Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 décembre 1928 13 décembre 1928
Description : 1928/12/13 (A29,N186). 1928/12/13 (A29,N186).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513516
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VJNGT-NEUVIBME ANNEE. No IMM. WMEMO : op OCNTTMKS JEUDI SOIR, 13 DECEMBRE IWM.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
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PARIS a-)
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- RICHELIEU «144
Les Annales Coloniales
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LE PALETUVIER ET LA TONNELLERIE
Il faut, m'a-t-on dit, que vous fassiez
des excuses. A qui ? Au bois de palétuvier
que je n'ai pas traité selon ses vrais mérites.
Errare humattum est, perseverare diaboli-
cum. Je ne veux pas faire œuvre du dia-
ble, et, si je me suis trompé, je ne demande
pu mieux que de le reconnaître. Au fond,
je ne me suis pas trompé. Comme tout homme
qui se renseigne, j'ai accueilli avec attention
les remarques que @ m'ont transmises des
gens du métier. D'autres gens du métier
m'en transmettent de différentes. Allons-y.
Un. des plus importants tonneliers de
France a dit : 8 Le plus grand ennemi du
bois de palétuvier, c'est la routine. Je ne
savais pas qu'il l'eût dit. 11 se pourrait bien
qu'il eût raison. Les marchands de bois
sont troublés dans leur quiétude par l'inter-
vention du nouvel article. Depuis de longues
années ils s'adressent aux marchés étran-
gers, ils les connaissent parfaitement, i:s
savent ce qu'ils ont à attendre et dans quelles
conditions, de la Romagne, de l'Amérique,
de Russie et d'ailleurs. Patatras ! Voilà
un intrus qui vient déranger ces habitudes.
Eh quoi, lorsqu'on est un spécialiste du
chêne, recommencer des études sur des bois
nouveaux ? Prêter l'oreille à des trouble-
fttes qui vous répètent avec insistance que
le palétuvier, l'angélique de la Guyane et
lUI assez grand nombre de bois coloniaux
seront fatalement amenés à prenJw la place
des bois dont on se sert par tradition,
dont on s'est toujours servi et dont on affir-
me dogmatiquement qu'ils sont irrempla-
tmc ? Allons rione !..
n.:1 -.- ----- -
Mais les autres ne se lassent pas. Per-
suadés que l'avenir est de ce côté, ils affir-
ment obstinément que le bois de palétuvier
n'est pas inférieur au meilleur chêne. Le
marchand de bois que le palétuvier dérange,
le tonnelier que le palétuvier surprend, dé-
clarent: 8 Pourquoi voulez-vous faire des fûts
autrement qu'avec du chêne ? Et a t on
jamais vu des futailles en palétuvier ? ».
Mais oui, répliquent les autres. Le iner-
tain de palétuvier n'est pas vieux comme
Hérode, mais il a, depuis longtemps, fait ses
preuves. Les premiers fûts de palétuvier re-
montent à 1918 ; ils ont été fabriqués, sous
la surveillance du général Toutée en Nigé-
fia, avec des bois sciés qu'on enlevait direc-
tement aux arbres : ils étaient faits à la
HHin par des nègres, dont aucun n'avait
traîné ses culottes, si on ose s'exprimer ainsi,
gur les bancs d'une école professionnelle
de tonnellerie ; ces fûts existent encore, et
--t MimrK en bon état.
..,. -.-..- -- - -- -
Les premiers fûts-transports, destinés à la
locatioo, ont été travaillés à la main par
des tonneliers de Sète et de Paris, en 1924
et 1925 ; ils sont actuellement utilisés tels
Muets, et n'ont presque pas subi de répara-
"S.
la preuve est donc établie qúe, malgré >a
dureté, le palétuvier peut se travailler à
la main ; au reste, personne n'ignore que la
«lirtmm* et ou'un fût fabriqué -i la machine
et monté par des maîtres tonneliers experts
est un matériel de tqut premier ordre.
Sans doute, il en est du palétuvier comme
de tous les bois de tonnellerie. Plus il est
sec, meilleur il est. Mais quel est présente-
ment l'enclos où l'on conserve les bois d'Amé-
rique ou d'ailleurs assez longtemps pour
qu'ils soient vraiment secs ? Et alors l'avan-
tage est pour le palétuvier ; il est supérieur
aux autres bois frais, car, si on l'utilise
avant qu'il ait séché, il sèche en gardant sa
forme, et les expériences faites en 1925 et
1926 avec des merrains employés dès qu'ils
avaient été débités au sortir même de l'arbre,
l'ont démontré surabondamment.
La vérité, c'est que le palétuvier est pour
le chêne un rival redoutable ; mieux et meil-
leur marché, voilà sa devise ; mieux et meil-
leur marché, avant, pendant et après, puis-
que le fût étant plus solide exige beaucoup
moins de réparations.
Au reste, laissons parler les chiffres :
1925, 300 fûts de palétuvier ; 1926, 1.500 :
1927, 2.500 ; 1928, 6.000. Quo non ascen-
dant ? C'est une autre devise du palétuvier.
Ajoutez aux nombres indiqués que de 1925
à 1928 il a été construit, en outre 5.000
fûts de moindre contenance : rouleuses, bor-
delaises, etc.., et que la brasserie vient au
palétuvier comtt\p le commerce des vins.
A l'heure présente, il y a plus de 10.000
fûts-transports de palétuvier sur le marché,
qui - se -- louent, qui - voyagent, -- qui - - vont et
viennent. En 1928, cinq tonnelleries méca-
niques façonnent le demi-muid en palétu-
vier : celles de Sète, Mèze, Béziers, Nar-
bonne ; deux tonnelleries font les mêmes
fûts à Alger ; à Mèze, une giosse firme de
la Guyane vient d'installer son industrie
pour le débitage en merrains de grumes de
palétuvier guyanais. Mèze a toujours été un
des centres de tonnellerie du Languedoc ;
les commandes y ont déjà afflué, d'autant
plus que les fûts en service depuis 1925 sont
beaucoup mieux conservés que les fûts de
chêne fabriqués à la - - même date. - -
Telle est, en substance, la plaidoirie ue
ceux qui se sont armés pour la querelle du
palétuvier. J'ai exposé leur thèse en toute
impartialité. Leur conclusion est d'ailleurs
très nette : la grande industrie de la fabri-
cation et de la location de futailles ira de
plus en plus vers le merrain provenant dm
bois coloniaux ; les chênes étrangers céde-
ront peu à peu la place, et finalement seront
vaincus par un adversaire contre lequel ils
ne peuvent rien, même avec l'appui précieux
de la routine ; bois de Russie, d'Amérique,
de Tchéco-Slovaquie ou d'ailleurs, bois
étrangers qui coûtent très cher et font sof-
tir beaucoup d'argent de l'rance, reculeront
fatalement devant cette poussée irrésisti-
ble. Me voilà ébranlé, puis convaincu : je
présente au palétuvier lines plus sincères
excuses.
Marto mmmmêmn.
Sénateur de ruéramit, ancien ministre
,,,.- ,lr-",dM' •if bi ftfnfntMtfMt
de VAluirie, des Colonies et deh
Protectorats.
PIIl la caltlre di ckieodest
1 Madagascar
It
M. le Gouverneur Général Olivier avait
prescrit au directeur de l'Agence économi-
que de faire une enquête auprès des Cham-
bres de commerce du Havre et de Marseille
pour la standardisation des produits de Ma-
Or, le Bulletin économique de Madagaa-
car nous apprend que la Maison Louis V.
Vaquin, du Havre, a fait d'intéressantes
onggestions concernant la culture du chien-
dent dont une grosse importation se fait par
le port du Havre en provenance du Mexique.
M. Vaquin estime que Madagascar pourrait
entreprendr- utilement cette culture et offre a
tout planteur désireux de tenter des essais,
les avis et conseils pratiques permettant d'ob-
tenir des résultats certains et assez rapides.
On peut évaluer à environ 4.000 balles de
•0 kilos, soit au total à 20.000 quintaux au
prix moyen de 1.200 francs le quintal, la
quantité de chiendent importée par le port du
INIICA CATTUMPNT
Le prix indiqué est basé sur les cours du
deuxième semestre 1937 et ne parait pas de-
voir varier sensiblement si l'on s en rapporte
Il la moyenne des cours des trois dernières
annüs, en tenant compte, bien entendu, de
ta base actuelle, de la valeur du franc. Cet
article se traitant en dollars aux centres pro-
ducteurs, il est très intéressant d'en essayer
la culture dans les colonies dont l'unité de
paiement reste - le - franc.
Tous les pays européens sont gros con-
sommateurs de chiendent, de sorte que les
quantités indiquées plus haut peuvent aug-
menter si la production devenait normale et
pouvait concurrencer 4e Mexique, seul pays
exportateur à l'hcnre actuelle.
Le chiendent a déjà été exporté de l'île,
mais par de mauvaises méthodes qui ont oc-
casionné des pertes sérieuses.
Cette mesurc) pourtant, peut alors devenir
extrêmement reraunéiatrice.
- -. - A- -. , - - L-
- Le chiendent doit être attaché en petits bo-
tlllons de 300 grammes environ puis mis en
toiles pressées de 50 kilogrammes environ.
