Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 novembre 1928 06 novembre 1928
Description : 1928/11/06 (A29,N165). 1928/11/06 (A29,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451334p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNHH. N* 166
LE NUMERO : 90 CVTOMB6
MARDI SOIR. 6 NOVEMBRE 19WL
JOORRALJDUOTIDIEN
Rédaction & Administration ;
m, inftiMi-lftalir
PARIS O") 1
79LAM. 1 bOUVmtMl
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Les Annales Coloniales
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avec le supplément ittufrêt
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Colonies 110 » t§ » M •
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tous les bureaux de poste.
La nouvelle Syrie
..- "e
Dès la plus haute antiquité furent louangées
ces terres du Levant où selon la Bible « le lait
et le miel coulent naturellement ». Après les
Grecs, les Romains, les Perses, ce sont les
Arabes qui vantaient les richesses que la Nature
a accumulées sur cette partie du morale. Plus
tard les Européens. les Croisés et marchands re*
connaîtront sa fertilité. Puis, tout change, c'est
la décadence levantine avec la domination des
Turcs.
Avec la guerre de 1914-1918, c'est la déli-
vrance pour le Levant. Puis, survient le désen-
chantement, le miracle ne s'est pas produit.
La France cependant, puissance mandataire
a compris son rôle : refaire du Levant un pays
libre et prospère. Tranquillité matérielle et sé-
curité morale, le Haut-Commissariat français
s'est évertué à les donner à la Syrie, sans tou-
jours parvenir à convaincre les Syriens.
- - - -
Les rapports des Francs et de la Syrie remon-
tent aux temps mérovingiens. Avec Pépin le
Bref, les relations deviennent officielles à la
suite d'accords avec les Khalifes de Bagdad.
L'un d'eux, le célèbre Haroud ad Rachid, re-
connut à la France, sous le règne de Charle-
magne, une sorte de protectorat sur les Lieux
Saints. Le Protectorat un moment supprimé au
Xe siècle, reprend avec une force nouvelle au
temps des Croisades. Les Croisés épousèrent
des Syriennes et mélangèrent leur sang au leur.
Us créèrent de véritables. Etats chrétiens. Les
noms de royaumes de Jérusalem et de Saint-
Jean d'Acre, des principautés d'Antioche vi-
vent encore dans toutes les mémoires. La chute
des Ltats Francs au XIII" siècle n' anéantit pas
-.. ,,'11 1_1.
l interpénétration morale et materieue ae ia
France et des Levantins. Devenue l'allié du
Sultan des I urcs en 1535, François 1er, qui
avait continué la politique levantine de Charle-
magne, obtint les fameuses capitulations qui
sanctionnaient nos droits et nos privilèges et ne
furent abolies que récemment lors de la signa-
ture du traité de Lausanne.
L'expédition de Syrie de 1860 marqua une
recrudescence dans les rapports franco-syriens.
Nos savants, nos ingénieurs, nos missionnaires
s'employèrent à transformer le pays. Des oeu-
vres scolaires et charitables furent fondées ;
des lignes de chemin de fer furent construites
et des ports aménagés par nous. La vcgue
dont jouissait notre langue à la veille de la
grande guerre en Syrie est la preuve des rap-
ports intellectuels et des affinités des Syriens
pour la rrance.
lit Depuis que notre pays a reçu le mandat sur
la Syrie de la Société des Nations, les choses
ont changé d'aspect. Une crise de confiance est
survenue entre Synens et Français. Nous avons
eu à réduire une insurrection provoquée par les
Druses. Nous y avons dépensé plusieurs mil-
liards et l'on entend dire en France par des
gens inquiets ou fatigués qu'il faut évacuer la
Syrie.
Il est vrai qu'en acceptant le mandat sur la
Syrie, le Gouvernement Français avait mal com-
pris la mentalité et les désirs des Syriens. Peut-
être aussi avons-nous fait une politique trop
exclusivement chrétienne en oubliant que la
France est une puissance musulmane qui abrite
dans son cadre 30 millions de fils du Prophète.
- - - -. - .- 1. &
Mais, de là à quitter Damas, métropole intel-
lectuelle et ville Sainte d' un rayonnement su-
périeur à celui de la Mecque, il serait impru-
-* dent de le laisser dire. Nous retirer de la Médi-
terrannée orientale ce serait affaiblir notre rôle
dans la Méditerrannée tout entière, et r on sait
que par la Syrie passe la route de l'Irak, de
la Perse et des Indes.
Si la France comprend bien le mandat qui
lui a été donné qui est de servir de guide et
faire l'éducation politique d' un pays ami avec
la pensée de l'apprendre à se gouverner lui-
même et d'assurer la prospérité de son avenir,
elle peut noblement accomplir ses fins en sÿ-
rie.. Pour y arriver elle doit consacrer tous ses
efforts à renseignement et aux travaux publics
nécessaires à la mise en valeur des ressources
du pays. La tâche - est - commencée. La Syrie
possède aujourd hui de nombreuses écoles pri-
maires, des lycées à Damas, à Alep, à Honts,
à Hania et à Dear-ez-Zor; une université sy-
rienne à Damas, y compris une école arabe ;
l'université Saint-Joseph à Beyrouth, fondée
par les Jésuites en 1875. M. Huvelin, profes-
seur à la Faculté de Lyon, chargé d'une mis-
sion d'études en Syrie écrit : « J'ai dénombré
des richesses, évalué des productions, supputé
des rendements. Je me suis réjoui de les trou-
ver considérables. Comme foyer d'intellectua-
lité, de civilisation et de moralité, la Syrie a
plus de prix encore que comme foyer d'activité
économique, ce pays est un réservoir de forces
spirituelles susceptibles de se répandre au loin.
Les idées circulent avec les ballots de marchan-
dises. Le carrefour des caravanes est aussi le
carrefour des religions, IN oublions pas que là
fut le berceau du Judaïsme, le berceau du
Christianisme et l'un des centres de diffusion de
l'Islamisme. Sur les cimes du Liban et sur les
plateaux de Judée, plane encore l'Esprit. Jéru-
salem reste l'un des grands sanctuaires du
monde : Damas une des capitales de l'Islam ;
Beyrouth l'un des cerveaux du Levant. »
La Siampa de Turin du 8 octobre 1927
rendait justice à l'activité organisatrice fran-
çaise en Syrie : « Jusqu'en 1918, écrit-elle,
vache à lait du mauvais gouvernement musul-
man, la Syrie n' avait ni routes, ni voie ferrées,
ni bons ports, ni installations sanitaires, ni in-
dustries. Aujourd'hui, la France a veillé et
modernisé l'administration locale, ouvert un
vaste réseau de routes carrossables et com-
mencé la construction des premières lignes de
chemin de fer à voie normale, réformé le sys-
tème foncier, introduit la législation civile et
pénale française, agrandi les sports, attiré les
capitaux pour l'exploitation rationnelle des im-
menses richesses du pays. La Syrie était un
cimetière ; elle est devenue un chantier. M
De fait, la France a restauré les planta-
tions de mûriers détruites pendant la guene
par les autorités turco-germa niques. Dès 1926,
on avait replanté 700.000 mûriers pour res-
taurer l'industrie soyeuse rainée. Tombée à
800.000 M. en 1920, la production de co-
cons remontait à 2.950.000 kil. En même
temps, les tentatives de culture du coton com-
mençaient. Cette culture a dépassé 39.000
quintaux en 1925. Si l'on considère qu'un
dixième à peine des terres cultivables en coton
a servi de champ d'expérience on peut avoir
un singulier espoir pour l'avenir.
Pareillement furent poursuivies des tenta-
tives analogues pour l'amélioration de la pro-
duction des céréales, des textiles végétaux,
chanvre et lin. Cet effort agricole nécessite de
la main-d'oeuvre, des travaux d'irrigation el
des capitaux. C'est une oeuvre de longue
haleine, Il en est de même pour l' accroisse-
ment du cheptel, en particulier des troupeaux
de - moutons - arabes. -
L industrie locale de transformation (meune-
ries, biscuiteries, huileries, savonneries, tan-
neries. papeteries, travail de la soie, filatures,
usines de conserves de fruits et légumes) s'est
développée et l' industrie lourde elle-même
pourrait bien devenir possible puiu" on a dé-
couvert à Lattaquie des sources d asphalte et
pétrole (le bitume de Judée est connu depuis
l' antiquité) et que tous les jours des prospec-
tions mettent à jour d'autres richesses miné-
rales. fer, cuivre, cobalt.
La mise en valeur des forces hydro-élec-
triques est commencée. Des projets d'iniga-
tion avec les immenses ressources de l'Eu-
phrate sont envisagées. La pipe-line qui doit
conduire le pétrole de Mossoul - à la mer doit
traverser la Syrie. Pont de passage entre l'Eu-
rope et l'Asie, les Etats du Levant sont le
centre d'un large commerce. Le commerce de
Ninive et de Babylone qui se dirigeait sur
Palmyre et Tyr par la trouée du Liban en
suivant la voie des caravanes et des invasions
guerrières, doit se renouvel er sous une autre
forme. Les richesses à exploiter ne sont plus
les mêmes, les moyens de transport se sont
modernisés, mais les voies naturelles sont im-
muables et le chemin des échanges ne sau-
rait varier.
