Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 novembre 1928 05 novembre 1928
Description : 1928/11/05 (A29,N164). 1928/11/05 (A29,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. No 111
LE NUMERO : «0 GWTIMBS
LUNDI SOIR, 5 NO V F.MB H E IWo.
JOUMILQUOTIOIEII
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PARIS cv>
TtLtPM. 1 bOUVIK 19-37
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Les Annales Coloniales
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COLONISATION INDIGÈNE
¿,.. 'e .-- .oS
M. G. Rinkenbach, administrateur des
colonies et chef du service des Textiles
du Soudan Français donne, dans le damier
numéro de XAfrique Françoise, des rensei-
gnements particulièrement intéressants sur
une expérience de colonisation indigène pour-
suivie, suivant une méthode rationnelle, à la
ferme expérimentale de Nienebalé, dans ia
val Le du Niger.
(tte expérience se rattache à l'étude du
grand problème de la culture du ooton dans
la région nigérienne dont il n'est point né-
cessaire de rappeler l'importance non seule-
ment pour la colonisation de 1' A. O. F.
mais pour l'économie nationale tout entière.
JUtuuen 1921, l'administration entrete-
nait deux stations d'essais à Koulikoro et à
EI-Oualadji. La seconde, située à une cen-
taine de kilomètres de Tombouctou, avait
donné, rapidement, de bons résultats et per-
mis de passer de la phase des essais à celle
de la culture industrielle par l'installation
à quelques kilomètres de la Compagnie ie
culture cotonnière du Niger sur une exploita.
tion de 2.000 hectares. La première sta-
tion celle de Koulikoro, pour des raisons di-
verses, avait donné de mauvais résultats.
Or, c'est précisément dans la région où
elle avait été installée, que M. l'ingénieur
Bélime plaçait les conditions naturelles les
plus favorables pour le développement de
la culture cotonnière. 11 vait constaté, en
effet, dans cette partie de la vallée du Ni-
ger entre Bamako et le lac Dibo, la ooïnci-
dence complète de la crue du Niger moyen
avec le cycle cultural du cotonnier.
La station de Koulikoro ne pouvant être
utilisée, comme le prouvait l'expérience, il
convenait de reprendre les essais, ailleurs,
dans la même région.
Un emplacement étant choisi à 15 kilon-
tres à l'aval de Koulikoro, un arrêté du
Gouverneur Général du 8 novembre 1921
créait la station expérimentale de culture ir-
riguée de Nïenebalé.
Après une période de tâtonnements mal-
heureux, l'affaire était confiée au service lo-
cal des Textiles, sous le contrôle et avec
l'appui du Service Général des Textiles et
de l'Hydraulique agricole.
De 1924 à 1925, la ferme fut dotée de
l'outillage nécessaire pour son exploitation:
yastes locaux pour entrepôts et bouverie,
matériel agricole, atelier de menuiserie,
forge, cheptel bovin de 130 animaux, usine
de pompage fournissant un débit de 140
litres-seounde à dix-huit mètres environ au-
deaaut des basses eaux du fteuve, un réseau
GflBplet de canaux assurant l'irrigation et le
drainage d'une superficie de 200 hectares.
Mais l'expérience ne devait pas être seu-
lement technique, elle devait prendre, avant
tout, un caractère social. Il s'agissait de sa-
yoir si l'on pouvait former des cultivateurs
indigènes qui se soumettraient aux méthodes
techniques de culture et qui voudraient bien
se fixer dans la région qui manque, naturel-
lement, de la main-d'œuvre nécessaire.
Comment s'y prit-oe?
On recruta, non des individus, mais des
familles que l'on plaça dans les conditions
mimes où se fait, suivant les rites tradition-
nels, la création d'un village de culture
d'après la coutume.
L'Administration désigna les villages qui
devaient fournir les familles que les chefs
de canton désignèrent librement. Ainsi, en
avril 1926, 14 familles comprenant 66 pet-
sones dont 38 travailleurs, 22 femmes et 14
enfants étaient rassemblés à Niénebalé.
Notons qu'il ne s'était produit aucune can-
didature spontanée et qu'il avait fallu pro-
céder par voie d'autorité.
On groupa ces familles dans un village
spécial où chacune retroùva avec son enclos,
ses cases, son grenier à graines et à four-
rage le milieu traditionnel de vie en com-
mun.
Mais, pendant un an, c'est-à-dire pendant
toute la campagne 1926-27 on employa ces
travailleurs, à la ferme comme salariés en
les initiant, progressivement, à l'usage de la
charrue et à l'application de tous les procé-
des modernes de culture.
Au bout d'un an, un premier choix était
fait. Ceux qui avaient manifesté le moins
de bonne volonté ou d'aptitudes furent ren-
voyés dans leur village. Il resta 9 familles.
comprenant 8 personnes, 28 travailleurs
adultes, 3 vieillards, 30 femmes et 24 en-
fants.
On décida alors 'd'installer ces familles,
comme travailleurs indépendants, sur des
terrains aménagés.
La superficie répartie représentant 112
hectares avait été calculée à raison d'une
moyenne de 4 hectares par travailleur adulte,
la culture du coton Allen irrigué étant pré-
vue à raison d'un hectare par tête de tra-
vailleur en assolement triennaJ avec les cé-
réales et les légumineuses.
