Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 novembre 1928 12 novembre 1928
Description : 1928/11/12 (A29,N168). 1928/11/12 (A29,N168).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451337x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 168
LE NWHRO 110 OHKTIMM --
LUNDI SOIR, 12 NOVEMBRE 1928.
JWMALJPOTIDIEN
Réduction & Administration :
ln, m a
PARIS O-)
VÉLÉPN* 1 iJOÛVMi 1MI
.ab alcamwau 47-M
Les Annales Coloniales
Cil fMMMMMM et réelames «ont rque au
bureau du tournai.
DIRECTEURS t Marcel RU&DEL et L>G. THÉBAULT
Tous les articles publié. dans noiyêiàSnal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALU.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré,*
Ua an 6 Moie 8 Neil
Franco et
Colooiea 120 U s as*
ttra"",.. 180 » tOO » M »
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poste.
PALUDISME
̃ >< w t m •
C'est une étude très intéressante que cette
uu'a publiée le docteur Pitti Ferrandi, inspec-
teur d'hygiène de la Corse. Elle a pam dans
une magnifique brochure illustrée, éditée par
"Office National d'Hygiène Sociale, et qui
is* appelle L>' Effort de la Fronce en faveur de
fHygiène. L'étude porte ce titre : « L'Hy-
kiéniste et le Paludisme ». -
Elle est pleine d observations précieules,
pour le Français moyen, comme on dit de nos
jours, ou, si l'on veut, pour tous ceux qui n'ont
pas usé leurs fonds de culottes sur les bancs de
la Faculté de Médecine. M. l'Inspecteur
d'hygiène de la Corse est bien placé pour
mesurer les effets terribles du fléau. J'ai gardé,
pour ma part, des souvenirs pénibles de cer-
taines parties de la côte Est, de villages en-
tiers ravagés par le mal, de populations déci-
mées, d'hommes vieillis avant la fleur de I âge,
de femmes décharnées, édentées, blêmes et
tremblantes. Affreuses visions ! ,
Le docteur constate avec juste raison que les
préoccupations gouvernementales vont ail leurs
feu'aux luttes antipaludiques ; qu'un hygiéniste
s intéresse beaucoup moins à lui s'il parle du
lutte antivénérienne, de la lutte antitubercu-
leuse, de la lutte antitrachomateuse, mais qu'on
t'intéresse beaucoup moins à lui s'il parle du
paludisme. C'est probablement parce que, sauf
en des Trégions que je connais bien, le palu-
disme ne menace pas la métropole. Mais même
en Corse, où la syphilis est infiniment moins
désastreuse que le paludisme, le Gouvernement
a créé de nombreux dispensaires antivénériens
avec consultations, hospitalisations, traitements
gratuits ; au contraire, toute l' action contre le
paludisme a été laissée aux soins des autorités
locales, aidées, il est vrai, depuis quelques an-
nées, par l'Institut Pasteur, la Société des
Nations, la Fondation Rockfeller.
Et pourtant le film édité par cette Fonda-
tion marque sur la sphère par une tache noire
le terrain sur lequel s'étale le paludisme : il
est égal aux trois quarts de la terre. C'est la
maladie la plus répandue dans le monde, celle
qui, tous les ans. fait le plus de victimes. Je
pie crois pas que le Français « qui ignore la
géographie » ignorât, avant la guerre, ce
au était le paludisme, et qu'il ait fallu renvoi
de nos armées en Orient pour mesurer I impor-
tance du mal. Nos coloniaux, depuis longtemps,
en avaient décrit les caractéristiques et il suffi-
sait, à un Français resté en France, de fré-
quenter quelque peu les Français qui avaient
fait un séiour dans nos provinces lointaines, de
vivre à leur côté, de les regarder, pour com-
{tffcndre les ravages de la maladie. Et puis,
a est-ce pas à la France qu'appartiennent les
noms glorieux de ceux qui l'ant combattue
avec Succès, de Laveran, qui en a découvert
le germe ; de Pelletier et Caventou, qui en
ont trouvé le remède ? Mais quoi ! Les colonies
c'était bien loin, n'est-ce pas ? Et l'attention
de la France n'était pas encore assez puissam-
ment sollicitée par toutes ces terres qui sont
françaises et que désole le mal qui répand la
terreur. Car c'est lui qui mérite ce nom, plus
encore que l'autre, ne serait-ce que parce qu'il
ne désarme jamais, et qu'il tue sans trêve ni
merci, ou qu'il fait souffrir inexorablement tant
de malades épuisés.
Je renvoie - à cette étude et à d'autres du
même genre ceux qui veulent connaître la des-
cription de la maladie et son germe, et la façon
dont elle se propage. Pour en venir à bout, les
malarioloques, qui, sous un nom cocasse, sont
des bienfaiteurs de l'humanité, ont montré qu'il
fallait « rompre la chaîne », c'est-à-dire dé-
truire l'hématozoaire dans le sang, par la qui-
nine, remède essentiel dans tout pays impaludé.
remède quotidien dont tout le monde doit faire
usage, soit à doses élevées pour guérir, soit à
doses plus faibles pour être épargné ; c'est-à-
dire aussi se protéger contre l'anophèle. Volant,
on l'atteint difficilement ; on ne peut que se
garantir par des moustiquaires ou des treillages
métalliques (encore cela n'est-il pas suffisant, et
nous savons fort bien par l'expérience que ces
hôtes malfaisants arrivent parfois à déjouer tou-
tes les précautions) ; à l'état de larve éclose
dans l'eau, il est recommandé de le détruire, en
se servant de plusieurs procédés indiqués par la
science ; mais comment fixer le périmètre de
préservation ? Quand l'anophèle vole dans une
région où il rencontre facilement des hommes
et du bétail, il ne se donne pas la peine de
faire des randonnées de plus d'un kilomètre ; il
en fait de huit kilomètres dans les cas contraires.
Un procédé que le docteur trouve excellent
est d'installer des étables autour des maisons.
Quand l'anophèle rencontre un animal au re-
pos et dans un endroit à l'abri du vent, l'ex-
crément de la terre consent à le piquer, et on
peut même, paraît-il, le persuader à la longue
que cela vaut mieux ainsi ; à partir de ce mo-
ment, l'homme est à l'abri derrière « un rideau
protecteur ». La chaîne est rompue, et cest
par ce procédé qu'on a pu assainir certaines
régions de France et d'Italie.
Je le crois, puisque je l'ai lu, et si ce résul-
tat est scientifiquement établi, je consens à ne
pas prêter l'oreille au protestations de la So-
ciété Protectrice des Animaux, si elle s'avisait
d'en faire. Mais j'ai quelque idée que d'autres
méthodes sont plus efficaces. Le paludisme est
défini par le docteur une maladie sociale, c est-
à dire qu'on ne peut terrasser que si toutes les
activités sociales collaborent en vue de cette
fin. Le médecin, l'ingénieur, l agriculteur,
l'économiste, tous doivent unir leurs efforts
dans une direction précise, énergique. L'ingé-
nieur, par les travaux d'hydraulique agricole
dont j'ai parlé ; le laboureur, en rendant le
sol fertile ; l'économiste, en travaillant à ren-
dre 'la production méthodique, la distribution
rationnelle, la consommation régulière ; l'archi-
tecte en bâtissant des maisons, dignes de ce
nom, à la place des cases malpropres où grouil-
lent parents, enfants et animaux dans une pro-
miscuité malsaine ; l'instituteur, en élevant les
élèves de façon qu'ils observent les lois de
l'hygiène ; etc., tous participent à la lutte contre
le paludisme, et, ri chacun à son poste fait
tout son devoir, le progrès est certain et la vic-
toire poaible.
Qu'est-ce à être sinon que le paludisme
reculera dans la mesure où s'exercera notre mis-
sion civilisatrice ? Paludisme, maladie des ter-
res abandonnées : définition forte et vraie. La
grande tache noire se rétrécira quand les terres
seront cultivées, les indigènes mieux vêtus et
mieux nourris, les enfants moins ignorants.
Mari* JtoMtaH,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des Colonies.
i
AU CONSEIL D'ETAT
Rejet de la requête d'un officier
d'administration de Meknès
Le Conseil d'Etat vient de juger une
affaire, qui, certainement, retiendra l'atten-
tion des ofticiers d'administration des Colo-
nies.
Voici ce dont il s'agit. :
Le 21 novembre 1920, KI. Gautier, officier
d'administration principal, succédait à l'of-
ticier d'administration Vasseur, comme ges-
tionnaire des subsistances militaires de
Meknès. Il donna bien décharge à son pré-
décesseur du compte matières et de l'argent
en caisse, mais il ne prit aucune disposition
au sujet de la balance du « doit et de
l'avoir », laquelle ne pouvait être établie
au moment de la transmission des services.
