Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 17 novembre 1928 17 novembre 1928
Description : 1928/11/17 (A29,N171). 1928/11/17 (A29,N171).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451340d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NSUVIEME ANNML If- 171.
EB NUMERO : M CflNTHkfBS
SAMEDI SOIR, 17 NOVEMUllE l'L'H.
JMMALJHTIIIEI
BHêrtiti» & Administration :
.-
PARIS CI")
iMm. t UMVRB1141
- mm– –rit fi
ï~ ~l le g~ 0 P. # - >1 1 ,
Les Annales Coloniatës
LM snmmcfi et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
DiRKTiuiit i Maretl RUfDEL et L.-G. THÊBAUL T
Tous l's articles publiés dans notre imifnàt^ne \>euVtnt'
être reproduits qu'en citant les Annale* Coloniale -
ABONNEMENTS
avec le supplément illus*ri :
Un on 6 Mois 8 Moi.
France et
Colonies 120» 85 » 35 »
Etranger.. 180 D 100. 60.
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
De celai qui s'en va à celui qui revient
m t ̃̃ ̃̃ i -
Att moment où M. Léon Perrier quitte le
Ministère des Cddhies, qu'il dirigeait de-
puis plus de trois ans, il nous semble juste
de saluer avtc sympathie ce grand laborieux
qui fut, rue Oudinot, une intelligence très
compréhensive en même temps qu'un véri-
table tempérament d'action.
A l'histoire du Ministère des Colonies à
cette histoire de plusieurs siècles qu'a su
écrire ces temps derniers d'une plume si
experte M. le Directeur des Affaires Poli-
tiques Duchêne, les trois années ministé-
rielles de M. Léon Pcrricr ajouteront un cha-
pitre important. Par sa formation scienti-
fique de laboratoire autant que par son idéal
républicain d'émancipation sociale, M. Léon
Perrier a été amené à regarder de très près et
très objectivement les problèmes économiques
et ethniques que ne cesse de soulever notre
empire colonial composé de plusieurs Fran-
ces d'outre-mer si diverses entre elles. Il a
considéré d'abord à part chacune de ces
Frances lointaines, il a essayé ensuite de les
intégrer plus harmonieusement dans l'évolu-
tion générale de la culture française. Un
profond esprit de droiture n'a cessé de. l'ins-
pirer. Aimant à se renseigner, aimant encore
plus à se décider, mais sachant ne se déci-
der qu'après avoir analysé tous les éléments
de la décision à prendre, M. Léon Pefrier
a rendu de nombreux décrets qui resteront
des modèles du genre. Qu'il s agisse de la
réorganisatipn de l'Indochine, de la remise
en marche du Conseil Supérieur des Colo-
nies, du statut de la magistrature coloniale,
de l'accomplissement pratique de l'Exposi-
tion Coloniale internationale, et hier encore,
de l'accession des indigènes au titte de ci-
toyen, en toutes choses et en des choses si
diverses, ces décrets ont toujours été inspi-
rés par la même volonté d'ordre et de justice.
Et c'est pourquoi la démocratie coloniale
française ne veut pas laisser partir M. Léon
- Perrier sans lui adresser le salut de sympa-
thie auquel il a droit pour tant de travaux
qui n'ont pas été vains. Elle lui restera re-
connaissante d'avoir évité le bavardage des
impuissants et épargné les mots pour prodi-
guer les actes.
0 00
M. André Maginot revient au Ministère
des Colonies après onze années de grandes
expériences et de grandes charges. 11 a été
successivement Ministre des Pensions et
Ministre de la Guerre, président de la Com-
mission de l'Armée à la Chambre des Dé-
patâo 11 «st non seulement un parlementaire
de grande classe, il est aussi un puissant ad-
ministrateur. Sa formation première au
Conseil d'Etat et à la Direction de l'Algé-
rie ont fortement marqué une personnalité
que les épreuves de la grande guerre ont
achevé d'accuser.
Quand M. Maginot, après les terribles
blessures qui avaient fait de lui un grand
mutilé, fut désigné, au plus fort de la lutte
mondiale et à son moment le plus critique,
pour diriger le Ministère des Colonies, ce
ne pouvait être que pour accélérer la contri-
bution d'outre-mer à la défense du sol en-
vahi et à la victoire de la Nation, t Je fais
la guerre » fut un mot vrai, rue Oudinot,
bien avant d'avoir été prononcé ailleurs. Il
s'agissait de concentrer vite et bien toutes
les possibilités cokmiates en hommes et en
choses pour les jeter dans l'action militaire
d'où dépendait exclusivement alors le salut
du pays. Il fallait pour cela briser toutes
routines, détruire toutes résistances intéres-
sées, rendre impuissants tous préjugés, répri-
mer toutes dissidences. M. Maginot fut résu-
lument l'homme de cette action.
Reprenant méthodiquement les travaux
de la Commission Coloniale que M. Gaston
Doumergue avait créée au début de la
guerre, M. Maginot n'hésita pas à trans-
former cette Commission de « consultative 9
en a executive ». C'est à elle qu'est dû l'en-
semble des mesures de guerre qui, sous le
ministère suivant du regretté Henry Simon,
contribuèrent si fortement à la victoire inté-
grale de la France et de ses Colonies. C'est
elle aussi qui, parachevant l'œuvre de sa
devancière ( voir chez Challamel l'ouvrage
les Colonies et la Défense Nationale, Paris,
1916), dressa pour la première fois l'Inven-
taire économique complet de nos ressources
coloniales et fournit ainsi la matière à peu
près totale du Rapport-Programme présenté
plus tard au Parlement sous la signature de
M. Albert Sarraut. A tout cet immense tra-
vail d'atelier, M. André Maginot avait ap-
porté sa foi créatrice dans la victoire, les
puissantes capacités d'un administrateur qui
ose réaliser.
Une décade a passé depuis cette époque
et elle a apporté à notre empire colonial bien
des transformations. L'Indochine est deve-
nue un empire dans l'empire. L'Afrique du
Centre est en train d'en devenir un autre.
Nos anciennes colonies ont retrouv é une pros
périté agricole et industrielle digne de leurs
plus beaux temps historiques. Partout le re-
dressement moral a accompagné l'expansion
matérielle. De très grands progrès ont été
accomplis : de plus grands encore restent
à accomplir. Jamais une volonté forte et une
intelligence droite comme celles de M. Ma-
ginot ne trouveront une œuvre plus hu-
maine à achever.
Nos colonies ne fournissent pas à la mé-
tropole même le dixième des milliards
qu'elles pourraient et qu'elles devraient lui
fournir. Nos colonies n'ont toute l'hygiène,
ni toute l'éducation, ni tout le confort, ni
non plus toute la libre civilisation que la
métropole pourrait et devrait leur rendre
possibles. Sur le double plan de l'esprit et
de la matière, la politique coloniale de la
France est encore très loin de compte. Quel-
que viril et fructueux qu'ait été le long ef-
fort de M. Léon Perrier depuis trois ans,
un nouvel élan s'impose pour accélérer le
rythme colonial de la République. C'est là
une des plus grandes œuvres de notre temps
à accomplir pour notre race : M. André
Maginot a, en lui, tout ce qu'il faut pour la
réaliser. Il aura aussi la confiance agissante
de la démocratie coloniale.
.e.r..re..er.
Sénateur de la (luadeloupc,
Ambassadeur de France
rapporteur dès Commissions
des Affaires Etrangères et des Colonies.
BROUSSES
& BROUTILLES
Les Mhmlf en Afrique du Nord
Clotilde et Alexandre Sakharoff, dan-
seurs. sont de grands artistes. Leur art, sur
la scene, jette des feux de diamant authen-
tique, parure mouvante que ce couple char-
mant porte avec un goût d'aristocrate.
Ne dit-on pas, au reste, que Clotilde est
la fille de l'amiral von Tiirpitz? L'on vou-
drait que e fat vrai.
Etrange souhait, n'est-ce pas? Mais réfl-
chissez : les Sakhafoif font des tournées qui
sont des triomphes four la musique fran-
çaise en même temps que pour eux. S'il est
exact que l'exquise danseuse ait pour père
l'ancien apôtre de la guerre sous-marine,
elle répare, en semant partout les fleurs les
plus délicates de l'art de notre pays, un
peu du mal que le funeste amiral pays, un
fait.
Demain à Paris, au Théâtre des Champs-
Elysées, quelques semaines plus tard en At-
gérie et en Tunisie, les Sakharoff vont en-
core transmuer en beauté plastique des har-
monies musicales de chez nous.
C'est çà, la paix, et je n'aurais pas moins
d'enthousiasme si des danseurs français de
même valeur pratiquaient cette alchimie sur
quelque sublime musique allemande.
iwHeai.
«i»
A LTHSTAR D'ALAIN GERBAULT
Le voilier américain Safnfr, piloté par jpn
CÏIe, M. Edouwd Miles, effectuant seul
le tovr du fltoude, est attiré avant-hier à Tunis.
Le navire qui jauge huit taaDeaus, avait quit-
té NewrYoïk le AI août dernier. La traversée
de l'Atlantique s'effectua sans incident.
