Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-12-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 décembre 1928 03 décembre 1928
Description : 1928/12/03 (A29,N180). 1928/12/03 (A29,N180).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451346w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. Ne 18a
BRmneatO : 10 CBCnMBS
LUNDI SOIR, 3 DECEMBRE 1928.
- JOURNAL OIOTIDIEN
Rédaction & Administration :
>.-
PARIS an
liilrn 1 uouvmc 18-87
- RICHBUBU WT-M
a( ~7 I 0
Les Annales Coloniales
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LE JAPON ET L'INDOCHINE
'C":a
C'est déjà une vieille question. Au mois
de février 1927 je l'évoquais déjà, ici même.
à propos d'une visite faite par M. Katsutaro
Inabata, sénateur, président de la Chambre
de commerce d'Osaka, aux Chambres de
commerce de Haïphong, Hanoï et Saïgon.
Au banquet qui lui était offert le 23 dé-
cembre 196, par la Chambre de Commerce
de Halphong, M. Katsutaro Inabata avait
posé la question avec une loyauté à laquelle
je rendais hommage alors.
L'importation japonaise en Indochine, dt-
sait-il, représente peu en regard de nos ex-
portations au lapon, le treizième à peine.
Cette disproportion marquée provient uni-
quement de tarifs généraux qui nous défa-
vorisent plus encore que nos rivaux. Ne
pourrions-nous, en commun accord, recher-
cher des avantages communs ou des atténua-
tions hcurellses 1 Ayant toujours été bons
amis, ne pourrions-nous de façon générale,
accorder nos préférnlces à nos amis plutôt
qu'à leurs concurrents f
Arrivé en Europe où il venait assister, à
Genève, en qualité de délégué patronal. à la
Conférence Internationale du Travail. M.
Inabata poursuivait sa campagne en faveur
d'une convention douanière réglant les rap-
ports commerciaux du Japon et de 1 Indo-
chine.
A ce moment tout le monde lui prodiguait
les encouragements et les promesses vagues.
M. Barety écrivait dans son rapport sur le
budget du commerce de 1927 :
Malgré ces difficultés, les pourparlers |
se poursuivent activement et l'olt est en droit
d'espérer la conclusion prochaine d'une con-
vention conforme à nos intérêts autant qu'à
nos sentiments.
Depuis lors, les jours, les mois, les ans
ont passé et les pourparlers se ixiursuivent
toujours. Mais la France a changé son ré-
gime douanier et le régime douanier colonial
par la loi du 13 avril 1928 complétée par le
décret du 2 juillet 1938 et il n'est plus pos-
sible d'ajourner la solution (lit délicat pro-
blème des relations commerciales entre le
Japon et l' I ndochine.
Comment le problème se posc-t-il ?
Les rapports douaniers tic la France et du
Japon sont réglés par la convention du 19
août 1911, mais par une singulière inadver-
tance cette convention qui s'applique dans
les rapports du Japon avec * la France mé-
tropolitaine et l'Algérie ne s'applique pas à
l'Indochine.
Le Japon n'a jamai s cess é de se plaindre
de cette solution. Durant la guerre, on avait
laissé entrevoir au Japon la possibilité de
corriger cette situation. Mais, comme je le
rappelais ci-dessus, rien n'a été fait jus-
quici : les produits japonais entrant en In-
dochine restent soumis au tarif général mé-
tropolitain.
Sans doute ce tarif général n'est point le
tarif actuel, il ne tient pas compte, en effet,
des majorations établies par l accord Tranto-
allemand du 6 septembre 1927 non plus de
celles instituées par la loi du 2 mars 1928.
D'autre part, même sur le tarif ancien, le
Japon bénéficie de certains avantages.
Un certain nombre d'articles sont inscrits
a un tarif spécial, propre à la colonie, qui
est, actuellement, aftectéc au coefficient 1.7,
par suite des majorations de 1926. A ce tarif
figurent le lait, la bière, le sucre, les tissus
de jute, les huiles minérales, les machines
agricoles, etc.
Pour d'autres produits le tarif général est
celui qui était en vigueur avant le 28 mars
1921 : les fils de coton, la gobeleterie, l'hor-
logerie.
Enfin, le Japon bénéficie, en fait, très lar-
gement des avantages consentis, par le traité
de Tien-Tsin aux articles dits « chinois.
à leur entrée en Indochine. On sait que
Hong-Kong est, en Extrême-Orient, le grand
port distributeur et qu'une importante quan-
tité de marchandises de provenance japo-
naise transite dans ce port et s'inscrit, dans
les statistiques douanières de l'Indochine
sous la rubrique CI provenance de Hong-
Kong *
Tel est le régime actuel. Mais la loi doua-
nière du 13 avril 1928 sur le régime doua-
nier colonial, complétée par le décret du
2 juillet 1928, l'a profondément modifié
pour l'avenir.
Cette loi décide, en effet, que les colonies
dites « assimilées. catégorie dans la-
quelle - se range l'Indochine -- peuvent -- béné-
ficier de dérogations, qui peuvent être de-
mandées par les Conseils généraux ou Con-
seils d'administration de ces colonies. Il doit
être statué sur les propositions des conseils
locaux dans le délai maximum de trois mois
à dater de leur réception au Ministère des
Colonies; si le Gouvernement ne s'est pas
prononcé dans ce délai, les délibérations sont
considérées comme approuvées.
Sous ce régime, les produits japonais de-
vront être frappés à la fin de décembre des
droits du tarif général présentement en vi-
gueur, mais les produits pour lesquels la
colonie aura demandé l'institution d'une ta-
rification particulière bénéficieront provisoi-
rement du statu quo, au maximum jusqu'à
la fin d'avril.
C'est dans ces délais étroits que doivent
s'enfermer les négociations entre le Japon,
l'Indochine et la Métropole.
Les trois intérêts en présence sont, évi-
demment, opposés. La France et le Japon
se présentent comme des concurrents à l'im-
portation en Indochine, pour un certain nom-
bre d'articles, notamment les tissus de co-
ton blanchiss, écrus ou teints, les tissus de
soie, la gobeleterie. L'Indochine doit pro-
téger sa jeune industrie moins contre la
concurrence de la Métropole que contre
celle du Japon. Par contre elle doit recher-
cher ses débouchés, pour les produits natu-
rels, riz, houille, minerais, caoutchouc qui
fourniront, longtemps encore, les éléments
essentiels de son activité économique, plus
du côté du Japon et (lu Pacifique que du
côté de la Métropole. Enfin l'Indochine
doit se défendre centre les dangers d'un
impérialisme économique japonais qui peut
devenir dangereux pour elle.
Mais ce sont là problèmes que toute na-
tion jeune et progressive, comme l'Indochine,
connaît et qui ne sont point insolubles.
Il faut souhaiter seulement que les solu-
tions envisagées se placent principalement
au point de vue des intérêts directs de l'In-
dochine. Le nouveau régime doumicr cclo-
nial donne aux assemblées représentative s
de l'Indochine le moyen de faire entendre
utilement leur voix. Qu'elles parlent ?
Etienne 4iilonclllf
nt'puM de la Haute-Savoie, liap-
porteur du budget de l'Algérie, des
Colonies el des protectorats
Pour les sinistrés des Antilles
i
Sous la présidence de M. Martial Merlin,
Gouverneur Général honoraire des Colonies,
président du Comité Exécutif de Secours aux
victimes du cyclone des Antilles, a eu lieu hier
après-midi la conférence que nous avions an-
noncée de l'inlténieur principal Cathenod. du
Service hydrographique de la Marine sur « Les
cyclones et le cyclone du 18 septembre 1928
dans la mer des Antilles ».
Après avoir remercié la nombreuse assistance
d'avoir répondu avec tant d'empressement à
l' appel du Comité, M. Martial Merlin, qu' as-
sistait M. Gratien Candace, député de la Gua.
deloupe, a donné la parole au conférencier.
Cyclones, mousson, trombes, tornades sont
autant d'é léments en furie qui causent périodi-
quement de grands ravages dans les régions an-
tillaises. La théorie des cyclones ramenée à ses
principes se résume dans l' attraction des vents
chauds par les régions froides et celle des vents
froids par les régions chaudes. Entre les lignes
isobares se trouve la panne d'ouragan. et à la
rencontre des alizés du Nord-Est et du Sud-
Est, les nuages se forment en petites aiguilles
de glace qui renseignent les navililateun sur !a
direction de l'ouragan dont la représentation
illustrée coïncide remarquablement avec la figu-
ration du fameux serpent de mer.
Les cyclones viennent de 1. Est (du Cap Vert
comme celui de la Guadeloupe) et remontent
vers le 40° de latitude, qu'il s'agisse de l ui»
ou l'autre hémisphère.
La courbe barométrique d'un cyclone en
lort caractéristique, différant en cela de celle
des tornades africaines qui est constante. La
vitesse du cyclone est de 8 à 12 milles, soit
celle moyenne de nos navires.