La racine doit être aussi fine que possible,
Eu frisée, non cassante, de belle" couleur
aune paille et longue ; dIe doit ctrc mise
balle bien sèche pour éviter la fermenta-
tion. Les balles doivent être recouvertes, nu-
tlaat que possible, d'un emballage afin de
protéger la marchandise.
,- .1' - -----..--.
A«a WTT HIa.
-
te vapeur italien Mnlrmtella, qui s'êst échoué
dimanche dernier tJrt' de PunUi-Leone (Marne,
fispegnol) a coulé avant-hier matin. Son équi-
lUe a été sauvé. ---
CONTRE LES EPIDEMIES
La peste bubonique en Tunisie
En fin d'année 1927, notamment à la
Smala des Souassi, les vaccinations contre
un retour épidémique de la peste bubonique
avaient été activement pratiquées. Du 14 oc-
tobre au 20 novembre, 5.979 vaccinations
avaient eu lieu.
Des mesures de protection contre la terri-
ble maladie viennent à nouveau d'être pri-
ses, principalement dans les circonscriptions
de Sousse, Kairouan et Sfax.
Dans le seul secteur de Sfax, les opéra-
tions de protection et dératisation ont né-
cessité une dépense de 34.000 francs environ
pour le premier trimestre de 1928.
En mars-avril 1928 autour des quelques
cas de peste de Ben-Gardane, ont été effec-
tuées par le groupe sanitaire de Sfax, 12.00e
vaccinations antipesteusei' et 8.000 vaccina-
tions vatioliques.
E alQUAlTENAIRE DE LA TUNISIE
*
Les autorités locales sont en train d'éla-
borer le programme des fêtes qui auront lieu
en '93', à Tunis, à l'occasion du Cinquante-
naire de la Tunisie.
Rien n'est définitif que le lieu où ces fê.
tes doivent se passer. L'esplanade de l'ave-
nue Gambetta a été choisie, en effet, plutôt
que l'avenue Jules-Ferry, cadre classique
des fêtes.
Les travaux de construction de l'esplanade
seront terminés pour cette date et ce # sera
parmi les jardins et les parterres fleuris, au
bord du lac assaini, que les fastes du Cin-
quantenaire se dérouleront.
Le scaafale dt la "Gawlle au * raac"
1
Jusqu'au Dahomey 1
Mme Hanau a trouvé des souscripteurs
jusqu'au Dahomey. L'un d'eux, qui y occupe
un @ important poste administratif, a déclaré
à l'un - de nos confrères: .-- -
–- J'y suis de vingt mille francs, nous
a-t-il dit, mais qui donc, à ma place, n'au-
rait pas marché. Songez que plusieurs de nos
collègues qui durant leur congé en France
avaient souscrit, touchaient régulièrement
des intérêts de 20 !
« Il n'en fallait pas davantage pour ap-
pâter les pauvres fonctionnaires que nous
sommes. < Nous marchions » avec d'autant
plus de conviction que les meilleurs démar-
cheurs étaient précisément nos collègues.
« Quant aux fameux vingt pour cent, nous
comprenons, mais un peu tard sans doute,
qu'ils étaient tout simplement prélevés sur
Botre capital.
« C'est une leçon qui nous coûte cher,
conclUt-il philosophiquement, mais dont, je
vou. nrif «' le crore. "nue pardemn* 1*
souvenir. «
Pour la sécurité de la
navigation
r
APrès chaque catastrophe mari-
time et les càtVStropkes ",.i-..
times françaises font toujours des
victimes parmi les coloniaux les fouvotts
Publics recherchent (souvent en vain) les
causes du sinistre et décident de renforcer
les mesures déjà prises pour assurer la sé-
curité de la navigation.
Certaines améliorations ont été apportées ;
on s'est aperçu notamment que les moyens de
sauvetage à bord des grands paquebots
étaient insuffisants et on les a multipliés.
Mais ne vaut-il pas mieux prévenir l'acci-
dent que d'avoir à le réparer 1
Je regrette de ne pas - avoir trouvé dans le
rapport fort bien fait du Budget de la Marine
Marchande de 1929, présenté par mon col-
lègue Bellanger, un chapitre consacré à la
sécurité de la navigation, car la question est
d'importance 1 Elle est aussi d'actualité puis-
qu'une conférence internationale doit se réu-
nir en 1929, à Londres, pour l'examiner.
Elle est même à l'étude en France ; nous
savons que l'instruction du 17 mai 1929, ré-
digée pour l'application de la loi du 17
avril 1907 sur la sécurité de la navigation
maritime, est en cours de révision.
Aussi est-ce le moment d'en parler 1
Mon collègue M. Raymond Laquière et
moi-même (en me plaçant au point de vue
spécial de la grande pêche) l'avons tait au
moment de la discussion générale du Bud-
get de la Marine Marchande.
- Sur deux points : développement de la
microphonie et nécessité de compartimentage
du navire, il semble bien que tout le monde
doive être d'accord.
Sans doute le cloisonnement des navirer
est exigé mais jamais en fait l'étanchiité
n'est assurée car il existe entre les cloisons
de nombreuses portes qui restent ouvertes,
notamment dans les soutes.
De même la signalisation existe, on l'a
même perfectionnée : les marins mettent ac-
tuellement feu blanc au grand mcit plus élevé
que le feu blanc de misaine. La conjugaison
de ces feux permet en mer de suivre d'une
façon précise les mouvements du navire.
Mais en temps de brume, les Jeux, si fa-
cilement perceptibles en temps clair devien-
ment invisibles quelle que soit leur intensité.
Les phares eux-mêmes si puissants sont aveu-
glés par le brouillard, comme les signaux
sonores sont étouffés.
Reste donc la microphonie et c'est là que
les applications pratiques doivent porter.
En interrogeant des Inspecteurs de la
Navigation, jai eu l'impression que maigri
toute leur attention il leur était impossible
de vérifier sur les bâtiments la solidité de
la coque.
Ils examinent le bâtiment du dedans et rien
d'anormal n'apparaît. Mais il est très pos-
sible qu'à Vextérieur un rivet, un boulon soit
usé. Que le ",aUt',,;s temps vienne, avec la
pression la cloison cédera et la voie d'eau
invisible et insoupçonnable se produira sour-
noisement ; le bateau coulera sans que rien
n'ait annoncé l'accident.
Cette déclaration, je dois le dire, m'a beau-
coup frappé.
Le danger est grand. Il a été, semble-t-il,
compris en Angleterre. Dans tous les ports
anglais les quais d'abordement sont en bois.
Les bateaux en accostant ne risquent pas
ainsi d'avarier leur coque et de faire sauter,
en frottant, les points métalliques de jonc-
tion 1
Ce sont de petites choses, mais qui peu-
vent avoir les plus graves conséquences.
Et ce n'est pas une petite chose que d'es-
sayer d'éditer par tous les moyens la perte
de ces immenses cités flottantes qui relient
les continents les uns aux autres.
JRffcJke* Gc ialdoer/er
Député dus CAtes-du-Nord,
Membre d.' la Commission
de la Marine Marchande.
«M»
L'état de santé de M. Léei Perrier
-0
M. Léon Perrier, sénateur de l'Isère, an-
cien ministre des Colonies, se repose en ce
moment à Grenoble des suites de son acci-
dent d'auto. Il ne croit pas pouvoir rega-
gner Paris avant les premiers jours de jan-
vier et, même à cette époque, son bras blessé
ne sera sans doute pas encore en état de
servir.
L'Aviation Coloniale
En Méditerranée
Le torpilleur Simoun qui était parti à la
rechercffé de l'hydravion Météore dont
nous avons signalé la disparition, a re-
cllcilli, au large d'Alistro, l'équipage de
l'hydravion qin avait dû amérir par suite
d'une pfitme d'essence. L'équipage est sain
et saut mais l'appareil, fortement endom-
mngt\ a dfl être abandonné.
L'aviation coloniale au ministère de l'air
Au cours d'une longue conférence qui
s'est tûtme au ministère de l'Air, MM. Ma-
ginot et Laurent Eynac ont réglé certaines
3uestions de détail relatives au transfert
des services de l'aviation coloniale au mi-
nistère de l'Air.
Randonnée britannique
L'escadrille d'hydravions militaires qui
avait entrepris une randonnée en Australie
et en Extrême-Orient, est arrivée à Singa-
pour, terme de son voyage.
llHE KN SECONDE PAGE : »
AV CONSEIL DR GOUVERNEMENT DU IIA-
RO t. CHAMBRE,
A t.A CHAMBRB.
LA GRANDE SEMAINE AUTOMOBILE DU MA-
ROC.
Un rezzou à la frontière
Algéro-Marocaine
* Le 8 décembre, trois automobilea de 1, ar-
mée ont été attaquées par des dissidents à 60
kilomètres au sud de Colomb-Béchar, près du
poste der Taghit, sur la toute de Beni-Abbès.
Elles transportaient en tournée d'inspection le
colonel Claverie, chef du territoire d' AID- Se-
fra, son chef d état-majof, le capitaine Pas-
quet, le chef du service des automobiles au
Sahara, le capitaine Debenne. Tous les trois
ont été tués, ainsi que deux maréchaux des
logis qui les accompagnaient ; deux soldats ont
été blessés ; l'un d'eux a disparu.
L'attaque fut si soudaine que les occupants
des trois voitures ne purent résister utilement.