Cette balance fut, cependant, établie, mais
quelques mois après. C'est alors que fut
constaté un déficit de 3.811 francs. Le Mi-
nistre de la Guerre ayant mis t.cllc diffé-
rence à la charge de M. Gautier, ce dernier
introduisit une requête au Conseil d'Etat
aux fins d'obtenir l'annulation de la décision
du Ministre de la Guerre. Les raisons pour
lesquelles le Ministre avait mis ledit déficit
à la' charge du requérant doivent être signa-
lées. C'est ainsi que tout gestionnaire - en-
trant en fonctions doit tout d'abord compren-
dre dans l'inventaire, sans exception aucune,
les ,-all'urs,denrées et matières qui composent
V avoir de la gestion; saut à formuler des
réserves sur les éléments de cet avoir lors-
qu'il ne peut les contrôler;. en prenant
possession des fonctions de gestionnaire des
subsistances à Meknès, le requérant n'a
formulé aucune réserve au sujet des denrées
et matières inventoriées que lui laissait son
prédécesseur, non plus qu'au sujet des fonds
déclarés en caisse à lui remis et desquels il
résultait Je solde créditeur ou débiteur de la
gestion antérieure.
- Le Conseil d'Etat appelé à statuer n'a pu
se prononcer sur le fond attendu que la
requête de M. Gautier ayant été présentée
sans le ministère d'un avocat au Conseil
d'Etat doit être icjetée comme non reccvable.
Rejet de la requête d'un professeur
au Lycée tte Fort-de-Ifance
Le Ministre des Colonies ayant, par déci-
sion, rejeté la demande de reclassement for-
mulée par M. Héthel, chargé de cours au
Lycée de Fort-de- France (Martinique), ce
dernier avait introduit une requête au Con-
seil d'Etat aux fins d'obtenir ledit reclasse-
ment par application des décrets des 10 mars
1923 et 8 avril 1924.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
M. Hethel et ce, pour les motifs entre autres,
suivants :
Le décret du 10 mars 1923, dans ses
articles 13 et 14, rétablit à compter du
ier juillet 1921, les règles relatives à l'incor-
poration dans le cadre local des fonctionnai-
res de l'enseignement détaches des cadres
métropolitains. 11 indique les conditions gé-
nérales dans lesquelles le reclassement des
fonctionnaires détachés, avant &on applica-
tion, sera effectué dans ledit cadre a compter
du i,r juillet 1919; date à partir de laquelle
cette incorporation ne devait plus avoir lieu,
en vertu du décret du 27 juin 1921. 11 con-
fère ainsi, au Ministre des Colonies, le droit
de déterminer les mesures transitoires que
pourrait nécessiter ce reclassement;
Mais il ne résulte pas de ces dispositions
ayant pour objet de maintenir lors de la re-
vision des traitements les avantages que leur
régime spécial pouvait normalement com-
porter pour les intéressés, que les fonction-
naires détachés avant le Ier juillet 1919 aient
dû être reclassés à cette date d'après le trai-
tement de leur grade métropolitain ;
Dès lors, en décidant que leur reclas-
sement serait fait sur la bass du traitement
dont ils jouissaient dans la colonie le
30 juin 1919, le Ministre des Colonies n'a pas
excédé les pouvoirs qui lui étaient conférés.
L'article 2 du décret du 8 avril 1924 n'a
entendu viser que l'es détachements pronotu
des à partir du ior juillet 1919; dès lors, le
requérant qui est en fonction à la Martinique
depuis 1911 n'est pas fondé à soutenir que
son ancienneté dans la classe obtenue au
ior juillet 1919 devait être calculée en tenant
compte de celle qu'il avait alors dans son
grade métropolitain.
Tels sont les motifs pour lesquels le
Conseil d'Etat a rejeté la requête de M. Be-
thel.
.el..
«
1
AU SOUDAN FRANÇAIS
La mise en eau du calai de Sotaba
.,.
Le canal de Sotuba, dont le but principal
fcst d'assurer l'irrigation des terrains compris
sur la rive droite du Niger entre Bamako et
la rivière Faya et qui mesure déjà 22 kilo-
mètres, a été mis en eau le 17 octobre 1928
sur une longueur de 15 kilomètres.
l.es dimensions de cet ouvrage qui sont de
16 m. 50 de largeur on plafond et de 1 m. 50
de profondeur peuvent permettre ta naviga-
tion de la plus grosse batellerie du Niger et
ce canal assurera dans l'avenir la communi-
cation entre les deux biefs navigables du
Niger, séparés actuellement par le seuil de
Sotuba.
Le ravitaillement des chantiers pour la
continuation des travaux d'irrigation se fait
d'ores et déjà par cette voie navigable arti-
ficielle depuis Bamako jusqu'à la vallée de
la Koba.
Lyavre de M. Léon Perrier
»♦»
pi
M. Léon Perrier quitte le mirnt-
tire des Colonies après trois tp8 1ft
travail.
Je ne veux pas le laisser partir de la rue
Oudinot sans rappeler en quelques lignes
l'oeuvre solide, bien charpentée qu'il a ac-
complie pendant cette période. longue pour
un ministre.
A la vérité M. Léon Perrier ne comptait
pas durer si longtemps. Arrivé au ministère
des Colonies dans le cabinet Painlevé en
novembre 1925, il avait cédé aux sollicita-
tions du Président du Conseil, pensant faire
un stage de quelques semaines. le me rap-
pelle la visite que je lui ai faite le lendemain
de la chute de ce cabinet vingt-lruit jours
après sa naissance. Il m'a dit ; « le m'en
vais, ma tâche est finie avant d'avoir com-
mencé », mais je lui ai répliqué: « Ne croyez
pas cela mon cher ministre vous êtes ici
peut-être pour beaucoup plus longtemps que
vous ne le croyez..
Les événements m'ont donné raison. Les
cabinets tombaient comme des châteaux de
cartes, M. Aristide Briand succédait à M.
Aristide Briand, M. Léon Verrier restait
toujours.
Travailleur infatigable, universitaire de
race il se mettait rapidement au courant des
grandes questions coloniales les assimilait
rapidement et trouvait les solutions satisfai-
sant Vintérêt général.
Rien, au cours de ces trois années, de ce
qui est colonial ne lui a été indiffèrent ;
tes problèmes bancaires, les questions agri-
coles, les grands travaux publics, le divelop-
pement de Vélectrification dans les colonies,
Vassistance médicale et Vhygiène pour les
indigènes, il a apporté sa sollicitude dans
ces domaines infiniment variés avec une té-
nacité, une compréhension, une loyauté et
une probité, auxquels tous, sans distinction
de parti se sont plus à rendre hommage.
Il n'a pas négligé davantage VExposition
coloniale de 193t. à laquelle, dans la me-
sure où le rôle dit Ministre des Colonies pou-
vait être efficace, il n'a jamais rien Tf/USt.
Enfin, personne avant lui, aucun ministre
des Colonies tir s est révélé, mente parmi ceux
qui avaient- une expérience coloniale soi-di
sant plus grande, propagandiste aussi actif.
Il fut, aux quatre coins de la France, un
véritable Pierre l'Ermite de cette nouvelle
croisade.
Grâce à lui, des centres coloniaux ont été
créés un peu partout et là où des initiatives
privées furent créées ce ne fut jamais en
vain que l'on fit appel à sa bonne volonté.
M. Léon Perrier quitte le Ministère regret.
té de tous les coloniaux qui Vont, vu à I'oett-
vre. Il peut- être certain que si les hasards de
la politique le font un jour revenir rue
Oudinot, il laissera un nom dans les fastes
des Ministres coloniaux qui ont dirigé ce
grand département depuis sa création au
Pavillon de Flore.
iRfawrcct Ruedl.
f
M. ANDRÉ MAGINOT
4 1
Le nouveau ministre des Colonies, M. Ma-
pinot, est né le 17 février 1877 à Paris Au-
diteur au Conseil d'Etat, directeur de 1 Inté-
rieur au gouvernement général de l'Algerie,
M. Maginot a été élu député de la Meuse
comme républicain pour la première fois < n
avril 1910 contre M. 1" erretti, député sortant,
nationaliste. 11 a toujours été réélu depuis.
Sous-secrétaire d'Etat à la Guerre dans le
cabinet Doumergue, de décembre 1913 a juin
1914, M. Maginot, parti à la mobilisation
comme simple soldat, fut grièvement blessé
et reçut la médaille militaire et la Croix de
la Légion d'honneur.
Ayant repris sa place à la Chambre, M.
Maginot fut ministre des Colonies dans le
cabinet Ribot en 1917, ministre des Pensions
dans les vabinets Millerand, Leygues et
Briand, puis ministre de la Guerre et des
Pensions dans le cabinet Poincaré constitué
le 16 juillet 1922. Il conserva ce portefeuille
dans le cabinet François-Marsal.
M. Maginot, qui fut élu président de la
Commission de l'armée au début de la légis-
lature, avait fondé, à la Chambre, le groupe
d'action démocratique et sociale.
L'aide à la Guadeloupe
Un geste de solidarité
A l'usine des pièces détachées des Etablis-
sements Peugeot, une souscription en faveur des
sinistrés de la Guadeloupe, victimes du récent
cyclone qui a dévasté cette colonie, a été ou-
verte dans les services dépendant de la comp-
tabilité.
