Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 novembre 1928 21 novembre 1928
Description : 1928/11/21 (A29,N173). 1928/11/21 (A29,N173).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513427
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N* 173.
EX NUMBRO : 80 CttfnMES
MERCREDI SOIR, 21 NOVEMBRE IM
JOURNALJUOTIDIEH
Rédaction & Administration :
an, m a mvnir
PARIS a-)
Tti tru 1 louvimc i»-i7
- RICHILIIU1741
Les Annales Coloniales
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u." S Noie 3 bteb
Frane* et
Colonies 120 » 65 » 31.
Étranger.. 180 » 100 » 649
On s'abonne sans frais MV
tous les burtaux de poste.
L'hygiène de l'Européen aux Colonies
- .- m
Si pendant de longues années le vade mecam
du docteur Barot rendit de grands services aux
jeunes coloniaux tant pour les règles d'hygiène
coloniale que pour le bien-vivre dans les pays
tnlpicaux, nous devons reconnaître, tout en
n'oubliant pas ce que nous devons au docteur
Barot, que, de nos jours, les progrès de la
civilisation ont de beaucoup modifié les con-
ditions de la vie coloniale. Les découvertes
scientifiques ont mieux mis l'Européen à
même de résister aux maladies endémiques, les
moyens de communication plus rapides ont ré-
duit les distances qui isolaient le broussard des
crands centres. C'est de toutes ces mod ifica-
ttons que le docteur Cn. Joyeux, professeur
agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, a
voulu faire profiter tous les coloniaux, jeunes
et vieux, furtout les jeunes, doublant la valeur
de son travail, de l'espérance qu'il a acquise
personnellement en qualité de médecin de l'As-
s istance médicale en A.O.F. (L'Hygiène de
L'Européen aux Colonies, collection Armand
Colin.)
Nous ne nous arrêterons pas sur les notions
géographiques dont l'auteur a jugé fort à pro-
pos de faire précéder son travail proprentent
dit, précaution nécessaire en raison du peu de
procès qu'ont fait, hélas, les connaissances
géographiques dans la Métropole..
Nous passerons en revue principalement les
bons et pratiques conseils pour le départ aux
rolonies, conseils empreints du plus grand bon
sens. Il faut avant tout se bien porter et n'être
ai trop jeune ni trop âgé (25 ans au minimum).
Pour la composition de la garde-robe et du
Mobilier de campagne, nous sommes de l'avis
du docteur Ch. Joyeux ouand il déplore l'in-
certitude où se trouvent les jeunes officiers et
fonctionnaires sur leur future destination qu' on
ne leur fait connaitre qu'une fois débarqués
dans la colonie.
Pour le vêtement, ce sur quoi le docteur
joyeux aurait pu insister davantage, c'est sur la
correct ion dans la tenue (en toutes circonstances)
que les Anglais observent et aue nos compa-
triotes ont le grand tort de négliger.
La ceinture de flanelle est souvent préconisée
contre les refroidissements de l'abdomen ; mais
il importe de savoir s' en servir. Une ceinture,
appliquée sur la peau et mouillée par la sueur,
fait plus de mal que de bien, car elle forme
une compresse froide sur le ventre et favorise
l'entérite. Si l'on veut en porter, il faut s' as-
treindre à en posséder - un assortiment, -- de façon
à pouvoir en changer facilement dès qu elles
sent humides. Nous conseillons pour notre part,
d'accord avec de nombreux médecins, de porter
la ceinture de flanelle du coucher au lever du
soleil.
La coiffure coloniale est en principe le cas-
que de différentes formes, la forme réglemen-
taire est naturellement fort incommode. L'es-
sentiel est que la nuque soit protégée et que
l' air circule gr&ce à une bordure intérieure
aérifère. Le chapeau à larges - bords est préféré
par certains, écrit le docteur Ch. Joyeux. En
très bon feutre, avec une coiffe rouge et une
calotte élevée, le chapeau, qui est souple, peut
être conservé sur la tête pendant le sommeil
quand on se trouve sous un toit peu sûr quant
a l'interception des rayons solaires. En le re-
couvrant d une coiffe blanche, on fait du cha-
peau une coiffure de cérémonie aussi conve-
nable que le casque blanc.
Le conseil de porter des lunettes à verres co-
lorés est excellent. Il faut proscrire les venes
fumés et adopter la couleur orangée. Naturel-
lement, tous les objets doivent être emportés au
moins en double, y compris la montre.
Dans le bagage de tout colonial appelé à se
déplacer, la tente à double paroi est indispen-
sable ; les cantines en tôle renforcée sont les
meilleures.
Les conseils de coloniaux ayant habité la
colonie où l'on va servir sont, somme toute, ce
qu'il y a de plus précieux ; il ne faut pas les
négliger.
Une fois arrivé dans son poste, le nouveau
colonial aura à s'acclimater en se conformant
aux habitudes de ses prédécesseurs, en ce
qu'elles sont conformes aux prescriptions hygié-
niques relatives à l'habitation, au régime de vie
et à 1 alimentation.
L'habitation, dans la brousse, doit être ins-
tallée sur un terrain nettoyé et assaini, orientée
a#c façade au nord ou au sud, les murs seront
épais et une véranda protectrice entourera la
maison. Les piliers supportant la véranda et
soutenant la toiture ne seront pas très épais,
car ils concentreraient beaucoup de chaleur qui
rayonnerait la nuit vers l'intérieur de l'habita..
tion. Il faut naturellement se protéger autant
que possible contre les moustiques, mettre ses
objets et vêtements à l' abri des termites dévas-
tatrices.
Le véritable broussard, écrit avec juste raison'
L'auteur de l'Hygiène de l' Européen aux Colo
nies, dans sa paillotte, en plein air, à condition;
qu'il soit sobre et ne commette aucun excès, se
trouve dans des conditions hygiéniques bien]
meilleures que les citadins d Hanoï et de Da
kar, habitant de luxueuses villas et consacrant
leurs nuits au jeu et à la danse.
L'hydrothérapie (quand on peut s y livrer)
est excellente et même indispensable, la douche
à la fin de l'après-midi est très efficace et per
met de passer à l'aise les heures fraîches (quand
alles le sont) de la soirée.
Comme exercices physiques (qui sont indis
pensables à condition de ne pas être violents).
Va chasse, pendant quelques heures après le
toucher du soleil, est un excellent exercice, il
ne faut pas en faire un sport. Les distractions
intellectuelles doivent être préférées à l'apéri-
tif bi-quotidien. Du reste, avec le développe-
ment de la v ie familiale, la vie dans la brous-
se où l'on peut mener femmes et enfants est
toute différente de ce qu'elle était jadis pour
les célibataires. La question d'emmener sa
femme à la colonie est fort délicate et doit
être résolue de façons différentes suivant les
régions. Les progrès de la civilisation ont
étendu les soms où la vie familiale est posei- i
ble, et après l'avis favorable d'un médecin
compétent, on peut aller vivre en famille, - à
condition toutefois de redoubler de précau-
tions et contre le soleil et contre les nombreux
insectes qui nous guettent à tout moment.
L'alimentation varie selon les ressources lo-
cales que l'Européen peut accroître par le jar-
dinage et l'élevage de volailles qui présentent
en outre l'avantage de le distraire, et il ne
faut pas oublier qu'avec une bonne alimenta-
tion, l'Européen, comme l'indigène, est à
l'abri de bien des maladies. On ne doit pas
chercher à faire des économies sur la nourri-
ture. Le vin pris modérément (un quart de litre
par repas) doit être assez riche en alcool, les
infusions chaudes de plantes locales facilitent
la digestion après le repas du soir. Les condi-
ments en quantité exagérée sont dangereux.
Etant donné que nos ressources alimentaires
sont bien plus grandes que celles dont on dis-
posait autrefois, le colon peut et doit bien
vivre en s'alimentant d'une façon lilodérée,
sans se priver, mais aussi sans excès.
Sobriété et tempérance, telles sont les con-
ditions que doit remplir tout Européen s'il
veut bien exécuter la tâche qu'il s' est fixée en
choisissant la carrière coloniale, qu'elle soit
administrative, militaire ou commerciale..
Il doit aussi tenir compte de ses relations
avec les indigènes dont il tirera le plus grand
profit en cherchant à en faire des coIlabora-
teurs. Le colon digne de ce nom, écrit le doc-
teur Ch. Joyeux, dans le chapitre sur l'hygiè-
ne des travailleurs, consacrera ses efforts à
améliorer la santé physique et à élever le ni-
veau moral de ses ouvriers. Il saura se faire
estimer d' eux en se mettant à la portée de
leur mentalité primitive et en les traitant avec
bonté et fermeté, sans jamais les brutaliser.
Terminons cette trop rapide analyse du livre
sur VHygiène du Colon par cette judicieuse
observation qui est en même temps le meilleur
conseil que l'on puisse donner à tout futur
colonial.
