Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 décembre 1928 11 décembre 1928
Description : 1928/12/11 (A29,N185). 1928/12/11 (A29,N185).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451350s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
vtNGT-NEUVIEME ANNEE. N* 185.
L ..fUMBIO 0. bomams
MARDI SOIR, 11 DECEMBRE 18
JOMMLJHjOTIDIEN
-
Rédaction & Administration :
M, IN II Wm-XMK
PARIS CI")
TtLtPH. t LOUVRB I»*t7
- RICHCLIBU 87.
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Les Annales Coloniales
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La mise en valeur des colonies néerlandaises
Depuis la revision de la Constitution qui
a eu lieu en 1922, la Hollande n'a plus
de m Colonies J. Toutes ses possessions se
dénomment désormais : régions néerlan-
daises d'outre-mer.
Elles se divisent en deux parties : les
régions des Indes Orientales et celles des
Indes Occidentales. Les régions Orientales
sont de beaucoup les plus importantes.
ICI les comprennent un grand nombre d'îles
de l'archipel Indien, dont les principales
sont :
Habitants en 1920
Java 3y.000.000
Sumatra. 6.000.000
Célèbes 2.400.000
Les deux tiers de Bornéo 1.800.000
Babi et Lombok 1.500.000
et plusieurs autres petites îles.
L'ensemble des Indes Néerlandaises orien-
tales a une superficie de 1.900.000 kilomè-
tres carrés, alors que la Hollande a une
superficie de 33.000 kilomètres carrés seu-
lement. Leur population était, en 1920, de
49. 500.000 habitants dont environ 170.000
Européens. La grande majorité de la popu-
lation indigène est mahométane.
Le Gouvernement est dirigé, au nom de
la Couronne hollandaise par un Gouver-
neur général. Le budget est définitivement
approuvé par le Parlement hollandais.
Depuis 1916, il existe un « Volksraacl »
(Conseil du Peuple), qui constitue un com-
mencement de Parlement. Une partie des
membres en sont élus; les autres sont nom-.
inés par le Gouvernement. Le « Volksraad »
élit une Commission qui travaille en per-
manence avec le Gouverneur général.
Le « Volksraad » examine aussi le bud-
get; mais il ne possède aucun droit d'ini-
tiative en matière financière ni aucun pouvoir
de drliliération absolu. C'est essentiellement
une chambre consultative. Le budget annuel
s'élève aduellement à plus de 700 millions
de florins.
'1 L"!I. - _! 11 - u. ,--
Les inues iNeerianuaises uccuicnutics
t-omprennent, dans le continent sud-améri-
cain, la colonie de Surinam et les Iles de
Curaçao, Aruba et llonaire. Toutes ces ré-
g ions ne comprennent que 190.000 habi-
tants.
L'Administration suprême des Indes
Néerlandaises est d'après l'article 60 de la
Constitution entre les mains du Roi, donc,
politiquement parlant, entre les mains du
miinistre des Colonies responsable devant
les Etats Généraux. Dans la mesure où
les ilois particulières n'attribuent (pas de
droits spéciaux à d'autres assemblées, l'Ad-
; ministration est exercée dans les Indes
• Néerlandaises par le Gouverneur général,
dans les Indes Occidentales par le Gouver-
neur. Le Gouverneur général est « soutenu »
par le Conseil des Indes, dont les mem-
bres sont nommés par le Roi et par les
Directeurs des départements de l'Adminis-
tration générale, qui sont nommés par le
Gouverneur général.
L'Administration supérieure a toujours le
droit de veto.
Le budjet est normalement établi par le
Gouverneur général lorsque l'accord est réa-
lisé avec le « Volksraad JI mais il doit
prendre force de loi, aux Pays-Bas, devant
le Parlement. Donc, bien que le dernier
mot soit encore laissé à la métropole, des
pas importants ont été faits, ces dernières
années, vers l'administration autonome.
Le « Volksraad » constitue le Parlement
Indien. Il se compose en partie de » mem-
bres élus, en partie de membres nommés par
le Gouverneur général. Actuellement, il
comprend 25 membres indigènes (dont 20
élus), 30 Néerlandais (dont 15 élus) et
5 Chinois (dont 3 élus). La deuxième Cham.
bre des Etats Généraux est présentement
saisie d'un projet de loi élevant à 30 le
nombre des représentants indigènes et ré-
duisant à 25 celui des Néerlandais,
Le Président du « Volksraad » est nom-
mé par le Roi, c'est-à-dire par le Ministre
des Colonies.
Chaque groupe de populations élit ses
propres représentants, de telle sorte que
les listes électorales sont au nombre de
trois : Indigènes, Néerlandais, Chinois.: Les
électeurs pour le « Volksraad » sont les
membres des Conseils régionaux et locaux,
qui se composent en partie de membres
élu, en partie de membres nommés. Le
droit de vote est encore très limité et,
ainsi, l'influence de la masse des indigènes
sur les corps de représentants est encore
très restreinte. Il est vrai qu'on ne peut
songer à établir immédiatement le suffrage
universel, dans ce pays où la population
comprend encore plus de 90 d'illettrés.
'1 _8 - -
lin 1922, une rerorme administrative a
été réalisée qui tend à décentraliser da-
• vantage l'administration et à accroître l'in-
fluence des indigènes dans l'administration
locale et régionale. On ne peut encore por-
ter (le jugement sur les résultats de cette
réforme. Le but cherché est une division
du pays en provinces et en cantons admi-
nistrés par des Conseils composés en majo-
rité d'indigènes.
A Java et dans quelques régions des In-
des Néerlandaises dont le développement
est relativement élevé, cette réforme exercera
bientôt des effets heureux. Mais ailleurs,
là où la population est encore en retard,
il n'en sera pas ainsi avant longtemps.
L'un des principes fondamentaux dont
jouit le Gouvernement pour l'administration
des Indes est le suivant : laisser la popula-
tion indigène, partout où les circonstances
le permettent, à l'administration de ses
chefs propres et reconnus par le Gouver-
nement, sous le contrôle suprême du Gou-
vernement. Ce contrôle s'exerce par l'inter-
médiaire des fonctionnaires européens, et il
arrive, dans beaucoup de cas, que les chefs
indigènes sont de simples agents des auto-
rités supérieures néerlandaises.
On doit encore distinguer, dans le terri-
toire des Indes Néerlandaises, les terri-
toires qui sont directement administrés par
le Gouverneur général et les territoires où
les princes indigènes ont conservé leurs
droits d'administration, du moins en grande
partie. Mais ces territoires sont également
soumis à certaines lois générales, -qui limi-
tent les droits des princes.
La récente revision de la Constitution a
été faite dans cet esprit, de façon à trans-
mettre l'administration aux organismes
administratifs indiens, de telle sorte que la
métropole n'ait plus à s'occuper que de
questions générales.
- La transmission de l'administration aux
organismes indiens a cependant un inconvé-
nient, tout au moins apparent : car par là
la responsabilité du Gouvernement néerlan-
dais se trouve diminuée si bien que le con-
trôle du Parlement perd de sa valeur. Mais
c'est là une chose inévitable si l'on veut
passer pratiquement au droit des indigènes
de disposer d'eux-mêmes.
flmyet JVéaielle,
Député de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Membre de la Commission des Mines.
8
Les peintres français de Maroc
Les peintres et sculpteurs français du
Maroc font leur deuxième exposition à la
Galerie Simonson, 19, rue Caumartin. Nous
trouvons là des artistes qui sont pour la plu-
part fixés au Maroc : Jacques Majorelle, de
Marrakech, dont les vues de Moulay-Idnss
et du Grand Atlas sont traitées par le pro-
cédé minutieux et stylisé en faveur chez les
illustrateurs modernes ; Matteo Brondy, de
Meknès, dont les aquarelles de chevaux et
de chameaux sont fort réussies.
Parmi les artistes fixés à Rabat, signalons
Fosso, avec des dessins franchement croqués
et très justement rehaussés de couleur; Pina-
tel, avec les villages routes du Haut Atlas ;
Mammeri, avec le cimetière de Salé et ses
rues de Rabat ; Jean Hainaut, avec les mar-
chands de tapis du. souk d'Axrou ; Mlle Dan-
delot, puis Baldoni, inspecteur des arts in-
digènes à Rabat, avec un nu fort bien rendu,
et une terrasse de la casbah des Oudaïas;
enfin Mme Barrière-Prévost, avec des aqua-
relles très délicates dont la facture rappelle
celle de Maurice Boutet de Monvel.
De Fez, aucun envoi de Mlle Delorme.
Mlle Suzanne Crépin, avec des négrillons et
des bourricots aux contours précis; M. Vi-
caire, inspecteur des arts indigènes à Fez,
avec l'oued Sefrou et le cimetière de Bab
avec
Mahrouk dont il a su rendre toute la poésie.
