Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 décembre 1928 15 décembre 1928
Description : 1928/12/15 (A29,N188). 1928/12/15 (A29,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513531
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 188. I - .WIORO : 10 aDITOIBB SAMEDI SOIR, 15 DECEMBRE 11*8.
JOVMlJIOTItlEII
Màiaetion & Administration :
.-
PARIS a"
TflLÉPM. t LGUVM 1147
.0- RICMBUKU R>M
Les Annales Coloniales
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LE CONTROLE DU MINISTRE
M t r:.i
Le 19 octobre dernier, à 4 heures de l'après-
midi, le Conseil colonial de Cochinchine le
réunit. Treize conseillers français sur quatorze
et huit Annamites sur dix sont présents. Ils sont
réunis pour examiner le projet de budget pré-
paré par l' administration. La foule le presat
dans l'enceinte réservée au public. M. de La-
chevrotière se lève et lit le rapport qu'il a ré-
digé au nom de la Commission du budget et
des Travaux publics. Il constate que le dépas-
sement prévu de dépenses est de 2.300.000
piastres. Après une analyse de ces dépenses,
le rapporteur déclare, au nom de la Commis-
sion du budget, que 1 urgente nécessité des cré-
dits nouveaux demandés n'est pas démontrée.
et il conclut :
« En conséquence, notre Commission, consi-
dérant que l'urgente nécessité de ressources
nouvelles n. a pas été démontrée ;
Considérant que des dépenses importantes
sont engagées sans le autorisati on du Conseil
colonial ;
Considérant que les virements de adib sont
de pratique courante ;
Considérant qu' on demande trop fréquem-
ment aux contribuables des efforts énormes ;
Considérant qu' aucune réforme n a encore eu
lieu en ce qui concerne les assemblées chargées
de l'élaboration du budget ;
Considérant que les intérêts des contribuables
sont insuffisamment sauvegardés ;
Considérant que l'heure est inopportune pour
une réforme fiscale en raison de la crile éco-
romique que subit la colonie ;
Vous propose de rejeter purement et simple-
-- - _8 1
ment r ensemble de la réglementation fiscale
proposée à votre examen.
P Le Gouverneur M. de la Brosse prend en-
suite la parole et fait remarquer que si le Con-
seil ne veut voter aucun impôt nouveau il sera
contraint de réduire de 2.300.000 piastres les
dépenses de travaux et de personnel.
A titre transactionnel il propose d'examiner
le budget des dépenses, d'en éliminer les cré-
dits superflus et de rechercher ensuite, si cela
reste nécessaire, des ressources nouvelles, soit en
adoptant certains des impôts prosposés. soit en
votant des centimes additionnels.
M. de Lachevrotière demande qu' on se
prononce sur son rapport.
Il est huit heures du soir, on vote. Votent
pour l'adoption des conclusions du rapporteur:
quatre conseillers européens, huit conseillers in-
aigènes ; votent contre : sept conseillers euro-
péens. Deux conseillers européens se sont abt-
teauso
tenus.
Le GeMWMMW relue son jxojot de budast.
Le 23. il en adresae - nouveau au Conseil.
Ce t ne s'élève plus qu'à lô.778.855
piubelo II ne présente aucune augmentation de
tarifs ou d* impôts.
Mais le budget des travaux publics tombe
de 6.333.000 piastres à 4.953.000 piastres,
soit une diminution de 1.680.000 piastres ;
642.200 piastres sont enlevées à la construction
des routes nouve l les, 267.750 piastres à l'en-
tretien des routes, 321.900 piastres (dont 60.000
pour l'achèvement du lycée de Choquau) à la
construction de batiments civils, 250.000 pias-
tres aux dragages. Cette dernière somme, nous
dit-on, permettait de mettre chaque année, en
valeur, 30.000 hectares de terres nouvelles.
Naturellement toute la presse locale a com-
menté abondamment ces événements sensation-
nels.
L'un des journaux écrit : - -
« On entrevoit aujourd'hui la possibilité
d' atténuer le régime Doumer. Des bonnes vo-
lontés travaillent à faire doter l'Indochine
d'un Conseil de Gouvernement aux pouvoirs
plus étendus.
« Il ne faudra pas beaucoup de muaifesta-
tions comme celle de vendredi dernier pour
convaincre le ministre qu'il serait imprudent
d'abandonner son contrôle. »
Est-il besoin d'en dire davantage, pour mon-
trer toute la gravité du problème qui est ainsi
posé ?
Et ce qui doit retenir l'atteatioa du lécisla-
teur métropolitain et de tous ceux qui suivent
avec curiosité et parfois quelque inquiétude,
l'évolution profonde de notre droit public co-
lonial, c'est que ce problème n'est pas spécfal
à la Cochinchine. On le retrouve, aujourd'hui,
en Algérie comme en Cochinchine, posé dans
les mêmes termes. On le retrouvera, demain
dans d'autres colonies.
Deux forces, deux tendances, deux doctrines
sont en présence.
D'une part une administration représentant le
pouvoir de tutelle et de civilisation de la colo-
nisation. Cette administration a, naturellement,
tendance à pousser au maximum son action ci-
vilisatrice, à hiter le développement économique
et social, à ouvrir des voies de communication.
à créer des institutions d'hygiène et de culture.
Alors naît d'elle-même une doctrine financière,
il faut que le budget local, si je puis dure, soit
tourné vers l'avenir, qu'il ne soit pas aménagé
en fonction des besoins d'hier ni même d'au-
jourd'hui, mais en fonction des besoins de de-
main. Ainsi on est conduit à demander toujours
plus de moyens financiers pour l'administration,
à imposer toujours plus d impôts - car hélas
on ne conçoit pas d autres moyens de créer des
ressources à l'indigène d'abord, puis au co-
Ion, au capitaliste.
D'autre part une force économique représen-
tant l'élément vivant de la colonisation. Elle
est reprâent au début par le - colon apicul-
teur, mais bientôt elle prend la forme du capi-
taliste qui organise le commerce, l'industrie,
fait des affaires. Celui-ci ne se soucie guère,
sinon théoriquement, de civilisation et de pro-
grès social et on ne pourrait le lui reprocher :
ce n'est ni son rôle, ni son but ; il ne veut
point coloniser, il veut gagner de l'argent.
Alors il crée sa doctrine ifnancière et politique:
il fait J.11.,.. à 1"1 91 -
petit colon ce qu'on lui a demandé jusqu'ici
pour atteindre le niveau de vie et de civilisa-
tion qui a permis d'ouvrir le champ des affaires.
Mais il faut s'en tenir là. Il ne faut pas afaer,
par des charges fiscales nouvelles. pesant direc-
tement sur elle, cette force économieue QUi
constitue aujourd'hui l'élément essentiel de
puissance et de profits de la colonisation.
Entre ces deux forces, ces deux tendances,
ces deux doctrines, il faut un élément concilia-
teur et pondérateur. Moi aussi, je veux con-
clure : le ministre qui représente le pouvoir co-
lonisateur, qui ne représente pas seulement la
souveraineté nationale, mais la civilisation, serait
imprudent d'abandonner son contrôle.
Bfteim* MmtmmmUt,
Député de ta llaule-Savole,
Rapporteur du budget de
VAlgérie et des Proteclo-
rats.
COMMUNIQUÉS
'tT
On nous prie d1 insérer :
Remorquage
La Société anonyme de Chalandage
et de Remorquage de l'Indochine dont
le siège social est boulevard Félix-
Faure à Saïgon fait une augmentation
de capital, mais ce n'est pas pour cette
raison que M. Octave Homberg, et ses
collègues du Conseil d'Administration
de cette Société, ont fait en Bourse une
pénible hausse sur le titre, afin d'allé-
cher la clientèle coloniale déjà si forte-
ment éuilîée.
Démenti
Contrairement à un bruit fâcheuse-
ment répandu, M. Cord, avocat géné-
ral, chef de la section financière du Par-
quet de la Seine, n'a pas convoqué à
son cabinet M. Yves Le Trocquer, an-
cien ministre, pour diverses de ses affai-
res métropolitaines et coloniales.
LA VIE catRE EN TUNISIE
tr
Depuis le mois de juillet, l'indice du coût
de la vie accuse une tendance continue à la
hausse.
L'examen des prix des denrées alimentai-
res est particulièrement probant.