Notons que cette fois encore, aucun des
indigènes n'accepta volontairement, son
maintien à la ferme, il fallut user d'auto-
rité.
On leur fit des avances pour leur permet-
tre de vivre en attendant les résultats de la
première année d'exploitation et, sous la
surveillance discrète du personnel de la fer-
me, on abandonna les colons indigènes à leur
propre initiative.
Au bout de la seconde année d'expérience
et de la première année d'exploitation indi-
viduelle libre, les neuf familles avaient ven-
du 36.000 francs de produits ; le coton
ayant été acheté par l'administration, les
arachides et les produits maraîchers et épices
avant été vendus librement sur le marché de
Gouni voisin de Niénebalé, les céréales et le
fourrage ayant été conservés pour la nour-
afant des gens et du bétail.
%Jm, le commandant du Cercle de Ségou
doiuia à tous les colons la liberté de retour-
ner dans 'leur» ,viUqea. Aucun ne profita
la
L'expérience '- sociale parait doac con-
cluante: il est possible de soumettre rapide-
ment aux méthodes nouvelles de culture et à
des conditions de vie améliorées, les indi-
gènes soudanais. L'obstacle si souvent invo-
qué d'une inaptitude foncière des indigènes
à s'adapter aux conditions techniques d'une
mise en valeur économique du milieu se
trouve donc écarté.
L'expérience de Niénebalé montre, sans
doute, qu'il faut prendre de sévères et minu-
tieuses précautions pour obtenir ces résul-
tats, éviter les excès de la colonisation de
force, faite de brutalité à coups de chicoie
en même temps que la sentimentalité de la
colonisation de persuasion, inspirée de bons
sentiments humanitaires, sans doute, mais
naïvement ignorante de la force des préju-
gés traditionnels chez les peuples à mentalité
ethnique arriérée ou retardée.
Reste, maintenant que la méthode a fait
ses preuves, à l'appliquer sur un champ aussi
vaste que possible.
Pourquoi l'Administration n'enoouragerait-
elle pas la création d'une société capita-
liste à laquelle la colonie pourrait appor-
ter de larges subventions et concessions de
terres et même, je pense, une part du capi-
tal de formation qui aurait pour objet de
multiplier, dans toute la région du coton,
ces fermes expérimentales, formant le noyau
de villages de colonisation peuplés d'indi-
gènes préparés, méthodiquement à la cul-
ture intensive du coton irrigué.
La société pourrait trouver des bénéfices
très rémunérateurs, pour les capitaux enga-
gés, dans le monopole qui pourrait lui être
concédé de l'achat du coton produit suivant
des conditions déterminées, par exemple, en
fonction des prix du marché.
Nulle oeuvre, au point de vue social com-
me au point de vue économique ne parait
plus digne, à l'heure actuelle, en A. O. F.,
de retenir l'attention.
Btêmmmm Jaianclll»
Député de la Haute-Savoie, Hap-
porteur du budget de tuerie et
des protectorats.
8.f' ---
Lt lviaHoB Çoloaiale
Reine et Serre a Toulouse
Un avion, umenunt de Caaublttncu 1 ingé-
nieur Serre et le pilote Heine a atterri iuer
soir, à Aouiouse, a 17 h. ïw, sur le terrain
de Moulu uarun. ils avaient quitté le Maroc
samedi dernier. De nombreuses personna-
lités touiousumes attendaient les deux hé-
ros de la trugique randonnée, parmi les-
quelles MM. iiouilloux-Lalont, directeur de
ta Compagnie Générale Aéro-Poslule ; l'aul
becond, préfet de la Haute-Garonne ; le
colonel l'erra), chef d'état-major ; Uaurat,
directeur technique de la ligne France-
AmérIque, et le pilote Neguie.
La lemme, le père et le frère de Serre
se trouvaient, eux aussi, sur le terrain pour
recevoir l'être cher qui leur avait causé
tant d'inquiétudes.
Après les premières elfusions et les féli-
citations officielles. Serre et Heine se dé-
clarèrent heureux de remettre le pied sur
le sol de France. Brièvement ils tirent
aussi le récit de leur captivité, disant qu'ils
avaient plus soujfert de la faim, de la soif,
et surtout de la vermine que des mauvais
traitements des Maures. Ils n'avaient
qu'un regret : celui de n'avoir pu, à cause
de la nuit., apercevoir Carcnssonne on po-
sant.
Un Champagne d'honneur leur fut en-
suite offert. Aujourd'hui des fêtes seront
données à Toulouse, à l'issue desquelles
les aviateurs regagneront Paris par che-
min de fer.
