar
PARIS CI*)
TthiPM. t LOUVMt tME
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Les Annales Coloniales
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Colonies 120. Mt Il •
ttranger.. 180. 100. 60 v
On s'abonne sans frais daq*
tous les bureaux de poste.
Le progrès colonial par le plan Dawes
8.8 '-
Hier, la Connniww» sénatoriale dm Fi-
nances a bien - voulu, sur ma demande, voter an
projet de loi de finances pour 1929 deux amen-
dements qui, je l'espàe, seront ratifiés pu le
Sénat et ensuite par la Chambre des députés
lorsque lui reviendra le budget. Ces deux amen-
dements ont pour objectif d accélérer la mise en
oeuvre des prestations allemandes en nature dans
nos colonies françaÍlel.
Le premier ordonne l'inscription, à l'Etat L
(art. 89) du programme des travaux publics à
accomplir immédiatement sur prestations dans
les colonies. -- - - -
Le second ordonne 1 attribution sans trais à
certaines de nos colonies, ou sinistrées, ou les
moins prospères, sur l' annuité 1928-1929 du
Plan Dawes, de 150 millions de francs de
prestations en nature, lesquelles ne seront rem-
boursées, sans int, à la métropole. que lors-
que ces colonies seront dans une situation finan-
cière et économique le leur permettant.
Quoi 1 dira-t-on, des mesures aussi simples
n'étaient pas encore prises ! Nous en sommes
encore là dix ans après le Traité de paix, qua-
tre ans après la convention du Plan Dawes 1
Mais oui, nous en sommes encore là 1 J'ai
déjà eu l'occasion, dans les Annales Colonia-
les, l'été dernier, de rappeler, à cette même
place, la lenteur, la parcimonie avec lesquelles
la France utilise pour son empire colonial les
prestations allemandes en nature qui lui sont
attribuées au titre des réparations. J'ai dé-
montré, comme je l'avai. fait auparavant, à la
Commission sénatoriale des Affaires étrangères,
que la part de nos colonies dans V emploi du
Plan Dawes ne représente pas un jour par an
des prestations annuelles prévues à ce plan 1
Cette démonstration n'avait pas été sans émou-
voir à la fois l'opinion publique et le Parle-
ment. Alors que notre tunpire colonial est en-
core très Insufifsamment outillé à tous les points
de vue, il n'était pas admissible que nous lais-
sions ainsi perdre à son détriment tous les
moyens d. outillage que nous accorde le sys-
tème des prestations prévu par le Traité de
Paix dès 1919 et défini pu le Comité des
Experts en 1924.
Grâce à la Commission des Finances du Sé-
nat, l'avertissement lancé par sp Commission
des Affaires étrangères n aura pas été inutile.
Une nouvelle tranche, très importante. de
pandt travaux coloniaux va être inscrite désor-
mais à l'Etat L du budget. c'est-à-dire parmi
ceux qui pourront bénéficier immédiatement de
la procéd ure simplifiée, instituée à l'article 4
de la loi du 24 mars 1928. Cet Etat L. tel
'il a été voté la semaine dernière pu la
Chambre, ne comprenait que des travaux à ac-
complir dans la métropole farauds ports mari-
times, canalisations, hydraulique), l'y ai fait
ajouter, par mon amendement. tous les travaux
Pour t Afrique Occidentale française, la
son d'un grand port à la Côte d'Ivoire.
l'irrigation de la vallée du Niger, le dévelop-
t des chemins de fer.
Pour l'Afrique Equatoriale française, le che-
min de fer de Congo-Océan. la construction
du Port de Pointe-Noire ;
Pour l'Indochine, l'achèvement du chemin de
fer transindochinois et les assèchements du Ton-
kin :
Pour Madagascar, le dévelojppement des
ports de Tamatave, Majunga, Manakara, Tu-
Téar et le chemin de fer de Fianarantsoa à la
Côte Est :
Pour la Guadeloupe, Télectrification des
Drmcipaux centres de la colonie, l'assainisse-
ment des faubourgs de Pointie-à-Pitre, la se-
constraction des hôpitaux, asiles et autres ae-
blissements publics détruits par le cyclone, la
réfection des ports et du réseau routier, la four-
niture de bateaux-fruitiers ;
- Pour La RrmiOft, l'électrification du chemin
de fer ;
Pour la Martiniquef l'amfnqemeat des chu-
tes d'eau et la fourniture de bateaux-fruitiers ;
Pour la Côte des Somalis, l'amélioration du
port de Djibouti.