Pour le trafic, il faut des routes, et des
votes terrees. Le réseau, encore imparfait.
reliant Paris au Caire en traversant de bout
en bout, d'Aleps à Nakhourra, les territoires
des Etats et d'autre part l'Europe au Golfe
Persique et aux Indes, est à achever. Plus
de 5.000 automobiles roulent dans les Etats
assurant la liaison des Etats les uns avec les
autres, les villes avec les villes, à travers le
désert. de Beyrouth à Bagdad et Téhéran.
Ces choses, les Syriens, les Libanais, les
Flaouite» le savent. En arrivant en Syrie la
France n trouvé une terre désolée et apprau-
vrie. Courageusement elle a aidé les Levan-
tins à refaire leurs champs et leurs vergers.
à tirer les routes des foudrières. à construire
des chemins de fer, des gares, des ports. Le
port d'Alexandrette suit la voie de celui de
Beyrouth. Elle a tiré du désespoir des popula-
tions effarées et mourant de faim et permis
à la Syrie d'entrevoir les splendeurs de son
passé. Pour retrouver la grandeur de ces temps
e* Syriens doivent se convaincre que l'inté-
rêt économique de leur pays veut l'unité poli-
tique. Plus de querelles de race, de religion,
de clan, des vues et une politique communes.
Une fédération de provinces, soit, si cela plaît
aux Syriens, mais sous un régime politique
et économique connu, une sorte de Suisse
dans le Levant. A l'égard d'une population
aux nerfs sensibles, d'une élite aussi cultivée
et avisée, toujours prête à la discussion et à
la controverse, la Puissance mandataire placée
à côté des Etats ne doit être pour eux qu'un
guide impartial, garantissant leur indépen-
dance sous le règne de la Loi. C'est la politi-
que que suit depuis 18 mois avec succès le
Haut-Commissaire de la République, M.
Ponsot. Elle a déjà porté ses fruits. Si der-
nièrement à propos de la nouvelle constitu-
tion des Etats. M. Ponsot a dû apporter son
veto, les Syriens doivent se demander s'ils
n'étaient pas tombés dans l' exagération. La
Syrie et la France se doivent une confiante
collaboration. La France est décidée à l'ac-
corder aux Syriens. Mais que chacun y mette
du sien.
Ch. BeWfrr*.
Sénateur du Nord, membre
de ta Commission des AffaireR
(Hrangères,
Démission de ministres
i
A l'issue du Conseil des ministres qui
a eu lieu ce matin, les quatre membres
du caBinet Poincaré, inscrits sur les con-
trôles du parti radical et radical-socia-
liste, MM. Edouard Herriot, ministre
de l'Instruction publique, Léon Perrier,
ministre des Colonies, Queuille, minis-
tre de l'Agriculture et Albert Sarraut,
ministre de l'Intérieur, ont donné leur
démission.
C'est la conséquence de divers votes
émis au cours du Congrès du parti ra-
dical et radical-socialiste à Angers.
- obe-
La politique coloniale
au Congrès d'Angers
Hier, au cours des derniers débats du Con-
grès, la politique coloniale a été efAeurée,
M. Joutel ayant proposé des vœux qui ten-
daient à accorder de nouveaux droits politiques
aux indigènes des colonies, M. Caillaux fit
obeerver que la question était trop grave pour
être tranchée dans un congrès irresponsable.
L'assemblée a déféré au vœu de l'ancien
président du Conseil et ajourné à Tan prochain
la discussion des voeux de M. Joutel.
La maison des coloniaax
«♦«
J'étais hier à la cérémottie de la
OR pose de la première pierre du Mu-
sée permanent des colonies, à Vin-,>
cennes. Cette manifestation était la première
de toutes celles qui doivent se suivre jusqtSà
l'ouverture de l'Exposition coloniale de
Paris.
Les lecteurs des Annales Coloniales ont
lu hier le texte in extenso des discours qui y
ont été prononcés. Faut-il rappeler ici que
l'idée première de VExposition coloniale in-
ternationale de Paris revient à notre ami
Marcel Ruedel qui, le premier, il y a quelque
vingt ans, la suggéra dans le monde politi-
que, municipal et colonial.
Mais ce n'est point de l'Exposition colo-
niale que je veux parler aujourd'hui, c'est de
la maison des coloniaux. Elle tient au cœur
du maréchal Lyautey. Déjà, il y a quelques
mois, au banquet de la Société coloniale des
Artistes français, que présidait notre éminent
collègue M. Henry Bérenger et auquel assis-
tait M. Léon Perrier, il avait indiqué nette-
ment la nécessité à son avis de la création,
à Paris, d'une maison des coloniaux.
Dèjà, M. Edouard Daladier, lorsqu'il
était ministre des Colonies, avait senti le be-
soin d'une telle organisation au centre de
Paris. Il avait même, si mes souvenirs sont
exacts, envisagé la possibilité de l'achat de
deux emplacements importants, sur l'avenue
des Champs-Elysées.
Les Colonies apportaient à cette opéra-
tion le concours ae leurs moyens financiers
puisque tant est que le Ministère des Colo-
nies est le plus pauvre qu'il soit. Notre col-
lègue Etienne Antonelli signalait il y a
quinze jours, dans ces colonnes, ce qu'il y a
de scandaleux dans une telle carence de la
mère patrie à l'égard de ses filles lointaines.
Ce que M. Edouard Daladier n'a pas eu le
temps de réaliser, il importe que le nouveau
ministre des Colonies le fasse. Il peut être
assuré pour une telle œuvre non pas seule-
ment de l'appui vigoureux et actif du maré-
chal Lyautey, mais du concours constant de
tous ceux que l'éparpillement colonial à Paris
scandalise ou lasse.
Lf Ministère, rue Oudinot,I'Agcnce de l'In-
dochine, rue La Eoi/ie, l'Agence de l'A.E.F.
rue Saint-Honoré, l'Agence de Madagascar,
rue du Général-Foy, l'Agence des Pays à
mandats {Togo, Cameroun), boulevard des
Italiens, l'Agence de VA. O. F., boulevard
Haussmann, au coin de la rue de Courcelles :
pour quelqu'un qui cherche un renseigne-
ment et ne sait exactement si le produit dont
il a besoin peut être obtenu de telle ou telle
colonie, voilà un circuit de Paris pas ordi-
naire, impossible avec les encombrements de
la capitale et je comprends qu'il abandonne
la partie.
Il faut donc une maison des coloniaux où
tous les services du ministère seront instal-
lés, ou toutes les agences coloniales seront
réunies en conservant chacune leur autono-
mie. Le maréchal Lyautey parlait du centre.
Un emplacement parfait eÛt été l'ancienne
caserne de la Pépinière, l'occasion est pas-
sée. Il en est deux autres qui s'offrent à nous
et nous ne devons pas laisser cette chance
s'échapper, l'une c'est la caserne de la rue
Penthièvre, admirablement placée mais moins
vaste que Vautre, et l'autre c'est tout sim-
plement la Manutention du quai de Billy
dont l'immense emplacement permettrait tous
les aménagements nécessaires à une admillis-
tration solidement organisée et capable de
s'adapter aux transformation quotidiennes de
la vie économique métropolitaine et coloniale.
Le musée des colonies à Vincennes c'est
bien.
La maison des coloniaux au cœur de Paris,
et le plus rapidement possible, c'est mieux.
Pierre Tetiitingivir,
Député de Paris,
Président de La Commission de
l'Algérie, des Colonies et Protectorats.
Le parchemin dans l'étui d'argent
11 est d'argent, paraît-il, l'étui contenant
le procès-verbal, sur parchemin, de la céré-
monie d'hier et que M. Gaston Doumergue
a scellé dans la première pierre de l'Expo-
sition.
Ce parchemin méritait l'abri d'un pur
métal. Et les hauts personnages qui se
pressaient autour du Président de la Répu-
blique M. Pierre Pasquier, Gouverneur
générai de l'Indochine; M. Taittinger, Pré-
sident de la Commission des Colonies;
MM. Angoulvant, Bonnecarrère, Merlin,
Camille Guy, Alapetite, Bouju, préfet de la
Seine; M. Louis Proust, Mgr Maglione,
nonce apostolique; M. Morain, Commis-
saire général adjoint de l'Exposition;
M. Oberkirch, sous-secrétaire d'Etat à l'Hy-
giène; l'amiral Lacaze; MM. de Lasteyrie,
Maginot, Hanotaux, Pierre Laval, Viollette,
René Besnard, Emile Faure, Le Corbeil-
le!. tous, sentaient bien la valeur du rite
qui s'accomplissait.