Venant après d' autres attentats, l'attaque du
8 décembre et le meurtre d'officiers cités com-
me des serviteurs exemplaires de l'année et de
la France ont produit une profonde émotion
dans les tribus dp Sud de l' extrême-Sud.
Le mauvais temps ayant provoqué une rup-
ture de communications télégraphiques entre
Beuktoub et Méchéria, la tragique nouvelle
n'a été connue que le 10 décembre.
M. Bordes a prescrit de faire toute diligence
pour le rétablissement des lisnes. Seules les
liaisons par T.S.F. sont possibles actuellement.
Aux dernières nouvelles, le général Claverie
>»e trouvait dans une auto avec le chef d'etat-
major et un sous-officier. Il était précédé d une
autre auto transportant des soldats et suivie
d' une troisième. Par suite de diverses circons-
tances, notamment de pannes, les autres voi-
tures étaient séparées par une certaine distance.
La première auto, qui avait environ une
demi-heure d'avance, fut d' abord attaquée,
tous ses occupants tués et la voiture brûlée.
Le général Claverie ayant remarqué des in-
dices insolites, se hâta pour rejoindre la pre-
mière voiture. Attaqué lui aussi, il se défendit
énetgiquement. Son corps a été retrouvé à trois
cents mètres de là, avec tous les papiers. Pen-
dant ce temps, arrivait la troisième voiture,
dans laquelle se trouvait le fils du général Cla-
verie, avec quelques hommes de troupe, qui
prirent aussitôt les dispositions de combat pour
répondre aux assaillants. Ils luttèrent ainsi de
16 à 18 heures du soir.
Le fils du général Claverie seul ne fut pas
blessé, et il réussit à repousser les agresseurs,
qui s'enfuirent après la mort d'un des leurs.
- - -
Les mesures de sécurité réglementaires
avaient été prises en vue du passage du convoi.
Sur certains points réputés comme dangereux,
rr*–»rr–f» au Djebel-Arlal, passage monta-
gneux, propice aux embdbcades, situé à 67 kilo-
mètres au sud de Colomb-Béchar et à 17 kilo-
mètres de Nenouarar. Ces mesures consistaient
dans la garde du passage par un détachement
de sahariens. Seulement, l' aimée du convoi
était prévue pour deux ,out, plus tôt. Plusieurs
pannes avaient retardé sa marche. La garde,
qui avait épuisé ses vivres et ne voyant rien
venir, s'était repliée.
D' autres viçtimes. malheureusement, sont
tombées sous les balles des dissidents. Ea se
dirigeant vers le nord-ouest. les bandits reocon-
trèrent un poste de spahis et de maçhzenis.
l'attaquèrent, tuant 21 maghzenis et en blessant
deux autres, s'emparèrent de plusieurs chevaux
et - de fusil., Un - des - leurs resta sur - le terrain.
Dès que le drame fut connu à Colomb-Bé-
char, deux avions partirent en reconnaissance
pour le Moyen-Guir. Ils se rendirent compte
qu'une harka de deux cents cavalien se diri-
geait vers le Maroc JftIOUlftII. ils ia envolèrent
à 300 mètres et essuyèrent de nombreux coups
de feu. Dès que les renseignements parvinrent
à 1" escadrille raolacci, celle-ci prit son vol.
EU le pounuit actuellement les fuyards.
De plus. tous les détachements sahariens ont
été alertés pour organiser la poursuite des ban-
dits.
Les troupes d'Algie et celles du Maroc
travaillent en jonction pour encercler tous les
agresseurs.
Dès qu'il a appris 1 événement, M. Bordes,
Gouverneur général, qui venait de rentrer d'un
voyage d'études en Oranie, a décidé de se
rendre à Colomb-Béchar pour saluer la dé-
pouille mortelle du colonel Claverie et de ses
compagnons. Il est parti le 10 au soir par le
train de nuit d'Oran. Il est arrivé le lendemain
matin à Penégaux, où un train spécial l' a pris
pour le conduire i Colomb-Béchar. Le Gou-
verneur général est accompagné du général
Naulin. commandant le 19" corps, et Ju géné-
rat Meynier, directeur des territones du Sud.
Le général de brigade Claverie. dont la
nomination à ce grade datait seulement de la
vrille du jour du guet-apens où il trouva la
mort, n'avait pu encore eu connaissance de
sa promotion, en raison de l'éloignement de
Taghit et de l'interruption des communications
entre cette localité et tout grand centre.
C'est le colonel Marhieu, commandant du
cerde de Colomb-Béchar, qui, s'étant rendu
immédiatement sur les lieux de l'attaque, a ra-
mené le corps des victimes de l'embuscade de
Colomb-Béchar.
Toutes les forces supplétives du cercle de
Bon Duûb ont été mises à la disposition des
autorités militaires de l'Algérie pour pomsw-
vre les djicheun,
Les troupes continuent sur le front de Tadla
à pourchasser les rôdeurs. Plusieurs embuscades
ont été tendues avec succès au cours de la
nuit dernière.
Trois bandits ont été faits prisonniers a l'est
de Taghzirt. Un autre a été capturé avec sou
fusil au nord-est de Ksiba. Les animaux appar-
tenant à un groupe de dissidents ont été enlevés
au nord-est de Anoufi.
Sur le front du Ziz. plusieurs actions heu-
reuses ont été réalisées contre des campenents
de pillards Alt-Hammou.
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
T'
Réunion de la Sous-Commission du Darlac
La sous-commission formée, ainsi que nous
l'avons relaté, pour examiner le dossier des
affaires de concessions du Darlac, que M.
Maginot, ministre des Colonies, avait inté-
gralement remis à la Commission de l'Al-
gérie, des Colonies et des Protectorats, s'est
réunie quelques instants et, constatant que
le dossier n'avait pu être dépouillé, a dé-
cidé de tenir aujourd'hui une nouvelle séance.
Le plan Dawes
Dans sa séance du 2 décembre, la Commis-
sion des Finances saisie d'une proposition
du Ministre des Finances, tendant à l'ins-
cription au tableau annexé à la loi de finan-
ces de 1929 de certaines entreprises colonia-
les à exécuter à l'aide des prestations en na-
ture a décidé de disjoindre cette proposition
pour la reprendre plus tard.
Au cours de la réunion de la Commission
des Colonies qui présidée par M. Taittinger,
a suivi, la Commission a tenu à formuler un
avis favorable à la réintégration du tableau
'en question, étant donné l'intértt qu'elle
porte aux travaux qui y figurent.
L'INDE ANCIENNE
L'Inde Ancienne, par K. de Codrington
et W. Rothenstein, ouvrage traduit de l'an-
flais par Mme Jean Locquin (Dorbon aîné,
éditeur, 19, boulevard Haussmann, Paris.)
Il y a longtemps que le public attendait
un ouvrage d'ensemble sur l'histoire des
arts de 1 Inde ancienne. Jusqu'ici, lorsque
l'on voulait des renseignements quelque peu
précis sur les pljs connus de ses monuments,
il fallait aller les chercher dans les travaux
des spécialistes ; encore ne les y trouvait-on
qu'à l'état épars et fragmentaire. MM. R. de
n. Codrington et W. Rothenstein ont com-
blé la lacune, en publiant un ouvrage de
haute vulgarisation Ancient India, superbe-
ment orné de 76 planches en phototypie in-
folio. Mais ce livre écrit en anglais était
d'une lecture difficile et la nécessité d'une
traduction française apparut aussitôt. Cette
traduction entreprise par Mme Jean Loc-
quin, ancienne élevé de l'Ecole du Louvre
qui vient de paraître chez Dorbon aîné, sera,
il est permis de le dire, accueillie avec une
grande faveur par tous ceux, et ils sont
nombreux qu'intéresse et séduit cet art à
la fois mystérieux, étrange et grandiose qui
florissait entre le III. siècle avant Jésus-
Christ et le V. de notre ère, c'est-à-dire
entre l'époque d'Alexandre-le-Grand et celle
des Huns, dans la vallée de Kabul, de l'Inde
et du Gange.
La traductrice ne s'est pas contentée de
transcrire servilement au risque de le rendre
illisible un texte qui contenait plus d'un
passage obscur, elle s'est appliquée avec au-
tant de conscience que d'esprit scientifique
à préciser le sens de tels ou tels mots, de
telles ou telles phrases en se reportant aux
sources indiquées par l'auteur lui-même et a
complété le volume en y ajoutant un index
détaillé. Aussi peut-on affirmer que par la
précision et l'exactitude de son texte, la tra-
duction française est d'une valeur scientifi-
que et littéraire supérieure à l'original.
Le lecteur y suivra, sans fatigue, à l'aide
des planches, dont beaucoup reproduisent dei,
photographies inédites, la curieuse évolution
des arts indiens depuis les origines jusqu'au
règne des Gupta au VE siècle.
Il y assistera, après la mort d'Alexandre
et la décadence des rois indo-grecs, (1 ces
derniers fantômes d'hellénisme oriental 1),
à la fondation, par Candragupta, du pre-
mier empire indien, puis à l'éclosion des arts
plastiques, sous l'inspiration du bouddhisme
triomphant, à l'époque du roi Asoka Il le
Bien-Aimé des Dieux », le grand souverain
de la dynastie maurya.