Cette souscription a rapporté la somme de
575 francs, qui sera remise au trésorier du Co-
mité national de secours aux colonies.
L'Aviation Coloniale
Reine et Serre
Hier matin, dans une réunion touil
intime l't. Ivès eordinlo, les Associations dos
membres de, la Légion d'honneur décorés
au péril do leur vie e|. des Croix do Feu onl
reçu à. leur siège social, 11, rond-poinl des
Champs-Elysées, tes aviateurs ileine et
Serre. Au nnm dn leurs camarades, MM.
Coslos et d'IÎ'.u ui,v oui ftOuhailô la bienve-
nue aux deux rescapés, qui, en lormos
tmns, ont remercié tes deux Associa lions
d'être intervenues efficacement, auprès des
Pouvoirs publics pour hàtcr leur lihération,
Aviation et automobilisme
Le major C.ampbell et le capitaine Joncs,
qui à bord de leur avion avaient quitté
Ornn hier à R h. 15 sont arrivés le môme
jour à Colomb-Béchar, à 13 h. 30.
LE NOUVEAU MINISTÈRE
t..
f .:1-
M. Raymond Poincaré a achevé hier, jour anniversaire de l'Armistice, la constitutio
4* nQUVfiMn .mimstèu^ ^ms lequel il assume la présidence sans portefeuille. .-:..> » -
Le Cabinet se présente comme suit :
MM.
Présidence du Conseil (sans POINCARE, sénateur de la Meuse (union républicaine).
portefeuille)
Finances ',. Henry CHERON, sénateur du Calvados (union républi-
caine).
Justice .:.;.:-_ BARTHOU, sénateur des Basses-Pyrénées (union démo-
cratique radicale).
Affaires étrangères BRIAND, député de la Loire-Inférieure (républicain so-
cialiste).
Intérieur \IO!'o.h. André TARDIEU, député de Belfort (républicain de gau-
che). *
Guerre ",.. PAINLEVE, député de l'Ain (républicain socialiste).
Marine Georges LEYGUES, député de la Haute-Garonne (répu-
blicain de gauche).
Instruction publique :. Pierre MARRAUD, sénateur du Lot-et-Garonne (gauche
démocratique).
Travaux publics FORGEOT, député de la Marne (républicain socialiste).
Commerce, .,., G. BONNEFOUS, député de Seine-et-Oise (union répu-
blicaine démocratique).
Agriculture Jean HENNESSY, député de la Charente (républicain
socialiste).
Colonies MAGINOT, député de la Meuse (action démocratique et
sociale).
Travail,. LOUCHEUR, député du Nord (gauche radicale).
Pensions ANTERIOU, député de l'Ardèche (républicain socialiste).
Air LAtTl{ET-EYNAC, député de la Haute-Loire (gauche
radicale).
SOUS.SSCHÉTAIH£8 D'ÉTAT t
Travail ,"",o. UBERKIRCH, député du Bas-Rhin (unijm républicaine
, démocratique).
'r'di(catioit ph),siqite 111- -NRY-PAI-1--
Education physique HENRY-PATE, député de Paris (indépendant de gauche).
P. T. T..,..,. GERMAIN-MARTIN, député de l'llérault (gauche ra-
dicale).
Enseignement technique et
Beaux-Arts André FRANÇOIS-PONCET, député de Paris (actioi
démocratique et sociale).
Les groupes dans le Ministère
.1.
Quatre sénateurs font partie du cinquième
ministère Poincaré :
MM. Raymond Poincaré, sénateur de la
Meuse et Henry Chéron, sénateur du Cal va-
dos, appartiennent à l'Union républicaine du
Sénat (83 membres).
M. Louis Barthou, sénateur des Basses,
Pyrénées, à l'Union démocratique et radi-
cale (29 membres).
M. Pierre Marraud, sénateur du Lot-et-
Garonne, à la Gaucho démocratique et radi-
cale (14S membres).
La droite (o membres), la Gauche républi-
caine (23 membres), les socialistes S.F.I.O.
(15 membres) et les non inscrits (6 membres)
ne sont pas représentés.
Les groupes représentés à la Chambre
sont :
L'UNI0 RÉPUBLICAINE (103 membres) :
MM. Georges lionnefous, député de
Seine-et-Oise, ministre du Commerce, et
Alfred Oberkich, député du Bas-Rhin, sous-
secrétaire au ministère du Travail et de
l'Hygiène, au total i ministre et 1 sous-se-
crétaire d'Etat.
L'ACTION DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE (29
membres) :
MM. André Maginot, député de la Meuse,
ministre des Colonies et François POIlCet,
député de Paris, sous-secrétaire d'Etat à
l'Enseignement technique et aux Beaux-
Arts, au total un ministre et un sous-secré-
taire d'Etat.
LE (iRot:}>": DES INDÉPENDANTS DF GAUCHE
(15 membres) :
M. Henry Paté, député de Paris, sous-se-
crétaire d'Etat à l'Education Physique, au
total un sous-secrétaire d'Etat.
LE (ROlPI': DE I.A GAUCHE RADICALE (53
membres) :
MM. Louchcur, député du Nord, ministre
du Travail et de l'Hygiène; l.tlIa(,IlI-/'yllflc.
député de la il-iiiiistre de l'Air,
et Germant Martin, député, de l'Hérault,
sous-secrétaire d'Etat aux P.T. T., au total
deux ministres et un sous-secrétaire d'Etat.
LE I.R membres)
MM. Antèriou, député de l'Ardèclie, mi-
nistre des Pensions; Aristide Priand. député
de la Loire-inférieure, ministre des AtTaires
étrangères ; fean IIennessy, député de la
Charente, ministre de l'Agriculture ; Paul
Prudent Painlevé, député de l'Ain, ministre
de la Guerre ; Pierre Forgeot, député de la
Marne, ministre des Travaux publics. Au
toLll, cinq ministres.
Fait à noter : le Cabinet compte 19 mem-
bres dont 4 sous-secrétaires d'Etat et le
groupe républicain socialiste : 18 membres
dont 5 ministres.
GROUPE RÉPUBLICAIN DE GAUCHE (64 mem.
bres)
MM. André Tardieu, député de Belfort,
mil istrc de l'Intérieur; Georges Leygues,
(léi uté du Lot-et-Caronnc, ministre de la
Marine. Au total, deux ministres.
le groupe des démocrates populaires
(If) membres), le groupe de la Gauche unio-
niste et sociale (M. Franklin-Bouillon) (18
membres), le groupe du parti républicain so-
cialiste et socialiste français (13 membres,
le groupe du parti socialiste (100 mem-
bres) et le groupe républicain radical et ra-
dical-socialiste (125 membres), les députés qui
n'appartiennent à aucun groupe (54 mem-
bres) et le groupe communiste (10 membres),
sont en dehors de la combinaison ministé-
rielle.
Transmission de pouvoirs
Ifl
M. André Maginot, le nouveau ministre des
Colonies, est venu aujourd'hui au Ministère
des Colonies. M. Léon Perrier lui a transmis la
direction des services.
M. Léon Perrier quittera Paris jeudi pro-
chain pour Genoble où il recevra tes sojjjs que
nécessite la blessure de son bras. Le plâtre qui
réduit actuellement sa fracture sera enlevé et
probablement remplacé par un plus léger.
Le sénateur de l' I sère rentrera à Paris au dé-
but de la semaine prochaine.
PHILATÉLIE ,
L'Exposition philatélique de Dijon, qui
doit se tenir jusqu'au 14 novembre, s'est ou-
verte hier au palais des ducs de Bourgogne.
L alimentation en eau potable
da port de Dakar
i 1
Il suffira à nos lecteurs de se reporter à ce
que nous avons publié sur l'organisation et l'ou-
tillage du port de Dakar pour juger à sa valeur
1^ campagne de dénigrement menée par des
concurrents étrangers, campagne tendant à insi -
nuer qae Dakar ne serait pas susceptible de
fournir l' eau en quantité suffisante aux navires
et que, de plus, la qualité serait foin d'être sans
reproches.
Nous savons, en effet, les efforts qui ont
été fournis à Dakar pour assurer aux navires fré-
quentant le port les quantités d'eau potable
nécessaires à leur ravitaillement.
Cette question de l'alimentation en eau a été
résolue de façon à compléter les avantages que
les nouveaux et importants travaux du port vont
offrir aux bateaux, cargos, transports et long-
courriers.
Le développement du port de commerce de
Dakar s' accentue chaque jour, le nombre des
navires, le tonnage des marchandises embar-
quées et débarquées croissent dans une propor-
tion sensible.
Nous avons été les premiers à s ignaler tous
ces signes de prospérité. Mais, s'ils ont pu ré-
jouir les Français, ils n'ont pas été sans émou-
voir les dépendances étrangères, voisines de nos
possessions de l'A. O. F., dont les ports à grand
trafic craignent la concurrence redoutable de
Dakar, tels Saint-Vincent aux îles du Cap-
Vert, d'une part, Ténériffe et Las Palmas
dans les îles Canaries, d'autre part.