Mon second amendement va plus loin. Il
ouvre une politique plus libérale des prestations
allemandes en nature pour nos colonies. Il
admet que ces prestations soient foumies, sans
intérêt ni annuités de remboursement, à celles
de nos colonies qui ont été sinistrées ou sont
les moins prospères. Ainsi, la Guadeloupe,
La Réunion, Madagascar, victimes de récents
qclones, r Afrique Equatoriale Franfaise, la
Guyane, la Nouvelle-Calédonie, la Côte des
Somalis, pourront recevoir de véritables sub-
ventions d'outillage et de fournitures sans avoir
à contracter d'emprunts ni à voter d'impôts
correspondants.
Cet amendement a été rattaché à l'article 99
de la loi de Finances, lequel fixe à 1.200 mil-
lions de fr. le montant total en capital des enga-
gements de dépenses qui pourront être contrac-
tés en 1929 pour l'outillage national au moyen
des prestations allemandes en nature. Sur ces
1.200 millions, par mon amemJement, 150 mil-
l ions seront attribués gratuitement à celles de
nos colonies qui ont été victimes de calamités,
ou dont la situation économique laisse à désirer.
Un remboursement ultérieur est prévu. mais sans
intérêt ni fixation de date ou de délai.
Ainsi se trouve introduit dans la loi de finan-
ces un principe nouveau de politique coloniale
oui peut devenir extrêmement fécond pour le
demi-siècle à venir. D' après ce principe, les
prestations allemandes aux colonies ne seront
plus liées à des obligations de IUper-emprunts
ou de super-fiscalités, rlu* ne sera besoin d'ag-
graver les imp8ts indigènes ou d'abuser des
émissions d'obligations pour recevoir les moyens
d outillage indispensables au développement
colonial. Les prestations du Plan Dawes seront
fournies proportionnellement aux possibilités de
ce plan et aux besoins des colonies. Ce qui im-
porte, en effet, c'est, d'une part, de ne rien
laisser perdre de chaque annuité du Plan Dawes
sous prétexte de voqloir trop en tirer tout de
suite pour - le - Trésor, et --- c est, d'autre part,
d accroître la productivité de nos Colonies
avant d'exiger d'elles, par redevances ou im-
pôts, des rem boursements tels qu'il. leur ren-
draient inabordables l'emploi des prestations à
absorber.
Chaque annuité du Plan Dawes va compor-
ter désormais, pendant un demi-siècle, plus de
4 milliards de francs d'outillage à absorber an-
nuellement par la France. Un pareil rythme
d'absorption ne pourra être maintenu que si la
France l'applique dès aujourd'hui largement
et sans entraves paralysantes à 1 ensemble
de son empire colonia l Elle trouvera là toutes
les possibilités de dotations matérielles et so-
ciales qui doivent amener ses colonies au plus
haut point de prospérité et de civilisation. Il
n'y a plus à hésiter : la Commission du Sénat
vient d'ouvrir une voie libératoire par où tout le
progrès colonial français peut passer au moyen
d'une application intelligente du Plan Dawes.
JVcsa jlérenger,
Sénateur de la Guadeloupe,
Ambassadeur de France
rapporteur des Commissions
des Affaires Etrangères et des Colonies.
M.André Maginot au Sénat
« '1
La Commission des finances du Sénat
s'est réunie cet après-midi sous la présidence
de M, Etienne Clémentel, ancien ministre
des Colonies.
Elle a entendu M. André Maginot, minis-
tre des Colonies, sur l'utilisation aux Colo-
nies des prestations en nature.
MM. Raymond Poincaré et André Tar-
dieu ont été également entendus par la Com-
mission au cours de cette réunion.
AU SEMAT
DANB LB8 COMMISSIONS
L'examen du budget de 1989
La Commission sénatoriale des Finances,
réunie sous la présidence de M. Clémentel,
a poursuivi et achevé l'examen du budget
de 1929.
Elle a accepté, dans la loi de finances,
les dispositions votées par la Chambre deà
députés sur les contributions des Colonies
,(articles 24 et 24 bis).
L'article 87 autorisant la création d'un
chef de bureau à l'Agenee Générale des
Colonies a été disjoint.
La Commission a adopté, sur l'article 99,
un amendement tendant à réserver aux
Colonies une part des travaux à exécuter
au moyen des prestations en nature.
Par 18 voix contre 5 et 4 abstention" la
Commission a accepté le texte de la Cham-
bre des députés relatif au relèvement de
l'indemnité parlementaire.