Il les verra s'épanouir sous les dynasties
suivantes, celles des Andhra, des Kusana et
des Gupta en une floraison magnifique de
monuments, vihara, caitya, temples, stupa
entourés de leurs balustrades, à Kali, à
Bharhut, à Sanchi et à Amaravati. Il sera
séduit par la splendeur de Pataliputra et de
Taxila, par tant de grandeur jointe à tant
de finesse, par les proportions colossales de
l'architecture, l'infinie délicatesse de la sculp-
ture et la richesse de la décoration ; ennn
cet art si original par les sentiments, les
aspirations, les croyances qu'il exprime lui
dévoilera un aspect nouveau de l'âme hu-
maine qui, sous la diversité des apparences,
affirme sa pérénnité.
.1..
La Norvège acquiert une Ile
La nrancte-Bretagne vient de reconnaître la
prise de possession de Pile Bouvet par la Nor-
vège; elle seule pouvait avoir quelque droit & lui
en contester la propriété et quelque intérêt à
s'emparer de cette terre située dans l'Océan
glacial antarctique, un peu & l'est des lies Sand-
wich méridionales, (par 558 de latitude sud et 0*
de longitude Est) qui fournira une précieuse base
aux baleiniers ; ces parafes leur offrent un ini.
mens' rhamp de prises fructueuses
Cette île a été aperçue le 1" janvier 1739, par 1
l'officier de la marine française Lozier-Bouvel
alors ill'ii était à la recherche du continent an-
tarctique ; croyant que c'était un promontoire, il
l'appela le Cap de la Circoncision. Gook voului
la retrouver, mais en vain. En 1808, le baleinier
anglais Lindsay en approcha, sans y débarquer:
cependant il put constater que c était une île d
non un promontoire. Un autre capitaine de ba-
leinier anglais, Norris, y aborda en 1825, et, au
nom du roi d'Angleterre, la déolara possession
britannique : depuis, aucun Anglais n'en a fouie
te sol. C'est l'expédition allemande de la Valdivia
qui, en 1898, détermina exactement sa position
son étendue et lui donna le nom d'« île Bouvet »
pltif ooiTecte que l'anglais Norris.
M. Lins Christensen, riche Norvégien, fit, l'an-
née dernière, les frais d'une expédition qu'il en-
voya dans l'Océan glacial antarctique, et, le r*
.I+c'ürnhrc 1987. le capitaine de la Xorvegia, auto
risé par le gouvernement norvégien y planta lr
drapeau de la Norvège. L'Angleterre protesta
d'abord et Fe targua d'une possession antérieure,
mais elle vient de doclarer bien généreusement,
qu'elle renonçait à ses prétentions. Les Norvé-
giens, qui sont déjà maîtres du Spltabera, se ré-
jouissent d'avoir acquis, dans les mers lointaines
un lieu de ravitaillement pour leurs baleiniers
"ii" le"" n vn'n let "fMQf' ete- \«iirc ''l'\mPl',
çants et de leurs marins et surtout celle de nos
marins commandés par Lozier-Bouvet.
Dépêches de l'Indochine
.4-
Départ
Par TAndré-LeiKHi qui vient te quittet,
Salgon, est parti le directeur des Douanel"
M. Kircher, qui a déclaré qu'il reviendrait
en Indochine au printemps prochain après
l'achèvement des dernières lormalités re-
latives à t'application de la nouvelle tari-
fication douanière et la mise au point cbà
régime des relations commerciales entre
l'Indochine nt le Japon.
Au Barreau Cochinchinois
Les avocats Cochinchinois ont élu hier Lt
nouveau Conseil de l'Ordre avec comme
bâtonnier M• Beziat, dont ta principale te-
clia consistera à obtenir un statut pour te
barreau cochinchinois et cambodgien.
Indopacifl
-- 44».
L lndocftne française
dans le rOIlaA contelllporair
par Charles HERmsET
.♦«
Conthence de M. Henry Gourdon,
Ces jours derniers une assistance auut
nombreuse qu'avertie à laquelle s'étaient
joints les hôtes du logis, nos futurs adminls*
trateurs se pressait dans l'amphithéâtia
de l'Ecole Coloniale, pour écouter M. Hennf
Gourdon, inspecteur général honoraire n <&
l'Instruction publique en Indochine, étudier
devant eux la place que les choses de cet
Orient lointain occupent dans l'œuvre de nos.
romanciers.
Après que M. Roumc, qui présida, eût en
quelques phrases sobres et claires présenté le
conférencier et précisé dans ses grandes li-
gnes le but poursuivi, M. Gourdon entra en
matière. Pendant deux trop courtes heures,
il tint l'auditoire sous le charme de son éru-
dition documentée, de sa critique péné-
trante, de sa parole harmonieuse et nuancée,
incisive parfois, élégante et lettrée toujours.
Tout d'abord, M. Gourdon remarqua que<
le nombre des romans consacrés à l'Indo-
chine soit que l'inttigue de l'œuvre 5'1
déroule toute, soit qu'un simple épisode y
situe transitoirement un personnage est
d'oies èt déjà tel, qu'un Cf catalogue » de
leurs /itres et de leurs auteurs serait hou
de propos dans une conférence et son expoié
fastidieux. Avec raison, le conférencier, ren-
voyant les curieux aux spécialistes de la bi-
bliographie indochinoise, notamment Ca,.
sac et Pujarniscle, préfera donc, après l'his-
torique de rigueur dans toute étude bioa
faite, aborder la question d'une façon md*
thodiquement analytique en s'attachant k
classer les thèmes, les Il sujets t. indochinoda
dont ont accoutumé de s'inspirer le psychD-
logue et l'écrivain. En parlant de sujets
il ne s'agit pas, bien entendu, de scénarlêê
(si rose dire) encore que trop d'auteun
s'imaginent traiter un sujet colonial fl*
transposant dans un cadre ad hoc, plus oa
moins heureusement décrit, quelque aventww.
de feuilleton, aussi bien ou aussi mal
à sa place à Carpentras ou <1 Quimper-c.
rentin qu à Saigon ou dans la brousse toa-
kinoise. Non ! M. Gourdon entend par J"
l'étude des êtres, des entités^ des coutumes.
des vices ou des héroïsmes coaditionnés- pa*
l'ambiance des milieux d'Annam, ou de
Cambodge, ou du Laos, considérés dans lew.
réactions sur l'esprit de l'Occidental trans-
planté l-bas dépaysé le plus souvent
désaxé même, parfois aussi fièrement redra-
sé, dans sa personnalité féconde, contre les
embûches de l'alentour.
C'est ainsi que, parmi les thèmes fréquem-
ment exploités, on trouve a l'effet .norbide » de t'opium sur l' £ uropé€%
l'influence non moins délétère de certaines
compagnes indigènes sur tes volontés mas-
culines chancelantes, comme aussi l'emprise
d'une natfire aux aspects neufs et grandio-
ses, le charme amollissant de la vie cob-
niale que facilitent tant les circonstances ma-
térielles. Evidemment toutes ces choses na
laissent pas que d'impressionner les évadb-
de nos cités trépidantes et de nos compéti-
tions - sans merci. ----
Parmi ces développements faciles qui tour-
nent au cliché et au poncif, M. Gourdon dé-
nonça avec écœurement l'histoire (d'ailleurs
invraisemblable quoique fastidieusement r6-
pétée et cent fois démarquée) de la femttta
indigène éperdument éprise de son compa-
gnon blanc, abandonnée par lui pour eau.
de retour en Europe, et finissant par mourir
d'amour, quand elle ne met pas elle-mêma
fin à son existence : » On se jette beaucoup
à l'eau, dans la littérature indochinoise t M
observa M. Gourdon.
Combien il sied de Ilapprouver t et de r é -
péter avec lui qu'en Indochine, pour inspi-
rer le romancier, il n'y a pourtant pas aue
l'opium et la congai l'abdica.:m de 1'0.-
cidental devant les tentations de la terxa
d'Asie comme certains voudraient nous.
faire croire! Il y a aussi l'Œuvre françaises
cette expression étant prise dans le sens »
plus large et le plus humain. Il y a l'ardent
poème de notre énergie, de notre labeur, de
notre bonne 'l'oloHté acharnée, llu :!";t four-
nir à des écrivains die race, qui a fourni
à plusieurs d'entre eux, matière aux plus
fervents lyrir-mes. aux plus grandioses épo-
pées, aux psycholooîes les plus délicates, n
y a aussi 1 âme inchene, non pas vue super-
ficiellement dans le tniroir déformant et ca-
ricatural de l'entourage domestique ou pro-
fiteur qui nous épie et qui nous singe, ITl.)19
discernée avec sollicitude dans la masse tra-
vailleuse et ingénue des pêcheries et des ri-
zières, non moins que parmi les vestiges rej-
pectables de ce* lettrés à la culture si éle-
vée et si curieuse.
M. Gourdon professe que l'homme de là-
bas n'est nullement indéchiffrable, quoi (tuibn
en ait dit, pour l'intellect d'Occident. Ce
n'est pas le sphinx d'énigme et de mystère
accroupi au seuil des hypogées. Mais, toftt
en n'étant foncièrement différent de nous ni
par son humanité intime, ni par ses srnfi-
ments profonds, il s'en éloigne pourtant pat
le masque vivant qu'ont appliqué, sur la
figure de son âme, ses coutumes, ses tradi-
tions, son genre d'existence et sa formn
sociale. Il s'en distingue assez pour méritrr
l'attention sympathique et passionnée &»s
meilleurs parmi les meilleurs de nos roman-
ciers indochinois!
