Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 décembre 1928 04 décembre 1928
Description : 1928/12/04 (A29,N181). 1928/12/04 (A29,N181).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513479
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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1.
Les Annales Coloniales
1 Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
Dirbcteurs : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALIS.
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Colonie» 120* Mt Me
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On s'abonne sans fraia daQi
tous les bureaux de poste.
Les requins métropolitains et coloniaux
¿" OW.
Mme Marthe Hanau, propriétaire de la
Gasette du Franc, M. Lazare- Bloch, son
ex-mari et associé ont été arrêtés ce matin
en raison des multiples irrégularités relevées
dans leurs cinq affaires financières. Jusqu'à
présent la troisième tête du même bonnet M.
Pierre Audibert, rédacteur en chef de la
Gazette du franc, ancien rédacteur à VInfor-
mation, ancien rédacteur en chef du Radical
de Marseille n'est pas encore inquiété.
M. Chas ta net, député de l'Isère, a marqué
son intention d'interpeller le gouvernement
sur ce nouveau scandale et sur la facilité
qu'ont certains écumeurs de piller, sans ver-
gogne, l'épargne française, et, comme par
hasard, les compères avaient trouvé bon de
glisser dans leurs opérations de titres en
série, si fructueuses pour leurs managers
il y en a d'autres ailleurs et plus somp-
tueusement installés que dans les locaux de
la Gazette du Franc, rue de Provence,
une valeur ou une non-valeur coloniale les
Pétroles de Madagascar.
Il est regrettable que la section financière
du Parquet de la Seine entre seulement
maintenant en action alors que des centaines
de millions sont déjà, dit-on, engloutis dans
de mauvaises actions.
Le procédé adopté par Mme Hanau nest
pas nouveau. Il est même assez voisin de
celui de M. Rochette, il y a vingt ans. Mais
il faut déplorer que M. Cord, avocat-
général, chef de la section financière du
Parquet de la Spine ait tardé à agir et at-
tendu cette nuit et parait-il, un avis techni-
que de M. Moreau, gouverneur de la Ban-
que de France, pour ouvrir une instruction
confiée à M. Glard qui a mené à bien le
scandale des faux-titres hongrois.
Tandis qu'ils agissent avec rigueur contre
Mme Hanau et ses associés contre lesquels
aucune plainte jusqu'à présent n'a été dé-
posée,ils laissent en liberté, et on ne peut que
le regretter, des phynanciers véreux colo-
niaux et leurs acolytes qui ont écumé des
centaines de millions à l'épargne française
par la ressaute hardie de leurs titres en
Bourse.
Les uns opèrent en Indochine, champ
propice à tous les mirages magiques et à tous
les leurres, les autres rayonnent dans les
cinq parties du monde et, s'ils ont édifié une
fortune colossale, n'ont laissé parmi leurs
actionnaires que duperies et ruines.
Requins de haut vol, ou politiciens véreux,
laissés pour compte du suffrage universel
ou des combinaisons ministérielles ; ce sont
des bons à rien, capables de tout. Il y a dix
jours dans le Petit Bleu, Alfred Oulman,
dont on sait les attaches avec le Président
du Conseil, stigmatisait l'un d'eux qui, dé-
pourvu de portefeuille ministériel depuis
1924, s'est constitué un autre portefeuielle,
bien garni celui là, de l'argent des poires
juteuses qui ont imprudemment souscrit aux
sociétés coloniales ou métropolitaines qu'il
adnùnistre aujourd'hui.
Au moment du scandale du Panama,
j'étais bien jeune, je me rappelle que dans la
maison familiale que j'habitais au quartier
latin, à côté de l'écrivain d'art décédé ré-
cemment, Marius Vachon, du regretté poète
Charles Fuster, du cousin d'Hugues Le
Roux, feu Maurice Le Roux, alors chef de
cabinet de M. Louis Lépine, à la préfec-
ture de police, de Mme Wallace qui portait
un nom anglais très aimé des Français et
dont la fille fit sous un pseudonyme une bril-
lante carrière à l'Opéra et devint l'interprète
préférée de Massenet, il y avait un polémiste
vigoureux qui avait créé un journal le Balai.
11 y fustigeait allègrement tous les ennemis
de l'épargne française de l'époque, MM.
Georges Clémenceau, Arton, Cornélius Hertz
et les autres Panamistes notoires.
Le 14 juillet, en guise de Drapeaux, à son
balcon il arbora un balai en bois et en
crin qui ameuta joyeusement le quartier
Latin, c'était au coin de la rue Saint- Jac-
ques et de la rue des Fossés-Saint-Jacques.
La police monta et fit décrocher l'emblème.
L'honnête et vigoureux polémiste s'appelait
Mordacq, son frère, jeune officier alors, a
fini. tout arrive. chef du cabinet mili-
taire de M. Georges Clémenceau.
Qu'un nouveau Mordacq crée un nouveau
fialai, il aura le peuple de Paris avec lui
Souhaitons seulement que son frère n'ait
pas l'occasion de sombrer comme l'autre.
Ou mieux, que la justice puisse faire son
devoir et en finisse - une bonne fois avec - les
- -- - -.-
escroqueurs de 1 épargne métropolitaine,
avec ceux qui pratiquent le vol à la tire dans
le bas de laine français sous le vocable sacré
de la mise en valeur de nos colonies.
A la Santé, les requins coloniaux quelle
qui soit leur taille. et ensuite au gibet!
Martel Mateeffel.
Dépêches de l'Indochine
Incident diplomatique au Yunnan
Les autorités chinoises de Mongtseu ont
exprimé au consul de France les regrets du
gouvernement, relativement à l incident
du 28 juin, au cours duquel deir soldats clti-
floi., conduits par des officiers, molesté-
rent, à son domicile, le docteur Jarland,
qui faisait fonction de vice-consul A Mongt-
seu. Les deux officiers responsables ont été
desutué..
Traité commercial Franco-Chinois
M. de Martel, ministre de France, accom-
pagné du Commandant de Casseville, atta-
ché miUtaire, de M. Saussines, attaché
commercial et de M. Oslrorog, secrétaire
d'ambagsade,est arrivé à Nankin dimanche
par train spécial afin de négocier avec le
gouvernement nationaliste un traité com-
mercial franco-chinois, M.de Martel a eu un
premier entretien avec C. 1. T. Wang, mi-
nistre des Affaires Etrangères. Les con-
versations ont commencé dans une atmos-
phère empreinte de la plus grande cordia-
lité-
On espère que les négociations conduitel
du côté français par M. de Martel, accom-
pagné d'un délégué de L'Indochine,pourront
arriver à une conclusion avant la fin de
l'année.
(Indopacifi.)
- àubat UMBIS ta Chine
M. Albert Thomas est arrivé à Kobé, d'où
il ira à Tokio. A l'occasion de sa visitet des
réunions auront lieu Pour célébrer, l'organi-
sation d'une grande, fédération des droits des
travailleurs. On pense que plus de 3.000
personnes y prendront partt y compris des
représentants de l'Union des gens de mer au
Japon.
Albert Thomas a quitté Nankin pour,
Shanghaï vendredi. Il a eu des entretiens
avec toutes les personnalités chinoises, avec
les membres du Comité exécutif , les minis-
tres et en particulier avec le général Feng-
Yun-Sûmg. Le. Directeur du. B.I.T. a donné
vendredi après-midi une conférence, à l'Uni-
versité de Nankin. Son séjour a donné lieu
à de nombreuses manifestations de sympa-
thie.
Nous reproduisons sous toute réserve l'in-
formation d-dessous qu'on nous télégraphie
ce matin de Shanghai ;
Nous apprenons de source privée qu'Albert
Thomm, dans une. réception privée du cercli
Thomas, d'Hankéou aurait déclaré qu'il fal-
lait prévoir le prochain abandon des conces-
sions et des colonies. Il a été vivement pris
à partie par les Français qui considèrent que
de pareilles théories sont une menace directe
pour leur sécurité et Vactivité pacifique dont
les Chinois sont les premiers à profiter.
L'impression est déplorable,
M. Albert Thomas est arrivé samedi à
Shanghai,
.-–
Le 11, Jules-Michelet 99
dans les mers de Chine
̃
Le fules-Michelet, après les fêtes du cou-
ronnement et la revue navale poursuivra sa
route vers Forntose où aura lieu, le 26 dé-
cembre, une cérémonie sur les tombes des
officiers et marins français. L'ambassadeur
4* Billy y aaaisura*
Les bienfaits de Pmflience
française en Cochinchine
Logements et habitations économiques
pour les indigènes
Lors de l'ouverture de la session du
Conseil colonial, M. lilauchard de la Brosse
prononça un grand. discours très remarqué.
Auoraant la question indigène, il montra
toute la préoccupation que la France appor-
tait à améliorer le sort ue ses protégés.
En ce qui concerne, leur mieux-etre ma-
tériel, un effort considérable a été accompli.
En Cochinchme, les budgets comaynaux,
régionaux ou provinciaux se sont imposé des
sacrifices importants pour assurer des loge-
ments confortables au personnel indigène et
le budget local n'a pas hésité à apporter son
aide là où le besoin s'en faisait sentir.
Aux 62 maisons et 77 compartiments cons-
truits au cours des trois derniers exercices,
sont venus s'ajouter, en douze mois, 60 com-
partiments et 28 maisons.
A l'heure actuelle, une bonne partie des
cadres indigènes des provinces est convena-
blement logée. Dans un très proche avenir,
chacun des collaborateurs de la France aura
son habitation propre, aérée, saine.