D'autre part elle a disjoint, pour les ren-
voyer à la Commission de législation, déjà
chargée d'examiner cette question, les dis-
positions votées par la Chambre concer-
nant les incompatibilités parlementaires.
La discussion du budget en séance publi-
que commencera vendredi prochain.
Le budget des colonies italiennes
18.
Parmi les augmentations de 1,900 millions
Mfnws eu budgst ItaiteD, la. somme de 107 mil.
- - Iflpoilli pour las oolorie.
COMMUNIQUÉS
On nous prie d'insérer :
Beau geste
Le colonel Bernard, en souvenir de la
catastrophe du Trentinian, qui coûta la
vie à tant d innocents qui s Étaient
confiés à lui, a décidé de demander aux
Conseils d'administration des Messa-
geries fluviales et de leurs filiales d'affec-
ter les bénéfices de l'exercice en cours
à des œuvres d'assistance et de solida-
rité indigène d'Indochine qu'il a fon-
dées.
Nul doute que sa généreuse initiative
ne soit ratifiée unanimement.
Départ ajourné
Il est inexact que M. Eugène Lautier,
député de la Guyane, soit décidé à
s'embarquer le mois prochain pour
Cayenne.
Le bruit court qu'il aurait même
abandonné l'idée de se représenter à la
députation dans cette colonie.
Nous enregistrons cette information avec
toutes les réserves d'usaee
N.D.L.R.
Manque d'ambition
Nous croyons savoir que plusieurs
administrateurs en chef de grande va-
leur se sont vu offrir l'intérim du Gou-
vernement de la Guyane avec perspec-
tive de nomination au grade de Gou-
verneur et titularisation.
Aucun d'entre eux ne marque d'im-
patience pour gagner Cayenne.
RUE OIJPINOT
Par arrêté du Ministre des Colonies en
date du 13 décembre 1918 M. Schleiter (Ga-
briel) a M nommé attaché au cabinet d'a
aiihei.
OU EN EST L'ÉTUDE
DES lOIS eOLOltlAUI
-
Nos bois coloniaux ont, pour leur-
emploi, des partisans et des adver-
saires. Je n'apprendrai rien à per-
sonne en le disant. Les partisans sont proba-
blement de plus en plus nomoreux puisque
la production de ces bois, de mime que leur
importation en trance se développent dans
des conditions très satisfaisantes. Mais, peut-
on conclure, de ce fait, que la cause des es-
sences coloniales est définitivement gagnée 1
Ce serait aller un peu vite, m'a exposé
récemment un industriel de mes amis. Nous
employons chez nous et nous vendons aux
entrepreneurs nos clients de plus en plus
d'acajous coloniaux et de plus en plus
d'okoumés; les premiers se travaillent faci-
lement et possèdent des qualités remarqua-
bles à tous égards; les seconds répondent
à des usages spéciaux. Pour les autres es-
sences coloniales préconisées, les progrès
sont beaucoup plus lents, pour ne pas dire
nuls. A la vérité, il s'agit pour la plupart
de ces essences (je dis la plupart, car il en
est tout de même quelques-unes que nous
employons sans difficultés) de matériaux
très différents de ceux que nous avons l'ha-
bitude d'utiliser. Il en est certainement
d'excellents dans le nombre, mais nous ne
connaissons pas suffisamment leurs proprié-
tés; leur débitage, leur travail à la main ou
aux machines nous causent toutes sortes
d'ennuis. Leur mise en œuvre est pour 'nous
excessivement onéreuse et nous avons pres-
que toujours avantage, dans l'état actuel du
problème, à employer des bois étrangers
moins beaux, moins - bons aussi, sans doute,
et qui, au surplus, nous coûtent générale-
ment plus cher. Je ne suis cependant pas
de ceux qui, jetant le manche après la co-
gnee, ont renoncé à utiliser les essences co-
loniales. Mais nous réclamons, moi et mes
collègues, comme indispensable à bref délai,
une étude sérieuse, complète, de ces essences
et surtout des précisions sur leurs condi-
tions d'usinage. Ce n'est pas à nous, indus-
triels, de réunir cette documentation. Nous
n'en avons, du reste, ni le temps, ni les
moyens matériels. Pendant des années on
nous a « bourré le crâne » par une propa-
gande mal comprise, conseillé d'employer,
en remplacement de chênes, hêtres, sapins,
peupliers, etc., des tas d essences aux noms
peupliers, difficiles à distinguer les unes des
barbares, difficiles à distinguer les unes des
autres, pour qui n'est pas spécialisé, et sans
pouvoir jamais nous indiquer quelles étaient
les qualités et défauts de ces bois et la fa-
çon de les utiliser. Il eût été préférable de
procéder avec plus de méthode et de ne
conseiller ces essences qu'une par une, au
tur et à mesure de leur étude technique et
de leur expérimentation. Depuis quelque
temps, les Services compétents - semblent re-
venus à une plus saine compréhension de la
question. J'ai pu personnellement me procu-
rer pas mal de renseignements intéressants,
sur les principales essences africaines, par
exemple, et j'ai appris par surcroît, que,
tant au point de vue étude générale, qu'au
point de vue usinage, on mettrait bientôt à
notre disposition, une documentation bien
plus complète encore. Qu'on fasse vite et
surtout que l'on ne cherche pas à nous trom-
per, à nouveau ; nous en avons assez de faire
des essais et d'éprouver des déceptions.