Le pourcentage de la hausse de ces pro-
duits, s'établit ainsi :
Beurre de 25 à 30 ; haricots de 100 à
150 petits pois cassés importés de 10 à
15 9'0; petits pois en boites de 25 à 40 %;
fruits secs importés, de 40 à 50 morue
de 50 à 60 lentilles de 25 a 30 %; con-
serve de tomates de 40 à 50 ; fromages
de 5 à 10 ; chocolat au lait de 5 à sty ;
lait condensé de 5 à 10
La hausse porte principalement sur les lé-
gumes secs et les fruits secs ainsi que sur
les laitages. Ces augmentations seraient
dues, d'une part à l'insuffisance de produc-
tion légumière, laitière et fruitière de l'Eu-
rope au cours de l'été dernier par suite de
la sécheresse, et, d'autre part, à la mise en
application des nouveaux tarifs douaniers
à l'entrée des produits étrangers en Tunisie.
-601
Un guide précieux
«♦«
Combien d'entre nous déplorèrent jadiai le
n'avoir aucun renseignement sur la colonie
à laquelle lie étaient affectés. Nous allions
réellement à la découverte et faute d'in-
dications suffisantes noue restions quelque
temps fort embarrassés sur la conduite à
tenir vis-à-vis des indigènes et de nos ad-
ministrés européens.C'eet pourquoi je vou-
drais voir suivre l'exemple donné par le
commandant Noél Maestraca de l'Infante-
rie Coloniale.
Cet officier qui est licencié en droit et
très versé dans les affaires musulmanes
vient de publier chez, Charles Lavauzelle,
un guide à l'usage de tous les officiers et
fonctionnaires du Protectorat Chérifien,
sous le titre : Le Maroc contemporain.
En une brochure de 200 pages, nous trou-
vons admirablement condensé tout ce que
nous devons savoir - du Maroc pour, dès
notre arrivée, pouvoir faire œuvre utile.
L'histoire, la géographie, lœ grandes
étapes de la pacification militaire, les con-
tingents militaires Marocains, les travaux
publics, les ressources naturelles, le régi-
me foncier, le service des Affaires Inai-
gènes, l'organisation du Maghzen chéri-
en et l'administration du Protectorat, le
Régime Financier, la Justice Indigène et
la Justice Européenne, telles sont les ques-
tions traitées dans cet ouvrage qui se ter-
mine par des indications générales sur le
droit musulman.
b. n.
«i»
Le statut de Tanger
, 8.
La mise en application du protocole final
de la convention de Tanger qui devait en-
trer en vigueur demain, c'est-à-dire trois
mois après sa signature, a été ajournée. En
conséquence, la participation de l'Italie à
l'administration internationale se trouve re-
tardée.
On croit savoir que ce contre-temps n'a
rien de grave, mais que le gouvernement des
Pays-Bas a attiré l'attention sur certains
points, au sujet desquels il est particulière-
ment désireux de recevoir des éclaircisse.
ments et des assurances, avant de consentir
à aucune modification de la convention de
1999.
LA ROUTE AUX COLONIES
lob
a Ma famille a pu aller d'A.
bovombe à Tananarive, en trofô
jourst En trois jours. elle a /MM-
chi 1.067 kilomètrest Désormais, l'automo-
bile rapproche les distances. Songez qu'il y
a un an à peine, pour parcourir le même tra-
jet, il nous fallait vingt jours de filanzana,
vingt maudites journées qui n'en finissaient
plus. A présent, les automobiles et les motos
sillonnent notre brousse. Quel changement 1 9
/,f.trais ces quelques t/iras es d'une let-
tre que je reçois, It n'est pas rare que j'en
reçoive d'allalogues, toutes les fois que le
tracé d'une nouvelle route est achevé, dans
une de nos provinces lointaines. Problème
essentiel en France : multiplier les routes,
créer celles qui sont nécessaires, refaire et
entretenir celles Qui existent déjà : on n'a
qu'à parcourir la dernière discussion du bud-
get des Travaux publie s, de V Intérieur, et les
derniers débats sur. la loi de finances pour
se rendre compte de l'importance de la ques-
tion pour la métropole.
Aux colonies, nous affirmerons sans hési-
ter qu'elle est plus importante encore. Elle
domine les autres pour ainsi dire, et les dé-
passe. Toute notre action est subordonnée à
l'établissement des moyens de transport et de
communication, toute la mise en valeur dé-
pend de la solution donnée à ce problème.
Par là, nous unissons les indigènes les uns
aux autres et nous les unissons à nous-mi- I
mes. Avec Vautomobile et la moto, ce "'sont
les idées qui vont et viennent, c'est la civi-
lisation tout entière qui s'avance vers les
peuples dont nous voulons faire nos colla-
borateurs.
Que les difficultés soient nombreuses, cela
est évident. Main-d'oeuvre, outillage, que
d'efforts à multiplier1 Mois que cc travail.
soit payé au centupli, cela est non moins
clair. Les sacrifices consentis trouvent rapi-
dement des récompenses hors de proportion
avec eux. Les Romains l'avaient admirable-
ment compris, et, avant même que la con-
quête fût terminée, le soldat se faisait ter-
rassier avec d'autant plus d'empressement
que cela faisait partie du métier militaire.
Marque éternelle de la conquête pacifi-
que. Le buste surt,it à la cité, dit le poète.
A la cité romaine la route a survécu, et elle
fait l'admiration de tous les peuples qui ont
remplacé la route romaine sans jamais la
faire oublier.
La nation colonisatrice par excellence est
celle qui a fait les routes les plus solides,
les plus nombreuses, les plus utiles. La seule
politique de pénétration est celle-là. C'est
une nouvelle victoire que remporte la Fran-
ce, chaque fois qu'elle inaugure dans une
des provinces dont elle a la chargé, une nou-
velle voie que sillonnent les motocyclettes et
les automobiles, victoire dont les causes sont
plus glorieuses et les effets plus - admi-
rables que celles qui sont dues aux. armes dé-
vastatrices. La route est la consécration défi-
nitive de la politique de collaboration.
Marie ltanaf«ii|
Sénateur de ('Hérault, ancien ministre
Viee-prêtident de ta I.nmmt..tnn
de l'Algérie, des Colonies et delf
Protectorats.
LE REZZOU
«•«
Les obsèques des victimes du guet-apens
de Colomb-Béchar ont eu lieu, ainsi que
nous l'avons dit hier, avec un concours de
population émue et recueillie.
Les corps des victimes étaient dans des
arabas, et recouverts de drapeaux et de cou-
ronnes.
Le corps du général Clavery, placé dans
une prolonge, défila seul devant toutes les
troupes, comme s'il les passait en revue pour
la dernière fois.
Le général Clavery avait successivement
occupé des postes à Bou-Saada, Boghar, In-
Salah (création mai-octobre 1900), Timmi-
moun (octobre 1900-septembr e 1902). Comme
chef de l'annexe de Laghouat (mars 1906 à
septembre 1908), il a commandé de novem-
bre 1907 à mars 1908 le goum algérien de
Casablanca, opérant comme cavalerie indé-
pendante aux ordres du général d'Amade.
Après l'armistice, il reçut le commande-
ment du territoire de Touggourt. Puis il fut
appelé auprès du Gouverneur général de
l'Algérie comme chef du cabinet militaire.
En cette qualité il a été attaché à LL. MM.
le roi et la reine des Belges pendant leur
voyage en Algérie (septembre 1921).
Après avoir occupé pendant trois ans le 1
poste de Laghouat, il fut appelé sur la de-
mande de M. le Gouverneur général Steeg,
pour rétablir une situation assez sérieusement
compromise, au commandement militaire du
territoire d'Ain-Sefra, qui, du Moyen-Atlas,
s'étend au Sud jusqu'à Th.-Salah.
C'est là qu'il devait tomber, victime de
son esprit de devoir et de l'agitation plus
ou moins sourde régnant dans les régions
voisines de la zone ae dissidence du Maroc.
Le général Clavery était fils de M. Paul
Clavery, qui fut directeur des consulats de
1881 à 1893, et de Mme, née Ferron. Il était
frère de MM. Edouard Clavery ministre
plénipotentiaire, et qui fut notre collabora-
teur et d'Alfred Clavery : beau-frère du gé-
néral Madelin, et de Louis Madelin, de
l'Académie française ; de M. Moussard, pré-
sident du Tribunal de Casablanca, et du
lieutenant-colonel Parison.
–-
A la Société de Géographie
Le Président de la RéPublique, accompagné
du oommandant ftapted, de sa maison militaire,
a assisté, hier après-midi, à l'inauguration du
nouvel hôtel de la Société de Géographie, ave-
nue d'Iéna.