.le n'ai pu, dans ce motfeste compte rendu,
faire mieux que tenter de dépaper leties de cette belle, conférence où s'éclaira
l'intention générale de M. Gourdon. Il serait
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
u au te
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PARIS a-)
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- RICHELIEU «144
Les Annales Coloniales
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Tout les articles publiés dans notre journal ne JNUVMI
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LE PALETUVIER ET LA TONNELLERIE
Il faut, m'a-t-on dit, que vous fassiez
des excuses. A qui ? Au bois de palétuvier
que je n'ai pas traité selon ses vrais mérites.
Errare humattum est, perseverare diaboli-
cum. Je ne veux pas faire œuvre du dia-
ble, et, si je me suis trompé, je ne demande
pu mieux que de le reconnaître. Au fond,
je ne me suis pas trompé. Comme tout homme
qui se renseigne, j'ai accueilli avec attention
les remarques que @ m'ont transmises des
gens du métier. D'autres gens du métier
m'en transmettent de différentes. Allons-y.
Un. des plus importants tonneliers de
France a dit : 8 Le plus grand ennemi du
bois de palétuvier, c'est la routine. Je ne
savais pas qu'il l'eût dit. 11 se pourrait bien
qu'il eût raison. Les marchands de bois
sont troublés dans leur quiétude par l'inter-
vention du nouvel article. Depuis de longues
années ils s'adressent aux marchés étran-
gers, ils les connaissent parfaitement, i:s
savent ce qu'ils ont à attendre et dans quelles
conditions, de la Romagne, de l'Amérique,
de Russie et d'ailleurs. Patatras ! Voilà
un intrus qui vient déranger ces habitudes.
Eh quoi, lorsqu'on est un spécialiste du
chêne, recommencer des études sur des bois
nouveaux ? Prêter l'oreille à des trouble-
fttes qui vous répètent avec insistance que
le palétuvier, l'angélique de la Guyane et
lUI assez grand nombre de bois coloniaux
seront fatalement amenés à prenJw la place
des bois dont on se sert par tradition,
dont on s'est toujours servi et dont on affir-
me dogmatiquement qu'ils sont irrempla-
tmc ? Allons rione !..
n.:1 -.- ----- -
Mais les autres ne se lassent pas. Per-
suadés que l'avenir est de ce côté, ils affir-
ment obstinément que le bois de palétuvier
n'est pas inférieur au meilleur chêne. Le
marchand de bois que le palétuvier dérange,
le tonnelier que le palétuvier surprend, dé-
clarent: 8 Pourquoi voulez-vous faire des fûts
autrement qu'avec du chêne ? Et a t on
jamais vu des futailles en palétuvier ? ».
Mais oui, répliquent les autres. Le iner-
tain de palétuvier n'est pas vieux comme
Hérode, mais il a, depuis longtemps, fait ses
preuves. Les premiers fûts de palétuvier re-
montent à 1918 ; ils ont été fabriqués, sous
la surveillance du général Toutée en Nigé-
fia, avec des bois sciés qu'on enlevait direc-
tement aux arbres : ils étaient faits à la
HHin par des nègres, dont aucun n'avait
traîné ses culottes, si on ose s'exprimer ainsi,
gur les bancs d'une école professionnelle
de tonnellerie ; ces fûts existent encore, et
--t MimrK en bon état.
..,. -.-..- -- - -- -
Les premiers fûts-transports, destinés à la
locatioo, ont été travaillés à la main par
des tonneliers de Sète et de Paris, en 1924
et 1925 ; ils sont actuellement utilisés tels
Muets, et n'ont presque pas subi de répara-
"S.
la preuve est donc établie qúe, malgré >a
dureté, le palétuvier peut se travailler à
la main ; au reste, personne n'ignore que la
et monté par des maîtres tonneliers experts
est un matériel de tqut premier ordre.
Sans doute, il en est du palétuvier comme
de tous les bois de tonnellerie. Plus il est
sec, meilleur il est. Mais quel est présente-
ment l'enclos où l'on conserve les bois d'Amé-
rique ou d'ailleurs assez longtemps pour
qu'ils soient vraiment secs ? Et alors l'avan-
tage est pour le palétuvier ; il est supérieur
aux autres bois frais, car, si on l'utilise
avant qu'il ait séché, il sèche en gardant sa
forme, et les expériences faites en 1925 et
1926 avec des merrains employés dès qu'ils
avaient été débités au sortir même de l'arbre,
l'ont démontré surabondamment.
La vérité, c'est que le palétuvier est pour
le chêne un rival redoutable ; mieux et meil-
leur marché, voilà sa devise ; mieux et meil-
leur marché, avant, pendant et après, puis-
que le fût étant plus solide exige beaucoup
moins de réparations.
Au reste, laissons parler les chiffres :
1925, 300 fûts de palétuvier ; 1926, 1.500 :
1927, 2.500 ; 1928, 6.000. Quo non ascen-
dant ? C'est une autre devise du palétuvier.
Ajoutez aux nombres indiqués que de 1925
à 1928 il a été construit, en outre 5.000
fûts de moindre contenance : rouleuses, bor-
delaises, etc.., et que la brasserie vient au
palétuvier comtt\p le commerce des vins.
A l'heure présente, il y a plus de 10.000
fûts-transports de palétuvier sur le marché,
qui - se -- louent, qui - voyagent, -- qui - - vont et
viennent. En 1928, cinq tonnelleries méca-
niques façonnent le demi-muid en palétu-
vier : celles de Sète, Mèze, Béziers, Nar-
bonne ; deux tonnelleries font les mêmes
fûts à Alger ; à Mèze, une giosse firme de
la Guyane vient d'installer son industrie
pour le débitage en merrains de grumes de
palétuvier guyanais. Mèze a toujours été un
des centres de tonnellerie du Languedoc ;
les commandes y ont déjà afflué, d'autant
plus que les fûts en service depuis 1925 sont
beaucoup mieux conservés que les fûts de
chêne fabriqués à la - - même date. - -
Telle est, en substance, la plaidoirie ue
ceux qui se sont armés pour la querelle du
palétuvier. J'ai exposé leur thèse en toute
impartialité. Leur conclusion est d'ailleurs
très nette : la grande industrie de la fabri-
cation et de la location de futailles ira de
plus en plus vers le merrain provenant dm
bois coloniaux ; les chênes étrangers céde-
ront peu à peu la place, et finalement seront
vaincus par un adversaire contre lequel ils
ne peuvent rien, même avec l'appui précieux
de la routine ; bois de Russie, d'Amérique,
de Tchéco-Slovaquie ou d'ailleurs, bois
étrangers qui coûtent très cher et font sof-
tir beaucoup d'argent de l'rance, reculeront
fatalement devant cette poussée irrésisti-
ble. Me voilà ébranlé, puis convaincu : je
présente au palétuvier lines plus sincères
excuses.
Marto mmmmêmn.
Sénateur de ruéramit, ancien ministre
,,,.- ,lr-",dM' •if bi ftfnfntMtfMt
de VAluirie, des Colonies et deh
Protectorats.
PIIl la caltlre di ckieodest
1 Madagascar
It
M. le Gouverneur Général Olivier avait
prescrit au directeur de l'Agence économi-
que de faire une enquête auprès des Cham-
bres de commerce du Havre et de Marseille
pour la standardisation des produits de Ma-
Or, le Bulletin économique de Madagaa-
car nous apprend que la Maison Louis V.
Vaquin, du Havre, a fait d'intéressantes
onggestions concernant la culture du chien-
dent dont une grosse importation se fait par
le port du Havre en provenance du Mexique.
M. Vaquin estime que Madagascar pourrait
entreprendr- utilement cette culture et offre a
tout planteur désireux de tenter des essais,
les avis et conseils pratiques permettant d'ob-
tenir des résultats certains et assez rapides.
On peut évaluer à environ 4.000 balles de
•0 kilos, soit au total à 20.000 quintaux au
prix moyen de 1.200 francs le quintal, la
quantité de chiendent importée par le port du
INIICA CATTUMPNT
Le prix indiqué est basé sur les cours du
deuxième semestre 1937 et ne parait pas de-
voir varier sensiblement si l'on s en rapporte
Il la moyenne des cours des trois dernières
annüs, en tenant compte, bien entendu, de
ta base actuelle, de la valeur du franc. Cet
article se traitant en dollars aux centres pro-
ducteurs, il est très intéressant d'en essayer
la culture dans les colonies dont l'unité de
paiement reste - le - franc.
Tous les pays européens sont gros con-
sommateurs de chiendent, de sorte que les
quantités indiquées plus haut peuvent aug-
menter si la production devenait normale et
pouvait concurrencer 4e Mexique, seul pays
exportateur à l'hcnre actuelle.
Le chiendent a déjà été exporté de l'île,
mais par de mauvaises méthodes qui ont oc-
casionné des pertes sérieuses.
Cette mesurc) pourtant, peut alors devenir
extrêmement reraunéiatrice.
- -. - A- -. , - - L-
- Le chiendent doit être attaché en petits bo-
tlllons de 300 grammes environ puis mis en
toiles pressées de 50 kilogrammes environ.
La racine doit être aussi fine que possible,
Eu frisée, non cassante, de belle" couleur
aune paille et longue ; dIe doit ctrc mise
balle bien sèche pour éviter la fermenta-
tion. Les balles doivent être recouvertes, nu-
tlaat que possible, d'un emballage afin de
protéger la marchandise.