Des graphiques, des courbes et des photo-
graphies nous ont donné une idée très exacte
des différentes phases du cyclone. Pour celui
de la Guadeloupe du 12 septembre, les effets
désastreux en ont été montrés par une série de
projections. Un film anglais du même cyclone
lors de son passage à Porto-Rico et - à Niamey,
en Floride, pris au moment même ou immédia-
tement après ce sinistre, nous a fait pour ainsi
dire assister au phénomène.
La dévastation de si riches contrées ne pou-
vait laisser indifférente l'assistance qui a géné-
reusement donné son obole aux jeunes et gra-
cieuses Guadeloupéennes quêteuses.
Des cartes fort anciennes de la Guadeloupe
(deux vues du débarquement de Christophe Co-
omb en 1493) et des cartes du Service hydro-
graphique de la Marine ont agrémenté la con-
férence de haute documentation scientifique de
M. l'Ingénieur Cathenod.
fiufféne Drvauor.
L'Aviation Coloniale
Au Cap Saint-Jacques
Quutre hydravions de liritish Royal Air
Force sont arrivés avant-hier après-midi
au Cap Saint-Jacques. Une canonnière et
deux remorqueurs de la marine les ont re-
plis. Ils venaient de Tourane où ils étaient
le malin même. Ils sont partis pour Bang-
kok, hier matin à l'aube.
Alicante-Oran
Un n'avait aucune nouvelle avant-hier
après-midi, II Orun de l'avion Miss-A[rica,
de l'aviateur américain Carberry, parti à
8 h. 30 d'Alicante.
On suppose que le pilote a été obligé de
changer de cnp en cours de route, par suite
du mauvais temps.
Cinéma Colonial
Un gala à Marseille
Une representaion de gala du film l'Occi-
dent a eu lieu à Marseille.
Diverses personnalités assistaient à cette
soirée de gala, au nombre desquelles M. Del-
fini, préfet des Bouches-du-Rhône.
L'excellent orchestre de l'Odéon, sous la
direction de M. Amiel. était rehaussé par la
musique du 350 tirailleurs qui exécuta di-
verses marches et morceaux de musique.
Ensuite eut lieu la projection de l'Occi-
dent. Les magnifiques tableaux de la bataille,
la charge des spahis, les scènes du cabaret
à Toulon et la fête marocaine dans la ville
de tante Aline, déchaînèrent les bravos.
Sur le Congo belge
Au studio Gaumont. M. Thiébaud termine
les intérieurs d'un film de propagande sur
le Congo belge, qu'interprètent M. Bertoux,
Miles Mallod et Régine Saint-Pol.
POUR LES LEPREUX I
A
Ladreries, corderies, magdelai- 1
nes, Kakouscries rappellent que laA
lèpre a ravagé la France, désolawt
sans pitié des régions maudites. Le fléau a
reculé devant l'effort humain. Il sévit en-
core cruellement dans certaines parties de
nos provinces lointaines.
Un jeune homme de 18 ans quitte la
France en juin 1911 pour partir dans un ré-
giment d'infanterie coloniale. Quelques mois
à Gabès, en Ttmisic, puis en Algérie, puis
cinq ans au Maroc. Il revient en 1918 dans
la Métropole. Huit ans se passent. Aucun
trouble morbide. Soudain, en 1926, le ma-
lade se plaint d'un hyperesthésie superfi-
cielle et profonde, il ne peut ni se mouvoir
ni s'asseoir sans douleur, les taches érythe-
mateuscs apparaissent; aucun doute, c'est la
lèpre, puisqu'il faut l'appeler par son nom.
h cite ce cas entre mille. Le professeur
Icatiselme, dont le nom fait autorité, a mon-
tré que le début de la lèpre passe presque
inaperçu, que les premiers symptômes sont à
peu près insignifiants, que les accès fébriles
sont attribués au paludisme, l'anémie à la
chlorose, la perte des forces à la neuras-
thénie, les douleurs vagues des membres et
les arthralgies au rhumatisme ; mente l'érup-
tion de taches et de tubercules ne guide pas
le praticien qui rapporte les poussées exan-
thématiques soit à l'erythènie fapulo-noucux,
soit à une syphilis à manifestations floridcs.
La moyenne de la période latente va de
trois à cinq ans; elle peut être de beaucoup
plus longue ; la période silencieuse peut at.
tendre 14 ans, 27 ans, 32 ans. Voilà pour-
quoi VAcadémie de Médecine a confié à la
Commission de la lèpre, composée de MM.
Roux, Net ter, Vidal, M ar choux, Darier et
fcansclme, le sotn de formuler des conclu-
sions en vue de modifier la loi de 1833. Aux
termes de cette loi, en e f fet, les militaires
qui ont à faire valoir des droits à pension
pour infirmités ou à une nouvelle liquidation
pour aggravation de leur état, doivent se
pourvoir, à peine de déchéance, dans un dé-
lai de cinq années à dater de la cessation du
service acti f.
Mon excellent ami Justin Godart vient de
déposer une Proposition de Loi dans ce sens,
lût, il ajoute, conformément à l'avis de
VAcadémie de Médecine, qu'il est nécessaire
que les nouvelles dispositions s'appliquent
a aux fonctionnaires civils en Algérie, dans
les pays de protectorat, ou dans les pays-
étrangers oit sévit la lèpre. » Il compte que
le Gouvernement proposera lui-même un
Projet de Loi qui assure le droit des fonc-
tionnaires civils, dès que le texte relatif aux
militaires aura été adopté. Si le Gouverne-
ment n'entendait pas cet appel, nous sommes
un certain nombre qui prendrions très vo-
lontiers cette initiative.
Marie Jtoiamte*s»f
Sénateur de rlMrauU, ancien ministre
Vice-président de tu Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
-
L'ANTENNE COLONIALE
Le 2° Salon algérien de la T. S. F.
Le 2° Salon Algérois de la T.S.F. qu'or-
ganise le Groupe des Industries radiotélégra-
phiques du Syndicat commercial algérien, avec
le concours du Radio-Club d'Algérie et l'Ami-
cale de Radio-P. T. T. d'Alger, passionne
l'Afrique du Nord.
De nombreux commerçants, dit-on, ont cons-
taté que les acheteurs s abstiennent de traiter,
car ils veulent au préalable visiter le Salon,
afin d'examiner les nouvelles fabrications.
Nombreuses sont également les personnes de
l'intérieur qui ont retardé leur voyage à Alger,
de façon à le faire coïncider avec l'ouverture
du Salon. Enfin, comme les principales et plus
importantes firmes françaises et même euro-
péennes ont exposé, certains vendeurs sont ve-
nus de fort loin même de Tunisie pour
se réapprovisionner en appareils nouveaux.
Cette manifestation a été inaugurée samedi
par M. Bordes, Gouverneur Général. Somp-
tueusement installée dans le hall d'exposition
des Etabl issements Vinson, 37, rue d'isly, elle
est une véritable encyclopédie de la T.S.F. où
le"* proflm comme les amateurs éprouvés
trouvent la plus moderne et la plus efficace des
documentations.
Les communications
radiotélégraphiques
France-Nouvelle-Calédonie
Depuis le 1er décembre, la communication
radiotélégraphique France-Nouvelle-Calédonie
qui ne tonctionnait jusqu à présent qu'au départ
de France, est utilisée dans les deux sens pour
l'acheminement des télégrammes et des radio-
lettres.
Les taxes dans le sens Nouvelle-Calédonie-
France sont les mêmes que celles actuellement
perçues dans le sens France-Nouvelle-Calédo.
nie.
Tous les renseignements concernant les caté-
gories de télégrammes admises par la voie
radiotélégraphique, ainsi que les taxes applica-
- bles, sont fournis aux expéditeurs dans les bu-
reaux de l'administration des Postes et des Té-
légraphes.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
400
Comme nous l'avons annoncé, la Commis-
sion de l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats de la Chambre se réunira demain
mardi 4 décembre à 15 heures sous la pré-
sidence de M. Pierre Taittinger, pour - en-
tendre M. André Maginot, Ministre des Co-
lonies, sur la grande question à l'ordre du
iour (affaires de la Guyane, catastrophe de
la Guadeloupe, chemin de fer Brazzaville-
Océan, régime des concessions en Indochine,
etc., etc.).: -
L'eavertire - de] nouveaux
dispensaires en Tunisie
r,.
L' œuore d'assistance française aux tnJdu Nord Africain est parmi les plus bettes qu'il
ait été donné d'entreprendre au Gouvernement
du Protectorat. La Régence est le pays par
excellence des maladies endémiques ; elle était
donc destinée à faire jaillir le « miracle de
l'assistance ». Comme le disait éloquemment le
docteur Nicolle, directeur de l'Institut Pasteur
de Tunis, les terres africaines « sont faites à
l'image des saints des légendes, en ce qu elles
convertissent en bienfaits les misères d'une
humanité souffrante ».