A son arrlvêe, M. Gaston Doumergue a été
reçu par MM. Marraud. Martel, présidants, et les
umnfne du bureau « la Société de Géogra-
m
lia boue décosvre ao trésor
III
Un bonze vient de découvrir à Bentré
une jarre immense emplie de statuettes d'or
et d'argent. Voici dans quelles circons-
tances :
*A u village d'An Thang, canton de Minh
Dao, circonscription de Mocay, province de
Bentré, le bonze Nguyen van Gain de la
pagode Long an To, prenait le frais à quel-
qucs mètres de la porte de la pagode. Sou-
dain, le sol s'affaissa légèrement sous le
poids de son corps. Intrigué, le disciple de
Bouddha alla quérir une pioche et une pelle
et se mit en devoir de creuser le sol à l'en-
droit où il venait de s'affaisser
Les coups de pioche se succédaient depuis
dix bonnes minutes lorsque brusquement le
bonze sentit le choc d'un corps dur. C'était
une grande jarre. Il la retira. Elle était
pleine de statuettes de toutes dimensions.
Il y avait des sujets en pied, des bustes, des
sommets de coiffe et tout cela en or ou pla-
qué or et argent. Il s'y trouvait 46 statuet-
tes de Bouddha plaquées or. Une de ces sta-
tuettes a la coiffe surmontée d'un brillant
bleu. Quinze autres statuettes plaquées ar-
fent et trois sommets de coiffe en or étaient
également dans la jarre. Il y a en tout cin-
quante-quatre objets d'uae valeur approxima-
tive supérieure à 2.000 piastres.
Ces statuettes iront enrichir le Musée de
la Cochinchine.
LES SERVICES DE NAVIGATION
SUR LA COTE AFRICAINE
Les Annales Coloniales ont reçu maintes
fois les doléances des commerçants qui de
Conakry au Congo font appel aux Sociétés
de navigation française et étrangère.
La Section du Togo-Cameroun de l'Union
Coloniale, dans sa dernière séance, s asso-
ciant à nous a décidé de soumettre aux Com-
pagnies de navigation intéressées les doléan-
ces que formule le commerce au sujet de
l'augmentation de la casse et des man-
quants parmi les marchandises débarquées.
Elle a pris connaissance d'un jugement ré-
cemment rendu par le Tribunal de Lomé, et
qui condamne à une peine ridiculement in-
suffisante - un employé indigène convaincu de
vol : l'attention de l'Administration sera ap-
pelée sur cette question.
Elle a aussi décidé de demander au Com-
missaire de la République au Togo de main-
tenir l'exonération de droits de sortie dont
bénéficie jusqu'ici le coton du territoire.
Pour FA. C. F.
.Vous sommes heureux de voir L'Union
Colonialet que préside M. Franqois-Marsal,
s*as sotie r aux réclamations que notre journal
formule depuis si longtemps en faveur de
l A.O.f.
Le Saloum
Au cours de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Occidentale a, une fois de plus,
émis un vœu en faveur de l'organisation ra-
tionnelle du pilotage et du balisage du Sa-
loum en vue de faciliter l'accès des navires
au port fluvial de Kaolack. Elle a aussi exa-
miné différentes questions que pose le ré-
gime du monopole de pavillon dans le ca-
botage entre les différentes colonies de
l'Afrique Occidentale Française, et décidé
de transmettre un, vœu aux Compagnies de
navigation intéressées en vue d'obtenir un
allégement des frets pratiqués dans les re-
lations intcrcoloniales.
Les droits de douane
Elle a également étudié la question de la
stabilisation des droits de douane en
A.O.F. ; formulé le vœu que les principaux
hôpitaux de la colonie soient dotés d'appa-
reils de radiographie dont l'acquisition pour-
rait se faire grâce au régime des presta-
tions en nature ; pris connaissance d'un in-
cident d'ordre maritime qui s'est produit à
Conakry, et décidé d'intervenir à ce sujet
auprès de l'Administration.
De multis
Elle s'est enfin occupée d'un contlit entre
une maison française et une maison anglaise
relatif au débauchage d'un employé; de
l'application aux entreprises coloniales de
la loi sur les assurances sociales; de l'im-
position irrégulière d'une double patente à
certaines maisons coloniales ; d'un incident
qui s'est récemment produit à Bamako, etc.
Les relations maritimes
Batavia-Saigon
i
Un service direct vient d'être créé entre
Batavia, capitale des Indes Néerlandaises,
et Saïgon, notre grand port français d'Ex-
trême-Orient. Le vapeur Tjilliwong, spécia-
lement aménagé, a effectué son premier
voyage dans des conditions favorables.
Le représentant de la France, d'accord
avec les Compagnies et les Bureaux de Tou-
risme intéressés, va s'efforcer de créer un
courant de touristes australiens, américains,
hollandais, entre les deux métropoles orien-
tales qui, par l'ancienneté et le particula-
risme de leur civilisation, la diversité de
leurs productions, l'ampleur de leurs possi-
bilités et la communauté de certains problè-
mes de politique indigène, ne peuvent qqe
gagner à voir leurs relations se fortifier.
Les cwféreiccs ctlwhfes à Rem
La série des conférences coloniales orga-
nisées par la Société industrielle de Rouen
a repris.
La première a été faite hier matin par
M. Gourdon, inspecteur général honoraire
de l'instruction publique en Indochine et dé*
légué par le ministère des ColonieA.
M. Gourdon retraça, avec sa grande com-
pétence et ses beaux dons d'orateur, l'his-
toire de l'Empire colonial français et parla
de l'influence de la France, particulière-
ant - Afrique et ea Mt,.
Le prabttw irintu ei L Q F.1
Pour ce que l'on a convenu d'appeler la
mise en valeur de l'A. O. F., disait M. l'ad-
ministrateur Labouret aux cc Jeunesses co-
loniales n, il faut tenir compte de l'indigène.
Dans toute collaboration, on doit connaître
son associé et pour cela, il nous faut l'étu-
dier dans sa mentalité, dans son milieu qui
a une répercussion considérable sur sa men-
talité. Mais ce ne sont pas les gens qui
CI passent » qui peuvent voir le milieu in-
digène. Ce sont ceux qui vivent dans le vil-
lage, causent avec les gens dans leur lan-
gage.
En nous montrant la carte, en se basant
sur les différents climats de l'A. O. F. et
sur les aspects successifs du pays, de la côte
du Bénin aux confins sahariens, M. Labouret
a pu conclure que ce pays sévère, triste, un
peu effrayant, a eu une importance considé-
rable sur la mentalité des indigènes chez qui
la peur domine dans une ambiance redouta-
ble. D'où des dieux, des génies hostiles.
Isolé pendant des siècles, l'indigène de
l'Afrique Occidentale a dû se faire tout seul.
C'est un attardé dont il faut faire l'éduca-
tion progressive.
Des photographies de nourrissons, enfon-
cés dans des corbeilles, de femmes se livrant
aux plus rudes travaux nous expliquent la
mortalité infantile contre laquelle nous lut-
tons avec énergie par les vaccinateurs indi-
gènes, l'assistance médicale.
Si l'indigène est imprévoyant, c'est parce
que Ves puissances occultes pourvoient à
ses besoins. Il croit réellement à l'enfer et
dépend uniquement de ses ancêtres, de ses
dieux et du plus grand dieu qui est en haut
(chez les races primitives du Maut-uuoangui,
j'ai constaté le N'Zapa, le tout-puissant qui
règle les éléments, est en haut). Les noirs
n'enterrent pas le cadavre d'un homme fou-
droyé par crainte de mécontenter la terre.
De nombreux autels répandus dans la
brousse, dans tes villages, attestent le poly-
théisme.
Cependant nous devons reconnaître aux
indigènes certaines qualités : intelligence
très éveillée, qui, contrairement à une opi-
nion admise un peu trop hâtivement, ne dis-
paraîtrait pas avec la puberté ; assimilation
facile peut-être trop facile; susceptibilité
d'évolution et de progrès (n'en déplaise aux
Américains ).
Le Noir peut dorft et doit donc être notre
auxiliaire, mais la densité moyenne de la
population de l'A. O. F. n'étant que de 2,82,
nous devons veiller à le maintenir dans le
pays. C'est le problème le plus délicat que
la France a à résoudre. Actuellement, de
l'avis de M. Carde lui-même dans son récent
discours au Conseil du Gouvernement de
l'A. O. F.. 200.000 indigènes vont dans les
colonies étrangères voisines contribuer à
leur prospérité. On doit en rechercher les
causes.
M. Labouret partage mon idée d'instruire
les indigènes dans leur propre langage, puis
de leur apprendre à parler, et à lire un peu,
enfin de leur enseigner le français entière-
ment. C'est la méthode employée avec suc-
cès à l'école d'Akimota en Gold Coast (et
comme je l'ai constaté de nsu en Nigeria).
Un administrateur ne peut bien remplir ses
fonctions s'il ne sait pas au moins quelques
mots de la langue du pays.