De Casablanca, M. Brindeau de Jarry,
avec les villages de Tagadirt, dans le Grand
Atlas, et J. H. Derche, avec des vieilles mai-
sons à Asguine.
Parmi ceux qui n'habitent pas le Maroc
d'une façon permanente, citons Suréda, Baès,
Gabriel Rousseau, Mme Drouet-Cordier,
Comminal, Yves Brayer, miss Grace Ravlin
et en sculpture Sandoz et P. Moreau-Vau-
thier.
Au Salon d'automne, c'est Suréda et Raoul
du Gardier qui sont les meilleurs parmi les
orientalistes : le premier avec sa grande
composition des femmes juives au cimetière,
le second avec une femme voilée ; nous trou-
vons encore René Piot, Mainssieux, Quel-
vée, Chalten et les paysages d'Orient, d'Au-
tral et de Raymond Kœnig. En sculpture,
les animaux stylisés de Ponpon.
Outre une section polonaise, le Salon
d'automne montre cette année, sous le nom
de « Jubilé ni une œuvre choisie de chacun
des membres les plus importants de ce grou-
pement et cela constitue une attraction réelle
a ce Salon, d'ailleurs fort bien présenté.
Tamaris.
Un reaanpuble globc trotltr
«♦«
Le capitaine italien Antonio Zetto, de
Trieste, était parti en décembre 1918, à la
suite d'un pari, pour effectuer le tour du
monde à pied, dans un délai de dix ans.
D'après les conditions fixées, il ne devait
emporter ni vivres ni armes et, pour la
traversée des mers, il avait l'obligation de
trouver de l'occupation à bord des bateaux
qu'il empruntait, n'ayant pas le droit de
payer son passage.
Après avoir parcouru l'Amérique du
Nord, l'Afrique et une grande partie de
l'Asie, il vient d'arriver en Indochine, mais
va perdre son pari parce qu'il n'a pas ter-
miné le parcours dans les délais fixés.
Le capitaine a raconté les péripéties de
son voyage, dont plusieurs furent assez
dramatiques.
Dans le Sahara, il parcourut 60 kilo-
mètres à pied sans pouvoir se désalté-
rer. Dans le Turkestan, il fut assailli par
des nomades et, roué de coups, n'échappa
que par miracle à la mort. Un peu plus
tard, au Thibet, il fut saisi par des fanati-
ques et emprisonné pendant plusieurs
jours.
–t
L'Aviation Coloniale
111
En Méditerranée
On est sans nouvelles de l'hydravion
Mdtéore, piloté par l'aviateur Giraud, qui
avait quitta Naples hier, à 8 h. 20, et qui,
par suite d'une panne d'essence, avait dû
amerrir en vue des côtes de la Corse.
Les bateaux de sauvetage de Bastia,
ainsi que le chasseur 81, signalent qu'ils ont
croisé toute la nuit dans les parages sans
aucun résultat. Par suite du gros temps,
les bateaux de sauvetage ont dû regagner
Bastia. Toutefois, le torpilleur Simoun a
quitté cette nuit Toulon pour Bastia, afin
de procéder à da nouvelles recherches qui,
actuellcment, sont dirigées dans le sud
d'Alistro.
Les premières visées italiennes
sur la Régence de Tnnis
La simple préface d'une étude de
M. Ch. Monchicourt sur une no-
tice de Louis Calligaris, à propos
de Tunis, nous en apprend plus sur l his-
toire de la Régence au xix" siècle que bien
d'autreî écrits.
-- --- - -- -
Nous y lISOIIS, par exemple, que le Pié-
montais Louis Calligaris, après avoir pro-
fessé la géométrie et la trigonométrie à
l'Ecole militaire d'Eski Serai de Constan-
linople, s'en fut en 1833, lors de la signa-
ture du Traité de Kutaije, sur les rives de
la Medjerda, oil le bey Hassive H réunis-
sait un noyau d'armée régulière et donnait le
btanle à ta modernisation de la Régence.
Les notions de lanvue arabe aue Calligaris
avait acquises en Syrie l'engagent à se per-
fectionner dans cette langue avec une ardeur
méritoire et nous le verrons plus tard écrire
dans cette langue son Histoire de l'Empe-
reur Napoléon ier, une nomenclature arabe de
la politique, de la guerre des arts et des
sciences modernes, et 4e nombreuses traduc-
tions d'ouvrages militaires.
C'est Calligaris qui, sur le modèle otto-
man, préconise la création dans le beylik de
l'Ordre du Nicham Iftikhar, idée à laquelle
se rallia le bey Mustapha peu avant sa mort.
Son successeur Ahmed Bey fut en réalité le
premier dispensateur de cet ordre de ClItTJ
lerie.
Par contre, l'insistance de Calligaris ame-
na Ahmed Bey à fonder en 1840 l'Ecole
polytechnique (Makteb harbi) ou Makteb el
ouloum el harbia) que dirigea notre Piémon-
tais jusqu'en 1853. (U" officier français,
Verrier, était chargé de l'instruction militaire
théorique et pratique, un Italien, Troani y~
enseignait le français et l'italien.)
Dans cette publication de M. Ch. Monchi-
court dans la Revue, rie l'Histoire ne" Co-
lonies - françaises (septembre -octobre 1928),
nous voyons que Calligaris faillit être atta-
ché, en qualité d'interprète à la mission de
délimitation de la frontière algéro-tuni-
sienne dont faisaient partie M. Nehed et le
colonel de Senilhes sous la haute direction
de Scander, Agha des Spahis. Mais notre
Consul à Tunis, M. de Lagan, s'y opposa en
raison de ce que a ce Sarde. chef de ce qu'on
appelle à Tunis l'Ecole polytechnique, nous
est peu favorabll. »
En 1852, ce fut le capitaine français Cam-
penon (futu, ministre de la Guerre du ca-
binet Brisson) qui succéda à Calligaris dans
la direction de l'Ecole polytechnique de Tu-
ftftV
L'arabisant piémontais ne trouva pas tout
de suite de concours dans son pays pour para-
chever son oeuvre, mais en 1861, à la nais-
sance du royaume d'Italie, il rencontra des
oreilles plus ouvertes à ses demandes et on
le nomma professeur extraordinaire d'arabe
vulgaire à l'Université de Turin. Sa gram-
maire y acquit une popularité égale à celle
de notre grammaire Machuel puisqu'une
4* édition en paraissait en 1902. Sa gram-
maire était du reste inspirée des travaux de
notre remarquable arabisant Sylvestre de
Sacv.
L'idée d'un commerce italien avec le le-
vant, que Calligaris développa dans une
leçon à l'Université de Turin, s'imposa rapi-
dement aux hommes d'Etat du nouveau
royaume. L'Italie se tourne instinctivement
vers la Méditerranée et plus spécialement
vers la Régence. Dès 1867, écrit M. Ch.
Monchicourt, commence en Tunisie cette
activité diplomatique qui, s'exerçant à Ven-
contre de notre prépondérance déjà établie et
de nos intérêts africains essentiels, nous obli-
gera, en i88r, à transformer notre préémi-
nence séculaire en Protectorat.
Par ses ouvrages et ses cours, Calltgarts
avait contribué à diriger vers les questions
et les régions musulmanes l'attention de ses
compatriotes qui, au moins dans l'ex-royau-
me Sarde, y étaient demewés jusque là tota-
lement indifférents.
A défaut des mémoires de Calligaris qu'il
n'a pu retrouver, M. Ch. Monchicourt étu-
die dans la Revue précitée la Notice sur
Tunez et la Biographie du bach Mamelouk
Hassine de l'émir Alaî.
Ernesl B.,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
COMMUNIQUÉS
On nous prie d'insérer :
Parenté
M. André Homberg, président de
la Compagnie Générale Transatlantique
n'est pas, comme il a été dit à la tri-
bune de la Chambre, lundi dernier, le
frère mais un cousin très éloigné de
M. Octave Homberg. le fondateur de
Y Indochinoise de Cultures Tropicales et
des Minerais de la Grande Ile.
Timbres
Contrairement à certaines informa-
tions publiées par plusieurs de nos
confrères, le timbre commémoratif de
Jeanne d'Arc 1929 n'est pas de M. de
la Nézière, quoi qu'il en rappelle la ma-
nière.
Artistes Coloniaux
On informe qu'une part prépondé-
rante sera réservée N à tous les artistes
vraiment coloniaux dans les divers tra-
vaux de l'Exposition Coloniale de Vin-
cennes.
Au Tonkin. -
-
L'Agriculture en 1927
<–
On peut considérer l'année 1927 comme
une bonne année agricole au Tonkin.