Parmi les réceptions qui seront offertes
aux aviateurs nous pouvons indiquer dès
maintenant que, sous le patronage de notre
confrère Le Matin, l'Institut Colonial fran-
çais les recevra le mercredi 7 novembre à
16 heures, 4, -- rue - Volney. -
France-Madagascar
L'avion Général-Lapcrrine, poursuivant
son voyage vers Madagascar, a atterri sa-
medi, à 14 heures, à Luluahourg, qui se
trouve à 800 kilomètres de Coquilhatville,
but de la précédente étape, et à 900 kilo-
mètres de Elisabethville, terminus de la
prochaine étape. Rappelons que les étapes
parcourues jusqu'à présent sont les sui-
vantes :
Le 25 octobre : Paris-Perpignan ; le 26 :
Perpignan-Oran ; le 27 : Oran-Reggan ; le
28 : Reggan-Gao ; le 29 : Gao-Zinaer ; le
a0 : Zinder-Fort-Archambault ; le 31: Fort-
Archambault-Bangui ; le 1er novembre :
Bangui-Coquilhatville ; le 2 : Coquilhat-
ville-Luluabourg.
lA distance parcourue jusqu'à présent
est de 7.500 kilomètres environ.
Syrie !
Le lieutenant Emile Madelin, du 30e
d'aviation, fils de M. Louis Madelin, de
l'Académie française, et neveu du générai
Madelin, qui était arrivé en Syrie il y a
deux mois, a été victime d'un accident
d'avion, survenu en service commandé, au
cours de manœuvres de son régiment aux
bords de l'Euphrate. Transporté à l'hôpital
d'Alep, il n'a pu survivre à ses blessures.
t m
Les diamant.
de l' ÈtiMbethviUe
le.
Le vapeur ArttaUo, venu se ravitailler à Lo-
rient, a appareillé hier pour l'Italie sans avoir
retrouvé les diamants qui devaient se trouver A
bord de VElinabethrilte coulé devant Belle-Ile-
m-Mer.
Le capitaine envisage la possibilité de con-
tinuer ce travail l'année prochaine.
Lire en accondf page :
L'ouverture des cours de l'Ecole Colo-
niale.
Un discours de
M. Marcel Olivier
•
**
Le texte du discours récemment
prononcé par M. Marcel Olivier,
Gouverneur Général de Madaeai-
car, à L'ouverture de lé session des déléga-
tions économiques et linanciércs, vient de
parvenir en t ronce <
Cinquième session depuis que cette assem-
blée a été instituée dans la grande lie, cin-
quième année de gouvernement de M. Mar-
cel Olivier.
Le chef de la colonie fait apparaître avec
sa nettete coutumiere les lumieres et les om-
bres de la situation économique.
D'un voyage dans le Nord, il rapporte les
plus réconfortantes impressions Sainte
Marie est devenue l'un des principaux cen-
tres producteurs de girofle du monde ; l'ex-
ploitation forestiere de la région de Maro-
antsetra est en plein développement y Vo-
hémar a des boeufs innomorables et, enfin,
l'éminent gouverneur général, qui a visite
longuement Nossi-tié, le Samotrano et la
Mahavavy, y a trouvé non seulement de
magnifiques cultures scientifiquement ex-
ploitées et des fermes modèles, mais de puis-
santes usines de trasnformation et des dis-
tilleries de parfums, le tout « attestant une
fois de plus, par les faits, que le geiite trait-
sateur français ne le cède à aUClm autre. »
Néanmoins, l'annte: 1927 et le premier
semestre de 192b ont été en régression sur
les années précédentes (exception faite pour
la période 1920-27, presque désastreuse),
quant au tftnage global des exportations.
Les dil; '(,'S sont grandes, Madagascar
est en état ae crise, mais il faut considérer,
avec AI. Marcel Olivier, que iactivité com-
merciale de la colonie est, malgré tout, « le
double d'avant-guerre. •
Maintenantt que sera l avenir t Voici l'es-
sentiel à nos yeux –- du programme
présenté aux Délégations financières.
l'out d'abord, les travaux publia. 11I
cette mats ère, il faut voir aussi large que
possible, et l'application du plan Doives
ouvre de vastes perspectives. du point que
le gouverneur générai a pu dire, parlant de
la loi du 24 mars dernier (i) et générale-
ment des dispositions du Parlement et des
pouvoirs publics à l'égard de la mise en
valeur des colonies : a Les faits vptt dépassé
mes espérances. » Atissi a-t-il pu soumettre
au Département un programme de travaux
dont le montant total s'élève à 650 millions.
Puis, M. Marcel Olivier a montre tout
ce qu'on pouvait attendre des « corps de
pionniers » lormés de la deuxième portion
du contingent. 7.000 hommes sont sur les
chantiers, qui seront sous peu 10.000, et
plus tard 15.000. Et ces duf fres ne signi
fieraient pas grand chose par eux-mêmes.
Mais « à des bandes partois indociles de
travailleurs ont succédé des unités solide-
ment organisées de soldats travailleuls,
bien vêtus, bien nourris, dont l'aspect res-
pire la santé et l'ordre. »
En outre, Véducation agricole de l"indi-
gène sera, est déjà fortement intensifiée, et,
d'autre part, la création, au Lycée Ga/lié-
ni, d'un enseignement secondaire technique
va permettre de former sur place une grande
partie des collaborateurs techniques des en-
treprises privées et publiques.
Enfin, l'ensemble magnifique que consti-
tuent le nouvel hôpital indigène, de 600
lits et la nouvelle Ecole de médecine, l'at-
traction croissante des dispensaires et des
c gouttes de lait a vis à vis de la population
indigène, et la création d'un Office d'habi-
tations économiques témoignent de la gran-
deur de lauvre sociale poursuivie pu 1 ut Icic-
ment à Vœuvre économique.