M Miles a l'intention de poursuivre son
voyage vers les Indes et le Japon, d'où il rega-
gnerait son point de dépait après avoir traversé
le Pacifique.
lia
En lIorboDne
M. Oanthier lOutlendra, le 20 novembre,
15 beures, à la Sorbonne, une thèse pour
le doctorat ès sciences Mr le sujet suivant :
tg Recherches sur la faune des eaux CODU-
imtalea de rAtgMe et de la Tunisie. »
A la cooqséle ds Sahara
Le bilan de l'année Saharienne -
L'année 1928 comptera parmi les grandes
années sahariennes. Déjà sur l'initiative
hardie de M. Pierre Bordes, Gouverneur
général de l'Algérie, des missions savantes
ont, au cours du dernier hiver, cherché à
percer le mystère de l'Afrique. De réputés
spécialistes se sont mis à la recherche d'un
monde disparu, d'un passé bien lointain qui
fut peut-être doté de civilisations raffinées.
Si l'Afrique saharienne a jadis été pros-
père, si des peuplades civilisées ont vécu
heureuses au moins le long des fleuves au-
jourd'hui asséchés, ne peut-on espérer voir
renaitre cette prospérité? - -.
L eau coule encore de ces fleuves dont le
tracé est demeuré précis mais elle coule
sous terre. Déjà à la question posée nos sa-
vants donnent les premières réponses : le
Hoggar a connu une ère de richesses et il
semble bien qu'une humanité y ait pu vivre
non pas en nomade comme le berbero-arabe
d'aujourd'hui ou en gardiens d'un colossal
tombeau comme le targhi, mais à la manière
du monde pharaonique.
L'admirable travail de nos coloniaux est
vraiment trop peu connu.
Déià parmi les plus grandes œuvres du
monde, on a généralement omis le pont sus-
pendu de M'Cid à Constantine qui, croit-on,
pendu
est le plus haut de l'univers et sans doute le
plus hardi. Mais l'Algérie est aujourd'hui
« une province de France t) et c'est plus
loin, vers l'Afrique Noire, qu'il nous faut
chercher les manifestations du génie civili-
sateur de notre pays.
Là un grand fait a passé inaperçu. Il n'y
a plus de « blanc n sur la carte du Sahara.
Grâce à l'héroïque patience de nos sol-
dats, de nos Sahariens, la carte est com*
plète (t); entièrement connu, le grand désert
est aussi entièrement jalonné. Des voies
ferrées le pénètrent assez loin en deux
points : à Touggourt et à Colomb-Béchar
(chemin de fer algérien de l'Etat). Du ter.
minus de ces lignes partent des pistes qui
sillonnent en tous sens l'immensité brû-
lante.
Une signalisation parfaite : Il est plus
facile de se perdre en France qu'au Sahara.
Ces pistes sont dotées d'une signalisation
complète, claire, pratique, et que la nature
du terrain a permis de simplifier à l'extrême.
Il est désormais impossible de se perdre au
Sahara où l'on peut aller partout.
(1) La carte est l'œuvre du chef de bataillon
Le Manre, chef du service topographique du
Le Maître, d'armée et da ses ooUaborathirs.
19» corps d' et de - m
Le gifle à Madagascar
-
Sainte-Marie, disait M. Marcel
Olivier en ouvrant la dernière Vi-
sion des Délégations Iinancièretide
Madagascar, est devenue l un des princi-
paux centres producteurs de girofle du
monde.
Un rapport de M. Kirkham, délégué à
Madagascar par le gouvernement de Zanzibar
pour y étudier les conditions de culture du
giroflier, confirme les paroles de rémittent
gouverneur général, que je citais ces jours
derniers dans les Annales Coloniales.
Sainte-Marie est productrice de girofle
par une sorte de tradition déjà ancienne.
Des 1874, des girofliers, probablement
importés des îles Moluqlles, sont plantés
dans cette He.
Mais c est aussi sur une bonne longueur
de la côte Est (plus de 600 kilomètres), que
l'on voit prospérer cet arbre.
Notamment dans le district de Soanierana,
lit-on dans le Bulletin Economique de Mada-
gascar, M. Kirkham a parcouru « de nom
breux kilomètres à travers de véritables (IVe.
nues de superbes girofliers très bien venus,
âgés d'environ 20 OtiS m.
Et le délégué de Zanzibar note que le gi.
rofle malgache doit la faveur dont il béné-
ficie sur le marché à un climat singulière-
ment favorable : la période de récolté, qui
va d'octobre à décembre, est indemne de
grandes pluies, d'où il résulte que les',
« clous » restent secs et de bonne couleur.
Or, c dans les îles de Punba et de Zamzi-
bar, au contraire, il est très difficile, à
cause des pluies, d'obtenir des girofles secs,
et presque impossible de leur conserver, pen-
dant toute la durée de la campagne, leur
bonne couleur ».
Autre constatation importante : la distilla-
tion de l'essence de girofle prend à illada.
gascar un essor tel que l'industrie correspon-
dante pratiquée en Angleterre se sent me-
nacée.
Zanzibar, également inquiète, entend néan-
moins lutter par Vabaissement de son propre
coût de production du girofle et par famé-
lioration de la qualité du produit.
On n'est pas plus loyal que M. Kirkham,
dont l'exposé ne cache pas son admiration
pour l'oeuvre agricole française. Il rend en
outre un hommage visiblement empreint
d'une vive gratitude à M. Marcel Oli-
vier qui lui a donné toutes facilités pour ac.
complir sa mission, ainsi qu'à M. Ledreux,
directeur de la station d'essai de l Ivolotna,
qui l'a accompagné dans son voyage.
Mais que nos colons et nos industriels de,
Saint e-Marie et de la côte Est ne s* end fin.
ment pas sur leurs lauriers t
Maurice .-£"o,,'-
Député dit Finistère,
Vice-Président de la Ohambre.
I ̃
AII-Ellltlll A LE CAFARD
81
Abd-El-Krim, paraît-il, est « amer Il.
- Je suis prisonnier, disait-il à un visi-
teur anglais, et un prisonnier n'est jamais
heureux. Par surcroît, je suis loin de ma
patrie et de mon peuple.
« Son peuple ni L'ancien chef de bandes,
devant un Anglais, se prend sans doute
Dour Napoléon.
; - ^–̃–
AU CONSEIL D'ÉTAT
1
Rejet des requêtes
d'un secrétaire de mairie
Le Conseil d'Etat a rejeté les deux re-
quêtes que M. Nauville, domicilié à la Mar-
tinique. avait introduites aux fins d'obtenir :
io L'annulation pour excès de pouvoir
d'une décision en date du 19 novembre 1920,
par laquelle le maire de la commune de la
Trinité (Martinique), l'a révoqué de ses
fonctions de secrétaire de mairie;
2" L'annulation d'une décision en date du
29 novembre 1920, par laquelle le Gouver.
neur de la Martinique l'a révoqué de ses
fonctions de secrétaire comptable de l'hos-
pice de la Trinité.
En ce qui concerne la requête le Conseil
d'Etat en a décidé le rejet pour les motifs
suivants :
Attendu qu'aucune disposition de loi ou
de règlement n'exigeait que la révocation du
secrétaire de la mairie de la Trinité fut pré-
cédée d'une requête ou d'un avis de Conseil
de discipline.
Il résulte de rinstruction que M.
N auville, mis à même, du fait de sa
comparution devant le Conseil municipal, de
demander la communication de son dossier,
n'a pas réclamé l'accomplissement de cette
formalité ;
Il en résulte qu'il ne peut soutenir que
la décision attaquée est entachée d'un vice
de forme et de détournement de pouvoir;
Dès lors, il n'est pas fondé à demander
l'annulation de l'arrêté attaqué.
En ce qui concerne la légalité de la dé-
cision du Gouverneur de la Martinique
(deuxième requête) ; ,
Contrairement à l'allégation du requé-
rant, le Gouverneur de la Martinique n'a
pas entendu soutenir que la révocation an..
térieure de M. Nauville, comme secrétaire
de la mairie de la Trinité, devait entraîner,
de plein droit, sa révocation des fonctions
de secrétaire comptable de l'hospice de cette
commune, mais a apprécié que. dans les cir-
constances de l'affaire, cette revocation était
exigée par l'intérêt du service;
Dès lors, M. Nauville n'est pas fondé à
demander l'annulation de la décision atta-
quée comme entachée d'excès de pouvoir.
Tels sont les principaux motifs pour les-
quels le Conseil d'Etat a pris les arrêts re-
jetant les deux requêtes précitées.
818 –-–
Au .-, a.
"1
Dans le projet de budget biennal de 19691930
du gouvernement espagnol se trouve inscrite
aux chapitre Maroc dépenses la somme de
2fl0.0C8.O17 pesetas.
La mer de sable
8t'
Un vieux projet revient sur le. sable, et
nous devons à nos amis italiens de le faire
renaître revêtu d'une étiquette également
tricolore, mais où le bleu de France a fait
place au beau vert.
Il s'agit du projet « Roudaire », revu,
corrigé, et légèrement déplacé vers l'Est
par nos voisins et alliés transalpins.
Il est d'ailleurs à remarquer que les ex
plorations scientifiques sahariennes qui sont
allées récemment jusqu'au Hoggar, jusqu'au
Niger, lancées de main de maître par M.