Répondant à M. Turbé, président de la
Chambre de Commerce de Dakar, qui avait
attiré son attention sur cette campagne, M. le
Gouverneur Vadier, administrateur de la cir-
conscription de Dakar et dépendances, lui a
rappelé que, grâce aux conduites de refoule-
ment, les navires sont toujours certains d'être
servis par priorité, quelle que soit la quantité
demandée. Il a été, en effet, distribue jusqu'à
2.500 mètres cubes dans une même journée
sans que personne en ait souffert. La moyenne
journalière se tient aux environs de 600 mètres
cubes. Le Service des Eaux est en mesure de
faire face du jour au lendemain à une demande
double - et même triple de - ce chiffre.
D'ailleurs et pour éviter un à-coup du fait
d'accident aux conduites de refoulement, deux
citernes de 1.800 mètres subes chacune sont te-
nues constamment pleines et équipées avec de
puissantes pompes à la disposition exclusive du
port. En outre, des travaux sont en cours tendant
à spécialiser pour les besoin des navires le ré-
servoir des Madeleines II, d'une contenance de
3.500 mètres cubes en charge. Cette réserve
nouvelle sera constituée dans le courant du pre-
mier trimestre 1929. Le port disposera ainsi en
permanence d'un volant de plus de 7.000 mè-
tres cubes, soit dix jours d'eau. Les centres de
captage peuvent fournir, si besoin est et sans
construction d'ouvrages supplémentaires, de
6.000 à 7.000 mètres cubes par jour en toute
saison et l'étendue de la nappe du point B per-
met. en y forant de nouveaux puits, de porter
aisément ce total à tel chiffre que l' on voudra.
A titre d'indication, la consommation de la
ville ne dépasse pas 4.500 mètres cubes.
Quant à la qualité de l'eau, tes analyses fai-
tes à Paris en présence du chef des Travaux
Publics de l'A.O.F., sur de l'eau prélevée en
plein hivernage, ont prouvé qu' elle ne contient
aucun bacille et ne saurait être la cause d'épi-
démie, à moins qu' e lle soit contaminée après
distribution, du fait de la malpropreté des ré-
servoirs.
--- 4,»
La grève des dockers de Bordeaux
«♦«
Les membres du syndicat des bois men-ains
viennent de décider de se mettre en grève par
solidarité avec les dockers et les transporteurs
camionneurs.
Cela fait donc trois corporations en grève jus-
qu'à présent.
Y a-t-il lieu d'accorder
des concessions rizicoles ?
Par LE TAY.
Le colon français, généralement, est juste
et même bienveillant envers la main-d'œu-
vre indigène qu'il emploie. D'autre part,
au Tonkin, celle-ci se recrute parmi des ra-
ces profondément imbues du sens des hié-
rarchies nécessaires. Comment se fait-il que
trop fréquemment il faille noter, entre co-
lon et main-d'œuvre, certaines frictions de
nature à perpétuer des malentendus regret-
tables ? La diiférence des langages et des
mentalités pourrait, si l'on n'y prenait
garde, les envenimer et leur prêter une cou-
leur politique qu'ils n'ont certainement pas
à l'heure actuelle.
Un grief fréquemment invoqué par les
Chambres d'agriculture vise la rupture du
contrat de travail par les métayers des plan-
tations : ces gens, parfois, disparaissent en
emportant les avances consenties par le
planteur, en argent, ou en nature. Passons,
pour l'instant (quoique cela 5e soit vu l') sur
le cas où ces abus de confiance ne sont que
la conséquence d'agissements répréhensibles
de certains employeurs. Ne retenons tout
d'abord que le cas du malheureux colon qui
n'a rien à se reprocher, qui a tenu tous ses
engagements, et qui voit néanmoins sa terre
abandonnée, souvent au moment le plus
inopportun.
Eh bien, sans tenter de justifier nos indé-
licats compatriotes, nous disons et préten-
dons prouver que la faute initiale incombe
au Protectorat qui, n'ayant pas su prévoir,
n'a pas su administrer.
Neuf fois sur dix, les mécomptes de cette
nature se produisent sur des concessions
et, quatre-vingt dix-neuf fois sur cent, sur
des concessions aniémgées en rizières : c'est
d'ailleurs surtout sur ce genre d'cxploita-
tions que joue le système du métayage ; les
autres notamment celles coinpiantées en
cultures rifhes préfrrent rémunérer le
travail agricole à la tâche ou à IcI journée.
Aussi, quoique les cultures riches puissent,
pour des causes toutes naturelles, pâtir
d'une insuffisance numérique de la main-
d'uuivre (mais, dirait Kipling, c'est une au-
tre histoire.) du moins seuls les colons pos-
sesseurs de rizières souffrent chroniquenient
de l'état de choses signalé plus haut.
Les indigènes employés ur les rizières
sur les rizières concédées seraient-ils ani-
més d'un plus mauvais esprit que leurs con-
génères utilisé? ailleurs? Cela n'est pas sou-
tenable : il y a autre chose, évidemment.
Pour comprendre la situation, il faut
considérer comment furent octroyées les
premières concession*. La piraterie était
vaincue, tes bandes chinoises expulsées. Les
populations en fuite avaient été
regagner leurs villages et leurs rizières.
Quelques groupes seulement étaient reve-
nus. Les superficies désertes restaient donc
bien « vacantes et sans maîtres ». Au point
de vue annamite, c'était légal. Personne
n'en payant plus, depuis de longues années,
l'impôt foncier' Peut-être les piemiers re-
présentants de la République eussent-ils été
inspirés d'une façon plus conforme à la po-
litique traditionnelle de leur pays en résol-
vant le problème non pas en droit étroit,
mais en équité pure.
11 n'en fut rien, malheureusement, et i'on
distribua des milliers d'hectares, souvent
aux premiers venus.
Pourtant, quel qu'il fut, par sa présence
seule (c'est un fait indéniable) le colon
français rassurait alors les populations. Les
émigrés se mirent à réintégrer leurs villa-
ges. D'autres indigènes, moins en mesure
qu'eux, d'étahlir leurs origines, les sui-
vaient, qui ne furent pas les derniers à re-
garder d'un «eil d'envie 1 OH belles rizières
toutes prêtes à la culture dont le Protectorat
venait de di>po>er d'un M'ait de plume.
Mais un Kuropéen, même agriculteur
professionnel, même :--lIr un tout petit do-
maine et quelle que soit sa bonne volonté,
se trouve dan:- lïmp(¡:">:-ihilit( ladicde de
cultiver lui-même une rizière. Non seule-
ment la main-d'o-uvre, mai-, encore la direc-
tion et même les méthodes (disons, si vous
voulez, les routines purement indigènes
s'imposent absolument à lui, sous peine de
graves déconvenues, parmi lesquelles l'im-
po-sibilité de joindre les deux bouts. Qu'on
songe aux résultats pécuniaires des stations
expérimentales officielles des services agri-
coles.
Donc, la remise en état et en valeur des
rizières en jachère fut confiée par tes
concessionnaire-, aux habitants des village*
proc hes, c'est-à-dire à ceux-là même qui
prétendaient, et certains non sans raison,
descendre des légitimes possesseurs du sol !
Qui ne voit à quel point la îéussite du
colon se trouvait hypothéquée? Qui s'éton-
nerait des difficultés qui surgirent, des
conflits qui motivèrent 'l'intervention, non
seulement des tribunaux, m.us finalement
du pouvoir politique? L'Administration dut,
a maintes reprises, consentir de lourds sa-
crifices pour fairt restituer aux indigènes la
propriété de terres sur lesquelles ils
n avaient été installés qu'en qualité de mé-
tayers? C'était une question de. justice, non
moins que d'ordre public.
11 ne faut pas cioire qu'il s'agisse là de
situations qui ne se représenteront plus car
le colon recule devant les frais qu'entraî-
nerait l'aménagement, en rizières de terrains
non préparés. Défricher ne serait rien; mais
il faudrait aplanir, étayer, irriguer. en
parfait, accord avec les voi-ins d'amont et
d'aval. Ce qu'a pu faire l'ancienne société
annamitCjà la fois communautaire et corvéa-
ble à merci sous la poigne de ses manda-
rins, serait à l'heure a< nielle infiniment
onéreux et délicat. Aussi le colon est-il à
1 affût de? anc ienne^ rizières, abandonnées,
envahies par la brousse, qu'il n'v a plu>
qu a nettoyer des végétations spontanées,
saMs travail de terrassement. Ce «ont le*
tcriruns de. cette sorte qtr' le Protectorat lui
concède et, nous le pioclamons, qu'il a le
plus grand tort de lui concéder. Car, recru-
tes dans le voisinage ou amenés de régions
";lIrpt'llplt;l',. les métayers installés sur 1.,
lieux par le concessionnaire finiront toujours
par se croire exploités par lui. Comme tout
paysan, le paysan tonkinois ot possédé d'un
amour presque maladif pour la glèbe
qu'il féconde. De plus, la coutume et la loi
l'ont habitué depuis longtemps à devenir,
presque sans autre formalité que le paiement
de l'impôt foncier, le poseesscu.' effectif du
«ol qu'il a défriché. Evidemment le conces»
LE NWHRO 110 OHKTIMM --
LUNDI SOIR, 12 NOVEMBRE 1928.