L'ensemble des deux récoltes de riz a
donné un excédent de 300.000 tonnes sur la
moyenne des sept dernières années et de près
de 500.000 tonnes sur 1926. La récolte du
mais de 102.423 tonnes en 1926, est passée à
104.762 tonnes. Les cultures de théier qui
s'étendent lentement, n'ont donné qu'une
production un peu inférieure à la normale,
en raison de la sécheresse. La campagne
séricicole a été assez satisfaisante. La sur-
- ---- --------------. -- ---
face occupée par les cultures vivrières a
perdu 2.000 hectares sur l'année précédente.
L'arachide a gagné 300 hectares, ce qui porte
à 1.347 hectares la surface ensemencée en
1927. Le tabac, principalement dans les pro-
vinces de Hai-Duong, Kiên-An et Thaï-Binh
a donné lieu à des affaires très appréciables.
Le cotonnier, cultivé sur 1.600 hectares,
dans les régions montagneuses et dans les
provinces du Delta, est resté stationnaire.
La culture du laquier, dont la province de
Phu-Tho avait jusqu'ici le monopole, gagne
les provinces limitrophes de Yên-Bay et de
T uyên-Quang.
Quant aux caféiers, surtout cultivés sur
les concessions européennes, la récolte 1927-
1928 a été supérieure aux précédentes. Mais
il faudra bien davantage pour replacer les
colons dans une posture favorable, très éprou-
vés qu'ils furent par une série de mauvaises
récoltes.
t Toutes précautions ont été prises pour
éviter le retour d'une catastrophe semblable
à celle de 1926. Les travaux de renforcement
des digues activement menés, ont DU être
terminés avant les crues de 1928. D'autre
part, les irrigations du Song-Cau qui sont
en bonne voie d'achèvement, mettront dé-
sormais cette région à l'abri de la sécheresse.
En résumé, le pays a retrouvé sa prospé-
rité agricole, un moment fort compromise,
gr;\ce à cette année 1927 qui fut très sèche.
1
Dépêches de l'Indochine
lepe T..
Le traité commercial Franco-Chinois
M. de Martel, ministre de France à Pé-
kin, après avoir commencé à négocier avec
le docteur C. T. Wang, un nouveau traité
de commerce est revenu à Shangaf. Les
premières négociations se sont potirsuivies
dans une atmosphère de cordialité récipro-
que ; elles ont été reprises au début de la
semaine. Le représentant de la France a
reçu de son gouvernement des instructions
complémentaires. Le ministre d'Angleterre
et le chargé d'allaires de Suède, sont arri-
vés à Nankin pour négocier de nouveaux
traités ; le ministre de Hollande s'y trouve
également.
(Par dépêche.)
Quand un typhon à passé
Sauvons les arbres Indochinois
Les forces néfastes des typhons sont con-
nues. Le Tonkin récemment fut durement
éprouvé par la violence de l'un d'eux. Non
seulement, il causa la perte si douloureuse
du « Cap-Lay », mais encore, jeta bas des
maisons, déracina, brisa nombre de beaux
arbres.
En ce qui concerne les arbres, il est bon
de savoir qu'un arbre couché, dans son plein
développement, par un typhon, n'est pas né-
cessairement un arbre perdu.
La constatation en a été faite en Indochine
et ailleurs.
Le « Philippine Agriculturist » a publié, à
ce sujet, un rapport très concluant, de M.
Rafaël Espino, des Services de l'Agriculture
aux Philippines. Ce document donne les id-
sultats obtenus par le redressement des ar-
bres abattus par le typhon du 5 novembre
1926 et qui furent sauvés de la mort. La
méthode en est simple.
Dès que le typhon a passé, l'arbre redressé
sur place et sa reprise assurée, il faut couper
les branches. On ne laisse à chaque arbre
que le tronc et les grosses ramifications. Les
racines endommagées sont sectionnées du
côté de la chute et du côté opposé. Le tronc
est redressé au moyen d'un dispositif des
moins compliqués. Il suffit de cinq ou six
ouvriers pour le manœuvrer.
On peut encore étayer avec des pieux les
arbres déracinés, pour en faciliter la reprise.
La plupart du temps, une semaine après les
feuilles apparaissent. Une année écoulée, et
les arbres ont repris leur aspect et leur vé-
gétation normale.
On voit tout l'avantage de ce sauvetage
moins onéreux que le remplacement par
d'autres arbres de pépinière. Surtout quand
il s'agit d'arbres d'ornement, d'arbres frui-
tiers ou d'arbres industriels dont la valeur
est tributaire de leur développement.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies qu'a
la date du 8 décembre 1928, le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. 50.
.,.,
Un hommage anglais
à la colonisation française
.t.
.M. Cadclt, rédacteur en chef du Times
et spécialement chargé, dans le grand quo-
tidien britannique, de la politique étran-
gère a déclaré, au moment de son départ
t'u Maroc, que ce qui l'avait le plus frappé,
était le loyalisme des indigènes à l'égard
de la France.
Chez nous, dans nnde, n-t-ii dit notam-
ment, les habitants questionnés sur leur natio-
nalité répondent qu'ils sont hindous ou qu'in
somt musulmans. Ici, des marocains, des séné-
galois, ont dit qu'ils étaient Français.
Cela, joint à l'ndmirahlc essor que j'ai cons-
taté dans toute votre Afrique du Nord, me per-
met de conclure que votre politique coloniale
d'assimilation mérite une très grande admira-
tion.
LIRE EN 2* PAGE :
Au Sénat.
A la Chambre.
Notre aviation coloniale
> mim <
Aujourd'hui
Où en sommes-nous? Dans une très large
mesure, à la période d'études.
Ce n'est pas qu'il faille mépriser les
« réalisations » que la métropole peut porter
à son actif.
La ligne Toulouse-Dakar, par exemple,
avec son prolongement transatlantique et
sud-américain, a coûté tant d'enprts, tant
ae perseverante cnergle, eue aemontre si
éloquemment, chaque jour, la valeur de
ci l'élément rapidité » pour, tout au moins,
le frêt postal, qu'elle constitue à la fois une
oeuvre pratique et un exemple du plus haut
intérêt. Et soit dit en passant - elle a
en outre une valeur de démonstration poli-
tique : il n'y a plus de place sur le globe
pour les rébellions, les « dissidences », les
chantages meurtriers du genre de ceux que
l'on constate encore au Rio de Oro et chez
quelques tribus du Maroc français. Ces actes
ressortissent purement et simplement au ban-
ditisme. Leurs auteurs qui peuvent, eux, si
bon leur semble, jouir chez nous des avanta-
ges de la vie policée, doivent se soumettre,
de gré ou de force, à la loi du progrès. S'il
est exact que, parfois, leur hostilité a été
encouragée à notre détriment par des in-
fluences étrangères, cet oubli du devoir euro-
péen touche à la démence. Toute l'Europe
devrait s'incliner devant la France en la re-
merciant de l'énorme et génial labeur par le-
quel elle a ouvert le continent africain à la
civilisation, et dont l'aviation peut très vite
centupler l'efficacité. Mais poursuivon.
La ligne d'Antibes à Bône ou Tunis, par
Ajaccio, si elle n'a pas contre elle des sur-
vivances d'instinct primitif, doit compter
avec les dangers d'une longue traversée
« sur-marine ». Elle assure donc avec
une régularité. relative un service bi-hebdo-
madaire sur un parcours de 860 kilomètres.
Sur Marseille-Alger, nous en sommes tou-
jours aux essais, et la ligne Toulouse-Oran,
par Alicante, est provisoirement abandon-
née ( jusqu'à la création, sans doute, de la
ligne Paris-Madagascar).
Du côté de la Syrie et de l'Extrême-Orient,
l'on se documente, l'on suppute.. l'on calcule,
l'on travaille, certes, mais presque tout est
à faire.
En ce qui concerne l'.établissement de ré-
seaux aériens à l'intérieur de nos colonies,
l'Afrique Ocidcntalc française possède 15 ter-
rains -de base, 19 stations radjo-métlorologi-
ques, et elle a reconnu 250 terrains de se-
cours ; en A. E. F., 8 terrains ont été re-
connus et Madagascar est encore moins
avancée.
Les escadrilles militaires, cependant, en
Afrique comme en Indochine, par leurs re-
connaissances, leurs prises de vues, leurs
levers de plans, préparent de leur mieux les
voies à l'aviation commerciale.
Demain
L'on ne peut que regretter que la ligne
France-Indochine ne puisse être réalisée dans
un très proche avenir. Mais cette ligne de-
vant être intcrnatL- -'ale et nécessiter des tra-
vaux préparatoires de la plus grande com-
rexité, il faut convenir que ce sont les liai-
sons franco-africaines et inter-africaines qui
demandent à être les premières aménagées.