Le budget de l'hygiène et de l'assistance
montre de façon évidente le progrès du concours
français dans ce domaine. De 4 millions de
francs en 1923, il atteint, dans les prévisions
budgétaires de 1929, le chiffre général de 12
millions 823.185 francs, en augmentation de
2 millions et demi sur le crédit de 1928.
Parmi les grands projets de l'année,' celui de
la construction de l'hôpital de Sfax vient en
tête. Sa création dotera le Sud Tunisien d'un
organe muni des moyens les plus perfeclionnés.
avec clinique chirurgicale, maternité, pavillon
d'isolement, qui permettront de lutter plus effi-
cacement contre les fléaux qui ravagent si sou-
vent les contrées du Sud.
Les dispensaires actuellement en service dans
la Régence sont au nombre de 22. Le dernier
ien dàte, celui de Souk-el-Khémis, vient d'être
aménagé et procurera une aide nécessaire à une
région dont le développement commercial et
industriel est notable en ces dernières années.
L'installation matérielle du dispensaire de Ta-
bcrlfa et de Gafsa est réalisée, ce dernier doté
de salles spéciales et d'un matériel pour traiter
le trachome et les maladies des yeux, si fré-
quentes dans le bud.
D'autres travaux d'agrandissement ont été
exécutés aux dispensaires de Sou-el-Arba,
Mahdia et Monastir, avec services de chirurgie
et maternité.
Ainsi l' œuvre entreprise rapproche-t-elle les
malades des centres d'hospitalisation et permet-
elle de décongestionner l'hôpital Sadii, à Tu-
nis, dont les services d'ailleurs s'accroissent tous
les ans. L'année 1929 verra la mise en service
de 30 lits nouveaux. En - vue de favoriser la fré-
quentation du service de la maternité par les
femmes indigènes, la direction de l'hôpital Sa-
Jiki met à l'étude un projet de transformation
des services d'hospitalisation, de consultations
externes et de radiologie.
(Par dépêche.)
-- La qaestion du thé en Tunisie
Une véritable croisade s'est ouverte, à la
fin de l'année dernière, contre le thé en Tu-
nisie.
Avec ou sans raison, pour éviter les néfas-
tes ravages du « théisme Il dans la popula-
tion indigène, le Grand Conseil de Tunisie
décida de frapper l'entrée des thés dans la
Régence de taxes prohibitives.
Les statistiques douanières accusaient, en
effet, un accroissement considérable des chif-
fres à l'importation qui passèrent de 270.000
kilos en 1913 à 692.000 kilos en 1921 pour
atteindre 1.200.000 kilos en 1926.
Les effets sanitaires et moraux ne se sont
pas encore produits. En revanche, les effets
économiques sont assez inquiétants pour
qu'ils justifient l'intervention de l'Associa-
tion commerciale et industrielle de la Ré-
gence. L'Association vient de rédiger un rap-
port à ce sujet.
- Les majorations de la taxe de consomma-
tion atteignent à ce jour 2.000 fr. par 100
kilos importés.
Et, dit ce rapport, c'est une grande erreur
de la part du législateur, de croire que frap-
per un produit de droits prohibitifs, c'est en
diminuer la consommation.
L'erreur économique est démontrée par le
fait même que la consommation du thé dans
la Régence n'a cessé de s'accroître.
La taxe de majoration n'a nullement em-
pêché l'introduction des thés.
Et le fléchissement accusé par les statisti-
ques douanières en 1927, provient plus sim-
plement d'une contrebande habile qui ré-
pond au besoin des commerçants, peu scrupu-
leux il est vrai, et peu pressés, aussi, d ac-
quitter des droits astronomiques. -
La supertaxe ne profite donc pas aux finan-
ces tunisiennes. Elle agit au détriment du
commerçant honnête. Elle n'a même pas la
valeur sociale qu'on essaie de lui prêter.
Elle fait cependant l'affaire des fraudeurs.
Leur nombre, en raison des circonstances,
s'est considérablement accru. La contrebande
du thé bat son plein, aussi bien par la fron.
tière tiipolitaine, par la frontière algérienne
que pur la côte. Et ceci s'explique étant
donné qu'en Algérie le thé est frappé seule-
ment de droits n'excédant pas 740 francs par
100 kilos.
Le risque à courir se trouve largement
payé.
Dans les-centres situés près de l'Algérie,
à Tunis même, dans certains quartiers de la
Médina, on trouve au su de tous du thé à
des prix nettement inférieurs aux prix prati-
qués par la généralité des commerçants hon-
nêcs.
Laissera-t-on ce commerce qui fut floris-
sant devenir l'apanage des fraudeurs ?
Je ne crois pas que ce soit là l'intérêt du
Protectorat.
Que le « théisme » soit combattu par les
mesures d'ordre social envisagées par les
Pouvoirs publics, soit.
Enseigner aux indigènes la manière de
préparer le thé en infusion et non en décoc-
tion ; leur démontrer les dangers du thé con-
sommé à hautes doses ; faire également une
propagande active dans les écoles et les mos-
auées aussi bien par la parole que par
1 image est d'une politique plus sage.
M. le sénateur Ernest Haudos, dans 1er.
Annales Coloniales du 19 janvier, proposait
un utile remède au mal : « Faire surveiller
les cafés maures où, sous forme de thé vert
ultra-concentré et sous d'autres aussi, se dé-
bitent des boissons pernicieuses. »
C'est le plus sûr moyen de désintoxiquer
les buveurs de thé sans pour cela condamner
à mort les commerçants tunisiens.
.'r.e-8-.ee"e De"
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Peintures rupestreg en Tunisie
M. Merlin a communiqué à l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, une notice de
M. Solignac sur des peintures ornant les pa-
rois de « haouanets » (chambres sépulcrales)
qui se trouvent dans la Tunisie septentrio-
nale, sur le territoire de Mekna.
L'une de ces peintures représente une
scène navale dont le sujet principal est un
navire bas sur l'eau avec un mât central,
- supportant une voile trapézoïdale. L'étude
de cette peinture révèle les relations qui
existèrent entre le nord de lit Tunisie et le
monde égéen antérieurement à l'arrivée des
Phéniciens. M. Solignac invoque à cet égard
le témoignage de Diodore de Sicile qui parle
d'une ville nommée Meschela, au nord-ouest
de la Tunisie ou au nord-est de l'Algérie, et
qui aurait été fondée par les Grecs à leur
retour de la guerre de Troie.
MM. Pottier, Glotz, S. Reinach et Gsell
présentent des observations. Le premier fait
des réserves sur l'influence égéenne signalée
par M. Solignac. M. Gsell remarque qu'il
est une certitude : c'est que les peintures en
question ne sont ni romaines ni carthaginoi-
ses ; quant au président, M. Glotz, sans se
prononcer sur le fond même du débat, il re-
connaît que les photographies soumises à
l'Académie évoquent certaines peintures trou-
vées à Delphes.
L'impérialismt français"
va par I Italie
»♦«
Les journaux italiens commentent la décla-
ration laite à la Chambre française par M.
Poincaré à propos de la Syrie.
Les journaux du soir protestent contre ces
déclarations ou les rectifient. Ainsi, le Giomale
d'Italia déclare que la France ne saurait parler
d'impérialisme italien quand on considère que
la France n' a pas encore payé à l'Italie sa
dette colonial e de guerre, et que, comme con-
séquence de la victoire commune, la France
s' est adjugée 922.000 kilomètres carrés de ter-
ritoire colonial, tandis que l'Italie n' a eu que
90.000 kilomètres carrés de nouvelles colonies.
Le Giornale d'Italia affirme que l'Italie n'a
jamais aspiré au mandat de la Syrie, et il ajoute
que I Italie demande seulement que la byne
obtienne sa complète liberté et son indépen-
dance à laquelle s'oppose précisément le man-
dat actuel conservé par la France par des ca-
nons et des soldats français.
Déjà, avant la guerre, il y eut un incident
diplomatique entre la France et t'ttatie, à pro-
pos d' un bateau sinistré, M. Poincaré étant
président du Conseil. Mais en ce qui concerne
a Syrie, l'Italie, que l'on sache, n'a pas été
nommée lors des récents débats. Il y a, hélas !
d' autres impérialismes que le sien.
PHILATÉLIE
so
Le timbre aéropostal
Le jury chargé de décerner les prix du
concours organisé par l'Union aérophilatéli-
que de France, pour le choix d'un timbre de
poste aérienne, s'est réuni hier.
Ce jury comprenait notamment : MM. Le*
bon, Directeur de l'exploitation postale, re-
présentant le ministre des P.T.T. ; Moule,
sous-directeur au ministère des Beaux-Arts,
délégué par le ministre; Sordes, chef de bu-
reau de la direction des voies et communi-
cations aériennes, représentant le ministre
de l'Air; Auscher, vice-président du Touring-
Club, et Tissandier, oricc-président de l'Aéro-
Club de France.