De Vargent, de la main-d ueiin e, des
écoles et des hôpitaux, tels sont les éléments
sur lesquels on fonde el augmente la pros
périté d'une colonie.
S'il y a « crise. à Madagascar, on est
tenté de l'appeler crise de croissance. Nul
doute que, sous la ferme et clairvoyante
impulsion de M. Marcel Olivier, elle n'a-
boutisse aux plus beaux accomplissements.
Maurice BoMllloiur Lurent,
Député du Finistère,
Vfce-Prttsideftt de la Chambre.
(L) Aux termes de cette loi, sont désormais
exemptés de l'autorisation législative les em-
prufits coloniaux contractés en vue du finan-
cement de travaux réalisés pour 20 au moins
sur prestations allemandes. En même temps la
loi assouplit le régime d'adjudication des tra-
vaux satisfaisant Il ces conditions.
N. B. Lire par ailleurs le résumé du d
cours (N. 1). L. H.).
- ------
lapwlatiMS et eqwtatÎNS tlÙÏllile
Bouteilles et verres à vitn
.e.
En 1927, le port de Haïphong enregistrait
une exportation de 5.590 quintaux métriques
de verres à vitres et 858 quintaux de bou-
teilles pleines ou vides sur l'étranger. La
France recevait, elle, seulement, 17 quin-
taux de verres à vitres et 2 de bouteilles.
En revanche, dans la même année, il a'
été importé au Tonkin, venant de France,
685 quintaux de verres à vitres, 9.766 quin-
taux de bouteilles, 955 quintaux de gobele-
terie et de cristal, 726 quintaux de glaces et
270 quintaux de lampes électriques à incan-
descence. De l'étranger, il a été importé
seulement 89 quintaux de verres à vitres,
3.560 de bouteilles, 145 de gobeleterie et 2
de lampes électriques. - H
En 1922, il n'était exporté du Tonkin sur
l'étranger, 1.877 quintaux de verres à vitres
contre 5.590 en 1927. D'autre part, en 1926,
il a été importé de France, 2.559 quintaux
de verres à vitres alors qu'en 1927, l'impor-
tation n'a atteint que 685 quintaux. Les mê-
mes proportions sont à constater pour l'im-
portation de l'étranger ; soit M4 quintaux en
1926 contre 89 en 1927 en ce qui concerne
les verres il vitres. Pour les glaces, il a été
! importé de France, 382 quintaux en 1926.
726 - w.
BROUSSES
* BROUTILLES
Gai, gai, évadouMMip
Le docteur Bougrat, qui en avait plein te
dos de la Guyane, est parti pour le V.
Mela, non pour y taire une villégiature,
mais, sembleol-il, avec l'intention de s'y
établir durablement.
Extradera, extradera pas bc demandait-
on, et nos confrères ue la grande presse
parisienne de consulter maint jurisconsulte.
Cependant, les spirites oubliaient d'inter-
viewer, dans une ombre propice (celle d'un
placard était tout indiquée), l'ombre de Ru-
mèbe, encaisseur dûment encaissé dans du
sapin. -
Lh bien, un n'extradera pas. A la de-
mande de la population d'irapa, enthousias-
mée des soins du docteur tiougrat, ce mé-
decin aux piqûres péremptoires, qui avait
été incarcéré, vient d'être mis en liberté.
Liberté provisoire, soit! Mais avec ce diable
d'homme, on peut s'attendre à ce que « pro-
visoire Il signifie, selon la tradition, « pé-
rennité ».
C'est plus que jamais le triomphe de la
médecine, et qui ne s'arrêtera pas en si beau
chemin.
En vérité, je te le dis, Bougrat : tu seras
roi.
Par ailleurs, Mme Seznec aurait reçu de
son mari une lettre timbrée de la Guyane,
de la Guyane hollandaise, ce qui prouve-
rait que Seznec (qui, après tout, est peut-
être innocent) n'aune pas non plus les colo-
nies françaises.
il faudrait pourtant, tout au moins en ce
qui concerne la Guyane, faire un effort pour
rendre le séjour colonial plus attachant.
ils(«ion.
-------. ------ ---_u- --- --.---.. -. ----
L'aire des services saaibires
de 1 01 JL 0. F. ea 1927
D'après les rapports mensuels établis par le
service de santé de la colonie. le nombre des
journées d'hospitalisation (Européens et indi-
gènes) enregistrées dans les hôpitaux et ambu-
lances de l'Afrique occidentale trançaise. pen-
dant l'année 1927. s'est élevé à 316-113.
D' autre part, 2.596.769 consultations ont
été données dans les différentes formations
sanitaires, d'après le détail ci-après :
Institut d'hygiène sociale. 79.367 ; dispen-
saires de la circonscription de Dakar et Dé-
pendances, 26.778 ; dispensaires du Sénégal,
546.667 ; dispensaires de la Mauritanie,
76.567 ; dispensaires du Soudan, 430.767 ;
dispensaires de la Haute- Volta. 352.629 i dit-
pensaires du Niger, IOj.475 ; dispensaires de
la Guinée, 460.655 ; dispensaires de la L.ôLc
d'Ivoire, 327.921 ; dispensaires du Dahomey,
165.723.