On objecte à ce système d'éducation qu'il
y a 138 langues en A.E.F. et 190 en A.O.F.,
mais, avec le Sangho en A.E.F. et le Ouolof,
le Haoussa, le Manding et le Peuhl en
A. O. F. on peut se faire comprendre.
Nous ne devons pas oublier qu'il y a en
A. O. F. un problème agraire à résoudre.
C'est une cause de malentendus qu'il faut
supprimer. En faisant évoluer l'indigène,
nous devons bâtir sur la société quelque
chose de mieux que ce qui ex'ste car il a
droit à la vie sociale et ce droit, il l'a ac-
quis en participant à la guerre mondiale. Et
c'est notre devoir le plus impérieux vis-à-vis
des indigènes sans lesquels notre œuvre co-
lonisatrice ne peut aboutir.
Eugène Devflux.
e..
LtAviation Coloniale
«♦« ̃̃
A la Commission de l'Aéronautique
Au cours de la réunion qu'elle a tenue
hier, la Commission de l'Aéronautique de
la Chambre a désigné M. Moch, député de
la Drôme, pour rapporter la proposition
de résolution invitant le Gouvernement à
déposer un projet sur l'uviation commer-
ciale.
Maroc
Par le paquebot Hatti, courrier de Bor-
deaux, est arrivé hier matin à Casablanca,
le célèbre aviateur Pelletier-Doisy. De nom-
beux amis attendaient Pivolo, qui fut ac-
clamé au débarcadère.
Un banquet lui a été offert le soir mémo
par les officiers aviateurs du 37° d'aviation.
Marseille-Alger
A parth' du 15 décembre 1928, les départs
sur la ligne Marseille-Alger auront lieu les
mardi, jeudi, samedi de chaque semaine,
dans le sens Marseille-Alger, et les lundi,
mercredi, vendredi de chaque semaine,
dans le sens Alger-Marseille. L'horaire sera
le suivant : à 1 aller : départ de Marseille
à 9 heures, arrivée à Alger vers 15 heures ;
au retour : départ d'Alger au lever du jour,
arrivée à Marseille dans l'après-midi.
Les correspondances-avion, déposées à
Paris, seront expédiées sur Marseille par
lo train quittant la gare P.-L.-M. la veille
des départs de l'avion à 17 h. 10, c'est-fi-
dire les lundi, mercredi et vendredi de
chaque semaine. Pour les heures de levées
dans les bureaux de Paris se renseigner
dans ces bureaux.
Le Cap-Londres
L'aviatrice Lady Bailey qui se trouve
actuellement à Gao (Niger) a été avisée
par le Gouvernement français que celui-ci
ne pouvait l'autoriser à rentrer en survo-
tant la Sahara en raison du manque df.
sécurité de certaines zones.
Le Gouvernement français a conseillé
a Lady Bailey d'emprunter l'itinéraire
Dakar-Casablanca, route sur laquelle toute
le sérurtfi lui, est officiellement garantie.
AU CONSEIL DfT AT
Requête d'une veuve de fonctionnaire
Mme Renard, veuve d'un inspecteur prin-
cipal de la Garde indigène de l'Indochine
défèrait au Conseil d'Etat une décision du
Ministre des Colonies, en date du 23 novem-
bre 1925 lui accordant une pension qu'elle
estimait insuffisante.
Cette haute juridiction a statué sur cette
affaire en annulant ladite décision du Mi-
nistre des Colonies.
Attendu que, notamment :
Aux termes de l'art. 23 de la loi du 14 avril
1924, applicable aux veuves de militaires et
assimilés en vertu de l'art. 48 de la même
loi, les veuves des fonctionnaires et em.
ployés civils ont droit à une pension égale
à 50 de la retraite d'ancienneté obtenue
par leur mari.
Requête d'un administrateur des Services
Hivilta
WM» U0 A a&.v"u
Le Conseil d'Etat a examiné la requête de
M. Estèbe, administrateur adjoint de Ir. clas-
se des services civils de l'Indochine contre s
10 Un décret, en date du 17 janvier 1925,
réglementant l'application t aux corps et ser-
vices coloniaux du décret du 13 novembre
1924 qui étend auxdits corps et services les
dispositions des articles 7 de la loi du
ler avril 1923 et premier de la loi du 31 mars
1924 ;
20 Un décret en date du 8 janvier 1926,
en tant qu'il n'a pas promu le requérant ad-
ministrateur de 3* classe des services civils
de l'Indochine.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requête et
ce, pour les motifs, entre autres :
Considérant qu'il résulte de l'Instruc.
tion que NI. Estèbe n'a pas été inscrit au
tableau d'avancement dressé en exécution du
décret du 1er décembre 1920 ;
Qu'il ne remplissait pas, dès lors, les
conditions exigées pour être l'objet d'une
promotion et qu'ainsi, ayant bénéficié, dans
son grade, en vertu du premier décret du
8 janvier 1026. d'une maioration d'ancien-
neté de service égale à la durée de ses ser-
vices militaires, il n'est pas fondé à récla-
mer, comme en droit, sa promotion dès l'ex-
piration du temps de service minimum ré-
duit en ce qui le concerne, en raison de cette
bonification ni, par suite, à prétendre que
c'est à tort et en violation de l'article 7 de
la loi du ter avril 1923 qu'il n'a - pas été
compns, par le deuxième décret du 8 janvier
1926 parmi les fonctionnaires de son corps
faisant l'objet d'une promotion ; dès lors.
sa requête doit être rejetée.
Les propriétés situées dans les territoires
de propriété collective en Algérie
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
le nommé Ghorab Mcssamar ben Ghorab,
demeurant au douar de Mekhenoha, com-
mune mixte des Eulmas (département de
Constantine), avait introduite contre un ar-
rêté du Gouverneur Général de l'Algérie en
date du 3 avril 1925, attribuant au nommé
Hakcm Mohamed ben Rezki la propriété de
trois lots de terre aride situés au douar
Touzzeline, commune mixte d'Oum el Boua-
ghi.
Cette décision de rejet a été prise pour les
motifs suivants :
Conformément aux dispositions de l'art, ij
de la loi du 16 février 1897, il appartient au
Gouverneur Général, chargé d homologuer
les procès-verbaux d'enquête partielle, pré-
vues par cette loi, d'examiner la régularité
des titres produits par les personnes qui au-
raient traité avec les indigènes pour l'achat
d'immeubles situés dans les territoires de
propriété collective, et de ne constituer, le
cas échéant, la propriété privée qu'au profit
du possesseur véritable ;
Par arrêté attaqué, le Gouverneur Gé-
néral, tout en réservant les droits que le re-
quérant pourrait tirer des autres acquisitions
par lui passées avec le nommé Hacken Mo
hammed ben Reski, a attribué à ce dernier,
la propriété des parcelles dont s'agit;
Ainsi il a fait usage des droits qui lui
sont reconnus par l'article 13 de la loi du
16 février 1897;
Dès lors. le reauéranf n'#»<;f n2- tnn Á
, -.------. - --- .1""-"" ._--"
à soutenir qu'il n'a pas tranché les diffi-
cultés dont il était saisi ;
D'autre part, le requérant ne justifie pas
que l'attribution des parcelles qui a été ef-
fectuée par l'arrêté attaqué ait été faite en
méconnaissance de ses droits ;
Il n'est donc pas fondé à demander
1 annulation dudit arrêté.
Tels sont les principaux motifs du rejet
de la requête dont s'agit.
Cet arrêté ne manquera pa> de retenir
1 attention des propriétaires indigènes inté-
ressés.
-
Tahiaut ! Tahiaut!
̃̃ 1..
Une hécatombe de tortues
Pour les quatre premiers mois de cette
kilos le port de Saïgon a exporté 7.070
année, d'écaillé de tortue à lui seul.
En 1926, 15.000 kilos environ avaient été
exportés; en 1927, le chiffre bondit à près
de 24.000 kilos pour retomber cette année --
du moins suivant les estimations actuelles -
à 21.400 kilos.
Combien de tortues adultes qui seules
donnent l'ccaillc cela peut-il représenter?
Le poids des carapaces variant de 1 kilo
à un kilo cinq cents, ce sont donc, quinze
à dix-huit mille tortues quil a fallu captu-
rer, dépecer, dépouiller dans l'année.
Dans les deux centres où cette industrie
fleurit, Poulo-Condore et Hatien, trois mille
ouvriers sont employés à ce travail.
Quelle immolation de tortues! Mais, puis-
que leur mort enrichit la Cochinchine, com-
ment pourrions-nous nous en émouvoir 1
A l'Ecole Coloniale
l' 1
Conférences sur la littérature coloniale
L'Ecole Colouiale donne cette année une
série de conférences sur la littérature colo-
niale contemporaine. Le mercredi, de 19 à
21 heures, M. Marius Ary Leblond parlera
de celle qui a peint les paysages et les races
d'Océanie et à cette occasion il exposera des
principes de littérature celoniale.