Pierre Bordes, Gouverneur général de 1 Al-
gérie et qui tendent à percer le « mystère
de l'Afrique » ont remis cette question à
l'ordre du jour, en justifiant le projet Rou-
daire infiniment plus que celui de l'Italie.
Car, n'en déplaise aux Italiens, la mer
Saharienne de la préhistoire est bien celle
que voulait faire renaître le projet Rou-
daire. Mer Saharienne est prut-être quelque
peu ambitieux. Il s'agit plutôt d'un vaste
prolongement vers l'ouest du Golfe de Ga-
hès, entre le Djebel Aurès et l'embouchure
de righarghar, le fleuve « squelette venu
du Hoggar et qui, alors, sans doute, était
le Nit.
Si ce projet avait été repris et réalisé, la
carte Nord-Africaine sans avoir l'aspect
étra.ige que s'imaginaient les contempo-
rains de ses auteurs, aurait cependant subi
d'importantes modifications et le mot du
Gouverneur général M. Pierre Bordes, dé-
finissant ainsi notre action en Algérie : « La
Fiance n'a pas conquis l'Algérie ; elle l'a
« rendue à ses destinées premières » eût été
plus exact encore.
L'Est algérien et la Tunisie auraient for-
mé une vaste presqu'île, comme au temps
de la préhistoire.
En ces temps qui, disent certains dessins
rupestres d'animaux symbotiques, ne sont
peut-être pas plus anciens que celui des pre-
miers Pharaons connus, notre Sahara res-
semblait à l'Egypte. Il était, sans doute,
comme lui, fertile. Non pas fertile, comme
nous l'entendons ici, mais prospère, le long
d'étroits couloirs constitués par les vallées
de ses grands fleuves dont un, le Sahoura,
venu de l'Atlas saharien, gagnait ta région
du Niger, et l'autre, 1 Igliarghar, descen-
dait du Hoggar, précisément vers le fond
aujourd'hui desséené du golfe de Gabès au
sud de l'Aurès.
C'est le long de ces vallées nettement
dessinées que 1 on trouve les traces dès ci-
vilisations disparues. C'est aussi dans leurs
lits de sables ou de pierres calcinées que
l'on trouve, en creusant le sol, l'eau qui
tend la vie à ces vallées mortes.
Ainsi la réalisation du projet Roudaire
eût rendu à la carte africaine sa véritable
physionomie. La charmante reine du désert,
ïskra, serait devenue un port de mer, ainsi
£ iuç Touggourt, et la voie ferrée saharienne
des chemins de fer algériens de l'Etat qui
emprunte la basse vallée de l'Igharghar eût
desservi des plages au seuil même des Im-
mensités sahariennes.
En ce qui concerne la réalisation de ce
projet. ceci est une autre histoire. Le grand
fleuve venu du Hoggar et qui lentement
coulait droit vers le Nord, cherchant à ga-
gner le fond aujourd'hui assèche de la baie
de Gabès, ne roule plus en surface le moin-
dre flot. A travers le sable, la pierre calci-
née, ta « Terre cuite », qui constituent son
lit, il a filtré, s'est constitué en cours sou-
terrain, le jour où l'amoncellement de ses
alluvions, des terres entrainécs, des sables
lui ont peu ;t-peti barré la route en suréle-
vant la partie septentrionale de son cours.
Les différences de niveau, déjà faibles, ten-
dront toujours à s'effacer et l'existence de
cette baie lessuscitée demeure chose bien
précaire.
Et c'est grand dommage, car notre Afri-
que du Nord constituait seule un « ilôt Il
blanc du continent noir. Alors que les ter-
res italiennes sont soudées, sans démarca-
tion valable à la masse africaine, le Maroc,
l'Algérie, la Tunisie, se détachent de l'en-
semble, au contraire, qu'ils dominent d'au
moins 1.000 mètres, parfois de 2.000 à 4.000
mètres, formant un tout élevé, séparé du
désert par l'Atlas Saharien, de l'Atlantique
à la plaine maritime tunisienne.
L'avance de la mer vers l'ouest au sud-est
de cet Atlas, n'eut donc fait qu'accentuer
normalement un état de choses existant et
n'eût pas eu le caractère factice du projet
italien.
Jtené Barbier.
Le cranerce algérien avec la métropole
Agrumes et fruits d'Algérie
Le commerce des fruits de provenance al-
gérienne se développe avec intensité dans la
Métropole. En 1927, celle-ci n'a pas im-
porté moins de : 2.840 quintaux de citrons ;
46.650 d'oranges; 123.700 de mandarines;
60.000 de raisins ; 68.000 de dattes ; 70.000
de figues ; 130.000 de tomates.
LMtMMMMMM M Algérie
Alger-Niger
On a des projets à longue portée dans
les milieux automobiles. C'est ainsi que,
pour 1930, une épreuve automobile serait à
l étude sur un trajet : Alger-le Niger, 4 tra-
vers le Sahara.
Ce serait une façon de commémorer
d'éclatante façon le centenaire de la prise
d'Alger et, l'on parlé, à cette occasion, (le
faire courir en Algérie, au cours de cette
même année ,le Grand Prix de VA. C. F.
Nous reviendrons sur cette question qui,
du resté, ne peut qu'être très favorable,
ment accueillie par les organismès inté-
ressés.
En Algérie encore.
En attendant, le Grand Prix d'Alger 1929
sera couru le 7 avril prochain, sur le cir-
cuit de StaouélL c'est-à-dire quinze jours
avant le Grand Prix du Maroc.
(Par dépêche.,
URE EN SECONDE PAGE :
irAVIATION COLONIALE ;
A LA CHAMBRE ET AU SRNAT ;
AU CONSEIL GItNER-AL DU SENEGAL.
Sur l'Indochine
Nous devons nous réjouir entre coloniaux de
voir une association telle que l'Union des An-
ciens Elèves des ILcoleç Supérieures de Com-
merce prier M. Gourdon, le distingué profes-
seur à l' Ecole des Sciences politiques et ancien
directeur général de l'enseignement en Indochi-
ne, venir parler de l'Indochine, à l'issue du
banquet qui se tint, hier soir, au Cercle « Com-
merce et Industrie », de 1 avenue d Iéna.
A cet auditoire capable de le comprendre et
de l'estimer à sa haute valeur, M. Gourdon
rappela tout d'abord que nous ne sommes pas
allés en Indochine pour sa mise en valeur, mais
pour trouver un débouché pour notre commerce.
Cete colonie est la plus grande de notre em-
pire colonial. non par sa superficie, mais par ses
l8 millions d'habitants, qui forment la plus in-
telligente de nos populations indigènes.
Les deux tiers du pays renterment des mon-
tagnes et des hauts plateaux, le reste est formé
de grandes plaines fertilisées par les eaux du
Mékong et du Fleuve rouge qui, par leurs allu-
vions, font cadeau à ! Indochine de terres ara-
bles qui gagnent sur la mer au point qu'au
Vila siècle, Hanoï était port de mer.
Le riz cultivé sur 20.000 kilomètres carrés,
fournit annuellement 18 millions de quintaux,
pour une valeur de 2 milliards de francs. Le
thé, le café sont cultivés sur les immenses
plateaux de la chaîne Annamitique.
M. Gourdon voudrait que dans ces régions
fertiles, sans routes ni moyens de communica-
tions, les colons qui s' y aventurent soient ac-
cueillis par l'Administration avec plus de bonne
grâce.
Par son sous-sol, l'Indochine possède des ri-
ches incomparables. Par son charbon tonkinois,
elle peut devenir un grand pays industriel.
Résumant les principaux épisodes de l'instal-
lation de la France en Indochine, en y ajoutant
des détails inédits tels que le premier traité de
protectorat signé par M. de Montigny, l'en-
gouement des Français pour un fils du roi de
Cochinchine venu à Versailles en 1782. (Les
femmes françaises avaient adopté la coiffure
cochinchinoise). M. Gourdon n'eut pas de
peine à démontrer ce que les Annamites doi-
vent à la France qui a établi la paix absolue
dans leur pays en leur donnant la fortune, la
culture intellectuelle et la santé.
Biigéne Dftl'.ü.r.
Cinéma Colonial
- «»«
Dans l'ombre du Harem
Nous avons déjà signalé Dans l'ombre du
Harem, film français, réalisé par Léon Ma-
thot et André Liabel, un beau film qui op-
pose les civilisations orientale et européenne.
Louise Lagrange y est remarquable.
Ombres blanches
Le décor féerique des iles polynésiennes
attire décidément les metteurs en scène.
Moana nous avait révélé la splendeur d'une
végétation luxuriante, et la beauté des in-
sulaires aux mœurs idylliques.
Ces gens-là, à qui l'on apporte tous les
bienfaits, mais aussi toutes les servitudes
d'une prétendue civilisation, sont-ils plus
heureux qu'auparavant ? Le beau film Om-
bres Hltlllclws répond à cette question.
Ce film abonde en scènes du plus haut
intérêt. La vie des pêcheurs de perles a fait
l'objet de notations parfaites. La plongée,
1a cueillette des huîtres, ont té filmée à
des profondeurs sous-marines, rarement pro-
jetées à l'écran.
Le passage du typhon est rendu égale-
ment de façon formidable. Mais, ce qui
surprendra bien davantage les spectateurs,
ce n'est pas tant le film, excellent en soi,
mais son accompagnement musical.