Ce petit livre du docteur Ch. Joyeux vient
à son heure comme un précieux adjuvant à
la propagande en faveur de nos colonies à
laquelle le grand rablic français semble atta-
cher de plus en plus d'attention.
MStMommrOÊ N.
Sénateur de la Haute-LMV.
lce-prénd*nt de te Commission
des Douane*.
–-–
la lasse des eau cMUacstales
de rAjriqaeda Nord
Le dessèchement progressif de l'Afrique
du Nord, qui a donné naissance au Sahara,
ne pouvait manquer d'attirer la curiosité des
géologues et des naturalistes parmi lesquels
M. Gautier, assistant à l'Université d'Alger,
- occupe une place de choix.
Au cours de sa soutenance de thèse
pour le doctorat et les sciences naturelles,
M. Gautier s'est révélé comme un savant
émérite, capable d'un effort continu et sou-
cieux de mettre en lumière la physionomie
des choses et l'aspect général de la flore et
de la faune microscopique qu'il étudia avec
autant de précision que les naturalistes qui
l'ont précédé en Afrique du Nord.
Les eaux continentales de l'Afrique du
Nord se divisent en eaux douces courantes,
en eaux stagnantes, en eaux saumâtres et en
eaux souterraines.
Les habitants infiniment petits qui peu-
plent ces mares sont totalement différents
de la faune des eaux de l'Europe centrale.
Leur nomenclature est si technique qu'on
hésite à la reproduire devant un public pro-
fane. Qu'il nous suffise rie savoir qu'elle
diffère selon le régime des eaux. Leur étude
a néanmoins permis à M. Gautier de suivre
pour ainsi dire pas à pas les différents sys-
tèmes de formations géologiques depuis le
burgalien numilitique jusqu'au pliocène du
préquaternaire, en passant successivement
par l'helvétien et le tortonien du néocène,
le sahélien et le plaisonien.
Les mers foerdigaliennes découpaient la
rive sous forme de fjords. Des mouvements
assez importants se produisirent dans l'ouest
de l'Afrique, la mer fut arrêtée entre Bo.
ghari et Bougie.
La régression s'accentua de plus en plus
et atteignit le couloir de Taza.
Il semble que le détroit de Gibraltar fut
ouvert à la fin de la période sahélienne et
au quaternaire se formèrent les baies actuel-
les de l'Afrique du Nord.
Quant à la flore, M. Gautier la classe en
associations :
10 Association de l'Alfa dont les fibres ser-
vent à la fabrication de la pâte à papier.
Cette plante des hauts plateaux est exclue
des dépressions car elle ne peut supporter la
moindre stagnation d'eau à la base.
2° Association du Chich (ou Armoise), qui
est une composée accompagnée d'autres plan-
tes herbacées. L'Armoise occupe les dépres-
sions.
3° Association du Sparte (le fenec ou fe-
nogh des Arabes). C'est une graminée res-
semblant beaucoup à l'Alfa et qui est ac-
compagnée d'autres plantes herbacées.
4° Association des helpides (chotts salés)
avec floraisons de chlorures, de sulfates de
magnésium et de sodium.
La distinction des plantes ci-dessus énu-
mérées est fort difficile quand elles ne sont
pas en fleurs.
Nous avons enfin l'association des Drinn.
graminées supportant l'ensablement et qui
sont accompagnées de rares plantes herba-
cées.
Associée pour la botanique aux travaux de
son mari, Mme Gautier en fut une précieuse
collaboratrice et prit une part active aux re.
cherches du naturaliste auquel le jury pré-
sidé par M. le professeur Perez, décerna à
l'unanimité le titre de docteur es-sciences
naturelles avec la mention très honorable.
.,.
L'invasion syrienne en A.O.F.
»♦»
Je reçois contre les Syriens d'A.
O. F., dont j'ai parlé dans un de
mes derniers articles, un - véritable.
réquisitoire. Mon correspondant est dur
pour ces envahisseurs, ces mercantis sans
scrupules, dit-il, qui ont peu à peu chassé
les commerçants européens. le nose pas ré-
péter à quoi il les compare; il y faudrait
le latin qui, dans ses mots brave l'honnê-
teté; encore le latin ne me fournirait-il pas
de termes équivalents.
L'envahissement, qui a commencé à l'épo-
que où les Turcs témoignaient peu de sym-
pathie pour les Syriens, a continué de plus
belle depuis que la Syrie est devenue un ter-
ritoire sous mandat. Armé de son titre de
protégé-français, le Syrien s'est refondu
dans toutes les parties - de l'A.O.F.; on le
trouve dans les villes, où sa maison n'est
précisément pas un modèle d'habitation
hygiénique; dans les endroits les plus in-
vraisemblables, qu'un Européen n'oserait
pas affTonter, et où il sait partager, sans
dégoût ni grimace, les promiscuités les plus
répugnantes.
Ici et là, il se montre le plus souple,
le plus rusé des commis-voyageurs, trom-
pant l'indigène sur la qualité de la paco-
tille qvtil lui apporte et la quantité de celle
qu'il lui vend, mettant à profit l'ignorance
et la crédulité du noir, usurier à l'OCCIlSio","
et toujours servi par les qualités d'une race
que les scrupules n'empêchent pas de cou-
rir et qui, par tradition, connaît admirable-
ment tous les secrets pour duper les hom-
mes. Puis, quand la fortune a couronné ses
efforts et que ses vertus ont été récompen-
sées, le Syrien fait figure de grand com-
merçant, s'installe dans des maisons dont il
développe encore l'importance, et tient le
haut du pavé, prêt à aider les camarades
qui arrivent d'Asie Mineure et débarquent
sur cette terre on tous les espoirs leur sont
permis.
De là, les sentiments de haine et de mé-
pris que les Syriens soulèvent chez les blancs
de l'A.O.F. Qu'on les dehorsf s'écrie
mon correspondant. Moyen radical sans atl-
cun doute, mais qu'il est plus facile d'indi-
quer que d'appliquer. Ce sont les Syriens
qu'on accuse de véhiculer la fièvre jaune :
il n'y a qu'à faire exécuter dans toute leur
rigueur les lois et règlements sur Vhygiène
publique. Ce sont tes Syriens qu'on accuse
de profiter outrageusement de Vinexpé-
rtenee, de la confiance des indigènes; il n'y
a qu'à châtier rigoureusement le délit de
spéculation éhontée. Ce sont les Syriens
qu'on accuse de frauder honteusement et
sans aucune retenue; il n'y a qu'à réprimer
impitoyablement les fraudes constatées oit
dénoncées. Mais la constatation est malai-
sée, la dénonciation difficile t Qu'on tra-
vaille à supprimer ces obstacles; en tout
cas, quelques exemples bien mis en valeur
suffiraient à faire réfléchir les camarades,
et à les rendre plus honnltes par la crainte
de la prison. Il y a mime des cas où l'ex-
pulsion immédiate de quelques récidivistes
inclinerait les autres à la prudence. Qui
donc oserait s'en plaindre 1 Le Syrien hon-
nête, car il doit bien y en avoir quoi qu'en
dise mon correspondant, serait le premier à
recueillir le bénéfice de ces épurations et de
ces sanctions.
Surtout, le contrôle de l'immigration tlf-
vrait être sévère, minutieux ; le filtrage
consciencieux diminuerait considérablement
la gravité d'un danger que je ne saurais mé-
connaître, mais auquel on peut (Parer sans
prendre de mesures révolutionnaires, en ap-
pliquant, sans faiblesse, les lois existantes
et en complétant celles-ci par les mesures
que la situation actuelle fait apparaître
comme nécessaires.
Marie IKemlan,
Sénateur de l'Hérault, ancien minisire
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
Fâcheuse remise de peine
Le nommé Lévêque, relégué à la Guyane.
qui avait obtenu la remise de sa peine et était
revenu en France, s'installa, avec sa femme.
Yvonne Petitpas, dans un somptueux hôtel de
Biarritz où il vécut en grand seigneur.
Léon Lévêque recueillait des fonds pour une
Société coloniale dont il se disait administra-
teur. Mais, un beau jour, il s'enfuit, en ou-
bliant de payer son notaire et de donner de ses
nouvelles à ses actionnaires. Il recommença ses
opérations malhonnêtes à Marseille et à Aix-
les-Bains.
Arrêté avec sa femme, Léon Lévêque a com-
paru devant le tribunal correctionnel qui l'a
condamné à 3 ans de prison et 100 francs
d'amende. Sa femme, pour complicité, s'est
vue infliger 6 mois de prison et 50 francs
d'amende.