Grâce aux nombreux raids de nos pilotes,
militaires ou civils, ainsi que nous l'avons
noté, les « axes » des futures liaisons transa-
fricaincs sont d'ores et déjà déterminés.
M. L. Hirschauer, ingénieur en chef de
l'aéronautique, distingue, dans UI\C récente
étude, les lignes suivantes
Une transversale nord-sud partirait, d'Oran,
droit sur Colomb-Bechar et Gao, d'où un
embranchement s'infléchirait vers l'Ouest
pour gagner Kayes et Dakar. Oran-Gao est
une voie que nombre d'avions ont déjà par-
courue et qui a l'avantage à la fois d'être
doublée par une route automobile et cPéviter
le survol du périlleux Rio de Oro. fpeus-etire
même, à son profit, la ligne directe de Ca-
sablanca à Dakar sera-t-elle abandonnée,
tant que le Sahara espagnol n'offrira pas
plus de sécurité).
De Gao, uiie ligne de grande envergure,
par Niamey et Bangui, gagnerait le Congo
Belge et de là, par Stanleyville, Albertville
et Elisabethville, atteindrait le Mozambique,
puis Majunga et Tananarive. L'on sait qu'à
cet égard, un accord est réalisé entre la
France et la Belgique. (Rien ne parait plus
souhaitable que d'avoir bientôt à enregis-
trer les résultats pratiques de cet accord, et
nous y reviendrons).
De Gao également partirait une route
aérienne Ouest-Est, vers le lac Tchad et
Fort-Lamy, puis El Obeid et la Côte des
Somalis.
Enfin, une ligne Tanger-Le Caire emprun-
terait sur une grande partie de son parcours
un itinéraire purement français. Et Le Caire
serait comme une plaque tournante d'où
partiraient la ligne anglaise sur Le Cap
et la ligne des Indes, pour ne citer que les
principales.
Un autre éminent spécialiste, M. le Com-
mandant de Premorel, chef du service de l'aé-
ronautique coloniale au Ministère des Colo-
nies, signale aussi le bien-fondé du choix
(dû aux études du Commandant Dagnaux)
de la route Oran-Gao, prolongée vers le
Congo Belge, comme axe de liaison t ntre la
France et Madagascar.
L'on mettra d'abord une semaine pour aller
de Paris - au Congo, et trois ou quatre jours
lorsque le jalonnement lumineux permettra
les vols de nuit. Déplus, la ligne Oran-
Madagascar, écrit le Commandant de Pre-
morel, (c coupera (à Brokenhil) l'itinéraire
Le Caire-Le Cap, puis elle traveTna les
colonies portugaises ». Et nous soulignons
ce qui suit : « La ligne dit (ePllrt africain
est ttonc appelée à desservir, dans tes meil-
leures conditions de rllpidité. tout un conti-
nent où, jusqu'à présent, les liaisons sont
lentes et difficiles.
Cette grande artère qui, du nord au sud,
traversera le pays noir, est appelée à deve-
nir Vaxe nuquel se rattacheront fes lignes
locales destinées à l'alimenter en desservant
les centres éloienés. »
Quant aux autres lignes à prévoir, tou-
jours d'après le même auteur, ce Kiit :
Tunis-Alger-Oran-Fez-Rabat ;
Dakar-Bamako-Niarncr- Tchad-Ab,,!. her-Kar-
thoum-Djibouti ;
Dakar-Konakry-Grand-Bassam ;
Bangui - Yaounde-Douala-La-Nigeria - Nia-
mey ;
Bangui-Brazzaville-Pointe-Noire :
Liaison de Tananarive avec les principaux
centres de Madagascar.
Nous pouvions dire, à juste titie, qu'un
champ immense s'offrait à l'activité de nos
constructeurs, s'ils voulaient bien tourner
leurs regards du côté des colonies tiançaises.
Et encore n'avons-nous guère parle que de
l'Afrique, en attendant que la liaison France-
Indochine soit à échéance un peu moins
lointaine.
Nous dirons prochainement ce qui, à notre
avis, presse le plus.
ilndré Gonflai
P. S. - Cet article tait écrit avant que le
budget de l'air ne vint devant la Chambre.
Tous ceux qui estiment avec nous qu'' le déve-
loppement de l'aviation dans nos colonies est
pour elles une question vitale, doivent, constater
avec joie la place qu'il a prise dans :0'<; récents
débats.
Le voyage de M. Bordes
A Oran et Sidi-bel-Abbès
Le Conseil général d'Oran a offert,avant-
hier soir, au Gouverneur général, un
grand banquet à l'issue duquet le président
du Conseil général l'a remercié tout part;-
culièrement de sa visite, qui a eu déjd
comme premier effet d'amener un heu-
reux apaisement dans les esprits et qui ou-
vre aussi une ère de concorde et de conci-
liation dans l'Oranie.
Il a enfin rendu nommage à l œuvre et
au bel exemple de travail, de dévouement
et de justice que M. Bordes donne à toute
la colonie.
M. ïîordes, Gouverneur général de t'Al-
grie, accompagné de M. Brière, député, et
de nombreux délégués financiers et con-
seillers généraux, a inauguré, hier après-
midi, le monument aux morts de Sidi-bel-
Abbès. La population lui a fait un chaleu-
reux accueil.
A Mostaganem
M. Bordes, Gouverneur général de t'At-
gérie, a visité hier Mostaganem, oit il s'est
rendu compte sur place des travaux de ré-
fection des quartiers détruits en ville et
dans la région par le sinistre de novem-
bre dernier. Il a reçu notamment une délé-
gation de sinistrés qui l'ont remercié des
résultats déjà obtenus grdce aux efforts
conjugués des différentes administrations.
(Par dépéchc.)
LE PRIX NOBEL
III
Le docteur Nioolle à Stockholm
La remise solennelle des prix Nobel a
eu lieu arec le cérémonial habituel hier
après-midi, dans la grande salle de la Mai-
son des cnnciu ts de StodilwlJn.
Le docteur Nicolle, directeur de l'Institut
Pasteur de Tunis, a reçu des mains du
Roi le prix en argent, le diplôme et la mé-
daille d'or qui lui avaient été attribués.
Un grand banquet auquel assistaient le
prince héritier et les princesses a réuni
tous les lauréats après la cérémonie.
(Par dép(Vhc.)
–-.
L'empereur du Japon
reçoit M. Albert Thomas
80
On annonce de ToUio que VKmpereur du.
Japon recevra Albert Thomas le 15 décem-
hre.
Le nouveau gouverneur
de l'Indochine à l'ouvrage
Par } ll'.hHIVET
os
Dans quelques jouis, M. Pascjuier prendra
possession effective de son Gouvernement gé-
néral, armé, pour commencer, des quatorze dé-
crets qu'il a su obtenir du ministère. Ces dé-
crets dessinent un premier état du large pro-
gramme esquissé par lui, dès le printemps de
cette année, en dix-neuf points, au cours d'une
conférence mémorable. Depuis lors, ce remar-
quable administrateur n'a vraisemblablement
pas modifié ses vues. Toutefois au moment de
rejoindre son poste, il est assez naturel qu'il ne
se soit livré, au point de vue politique, qu'à
peu de confidences.
Mais en ce qui concerne la partie économi-
que et financière de sa lourde tâche, moins
cr entraves existaient et il a fourni aux journa-
listes, au moment de son embarquement, d'inté-
ressantes précisions touchant la question de la
piastre. Elles concordent entièrement, du reste.
avec ses déclarations antérieures, et même avec
son programme en dix-neuf articles, bien qu'il
n'ait pas cru devoir y insérer sa solution du
problème monétaire indochinois, mais seu-
lement sa foi en la nécessité de stabi-
liser le crédit de la Colonie. Or, à l'heure
actuelle, M. Pasquier, qui très probablement
va doter la colonie d'une monnaie stable, se
défend à juste titre de vouloir la stabiliser. Il
convient de l'en approuver. Au risque d'encou-
rir le reproche de purisme, il faut dire et redire
que l' expression de stabilisation (qui indique
un acte) r.e saurait répondre en soi à rien de
réel. On comprend bien par contre ce qu'est la
stabilité d'une monnaie : c'est une situation de
fait, c'est un état (la terminaison du mot le pré-
cise). On le constate, on ne le crée pis. Du
moins pas ex nihilo, par des décrets et des
sanctions, car bien évidemment, cet a peut ré-
sulter de mesures économiques étroitement liées
à la santé du Crédit public; <;u.ind ce ne strait..
qu' en se procurant les quantités de métal pré-
cieux nécessaires pour "garantir les transaction*.