A Saïgon et à Cholon, la grande œuvre so-
ciale se poursuit avec ardeur et méthode.
Les dispositions de la loi du 5 décembre
1922 relatives aux habitations à bon marché
et à la petite propriéte ont été adaptées à la
Colonie par l'arrêté du 31 mars 1928.
Les dispositions de cet arrêté auront pour
effet d'encourager en Cochinchine la construc-
tion de maisons salubres et économiques en
faveur des Français, sujets ou protégés fran-
çais, peu fortunés, et notamment en faveur
des travailleurs vivant principalement dw
leurs salaires, traitements, pensions ou hono-
raires et dont la totalité des revenus est limi-
tée à un chiffre déterminé par avance.
Par le même arrêté, un Office Public des
Habitations Economiques a été créé. Cet
organisme, chargé de coordonner les efforts
en vue du but à atteindre doit rendre les plus
signalés services.
L'administration locale a pris à ce sujet
un certain nombre d'arrêtés spéciaux. Les
types d'immeubles à construire et leur va-
leur locative, é les catégories de personnes
appelées à bénéficier de ces dispositions bien-
veillantes, l'organisation, le fonctionnement
et la comptabilité de l'Office Public ont été
prévus.
Enfin, un dernier arrêté a été soumis aux
délibérations du Conseil Colonial.
Il porte exemption partielle de l'impôt fon-
cier pour les habitations économiques et
exemption totale de l'impôt des patentes pour
l'Office public et les Sociétés de construction
et de Crédit immobilier.
d e--
Le Maréchal Lyailey à Ltadres
Le maréchal Lyautey est arrivé hier soir
en gare _de Victoria. L'ambassadeur s'est
porté à sa rencontre ainsi que plusieurs re-
présentants du War Office et du Foreign
Office. Dès son arrivée, le maréchal Lyautey
s'est rendu au Palais de Buckingham pour
prendre des nouvelles de la santé du roi
George V.
Le maréchal est aujourd'hui l'hôte à dtner
de la Société africaine, qui lui a remis sa
médaille d'or, un insigne qui jusqu'ici n'a-
vait jamais été conféré à un étranger.
Pour la famille française
aux colonies
Vous défendez les droits. de la
famille française aux colonies 1
m'écrit un administrateur ; alors,
faites connaissance avec les règlements qui
ont trait à Vinstallation d'un fonctionnaire
marié quand il s'en va aux colonies.
S'il sollicite un passage pour un membre
de sa famille resté en France, il est obligé
de produire une déclaration par laquelle il
renonce expressément « à son droit de faire
rapatrier cette personne par anticipation
pendant un délai égal à la moitié du séjour
réglementaire auquel il est lui-même tenu.
ce délai ayant pour point de départ Varrivée
au lieu de destination de la .personne inté-
ressée. »
(Si c'est vraiment le style administratif,
il ne manque tas d'élégance ; mais c'est
bien de beau langage qu'ici il s'agissait 1
le continue).
Pendant ce même délai, le fonctionnaire
lui-même devra par corollaire (voir la paren-
thèse précédente), renoncer à user éventuel-
lement de son droit au congé administratif
Ainsi, voilà un fonctionnaire qui part dans
une colonie française ; il a laissé les siens en
France, se proposant de les faire venir dès
qu'il aura résolu le problème du logement et
les autres problèmes fort difficiles de la vie
matérielle. Ces Problèmes une fois résolus.
le jour où il a l'intention de faire venir sa
femme et ses enfants, on lui dit ; bien, mais
à deux conditions :
La première, c'est que, pendant le délai
frévu vous ne songerez en aucune façon à
faire rapatrier les vôtres : a Eh quoi 1 (ce
n'est pas moi qui parle bien entendu) même
si la venue de quelque épidémie vous rem-
plit de terreur f Même si tous redoutes pour
votre famille la peste, la fièvre jaune, la
grippe f Il est mai que ces fléaux ne sont
« reconnus » que fort rarement 1 » ; la
seconde, c'est que vous renonciez vous-
même. tendant ce délai, à voire COli"; ad.
ministratif.
« Alors, m'interroge mon administrateur,
le n'ai plus le droit de me trouver éventuel-
le-ment en désaccord avec ma femme,
d'avoir des intérêts particuliers et imprévus
qui exigent le retour en France d'un mem-
bre de ma famille 1 Autrefois, le fonction-
naire avait le droit à un passage d'aller et
retour pour sa femme et ses enfants, et il
pouvait en user à son eré. à n'importe iiiet
moment de son séjour. »
Précisément. Mon correspondant n'ignore
pas avec quelle sympathie je défends les
droits des administrateurs coloniaux. Mats
ces mots : 8 à son gré, à n'importe quel mo-
ment de son séjour » me font supposer qu'il
a dû y avoir drs abus multiples et varies,
auxquels il était nécessaire de porla re-
mède. Que la mesure ait surpris, irrité même
ceux qui ne pouvaient pas être accusés
d'avoir commis ces abus, je le comprends à
merveille. Mais je comprends non moins bien
à quelle intention ont obéi ceux qui ont voulu
y mettre un terme.
Il me semble d'ailleurs que le texte com-
porte cette restriction ; sauf le cas de force
majeure démontrée. Cela laisse la porte ou-
verte. L'essentiel est que ceux qui appliquent
le règlement ne la ferment pas avec opi-
niâtreté. Une fois démontré le cas de force
majeure, les deux conditions ne sont plus
imposées. Elles ne le sont qu'en période nor-
male, c'est-à-dire quand il n'y a aucune rai-
son pour qu'elles ne soient pas observées.
Cela dit, je suis prêt à répéter que toui
ce qui sera tenté pour la famille j tançai s t
aux colonies aura notre pleine et et; libre ap
probation. le ne vais pas jusqu à applau
dir aux paroles du gouverneur Maurice Dela
fosse, que mon correspondant rappelle dan.
sa lettre; le gouverneur affirmait que, si h
fonctionnaire colonial marié perd, au regari
de l'Administration, la moitié de sa valeur
il est plus vrai encore que trop souvent le
fonctionnaire colonial célibataire perd, lui,
sa valeur tout entière. Il faut se garder de
ces exagérations, ne pas aller jusqu'au com-
mentaire que donne de ces paroles mon cor-
respondant lorsqu'il montre le célibataire
aux colonies conduit à un abîme de maux
« par les intempérances et incontinences di-
verses, filles de la solitude étouffante et
énervante ». J'en connais plus d'un qui n'a
récolté là bas aucune tare abominable, bien
qu'il n'eût pas de femme pour le rendre
« propret, appliqué, soigné, intelligent. »
Mais je déclare volontiers, que tout ce qu'on
fera pour encourager l'installation des fa-
milles françaises aux colonies (l'vancera la
besogne de civilisation à laquelle la France
s'est dévouée, et la besogne d union cordiale,
intime à laquelle nous devons tous, sans re-
lâche, travailler.
Marie JRMMOrdano,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vtee-prétidenI de la Commission
de VALgérie, des Colonies et det
Protectorats.
Croisières allemandes
pour la jeunesse
––- .8.
Les Allemands vont organiser au prin-
temps prochain plusieurs croisières en Médi-
terranée.
Un nouveau vapeur de 3.000 tonnes devant
être livré terminé en décembre à une firme
de navigation de Brême serait destiné à
des voyages d'études pour la jeunesse.
Divisé en deux, ce navire emporterait qua-
tre cents Jeunes gens et jeunes filles et qua-
rante maîtres pour visiter les pays coloniaux.
Le premier voyage, pour Pâques, compor-
terait le Maroc. l'Algérie, la Tunisie, la Tri-
politaine et l'Egypte.
La durée de vingt-cinq jours fait penser
que cette jeunesse ne fera pas de longues
escales, mais l'idée n'en est pas moins iai4
ressante.
BROUSSES
* BROUTILLES
Petits débats parlementaires
11 --- - WMMttntpwftance
C était hier. Il n'y avait pas ce qu'il est
convenu d'appeler u le public des grands
jours ». Aux tribunes publiques, bien peu de
monde. Les grandes coquettes étaient à leurs
affaires priveei qui peuvent être ; brioche
grillée chez Rumpel ou la Marquise de Sé-
vigné, ou porto dans la pénombre chaude
des garçonnières. A la Chambre (celle des
députés), on était reconnaissant à deux ou
trois jolies femmes d'être là, mais, d'autres
fois, elles sont plus nombreuses. La tribune
des journalistes était à peu près vide, et
l'hémicycle loin de réunir la représentation
parlementaire des séances où l'on prévoit un
scandale ou l'hallali sur un ministère. Son-
gez donc, il ne s'agissait que de cette pauvre
« nation de cent millions d'habitants » qui
importe si peu à l'équilibre du globe.
Dommage pour les absents. On trouvait à
cette séance de quoi s'instruire. La, politique
y a figuré dignement, sans passion nocive,
et moins que les idées utiles qui furent
émises et dont beaucoup notamment cel-
les de M. Taittinger venaient du coeur.
Alors, un débat sans disputes, sans menaces
de
Alors, mâle mort pour le personnel de l'Exécu-
tif ni de déchirements dans le pays. vous
vous rendez compte!
Mais rassurons-nous : pour d'inutiles ba-
vardages, nous serons foule, Gaulois que
nous sommes.
A.
4IP ̃ ̃ t
L'Aviation Coloniale
.,.