Hautres industriels du bois, lancés sur ce
terrain, m'ont tenu le même langage. -
l'ai donc acquis cette conviction que, si
l'on a fait beaucoup pour vulgariser les bois
coloniaux dans notre pays, il restait encore
plus à faire pour les faire admettre défini-
tivement. Et, la question en valant la peine,
l'ai voulu savoir exactement où l'on en était
et ce frlavaient de fondées les critiques et
les observations de mon ami. l'ai procédé
à une enquête dont je ferai connaître les ré-
sultats dans un prochain article. Cette en-
quête a été pour moi fort instructive : j'en ai
rapporté, non seulement des espoirs, ¡.!Ois des
certitudes. La question des bois coloniaux
étudiée dans une collaboration loyale, par
l'Agence Générale des Colonies et par diffé-
rents organismes privés, étudiée dans son
sens le plus large, depuis ce qui touche à la
production, au - transport, à - Vimportation,
jl:S'1"' au débit, au travail, aux machines,
aux propriétés des bois et à toutes leurs
possibilités d'utilisation, évolue actuelle-
ment à pas de séant. En matière d'études,
on sait ce qui est nécessaire; on a déjà fait
paraitre une série de fiches et de monogra-
phies très complètes et l'on en prépare un
plus grand nombre pour 1929. En matière
d'usinage, le problème est résolu technique.
ment et nous verrons bientôt combien les don-
A -- -
nées recueillies a ce sujet vont être précieuses
et faciliteront l'emploi des bois dont il s'agit.
Pierre Tcsittinger,
Député de Pllrie,
Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
Une conférence de M. Philippar
M. Georges Philippar, président du Co-
mité central des armateurs de France et des
Messageries maritimes, a fait samedi, à
Bruxelles, une très intéressante conférence
sur la Syrie.
Cette conférence était illustrée de nom-
breuses vues projetées sur un écran, qui
permirent à l'assistance d'admirer Beyrouth
et ses environs, les cèdres du Liban, Baal-
bek et ses temples corinthiens, Damas, Alep,
la plus caractéristique des villes de Syrie,
etc etc.
l'aisant l'historique du mandat français
sur ce pays, M. Philippar rappela que de-
puis les croisades la France n'a pas cessé
d'être la protectrice des chrétiens du Le-
vant, et son influence s'étendit peu à peu à
tous les domaines. Tout peuple rencontrerait
en Syrie des difficultés, et sans doute plus
grandes que celles auxquelles fait face l'ad-
ministration française.
Pour terminer, le conférencier fit projeter
deux vues intérieures des paquebots de luxe
que les Messageries maritimes envoient, à
date régulière, à Beyrouth, ainsi qu'une vue
de l'hydravion postal reliant la France A la
Syrie.
LE REZZOU
L'enquête à laquelle M. Bordes, Gouver-
neur général de l'Algérie, et le général Nau-
lin. ont procédé à Colomb-Béchar et à Aïn-
Sefra sur l'attaque du 8 décembre, précise les
circonstances extraordinaires qui ont favo-
risé la sanglante affaire.
Une violente tourmente de grêle et de neige
s'était abattue sur la région. Le brouillard in-
tense rendit impossible aux avions de pren-
dre leur vol pour explorer la contrée.
