Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 décembre 1928 10 décembre 1928
Description : 1928/12/10 (A29,N184). 1928/12/10 (A29,N184).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513494
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUV1 KMK ANNEis. - rsu IfS".
: NUMERO : SU CEiNTIMES
! I'\l)| soin. 10 I »liCEN.tnE 1928.
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Rédaction & Administration :
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PARIS 0")
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Les Annales Coloniales
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Un an 6 Moil a Mw
FranOl et
Colonies 120 « 65 » H.
Étranger.. 180» 100 t 60a
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tous les bureaux de poste.
Autour du - budget de l'Algérie
a,
Charge par la Commission des Finances de
la Chambre du rapport sur le projet de loi
tendant à autoriser la perception des droits,
produits et revenus applicables au budget spé-
cial de l'Algérie, je me suis trouvé dans le
plus grand embarras, au moment d aborder ma
tâche, pour la définir.
La loi du 19 décembre 1900 qui a fixé le
régime financier actuel de I Algérie a posé
nettement le principe de l'autonomie financière
4e l'Algérie : « L Algérie, dit la loi dans son
eticie T, est dotée de la personnalité civile.
file peut posséder des biens, créer des éta-
blissements d'intérêt colonial, concéder des che-
mins de fer ou autres grands travaux publics,
contracter des emprunts. » et l'article 3 de la
même loi ajoute : « A dater de 1 exercice
1901, le budget de l'Algérie cessera d'être
compris dans le budget de l'Etat. »
D'autre part, en vertu de la même loi, le
projet de budget de r Algérie, préparé par
le Gouverneur général est communiqué au Mi-
nistère de l'Intérieur. Modifié pour tenir comp-
te des observations du ministre de l'Intérieur
et des autres ministres intéressés par le gou-
verneur général, il est transmis ensuite aux
délégations financières.
Une Commission des finances interdéléga-
taire examine ce projet de budget, qui est en-
Mite examiné par chaque délégation, puis dé-
libéré et voté par l'assemblée plénière des dé-
légations, dont les pouvoirs sont limités par un
certain nombre de dispositions visant le droit
d'amendement devant l'assemblée plénière (ut.
7, alinéa 2), la distinction des dépenses obli-
gatoires et des dépenses facultatives (art. 5), la
défense de toucher à la législation douanière
(ut. 10), etc.
Le projet est soumis, ensuite, au Conseil
Supérieur de r Algérie.
Voté par le Conseil Supérieur, le projet est
envoyé à Paris.
Les dépenses obligatoires rejetées ou rédui-
tes par les assemblées algériennes peuvent fai-
te 1 objet d'une inscription d'office par décret
A. Président de la République, rendu en Con-
seil d'Etat. sur le rapport du Ministre de l'In-
térieur.
Toute modification au régime fiscal doit être
homologuée par un dkret. rendu en Conseil
IEaat.
De plus, « la perception des droits, produits
et t venus applicables au budget spécial de
T A i .r;e est autorisée annuellement par la loi
de finances. »
Enfin, le budget est réglé sur le rapport du
Mmistie de l'Intérieur, par le Président de la
République qui peut encore à ce moment,
d'après m avis célèbre du Conseil d'Etat, du
17 décence 1913, « réduire ou supprimer les
crédits afférents à des dépenses facultatives et
rectifier les évaluations de recettes. »
Dans un tel régime, inspiré directement des
principes généraux du droit colonial, qui font
de 1 exécutif le législateur de droit commun
en matière coloniale, le rôle du Parlement ap-
paraît comme très secondaire.
Tout au plus, les juristes accordent-ils au
Parlement, en dehors de l'autorisation, prévue
à l'article 10 de la loi de 1900, un droit de
ftgard général sur le budget algérien.
vel Ce régime, il est vrai, était considéré comme
provisoire, par le législateur de 1900. L'ar-
ticle 2 de fa loi du 19 décembre 1900 déci-
dait :
« Il sera statué par la loi sur l'organisation
et les attributions du Conseil Supérieur et des
délégations ifnancières de l'Algérie. Provisoire-
ment, ces institutions seront régies par les dé-
ment, du 23 août 1998. »
crets
Ce provisoire dure toujours !
Or, ce que le législateur n'a pas pu ou voulu
faire, les événements, comme il arrive tou-
jours, s'en sont chargés.
Toute l'histoire ifnancière de l'Algérie, avant
comme après la loi de 1900 au reste, n'est
qu'une évolution, plus lente ou plus pressée,
suivant les circonstances politiques ou économi-
ques, mais régulière, vers une autonomie de
Dlus en plùs large. Et en ces dernières années,
à la suite d'incidents plus personnels que doc-
trinaux, le mouvement s'accentue.
Ur, cette évolution interne et spontanée des
institutions soulève de très graves problèmes
qui n'intéressent p&s seulement l'Algérie mais
la France tout entière. Les uns touchent à la
notion même de la souveraineté nationale, à la
décomposition de la notion d'Etat; d'autres au
caractère de nos institutions politiques démocra-
tiques fondées sur le suffrage universel: d'au-
tres encore à la politique économique de la
Métropole dans ses rapports avec des territoi-
res extérieurs ; d'autres enfin à la politique
sociale vis-à-vis des populations indigènes.
Dans aucun de ces domaines, le parlement
français, représentant de la souveraineté natio-
nale, ne saurait - pas plus au regard de l'Al-
gérie que d'une autre colonie ou d'une région
métropolitaine quelconque - prendre une. at-
titude d'indifférence ou de désintéressement ab-
iolu.
Certes, il ne s'agit pas de proposer au Par-
lement ou de solliciter de lui, à l'occasion
d'une simple discussion budgétaire, la solution
de problèmes aussi vastes, complexes et déli.
cats.
Il importe seulement d'attirer son attention
sur ces problèmes avant (m'il ne soit trop tard,
avant que l'évolution des idées et des institu-
tions n'ait créé « le droit », en dehors de lui
et sans lui.
C'est pourquoi il m'a semblé utile, au mo-
ment où le Parlement est appelé, en autori-
iant la perception des droits, produits et reve-
nus applicables au budget spécial de l'Algé-
rit h sanctionner les travaux des assemblées
et "torités financières de l'Algérie, de lui
mortier comment ces graves problèmes, a tra-
vers les discussions proprement financières, ten-
dent 5 se résoudre d'eux-mêmes, en des solu-
tions empiriques élaborées en dehors de la vo-
lonté nettement réfléchie et ordonnée du légis-
lateur et peut-être en contradiction avec les"
principes fondamentaux de notre démocratie
qui doivent s'imposer à tous.
El c est dans ce sentiment que, rompant avec 1
les traditions, j'ai voulu présenter dans mon
rapport non seulement la discussion du projet
de loi tendant à autoriser la perception des
droits, produits et revenus applicables au bud-
get de l'Algérie, mais encore une analyse, pu-
rement documentaire et strictement objective
des principales questions portées, à l'occasion
du débat financier, devant les délégations
financières et le Conseil supérieur de l'Allérie.
L'avenir dira si j'ai eu toit.
Bfleiim AmtonmTM,
Député de ia Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Protecto-
rats.
-
RETOURS
Le maréchal Lyautey, qui a trouvé à Lon-
dres le plus chaleureux accueil dans les di-
vers milieux où il a été reçu, est rentré hier
à Paris.
M. Maillet, Gouverneur de la Guyane, va
revenir incessamment en France.
Intérim
a,* - --
M. Lefebvre (Louis), administrateur en
chef des Colonies, secrétaire général du
Gouvernement de la Guadeloupe, a été
chargé de l'intérim de ce Gouvernement
pendant la durée de l'absence du titulaire
rentrent en congé en France.
M. Michel (Marie-Louis), inspecteur de
ire classe des Douanes, au titre - colonial, a
été chargé par intérim des fonctions de se-
crétaire général du Gouvernement de la Gua-
deloupe en remplacement du titulaire char-
gé lui-même de l'intérim au Gouvernement.
Une adresse à M. Maginot
,"
Les anciens coloniaux de l'Aube, réunis
sous la présidence de M. Georges Barthe-
lémy, président fédéral, ont adressé à M.
Maginot, ministre des Colonies, l'expres-
sion de leur vive et affectueuse sympathie.
