Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 décembre 1928 05 décembre 1928
Description : 1928/12/05 (A29,N182). 1928/12/05 (A29,N182).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451348q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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MERCREDI SOI H, 5 DECEMBRE "H
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Rédaction & Administration ;
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PARIS (T)
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Les Annales Coloniales
Le» êiinoncet et r'elome. sont reçues ati
bureau du fourMI.
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On s'abonne sans frais d..
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DROIT ET COLONIES
..- w '-
j'ai sous les yeux les bonnes femitu du
Manuel Je Législation Coloniale de MM. G.
François et H. Mariol (1). Bien qu'il a aVm
en somme de la mise à jour d'un manuel dont
la première édition date de 20 aos, c est là un
travail considérable, car la législation colo-
niale, du fait du développement des colonies
et des progrès généraux du monde devient de
plus en plus complexe et, on peut le dire, de-
vant la quantité d objets qu'elle traite, sou-
vent assez embrouillée. Clarifier une telle ma-
tière n'était pas chose aisée. C'est à quoi ce-
pen dant se sont employés MM. Françôis et
Mariol, qui tous deux n' en sont pas d'ailleurs
à leur coup d'essai. Et il n'y a pas seulement
dans ce livre un exposé clair des réglementa-
tions diverses, il y a aussi de la doctrine. En-
fin, ce volume a le mérite d'être complètement
à iour, puisque la grande réorganisation de
r Ihine résultant des décrets des 4 et 5 no-
vembre 1928 y est exposée.
Nous ne saurions suivre les auteurs dans les
dédales de leur Législation Coloniale. Le plan
très net de l'édition de 1909 n'a Heureusement
pas éclaté. Sans le suivre pas à pas, signalons
dans les potions générales sur la colonisation
qu'à côté de la méthode d'association. la
question des mandats coloniaux, du moins ceux
qui ressortissent à l'administtation du ministère
- - - 8-
des Colonies a été largement traitée et avec
une compréhension exacte des tendances ac-
tuelles, des intentions manifestées à la Société
des Nations : de plus en plus s'affirme en effet
le côté moral et humanitaire de la colonisa-
tion qui correspond d'ailleurs à 1 intérêt du
peuple colonisateur. L' action du ministère des
Colonies s'est traduite, au cours des vingt-cinq
dernières années d une façon suffisamment
heureuse, avec l'extension des gouvernements
généraux, la réorganisation du plus ancien, ce-
lui de l'Indochine, pour que l'on conçoive un
élargissement de son rôle que MM. François
et Mariol n'ont pas manqué d'indiquer, en re-
prenant ils n'auraient su mieux faire
lea arguments si remarquablement présentés par
M. Duchène pour la création du ministère de
la France Exlérieure. Dans son remarquable
ouvrage sur la Politique coloniale de la France
depuis Richelieu, l'histoire du ministère des
Colonies, l'éminent directeur des affaires poli-
tques apporte, en effet, des points de vue déd-
its sur l'institution d'un grand organe centra-
lisateur de toute la politique coloniale que
commandent l'évôlutioi> et la politique mo-
dernes. Quelques phrases, certe\, reproduites
d'un ouvrage considérable, mais à qui l'autorité
de deux auteurs ajoute tout de même une adhé-
sion supplémentaire.
(1) Librairie Lurose, 11, rue Victor-Cousin,
Paris.
On trouvera clairement upoeé le nouveau
statut des métis indochinois, question de
haute portée humanitaire et sociale qui importe
grandement à la formation d'une élite indochi-
noise. Le « législateur colonial » a, par là,
montré que les problèmes sociologiques les plus
ardus peuvent être assez rapidement résolus
dans le sens de la saine raison. Et, vraiment,
à ce sujet, le régime des décrets a du bon,
qui permet de telles réformes en un minimum
de temps.
L'organisation des Gouvernements généraux
a été, pour les territoires intéressés, une excel-
lente mesure qui, en une courte période, a pro.
duit les chiffres sont là pour l'attester les
plus heureux effets. Tout n'est pas pour le
mieux dans le meilleur des mondes, même en
Afrique, il n'en demeure pas moins vrai que,
malgré. la guerre en dépit des observations
parfois très judicieuses d'Albert Londres
d'énormes progrès ont été accomplis. Les Gou-
vernements généraux ont, d'ailleurs, évolué
assez rapidement, et aujourd'hui, en Indo-
chine, il a été possible d'associer, en une heu-
reuse harmonie, toutes les valeurs indochinoises,
françaises et indigènes, à la gestion des intérêts
généraux du pays. Cet aspect de la question
a été très clairement souligné dans le manuel
qui nous occupe, aussi bien dans l'étude de
l'organisation administrative ou politique, que
dans le système financier nouveau.
Passons sur tout l'arsenal de textes adminis-
tratifs, financiers, pour arriver au récent statut
de la magistrature coloniale qui marque sur la
précédente organisation un réel progrès, sur les
tendances nouvelles de rapprochement entre la
distribution de la justice en France et aux co-
lonies, tous points qui sont sobrement, mais
nettement indiqués dans l'ouvrage.
Il faut en fin louer les auteurs d'avoir su con-
denser, en un substantiel résumé, l'outillage
économique de nos colonies. Cet exposé, à
la fois concis et clair, est la meilleure réponse
qui puisse être opposée à ceux qui, ne la con-
naissant pas ou la connaissant superficiellement,
critiquent notre activité coloniale sans se rendre
un compte suffisant des difficultés de tous
ordres qu'ont rencontrées les administrations
coloniales et de la grandeur de r œuvre entre-
prise. ,
Sous sa forme administrative et juridique, ce
manuel est un acte de foi dans les progrès de
la colonisation française sous la III* Répu-
blique, et sans trahir, semble-t-il, leur pensée,
une adhésion raisonnée et complète à la poli-
tique d'association de toutes les valeurs col o-
niales au développement de nos possessions
lointaines.
Brne.' Baud.
Sénateur de fil Marne,
Vlcc-Préstdent de la Commission
des Douanes.
Le maracnai mauieii a Londres
«♦«
« L'African Society » a remis hier mardi,
4 décembre, sa Grande Médaille d'Or au
maréchal Lyautey.
Lord Buxton, ancien Gouverneur de l'Afri-
que du Sud, prit tout d'abord la parole.
11 fit remarquer que c'est la première fois
qu'une distinction semblable est conférée à
un autre qu'à un Anglais:
Nous n'avons eu aucune hésitation,
ajoltta-til à décider à fJ"; avant tout autre,
nous offririons notre médaille. Notre hôte de
ce soir est indubitablement le Plus émxnent
parmi ceux qui sous d'autres drapeaux, ont
fait le meilleur et le plus solide travail en
Afrique au cours de ces dernières années.
Parlant ensuite des rapports franco-an-
elais en Afrique, lord Buxton déclara :
- NOlts pouvons dire, que la Grande-Bre-
tagne a toujours donné son appui moral à
la France en ce nui concerne l occupation du
Maroc par cette dernière et la politique fran-
çaise au Maroc.
Cette cérémonie n'a pas seulement pour
but d'être agréable au maréchal Lyautey
lui-même, mais à travers lui nous voulons
honorer Vempire africain français. Bien
plus, nous serions très heureux si nous avions
Vim pression que notre réunion de ce soir
pouvait contribuer, si peu que ce soit, à
fortifier la chaîne avec un maillon supplé-
mentaire pour le renforcement de l'amitié et
de l'alliance entre la France et VAngleterre
qui nous tient à cœur.
Je lève mon verre, en votre honneur, Lyall-
tey africanus.
Après avoir exprimé les scrupules qu'il
Avait éprouvés à accepter une invitation offi-
cielle à Londres au moment où l'état de
santé du roi remplissait tous les cœurs d'in-
quiétude, le maréchal insista sur le caractère
général de l'honneur qui lui était fait et qui
s'étendait à d'autres qu'à lui :
Il le regarde) dit-il) que c'est beaucou p
moins à ma personne que s'adresse ce. haut
témoignage qu'à mon pays dont vous avez
voulu honorer l'œuvre coloniale en Afrique,
cette oeuvre réalisée par nos grands Gou-
verneurs Jules Cambon, lonnart, Roume,
pour ne nommer que quelques-uns et par
mes glorieux chefs ou camarades tels que
Gallieni, Archinard, Franchet d'Esperey,
Gouraud, Henry sM an gin pour n'en nom-
mer, ici aussi, que qhelques-uns.
Oui, à mon pays bien au-dessus de ma
personne ! Comme vous venez de le dire en
concluant, cette cérémonie, au delà et au-
dessus de moi-même, honore l'empire afri-
cain français. Elle apporte, selon votre pro-
pre expression, fin maillon de plus aux liens
qui unissent l'Angleterre et la France dans
une amitié et une alliance qui nous tiennent
tant au cœur comme elles tiennent au vôtre.