Après avoir examiné les maquettes expo-
sées, le jury a décerné les premier et troi-
sième prix à M. Pellerier et le second prix
à M. René Oulié.
L'Union aérophilatélique de France fera
don à l'Etat des maquettes primées.
.060, --
AU CONSEIL D'ETAT
Rejet de la requête d'un administrateur
en Algérie
Le Conseil d'Etat a statué sur la requête
de M. Girod, administrateur adjoint de la
commune mixte de Migrana (Alger), contre :
1 Q Une décision, en date du 7 janvier
1927, par laquelle le Sous-Préfet de Miliana
lui a enjoint d'assurer son service à la com-
mune mixte du Braz jusqu'à l'arrivée de
son successeur ;
20 Un arrêté, en date du 17 février 1927,
par lequel le Gouverneur Général de l'Al-
gérie 1 a déféré au Conseil de discipline
pour inexécution de la décision susvisée.
En ce qui concerne la première partie de
la requête, le Conseil d'Etat a décidé :
Considérant que si 1 arrêté par lequel
le Gouverneur Général de l'Algérie nom-
mant M. Girod à la Résidence de Tigzirt,
l'invitait à rejoindre son poste dans le plus
bref délai possible, cette mention n'empê-
chait pas le Sous-Préfet de Miliana, respon-
sable du lxin fonctionnement de l'adminis-
tration dans sa circonscription, de fixer,
dans l'intérêt du service à l'arrivée du suc-
cesseur, la date jusqu'à laquelle M. Girod
devait continuer à exercer ses fonctions dans
la commune de Braz ;
Par suite, M. Girod n'est pas fondé à
soutenir que la décision du Sous-Préfet de
Miliana est entachée d'excès de pouvoir.
En ce qui concerne l'arrêté du Gouver-
neur Général de l'Algéi-ie. le Conseil d'Etat
a décidé que :
Considérant que cet arrêté n'a pas eu,
au regard de M. Girod, le caractère d'une
mesure disciplinaire, mais qu'il a été seu-
lement le point de départ d'une information
susceptible d'alxiutir à une peine discipli-
naire.
Dès lors, le requérant n'est pas : ?ceva-
ble à la déférer directement au Conseil
d'Etat.
Tels sont les motifs pour lesquels le Ctm-
seil d'Etat a rejeté la requête de M. Girod.
L'assistance médicale
en Afrique Occideolale Française
par HENRI MICHEL.
Grâce à une situation politique intérieure
et extérieure excellente, grâce aussi à une
situation financière pleine d'aisance, le dé-
veloppement économique de l'A. O. F. se
poursuit d'une façon progressive et continue
dans tous les domaines.
Nous avons, à différentes reprises, souli-
gné ici même, les résultats substantiels déjà
acquis, en ajoutant toutefois qu'ils sont en-
core insuffisants par rapport à ce qu'il est
permis d'cspérer et même d'escompter.
C'est qu'en A. O. F., comme d'ailleurs à
Madagascar et en A. E. F., les efforts les
plus tenaces et les plus soutenus se heur-
tent à une difficulté, trop réelle hélas! la
pénurie de la main-d'œuvre, provenant de la
trop faible densité de la population. Le re-
censement effectué en A.O. F. en 1926 n'ac-
cuse-t-il pas une moyenne de trois habi-
tants seulement au kilomètre carn?
Aussi, dès son arrivée au Gouvernement
Général, mon éminent ami M. Carde, dont
l'inlassable activité et la haute compétence
sont si justement appréciées, s'est préoccupé
de la solution de ce grave problème. Il a
pris, à ce sujet, une série de mesures, au pre-
mier rang desquelles l'assistance médicale
mérite de retenir tout particulièrement l'at-
tention.
A l'origine, l'assistance médicale était as-
surée en A. O. F. par les médecins de la
Marine, auxquels succédèrent les médecins
du Corps de Santé des Colonies devenu le
Corps de Santé actuel des troupes coloniales.
En raison du nombre insuffisant de ces pra-
ticiens, dès 1905, furent recrutés, par con-
trats, des médet ins civils, qui formèrent,
ouelques années plus tard, en 1912, le noyau
du cadre des médecins de l'Assistance mé-
dicale indigène.
A ce personnel fuient bientôt adjoints des
auxiliaires indigènes possédant des connais-
sances professionnelles (infirmières, interprè-
tes, vaccinatcurs, médecins auxiliaires, sa-
ges-femmes, etc.) Parallèlement, des établis-
sements sanitaires se développaient; la cons-
truction de dispensaires et hôpitaux était
entreprise.
Mais cette assistance médicale étant trop
strictement curative, son action sur le déve-
loppement des races indigènes restait à peu
près nulle. Aussi, des instructions précises
furent-elles adressées, en février 1926, aux
divers Gouverneurs, en vue de donner à
l'assistance médicale indigène une orienta-
tion nouvelle. « Le but à atteindre, écrivait
Il à ce sujet M. Carde, est de développer les
(1 races indigènes en qualité et en quantité.
11 L'assistance médicale individuelle, surtout
Il celle qui est pratiquée dans les hôpitaux
'< et vise exclusivement la guéiison des ma-
u lades, doit céder -- le fias à la médecine -bré-
K vetitive el sociale, qui, elle, prévient les
Il maladies, apprend à éviter celles qui sont
« évitablcs, et seule est capable d'assurer le
u développement de la population.
« Il importe donc, continuait-il, d'étendre
Il an maximum les services d'hygiène et de
« prophylaxie, en les orientant particulière-
ic ment vers la lutte contre la mortalité in-
« fantile dont le taux est encore, à l'heure
cc actuelle, de 60 %, par l'éducation des mè-
Il reg et par la pénétration progressive des
« notions de puériculture dans les milieux
u familiaux ; ii importe de lutter contre la
c( mortalité des adultes par le dépistage des
'« maladies sociales ; il importe, enfin, d'ap-
<1 pliquet des méthodes de préservation par
« la recherche des foyers d'épidémie et le
« développement des mesures propres à les
« étouffer. »
Et les actes suivirent les déclarations. Et
le Gouvernement Général du grand Domi-
nion africain s'engagea résolument dans la
voie ainsi tracée.
L'ensemble du territoire fut divisé en au-
tant de circonscriptions sanitaires qu'il exis-
tait de circonscriptions administratives. A la
tète de chacune d'elles fut placé un méde-
cin européen.
Au chef-lieu de chaque colonie fut installé
un hôpital unique doté de salles gratuites et
payantes, de laboratoires de chimie et Bac-
tériologie, d'un magasin d'approvisionne-
ment pour tous les postes d'assistance, et
d'une section de prophylaxie toujouis prête
à combattre tous foyers d'épidémies.
Chaque agglomération, pourvue d'un mé-
decin européen ou indigène, fut dotée d'un
dispensaire-maternité et de pavillons spé-
ciaux destinés aux consultations, à la phar-
macie et à l'hospitalisation.
M. le Gouverneur Géoeral Carde décida,
en outre, la création, dans chaque colonie,
à l'aide des éléments locaux, d'un cadre
d'infirmières-visiteuses et d'infirmiers sani-
taires. Leur rôle ne consiste pas seulement
à veiller sur l'hygiène des malades, mais en-
core à pénétrer dans les milieux indigènes,
à y poursuivre les maladies transmissibles
et a renseigner le médecin sur l'état sani-
taire des habitants.
De plus, M. Carde fit appel au concours
des « matrones-accoucheuses » à domicile,
qui sont chargées de suppléer les sages-fem-
mes dont le nombre est encore très insuffi-
sant. Pour leur permettre d'acquérir les no-
tions élémentaires indispensables sur l'hy-
giène do la grossesse et de l'enfance, les ma-
ternités leur sont ouvertes et des primes
sont prévues pour celles qui obtiennent les
meilleurs résultats au point de vue de l'abais-
sement de la mortalité infantile.
Pour assurer, de la. manière la plus effi-
cace, le fonctionnement d'une telle organi-
sation, - un accroissement notable du person-
nel technique s imposait. Aussi, le nombre
des médecins européens présents en A. O. F.
qui n'était, en 1925, que do 132 a été porté
à 166. D'autre part, les écoles créées à Da-
kar ont fourni 62 médecins indigènes, 60
aides de santé, 8 pharmaciens auxiliaires, 01
sages-femmes et 225 intirmièies.
L'A. O. F. compte actuellement, outre
l'hôpital central de Dakar, 5 hôpitaux,
7 ambulanccs, 79 dispensaires, dont 40 dis-
pensaires-maternités, Ir.! J postes-intirmiers.
Le nombre des consultations qui n'était que
de* 1 million 500.000 environ en 1921 s'est
élevé, en 1926, à plus de 2.S20.000 et a dé-
passé 3 millions en 102 7 Le total des ac-
couchements dépasse annuellement 3.000.