France-Amérique du Sud
Samedi 1er décembre, à 11 heurea du mu-
tin, est urrivé à Toulouse et a continué
Immédiatement sur Bordeaux le courrier
ucrien qui avait quitté Sali tiago-du-Cli ili le
mercredi 21 novembre et nuenos-Ayrea le
jeudi i.
Ce courrier est le premier qui purvienne
directement par lu voie aérienne du Chili
en turope, car il a été conduit de Suntiugo-
du-Chili à Buenos-Ayres pur avion à l oc-
cusiou d'un des vols de reconnaissance ef-
fectué par la Conipugnie Aéropostale sur
cette nouvelle ligne qui doit entrer en ser-
vin: au cours de l'année JU:m.
Si l'on tient compte de ce 411e le courrier
purti de Frallce le 9 novembre est arrivé
au Chili le lundi 19, on constate qu'il n été
ainsi possible a un usager de recevoir, à
une lettre partie de Toulouse le i) novem-
bre, une réponse dans un délai de 22 jours,
ut ors que par les moyens ordinaires 50 à
lit) jouis sont nécessaires.
1 La route algérienne
86
L'entretien de la route par les usagers
L'Algérie a résolu le difficile problème de
l'entretien de siii réseau routier.
Par une taxe, à l'entrée en Algérie sur
l'essence, les pneumatiques et les bandages
pleins, l'Administration des finances algé-
riennes a réussi à couvrir les frais d'entre-
tien des routes.
Cette taxation a ce grand avantage d'être
juste et équitablement répartie entre les au.
tomobilistes proportionnellement à l'usage
qu'ils font de la route. En effet, par sa vi-
tesse et par son poids, 1 automobile est le
facteur principal de l'usure de la route; or,
la consommation de l'essence et surtout
des pneumatiques et bandages pleins est
fonction du poids, de la vitesse et de la dis-
tance parcourue.
La disparition des taxes fixes, frappant in-
( suffisamment la voiture qui roule tous les
jours et celle qui reste au garage vingt jours
sur trente, ne pouvait qu'être fort bien ac-
cueillie par les usagers de la route.
L'application du nouveau système a donné
une juste satisfaction à chacun. En suppri-
r mant une paperasserie irritante, elle a per-
mis, en outre, la remise en état et l'entretien
l du réseau routier algérien qui est un des plus
, beaux de notre grande France.
--
AU CONSEIL D-fT AI
«♦»'
Nominations
M. Tardit, président de la Section de lé-
gislation, de la justice et des affaires étran-
gères et de la Section spéciale du contentieux
au Conseil d'Etat, est nommé, sur sa de-
mande, président de la Section des finances,
de la guerre, de la marine et des colonies,
en remplacement de M. Saint-Paul, qui est
admis à faire valoir ses droits à la retraite.
M. Chardon (Henri), conseiller d'Etat en
service ordinaire, est nommé président de la
Section de législation, de la justice et des
affaires étrangères et de la Section spéciale
du contentieux, en remplacement de M. Tar-
dit, qui a été nommé président de la Section
des finances, de la guerre, de la marine et
des colonies.
A L'ACADEMIE DES SCIENCES
-
L'Académie des sciences a élu, hier, vice-
président, pour 1929, M. Léon Lecornu,
membre de sa section de mécanique, qui .:.
remplacé, en 1910, Maurice Lévy.
M. Louis Mahgm, directeur du Muséum,
vice-président en exercice, passera de droit à
la présidence de sa Compagnie et à celle
des cinq Académies de l'Institut de France,
pour 1929.
M. Albert Calmette, sous-directeur de
l'Institut Pasteur, a communiqué un mé-
moire d'expériences de MM. Burnet, Durand
et Olmer, démontrant, en toute évidence, que
la fièvre dite de Marseille, n'a, contraire-
ment à ce que l'on craignait, rien de com-
mun avec le typhus exanthématique.
TAUX DE LA PIASTRE
---
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire oonnaltre au Ministre des Colonies qu'à
la date du t- décembre 1928, le taux, officiel de
la piastre "t de la fr. N.
1
Ob
Le budget des colonies
est voté à la Chambre
Il nous sera permis de regretter qu'une
séance de cette importaiice n'ait pas réuni
plus d'assistants dans t'hémicycle et les
tribunes. Ce lui un débat un peu précipité,
et qui cependant permit de dire nombre de
choses utiles, précises, fort bonnes pour
l'education coloniale du public.
D'abord, un incident
M. Archimbaud, rapporteur, rectifie,
dans la discussion générale, quelques, er-
reurs contenues dans son rapport.
- Il n'a, en particulier, - nullement mis en
doute la pai faite correction des procédés
employés par les élus des colonies au
cours de la dernière période électorale,
mais M. Alcide Delmont fait observer que
celle déclaration n'est pas spontanée et
que c'est sur sa propre intervention au-
près de la Commission des Finances que
M. Archimbaud a supprimé de son rap-
port un passage qui visait les représen-
tants de certaines colonies.
U1 peu de brouhaha, mais t'incident pa-
raît destiné à passer aux « profits et per-
tes 0>.
La parole est alors donnée à M. Nouelle,
mandaté par le groupe du parti socialiste.
M. GEORGES NOUELLE
Messieurs, s'il est une raison de déplorer la
hâte fébrile avec laquelle se discute le budget,
c'est ussuréinent l'impossibilité où nous sommes
de donner il des sujets particulièrement impor-
tunts tout le développement que mérite leur
gruvité.
Lo problème colonial est peut-être un de
ceux qui exigeraient, de notre part, la plus
gnuide attention ; car, non seulement il tou-
cha à des questions vitales pour le développe-
ment économique de la Fl'unce, comme, pur
excmple, celle do notre approvisionnement en
matières premières ou celle des débouchés, mais
encore il soulève, du point de vue internatio-
nal, des controverses redoutables et peut pro-
voquer, si on n'y prend garde, de dangereux
« nniiits pour l'avenir.
Lo sociullsme. loin du niéconuaitre l'illlpul'-
tunce do la question cotoundc, l'a IIIbc, à son
dernier congrès international de Bruxelles, au
premier plan de ses préoccupations.
Aussi sommes-nous particulièrement dési-
reux de voir s'instituer ici un vaste débat où
nous pourrons, face iiu.^ autres partis et eon-
trudlctoirement, exposer notre itensén .sur tou*
les problèmes que jxjse la colonisation. ( rive
bien ! très-bieii, 1 à l'extrême gauche.)
En attendant ce jour, nous nous bornerons in
exposer devant la Chambre quelques-uns de
ces problèmes, en particulier celui (jui nous
semble les dominer tous et qui se résume en
celle question : quelle est la politique coloniale
de la France ?
Tendant longtemps, la politique coloniale de
la France a été une politique d'Ilsimilaholl
(onipteto. Longtemps, notre puys a considère
les indigènes coloniaux comme, (tes frères qu'il
convenait de fuçoïiner it notre image, en les
dotant île notre culture, en substituant notre
civilisation à leurs coutumes et il leurs, tra-
ditions, en modelant leur unie sur la nfttre,
en leur donnant tous les droits que possèdent
les Francis de la métropole et en les astrei-
gnant aux mêmes devoirs et aux mêmes servi-
tudes.
C'est liichelieu qui inaugurnit, dès 1027,
cette polilii.aïc en dèclurunt que « les sauvages
chrétiens peuvent hubiler la France quand l«>n
leur semblera et y acquérir, tester, succéder et
accepter donations et legs, tout ainsi que les
vrais régnicoles et originaires français sain
être tenus de prendre aucune lettre de décla-
ration et de nutalité Il,
C'est la Législative qui. le 28 mars
accordait, sans distinction, l'exercice des droits
politiques ù tous les noirs et mulâtres.
- La Convention, dans l'article 0 de. la consti-
tution de l'an III, proclamait que .< les colo-
nies françaises sont partie intégrante de la
République et sont soumises a la même loi
constitutionnelle ».
Louis-Philippe, par un arrêté du 5 novembre
1830, promulguait le code civil nu Sénégal,
qu'il proclamait partie intégrante de la métro-
pole.
La loi du 21 avril 1833 accordait, dans le.1
colonies, la jouissance des droits eivi's et poli-
tiques à toute personne libre.
EnOn, la seconde Républhjue concédait, en
1848, le droit de vote iL tous les indigènes de
nos colonies.
Plus près de nous nous pourrions encore
trouver queqlues applications de ce principe
d'nssimilation qui a si longtemps inspiré notre
législation coloniale, notamment le décret Cre- !
mieux donnant, en 1871, aux Israélites algé-
riens, la qualité de citoyens français.
C'est Il ce principe que les indigènes de nos
vieilles colonies doivent d'être directement
représentés nu Parlement françnis et que, dans
celte enceinte, peuvent siéger des hommes de
couleur qui, au même titre que nous tous,
concourent il l'élaboration des lois françaises.
Mais, it * mesure que s'est étendu notre do-
maine colonial, (,u'il a englobé des peuples et
des races de plus en plus nombreux, de plus
en plus divers, le principe d'assimilation est
apparu de plus en plus difficile il appliquer.
L'impossibilité de doter « la plus grande
France » d'une unité morale est apparue clai-
rement. On a donc, depuis cinquante ans.
renoncé fi la politique d'assimilation.
n'aiueurs, même si cette politique avait pu
encore être utilement poursuivie, on y nUfail
tout de même renoncé, car l'extension des
droits de l'hommc et du citoyen il toutes les
rnccs, à tous les peuples coloniaux, heurte de
front les intérêts mêmes du grand capitalisme
moderne sous sa forme coloniale.