A son tour, sir Austen Chamberlain a ré-
pondu en ces termes :
- - Je suis toujours heureux lorsque je par-
ticipé à une cérémonie où nous affirmons la
nécessité de l'amitié entre la France et la
Grande-Bretagne. Mais je suis 4articulière.
ïnent heureux ce soir, à la fois comme mem-
bre du Gomiernement et en mon nom per-
sONnel, de m'associer à l'hommage de resled
et d'admiration que nous rendons à notff
hôte. Je suis Anglais et le Plus sincère
compliment que je puisse vous adresser, ma-
réchal Lyautey, c'est de dire que nous se-
rions fiers de pouvoir vous compter dans la
grande lignée des administrateurs coloniaux
tZJIglais. Y otre Gouvernement et le miçn tra-
vaillent en plein accord à la consolidation de
la paix. Nous ne permettrons pas que des
malentendus viennent troubler nos relations.
De même que nos Gouvernements s'enten-
dent, je voudrais que partout où Français et
Anglais vivent côte à côte, ils se rencon-
trent, en amis. Je voudrais que leurs rela-
tions soient identiques à celles que vous
entreteniez avec le consul britannique au
Maroc. le voudrais que Français et Anglais
se considèrent partout comme les représen-
tants de deux pays dont les destinées sont
désormais solidaires et qui n'ont qu'un seul
but: le maintien de la paix et le développe-
ment de. la civilisation.
A l'occasion du voyage à Londres du maré-
chal, sir Howard d'Egville, secrétaire géné-
ral de l'Empire Parliamentaru Association,
et sir Harry Brittain, membre du Parlement,
tous deux membres du Comité franco-britan-
nique d'études coloniales dont le siège est à
Paris, à l'Union Coloniale Française, de-
vaient lui offrir jeudi, à Ja Chambre des
Communes un déjeuner réunissant l'élite du
monde politique et colonial, et où devaient 1
assister en particulier : M. de Fleuriau, am-
bassadeur de France à Londres; Rt. Hon.
sir William Joynson-Hicks, ministre de l'In-
térieur; Rt. Hon. L.S. Amery, ministre des
Colonies; Rt. Hon. sir Laming Worthing-
ton-Evans, ministre de la Guerre; le comte
de Derby, ancien ambassadeur d'Angleterre
à Paris ; le Lord Maire de Londres, Rt. Hon.
W. Ormsby-Gore, sous-secrétaire d'Etat pour
Tes Colonies ; Bric. Général T. Charteris.
Major Hon. J. J. Astor, sir Robert Hamil-
ton, lord Greenway, et diverses autres per-
sonnalités. Mais en raison des graves inquié-
tudes que donne la santé du roi, toutes les
grandes réceptions ont été suspendues. Ce
soir, le maréchal doit être reçu seulement
dans l'intimité par M. de Fleuriau.
I
A Pondichéry
M. Coponat est l'objet
d'une agression
.t.
Au cours de la campagne en vue de l'élec-
tion sénatoriale du 9 décembre, M. Copo-
nat, débuté de l'Inde française, a été vic-
time d une agression et légèrement blessé
alors qu'il rendait visite au maire de Chan-
dernagor qui séjourne actuellement à Pondi-
chéry. Une instruction judiciaire est ouverte
contre un conseiller général présumé respon-
sable de cette agression.
Pour éviter des troubles, le gouverneur
a ajourné au 15 décembre la session du
Conseil général. L'état de santé de M. Copo-
nat n'inspire pas d'inquiétude.
(Par dépêche).
POISONS
.8.
Prenez des poils de moustache de
panthère, coupez-les en petits frag-
ments, imprégnez ces fragment4
d'un mélange toxique composé de deux- poi-
sons d'origine animale (crapaud de forte
taille et scorpion noir), et de huit poisons
d'origine végétale (elou, fat, etotop, énaï,
mengue, m'obiaa, ayang, ototo) ; puis, sans
faire semblant de rien, répandez quelques-uns
de ces fragments sur le siège ou sur le lit
où va s'asseoir ou s'allonger l'homme ou la
femme que vous voulez expédier ad patres.
L'exféditio" est faite en grande vitesse.
la moindre érosion à la peau, et, dans les
six ou douze heures qui suivent, le blessé
arrive à destination. La rapidité du voyage
peut être même plus grande.
C'est que le N'Sou ainsi obtenu est un
poison auprès duquel celui des Borgias n'est
que de la petite bière. Le Bulletin Mensuel
de l'Agence Economique de l'A.O.F. pu-
bliait sur ce N'Sou un article du chef du
Laboratoire de Chimie de Douala, paru en
octobre dernier. C'est vraiment de la bonne
ouvrage. Quelques détails : le Mvong, le
gros crapaud, est pris délicatement, séché au
dessus du feu, pulvérisé avec soin; les glan-
des à venin procurent leur liquide précieux,
contenant plusieurs poisons dont l'un arrête
le coeur en systole comme la digitaline,
l'autre paralyse les muscles ; l'élou contient
un alcaloïde qui possède à la fois les pro-
priétés de la digitaline et de la picrotoxine
combinées, et c'est ett même temps un poi-
son du système nerveux qui provoque vomis-
sements, convulsions épileptiques, tétaniques,
mort par asphyxie ; un chevreau infecté en
déposant de L'enai frais sur une érosion
meurt en deux minutes; quant à l'ototo, les
indigènes le cachent soigneusement à l' Eu-
ropéen, il est vraisemblable que c'est l un
des curares les plus violents; quand les fé-
ticheurs l'emploient comme poison d'épreuve,
les empoisonnés perdent l'urine sanguinolente
sans interruption et la mort précédée de téta-
nos en extension est atroce.
M. Peirier, stupéfait par « l'astuce, la
finesse méchante qui a présidé à la confec-
tion du N'Sou ib, se demande « quel génie
malfaisant s'est plll à accumuler poisons
cardiaques, poisons musculaires, poisons hé-
molytiques, poisons nerveux en un merveil-
leux ensemble polytoxicologique »; il déclare
que ce ne Peut être l'effet du hasard, que
les peuplades africaines ont reçu de leurs
ancêtres successifs des secrets terribles, que
leurs aieux les tenaient peut-être de quelque
Paraon redouté ; il avoue, devant ce chef-
d'œuvre, être rempli « d'une craintive ad-
miration P. Le mot est pris, sans aucun doute,
au sens d'étonnement. Mais je voudrais que
cette étude fut connue de ceux qui vont prê.
chant, par le monde, le droit des peuples à
disposer d eux-mêmes, et mauatssani ces
Européens qui travaillent à faire disparaître
l'âge d'or des civilisations primitives pour le
remplacer Par une civilisation, mère de tous
les vices et destructrice de toutes les vertus.
Que nous ne touchions qu'avec une extrême
prudence aux coutumes qui ont rapport à la
famille, à la propriété, aux contrats, rien
n'est plus sage. Mais de là à permettre aux
fétillzeurs d'assassiner les gens après des
souffrances inouïes ou aux empoisonneurs
d'intoxiquer, de torturer, de tuer leurs vic-
times par le NSou, non, c'est autre chose :
ne pas frapper rudement serait un crime
contre l humanité.
Mtmwûm Itenatcen,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
- ̃»»»
Le commerce de la France
avec ses colonies
-0
Pendant les dix premiers mois de 1928, la
France a importé de ses colonies et protec-
torats des marchandises représentant les va-
leurs suivantes, comparées à celles de la pé-
riode correspondante de 1927 :
Importations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 2.253.522 2.067.798
Tunisie. 441.942 340.239
Maroc 353-051 3'9-779
Afrique occidentale
française. , , 705.976 744'7®2
Madagascar et dépen-
dances 348.448 242.744
Indochine française 557.864 526.852
Autres colonies et pays
de protectorat 795.805 747.113
I Totaux - 5.456.608 4.989.307
Quant à la valeur des exportations iran-
çaises à destination des colonies et pays de
protectorat, elle s'établit de la façon sui-
vante :
Exportations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie :.,. 3.067.553 2.738.888
Tunisie 613. 730 610.317
Maroc 908.1674 795 -738
Afrique occidentale
française. , , 521.172 495.186
Madagascar et dépen-
dances 284.000 265.713
Indochine française 745.298 921.199
Autres colonies et pays
de protectorat 444.860 462.366
Totaux 6.585.287 6.289.407
-
Dépêches de l'Indochine
-
Conseil de Protectorat
Le Conseil de Protectorat se réunira d
Hanoi le 12 décembre.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
»♦̃
L'un des records de durée, probablement, de
Ja, Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats. Hier, de 3 heures à 6 heures
et demie, M. Maginot, ministre des Colonies,
a été entendu par elle, et, une fois de plus,
à la grande satisfaction des membres présents,
a donné l'impression d'une forte volonté agis-
sante et qui va droit son chemin.