JOVMlJIOTItlEII
Màiaetion & Administration :
.-
PARIS a"
TflLÉPM. t LGUVM 1147
.0- RICMBUKU R>M
Les Annales Coloniales
Les annonce* et réelamet sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS : Maroel RUEDEL et L..Q. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALU.
ABONNEMENTS
êvtc le supplément illustré:
Unes 8 MOU 3 mob
FruMd
Colonies 120 0 ab a ib
Étranger.. 180 > 100 » M »
On s'abonne sans frais dafli
tous les bureaux de poste.
LE CONTROLE DU MINISTRE
M t r:.i
Le 19 octobre dernier, à 4 heures de l'après-
midi, le Conseil colonial de Cochinchine le
réunit. Treize conseillers français sur quatorze
et huit Annamites sur dix sont présents. Ils sont
réunis pour examiner le projet de budget pré-
paré par l' administration. La foule le presat
dans l'enceinte réservée au public. M. de La-
chevrotière se lève et lit le rapport qu'il a ré-
digé au nom de la Commission du budget et
des Travaux publics. Il constate que le dépas-
sement prévu de dépenses est de 2.300.000
piastres. Après une analyse de ces dépenses,
le rapporteur déclare, au nom de la Commis-
sion du budget, que 1 urgente nécessité des cré-
dits nouveaux demandés n'est pas démontrée.
et il conclut :
« En conséquence, notre Commission, consi-
dérant que l'urgente nécessité de ressources
nouvelles n. a pas été démontrée ;
Considérant que des dépenses importantes
sont engagées sans le autorisati on du Conseil
colonial ;
Considérant que les virements de adib sont
de pratique courante ;
Considérant qu' on demande trop fréquem-
ment aux contribuables des efforts énormes ;
Considérant qu' aucune réforme n a encore eu
lieu en ce qui concerne les assemblées chargées
de l'élaboration du budget ;
Considérant que les intérêts des contribuables
sont insuffisamment sauvegardés ;
Considérant que l'heure est inopportune pour
une réforme fiscale en raison de la crile éco-
romique que subit la colonie ;
Vous propose de rejeter purement et simple-
-- - _8 1
ment r ensemble de la réglementation fiscale
proposée à votre examen.
P Le Gouverneur M. de la Brosse prend en-
suite la parole et fait remarquer que si le Con-
seil ne veut voter aucun impôt nouveau il sera
contraint de réduire de 2.300.000 piastres les
dépenses de travaux et de personnel.
A titre transactionnel il propose d'examiner
le budget des dépenses, d'en éliminer les cré-
dits superflus et de rechercher ensuite, si cela
reste nécessaire, des ressources nouvelles, soit en
adoptant certains des impôts prosposés. soit en
votant des centimes additionnels.
M. de Lachevrotière demande qu' on se
prononce sur son rapport.
Il est huit heures du soir, on vote. Votent
pour l'adoption des conclusions du rapporteur:
quatre conseillers européens, huit conseillers in-
aigènes ; votent contre : sept conseillers euro-
péens. Deux conseillers européens se sont abt-
teauso
tenus.
Le GeMWMMW relue son jxojot de budast.
Le 23. il en adresae - nouveau au Conseil.
Ce t ne s'élève plus qu'à lô.778.855
piubelo II ne présente aucune augmentation de
tarifs ou d* impôts.
Mais le budget des travaux publics tombe
de 6.333.000 piastres à 4.953.000 piastres,
soit une diminution de 1.680.000 piastres ;
642.200 piastres sont enlevées à la construction
des routes nouve l les, 267.750 piastres à l'en-
tretien des routes, 321.900 piastres (dont 60.000
pour l'achèvement du lycée de Choquau) à la
construction de batiments civils, 250.000 pias-
tres aux dragages. Cette dernière somme, nous
dit-on, permettait de mettre chaque année, en
valeur, 30.000 hectares de terres nouvelles.
Naturellement toute la presse locale a com-
menté abondamment ces événements sensation-
nels.
L'un des journaux écrit : - -
« On entrevoit aujourd'hui la possibilité
d' atténuer le régime Doumer. Des bonnes vo-
lontés travaillent à faire doter l'Indochine
d'un Conseil de Gouvernement aux pouvoirs
plus étendus.
« Il ne faudra pas beaucoup de muaifesta-
tions comme celle de vendredi dernier pour
convaincre le ministre qu'il serait imprudent
d'abandonner son contrôle. »
Est-il besoin d'en dire davantage, pour mon-
trer toute la gravité du problème qui est ainsi
posé ?
Et ce qui doit retenir l'atteatioa du lécisla-
teur métropolitain et de tous ceux qui suivent
avec curiosité et parfois quelque inquiétude,
l'évolution profonde de notre droit public co-
lonial, c'est que ce problème n'est pas spécfal
à la Cochinchine. On le retrouve, aujourd'hui,
en Algérie comme en Cochinchine, posé dans
les mêmes termes. On le retrouvera, demain
dans d'autres colonies.
Deux forces, deux tendances, deux doctrines
sont en présence.
D'une part une administration représentant le
pouvoir de tutelle et de civilisation de la colo-
nisation. Cette administration a, naturellement,
tendance à pousser au maximum son action ci-
vilisatrice, à hiter le développement économique
et social, à ouvrir des voies de communication.
à créer des institutions d'hygiène et de culture.
Alors naît d'elle-même une doctrine financière,
il faut que le budget local, si je puis dure, soit
tourné vers l'avenir, qu'il ne soit pas aménagé
en fonction des besoins d'hier ni même d'au-
jourd'hui, mais en fonction des besoins de de-
main. Ainsi on est conduit à demander toujours
plus de moyens financiers pour l'administration,
à imposer toujours plus d impôts - car hélas
on ne conçoit pas d autres moyens de créer des
ressources à l'indigène d'abord, puis au co-
Ion, au capitaliste.
D'autre part une force économique représen-
tant l'élément vivant de la colonisation. Elle
est reprâent au début par le - colon apicul-
teur, mais bientôt elle prend la forme du capi-
taliste qui organise le commerce, l'industrie,
fait des affaires. Celui-ci ne se soucie guère,
sinon théoriquement, de civilisation et de pro-
grès social et on ne pourrait le lui reprocher :
ce n'est ni son rôle, ni son but ; il ne veut
point coloniser, il veut gagner de l'argent.
Alors il crée sa doctrine ifnancière et politique:
il fait J.11.,.. à 1"1 91 -
petit colon ce qu'on lui a demandé jusqu'ici
pour atteindre le niveau de vie et de civilisa-
tion qui a permis d'ouvrir le champ des affaires.
Mais il faut s'en tenir là. Il ne faut pas afaer,
par des charges fiscales nouvelles. pesant direc-
tement sur elle, cette force économieue QUi
constitue aujourd'hui l'élément essentiel de
puissance et de profits de la colonisation.
Entre ces deux forces, ces deux tendances,
ces deux doctrines, il faut un élément concilia-
teur et pondérateur. Moi aussi, je veux con-
clure : le ministre qui représente le pouvoir co-
lonisateur, qui ne représente pas seulement la
souveraineté nationale, mais la civilisation, serait
imprudent d'abandonner son contrôle.
Bfteim* MmtmmmUt,
Député de ta llaule-Savole,
Rapporteur du budget de
VAlgérie et des Proteclo-
rats.
COMMUNIQUÉS
'tT
On nous prie d1 insérer :
Remorquage
La Société anonyme de Chalandage
et de Remorquage de l'Indochine dont
le siège social est boulevard Félix-
Faure à Saïgon fait une augmentation
de capital, mais ce n'est pas pour cette
raison que M. Octave Homberg, et ses
collègues du Conseil d'Administration
de cette Société, ont fait en Bourse une
pénible hausse sur le titre, afin d'allé-
cher la clientèle coloniale déjà si forte-
ment éuilîée.
Démenti
Contrairement à un bruit fâcheuse-
ment répandu, M. Cord, avocat géné-
ral, chef de la section financière du Par-
quet de la Seine, n'a pas convoqué à
son cabinet M. Yves Le Trocquer, an-
cien ministre, pour diverses de ses affai-
res métropolitaines et coloniales.
LA VIE catRE EN TUNISIE
tr
Depuis le mois de juillet, l'indice du coût
de la vie accuse une tendance continue à la
hausse.
L'examen des prix des denrées alimentai-
res est particulièrement probant.