Un contremaître en combinaison kaki ma-
nœuvrait un cric pour abaisser le lourd
cube de pierre sur le tube d'argent. Grand
et vigoureux dans son costume d'ouvrier, il
était, au milieu des fracs, comme un autre
symbole nécessaire une démocratie aux
bras forts, si elle sait toujours se donner
des chefs au jugement droit et lucide,
n'abandonnera rien du domaine qu'elle a
durement conquis.
La France s'ouvre au culte de l'idée co-
loniale et l'étui contient un seiment.
JV. a. £8ro"*re..
.- ---
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
do itaire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 5 novembre 1928. le taux offi-
ciel do la piastre était de 12 fr. 65.
Le csnierce de la France
avec ses Colonies
-60
Pendant les neuf premiers mois de 1928,
la valeur des marchandises importées en
France des Colonies et des Protectorats, se
compare comme suit à celles des marchan-
dises importées pendant la période corres-
pondante de 1927 :
Importations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 2.008.630- 1.804.023
Tunisie 371.432 301.941
Maroc 298.478 259.652
Afrique occidentale
française. , 646.343 694.170
Madagascar et dé-
pendances 3(3.059 199.092
Indochine française. 5016.644 479.106
Autres colonies et
pays de protectorat 705.312 673.269
- Totaux 4.849.898 4.411.259
Quant à la valeur des exportations fran-
çaises à destination des Colonies et pays de
Protectorat, elle s'établit de la façon sui-
vante, comparée à celle des neuf premiers
mois de 1927 :
Exportations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 2,687,(4 2.425.504
Tunisie 546.814 546.766
Maroc 788.878 708.153
Afrique occid. franç. 458.711 430.990
Madagascar et dé-
pendances 259.225 242.117
Indochine française.. 667.663 839.477
Autres colonies et
pays de protectorat 398.858 419.102
Totaux., 5.807.763 5.612.109
-–-– « -
L'Aviation Coloniale
Amérique du Sud-France
L'avion qui fait le service de Biarritz &
Paris et qui était piloté par l'aviateur lJu-
bourdieu a pris hier matin, à Bordeaux, le
courrier d'Amérique du Sud, transité de
Toulouse A Bordeaux dans la mUltillée.
Dubourdieu est urrivù au Baurget dans
l'après-midi, à 14 h. 15.
Pour la première fois, la liaison aérienne
postale de Biarritz A Paris par Bordeaux
{735 kilomètres) a été faite en moins de
quatre héures, à la moyenne horaire de
187 kit. 500.
Aviation et automobilisme
Le major Campbell, accompagné du pilo-
te Jones, qui avait quitté l'aérodrome de
Dijon-Longvic ee matin, à 9 h. 15, à bord
de son avionnette Blue Bird, a atterri à
l'aérodrome de Murignane, près de Mar-
seille, hier à 12 h. 45, nouvelle étape de
8011 voyage vers AIn-Serra.
Reparti peu après, il arrivait à Perpi-
gnan à 16 h. 50.
Il a repris son vol ce matin pour Ali-
cante.
Reine et Serre
L'aviateur Heine et son. compagnon de
captivité Serre, partis de Toulouse hier
soir, sont arrivés ce matin, à -10 h. 15, à
la gare d'Orsay.
Ils étaient accompagnés de leurs parents
et de notre confrère, M. Léo Gerville-
Héache, qui est allé les chercher dans le
Rio de Oro.
Le général Barès et le comte de la Vaulx
ainsi {(ue de nombreux amis étaient sur
le quai de la gare. La joie d'accueillir
sains et saufs les deux vaillunts aviateurs
faisait plaisir à voir.
Une lettre de lAéro-Club du Maroc
].'At"ro-Cinh dn Maroc a adressé la let-
tre suivante à M. Stecg :
Monsieur le Résident,
Le Comité de l'Aéro-Club dans sa réunion du
20 octobre 1926 a cousluté a vue joie le succès
qui a couronné vos efforts pour lu libération de
nos enniuradcs Reino et Serro el vuus adresse
ses bien respectueuses félicitations et ses vifs
remerciements.
Heine et Serre seront proposés lors d'une pro-
chaine assemblée pour la médaille d'or de
lrAéro-Club du Maroc.
"1"
Un nouveau succès
de nos Méharistes soudanais
Le razzi dont nous avons annoncé l'échx
retentissant dans les Annales Coloniales du
2 novembre vient de subir une débâcle com-
plète grâce à l'habileté et à l'en iurance de
nos méharistes soudanais.
Nos niéharistes, nos goumiers et nos par-
tisans ltoghas avaient pris la trace des raz-
zieurs et le lieutenant Le Cocq, accompagné
de l'Amenokal Attahet des Ifoghas les rat-
trapèrent au delà de l'Oued Akantarir..
Après sept heures de combat, le razzi fut
entièrement détruit, perdant 17 tués dont son
chef Sidi Lamine ould Abidine, 4 blessés,
30 prisonniers dont un autre fils d'Abidine,
Arouak et 2 chers de bandes reputes : Omar
Ould Mohamed et Ali Ould Bêcha, 41 fu-
sils et toutes les montures sont tombés entre.
les mains du peloton de Kidal.
Ce désastre sans précèdent aura une dure
répercussion dans les douars de la Seguiet-
el-Hamra.
Ce succès ne nous empêche pas de consta-
ter que ces rezzous se forment hors de notre
territoire dans le Draa et la Seguiet-el-
Hamra d'où ils peuvent partir à leurs heu-
res sans être éventés avant d'arriver à proxi-
mité de nos groupes mobiles dont la vigi-
lance n'est heureusement pas en défaut.
On est en droit de se demander quand cette
situation prendra fin. Ettc intéresse aussi bien
le MarAc, l'Algérie et l'A. 0. F. que la colo-
nie espagnole du Rio de Oro.
Celle-ci ne saurait rester indéfiniment le
centre de mobilisation des bandes pillardes
et des hors-la-loi du désert. C'est ce que pen.
sent nos amis de l'A. 0. F. et nous-mêmes,
qui nous réjouissons cependant de l'attant re-
marquable des pelotons méharistes de
l'A. 0. F.
Jumirène Devaux.
EN TUNISIE
AU CONGRÈS INTERNATIONAL
D'OLEICULTURE
o
Le 5 novembre a eu lieu à Sfax la séance
de clôture du Congrès. L'excursion des délé-
gués et des membres à travers l'oliveraie tu-
nisienne et leur visite à de nombreuses hui-
- - - - - -
leries modernes ont été pleines d enseigne-
ment. Elles témoignent de l'essor accompli
par le gouvernement du Protectorat durant
ces dernières années, à la fois au point de
vue de l'extension de l'oliveraie tunisienne
et au point de vue de l'amélioration de la
qualité des huiles qui tiennent une des pre-
mières places dans la production mondiale.
Au cours de la séance de clôture, M.
Lucien Saint a exprimé, en un remarquable
discours, quelle part revenait à l'impulsion
française dans cette transformation des
steppes autrefois désolées, du Sud, par la
culture de l'olivier, sur les vaines pâtures que
parcouraient jadis poussant devant eux leurs
troupeaux errants, les pasteurs à la merci des
pillards, des termes de pierre ont nxe 1 arabe
et le berbère, en ont fait un colon. Ainsi
est en voie de perfectionnement la condition
sociale des habitants de toute une région de
Tunisie.
Enfin, M. Lucien Saint a fait entrevoir
le jour prochain où l'étendue cultivée aura
une superficie quadruple de celle que nous
voyons et où le Golfe de Gabès, de Sfax à
Zarzis, sera entouré de la « ceinture (l'ar-
gent » des oliviers. C'est à la renaissance de
l'olivier que Sfax doit sa prospérité. Sa po-
pulation a passé de 40.000 habitants en 1892
à près de 1 50.000. Pille est le plus hel
exemple des résultats qu'a atteints la loyale
collaltoration du Protectorat avec les popula-
tions indigènes.
PROPAGANDE TOURISTIQUE
---ü-o-
La Tunisie et l'étrangtr
M* E. Baissai, avocat défenseur, membre
du Syndicat d'Initiative de Tunis, s'est rendu
à Varsovie, liu mois d'août dernier, comme
délégué du Gouvernement tunisien, pour as-
sister à la Conférence de l'International Law
Association dont il est membre titulaire.
Nie E. Baissai n'a pas perdu son temps. Il
a fait d'une pierre deux coups - de -- ce voyage
intéressant. Non content d'avoir entendu les
délégués de Y International Law Association,
il les a, à son tour, prêchés sur la beauté de
la Tunisie.
C'est sous les auspices de l'Ambassade de
France à Varsovie que fut organisée cette
manifestation devant une assemblée de nota-
bilités polonaises et de la plupart des délé-
gués de la Conférence de l'International
Law Association.
Le Comité Central du tourisme en Tunisie,
celui de l'office Tunisien de Paris avaient
I. liaissal une bL-Ile
mis à la disposition de M. Baissai une belle
série de films tunisiens.
Les moissons en Tunisie, l'exploitation
des phosphates de Gafsa, l'oasis de Tozeur et
la ville de Bizerte défilèrent donc tout à tour
sous les yeux, sans doute émerveillés, des
spectateurs.