M. Pierre Taittinger, président de la Com-
mission, présidait avec son autorité coutumière,
qui est un mélange de diplomatie, de fermeté
et de courtoisie.
Le BrúzavWe-Océan
M. Maginot, d'abord, a exposé l'état des
travaux de construction du chemin de fer de
Brazzaville à r Océan, en réponse aux ques-
tions de MM. Outrey, Frossard, Diagne et
Auguste Bnmet. Dans certains récits de voyage
d'un journaliste notoire, il a été relevé,
panni quelques vérités, des erreurs manifestes,
celle, par exemple, qui attribue au Congo
belge, pour ses travaux ferroviaires, une mor-
talité moindre que celle de notre Afrique équa-
toriale. Des ordres rigoureux sont donnés pour
que les règlements destinés à préserver la santé
des travailleurs soient strictement appliqués du
haut en bas de la hiérarchie administrative, et
que les errements du passé ne se renouvellent
pas : on ne prendra plus sur les hauts-plateaux
'tdès noirs que tue la forêt vierge avant même
qu'ils parviennent à pied d' oeuvre-
Mais surtout, la grande nouveauté, c'est
l'emploi prochain de la main-d' œuvre asiati-
que. On sait que des essais de ce genre ont
échoué ailleurs. Mais en se guidant avec le
plus grand scrupule sur les enseignements four-
ni s par ces expériences, on peut compter éviter
les tragiques déconvenues d autrefois.
Les événements de la Guyane
Passant à la Guyane, le ministre des Colo-
nies a relaté tous les événements qui ont suivi
h mort de Jean Galmot, et donné l'assurance
que les mesures les plus énergiques étaient
prises pour que l' ordre ne risque plus d être
troublé. Lecture a été donnée du rapport du
Gouverneur de la Guyane en date du mois
d'octobre 1928. Il y a eu un mouvement popu-
laire au cours duquel les prisons ont été prises
d'assaut. Des manifestants qui exprimaient, non
sans quelque provocation, leur joie de voir Jean
Galmot a battu, ont été lynchés sur-le-champ.
Un échange de vues s est poursuivi, qui a
permis à MM. Frossard, Outrey, Odin, Dia-
gne, Proust, Briquet, Desbons et Graëve de
présenter diverses observations. La Commission
a déclaré faire entière confiance au ministre
pour que soit respectée la légalité dans nos
colonies et assurée l'action indépendaote de la
justice. Pour le moment, la garnison a été aug-
mentée, et, d' MJkurs. la population a recou-
vré son calme.
La Guadeloupe dévastée
Evoquant ensuite le sinistre de la Guade-
loupe, le ministre a renouvelé les assurances
qu'il avait données à la Chambre. Tout sera
fait dans le plus sincère élan de fraternité pour
permettre à cette colonie de retrouver promp-
tement son activité et sa richesse. Il est malheu-
reusement avéré que les 100 millions promis
ne suffiront pas. Les dommages se chiffrent par
quelque 500 millions. IZ millions, jusqu ici,
ont été distribués aux petits sinistrés dont les
pertes ne dépassent pas 25.000 francs. Il a
suffi pour ces premiers secours d'une mesure du
Gouvernement local. Le ministre veut consa-
crer la plus grande partie des 100 millions à la
restauration des édifices publics et de l' écono-
mie générale du pays dévasté. Au demeurant,
divers arrangements financiers sont a 1 étude.
Le Dârlac
C'est maintenant la question du Darlac qui
vient devant la Commission, dont le bureau a
reçu des mains du ministre le rapport de la
mission Richard, les observations de l'inspec-
teur des Finances et les réponses du conseiller
d'Etat, chef de la mission; bref, tout le dos-
sier relatif à cette affaire. La Commission des
Colonies a remercié M. Maginot de la con-
fiance qu'il mettait ainsi en elle. Une sous-
commission sera nommée pour étudier ce dossier
et rédiger un rapport qui sera soumis à la Com-
mission.
Les retraités coloniaux
M. Béluel demande ensuite l' entrée en
compte, dans la retraite des fonctionnaires co-
loniaux actuellement retraités, de leur séjour
à l'Ecole coloniale ou dans une grande école
de l'Etat, et des années de guerre. Les sug-
gestions de M. Béluel sont très favorablement
accueill ies. -
L'éleclîon du 9 décembre dans
L'Inde française
Enfin, au sujet de l'élection sénatoriale du
9 décembre dans l'Inde française, la Commis-
ion a demandé au ministre la neutralité la
plus absolue vis-à-vis des candidats. M. Ma-
ginot, non seulement restera absolument neutre,
mais il a promis de prescrire à tous les Gou-
vemeurs Généraux et vaouvemeurs de colonies
cette même neutralité en temps d'élection.
La Commission s'est déclarée très satisfaite
des assurances données par le ministre et de
l'énergie de ses déclarations. Elle l'en a vive-
ment remercié.
L'élection de la sous-commission
Après le départ du ministre, elle a désigné
MM. Auguste Brunet, Diagne, Frossard, Per-
reau-Pradier, Reille-Soult et Ricolfi pour faire
partie de la sous-commission qui examinera le
rapport sur les baux du Darlac.
Étaient présents à cette longue et utile séan-
ce : MM. Béluel, Briquet, Brunet, Cravoisier.
Cuttoli, Desbons, Diagne, Fougère, Frossard,
Gamard, Gasparin, Goude, Graeve, Nouelle,
Odin, Outrey, Perreau-Pradier, Poncet,
Proust, Reille-Soult, Ricci, Ricolfi, Roux-
Fteiaineftl. Taittinaer, Thomas. Varenne, de
W.
= LIS raquifls IIIrOlallliiS
Il coloniaux
«♦ 1
Mme Hanau et M. Lazare Bloch sous les
verrous, le scandale se développe, tandis que
les ruines s'accumulent. Il s agit maintenant
de plusieurs centaines de millions. M. Pierre
Audibert, directeur de la Gazette du Franc et
des Nations, ancien chef de cabinet de minis-
tre, comme il s'intitule pompeusement, rejoin-
dra peut-être ses deux associés à la Santé.
A KZarseille
A Marseille, venait de se créer une Société
anonyme au capital de 2.500.000 francs, filiale
de la Gazette du Franc, dont l'agence dans
cette ville était I, rue de la République. Cette
Société anonyme, dite « Imprimerie La Fayet-
te », avait pour objet la création d'une impri-
te )), ava i t
merie et d'un journal politique quotidien du
matin, l'Etoile du Midi. Mme Marthe Hanau
est présidente du Conseil d'administration, et
M. Pierre Audibert, administrateur-délégué.
Les bureaux du journal devaient s' ouvrii 20,
rue de Breteuil. Les statuts de la Société, au
capital de 2.500.000 francs, dont le quart est
déjà versé, ont été déposés chez M0 Paul
Maria, notaire à Marseille.
Nous avons rappelé hier que M. Pierre Au
dibert fut, pendant la guerre, rédacteur en chef
du Radical de Marseille, et qu'il y pratiqua
une politique de fausses nouvelles farouchement
jusqu' auboutistes. Son journal n'avait alors de
radical que le nom.
A Rouen et à Tunis
La Gazette du Franc avait, à Rouen, depuis
février 1927, une succursale transférée en sep-
tembre dernier, 22, place du Vieux-Marché,
dirigée par M. Jallageas, ancien négociant et
ancien conseiller municipal, secondé par M. de
Marelle, inspecteur, et de nombreux démar-
cheurs. Une perquisition y a été opérée aujour-
d'hui. Dans la seule ville de Rouen, I million
de francs environ auraient été râflés.
A plusieurs reprises, M. Lazare Bloch est
venu à Rouen, où il voulait lancer la « Société
Nord-Africaine des films religieux », Société
anonyme au capital de 2 millions, ayant son
siège 4. rue d'Angleterre, à Tunis, et sa direc-
tion 2, rue Blaise-Desgpffe, à Paris. Le pa-
pier de la Société, timbré des armoiries prima-
tiales et d'une croix, annonçait que tout film
était censuré par l'autorité ecclésiastique sous le
contrôle des archevêques de Paris et de Car
thage.
Ah 1 le beau film! De Jeanne d'Arc à Lavi -
gerie en passant par saint Louis et la 8° croi-
sade. Tout cela présenté par Bloch, Hanau
et Audibert, le père, la mère et l'esprit sain.