COMMUNIQUÉS
A l'Académie des Sciences
On nous prie d'insérer :
Un grand journal du Matin publie
aujourd'hui en première page une in-
formation selon laquelle l'Académie des
Sciences se serait préoccupée de l'ensei-
gnement colonial dans tous les établis-
sements primaires, secondaires et techni-
ques de France.
A aucun moment l'éminente assemblée
n'a mis cette question à l'ordre du jour
de ses délibérations. D'autre part. MM.
Hardy et Sebastien Charlety ne font pas
partie de cette section de l'Institut et
le secrétaire perpétuel de cette assemblée
est l'illustre savant, M. Emile Picard et
non M. Paul Bourdarie comme l'indique
le journal visé.
A la Malmaison
On nous prie d'insérer :
Contrairement à ce que certains jour-
naux annoncent, M. L.-L. Klotz, qui
vient d'être interné à la Malmaison pour
troubles mentaux, n'est pas le premier
ministre du grand cabinet Clemenceau,
qui fit la guerre et la paix, hospitalisé
dans cet établissement. L'ancien minis-
tre des finances du cabinet du 17 no-
vembre 1917 avait été précédé à la Mal-
maison par M. Stephen Pichon, minis-
tre des Affaires étrangères du même Ca-
binet.
M. Stephen Pichon en est ressorti ré-
cemment, d'ailleurs guéri.
A un banquet
On nous prie d'insérer :
Ce n'est pas la Gazette du Franc et
desJ/lalions que représentait M. Octave
HoMterg au banquet donné la semaine
dernière par la Revue des Deux Mon-
des.
Autour de l'élection sénatoriale de l'Inde
On nous prie d'insérer :
M. Edouard Herriot, ancien prési-
dent du Conseil, n'est pour rien dans
les articles publiés par le Quotidien,
contre son ancien collaborateur et ami
M. Coponat, député des Etablissements
Français do l'Inde, qui l'accompagnait
du reste, il y a cinq ans, au pays des So-
viets.
Encore l'élection sénatoriale de l'Inde
On nous prie d'insbe, :
M. Edouard Herriot, ancien président
du Conseil, n'a jamais sollicité une per-
sonnalité politique coloniale radicale so-
cialiste de soutenir la candidature séna-
toriale, dans les Etablissements Français
de l'Inde, de M. Barthélémy R )ba,gha,
ancien député de Paris et son sous-secré-
taire d'Etat à l'Aviation dans son mi-
nistère éphémère du II) juillet 1926.
Les tabacs de Madagascar
00
J'ai rappelé les efforts de l'Ad-
ministration des Manufactures 'de
VEtat pour développer et amélio-
rer la culture des tabacs coloniaux. A Ma-
dagascar, les exploitations passent de 56.125
kilos en 1922 à 351.331 kilos en 1926. Il
(si donc permis d'espérer.
Mais il a semblé, avant tout, nécessaire,
jusqu'à l'heure où l'éducation des planteurs
serait achevée, la sélection des espèces réa-
lisée, la production améliorée, de ne pas
laisser la régie exposée à être contrariée
par des intérêts privés. Le producteur a
besoin d'être sûr de vendre ses tabacs,
quelle qu'en soit la qualité; la Régie seule
peut lui apporter cette assurance; mais
comme contre partie, il faut à là Régie la
certitude J'avoir la priorité dans les achats
de tabacs sur place. Il serait illogique que
le commerce eût l'avantage de pouvoir ac-
quérir sans risques les meilleurs tabacs, et
que les mauvais fussent libéralement laissés.
à la régie à laquelle incombe tous les frais.
Aussi le décret du 28 octobre 1927 assure-
t-il pendant sept ans à la régie métropoli-
taine la priorité des achats de tabacs en
feuilles dans Vile de Madagascar et, par
voie de conséquence, interdit la sortie de
tous les tabacs qui ne rentrent pas dans cer-
taines catégories déterminées.
Ce décret est soumis à la ratification du
Parlement. L'Exposé des Motifs en i
expose complaisamment les avantages; lès
producteurs gardent la faculté d'exporter
les tabacs en feuilles récoltées sur leurs pro-
priétés et qui ont été fermentées pour leurs
soins; les particuliers peuvent exporter les
tabacs qui proviennent des régions de l'île
où la régie n'effectue pas directement ses
achats; le gouverneur général a les mains
libres pour la fixation des prix.
Une partie de la récolte acquise par la
régie métropolitaine est destinée à être mise
t'n adjudication en France.
Régime à la fois protecteur et libéral,
déclare le gouvernement; réglementation
a provisoire » qui concilie tous les intérêts :
ceux de la Métropole et de la Colonie, d'une
part, --- ceux du commerce local et des plan-
teu", de Vautre. Aussi, nous dit-on, le dé-
cret a-f-il recueilli Vapprobation des auto-
rités (omtittttes, et « de la plupart » des
organismes locaux intéressés. Ce serait la
première fois qu'on aurait contenté tout le
monde et son père ; sous cette formule atté-
nuée, on devine que certains des organismes
locaux intéressés ne se sont pas déclarés
contents à tous les points de vue. Mais, en-
core une fois, la question revient à celle-ci
la régie métropolitaine a entrepris à grands
frais une œuvre de première importance; elle
espère la mener à bien au bout de sept ans;
elle demande, pendant cette période, de ne
pas payer les violons pour que les autres
dansent. Après, mais seulement après, lotit
le monde sera autorisé à danser en toute li-
berté.
Ce n'est d'ailleurs qu'un côté de la ques-
tion. Il y a des gens qui pensent que les
tabacs de Madagascar pourraient bien y être
travaillés sur place pour la consommation
locale.
mmwêm Mmmmimm,
Sénateur dt l'Hérault, anesen ministre
--_.---- ..8 --- - _-
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Il Documents archéologique*
Au cours d'une récente séance, le secré-
taire perpétuel, M. Cagnat, a donné lecture
d'une lettre du général directeur du service
géographique de l'armée, annonçant l'envoi
de documents archéologiques provenant de
Zehdani, situé sur l'oued Barradas à 50 kilo-
mètres au nord de Damas.
Subventions
Sur la proposition de la Commission des
travaux littéraires, une subvention de 2.000
francs a été accordée au père Jalabert pour
la publication des inscriptions grecques et
latines de Syrie.
Election d'un membre
M. Alfrtd Fournier a été élu membre de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres en remplacement de M. Sénart, décédé.
Elève de M. Sénart, M. Alfred Fournier,
qui est agrégé de l'Université, professeur à
la Faculté des lettres de l'Université de
Paris et maître de conférence à l'Ecole pra-
tique des Hautes Etudes, est né à Lorient
(Morbihan), en 1865.
On lui doit de très nombreux travaux sur
l'art et l'histoire de l'Inde. 11 a publié, no-
tamment, une Etude sur Viconographie
bouddhique de l'Inde, des Notes sur la géo-
graphie ancienne de Gandlzâra un Essai de
classement chronologique des diverses ver.
sions du Saddantajâtaiaj une Liste indienne
lies actes du Bouddha. 11 est, en outre, l'au-
teur d'un très important ouvrage sur l'Art
gréco-bouddhique du Gandhârat étude sur
les origines de l'influence classique dans l'art
bouddhique de l'Inde et de l'Extrême-Orient,
de nombreux articles et mémoires parus
dans le Journal asiatique, la Revue archèo-
logiquvj la Revue de l'histoire des religions
et le Bulletin de Vi'colc française d'Ex-
trême-Orient , et d'une traduction française
du Bouddha de l'écrivain allemand Olden-
bergh.
M. Fournier qui, en 190', publia un récit
de voyage Sur la frontière indo-afghane, a
été chargé de diriger la délégation archéo-
logique' en Afghanistan qui pendant plu-
sieurs années, explora ce pays et rechercha
principalement les monuments indo-grecs de
ta HactrÎlme. M. Fournier et ses cotlabora-
teurs étudièrent notamment la vallée du
llamiyan et ses statues colossales de Boud-
dha. Grâce à eux t'histoire de l'art musul-
man s'est enrichi de documents de première
importance. Ils ont permis de situer l'Af-
ghanistan à sa vraie place dans l'histoire et
de préciser le cheminement des civilisations
et des arts dans l'Asie intérieure.
CONCURRENCE COLONIALE
Raisins et cafés
»♦»
Les pépins de raisins peuvent fort bien,
après un traitement convenable, être utilisés
à; la préparation d'une boisson qui présente
quelque analogie avec le café.