Ce fait-divers me rappelle le propos tenu par
un bagnard qui avait été condamné à 5 ans de
travaux forcés pour avoir volé une somme de
40.000 francs au fermier chez lequel il était
employé comme ouvrier agricole. N'espérant
pas échapper à des poursuites et à une condam-
nation pour son forfait, il avait placé le magot
dans un lieu sûr où il comptait bien le retrouver
à l'expiration de sa peine qui ne le privait de
sa liberté que pour dix ans, dont cinq ans de
séjour.
Après avoir raconté ses exploits, ce bagnard
disait : Jamais dans dix ans je n'aurais gagné
40.000 francs. C'était à l'époque où 25 francs
valaient une livre sterling.
Il est probable que l'ancien relégué Lévêque
en dira autant pour les sommes qu'il a soutirées
à ses naïfs actionnaires et < £ » lui pennettront de
vivre dans l'aisance lorsqu il aura subi la peine
à laquelle il vient d'être condamné.
/• LMwre.
BROUSSES
& BROUTILLES
«»̃
Ah 1 ces dactylos
On racontait à Tamatave, ces temps der-
niers, une bonne histoire.
Une dactylo du gouvernement de la Réu-
nion, confectionnant un appel d'offres pour
une fourniture de ciment, tapa : 5.000 ton-
nes au lieu de 5.00.
Diverses maisons firent savoir qu elles
pouvaient fournir les @ quantités demandées.
Lorsque les bureaux s'aperçurent de l'erreur
commise, il était trop tard: des signatures
étaient échangées.
Alors, Madagascar qui, heureusement,
avait besoin de ciment, hérita de 4.000 ton-
nes sur 5.000. Et l'on vit les quais de Tama-
tave, encombrés, pendant plusieurs jours, de
touques pleines de cette matière.
Comme quoi tout s'arrange, sous les tropi-
ques comme au pays d'Ile-de-France qu'il-
lustra Capas.
Mais l'on peut se demander si cette his-
toire n'est pas due à l'imagination d'un de
ces types qui, par une généralisation calom-
nieuse, définissent la dactylo : « une per-
sonne en bas de soie généreusement décou.
verts par une robe très courte, et plus occu-
pée de se poudrer le nez que d'apprendre
l'orthographe et l'arithmétique ».
AL met i 9m.
t
Au Conseil Général
de la Guadeloupe
»♦»
Le Conseil (;énéral de la Guadeloupe s'est
réuni samedi 17 en session ordinaire pour
l'examen du budget de 1929.
Il sera particulièrement difficile à établir
vu le cyclone qui a dévasté la colonie et a
tari la plupart des ressources du budget.
Dans sa première séance, après avoir en-
tendu l'exposé du Gouverneur de la Colonie,
M. Tellier, qui a été vivement applaudi, le
Conseil général a procédé à l'élection de son
bureau.
Ont été élus :
Président : M. Justin Archimède, maire du
Mornc-à-1'Eau ;
Vicc-Présidents : M. Marie-Claire, maire
de Basse-Terre et le docteur Nata, conseil-
ler général du Lamentin.
Secrétaires : M. Tirolien, maire de Grand-
Bourg (Marie-Galantc); M. Mauiicc drAlexis,
conseiller général de Basse-Terre.
L'ensemble du bureau appartient à l'Union
républicaine radicale et socialiste qui forme
le parti de M. le sénateur Henry Bérenger
et de M. le député Eugène Graëve.
UNE BONNE MALADIE
,
La Hèvre de la construction & Alger
La fièvre de la construction sévit à Alger.
De tous côtés des bâtiments s'élèvent :
immeubles de rapports, maisons commercia-
les, banques, etc. Ce n'est qu'échafauda-
ges, plâtras, maisons neuves à tous les car-
refours, projets, plans, devis et factures sur
toutes les tables.
La Municipalité, elle-même, est atteinte de
cette fébrilité.
Continuant l'exécution de son programme
d'urbanisme, elle effectue de grands travaux
de voirie. Elle étudie en ce moment une sé-
rie de projets grandioses qui lui ont été sou-
mis et qui donneront à la ville une exten-
sion plus grande en même temps qu'ils ajou-
teront au plan d'embellissement conçu par
la cité.
D'importants travaux sont prévus. Un pro-
jet présenté par la Société Hesse et Copin
de Paris, qui prévoit une emprise de cent
hectares sur la mer, sont estimés à plus de
600 millions.
La construction du Casino municipal est
déjà sur plans.
Il ne reste plus que l'acceptation par la
Ville de ces plans, pour que la création du
Casino entre dans la phase des réalisations.
Un million de cautionnement a été, en
effet, versé dans les caisses de la commune
en garantie de ce projet par la Société con-
cessionnaire.
D'autre part, conformément au contrat qui
lie la Ville et la Société, celle-ci vient de
verser les 400.000 francs prévus pour l'ins-
tallation des services municipaux qui, ac-
tuellement, occupent les terrains concédés
par la Ville. Le Conseil municipal, dans sa
dernière séance, a autorisé le Maire à solli-
citer du génie, la vente d'une parcelle de
terrain aux Casemates, pour lui permettre
d'y installer les services que l'ancien Cam-
pement abrite, c'est-à-dire, le Commissariat
central, la justice de paix, etc.
La réalisation de ce projet est toute
prochaine.
Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter de la
ce température » d'Alger. T1 faut même l'en
féliciter. Elle sortira plus belle, plus gran-
de, de cette fièvre de croissance
Mirmne-Mmrcettc De"",,,,
Le départ de M. Pasquier
Le départ pour l'Indochine de M. Pierre
Pasquier, le nouveau gouverneur général,
aura lieu, sauf imprévu, le 30 novembre.
C'est à bord du paquehot d'Artagnan,
que M. Pierre Pasq\lier doit prendre pas-
sage.
f
Dépêches de l'Indochine
»♦«
Clôture du Conseil Colonial
MM. le Gouverneur B. de la Brosse et
Blancliar(l,, président du Conseil Colonial qui
a terminé ses travaux, sont partis de
nuit pour Hanoi, en vue d'assister à ICI
session du Conseil du gouvernement.
ïndopaeill.
COffllE LA FlfcVKE AUIE
1"
Le docteur Huczynski, de VanovÎe. prétend
avoir découvert un sérum contre la fièvre
jaune. Souhaitons que ce soit vrai, et atten-
dons l'épreuve et les preuves.
La production textile au Dahomey
(LE COTON)
Après les Etats-Unis et l'Angleterre, la
France est le troisième pays industriel du
textile. Nos manufactures comptent, à
l'heure actuelle, 200.000 métiers et io mil-
lions de broches, emploient plus de 600.000
ouvriers et consomment annuellement
450.000 tonnes de coton. Sur cette quantité,
5 seulement provient de nos colonies ;
tout le reste est importé de l'étranger. Le
montant de ces achats représente, chaque
année, près de 4 milliards de francs.
Dans ces conditions, si nous ne voulons
pas rester indéfiniment tributaires de l'étran-
ger. pour ce textile de première nécessité,
tout doit être mis en œuvre pour accroitre
rapidement la production cotonnière de notre
empire colonial.
Est-ce à dire que des efforts très sérieux
et soutenus n'aient pas été tentés, depuis
longtemps déjà, dans nos colonies productri-
ces et spécialement en Afrique Occidentale?
Bien au contraire. L'analyse sommaire qui
va suivre des résultats obtenus à ce jour,
par la plus petite, il est vrai, mais une des
plus riches sinon la plus riche des posses-
sions de ce vaste et puissant groupe de
l'A. O. F., le Dahomey, nous cn fournira la
meilleure preuve.
A la vérité, la culture du cotonnier n'est
pas nouvelle dans la presque totalité de l'A.
0. F., et notamment dans la colonie daho-
méenne. De longue date, le Dahomey pro-
duisait un coton utilisable pour nos filatures,
mais la pénurie des moyens de communica-
tions et de transport empêchait de l'exporter
sur nos marchés. La culture du coton, dans
le Moyen-Dahomey, était, en effet, en hon-
neur, depuis les temps les plus reculés. A
l'époque des rois dahoméens, alors que les
voies d'accès vers la côte étaient peu fré-
quentées ou dangereuses, les habitants ti-
raient exclusivement le coton nécessaire à
leurs vêtements, du territoire situé entre le
parallèle de Paouiguinau et celui de Save.
Dans cette région, le cotonnier se cultivait
sur butte associé aux cultures vivrières et à
l'igname. Cette dernière plante, mise en
terre en mars, fort développée en mai-juin,
recevait alors un désherbage dont l'indigène
profitait" pour semer le coton.
Lorsque les tissus importés se furent ré-
pandus à l'intérieur de la colonie, le mar-
ché local fut bouleversé, ce qui provoqua un
temps d'arrêt dans la production.
Aussi, jusqu'en 1924, le Dahomey ne four-
nissait, bon an mal an, à l'exportation, que
250 à 300 tonnes de fibres de qualité passa-
ble. Mais, depuis trois ou quatre ans, la co-
lonie a fait un gros effort pour augmenter
non-seulement sa production, mais encore
les livraisons à la Métropole.