JWMALJPOTIDIEN
Réduction & Administration :
ln, m a
PARIS O-)
VÉLÉPN* 1 iJOÛVMi 1MI
.ab alcamwau 47-M
Les Annales Coloniales
Cil fMMMMMM et réelames «ont rque au
bureau du tournai.
DIRECTEURS t Marcel RU&DEL et L>G. THÉBAULT
Tous les articles publié. dans noiyêiàSnal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALU.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré,*
Ua an 6 Moie 8 Neil
Franco et
Colooiea 120 U s as*
ttra"",.. 180 » tOO » M »
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poste.
PALUDISME
̃ >< w t m •
C'est une étude très intéressante que cette
uu'a publiée le docteur Pitti Ferrandi, inspec-
teur d'hygiène de la Corse. Elle a pam dans
une magnifique brochure illustrée, éditée par
"Office National d'Hygiène Sociale, et qui
is* appelle L>' Effort de la Fronce en faveur de
fHygiène. L'étude porte ce titre : « L'Hy-
kiéniste et le Paludisme ». -
Elle est pleine d observations précieules,
pour le Français moyen, comme on dit de nos
jours, ou, si l'on veut, pour tous ceux qui n'ont
pas usé leurs fonds de culottes sur les bancs de
la Faculté de Médecine. M. l'Inspecteur
d'hygiène de la Corse est bien placé pour
mesurer les effets terribles du fléau. J'ai gardé,
pour ma part, des souvenirs pénibles de cer-
taines parties de la côte Est, de villages en-
tiers ravagés par le mal, de populations déci-
mées, d'hommes vieillis avant la fleur de I âge,
de femmes décharnées, édentées, blêmes et
tremblantes. Affreuses visions ! ,
Le docteur constate avec juste raison que les
préoccupations gouvernementales vont ail leurs
feu'aux luttes antipaludiques ; qu'un hygiéniste
s intéresse beaucoup moins à lui s'il parle du
lutte antivénérienne, de la lutte antitubercu-
leuse, de la lutte antitrachomateuse, mais qu'on
t'intéresse beaucoup moins à lui s'il parle du
paludisme. C'est probablement parce que, sauf
en des Trégions que je connais bien, le palu-
disme ne menace pas la métropole. Mais même
en Corse, où la syphilis est infiniment moins
désastreuse que le paludisme, le Gouvernement
a créé de nombreux dispensaires antivénériens
avec consultations, hospitalisations, traitements
gratuits ; au contraire, toute l' action contre le
paludisme a été laissée aux soins des autorités
locales, aidées, il est vrai, depuis quelques an-
nées, par l'Institut Pasteur, la Société des
Nations, la Fondation Rockfeller.
Et pourtant le film édité par cette Fonda-
tion marque sur la sphère par une tache noire
le terrain sur lequel s'étale le paludisme : il
est égal aux trois quarts de la terre. C'est la
maladie la plus répandue dans le monde, celle
qui, tous les ans. fait le plus de victimes. Je
pie crois pas que le Français « qui ignore la
géographie » ignorât, avant la guerre, ce
au était le paludisme, et qu'il ait fallu renvoi
de nos armées en Orient pour mesurer I impor-
tance du mal. Nos coloniaux, depuis longtemps,
en avaient décrit les caractéristiques et il suffi-
sait, à un Français resté en France, de fré-
quenter quelque peu les Français qui avaient
fait un séiour dans nos provinces lointaines, de
vivre à leur côté, de les regarder, pour com-
{tffcndre les ravages de la maladie. Et puis,
a est-ce pas à la France qu'appartiennent les
noms glorieux de ceux qui l'ant combattue
avec Succès, de Laveran, qui en a découvert
le germe ; de Pelletier et Caventou, qui en
ont trouvé le remède ? Mais quoi ! Les colonies
c'était bien loin, n'est-ce pas ? Et l'attention
de la France n'était pas encore assez puissam-
ment sollicitée par toutes ces terres qui sont
françaises et que désole le mal qui répand la
terreur. Car c'est lui qui mérite ce nom, plus
encore que l'autre, ne serait-ce que parce qu'il
ne désarme jamais, et qu'il tue sans trêve ni
merci, ou qu'il fait souffrir inexorablement tant
de malades épuisés.
Je renvoie - à cette étude et à d'autres du
même genre ceux qui veulent connaître la des-
cription de la maladie et son germe, et la façon
dont elle se propage. Pour en venir à bout, les
malarioloques, qui, sous un nom cocasse, sont
des bienfaiteurs de l'humanité, ont montré qu'il
fallait « rompre la chaîne », c'est-à-dire dé-
truire l'hématozoaire dans le sang, par la qui-
nine, remède essentiel dans tout pays impaludé.
remède quotidien dont tout le monde doit faire
usage, soit à doses élevées pour guérir, soit à
doses plus faibles pour être épargné ; c'est-à-
dire aussi se protéger contre l'anophèle. Volant,
on l'atteint difficilement ; on ne peut que se
garantir par des moustiquaires ou des treillages
métalliques (encore cela n'est-il pas suffisant, et
nous savons fort bien par l'expérience que ces
hôtes malfaisants arrivent parfois à déjouer tou-
tes les précautions) ; à l'état de larve éclose
dans l'eau, il est recommandé de le détruire, en
se servant de plusieurs procédés indiqués par la
science ; mais comment fixer le périmètre de
préservation ? Quand l'anophèle vole dans une
région où il rencontre facilement des hommes
et du bétail, il ne se donne pas la peine de
faire des randonnées de plus d'un kilomètre ; il
en fait de huit kilomètres dans les cas contraires.
Un procédé que le docteur trouve excellent
est d'installer des étables autour des maisons.
Quand l'anophèle rencontre un animal au re-
pos et dans un endroit à l'abri du vent, l'ex-
crément de la terre consent à le piquer, et on
peut même, paraît-il, le persuader à la longue
que cela vaut mieux ainsi ; à partir de ce mo-
ment, l'homme est à l'abri derrière « un rideau
protecteur ». La chaîne est rompue, et cest
par ce procédé qu'on a pu assainir certaines
régions de France et d'Italie.
Je le crois, puisque je l'ai lu, et si ce résul-
tat est scientifiquement établi, je consens à ne
pas prêter l'oreille au protestations de la So-
ciété Protectrice des Animaux, si elle s'avisait
d'en faire. Mais j'ai quelque idée que d'autres
méthodes sont plus efficaces. Le paludisme est
défini par le docteur une maladie sociale, c est-
à dire qu'on ne peut terrasser que si toutes les
activités sociales collaborent en vue de cette
fin. Le médecin, l'ingénieur, l agriculteur,
l'économiste, tous doivent unir leurs efforts
dans une direction précise, énergique. L'ingé-
nieur, par les travaux d'hydraulique agricole
dont j'ai parlé ; le laboureur, en rendant le
sol fertile ; l'économiste, en travaillant à ren-
dre 'la production méthodique, la distribution
rationnelle, la consommation régulière ; l'archi-
tecte en bâtissant des maisons, dignes de ce
nom, à la place des cases malpropres où grouil-
lent parents, enfants et animaux dans une pro-
miscuité malsaine ; l'instituteur, en élevant les
élèves de façon qu'ils observent les lois de
l'hygiène ; etc., tous participent à la lutte contre
le paludisme, et, ri chacun à son poste fait
tout son devoir, le progrès est certain et la vic-
toire poaible.
Qu'est-ce à être sinon que le paludisme
reculera dans la mesure où s'exercera notre mis-
sion civilisatrice ? Paludisme, maladie des ter-
res abandonnées : définition forte et vraie. La
grande tache noire se rétrécira quand les terres
seront cultivées, les indigènes mieux vêtus et
mieux nourris, les enfants moins ignorants.
Mari* JtoMtaH,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des Colonies.
i
AU CONSEIL D'ETAT
Rejet de la requête d'un officier
d'administration de Meknès
Le Conseil d'Etat vient de juger une
affaire, qui, certainement, retiendra l'atten-
tion des ofticiers d'administration des Colo-
nies.
Voici ce dont il s'agit. :
Le 21 novembre 1920, KI. Gautier, officier
d'administration principal, succédait à l'of-
ticier d'administration Vasseur, comme ges-
tionnaire des subsistances militaires de
Meknès. Il donna bien décharge à son pré-
décesseur du compte matières et de l'argent
en caisse, mais il ne prit aucune disposition
au sujet de la balance du « doit et de
l'avoir », laquelle ne pouvait être établie
au moment de la transmission des services.