Le tableau suivant indique le nombre des
vaccinations jennériennes pratiquées, en 1927,
dans les colonies du groupe : -
Circonscrip. de Dakar et dépend. 2.274
SénéRal .,., 151-750
Guinée française., , , o. , 145-106
Côte d'Ivoire 197.805
Dahomey 216 541
Soudan français 261.169
Haute-Volta. 516-227
Mauritanie 12 - 650
Niger. 'o. , o. 88-408
Total 1.591.932
- - - -
En outre. 13-284 vaccinations antipesteuses
ont été pratiquées au Sénégal (dont 10.527 dans
la circonscription de Dakar et Dépendances) et
1.168 vaccinations au vaccin B.C.G. contre
la tuberculose faites sur des enfants du Sénégal.
Enfin, le nombre d'accouchements normaux
enregistrés dans les maternités différentes des
colonies s'est élevé à 5.054.
La culture du cacaoyer
- - Ibo
Nous trouvons dans VA gronomie Coloniale
du mois d'août 1928 ces quelques conseils
relatifs à la culture du cacaoyer.
Après avoir observé ce que font les indi-
gènes de la Gold-Coast, on en arrive à se
demander si les petites distances auxquelles
ils plantent le cacaoyer, 2 m. x 2 m. en
moyenne, et qui permettent de reconstituer
assez rapidement un couvert au-dessus du sol,
en empêchant l'action stérilisante des rayons
ultra-violets et le lavage de la couche super-
ficielle du sol, la plus riche, sont les dimen-
sions raisonnables.
Les mauvaises herbes que les indigènes]
laissent souvent se développer dans leurs plan-
tations semblent être utiles en protégeant le
sol. Il paraît indiqué de les couper à la fau-
cille au lieu de les arracher.
En attendant la reconstitution du couvert,
par les cacaoyers eux-mêmes, des plantes
améliorantes formant tapis et des bananiers
devraient, cela va sans dire, être plantés pour
protéger de suite le sol et les jeunes cacaoyers.
On les supprimerait, bien entendu, au bout
de trois ou quatre ans.
En procédant ainsi, le rendement par arbre
se trouverait peut-être diminué, mais le ren-
dement à l'hectare, le seul qui soit intéres-
sant, en fin de compte, pourrait se trouver plus
élevé.
.----.-- "-'- .--.-. --. --.,
Le Kawa d'Océanie
"11
Les indigènes de l'Océanie, polyntsiens,
mélanésiens et maoris ne manquent jamais
d'offrir aux visiteurs de marque qui leur
sont sympathiques une liqueur qu'ils fabri-
quent et qui est réputée chez eux comme la
Chartreuse ou la Bénédictine l'est pour les
Européens. C'est une boisson fermentée ob-
tenue avec les racines et les feuilles d'une
variété de poivrier qui pousse à l'état sau-
vage dans toute l'Océanie.
La préparation en est faite par les fem-
mes des tribus qui mâchent les feuilles et
les racines et les crachent dans un plat. On
laisse fermenter cette préparaticn qui don-
ne à la surface un liquide savoureux très
apprécié des visiteurs qui en ignorent la
prlpuattUI.
La pose de la première pierre
de rExpositioo Coloniale
Il pleuvotait, d'abord. Le ciel était som-
bre. Un ciel d'le Kerguelcn Servitude et
grandeur officielles il fallmt que cc qu'il
y a de plus haut dans la République fût ta,
pour assister a ce qui est, au point de vue
symbolique, l'un des événements insignes de
notre Histoire.
La pose d'une première pierre., geste déjà!
fait, certes, mille fois, mais aujourd'hui,
quelle n'est pas sa grandeur l
Sur cette pierre la franc e bâtit une Egli-
se. Ici s'élabore un culte : celui de l'idée co-
loniale. Richesse et puissance sont en jeu 1
Oui, mais c'est surtout pour que toufours
plus haut le flambeau civilisateur soit élevé
par nous. l'rop de français encore ne pra-
tiquent pas ce culte, auquel pourtant n'ont
pas manqué les croix. Ils ne sauraient plus
désormais l'ignorer.
Aux abords du chantier, des spahis, des
soldats de l'infanterie coloniale, dont on sait
les fastes. Aux fauteuils d'honneur ou aux
premiers rangs, le Président de la Républi-
que, MM. Paul Doumer, Léon Perricr, Geor.
ges Leygues, Loucheur, le général Dubail,
te général Gouraud, Leniarchapid, Henry
Bérenger, François Marsal, Lebrun, Strauss,
Deloncle, Cayla, Henri Gourdon, Paul
Fleurot, Cherrioux, l'amiral Fatou, Chiap
pe, Dtagne, Candace, combien d'autres en-
core.
Trots brefs discours, puis la signature du
frocès-verbal d'inauguration que M. Léon
Perrier signe lentement de la main gauche
• côté du caur.
Photographes, cnicmalographistes s' éver-
tuent à ne pas manquer M. Gaston Doumer-
gue maniant la truelle.
Marseillaise. C'est fini. Vn délicieux
rayon de soleil perce les nuages. Lit haut
brille du bleu d'Algérie, presque de Tahiti.
après le grif de Kerguelen.