Ce n'est, d'ailleurs, pas d'aujourd'hui seule-
ment que date cet antagonisme brutal, qui ùp-
pose le droit à j'émnncipation des indigènes à
l'intérêt égoïste de quelques grands /lnffairistesl'
coloniaux.
Rappelez-vous, messieurs, les protestations
des grands colons blancs de Saint-Domingue
contre les décrets révolutionnaires accordant
aux hommes de couleur le titre de citoyens
Rappëflez-vous les troubles qu'ils suscitèrent
aux îles et n'otibliez pus ((n'il plusieurs reprises
ils envisagèrent l'nppel aux Anglais pour exor-
ciser le spectre égalitairc.
Aujourd'hui, nos possessions sont exploitées
par un capitalisme colonial dont l'opulence des
dividendes est en fonction directe de la docilité
de la main-d'œuvre qu'il emploie.
Il est un degré de docilité incompatible avec
la dignité des citoyens libres ; Il est une forme
d'exploitation de la richesse coloniale qui ne
peut se concilier qu'avec l'existence de sujets
suffisamment taillables et corvéables.
A la place de la politique d'assimiliation Ileli.
nitivement condamnée, nous avons prnUqu,
tout au moins jusqu'à ces dernières aivnés. une
politique ^'assujettissement l'ompld des peuples
placés sous notro domination par le fait de la
conquête, et cela « dans l'intérêt particulier de
la métropole n, selon la formule expressive du
professeur Giraud.
Pour toutes ces colonies acquises depuis un
demi-siedc, il n'y a pas de constitution. Les
demi-siècle, et les arrêter promulgués par les gOH.
verneurs ont force de loi. L'organisation quo
les indigènes s'étaient eux-mêmes donnée sub-
siste certes dans un certaine mesure, dans la
mesure où elle ne constitue pas un obstacle à
leur assujettissement et a leur exploitation par
la puissance dominatrice.
D'une munière générale, 011 peut dire qu'elles
ont été réduites à n'être plus que les instru-
ments passifs du conquérunt.
Il semblo bien que cette brutale politique
d'assujettissement ait. surtout, depuis la ffuerre.
perdu beaucoup de sa rigueur et qu'on tende
actuellement à lui substituer une politique
moins brutale, que des esprits avisés ont
quahU d* politkvui. d'associatton, formule
qui a obtenu un gros succès en raison même
de son manque de précision et qui doit rallier
certainement dans cette Assemblée une grosso
majorité, à condition qu'on ne chercha pas à
l'interpréter.
Une mauvaise définition
- -
M. Albert fcarraut en a doiuié, en D23, a
Bruxelles, une définition dont la longueur no
peut faire oublier le nuinque total de rigueur.
Pour nous, sans nous livrer à aucun essai
d'interprétation, nous nous bornerons à si-
gnaler que, pratiquement, cette politique nou-
velle se traduit par quelques réformes tendant
à tempérer l'ubsolutlsme de nos gouverneurs
des colonies, par quelques essais tendant à don-
ner aux indigènes l'illusion d'un régime démo-
cratique. Renonçant pour toujours a la poli-
tique d'assimilation totale. on a senti tout de
même que la politique d'assujettissement com-
plet présentait des dangers sérieux, surtout,
quand elle était appliquée à des races déjà
très évoluées, connue celles qui peuplent
l'Indochine, Madagascar et l'Afrique du Nord.
On s'est rendu compte que le grand mouve-
ment des idées modernes, llIl pousse tDUS le*
peuples vers la liberté et t'ind<''pcndunce. péné-
trait de plus en plus noire empire colonial. On
a compris que beaucoup d'Indigènes venus
en France pour participer, fi nos côtés, fit c*«
qu'on avait dit être la guerre du droit, sont.
retournés chez eux uvec la fenne volonté de
ne plu.s être de simples sujets.
Sugemcnt., par crainte d'explosions, on a
tenté d'associer à l'administration les indigènes
de diverses colonies, en organisant, dans cha-
cune d'elles, une assemblée où siègent des indi-
gènes élus.
de sont :
En Algérie. le> délégation.- financières com-
posées de <îî) membres élus: 18 par les citoyens
français et 21 par les indigène.^ musulmans .et
instituées par le décret du aoiïl. 1&>8 ;
Au Sénégal, le conseil colonial, composé da
10 membres, dont élus par les citoyens fran-
çais et It» par les chefs indigènes, institué par
le décret du mars i0vr>;
A Madagascar, les délégations économiques &\.
financières comprenant une section française et
une section indigène dont les membres sont
élus, délégations instituées par le décret du 7
niai lOii;
Knlin, eu Indochine, un décret récent, qui
date a peine de quelques semaines, a institué
le grand conseil (les intérêts économiques et
financiers comprenant membres français et
.)'1 .t'&)'1.,,:oo i.I'f';.,,- ivi«n. tin..
IN* MI'IIN IIIUIM' IL*-"», J' 1 *.O'JIM
Comme on peut le remarquer, dan.-, toutes ces
assemblées coloniales, les indigènes sont en mi-
norité. De plus, ces as>embléc.s n'ont presque
toujours qu'un pouvoir consultatif et très rare-
ment elles sont appelées à délibérer sur les im-
pôts et jamais sur la conlribulion militaire.
Colonisation et colonialisme
il seinble donc, bien que lu politique d'asso-
ciation telle qu'elle a été uppiiquco jusque
aujourd'hui constitue une simple façade desti-
née a couvrir d'iui manteau de libéralisme la
traditionnelle politique d'assujettissement prati-
quée depuis cinquuntc ans, à tromper l'opmion
mondiale sur l'orientation de nos méthodes co-
loniales, il leurrer les indigènes que l'on amuse
pur le jeu d'insliluliolls ù apparence démocra-
tique.
Cette politique ne manque pas seulement de
hardiesse, elle manque aussi de franchise, lille a
abouti 11 donner il nos indigènes des droit.-, po-
litiques infiniment moindres que ceux que l'An-
gleterre a donnes aux Hindous.
L'India bill de l'Jt'J a doté l'Inde d'une assem-
blée législative comptant I ÎLl membres parmi
lesquels lisent, élus par l.^CHt.uou électeurs. Sur
ces 105, 8 seulement sont Européens. Cette
assemblée, avec le conseil d'Htal, qui compte
membres, dont .1i sont élus, examine les bud-
gets et autorise les dépenses.
Le parlement hindou est, qui l'auruit. cru, une
image moins infidèle de la démocratie que le
parlement de l'Indochine, institué pur le der-
nier décret du n novembre l'^s.
- -. -
Il est superllu de dire que toutes ces formes
de notre politique coloniale trouvent dans le
socialisme un adversaire irréductible. Notre
opposition à la politique d'assujotisseinent com-
plet n'a pas, je l'l'ois, besoin d'être motivée. Ellu
n'a, d'ailleurs, j'en suis sûr, dans cette enceinte,
aucun défenseur et même ceux qui, du fond de
leur cœur, appellent un dictateur a régner sur
les destinées de la France, n'oseront pas pro-
clamer A la tribune que les 50 millions d'etres
humains qui peuplent nos possessions, devront
toujours se courber sous le joug d'un despotis-
me sans contrôle.
M. Lionel de TaS(cs. C'est pour les com-
munistes que vous dites cela 7
M. Ocorijes SoucUc. C'est pour tous les
dictateurs.
M. Lionel Tnstcu. Y compris les com-
munistes.
M. Geonjes Xoue.lle. Nous nous opposons
avec lu même énergie h la politique dissocia-
tion, telle qu'elle a élé pratiquée jusqu'ici car elle
n'est qu'un camoullage de la politique d'ussu.
jettissement, cur elle conditionne plus ou moins
trauchement la liberté et les droits des indigè-
nes aux ÎlltérNs économiques de la puissance
colonisatrice.
A notre grand regret, il nous parait impossl.
ble de nous efforcer de continuer la politique
d'ussiniilation inaugurée par la grande Révolu-
tion.
Pratiquée jusqu'à ses conséquences ultimes,
clic aboutirait à la constitution d'un grand par-
lelllent, dont la moitié au moins des membres
ne seraient pas des Français lie la métropole, et
ce parlement devrait souverainement légiférer
pour la Franco métropolitaine, aussi bien que
pour nos territoires d'Asie, d'Afrique, d'Ocea.-
nie, d'Amérique, ce qui est, évidemment, abso-
lument impraticable.
D'ailleurs, au nom de quel principe supérieur
pouvons-nous, sans leur consentement préala-
ble, imposer a des peuples conquis cette théorie
de l'assimilation ?
Non, tous ces principes de colonisation s'op-
posent à notre conception de la liberté pour les
peuples comme pour les individus de disposer
d'eux-mêmes.
Nous posons il la base de toute notre politique
internationale et coloniale que tout peurlc, tout
groupement ethnique doit être libre de disposer
de lui-même, qu'il doit être mis le plus rapide.
ment possible à même de s'administrer seul et
librement. (Applaudissements a l'extrême gau-
che.)
C'est d'ailleurs au nom do ce principe même
que nous nous opposerons il la formule vrai-
ment trop simpliste de l'évacuation complète et
immédiate de toutes nos colonies. Nous savons,
Bt KOtMMO : If) cmiimm
.-¡ i
makùi soir, 4 ¡) im*
JOUMIlJjlOTIDIEII
Rédaction & Administration ;
.,
PARIS (*-)
- 1 LOUVM le-il
MCMIUIU 07-M
1.