En France, l'opération baptisée du nom de sta-
bilisation a-t-elle été autre chose que la sup-
pression du cours forcé par le retour à l'étalon
or au moment jugé opportun ? M Pasquier
L ..fUMBIO 0. bomams
MARDI SOIR, 11 DECEMBRE 18
JOMMLJHjOTIDIEN
-
Rédaction & Administration :
M, IN II Wm-XMK
PARIS CI")
TtLtPH. t LOUVRB I»*t7
- RICHCLIBU 87.
e iC -Ion 0 le
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçuet au
bureau du tournai.
DIRECTEURS : Maroel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
fout les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALU.
âlOMHElENTS
avec le subblhnent illwlrde
Un an 6 Mo" 3 WOI4
Franet et
tolonies 120 a 65 » N •
ttranger 180 > 100 > if »
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tous les bureaux de poste.
La mise en valeur des colonies néerlandaises
Depuis la revision de la Constitution qui
a eu lieu en 1922, la Hollande n'a plus
de m Colonies J. Toutes ses possessions se
dénomment désormais : régions néerlan-
daises d'outre-mer.
Elles se divisent en deux parties : les
régions des Indes Orientales et celles des
Indes Occidentales. Les régions Orientales
sont de beaucoup les plus importantes.
ICI les comprennent un grand nombre d'îles
de l'archipel Indien, dont les principales
sont :
Habitants en 1920
Java 3y.000.000
Sumatra. 6.000.000
Célèbes 2.400.000
Les deux tiers de Bornéo 1.800.000
Babi et Lombok 1.500.000
et plusieurs autres petites îles.
L'ensemble des Indes Néerlandaises orien-
tales a une superficie de 1.900.000 kilomè-
tres carrés, alors que la Hollande a une
superficie de 33.000 kilomètres carrés seu-
lement. Leur population était, en 1920, de
49. 500.000 habitants dont environ 170.000
Européens. La grande majorité de la popu-
lation indigène est mahométane.
Le Gouvernement est dirigé, au nom de
la Couronne hollandaise par un Gouver-
neur général. Le budget est définitivement
approuvé par le Parlement hollandais.
Depuis 1916, il existe un « Volksraacl »
(Conseil du Peuple), qui constitue un com-
mencement de Parlement. Une partie des
membres en sont élus; les autres sont nom-.
inés par le Gouvernement. Le « Volksraad »
élit une Commission qui travaille en per-
manence avec le Gouverneur général.
Le « Volksraad » examine aussi le bud-
get; mais il ne possède aucun droit d'ini-
tiative en matière financière ni aucun pouvoir
de drliliération absolu. C'est essentiellement
une chambre consultative. Le budget annuel
s'élève aduellement à plus de 700 millions
de florins.
'1 L"!I. - _! 11 - u. ,--
Les inues iNeerianuaises uccuicnutics
t-omprennent, dans le continent sud-améri-
cain, la colonie de Surinam et les Iles de
Curaçao, Aruba et llonaire. Toutes ces ré-
g ions ne comprennent que 190.000 habi-
tants.
L'Administration suprême des Indes
Néerlandaises est d'après l'article 60 de la
Constitution entre les mains du Roi, donc,
politiquement parlant, entre les mains du
miinistre des Colonies responsable devant
les Etats Généraux. Dans la mesure où
les ilois particulières n'attribuent (pas de
droits spéciaux à d'autres assemblées, l'Ad-
; ministration est exercée dans les Indes
• Néerlandaises par le Gouverneur général,
dans les Indes Occidentales par le Gouver-
neur. Le Gouverneur général est « soutenu »
par le Conseil des Indes, dont les mem-
bres sont nommés par le Roi et par les
Directeurs des départements de l'Adminis-
tration générale, qui sont nommés par le
Gouverneur général.
L'Administration supérieure a toujours le
droit de veto.
Le budjet est normalement établi par le
Gouverneur général lorsque l'accord est réa-
lisé avec le « Volksraad JI mais il doit
prendre force de loi, aux Pays-Bas, devant
le Parlement. Donc, bien que le dernier
mot soit encore laissé à la métropole, des
pas importants ont été faits, ces dernières
années, vers l'administration autonome.
Le « Volksraad » constitue le Parlement
Indien. Il se compose en partie de » mem-
bres élus, en partie de membres nommés par
le Gouverneur général. Actuellement, il
comprend 25 membres indigènes (dont 20
élus), 30 Néerlandais (dont 15 élus) et
5 Chinois (dont 3 élus). La deuxième Cham.
bre des Etats Généraux est présentement
saisie d'un projet de loi élevant à 30 le
nombre des représentants indigènes et ré-
duisant à 25 celui des Néerlandais,
Le Président du « Volksraad » est nom-
mé par le Roi, c'est-à-dire par le Ministre
des Colonies.
Chaque groupe de populations élit ses
propres représentants, de telle sorte que
les listes électorales sont au nombre de
trois : Indigènes, Néerlandais, Chinois.: Les
électeurs pour le « Volksraad » sont les
membres des Conseils régionaux et locaux,
qui se composent en partie de membres
élu, en partie de membres nommés. Le
droit de vote est encore très limité et,
ainsi, l'influence de la masse des indigènes
sur les corps de représentants est encore
très restreinte. Il est vrai qu'on ne peut
songer à établir immédiatement le suffrage
universel, dans ce pays où la population
comprend encore plus de 90 d'illettrés.
'1 _8 - -
lin 1922, une rerorme administrative a
été réalisée qui tend à décentraliser da-
• vantage l'administration et à accroître l'in-
fluence des indigènes dans l'administration
locale et régionale. On ne peut encore por-
ter (le jugement sur les résultats de cette
réforme. Le but cherché est une division
du pays en provinces et en cantons admi-
nistrés par des Conseils composés en majo-
rité d'indigènes.
A Java et dans quelques régions des In-
des Néerlandaises dont le développement
est relativement élevé, cette réforme exercera
bientôt des effets heureux. Mais ailleurs,
là où la population est encore en retard,
il n'en sera pas ainsi avant longtemps.
L'un des principes fondamentaux dont
jouit le Gouvernement pour l'administration
des Indes est le suivant : laisser la popula-
tion indigène, partout où les circonstances
le permettent, à l'administration de ses
chefs propres et reconnus par le Gouver-
nement, sous le contrôle suprême du Gou-
vernement. Ce contrôle s'exerce par l'inter-
médiaire des fonctionnaires européens, et il
arrive, dans beaucoup de cas, que les chefs
indigènes sont de simples agents des auto-
rités supérieures néerlandaises.
On doit encore distinguer, dans le terri-
toire des Indes Néerlandaises, les terri-
toires qui sont directement administrés par
le Gouverneur général et les territoires où
les princes indigènes ont conservé leurs
droits d'administration, du moins en grande
partie. Mais ces territoires sont également
soumis à certaines lois générales, -qui limi-
tent les droits des princes.
La récente revision de la Constitution a
été faite dans cet esprit, de façon à trans-
mettre l'administration aux organismes
administratifs indiens, de telle sorte que la
métropole n'ait plus à s'occuper que de
questions générales.
- La transmission de l'administration aux
organismes indiens a cependant un inconvé-
nient, tout au moins apparent : car par là
la responsabilité du Gouvernement néerlan-
dais se trouve diminuée si bien que le con-
trôle du Parlement perd de sa valeur. Mais
c'est là une chose inévitable si l'on veut
passer pratiquement au droit des indigènes
de disposer d'eux-mêmes.
flmyet JVéaielle,
Député de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Membre de la Commission des Mines.
8
Les peintres français de Maroc
Les peintres et sculpteurs français du
Maroc font leur deuxième exposition à la
Galerie Simonson, 19, rue Caumartin. Nous
trouvons là des artistes qui sont pour la plu-
part fixés au Maroc : Jacques Majorelle, de
Marrakech, dont les vues de Moulay-Idnss
et du Grand Atlas sont traitées par le pro-
cédé minutieux et stylisé en faveur chez les
illustrateurs modernes ; Matteo Brondy, de
Meknès, dont les aquarelles de chevaux et
de chameaux sont fort réussies.
Parmi les artistes fixés à Rabat, signalons
Fosso, avec des dessins franchement croqués
et très justement rehaussés de couleur; Pina-
tel, avec les villages routes du Haut Atlas ;
Mammeri, avec le cimetière de Salé et ses
rues de Rabat ; Jean Hainaut, avec les mar-
chands de tapis du. souk d'Axrou ; Mlle Dan-
delot, puis Baldoni, inspecteur des arts in-
digènes à Rabat, avec un nu fort bien rendu,
et une terrasse de la casbah des Oudaïas;
enfin Mme Barrière-Prévost, avec des aqua-
relles très délicates dont la facture rappelle
celle de Maurice Boutet de Monvel.
De Fez, aucun envoi de Mlle Delorme.
Mlle Suzanne Crépin, avec des négrillons et
des bourricots aux contours précis; M. Vi-
caire, inspecteur des arts indigènes à Fez,
avec l'oued Sefrou et le cimetière de Bab
avec
Mahrouk dont il a su rendre toute la poésie.