Cette utile propagande portera ses fruits.
Particulièrement en ce qui concerne l'accrois-
sement du tourisme dans la Répence. A une
condition cependant, c'est que MM. les hô-
teliers, Mmes les hôtelières -- qui n'y vont
pas avec le dos de la cuillère dans la Ré-
gence, ne détruisent pas d'un coup de plume
le bel effort de M. Baissai en tordant le cou
- selon leur habitude professionnelle à
la poule aux œufs d'or, quand bien même
celle-ci serait d'origine polonaise.
Au surplus, dans l'occurrence, bonne re-
nommée nous vaut ceinture dorée.
Mirane-Matrenite Kieflittsi.
1--'------ ---.-
A la Socié é des Nations
Commission des Mandats
Au cours de l'examen du rapport du Gou-
vernement britannique sur t Administration du
Cameroun, M. Arnett, résident au Cameroun,
a rappelé que la population de cette région,
contrairement à celle qui est placée sous le
mandat français, n'a pas été autrefois en con-
tact avec la civilisation arabe, ce qui a rendu
la tâche d'autant plus délicate.
La Commission a ensuite demandé à M.
Arnett des renseignements complémentaires sur
l' organisation de l' administration.
bile a demandé notamment pourquoi le bud-
get est en déficit, alors qu'il est en excédent
dans le Cameroun placé sous mandat français.
Le représentant britannique a répondu que
cela était dû à ce que cette partie est beaucoup
moins développée et moins fertile.
L'Algérie à l'œuvre
----- -" - -
Les délégations financières ont commencé
leurs travaux
L,'.Ii dtUôtjatiims finunrirres se xunt réu-
nies hier en session (';r!/,(wl'diHII;/,('.
M. liortics, (jouvariitiir y,:n,;/'Ill de IWI-
ijerie a fail un orej (>.rposc de la situation.
Il d rajtpelr le, cataetysiae de Djitliellt,
dont les dommages doivent être ramenés
au maximum à 1U millions. Il a annone<
le déjiôl d'à ne. demande de t'Védils jioui
t'étlificlltiti H, à .lue l', (l'une maison des
étudiants tilli u tll'CC la eonstruelion de
musées, la ftuhlicalion de nombreux ouvra-
f/es, l'eneoi de missions scientifiques, sera
une réponse à ceux I/'li, trompes par un
développement trop inteuse% un enrichisse-
ment trop rapide, voudraient voir dans
ÏMqénc une nouvelle riche au sens propre
du mot ».
M. Hordes a rappelé ensuite les Iravau.i
accomplis pendant la dernière conférence
nord-africaine au 1"ilJ/? point de vue éco-
nomique, des transports et des problèmes
suhariens,
I.es délégations financières ont commen-
cé ensuite Leurs travaux.
Par dépêche.)
La fée électricité en Algérie
»♦«
L'Algérie avec son ciel inviolabfcment bleu,
son lOeli clair et ardent, ses nuit* lunaires.
n'en est pas moins, depuis une vingtaine d an-
nées, le royaume de la fée électricité.
Les réseaux électriques investissent chaque
jour, à l'exemple du rail, les villes et les cam-
pagnes.
Four les trois départements d Atgef, d OMa
et de Constantine, on compte actuellement 59
centrales de distribution électriques, réunissant
1.250 ouvriers et ayant une puissance motrice
de 45.562 kilowatts.
En ce qui le concerne, le département d'Al-
ger possède seize centrales avec 776 ouvriers
et 26.131 kilowatts de puissance, assurant une
distribution de force et lumière de plus de
33 millions de kilowatts heures.
L'Oranie, pour 19 centrales, groupe 231 ou-
vriers et 12.965 kilowatts de puissance. La
distribution de force et lumière y est de 10 mil-
lions de kilowatts heures.
Quant au département de Constantine, il
dispose de 24 centrales (236 ouvriers, 6.466
kilowatts de puissance, 3 millions de kilowatts
heures de force et lumière).
La quantité d'énergie distribuée est en pro-
gression constante.
Elle a atteint, annuellement, en kilowatts
heures :
28 millions en 1922 ; 37 millions en 1923 ;
47 millions en 1924 ; 59 millions en 1925 ;
72 millions en 1926 ; 79 millions en 1927.
Soit une augmentation d'à peu près 10 mil-
lions de kilowatts heures chaque année.
Facteur économique des plus importants
à la mise en valeur de l'Algérie agricole et
industrielle, l'énergie électrique fait l'objet de
la plus grande attention des Délégations finan-
cières. Lors d'une dernière session, l'électrifi-
cation des campagnes - faisait l'objet - de d iscus-
sions qui permirent de mettre en valeur le rôle
utile joué par r administration des Ponts et
Chaussées et par la direction de l' Agriculture
du Gouvernement Général de l'Algérie. Au-
jourd'hui, les colons sont conseillés par le seul
service du génie rural. C' est par son entremise
que les proiets sont étudiés et groupés. Il as-
sume même la charge de débattre les condi-
tions des adjudicataires et des fournisseurs cou-
rants, au nom des colons.
D'autre part, sous l'impulsion de M. Pierre
Bordes, une politique d'hydraulique et d'élec-
trification est hardiment suivie.
De grands barrages réservoirs se construisent
et permettront de créer des chutes dont i uti-
lisation pour la production de l' énergie électri-
que, présentera, sous peu, des avantages consi-
dérables.
« Dans une population rurale comme celle
de l'Algérie, déclarait récemment M. le Gou-
verneur Général Bordes, cette énergie permet-
tra le développement des entreprises agricoles,
l'éclairage abondant de tous les petits centres
et la multiplication des industries ; sa diffusion
trans formera l'existence des colons. et c'est sans
exagération que l'on peut espérer y voir un
facteur important du retour à la terre. D' autre
part, cette énergie permettra, tout au moins en
partie, la réalisation d'un grand projet, t étec-
trification des voies ferrées ; grâce à elle, les
transports, devenus plus économiques, plus
abondants, plus réguliers, assureront un accrois-
sement des échanges et un développement du
mouvement commercial. )
N' est-ce pas un programme qui peut faire
envie - et servir d'exemple à la métropole
dont bien des communes, à 20 kilomètres de
Paris, s'éclairent encore aux quinqueh. à li
lampe à pétrole, voire à la chandelle ?
--------- - --- -------- -------- .-_.--
L'escadre de la Méditerranée
-----.----- -
Le vice-amiral Docteur, commandant en chel
de la lr" escadre, qui des côtes africaines s était
rendue à Malte, a quitté Malte le 4 novembre,
dans l'après-midi. II a été personnellement,
ainsi que son état-major et l'équipage du bâti-
ment amira l Provence, l' objet de la réception
la plus cordiale, de la part du commandant en
chef de l'escadre anglaise de la Méditerranée,
des autorités et de la population.
-----.--------- --- -- --- -
La case aux livres
O–
Ecrivains colon iaux. et d'ai'lems
Par MARIR-LOUISR SICARD.
L EPOPEE MAROCAINE
par Henriette Gélarié
Printemps de 1 f)2)! l'orage gionde dans
la région de l'Ouei^lia. c Mrefs éclairs
haine Il au passage da Roumi, les popula-
tions subissent l'intluona; d'Abd-cl-Krini.
1 .os renseignement> se précisent, le dan-
g( t grandit de iniii- t,ii jotir. l'ennemi est
bien équipé, discipliné et souvent armé se-
lon les méthodes allemandes, il jouit de
l'immense avantage d'opérer sous lin ciel,
sur un terrain rpii lui sont familiers. Nos
soldats, jeune-, n t'rues pour la plupart, pas
enrote habitués au climat de l'Afrique, doi-
vent organiser la. défende, dans des postes
bâtis à la hate, nullement » onçus pour sou-
tenir un âpre ci long siège.
De quel côté surgira le danger 'Au poste
de 1 Aoudnur, un petit poste, qui devra son-
tenir .;! jours de. siège!. Ainsi débute
l'Kpopée Marocaine, sobremont racontée par
Mme Henriette CVlarie. Pages héroïques
entre toutes, qu'annonce l'/:nh)Uvantp pré-
lare du maréchal Pétain.
J< 1 -5 ! Nous doutions-non- "<.ictement de
ce qui se dépensait d'abnégation, dYnergie,
de merveilleux courage du Rit A l'Atlas?
Pour le savoir, il faut lire : l'histoire des
Hraves de Ribane, la Défense du poste de
Hou-Halinia, l'Affaire de Taleghza. l.e hé-
ros de lkni-lkrgoul, Pol I apeyre, n'avait
que vingt ans ; au poste d'Aïn-Matouf le
petit soldat, Berger, n'était guère plus
vieux quand il révéla soudain LIme d'un
chef. noms pris au hasard, parmi tant
d'autres qui travaillé-ent à maintenir le
prestige de la France, en d'îpit d'un soleil
LE NUMERO : 90 CVTOMB6
MARDI SOIR. 6 NOVEMBRE 19WL
JOORRALJDUOTIDIEN
Rédaction & Administration ;
m, inftiMi-lftalir
PARIS O") 1
79LAM. 1 bOUVmtMl
-- MCHKUIUW'M
Les Annales Coloniales
LMNtMMMMM et réclames sont reçues au DIRECTEURS. Marce. RUEDEL et L -G THIBAULT I NCONVK L Tous les article* publiés dans notre journal ne peuvent
bureau du iournal. titre lu'#,,n citaiit leS -%NNki.Eg CoMNMLM.