Cette balance fut, cependant, établie, mais
quelques mois après. C'est alors que fut
constaté un déficit de 3.811 francs. Le Mi-
nistre de la Guerre ayant mis t.cllc diffé-
rence à la charge de M. Gautier, ce dernier
introduisit une requête au Conseil d'Etat
aux fins d'obtenir l'annulation de la décision
du Ministre de la Guerre. Les raisons pour
lesquelles le Ministre avait mis ledit déficit
à la' charge du requérant doivent être signa-
lées. C'est ainsi que tout gestionnaire - en-
trant en fonctions doit tout d'abord compren-
dre dans l'inventaire, sans exception aucune,
les ,-all'urs,denrées et matières qui composent
V avoir de la gestion; saut à formuler des
réserves sur les éléments de cet avoir lors-
qu'il ne peut les contrôler;. en prenant
possession des fonctions de gestionnaire des
subsistances à Meknès, le requérant n'a
formulé aucune réserve au sujet des denrées
et matières inventoriées que lui laissait son
prédécesseur, non plus qu'au sujet des fonds
déclarés en caisse à lui remis et desquels il
résultait Je solde créditeur ou débiteur de la
gestion antérieure.
- Le Conseil d'Etat appelé à statuer n'a pu
se prononcer sur le fond attendu que la
requête de M. Gautier ayant été présentée
sans le ministère d'un avocat au Conseil
d'Etat doit être icjetée comme non reccvable.
Rejet de la requête d'un professeur
au Lycée tte Fort-de-Ifance
Le Ministre des Colonies ayant, par déci-
sion, rejeté la demande de reclassement for-
mulée par M. Héthel, chargé de cours au
Lycée de Fort-de- France (Martinique), ce
dernier avait introduit une requête au Con-
seil d'Etat aux fins d'obtenir ledit reclasse-
ment par application des décrets des 10 mars
1923 et 8 avril 1924.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
M. Hethel et ce, pour les motifs entre autres,
suivants :
Le décret du 10 mars 1923, dans ses
articles 13 et 14, rétablit à compter du
ier juillet 1921, les règles relatives à l'incor-
poration dans le cadre local des fonctionnai-
res de l'enseignement détaches des cadres
métropolitains. 11 indique les conditions gé-
nérales dans lesquelles le reclassement des
fonctionnaires détachés, avant &on applica-
tion, sera effectué dans ledit cadre a compter
du i,r juillet 1919; date à partir de laquelle
cette incorporation ne devait plus avoir lieu,
en vertu du décret du 27 juin 1921. 11 con-
fère ainsi, au Ministre des Colonies, le droit
de déterminer les mesures transitoires que
pourrait nécessiter ce reclassement;
Mais il ne résulte pas de ces dispositions
ayant pour objet de maintenir lors de la re-
vision des traitements les avantages que leur
régime spécial pouvait normalement com-
porter pour les intéressés, que les fonction-
naires détachés avant le Ier juillet 1919 aient
dû être reclassés à cette date d'après le trai-
tement de leur grade métropolitain ;
Dès lors, en décidant que leur reclas-
sement serait fait sur la bass du traitement
dont ils jouissaient dans la colonie le
30 juin 1919, le Ministre des Colonies n'a pas
excédé les pouvoirs qui lui étaient conférés.
L'article 2 du décret du 8 avril 1924 n'a
entendu viser que l'es détachements pronotu
des à partir du ior juillet 1919; dès lors, le
requérant qui est en fonction à la Martinique
depuis 1911 n'est pas fondé à soutenir que
son ancienneté dans la classe obtenue au
ior juillet 1919 devait être calculée en tenant
compte de celle qu'il avait alors dans son
grade métropolitain.
Tels sont les motifs pour lesquels le
Conseil d'Etat a rejeté la requête de M. Be-
thel.
.el..
«
1
AU SOUDAN FRANÇAIS
La mise en eau du calai de Sotaba
.,.
Le canal de Sotuba, dont le but principal
fcst d'assurer l'irrigation des terrains compris
sur la rive droite du Niger entre Bamako et
la rivière Faya et qui mesure déjà 22 kilo-
mètres, a été mis en eau le 17 octobre 1928
sur une longueur de 15 kilomètres.
l.es dimensions de cet ouvrage qui sont de
16 m. 50 de largeur on plafond et de 1 m. 50
de profondeur peuvent permettre ta naviga-
tion de la plus grosse batellerie du Niger et
ce canal assurera dans l'avenir la communi-
cation entre les deux biefs navigables du
Niger, séparés actuellement par le seuil de
Sotuba.
Le ravitaillement des chantiers pour la
continuation des travaux d'irrigation se fait
d'ores et déjà par cette voie navigable arti-
ficielle depuis Bamako jusqu'à la vallée de
la Koba.
Lyavre de M. Léon Perrier
»♦»
pi
M. Léon Perrier quitte le mirnt-
tire des Colonies après trois tp8 1ft
travail.
Je ne veux pas le laisser partir de la rue
Oudinot sans rappeler en quelques lignes
l'oeuvre solide, bien charpentée qu'il a ac-
complie pendant cette période. longue pour
un ministre.
A la vérité M. Léon Perrier ne comptait
pas durer si longtemps. Arrivé au ministère
des Colonies dans le cabinet Painlevé en
novembre 1925, il avait cédé aux sollicita-
tions du Président du Conseil, pensant faire
un stage de quelques semaines. le me rap-
pelle la visite que je lui ai faite le lendemain
de la chute de ce cabinet vingt-lruit jours
après sa naissance. Il m'a dit ; « le m'en
vais, ma tâche est finie avant d'avoir com-
mencé », mais je lui ai répliqué: « Ne croyez
pas cela mon cher ministre vous êtes ici
peut-être pour beaucoup plus longtemps que
vous ne le croyez..
Les événements m'ont donné raison. Les
cabinets tombaient comme des châteaux de
cartes, M. Aristide Briand succédait à M.
Aristide Briand, M. Léon Verrier restait
toujours.
Travailleur infatigable, universitaire de
race il se mettait rapidement au courant des
grandes questions coloniales les assimilait
rapidement et trouvait les solutions satisfai-
sant Vintérêt général.
Rien, au cours de ces trois années, de ce
qui est colonial ne lui a été indiffèrent ;
tes problèmes bancaires, les questions agri-
coles, les grands travaux publics, le divelop-
pement de Vélectrification dans les colonies,
Vassistance médicale et Vhygiène pour les
indigènes, il a apporté sa sollicitude dans
ces domaines infiniment variés avec une té-
nacité, une compréhension, une loyauté et
une probité, auxquels tous, sans distinction
de parti se sont plus à rendre hommage.
Il n'a pas négligé davantage VExposition
coloniale de 193t. à laquelle, dans la me-
sure où le rôle dit Ministre des Colonies pou-
vait être efficace, il n'a jamais rien Tf/USt.
Enfin, personne avant lui, aucun ministre
des Colonies tir s est révélé, mente parmi ceux
qui avaient- une expérience coloniale soi-di
sant plus grande, propagandiste aussi actif.
Il fut, aux quatre coins de la France, un
véritable Pierre l'Ermite de cette nouvelle
croisade.
Grâce à lui, des centres coloniaux ont été
créés un peu partout et là où des initiatives
privées furent créées ce ne fut jamais en
vain que l'on fit appel à sa bonne volonté.
M. Léon Perrier quitte le Ministère regret.
té de tous les coloniaux qui Vont, vu à I'oett-
vre. Il peut- être certain que si les hasards de
la politique le font un jour revenir rue
Oudinot, il laissera un nom dans les fastes
des Ministres coloniaux qui ont dirigé ce
grand département depuis sa création au
Pavillon de Flore.
iRfawrcct Ruedl.
f
M. ANDRÉ MAGINOT
4 1
Le nouveau ministre des Colonies, M. Ma-
pinot, est né le 17 février 1877 à Paris Au-
diteur au Conseil d'Etat, directeur de 1 Inté-
rieur au gouvernement général de l'Algerie,
M. Maginot a été élu député de la Meuse
comme républicain pour la première fois < n
avril 1910 contre M. 1" erretti, député sortant,
nationaliste. 11 a toujours été réélu depuis.
Sous-secrétaire d'Etat à la Guerre dans le
cabinet Doumergue, de décembre 1913 a juin
1914, M. Maginot, parti à la mobilisation
comme simple soldat, fut grièvement blessé
et reçut la médaille militaire et la Croix de
la Légion d'honneur.
Ayant repris sa place à la Chambre, M.
Maginot fut ministre des Colonies dans le
cabinet Ribot en 1917, ministre des Pensions
dans les vabinets Millerand, Leygues et
Briand, puis ministre de la Guerre et des
Pensions dans le cabinet Poincaré constitué
le 16 juillet 1922. Il conserva ce portefeuille
dans le cabinet François-Marsal.
M. Maginot, qui fut élu président de la
Commission de l'armée au début de la légis-
lature, avait fondé, à la Chambre, le groupe
d'action démocratique et sociale.
L'aide à la Guadeloupe
Un geste de solidarité
A l'usine des pièces détachées des Etablis-
sements Peugeot, une souscription en faveur des
sinistrés de la Guadeloupe, victimes du récent
cyclone qui a dévasté cette colonie, a été ou-
verte dans les services dépendant de la comp-
tabilité.
Cette souscription a rapporté la somme de
575 francs, qui sera remise au trésorier du Co-
mité national de secours aux colonies.