Il est préférable d'employer les pépins
extraits de marcs non distillés, car la distil-
lerie leur enlève une bonne partie de leurs
substances aromatiques.
On les torréfie dans un four dans un appa-
reil spécial, avec une certaine quantité de
grains verts de café.
Du moins c'est ce que nous apprend le
d Moniteur Vinicole ».
Cette utilisation inattendue des sous-pro-
duits de la vigne n'est-elle pas appelée à
concurrencer le fruit du caféier dans 1 ave-
nir? Evidemment, si les viticulteurs de
l'Afrique du Nord se mettaient à « faire en
grand" du grain de café avec les pépins de
leurs raisins, les planteurs indochinois, calé-
doniens ou ceux de la Côte d'Ivoire se trou-
veraient dans une mauvaise posture. Et ils
n'auraient même pas la ressource de faire
du vin avec leurs grains de café.
Mais les viticulteurs sont trop soucieux
que le vin soit fait de pur « jus de raisin n
pour prêter la main à la fabrication d'un
café fait avec autre chose que le fruit du
caféier.
Ce ne serait d'ailleurs qu'un mauvais
caoua. - -4
« 4
Dépêches de l'Indochine
,
A la Chambre de Commerce de Saïgon
La Chambre de Commerce de Saigon, of-
ficiellement installée par le gouverneur
dans ses nouveaux locaux, a réélu prési-
dent M. Darlès.
L'afiaire du « Cap Lay »
La Chambré des mises en accusation
de Hanoi a annulé t'ordonnance du juge
d'instruction de Huïphong qui concluait
par un non-lieu l'affaire du Cap-Lay. Elle
a renvoyé devant te tribunal correction-
nel le commandant lienteu et le second
Mége pour homicide involontaire.
I.a
Le régime des concessions
ifldochifloists
'.a. Sous-Commission de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats
chargée d'étudier le rapport de la mission
Richard en Indochine, se réunira demain,
mardi 11 décembre, à 14 - heures - 30.
A l'ordre du jour figurent la lecture du
rapport de la Commission Richard et la no-
mination du rapporteur de la Sous-Com-
mission.
Les théiers de l'Indochine
«♦«
La culture sur les hauts plateaux
La dernière campagne vient d'apporter
d'heureuses précisions sur la valeur des ter-
rains d'altitudes plantés en théiers.
On sait que l'année 1926 avait quelque
peu décourage les colons du Kontum parti-
culièrement. La tenue des plantations de
1926 et 1927 tant au Kontum qu'au Haut-
Donnai, observée pendant la période criti-
que en fin de saison sèche (1928) a fourni
la preuve que l'avenir du théier, sur les
hauts plateaux d'origine balsatique est une
question heureusement résolue.
Il est cependant utile de parler des erreurs
commises trop souvent au début par les
planteurs des régions élevées et qui causè-
rent de considérables pertes.
La campagne de 1928 a permis de rectifier
ces erreurs. Elle a mis en évidence trois
faits techniques très importants :
a) Que le semis du théier en place, même
au Kontum, peut être une pratique courante
à la condition de semer en temps opportun
et d'abriter les jeunes théiers jusqu'aux
pluies suivantes ;
b) Que le théier prend à partir de la
deuxième année dans ces terres meubles et
profondes un enracinement d'une puissance
exceptionnelle, dont il tire une grande vi-
gueur et une aptitude à la production de la
feuille supérieure à la normale;
c) La feuille porte les caractéristiques que
lui donnent à Java les sols volcaniques pro-
fonds, meubles et sains ; elle est abondante
et fine, faisant augurer un bon rendement et
une qualité supérieure.
En tenant rigoureusement compte de ces
observations techniques, producteurs et ache-
teurs peuvent garder le plus net espoir de
voir dès 1930 les thés d'Indochine prendre
la place qui leur est due sur le marché de
la Métropole.
-
L'élection sénatoriale de l'Inde
a
M. Le Moignic est élu
M. Le Moignic, ancien médecin de la
Marine, ancien chef de cabinet du ministre
de la Marine, chargé de mission au Minis-
tère de la Guerre, républicain socialiste, a
éié élu sénateur de l'Inde française, hier,
par 58 voix, sur 105 votants et 109 inscrits.
M. Louis Louis-Dreyfus, ancien député,
radical socialiste, qui avait déclaré par écrit
samedi, n'être pas candidat, a obtenu
46 voix.
Il s'agissait de pourvoir au remplacement
de M. Paul Bluysen qui, le 16 janviec 1947,
sénateur sortant, inscrit au groupe de !a
gauche démocratique radicale et radicale-so-
cialiste, avait été réélu par 50 voix contre
45 à M. Le Moignic.
8..
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
ooo
I.a Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain mardi
Il décembre, à 15 heures 30, sous la pré-
sidence de M. Pierre Taittinger.
A l'ordre du jour figure la décision urgente
à prendre au sujet des prestations en nature
pour les Colonies.
M. Bordes à Oran
i
M. Bordes Gouverneur Général, est ar-
rivé, hier, en visite officielle à Oran, in-
vité par le Conseil général de la Chambre
de Commerce.
Il a présidé le bamiuet de clôture du
dixième congrès des syndicats algériens
du Commerce et de l'Industrie.
M. Hordes a adressé un pressant appet
à tous pour que cessent les funestes divi-
sions qui ont été si nuisibles à la région
et pour que règne l'union complète entre
Français et indiyénes, sans distinction de
races ni de confessions.
Le Gouverneur Général a inauguré en-
suite la nouvelle roule du port. Cette
route, Longue de 1.750 mètres, dont 800 sur
piliers, est large de 11 mètres et a coûté
15 millions. Elle constitue un remarquable
travail, devenu indispensable pour le dé-
veloppement du port d'Oran qui, depuis
1924, reçIJÍt chaque année mille navires
de plus et qui, pour 1928, accuse déjà un
mouvement de 10.500 navires de 18 mil-
lions de tonnes de jauge et de 3.200.000
tonnes de marchandises.
(Par dépêche.)
t t ----
La lutte contre le trachome
en Algérie
La question du trachome préoccupe de-
puis longtemps les médecins algériens et
l'Administration. En 1893 et en 1894 M. le
docteur Lucien Raynaud, au retour de mis-
sions dans l'Aurès, avait demandé que des
spécialistes fussent envoyés dans les agglo-
mérations indigènes pour traiter les affec-
tions oculaires. Le Gouverneur Général
Cambon avait jugé préférable de créer un
certain nombre d'hôpitaux indigènes. Le
Gouverneur Général Jonnart a complété
cette organisation et créé des infirmeries in-
digènes, confiées au médecin de colonisa-
tion, et qui sont actuellement au nombre de
79. Ces infirmeries ne peuvent guère faire
que les traitements médicaux. Les malades
à opérer sont dirigés sur les services spé-
ciaux d'Oran et de Constantine et sur la Cli-
nique ophtalmologique de l'hôpital d'Alger
(professeur Cange).
L'Institut Pasteur d'Algérie, MM. Edmond
et Etienne Sergent, Poley, Parrot, etc., au
cours d'enquêtes multiples, ont étudié le
trachome et les autres conjonctivites conta-
gieuses et ont fait, depuis 1907, des essais
très intéressants de médecine sociale.
Quelques missions temporaires ont été
également confiées, tout d'abord par le
Conseil général d'Oran, au docteur Gaudi-
bert. Le Gouvernement Général avait sub-
ventionné ces essais, et chargé en 1913, le
docteur Géo Trabut de faire une enquête
dans le département d'Alger.
M. le Gouverneur Général Steeg a repris
la question en 1924 et a réuni une « Com-
mission du trachome Il. Deux « Maisons des
yeux » ont été créées à titre d'essai à Bou-
Saada (Alger) et à El-Kantara (Constan-
tine).
Le médecin de colonisation chargé de cette
tormation fait une consultation, qui est fré-
quentée par de très nombreux indigènes et
il fait les opérations d'ophtalmologie les
plus courantes.
En même temps était décidée la convoca-
tion à Alger d'une quinzaine de médecins de
colonisation pour suivre chaque année des
cours de perfectionnement auprès de la Fa-
culté de l'hôpital civil de l'Institut Pasteur
et des services d'hygiène. Ces médecins de-
vaient faire un stage à la Clinique ophtal-
mologique de la Faculté.