En 1924, les sorties de coton atteignirent
320 tonnes, représentant une valeur de 1 mil-
lion, 900.000 francs.
En 1925, elles dépassèrent 680 tonnes, va-
lant plus de 4 millions 700.000 francs.
Enfin, au cours de l'année 1926, le com-
merce a acheté aux producteurs indigènes,
en vue de l'exportation, 1.024 tonnes de co-
ton d'une valeur de 9.598.174 francs, soit
une augmentation de 50 du tonnage de
1925 et le quintuple des sorties de 1920. Si
l'on y ajoute les 175 tonnes de fibres, au mi
nimum, qu'utilisent les lissages locaux, on
voit que la production cotonnière de 1926 a
dépassé en cette année 1926, 1.200 tonnes de
fibres, soit une récolte brute de 4.000 tonnes.
Progrès considérable qui mérite d'être parti-
culièrement souligné.
Par l'emploi de quelles méthodes a-t-on
pu obtenir ces résultats, aussi xapick - qu'en-
courageants ?
Il importe de rappeler, tout d'abord, que
le Dahomey se divise cn trois régions (oton-
nières, comprenant : les districts d'Abomey
et de Savalou, le Moyen-Dahomey et le
Haut-Dahomey. La zône cotonnière com-
mence le long du chemin de fet sur les 100
derniers kilomètres, et se prolonge jusqu'à
500 kilomètres au nord du t{'JmlOlI" de la
voie ferrée.
La production brute a donc dû oit*1 orien-
tée, j'allais dire acheminée vcis W chemia
de fer sur de très longs parcours.
Intensifier le rendement dans (es contrées
ne constituait qu'une partie du problème. Il
fallait encore assurer l'évacuation de la ré-
colte, avec la plus grande rapidité et sans
frais prohibitifs. Pour cela, les deux gran-
des artères desservant l'est et l'ouest de la
colonie, furent liées aux centres de produc-
tion par l'aménagement d'excellentes pistes
routières qui facilitèrent grandement les
transports automobiles.
Ce n'était pas tout. Le transport du coton
brut sur graines, entraînant nécessairement
celui de matières inertes et inutiles dont le
poids atteint en moyenne 70 du charge-
ment total, il importait également .Péviter
ce transfert encombrant et onéreux tout en-
semble. A cet effet, plusieurs atelieis d'égre-
nage desservant les principaux centies fu-
rent créés. Le nombre de ces usines répar-
ties dans la colonie s'élève actuellement à
13 (dont une à Cotonou, 2 à Savalou, 2 à
Bohicon, 2 à Djougou, et 3 à Parakou). Fait
('t 3 i t
à noter : chacune de ces usines est munie
des derniers perfectionnement? apportés par
les incessants progrès de la ..cincf a cette
industrie.
En outre, l'Administration locale, cn plein
accord avec l'Association cotonnière colo-
niale et le Commerce privé, a mis tout en
œuvre pour améliorer les méthodes agricoles
et partant, augmenter la valeur du textile et
en accroître le rendement, en donnant aux
producteurs indigènes, avec l'outillage mo-
derne, l'enseignement indispensable à Fe
parfaite application.
Dans ce but, trois Fermes-Ecoles ont été
fondées. Elles sont, à l'heure présente, en
plein fonctionnement.
Quant aux résultats obtenu-, au point de
vue de la qualité, la libre du Dahomey, as-
sez rude, est reconnue comme ayant de très
grandes qualités de longueur et de résis-
tance. Elle est, de ce fait, au dire des indus-
triels qui l'utilisent, nettement, très nette-
ment supérieure aux produits similaires en
provenance d'Amérique.
En résume, amélioration des v()i(' d'éva-
cuation existantes, développement du réseau
routier, multiplication des usines d'égre-
nage, création de marcher sélection des se-
mences, perfectionnement des méthodes de
culture indigène clans les station? t't fermes
spécialement créées à cet effet, telles '-ont les
mesures qui ont permis d'obtenu, au Daho-
mey, une production rotonnièTe non-seule-
ment progressive, mais encore continue et
durable.
Ainsi, grâce aux effort? persévérants et
soutenus de l'Administration locale collabo-
rant étroitement avec l'indutric privée, le
Dahomey est désormais assuré de voir le co-
ton devenir une des principale, pioiturtions
et richesses de la colonie.
Henri Michri,
Ancien lhf>uté,
Aiwirn diléfiU'} (la l>ahomeii nj
( nntrii. viptrit'ur de* l'ohmies.
L'ouverture du Grand Conseil
de Tunisie
•+ «
Le Cirand Conseil de la Tunisie se réu-
nira en session ordinaire demain 22 novem-
bre. La séance (l'ouverture aura lieu à 10 h.
du matin au Palais des Sociétés f rançaises.
Le projet de budget pour l'exercice 199,
tel qu'il sera présenté au Grand Conseil,
prévoit un total général de recettes s'éle-
vant à 474.909.700 francs. Le budget des
dépenses ressortissant aux différentes Direc-
tions est en augmentation de 70 millions sur
le budget précédent, les crédits les plus im-
portants étant ceux du chapitre des Finan-
ces (192 millions), des Travaux publics (79
millions) et de l'Instruction Publique (59
millions 758.000 fr. en augmentation de
plus de 22 millions sur le budget précé-
dent).
Le Grand Conseil aura à discuter les pro-
positions de taxes nouvelles apportées par
le Gouvernement, notamment la création
d'une taxe personnelle graduée, déjà son-
mise à sa discussion en 1927, qui rapporte-
rait 13 millions. Cet important effort fiscal
est nécessité par le désir du Gouvernement
de développer l'outillage et les possibilités
économiques de la Régence, dont l'essor
magnifique doit être encouragé par les dota-
tions indispensables à ses différents services.
_-- -----------
Soutenance de thèses
-
M. Franc Julien soutiendra les thèses sui-
vantes pour le doctorat, devant la Faculté des
Lettres de Paris, en Sorbonne, le 22 décembre,
à 13 h. 30 : thèse complémentaire : « l'His-
toire de la colonisation de l'Algérie » ; thèse
principale : « la Colonisation de la Mitidja ».
1
Le statut de Tanger
L'adhésion de l'italie
On annonce que le sflnnt, italien a adopta
le projet de loi concernant la conversion en loi
du décret-loi donnant force exécutoire au pro-
tocole final de la Conférence de Paris, signé le
25 juillet 192H, entre l'Italie, la Franco, l'Angle-
terre et l'Espagne, au Rujot du statut de
Tanger.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget de l'agriculture
L'élevage du mouton en Algérie
L;i t.luunluv a poursuivi hi'-r ui discus-
sion du budget de r<.ign<'ultnre.
Sur le chapitre 70 /»/.< 'encourageauenl ;l
l'élevage du mouton .-n France , M. Léon
Lauvray, député de l'Kure. est intervenu,
rappdallt ln uYU- de uns nioui'eus à laine
dans nos colonies :
Parmi nos ;fnmd''s "tlCC d,e militons
français il. n'en, està laine, .l'entends initier des mérinos de,
Ham houillet. Xons ?»'/*». connaissonst eu
France, que deux imupoinu- celui fte ta
herqerie nationale de n,l/IIIi"Uille" .'t un
Iroufteau i'len• dans i' i,uvr-et~l .oit. Cet
ileu.r troujteau.r ne ji>urriissent i)U^re que
• les reproducteurs destin,>s aux cviornes.
.II/IS possédons. fut 1 ailleurs. îles races
dites à laine et à viande dont ia. toison,
inoins belle ifiie celle des nii-nnos de Ham-
houillet, est néanmoins île fort >i>nne qua-
lité.
.\011s estimons que si l'on veut t lU oUia-
qer la production de1 la laine il nr faut pas
réserrer le* suhrcnlions aux seuls mérinos
de llnmhouillet, mais les ré'partir parles
soins d'une ('oui mission cnmjK-see de re-
jirt'senlanls de l'industrie Ininure d'une
part et des élereurs il nulre part. entre
les divers siindicats d'élevaqe.
Noire collaborateur et nmi. M Houx-
FreKsineng. député (Vobservations suivanios :
Je demande à la (hambre ae vouloir
bien réparer une omission qui s'est pro-
duite dans la rédaction d-e Varticle 70 bis.
M. le rapporteur. Il nyq a. pas d'omis.
<
M. Pierre Houx-Frlint'n. - L'article-
25 dit projet de loi de finances - tahlit une,
tase. de 10 centimes ad valorem sur L'lm.
portation des peaux brutes et des tainoi
de moutons. Le produit de celte taxe était
destiné, en principe, à encourager la pro-
duction bovine en Algérie et dans les colo-
nies.