De Casablanca, M. Brindeau de Jarry,
avec les villages de Tagadirt, dans le Grand
Atlas, et J. H. Derche, avec des vieilles mai-
sons à Asguine.
Parmi ceux qui n'habitent pas le Maroc
d'une façon permanente, citons Suréda, Baès,
Gabriel Rousseau, Mme Drouet-Cordier,
Comminal, Yves Brayer, miss Grace Ravlin
et en sculpture Sandoz et P. Moreau-Vau-
thier.
Au Salon d'automne, c'est Suréda et Raoul
du Gardier qui sont les meilleurs parmi les
orientalistes : le premier avec sa grande
composition des femmes juives au cimetière,
le second avec une femme voilée ; nous trou-
vons encore René Piot, Mainssieux, Quel-
vée, Chalten et les paysages d'Orient, d'Au-
tral et de Raymond Kœnig. En sculpture,
les animaux stylisés de Ponpon.
Outre une section polonaise, le Salon
d'automne montre cette année, sous le nom
de « Jubilé ni une œuvre choisie de chacun
des membres les plus importants de ce grou-
pement et cela constitue une attraction réelle
a ce Salon, d'ailleurs fort bien présenté.
Tamaris.
Un reaanpuble globc trotltr
«♦«
Le capitaine italien Antonio Zetto, de
Trieste, était parti en décembre 1918, à la
suite d'un pari, pour effectuer le tour du
monde à pied, dans un délai de dix ans.
D'après les conditions fixées, il ne devait
emporter ni vivres ni armes et, pour la
traversée des mers, il avait l'obligation de
trouver de l'occupation à bord des bateaux
qu'il empruntait, n'ayant pas le droit de
payer son passage.
Après avoir parcouru l'Amérique du
Nord, l'Afrique et une grande partie de
l'Asie, il vient d'arriver en Indochine, mais
va perdre son pari parce qu'il n'a pas ter-
miné le parcours dans les délais fixés.
Le capitaine a raconté les péripéties de
son voyage, dont plusieurs furent assez
dramatiques.
Dans le Sahara, il parcourut 60 kilo-
mètres à pied sans pouvoir se désalté-
rer. Dans le Turkestan, il fut assailli par
des nomades et, roué de coups, n'échappa
que par miracle à la mort. Un peu plus
tard, au Thibet, il fut saisi par des fanati-
ques et emprisonné pendant plusieurs
jours.
–t
L'Aviation Coloniale
111
En Méditerranée
On est sans nouvelles de l'hydravion
Mdtéore, piloté par l'aviateur Giraud, qui
avait quitta Naples hier, à 8 h. 20, et qui,
par suite d'une panne d'essence, avait dû
amerrir en vue des côtes de la Corse.
Les bateaux de sauvetage de Bastia,
ainsi que le chasseur 81, signalent qu'ils ont
croisé toute la nuit dans les parages sans
aucun résultat. Par suite du gros temps,
les bateaux de sauvetage ont dû regagner
Bastia. Toutefois, le torpilleur Simoun a
quitté cette nuit Toulon pour Bastia, afin
de procéder à da nouvelles recherches qui,
actuellcment, sont dirigées dans le sud
d'Alistro.
Les premières visées italiennes
sur la Régence de Tnnis
La simple préface d'une étude de
M. Ch. Monchicourt sur une no-
tice de Louis Calligaris, à propos
de Tunis, nous en apprend plus sur l his-
toire de la Régence au xix" siècle que bien
d'autreî écrits.
-- --- - -- -
Nous y lISOIIS, par exemple, que le Pié-
montais Louis Calligaris, après avoir pro-
fessé la géométrie et la trigonométrie à
l'Ecole militaire d'Eski Serai de Constan-
linople, s'en fut en 1833, lors de la signa-
ture du Traité de Kutaije, sur les rives de
la Medjerda, oil le bey Hassive H réunis-
sait un noyau d'armée régulière et donnait le
btanle à ta modernisation de la Régence.
Les notions de lanvue arabe aue Calligaris
avait acquises en Syrie l'engagent à se per-
fectionner dans cette langue avec une ardeur
méritoire et nous le verrons plus tard écrire
dans cette langue son Histoire de l'Empe-
reur Napoléon ier, une nomenclature arabe de
la politique, de la guerre des arts et des
sciences modernes, et 4e nombreuses traduc-
tions d'ouvrages militaires.
C'est Calligaris qui, sur le modèle otto-
man, préconise la création dans le beylik de
l'Ordre du Nicham Iftikhar, idée à laquelle
se rallia le bey Mustapha peu avant sa mort.
Son successeur Ahmed Bey fut en réalité le
premier dispensateur de cet ordre de ClItTJ
lerie.
Par contre, l'insistance de Calligaris ame-
na Ahmed Bey à fonder en 1840 l'Ecole
polytechnique (Makteb harbi) ou Makteb el
ouloum el harbia) que dirigea notre Piémon-
tais jusqu'en 1853. (U" officier français,
Verrier, était chargé de l'instruction militaire
théorique et pratique, un Italien, Troani y~
enseignait le français et l'italien.)
Dans cette publication de M. Ch. Monchi-
court dans la Revue, rie l'Histoire ne" Co-
lonies - françaises (septembre -octobre 1928),
nous voyons que Calligaris faillit être atta-
ché, en qualité d'interprète à la mission de
délimitation de la frontière algéro-tuni-
sienne dont faisaient partie M. Nehed et le
colonel de Senilhes sous la haute direction
de Scander, Agha des Spahis. Mais notre
Consul à Tunis, M. de Lagan, s'y opposa en
raison de ce que a ce Sarde. chef de ce qu'on
appelle à Tunis l'Ecole polytechnique, nous
est peu favorabll. »
En 1852, ce fut le capitaine français Cam-
penon (futu, ministre de la Guerre du ca-
binet Brisson) qui succéda à Calligaris dans
la direction de l'Ecole polytechnique de Tu-
ftftV
L'arabisant piémontais ne trouva pas tout
de suite de concours dans son pays pour para-
chever son oeuvre, mais en 1861, à la nais-
sance du royaume d'Italie, il rencontra des
oreilles plus ouvertes à ses demandes et on
le nomma professeur extraordinaire d'arabe
vulgaire à l'Université de Turin. Sa gram-
maire y acquit une popularité égale à celle
de notre grammaire Machuel puisqu'une
4* édition en paraissait en 1902. Sa gram-
maire était du reste inspirée des travaux de
notre remarquable arabisant Sylvestre de
Sacv.
L'idée d'un commerce italien avec le le-
vant, que Calligaris développa dans une
leçon à l'Université de Turin, s'imposa rapi-
dement aux hommes d'Etat du nouveau
royaume. L'Italie se tourne instinctivement
vers la Méditerranée et plus spécialement
vers la Régence. Dès 1867, écrit M. Ch.
Monchicourt, commence en Tunisie cette
activité diplomatique qui, s'exerçant à Ven-
contre de notre prépondérance déjà établie et
de nos intérêts africains essentiels, nous obli-
gera, en i88r, à transformer notre préémi-
nence séculaire en Protectorat.
Par ses ouvrages et ses cours, Calltgarts
avait contribué à diriger vers les questions
et les régions musulmanes l'attention de ses
compatriotes qui, au moins dans l'ex-royau-
me Sarde, y étaient demewés jusque là tota-
lement indifférents.
A défaut des mémoires de Calligaris qu'il
n'a pu retrouver, M. Ch. Monchicourt étu-
die dans la Revue précitée la Notice sur
Tunez et la Biographie du bach Mamelouk
Hassine de l'émir Alaî.
Ernesl B.,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
COMMUNIQUÉS
On nous prie d'insérer :
Parenté
M. André Homberg, président de
la Compagnie Générale Transatlantique
n'est pas, comme il a été dit à la tri-
bune de la Chambre, lundi dernier, le
frère mais un cousin très éloigné de
M. Octave Homberg. le fondateur de
Y Indochinoise de Cultures Tropicales et
des Minerais de la Grande Ile.
Timbres
Contrairement à certaines informa-
tions publiées par plusieurs de nos
confrères, le timbre commémoratif de
Jeanne d'Arc 1929 n'est pas de M. de
la Nézière, quoi qu'il en rappelle la ma-
nière.
Artistes Coloniaux
On informe qu'une part prépondé-
rante sera réservée N à tous les artistes
vraiment coloniaux dans les divers tra-
vaux de l'Exposition Coloniale de Vin-
cennes.
Au Tonkin. -
-
L'Agriculture en 1927
<–
On peut considérer l'année 1927 comme
une bonne année agricole au Tonkin.