Les pannes d'automobile qui ont provoqué
dans les journées de marche du général Cla-
very un décalage retardant de vingt-quatre
heures son arrivée à Colomb-Béchar, la mise
en défaut par suite de ce retard des disposi-
tifs de sécurité s'appliquant au convoi at-
tendu et à protéger, l'imprudence commise
par les conducteurs des trois automobiles en
voyageant à intervalles, beaucoup trop sé-
parés au lieu d'être groupés, en et par-des-
sus tout l'incroyable audace des djiouch qui
s'accroissent et se multiplient de façon redou-
table, ont rendu possible l'attentat.
Toute idée de crime dirigé contre la per-
sonne du général Clavery doit être écartée.
Il s'agit d'un assassinat ayant le vol pour mo-
bile. Les bandes armées venant du Maroc in-
soumis avaient déià nécessité le renforcement
des effectifs chargés de faire respecter le ter-
ritoire algérien.
Dans sa dernière tournée, en allant inspec-
ter le poste de Bou-Denib, le maréchal Fran-
chet-d'Espérey en a fait la constatation.
Le rezzou des Douiménias venait du Ta-
filalet, et la meilleure solution serait sans
doute pour éviter le retour de semblables
crimes, d'occuper le Tafilalet et de pacifier
la région du D'Raa encore rebelle à 1 empire
chérifien, Opérations sans doute difficiles et
délicates, mais qui s'imposent.
Il n'en est pas moins vrai qu'au Sahara,
toute imprudence est suivie de mort.
..8
Un peintre chez Antinéa
l'
Pour la première fois à Paris sera organi-
sée au mois d'avril prochain une exposition
de peinture reproduisant les sites magnifi-
ques du Hoggar.
Les Annales Coloniales ont à plusieurs
reprises exposé dans le détail les vicissitu-
des et aussi l'importance de la mission qui,
sur l'initiative de M. Pierre Bordes, Gouver-
neur général de l'Algérie, a exploré scientifi-
ciuement les vastes étendues du Hoirtrar. Il
faut vivement louer M. le Gouverneur général
d'avoir eu la très heureuse idée d'adjoindre
un peintre à cette cohorte de savants. Jus-
qu'à présent, nul artiste n'a pénétré jusqu'en
ce royaume d'Antinéa qui se pare, à nos
yeux, de tant de séductions. C'était donc
une œuvre du plus haut intérêt que celle
qui devait nous faire admirer tant de régions
d'aspect étonnant. Et, en effet, le carnet de
routes de M. Paul Elie Dubois, le peintre de
la mission est plein d'originalité et d'im-
prévu ; le pittoresque y abonde ; les dessins,
esquisses et tableaux que nous avons eu le
plaisir d'apprécier à Paris dans son atelier
de la rive gauche et qu'il avait montrés dès
son retour, à M. Bordes et aux principales
autorités
son retoudr, 'Algérie, dans une belle exposi-
tion, au Palais d'Hiver, ont été pour les as-
sistants une véritable révélation.
Paysages d'apocalypse, qui voisinent avec
de charmantes visions de printemps ; révéla-
tions d'une exubérante végétation, que rien
ne laissait prévoir dans des étendues ordi-
nairement si mornes ; physionomies parfois
alanguies de grandes dames touaregs, con-
trastant avec la gravité du profil des « hom-
mes bleus » ; tout cela évoque à nos yeux
une civilisation qui ne manque ni de gran-
deur, ni de beauté. A côté de ces aspects du
temns nrésent. - M. Dubois a raDDorté de cu-
1 1
rieuses reproductions de dessins - rupestres
qui attireront vivement l'attention des pré-
historiens.
C'est là un bel ensemble qui formera l'es-
sentiel d'une exposition qui aura lieu au
mois d'avril prochain à Paris au Musée
des Arts Décoratifs, pavillon de Marsan, au
Louvre. M. Pierre Bordes a pris toutes les
dispositions pour que cette manifestation ait
tout l'éclat désirable. Sa belle initiative a
porté tous ses fruits et c'est grâce à lui que
le Hoggar est ainsi entré dans le domaine
de l'art.
AU GRAND CONSEIL DE TUNISIE
Clôture de session
La nuit dernière, a eu lieu, après le vote du
budget de l' exercice 1929, sous la présidenct
du Résident général et en présence des direc.
teurs généraux des services du protectorat, la
séance plénière de clôture des travaux des sec-
tions française et indigène du Grand Conseil.
Avant de se séparer, les deux sections ont
prié le ministre de France d'adresser leurs res-
pectueux hommages au Président de la Répu.
blique et à Son Altesse le Bey.
M. Steeg à Casablanca
1.