Une tournée de M. J. Carde
Le Gouverneur Général Cariic, après la
clôture de la session du Conseil de Gou-
vernement de l'Afrique occidentale fran-
çaise, va entreprendre dans les différentes
Colonies du groupe la tournée qu'il y effectue
chaque année.
Son intention est de rentrer ensuite en
- France pour y entretenir le Ministre des
Colonies des affaires intéressant cette pos-
session. On se rappelle qu'en T927, M.
Carde ne lit qu'un séjour très bref à Paris,
ayant décidé, en raison des cas plus nom-
breux de fièvre jaune signalés de Dakar en
septembre, de rejoindre aussitôt son poste.
-f
L'Aviation Coloniale
»♦*
D'Oran à Reggan
Hier est arrivé à Hefcfgari vona.nl d'Uian
et de Cciomb-Bôchar un avion commer-
cial de la Compagnie Générale Aéro-
postale.
Cet avion est chargé d'une mission
d'éludé en vue de l'organisation d'une
ligne aérienne régulière devant permettre
à la Compagnie d'atteindre par le Sahara,
l'Afrique Occidentale Française et d'éviter
la traversée du Rio de Oro et les dangers
que courent les pilotes en survolant la
Mauritanie.
T.e voyage en question a d'ailleurs été
effectué en liaison avec le service automo-
bile Reggan-Tombouctou et la mission
envoyée par la Compagnie 'Générale Aéro-
postale continue par automobile jusqu'au
Niger, l'avion devant revenir ensuite à
Colomb-Béchar et poursuivre les études
entreprises dans cete région.
La reconnaissance de ce parcours pourra
d'ailleurs être fort instructive quant aux
lignes projetées entre la Métropole et les
diverses colonies d Afrique.
Il est intéressant de remarquer que c'est
la première fois que le Sahara Central
se trouve ainsi survolé par un avion com-
mercial.
Du Cap à Londres
L'aviateur Bailly, poursuivant sa ran-
donnée touristique à bord de son avion
léger, a quitté Casablanca hier à 6 h. 20,
se rendant à Alger.
Indochine
Trois des hydravians anglais, arrivés
samedi au Cap Saint-Jacques, sont partis
dimanche pour Bangkok, Lei quatrième,
après réparation d'une légère avarie est
parti hier.
EN MER
»♦»
Le paquebot Asia, courrier de New-York
et du Proche-Orient, se trouvait ce matin en
rade de Marseille et s'apprêtait à ganer
son poste d'amarrage. Mais la brume était si
épaisse que le navire alla heurter les roches
de l'îlot de Pomègues. Le choc fut violent
et le vapeur ie fit, sur l'avant, une déchirure
de ni us de cinq mètres.
Malgré la gravité de l'avarie, le comman-
dant put atteindre le port et mettre le paque-
bot en sûreté. Parmi les passagers se trouve
M. Vastre, consul généra de France à Bey-
routh, qui se rend A Paris.
Les peintres coloniaux
-.t.
Sénégal et Guinée française
En me conviant à son exposition de pein*
tures, aquarelles et pastels du Sénégal et de
la Guinée française mon ami et camarade de
brousse africaine René Farjou, de la Société
Coloniale des Artistes Français ne pourail
me faire de plus grand plaisir.
Ses portraits de Foulahs, de tirailleur sé-
négalais. de Bambou, de Biaré le Borgne spnt
autant ae documents ethnographiques.
Le Salam du soir de trois Maures face au
soleil couchant sur la plaine sablonneuse e6t
d'un effet impressionnant et bien réel.
Les lies de Loos qui ferment la rade de
Conakry m'ont fait souvenir d'un rapport
que je fis aux députés d'Agoutt et Muteau
pour réclamer et obtenir finalement du Gou-
vernement anglais la cession de ces îles.
Le Soleil couchant à Timbo, où je passai
plusieurs mois en 1900, révèle la pureté de
l'atmosphère de cette Suisse africaine qu'est
le Fouta-Djallon.
En passant par le Palais Royal, le désert
de Paris, arrêtez-vous à la Galerie d'Orléans
et admirez cette belle exposition aux vitrines
de l'Agence Générale des Colonies.
ÀEMordeute Aevaux.
-nie
Le mouvement de la population
tunisienne
Il ressort des statistiques démographiques
et sanitaires dressées par le Bureau d'hy-
giène de Tunis que les divers éléments de
la population sont inégalement affectés par 1a
mortalité.
Les Français n'ont, pour 1.000 habitants,
que 14,5 décès en 1926 et 1 <5,4 en 1927, alors
que la population musulmane en compte près
du double : 31 en 1926 et 34 en 1927 pour
le même nombre d'habitants; quant à la
mortalité italienne elle s'élève à 17,5 en 1936
et à 18 pour 1.000 en 1927.
Sur un total de 185.996 habitants la pro-
portion des décès pour 1.000 habitants a été
de 31 en 1925, 24 en 1926 et 26 en 1927.
En revanche, il faut noter la nette progres-
sion de la natalité française au cours de ces
dernières années : les naissances passent de
366 unités en 1925 à 1.018 en 1926 et à 1.048
en 1927. L'excédent moyen des naissances
françaises de la période quinquennale anté-
rieure à 1923 n'était que de 599.
Si l'on examine les détails de la mortalité
et de la natalité, pour l'ensemble de la po-
pulation, on constate que les Français ont
en 1926 et en 1927, deux fois et demie plus
de naissances que de décès ; les Italiens et
les Israélites moitié moins de décès que de
naissances; par contre, l'excédent des nais-
sances musulmanes déjà insignifiant en 1920
est devenu presque nul en 1927.
Il faut faire retomber l'abondante morta-
lité qui afflige la population indigène sur le
manque d'hygiène. Les enfants de moins de
dix ans surtout sont éprouvés.
La proportion de cette mortalité s'établit
comme suit: Musulmans, 2,5; Israélites, t/j;
Français et Italiens, 1/3 du total respectif
de leurs déd.
Quant aux décès provoqués par les maJa-
dies contagieuses, ils sont en sensible dé-
croissance.
210 décès en 1926 et 249 en 1927 contre 889
en 10^5. La. variole qui avait causé 540 dé-
cès en 1925 n'a ocasionné qu'un décès en
1926 et 10 en 1927.
Toutes les autres maladies contagieuses
sont également en régression, sauf la rou-
geole qui a fait 103 victimes, dont 86 Musul-
mans en 1927 contre 63 en 1926.
La tuberculose reste le tléau le plus redou-
table à la race. Il faut lui imputer 1/7 de
la mortalité générale et 1/6 des décès musul-
mans.
L'industrie df s lapis tunisiens
Les tissages de Djerba
L'ile de Djerba occupe une paitie de la
population au tissage des tapis et des COli-
vertures. Cette industrie qui motive un com-
merce de plus de six millions de francs par
an, était en train de péricliter. Le marché
de l'Egypte, principal pays d'importation
des couvertures djerbiennes, était en voie de
passer au marché tchécoslovaque, outillé
d'ulne façon moderne qui, par la perfection
et la régularité de sa fabrication, avait trou-
vé des préférences chez les acheteurs. Com-
me nous l'avons signalé, ceux-ci se plai-
gnaient des mauvaises teintures employées et
des irrégularités de métrage des couvertures.
Xous souhaitons que les pourparlers des au-
toutes locales avec les négociants djerbiens
du Caire et avec les principaux exportateurs
aboutissent à une protection efficace de cette
importante industrie.
A LA CHAMBRE
»♦»
DEBATS
La dotation des descendants
d'Abd El Kader
L'ordre iliL îour (t lacv apifClaii Iti dis*
cussion du budget des Affaires étrangères.
Le rapport, dit M. Edouard Soulier,
constate qu'il était dteent d'augmenter la
dotation, des descendants d'Abd-el-Kader.
'< Un crédit de 350,(KXl francs était néces-
saire, Le Gouvernement nous propose
200.000 fr. Donnons 200/000 fr. »
Quand aurona-nona donc fini ces façous
de faire ? Il fallait accorder 350.000 fr. ou
rien.
M. Auguste Orllllct. Pas do rabais en
pareille matière.
M. Morinaud. Comme Algérien, jo dis
que ce Mcsto est mesquin.
M. Edouard Soulier. On fait pas cer-
taines choses à moitié.
La Syrie
Un peu plus lard, M. Edouard Soulier,
sur la Syrie, s'exprime en ces termes :
Certes nous ne devons rien dissimuler
des bienfaits quo notre occupation a op..
portés à la Syrie. Mais, nous n'y avona
pas encore établi un statut monétairfe.
D'autre part, nous n'avons pas un aoutt
suffisant du développement économique.