Les Annales Coloniales
1 Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
Dirbcteurs : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALIS.
10 al'IIIE.IITS
tue U tupfUmtni (llutirit
1 ,
Unis 9M«U a"
- - -
FrMM il
Colonie» 120* Mt Me
ttr..,.. 110 t toI t Mt
On s'abonne sans fraia daQi
tous les bureaux de poste.
Les requins métropolitains et coloniaux
¿" OW.
Mme Marthe Hanau, propriétaire de la
Gasette du Franc, M. Lazare- Bloch, son
ex-mari et associé ont été arrêtés ce matin
en raison des multiples irrégularités relevées
dans leurs cinq affaires financières. Jusqu'à
présent la troisième tête du même bonnet M.
Pierre Audibert, rédacteur en chef de la
Gazette du franc, ancien rédacteur à VInfor-
mation, ancien rédacteur en chef du Radical
de Marseille n'est pas encore inquiété.
M. Chas ta net, député de l'Isère, a marqué
son intention d'interpeller le gouvernement
sur ce nouveau scandale et sur la facilité
qu'ont certains écumeurs de piller, sans ver-
gogne, l'épargne française, et, comme par
hasard, les compères avaient trouvé bon de
glisser dans leurs opérations de titres en
série, si fructueuses pour leurs managers
il y en a d'autres ailleurs et plus somp-
tueusement installés que dans les locaux de
la Gazette du Franc, rue de Provence,
une valeur ou une non-valeur coloniale les
Pétroles de Madagascar.
Il est regrettable que la section financière
du Parquet de la Seine entre seulement
maintenant en action alors que des centaines
de millions sont déjà, dit-on, engloutis dans
de mauvaises actions.
Le procédé adopté par Mme Hanau nest
pas nouveau. Il est même assez voisin de
celui de M. Rochette, il y a vingt ans. Mais
il faut déplorer que M. Cord, avocat-
général, chef de la section financière du
Parquet de la Spine ait tardé à agir et at-
tendu cette nuit et parait-il, un avis techni-
que de M. Moreau, gouverneur de la Ban-
que de France, pour ouvrir une instruction
confiée à M. Glard qui a mené à bien le
scandale des faux-titres hongrois.
Tandis qu'ils agissent avec rigueur contre
Mme Hanau et ses associés contre lesquels
aucune plainte jusqu'à présent n'a été dé-
posée,ils laissent en liberté, et on ne peut que
le regretter, des phynanciers véreux colo-
niaux et leurs acolytes qui ont écumé des
centaines de millions à l'épargne française
par la ressaute hardie de leurs titres en
Bourse.
Les uns opèrent en Indochine, champ
propice à tous les mirages magiques et à tous
les leurres, les autres rayonnent dans les
cinq parties du monde et, s'ils ont édifié une
fortune colossale, n'ont laissé parmi leurs
actionnaires que duperies et ruines.
Requins de haut vol, ou politiciens véreux,
laissés pour compte du suffrage universel
ou des combinaisons ministérielles ; ce sont
des bons à rien, capables de tout. Il y a dix
jours dans le Petit Bleu, Alfred Oulman,
dont on sait les attaches avec le Président
du Conseil, stigmatisait l'un d'eux qui, dé-
pourvu de portefeuille ministériel depuis
1924, s'est constitué un autre portefeuielle,
bien garni celui là, de l'argent des poires
juteuses qui ont imprudemment souscrit aux
sociétés coloniales ou métropolitaines qu'il
adnùnistre aujourd'hui.
Au moment du scandale du Panama,
j'étais bien jeune, je me rappelle que dans la
maison familiale que j'habitais au quartier
latin, à côté de l'écrivain d'art décédé ré-
cemment, Marius Vachon, du regretté poète
Charles Fuster, du cousin d'Hugues Le
Roux, feu Maurice Le Roux, alors chef de
cabinet de M. Louis Lépine, à la préfec-
ture de police, de Mme Wallace qui portait
un nom anglais très aimé des Français et
dont la fille fit sous un pseudonyme une bril-
lante carrière à l'Opéra et devint l'interprète
préférée de Massenet, il y avait un polémiste
vigoureux qui avait créé un journal le Balai.
11 y fustigeait allègrement tous les ennemis
de l'épargne française de l'époque, MM.
Georges Clémenceau, Arton, Cornélius Hertz
et les autres Panamistes notoires.
Le 14 juillet, en guise de Drapeaux, à son
balcon il arbora un balai en bois et en
crin qui ameuta joyeusement le quartier
Latin, c'était au coin de la rue Saint- Jac-
ques et de la rue des Fossés-Saint-Jacques.
La police monta et fit décrocher l'emblème.
L'honnête et vigoureux polémiste s'appelait
Mordacq, son frère, jeune officier alors, a
fini. tout arrive. chef du cabinet mili-
taire de M. Georges Clémenceau.
Qu'un nouveau Mordacq crée un nouveau
fialai, il aura le peuple de Paris avec lui
Souhaitons seulement que son frère n'ait
pas l'occasion de sombrer comme l'autre.
Ou mieux, que la justice puisse faire son
devoir et en finisse - une bonne fois avec - les
- -- - -.-
escroqueurs de 1 épargne métropolitaine,
avec ceux qui pratiquent le vol à la tire dans
le bas de laine français sous le vocable sacré
de la mise en valeur de nos colonies.
A la Santé, les requins coloniaux quelle
qui soit leur taille. et ensuite au gibet!
Martel Mateeffel.
Dépêches de l'Indochine
Incident diplomatique au Yunnan
Les autorités chinoises de Mongtseu ont
exprimé au consul de France les regrets du
gouvernement, relativement à l incident
du 28 juin, au cours duquel deir soldats clti-
floi., conduits par des officiers, molesté-
rent, à son domicile, le docteur Jarland,
qui faisait fonction de vice-consul A Mongt-
seu. Les deux officiers responsables ont été
desutué..
Traité commercial Franco-Chinois
M. de Martel, ministre de France, accom-
pagné du Commandant de Casseville, atta-
ché miUtaire, de M. Saussines, attaché
commercial et de M. Oslrorog, secrétaire
d'ambagsade,est arrivé à Nankin dimanche
par train spécial afin de négocier avec le
gouvernement nationaliste un traité com-
mercial franco-chinois, M.de Martel a eu un
premier entretien avec C. 1. T. Wang, mi-
nistre des Affaires Etrangères. Les con-
versations ont commencé dans une atmos-
phère empreinte de la plus grande cordia-
lité-
On espère que les négociations conduitel
du côté français par M. de Martel, accom-
pagné d'un délégué de L'Indochine,pourront
arriver à une conclusion avant la fin de
l'année.
(Indopacifi.)
- àubat UMBIS ta Chine
M. Albert Thomas est arrivé à Kobé, d'où
il ira à Tokio. A l'occasion de sa visitet des
réunions auront lieu Pour célébrer, l'organi-
sation d'une grande, fédération des droits des
travailleurs. On pense que plus de 3.000
personnes y prendront partt y compris des
représentants de l'Union des gens de mer au
Japon.
Albert Thomas a quitté Nankin pour,
Shanghaï vendredi. Il a eu des entretiens
avec toutes les personnalités chinoises, avec
les membres du Comité exécutif , les minis-
tres et en particulier avec le général Feng-
Yun-Sûmg. Le. Directeur du. B.I.T. a donné
vendredi après-midi une conférence, à l'Uni-
versité de Nankin. Son séjour a donné lieu
à de nombreuses manifestations de sympa-
thie.
Nous reproduisons sous toute réserve l'in-
formation d-dessous qu'on nous télégraphie
ce matin de Shanghai ;
Nous apprenons de source privée qu'Albert
Thomm, dans une. réception privée du cercli
Thomas, d'Hankéou aurait déclaré qu'il fal-
lait prévoir le prochain abandon des conces-
sions et des colonies. Il a été vivement pris
à partie par les Français qui considèrent que
de pareilles théories sont une menace directe
pour leur sécurité et Vactivité pacifique dont
les Chinois sont les premiers à profiter.
L'impression est déplorable,
M. Albert Thomas est arrivé samedi à
Shanghai,
.-–
Le 11, Jules-Michelet 99
dans les mers de Chine
̃
Le fules-Michelet, après les fêtes du cou-
ronnement et la revue navale poursuivra sa
route vers Forntose où aura lieu, le 26 dé-
cembre, une cérémonie sur les tombes des
officiers et marins français. L'ambassadeur
4* Billy y aaaisura*
Les bienfaits de Pmflience
française en Cochinchine
Logements et habitations économiques
pour les indigènes
Lors de l'ouverture de la session du
Conseil colonial, M. lilauchard de la Brosse
prononça un grand. discours très remarqué.
Auoraant la question indigène, il montra
toute la préoccupation que la France appor-
tait à améliorer le sort ue ses protégés.
En ce qui concerne, leur mieux-etre ma-
tériel, un effort considérable a été accompli.
En Cochinchme, les budgets comaynaux,
régionaux ou provinciaux se sont imposé des
sacrifices importants pour assurer des loge-
ments confortables au personnel indigène et
le budget local n'a pas hésité à apporter son
aide là où le besoin s'en faisait sentir.
Aux 62 maisons et 77 compartiments cons-
truits au cours des trois derniers exercices,
sont venus s'ajouter, en douze mois, 60 com-
partiments et 28 maisons.