En effet, la synchronisation de la musique,
des voix et des bruits a été réalisée de façon
remarquable.
Faiblesse humaine
Tiré de l'œuvrc de \V. Somerset Mau-
gham, ce film nous transporte dans l'île
Pago-Pago, dans le Pacifique. Toutefois, il
ne nous en fait pas admirer la beauté ni le
pittoresque puisqu'il y pleut du commence-
ment à la fin de l'action.
Toute la vie de ce film est en Gloria.
Swanson, artiste étonnante; la douleur se
peint sur son visage avec une intensité
inouïe.
4'. -- u u_- - - _-,
La production de phosphates
Nord-Africains
Pendant les six premiers mois de 1028, les
exportations de phosphates nord-africains
ont atteint 1.858.000 tonnes, dont 1.200.000
pour la. Tunisie, 333.000 pour le Maroc et
325.000 pour l'Algérie. On note que la Tu.
nisic a expédié, à elle seule, plus du double
des a expédié, de l'Algérie et du Maroc réunis.
des sorties
Les exportations de phosphates marocains
dépassent de 78.000 tonnes celles constatées
pendant les six premiers mois de 1927.
Quant aux exportations algériennes, elles
sont inférieures de 174.000 tonnes à celles
enregistrées, l'année dernière, pendant la
même période. La France a absorbé un tiers
des envois de phosphates nord-africains
648.000 tonnes, dont une bonne part prove-
nait de Tunisie (512.000 t.); le reste venait
d'Alg érie (84.000 t.) et du Maroc (48.000 t),
ces deux pays envoyant surtout leurs phos-
phates à l'étranger.
La grève des dockers de Bordeaux
08
M. » Loucheur, ministre du Travail, a pré-
senté, hier matin, au Président du Conseil
les représentants de la Fédération natio-
nale et une délégation des ouvriers dockers
de Bordeaux, qui sont venus, en présence de
M. Marquet, député et maire de Bordeaux,
entretenir M. Poincaré de la grève en cours
et des moyens d'y mettre fin.
Après examen de la question, le Président
du Conseil a fait connaître son avis aux
riatrons et aux ouvriers qui l'ont remercié
les uns et les autres. Il semble qu'un ar-
rangement prochain soit à espérer.
Le journalisme scientifique
PAR LE PROFESSEUR LÉON LAUNOY.
.a.
je nfexcuse auprès des lecteurs de ce
journal, de l'audace grande qui m'anime.
Indulgent" un censeur reprocherait toutefois
à ma verve journalistique, son insouciance
de l'actualité.
Il est convenu que cette-ci est reine. Selon
les rite*; habituels, l'homme de sciences,
cjnlii.nt à la presse quotidienne ses ré-
liexions ou ses connaissances, doit ce faisant,
prendre prétexte du fait actuel. Lecteur, si
quelques minutes de votre temps ont été
consacrées, dans ces derniers mois, à parcou-
rir les lignes que m'octroie si généreusement
la direction de ce journal, vous avez compris
que ma prose ne s'inspirait pas aux sources
conventionnelles nées de l'émoi d'un jour :
catastrophe, épidémie, découverte inattendue,
décès d'un illustre.
Puisque je n'ai pas suivi les règles du
jeu, «mi vous transportant sur le terrain des
premiers principes, je désiie aujourd'hui
m'en expliquer avec vous. A vrai dire, la
personnalité de l'intermittent journaliste que
vous connaissez, disparait au seuil de cette
plaidoirie, si plaidoyer il y a. L'importante
question des rapports de la science avec les
majorités humaines est en discussion. Quelle
ampleur il faudrait lui donner, sans espoir
de tout dire. N'ayant d'autre ambition que
de justifier ma manière, je le ferai aussi
brièvement que possible.
On me permettra de rappeler ce que Re-
nan a écrit dans VAvenir de la Science sur
sa façon de comprendre les relations de la
Science et de la foule, A ce dernier mot,
ceci reste entendu, nous n'attachons aucun
sens péjoratif. Dans le cas particulier :
a toule », s'applique à la totalité de ceux
qui, de par leurs études ou leurs occupa-
tions, ne sont pas spécialement instruits
d'une question, occasionnellement exposée
devant eux. A chaque instant de notre vie
nous sommes de la foull', Je regrette d'égra-
tigner la vanité de quelques-uns, mais •
hommes dits « supérieurs » ou vulgurv
pecus H, très rarement nous nous écartons
de la foule. Pour me résumer, en bref, je
dirai : ne fait pas partie de la foule, même
s'il approuve sa tendance, celui dont la
conscience ne s'agrège pas à la conscience
collective, parce qu'il peut critiquer le dé-
terminisme des jugements de celle-ci.
Mais, revenons à ce que dit Renan : « ( V
serait bien mal com prendre ma pensée, que
de croire que, dans ce qui précède, j'ai ett
Vintention d'engager la science à descendre
de ses hauteurs pour se mettre au niveau du
peuple. La science populaire m'est profon-
dement antipathique, parce que la science
populaire ne saurait être la Traie Science.
La science perd toute sa dignité quand elle
s'abaisse à ces cadres enfantins et à ce lan-
gllge qui n'est pas le sien. Il serait infini-
ment désirable que la masse du genre hu-
main s'élevât à Vintelligence de la science,
mais il ne faut pas que la science s'abaisse
pour se faire comprendre. Il , faut qu'elle
reste dans ses hauteurs et qu'elle y attire
V humanité. »
Cette dernière phrase comporte deux pro.
positions contradictoires, quoique catégori-
ques. En effet, la science ne saurait attirer
l'humanité, en restant dans ses hauteurs.
C'est à la science, placée sur les sommets,
il Jaire le geste d'attraction. Comment l'hu-
manité irait-elle à la science qu'elle ignore,
si celle-ci ne se fait pas connaître? La
science n'est pas un don divin. Elle est pro-
duction humaine, elle appartient à l'homme,
à tous les hommes. L'orgueil scientifique à
la Renan a bâti ces tours d'ivoire où, sans
profit pour eux-mèmes ni personne, moisis-
saient les savants et la vérité scientifique.
Parce que nous avions lu Renan, il était de
1- --- -- - -- -
Don ton, vers 1090-1900, encore que les
u Universités populaires Il fussent en pleine
lloraison, de tenir les vérités scientifiques
pour inaccessibles au vulgaire (on est tou-
jours le « vulgaire » de quelque art ou de
quelque science). Nous ignorions alors que
le mélange incompatible d'ambition aristo-
cratique et d'esprit démocratique dont est
pétri (e l'Avenir de la Science », notre bré-
viaire, rendait vains, dès l'abord, les ef-
forts déployés par notre juvénile .ardeur aux
(e Causeries populaires » de Montreuil ôu de
Vaugirard. De cette expérience, il nous est
néanmoins resté cette conviction que, contre
Renan, il est possible d'exposer les ques-
tions scientifiques à des hommes du peuple,
non préparés à les recevoir. Aujourd'hui,
plus que jamais, je soutiens que la générali-
sation de Renan est une erreur. Nietsche
nous dit quelque part, dans le I( Crépuscule
des Idoles », que Renan, dès qu'il risque un
oui ou un non, d'un ordre général, frappe à
taux avec une scrupuleuse régularité. Cela
est vrai. Sans descendre sur la place publi-
que ni se mêler à la populace, la science
ne. peut ignorer le peuple. On vit aux der-
nières élections un savant connu, M. Clau-
de, soutenir sa campagne électorale par des
conférences scientifiques. Il ne fut pas élu.
Son geste est précurseur, il sera suivi.
Le peuple a droit, au savoir supérieur,
c est un devoir de l'en vivifier La science
s'élève en s'inclinant vers les intelligences
de bonne volonté. Celui qui, pour se faire
comprendre, s'exprime en langage courant,
ne fait déchoir ni la science, ni la gram.
maire. Lui-même ne se diminue pas. Il rem-
plit au contraire le rôle imposé par sa fonc-
tion sociale, de chercheur et de trouveur. Le
mutisme dédaigneux de cet tains corvnhées
d'Académie, ne nous y trompons pas, mas-
que parfois une excessive timidité, souvent
une inaptitude foncière au verbe clair. Mais
comment la science peut-elle se .'aire en-
tendre? A notre époque de vie ardente, mais
aussi de solidarité, sinon universelle, à tout
le moins occidentale, j'estime que le jour-
nal, le journal quotidien, est la véritable
chaire, d'où la Science peut se faire utile-
ment écouter des foules. Cette tribune est la
seule (l'aillcur, qu'elles soient susceptibles
de régulièrement approcher. Anticipant mit
1 avenir réservé au journalisme scientifique,
uont la place actuelle dans tous les pé-
riodiques à grand tirage est ridiculement
restreinte, je me demande si celui-ci n'y
prendra pas quelque jour une place fort
importante, nécessaire aux besoins de peu-
ples à culture générale élevée. En vérité, il
doit balayer toutes ces informations sans
valeur, sinon sans saveur, qui n'ont de scien-
tifique que la prétention. Le journalisme
scientifique bien compris, exercé par des
hommes compétents et conscients de teur
mission éducatrice, peut devenir levain spi.