Le distingué frère de l'éminent président
CTNWIP îMCWlUM
MERCREDI SOI H, 5 DECEMBRE "H
,.I.lll ,IOTIDIEI
Rédaction & Administration ;
Utmnwm-mm
PARIS (T)
liiirn i LouvMt imi
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97 l 0
Les Annales Coloniales
Le» êiinoncet et r'elome. sont reçues ati
bureau du fourMI.
DIRECTEURS : Ma"" RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALU.
- - ..r,
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(oloniM ; ItOt M't ?$
ttc'Inger.. 180 » 100 1 H »
On s'abonne sans frais d..
tous les bureaux de poste.
DROIT ET COLONIES
..- w '-
j'ai sous les yeux les bonnes femitu du
Manuel Je Législation Coloniale de MM. G.
François et H. Mariol (1). Bien qu'il a aVm
en somme de la mise à jour d'un manuel dont
la première édition date de 20 aos, c est là un
travail considérable, car la législation colo-
niale, du fait du développement des colonies
et des progrès généraux du monde devient de
plus en plus complexe et, on peut le dire, de-
vant la quantité d objets qu'elle traite, sou-
vent assez embrouillée. Clarifier une telle ma-
tière n'était pas chose aisée. C'est à quoi ce-
pen dant se sont employés MM. Françôis et
Mariol, qui tous deux n' en sont pas d'ailleurs
à leur coup d'essai. Et il n'y a pas seulement
dans ce livre un exposé clair des réglementa-
tions diverses, il y a aussi de la doctrine. En-
fin, ce volume a le mérite d'être complètement
à iour, puisque la grande réorganisation de
r Ihine résultant des décrets des 4 et 5 no-
vembre 1928 y est exposée.
Nous ne saurions suivre les auteurs dans les
dédales de leur Législation Coloniale. Le plan
très net de l'édition de 1909 n'a Heureusement
pas éclaté. Sans le suivre pas à pas, signalons
dans les potions générales sur la colonisation
qu'à côté de la méthode d'association. la
question des mandats coloniaux, du moins ceux
qui ressortissent à l'administtation du ministère
- - - 8-
des Colonies a été largement traitée et avec
une compréhension exacte des tendances ac-
tuelles, des intentions manifestées à la Société
des Nations : de plus en plus s'affirme en effet
le côté moral et humanitaire de la colonisa-
tion qui correspond d'ailleurs à 1 intérêt du
peuple colonisateur. L' action du ministère des
Colonies s'est traduite, au cours des vingt-cinq
dernières années d une façon suffisamment
heureuse, avec l'extension des gouvernements
généraux, la réorganisation du plus ancien, ce-
lui de l'Indochine, pour que l'on conçoive un
élargissement de son rôle que MM. François
et Mariol n'ont pas manqué d'indiquer, en re-
prenant ils n'auraient su mieux faire
lea arguments si remarquablement présentés par
M. Duchène pour la création du ministère de
la France Exlérieure. Dans son remarquable
ouvrage sur la Politique coloniale de la France
depuis Richelieu, l'histoire du ministère des
Colonies, l'éminent directeur des affaires poli-
tques apporte, en effet, des points de vue déd-
its sur l'institution d'un grand organe centra-
lisateur de toute la politique coloniale que
commandent l'évôlutioi> et la politique mo-
dernes. Quelques phrases, certe\, reproduites
d'un ouvrage considérable, mais à qui l'autorité
de deux auteurs ajoute tout de même une adhé-
sion supplémentaire.
(1) Librairie Lurose, 11, rue Victor-Cousin,
Paris.
On trouvera clairement upoeé le nouveau
statut des métis indochinois, question de
haute portée humanitaire et sociale qui importe
grandement à la formation d'une élite indochi-
noise. Le « législateur colonial » a, par là,
montré que les problèmes sociologiques les plus
ardus peuvent être assez rapidement résolus
dans le sens de la saine raison. Et, vraiment,
à ce sujet, le régime des décrets a du bon,
qui permet de telles réformes en un minimum
de temps.
L'organisation des Gouvernements généraux
a été, pour les territoires intéressés, une excel-
lente mesure qui, en une courte période, a pro.
duit les chiffres sont là pour l'attester les
plus heureux effets. Tout n'est pas pour le
mieux dans le meilleur des mondes, même en
Afrique, il n'en demeure pas moins vrai que,
malgré. la guerre en dépit des observations
parfois très judicieuses d'Albert Londres
d'énormes progrès ont été accomplis. Les Gou-
vernements généraux ont, d'ailleurs, évolué
assez rapidement, et aujourd'hui, en Indo-
chine, il a été possible d'associer, en une heu-
reuse harmonie, toutes les valeurs indochinoises,
françaises et indigènes, à la gestion des intérêts
généraux du pays. Cet aspect de la question
a été très clairement souligné dans le manuel
qui nous occupe, aussi bien dans l'étude de
l'organisation administrative ou politique, que
dans le système financier nouveau.
Passons sur tout l'arsenal de textes adminis-
tratifs, financiers, pour arriver au récent statut
de la magistrature coloniale qui marque sur la
précédente organisation un réel progrès, sur les
tendances nouvelles de rapprochement entre la
distribution de la justice en France et aux co-
lonies, tous points qui sont sobrement, mais
nettement indiqués dans l'ouvrage.
Il faut en fin louer les auteurs d'avoir su con-
denser, en un substantiel résumé, l'outillage
économique de nos colonies. Cet exposé, à
la fois concis et clair, est la meilleure réponse
qui puisse être opposée à ceux qui, ne la con-
naissant pas ou la connaissant superficiellement,
critiquent notre activité coloniale sans se rendre
un compte suffisant des difficultés de tous
ordres qu'ont rencontrées les administrations
coloniales et de la grandeur de r œuvre entre-
prise. ,
Sous sa forme administrative et juridique, ce
manuel est un acte de foi dans les progrès de
la colonisation française sous la III* Répu-
blique, et sans trahir, semble-t-il, leur pensée,
une adhésion raisonnée et complète à la poli-
tique d'association de toutes les valeurs col o-
niales au développement de nos possessions
lointaines.
Brne.' Baud.
Sénateur de fil Marne,
Vlcc-Préstdent de la Commission
des Douanes.
Le maracnai mauieii a Londres
«♦«
« L'African Society » a remis hier mardi,
4 décembre, sa Grande Médaille d'Or au
maréchal Lyautey.
Lord Buxton, ancien Gouverneur de l'Afri-
que du Sud, prit tout d'abord la parole.
11 fit remarquer que c'est la première fois
qu'une distinction semblable est conférée à
un autre qu'à un Anglais:
Nous n'avons eu aucune hésitation,
ajoltta-til à décider à fJ"; avant tout autre,
nous offririons notre médaille. Notre hôte de
ce soir est indubitablement le Plus émxnent
parmi ceux qui sous d'autres drapeaux, ont
fait le meilleur et le plus solide travail en
Afrique au cours de ces dernières années.
Parlant ensuite des rapports franco-an-
elais en Afrique, lord Buxton déclara :
- NOlts pouvons dire, que la Grande-Bre-
tagne a toujours donné son appui moral à
la France en ce nui concerne l occupation du
Maroc par cette dernière et la politique fran-
çaise au Maroc.
Cette cérémonie n'a pas seulement pour
but d'être agréable au maréchal Lyautey
lui-même, mais à travers lui nous voulons
honorer Vempire africain français. Bien
plus, nous serions très heureux si nous avions
Vim pression que notre réunion de ce soir
pouvait contribuer, si peu que ce soit, à
fortifier la chaîne avec un maillon supplé-
mentaire pour le renforcement de l'amitié et
de l'alliance entre la France et VAngleterre
qui nous tient à cœur.
Je lève mon verre, en votre honneur, Lyall-
tey africanus.
Après avoir exprimé les scrupules qu'il
Avait éprouvés à accepter une invitation offi-
cielle à Londres au moment où l'état de
santé du roi remplissait tous les cœurs d'in-
quiétude, le maréchal insista sur le caractère
général de l'honneur qui lui était fait et qui
s'étendait à d'autres qu'à lui :
Il le regarde) dit-il) que c'est beaucou p
moins à ma personne que s'adresse ce. haut
témoignage qu'à mon pays dont vous avez
voulu honorer l'œuvre coloniale en Afrique,
cette oeuvre réalisée par nos grands Gou-
verneurs Jules Cambon, lonnart, Roume,
pour ne nommer que quelques-uns et par
mes glorieux chefs ou camarades tels que
Gallieni, Archinard, Franchet d'Esperey,
Gouraud, Henry sM an gin pour n'en nom-
mer, ici aussi, que qhelques-uns.