IIONNEREiTS
avec le supplément ittufrêt
u.
France ri
Colonies 110 » t§ » M •
ttianpr.. tMt
tous les bureaux de poste.
La nouvelle Syrie
..- "e
Dès la plus haute antiquité furent louangées
ces terres du Levant où selon la Bible « le lait
et le miel coulent naturellement ». Après les
Grecs, les Romains, les Perses, ce sont les
Arabes qui vantaient les richesses que la Nature
a accumulées sur cette partie du morale. Plus
tard les Européens. les Croisés et marchands re*
connaîtront sa fertilité. Puis, tout change, c'est
la décadence levantine avec la domination des
Turcs.
Avec la guerre de 1914-1918, c'est la déli-
vrance pour le Levant. Puis, survient le désen-
chantement, le miracle ne s'est pas produit.
La France cependant, puissance mandataire
a compris son rôle : refaire du Levant un pays
libre et prospère. Tranquillité matérielle et sé-
curité morale, le Haut-Commissariat français
s'est évertué à les donner à la Syrie, sans tou-
jours parvenir à convaincre les Syriens.
- - - -
Les rapports des Francs et de la Syrie remon-
tent aux temps mérovingiens. Avec Pépin le
Bref, les relations deviennent officielles à la
suite d'accords avec les Khalifes de Bagdad.
L'un d'eux, le célèbre Haroud ad Rachid, re-
connut à la France, sous le règne de Charle-
magne, une sorte de protectorat sur les Lieux
Saints. Le Protectorat un moment supprimé au
Xe siècle, reprend avec une force nouvelle au
temps des Croisades. Les Croisés épousèrent
des Syriennes et mélangèrent leur sang au leur.
Us créèrent de véritables. Etats chrétiens. Les
noms de royaumes de Jérusalem et de Saint-
Jean d'Acre, des principautés d'Antioche vi-
vent encore dans toutes les mémoires. La chute
des Ltats Francs au XIII" siècle n' anéantit pas
-.. ,,'11 1_1.
l interpénétration morale et materieue ae ia
France et des Levantins. Devenue l'allié du
Sultan des I urcs en 1535, François 1er, qui
avait continué la politique levantine de Charle-
magne, obtint les fameuses capitulations qui
sanctionnaient nos droits et nos privilèges et ne
furent abolies que récemment lors de la signa-
ture du traité de Lausanne.
L'expédition de Syrie de 1860 marqua une
recrudescence dans les rapports franco-syriens.
Nos savants, nos ingénieurs, nos missionnaires
s'employèrent à transformer le pays. Des oeu-
vres scolaires et charitables furent fondées ;
des lignes de chemin de fer furent construites
et des ports aménagés par nous. La vcgue
dont jouissait notre langue à la veille de la
grande guerre en Syrie est la preuve des rap-
ports intellectuels et des affinités des Syriens
pour la rrance.
lit Depuis que notre pays a reçu le mandat sur
la Syrie de la Société des Nations, les choses
ont changé d'aspect. Une crise de confiance est
survenue entre Synens et Français. Nous avons
eu à réduire une insurrection provoquée par les
Druses. Nous y avons dépensé plusieurs mil-
liards et l'on entend dire en France par des
gens inquiets ou fatigués qu'il faut évacuer la
Syrie.
Il est vrai qu'en acceptant le mandat sur la
Syrie, le Gouvernement Français avait mal com-
pris la mentalité et les désirs des Syriens. Peut-
être aussi avons-nous fait une politique trop
exclusivement chrétienne en oubliant que la
France est une puissance musulmane qui abrite
dans son cadre 30 millions de fils du Prophète.
- - - -. - .- 1. &
Mais, de là à quitter Damas, métropole intel-
lectuelle et ville Sainte d' un rayonnement su-
périeur à celui de la Mecque, il serait impru-
-* dent de le laisser dire. Nous retirer de la Médi-
terrannée orientale ce serait affaiblir notre rôle
dans la Méditerrannée tout entière, et r on sait
que par la Syrie passe la route de l'Irak, de
la Perse et des Indes.
Si la France comprend bien le mandat qui
lui a été donné qui est de servir de guide et
faire l'éducation politique d' un pays ami avec
la pensée de l'apprendre à se gouverner lui-
même et d'assurer la prospérité de son avenir,
elle peut noblement accomplir ses fins en sÿ-
rie.. Pour y arriver elle doit consacrer tous ses
efforts à renseignement et aux travaux publics
nécessaires à la mise en valeur des ressources
du pays. La tâche - est - commencée. La Syrie
possède aujourd hui de nombreuses écoles pri-
maires, des lycées à Damas, à Alep, à Honts,
à Hania et à Dear-ez-Zor; une université sy-
rienne à Damas, y compris une école arabe ;
l'université Saint-Joseph à Beyrouth, fondée
par les Jésuites en 1875. M. Huvelin, profes-
seur à la Faculté de Lyon, chargé d'une mis-
sion d'études en Syrie écrit : « J'ai dénombré
des richesses, évalué des productions, supputé
des rendements. Je me suis réjoui de les trou-
ver considérables. Comme foyer d'intellectua-
lité, de civilisation et de moralité, la Syrie a
plus de prix encore que comme foyer d'activité
économique, ce pays est un réservoir de forces
spirituelles susceptibles de se répandre au loin.
Les idées circulent avec les ballots de marchan-
dises. Le carrefour des caravanes est aussi le
carrefour des religions, IN oublions pas que là
fut le berceau du Judaïsme, le berceau du
Christianisme et l'un des centres de diffusion de
l'Islamisme. Sur les cimes du Liban et sur les
plateaux de Judée, plane encore l'Esprit. Jéru-
salem reste l'un des grands sanctuaires du
monde : Damas une des capitales de l'Islam ;
Beyrouth l'un des cerveaux du Levant. »
La Siampa de Turin du 8 octobre 1927
rendait justice à l'activité organisatrice fran-
çaise en Syrie : « Jusqu'en 1918, écrit-elle,
vache à lait du mauvais gouvernement musul-
man, la Syrie n' avait ni routes, ni voie ferrées,
ni bons ports, ni installations sanitaires, ni in-
dustries. Aujourd'hui, la France a veillé et
modernisé l'administration locale, ouvert un
vaste réseau de routes carrossables et com-
mencé la construction des premières lignes de
chemin de fer à voie normale, réformé le sys-
tème foncier, introduit la législation civile et
pénale française, agrandi les sports, attiré les
capitaux pour l'exploitation rationnelle des im-
menses richesses du pays. La Syrie était un
cimetière ; elle est devenue un chantier. M
De fait, la France a restauré les planta-
tions de mûriers détruites pendant la guene
par les autorités turco-germa niques. Dès 1926,
on avait replanté 700.000 mûriers pour res-
taurer l'industrie soyeuse rainée. Tombée à
800.000 M. en 1920, la production de co-
cons remontait à 2.950.000 kil. En même
temps, les tentatives de culture du coton com-
mençaient. Cette culture a dépassé 39.000
quintaux en 1925. Si l'on considère qu'un
dixième à peine des terres cultivables en coton
a servi de champ d'expérience on peut avoir
un singulier espoir pour l'avenir.
Pareillement furent poursuivies des tenta-
tives analogues pour l'amélioration de la pro-
duction des céréales, des textiles végétaux,
chanvre et lin. Cet effort agricole nécessite de
la main-d'oeuvre, des travaux d'irrigation el
des capitaux. C'est une oeuvre de longue
haleine, Il en est de même pour l' accroisse-
ment du cheptel, en particulier des troupeaux
de - moutons - arabes. -
L industrie locale de transformation (meune-
ries, biscuiteries, huileries, savonneries, tan-
neries. papeteries, travail de la soie, filatures,
usines de conserves de fruits et légumes) s'est
développée et l' industrie lourde elle-même
pourrait bien devenir possible puiu" on a dé-
couvert à Lattaquie des sources d asphalte et
pétrole (le bitume de Judée est connu depuis
l' antiquité) et que tous les jours des prospec-
tions mettent à jour d'autres richesses miné-
rales. fer, cuivre, cobalt.
La mise en valeur des forces hydro-élec-
triques est commencée. Des projets d'iniga-
tion avec les immenses ressources de l'Eu-
phrate sont envisagées. La pipe-line qui doit
conduire le pétrole de Mossoul - à la mer doit
traverser la Syrie. Pont de passage entre l'Eu-
rope et l'Asie, les Etats du Levant sont le
centre d'un large commerce. Le commerce de
Ninive et de Babylone qui se dirigeait sur
Palmyre et Tyr par la trouée du Liban en
suivant la voie des caravanes et des invasions
guerrières, doit se renouvel er sous une autre
forme. Les richesses à exploiter ne sont plus
les mêmes, les moyens de transport se sont
modernisés, mais les voies naturelles sont im-
muables et le chemin des échanges ne sau-
rait varier.