Malgré des tentatives très intéressantes, il
n y avait donc pas eu jusqu'à présent d'or-
ganisation d'ensemble; les Délégations
ifnancières viennent de voter un crédit de
50.000 francs peu: engager la lutte anti-
ophtalmique. M. le Gouverneur Général-
Bordes, en @ réorganisant les services d'hy-
giène de l'Algérie et en leur accordant leur
autonomie complète a donné un essor nou-
veau à la lutte contre les maladies sociales,
et en particulier contre le trachome. Le Di-
recteur des Services d'hygiène, M. le docteur
L. Raynaud, est chargé de l'organisation de
la lutte anti-ophtalmique. Le professeur
Cange a été nommé conseiller technique.
Deux oculistes de chaque département sont
chargés de visiter les différents centres, pour
établir l'index du trachome et proposer dans
chaque localité les mesures de prophylaxie
et de traitement appropriées.
Il y a donc tout lieu d'espérer que l'action
ainsi entreprise sera efficace : la situation
est, en effet, très grave. Les premières ins-
pections que j'ai pu faire dans le départe-
ment d'Alger, et dans des centres qui ne
sont pas atteints d'une façon particulière,
donnent, pour la population des écoles, une
proportion de granuleux très élevée ; l'index
varie chez les Européens de 7 à 20 et chez
les indigènes de 40 à 85
Il y a là un très grave danger pour l'Al-
gérie et pour la France. L'Administration
algérienne s'est préoccupée de ne pas laisser
infecter la Métropole par ses ouvriers indi-
gènes qui y vont travailler; des mesures de
surveillance très sérieuses sont prises dans
les ports algériens pour contrôler l'émigra-
tion indigène.
Docfeair Tnmiant.
–-–
A la Société de l'Histoire
des Colonies françaises
« ♦«–
Lu Société de l'Histoire des Colonies Fran.
çaises tiendra sa prochaine réunion Samedi 15
décembre, à tfi h. 30 tn\s précises, ù rAjiotKe
Kconoiniriue de l'Indochine, 20, rue de I.a Bo»Hic
(mrttfo Miromesnil).
Ordrr du jour :
Norvins, Historien de Napolron, Secrétaire
fltlnllral de la Préfecture, de St-Dominguc, par
M. Alhert Depreaux, Conservateur des Archives
et de la Bibliothèque de la Fondation 'ITuers.
Les I)nmes sont invitées.
Le prince héritier de Siam
à Oamonix
Le prince héritier Uyagaia de Siam est arrivé
à Chamonix, où il séjournera une quinzaine de
jours pour se reposer-
L Aviation Coloniale
Maroc
Le pilote André Bailly, qui elfectue en
touriste de l'air un voyage au Maroc et en
Algérie, est arrivé à Fez. Il a déjà couvert
plus de cinq mille kilomètres depuis son
dépari de Paris le 18 nombre à bord de
Bon monoplan de 120 ehevaux.
André bailly est reparti hier pour Mar-
seille où il espérait arriver aujourd'hui.
Après avoir lutté contre la tempiHe peu-
dant près de deux heures, l'aviateur Bailly
a capoté dans le Hir marocain. Il est sain
et sauf, sauf quelques contusions sang gra-
vité. Après uvoir effectué les reparutions
nécessaires, il reviendra en France dans
une quinzaine de juurs.
Reine et Serre vont repartir
L'avialeur Serre, qui se trouve actuelle-
ment chez ses parents à Nancelles, à lu ki-
lomètres d'Aurillac, a été reçu par l'Aini-
cale des Anciens élèves d'Aurillac, dont il
fait partie.
Au cours de la réception, Serre a an-
noncé son départ, le 14 de ce mois, de Tou-
louse d'où il s'envolera en compagnie de
Heine, en direction de Dakar.
En l'honneur du capitaine Costes
L'Association des poilus d'Urient qui
groupe environ 70.000 membres, tant à Pa.
ris qu'en province, et que préside Me Ulmo,
donnait luer, rue François-IIr, un iJanquel
en l'honneur du capitaine aviateur Costes,
héros du raid autour du monde et ancien
combattant de l'armée d'Orient.
Au nombre des invités : le général tien-
rys, commandant de l'armée d'Orient ; le
général Carré, le colonel Berdalle, qui com-
mandait l'aviation ; la générale Grossettl,
qui présidait le banquet ; MM. Sèv, LJiéo-
tuud, Duduel, vice-présidents de i'.Associa-
Lioll, etc.
A
tion, l'heure des toasts, M. Ulmô; le général
Henrys et le colonel Berdalles prirent tour
à tour la parole. Puis le capitaine OBLe8
dit à son tour tout le plaisir qu'il avait A
se trouver à nouveau avec tous ses compa-
gnons d'armes et évoqua ses souvenirs
d'ancien poilu du front serbe.
Londres Gold Coast
Le major Hobert Rattray, chef du district
de Nawongo (Gold Coast) qui rejoint Accra,
par lu voie des airs à bord de son avion-
nette 00 CV, est arrivé avant-hier au Bour-
get, à 13 h. 10. Il avait quitté Croydon
avant-hier dans l'après-midi et avait fait
escale le 801r il Poix.
IL poursuivra aujourd'hui son voyage sur
Dijon, Lyon Perpignan, Alicante, Casa-
blanca, cap Juby, Saint-Louis et Dakar.
Coniérence
Hier, à la Société des Il Amis de Carthage
et des villes d'or » a eu lieu une causerie
sur le Maroc, par M. Pierre Desnoyer.
«M»
S. les confins du Rio de Oro
Un sanglant combat, a été livre ces
jours derniers entre ut. reizou composé
d'une centaine de cavaliers R'Guibat et
une fraction de nomades sahariens qin
avait installé ses tentes sur des ternto"
res mauritaniens. Les deux partis ont
subi des pertes, mais les H.Guibat ayant
l'avantage du nombre et de ICI surprise,
ont réussi à mettre leurs adversaires en
fuite et à leur enlever des lemmes et des
enfants qu'ils ont emmenés en captivité ;
ils se sont emparés ausii de plusieurs
chameaux et d'un butin important.
(Par dépêche.)
,---------- 8.. ------ --------
La Khroumirie reine
de f Afrique do Nord
Par MIHANE-MARCELI 1, DFFFINS.
Vers Souk-El-Arba
Je quitte Tabarka à regret malgré ses
moustiques.
La voiture postale, un camion à bancs, me
fait faire le plus merveilleux des voyages à
travers la Khroumirie.
Des bois, toujours des bois où grimpent
par milliers les chênes, les pins d'Alep, oJi
croissent le genévrier, le phyllaria, les fou-
gères et la bruyère.
La forêt s'arrête, reprend, s'arrête commo
pour souffler après le formidable effort que
lui a coût le lancer d'un million d'arbres
vers le ciel.
Par ces échappées l'horizon se découvre.
Tout autour de nous, des djebels violacés
succèdent à d'autres djebels gris fumée, ro-
ses, noirs, bleus.
Au pied d'une colline, fleurit parfois un
toit rouge.
Le camion cahote, geint, se hisse à gros
renforts de ronflements le long des pentes
caillouteuses et raides. 11 déboule vertigi-
neusement les descentes, dans une sonnaille
de fer assez semblable au bruit que feraient
cinquante casseroles d'aluminium attachées
à la queue de cinquante chats affolés.
A vingt mètres du capot, de-ci de-là, se
pose la fine petite allouette huppée, pollen
animal tombé des hauts arbres et que le vent
emporte aussitôt.
Apreté des Vosges, charme de la Suisse, la
.forêt khroumire possède tous ces dons.
Et je ne puis m'empêcher de penser aussi
la forêt de Fontainebleau.
<%
Tout en haut de la plus haute des colli-
nes que nous venons d'escalader, je détourne
la tète vers le chemin parcouru.
Tabarka est au bas, tout au bas, bouquet
d'edelweiss au fond d'un précipice. La mer,
tache lumineuse n'est qu'une petite pièce
d'argent neuf qui brille au soleil.
A
Dans mon Mouvenir, grandissent et s'ins-
tallent dans VUK raies dimensions, la
moustiquaire blanche de la chambre fraîche,
le balcon d'où je r('g-;'\rrtai, amusée, les pe-
tits cireurs coiffés de rouge barrer ma porte
de le-irs corps étendus. Matous paresseux
guettant mes deux pieds comme deux souris
innocentes.
Et ce parapet, devant la vieillotte capitai.