A l'heure actuelle, une bonne partie des
cadres indigènes des provinces est convena-
blement logée. Dans un très proche avenir,
chacun des collaborateurs de la France aura
son habitation propre, aérée, saine.
A Saïgon et à Cholon, la grande œuvre so-
ciale se poursuit avec ardeur et méthode.
Les dispositions de la loi du 5 décembre
1922 relatives aux habitations à bon marché
et à la petite propriéte ont été adaptées à la
Colonie par l'arrêté du 31 mars 1928.
Les dispositions de cet arrêté auront pour
effet d'encourager en Cochinchine la construc-
tion de maisons salubres et économiques en
faveur des Français, sujets ou protégés fran-
çais, peu fortunés, et notamment en faveur
des travailleurs vivant principalement dw
leurs salaires, traitements, pensions ou hono-
raires et dont la totalité des revenus est limi-
tée à un chiffre déterminé par avance.
Par le même arrêté, un Office Public des
Habitations Economiques a été créé. Cet
organisme, chargé de coordonner les efforts
en vue du but à atteindre doit rendre les plus
signalés services.
L'administration locale a pris à ce sujet
un certain nombre d'arrêtés spéciaux. Les
types d'immeubles à construire et leur va-
leur locative, é les catégories de personnes
appelées à bénéficier de ces dispositions bien-
veillantes, l'organisation, le fonctionnement
et la comptabilité de l'Office Public ont été
prévus.
Enfin, un dernier arrêté a été soumis aux
délibérations du Conseil Colonial.
Il porte exemption partielle de l'impôt fon-
cier pour les habitations économiques et
exemption totale de l'impôt des patentes pour
l'Office public et les Sociétés de construction
et de Crédit immobilier.
d e--
Le Maréchal Lyailey à Ltadres
Le maréchal Lyautey est arrivé hier soir
en gare _de Victoria. L'ambassadeur s'est
porté à sa rencontre ainsi que plusieurs re-
présentants du War Office et du Foreign
Office. Dès son arrivée, le maréchal Lyautey
s'est rendu au Palais de Buckingham pour
prendre des nouvelles de la santé du roi
George V.
Le maréchal est aujourd'hui l'hôte à dtner
de la Société africaine, qui lui a remis sa
médaille d'or, un insigne qui jusqu'ici n'a-
vait jamais été conféré à un étranger.
Pour la famille française
aux colonies
Vous défendez les droits. de la
famille française aux colonies 1
m'écrit un administrateur ; alors,
faites connaissance avec les règlements qui
ont trait à Vinstallation d'un fonctionnaire
marié quand il s'en va aux colonies.
S'il sollicite un passage pour un membre
de sa famille resté en France, il est obligé
de produire une déclaration par laquelle il
renonce expressément « à son droit de faire
rapatrier cette personne par anticipation
pendant un délai égal à la moitié du séjour
réglementaire auquel il est lui-même tenu.
ce délai ayant pour point de départ Varrivée
au lieu de destination de la .personne inté-
ressée. »
(Si c'est vraiment le style administratif,
il ne manque tas d'élégance ; mais c'est
bien de beau langage qu'ici il s'agissait 1
le continue).
Pendant ce même délai, le fonctionnaire
lui-même devra par corollaire (voir la paren-
thèse précédente), renoncer à user éventuel-
lement de son droit au congé administratif
Ainsi, voilà un fonctionnaire qui part dans
une colonie française ; il a laissé les siens en
France, se proposant de les faire venir dès
qu'il aura résolu le problème du logement et
les autres problèmes fort difficiles de la vie
matérielle. Ces Problèmes une fois résolus.
le jour où il a l'intention de faire venir sa
femme et ses enfants, on lui dit ; bien, mais
à deux conditions :
La première, c'est que, pendant le délai
frévu vous ne songerez en aucune façon à
faire rapatrier les vôtres : a Eh quoi 1 (ce
n'est pas moi qui parle bien entendu) même
si la venue de quelque épidémie vous rem-
plit de terreur f Même si tous redoutes pour
votre famille la peste, la fièvre jaune, la
grippe f Il est mai que ces fléaux ne sont
« reconnus » que fort rarement 1 » ; la
seconde, c'est que vous renonciez vous-
même. tendant ce délai, à voire COli"; ad.
ministratif.
« Alors, m'interroge mon administrateur,
le n'ai plus le droit de me trouver éventuel-
le-ment en désaccord avec ma femme,
d'avoir des intérêts particuliers et imprévus
qui exigent le retour en France d'un mem-
bre de ma famille 1 Autrefois, le fonction-
naire avait le droit à un passage d'aller et
retour pour sa femme et ses enfants, et il
pouvait en user à son eré. à n'importe iiiet
moment de son séjour. »
Précisément. Mon correspondant n'ignore
pas avec quelle sympathie je défends les
droits des administrateurs coloniaux. Mats
ces mots : 8 à son gré, à n'importe quel mo-
ment de son séjour » me font supposer qu'il
a dû y avoir drs abus multiples et varies,
auxquels il était nécessaire de porla re-
mède. Que la mesure ait surpris, irrité même
ceux qui ne pouvaient pas être accusés
d'avoir commis ces abus, je le comprends à
merveille. Mais je comprends non moins bien
à quelle intention ont obéi ceux qui ont voulu
y mettre un terme.
Il me semble d'ailleurs que le texte com-
porte cette restriction ; sauf le cas de force
majeure démontrée. Cela laisse la porte ou-
verte. L'essentiel est que ceux qui appliquent
le règlement ne la ferment pas avec opi-
niâtreté. Une fois démontré le cas de force
majeure, les deux conditions ne sont plus
imposées. Elles ne le sont qu'en période nor-
male, c'est-à-dire quand il n'y a aucune rai-
son pour qu'elles ne soient pas observées.
Cela dit, je suis prêt à répéter que toui
ce qui sera tenté pour la famille j tançai s t
aux colonies aura notre pleine et et; libre ap
probation. le ne vais pas jusqu à applau
dir aux paroles du gouverneur Maurice Dela
fosse, que mon correspondant rappelle dan.
sa lettre; le gouverneur affirmait que, si h
fonctionnaire colonial marié perd, au regari
de l'Administration, la moitié de sa valeur
il est plus vrai encore que trop souvent le
fonctionnaire colonial célibataire perd, lui,
sa valeur tout entière. Il faut se garder de
ces exagérations, ne pas aller jusqu'au com-
mentaire que donne de ces paroles mon cor-
respondant lorsqu'il montre le célibataire
aux colonies conduit à un abîme de maux
« par les intempérances et incontinences di-
verses, filles de la solitude étouffante et
énervante ». J'en connais plus d'un qui n'a
récolté là bas aucune tare abominable, bien
qu'il n'eût pas de femme pour le rendre
« propret, appliqué, soigné, intelligent. »
Mais je déclare volontiers, que tout ce qu'on
fera pour encourager l'installation des fa-
milles françaises aux colonies (l'vancera la
besogne de civilisation à laquelle la France
s'est dévouée, et la besogne d union cordiale,
intime à laquelle nous devons tous, sans re-
lâche, travailler.
Marie JRMMOrdano,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vtee-prétidenI de la Commission
de VALgérie, des Colonies et det
Protectorats.
Croisières allemandes
pour la jeunesse
––- .8.
Les Allemands vont organiser au prin-
temps prochain plusieurs croisières en Médi-
terranée.
Un nouveau vapeur de 3.000 tonnes devant
être livré terminé en décembre à une firme
de navigation de Brême serait destiné à
des voyages d'études pour la jeunesse.
Divisé en deux, ce navire emporterait qua-
tre cents Jeunes gens et jeunes filles et qua-
rante maîtres pour visiter les pays coloniaux.
Le premier voyage, pour Pâques, compor-
terait le Maroc. l'Algérie, la Tunisie, la Tri-
politaine et l'Egypte.
La durée de vingt-cinq jours fait penser
que cette jeunesse ne fera pas de longues
escales, mais l'idée n'en est pas moins iai4
ressante.
BROUSSES
* BROUTILLES
Petits débats parlementaires
11 --- - WMMttntpwftance
C était hier. Il n'y avait pas ce qu'il est
convenu d'appeler u le public des grands
jours ». Aux tribunes publiques, bien peu de
monde. Les grandes coquettes étaient à leurs
affaires priveei qui peuvent être ; brioche
grillée chez Rumpel ou la Marquise de Sé-
vigné, ou porto dans la pénombre chaude
des garçonnières. A la Chambre (celle des
députés), on était reconnaissant à deux ou
trois jolies femmes d'être là, mais, d'autres
fois, elles sont plus nombreuses. La tribune
des journalistes était à peu près vide, et
l'hémicycle loin de réunir la représentation
parlementaire des séances où l'on prévoit un
scandale ou l'hallali sur un ministère. Son-
gez donc, il ne s'agissait que de cette pauvre
« nation de cent millions d'habitants » qui
importe si peu à l'équilibre du globe.
Dommage pour les absents. On trouvait à
cette séance de quoi s'instruire. La, politique
y a figuré dignement, sans passion nocive,
et moins que les idées utiles qui furent
émises et dont beaucoup notamment cel-
les de M. Taittinger venaient du coeur.
Alors, un débat sans disputes, sans menaces
de
Alors, mâle mort pour le personnel de l'Exécu-
tif ni de déchirements dans le pays. vous
vous rendez compte!
Mais rassurons-nous : pour d'inutiles ba-
vardages, nous serons foule, Gaulois que
nous sommes.