L'Aviation Coloniale
Reine et Serre
Hier matin, dans une réunion touil
intime l't. Ivès eordinlo, les Associations dos
membres de, la Légion d'honneur décorés
au péril do leur vie e|. des Croix do Feu onl
reçu à. leur siège social, 11, rond-poinl des
Champs-Elysées, tes aviateurs ileine et
Serre. Au nnm dn leurs camarades, MM.
Coslos et d'IÎ'.u ui,v oui ftOuhailô la bienve-
nue aux deux rescapés, qui, en lormos
tmns, ont remercié tes deux Associa lions
d'être intervenues efficacement, auprès des
Pouvoirs publics pour hàtcr leur lihération,
Aviation et automobilisme
Le major C.ampbell et le capitaine Joncs,
qui à bord de leur avion avaient quitté
Ornn hier à R h. 15 sont arrivés le môme
jour à Colomb-Béchar, à 13 h. 30.
LE NOUVEAU MINISTÈRE
t..
f .:1-
M. Raymond Poincaré a achevé hier, jour anniversaire de l'Armistice, la constitutio
4* nQUVfiMn .mimstèu^ ^ms lequel il assume la présidence sans portefeuille. .-:..> » -
Le Cabinet se présente comme suit :
MM.
Présidence du Conseil (sans POINCARE, sénateur de la Meuse (union républicaine).
portefeuille)
Finances ',. Henry CHERON, sénateur du Calvados (union républi-
caine).
Justice .:.;.:-_ BARTHOU, sénateur des Basses-Pyrénées (union démo-
cratique radicale).
Affaires étrangères BRIAND, député de la Loire-Inférieure (républicain so-
cialiste).
Intérieur \IO!'o.h. André TARDIEU, député de Belfort (républicain de gau-
che). *
Guerre ",.. PAINLEVE, député de l'Ain (républicain socialiste).
Marine Georges LEYGUES, député de la Haute-Garonne (répu-
blicain de gauche).
Instruction publique :. Pierre MARRAUD, sénateur du Lot-et-Garonne (gauche
démocratique).
Travaux publics FORGEOT, député de la Marne (républicain socialiste).
Commerce, .,., G. BONNEFOUS, député de Seine-et-Oise (union répu-
blicaine démocratique).
Agriculture Jean HENNESSY, député de la Charente (républicain
socialiste).
Colonies MAGINOT, député de la Meuse (action démocratique et
sociale).
Travail,. LOUCHEUR, député du Nord (gauche radicale).
Pensions ANTERIOU, député de l'Ardèche (républicain socialiste).
Air LAtTl{ET-EYNAC, député de la Haute-Loire (gauche
radicale).
SOUS.SSCHÉTAIH£8 D'ÉTAT t
Travail ,"",o. UBERKIRCH, député du Bas-Rhin (unijm républicaine
, démocratique).
'r'di(catioit ph),siqite 111- -NRY-PAI-1--
Education physique HENRY-PATE, député de Paris (indépendant de gauche).
P. T. T..,..,. GERMAIN-MARTIN, député de l'llérault (gauche ra-
dicale).
Enseignement technique et
Beaux-Arts André FRANÇOIS-PONCET, député de Paris (actioi
démocratique et sociale).
Les groupes dans le Ministère
.1.
Quatre sénateurs font partie du cinquième
ministère Poincaré :
MM. Raymond Poincaré, sénateur de la
Meuse et Henry Chéron, sénateur du Cal va-
dos, appartiennent à l'Union républicaine du
Sénat (83 membres).
M. Louis Barthou, sénateur des Basses,
Pyrénées, à l'Union démocratique et radi-
cale (29 membres).
M. Pierre Marraud, sénateur du Lot-et-
Garonne, à la Gaucho démocratique et radi-
cale (14S membres).
La droite (o membres), la Gauche républi-
caine (23 membres), les socialistes S.F.I.O.
(15 membres) et les non inscrits (6 membres)
ne sont pas représentés.
Les groupes représentés à la Chambre
sont :
L'UNI0 RÉPUBLICAINE (103 membres) :
MM. Georges lionnefous, député de
Seine-et-Oise, ministre du Commerce, et
Alfred Oberkich, député du Bas-Rhin, sous-
secrétaire au ministère du Travail et de
l'Hygiène, au total i ministre et 1 sous-se-
crétaire d'Etat.
L'ACTION DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE (29
membres) :
MM. André Maginot, député de la Meuse,
ministre des Colonies et François POIlCet,
député de Paris, sous-secrétaire d'Etat à
l'Enseignement technique et aux Beaux-
Arts, au total un ministre et un sous-secré-
taire d'Etat.
LE (iRot:}>": DES INDÉPENDANTS DF GAUCHE
(15 membres) :
M. Henry Paté, député de Paris, sous-se-
crétaire d'Etat à l'Education Physique, au
total un sous-secrétaire d'Etat.
LE (ROlPI': DE I.A GAUCHE RADICALE (53
membres) :
MM. Louchcur, député du Nord, ministre
du Travail et de l'Hygiène; l.tlIa(,IlI-/'yllflc.
député de la il-iiiiistre de l'Air,
et Germant Martin, député, de l'Hérault,
sous-secrétaire d'Etat aux P.T. T., au total
deux ministres et un sous-secrétaire d'Etat.
LE I.R
MM. Antèriou, député de l'Ardèclie, mi-
nistre des Pensions; Aristide Priand. député
de la Loire-inférieure, ministre des AtTaires
étrangères ; fean IIennessy, député de la
Charente, ministre de l'Agriculture ; Paul
Prudent Painlevé, député de l'Ain, ministre
de la Guerre ; Pierre Forgeot, député de la
Marne, ministre des Travaux publics. Au
toLll, cinq ministres.
Fait à noter : le Cabinet compte 19 mem-
bres dont 4 sous-secrétaires d'Etat et le
groupe républicain socialiste : 18 membres
dont 5 ministres.
GROUPE RÉPUBLICAIN DE GAUCHE (64 mem.
bres)
MM. André Tardieu, député de Belfort,
mil istrc de l'Intérieur; Georges Leygues,
(léi uté du Lot-et-Caronnc, ministre de la
Marine. Au total, deux ministres.
le groupe des démocrates populaires
(If) membres), le groupe de la Gauche unio-
niste et sociale (M. Franklin-Bouillon) (18
membres), le groupe du parti républicain so-
cialiste et socialiste français (13 membres,
le groupe du parti socialiste (100 mem-
bres) et le groupe républicain radical et ra-
dical-socialiste (125 membres), les députés qui
n'appartiennent à aucun groupe (54 mem-
bres) et le groupe communiste (10 membres),
sont en dehors de la combinaison ministé-
rielle.
Transmission de pouvoirs
Ifl
M. André Maginot, le nouveau ministre des
Colonies, est venu aujourd'hui au Ministère
des Colonies. M. Léon Perrier lui a transmis la
direction des services.
M. Léon Perrier quittera Paris jeudi pro-
chain pour Genoble où il recevra tes sojjjs que
nécessite la blessure de son bras. Le plâtre qui
réduit actuellement sa fracture sera enlevé et
probablement remplacé par un plus léger.
Le sénateur de l' I sère rentrera à Paris au dé-
but de la semaine prochaine.
PHILATÉLIE ,
L'Exposition philatélique de Dijon, qui
doit se tenir jusqu'au 14 novembre, s'est ou-
verte hier au palais des ducs de Bourgogne.
L alimentation en eau potable
da port de Dakar
i 1
Il suffira à nos lecteurs de se reporter à ce
que nous avons publié sur l'organisation et l'ou-
tillage du port de Dakar pour juger à sa valeur
1^ campagne de dénigrement menée par des
concurrents étrangers, campagne tendant à insi -
nuer qae Dakar ne serait pas susceptible de
fournir l' eau en quantité suffisante aux navires
et que, de plus, la qualité serait foin d'être sans
reproches.
Nous savons, en effet, les efforts qui ont
été fournis à Dakar pour assurer aux navires fré-
quentant le port les quantités d'eau potable
nécessaires à leur ravitaillement.
Cette question de l'alimentation en eau a été
résolue de façon à compléter les avantages que
les nouveaux et importants travaux du port vont
offrir aux bateaux, cargos, transports et long-
courriers.
Le développement du port de commerce de
Dakar s' accentue chaque jour, le nombre des
navires, le tonnage des marchandises embar-
quées et débarquées croissent dans une propor-
tion sensible.
Nous avons été les premiers à s ignaler tous
ces signes de prospérité. Mais, s'ils ont pu ré-
jouir les Français, ils n'ont pas été sans émou-
voir les dépendances étrangères, voisines de nos
possessions de l'A. O. F., dont les ports à grand
trafic craignent la concurrence redoutable de
Dakar, tels Saint-Vincent aux îles du Cap-
Vert, d'une part, Ténériffe et Las Palmas
dans les îles Canaries, d'autre part.