Enfin la lutte contre les maladies épidémi-
ques (variole, peste, fièvre jaune), est deve-
BRmneatO : 10 CBCnMBS
LUNDI SOIR, 3 DECEMBRE 1928.
- JOURNAL OIOTIDIEN
Rédaction & Administration :
>.-
PARIS an
liilrn 1 uouvmc 18-87
- RICHBUBU WT-M
a( ~7 I 0
Les Annales Coloniales
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LE JAPON ET L'INDOCHINE
'C":a
C'est déjà une vieille question. Au mois
de février 1927 je l'évoquais déjà, ici même.
à propos d'une visite faite par M. Katsutaro
Inabata, sénateur, président de la Chambre
de commerce d'Osaka, aux Chambres de
commerce de Haïphong, Hanoï et Saïgon.
Au banquet qui lui était offert le 23 dé-
cembre 196, par la Chambre de Commerce
de Halphong, M. Katsutaro Inabata avait
posé la question avec une loyauté à laquelle
je rendais hommage alors.
L'importation japonaise en Indochine, dt-
sait-il, représente peu en regard de nos ex-
portations au lapon, le treizième à peine.
Cette disproportion marquée provient uni-
quement de tarifs généraux qui nous défa-
vorisent plus encore que nos rivaux. Ne
pourrions-nous, en commun accord, recher-
cher des avantages communs ou des atténua-
tions hcurellses 1 Ayant toujours été bons
amis, ne pourrions-nous de façon générale,
accorder nos préférnlces à nos amis plutôt
qu'à leurs concurrents f
Arrivé en Europe où il venait assister, à
Genève, en qualité de délégué patronal. à la
Conférence Internationale du Travail. M.
Inabata poursuivait sa campagne en faveur
d'une convention douanière réglant les rap-
ports commerciaux du Japon et de 1 Indo-
chine.
A ce moment tout le monde lui prodiguait
les encouragements et les promesses vagues.
M. Barety écrivait dans son rapport sur le
budget du commerce de 1927 :
Malgré ces difficultés, les pourparlers |
se poursuivent activement et l'olt est en droit
d'espérer la conclusion prochaine d'une con-
vention conforme à nos intérêts autant qu'à
nos sentiments.
Depuis lors, les jours, les mois, les ans
ont passé et les pourparlers se ixiursuivent
toujours. Mais la France a changé son ré-
gime douanier et le régime douanier colonial
par la loi du 13 avril 1928 complétée par le
décret du 2 juillet 1938 et il n'est plus pos-
sible d'ajourner la solution (lit délicat pro-
blème des relations commerciales entre le
Japon et l' I ndochine.
Comment le problème se posc-t-il ?
Les rapports douaniers tic la France et du
Japon sont réglés par la convention du 19
août 1911, mais par une singulière inadver-
tance cette convention qui s'applique dans
les rapports du Japon avec * la France mé-
tropolitaine et l'Algérie ne s'applique pas à
l'Indochine.
Le Japon n'a jamai s cess é de se plaindre
de cette solution. Durant la guerre, on avait
laissé entrevoir au Japon la possibilité de
corriger cette situation. Mais, comme je le
rappelais ci-dessus, rien n'a été fait jus-
quici : les produits japonais entrant en In-
dochine restent soumis au tarif général mé-
tropolitain.
Sans doute ce tarif général n'est point le
tarif actuel, il ne tient pas compte, en effet,
des majorations établies par l accord Tranto-
allemand du 6 septembre 1927 non plus de
celles instituées par la loi du 2 mars 1928.
D'autre part, même sur le tarif ancien, le
Japon bénéficie de certains avantages.
Un certain nombre d'articles sont inscrits
a un tarif spécial, propre à la colonie, qui
est, actuellement, aftectéc au coefficient 1.7,
par suite des majorations de 1926. A ce tarif
figurent le lait, la bière, le sucre, les tissus
de jute, les huiles minérales, les machines
agricoles, etc.
Pour d'autres produits le tarif général est
celui qui était en vigueur avant le 28 mars
1921 : les fils de coton, la gobeleterie, l'hor-
logerie.
Enfin, le Japon bénéficie, en fait, très lar-
gement des avantages consentis, par le traité
de Tien-Tsin aux articles dits « chinois.
à leur entrée en Indochine. On sait que
Hong-Kong est, en Extrême-Orient, le grand
port distributeur et qu'une importante quan-
tité de marchandises de provenance japo-
naise transite dans ce port et s'inscrit, dans
les statistiques douanières de l'Indochine
sous la rubrique CI provenance de Hong-
Kong *
Tel est le régime actuel. Mais la loi doua-
nière du 13 avril 1928 sur le régime doua-
nier colonial, complétée par le décret du
2 juillet 1928, l'a profondément modifié
pour l'avenir.
Cette loi décide, en effet, que les colonies
dites « assimilées. catégorie dans la-
quelle - se range l'Indochine -- peuvent -- béné-
ficier de dérogations, qui peuvent être de-
mandées par les Conseils généraux ou Con-
seils d'administration de ces colonies. Il doit
être statué sur les propositions des conseils
locaux dans le délai maximum de trois mois
à dater de leur réception au Ministère des
Colonies; si le Gouvernement ne s'est pas
prononcé dans ce délai, les délibérations sont
considérées comme approuvées.
Sous ce régime, les produits japonais de-
vront être frappés à la fin de décembre des
droits du tarif général présentement en vi-
gueur, mais les produits pour lesquels la
colonie aura demandé l'institution d'une ta-
rification particulière bénéficieront provisoi-
rement du statu quo, au maximum jusqu'à
la fin d'avril.
C'est dans ces délais étroits que doivent
s'enfermer les négociations entre le Japon,
l'Indochine et la Métropole.
Les trois intérêts en présence sont, évi-
demment, opposés. La France et le Japon
se présentent comme des concurrents à l'im-
portation en Indochine, pour un certain nom-
bre d'articles, notamment les tissus de co-
ton blanchiss, écrus ou teints, les tissus de
soie, la gobeleterie. L'Indochine doit pro-
téger sa jeune industrie moins contre la
concurrence de la Métropole que contre
celle du Japon. Par contre elle doit recher-
cher ses débouchés, pour les produits natu-
rels, riz, houille, minerais, caoutchouc qui
fourniront, longtemps encore, les éléments
essentiels de son activité économique, plus
du côté du Japon et (lu Pacifique que du
côté de la Métropole. Enfin l'Indochine
doit se défendre centre les dangers d'un
impérialisme économique japonais qui peut
devenir dangereux pour elle.
Mais ce sont là problèmes que toute na-
tion jeune et progressive, comme l'Indochine,
connaît et qui ne sont point insolubles.
Il faut souhaiter seulement que les solu-
tions envisagées se placent principalement
au point de vue des intérêts directs de l'In-
dochine. Le nouveau régime doumicr cclo-
nial donne aux assemblées représentative s
de l'Indochine le moyen de faire entendre
utilement leur voix. Qu'elles parlent ?
Etienne 4iilonclllf
nt'puM de la Haute-Savoie, liap-
porteur du budget de l'Algérie, des
Colonies el des protectorats
Pour les sinistrés des Antilles
i
Sous la présidence de M. Martial Merlin,
Gouverneur Général honoraire des Colonies,
président du Comité Exécutif de Secours aux
victimes du cyclone des Antilles, a eu lieu hier
après-midi la conférence que nous avions an-
noncée de l'inlténieur principal Cathenod. du
Service hydrographique de la Marine sur « Les
cyclones et le cyclone du 18 septembre 1928
dans la mer des Antilles ».
Après avoir remercié la nombreuse assistance
d'avoir répondu avec tant d'empressement à
l' appel du Comité, M. Martial Merlin, qu' as-
sistait M. Gratien Candace, député de la Gua.
deloupe, a donné la parole au conférencier.
Cyclones, mousson, trombes, tornades sont
autant d'é léments en furie qui causent périodi-
quement de grands ravages dans les régions an-
tillaises. La théorie des cyclones ramenée à ses
principes se résume dans l' attraction des vents
chauds par les régions froides et celle des vents
froids par les régions chaudes. Entre les lignes
isobares se trouve la panne d'ouragan. et à la
rencontre des alizés du Nord-Est et du Sud-
Est, les nuages se forment en petites aiguilles
de glace qui renseignent les navililateun sur !a
direction de l'ouragan dont la représentation
illustrée coïncide remarquablement avec la figu-
ration du fameux serpent de mer.
Les cyclones viennent de 1. Est (du Cap Vert
comme celui de la Guadeloupe) et remontent
vers le 40° de latitude, qu'il s'agisse de l ui»
ou l'autre hémisphère.
La courbe barométrique d'un cyclone en
lort caractéristique, différant en cela de celle
des tornades africaines qui est constante. La
vitesse du cyclone est de 8 à 12 milles, soit
celle moyenne de nos navires.