,- .1' - -----..--.
A«a WTT HIa.
-
te vapeur italien Mnlrmtella, qui s'êst échoué
dimanche dernier tJrt' de PunUi-Leone (Marne,
fispegnol) a coulé avant-hier matin. Son équi-
lUe a été sauvé. ---
CONTRE LES EPIDEMIES
La peste bubonique en Tunisie
En fin d'année 1927, notamment à la
Smala des Souassi, les vaccinations contre
un retour épidémique de la peste bubonique
avaient été activement pratiquées. Du 14 oc-
tobre au 20 novembre, 5.979 vaccinations
avaient eu lieu.
Des mesures de protection contre la terri-
ble maladie viennent à nouveau d'être pri-
ses, principalement dans les circonscriptions
de Sousse, Kairouan et Sfax.
Dans le seul secteur de Sfax, les opéra-
tions de protection et dératisation ont né-
cessité une dépense de 34.000 francs environ
pour le premier trimestre de 1928.
En mars-avril 1928 autour des quelques
cas de peste de Ben-Gardane, ont été effec-
tuées par le groupe sanitaire de Sfax, 12.00e
vaccinations antipesteusei' et 8.000 vaccina-
tions vatioliques.
E alQUAlTENAIRE DE LA TUNISIE
*
Les autorités locales sont en train d'éla-
borer le programme des fêtes qui auront lieu
en '93', à Tunis, à l'occasion du Cinquante-
naire de la Tunisie.
Rien n'est définitif que le lieu où ces fê.
tes doivent se passer. L'esplanade de l'ave-
nue Gambetta a été choisie, en effet, plutôt
que l'avenue Jules-Ferry, cadre classique
des fêtes.
Les travaux de construction de l'esplanade
seront terminés pour cette date et ce # sera
parmi les jardins et les parterres fleuris, au
bord du lac assaini, que les fastes du Cin-
quantenaire se dérouleront.
Le scaafale dt la "Gawlle au * raac"
1
Jusqu'au Dahomey 1
Mme Hanau a trouvé des souscripteurs
jusqu'au Dahomey. L'un d'eux, qui y occupe
un @ important poste administratif, a déclaré
à l'un - de nos confrères: .-- -
–- J'y suis de vingt mille francs, nous
a-t-il dit, mais qui donc, à ma place, n'au-
rait pas marché. Songez que plusieurs de nos
collègues qui durant leur congé en France
avaient souscrit, touchaient régulièrement
des intérêts de 20 !
« Il n'en fallait pas davantage pour ap-
pâter les pauvres fonctionnaires que nous
sommes. < Nous marchions » avec d'autant
plus de conviction que les meilleurs démar-
cheurs étaient précisément nos collègues.
« Quant aux fameux vingt pour cent, nous
comprenons, mais un peu tard sans doute,
qu'ils étaient tout simplement prélevés sur
Botre capital.
« C'est une leçon qui nous coûte cher,
conclUt-il philosophiquement, mais dont, je
vou. nrif «' le crore. "nue pardemn* 1*
souvenir. «
Pour la sécurité de la
navigation
r
APrès chaque catastrophe mari-
time et les càtVStropkes ",.i-..
times françaises font toujours des
victimes parmi les coloniaux les fouvotts
Publics recherchent (souvent en vain) les
causes du sinistre et décident de renforcer
les mesures déjà prises pour assurer la sé-
curité de la navigation.
Certaines améliorations ont été apportées ;
on s'est aperçu notamment que les moyens de
sauvetage à bord des grands paquebots
étaient insuffisants et on les a multipliés.
Mais ne vaut-il pas mieux prévenir l'acci-
dent que d'avoir à le réparer 1
Je regrette de ne pas - avoir trouvé dans le
rapport fort bien fait du Budget de la Marine
Marchande de 1929, présenté par mon col-
lègue Bellanger, un chapitre consacré à la
sécurité de la navigation, car la question est
d'importance 1 Elle est aussi d'actualité puis-
qu'une conférence internationale doit se réu-
nir en 1929, à Londres, pour l'examiner.
Elle est même à l'étude en France ; nous
savons que l'instruction du 17 mai 1929, ré-
digée pour l'application de la loi du 17
avril 1907 sur la sécurité de la navigation
maritime, est en cours de révision.
Aussi est-ce le moment d'en parler 1
Mon collègue M. Raymond Laquière et
moi-même (en me plaçant au point de vue
spécial de la grande pêche) l'avons tait au
moment de la discussion générale du Bud-
get de la Marine Marchande.
- Sur deux points : développement de la
microphonie et nécessité de compartimentage
du navire, il semble bien que tout le monde
doive être d'accord.
Sans doute le cloisonnement des navirer
est exigé mais jamais en fait l'étanchiité
n'est assurée car il existe entre les cloisons
de nombreuses portes qui restent ouvertes,
notamment dans les soutes.
De même la signalisation existe, on l'a
même perfectionnée : les marins mettent ac-
tuellement feu blanc au grand mcit plus élevé
que le feu blanc de misaine. La conjugaison
de ces feux permet en mer de suivre d'une
façon précise les mouvements du navire.
Mais en temps de brume, les Jeux, si fa-
cilement perceptibles en temps clair devien-
ment invisibles quelle que soit leur intensité.
Les phares eux-mêmes si puissants sont aveu-
glés par le brouillard, comme les signaux
sonores sont étouffés.
Reste donc la microphonie et c'est là que
les applications pratiques doivent porter.
En interrogeant des Inspecteurs de la
Navigation, jai eu l'impression que maigri
toute leur attention il leur était impossible
de vérifier sur les bâtiments la solidité de
la coque.
Ils examinent le bâtiment du dedans et rien
d'anormal n'apparaît. Mais il est très pos-
sible qu'à Vextérieur un rivet, un boulon soit
usé. Que le ",aUt',,;s temps vienne, avec la
pression la cloison cédera et la voie d'eau
invisible et insoupçonnable se produira sour-
noisement ; le bateau coulera sans que rien
n'ait annoncé l'accident.
Cette déclaration, je dois le dire, m'a beau-
coup frappé.
Le danger est grand. Il a été, semble-t-il,
compris en Angleterre. Dans tous les ports
anglais les quais d'abordement sont en bois.
Les bateaux en accostant ne risquent pas
ainsi d'avarier leur coque et de faire sauter,
en frottant, les points métalliques de jonc-
tion 1
Ce sont de petites choses, mais qui peu-
vent avoir les plus graves conséquences.
Et ce n'est pas une petite chose que d'es-
sayer d'éditer par tous les moyens la perte
de ces immenses cités flottantes qui relient
les continents les uns aux autres.
JRffcJke* Gc ialdoer/er
Député dus CAtes-du-Nord,
Membre d.' la Commission
de la Marine Marchande.
«M»
L'état de santé de M. Léei Perrier
-0
M. Léon Perrier, sénateur de l'Isère, an-
cien ministre des Colonies, se repose en ce
moment à Grenoble des suites de son acci-
dent d'auto. Il ne croit pas pouvoir rega-
gner Paris avant les premiers jours de jan-
vier et, même à cette époque, son bras blessé
ne sera sans doute pas encore en état de
servir.
L'Aviation Coloniale
En Méditerranée
Le torpilleur Simoun qui était parti à la
rechercffé de l'hydravion Météore dont
nous avons signalé la disparition, a re-
cllcilli, au large d'Alistro, l'équipage de
l'hydravion qin avait dû amérir par suite
d'une pfitme d'essence. L'équipage est sain
et saut mais l'appareil, fortement endom-
mngt\ a dfl être abandonné.
L'aviation coloniale au ministère de l'air
Au cours d'une longue conférence qui
s'est tûtme au ministère de l'Air, MM. Ma-
ginot et Laurent Eynac ont réglé certaines
3uestions de détail relatives au transfert
des services de l'aviation coloniale au mi-
nistère de l'Air.
Randonnée britannique
L'escadrille d'hydravions militaires qui
avait entrepris une randonnée en Australie
et en Extrême-Orient, est arrivée à Singa-
pour, terme de son voyage.
llHE KN SECONDE PAGE : »
AV CONSEIL DR GOUVERNEMENT DU IIA-
RO t. CHAMBRE,
A t.A CHAMBRB.
LA GRANDE SEMAINE AUTOMOBILE DU MA-
ROC.
Un rezzou à la frontière
Algéro-Marocaine
* Le 8 décembre, trois automobilea de 1, ar-
mée ont été attaquées par des dissidents à 60
kilomètres au sud de Colomb-Béchar, près du
poste der Taghit, sur la toute de Beni-Abbès.
Elles transportaient en tournée d'inspection le
colonel Claverie, chef du territoire d' AID- Se-
fra, son chef d état-majof, le capitaine Pas-
quet, le chef du service des automobiles au
Sahara, le capitaine Debenne. Tous les trois
ont été tués, ainsi que deux maréchaux des
logis qui les accompagnaient ; deux soldats ont
été blessés ; l'un d'eux a disparu.
L'attaque fut si soudaine que les occupants
des trois voitures ne purent résister utilement.
Venant après d' autres attentats, l'attaque du
8 décembre et le meurtre d'officiers cités com-
me des serviteurs exemplaires de l'année et de
la France ont produit une profonde émotion
dans les tribus dp Sud de l' extrême-Sud.