Pour le trafic, il faut des routes, et des
votes terrees. Le réseau, encore imparfait.
reliant Paris au Caire en traversant de bout
en bout, d'Aleps à Nakhourra, les territoires
des Etats et d'autre part l'Europe au Golfe
Persique et aux Indes, est à achever. Plus
de 5.000 automobiles roulent dans les Etats
assurant la liaison des Etats les uns avec les
autres, les villes avec les villes, à travers le
désert. de Beyrouth à Bagdad et Téhéran.
Ces choses, les Syriens, les Libanais, les
Flaouite» le savent. En arrivant en Syrie la
France n trouvé une terre désolée et apprau-
vrie. Courageusement elle a aidé les Levan-
tins à refaire leurs champs et leurs vergers.
à tirer les routes des foudrières. à construire
des chemins de fer, des gares, des ports. Le
port d'Alexandrette suit la voie de celui de
Beyrouth. Elle a tiré du désespoir des popula-
tions effarées et mourant de faim et permis
à la Syrie d'entrevoir les splendeurs de son
passé. Pour retrouver la grandeur de ces temps
e* Syriens doivent se convaincre que l'inté-
rêt économique de leur pays veut l'unité poli-
tique. Plus de querelles de race, de religion,
de clan, des vues et une politique communes.
Une fédération de provinces, soit, si cela plaît
aux Syriens, mais sous un régime politique
et économique connu, une sorte de Suisse
dans le Levant. A l'égard d'une population
aux nerfs sensibles, d'une élite aussi cultivée
et avisée, toujours prête à la discussion et à
la controverse, la Puissance mandataire placée
à côté des Etats ne doit être pour eux qu'un
guide impartial, garantissant leur indépen-
dance sous le règne de la Loi. C'est la politi-
que que suit depuis 18 mois avec succès le
Haut-Commissaire de la République, M.
Ponsot. Elle a déjà porté ses fruits. Si der-
nièrement à propos de la nouvelle constitu-
tion des Etats. M. Ponsot a dû apporter son
veto, les Syriens doivent se demander s'ils
n'étaient pas tombés dans l' exagération. La
Syrie et la France se doivent une confiante
collaboration. La France est décidée à l'ac-
corder aux Syriens. Mais que chacun y mette
du sien.
Ch. BeWfrr*.
Sénateur du Nord, membre
de ta Commission des AffaireR
(Hrangères,
Démission de ministres
i
A l'issue du Conseil des ministres qui
a eu lieu ce matin, les quatre membres
du caBinet Poincaré, inscrits sur les con-
trôles du parti radical et radical-socia-
liste, MM. Edouard Herriot, ministre
de l'Instruction publique, Léon Perrier,
ministre des Colonies, Queuille, minis-
tre de l'Agriculture et Albert Sarraut,
ministre de l'Intérieur, ont donné leur
démission.
C'est la conséquence de divers votes
émis au cours du Congrès du parti ra-
dical et radical-socialiste à Angers.
- obe-
La politique coloniale
au Congrès d'Angers
Hier, au cours des derniers débats du Con-
grès, la politique coloniale a été efAeurée,
M. Joutel ayant proposé des vœux qui ten-
daient à accorder de nouveaux droits politiques
aux indigènes des colonies, M. Caillaux fit
obeerver que la question était trop grave pour
être tranchée dans un congrès irresponsable.
L'assemblée a déféré au vœu de l'ancien
président du Conseil et ajourné à Tan prochain
la discussion des voeux de M. Joutel.
La maison des coloniaax
«♦«
J'étais hier à la cérémottie de la
OR pose de la première pierre du Mu-
sée permanent des colonies, à Vin-,>
cennes. Cette manifestation était la première
de toutes celles qui doivent se suivre jusqtSà
l'ouverture de l'Exposition coloniale de
Paris.
Les lecteurs des Annales Coloniales ont
lu hier le texte in extenso des discours qui y
ont été prononcés. Faut-il rappeler ici que
l'idée première de VExposition coloniale in-
ternationale de Paris revient à notre ami
Marcel Ruedel qui, le premier, il y a quelque
vingt ans, la suggéra dans le monde politi-
que, municipal et colonial.
Mais ce n'est point de l'Exposition colo-
niale que je veux parler aujourd'hui, c'est de
la maison des coloniaux. Elle tient au cœur
du maréchal Lyautey. Déjà, il y a quelques
mois, au banquet de la Société coloniale des
Artistes français, que présidait notre éminent
collègue M. Henry Bérenger et auquel assis-
tait M. Léon Perrier, il avait indiqué nette-
ment la nécessité à son avis de la création,
à Paris, d'une maison des coloniaux.
Dèjà, M. Edouard Daladier, lorsqu'il
était ministre des Colonies, avait senti le be-
soin d'une telle organisation au centre de
Paris. Il avait même, si mes souvenirs sont
exacts, envisagé la possibilité de l'achat de
deux emplacements importants, sur l'avenue
des Champs-Elysées.
Les Colonies apportaient à cette opéra-
tion le concours ae leurs moyens financiers
puisque tant est que le Ministère des Colo-
nies est le plus pauvre qu'il soit. Notre col-
lègue Etienne Antonelli signalait il y a
quinze jours, dans ces colonnes, ce qu'il y a
de scandaleux dans une telle carence de la
mère patrie à l'égard de ses filles lointaines.
Ce que M. Edouard Daladier n'a pas eu le
temps de réaliser, il importe que le nouveau
ministre des Colonies le fasse. Il peut être
assuré pour une telle œuvre non pas seule-
ment de l'appui vigoureux et actif du maré-
chal Lyautey, mais du concours constant de
tous ceux que l'éparpillement colonial à Paris
scandalise ou lasse.
Lf Ministère, rue Oudinot,I'Agcnce de l'In-
dochine, rue La Eoi/ie, l'Agence de l'A.E.F.
rue Saint-Honoré, l'Agence de Madagascar,
rue du Général-Foy, l'Agence des Pays à
mandats {Togo, Cameroun), boulevard des
Italiens, l'Agence de VA. O. F., boulevard
Haussmann, au coin de la rue de Courcelles :
pour quelqu'un qui cherche un renseigne-
ment et ne sait exactement si le produit dont
il a besoin peut être obtenu de telle ou telle
colonie, voilà un circuit de Paris pas ordi-
naire, impossible avec les encombrements de
la capitale et je comprends qu'il abandonne
la partie.
Il faut donc une maison des coloniaux où
tous les services du ministère seront instal-
lés, ou toutes les agences coloniales seront
réunies en conservant chacune leur autono-
mie. Le maréchal Lyautey parlait du centre.
Un emplacement parfait eÛt été l'ancienne
caserne de la Pépinière, l'occasion est pas-
sée. Il en est deux autres qui s'offrent à nous
et nous ne devons pas laisser cette chance
s'échapper, l'une c'est la caserne de la rue
Penthièvre, admirablement placée mais moins
vaste que Vautre, et l'autre c'est tout sim-
plement la Manutention du quai de Billy
dont l'immense emplacement permettrait tous
les aménagements nécessaires à une admillis-
tration solidement organisée et capable de
s'adapter aux transformation quotidiennes de
la vie économique métropolitaine et coloniale.
Le musée des colonies à Vincennes c'est
bien.
La maison des coloniaux au cœur de Paris,
et le plus rapidement possible, c'est mieux.
Pierre Tetiitingivir,
Député de Paris,
Président de La Commission de
l'Algérie, des Colonies et Protectorats.
Le parchemin dans l'étui d'argent
11 est d'argent, paraît-il, l'étui contenant
le procès-verbal, sur parchemin, de la céré-
monie d'hier et que M. Gaston Doumergue
a scellé dans la première pierre de l'Expo-
sition.
Ce parchemin méritait l'abri d'un pur
métal. Et les hauts personnages qui se
pressaient autour du Président de la Répu-
blique M. Pierre Pasquier, Gouverneur
générai de l'Indochine; M. Taittinger, Pré-
sident de la Commission des Colonies;
MM. Angoulvant, Bonnecarrère, Merlin,
Camille Guy, Alapetite, Bouju, préfet de la
Seine; M. Louis Proust, Mgr Maglione,
nonce apostolique; M. Morain, Commis-
saire général adjoint de l'Exposition;
M. Oberkirch, sous-secrétaire d'Etat à l'Hy-
giène; l'amiral Lacaze; MM. de Lasteyrie,
Maginot, Hanotaux, Pierre Laval, Viollette,
René Besnard, Emile Faure, Le Corbeil-
le!. tous, sentaient bien la valeur du rite
qui s'accomplissait.