Des graphiques, des courbes et des photo-
graphies nous ont donné une idée très exacte
des différentes phases du cyclone. Pour celui
de la Guadeloupe du 12 septembre, les effets
désastreux en ont été montrés par une série de
projections. Un film anglais du même cyclone
lors de son passage à Porto-Rico et - à Niamey,
en Floride, pris au moment même ou immédia-
tement après ce sinistre, nous a fait pour ainsi
dire assister au phénomène.
La dévastation de si riches contrées ne pou-
vait laisser indifférente l'assistance qui a géné-
reusement donné son obole aux jeunes et gra-
cieuses Guadeloupéennes quêteuses.
Des cartes fort anciennes de la Guadeloupe
(deux vues du débarquement de Christophe Co-
omb en 1493) et des cartes du Service hydro-
graphique de la Marine ont agrémenté la con-
férence de haute documentation scientifique de
M. l'Ingénieur Cathenod.
fiufféne Drvauor.
L'Aviation Coloniale
Au Cap Saint-Jacques
Quutre hydravions de liritish Royal Air
Force sont arrivés avant-hier après-midi
au Cap Saint-Jacques. Une canonnière et
deux remorqueurs de la marine les ont re-
plis. Ils venaient de Tourane où ils étaient
le malin même. Ils sont partis pour Bang-
kok, hier matin à l'aube.
Alicante-Oran
Un n'avait aucune nouvelle avant-hier
après-midi, II Orun de l'avion Miss-A[rica,
de l'aviateur américain Carberry, parti à
8 h. 30 d'Alicante.
On suppose que le pilote a été obligé de
changer de cnp en cours de route, par suite
du mauvais temps.
Cinéma Colonial
Un gala à Marseille
Une representaion de gala du film l'Occi-
dent a eu lieu à Marseille.
Diverses personnalités assistaient à cette
soirée de gala, au nombre desquelles M. Del-
fini, préfet des Bouches-du-Rhône.
L'excellent orchestre de l'Odéon, sous la
direction de M. Amiel. était rehaussé par la
musique du 350 tirailleurs qui exécuta di-
verses marches et morceaux de musique.
Ensuite eut lieu la projection de l'Occi-
dent. Les magnifiques tableaux de la bataille,
la charge des spahis, les scènes du cabaret
à Toulon et la fête marocaine dans la ville
de tante Aline, déchaînèrent les bravos.
Sur le Congo belge
Au studio Gaumont. M. Thiébaud termine
les intérieurs d'un film de propagande sur
le Congo belge, qu'interprètent M. Bertoux,
Miles Mallod et Régine Saint-Pol.
POUR LES LEPREUX I
A
Ladreries, corderies, magdelai- 1
nes, Kakouscries rappellent que laA
lèpre a ravagé la France, désolawt
sans pitié des régions maudites. Le fléau a
reculé devant l'effort humain. Il sévit en-
core cruellement dans certaines parties de
nos provinces lointaines.
Un jeune homme de 18 ans quitte la
France en juin 1911 pour partir dans un ré-
giment d'infanterie coloniale. Quelques mois
à Gabès, en Ttmisic, puis en Algérie, puis
cinq ans au Maroc. Il revient en 1918 dans
la Métropole. Huit ans se passent. Aucun
trouble morbide. Soudain, en 1926, le ma-
lade se plaint d'un hyperesthésie superfi-
cielle et profonde, il ne peut ni se mouvoir
ni s'asseoir sans douleur, les taches érythe-
mateuscs apparaissent; aucun doute, c'est la
lèpre, puisqu'il faut l'appeler par son nom.
h cite ce cas entre mille. Le professeur
Icatiselme, dont le nom fait autorité, a mon-
tré que le début de la lèpre passe presque
inaperçu, que les premiers symptômes sont à
peu près insignifiants, que les accès fébriles
sont attribués au paludisme, l'anémie à la
chlorose, la perte des forces à la neuras-
thénie, les douleurs vagues des membres et
les arthralgies au rhumatisme ; mente l'érup-
tion de taches et de tubercules ne guide pas
le praticien qui rapporte les poussées exan-
thématiques soit à l'erythènie fapulo-noucux,
soit à une syphilis à manifestations floridcs.
La moyenne de la période latente va de
trois à cinq ans; elle peut être de beaucoup
plus longue ; la période silencieuse peut at.
tendre 14 ans, 27 ans, 32 ans. Voilà pour-
quoi VAcadémie de Médecine a confié à la
Commission de la lèpre, composée de MM.
Roux, Net ter, Vidal, M ar choux, Darier et
fcansclme, le sotn de formuler des conclu-
sions en vue de modifier la loi de 1833. Aux
termes de cette loi, en e f fet, les militaires
qui ont à faire valoir des droits à pension
pour infirmités ou à une nouvelle liquidation
pour aggravation de leur état, doivent se
pourvoir, à peine de déchéance, dans un dé-
lai de cinq années à dater de la cessation du
service acti f.
Mon excellent ami Justin Godart vient de
déposer une Proposition de Loi dans ce sens,
lût, il ajoute, conformément à l'avis de
VAcadémie de Médecine, qu'il est nécessaire
que les nouvelles dispositions s'appliquent
a aux fonctionnaires civils en Algérie, dans
les pays de protectorat, ou dans les pays-
étrangers oit sévit la lèpre. » Il compte que
le Gouvernement proposera lui-même un
Projet de Loi qui assure le droit des fonc-
tionnaires civils, dès que le texte relatif aux
militaires aura été adopté. Si le Gouverne-
ment n'entendait pas cet appel, nous sommes
un certain nombre qui prendrions très vo-
lontiers cette initiative.
Marie Jtoiamte*s»f
Sénateur de rlMrauU, ancien ministre
Vice-président de tu Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
-
L'ANTENNE COLONIALE
Le 2° Salon algérien de la T. S. F.
Le 2° Salon Algérois de la T.S.F. qu'or-
ganise le Groupe des Industries radiotélégra-
phiques du Syndicat commercial algérien, avec
le concours du Radio-Club d'Algérie et l'Ami-
cale de Radio-P. T. T. d'Alger, passionne
l'Afrique du Nord.
De nombreux commerçants, dit-on, ont cons-
taté que les acheteurs s abstiennent de traiter,
car ils veulent au préalable visiter le Salon,
afin d'examiner les nouvelles fabrications.
Nombreuses sont également les personnes de
l'intérieur qui ont retardé leur voyage à Alger,
de façon à le faire coïncider avec l'ouverture
du Salon. Enfin, comme les principales et plus
importantes firmes françaises et même euro-
péennes ont exposé, certains vendeurs sont ve-
nus de fort loin même de Tunisie pour
se réapprovisionner en appareils nouveaux.
Cette manifestation a été inaugurée samedi
par M. Bordes, Gouverneur Général. Somp-
tueusement installée dans le hall d'exposition
des Etabl issements Vinson, 37, rue d'isly, elle
est une véritable encyclopédie de la T.S.F. où
le"* proflm comme les amateurs éprouvés
trouvent la plus moderne et la plus efficace des
documentations.
Les communications
radiotélégraphiques
France-Nouvelle-Calédonie
Depuis le 1er décembre, la communication
radiotélégraphique France-Nouvelle-Calédonie
qui ne tonctionnait jusqu à présent qu'au départ
de France, est utilisée dans les deux sens pour
l'acheminement des télégrammes et des radio-
lettres.
Les taxes dans le sens Nouvelle-Calédonie-
France sont les mêmes que celles actuellement
perçues dans le sens France-Nouvelle-Calédo.
nie.
Tous les renseignements concernant les caté-
gories de télégrammes admises par la voie
radiotélégraphique, ainsi que les taxes applica-
- bles, sont fournis aux expéditeurs dans les bu-
reaux de l'administration des Postes et des Té-
légraphes.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
400
Comme nous l'avons annoncé, la Commis-
sion de l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats de la Chambre se réunira demain
mardi 4 décembre à 15 heures sous la pré-
sidence de M. Pierre Taittinger, pour - en-
tendre M. André Maginot, Ministre des Co-
lonies, sur la grande question à l'ordre du
iour (affaires de la Guyane, catastrophe de
la Guadeloupe, chemin de fer Brazzaville-
Océan, régime des concessions en Indochine,
etc., etc.).: -
L'eavertire - de] nouveaux
dispensaires en Tunisie
r,.
L' œuore d'assistance française aux tnJ
ait été donné d'entreprendre au Gouvernement
du Protectorat. La Régence est le pays par
excellence des maladies endémiques ; elle était
donc destinée à faire jaillir le « miracle de
l'assistance ». Comme le disait éloquemment le
docteur Nicolle, directeur de l'Institut Pasteur
de Tunis, les terres africaines « sont faites à
l'image des saints des légendes, en ce qu elles
convertissent en bienfaits les misères d'une
humanité souffrante ».