Oui, à mon pays bien au-dessus de ma
personne ! Comme vous venez de le dire en
concluant, cette cérémonie, au delà et au-
dessus de moi-même, honore l'empire afri-
cain français. Elle apporte, selon votre pro-
pre expression, fin maillon de plus aux liens
qui unissent l'Angleterre et la France dans
une amitié et une alliance qui nous tiennent
tant au cœur comme elles tiennent au vôtre.
A son tour, sir Austen Chamberlain a ré-
pondu en ces termes :
- - Je suis toujours heureux lorsque je par-
ticipé à une cérémonie où nous affirmons la
nécessité de l'amitié entre la France et la
Grande-Bretagne. Mais je suis 4articulière.
ïnent heureux ce soir, à la fois comme mem-
bre du Gomiernement et en mon nom per-
sONnel, de m'associer à l'hommage de resled
et d'admiration que nous rendons à notff
hôte. Je suis Anglais et le Plus sincère
compliment que je puisse vous adresser, ma-
réchal Lyautey, c'est de dire que nous se-
rions fiers de pouvoir vous compter dans la
grande lignée des administrateurs coloniaux
tZJIglais. Y otre Gouvernement et le miçn tra-
vaillent en plein accord à la consolidation de
la paix. Nous ne permettrons pas que des
malentendus viennent troubler nos relations.
De même que nos Gouvernements s'enten-
dent, je voudrais que partout où Français et
Anglais vivent côte à côte, ils se rencon-
trent, en amis. Je voudrais que leurs rela-
tions soient identiques à celles que vous
entreteniez avec le consul britannique au
Maroc. le voudrais que Français et Anglais
se considèrent partout comme les représen-
tants de deux pays dont les destinées sont
désormais solidaires et qui n'ont qu'un seul
but: le maintien de la paix et le développe-
ment de. la civilisation.
A l'occasion du voyage à Londres du maré-
chal, sir Howard d'Egville, secrétaire géné-
ral de l'Empire Parliamentaru Association,
et sir Harry Brittain, membre du Parlement,
tous deux membres du Comité franco-britan-
nique d'études coloniales dont le siège est à
Paris, à l'Union Coloniale Française, de-
vaient lui offrir jeudi, à Ja Chambre des
Communes un déjeuner réunissant l'élite du
monde politique et colonial, et où devaient 1
assister en particulier : M. de Fleuriau, am-
bassadeur de France à Londres; Rt. Hon.
sir William Joynson-Hicks, ministre de l'In-
térieur; Rt. Hon. L.S. Amery, ministre des
Colonies; Rt. Hon. sir Laming Worthing-
ton-Evans, ministre de la Guerre; le comte
de Derby, ancien ambassadeur d'Angleterre
à Paris ; le Lord Maire de Londres, Rt. Hon.
W. Ormsby-Gore, sous-secrétaire d'Etat pour
Tes Colonies ; Bric. Général T. Charteris.
Major Hon. J. J. Astor, sir Robert Hamil-
ton, lord Greenway, et diverses autres per-
sonnalités. Mais en raison des graves inquié-
tudes que donne la santé du roi, toutes les
grandes réceptions ont été suspendues. Ce
soir, le maréchal doit être reçu seulement
dans l'intimité par M. de Fleuriau.
I
A Pondichéry
M. Coponat est l'objet
d'une agression
.t.
Au cours de la campagne en vue de l'élec-
tion sénatoriale du 9 décembre, M. Copo-
nat, débuté de l'Inde française, a été vic-
time d une agression et légèrement blessé
alors qu'il rendait visite au maire de Chan-
dernagor qui séjourne actuellement à Pondi-
chéry. Une instruction judiciaire est ouverte
contre un conseiller général présumé respon-
sable de cette agression.
Pour éviter des troubles, le gouverneur
a ajourné au 15 décembre la session du
Conseil général. L'état de santé de M. Copo-
nat n'inspire pas d'inquiétude.
(Par dépêche).
POISONS
.8.
Prenez des poils de moustache de
panthère, coupez-les en petits frag-
ments, imprégnez ces fragment4
d'un mélange toxique composé de deux- poi-
sons d'origine animale (crapaud de forte
taille et scorpion noir), et de huit poisons
d'origine végétale (elou, fat, etotop, énaï,
mengue, m'obiaa, ayang, ototo) ; puis, sans
faire semblant de rien, répandez quelques-uns
de ces fragments sur le siège ou sur le lit
où va s'asseoir ou s'allonger l'homme ou la
femme que vous voulez expédier ad patres.
L'exféditio" est faite en grande vitesse.
la moindre érosion à la peau, et, dans les
six ou douze heures qui suivent, le blessé
arrive à destination. La rapidité du voyage
peut être même plus grande.
C'est que le N'Sou ainsi obtenu est un
poison auprès duquel celui des Borgias n'est
que de la petite bière. Le Bulletin Mensuel
de l'Agence Economique de l'A.O.F. pu-
bliait sur ce N'Sou un article du chef du
Laboratoire de Chimie de Douala, paru en
octobre dernier. C'est vraiment de la bonne
ouvrage. Quelques détails : le Mvong, le
gros crapaud, est pris délicatement, séché au
dessus du feu, pulvérisé avec soin; les glan-
des à venin procurent leur liquide précieux,
contenant plusieurs poisons dont l'un arrête
le coeur en systole comme la digitaline,
l'autre paralyse les muscles ; l'élou contient
un alcaloïde qui possède à la fois les pro-
priétés de la digitaline et de la picrotoxine
combinées, et c'est ett même temps un poi-
son du système nerveux qui provoque vomis-
sements, convulsions épileptiques, tétaniques,
mort par asphyxie ; un chevreau infecté en
déposant de L'enai frais sur une érosion
meurt en deux minutes; quant à l'ototo, les
indigènes le cachent soigneusement à l' Eu-
ropéen, il est vraisemblable que c'est l un
des curares les plus violents; quand les fé-
ticheurs l'emploient comme poison d'épreuve,
les empoisonnés perdent l'urine sanguinolente
sans interruption et la mort précédée de téta-
nos en extension est atroce.
M. Peirier, stupéfait par « l'astuce, la
finesse méchante qui a présidé à la confec-
tion du N'Sou ib, se demande « quel génie
malfaisant s'est plll à accumuler poisons
cardiaques, poisons musculaires, poisons hé-
molytiques, poisons nerveux en un merveil-
leux ensemble polytoxicologique »; il déclare
que ce ne Peut être l'effet du hasard, que
les peuplades africaines ont reçu de leurs
ancêtres successifs des secrets terribles, que
leurs aieux les tenaient peut-être de quelque
Paraon redouté ; il avoue, devant ce chef-
d'œuvre, être rempli « d'une craintive ad-
miration P. Le mot est pris, sans aucun doute,
au sens d'étonnement. Mais je voudrais que
cette étude fut connue de ceux qui vont prê.
chant, par le monde, le droit des peuples à
disposer d eux-mêmes, et mauatssani ces
Européens qui travaillent à faire disparaître
l'âge d'or des civilisations primitives pour le
remplacer Par une civilisation, mère de tous
les vices et destructrice de toutes les vertus.
Que nous ne touchions qu'avec une extrême
prudence aux coutumes qui ont rapport à la
famille, à la propriété, aux contrats, rien
n'est plus sage. Mais de là à permettre aux
fétillzeurs d'assassiner les gens après des
souffrances inouïes ou aux empoisonneurs
d'intoxiquer, de torturer, de tuer leurs vic-
times par le NSou, non, c'est autre chose :
ne pas frapper rudement serait un crime
contre l humanité.
Mtmwûm Itenatcen,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
- ̃»»»
Le commerce de la France
avec ses colonies
-0
Pendant les dix premiers mois de 1928, la
France a importé de ses colonies et protec-
torats des marchandises représentant les va-
leurs suivantes, comparées à celles de la pé-
riode correspondante de 1927 :
Importations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 2.253.522 2.067.798
Tunisie. 441.942 340.239
Maroc 353-051 3'9-779
Afrique occidentale
française. , , 705.976 744'7®2
Madagascar et dépen-
dances 348.448 242.744
Indochine française 557.864 526.852
Autres colonies et pays
de protectorat 795.805 747.113
I Totaux - 5.456.608 4.989.307
Quant à la valeur des exportations iran-
çaises à destination des colonies et pays de
protectorat, elle s'établit de la façon sui-
vante :
Exportations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie :.,. 3.067.553 2.738.888
Tunisie 613. 730 610.317
Maroc 908.1674 795 -738
Afrique occidentale
française. , , 521.172 495.186
Madagascar et dépen-
dances 284.000 265.713
Indochine française 745.298 921.199
Autres colonies et pays
de protectorat 444.860 462.366
Totaux 6.585.287 6.289.407
-
Dépêches de l'Indochine
-
Conseil de Protectorat
Le Conseil de Protectorat se réunira d
Hanoi le 12 décembre.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
»♦̃
L'un des records de durée, probablement, de
Ja, Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats. Hier, de 3 heures à 6 heures
et demie, M. Maginot, ministre des Colonies,
a été entendu par elle, et, une fois de plus,
à la grande satisfaction des membres présents,
a donné l'impression d'une forte volonté agis-
sante et qui va droit son chemin.