EB NUMERO : M CflNTHkfBS
SAMEDI SOIR, 17 NOVEMUllE l'L'H.
JMMALJHTIIIEI
BHêrtiti» & Administration :
.-
PARIS CI")
iMm. t UMVRB1141
- mm– –rit fi
ï~ ~l le g~ 0 P. # - >1 1 ,
Les Annales Coloniatës
LM snmmcfi et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
DiRKTiuiit i Maretl RUfDEL et L.-G. THÊBAUL T
Tous l's articles publiés dans notre imifnàt^ne \>euVtnt'
être reproduits qu'en citant les Annale* Coloniale -
ABONNEMENTS
avec le supplément illus*ri :
Un on 6 Mois 8 Moi.
France et
Colonies 120» 85 » 35 »
Etranger.. 180 D 100. 60.
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
De celai qui s'en va à celui qui revient
m t ̃̃ ̃̃ i -
Att moment où M. Léon Perrier quitte le
Ministère des Cddhies, qu'il dirigeait de-
puis plus de trois ans, il nous semble juste
de saluer avtc sympathie ce grand laborieux
qui fut, rue Oudinot, une intelligence très
compréhensive en même temps qu'un véri-
table tempérament d'action.
A l'histoire du Ministère des Colonies à
cette histoire de plusieurs siècles qu'a su
écrire ces temps derniers d'une plume si
experte M. le Directeur des Affaires Poli-
tiques Duchêne, les trois années ministé-
rielles de M. Léon Pcrricr ajouteront un cha-
pitre important. Par sa formation scienti-
fique de laboratoire autant que par son idéal
républicain d'émancipation sociale, M. Léon
Perrier a été amené à regarder de très près et
très objectivement les problèmes économiques
et ethniques que ne cesse de soulever notre
empire colonial composé de plusieurs Fran-
ces d'outre-mer si diverses entre elles. Il a
considéré d'abord à part chacune de ces
Frances lointaines, il a essayé ensuite de les
intégrer plus harmonieusement dans l'évolu-
tion générale de la culture française. Un
profond esprit de droiture n'a cessé de. l'ins-
pirer. Aimant à se renseigner, aimant encore
plus à se décider, mais sachant ne se déci-
der qu'après avoir analysé tous les éléments
de la décision à prendre, M. Léon Pefrier
a rendu de nombreux décrets qui resteront
des modèles du genre. Qu'il s agisse de la
réorganisatipn de l'Indochine, de la remise
en marche du Conseil Supérieur des Colo-
nies, du statut de la magistrature coloniale,
de l'accomplissement pratique de l'Exposi-
tion Coloniale internationale, et hier encore,
de l'accession des indigènes au titte de ci-
toyen, en toutes choses et en des choses si
diverses, ces décrets ont toujours été inspi-
rés par la même volonté d'ordre et de justice.
Et c'est pourquoi la démocratie coloniale
française ne veut pas laisser partir M. Léon
- Perrier sans lui adresser le salut de sympa-
thie auquel il a droit pour tant de travaux
qui n'ont pas été vains. Elle lui restera re-
connaissante d'avoir évité le bavardage des
impuissants et épargné les mots pour prodi-
guer les actes.
0 00
M. André Maginot revient au Ministère
des Colonies après onze années de grandes
expériences et de grandes charges. 11 a été
successivement Ministre des Pensions et
Ministre de la Guerre, président de la Com-
mission de l'Armée à la Chambre des Dé-
patâo 11 «st non seulement un parlementaire
de grande classe, il est aussi un puissant ad-
ministrateur. Sa formation première au
Conseil d'Etat et à la Direction de l'Algé-
rie ont fortement marqué une personnalité
que les épreuves de la grande guerre ont
achevé d'accuser.
Quand M. Maginot, après les terribles
blessures qui avaient fait de lui un grand
mutilé, fut désigné, au plus fort de la lutte
mondiale et à son moment le plus critique,
pour diriger le Ministère des Colonies, ce
ne pouvait être que pour accélérer la contri-
bution d'outre-mer à la défense du sol en-
vahi et à la victoire de la Nation, t Je fais
la guerre » fut un mot vrai, rue Oudinot,
bien avant d'avoir été prononcé ailleurs. Il
s'agissait de concentrer vite et bien toutes
les possibilités cokmiates en hommes et en
choses pour les jeter dans l'action militaire
d'où dépendait exclusivement alors le salut
du pays. Il fallait pour cela briser toutes
routines, détruire toutes résistances intéres-
sées, rendre impuissants tous préjugés, répri-
mer toutes dissidences. M. Maginot fut résu-
lument l'homme de cette action.
Reprenant méthodiquement les travaux
de la Commission Coloniale que M. Gaston
Doumergue avait créée au début de la
guerre, M. Maginot n'hésita pas à trans-
former cette Commission de « consultative 9
en a executive ». C'est à elle qu'est dû l'en-
semble des mesures de guerre qui, sous le
ministère suivant du regretté Henry Simon,
contribuèrent si fortement à la victoire inté-
grale de la France et de ses Colonies. C'est
elle aussi qui, parachevant l'œuvre de sa
devancière ( voir chez Challamel l'ouvrage
les Colonies et la Défense Nationale, Paris,
1916), dressa pour la première fois l'Inven-
taire économique complet de nos ressources
coloniales et fournit ainsi la matière à peu
près totale du Rapport-Programme présenté
plus tard au Parlement sous la signature de
M. Albert Sarraut. A tout cet immense tra-
vail d'atelier, M. André Maginot avait ap-
porté sa foi créatrice dans la victoire, les
puissantes capacités d'un administrateur qui
ose réaliser.
Une décade a passé depuis cette époque
et elle a apporté à notre empire colonial bien
des transformations. L'Indochine est deve-
nue un empire dans l'empire. L'Afrique du
Centre est en train d'en devenir un autre.
Nos anciennes colonies ont retrouv é une pros
périté agricole et industrielle digne de leurs
plus beaux temps historiques. Partout le re-
dressement moral a accompagné l'expansion
matérielle. De très grands progrès ont été
accomplis : de plus grands encore restent
à accomplir. Jamais une volonté forte et une
intelligence droite comme celles de M. Ma-
ginot ne trouveront une œuvre plus hu-
maine à achever.
Nos colonies ne fournissent pas à la mé-
tropole même le dixième des milliards
qu'elles pourraient et qu'elles devraient lui
fournir. Nos colonies n'ont toute l'hygiène,
ni toute l'éducation, ni tout le confort, ni
non plus toute la libre civilisation que la
métropole pourrait et devrait leur rendre
possibles. Sur le double plan de l'esprit et
de la matière, la politique coloniale de la
France est encore très loin de compte. Quel-
que viril et fructueux qu'ait été le long ef-
fort de M. Léon Perrier depuis trois ans,
un nouvel élan s'impose pour accélérer le
rythme colonial de la République. C'est là
une des plus grandes œuvres de notre temps
à accomplir pour notre race : M. André
Maginot a, en lui, tout ce qu'il faut pour la
réaliser. Il aura aussi la confiance agissante
de la démocratie coloniale.
.e.r..re..er.
Sénateur de la (luadeloupc,
Ambassadeur de France
rapporteur dès Commissions
des Affaires Etrangères et des Colonies.
BROUSSES
& BROUTILLES
Les Mhmlf en Afrique du Nord
Clotilde et Alexandre Sakharoff, dan-
seurs. sont de grands artistes. Leur art, sur
la scene, jette des feux de diamant authen-
tique, parure mouvante que ce couple char-
mant porte avec un goût d'aristocrate.
Ne dit-on pas, au reste, que Clotilde est
la fille de l'amiral von Tiirpitz? L'on vou-
drait que e fat vrai.
Etrange souhait, n'est-ce pas? Mais réfl-
chissez : les Sakhafoif font des tournées qui
sont des triomphes four la musique fran-
çaise en même temps que pour eux. S'il est
exact que l'exquise danseuse ait pour père
l'ancien apôtre de la guerre sous-marine,
elle répare, en semant partout les fleurs les
plus délicates de l'art de notre pays, un
peu du mal que le funeste amiral pays, un
fait.
Demain à Paris, au Théâtre des Champs-
Elysées, quelques semaines plus tard en At-
gérie et en Tunisie, les Sakharoff vont en-
core transmuer en beauté plastique des har-
monies musicales de chez nous.
C'est çà, la paix, et je n'aurais pas moins
d'enthousiasme si des danseurs français de
même valeur pratiquaient cette alchimie sur
quelque sublime musique allemande.
iwHeai.
«i»
A LTHSTAR D'ALAIN GERBAULT
Le voilier américain Safnfr, piloté par jpn
CÏIe, M. Edouwd Miles, effectuant seul
le tovr du fltoude, est attiré avant-hier à Tunis.
Le navire qui jauge huit taaDeaus, avait quit-
té NewrYoïk le AI août dernier. La traversée
de l'Atlantique s'effectua sans incident.