Assistant à une réunion de la Fédération
des Associations d'agriculture à Casablanca,
M. Steeg s'est entretenu avec les colons
venus de tous les points du Maroc du pro-
blème de la sécurité.
Auparavant, il avait visité la première
usine d'égrenage de coton installée au Ma-
roc et souligné dans un discours l'impor-
tance d'une grande variété de cultures dans
le pays.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
8-0
Fouilles
L'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres a pris connaissance des résultats de
fouilles effectuées aux abords de l'hospice de
Saintes. Sur un des bas reliefs funéraires
M. Ch. Dangibeaud, conservateur de la bi-
bliothèque et du Musée de Saintes, a relevé
le nom d'Otacilia Severa, femme du pre-
mier empereur chrétien Philippe l'Arabe.
Ce texte permet d'établir qu'Otacilia Severa
n'était pas étrangère à la Gaule.
Nomination
M. Alfred Bel, de Tlemcen (Algérie) a
été nommé correspondant de l'Académie d.
Inscriptions et Belles-Lettre».
EN A. O. F.
La navigabilité du Sénégal
Tandis qu'au Soudan français la question
du problème de l'eau se trouve sur le point
d'être résolue, l'inaugwation ( Canal de
Sotuba que les Annales (AJtomates du 14 dé-
cembre 192b ont annoncée, en est une preuve
évidente, au bénagal, par contre, on en est
encore pour ainsi dire à la période prépa-
ratoire.
En effet, à Saint-Louis, on ne songe tou-
jours qu'à la fixation de la Barre du Séné-
gai sans s'imaginer que la solution de cette
question ne servirait à rien si la navigabilité
du tieuve n'était améliorée.
C'est, comme nous l'écrit un de nos corres-
pondants, prendre le problème par la ré-
sultante des équations à résoudre ; les Saint -
Louisiens ne voient le Sénégal, pas tous,
que jusqu'à Kayes, ils ne voient pas les ra-
pides du Félou, les chutes de Gouina, les
seuils de Manembelé.
Le problème se pose ainsi : 10 faire des
barrages dont l'emplacement sera judicieuse-
ment choisi entre Bafoulabé et Kayes sur le
Sénégal même ; 20 faire des barrages de
retenue sur les affluents du Sénégal, pour
quen saison sèche, on puisse compter sur
un minimum journalier de mètres cubes
allant à la mer.
Une mission dirigée par M. Schlumberger,
et guidée par le géomètre Budin et M. Mi-
gnot, ingénieur des Travaux Publics, a déjà
en février dernier, exécuté les levés néces-
saires et il reste à déterminer si c'est un
barrage de 10 mètres que l'on construira aux
chutes de Gouina ou bien si ce barrage sera
établi en aval de ces chutes avec une hau-
teur de 25 mètres.
Incessamment la mission se rendra de nou-
veau sur le terrain et si l'on veut bien accor-
der le délai nécessaire fixé par le Gouverneur
Général lui-même dans son discours d'ouver-
ture du Conseil de Gouvernement, dans deux
ans, le problème de la navigabilité au Séné-
gal sera résolu et alors, alors seulement,
pourra être envisagée la fixation de la l>arre
pour laquelle le projet de Bouquet de la
(Grie n'aura pas perdu de sa valeur.
B.ne isevaujr.
Au Conseil des Ministres
»♦.
Conune les Annales Coloniales ont été les
premières à l'annoncer, le Conseil des Minis- j
très a décidé samedi que M. Maginot. minis-
tre des Colonies, représenterait le Gouverne-
ment à la cérémonie d'inauguration du monu-
ment aux morts de race noire, élevé à Dakar.
..8 -
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Un avion cornmerciul qui assure le ser-
vice postal entre l'Amérique du Sudf et la
France u subi uvunt-hier un accident près
de Barcelone, aux environs de Malgrut.
Le pilote Hozès, pur suite de la bruine,
avait dû modifier son itinéraire. Parti hier
soir à 18 h. 30 pour gagner Perpignun, le
vent violent plaquu son appareil au sol où
il s'est écruse.
Deux passagers qui étaient it bord ont été
légèrement blessés. L'aviateur est indemne.
A la suite de circonstances non encore
déterminées et que l'on suppose dues a la
malveillance, le feu s'est aéclaré et a dé-
truit le courrier de l'Amérique et de l'Afri-
que qui étaient encore à bord.