M. Pierre Taittinger, président de la Com-
mission, présidait avec son autorité coutumière,
qui est un mélange de diplomatie, de fermeté
et de courtoisie.
Le BrúzavWe-Océan
M. Maginot, d'abord, a exposé l'état des
travaux de construction du chemin de fer de
Brazzaville à r Océan, en réponse aux ques-
tions de MM. Outrey, Frossard, Diagne et
Auguste Bnmet. Dans certains récits de voyage
d'un journaliste notoire, il a été relevé,
panni quelques vérités, des erreurs manifestes,
celle, par exemple, qui attribue au Congo
belge, pour ses travaux ferroviaires, une mor-
talité moindre que celle de notre Afrique équa-
toriale. Des ordres rigoureux sont donnés pour
que les règlements destinés à préserver la santé
des travailleurs soient strictement appliqués du
haut en bas de la hiérarchie administrative, et
que les errements du passé ne se renouvellent
pas : on ne prendra plus sur les hauts-plateaux
'tdès noirs que tue la forêt vierge avant même
qu'ils parviennent à pied d' oeuvre-
Mais surtout, la grande nouveauté, c'est
l'emploi prochain de la main-d' œuvre asiati-
que. On sait que des essais de ce genre ont
échoué ailleurs. Mais en se guidant avec le
plus grand scrupule sur les enseignements four-
ni s par ces expériences, on peut compter éviter
les tragiques déconvenues d autrefois.
Les événements de la Guyane
Passant à la Guyane, le ministre des Colo-
nies a relaté tous les événements qui ont suivi
h mort de Jean Galmot, et donné l'assurance
que les mesures les plus énergiques étaient
prises pour que l' ordre ne risque plus d être
troublé. Lecture a été donnée du rapport du
Gouverneur de la Guyane en date du mois
d'octobre 1928. Il y a eu un mouvement popu-
laire au cours duquel les prisons ont été prises
d'assaut. Des manifestants qui exprimaient, non
sans quelque provocation, leur joie de voir Jean
Galmot a battu, ont été lynchés sur-le-champ.
Un échange de vues s est poursuivi, qui a
permis à MM. Frossard, Outrey, Odin, Dia-
gne, Proust, Briquet, Desbons et Graëve de
présenter diverses observations. La Commission
a déclaré faire entière confiance au ministre
pour que soit respectée la légalité dans nos
colonies et assurée l'action indépendaote de la
justice. Pour le moment, la garnison a été aug-
mentée, et, d' MJkurs. la population a recou-
vré son calme.
La Guadeloupe dévastée
Evoquant ensuite le sinistre de la Guade-
loupe, le ministre a renouvelé les assurances
qu'il avait données à la Chambre. Tout sera
fait dans le plus sincère élan de fraternité pour
permettre à cette colonie de retrouver promp-
tement son activité et sa richesse. Il est malheu-
reusement avéré que les 100 millions promis
ne suffiront pas. Les dommages se chiffrent par
quelque 500 millions. IZ millions, jusqu ici,
ont été distribués aux petits sinistrés dont les
pertes ne dépassent pas 25.000 francs. Il a
suffi pour ces premiers secours d'une mesure du
Gouvernement local. Le ministre veut consa-
crer la plus grande partie des 100 millions à la
restauration des édifices publics et de l' écono-
mie générale du pays dévasté. Au demeurant,
divers arrangements financiers sont a 1 étude.
Le Dârlac
C'est maintenant la question du Darlac qui
vient devant la Commission, dont le bureau a
reçu des mains du ministre le rapport de la
mission Richard, les observations de l'inspec-
teur des Finances et les réponses du conseiller
d'Etat, chef de la mission; bref, tout le dos-
sier relatif à cette affaire. La Commission des
Colonies a remercié M. Maginot de la con-
fiance qu'il mettait ainsi en elle. Une sous-
commission sera nommée pour étudier ce dossier
et rédiger un rapport qui sera soumis à la Com-
mission.
Les retraités coloniaux
M. Béluel demande ensuite l' entrée en
compte, dans la retraite des fonctionnaires co-
loniaux actuellement retraités, de leur séjour
à l'Ecole coloniale ou dans une grande école
de l'Etat, et des années de guerre. Les sug-
gestions de M. Béluel sont très favorablement
accueill ies. -
L'éleclîon du 9 décembre dans
L'Inde française
Enfin, au sujet de l'élection sénatoriale du
9 décembre dans l'Inde française, la Commis-
ion a demandé au ministre la neutralité la
plus absolue vis-à-vis des candidats. M. Ma-
ginot, non seulement restera absolument neutre,
mais il a promis de prescrire à tous les Gou-
vemeurs Généraux et vaouvemeurs de colonies
cette même neutralité en temps d'élection.
La Commission s'est déclarée très satisfaite
des assurances données par le ministre et de
l'énergie de ses déclarations. Elle l'en a vive-
ment remercié.
L'élection de la sous-commission
Après le départ du ministre, elle a désigné
MM. Auguste Brunet, Diagne, Frossard, Per-
reau-Pradier, Reille-Soult et Ricolfi pour faire
partie de la sous-commission qui examinera le
rapport sur les baux du Darlac.
Étaient présents à cette longue et utile séan-
ce : MM. Béluel, Briquet, Brunet, Cravoisier.
Cuttoli, Desbons, Diagne, Fougère, Frossard,
Gamard, Gasparin, Goude, Graeve, Nouelle,
Odin, Outrey, Perreau-Pradier, Poncet,
Proust, Reille-Soult, Ricci, Ricolfi, Roux-
Fteiaineftl. Taittinaer, Thomas. Varenne, de
W.
= LIS raquifls IIIrOlallliiS
Il coloniaux
«♦ 1
Mme Hanau et M. Lazare Bloch sous les
verrous, le scandale se développe, tandis que
les ruines s'accumulent. Il s agit maintenant
de plusieurs centaines de millions. M. Pierre
Audibert, directeur de la Gazette du Franc et
des Nations, ancien chef de cabinet de minis-
tre, comme il s'intitule pompeusement, rejoin-
dra peut-être ses deux associés à la Santé.
A KZarseille
A Marseille, venait de se créer une Société
anonyme au capital de 2.500.000 francs, filiale
de la Gazette du Franc, dont l'agence dans
cette ville était I, rue de la République. Cette
Société anonyme, dite « Imprimerie La Fayet-
te », avait pour objet la création d'une impri-
te )), ava i t
merie et d'un journal politique quotidien du
matin, l'Etoile du Midi. Mme Marthe Hanau
est présidente du Conseil d'administration, et
M. Pierre Audibert, administrateur-délégué.
Les bureaux du journal devaient s' ouvrii 20,
rue de Breteuil. Les statuts de la Société, au
capital de 2.500.000 francs, dont le quart est
déjà versé, ont été déposés chez M0 Paul
Maria, notaire à Marseille.
Nous avons rappelé hier que M. Pierre Au
dibert fut, pendant la guerre, rédacteur en chef
du Radical de Marseille, et qu'il y pratiqua
une politique de fausses nouvelles farouchement
jusqu' auboutistes. Son journal n'avait alors de
radical que le nom.
A Rouen et à Tunis
La Gazette du Franc avait, à Rouen, depuis
février 1927, une succursale transférée en sep-
tembre dernier, 22, place du Vieux-Marché,
dirigée par M. Jallageas, ancien négociant et
ancien conseiller municipal, secondé par M. de
Marelle, inspecteur, et de nombreux démar-
cheurs. Une perquisition y a été opérée aujour-
d'hui. Dans la seule ville de Rouen, I million
de francs environ auraient été râflés.
A plusieurs reprises, M. Lazare Bloch est
venu à Rouen, où il voulait lancer la « Société
Nord-Africaine des films religieux », Société
anonyme au capital de 2 millions, ayant son
siège 4. rue d'Angleterre, à Tunis, et sa direc-
tion 2, rue Blaise-Desgpffe, à Paris. Le pa-
pier de la Société, timbré des armoiries prima-
tiales et d'une croix, annonçait que tout film
était censuré par l'autorité ecclésiastique sous le
contrôle des archevêques de Paris et de Car
thage.
Ah 1 le beau film! De Jeanne d'Arc à Lavi -
gerie en passant par saint Louis et la 8° croi-
sade. Tout cela présenté par Bloch, Hanau
et Audibert, le père, la mère et l'esprit sain.