L'ensemble des deux récoltes de riz a
donné un excédent de 300.000 tonnes sur la
moyenne des sept dernières années et de près
de 500.000 tonnes sur 1926. La récolte du
mais de 102.423 tonnes en 1926, est passée à
104.762 tonnes. Les cultures de théier qui
s'étendent lentement, n'ont donné qu'une
production un peu inférieure à la normale,
en raison de la sécheresse. La campagne
séricicole a été assez satisfaisante. La sur-
- ---- --------------. -- ---
face occupée par les cultures vivrières a
perdu 2.000 hectares sur l'année précédente.
L'arachide a gagné 300 hectares, ce qui porte
à 1.347 hectares la surface ensemencée en
1927. Le tabac, principalement dans les pro-
vinces de Hai-Duong, Kiên-An et Thaï-Binh
a donné lieu à des affaires très appréciables.
Le cotonnier, cultivé sur 1.600 hectares,
dans les régions montagneuses et dans les
provinces du Delta, est resté stationnaire.
La culture du laquier, dont la province de
Phu-Tho avait jusqu'ici le monopole, gagne
les provinces limitrophes de Yên-Bay et de
T uyên-Quang.
Quant aux caféiers, surtout cultivés sur
les concessions européennes, la récolte 1927-
1928 a été supérieure aux précédentes. Mais
il faudra bien davantage pour replacer les
colons dans une posture favorable, très éprou-
vés qu'ils furent par une série de mauvaises
récoltes.
t Toutes précautions ont été prises pour
éviter le retour d'une catastrophe semblable
à celle de 1926. Les travaux de renforcement
des digues activement menés, ont DU être
terminés avant les crues de 1928. D'autre
part, les irrigations du Song-Cau qui sont
en bonne voie d'achèvement, mettront dé-
sormais cette région à l'abri de la sécheresse.
En résumé, le pays a retrouvé sa prospé-
rité agricole, un moment fort compromise,
gr;\ce à cette année 1927 qui fut très sèche.
1
Dépêches de l'Indochine
lepe T..
Le traité commercial Franco-Chinois
M. de Martel, ministre de France à Pé-
kin, après avoir commencé à négocier avec
le docteur C. T. Wang, un nouveau traité
de commerce est revenu à Shangaf. Les
premières négociations se sont potirsuivies
dans une atmosphère de cordialité récipro-
que ; elles ont été reprises au début de la
semaine. Le représentant de la France a
reçu de son gouvernement des instructions
complémentaires. Le ministre d'Angleterre
et le chargé d'allaires de Suède, sont arri-
vés à Nankin pour négocier de nouveaux
traités ; le ministre de Hollande s'y trouve
également.
(Par dépêche.)
Quand un typhon à passé
Sauvons les arbres Indochinois
Les forces néfastes des typhons sont con-
nues. Le Tonkin récemment fut durement
éprouvé par la violence de l'un d'eux. Non
seulement, il causa la perte si douloureuse
du « Cap-Lay », mais encore, jeta bas des
maisons, déracina, brisa nombre de beaux
arbres.
En ce qui concerne les arbres, il est bon
de savoir qu'un arbre couché, dans son plein
développement, par un typhon, n'est pas né-
cessairement un arbre perdu.
La constatation en a été faite en Indochine
et ailleurs.
Le « Philippine Agriculturist » a publié, à
ce sujet, un rapport très concluant, de M.
Rafaël Espino, des Services de l'Agriculture
aux Philippines. Ce document donne les id-
sultats obtenus par le redressement des ar-
bres abattus par le typhon du 5 novembre
1926 et qui furent sauvés de la mort. La
méthode en est simple.
Dès que le typhon a passé, l'arbre redressé
sur place et sa reprise assurée, il faut couper
les branches. On ne laisse à chaque arbre
que le tronc et les grosses ramifications. Les
racines endommagées sont sectionnées du
côté de la chute et du côté opposé. Le tronc
est redressé au moyen d'un dispositif des
moins compliqués. Il suffit de cinq ou six
ouvriers pour le manœuvrer.
On peut encore étayer avec des pieux les
arbres déracinés, pour en faciliter la reprise.
La plupart du temps, une semaine après les
feuilles apparaissent. Une année écoulée, et
les arbres ont repris leur aspect et leur vé-
gétation normale.
On voit tout l'avantage de ce sauvetage
moins onéreux que le remplacement par
d'autres arbres de pépinière. Surtout quand
il s'agit d'arbres d'ornement, d'arbres frui-
tiers ou d'arbres industriels dont la valeur
est tributaire de leur développement.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies qu'a
la date du 8 décembre 1928, le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. 50.
.,.,
Un hommage anglais
à la colonisation française
.t.
.M. Cadclt, rédacteur en chef du Times
et spécialement chargé, dans le grand quo-
tidien britannique, de la politique étran-
gère a déclaré, au moment de son départ
t'u Maroc, que ce qui l'avait le plus frappé,
était le loyalisme des indigènes à l'égard
de la France.
Chez nous, dans nnde, n-t-ii dit notam-
ment, les habitants questionnés sur leur natio-
nalité répondent qu'ils sont hindous ou qu'in
somt musulmans. Ici, des marocains, des séné-
galois, ont dit qu'ils étaient Français.
Cela, joint à l'ndmirahlc essor que j'ai cons-
taté dans toute votre Afrique du Nord, me per-
met de conclure que votre politique coloniale
d'assimilation mérite une très grande admira-
tion.
LIRE EN 2* PAGE :
Au Sénat.
A la Chambre.
Notre aviation coloniale
> mim <
Aujourd'hui
Où en sommes-nous? Dans une très large
mesure, à la période d'études.
Ce n'est pas qu'il faille mépriser les
« réalisations » que la métropole peut porter
à son actif.
La ligne Toulouse-Dakar, par exemple,
avec son prolongement transatlantique et
sud-américain, a coûté tant d'enprts, tant
ae perseverante cnergle, eue aemontre si
éloquemment, chaque jour, la valeur de
ci l'élément rapidité » pour, tout au moins,
le frêt postal, qu'elle constitue à la fois une
oeuvre pratique et un exemple du plus haut
intérêt. Et soit dit en passant - elle a
en outre une valeur de démonstration poli-
tique : il n'y a plus de place sur le globe
pour les rébellions, les « dissidences », les
chantages meurtriers du genre de ceux que
l'on constate encore au Rio de Oro et chez
quelques tribus du Maroc français. Ces actes
ressortissent purement et simplement au ban-
ditisme. Leurs auteurs qui peuvent, eux, si
bon leur semble, jouir chez nous des avanta-
ges de la vie policée, doivent se soumettre,
de gré ou de force, à la loi du progrès. S'il
est exact que, parfois, leur hostilité a été
encouragée à notre détriment par des in-
fluences étrangères, cet oubli du devoir euro-
péen touche à la démence. Toute l'Europe
devrait s'incliner devant la France en la re-
merciant de l'énorme et génial labeur par le-
quel elle a ouvert le continent africain à la
civilisation, et dont l'aviation peut très vite
centupler l'efficacité. Mais poursuivon.
La ligne d'Antibes à Bône ou Tunis, par
Ajaccio, si elle n'a pas contre elle des sur-
vivances d'instinct primitif, doit compter
avec les dangers d'une longue traversée
« sur-marine ». Elle assure donc avec
une régularité. relative un service bi-hebdo-
madaire sur un parcours de 860 kilomètres.
Sur Marseille-Alger, nous en sommes tou-
jours aux essais, et la ligne Toulouse-Oran,
par Alicante, est provisoirement abandon-
née ( jusqu'à la création, sans doute, de la
ligne Paris-Madagascar).
Du côté de la Syrie et de l'Extrême-Orient,
l'on se documente, l'on suppute.. l'on calcule,
l'on travaille, certes, mais presque tout est
à faire.
En ce qui concerne l'.établissement de ré-
seaux aériens à l'intérieur de nos colonies,
l'Afrique Ocidcntalc française possède 15 ter-
rains -de base, 19 stations radjo-métlorologi-
ques, et elle a reconnu 250 terrains de se-
cours ; en A. E. F., 8 terrains ont été re-
connus et Madagascar est encore moins
avancée.
Les escadrilles militaires, cependant, en
Afrique comme en Indochine, par leurs re-
connaissances, leurs prises de vues, leurs
levers de plans, préparent de leur mieux les
voies à l'aviation commerciale.
Demain
L'on ne peut que regretter que la ligne
France-Indochine ne puisse être réalisée dans
un très proche avenir. Mais cette ligne de-
vant être intcrnatL- -'ale et nécessiter des tra-
vaux préparatoires de la plus grande com-
rexité, il faut convenir que ce sont les liai-
sons franco-africaines et inter-africaines qui
demandent à être les premières aménagées.