M Miles a l'intention de poursuivre son
voyage vers les Indes et le Japon, d'où il rega-
gnerait son point de dépait après avoir traversé
le Pacifique.
lia
En lIorboDne
M. Oanthier lOutlendra, le 20 novembre,
15 beures, à la Sorbonne, une thèse pour
le doctorat ès sciences Mr le sujet suivant :
tg Recherches sur la faune des eaux CODU-
imtalea de rAtgMe et de la Tunisie. »
A la cooqséle ds Sahara
Le bilan de l'année Saharienne -
L'année 1928 comptera parmi les grandes
années sahariennes. Déjà sur l'initiative
hardie de M. Pierre Bordes, Gouverneur
général de l'Algérie, des missions savantes
ont, au cours du dernier hiver, cherché à
percer le mystère de l'Afrique. De réputés
spécialistes se sont mis à la recherche d'un
monde disparu, d'un passé bien lointain qui
fut peut-être doté de civilisations raffinées.
Si l'Afrique saharienne a jadis été pros-
père, si des peuplades civilisées ont vécu
heureuses au moins le long des fleuves au-
jourd'hui asséchés, ne peut-on espérer voir
renaitre cette prospérité? - -.
L eau coule encore de ces fleuves dont le
tracé est demeuré précis mais elle coule
sous terre. Déjà à la question posée nos sa-
vants donnent les premières réponses : le
Hoggar a connu une ère de richesses et il
semble bien qu'une humanité y ait pu vivre
non pas en nomade comme le berbero-arabe
d'aujourd'hui ou en gardiens d'un colossal
tombeau comme le targhi, mais à la manière
du monde pharaonique.
L'admirable travail de nos coloniaux est
vraiment trop peu connu.
Déià parmi les plus grandes œuvres du
monde, on a généralement omis le pont sus-
pendu de M'Cid à Constantine qui, croit-on,
pendu
est le plus haut de l'univers et sans doute le
plus hardi. Mais l'Algérie est aujourd'hui
« une province de France t) et c'est plus
loin, vers l'Afrique Noire, qu'il nous faut
chercher les manifestations du génie civili-
sateur de notre pays.
Là un grand fait a passé inaperçu. Il n'y
a plus de « blanc n sur la carte du Sahara.
Grâce à l'héroïque patience de nos sol-
dats, de nos Sahariens, la carte est com*
plète (t); entièrement connu, le grand désert
est aussi entièrement jalonné. Des voies
ferrées le pénètrent assez loin en deux
points : à Touggourt et à Colomb-Béchar
(chemin de fer algérien de l'Etat). Du ter.
minus de ces lignes partent des pistes qui
sillonnent en tous sens l'immensité brû-
lante.
Une signalisation parfaite : Il est plus
facile de se perdre en France qu'au Sahara.
Ces pistes sont dotées d'une signalisation
complète, claire, pratique, et que la nature
du terrain a permis de simplifier à l'extrême.
Il est désormais impossible de se perdre au
Sahara où l'on peut aller partout.
(1) La carte est l'œuvre du chef de bataillon
Le Manre, chef du service topographique du
Le Maître, d'armée et da ses ooUaborathirs.
19» corps d' et de - m
Le gifle à Madagascar
-
Sainte-Marie, disait M. Marcel
Olivier en ouvrant la dernière Vi-
sion des Délégations Iinancièretide
Madagascar, est devenue l un des princi-
paux centres producteurs de girofle du
monde.
Un rapport de M. Kirkham, délégué à
Madagascar par le gouvernement de Zanzibar
pour y étudier les conditions de culture du
giroflier, confirme les paroles de rémittent
gouverneur général, que je citais ces jours
derniers dans les Annales Coloniales.
Sainte-Marie est productrice de girofle
par une sorte de tradition déjà ancienne.
Des 1874, des girofliers, probablement
importés des îles Moluqlles, sont plantés
dans cette He.
Mais c est aussi sur une bonne longueur
de la côte Est (plus de 600 kilomètres), que
l'on voit prospérer cet arbre.
Notamment dans le district de Soanierana,
lit-on dans le Bulletin Economique de Mada-
gascar, M. Kirkham a parcouru « de nom
breux kilomètres à travers de véritables (IVe.
nues de superbes girofliers très bien venus,
âgés d'environ 20 OtiS m.
Et le délégué de Zanzibar note que le gi.
rofle malgache doit la faveur dont il béné-
ficie sur le marché à un climat singulière-
ment favorable : la période de récolté, qui
va d'octobre à décembre, est indemne de
grandes pluies, d'où il résulte que les',
« clous » restent secs et de bonne couleur.
Or, c dans les îles de Punba et de Zamzi-
bar, au contraire, il est très difficile, à
cause des pluies, d'obtenir des girofles secs,
et presque impossible de leur conserver, pen-
dant toute la durée de la campagne, leur
bonne couleur ».
Autre constatation importante : la distilla-
tion de l'essence de girofle prend à illada.
gascar un essor tel que l'industrie correspon-
dante pratiquée en Angleterre se sent me-
nacée.
Zanzibar, également inquiète, entend néan-
moins lutter par Vabaissement de son propre
coût de production du girofle et par famé-
lioration de la qualité du produit.
On n'est pas plus loyal que M. Kirkham,
dont l'exposé ne cache pas son admiration
pour l'oeuvre agricole française. Il rend en
outre un hommage visiblement empreint
d'une vive gratitude à M. Marcel Oli-
vier qui lui a donné toutes facilités pour ac.
complir sa mission, ainsi qu'à M. Ledreux,
directeur de la station d'essai de l Ivolotna,
qui l'a accompagné dans son voyage.
Mais que nos colons et nos industriels de,
Saint e-Marie et de la côte Est ne s* end fin.
ment pas sur leurs lauriers t
Maurice .-£"o,,'-
Député dit Finistère,
Vice-Président de la Ohambre.
I ̃
AII-Ellltlll A LE CAFARD
81
Abd-El-Krim, paraît-il, est « amer Il.
- Je suis prisonnier, disait-il à un visi-
teur anglais, et un prisonnier n'est jamais
heureux. Par surcroît, je suis loin de ma
patrie et de mon peuple.
« Son peuple ni L'ancien chef de bandes,
devant un Anglais, se prend sans doute
Dour Napoléon.
; - ^–̃–
AU CONSEIL D'ÉTAT
1
Rejet des requêtes
d'un secrétaire de mairie
Le Conseil d'Etat a rejeté les deux re-
quêtes que M. Nauville, domicilié à la Mar-
tinique. avait introduites aux fins d'obtenir :
io L'annulation pour excès de pouvoir
d'une décision en date du 19 novembre 1920,
par laquelle le maire de la commune de la
Trinité (Martinique), l'a révoqué de ses
fonctions de secrétaire de mairie;
2" L'annulation d'une décision en date du
29 novembre 1920, par laquelle le Gouver.
neur de la Martinique l'a révoqué de ses
fonctions de secrétaire comptable de l'hos-
pice de la Trinité.
En ce qui concerne la requête le Conseil
d'Etat en a décidé le rejet pour les motifs
suivants :
Attendu qu'aucune disposition de loi ou
de règlement n'exigeait que la révocation du
secrétaire de la mairie de la Trinité fut pré-
cédée d'une requête ou d'un avis de Conseil
de discipline.
Il résulte de rinstruction que M.
N auville, mis à même, du fait de sa
comparution devant le Conseil municipal, de
demander la communication de son dossier,
n'a pas réclamé l'accomplissement de cette
formalité ;
Il en résulte qu'il ne peut soutenir que
la décision attaquée est entachée d'un vice
de forme et de détournement de pouvoir;
Dès lors, il n'est pas fondé à demander
l'annulation de l'arrêté attaqué.
En ce qui concerne la légalité de la dé-
cision du Gouverneur de la Martinique
(deuxième requête) ; ,
Contrairement à l'allégation du requé-
rant, le Gouverneur de la Martinique n'a
pas entendu soutenir que la révocation an..
térieure de M. Nauville, comme secrétaire
de la mairie de la Trinité, devait entraîner,
de plein droit, sa révocation des fonctions
de secrétaire comptable de l'hospice de cette
commune, mais a apprécié que. dans les cir-
constances de l'affaire, cette revocation était
exigée par l'intérêt du service;
Dès lors, M. Nauville n'est pas fondé à
demander l'annulation de la décision atta-
quée comme entachée d'excès de pouvoir.
Tels sont les principaux motifs pour les-
quels le Conseil d'Etat a pris les arrêts re-
jetant les deux requêtes précitées.
818 –-–
Au .-, a.
"1
Dans le projet de budget biennal de 19691930
du gouvernement espagnol se trouve inscrite
aux chapitre Maroc dépenses la somme de
2fl0.0C8.O17 pesetas.
La mer de sable
8t'
Un vieux projet revient sur le. sable, et
nous devons à nos amis italiens de le faire
renaître revêtu d'une étiquette également
tricolore, mais où le bleu de France a fait
place au beau vert.
Il s'agit du projet « Roudaire », revu,
corrigé, et légèrement déplacé vers l'Est
par nos voisins et alliés transalpins.
Il est d'ailleurs à remarquer que les ex
plorations scientifiques sahariennes qui sont
allées récemment jusqu'au Hoggar, jusqu'au
Niger, lancées de main de maître par M.
Pierre Bordes, Gouverneur général de 1 Al-
gérie et qui tendent à percer le « mystère
de l'Afrique » ont remis cette question à
l'ordre du jour, en justifiant le projet Rou-
daire infiniment plus que celui de l'Italie.