Le pourcentage de la hausse de ces pro-
duits, s'établit ainsi :
Beurre de 25 à 30 ; haricots de 100 à
150 petits pois cassés importés de 10 à
15 9'0; petits pois en boites de 25 à 40 %;
fruits secs importés, de 40 à 50 morue
de 50 à 60 lentilles de 25 a 30 %; con-
serve de tomates de 40 à 50 ; fromages
de 5 à 10 ; chocolat au lait de 5 à sty ;
lait condensé de 5 à 10
La hausse porte principalement sur les lé-
gumes secs et les fruits secs ainsi que sur
les laitages. Ces augmentations seraient
dues, d'une part à l'insuffisance de produc-
tion légumière, laitière et fruitière de l'Eu-
rope au cours de l'été dernier par suite de
la sécheresse, et, d'autre part, à la mise en
application des nouveaux tarifs douaniers
à l'entrée des produits étrangers en Tunisie.
-601
Un guide précieux
«♦«
Combien d'entre nous déplorèrent jadiai le
n'avoir aucun renseignement sur la colonie
à laquelle lie étaient affectés. Nous allions
réellement à la découverte et faute d'in-
dications suffisantes noue restions quelque
temps fort embarrassés sur la conduite à
tenir vis-à-vis des indigènes et de nos ad-
ministrés européens.C'eet pourquoi je vou-
drais voir suivre l'exemple donné par le
commandant Noél Maestraca de l'Infante-
rie Coloniale.
Cet officier qui est licencié en droit et
très versé dans les affaires musulmanes
vient de publier chez, Charles Lavauzelle,
un guide à l'usage de tous les officiers et
fonctionnaires du Protectorat Chérifien,
sous le titre : Le Maroc contemporain.
En une brochure de 200 pages, nous trou-
vons admirablement condensé tout ce que
nous devons savoir - du Maroc pour, dès
notre arrivée, pouvoir faire œuvre utile.
L'histoire, la géographie, lœ grandes
étapes de la pacification militaire, les con-
tingents militaires Marocains, les travaux
publics, les ressources naturelles, le régi-
me foncier, le service des Affaires Inai-
gènes, l'organisation du Maghzen chéri-
en et l'administration du Protectorat, le
Régime Financier, la Justice Indigène et
la Justice Européenne, telles sont les ques-
tions traitées dans cet ouvrage qui se ter-
mine par des indications générales sur le
droit musulman.
b. n.
«i»
Le statut de Tanger
, 8.
La mise en application du protocole final
de la convention de Tanger qui devait en-
trer en vigueur demain, c'est-à-dire trois
mois après sa signature, a été ajournée. En
conséquence, la participation de l'Italie à
l'administration internationale se trouve re-
tardée.
On croit savoir que ce contre-temps n'a
rien de grave, mais que le gouvernement des
Pays-Bas a attiré l'attention sur certains
points, au sujet desquels il est particulière-
ment désireux de recevoir des éclaircisse.
ments et des assurances, avant de consentir
à aucune modification de la convention de
1999.
LA ROUTE AUX COLONIES
lob
a Ma famille a pu aller d'A.
bovombe à Tananarive, en trofô
jourst En trois jours. elle a /MM-
chi 1.067 kilomètrest Désormais, l'automo-
bile rapproche les distances. Songez qu'il y
a un an à peine, pour parcourir le même tra-
jet, il nous fallait vingt jours de filanzana,
vingt maudites journées qui n'en finissaient
plus. A présent, les automobiles et les motos
sillonnent notre brousse. Quel changement 1 9
/,f.trais ces quelques t/iras es d'une let-
tre que je reçois, It n'est pas rare que j'en
reçoive d'allalogues, toutes les fois que le
tracé d'une nouvelle route est achevé, dans
une de nos provinces lointaines. Problème
essentiel en France : multiplier les routes,
créer celles qui sont nécessaires, refaire et
entretenir celles Qui existent déjà : on n'a
qu'à parcourir la dernière discussion du bud-
get des Travaux publie s, de V Intérieur, et les
derniers débats sur. la loi de finances pour
se rendre compte de l'importance de la ques-
tion pour la métropole.
Aux colonies, nous affirmerons sans hési-
ter qu'elle est plus importante encore. Elle
domine les autres pour ainsi dire, et les dé-
passe. Toute notre action est subordonnée à
l'établissement des moyens de transport et de
communication, toute la mise en valeur dé-
pend de la solution donnée à ce problème.
Par là, nous unissons les indigènes les uns
aux autres et nous les unissons à nous-mi- I
mes. Avec Vautomobile et la moto, ce "'sont
les idées qui vont et viennent, c'est la civi-
lisation tout entière qui s'avance vers les
peuples dont nous voulons faire nos colla-
borateurs.
Que les difficultés soient nombreuses, cela
est évident. Main-d'oeuvre, outillage, que
d'efforts à multiplier1 Mois que cc travail.
soit payé au centupli, cela est non moins
clair. Les sacrifices consentis trouvent rapi-
dement des récompenses hors de proportion
avec eux. Les Romains l'avaient admirable-
ment compris, et, avant même que la con-
quête fût terminée, le soldat se faisait ter-
rassier avec d'autant plus d'empressement
que cela faisait partie du métier militaire.
Marque éternelle de la conquête pacifi-
que. Le buste surt,it à la cité, dit le poète.
A la cité romaine la route a survécu, et elle
fait l'admiration de tous les peuples qui ont
remplacé la route romaine sans jamais la
faire oublier.
La nation colonisatrice par excellence est
celle qui a fait les routes les plus solides,
les plus nombreuses, les plus utiles. La seule
politique de pénétration est celle-là. C'est
une nouvelle victoire que remporte la Fran-
ce, chaque fois qu'elle inaugure dans une
des provinces dont elle a la chargé, une nou-
velle voie que sillonnent les motocyclettes et
les automobiles, victoire dont les causes sont
plus glorieuses et les effets plus - admi-
rables que celles qui sont dues aux. armes dé-
vastatrices. La route est la consécration défi-
nitive de la politique de collaboration.
Marie ltanaf«ii|
Sénateur de ('Hérault, ancien ministre
Viee-prêtident de ta I.nmmt..tnn
de l'Algérie, des Colonies et delf
Protectorats.
LE REZZOU
«•«
Les obsèques des victimes du guet-apens
de Colomb-Béchar ont eu lieu, ainsi que
nous l'avons dit hier, avec un concours de
population émue et recueillie.
Les corps des victimes étaient dans des
arabas, et recouverts de drapeaux et de cou-
ronnes.
Le corps du général Clavery, placé dans
une prolonge, défila seul devant toutes les
troupes, comme s'il les passait en revue pour
la dernière fois.
Le général Clavery avait successivement
occupé des postes à Bou-Saada, Boghar, In-
Salah (création mai-octobre 1900), Timmi-
moun (octobre 1900-septembr e 1902). Comme
chef de l'annexe de Laghouat (mars 1906 à
septembre 1908), il a commandé de novem-
bre 1907 à mars 1908 le goum algérien de
Casablanca, opérant comme cavalerie indé-
pendante aux ordres du général d'Amade.
Après l'armistice, il reçut le commande-
ment du territoire de Touggourt. Puis il fut
appelé auprès du Gouverneur général de
l'Algérie comme chef du cabinet militaire.
En cette qualité il a été attaché à LL. MM.
le roi et la reine des Belges pendant leur
voyage en Algérie (septembre 1921).
Après avoir occupé pendant trois ans le 1
poste de Laghouat, il fut appelé sur la de-
mande de M. le Gouverneur général Steeg,
pour rétablir une situation assez sérieusement
compromise, au commandement militaire du
territoire d'Ain-Sefra, qui, du Moyen-Atlas,
s'étend au Sud jusqu'à Th.-Salah.
C'est là qu'il devait tomber, victime de
son esprit de devoir et de l'agitation plus
ou moins sourde régnant dans les régions
voisines de la zone ae dissidence du Maroc.
Le général Clavery était fils de M. Paul
Clavery, qui fut directeur des consulats de
1881 à 1893, et de Mme, née Ferron. Il était
frère de MM. Edouard Clavery ministre
plénipotentiaire, et qui fut notre collabora-
teur et d'Alfred Clavery : beau-frère du gé-
néral Madelin, et de Louis Madelin, de
l'Académie française ; de M. Moussard, pré-
sident du Tribunal de Casablanca, et du
lieutenant-colonel Parison.
–-
A la Société de Géographie
Le Président de la RéPublique, accompagné
du oommandant ftapted, de sa maison militaire,
a assisté, hier après-midi, à l'inauguration du
nouvel hôtel de la Société de Géographie, ave-
nue d'Iéna.