La commission il {ait observer qu'il fal-
lait aussi encourager cette production en
France. Le crédit, évalué d 't millions, <1
été divisé en deux parties, 2.j00 000 fr
EX NUMBRO : 80 CttfnMES
MERCREDI SOIR, 21 NOVEMBRE IM
JOURNALJUOTIDIEH
Rédaction & Administration :
an, m a mvnir
PARIS a-)
Tti tru 1 louvimc i»-i7
- RICHILIIU1741
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du iournal.
Directeurs : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALU.
ABONNEMENTS
avec l* supplément illustré:
u." S Noie 3 bteb
Frane* et
Colonies 120 » 65 » 31.
Étranger.. 180 » 100 » 649
On s'abonne sans frais MV
tous les burtaux de poste.
L'hygiène de l'Européen aux Colonies
- .- m
Si pendant de longues années le vade mecam
du docteur Barot rendit de grands services aux
jeunes coloniaux tant pour les règles d'hygiène
coloniale que pour le bien-vivre dans les pays
tnlpicaux, nous devons reconnaître, tout en
n'oubliant pas ce que nous devons au docteur
Barot, que, de nos jours, les progrès de la
civilisation ont de beaucoup modifié les con-
ditions de la vie coloniale. Les découvertes
scientifiques ont mieux mis l'Européen à
même de résister aux maladies endémiques, les
moyens de communication plus rapides ont ré-
duit les distances qui isolaient le broussard des
crands centres. C'est de toutes ces mod ifica-
ttons que le docteur Cn. Joyeux, professeur
agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, a
voulu faire profiter tous les coloniaux, jeunes
et vieux, furtout les jeunes, doublant la valeur
de son travail, de l'espérance qu'il a acquise
personnellement en qualité de médecin de l'As-
s istance médicale en A.O.F. (L'Hygiène de
L'Européen aux Colonies, collection Armand
Colin.)
Nous ne nous arrêterons pas sur les notions
géographiques dont l'auteur a jugé fort à pro-
pos de faire précéder son travail proprentent
dit, précaution nécessaire en raison du peu de
procès qu'ont fait, hélas, les connaissances
géographiques dans la Métropole..
Nous passerons en revue principalement les
bons et pratiques conseils pour le départ aux
rolonies, conseils empreints du plus grand bon
sens. Il faut avant tout se bien porter et n'être
ai trop jeune ni trop âgé (25 ans au minimum).
Pour la composition de la garde-robe et du
Mobilier de campagne, nous sommes de l'avis
du docteur Ch. Joyeux ouand il déplore l'in-
certitude où se trouvent les jeunes officiers et
fonctionnaires sur leur future destination qu' on
ne leur fait connaitre qu'une fois débarqués
dans la colonie.
Pour le vêtement, ce sur quoi le docteur
joyeux aurait pu insister davantage, c'est sur la
correct ion dans la tenue (en toutes circonstances)
que les Anglais observent et aue nos compa-
triotes ont le grand tort de négliger.
La ceinture de flanelle est souvent préconisée
contre les refroidissements de l'abdomen ; mais
il importe de savoir s' en servir. Une ceinture,
appliquée sur la peau et mouillée par la sueur,
fait plus de mal que de bien, car elle forme
une compresse froide sur le ventre et favorise
l'entérite. Si l'on veut en porter, il faut s' as-
treindre à en posséder - un assortiment, -- de façon
à pouvoir en changer facilement dès qu elles
sent humides. Nous conseillons pour notre part,
d'accord avec de nombreux médecins, de porter
la ceinture de flanelle du coucher au lever du
soleil.
La coiffure coloniale est en principe le cas-
que de différentes formes, la forme réglemen-
taire est naturellement fort incommode. L'es-
sentiel est que la nuque soit protégée et que
l' air circule gr&ce à une bordure intérieure
aérifère. Le chapeau à larges - bords est préféré
par certains, écrit le docteur Ch. Joyeux. En
très bon feutre, avec une coiffe rouge et une
calotte élevée, le chapeau, qui est souple, peut
être conservé sur la tête pendant le sommeil
quand on se trouve sous un toit peu sûr quant
a l'interception des rayons solaires. En le re-
couvrant d une coiffe blanche, on fait du cha-
peau une coiffure de cérémonie aussi conve-
nable que le casque blanc.
Le conseil de porter des lunettes à verres co-
lorés est excellent. Il faut proscrire les venes
fumés et adopter la couleur orangée. Naturel-
lement, tous les objets doivent être emportés au
moins en double, y compris la montre.
Dans le bagage de tout colonial appelé à se
déplacer, la tente à double paroi est indispen-
sable ; les cantines en tôle renforcée sont les
meilleures.
Les conseils de coloniaux ayant habité la
colonie où l'on va servir sont, somme toute, ce
qu'il y a de plus précieux ; il ne faut pas les
négliger.
Une fois arrivé dans son poste, le nouveau
colonial aura à s'acclimater en se conformant
aux habitudes de ses prédécesseurs, en ce
qu'elles sont conformes aux prescriptions hygié-
niques relatives à l'habitation, au régime de vie
et à 1 alimentation.
L'habitation, dans la brousse, doit être ins-
tallée sur un terrain nettoyé et assaini, orientée
a#c façade au nord ou au sud, les murs seront
épais et une véranda protectrice entourera la
maison. Les piliers supportant la véranda et
soutenant la toiture ne seront pas très épais,
car ils concentreraient beaucoup de chaleur qui
rayonnerait la nuit vers l'intérieur de l'habita..
tion. Il faut naturellement se protéger autant
que possible contre les moustiques, mettre ses
objets et vêtements à l' abri des termites dévas-
tatrices.
Le véritable broussard, écrit avec juste raison'
L'auteur de l'Hygiène de l' Européen aux Colo
nies, dans sa paillotte, en plein air, à condition;
qu'il soit sobre et ne commette aucun excès, se
trouve dans des conditions hygiéniques bien]
meilleures que les citadins d Hanoï et de Da
kar, habitant de luxueuses villas et consacrant
leurs nuits au jeu et à la danse.
L'hydrothérapie (quand on peut s y livrer)
est excellente et même indispensable, la douche
à la fin de l'après-midi est très efficace et per
met de passer à l'aise les heures fraîches (quand
alles le sont) de la soirée.
Comme exercices physiques (qui sont indis
pensables à condition de ne pas être violents).
Va chasse, pendant quelques heures après le
toucher du soleil, est un excellent exercice, il
ne faut pas en faire un sport. Les distractions
intellectuelles doivent être préférées à l'apéri-
tif bi-quotidien. Du reste, avec le développe-
ment de la v ie familiale, la vie dans la brous-
se où l'on peut mener femmes et enfants est
toute différente de ce qu'elle était jadis pour
les célibataires. La question d'emmener sa
femme à la colonie est fort délicate et doit
être résolue de façons différentes suivant les
régions. Les progrès de la civilisation ont
étendu les soms où la vie familiale est posei- i
ble, et après l'avis favorable d'un médecin
compétent, on peut aller vivre en famille, - à
condition toutefois de redoubler de précau-
tions et contre le soleil et contre les nombreux
insectes qui nous guettent à tout moment.
L'alimentation varie selon les ressources lo-
cales que l'Européen peut accroître par le jar-
dinage et l'élevage de volailles qui présentent
en outre l'avantage de le distraire, et il ne
faut pas oublier qu'avec une bonne alimenta-
tion, l'Européen, comme l'indigène, est à
l'abri de bien des maladies. On ne doit pas
chercher à faire des économies sur la nourri-
ture. Le vin pris modérément (un quart de litre
par repas) doit être assez riche en alcool, les
infusions chaudes de plantes locales facilitent
la digestion après le repas du soir. Les condi-
ments en quantité exagérée sont dangereux.
Etant donné que nos ressources alimentaires
sont bien plus grandes que celles dont on dis-
posait autrefois, le colon peut et doit bien
vivre en s'alimentant d'une façon lilodérée,
sans se priver, mais aussi sans excès.
Sobriété et tempérance, telles sont les con-
ditions que doit remplir tout Européen s'il
veut bien exécuter la tâche qu'il s' est fixée en
choisissant la carrière coloniale, qu'elle soit
administrative, militaire ou commerciale..
Il doit aussi tenir compte de ses relations
avec les indigènes dont il tirera le plus grand
profit en cherchant à en faire des coIlabora-
teurs. Le colon digne de ce nom, écrit le doc-
teur Ch. Joyeux, dans le chapitre sur l'hygiè-
ne des travailleurs, consacrera ses efforts à
améliorer la santé physique et à élever le ni-
veau moral de ses ouvriers. Il saura se faire
estimer d' eux en se mettant à la portée de
leur mentalité primitive et en les traitant avec
bonté et fermeté, sans jamais les brutaliser.
Terminons cette trop rapide analyse du livre
sur VHygiène du Colon par cette judicieuse
observation qui est en même temps le meilleur
conseil que l'on puisse donner à tout futur
colonial.