Londres Gold Coapt
Le Gouverneur de la province de Nus.
sago, dans la colonie britannique de la Côte
de l'Or, M. Rattray, rejoignant son poste
à bord d'une avionnelte de bo CV destinée
à lui faciliter ses déulactments d'inatten-
tion, qui avait quitié l'aérodrome du Uour-
get avant-hier matin, à 9 h. 30, il destination
de Lyon, Marseille et Tunis, a atterri à
l'aérodrome d'Avignon-Pujo à 15 heures,
par suite du mauvais temps. A l'atterris-
sage, l'avion s'est mis en pylône, ce qui a
provoqué la rupture de 1 hélice. Il sera
pourvu aussitôt que possible au remplace-
ment de celle-ci pour que le major Rattray
puisse continuer son voyage vers l'Ouest
africain.
L'aviateur Le Brix à l'Université
des « Annales »
L'as de l'aviation, Le Brix, a regu un
chaleureux accueil à l'Université d«s
« Annales ». Le jeune officier de marine,
avec une aisance charmante, raconta sim-
plement le formidable exploit qu'il accom-
plit avec son camarade Costes : Une partie
du monde parcourue en avion, le record de
vitesse entre Tokio et lIanoï. les régions
équatoriales si dangereuses franchies par
la tempête, les réceptions maanilkiues M.
-- .-.,.,,,.-, .-'-1 -""-1'-..0 .-.t"-II' Il.
ganisées en leur honneur par les Améri-
cains du sud et du nord. Modeste, Le Bri:-;
attribue ce débordement d'enthousiasme au
prestige de la France. Il aime son bran
métier d'aviateur, et veut convertir son
auditoire à la cause sacrée de l'aviation.
Sa conférence familière, parsemée d'anec-
dotes amusantes, fut hachée d'applaudisse;
ments.
- -
EN MÉDITERRANÉE
Le poste de T.S. F. de Marseillc-JeUv a
intercepté hier après-midi le message sui-
vant, émis par le Crouverneur-Gcnèral-Laf-
ferrière :
« Avons entendu, ce matin, à 11 h. 15,
appels à tous les navires du vapeur italien
San Giovanni, disant CI Attention, situation
dangereuse ,. du navire pourrait déterminer
appels de aetresse. » A partir de ce moment,
aucune autre communication, ni aucune ré-
ponse à nos appels ne sont parvenues du
an Giovanni. t.l' signaux de re vapeur
étaient assez forts et notre position était à
trente milles OU('Clt de l'île de Dragonero
(Bfeléarw). »
6
AU CONSEIL D'ETAT
•+«
900.000 francs d'indemnité
Le Conseil d'Etat vient de condamner le
Gouvernement de l'Indochine à payer au
docteur Cognac, ancien Gouverneur de la
Cochinchine, 900.000 francs pour mise à la
retraite irrégulière.
M. Cognac, décidément, aura coûté cher à
l'Indochine de toutes façons. Nous revien-
drons prochainement sur les avatars de ce
triste personnage.
La crise du caoutchouc
Par LE TA Y.
i
A propos
d'une conférence de M. Octave Homberg
Salle pleine et le jeune et nombreux
état-major de la Maison Dorée avait grand
mal à placer le public. Curieuse assistance,
quelques coloniaux venus par devoir ou par
politesse, perdus au milieu d'une foule qui
donnait à la salle beaucoup plus l'aspect
d'une assemblée générale d'actionnaires
d'une société qui donnerait des craintes, que
l'allure d'une salle de confère îces. Rendons
au conférencier cette justice de n'avoir pas
fait un plaidoyer en faveur de ses affaires.
Néanmoins, certains auditeurs ont paru quel-
que peu angoissés lorsque le financier a
réapparu, dans la conférence, pour leur dire
qu'il était naturel et normal que les valeurs
caoutchoutières achetées par eux, il y a deux
ans, aient subi la dégringolade qu'elles ac-
cusent aujourd'hui. Le public, même lorsqu'il
est bon public et lorsqu'il regarde religieu-
sement le conférencier à l'allure d'un vieux
Christ à la descente de croix, encaisse mal
le cc payez et souriez, ceci est mon papier Il.
La conférence fut une suite de généralités
destinées à rassurer l'auditoire sui l'avenir
du caoutchouc. Il était assez plaisant d'en-
tendre les réflexions des auditeurs : d'aucuns
ceux de l'allure d'actionnaires malheu,
reux semblaient satisfaits et diraient en
1930, nos actions remonteront et en regar-
dant le cinéma ils revoyaient leurs cours.