Un contremaître en combinaison kaki ma-
nœuvrait un cric pour abaisser le lourd
cube de pierre sur le tube d'argent. Grand
et vigoureux dans son costume d'ouvrier, il
était, au milieu des fracs, comme un autre
symbole nécessaire une démocratie aux
bras forts, si elle sait toujours se donner
des chefs au jugement droit et lucide,
n'abandonnera rien du domaine qu'elle a
durement conquis.
La France s'ouvre au culte de l'idée co-
loniale et l'étui contient un seiment.
JV. a. £8ro"*re..
.- ---
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
do itaire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 5 novembre 1928. le taux offi-
ciel do la piastre était de 12 fr. 65.
Le csnierce de la France
avec ses Colonies
-60
Pendant les neuf premiers mois de 1928,
la valeur des marchandises importées en
France des Colonies et des Protectorats, se
compare comme suit à celles des marchan-
dises importées pendant la période corres-
pondante de 1927 :
Importations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 2.008.630- 1.804.023
Tunisie 371.432 301.941
Maroc 298.478 259.652
Afrique occidentale
française. , 646.343 694.170
Madagascar et dé-
pendances 3(3.059 199.092
Indochine française. 5016.644 479.106
Autres colonies et
pays de protectorat 705.312 673.269
- Totaux 4.849.898 4.411.259
Quant à la valeur des exportations fran-
çaises à destination des Colonies et pays de
Protectorat, elle s'établit de la façon sui-
vante, comparée à celle des neuf premiers
mois de 1927 :
Exportations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 2,687,(4 2.425.504
Tunisie 546.814 546.766
Maroc 788.878 708.153
Afrique occid. franç. 458.711 430.990
Madagascar et dé-
pendances 259.225 242.117
Indochine française.. 667.663 839.477
Autres colonies et
pays de protectorat 398.858 419.102
Totaux., 5.807.763 5.612.109
-–-– « -
L'Aviation Coloniale
Amérique du Sud-France
L'avion qui fait le service de Biarritz &
Paris et qui était piloté par l'aviateur lJu-
bourdieu a pris hier matin, à Bordeaux, le
courrier d'Amérique du Sud, transité de
Toulouse A Bordeaux dans la mUltillée.
Dubourdieu est urrivù au Baurget dans
l'après-midi, à 14 h. 15.
Pour la première fois, la liaison aérienne
postale de Biarritz A Paris par Bordeaux
{735 kilomètres) a été faite en moins de
quatre héures, à la moyenne horaire de
187 kit. 500.
Aviation et automobilisme
Le major Campbell, accompagné du pilo-
te Jones, qui avait quitté l'aérodrome de
Dijon-Longvic ee matin, à 9 h. 15, à bord
de son avionnette Blue Bird, a atterri à
l'aérodrome de Murignane, près de Mar-
seille, hier à 12 h. 45, nouvelle étape de
8011 voyage vers AIn-Serra.
Reparti peu après, il arrivait à Perpi-
gnan à 16 h. 50.
Il a repris son vol ce matin pour Ali-
cante.
Reine et Serre
L'aviateur Heine et son. compagnon de
captivité Serre, partis de Toulouse hier
soir, sont arrivés ce matin, à -10 h. 15, à
la gare d'Orsay.
Ils étaient accompagnés de leurs parents
et de notre confrère, M. Léo Gerville-
Héache, qui est allé les chercher dans le
Rio de Oro.
Le général Barès et le comte de la Vaulx
ainsi {(ue de nombreux amis étaient sur
le quai de la gare. La joie d'accueillir
sains et saufs les deux vaillunts aviateurs
faisait plaisir à voir.
Une lettre de lAéro-Club du Maroc
].'At"ro-Cinh dn Maroc a adressé la let-
tre suivante à M. Stecg :
Monsieur le Résident,
Le Comité de l'Aéro-Club dans sa réunion du
20 octobre 1926 a cousluté a vue joie le succès
qui a couronné vos efforts pour lu libération de
nos enniuradcs Reino et Serro el vuus adresse
ses bien respectueuses félicitations et ses vifs
remerciements.
Heine et Serre seront proposés lors d'une pro-
chaine assemblée pour la médaille d'or de
lrAéro-Club du Maroc.
"1"
Un nouveau succès
de nos Méharistes soudanais
Le razzi dont nous avons annoncé l'échx
retentissant dans les Annales Coloniales du
2 novembre vient de subir une débâcle com-
plète grâce à l'habileté et à l'en iurance de
nos méharistes soudanais.
Nos niéharistes, nos goumiers et nos par-
tisans ltoghas avaient pris la trace des raz-
zieurs et le lieutenant Le Cocq, accompagné
de l'Amenokal Attahet des Ifoghas les rat-
trapèrent au delà de l'Oued Akantarir..
Après sept heures de combat, le razzi fut
entièrement détruit, perdant 17 tués dont son
chef Sidi Lamine ould Abidine, 4 blessés,
30 prisonniers dont un autre fils d'Abidine,
Arouak et 2 chers de bandes reputes : Omar
Ould Mohamed et Ali Ould Bêcha, 41 fu-
sils et toutes les montures sont tombés entre.
les mains du peloton de Kidal.
Ce désastre sans précèdent aura une dure
répercussion dans les douars de la Seguiet-
el-Hamra.
Ce succès ne nous empêche pas de consta-
ter que ces rezzous se forment hors de notre
territoire dans le Draa et la Seguiet-el-
Hamra d'où ils peuvent partir à leurs heu-
res sans être éventés avant d'arriver à proxi-
mité de nos groupes mobiles dont la vigi-
lance n'est heureusement pas en défaut.
On est en droit de se demander quand cette
situation prendra fin. Ettc intéresse aussi bien
le MarAc, l'Algérie et l'A. 0. F. que la colo-
nie espagnole du Rio de Oro.
Celle-ci ne saurait rester indéfiniment le
centre de mobilisation des bandes pillardes
et des hors-la-loi du désert. C'est ce que pen.
sent nos amis de l'A. 0. F. et nous-mêmes,
qui nous réjouissons cependant de l'attant re-
marquable des pelotons méharistes de
l'A. 0. F.
Jumirène Devaux.
EN TUNISIE
AU CONGRÈS INTERNATIONAL
D'OLEICULTURE
o
Le 5 novembre a eu lieu à Sfax la séance
de clôture du Congrès. L'excursion des délé-
gués et des membres à travers l'oliveraie tu-
nisienne et leur visite à de nombreuses hui-
- - - - - -
leries modernes ont été pleines d enseigne-
ment. Elles témoignent de l'essor accompli
par le gouvernement du Protectorat durant
ces dernières années, à la fois au point de
vue de l'extension de l'oliveraie tunisienne
et au point de vue de l'amélioration de la
qualité des huiles qui tiennent une des pre-
mières places dans la production mondiale.
Au cours de la séance de clôture, M.
Lucien Saint a exprimé, en un remarquable
discours, quelle part revenait à l'impulsion
française dans cette transformation des
steppes autrefois désolées, du Sud, par la
culture de l'olivier, sur les vaines pâtures que
parcouraient jadis poussant devant eux leurs
troupeaux errants, les pasteurs à la merci des
pillards, des termes de pierre ont nxe 1 arabe
et le berbère, en ont fait un colon. Ainsi
est en voie de perfectionnement la condition
sociale des habitants de toute une région de
Tunisie.
Enfin, M. Lucien Saint a fait entrevoir
le jour prochain où l'étendue cultivée aura
une superficie quadruple de celle que nous
voyons et où le Golfe de Gabès, de Sfax à
Zarzis, sera entouré de la « ceinture (l'ar-
gent » des oliviers. C'est à la renaissance de
l'olivier que Sfax doit sa prospérité. Sa po-
pulation a passé de 40.000 habitants en 1892
à près de 1 50.000. Pille est le plus hel
exemple des résultats qu'a atteints la loyale
collaltoration du Protectorat avec les popula-
tions indigènes.
PROPAGANDE TOURISTIQUE
---ü-o-
La Tunisie et l'étrangtr
M* E. Baissai, avocat défenseur, membre
du Syndicat d'Initiative de Tunis, s'est rendu
à Varsovie, liu mois d'août dernier, comme
délégué du Gouvernement tunisien, pour as-
sister à la Conférence de l'International Law
Association dont il est membre titulaire.
Nie E. Baissai n'a pas perdu son temps. Il
a fait d'une pierre deux coups - de -- ce voyage
intéressant. Non content d'avoir entendu les
délégués de Y International Law Association,
il les a, à son tour, prêchés sur la beauté de
la Tunisie.
C'est sous les auspices de l'Ambassade de
France à Varsovie que fut organisée cette
manifestation devant une assemblée de nota-
bilités polonaises et de la plupart des délé-
gués de la Conférence de l'International
Law Association.
Le Comité Central du tourisme en Tunisie,
celui de l'office Tunisien de Paris avaient
I. liaissal une bL-Ile
mis à la disposition de M. Baissai une belle
série de films tunisiens.