Le budget de l'hygiène et de l'assistance
montre de façon évidente le progrès du concours
français dans ce domaine. De 4 millions de
francs en 1923, il atteint, dans les prévisions
budgétaires de 1929, le chiffre général de 12
millions 823.185 francs, en augmentation de
2 millions et demi sur le crédit de 1928.
Parmi les grands projets de l'année,' celui de
la construction de l'hôpital de Sfax vient en
tête. Sa création dotera le Sud Tunisien d'un
organe muni des moyens les plus perfeclionnés.
avec clinique chirurgicale, maternité, pavillon
d'isolement, qui permettront de lutter plus effi-
cacement contre les fléaux qui ravagent si sou-
vent les contrées du Sud.
Les dispensaires actuellement en service dans
la Régence sont au nombre de 22. Le dernier
ien dàte, celui de Souk-el-Khémis, vient d'être
aménagé et procurera une aide nécessaire à une
région dont le développement commercial et
industriel est notable en ces dernières années.
L'installation matérielle du dispensaire de Ta-
bcrlfa et de Gafsa est réalisée, ce dernier doté
de salles spéciales et d'un matériel pour traiter
le trachome et les maladies des yeux, si fré-
quentes dans le bud.
D'autres travaux d'agrandissement ont été
exécutés aux dispensaires de Sou-el-Arba,
Mahdia et Monastir, avec services de chirurgie
et maternité.
Ainsi l' œuvre entreprise rapproche-t-elle les
malades des centres d'hospitalisation et permet-
elle de décongestionner l'hôpital Sadii, à Tu-
nis, dont les services d'ailleurs s'accroissent tous
les ans. L'année 1929 verra la mise en service
de 30 lits nouveaux. En - vue de favoriser la fré-
quentation du service de la maternité par les
femmes indigènes, la direction de l'hôpital Sa-
Jiki met à l'étude un projet de transformation
des services d'hospitalisation, de consultations
externes et de radiologie.
(Par dépêche.)
-- La qaestion du thé en Tunisie
Une véritable croisade s'est ouverte, à la
fin de l'année dernière, contre le thé en Tu-
nisie.
Avec ou sans raison, pour éviter les néfas-
tes ravages du « théisme Il dans la popula-
tion indigène, le Grand Conseil de Tunisie
décida de frapper l'entrée des thés dans la
Régence de taxes prohibitives.
Les statistiques douanières accusaient, en
effet, un accroissement considérable des chif-
fres à l'importation qui passèrent de 270.000
kilos en 1913 à 692.000 kilos en 1921 pour
atteindre 1.200.000 kilos en 1926.
Les effets sanitaires et moraux ne se sont
pas encore produits. En revanche, les effets
économiques sont assez inquiétants pour
qu'ils justifient l'intervention de l'Associa-
tion commerciale et industrielle de la Ré-
gence. L'Association vient de rédiger un rap-
port à ce sujet.
- Les majorations de la taxe de consomma-
tion atteignent à ce jour 2.000 fr. par 100
kilos importés.
Et, dit ce rapport, c'est une grande erreur
de la part du législateur, de croire que frap-
per un produit de droits prohibitifs, c'est en
diminuer la consommation.
L'erreur économique est démontrée par le
fait même que la consommation du thé dans
la Régence n'a cessé de s'accroître.
La taxe de majoration n'a nullement em-
pêché l'introduction des thés.
Et le fléchissement accusé par les statisti-
ques douanières en 1927, provient plus sim-
plement d'une contrebande habile qui ré-
pond au besoin des commerçants, peu scrupu-
leux il est vrai, et peu pressés, aussi, d ac-
quitter des droits astronomiques. -
La supertaxe ne profite donc pas aux finan-
ces tunisiennes. Elle agit au détriment du
commerçant honnête. Elle n'a même pas la
valeur sociale qu'on essaie de lui prêter.
Elle fait cependant l'affaire des fraudeurs.
Leur nombre, en raison des circonstances,
s'est considérablement accru. La contrebande
du thé bat son plein, aussi bien par la fron.
tière tiipolitaine, par la frontière algérienne
que pur la côte. Et ceci s'explique étant
donné qu'en Algérie le thé est frappé seule-
ment de droits n'excédant pas 740 francs par
100 kilos.
Le risque à courir se trouve largement
payé.
Dans les-centres situés près de l'Algérie,
à Tunis même, dans certains quartiers de la
Médina, on trouve au su de tous du thé à
des prix nettement inférieurs aux prix prati-
qués par la généralité des commerçants hon-
nêcs.
Laissera-t-on ce commerce qui fut floris-
sant devenir l'apanage des fraudeurs ?
Je ne crois pas que ce soit là l'intérêt du
Protectorat.
Que le « théisme » soit combattu par les
mesures d'ordre social envisagées par les
Pouvoirs publics, soit.
Enseigner aux indigènes la manière de
préparer le thé en infusion et non en décoc-
tion ; leur démontrer les dangers du thé con-
sommé à hautes doses ; faire également une
propagande active dans les écoles et les mos-
auées aussi bien par la parole que par
1 image est d'une politique plus sage.
M. le sénateur Ernest Haudos, dans 1er.
Annales Coloniales du 19 janvier, proposait
un utile remède au mal : « Faire surveiller
les cafés maures où, sous forme de thé vert
ultra-concentré et sous d'autres aussi, se dé-
bitent des boissons pernicieuses. »
C'est le plus sûr moyen de désintoxiquer
les buveurs de thé sans pour cela condamner
à mort les commerçants tunisiens.
.'r.e-8-.ee"e De"
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Peintures rupestreg en Tunisie
M. Merlin a communiqué à l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, une notice de
M. Solignac sur des peintures ornant les pa-
rois de « haouanets » (chambres sépulcrales)
qui se trouvent dans la Tunisie septentrio-
nale, sur le territoire de Mekna.
L'une de ces peintures représente une
scène navale dont le sujet principal est un
navire bas sur l'eau avec un mât central,
- supportant une voile trapézoïdale. L'étude
de cette peinture révèle les relations qui
existèrent entre le nord de lit Tunisie et le
monde égéen antérieurement à l'arrivée des
Phéniciens. M. Solignac invoque à cet égard
le témoignage de Diodore de Sicile qui parle
d'une ville nommée Meschela, au nord-ouest
de la Tunisie ou au nord-est de l'Algérie, et
qui aurait été fondée par les Grecs à leur
retour de la guerre de Troie.
MM. Pottier, Glotz, S. Reinach et Gsell
présentent des observations. Le premier fait
des réserves sur l'influence égéenne signalée
par M. Solignac. M. Gsell remarque qu'il
est une certitude : c'est que les peintures en
question ne sont ni romaines ni carthaginoi-
ses ; quant au président, M. Glotz, sans se
prononcer sur le fond même du débat, il re-
connaît que les photographies soumises à
l'Académie évoquent certaines peintures trou-
vées à Delphes.
L'impérialismt français"
va par I Italie
»♦«
Les journaux italiens commentent la décla-
ration laite à la Chambre française par M.
Poincaré à propos de la Syrie.
Les journaux du soir protestent contre ces
déclarations ou les rectifient. Ainsi, le Giomale
d'Italia déclare que la France ne saurait parler
d'impérialisme italien quand on considère que
la France n' a pas encore payé à l'Italie sa
dette colonial e de guerre, et que, comme con-
séquence de la victoire commune, la France
s' est adjugée 922.000 kilomètres carrés de ter-
ritoire colonial, tandis que l'Italie n' a eu que
90.000 kilomètres carrés de nouvelles colonies.
Le Giornale d'Italia affirme que l'Italie n'a
jamais aspiré au mandat de la Syrie, et il ajoute
que I Italie demande seulement que la byne
obtienne sa complète liberté et son indépen-
dance à laquelle s'oppose précisément le man-
dat actuel conservé par la France par des ca-
nons et des soldats français.
Déjà, avant la guerre, il y eut un incident
diplomatique entre la France et t'ttatie, à pro-
pos d' un bateau sinistré, M. Poincaré étant
président du Conseil. Mais en ce qui concerne
a Syrie, l'Italie, que l'on sache, n'a pas été
nommée lors des récents débats. Il y a, hélas !
d' autres impérialismes que le sien.
PHILATÉLIE
so
Le timbre aéropostal
Le jury chargé de décerner les prix du
concours organisé par l'Union aérophilatéli-
que de France, pour le choix d'un timbre de
poste aérienne, s'est réuni hier.
Ce jury comprenait notamment : MM. Le*
bon, Directeur de l'exploitation postale, re-
présentant le ministre des P.T.T. ; Moule,
sous-directeur au ministère des Beaux-Arts,
délégué par le ministre; Sordes, chef de bu-
reau de la direction des voies et communi-
cations aériennes, représentant le ministre
de l'Air; Auscher, vice-président du Touring-
Club, et Tissandier, oricc-président de l'Aéro-
Club de France.