A.
4IP ̃ ̃ t
L'Aviation Coloniale
.,.
France-Amérique du Sud
Samedi 1er décembre, à 11 heurea du mu-
tin, est urrivé à Toulouse et a continué
Immédiatement sur Bordeaux le courrier
ucrien qui avait quitté Sali tiago-du-Cli ili le
mercredi 21 novembre et nuenos-Ayrea le
jeudi i.
Ce courrier est le premier qui purvienne
directement par lu voie aérienne du Chili
en turope, car il a été conduit de Suntiugo-
du-Chili à Buenos-Ayres pur avion à l oc-
cusiou d'un des vols de reconnaissance ef-
fectué par la Conipugnie Aéropostale sur
cette nouvelle ligne qui doit entrer en ser-
vin: au cours de l'année JU:m.
Si l'on tient compte de ce 411e le courrier
purti de Frallce le 9 novembre est arrivé
au Chili le lundi 19, on constate qu'il n été
ainsi possible a un usager de recevoir, à
une lettre partie de Toulouse le i) novem-
bre, une réponse dans un délai de 22 jours,
ut ors que par les moyens ordinaires 50 à
lit) jouis sont nécessaires.
1 La route algérienne
86
L'entretien de la route par les usagers
L'Algérie a résolu le difficile problème de
l'entretien de siii réseau routier.
Par une taxe, à l'entrée en Algérie sur
l'essence, les pneumatiques et les bandages
pleins, l'Administration des finances algé-
riennes a réussi à couvrir les frais d'entre-
tien des routes.
Cette taxation a ce grand avantage d'être
juste et équitablement répartie entre les au.
tomobilistes proportionnellement à l'usage
qu'ils font de la route. En effet, par sa vi-
tesse et par son poids, 1 automobile est le
facteur principal de l'usure de la route; or,
la consommation de l'essence et surtout
des pneumatiques et bandages pleins est
fonction du poids, de la vitesse et de la dis-
tance parcourue.
La disparition des taxes fixes, frappant in-
( suffisamment la voiture qui roule tous les
jours et celle qui reste au garage vingt jours
sur trente, ne pouvait qu'être fort bien ac-
cueillie par les usagers de la route.
L'application du nouveau système a donné
une juste satisfaction à chacun. En suppri-
r mant une paperasserie irritante, elle a per-
mis, en outre, la remise en état et l'entretien
l du réseau routier algérien qui est un des plus
, beaux de notre grande France.
--
AU CONSEIL D-fT AI
«♦»'
Nominations
M. Tardit, président de la Section de lé-
gislation, de la justice et des affaires étran-
gères et de la Section spéciale du contentieux
au Conseil d'Etat, est nommé, sur sa de-
mande, président de la Section des finances,
de la guerre, de la marine et des colonies,
en remplacement de M. Saint-Paul, qui est
admis à faire valoir ses droits à la retraite.
M. Chardon (Henri), conseiller d'Etat en
service ordinaire, est nommé président de la
Section de législation, de la justice et des
affaires étrangères et de la Section spéciale
du contentieux, en remplacement de M. Tar-
dit, qui a été nommé président de la Section
des finances, de la guerre, de la marine et
des colonies.
A L'ACADEMIE DES SCIENCES
-
L'Académie des sciences a élu, hier, vice-
président, pour 1929, M. Léon Lecornu,
membre de sa section de mécanique, qui .:.
remplacé, en 1910, Maurice Lévy.
M. Louis Mahgm, directeur du Muséum,
vice-président en exercice, passera de droit à
la présidence de sa Compagnie et à celle
des cinq Académies de l'Institut de France,
pour 1929.
M. Albert Calmette, sous-directeur de
l'Institut Pasteur, a communiqué un mé-
moire d'expériences de MM. Burnet, Durand
et Olmer, démontrant, en toute évidence, que
la fièvre dite de Marseille, n'a, contraire-
ment à ce que l'on craignait, rien de com-
mun avec le typhus exanthématique.
TAUX DE LA PIASTRE
---
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire oonnaltre au Ministre des Colonies qu'à
la date du t- décembre 1928, le taux, officiel de
la piastre "t de la fr. N.
1
Ob
Le budget des colonies
est voté à la Chambre
Il nous sera permis de regretter qu'une
séance de cette importaiice n'ait pas réuni
plus d'assistants dans t'hémicycle et les
tribunes. Ce lui un débat un peu précipité,
et qui cependant permit de dire nombre de
choses utiles, précises, fort bonnes pour
l'education coloniale du public.
D'abord, un incident
M. Archimbaud, rapporteur, rectifie,
dans la discussion générale, quelques, er-
reurs contenues dans son rapport.
- Il n'a, en particulier, - nullement mis en
doute la pai faite correction des procédés
employés par les élus des colonies au
cours de la dernière période électorale,
mais M. Alcide Delmont fait observer que
celle déclaration n'est pas spontanée et
que c'est sur sa propre intervention au-
près de la Commission des Finances que
M. Archimbaud a supprimé de son rap-
port un passage qui visait les représen-
tants de certaines colonies.
U1 peu de brouhaha, mais t'incident pa-
raît destiné à passer aux « profits et per-
tes 0>.
La parole est alors donnée à M. Nouelle,
mandaté par le groupe du parti socialiste.
M. GEORGES NOUELLE
Messieurs, s'il est une raison de déplorer la
hâte fébrile avec laquelle se discute le budget,
c'est ussuréinent l'impossibilité où nous sommes
de donner il des sujets particulièrement impor-
tunts tout le développement que mérite leur
gruvité.
Lo problème colonial est peut-être un de
ceux qui exigeraient, de notre part, la plus
gnuide attention ; car, non seulement il tou-
cha à des questions vitales pour le développe-
ment économique de la Fl'unce, comme, pur
excmple, celle do notre approvisionnement en
matières premières ou celle des débouchés, mais
encore il soulève, du point de vue internatio-
nal, des controverses redoutables et peut pro-
voquer, si on n'y prend garde, de dangereux
« nniiits pour l'avenir.
Lo sociullsme. loin du niéconuaitre l'illlpul'-
tunce do la question cotoundc, l'a IIIbc, à son
dernier congrès international de Bruxelles, au
premier plan de ses préoccupations.
Aussi sommes-nous particulièrement dési-
reux de voir s'instituer ici un vaste débat où
nous pourrons, face iiu.^ autres partis et eon-
trudlctoirement, exposer notre itensén .sur tou*
les problèmes que jxjse la colonisation. ( rive
bien ! très-bieii, 1 à l'extrême gauche.)
En attendant ce jour, nous nous bornerons in
exposer devant la Chambre quelques-uns de
ces problèmes, en particulier celui (jui nous
semble les dominer tous et qui se résume en
celle question : quelle est la politique coloniale
de la France ?
Tendant longtemps, la politique coloniale de
la France a été une politique d'Ilsimilaholl
(onipteto. Longtemps, notre puys a considère
les indigènes coloniaux comme, (tes frères qu'il
convenait de fuçoïiner it notre image, en les
dotant île notre culture, en substituant notre
civilisation à leurs coutumes et il leurs, tra-
ditions, en modelant leur unie sur la nfttre,
en leur donnant tous les droits que possèdent
les Francis de la métropole et en les astrei-
gnant aux mêmes devoirs et aux mêmes servi-
tudes.
C'est liichelieu qui inaugurnit, dès 1027,
cette polilii.aïc en dèclurunt que « les sauvages
chrétiens peuvent hubiler la France quand l«>n
leur semblera et y acquérir, tester, succéder et
accepter donations et legs, tout ainsi que les
vrais régnicoles et originaires français sain
être tenus de prendre aucune lettre de décla-
ration et de nutalité Il,
C'est la Législative qui. le 28 mars
accordait, sans distinction, l'exercice des droits
politiques ù tous les noirs et mulâtres.
- La Convention, dans l'article 0 de. la consti-
tution de l'an III, proclamait que .< les colo-
nies françaises sont partie intégrante de la
République et sont soumises a la même loi
constitutionnelle ».
Louis-Philippe, par un arrêté du 5 novembre
1830, promulguait le code civil nu Sénégal,
qu'il proclamait partie intégrante de la métro-
pole.
La loi du 21 avril 1833 accordait, dans le.1
colonies, la jouissance des droits eivi's et poli-
tiques à toute personne libre.
EnOn, la seconde Républhjue concédait, en
1848, le droit de vote iL tous les indigènes de
nos colonies.
Plus près de nous nous pourrions encore
trouver queqlues applications de ce principe
d'nssimilation qui a si longtemps inspiré notre
législation coloniale, notamment le décret Cre- !
mieux donnant, en 1871, aux Israélites algé-
riens, la qualité de citoyens français.
C'est Il ce principe que les indigènes de nos
vieilles colonies doivent d'être directement
représentés nu Parlement françnis et que, dans
celte enceinte, peuvent siéger des hommes de
couleur qui, au même titre que nous tous,
concourent il l'élaboration des lois françaises.
Mais, it * mesure que s'est étendu notre do-
maine colonial, (,u'il a englobé des peuples et
des races de plus en plus nombreux, de plus
en plus divers, le principe d'assimilation est
apparu de plus en plus difficile il appliquer.