Grâce aux nombreux raids de nos pilotes,
militaires ou civils, ainsi que nous l'avons
noté, les « axes » des futures liaisons transa-
fricaincs sont d'ores et déjà déterminés.
M. L. Hirschauer, ingénieur en chef de
l'aéronautique, distingue, dans UI\C récente
étude, les lignes suivantes
Une transversale nord-sud partirait, d'Oran,
droit sur Colomb-Bechar et Gao, d'où un
embranchement s'infléchirait vers l'Ouest
pour gagner Kayes et Dakar. Oran-Gao est
une voie que nombre d'avions ont déjà par-
courue et qui a l'avantage à la fois d'être
doublée par une route automobile et cPéviter
le survol du périlleux Rio de Oro. fpeus-etire
même, à son profit, la ligne directe de Ca-
sablanca à Dakar sera-t-elle abandonnée,
tant que le Sahara espagnol n'offrira pas
plus de sécurité).
De Gao, uiie ligne de grande envergure,
par Niamey et Bangui, gagnerait le Congo
Belge et de là, par Stanleyville, Albertville
et Elisabethville, atteindrait le Mozambique,
puis Majunga et Tananarive. L'on sait qu'à
cet égard, un accord est réalisé entre la
France et la Belgique. (Rien ne parait plus
souhaitable que d'avoir bientôt à enregis-
trer les résultats pratiques de cet accord, et
nous y reviendrons).
De Gao également partirait une route
aérienne Ouest-Est, vers le lac Tchad et
Fort-Lamy, puis El Obeid et la Côte des
Somalis.
Enfin, une ligne Tanger-Le Caire emprun-
terait sur une grande partie de son parcours
un itinéraire purement français. Et Le Caire
serait comme une plaque tournante d'où
partiraient la ligne anglaise sur Le Cap
et la ligne des Indes, pour ne citer que les
principales.
Un autre éminent spécialiste, M. le Com-
mandant de Premorel, chef du service de l'aé-
ronautique coloniale au Ministère des Colo-
nies, signale aussi le bien-fondé du choix
(dû aux études du Commandant Dagnaux)
de la route Oran-Gao, prolongée vers le
Congo Belge, comme axe de liaison t ntre la
France et Madagascar.
L'on mettra d'abord une semaine pour aller
de Paris - au Congo, et trois ou quatre jours
lorsque le jalonnement lumineux permettra
les vols de nuit. Déplus, la ligne Oran-
Madagascar, écrit le Commandant de Pre-
morel, (c coupera (à Brokenhil) l'itinéraire
Le Caire-Le Cap, puis elle traveTna les
colonies portugaises ». Et nous soulignons
ce qui suit : « La ligne dit (ePllrt africain
est ttonc appelée à desservir, dans tes meil-
leures conditions de rllpidité. tout un conti-
nent où, jusqu'à présent, les liaisons sont
lentes et difficiles.
Cette grande artère qui, du nord au sud,
traversera le pays noir, est appelée à deve-
nir Vaxe nuquel se rattacheront fes lignes
locales destinées à l'alimenter en desservant
les centres éloienés. »
Quant aux autres lignes à prévoir, tou-
jours d'après le même auteur, ce Kiit :
Tunis-Alger-Oran-Fez-Rabat ;
Dakar-Bamako-Niarncr- Tchad-Ab,,!. her-Kar-
thoum-Djibouti ;
Dakar-Konakry-Grand-Bassam ;
Bangui - Yaounde-Douala-La-Nigeria - Nia-
mey ;
Bangui-Brazzaville-Pointe-Noire :
Liaison de Tananarive avec les principaux
centres de Madagascar.
Nous pouvions dire, à juste titie, qu'un
champ immense s'offrait à l'activité de nos
constructeurs, s'ils voulaient bien tourner
leurs regards du côté des colonies tiançaises.
Et encore n'avons-nous guère parle que de
l'Afrique, en attendant que la liaison France-
Indochine soit à échéance un peu moins
lointaine.
Nous dirons prochainement ce qui, à notre
avis, presse le plus.
ilndré Gonflai
P. S. - Cet article tait écrit avant que le
budget de l'air ne vint devant la Chambre.
Tous ceux qui estiment avec nous qu'' le déve-
loppement de l'aviation dans nos colonies est
pour elles une question vitale, doivent, constater
avec joie la place qu'il a prise dans :0'<; récents
débats.
Le voyage de M. Bordes
A Oran et Sidi-bel-Abbès
Le Conseil général d'Oran a offert,avant-
hier soir, au Gouverneur général, un
grand banquet à l'issue duquet le président
du Conseil général l'a remercié tout part;-
culièrement de sa visite, qui a eu déjd
comme premier effet d'amener un heu-
reux apaisement dans les esprits et qui ou-
vre aussi une ère de concorde et de conci-
liation dans l'Oranie.
Il a enfin rendu nommage à l œuvre et
au bel exemple de travail, de dévouement
et de justice que M. Bordes donne à toute
la colonie.
M. ïîordes, Gouverneur général de t'Al-
grie, accompagné de M. Brière, député, et
de nombreux délégués financiers et con-
seillers généraux, a inauguré, hier après-
midi, le monument aux morts de Sidi-bel-
Abbès. La population lui a fait un chaleu-
reux accueil.
A Mostaganem
M. Bordes, Gouverneur général de t'At-
gérie, a visité hier Mostaganem, oit il s'est
rendu compte sur place des travaux de ré-
fection des quartiers détruits en ville et
dans la région par le sinistre de novem-
bre dernier. Il a reçu notamment une délé-
gation de sinistrés qui l'ont remercié des
résultats déjà obtenus grdce aux efforts
conjugués des différentes administrations.
(Par dépéchc.)
LE PRIX NOBEL
III
Le docteur Nioolle à Stockholm
La remise solennelle des prix Nobel a
eu lieu arec le cérémonial habituel hier
après-midi, dans la grande salle de la Mai-
son des cnnciu ts de StodilwlJn.
Le docteur Nicolle, directeur de l'Institut
Pasteur de Tunis, a reçu des mains du
Roi le prix en argent, le diplôme et la mé-
daille d'or qui lui avaient été attribués.
Un grand banquet auquel assistaient le
prince héritier et les princesses a réuni
tous les lauréats après la cérémonie.
(Par dép(Vhc.)
–-.
L'empereur du Japon
reçoit M. Albert Thomas
80
On annonce de ToUio que VKmpereur du.
Japon recevra Albert Thomas le 15 décem-
hre.
Le nouveau gouverneur
de l'Indochine à l'ouvrage
Par } ll'.hHIVET
os
Dans quelques jouis, M. Pascjuier prendra
possession effective de son Gouvernement gé-
néral, armé, pour commencer, des quatorze dé-
crets qu'il a su obtenir du ministère. Ces dé-
crets dessinent un premier état du large pro-
gramme esquissé par lui, dès le printemps de
cette année, en dix-neuf points, au cours d'une
conférence mémorable. Depuis lors, ce remar-
quable administrateur n'a vraisemblablement
pas modifié ses vues. Toutefois au moment de
rejoindre son poste, il est assez naturel qu'il ne
se soit livré, au point de vue politique, qu'à
peu de confidences.
Mais en ce qui concerne la partie économi-
que et financière de sa lourde tâche, moins
cr entraves existaient et il a fourni aux journa-
listes, au moment de son embarquement, d'inté-
ressantes précisions touchant la question de la
piastre. Elles concordent entièrement, du reste.
avec ses déclarations antérieures, et même avec
son programme en dix-neuf articles, bien qu'il
n'ait pas cru devoir y insérer sa solution du
problème monétaire indochinois, mais seu-
lement sa foi en la nécessité de stabi-
liser le crédit de la Colonie. Or, à l'heure
actuelle, M. Pasquier, qui très probablement
va doter la colonie d'une monnaie stable, se
défend à juste titre de vouloir la stabiliser. Il
convient de l'en approuver. Au risque d'encou-
rir le reproche de purisme, il faut dire et redire
que l' expression de stabilisation (qui indique
un acte) r.e saurait répondre en soi à rien de
réel. On comprend bien par contre ce qu'est la
stabilité d'une monnaie : c'est une situation de
fait, c'est un état (la terminaison du mot le pré-
cise). On le constate, on ne le crée pis. Du
moins pas ex nihilo, par des décrets et des
sanctions, car bien évidemment, cet a peut ré-
sulter de mesures économiques étroitement liées
à la santé du Crédit public; <;u.ind ce ne strait..
qu' en se procurant les quantités de métal pré-
cieux nécessaires pour "garantir les transaction*.
En France, l'opération baptisée du nom de sta-
bilisation a-t-elle été autre chose que la sup-
pression du cours forcé par le retour à l'étalon
or au moment jugé opportun ? M Pasquier
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