Après avoir examiné les maquettes expo-
sées, le jury a décerné les premier et troi-
sième prix à M. Pellerier et le second prix
à M. René Oulié.
L'Union aérophilatélique de France fera
don à l'Etat des maquettes primées.
.060, --
AU CONSEIL D'ETAT
Rejet de la requête d'un administrateur
en Algérie
Le Conseil d'Etat a statué sur la requête
de M. Girod, administrateur adjoint de la
commune mixte de Migrana (Alger), contre :
1 Q Une décision, en date du 7 janvier
1927, par laquelle le Sous-Préfet de Miliana
lui a enjoint d'assurer son service à la com-
mune mixte du Braz jusqu'à l'arrivée de
son successeur ;
20 Un arrêté, en date du 17 février 1927,
par lequel le Gouverneur Général de l'Al-
gérie 1 a déféré au Conseil de discipline
pour inexécution de la décision susvisée.
En ce qui concerne la première partie de
la requête, le Conseil d'Etat a décidé :
Considérant que si 1 arrêté par lequel
le Gouverneur Général de l'Algérie nom-
mant M. Girod à la Résidence de Tigzirt,
l'invitait à rejoindre son poste dans le plus
bref délai possible, cette mention n'empê-
chait pas le Sous-Préfet de Miliana, respon-
sable du lxin fonctionnement de l'adminis-
tration dans sa circonscription, de fixer,
dans l'intérêt du service à l'arrivée du suc-
cesseur, la date jusqu'à laquelle M. Girod
devait continuer à exercer ses fonctions dans
la commune de Braz ;
Par suite, M. Girod n'est pas fondé à
soutenir que la décision du Sous-Préfet de
Miliana est entachée d'excès de pouvoir.
En ce qui concerne l'arrêté du Gouver-
neur Général de l'Algéi-ie. le Conseil d'Etat
a décidé que :
Considérant que cet arrêté n'a pas eu,
au regard de M. Girod, le caractère d'une
mesure disciplinaire, mais qu'il a été seu-
lement le point de départ d'une information
susceptible d'alxiutir à une peine discipli-
naire.
Dès lors, le requérant n'est pas : ?ceva-
ble à la déférer directement au Conseil
d'Etat.
Tels sont les motifs pour lesquels le Ctm-
seil d'Etat a rejeté la requête de M. Girod.
L'assistance médicale
en Afrique Occideolale Française
par HENRI MICHEL.
Grâce à une situation politique intérieure
et extérieure excellente, grâce aussi à une
situation financière pleine d'aisance, le dé-
veloppement économique de l'A. O. F. se
poursuit d'une façon progressive et continue
dans tous les domaines.
Nous avons, à différentes reprises, souli-
gné ici même, les résultats substantiels déjà
acquis, en ajoutant toutefois qu'ils sont en-
core insuffisants par rapport à ce qu'il est
permis d'cspérer et même d'escompter.
C'est qu'en A. O. F., comme d'ailleurs à
Madagascar et en A. E. F., les efforts les
plus tenaces et les plus soutenus se heur-
tent à une difficulté, trop réelle hélas! la
pénurie de la main-d'œuvre, provenant de la
trop faible densité de la population. Le re-
censement effectué en A.O. F. en 1926 n'ac-
cuse-t-il pas une moyenne de trois habi-
tants seulement au kilomètre carn?
Aussi, dès son arrivée au Gouvernement
Général, mon éminent ami M. Carde, dont
l'inlassable activité et la haute compétence
sont si justement appréciées, s'est préoccupé
de la solution de ce grave problème. Il a
pris, à ce sujet, une série de mesures, au pre-
mier rang desquelles l'assistance médicale
mérite de retenir tout particulièrement l'at-
tention.
A l'origine, l'assistance médicale était as-
surée en A. O. F. par les médecins de la
Marine, auxquels succédèrent les médecins
du Corps de Santé des Colonies devenu le
Corps de Santé actuel des troupes coloniales.
En raison du nombre insuffisant de ces pra-
ticiens, dès 1905, furent recrutés, par con-
trats, des médet ins civils, qui formèrent,
ouelques années plus tard, en 1912, le noyau
du cadre des médecins de l'Assistance mé-
dicale indigène.
A ce personnel fuient bientôt adjoints des
auxiliaires indigènes possédant des connais-
sances professionnelles (infirmières, interprè-
tes, vaccinatcurs, médecins auxiliaires, sa-
ges-femmes, etc.) Parallèlement, des établis-
sements sanitaires se développaient; la cons-
truction de dispensaires et hôpitaux était
entreprise.
Mais cette assistance médicale étant trop
strictement curative, son action sur le déve-
loppement des races indigènes restait à peu
près nulle. Aussi, des instructions précises
furent-elles adressées, en février 1926, aux
divers Gouverneurs, en vue de donner à
l'assistance médicale indigène une orienta-
tion nouvelle. « Le but à atteindre, écrivait
Il à ce sujet M. Carde, est de développer les
(1 races indigènes en qualité et en quantité.
11 L'assistance médicale individuelle, surtout
Il celle qui est pratiquée dans les hôpitaux
'< et vise exclusivement la guéiison des ma-
u lades, doit céder -- le fias à la médecine -bré-
K vetitive el sociale, qui, elle, prévient les
Il maladies, apprend à éviter celles qui sont
« évitablcs, et seule est capable d'assurer le
u développement de la population.
« Il importe donc, continuait-il, d'étendre
Il an maximum les services d'hygiène et de
« prophylaxie, en les orientant particulière-
ic ment vers la lutte contre la mortalité in-
« fantile dont le taux est encore, à l'heure
cc actuelle, de 60 %, par l'éducation des mè-
Il reg et par la pénétration progressive des
« notions de puériculture dans les milieux
u familiaux ; ii importe de lutter contre la
c( mortalité des adultes par le dépistage des
'« maladies sociales ; il importe, enfin, d'ap-
<1 pliquet des méthodes de préservation par
« la recherche des foyers d'épidémie et le
« développement des mesures propres à les
« étouffer. »
Et les actes suivirent les déclarations. Et
le Gouvernement Général du grand Domi-
nion africain s'engagea résolument dans la
voie ainsi tracée.
L'ensemble du territoire fut divisé en au-
tant de circonscriptions sanitaires qu'il exis-
tait de circonscriptions administratives. A la
tète de chacune d'elles fut placé un méde-
cin européen.
Au chef-lieu de chaque colonie fut installé
un hôpital unique doté de salles gratuites et
payantes, de laboratoires de chimie et Bac-
tériologie, d'un magasin d'approvisionne-
ment pour tous les postes d'assistance, et
d'une section de prophylaxie toujouis prête
à combattre tous foyers d'épidémies.
Chaque agglomération, pourvue d'un mé-
decin européen ou indigène, fut dotée d'un
dispensaire-maternité et de pavillons spé-
ciaux destinés aux consultations, à la phar-
macie et à l'hospitalisation.
M. le Gouverneur Géoeral Carde décida,
en outre, la création, dans chaque colonie,
à l'aide des éléments locaux, d'un cadre
d'infirmières-visiteuses et d'infirmiers sani-
taires. Leur rôle ne consiste pas seulement
à veiller sur l'hygiène des malades, mais en-
core à pénétrer dans les milieux indigènes,
à y poursuivre les maladies transmissibles
et a renseigner le médecin sur l'état sani-
taire des habitants.
De plus, M. Carde fit appel au concours
des « matrones-accoucheuses » à domicile,
qui sont chargées de suppléer les sages-fem-
mes dont le nombre est encore très insuffi-
sant. Pour leur permettre d'acquérir les no-
tions élémentaires indispensables sur l'hy-
giène do la grossesse et de l'enfance, les ma-
ternités leur sont ouvertes et des primes
sont prévues pour celles qui obtiennent les
meilleurs résultats au point de vue de l'abais-
sement de la mortalité infantile.
Pour assurer, de la. manière la plus effi-
cace, le fonctionnement d'une telle organi-
sation, - un accroissement notable du person-
nel technique s imposait. Aussi, le nombre
des médecins européens présents en A. O. F.
qui n'était, en 1925, que do 132 a été porté
à 166. D'autre part, les écoles créées à Da-
kar ont fourni 62 médecins indigènes, 60
aides de santé, 8 pharmaciens auxiliaires, 01
sages-femmes et 225 intirmièies.
L'A. O. F. compte actuellement, outre
l'hôpital central de Dakar, 5 hôpitaux,
7 ambulanccs, 79 dispensaires, dont 40 dis-
pensaires-maternités, Ir.! J postes-intirmiers.
Le nombre des consultations qui n'était que
de* 1 million 500.000 environ en 1921 s'est
élevé, en 1926, à plus de 2.S20.000 et a dé-
passé 3 millions en 102 7 Le total des ac-
couchements dépasse annuellement 3.000.
Enfin la lutte contre les maladies épidémi-
ques (variole, peste, fièvre jaune), est deve-
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