Ce petit livre du docteur Ch. Joyeux vient
à son heure comme un précieux adjuvant à
la propagande en faveur de nos colonies à
laquelle le grand rablic français semble atta-
cher de plus en plus d'attention.
MStMommrOÊ N.
Sénateur de la Haute-LMV.
lce-prénd*nt de te Commission
des Douane*.
–-–
la lasse des eau cMUacstales
de rAjriqaeda Nord
Le dessèchement progressif de l'Afrique
du Nord, qui a donné naissance au Sahara,
ne pouvait manquer d'attirer la curiosité des
géologues et des naturalistes parmi lesquels
M. Gautier, assistant à l'Université d'Alger,
- occupe une place de choix.
Au cours de sa soutenance de thèse
pour le doctorat et les sciences naturelles,
M. Gautier s'est révélé comme un savant
émérite, capable d'un effort continu et sou-
cieux de mettre en lumière la physionomie
des choses et l'aspect général de la flore et
de la faune microscopique qu'il étudia avec
autant de précision que les naturalistes qui
l'ont précédé en Afrique du Nord.
Les eaux continentales de l'Afrique du
Nord se divisent en eaux douces courantes,
en eaux stagnantes, en eaux saumâtres et en
eaux souterraines.
Les habitants infiniment petits qui peu-
plent ces mares sont totalement différents
de la faune des eaux de l'Europe centrale.
Leur nomenclature est si technique qu'on
hésite à la reproduire devant un public pro-
fane. Qu'il nous suffise rie savoir qu'elle
diffère selon le régime des eaux. Leur étude
a néanmoins permis à M. Gautier de suivre
pour ainsi dire pas à pas les différents sys-
tèmes de formations géologiques depuis le
burgalien numilitique jusqu'au pliocène du
préquaternaire, en passant successivement
par l'helvétien et le tortonien du néocène,
le sahélien et le plaisonien.
Les mers foerdigaliennes découpaient la
rive sous forme de fjords. Des mouvements
assez importants se produisirent dans l'ouest
de l'Afrique, la mer fut arrêtée entre Bo.
ghari et Bougie.
La régression s'accentua de plus en plus
et atteignit le couloir de Taza.
Il semble que le détroit de Gibraltar fut
ouvert à la fin de la période sahélienne et
au quaternaire se formèrent les baies actuel-
les de l'Afrique du Nord.
Quant à la flore, M. Gautier la classe en
associations :
10 Association de l'Alfa dont les fibres ser-
vent à la fabrication de la pâte à papier.
Cette plante des hauts plateaux est exclue
des dépressions car elle ne peut supporter la
moindre stagnation d'eau à la base.
2° Association du Chich (ou Armoise), qui
est une composée accompagnée d'autres plan-
tes herbacées. L'Armoise occupe les dépres-
sions.
3° Association du Sparte (le fenec ou fe-
nogh des Arabes). C'est une graminée res-
semblant beaucoup à l'Alfa et qui est ac-
compagnée d'autres plantes herbacées.
4° Association des helpides (chotts salés)
avec floraisons de chlorures, de sulfates de
magnésium et de sodium.
La distinction des plantes ci-dessus énu-
mérées est fort difficile quand elles ne sont
pas en fleurs.
Nous avons enfin l'association des Drinn.
graminées supportant l'ensablement et qui
sont accompagnées de rares plantes herba-
cées.
Associée pour la botanique aux travaux de
son mari, Mme Gautier en fut une précieuse
collaboratrice et prit une part active aux re.
cherches du naturaliste auquel le jury pré-
sidé par M. le professeur Perez, décerna à
l'unanimité le titre de docteur es-sciences
naturelles avec la mention très honorable.
.,.
L'invasion syrienne en A.O.F.
»♦»
Je reçois contre les Syriens d'A.
O. F., dont j'ai parlé dans un de
mes derniers articles, un - véritable.
réquisitoire. Mon correspondant est dur
pour ces envahisseurs, ces mercantis sans
scrupules, dit-il, qui ont peu à peu chassé
les commerçants européens. le nose pas ré-
péter à quoi il les compare; il y faudrait
le latin qui, dans ses mots brave l'honnê-
teté; encore le latin ne me fournirait-il pas
de termes équivalents.
L'envahissement, qui a commencé à l'épo-
que où les Turcs témoignaient peu de sym-
pathie pour les Syriens, a continué de plus
belle depuis que la Syrie est devenue un ter-
ritoire sous mandat. Armé de son titre de
protégé-français, le Syrien s'est refondu
dans toutes les parties - de l'A.O.F.; on le
trouve dans les villes, où sa maison n'est
précisément pas un modèle d'habitation
hygiénique; dans les endroits les plus in-
vraisemblables, qu'un Européen n'oserait
pas affTonter, et où il sait partager, sans
dégoût ni grimace, les promiscuités les plus
répugnantes.
Ici et là, il se montre le plus souple,
le plus rusé des commis-voyageurs, trom-
pant l'indigène sur la qualité de la paco-
tille qvtil lui apporte et la quantité de celle
qu'il lui vend, mettant à profit l'ignorance
et la crédulité du noir, usurier à l'OCCIlSio","
et toujours servi par les qualités d'une race
que les scrupules n'empêchent pas de cou-
rir et qui, par tradition, connaît admirable-
ment tous les secrets pour duper les hom-
mes. Puis, quand la fortune a couronné ses
efforts et que ses vertus ont été récompen-
sées, le Syrien fait figure de grand com-
merçant, s'installe dans des maisons dont il
développe encore l'importance, et tient le
haut du pavé, prêt à aider les camarades
qui arrivent d'Asie Mineure et débarquent
sur cette terre on tous les espoirs leur sont
permis.
De là, les sentiments de haine et de mé-
pris que les Syriens soulèvent chez les blancs
de l'A.O.F. Qu'on les dehorsf s'écrie
mon correspondant. Moyen radical sans atl-
cun doute, mais qu'il est plus facile d'indi-
quer que d'appliquer. Ce sont les Syriens
qu'on accuse de véhiculer la fièvre jaune :
il n'y a qu'à faire exécuter dans toute leur
rigueur les lois et règlements sur Vhygiène
publique. Ce sont tes Syriens qu'on accuse
de profiter outrageusement de Vinexpé-
rtenee, de la confiance des indigènes; il n'y
a qu'à châtier rigoureusement le délit de
spéculation éhontée. Ce sont les Syriens
qu'on accuse de frauder honteusement et
sans aucune retenue; il n'y a qu'à réprimer
impitoyablement les fraudes constatées oit
dénoncées. Mais la constatation est malai-
sée, la dénonciation difficile t Qu'on tra-
vaille à supprimer ces obstacles; en tout
cas, quelques exemples bien mis en valeur
suffiraient à faire réfléchir les camarades,
et à les rendre plus honnltes par la crainte
de la prison. Il y a mime des cas où l'ex-
pulsion immédiate de quelques récidivistes
inclinerait les autres à la prudence. Qui
donc oserait s'en plaindre 1 Le Syrien hon-
nête, car il doit bien y en avoir quoi qu'en
dise mon correspondant, serait le premier à
recueillir le bénéfice de ces épurations et de
ces sanctions.
Surtout, le contrôle de l'immigration tlf-
vrait être sévère, minutieux ; le filtrage
consciencieux diminuerait considérablement
la gravité d'un danger que je ne saurais mé-
connaître, mais auquel on peut (Parer sans
prendre de mesures révolutionnaires, en ap-
pliquant, sans faiblesse, les lois existantes
et en complétant celles-ci par les mesures
que la situation actuelle fait apparaître
comme nécessaires.
Marie IKemlan,
Sénateur de l'Hérault, ancien minisire
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
Fâcheuse remise de peine
Le nommé Lévêque, relégué à la Guyane.
qui avait obtenu la remise de sa peine et était
revenu en France, s'installa, avec sa femme.
Yvonne Petitpas, dans un somptueux hôtel de
Biarritz où il vécut en grand seigneur.
Léon Lévêque recueillait des fonds pour une
Société coloniale dont il se disait administra-
teur. Mais, un beau jour, il s'enfuit, en ou-
bliant de payer son notaire et de donner de ses
nouvelles à ses actionnaires. Il recommença ses
opérations malhonnêtes à Marseille et à Aix-
les-Bains.
Arrêté avec sa femme, Léon Lévêque a com-
paru devant le tribunal correctionnel qui l'a
condamné à 3 ans de prison et 100 francs
d'amende. Sa femme, pour complicité, s'est
vue infliger 6 mois de prison et 50 francs
d'amende.