, JC. B. L.
DISCOURS DU MARECHAL LYAUTEY
Monsieur le Président, Messieurs,
Lorsque mes collaborateurs et moi, nous
avons reçu la charge de l'Exposition Coloniale
Internationale, nous l'avons comprise comme
devant être une grande leçon d'action réalisa-
trice. un foyer d'enseignement pratique, attirant
ceux qui veulent s' enquérir, savoir, concl ure.
Nous aspirons donc à ce que ie caractère
d'Office de travail y prédomine nettement sur
le côté « Exhibition foraine », tout en lui don-
nant, bien entendu, le charme et l'attrait indis-
pensables pour y faire entrer le visiteur, ou,
pour mieux dire, le Client, et l'y retenir.
Dans le même ordre d'idées, nous avons pris
la résolution de la préserver le plus possible des
manifestations oratoires, des banquets à toasts
en cascade, dont la coutume et l' abus sont de-
venus aussi excédants pour les auditeurs que
pour les acteurs.
Nous savons tous, hélas! ce qu'il advient
trop souvent de ces intentions excellentes dont
l'Enfer est pavé. Du moins, convient-il que
pour la première des manifestations motivées
par cette Exposition son Commissaire Général
donne l'exemple.
Veuillez donc ne pas attendre de moi un
discours, mais les mots indispensables pour dire
pourquoi nous sommes ici.
Hommage
au Président de la République
Le premier, Monsieur le Président, sera pour
vous remercier d'être venu par votre présence
apporter la plus haute signification à la pose de
cette première pierre du Musée des Colonies
qui, de fait, est la première pierre de l' Expo-
sition elle-même. Et permettez-moi de voir là
comme un nouveau signe de l'intérêt attentif et
vigilant que vous avez toujours voulu prêter à
la politique coloniale de notre pays, que vous
avez vous-même effectivement dirigée comme
Ministre des Colonies.
Je tiens à remercier, avant tous, Messieurs les
Représentants des Puissances Etrangères dont
la présence revêt une importance spéciale puis-
qu'il s' agit cfune Exposition Internationale. et
qu'ils ne sont pas ici seulement comme nos
invités mais comme participants effectifs.
Je remercie les membres du Gouvernement,
les hautes notabilités, tous ceux qui se sont
réunis autour de vous. Monsieur le Président,
et autour de Monsieur le Ministre des Colo-
nies qui s'est donné avec tant de persévérance
et de conviction à la réalisation de 1 Exposition,
et je considère comme un devoir d'associer à
cette journée mon prédécesseur au Commissariat
Général, M. le Gouverneur Général Angoul-
vant, ainsi que tous ceux qui furent, à ses côtés,
les artisans de la première heure.
Ce qu'est l'œuvre coloniale
Ce que le Parlement a voulu en décidant
cette Exposition, au lendemain de la période
meurtrière, fratricide, qui a couvert le monde
de ruines, c'était montrer par une manifestation
éclatante qu'il y avait pour notre civilisation
d'autres champs d'action que les champs de
bataille, et que les nations du xxI' siècle pou-
vaient rivaliser loyalement, généreusement dans
les œuvres de paix et de progrès.
Quel champ se prête avec plus de force à
cette démonstration que le domaine colonial.
L'action coloniale, si longtemps méconnue,
déformée, parfois entravée, est, par excellence,
une action constructrice et bienfaisante.
- - -
Les 35 années que j ai vécues de cette vie
coloniale, dont j'ignorais tout lorsque j'y ai
tardivement débuté, m'en ont apporté des preu-
ves quotidiennes, et il n'y a pas aujourd'hui de
conviction dont je so is plus profondément pé-
-affl.
Oui. dans l'expansion coloniale, comprise
comme elle doit l'être, ce qui l importe avant
tout c'est de ne pas commencer par laisser sous
soi la Haine et la Destruction, alors que toute
l' œuvre ultérieure devra être de Collaboration
et de Construction. C'est là qu'il faut. autant
que possible « ne montrer la force que pour
en éviter l'emploi ». La caractéristique de la
Conquête Coloniale c' est d'être une OrlltlniMJ-
tion qui marche.
C'est là qu'il ne faut pas perdre de vue, un
seul jour, que notre arrivee au milieu de popu-
lations demeurées, les unes, à l'état sauvage ou
anarchique, les autres, à l'écart de l évolution
générale, ne se justifie que si nous leur appor-
tons la paix intérieure, le progrès social et
moral, 1 évolution économique. Et. encore,
notre action ne vaudra-t-elle comme efficacité
que sous la condition formelle de ne pas trop
croire à l'infaillibilité et à la perfection de nos
procédés et de nos institutions, d' avoir r œil
constanunent ouvert sur ce qu'il peut y avoir
chez ces frères différents, de meilleur que chez
nous, de garder le souci incessant de nous adap-
ter à leurs statuts, à leurs traditiona. leurs cou-
tumes, à leurs croyances, en un mot : de les
comprendre.