Car, n'en déplaise aux Italiens, la mer
Saharienne de la préhistoire est bien celle
que voulait faire renaître le projet Rou-
daire. Mer Saharienne est prut-être quelque
peu ambitieux. Il s'agit plutôt d'un vaste
prolongement vers l'ouest du Golfe de Ga-
hès, entre le Djebel Aurès et l'embouchure
de righarghar, le fleuve « squelette venu
du Hoggar et qui, alors, sans doute, était
le Nit.
Si ce projet avait été repris et réalisé, la
carte Nord-Africaine sans avoir l'aspect
étra.ige que s'imaginaient les contempo-
rains de ses auteurs, aurait cependant subi
d'importantes modifications et le mot du
Gouverneur général M. Pierre Bordes, dé-
finissant ainsi notre action en Algérie : « La
Fiance n'a pas conquis l'Algérie ; elle l'a
« rendue à ses destinées premières » eût été
plus exact encore.
L'Est algérien et la Tunisie auraient for-
mé une vaste presqu'île, comme au temps
de la préhistoire.
En ces temps qui, disent certains dessins
rupestres d'animaux symbotiques, ne sont
peut-être pas plus anciens que celui des pre-
miers Pharaons connus, notre Sahara res-
semblait à l'Egypte. Il était, sans doute,
comme lui, fertile. Non pas fertile, comme
nous l'entendons ici, mais prospère, le long
d'étroits couloirs constitués par les vallées
de ses grands fleuves dont un, le Sahoura,
venu de l'Atlas saharien, gagnait ta région
du Niger, et l'autre, 1 Igliarghar, descen-
dait du Hoggar, précisément vers le fond
aujourd'hui desséené du golfe de Gabès au
sud de l'Aurès.
C'est le long de ces vallées nettement
dessinées que 1 on trouve les traces dès ci-
vilisations disparues. C'est aussi dans leurs
lits de sables ou de pierres calcinées que
l'on trouve, en creusant le sol, l'eau qui
tend la vie à ces vallées mortes.
Ainsi la réalisation du projet Roudaire
eût rendu à la carte africaine sa véritable
physionomie. La charmante reine du désert,
ïskra, serait devenue un port de mer, ainsi
£ iuç Touggourt, et la voie ferrée saharienne
des chemins de fer algériens de l'Etat qui
emprunte la basse vallée de l'Igharghar eût
desservi des plages au seuil même des Im-
mensités sahariennes.
En ce qui concerne la réalisation de ce
projet. ceci est une autre histoire. Le grand
fleuve venu du Hoggar et qui lentement
coulait droit vers le Nord, cherchant à ga-
gner le fond aujourd'hui assèche de la baie
de Gabès, ne roule plus en surface le moin-
dre flot. A travers le sable, la pierre calci-
née, ta « Terre cuite », qui constituent son
lit, il a filtré, s'est constitué en cours sou-
terrain, le jour où l'amoncellement de ses
alluvions, des terres entrainécs, des sables
lui ont peu ;t-peti barré la route en suréle-
vant la partie septentrionale de son cours.
Les différences de niveau, déjà faibles, ten-
dront toujours à s'effacer et l'existence de
cette baie lessuscitée demeure chose bien
précaire.
Et c'est grand dommage, car notre Afri-
que du Nord constituait seule un « ilôt Il
blanc du continent noir. Alors que les ter-
res italiennes sont soudées, sans démarca-
tion valable à la masse africaine, le Maroc,
l'Algérie, la Tunisie, se détachent de l'en-
semble, au contraire, qu'ils dominent d'au
moins 1.000 mètres, parfois de 2.000 à 4.000
mètres, formant un tout élevé, séparé du
désert par l'Atlas Saharien, de l'Atlantique
à la plaine maritime tunisienne.
L'avance de la mer vers l'ouest au sud-est
de cet Atlas, n'eut donc fait qu'accentuer
normalement un état de choses existant et
n'eût pas eu le caractère factice du projet
italien.
Jtené Barbier.
Le cranerce algérien avec la métropole
Agrumes et fruits d'Algérie
Le commerce des fruits de provenance al-
gérienne se développe avec intensité dans la
Métropole. En 1927, celle-ci n'a pas im-
porté moins de : 2.840 quintaux de citrons ;
46.650 d'oranges; 123.700 de mandarines;
60.000 de raisins ; 68.000 de dattes ; 70.000
de figues ; 130.000 de tomates.
LMtMMMMMM M Algérie
Alger-Niger
On a des projets à longue portée dans
les milieux automobiles. C'est ainsi que,
pour 1930, une épreuve automobile serait à
l étude sur un trajet : Alger-le Niger, 4 tra-
vers le Sahara.
Ce serait une façon de commémorer
d'éclatante façon le centenaire de la prise
d'Alger et, l'on parlé, à cette occasion, (le
faire courir en Algérie, au cours de cette
même année ,le Grand Prix de VA. C. F.
Nous reviendrons sur cette question qui,
du resté, ne peut qu'être très favorable,
ment accueillie par les organismès inté-
ressés.
En Algérie encore.
En attendant, le Grand Prix d'Alger 1929
sera couru le 7 avril prochain, sur le cir-
cuit de StaouélL c'est-à-dire quinze jours
avant le Grand Prix du Maroc.
(Par dépêche.,
URE EN SECONDE PAGE :
irAVIATION COLONIALE ;
A LA CHAMBRE ET AU SRNAT ;
AU CONSEIL GItNER-AL DU SENEGAL.
Sur l'Indochine
Nous devons nous réjouir entre coloniaux de
voir une association telle que l'Union des An-
ciens Elèves des ILcoleç Supérieures de Com-
merce prier M. Gourdon, le distingué profes-
seur à l' Ecole des Sciences politiques et ancien
directeur général de l'enseignement en Indochi-
ne, venir parler de l'Indochine, à l'issue du
banquet qui se tint, hier soir, au Cercle « Com-
merce et Industrie », de 1 avenue d Iéna.
A cet auditoire capable de le comprendre et
de l'estimer à sa haute valeur, M. Gourdon
rappela tout d'abord que nous ne sommes pas
allés en Indochine pour sa mise en valeur, mais
pour trouver un débouché pour notre commerce.
Cete colonie est la plus grande de notre em-
pire colonial. non par sa superficie, mais par ses
l8 millions d'habitants, qui forment la plus in-
telligente de nos populations indigènes.
Les deux tiers du pays renterment des mon-
tagnes et des hauts plateaux, le reste est formé
de grandes plaines fertilisées par les eaux du
Mékong et du Fleuve rouge qui, par leurs allu-
vions, font cadeau à ! Indochine de terres ara-
bles qui gagnent sur la mer au point qu'au
Vila siècle, Hanoï était port de mer.
Le riz cultivé sur 20.000 kilomètres carrés,
fournit annuellement 18 millions de quintaux,
pour une valeur de 2 milliards de francs. Le
thé, le café sont cultivés sur les immenses
plateaux de la chaîne Annamitique.
M. Gourdon voudrait que dans ces régions
fertiles, sans routes ni moyens de communica-
tions, les colons qui s' y aventurent soient ac-
cueillis par l'Administration avec plus de bonne
grâce.
Par son sous-sol, l'Indochine possède des ri-
ches incomparables. Par son charbon tonkinois,
elle peut devenir un grand pays industriel.
Résumant les principaux épisodes de l'instal-
lation de la France en Indochine, en y ajoutant
des détails inédits tels que le premier traité de
protectorat signé par M. de Montigny, l'en-
gouement des Français pour un fils du roi de
Cochinchine venu à Versailles en 1782. (Les
femmes françaises avaient adopté la coiffure
cochinchinoise). M. Gourdon n'eut pas de
peine à démontrer ce que les Annamites doi-
vent à la France qui a établi la paix absolue
dans leur pays en leur donnant la fortune, la
culture intellectuelle et la santé.
Biigéne Dftl'.ü.r.
Cinéma Colonial
- «»«
Dans l'ombre du Harem
Nous avons déjà signalé Dans l'ombre du
Harem, film français, réalisé par Léon Ma-
thot et André Liabel, un beau film qui op-
pose les civilisations orientale et européenne.
Louise Lagrange y est remarquable.
Ombres blanches
Le décor féerique des iles polynésiennes
attire décidément les metteurs en scène.
Moana nous avait révélé la splendeur d'une
végétation luxuriante, et la beauté des in-
sulaires aux mœurs idylliques.
Ces gens-là, à qui l'on apporte tous les
bienfaits, mais aussi toutes les servitudes
d'une prétendue civilisation, sont-ils plus
heureux qu'auparavant ? Le beau film Om-
bres Hltlllclws répond à cette question.
Ce film abonde en scènes du plus haut
intérêt. La vie des pêcheurs de perles a fait
l'objet de notations parfaites. La plongée,
1a cueillette des huîtres, ont té filmée à
des profondeurs sous-marines, rarement pro-
jetées à l'écran.
Le passage du typhon est rendu égale-
ment de façon formidable. Mais, ce qui
surprendra bien davantage les spectateurs,
ce n'est pas tant le film, excellent en soi,
mais son accompagnement musical.
En effet, la synchronisation de la musique,
des voix et des bruits a été réalisée de façon
remarquable.