Ce fait-divers me rappelle le propos tenu par
un bagnard qui avait été condamné à 5 ans de
travaux forcés pour avoir volé une somme de
40.000 francs au fermier chez lequel il était
employé comme ouvrier agricole. N'espérant
pas échapper à des poursuites et à une condam-
nation pour son forfait, il avait placé le magot
dans un lieu sûr où il comptait bien le retrouver
à l'expiration de sa peine qui ne le privait de
sa liberté que pour dix ans, dont cinq ans de
séjour.
Après avoir raconté ses exploits, ce bagnard
disait : Jamais dans dix ans je n'aurais gagné
40.000 francs. C'était à l'époque où 25 francs
valaient une livre sterling.
Il est probable que l'ancien relégué Lévêque
en dira autant pour les sommes qu'il a soutirées
à ses naïfs actionnaires et < £ » lui pennettront de
vivre dans l'aisance lorsqu il aura subi la peine
à laquelle il vient d'être condamné.
/• LMwre.
BROUSSES
& BROUTILLES
«»̃
Ah 1 ces dactylos
On racontait à Tamatave, ces temps der-
niers, une bonne histoire.
Une dactylo du gouvernement de la Réu-
nion, confectionnant un appel d'offres pour
une fourniture de ciment, tapa : 5.000 ton-
nes au lieu de 5.00.
Diverses maisons firent savoir qu elles
pouvaient fournir les @ quantités demandées.
Lorsque les bureaux s'aperçurent de l'erreur
commise, il était trop tard: des signatures
étaient échangées.
Alors, Madagascar qui, heureusement,
avait besoin de ciment, hérita de 4.000 ton-
nes sur 5.000. Et l'on vit les quais de Tama-
tave, encombrés, pendant plusieurs jours, de
touques pleines de cette matière.
Comme quoi tout s'arrange, sous les tropi-
ques comme au pays d'Ile-de-France qu'il-
lustra Capas.
Mais l'on peut se demander si cette his-
toire n'est pas due à l'imagination d'un de
ces types qui, par une généralisation calom-
nieuse, définissent la dactylo : « une per-
sonne en bas de soie généreusement décou.
verts par une robe très courte, et plus occu-
pée de se poudrer le nez que d'apprendre
l'orthographe et l'arithmétique ».
AL met i 9m.
t
Au Conseil Général
de la Guadeloupe
»♦»
Le Conseil (;énéral de la Guadeloupe s'est
réuni samedi 17 en session ordinaire pour
l'examen du budget de 1929.
Il sera particulièrement difficile à établir
vu le cyclone qui a dévasté la colonie et a
tari la plupart des ressources du budget.
Dans sa première séance, après avoir en-
tendu l'exposé du Gouverneur de la Colonie,
M. Tellier, qui a été vivement applaudi, le
Conseil général a procédé à l'élection de son
bureau.
Ont été élus :
Président : M. Justin Archimède, maire du
Mornc-à-1'Eau ;
Vicc-Présidents : M. Marie-Claire, maire
de Basse-Terre et le docteur Nata, conseil-
ler général du Lamentin.
Secrétaires : M. Tirolien, maire de Grand-
Bourg (Marie-Galantc); M. Mauiicc drAlexis,
conseiller général de Basse-Terre.
L'ensemble du bureau appartient à l'Union
républicaine radicale et socialiste qui forme
le parti de M. le sénateur Henry Bérenger
et de M. le député Eugène Graëve.
UNE BONNE MALADIE
,
La Hèvre de la construction & Alger
La fièvre de la construction sévit à Alger.
De tous côtés des bâtiments s'élèvent :
immeubles de rapports, maisons commercia-
les, banques, etc. Ce n'est qu'échafauda-
ges, plâtras, maisons neuves à tous les car-
refours, projets, plans, devis et factures sur
toutes les tables.
La Municipalité, elle-même, est atteinte de
cette fébrilité.
Continuant l'exécution de son programme
d'urbanisme, elle effectue de grands travaux
de voirie. Elle étudie en ce moment une sé-
rie de projets grandioses qui lui ont été sou-
mis et qui donneront à la ville une exten-
sion plus grande en même temps qu'ils ajou-
teront au plan d'embellissement conçu par
la cité.
D'importants travaux sont prévus. Un pro-
jet présenté par la Société Hesse et Copin
de Paris, qui prévoit une emprise de cent
hectares sur la mer, sont estimés à plus de
600 millions.
La construction du Casino municipal est
déjà sur plans.
Il ne reste plus que l'acceptation par la
Ville de ces plans, pour que la création du
Casino entre dans la phase des réalisations.
Un million de cautionnement a été, en
effet, versé dans les caisses de la commune
en garantie de ce projet par la Société con-
cessionnaire.
D'autre part, conformément au contrat qui
lie la Ville et la Société, celle-ci vient de
verser les 400.000 francs prévus pour l'ins-
tallation des services municipaux qui, ac-
tuellement, occupent les terrains concédés
par la Ville. Le Conseil municipal, dans sa
dernière séance, a autorisé le Maire à solli-
citer du génie, la vente d'une parcelle de
terrain aux Casemates, pour lui permettre
d'y installer les services que l'ancien Cam-
pement abrite, c'est-à-dire, le Commissariat
central, la justice de paix, etc.
La réalisation de ce projet est toute
prochaine.
Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter de la
ce température » d'Alger. T1 faut même l'en
féliciter. Elle sortira plus belle, plus gran-
de, de cette fièvre de croissance
Mirmne-Mmrcettc De"",,,,
Le départ de M. Pasquier
Le départ pour l'Indochine de M. Pierre
Pasquier, le nouveau gouverneur général,
aura lieu, sauf imprévu, le 30 novembre.
C'est à bord du paquehot d'Artagnan,
que M. Pierre Pasq\lier doit prendre pas-
sage.
f
Dépêches de l'Indochine
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Clôture du Conseil Colonial
MM. le Gouverneur B. de la Brosse et
Blancliar(l,, président du Conseil Colonial qui
a terminé ses travaux, sont partis de
nuit pour Hanoi, en vue d'assister à ICI
session du Conseil du gouvernement.
ïndopaeill.
COffllE LA FlfcVKE AUIE
1"
Le docteur Huczynski, de VanovÎe. prétend
avoir découvert un sérum contre la fièvre
jaune. Souhaitons que ce soit vrai, et atten-
dons l'épreuve et les preuves.
La production textile au Dahomey
(LE COTON)
Après les Etats-Unis et l'Angleterre, la
France est le troisième pays industriel du
textile. Nos manufactures comptent, à
l'heure actuelle, 200.000 métiers et io mil-
lions de broches, emploient plus de 600.000
ouvriers et consomment annuellement
450.000 tonnes de coton. Sur cette quantité,
5 seulement provient de nos colonies ;
tout le reste est importé de l'étranger. Le
montant de ces achats représente, chaque
année, près de 4 milliards de francs.
Dans ces conditions, si nous ne voulons
pas rester indéfiniment tributaires de l'étran-
ger. pour ce textile de première nécessité,
tout doit être mis en œuvre pour accroitre
rapidement la production cotonnière de notre
empire colonial.
Est-ce à dire que des efforts très sérieux
et soutenus n'aient pas été tentés, depuis
longtemps déjà, dans nos colonies productri-
ces et spécialement en Afrique Occidentale?
Bien au contraire. L'analyse sommaire qui
va suivre des résultats obtenus à ce jour,
par la plus petite, il est vrai, mais une des
plus riches sinon la plus riche des posses-
sions de ce vaste et puissant groupe de
l'A. O. F., le Dahomey, nous cn fournira la
meilleure preuve.
A la vérité, la culture du cotonnier n'est
pas nouvelle dans la presque totalité de l'A.
0. F., et notamment dans la colonie daho-
méenne. De longue date, le Dahomey pro-
duisait un coton utilisable pour nos filatures,
mais la pénurie des moyens de communica-
tions et de transport empêchait de l'exporter
sur nos marchés. La culture du coton, dans
le Moyen-Dahomey, était, en effet, en hon-
neur, depuis les temps les plus reculés. A
l'époque des rois dahoméens, alors que les
voies d'accès vers la côte étaient peu fré-
quentées ou dangereuses, les habitants ti-
raient exclusivement le coton nécessaire à
leurs vêtements, du territoire situé entre le
parallèle de Paouiguinau et celui de Save.
Dans cette région, le cotonnier se cultivait
sur butte associé aux cultures vivrières et à
l'igname. Cette dernière plante, mise en
terre en mars, fort développée en mai-juin,
recevait alors un désherbage dont l'indigène
profitait" pour semer le coton.
Lorsque les tissus importés se furent ré-
pandus à l'intérieur de la colonie, le mar-
ché local fut bouleversé, ce qui provoqua un
temps d'arrêt dans la production.
Aussi, jusqu'en 1924, le Dahomey ne four-
nissait, bon an mal an, à l'exportation, que
250 à 300 tonnes de fibres de qualité passa-
ble. Mais, depuis trois ou quatre ans, la co-
lonie a fait un gros effort pour augmenter
non-seulement sa production, mais encore
les livraisons à la Métropole.