: NUMERO : SU CEiNTIMES
! I'\l)| soin. 10 I »liCEN.tnE 1928.
jOUMILJUOTIDIEH
Rédaction & Administration :
M, MI ii wm-xm*
PARIS 0")
itiirii T LOUVM ie-n
, alemaglinu 47-M
Les Annales Coloniales
Les 4tmonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Tous les artic les publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré.'
Un an 6 Moil a Mw
FranOl et
Colonies 120 « 65 » H.
Étranger.. 180» 100 t 60a
On s'abonne sans frais dalll
tous les bureaux de poste.
Autour du - budget de l'Algérie
a,
Charge par la Commission des Finances de
la Chambre du rapport sur le projet de loi
tendant à autoriser la perception des droits,
produits et revenus applicables au budget spé-
cial de l'Algérie, je me suis trouvé dans le
plus grand embarras, au moment d aborder ma
tâche, pour la définir.
La loi du 19 décembre 1900 qui a fixé le
régime financier actuel de I Algérie a posé
nettement le principe de l'autonomie financière
4e l'Algérie : « L Algérie, dit la loi dans son
eticie T, est dotée de la personnalité civile.
file peut posséder des biens, créer des éta-
blissements d'intérêt colonial, concéder des che-
mins de fer ou autres grands travaux publics,
contracter des emprunts. » et l'article 3 de la
même loi ajoute : « A dater de 1 exercice
1901, le budget de l'Algérie cessera d'être
compris dans le budget de l'Etat. »
D'autre part, en vertu de la même loi, le
projet de budget de r Algérie, préparé par
le Gouverneur général est communiqué au Mi-
nistère de l'Intérieur. Modifié pour tenir comp-
te des observations du ministre de l'Intérieur
et des autres ministres intéressés par le gou-
verneur général, il est transmis ensuite aux
délégations financières.
Une Commission des finances interdéléga-
taire examine ce projet de budget, qui est en-
Mite examiné par chaque délégation, puis dé-
libéré et voté par l'assemblée plénière des dé-
légations, dont les pouvoirs sont limités par un
certain nombre de dispositions visant le droit
d'amendement devant l'assemblée plénière (ut.
7, alinéa 2), la distinction des dépenses obli-
gatoires et des dépenses facultatives (art. 5), la
défense de toucher à la législation douanière
(ut. 10), etc.
Le projet est soumis, ensuite, au Conseil
Supérieur de r Algérie.
Voté par le Conseil Supérieur, le projet est
envoyé à Paris.
Les dépenses obligatoires rejetées ou rédui-
tes par les assemblées algériennes peuvent fai-
te 1 objet d'une inscription d'office par décret
A. Président de la République, rendu en Con-
seil d'Etat. sur le rapport du Ministre de l'In-
térieur.
Toute modification au régime fiscal doit être
homologuée par un dkret. rendu en Conseil
IEaat.
De plus, « la perception des droits, produits
et t venus applicables au budget spécial de
T A i .r;e est autorisée annuellement par la loi
de finances. »
Enfin, le budget est réglé sur le rapport du
Mmistie de l'Intérieur, par le Président de la
République qui peut encore à ce moment,
d'après m avis célèbre du Conseil d'Etat, du
17 décence 1913, « réduire ou supprimer les
crédits afférents à des dépenses facultatives et
rectifier les évaluations de recettes. »
Dans un tel régime, inspiré directement des
principes généraux du droit colonial, qui font
de 1 exécutif le législateur de droit commun
en matière coloniale, le rôle du Parlement ap-
paraît comme très secondaire.
Tout au plus, les juristes accordent-ils au
Parlement, en dehors de l'autorisation, prévue
à l'article 10 de la loi de 1900, un droit de
ftgard général sur le budget algérien.
vel Ce régime, il est vrai, était considéré comme
provisoire, par le législateur de 1900. L'ar-
ticle 2 de fa loi du 19 décembre 1900 déci-
dait :
« Il sera statué par la loi sur l'organisation
et les attributions du Conseil Supérieur et des
délégations ifnancières de l'Algérie. Provisoire-
ment, ces institutions seront régies par les dé-
ment, du 23 août 1998. »
crets
Ce provisoire dure toujours !
Or, ce que le législateur n'a pas pu ou voulu
faire, les événements, comme il arrive tou-
jours, s'en sont chargés.
Toute l'histoire ifnancière de l'Algérie, avant
comme après la loi de 1900 au reste, n'est
qu'une évolution, plus lente ou plus pressée,
suivant les circonstances politiques ou économi-
ques, mais régulière, vers une autonomie de
Dlus en plùs large. Et en ces dernières années,
à la suite d'incidents plus personnels que doc-
trinaux, le mouvement s'accentue.
Ur, cette évolution interne et spontanée des
institutions soulève de très graves problèmes
qui n'intéressent p&s seulement l'Algérie mais
la France tout entière. Les uns touchent à la
notion même de la souveraineté nationale, à la
décomposition de la notion d'Etat; d'autres au
caractère de nos institutions politiques démocra-
tiques fondées sur le suffrage universel: d'au-
tres encore à la politique économique de la
Métropole dans ses rapports avec des territoi-
res extérieurs ; d'autres enfin à la politique
sociale vis-à-vis des populations indigènes.
Dans aucun de ces domaines, le parlement
français, représentant de la souveraineté natio-
nale, ne saurait - pas plus au regard de l'Al-
gérie que d'une autre colonie ou d'une région
métropolitaine quelconque - prendre une. at-
titude d'indifférence ou de désintéressement ab-
iolu.
Certes, il ne s'agit pas de proposer au Par-
lement ou de solliciter de lui, à l'occasion
d'une simple discussion budgétaire, la solution
de problèmes aussi vastes, complexes et déli.
cats.
Il importe seulement d'attirer son attention
sur ces problèmes avant (m'il ne soit trop tard,
avant que l'évolution des idées et des institu-
tions n'ait créé « le droit », en dehors de lui
et sans lui.
C'est pourquoi il m'a semblé utile, au mo-
ment où le Parlement est appelé, en autori-
iant la perception des droits, produits et reve-
nus applicables au budget spécial de l'Algé-
rit h sanctionner les travaux des assemblées
et "torités financières de l'Algérie, de lui
mortier comment ces graves problèmes, a tra-
vers les discussions proprement financières, ten-
dent 5 se résoudre d'eux-mêmes, en des solu-
tions empiriques élaborées en dehors de la vo-
lonté nettement réfléchie et ordonnée du légis-
lateur et peut-être en contradiction avec les"
principes fondamentaux de notre démocratie
qui doivent s'imposer à tous.
El c est dans ce sentiment que, rompant avec 1
les traditions, j'ai voulu présenter dans mon
rapport non seulement la discussion du projet
de loi tendant à autoriser la perception des
droits, produits et revenus applicables au bud-
get de l'Algérie, mais encore une analyse, pu-
rement documentaire et strictement objective
des principales questions portées, à l'occasion
du débat financier, devant les délégations
financières et le Conseil supérieur de l'Allérie.
L'avenir dira si j'ai eu toit.
Bfleiim AmtonmTM,
Député de ia Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Protecto-
rats.
-
RETOURS
Le maréchal Lyautey, qui a trouvé à Lon-
dres le plus chaleureux accueil dans les di-
vers milieux où il a été reçu, est rentré hier
à Paris.
M. Maillet, Gouverneur de la Guyane, va
revenir incessamment en France.
Intérim
a,* - --
M. Lefebvre (Louis), administrateur en
chef des Colonies, secrétaire général du
Gouvernement de la Guadeloupe, a été
chargé de l'intérim de ce Gouvernement
pendant la durée de l'absence du titulaire
rentrent en congé en France.
M. Michel (Marie-Louis), inspecteur de
ire classe des Douanes, au titre - colonial, a
été chargé par intérim des fonctions de se-
crétaire général du Gouvernement de la Gua-
deloupe en remplacement du titulaire char-
gé lui-même de l'intérim au Gouvernement.
Une adresse à M. Maginot
,"
Les anciens coloniaux de l'Aube, réunis
sous la présidence de M. Georges Barthe-
lémy, président fédéral, ont adressé à M.
Maginot, ministre des Colonies, l'expres-
sion de leur vive et affectueuse sympathie.