Répondant à M. Turbé, président de la
Chambre de Commerce de Dakar, qui avait
attiré son attention sur cette campagne, M. le
Gouverneur Vadier, administrateur de la cir-
conscription de Dakar et dépendances, lui a
rappelé que, grâce aux conduites de refoule-
ment, les navires sont toujours certains d'être
servis par priorité, quelle que soit la quantité
demandée. Il a été, en effet, distribue jusqu'à
2.500 mètres cubes dans une même journée
sans que personne en ait souffert. La moyenne
journalière se tient aux environs de 600 mètres
cubes. Le Service des Eaux est en mesure de
faire face du jour au lendemain à une demande
double - et même triple de - ce chiffre.
D'ailleurs et pour éviter un à-coup du fait
d'accident aux conduites de refoulement, deux
citernes de 1.800 mètres subes chacune sont te-
nues constamment pleines et équipées avec de
puissantes pompes à la disposition exclusive du
port. En outre, des travaux sont en cours tendant
à spécialiser pour les besoin des navires le ré-
servoir des Madeleines II, d'une contenance de
3.500 mètres cubes en charge. Cette réserve
nouvelle sera constituée dans le courant du pre-
mier trimestre 1929. Le port disposera ainsi en
permanence d'un volant de plus de 7.000 mè-
tres cubes, soit dix jours d'eau. Les centres de
captage peuvent fournir, si besoin est et sans
construction d'ouvrages supplémentaires, de
6.000 à 7.000 mètres cubes par jour en toute
saison et l'étendue de la nappe du point B per-
met. en y forant de nouveaux puits, de porter
aisément ce total à tel chiffre que l' on voudra.
A titre d'indication, la consommation de la
ville ne dépasse pas 4.500 mètres cubes.
Quant à la qualité de l'eau, tes analyses fai-
tes à Paris en présence du chef des Travaux
Publics de l'A.O.F., sur de l'eau prélevée en
plein hivernage, ont prouvé qu' elle ne contient
aucun bacille et ne saurait être la cause d'épi-
démie, à moins qu' e lle soit contaminée après
distribution, du fait de la malpropreté des ré-
servoirs.
--- 4,»
La grève des dockers de Bordeaux
«♦«
Les membres du syndicat des bois men-ains
viennent de décider de se mettre en grève par
solidarité avec les dockers et les transporteurs
camionneurs.
Cela fait donc trois corporations en grève jus-
qu'à présent.
Y a-t-il lieu d'accorder
des concessions rizicoles ?
Par LE TAY.
Le colon français, généralement, est juste
et même bienveillant envers la main-d'œu-
vre indigène qu'il emploie. D'autre part,
au Tonkin, celle-ci se recrute parmi des ra-
ces profondément imbues du sens des hié-
rarchies nécessaires. Comment se fait-il que
trop fréquemment il faille noter, entre co-
lon et main-d'œuvre, certaines frictions de
nature à perpétuer des malentendus regret-
tables ? La diiférence des langages et des
mentalités pourrait, si l'on n'y prenait
garde, les envenimer et leur prêter une cou-
leur politique qu'ils n'ont certainement pas
à l'heure actuelle.
Un grief fréquemment invoqué par les
Chambres d'agriculture vise la rupture du
contrat de travail par les métayers des plan-
tations : ces gens, parfois, disparaissent en
emportant les avances consenties par le
planteur, en argent, ou en nature. Passons,
pour l'instant (quoique cela 5e soit vu l') sur
le cas où ces abus de confiance ne sont que
la conséquence d'agissements répréhensibles
de certains employeurs. Ne retenons tout
d'abord que le cas du malheureux colon qui
n'a rien à se reprocher, qui a tenu tous ses
engagements, et qui voit néanmoins sa terre
abandonnée, souvent au moment le plus
inopportun.
Eh bien, sans tenter de justifier nos indé-
licats compatriotes, nous disons et préten-
dons prouver que la faute initiale incombe
au Protectorat qui, n'ayant pas su prévoir,
n'a pas su administrer.
Neuf fois sur dix, les mécomptes de cette
nature se produisent sur des concessions
et, quatre-vingt dix-neuf fois sur cent, sur
des concessions aniémgées en rizières : c'est
d'ailleurs surtout sur ce genre d'cxploita-
tions que joue le système du métayage ; les
autres notamment celles coinpiantées en
cultures rifhes préfrrent rémunérer le
travail agricole à la tâche ou à IcI journée.
Aussi, quoique les cultures riches puissent,
pour des causes toutes naturelles, pâtir
d'une insuffisance numérique de la main-
d'uuivre (mais, dirait Kipling, c'est une au-
tre histoire.) du moins seuls les colons pos-
sesseurs de rizières souffrent chroniquenient
de l'état de choses signalé plus haut.
Les indigènes employés ur les rizières
sur les rizières concédées seraient-ils ani-
més d'un plus mauvais esprit que leurs con-
génères utilisé? ailleurs? Cela n'est pas sou-
tenable : il y a autre chose, évidemment.
Pour comprendre la situation, il faut
considérer comment furent octroyées les
premières concession*. La piraterie était
vaincue, tes bandes chinoises expulsées. Les
populations en fuite avaient été
regagner leurs villages et leurs rizières.
Quelques groupes seulement étaient reve-
nus. Les superficies désertes restaient donc
bien « vacantes et sans maîtres ». Au point
de vue annamite, c'était légal. Personne
n'en payant plus, depuis de longues années,
l'impôt foncier' Peut-être les piemiers re-
présentants de la République eussent-ils été
inspirés d'une façon plus conforme à la po-
litique traditionnelle de leur pays en résol-
vant le problème non pas en droit étroit,
mais en équité pure.
11 n'en fut rien, malheureusement, et i'on
distribua des milliers d'hectares, souvent
aux premiers venus.
Pourtant, quel qu'il fut, par sa présence
seule (c'est un fait indéniable) le colon
français rassurait alors les populations. Les
émigrés se mirent à réintégrer leurs villa-
ges. D'autres indigènes, moins en mesure
qu'eux, d'étahlir leurs origines, les sui-
vaient, qui ne furent pas les derniers à re-
garder d'un «eil d'envie 1 OH belles rizières
toutes prêtes à la culture dont le Protectorat
venait de di>po>er d'un M'ait de plume.
Mais un Kuropéen, même agriculteur
professionnel, même :--lIr un tout petit do-
maine et quelle que soit sa bonne volonté,
se trouve dan:- lïmp(¡:">:-ihilit( ladicde de
cultiver lui-même une rizière. Non seule-
ment la main-d'o-uvre, mai-, encore la direc-
tion et même les méthodes (disons, si vous
voulez, les routines purement indigènes
s'imposent absolument à lui, sous peine de
graves déconvenues, parmi lesquelles l'im-
po-sibilité de joindre les deux bouts. Qu'on
songe aux résultats pécuniaires des stations
expérimentales officielles des services agri-
coles.
Donc, la remise en état et en valeur des
rizières en jachère fut confiée par tes
concessionnaire-, aux habitants des village*
proc hes, c'est-à-dire à ceux-là même qui
prétendaient, et certains non sans raison,
descendre des légitimes possesseurs du sol !
Qui ne voit à quel point la îéussite du
colon se trouvait hypothéquée? Qui s'éton-
nerait des difficultés qui surgirent, des
conflits qui motivèrent 'l'intervention, non
seulement des tribunaux, m.us finalement
du pouvoir politique? L'Administration dut,
a maintes reprises, consentir de lourds sa-
crifices pour fairt restituer aux indigènes la
propriété de terres sur lesquelles ils
n avaient été installés qu'en qualité de mé-
tayers? C'était une question de. justice, non
moins que d'ordre public.
11 ne faut pas cioire qu'il s'agisse là de
situations qui ne se représenteront plus car
le colon recule devant les frais qu'entraî-
nerait l'aménagement, en rizières de terrains
non préparés. Défricher ne serait rien; mais
il faudrait aplanir, étayer, irriguer. en
parfait, accord avec les voi-ins d'amont et
d'aval. Ce qu'a pu faire l'ancienne société
annamitCjà la fois communautaire et corvéa-
ble à merci sous la poigne de ses manda-
rins, serait à l'heure a< nielle infiniment
onéreux et délicat. Aussi le colon est-il à
1 affût de? anc ienne^ rizières, abandonnées,
envahies par la brousse, qu'il n'v a plu>
qu a nettoyer des végétations spontanées,
saMs travail de terrassement. Ce «ont le*
tcriruns de. cette sorte qtr' le Protectorat lui
concède et, nous le pioclamons, qu'il a le
plus grand tort de lui concéder. Car, recru-
tes dans le voisinage ou amenés de régions
";lIrpt'llplt;l',. les métayers installés sur 1.,
lieux par le concessionnaire finiront toujours
par se croire exploités par lui. Comme tout
paysan, le paysan tonkinois ot possédé d'un
amour presque maladif pour la glèbe
qu'il féconde. De plus, la coutume et la loi
l'ont habitué depuis longtemps à devenir,
presque sans autre formalité que le paiement
de l'impôt foncier, le poseesscu.' effectif du
«ol qu'il a défriché. Evidemment le conces»
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