En 1924, les sorties de coton atteignirent
320 tonnes, représentant une valeur de 1 mil-
lion, 900.000 francs.
En 1925, elles dépassèrent 680 tonnes, va-
lant plus de 4 millions 700.000 francs.
Enfin, au cours de l'année 1926, le com-
merce a acheté aux producteurs indigènes,
en vue de l'exportation, 1.024 tonnes de co-
ton d'une valeur de 9.598.174 francs, soit
une augmentation de 50 du tonnage de
1925 et le quintuple des sorties de 1920. Si
l'on y ajoute les 175 tonnes de fibres, au mi
nimum, qu'utilisent les lissages locaux, on
voit que la production cotonnière de 1926 a
dépassé en cette année 1926, 1.200 tonnes de
fibres, soit une récolte brute de 4.000 tonnes.
Progrès considérable qui mérite d'être parti-
culièrement souligné.
Par l'emploi de quelles méthodes a-t-on
pu obtenir ces résultats, aussi xapick - qu'en-
courageants ?
Il importe de rappeler, tout d'abord, que
le Dahomey se divise cn trois régions (oton-
nières, comprenant : les districts d'Abomey
et de Savalou, le Moyen-Dahomey et le
Haut-Dahomey. La zône cotonnière com-
mence le long du chemin de fet sur les 100
derniers kilomètres, et se prolonge jusqu'à
500 kilomètres au nord du t{'JmlOlI" de la
voie ferrée.
La production brute a donc dû oit*1 orien-
tée, j'allais dire acheminée vcis W chemia
de fer sur de très longs parcours.
Intensifier le rendement dans (es contrées
ne constituait qu'une partie du problème. Il
fallait encore assurer l'évacuation de la ré-
colte, avec la plus grande rapidité et sans
frais prohibitifs. Pour cela, les deux gran-
des artères desservant l'est et l'ouest de la
colonie, furent liées aux centres de produc-
tion par l'aménagement d'excellentes pistes
routières qui facilitèrent grandement les
transports automobiles.
Ce n'était pas tout. Le transport du coton
brut sur graines, entraînant nécessairement
celui de matières inertes et inutiles dont le
poids atteint en moyenne 70 du charge-
ment total, il importait également .Péviter
ce transfert encombrant et onéreux tout en-
semble. A cet effet, plusieurs atelieis d'égre-
nage desservant les principaux centies fu-
rent créés. Le nombre de ces usines répar-
ties dans la colonie s'élève actuellement à
13 (dont une à Cotonou, 2 à Savalou, 2 à
Bohicon, 2 à Djougou, et 3 à Parakou). Fait
('t 3 i t
à noter : chacune de ces usines est munie
des derniers perfectionnement? apportés par
les incessants progrès de la ..cincf a cette
industrie.
En outre, l'Administration locale, cn plein
accord avec l'Association cotonnière colo-
niale et le Commerce privé, a mis tout en
œuvre pour améliorer les méthodes agricoles
et partant, augmenter la valeur du textile et
en accroître le rendement, en donnant aux
producteurs indigènes, avec l'outillage mo-
derne, l'enseignement indispensable à Fe
parfaite application.
Dans ce but, trois Fermes-Ecoles ont été
fondées. Elles sont, à l'heure présente, en
plein fonctionnement.
Quant aux résultats obtenu-, au point de
vue de la qualité, la libre du Dahomey, as-
sez rude, est reconnue comme ayant de très
grandes qualités de longueur et de résis-
tance. Elle est, de ce fait, au dire des indus-
triels qui l'utilisent, nettement, très nette-
ment supérieure aux produits similaires en
provenance d'Amérique.
En résume, amélioration des v()i(' d'éva-
cuation existantes, développement du réseau
routier, multiplication des usines d'égre-
nage, création de marcher sélection des se-
mences, perfectionnement des méthodes de
culture indigène clans les station? t't fermes
spécialement créées à cet effet, telles '-ont les
mesures qui ont permis d'obtenu, au Daho-
mey, une production rotonnièTe non-seule-
ment progressive, mais encore continue et
durable.
Ainsi, grâce aux effort? persévérants et
soutenus de l'Administration locale collabo-
rant étroitement avec l'indutric privée, le
Dahomey est désormais assuré de voir le co-
ton devenir une des principale, pioiturtions
et richesses de la colonie.
Henri Michri,
Ancien lhf>uté,
Aiwirn diléfiU'} (la l>ahomeii nj
( nntrii. viptrit'ur de* l'ohmies.
L'ouverture du Grand Conseil
de Tunisie
•+ «
Le Cirand Conseil de la Tunisie se réu-
nira en session ordinaire demain 22 novem-
bre. La séance (l'ouverture aura lieu à 10 h.
du matin au Palais des Sociétés f rançaises.
Le projet de budget pour l'exercice 199,
tel qu'il sera présenté au Grand Conseil,
prévoit un total général de recettes s'éle-
vant à 474.909.700 francs. Le budget des
dépenses ressortissant aux différentes Direc-
tions est en augmentation de 70 millions sur
le budget précédent, les crédits les plus im-
portants étant ceux du chapitre des Finan-
ces (192 millions), des Travaux publics (79
millions) et de l'Instruction Publique (59
millions 758.000 fr. en augmentation de
plus de 22 millions sur le budget précé-
dent).
Le Grand Conseil aura à discuter les pro-
positions de taxes nouvelles apportées par
le Gouvernement, notamment la création
d'une taxe personnelle graduée, déjà son-
mise à sa discussion en 1927, qui rapporte-
rait 13 millions. Cet important effort fiscal
est nécessité par le désir du Gouvernement
de développer l'outillage et les possibilités
économiques de la Régence, dont l'essor
magnifique doit être encouragé par les dota-
tions indispensables à ses différents services.
_-- -----------
Soutenance de thèses
-
M. Franc Julien soutiendra les thèses sui-
vantes pour le doctorat, devant la Faculté des
Lettres de Paris, en Sorbonne, le 22 décembre,
à 13 h. 30 : thèse complémentaire : « l'His-
toire de la colonisation de l'Algérie » ; thèse
principale : « la Colonisation de la Mitidja ».
1
Le statut de Tanger
L'adhésion de l'italie
On annonce que le sflnnt, italien a adopta
le projet de loi concernant la conversion en loi
du décret-loi donnant force exécutoire au pro-
tocole final de la Conférence de Paris, signé le
25 juillet 192H, entre l'Italie, la Franco, l'Angle-
terre et l'Espagne, au Rujot du statut de
Tanger.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget de l'agriculture
L'élevage du mouton en Algérie
L;i t.luunluv a poursuivi hi'-r ui discus-
sion du budget de r<.ign<'ultnre.
Sur le chapitre 70 /»/.< 'encourageauenl ;l
l'élevage du mouton .-n France , M. Léon
Lauvray, député de l'Kure. est intervenu,
rappdallt ln uYU- de uns nioui'eus à laine
dans nos colonies :
Parmi nos ;fnmd''s "tlCC d,e militons
français il. n'en, est
Ham houillet. Xons ?»'/*». connaissonst eu
France, que deux imupoinu- celui fte ta
herqerie nationale de n,l/IIIi"Uille" .'t un
Iroufteau i'len• dans i' i,uvr-et~l .oit. Cet
ileu.r troujteau.r ne ji>urriissent i)U^re que
• les reproducteurs destin,>s aux cviornes.
.II/IS possédons. fut 1 ailleurs. îles races
dites à laine et à viande dont ia. toison,
inoins belle ifiie celle des nii-nnos de Ham-
houillet, est néanmoins île fort >i>nne qua-
lité.
.\011s estimons que si l'on veut t lU oUia-
qer la production de1 la laine il nr faut pas
réserrer le* suhrcnlions aux seuls mérinos
de llnmhouillet, mais les ré'partir parles
soins d'une ('oui mission cnmjK-see de re-
jirt'senlanls de l'industrie Ininure d'une
part et des élereurs il nulre part. entre
les divers siindicats d'élevaqe.
Noire collaborateur et nmi. M Houx-
FreKsineng. député (V
Je demande à la (hambre ae vouloir
bien réparer une omission qui s'est pro-
duite dans la rédaction d-e Varticle 70 bis.
M. le rapporteur. Il nyq a. pas d'omis.
<
M. Pierre Houx-Frlint'n. - L'article-
25 dit projet de loi de finances - tahlit une,
tase. de 10 centimes ad valorem sur L'lm.
portation des peaux brutes et des tainoi
de moutons. Le produit de celte taxe était
destiné, en principe, à encourager la pro-
duction bovine en Algérie et dans les colo-
nies.
La commission il {ait observer qu'il fal-
lait aussi encourager cette production en
France. Le crédit, évalué d 't millions, <1
été divisé en deux parties, 2.j00 000 fr
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