D'autres, ceux qui paraissaient connaître la
question, marquaient une déception évidente.
Si Valentin a, de pai sa réclame accaparé
le titre de Roi du Caoutchouc, l'homme de
la France, des cinq parties du Monde, pen-
se très certainement qu'il peut lui disputer
cette couronne. Il l'estime d'ailleurs plus so-
lide qu'une couronne de verre d'Extrême-
Orient ou de mica de Madagacar, même
dorée aves les produits chimiques d Extre-
mc-Uricnt. Aussi beaucoup de ceux qui con-
naissaient la question s'attendaient sinon à
des révélations sensationnelles, tout au
mwins a un exposé substantiel et documenté
de la question, alors qu'en réalité ce fut très
pauvre comme argumentation et d'une bana-
lité déconcertante. Si vraiment, M. Octave
Homberg est un grand spécialiste de la ques-
tion du caoutchouc, qu'est-ce que les autres
financiers doivent en connaître !
Le résumé de son exposé est simple: l'abo-
lition du plan Stevenson n'a pas changé
grand chose, vérité admisc, depuis longtemps
déjh, de tous sauf de eaux qui voulaient ra-
cheter leurs valeurs. Le caoutchouc retrou-
vera sa prospérité au moment où le déséqui-
libre entre la consommation '-'t la production
se renversera et fera le produit rare. Ce mo-
ment ne doit pas tarder et un << probabili-
me » raisonnable le fixe aux environs de
,93°*,931•
Les acheteurs sont organisés et les ven-
deurs ne le sont pas. Les planteurs doivent
s'ingénier à produire à meilleur marché pour
accrÕÜrc leur marge de bénéfices.
Puis, comme c'est toujours le Gouverne-
ment qui a tort, et qu'il en sera toujours ainsi
aux yeux de M. Octave llo.Mbetg tant que le
Financier ne sera pas dans le Parlement, la
France n'a pas de politique du caouh houe et
ne fait rien pour le pauvre, planteur qu'il est
et qui croit devoir nous en administrer la
preuve en nous disant qu'à une époque où il
ne s'était pas encore occupé de cultures tro-
picales, un Gouverneur général n'avait rien
compris à la question, et comme il n'est plus,
il a été facile au conférencier d'affirmer qu'il
en avait été ainsi.
Pour finir: un couplet patriotique, l'essor
de la France, l'expansion économique pour
rappeler le groupement qui avait organisé la
conférence, et un petit tour au cinéma. En
résumé le preux chevalier de l'épopée du
caoutchouc n'a pas très bien plaidé la cause
qu'il a pourtant intérêt à défendre.
Il aurait dû, en plus des banalités qu'il .1.
exposées, faire remarquer que la possibi-
lité de la création de plantations n'est pas
ufinie. Il faut des terres, il faut des hommes.
Les centres producteurs Indochine, Ialain
ie et Indes Néerlandaises ont les terres.
mais seront limitées par la capacité de main-
d'œuvie, l'Indochine étant cependant fil-,-
risée sur ce puint.
Faut-il craindre la concurrence de nou-
veaux centres ? L'Afrique Equa-
toriale et le Cameroun sont très limites par
leurs possibilités de main-d'ouvre. Doit-on
redouter les Philippines dont les pessimiste-
font un épouvantait, par la mise en nuvi
d'une puissante organisation américaine ?
Non, puisque le Land Hill en vigueur aux
Philippines ne laisse pas la possibilité aux
Américains d'y monter de grandes planta-
tions, et que les efforts faits pour obtenir
qu'il soit modifié ont échoué devant l'oppo-
sition philippine.
Enfin, avant de créer haro sur la politique
française du caoutchouc, il aurait dû se rap-
peler que, divs avant-guerre, une proposition
do loi d'Henri Cosnier inspirée par les .4»t-
nales Coloniales avait envisagé, en cas de be-
soin, un tarif protecteur; qu'à la deuxioiiv
crise du caoutchouc de r0- t une no'i\V.
proposition de loi fut faite par le député
de la Cochinchine. S'il avait été un via;
planteur et non un financier-planteur, Dan
rait su que lors de la dernière crise, le Gou-
verneur général de l'Indochine qu'il a dé
dan' n'avoir rien compris à la quection du
caoutchouc avait aidé les planteurs par un
système de primes et d'avances qui les
avait aidés à passer la cri,(' et qui constitue
un précédent rassurant pour l'éventualité
d'une nouvelle crise.
Enfin, s'il avait M (J'ntire bonne foi, il
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