Le mauvais temps ayant provoqué une rup-
ture de communications télégraphiques entre
Beuktoub et Méchéria, la tragique nouvelle
n'a été connue que le 10 décembre.
M. Bordes a prescrit de faire toute diligence
pour le rétablissement des lisnes. Seules les
liaisons par T.S.F. sont possibles actuellement.
Aux dernières nouvelles, le général Claverie
>»e trouvait dans une auto avec le chef d'etat-
major et un sous-officier. Il était précédé d une
autre auto transportant des soldats et suivie
d' une troisième. Par suite de diverses circons-
tances, notamment de pannes, les autres voi-
tures étaient séparées par une certaine distance.
La première auto, qui avait environ une
demi-heure d'avance, fut d' abord attaquée,
tous ses occupants tués et la voiture brûlée.
Le général Claverie ayant remarqué des in-
dices insolites, se hâta pour rejoindre la pre-
mière voiture. Attaqué lui aussi, il se défendit
énetgiquement. Son corps a été retrouvé à trois
cents mètres de là, avec tous les papiers. Pen-
dant ce temps, arrivait la troisième voiture,
dans laquelle se trouvait le fils du général Cla-
verie, avec quelques hommes de troupe, qui
prirent aussitôt les dispositions de combat pour
répondre aux assaillants. Ils luttèrent ainsi de
16 à 18 heures du soir.
Le fils du général Claverie seul ne fut pas
blessé, et il réussit à repousser les agresseurs,
qui s'enfuirent après la mort d'un des leurs.
- - -
Les mesures de sécurité réglementaires
avaient été prises en vue du passage du convoi.
Sur certains points réputés comme dangereux,
rr*–»rr–f» au Djebel-Arlal, passage monta-
gneux, propice aux embdbcades, situé à 67 kilo-
mètres au sud de Colomb-Béchar et à 17 kilo-
mètres de Nenouarar. Ces mesures consistaient
dans la garde du passage par un détachement
de sahariens. Seulement, l' aimée du convoi
était prévue pour deux ,out, plus tôt. Plusieurs
pannes avaient retardé sa marche. La garde,
qui avait épuisé ses vivres et ne voyant rien
venir, s'était repliée.
D' autres viçtimes. malheureusement, sont
tombées sous les balles des dissidents. Ea se
dirigeant vers le nord-ouest. les bandits reocon-
trèrent un poste de spahis et de maçhzenis.
l'attaquèrent, tuant 21 maghzenis et en blessant
deux autres, s'emparèrent de plusieurs chevaux
et - de fusil., Un - des - leurs resta sur - le terrain.
Dès que le drame fut connu à Colomb-Bé-
char, deux avions partirent en reconnaissance
pour le Moyen-Guir. Ils se rendirent compte
qu'une harka de deux cents cavalien se diri-
geait vers le Maroc JftIOUlftII. ils ia envolèrent
à 300 mètres et essuyèrent de nombreux coups
de feu. Dès que les renseignements parvinrent
à 1" escadrille raolacci, celle-ci prit son vol.
EU le pounuit actuellement les fuyards.
De plus. tous les détachements sahariens ont
été alertés pour organiser la poursuite des ban-
dits.
Les troupes d'Algie et celles du Maroc
travaillent en jonction pour encercler tous les
agresseurs.
Dès qu'il a appris 1 événement, M. Bordes,
Gouverneur général, qui venait de rentrer d'un
voyage d'études en Oranie, a décidé de se
rendre à Colomb-Béchar pour saluer la dé-
pouille mortelle du colonel Claverie et de ses
compagnons. Il est parti le 10 au soir par le
train de nuit d'Oran. Il est arrivé le lendemain
matin à Penégaux, où un train spécial l' a pris
pour le conduire i Colomb-Béchar. Le Gou-
verneur général est accompagné du général
Naulin. commandant le 19" corps, et Ju géné-
rat Meynier, directeur des territones du Sud.
Le général de brigade Claverie. dont la
nomination à ce grade datait seulement de la
vrille du jour du guet-apens où il trouva la
mort, n'avait pu encore eu connaissance de
sa promotion, en raison de l'éloignement de
Taghit et de l'interruption des communications
entre cette localité et tout grand centre.
C'est le colonel Marhieu, commandant du
cerde de Colomb-Béchar, qui, s'étant rendu
immédiatement sur les lieux de l'attaque, a ra-
mené le corps des victimes de l'embuscade de
Colomb-Béchar.
Toutes les forces supplétives du cercle de
Bon Duûb ont été mises à la disposition des
autorités militaires de l'Algérie pour pomsw-
vre les djicheun,
Les troupes continuent sur le front de Tadla
à pourchasser les rôdeurs. Plusieurs embuscades
ont été tendues avec succès au cours de la
nuit dernière.
Trois bandits ont été faits prisonniers a l'est
de Taghzirt. Un autre a été capturé avec sou
fusil au nord-est de Ksiba. Les animaux appar-
tenant à un groupe de dissidents ont été enlevés
au nord-est de Anoufi.
Sur le front du Ziz. plusieurs actions heu-
reuses ont été réalisées contre des campenents
de pillards Alt-Hammou.
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
T'
Réunion de la Sous-Commission du Darlac
La sous-commission formée, ainsi que nous
l'avons relaté, pour examiner le dossier des
affaires de concessions du Darlac, que M.
Maginot, ministre des Colonies, avait inté-
gralement remis à la Commission de l'Al-
gérie, des Colonies et des Protectorats, s'est
réunie quelques instants et, constatant que
le dossier n'avait pu être dépouillé, a dé-
cidé de tenir aujourd'hui une nouvelle séance.
Le plan Dawes
Dans sa séance du 2 décembre, la Commis-
sion des Finances saisie d'une proposition
du Ministre des Finances, tendant à l'ins-
cription au tableau annexé à la loi de finan-
ces de 1929 de certaines entreprises colonia-
les à exécuter à l'aide des prestations en na-
ture a décidé de disjoindre cette proposition
pour la reprendre plus tard.
Au cours de la réunion de la Commission
des Colonies qui présidée par M. Taittinger,
a suivi, la Commission a tenu à formuler un
avis favorable à la réintégration du tableau
'en question, étant donné l'intértt qu'elle
porte aux travaux qui y figurent.
L'INDE ANCIENNE
L'Inde Ancienne, par K. de Codrington
et W. Rothenstein, ouvrage traduit de l'an-
flais par Mme Jean Locquin (Dorbon aîné,
éditeur, 19, boulevard Haussmann, Paris.)
Il y a longtemps que le public attendait
un ouvrage d'ensemble sur l'histoire des
arts de 1 Inde ancienne. Jusqu'ici, lorsque
l'on voulait des renseignements quelque peu
précis sur les pljs connus de ses monuments,
il fallait aller les chercher dans les travaux
des spécialistes ; encore ne les y trouvait-on
qu'à l'état épars et fragmentaire. MM. R. de
n. Codrington et W. Rothenstein ont com-
blé la lacune, en publiant un ouvrage de
haute vulgarisation Ancient India, superbe-
ment orné de 76 planches en phototypie in-
folio. Mais ce livre écrit en anglais était
d'une lecture difficile et la nécessité d'une
traduction française apparut aussitôt. Cette
traduction entreprise par Mme Jean Loc-
quin, ancienne élevé de l'Ecole du Louvre
qui vient de paraître chez Dorbon aîné, sera,
il est permis de le dire, accueillie avec une
grande faveur par tous ceux, et ils sont
nombreux qu'intéresse et séduit cet art à
la fois mystérieux, étrange et grandiose qui
florissait entre le III. siècle avant Jésus-
Christ et le V. de notre ère, c'est-à-dire
entre l'époque d'Alexandre-le-Grand et celle
des Huns, dans la vallée de Kabul, de l'Inde
et du Gange.
La traductrice ne s'est pas contentée de
transcrire servilement au risque de le rendre
illisible un texte qui contenait plus d'un
passage obscur, elle s'est appliquée avec au-
tant de conscience que d'esprit scientifique
à préciser le sens de tels ou tels mots, de
telles ou telles phrases en se reportant aux
sources indiquées par l'auteur lui-même et a
complété le volume en y ajoutant un index
détaillé. Aussi peut-on affirmer que par la
précision et l'exactitude de son texte, la tra-
duction française est d'une valeur scientifi-
que et littéraire supérieure à l'original.
Le lecteur y suivra, sans fatigue, à l'aide
des planches, dont beaucoup reproduisent dei,
photographies inédites, la curieuse évolution
des arts indiens depuis les origines jusqu'au
règne des Gupta au VE siècle.
Il y assistera, après la mort d'Alexandre
et la décadence des rois indo-grecs, (1 ces
derniers fantômes d'hellénisme oriental 1),
à la fondation, par Candragupta, du pre-
mier empire indien, puis à l'éclosion des arts
plastiques, sous l'inspiration du bouddhisme
triomphant, à l'époque du roi Asoka Il le
Bien-Aimé des Dieux », le grand souverain
de la dynastie maurya.