Une tournée de M. J. Carde
Le Gouverneur Général Cariic, après la
clôture de la session du Conseil de Gou-
vernement de l'Afrique occidentale fran-
çaise, va entreprendre dans les différentes
Colonies du groupe la tournée qu'il y effectue
chaque année.
Son intention est de rentrer ensuite en
- France pour y entretenir le Ministre des
Colonies des affaires intéressant cette pos-
session. On se rappelle qu'en T927, M.
Carde ne lit qu'un séjour très bref à Paris,
ayant décidé, en raison des cas plus nom-
breux de fièvre jaune signalés de Dakar en
septembre, de rejoindre aussitôt son poste.
-f
L'Aviation Coloniale
»♦*
D'Oran à Reggan
Hier est arrivé à Hefcfgari vona.nl d'Uian
et de Cciomb-Bôchar un avion commer-
cial de la Compagnie Générale Aéro-
postale.
Cet avion est chargé d'une mission
d'éludé en vue de l'organisation d'une
ligne aérienne régulière devant permettre
à la Compagnie d'atteindre par le Sahara,
l'Afrique Occidentale Française et d'éviter
la traversée du Rio de Oro et les dangers
que courent les pilotes en survolant la
Mauritanie.
T.e voyage en question a d'ailleurs été
effectué en liaison avec le service automo-
bile Reggan-Tombouctou et la mission
envoyée par la Compagnie 'Générale Aéro-
postale continue par automobile jusqu'au
Niger, l'avion devant revenir ensuite à
Colomb-Béchar et poursuivre les études
entreprises dans cete région.
La reconnaissance de ce parcours pourra
d'ailleurs être fort instructive quant aux
lignes projetées entre la Métropole et les
diverses colonies d Afrique.
Il est intéressant de remarquer que c'est
la première fois que le Sahara Central
se trouve ainsi survolé par un avion com-
mercial.
Du Cap à Londres
L'aviateur Bailly, poursuivant sa ran-
donnée touristique à bord de son avion
léger, a quitté Casablanca hier à 6 h. 20,
se rendant à Alger.
Indochine
Trois des hydravians anglais, arrivés
samedi au Cap Saint-Jacques, sont partis
dimanche pour Bangkok, Lei quatrième,
après réparation d'une légère avarie est
parti hier.
EN MER
»♦»
Le paquebot Asia, courrier de New-York
et du Proche-Orient, se trouvait ce matin en
rade de Marseille et s'apprêtait à ganer
son poste d'amarrage. Mais la brume était si
épaisse que le navire alla heurter les roches
de l'îlot de Pomègues. Le choc fut violent
et le vapeur ie fit, sur l'avant, une déchirure
de ni us de cinq mètres.
Malgré la gravité de l'avarie, le comman-
dant put atteindre le port et mettre le paque-
bot en sûreté. Parmi les passagers se trouve
M. Vastre, consul généra de France à Bey-
routh, qui se rend A Paris.
Les peintres coloniaux
-.t.
Sénégal et Guinée française
En me conviant à son exposition de pein*
tures, aquarelles et pastels du Sénégal et de
la Guinée française mon ami et camarade de
brousse africaine René Farjou, de la Société
Coloniale des Artistes Français ne pourail
me faire de plus grand plaisir.
Ses portraits de Foulahs, de tirailleur sé-
négalais. de Bambou, de Biaré le Borgne spnt
autant ae documents ethnographiques.
Le Salam du soir de trois Maures face au
soleil couchant sur la plaine sablonneuse e6t
d'un effet impressionnant et bien réel.
Les lies de Loos qui ferment la rade de
Conakry m'ont fait souvenir d'un rapport
que je fis aux députés d'Agoutt et Muteau
pour réclamer et obtenir finalement du Gou-
vernement anglais la cession de ces îles.
Le Soleil couchant à Timbo, où je passai
plusieurs mois en 1900, révèle la pureté de
l'atmosphère de cette Suisse africaine qu'est
le Fouta-Djallon.
En passant par le Palais Royal, le désert
de Paris, arrêtez-vous à la Galerie d'Orléans
et admirez cette belle exposition aux vitrines
de l'Agence Générale des Colonies.
ÀEMordeute Aevaux.
-nie
Le mouvement de la population
tunisienne
Il ressort des statistiques démographiques
et sanitaires dressées par le Bureau d'hy-
giène de Tunis que les divers éléments de
la population sont inégalement affectés par 1a
mortalité.
Les Français n'ont, pour 1.000 habitants,
que 14,5 décès en 1926 et 1 <5,4 en 1927, alors
que la population musulmane en compte près
du double : 31 en 1926 et 34 en 1927 pour
le même nombre d'habitants; quant à la
mortalité italienne elle s'élève à 17,5 en 1936
et à 18 pour 1.000 en 1927.
Sur un total de 185.996 habitants la pro-
portion des décès pour 1.000 habitants a été
de 31 en 1925, 24 en 1926 et 26 en 1927.
En revanche, il faut noter la nette progres-
sion de la natalité française au cours de ces
dernières années : les naissances passent de
366 unités en 1925 à 1.018 en 1926 et à 1.048
en 1927. L'excédent moyen des naissances
françaises de la période quinquennale anté-
rieure à 1923 n'était que de 599.
Si l'on examine les détails de la mortalité
et de la natalité, pour l'ensemble de la po-
pulation, on constate que les Français ont
en 1926 et en 1927, deux fois et demie plus
de naissances que de décès ; les Italiens et
les Israélites moitié moins de décès que de
naissances; par contre, l'excédent des nais-
sances musulmanes déjà insignifiant en 1920
est devenu presque nul en 1927.
Il faut faire retomber l'abondante morta-
lité qui afflige la population indigène sur le
manque d'hygiène. Les enfants de moins de
dix ans surtout sont éprouvés.
La proportion de cette mortalité s'établit
comme suit: Musulmans, 2,5; Israélites, t/j;
Français et Italiens, 1/3 du total respectif
de leurs déd.
Quant aux décès provoqués par les maJa-
dies contagieuses, ils sont en sensible dé-
croissance.
210 décès en 1926 et 249 en 1927 contre 889
en 10^5. La. variole qui avait causé 540 dé-
cès en 1925 n'a ocasionné qu'un décès en
1926 et 10 en 1927.
Toutes les autres maladies contagieuses
sont également en régression, sauf la rou-
geole qui a fait 103 victimes, dont 86 Musul-
mans en 1927 contre 63 en 1926.
La tuberculose reste le tléau le plus redou-
table à la race. Il faut lui imputer 1/7 de
la mortalité générale et 1/6 des décès musul-
mans.
L'industrie df s lapis tunisiens
Les tissages de Djerba
L'ile de Djerba occupe une paitie de la
population au tissage des tapis et des COli-
vertures. Cette industrie qui motive un com-
merce de plus de six millions de francs par
an, était en train de péricliter. Le marché
de l'Egypte, principal pays d'importation
des couvertures djerbiennes, était en voie de
passer au marché tchécoslovaque, outillé
d'ulne façon moderne qui, par la perfection
et la régularité de sa fabrication, avait trou-
vé des préférences chez les acheteurs. Com-
me nous l'avons signalé, ceux-ci se plai-
gnaient des mauvaises teintures employées et
des irrégularités de métrage des couvertures.
Xous souhaitons que les pourparlers des au-
toutes locales avec les négociants djerbiens
du Caire et avec les principaux exportateurs
aboutissent à une protection efficace de cette
importante industrie.
A LA CHAMBRE
»♦»
DEBATS
La dotation des descendants
d'Abd El Kader
L'ordre iliL îour (t lacv apifClaii Iti dis*
cussion du budget des Affaires étrangères.
Le rapport, dit M. Edouard Soulier,
constate qu'il était dteent d'augmenter la
dotation, des descendants d'Abd-el-Kader.
'< Un crédit de 350,(KXl francs était néces-
saire, Le Gouvernement nous propose
200.000 fr. Donnons 200/000 fr. »
Quand aurona-nona donc fini ces façous
de faire ? Il fallait accorder 350.000 fr. ou
rien.
M. Auguste Orllllct. Pas do rabais en
pareille matière.
M. Morinaud. Comme Algérien, jo dis
que ce Mcsto est mesquin.
M. Edouard Soulier. On fait pas cer-
taines choses à moitié.
La Syrie
Un peu plus lard, M. Edouard Soulier,
sur la Syrie, s'exprime en ces termes :
Certes nous ne devons rien dissimuler
des bienfaits quo notre occupation a op..
portés à la Syrie. Mais, nous n'y avona
pas encore établi un statut monétairfe.
D'autre part, nous n'avons pas un aoutt
suffisant du développement économique.
Le distingué frère de l'éminent président
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