COMMUNIQUÉS
A l'Académie des Sciences
On nous prie d'insérer :
Un grand journal du Matin publie
aujourd'hui en première page une in-
formation selon laquelle l'Académie des
Sciences se serait préoccupée de l'ensei-
gnement colonial dans tous les établis-
sements primaires, secondaires et techni-
ques de France.
A aucun moment l'éminente assemblée
n'a mis cette question à l'ordre du jour
de ses délibérations. D'autre part. MM.
Hardy et Sebastien Charlety ne font pas
partie de cette section de l'Institut et
le secrétaire perpétuel de cette assemblée
est l'illustre savant, M. Emile Picard et
non M. Paul Bourdarie comme l'indique
le journal visé.
A la Malmaison
On nous prie d'insérer :
Contrairement à ce que certains jour-
naux annoncent, M. L.-L. Klotz, qui
vient d'être interné à la Malmaison pour
troubles mentaux, n'est pas le premier
ministre du grand cabinet Clemenceau,
qui fit la guerre et la paix, hospitalisé
dans cet établissement. L'ancien minis-
tre des finances du cabinet du 17 no-
vembre 1917 avait été précédé à la Mal-
maison par M. Stephen Pichon, minis-
tre des Affaires étrangères du même Ca-
binet.
M. Stephen Pichon en est ressorti ré-
cemment, d'ailleurs guéri.
A un banquet
On nous prie d'insérer :
Ce n'est pas la Gazette du Franc et
desJ/lalions que représentait M. Octave
HoMterg au banquet donné la semaine
dernière par la Revue des Deux Mon-
des.
Autour de l'élection sénatoriale de l'Inde
On nous prie d'insérer :
M. Edouard Herriot, ancien prési-
dent du Conseil, n'est pour rien dans
les articles publiés par le Quotidien,
contre son ancien collaborateur et ami
M. Coponat, député des Etablissements
Français do l'Inde, qui l'accompagnait
du reste, il y a cinq ans, au pays des So-
viets.
Encore l'élection sénatoriale de l'Inde
On nous prie d'insbe, :
M. Edouard Herriot, ancien président
du Conseil, n'a jamais sollicité une per-
sonnalité politique coloniale radicale so-
cialiste de soutenir la candidature séna-
toriale, dans les Etablissements Français
de l'Inde, de M. Barthélémy R )ba,gha,
ancien député de Paris et son sous-secré-
taire d'Etat à l'Aviation dans son mi-
nistère éphémère du II) juillet 1926.
Les tabacs de Madagascar
00
J'ai rappelé les efforts de l'Ad-
ministration des Manufactures 'de
VEtat pour développer et amélio-
rer la culture des tabacs coloniaux. A Ma-
dagascar, les exploitations passent de 56.125
kilos en 1922 à 351.331 kilos en 1926. Il
(si donc permis d'espérer.
Mais il a semblé, avant tout, nécessaire,
jusqu'à l'heure où l'éducation des planteurs
serait achevée, la sélection des espèces réa-
lisée, la production améliorée, de ne pas
laisser la régie exposée à être contrariée
par des intérêts privés. Le producteur a
besoin d'être sûr de vendre ses tabacs,
quelle qu'en soit la qualité; la Régie seule
peut lui apporter cette assurance; mais
comme contre partie, il faut à là Régie la
certitude J'avoir la priorité dans les achats
de tabacs sur place. Il serait illogique que
le commerce eût l'avantage de pouvoir ac-
quérir sans risques les meilleurs tabacs, et
que les mauvais fussent libéralement laissés.
à la régie à laquelle incombe tous les frais.
Aussi le décret du 28 octobre 1927 assure-
t-il pendant sept ans à la régie métropoli-
taine la priorité des achats de tabacs en
feuilles dans Vile de Madagascar et, par
voie de conséquence, interdit la sortie de
tous les tabacs qui ne rentrent pas dans cer-
taines catégories déterminées.
Ce décret est soumis à la ratification du
Parlement. L'Exposé des Motifs en i
expose complaisamment les avantages; lès
producteurs gardent la faculté d'exporter
les tabacs en feuilles récoltées sur leurs pro-
priétés et qui ont été fermentées pour leurs
soins; les particuliers peuvent exporter les
tabacs qui proviennent des régions de l'île
où la régie n'effectue pas directement ses
achats; le gouverneur général a les mains
libres pour la fixation des prix.
Une partie de la récolte acquise par la
régie métropolitaine est destinée à être mise
t'n adjudication en France.
Régime à la fois protecteur et libéral,
déclare le gouvernement; réglementation
a provisoire » qui concilie tous les intérêts :
ceux de la Métropole et de la Colonie, d'une
part, --- ceux du commerce local et des plan-
teu", de Vautre. Aussi, nous dit-on, le dé-
cret a-f-il recueilli Vapprobation des auto-
rités (omtittttes, et « de la plupart » des
organismes locaux intéressés. Ce serait la
première fois qu'on aurait contenté tout le
monde et son père ; sous cette formule atté-
nuée, on devine que certains des organismes
locaux intéressés ne se sont pas déclarés
contents à tous les points de vue. Mais, en-
core une fois, la question revient à celle-ci
la régie métropolitaine a entrepris à grands
frais une œuvre de première importance; elle
espère la mener à bien au bout de sept ans;
elle demande, pendant cette période, de ne
pas payer les violons pour que les autres
dansent. Après, mais seulement après, lotit
le monde sera autorisé à danser en toute li-
berté.
Ce n'est d'ailleurs qu'un côté de la ques-
tion. Il y a des gens qui pensent que les
tabacs de Madagascar pourraient bien y être
travaillés sur place pour la consommation
locale.
mmwêm Mmmmimm,
Sénateur dt l'Hérault, anesen ministre
--_.---- ..8 --- - _-
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Il Documents archéologique*
Au cours d'une récente séance, le secré-
taire perpétuel, M. Cagnat, a donné lecture
d'une lettre du général directeur du service
géographique de l'armée, annonçant l'envoi
de documents archéologiques provenant de
Zehdani, situé sur l'oued Barradas à 50 kilo-
mètres au nord de Damas.
Subventions
Sur la proposition de la Commission des
travaux littéraires, une subvention de 2.000
francs a été accordée au père Jalabert pour
la publication des inscriptions grecques et
latines de Syrie.
Election d'un membre
M. Alfrtd Fournier a été élu membre de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres en remplacement de M. Sénart, décédé.
Elève de M. Sénart, M. Alfred Fournier,
qui est agrégé de l'Université, professeur à
la Faculté des lettres de l'Université de
Paris et maître de conférence à l'Ecole pra-
tique des Hautes Etudes, est né à Lorient
(Morbihan), en 1865.
On lui doit de très nombreux travaux sur
l'art et l'histoire de l'Inde. 11 a publié, no-
tamment, une Etude sur Viconographie
bouddhique de l'Inde, des Notes sur la géo-
graphie ancienne de Gandlzâra un Essai de
classement chronologique des diverses ver.
sions du Saddantajâtaiaj une Liste indienne
lies actes du Bouddha. 11 est, en outre, l'au-
teur d'un très important ouvrage sur l'Art
gréco-bouddhique du Gandhârat étude sur
les origines de l'influence classique dans l'art
bouddhique de l'Inde et de l'Extrême-Orient,
de nombreux articles et mémoires parus
dans le Journal asiatique, la Revue archèo-
logiquvj la Revue de l'histoire des religions
et le Bulletin de Vi'colc française d'Ex-
trême-Orient , et d'une traduction française
du Bouddha de l'écrivain allemand Olden-
bergh.
M. Fournier qui, en 190', publia un récit
de voyage Sur la frontière indo-afghane, a
été chargé de diriger la délégation archéo-
logique' en Afghanistan qui pendant plu-
sieurs années, explora ce pays et rechercha
principalement les monuments indo-grecs de
ta HactrÎlme. M. Fournier et ses cotlabora-
teurs étudièrent notamment la vallée du
llamiyan et ses statues colossales de Boud-
dha. Grâce à eux t'histoire de l'art musul-
man s'est enrichi de documents de première
importance. Ils ont permis de situer l'Af-
ghanistan à sa vraie place dans l'histoire et
de préciser le cheminement des civilisations
et des arts dans l'Asie intérieure.
CONCURRENCE COLONIALE
Raisins et cafés
»♦»
Les pépins de raisins peuvent fort bien,
après un traitement convenable, être utilisés
à; la préparation d'une boisson qui présente
quelque analogie avec le café.