Il les verra s'épanouir sous les dynasties
suivantes, celles des Andhra, des Kusana et
des Gupta en une floraison magnifique de
monuments, vihara, caitya, temples, stupa
entourés de leurs balustrades, à Kali, à
Bharhut, à Sanchi et à Amaravati. Il sera
séduit par la splendeur de Pataliputra et de
Taxila, par tant de grandeur jointe à tant
de finesse, par les proportions colossales de
l'architecture, l'infinie délicatesse de la sculp-
ture et la richesse de la décoration ; ennn
cet art si original par les sentiments, les
aspirations, les croyances qu'il exprime lui
dévoilera un aspect nouveau de l'âme hu-
maine qui, sous la diversité des apparences,
affirme sa pérénnité.
.1..
La Norvège acquiert une Ile
La nrancte-Bretagne vient de reconnaître la
prise de possession de Pile Bouvet par la Nor-
vège; elle seule pouvait avoir quelque droit & lui
en contester la propriété et quelque intérêt à
s'emparer de cette terre située dans l'Océan
glacial antarctique, un peu & l'est des lies Sand-
wich méridionales, (par 558 de latitude sud et 0*
de longitude Est) qui fournira une précieuse base
aux baleiniers ; ces parafes leur offrent un ini.
mens' rhamp de prises fructueuses
Cette île a été aperçue le 1" janvier 1739, par 1
l'officier de la marine française Lozier-Bouvel
alors ill'ii était à la recherche du continent an-
tarctique ; croyant que c'était un promontoire, il
l'appela le Cap de la Circoncision. Gook voului
la retrouver, mais en vain. En 1808, le baleinier
anglais Lindsay en approcha, sans y débarquer:
cependant il put constater que c était une île d
non un promontoire. Un autre capitaine de ba-
leinier anglais, Norris, y aborda en 1825, et, au
nom du roi d'Angleterre, la déolara possession
britannique : depuis, aucun Anglais n'en a fouie
te sol. C'est l'expédition allemande de la Valdivia
qui, en 1898, détermina exactement sa position
son étendue et lui donna le nom d'« île Bouvet »
pltif ooiTecte que l'anglais Norris.
M. Lins Christensen, riche Norvégien, fit, l'an-
née dernière, les frais d'une expédition qu'il en-
voya dans l'Océan glacial antarctique, et, le r*
.I+c'ürnhrc 1987. le capitaine de la Xorvegia, auto
risé par le gouvernement norvégien y planta lr
drapeau de la Norvège. L'Angleterre protesta
d'abord et Fe targua d'une possession antérieure,
mais elle vient de doclarer bien généreusement,
qu'elle renonçait à ses prétentions. Les Norvé-
giens, qui sont déjà maîtres du Spltabera, se ré-
jouissent d'avoir acquis, dans les mers lointaines
un lieu de ravitaillement pour leurs baleiniers
"ii" le"" n vn'n let "fMQf' ete- \«iirc ''l'\mPl',
çants et de leurs marins et surtout celle de nos
marins commandés par Lozier-Bouvet.
Dépêches de l'Indochine
.4-
Départ
Par TAndré-LeiKHi qui vient te quittet,
Salgon, est parti le directeur des Douanel"
M. Kircher, qui a déclaré qu'il reviendrait
en Indochine au printemps prochain après
l'achèvement des dernières lormalités re-
latives à t'application de la nouvelle tari-
fication douanière et la mise au point cbà
régime des relations commerciales entre
l'Indochine nt le Japon.
Au Barreau Cochinchinois
Les avocats Cochinchinois ont élu hier Lt
nouveau Conseil de l'Ordre avec comme
bâtonnier M• Beziat, dont ta principale te-
clia consistera à obtenir un statut pour te
barreau cochinchinois et cambodgien.
Indopacifl
-- 44».
L lndocftne française
dans le rOIlaA contelllporair
par Charles HERmsET
.♦«
Conthence de M. Henry Gourdon,
Ces jours derniers une assistance auut
nombreuse qu'avertie à laquelle s'étaient
joints les hôtes du logis, nos futurs adminls*
trateurs se pressait dans l'amphithéâtia
de l'Ecole Coloniale, pour écouter M. Hennf
Gourdon, inspecteur général honoraire n <&
l'Instruction publique en Indochine, étudier
devant eux la place que les choses de cet
Orient lointain occupent dans l'œuvre de nos.
romanciers.
Après que M. Roumc, qui présida, eût en
quelques phrases sobres et claires présenté le
conférencier et précisé dans ses grandes li-
gnes le but poursuivi, M. Gourdon entra en
matière. Pendant deux trop courtes heures,
il tint l'auditoire sous le charme de son éru-
dition documentée, de sa critique péné-
trante, de sa parole harmonieuse et nuancée,
incisive parfois, élégante et lettrée toujours.
Tout d'abord, M. Gourdon remarqua que<
le nombre des romans consacrés à l'Indo-
chine soit que l'inttigue de l'œuvre 5'1
déroule toute, soit qu'un simple épisode y
situe transitoirement un personnage est
d'oies èt déjà tel, qu'un Cf catalogue » de
leurs /itres et de leurs auteurs serait hou
de propos dans une conférence et son expoié
fastidieux. Avec raison, le conférencier, ren-
voyant les curieux aux spécialistes de la bi-
bliographie indochinoise, notamment Ca,.
sac et Pujarniscle, préfera donc, après l'his-
torique de rigueur dans toute étude bioa
faite, aborder la question d'une façon md*
thodiquement analytique en s'attachant k
classer les thèmes, les Il sujets t. indochinoda
dont ont accoutumé de s'inspirer le psychD-
logue et l'écrivain. En parlant de sujets
il ne s'agit pas, bien entendu, de scénarlêê
(si rose dire) encore que trop d'auteun
s'imaginent traiter un sujet colonial fl*
transposant dans un cadre ad hoc, plus oa
moins heureusement décrit, quelque aventww.
de feuilleton, aussi bien ou aussi mal
à sa place à Carpentras ou <1 Quimper-c.
rentin qu à Saigon ou dans la brousse toa-
kinoise. Non ! M. Gourdon entend par J"
l'étude des êtres, des entités^ des coutumes.
des vices ou des héroïsmes coaditionnés- pa*
l'ambiance des milieux d'Annam, ou de
Cambodge, ou du Laos, considérés dans lew.
réactions sur l'esprit de l'Occidental trans-
planté l-bas dépaysé le plus souvent
désaxé même, parfois aussi fièrement redra-
sé, dans sa personnalité féconde, contre les
embûches de l'alentour.
C'est ainsi que, parmi les thèmes fréquem-
ment exploités, on trouve a
l'influence non moins délétère de certaines
compagnes indigènes sur tes volontés mas-
culines chancelantes, comme aussi l'emprise
d'une natfire aux aspects neufs et grandio-
ses, le charme amollissant de la vie cob-
niale que facilitent tant les circonstances ma-
térielles. Evidemment toutes ces choses na
laissent pas que d'impressionner les évadb-
de nos cités trépidantes et de nos compéti-
tions - sans merci. ----
Parmi ces développements faciles qui tour-
nent au cliché et au poncif, M. Gourdon dé-
nonça avec écœurement l'histoire (d'ailleurs
invraisemblable quoique fastidieusement r6-
pétée et cent fois démarquée) de la femttta
indigène éperdument éprise de son compa-
gnon blanc, abandonnée par lui pour eau.
de retour en Europe, et finissant par mourir
d'amour, quand elle ne met pas elle-mêma
fin à son existence : » On se jette beaucoup
à l'eau, dans la littérature indochinoise t M
observa M. Gourdon.
Combien il sied de Ilapprouver t et de r é -
péter avec lui qu'en Indochine, pour inspi-
rer le romancier, il n'y a pourtant pas aue
l'opium et la congai l'abdica.:m de 1'0.-
cidental devant les tentations de la terxa
d'Asie comme certains voudraient nous.
faire croire! Il y a aussi l'Œuvre françaises
cette expression étant prise dans le sens »
plus large et le plus humain. Il y a l'ardent
poème de notre énergie, de notre labeur, de
notre bonne 'l'oloHté acharnée, llu :!";t four-
nir à des écrivains die race, qui a fourni
à plusieurs d'entre eux, matière aux plus
fervents lyrir-mes. aux plus grandioses épo-
pées, aux psycholooîes les plus délicates, n
y a aussi 1 âme inchene, non pas vue super-
ficiellement dans le tniroir déformant et ca-
ricatural de l'entourage domestique ou pro-
fiteur qui nous épie et qui nous singe, ITl.)19
discernée avec sollicitude dans la masse tra-
vailleuse et ingénue des pêcheries et des ri-
zières, non moins que parmi les vestiges rej-
pectables de ce* lettrés à la culture si éle-
vée et si curieuse.
M. Gourdon professe que l'homme de là-
bas n'est nullement indéchiffrable, quoi (tuibn
en ait dit, pour l'intellect d'Occident. Ce
n'est pas le sphinx d'énigme et de mystère
accroupi au seuil des hypogées. Mais, toftt
en n'étant foncièrement différent de nous ni
par son humanité intime, ni par ses srnfi-
ments profonds, il s'en éloigne pourtant pat
le masque vivant qu'ont appliqué, sur la
figure de son âme, ses coutumes, ses tradi-
tions, son genre d'existence et sa formn
sociale. Il s'en distingue assez pour méritrr
l'attention sympathique et passionnée &»s
meilleurs parmi les meilleurs de nos roman-
ciers indochinois!
.le n'ai pu, dans ce motfeste compte rendu,
faire mieux que tenter de dépaper le
l'intention générale de M. Gourdon. Il serait
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