Et voilà, ce me semble, en quelques traits,
l'essentiel de la Politique indigène, et. il s'en-
suit, de la politique économique, industrielle
et agricole dont l'ensemble forme [Action Co-
loniale, telle que nos maîtres français et étran-
gers nous l'ont enseignée, telle que je me suis,
en les suivant de loin, appliqué à la prati-
quel.
Il faudrait qu' une grande leçon de choses
ressortit de cette Exposition dont nous allons
poser la première pierre. Il faudra qu'on y
trouve d'abord le rappel de l' effort glorieux et
si noblement efficace donné par l'Armée, le
rappel de l'hommage dû à tous ces braves qui,
à - l'origine - de - toute oeuvre -- coloniale, - - ont - - fait
le sacrifice de leur vie, sacrifice fécond entre
tous puisqu'on peut dire qu'il n'y a pas eu là
une goutte de sang répandu qui n'ait fait ger-
mer un épi des moissons récoltées aujourd' hui
sur ces terres qu'ils trouvèrent en friche. Ah !
vous vous associez tous, n est-ce pas, à ce salut
du vieux chef qui les a si souvent commandés!
Il faudra qu'on y trouve, avec les tableaux
historiques, avec les leçons du passé, l' ensei-
gnement du présent, et surtout les enseigne-
ments pour demain. Il faudra qu'on sorte de
l' Exposition, résolu à faire toujours mieux, tou-
jours plus grand, plus large et plus souple.
L'emplacement de l'Exposition
Et, maintenant, permettez-moi d'effleurer
quelques points dont il est impossible de ne pas
toucher un mot, ici, aujourd hui même, parce
qu'ils sont directement liés à l'ampleur et à la
portée que nous voudrions pouvoir donner à la
grande manifestation de 1931.
D' abord, VEmplacement de l'Exposition.
On ne peut ignorer et méconnaître les oh.
jections qu'il a soulevées. Certes, il y avait de
fortes raisons pour la placer dans ia zone Ouest
de Paris, où se porte depuis longtemps, et, de
plus en plus, le mouvement touristique, écono-
mique, artistique, dans cette zone si largement
pourvue d'accès et cle moyens de transports.
Mais après I examen le plus consciencieux
et minutieux, il est vraiment avéré que, nulle
part ailleurs, on n' aurait pu disposer des cent
dix hectares et des vastes clairières libres
qu'offre ce charmant bois de Yincennes trop
peu connu.
L'objection des accès et moyens de trans-
port était des plus sérieuse, et l'ajournement à
1931 n'a pas eu d'autre objet que de la résou-
dre. Aujourd'hui, tout semble nous garantir
l' achèvement et l' organisation des moyens
grâce auxquels la grande masse du public
pourra facilement accéder aux portes de l'Ex-
position.
Et là, laissez-moi vous avouer qu'il ne d-
plaît pas au vieil adepte et pratiquant d'action
sociale disons, si vous permettez. vieux
socialisant que vous avez devant vous,
d'observer que, si d autres quartiers ont été
jusqu'ici particulièrement favorisés, la région
de Yincennes et les quartiers Esl de Paris
pourront peut-être connaître à leur tour une
vogue dont seront les premières à bénéficier les
classes laborieuses qui constituent l'élément
dominant de leur population. Je ne me défends
pas d'espérer que cette Exposition, jetée au
milieu d'elles, leur apportera et un délassement
et un intérêt que leur esprit ouvert et curieux
y trouvera vite, d'espérer aussi qu'il en résul
tera avec elles des contacts aussi profitables aux
uns qu'aux autres.
Est-il vain d'espérer qu'un Y incennes .< à la
mode » puisse, un jour, contribuer à soulager
certains de ces engorgements que connaissent
trop d'autres sorties de Paris?
A voir, entre la Place de la Nation, L
Seine et le lieu où nous sommes, ces amorces
d'avenues qui s'arrêtent court, ce défaut évi
dent de larges voies directes et prolongées
semblables à celles qui rayonnent autour de
l' Arc de Triomphe, il saute aux yeux qu 'il est
temps, grand temps, de procéder à ce que je
me permettrai d'appeler, pourquoi ne pas dire
le mot, la « l laussmanisation 1) de cette zone
Est de Paris. Les urbanistes professionnels
ont bien voulu me faire l'honneur do me regar-
der comme un peu des leurs pour ce que j'ai
essayé de faire, ou plutôt d'encourager ailleurs.
Or ici, il ne s'agit pas seulement d'un souci de
heauté, d'agrément, d'harmonie entre les deux
extrémités de Paris, mais des problèmes qui se
posent aujourd'hui avec une urgence angois-
sante : circulation, encombrements, embouteil-
lages, impossibilités de demain, que les néees-
LE NUMERO : «0 GWTIMBS
LUNDI SOIR, 5 NO V F.MB H E IWo.
JOUMILQUOTIOIEII
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PARIS cv>
TtLtPM. 1 bOUVIK 19-37
- mcmmuzu 07ffl
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Coloniw 120 » M » 36 0
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COLONISATION INDIGÈNE
¿,.. 'e .-- .oS
M. G. Rinkenbach, administrateur des
colonies et chef du service des Textiles
du Soudan Français donne, dans le damier
numéro de XAfrique Françoise, des rensei-
gnements particulièrement intéressants sur
une expérience de colonisation indigène pour-
suivie, suivant une méthode rationnelle, à la
ferme expérimentale de Nienebalé, dans ia
val Le du Niger.