Faiblesse humaine
Tiré de l'œuvrc de \V. Somerset Mau-
gham, ce film nous transporte dans l'île
Pago-Pago, dans le Pacifique. Toutefois, il
ne nous en fait pas admirer la beauté ni le
pittoresque puisqu'il y pleut du commence-
ment à la fin de l'action.
Toute la vie de ce film est en Gloria.
Swanson, artiste étonnante; la douleur se
peint sur son visage avec une intensité
inouïe.
4'. -- u u_- - - _-,
La production de phosphates
Nord-Africains
Pendant les six premiers mois de 1028, les
exportations de phosphates nord-africains
ont atteint 1.858.000 tonnes, dont 1.200.000
pour la. Tunisie, 333.000 pour le Maroc et
325.000 pour l'Algérie. On note que la Tu.
nisic a expédié, à elle seule, plus du double
des a expédié, de l'Algérie et du Maroc réunis.
des sorties
Les exportations de phosphates marocains
dépassent de 78.000 tonnes celles constatées
pendant les six premiers mois de 1927.
Quant aux exportations algériennes, elles
sont inférieures de 174.000 tonnes à celles
enregistrées, l'année dernière, pendant la
même période. La France a absorbé un tiers
des envois de phosphates nord-africains
648.000 tonnes, dont une bonne part prove-
nait de Tunisie (512.000 t.); le reste venait
d'Alg érie (84.000 t.) et du Maroc (48.000 t),
ces deux pays envoyant surtout leurs phos-
phates à l'étranger.
La grève des dockers de Bordeaux
08
M. » Loucheur, ministre du Travail, a pré-
senté, hier matin, au Président du Conseil
les représentants de la Fédération natio-
nale et une délégation des ouvriers dockers
de Bordeaux, qui sont venus, en présence de
M. Marquet, député et maire de Bordeaux,
entretenir M. Poincaré de la grève en cours
et des moyens d'y mettre fin.
Après examen de la question, le Président
du Conseil a fait connaître son avis aux
riatrons et aux ouvriers qui l'ont remercié
les uns et les autres. Il semble qu'un ar-
rangement prochain soit à espérer.
Le journalisme scientifique
PAR LE PROFESSEUR LÉON LAUNOY.
.a.
je nfexcuse auprès des lecteurs de ce
journal, de l'audace grande qui m'anime.
Indulgent" un censeur reprocherait toutefois
à ma verve journalistique, son insouciance
de l'actualité.
Il est convenu que cette-ci est reine. Selon
les rite*; habituels, l'homme de sciences,
cjnlii.nt à la presse quotidienne ses ré-
liexions ou ses connaissances, doit ce faisant,
prendre prétexte du fait actuel. Lecteur, si
quelques minutes de votre temps ont été
consacrées, dans ces derniers mois, à parcou-
rir les lignes que m'octroie si généreusement
la direction de ce journal, vous avez compris
que ma prose ne s'inspirait pas aux sources
conventionnelles nées de l'émoi d'un jour :
catastrophe, épidémie, découverte inattendue,
décès d'un illustre.
Puisque je n'ai pas suivi les règles du
jeu, «mi vous transportant sur le terrain des
premiers principes, je désiie aujourd'hui
m'en expliquer avec vous. A vrai dire, la
personnalité de l'intermittent journaliste que
vous connaissez, disparait au seuil de cette
plaidoirie, si plaidoyer il y a. L'importante
question des rapports de la science avec les
majorités humaines est en discussion. Quelle
ampleur il faudrait lui donner, sans espoir
de tout dire. N'ayant d'autre ambition que
de justifier ma manière, je le ferai aussi
brièvement que possible.
On me permettra de rappeler ce que Re-
nan a écrit dans VAvenir de la Science sur
sa façon de comprendre les relations de la
Science et de la foule, A ce dernier mot,
ceci reste entendu, nous n'attachons aucun
sens péjoratif. Dans le cas particulier :
a toule », s'applique à la totalité de ceux
qui, de par leurs études ou leurs occupa-
tions, ne sont pas spécialement instruits
d'une question, occasionnellement exposée
devant eux. A chaque instant de notre vie
nous sommes de la foull', Je regrette d'égra-
tigner la vanité de quelques-uns, mais •
hommes dits « supérieurs » ou vulgurv
pecus H, très rarement nous nous écartons
de la foule. Pour me résumer, en bref, je
dirai : ne fait pas partie de la foule, même
s'il approuve sa tendance, celui dont la
conscience ne s'agrège pas à la conscience
collective, parce qu'il peut critiquer le dé-
terminisme des jugements de celle-ci.
Mais, revenons à ce que dit Renan : « ( V
serait bien mal com prendre ma pensée, que
de croire que, dans ce qui précède, j'ai ett
Vintention d'engager la science à descendre
de ses hauteurs pour se mettre au niveau du
peuple. La science populaire m'est profon-
dement antipathique, parce que la science
populaire ne saurait être la Traie Science.
La science perd toute sa dignité quand elle
s'abaisse à ces cadres enfantins et à ce lan-
gllge qui n'est pas le sien. Il serait infini-
ment désirable que la masse du genre hu-
main s'élevât à Vintelligence de la science,
mais il ne faut pas que la science s'abaisse
pour se faire comprendre. Il , faut qu'elle
reste dans ses hauteurs et qu'elle y attire
V humanité. »
Cette dernière phrase comporte deux pro.
positions contradictoires, quoique catégori-
ques. En effet, la science ne saurait attirer
l'humanité, en restant dans ses hauteurs.
C'est à la science, placée sur les sommets,
il Jaire le geste d'attraction. Comment l'hu-
manité irait-elle à la science qu'elle ignore,
si celle-ci ne se fait pas connaître? La
science n'est pas un don divin. Elle est pro-
duction humaine, elle appartient à l'homme,
à tous les hommes. L'orgueil scientifique à
la Renan a bâti ces tours d'ivoire où, sans
profit pour eux-mèmes ni personne, moisis-
saient les savants et la vérité scientifique.
Parce que nous avions lu Renan, il était de
1- --- -- - -- -
Don ton, vers 1090-1900, encore que les
u Universités populaires Il fussent en pleine
lloraison, de tenir les vérités scientifiques
pour inaccessibles au vulgaire (on est tou-
jours le « vulgaire » de quelque art ou de
quelque science). Nous ignorions alors que
le mélange incompatible d'ambition aristo-
cratique et d'esprit démocratique dont est
pétri (e l'Avenir de la Science », notre bré-
viaire, rendait vains, dès l'abord, les ef-
forts déployés par notre juvénile .ardeur aux
(e Causeries populaires » de Montreuil ôu de
Vaugirard. De cette expérience, il nous est
néanmoins resté cette conviction que, contre
Renan, il est possible d'exposer les ques-
tions scientifiques à des hommes du peuple,
non préparés à les recevoir. Aujourd'hui,
plus que jamais, je soutiens que la générali-
sation de Renan est une erreur. Nietsche
nous dit quelque part, dans le I( Crépuscule
des Idoles », que Renan, dès qu'il risque un
oui ou un non, d'un ordre général, frappe à
taux avec une scrupuleuse régularité. Cela
est vrai. Sans descendre sur la place publi-
que ni se mêler à la populace, la science
ne. peut ignorer le peuple. On vit aux der-
nières élections un savant connu, M. Clau-
de, soutenir sa campagne électorale par des
conférences scientifiques. Il ne fut pas élu.
Son geste est précurseur, il sera suivi.
Le peuple a droit, au savoir supérieur,
c est un devoir de l'en vivifier La science
s'élève en s'inclinant vers les intelligences
de bonne volonté. Celui qui, pour se faire
comprendre, s'exprime en langage courant,
ne fait déchoir ni la science, ni la gram.
maire. Lui-même ne se diminue pas. Il rem-
plit au contraire le rôle imposé par sa fonc-
tion sociale, de chercheur et de trouveur. Le
mutisme dédaigneux de cet tains corvnhées
d'Académie, ne nous y trompons pas, mas-
que parfois une excessive timidité, souvent
une inaptitude foncière au verbe clair. Mais
comment la science peut-elle se .'aire en-
tendre? A notre époque de vie ardente, mais
aussi de solidarité, sinon universelle, à tout
le moins occidentale, j'estime que le jour-
nal, le journal quotidien, est la véritable
chaire, d'où la Science peut se faire utile-
ment écouter des foules. Cette tribune est la
seule (l'aillcur, qu'elles soient susceptibles
de régulièrement approcher. Anticipant mit
1 avenir réservé au journalisme scientifique,
uont la place actuelle dans tous les pé-
riodiques à grand tirage est ridiculement
restreinte, je me demande si celui-ci n'y
prendra pas quelque jour une place fort
importante, nécessaire aux besoins de peu-
ples à culture générale élevée. En vérité, il
doit balayer toutes ces informations sans
valeur, sinon sans saveur, qui n'ont de scien-
tifique que la prétention. Le journalisme
scientifique bien compris, exercé par des
hommes compétents et conscients de teur
mission éducatrice, peut devenir levain spi.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.19%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.19%.
- Auteurs similaires Indochine française Indochine française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Indochine française" or dc.contributor adj "Indochine française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6451340d/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6451340d/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6451340d/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6451340d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6451340d
Facebook
Twitter