Les moissons en Tunisie, l'exploitation
des phosphates de Gafsa, l'oasis de Tozeur et
la ville de Bizerte défilèrent donc tout à tour
sous les yeux, sans doute émerveillés, des
spectateurs.
Cette utile propagande portera ses fruits.
Particulièrement en ce qui concerne l'accrois-
sement du tourisme dans la Répence. A une
condition cependant, c'est que MM. les hô-
teliers, Mmes les hôtelières -- qui n'y vont
pas avec le dos de la cuillère dans la Ré-
gence, ne détruisent pas d'un coup de plume
le bel effort de M. Baissai en tordant le cou
- selon leur habitude professionnelle à
la poule aux œufs d'or, quand bien même
celle-ci serait d'origine polonaise.
Au surplus, dans l'occurrence, bonne re-
nommée nous vaut ceinture dorée.
Mirane-Matrenite Kieflittsi.
1--'------ ---.-
A la Socié é des Nations
Commission des Mandats
Au cours de l'examen du rapport du Gou-
vernement britannique sur t Administration du
Cameroun, M. Arnett, résident au Cameroun,
a rappelé que la population de cette région,
contrairement à celle qui est placée sous le
mandat français, n'a pas été autrefois en con-
tact avec la civilisation arabe, ce qui a rendu
la tâche d'autant plus délicate.
La Commission a ensuite demandé à M.
Arnett des renseignements complémentaires sur
l' organisation de l' administration.
bile a demandé notamment pourquoi le bud-
get est en déficit, alors qu'il est en excédent
dans le Cameroun placé sous mandat français.
Le représentant britannique a répondu que
cela était dû à ce que cette partie est beaucoup
moins développée et moins fertile.
L'Algérie à l'œuvre
----- -" - -
Les délégations financières ont commencé
leurs travaux
L,'.Ii dtUôtjatiims finunrirres se xunt réu-
nies hier en session (';r!/,(wl'diHII;/,('.
M. liortics, (jouvariitiir y,:n,;/'Ill de IWI-
ijerie a fail un orej (>.rposc de la situation.
Il d rajtpelr le, cataetysiae de Djitliellt,
dont les dommages doivent être ramenés
au maximum à 1U millions. Il a annone<
le déjiôl d'à ne. demande de t'Védils jioui
t'étlificlltiti H, à .lue l', (l'une maison des
étudiants tilli u tll'CC la eonstruelion de
musées, la ftuhlicalion de nombreux ouvra-
f/es, l'eneoi de missions scientifiques, sera
une réponse à ceux I/'li, trompes par un
développement trop inteuse% un enrichisse-
ment trop rapide, voudraient voir dans
ÏMqénc une nouvelle riche au sens propre
du mot ».
M. Hordes a rappelé ensuite les Iravau.i
accomplis pendant la dernière conférence
nord-africaine au 1"ilJ/? point de vue éco-
nomique, des transports et des problèmes
suhariens,
I.es délégations financières ont commen-
cé ensuite Leurs travaux.
Par dépêche.)
La fée électricité en Algérie
»♦«
L'Algérie avec son ciel inviolabfcment bleu,
son lOeli clair et ardent, ses nuit* lunaires.
n'en est pas moins, depuis une vingtaine d an-
nées, le royaume de la fée électricité.
Les réseaux électriques investissent chaque
jour, à l'exemple du rail, les villes et les cam-
pagnes.
Four les trois départements d Atgef, d OMa
et de Constantine, on compte actuellement 59
centrales de distribution électriques, réunissant
1.250 ouvriers et ayant une puissance motrice
de 45.562 kilowatts.
En ce qui le concerne, le département d'Al-
ger possède seize centrales avec 776 ouvriers
et 26.131 kilowatts de puissance, assurant une
distribution de force et lumière de plus de
33 millions de kilowatts heures.
L'Oranie, pour 19 centrales, groupe 231 ou-
vriers et 12.965 kilowatts de puissance. La
distribution de force et lumière y est de 10 mil-
lions de kilowatts heures.
Quant au département de Constantine, il
dispose de 24 centrales (236 ouvriers, 6.466
kilowatts de puissance, 3 millions de kilowatts
heures de force et lumière).
La quantité d'énergie distribuée est en pro-
gression constante.
Elle a atteint, annuellement, en kilowatts
heures :
28 millions en 1922 ; 37 millions en 1923 ;
47 millions en 1924 ; 59 millions en 1925 ;
72 millions en 1926 ; 79 millions en 1927.
Soit une augmentation d'à peu près 10 mil-
lions de kilowatts heures chaque année.
Facteur économique des plus importants
à la mise en valeur de l'Algérie agricole et
industrielle, l'énergie électrique fait l'objet de
la plus grande attention des Délégations finan-
cières. Lors d'une dernière session, l'électrifi-
cation des campagnes - faisait l'objet - de d iscus-
sions qui permirent de mettre en valeur le rôle
utile joué par r administration des Ponts et
Chaussées et par la direction de l' Agriculture
du Gouvernement Général de l'Algérie. Au-
jourd'hui, les colons sont conseillés par le seul
service du génie rural. C' est par son entremise
que les proiets sont étudiés et groupés. Il as-
sume même la charge de débattre les condi-
tions des adjudicataires et des fournisseurs cou-
rants, au nom des colons.
D'autre part, sous l'impulsion de M. Pierre
Bordes, une politique d'hydraulique et d'élec-
trification est hardiment suivie.
De grands barrages réservoirs se construisent
et permettront de créer des chutes dont i uti-
lisation pour la production de l' énergie électri-
que, présentera, sous peu, des avantages consi-
dérables.
« Dans une population rurale comme celle
de l'Algérie, déclarait récemment M. le Gou-
verneur Général Bordes, cette énergie permet-
tra le développement des entreprises agricoles,
l'éclairage abondant de tous les petits centres
et la multiplication des industries ; sa diffusion
trans formera l'existence des colons. et c'est sans
exagération que l'on peut espérer y voir un
facteur important du retour à la terre. D' autre
part, cette énergie permettra, tout au moins en
partie, la réalisation d'un grand projet, t étec-
trification des voies ferrées ; grâce à elle, les
transports, devenus plus économiques, plus
abondants, plus réguliers, assureront un accrois-
sement des échanges et un développement du
mouvement commercial. )
N' est-ce pas un programme qui peut faire
envie - et servir d'exemple à la métropole
dont bien des communes, à 20 kilomètres de
Paris, s'éclairent encore aux quinqueh. à li
lampe à pétrole, voire à la chandelle ?
--------- - --- -------- -------- .-_.--
L'escadre de la Méditerranée
-----.----- -
Le vice-amiral Docteur, commandant en chel
de la lr" escadre, qui des côtes africaines s était
rendue à Malte, a quitté Malte le 4 novembre,
dans l'après-midi. II a été personnellement,
ainsi que son état-major et l'équipage du bâti-
ment amira l Provence, l' objet de la réception
la plus cordiale, de la part du commandant en
chef de l'escadre anglaise de la Méditerranée,
des autorités et de la population.
-----.--------- --- -- --- -
La case aux livres
O–
Ecrivains colon iaux. et d'ai'lems
Par MARIR-LOUISR SICARD.
L EPOPEE MAROCAINE
par Henriette Gélarié
Printemps de 1 f)2)! l'orage gionde dans
la région de l'Ouei^lia. c Mrefs éclairs
haine Il au passage da Roumi, les popula-
tions subissent l'intluona; d'Abd-cl-Krini.
1 .os renseignement> se précisent, le dan-
g( t grandit de iniii- t,ii jotir. l'ennemi est
bien équipé, discipliné et souvent armé se-
lon les méthodes allemandes, il jouit de
l'immense avantage d'opérer sous lin ciel,
sur un terrain rpii lui sont familiers. Nos
soldats, jeune-, n t'rues pour la plupart, pas
enrote habitués au climat de l'Afrique, doi-
vent organiser la. défende, dans des postes
bâtis à la hate, nullement » onçus pour sou-
tenir un âpre ci long siège.
De quel côté surgira le danger 'Au poste
de 1 Aoudnur, un petit poste, qui devra son-
tenir .;! jours de. siège!. Ainsi débute
l'Kpopée Marocaine, sobremont racontée par
Mme Henriette CVlarie. Pages héroïques
entre toutes, qu'annonce l'/:nh)Uvantp pré-
lare du maréchal Pétain.
J< 1 -5 ! Nous doutions-non- "<.ictement de
ce qui se dépensait d'abnégation, dYnergie,
de merveilleux courage du Rit A l'Atlas?
Pour le savoir, il faut lire : l'histoire des
Hraves de Ribane, la Défense du poste de
Hou-Halinia, l'Affaire de Taleghza. l.e hé-
ros de lkni-lkrgoul, Pol I apeyre, n'avait
que vingt ans ; au poste d'Aïn-Matouf le
petit soldat, Berger, n'était guère plus
vieux quand il révéla soudain LIme d'un
chef. noms pris au hasard, parmi tant
d'autres qui travaillé-ent à maintenir le
prestige de la France, en d'îpit d'un soleil
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