Il est préférable d'employer les pépins
extraits de marcs non distillés, car la distil-
lerie leur enlève une bonne partie de leurs
substances aromatiques.
On les torréfie dans un four dans un appa-
reil spécial, avec une certaine quantité de
grains verts de café.
Du moins c'est ce que nous apprend le
d Moniteur Vinicole ».
Cette utilisation inattendue des sous-pro-
duits de la vigne n'est-elle pas appelée à
concurrencer le fruit du caféier dans 1 ave-
nir? Evidemment, si les viticulteurs de
l'Afrique du Nord se mettaient à « faire en
grand" du grain de café avec les pépins de
leurs raisins, les planteurs indochinois, calé-
doniens ou ceux de la Côte d'Ivoire se trou-
veraient dans une mauvaise posture. Et ils
n'auraient même pas la ressource de faire
du vin avec leurs grains de café.
Mais les viticulteurs sont trop soucieux
que le vin soit fait de pur « jus de raisin n
pour prêter la main à la fabrication d'un
café fait avec autre chose que le fruit du
caféier.
Ce ne serait d'ailleurs qu'un mauvais
caoua. - -4
« 4
Dépêches de l'Indochine
,
A la Chambre de Commerce de Saïgon
La Chambre de Commerce de Saigon, of-
ficiellement installée par le gouverneur
dans ses nouveaux locaux, a réélu prési-
dent M. Darlès.
L'afiaire du « Cap Lay »
La Chambré des mises en accusation
de Hanoi a annulé t'ordonnance du juge
d'instruction de Huïphong qui concluait
par un non-lieu l'affaire du Cap-Lay. Elle
a renvoyé devant te tribunal correction-
nel le commandant lienteu et le second
Mége pour homicide involontaire.
I.a
Le régime des concessions
ifldochifloists
'.a. Sous-Commission de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats
chargée d'étudier le rapport de la mission
Richard en Indochine, se réunira demain,
mardi 11 décembre, à 14 - heures - 30.
A l'ordre du jour figurent la lecture du
rapport de la Commission Richard et la no-
mination du rapporteur de la Sous-Com-
mission.
Les théiers de l'Indochine
«♦«
La culture sur les hauts plateaux
La dernière campagne vient d'apporter
d'heureuses précisions sur la valeur des ter-
rains d'altitudes plantés en théiers.
On sait que l'année 1926 avait quelque
peu décourage les colons du Kontum parti-
culièrement. La tenue des plantations de
1926 et 1927 tant au Kontum qu'au Haut-
Donnai, observée pendant la période criti-
que en fin de saison sèche (1928) a fourni
la preuve que l'avenir du théier, sur les
hauts plateaux d'origine balsatique est une
question heureusement résolue.
Il est cependant utile de parler des erreurs
commises trop souvent au début par les
planteurs des régions élevées et qui causè-
rent de considérables pertes.
La campagne de 1928 a permis de rectifier
ces erreurs. Elle a mis en évidence trois
faits techniques très importants :
a) Que le semis du théier en place, même
au Kontum, peut être une pratique courante
à la condition de semer en temps opportun
et d'abriter les jeunes théiers jusqu'aux
pluies suivantes ;
b) Que le théier prend à partir de la
deuxième année dans ces terres meubles et
profondes un enracinement d'une puissance
exceptionnelle, dont il tire une grande vi-
gueur et une aptitude à la production de la
feuille supérieure à la normale;
c) La feuille porte les caractéristiques que
lui donnent à Java les sols volcaniques pro-
fonds, meubles et sains ; elle est abondante
et fine, faisant augurer un bon rendement et
une qualité supérieure.
En tenant rigoureusement compte de ces
observations techniques, producteurs et ache-
teurs peuvent garder le plus net espoir de
voir dès 1930 les thés d'Indochine prendre
la place qui leur est due sur le marché de
la Métropole.
-
L'élection sénatoriale de l'Inde
a
M. Le Moignic est élu
M. Le Moignic, ancien médecin de la
Marine, ancien chef de cabinet du ministre
de la Marine, chargé de mission au Minis-
tère de la Guerre, républicain socialiste, a
éié élu sénateur de l'Inde française, hier,
par 58 voix, sur 105 votants et 109 inscrits.
M. Louis Louis-Dreyfus, ancien député,
radical socialiste, qui avait déclaré par écrit
samedi, n'être pas candidat, a obtenu
46 voix.
Il s'agissait de pourvoir au remplacement
de M. Paul Bluysen qui, le 16 janviec 1947,
sénateur sortant, inscrit au groupe de !a
gauche démocratique radicale et radicale-so-
cialiste, avait été réélu par 50 voix contre
45 à M. Le Moignic.
8..
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
ooo
I.a Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain mardi
Il décembre, à 15 heures 30, sous la pré-
sidence de M. Pierre Taittinger.
A l'ordre du jour figure la décision urgente
à prendre au sujet des prestations en nature
pour les Colonies.
M. Bordes à Oran
i
M. Bordes Gouverneur Général, est ar-
rivé, hier, en visite officielle à Oran, in-
vité par le Conseil général de la Chambre
de Commerce.
Il a présidé le bamiuet de clôture du
dixième congrès des syndicats algériens
du Commerce et de l'Industrie.
M. Hordes a adressé un pressant appet
à tous pour que cessent les funestes divi-
sions qui ont été si nuisibles à la région
et pour que règne l'union complète entre
Français et indiyénes, sans distinction de
races ni de confessions.
Le Gouverneur Général a inauguré en-
suite la nouvelle roule du port. Cette
route, Longue de 1.750 mètres, dont 800 sur
piliers, est large de 11 mètres et a coûté
15 millions. Elle constitue un remarquable
travail, devenu indispensable pour le dé-
veloppement du port d'Oran qui, depuis
1924, reçIJÍt chaque année mille navires
de plus et qui, pour 1928, accuse déjà un
mouvement de 10.500 navires de 18 mil-
lions de tonnes de jauge et de 3.200.000
tonnes de marchandises.
(Par dépêche.)
t t ----
La lutte contre le trachome
en Algérie
La question du trachome préoccupe de-
puis longtemps les médecins algériens et
l'Administration. En 1893 et en 1894 M. le
docteur Lucien Raynaud, au retour de mis-
sions dans l'Aurès, avait demandé que des
spécialistes fussent envoyés dans les agglo-
mérations indigènes pour traiter les affec-
tions oculaires. Le Gouverneur Général
Cambon avait jugé préférable de créer un
certain nombre d'hôpitaux indigènes. Le
Gouverneur Général Jonnart a complété
cette organisation et créé des infirmeries in-
digènes, confiées au médecin de colonisa-
tion, et qui sont actuellement au nombre de
79. Ces infirmeries ne peuvent guère faire
que les traitements médicaux. Les malades
à opérer sont dirigés sur les services spé-
ciaux d'Oran et de Constantine et sur la Cli-
nique ophtalmologique de l'hôpital d'Alger
(professeur Cange).
L'Institut Pasteur d'Algérie, MM. Edmond
et Etienne Sergent, Poley, Parrot, etc., au
cours d'enquêtes multiples, ont étudié le
trachome et les autres conjonctivites conta-
gieuses et ont fait, depuis 1907, des essais
très intéressants de médecine sociale.
Quelques missions temporaires ont été
également confiées, tout d'abord par le
Conseil général d'Oran, au docteur Gaudi-
bert. Le Gouvernement Général avait sub-
ventionné ces essais, et chargé en 1913, le
docteur Géo Trabut de faire une enquête
dans le département d'Alger.
M. le Gouverneur Général Steeg a repris
la question en 1924 et a réuni une « Com-
mission du trachome Il. Deux « Maisons des
yeux » ont été créées à titre d'essai à Bou-
Saada (Alger) et à El-Kantara (Constan-
tine).
Le médecin de colonisation chargé de cette
tormation fait une consultation, qui est fré-
quentée par de très nombreux indigènes et
il fait les opérations d'ophtalmologie les
plus courantes.
En même temps était décidée la convoca-
tion à Alger d'une quinzaine de médecins de
colonisation pour suivre chaque année des
cours de perfectionnement auprès de la Fa-
culté de l'hôpital civil de l'Institut Pasteur
et des services d'hygiène. Ces médecins de-
vaient faire un stage à la Clinique ophtal-
mologique de la Faculté.