A son arrlvêe, M. Gaston Doumergue a été
reçu par MM. Marraud. Martel, présidants, et les
umnfne du bureau « la Société de Géogra-
m
lia boue décosvre ao trésor
III
Un bonze vient de découvrir à Bentré
une jarre immense emplie de statuettes d'or
et d'argent. Voici dans quelles circons-
tances :
*A u village d'An Thang, canton de Minh
Dao, circonscription de Mocay, province de
Bentré, le bonze Nguyen van Gain de la
pagode Long an To, prenait le frais à quel-
qucs mètres de la porte de la pagode. Sou-
dain, le sol s'affaissa légèrement sous le
poids de son corps. Intrigué, le disciple de
Bouddha alla quérir une pioche et une pelle
et se mit en devoir de creuser le sol à l'en-
droit où il venait de s'affaisser
Les coups de pioche se succédaient depuis
dix bonnes minutes lorsque brusquement le
bonze sentit le choc d'un corps dur. C'était
une grande jarre. Il la retira. Elle était
pleine de statuettes de toutes dimensions.
Il y avait des sujets en pied, des bustes, des
sommets de coiffe et tout cela en or ou pla-
qué or et argent. Il s'y trouvait 46 statuet-
tes de Bouddha plaquées or. Une de ces sta-
tuettes a la coiffe surmontée d'un brillant
bleu. Quinze autres statuettes plaquées ar-
fent et trois sommets de coiffe en or étaient
également dans la jarre. Il y a en tout cin-
quante-quatre objets d'uae valeur approxima-
tive supérieure à 2.000 piastres.
Ces statuettes iront enrichir le Musée de
la Cochinchine.
LES SERVICES DE NAVIGATION
SUR LA COTE AFRICAINE
Les Annales Coloniales ont reçu maintes
fois les doléances des commerçants qui de
Conakry au Congo font appel aux Sociétés
de navigation française et étrangère.
La Section du Togo-Cameroun de l'Union
Coloniale, dans sa dernière séance, s asso-
ciant à nous a décidé de soumettre aux Com-
pagnies de navigation intéressées les doléan-
ces que formule le commerce au sujet de
l'augmentation de la casse et des man-
quants parmi les marchandises débarquées.
Elle a pris connaissance d'un jugement ré-
cemment rendu par le Tribunal de Lomé, et
qui condamne à une peine ridiculement in-
suffisante - un employé indigène convaincu de
vol : l'attention de l'Administration sera ap-
pelée sur cette question.
Elle a aussi décidé de demander au Com-
missaire de la République au Togo de main-
tenir l'exonération de droits de sortie dont
bénéficie jusqu'ici le coton du territoire.
Pour FA. C. F.
.Vous sommes heureux de voir L'Union
Colonialet que préside M. Franqois-Marsal,
s*as sotie r aux réclamations que notre journal
formule depuis si longtemps en faveur de
l A.O.f.
Le Saloum
Au cours de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Occidentale a, une fois de plus,
émis un vœu en faveur de l'organisation ra-
tionnelle du pilotage et du balisage du Sa-
loum en vue de faciliter l'accès des navires
au port fluvial de Kaolack. Elle a aussi exa-
miné différentes questions que pose le ré-
gime du monopole de pavillon dans le ca-
botage entre les différentes colonies de
l'Afrique Occidentale Française, et décidé
de transmettre un, vœu aux Compagnies de
navigation intéressées en vue d'obtenir un
allégement des frets pratiqués dans les re-
lations intcrcoloniales.
Les droits de douane
Elle a également étudié la question de la
stabilisation des droits de douane en
A.O.F. ; formulé le vœu que les principaux
hôpitaux de la colonie soient dotés d'appa-
reils de radiographie dont l'acquisition pour-
rait se faire grâce au régime des presta-
tions en nature ; pris connaissance d'un in-
cident d'ordre maritime qui s'est produit à
Conakry, et décidé d'intervenir à ce sujet
auprès de l'Administration.
De multis
Elle s'est enfin occupée d'un contlit entre
une maison française et une maison anglaise
relatif au débauchage d'un employé; de
l'application aux entreprises coloniales de
la loi sur les assurances sociales; de l'im-
position irrégulière d'une double patente à
certaines maisons coloniales ; d'un incident
qui s'est récemment produit à Bamako, etc.
Les relations maritimes
Batavia-Saigon
i
Un service direct vient d'être créé entre
Batavia, capitale des Indes Néerlandaises,
et Saïgon, notre grand port français d'Ex-
trême-Orient. Le vapeur Tjilliwong, spécia-
lement aménagé, a effectué son premier
voyage dans des conditions favorables.
Le représentant de la France, d'accord
avec les Compagnies et les Bureaux de Tou-
risme intéressés, va s'efforcer de créer un
courant de touristes australiens, américains,
hollandais, entre les deux métropoles orien-
tales qui, par l'ancienneté et le particula-
risme de leur civilisation, la diversité de
leurs productions, l'ampleur de leurs possi-
bilités et la communauté de certains problè-
mes de politique indigène, ne peuvent qqe
gagner à voir leurs relations se fortifier.
Les cwféreiccs ctlwhfes à Rem
La série des conférences coloniales orga-
nisées par la Société industrielle de Rouen
a repris.
La première a été faite hier matin par
M. Gourdon, inspecteur général honoraire
de l'instruction publique en Indochine et dé*
légué par le ministère des ColonieA.
M. Gourdon retraça, avec sa grande com-
pétence et ses beaux dons d'orateur, l'his-
toire de l'Empire colonial français et parla
de l'influence de la France, particulière-
ant - Afrique et ea Mt,.
Le prabttw irintu ei L Q F.1
Pour ce que l'on a convenu d'appeler la
mise en valeur de l'A. O. F., disait M. l'ad-
ministrateur Labouret aux cc Jeunesses co-
loniales n, il faut tenir compte de l'indigène.
Dans toute collaboration, on doit connaître
son associé et pour cela, il nous faut l'étu-
dier dans sa mentalité, dans son milieu qui
a une répercussion considérable sur sa men-
talité. Mais ce ne sont pas les gens qui
CI passent » qui peuvent voir le milieu in-
digène. Ce sont ceux qui vivent dans le vil-
lage, causent avec les gens dans leur lan-
gage.
En nous montrant la carte, en se basant
sur les différents climats de l'A. O. F. et
sur les aspects successifs du pays, de la côte
du Bénin aux confins sahariens, M. Labouret
a pu conclure que ce pays sévère, triste, un
peu effrayant, a eu une importance considé-
rable sur la mentalité des indigènes chez qui
la peur domine dans une ambiance redouta-
ble. D'où des dieux, des génies hostiles.
Isolé pendant des siècles, l'indigène de
l'Afrique Occidentale a dû se faire tout seul.
C'est un attardé dont il faut faire l'éduca-
tion progressive.
Des photographies de nourrissons, enfon-
cés dans des corbeilles, de femmes se livrant
aux plus rudes travaux nous expliquent la
mortalité infantile contre laquelle nous lut-
tons avec énergie par les vaccinateurs indi-
gènes, l'assistance médicale.
Si l'indigène est imprévoyant, c'est parce
que Ves puissances occultes pourvoient à
ses besoins. Il croit réellement à l'enfer et
dépend uniquement de ses ancêtres, de ses
dieux et du plus grand dieu qui est en haut
(chez les races primitives du Maut-uuoangui,
j'ai constaté le N'Zapa, le tout-puissant qui
règle les éléments, est en haut). Les noirs
n'enterrent pas le cadavre d'un homme fou-
droyé par crainte de mécontenter la terre.
De nombreux autels répandus dans la
brousse, dans tes villages, attestent le poly-
théisme.
Cependant nous devons reconnaître aux
indigènes certaines qualités : intelligence
très éveillée, qui, contrairement à une opi-
nion admise un peu trop hâtivement, ne dis-
paraîtrait pas avec la puberté ; assimilation
facile peut-être trop facile; susceptibilité
d'évolution et de progrès (n'en déplaise aux
Américains ).
Le Noir peut dorft et doit donc être notre
auxiliaire, mais la densité moyenne de la
population de l'A. O. F. n'étant que de 2,82,
nous devons veiller à le maintenir dans le
pays. C'est le problème le plus délicat que
la France a à résoudre. Actuellement, de
l'avis de M. Carde lui-même dans son récent
discours au Conseil du Gouvernement de
l'A. O. F.. 200.000 indigènes vont dans les
colonies étrangères voisines contribuer à
leur prospérité. On doit en rechercher les
causes.
M. Labouret partage mon idée d'instruire
les indigènes dans leur propre langage, puis
de leur apprendre à parler, et à lire un peu,
enfin de leur enseigner le français entière-
ment. C'est la méthode employée avec suc-
cès à l'école d'Akimota en Gold Coast (et
comme je l'ai constaté de nsu en Nigeria).
Un administrateur ne peut bien remplir ses
fonctions s'il ne sait pas au moins quelques
mots de la langue du pays.