L'impossibilité de doter « la plus grande
France » d'une unité morale est apparue clai-
rement. On a donc, depuis cinquante ans.
renoncé fi la politique d'assimilation.
n'aiueurs, même si cette politique avait pu
encore être utilement poursuivie, on y nUfail
tout de même renoncé, car l'extension des
droits de l'hommc et du citoyen il toutes les
rnccs, à tous les peuples coloniaux, heurte de
front les intérêts mêmes du grand capitalisme
moderne sous sa forme coloniale.
Ce n'est, d'ailleurs, pas d'aujourd'hui seule-
ment que date cet antagonisme brutal, qui ùp-
pose le droit à j'émnncipation des indigènes à
l'intérêt égoïste de quelques grands /lnffairistesl'
coloniaux.
Rappelez-vous, messieurs, les protestations
des grands colons blancs de Saint-Domingue
contre les décrets révolutionnaires accordant
aux hommes de couleur le titre de citoyens
Rappëflez-vous les troubles qu'ils suscitèrent
aux îles et n'otibliez pus ((n'il plusieurs reprises
ils envisagèrent l'nppel aux Anglais pour exor-
ciser le spectre égalitairc.
Aujourd'hui, nos possessions sont exploitées
par un capitalisme colonial dont l'opulence des
dividendes est en fonction directe de la docilité
de la main-d'œuvre qu'il emploie.
Il est un degré de docilité incompatible avec
la dignité des citoyens libres ; Il est une forme
d'exploitation de la richesse coloniale qui ne
peut se concilier qu'avec l'existence de sujets
suffisamment taillables et corvéables.
A la place de la politique d'assimiliation Ileli.
nitivement condamnée, nous avons prnUqu,
tout au moins jusqu'à ces dernières aivnés. une
politique ^'assujettissement l'ompld des peuples
placés sous notro domination par le fait de la
conquête, et cela « dans l'intérêt particulier de
la métropole n, selon la formule expressive du
professeur Giraud.
Pour toutes ces colonies acquises depuis un
demi-siedc, il n'y a pas de constitution. Les
demi-siècle, et les arrêter promulgués par les gOH.
verneurs ont force de loi. L'organisation quo
les indigènes s'étaient eux-mêmes donnée sub-
siste certes dans un certaine mesure, dans la
mesure où elle ne constitue pas un obstacle à
leur assujettissement et a leur exploitation par
la puissance dominatrice.
D'une munière générale, 011 peut dire qu'elles
ont été réduites à n'être plus que les instru-
ments passifs du conquérunt.
Il semblo bien que cette brutale politique
d'assujettissement ait. surtout, depuis la ffuerre.
perdu beaucoup de sa rigueur et qu'on tende
actuellement à lui substituer une politique
moins brutale, que des esprits avisés ont
quahU d* politkvui. d'associatton, formule
qui a obtenu un gros succès en raison même
de son manque de précision et qui doit rallier
certainement dans cette Assemblée une grosso
majorité, à condition qu'on ne chercha pas à
l'interpréter.
Une mauvaise définition
- -
M. Albert fcarraut en a doiuié, en D23, a
Bruxelles, une définition dont la longueur no
peut faire oublier le nuinque total de rigueur.
Pour nous, sans nous livrer à aucun essai
d'interprétation, nous nous bornerons à si-
gnaler que, pratiquement, cette politique nou-
velle se traduit par quelques réformes tendant
à tempérer l'ubsolutlsme de nos gouverneurs
des colonies, par quelques essais tendant à don-
ner aux indigènes l'illusion d'un régime démo-
cratique. Renonçant pour toujours a la poli-
tique d'assimilation totale. on a senti tout de
même que la politique d'assujettissement com-
plet présentait des dangers sérieux, surtout,
quand elle était appliquée à des races déjà
très évoluées, connue celles qui peuplent
l'Indochine, Madagascar et l'Afrique du Nord.
On s'est rendu compte que le grand mouve-
ment des idées modernes, llIl pousse tDUS le*
peuples vers la liberté et t'ind<''pcndunce. péné-
trait de plus en plus noire empire colonial. On
a compris que beaucoup d'Indigènes venus
en France pour participer, fi nos côtés, fit c*«
qu'on avait dit être la guerre du droit, sont.
retournés chez eux uvec la fenne volonté de
ne plu.s être de simples sujets.
Sugemcnt., par crainte d'explosions, on a
tenté d'associer à l'administration les indigènes
de diverses colonies, en organisant, dans cha-
cune d'elles, une assemblée où siègent des indi-
gènes élus.
de sont :
En Algérie. le> délégation.- financières com-
posées de <îî) membres élus: 18 par les citoyens
français et 21 par les indigène.^ musulmans .et
instituées par le décret du aoiïl. 1&>8 ;
Au Sénégal, le conseil colonial, composé da
10 membres, dont élus par les citoyens fran-
çais et It» par les chefs indigènes, institué par
le décret du mars i0vr>;
A Madagascar, les délégations économiques &\.
financières comprenant une section française et
une section indigène dont les membres sont
élus, délégations instituées par le décret du 7
niai lOii;
Knlin, eu Indochine, un décret récent, qui
date a peine de quelques semaines, a institué
le grand conseil (les intérêts économiques et
financiers comprenant membres français et
.)'1 .t'&)'1.,,:oo i.I'f';.,,- ivi«n. tin..
IN* MI'IIN IIIUIM' IL*-"», J' 1 *.O'JIM
Comme on peut le remarquer, dan.-, toutes ces
assemblées coloniales, les indigènes sont en mi-
norité. De plus, ces as>embléc.s n'ont presque
toujours qu'un pouvoir consultatif et très rare-
ment elles sont appelées à délibérer sur les im-
pôts et jamais sur la conlribulion militaire.
Colonisation et colonialisme
il seinble donc, bien que lu politique d'asso-
ciation telle qu'elle a été uppiiquco jusque
aujourd'hui constitue une simple façade desti-
née a couvrir d'iui manteau de libéralisme la
traditionnelle politique d'assujettissement prati-
quée depuis cinquuntc ans, à tromper l'opmion
mondiale sur l'orientation de nos méthodes co-
loniales, il leurrer les indigènes que l'on amuse
pur le jeu d'insliluliolls ù apparence démocra-
tique.
Cette politique ne manque pas seulement de
hardiesse, elle manque aussi de franchise, lille a
abouti 11 donner il nos indigènes des droit.-, po-
litiques infiniment moindres que ceux que l'An-
gleterre a donnes aux Hindous.
L'India bill de l'Jt'J a doté l'Inde d'une assem-
blée législative comptant I ÎLl membres parmi
lesquels lisent, élus par l.^CHt.uou électeurs. Sur
ces 105, 8 seulement sont Européens. Cette
assemblée, avec le conseil d'Htal, qui compte
membres, dont .1i sont élus, examine les bud-
gets et autorise les dépenses.
Le parlement hindou est, qui l'auruit. cru, une
image moins infidèle de la démocratie que le
parlement de l'Indochine, institué pur le der-
nier décret du n novembre l'^s.
- -. -
Il est superllu de dire que toutes ces formes
de notre politique coloniale trouvent dans le
socialisme un adversaire irréductible. Notre
opposition à la politique d'assujotisseinent com-
plet n'a pas, je l'l'ois, besoin d'être motivée. Ellu
n'a, d'ailleurs, j'en suis sûr, dans cette enceinte,
aucun défenseur et même ceux qui, du fond de
leur cœur, appellent un dictateur a régner sur
les destinées de la France, n'oseront pas pro-
clamer A la tribune que les 50 millions d'etres
humains qui peuplent nos possessions, devront
toujours se courber sous le joug d'un despotis-
me sans contrôle.
M. Lionel de TaS(cs. C'est pour les com-
munistes que vous dites cela 7
M. Ocorijes SoucUc. C'est pour tous les
dictateurs.
M. Lionel Tnstcu. Y compris les com-
munistes.
M. Geonjes Xoue.lle. Nous nous opposons
avec lu même énergie h la politique dissocia-
tion, telle qu'elle a élé pratiquée jusqu'ici car elle
n'est qu'un camoullage de la politique d'ussu.
jettissement, cur elle conditionne plus ou moins
trauchement la liberté et les droits des indigè-
nes aux ÎlltérNs économiques de la puissance
colonisatrice.
A notre grand regret, il nous parait impossl.
ble de nous efforcer de continuer la politique
d'ussiniilation inaugurée par la grande Révolu-
tion.
Pratiquée jusqu'à ses conséquences ultimes,
clic aboutirait à la constitution d'un grand par-
lelllent, dont la moitié au moins des membres
ne seraient pas des Français lie la métropole, et
ce parlement devrait souverainement légiférer
pour la Franco métropolitaine, aussi bien que
pour nos territoires d'Asie, d'Afrique, d'Ocea.-
nie, d'Amérique, ce qui est, évidemment, abso-
lument impraticable.
D'ailleurs, au nom de quel principe supérieur
pouvons-nous, sans leur consentement préala-
ble, imposer a des peuples conquis cette théorie
de l'assimilation ?
Non, tous ces principes de colonisation s'op-
posent à notre conception de la liberté pour les
peuples comme pour les individus de disposer
d'eux-mêmes.
Nous posons il la base de toute notre politique
internationale et coloniale que tout peurlc, tout
groupement ethnique doit être libre de disposer
de lui-même, qu'il doit être mis le plus rapide.
ment possible à même de s'administrer seul et
librement. (Applaudissements a l'extrême gau-
che.)
C'est d'ailleurs au nom do ce principe même
que nous nous opposerons il la formule vrai-
ment trop simpliste de l'évacuation complète et
immédiate de toutes nos colonies. Nous savons,
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