Malgré des tentatives très intéressantes, il
n y avait donc pas eu jusqu'à présent d'or-
ganisation d'ensemble; les Délégations
ifnancières viennent de voter un crédit de
50.000 francs peu: engager la lutte anti-
ophtalmique. M. le Gouverneur Général-
Bordes, en @ réorganisant les services d'hy-
giène de l'Algérie et en leur accordant leur
autonomie complète a donné un essor nou-
veau à la lutte contre les maladies sociales,
et en particulier contre le trachome. Le Di-
recteur des Services d'hygiène, M. le docteur
L. Raynaud, est chargé de l'organisation de
la lutte anti-ophtalmique. Le professeur
Cange a été nommé conseiller technique.
Deux oculistes de chaque département sont
chargés de visiter les différents centres, pour
établir l'index du trachome et proposer dans
chaque localité les mesures de prophylaxie
et de traitement appropriées.
Il y a donc tout lieu d'espérer que l'action
ainsi entreprise sera efficace : la situation
est, en effet, très grave. Les premières ins-
pections que j'ai pu faire dans le départe-
ment d'Alger, et dans des centres qui ne
sont pas atteints d'une façon particulière,
donnent, pour la population des écoles, une
proportion de granuleux très élevée ; l'index
varie chez les Européens de 7 à 20 et chez
les indigènes de 40 à 85
Il y a là un très grave danger pour l'Al-
gérie et pour la France. L'Administration
algérienne s'est préoccupée de ne pas laisser
infecter la Métropole par ses ouvriers indi-
gènes qui y vont travailler; des mesures de
surveillance très sérieuses sont prises dans
les ports algériens pour contrôler l'émigra-
tion indigène.
Docfeair Tnmiant.
–-–
A la Société de l'Histoire
des Colonies françaises
« ♦«–
Lu Société de l'Histoire des Colonies Fran.
çaises tiendra sa prochaine réunion Samedi 15
décembre, à tfi h. 30 tn\s précises, ù rAjiotKe
Kconoiniriue de l'Indochine, 20, rue de I.a Bo»Hic
(mrttfo Miromesnil).
Ordrr du jour :
Norvins, Historien de Napolron, Secrétaire
fltlnllral de la Préfecture, de St-Dominguc, par
M. Alhert Depreaux, Conservateur des Archives
et de la Bibliothèque de la Fondation 'ITuers.
Les I)nmes sont invitées.
Le prince héritier de Siam
à Oamonix
Le prince héritier Uyagaia de Siam est arrivé
à Chamonix, où il séjournera une quinzaine de
jours pour se reposer-
L Aviation Coloniale
Maroc
Le pilote André Bailly, qui elfectue en
touriste de l'air un voyage au Maroc et en
Algérie, est arrivé à Fez. Il a déjà couvert
plus de cinq mille kilomètres depuis son
dépari de Paris le 18 nombre à bord de
Bon monoplan de 120 ehevaux.
André bailly est reparti hier pour Mar-
seille où il espérait arriver aujourd'hui.
Après avoir lutté contre la tempiHe peu-
dant près de deux heures, l'aviateur Bailly
a capoté dans le Hir marocain. Il est sain
et sauf, sauf quelques contusions sang gra-
vité. Après uvoir effectué les reparutions
nécessaires, il reviendra en France dans
une quinzaine de juurs.
Reine et Serre vont repartir
L'avialeur Serre, qui se trouve actuelle-
ment chez ses parents à Nancelles, à lu ki-
lomètres d'Aurillac, a été reçu par l'Aini-
cale des Anciens élèves d'Aurillac, dont il
fait partie.
Au cours de la réception, Serre a an-
noncé son départ, le 14 de ce mois, de Tou-
louse d'où il s'envolera en compagnie de
Heine, en direction de Dakar.
En l'honneur du capitaine Costes
L'Association des poilus d'Urient qui
groupe environ 70.000 membres, tant à Pa.
ris qu'en province, et que préside Me Ulmo,
donnait luer, rue François-IIr, un iJanquel
en l'honneur du capitaine aviateur Costes,
héros du raid autour du monde et ancien
combattant de l'armée d'Orient.
Au nombre des invités : le général tien-
rys, commandant de l'armée d'Orient ; le
général Carré, le colonel Berdalle, qui com-
mandait l'aviation ; la générale Grossettl,
qui présidait le banquet ; MM. Sèv, LJiéo-
tuud, Duduel, vice-présidents de i'.Associa-
Lioll, etc.
A
tion, l'heure des toasts, M. Ulmô; le général
Henrys et le colonel Berdalles prirent tour
à tour la parole. Puis le capitaine OBLe8
dit à son tour tout le plaisir qu'il avait A
se trouver à nouveau avec tous ses compa-
gnons d'armes et évoqua ses souvenirs
d'ancien poilu du front serbe.
Londres Gold Coast
Le major Hobert Rattray, chef du district
de Nawongo (Gold Coast) qui rejoint Accra,
par lu voie des airs à bord de son avion-
nette 00 CV, est arrivé avant-hier au Bour-
get, à 13 h. 10. Il avait quitté Croydon
avant-hier dans l'après-midi et avait fait
escale le 801r il Poix.
IL poursuivra aujourd'hui son voyage sur
Dijon, Lyon Perpignan, Alicante, Casa-
blanca, cap Juby, Saint-Louis et Dakar.
Coniérence
Hier, à la Société des Il Amis de Carthage
et des villes d'or » a eu lieu une causerie
sur le Maroc, par M. Pierre Desnoyer.
«M»
S. les confins du Rio de Oro
Un sanglant combat, a été livre ces
jours derniers entre ut. reizou composé
d'une centaine de cavaliers R'Guibat et
une fraction de nomades sahariens qin
avait installé ses tentes sur des ternto"
res mauritaniens. Les deux partis ont
subi des pertes, mais les H.Guibat ayant
l'avantage du nombre et de ICI surprise,
ont réussi à mettre leurs adversaires en
fuite et à leur enlever des lemmes et des
enfants qu'ils ont emmenés en captivité ;
ils se sont emparés ausii de plusieurs
chameaux et d'un butin important.
(Par dépêche.)
,---------- 8.. ------ --------
La Khroumirie reine
de f Afrique do Nord
Par MIHANE-MARCELI 1, DFFFINS.
Vers Souk-El-Arba
Je quitte Tabarka à regret malgré ses
moustiques.
La voiture postale, un camion à bancs, me
fait faire le plus merveilleux des voyages à
travers la Khroumirie.
Des bois, toujours des bois où grimpent
par milliers les chênes, les pins d'Alep, oJi
croissent le genévrier, le phyllaria, les fou-
gères et la bruyère.
La forêt s'arrête, reprend, s'arrête commo
pour souffler après le formidable effort que
lui a coût le lancer d'un million d'arbres
vers le ciel.
Par ces échappées l'horizon se découvre.
Tout autour de nous, des djebels violacés
succèdent à d'autres djebels gris fumée, ro-
ses, noirs, bleus.
Au pied d'une colline, fleurit parfois un
toit rouge.
Le camion cahote, geint, se hisse à gros
renforts de ronflements le long des pentes
caillouteuses et raides. 11 déboule vertigi-
neusement les descentes, dans une sonnaille
de fer assez semblable au bruit que feraient
cinquante casseroles d'aluminium attachées
à la queue de cinquante chats affolés.
A vingt mètres du capot, de-ci de-là, se
pose la fine petite allouette huppée, pollen
animal tombé des hauts arbres et que le vent
emporte aussitôt.
Apreté des Vosges, charme de la Suisse, la
.forêt khroumire possède tous ces dons.
Et je ne puis m'empêcher de penser aussi
la forêt de Fontainebleau.
<%
Tout en haut de la plus haute des colli-
nes que nous venons d'escalader, je détourne
la tète vers le chemin parcouru.
Tabarka est au bas, tout au bas, bouquet
d'edelweiss au fond d'un précipice. La mer,
tache lumineuse n'est qu'une petite pièce
d'argent neuf qui brille au soleil.
A
Dans mon Mouvenir, grandissent et s'ins-
tallent dans VUK raies dimensions, la
moustiquaire blanche de la chambre fraîche,
le balcon d'où je r('g-;'\rrtai, amusée, les pe-
tits cireurs coiffés de rouge barrer ma porte
de le-irs corps étendus. Matous paresseux
guettant mes deux pieds comme deux souris
innocentes.
Et ce parapet, devant la vieillotte capitai.
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