On objecte à ce système d'éducation qu'il
y a 138 langues en A.E.F. et 190 en A.O.F.,
mais, avec le Sangho en A.E.F. et le Ouolof,
le Haoussa, le Manding et le Peuhl en
A. O. F. on peut se faire comprendre.
Nous ne devons pas oublier qu'il y a en
A. O. F. un problème agraire à résoudre.
C'est une cause de malentendus qu'il faut
supprimer. En faisant évoluer l'indigène,
nous devons bâtir sur la société quelque
chose de mieux que ce qui ex'ste car il a
droit à la vie sociale et ce droit, il l'a ac-
quis en participant à la guerre mondiale. Et
c'est notre devoir le plus impérieux vis-à-vis
des indigènes sans lesquels notre œuvre co-
lonisatrice ne peut aboutir.
Eugène Devflux.
e..
LtAviation Coloniale
«♦« ̃̃
A la Commission de l'Aéronautique
Au cours de la réunion qu'elle a tenue
hier, la Commission de l'Aéronautique de
la Chambre a désigné M. Moch, député de
la Drôme, pour rapporter la proposition
de résolution invitant le Gouvernement à
déposer un projet sur l'uviation commer-
ciale.
Maroc
Par le paquebot Hatti, courrier de Bor-
deaux, est arrivé hier matin à Casablanca,
le célèbre aviateur Pelletier-Doisy. De nom-
beux amis attendaient Pivolo, qui fut ac-
clamé au débarcadère.
Un banquet lui a été offert le soir mémo
par les officiers aviateurs du 37° d'aviation.
Marseille-Alger
A parth' du 15 décembre 1928, les départs
sur la ligne Marseille-Alger auront lieu les
mardi, jeudi, samedi de chaque semaine,
dans le sens Marseille-Alger, et les lundi,
mercredi, vendredi de chaque semaine,
dans le sens Alger-Marseille. L'horaire sera
le suivant : à 1 aller : départ de Marseille
à 9 heures, arrivée à Alger vers 15 heures ;
au retour : départ d'Alger au lever du jour,
arrivée à Marseille dans l'après-midi.
Les correspondances-avion, déposées à
Paris, seront expédiées sur Marseille par
lo train quittant la gare P.-L.-M. la veille
des départs de l'avion à 17 h. 10, c'est-fi-
dire les lundi, mercredi et vendredi de
chaque semaine. Pour les heures de levées
dans les bureaux de Paris se renseigner
dans ces bureaux.
Le Cap-Londres
L'aviatrice Lady Bailey qui se trouve
actuellement à Gao (Niger) a été avisée
par le Gouvernement français que celui-ci
ne pouvait l'autoriser à rentrer en survo-
tant la Sahara en raison du manque df.
sécurité de certaines zones.
Le Gouvernement français a conseillé
a Lady Bailey d'emprunter l'itinéraire
Dakar-Casablanca, route sur laquelle toute
le sérurtfi lui, est officiellement garantie.
AU CONSEIL DfT AT
Requête d'une veuve de fonctionnaire
Mme Renard, veuve d'un inspecteur prin-
cipal de la Garde indigène de l'Indochine
défèrait au Conseil d'Etat une décision du
Ministre des Colonies, en date du 23 novem-
bre 1925 lui accordant une pension qu'elle
estimait insuffisante.
Cette haute juridiction a statué sur cette
affaire en annulant ladite décision du Mi-
nistre des Colonies.
Attendu que, notamment :
Aux termes de l'art. 23 de la loi du 14 avril
1924, applicable aux veuves de militaires et
assimilés en vertu de l'art. 48 de la même
loi, les veuves des fonctionnaires et em.
ployés civils ont droit à une pension égale
à 50 de la retraite d'ancienneté obtenue
par leur mari.
Requête d'un administrateur des Services
Hivilta
WM» U0 A a&.v"u
Le Conseil d'Etat a examiné la requête de
M. Estèbe, administrateur adjoint de Ir. clas-
se des services civils de l'Indochine contre s
10 Un décret, en date du 17 janvier 1925,
réglementant l'application t aux corps et ser-
vices coloniaux du décret du 13 novembre
1924 qui étend auxdits corps et services les
dispositions des articles 7 de la loi du
ler avril 1923 et premier de la loi du 31 mars
1924 ;
20 Un décret en date du 8 janvier 1926,
en tant qu'il n'a pas promu le requérant ad-
ministrateur de 3* classe des services civils
de l'Indochine.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requête et
ce, pour les motifs, entre autres :
Considérant qu'il résulte de l'Instruc.
tion que NI. Estèbe n'a pas été inscrit au
tableau d'avancement dressé en exécution du
décret du 1er décembre 1920 ;
Qu'il ne remplissait pas, dès lors, les
conditions exigées pour être l'objet d'une
promotion et qu'ainsi, ayant bénéficié, dans
son grade, en vertu du premier décret du
8 janvier 1026. d'une maioration d'ancien-
neté de service égale à la durée de ses ser-
vices militaires, il n'est pas fondé à récla-
mer, comme en droit, sa promotion dès l'ex-
piration du temps de service minimum ré-
duit en ce qui le concerne, en raison de cette
bonification ni, par suite, à prétendre que
c'est à tort et en violation de l'article 7 de
la loi du ter avril 1923 qu'il n'a - pas été
compns, par le deuxième décret du 8 janvier
1926 parmi les fonctionnaires de son corps
faisant l'objet d'une promotion ; dès lors.
sa requête doit être rejetée.
Les propriétés situées dans les territoires
de propriété collective en Algérie
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
le nommé Ghorab Mcssamar ben Ghorab,
demeurant au douar de Mekhenoha, com-
mune mixte des Eulmas (département de
Constantine), avait introduite contre un ar-
rêté du Gouverneur Général de l'Algérie en
date du 3 avril 1925, attribuant au nommé
Hakcm Mohamed ben Rezki la propriété de
trois lots de terre aride situés au douar
Touzzeline, commune mixte d'Oum el Boua-
ghi.
Cette décision de rejet a été prise pour les
motifs suivants :
Conformément aux dispositions de l'art, ij
de la loi du 16 février 1897, il appartient au
Gouverneur Général, chargé d homologuer
les procès-verbaux d'enquête partielle, pré-
vues par cette loi, d'examiner la régularité
des titres produits par les personnes qui au-
raient traité avec les indigènes pour l'achat
d'immeubles situés dans les territoires de
propriété collective, et de ne constituer, le
cas échéant, la propriété privée qu'au profit
du possesseur véritable ;
Par arrêté attaqué, le Gouverneur Gé-
néral, tout en réservant les droits que le re-
quérant pourrait tirer des autres acquisitions
par lui passées avec le nommé Hacken Mo
hammed ben Reski, a attribué à ce dernier,
la propriété des parcelles dont s'agit;
Ainsi il a fait usage des droits qui lui
sont reconnus par l'article 13 de la loi du
16 février 1897;
Dès lors. le reauéranf n'#»<;f n2- tnn Á
, -.------. - --- .1""-"" ._--"
à soutenir qu'il n'a pas tranché les diffi-
cultés dont il était saisi ;
D'autre part, le requérant ne justifie pas
que l'attribution des parcelles qui a été ef-
fectuée par l'arrêté attaqué ait été faite en
méconnaissance de ses droits ;
Il n'est donc pas fondé à demander
1 annulation dudit arrêté.
Tels sont les principaux motifs du rejet
de la requête dont s'agit.
Cet arrêté ne manquera pa> de retenir
1 attention des propriétaires indigènes inté-
ressés.
-
Tahiaut ! Tahiaut!
̃̃ 1..
Une hécatombe de tortues
Pour les quatre premiers mois de cette
kilos le port de Saïgon a exporté 7.070
année, d'écaillé de tortue à lui seul.
En 1926, 15.000 kilos environ avaient été
exportés; en 1927, le chiffre bondit à près
de 24.000 kilos pour retomber cette année --
du moins suivant les estimations actuelles -
à 21.400 kilos.
Combien de tortues adultes qui seules
donnent l'ccaillc cela peut-il représenter?
Le poids des carapaces variant de 1 kilo
à un kilo cinq cents, ce sont donc, quinze
à dix-huit mille tortues quil a fallu captu-
rer, dépecer, dépouiller dans l'année.
Dans les deux centres où cette industrie
fleurit, Poulo-Condore et Hatien, trois mille
ouvriers sont employés à ce travail.
Quelle immolation de tortues! Mais, puis-
que leur mort enrichit la Cochinchine, com-
ment pourrions-nous nous en émouvoir 1
A l'Ecole Coloniale
l' 1
Conférences sur la littérature coloniale
L'Ecole Colouiale donne cette année une
série de conférences sur la littérature colo-
niale contemporaine. Le mercredi, de 19 à
21 heures, M. Marius Ary Leblond parlera
de celle qui a peint les paysages et les races
d'Océanie et à cette occasion il exposera des
principes de littérature celoniale.
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