(tte expérience se rattache à l'étude du
grand problème de la culture du ooton dans
la région nigérienne dont il n'est point né-
cessaire de rappeler l'importance non seule-
ment pour la colonisation de 1' A. O. F.
mais pour l'économie nationale tout entière.
JUtuuen 1921, l'administration entrete-
nait deux stations d'essais à Koulikoro et à
EI-Oualadji. La seconde, située à une cen-
taine de kilomètres de Tombouctou, avait
donné, rapidement, de bons résultats et per-
mis de passer de la phase des essais à celle
de la culture industrielle par l'installation
à quelques kilomètres de la Compagnie ie
culture cotonnière du Niger sur une exploita.
tion de 2.000 hectares. La première sta-
tion celle de Koulikoro, pour des raisons di-
verses, avait donné de mauvais résultats.
Or, c'est précisément dans la région où
elle avait été installée, que M. l'ingénieur
Bélime plaçait les conditions naturelles les
plus favorables pour le développement de
la culture cotonnière. 11 vait constaté, en
effet, dans cette partie de la vallée du Ni-
ger entre Bamako et le lac Dibo, la ooïnci-
dence complète de la crue du Niger moyen
avec le cycle cultural du cotonnier.
La station de Koulikoro ne pouvant être
utilisée, comme le prouvait l'expérience, il
convenait de reprendre les essais, ailleurs,
dans la même région.
Un emplacement étant choisi à 15 kilon-
tres à l'aval de Koulikoro, un arrêté du
Gouverneur Général du 8 novembre 1921
créait la station expérimentale de culture ir-
riguée de Nïenebalé.
Après une période de tâtonnements mal-
heureux, l'affaire était confiée au service lo-
cal des Textiles, sous le contrôle et avec
l'appui du Service Général des Textiles et
de l'Hydraulique agricole.
De 1924 à 1925, la ferme fut dotée de
l'outillage nécessaire pour son exploitation:
yastes locaux pour entrepôts et bouverie,
matériel agricole, atelier de menuiserie,
forge, cheptel bovin de 130 animaux, usine
de pompage fournissant un débit de 140
litres-seounde à dix-huit mètres environ au-
deaaut des basses eaux du fteuve, un réseau
GflBplet de canaux assurant l'irrigation et le
drainage d'une superficie de 200 hectares.
Mais l'expérience ne devait pas être seu-
lement technique, elle devait prendre, avant
tout, un caractère social. Il s'agissait de sa-
yoir si l'on pouvait former des cultivateurs
indigènes qui se soumettraient aux méthodes
techniques de culture et qui voudraient bien
se fixer dans la région qui manque, naturel-
lement, de la main-d'œuvre nécessaire.
Comment s'y prit-oe?
On recruta, non des individus, mais des
familles que l'on plaça dans les conditions
mimes où se fait, suivant les rites tradition-
nels, la création d'un village de culture
d'après la coutume.
L'Administration désigna les villages qui
devaient fournir les familles que les chefs
de canton désignèrent librement. Ainsi, en
avril 1926, 14 familles comprenant 66 pet-
sones dont 38 travailleurs, 22 femmes et 14
enfants étaient rassemblés à Niénebalé.
Notons qu'il ne s'était produit aucune can-
didature spontanée et qu'il avait fallu pro-
céder par voie d'autorité.
On groupa ces familles dans un village
spécial où chacune retroùva avec son enclos,
ses cases, son grenier à graines et à four-
rage le milieu traditionnel de vie en com-
mun.
Mais, pendant un an, c'est-à-dire pendant
toute la campagne 1926-27 on employa ces
travailleurs, à la ferme comme salariés en
les initiant, progressivement, à l'usage de la
charrue et à l'application de tous les procé-
des modernes de culture.
Au bout d'un an, un premier choix était
fait. Ceux qui avaient manifesté le moins
de bonne volonté ou d'aptitudes furent ren-
voyés dans leur village. Il resta 9 familles.
comprenant 8 personnes, 28 travailleurs
adultes, 3 vieillards, 30 femmes et 24 en-
fants.
On décida alors 'd'installer ces familles,
comme travailleurs indépendants, sur des
terrains aménagés.
La superficie répartie représentant 112
hectares avait été calculée à raison d'une
moyenne de 4 hectares par travailleur adulte,
la culture du coton Allen irrigué étant pré-
vue à raison d'un hectare par tête de tra-
vailleur en assolement triennaJ avec les cé-
réales et les légumineuses.
Notons que cette fois encore, aucun des
indigènes n'accepta volontairement, son
maintien à la ferme, il fallut user d'auto-
rité.
On leur fit des avances pour leur permet-
tre de vivre en attendant les résultats de la
première année d'exploitation et, sous la
surveillance discrète du personnel de la fer-
me, on abandonna les colons indigènes à leur
propre initiative.
Au bout de la seconde année d'expérience
et de la première année d'exploitation indi-
viduelle libre, les neuf familles avaient ven-
du 36.000 francs de produits ; le coton
ayant été acheté par l'administration, les
arachides et les produits maraîchers et épices
avant été vendus librement sur le marché de
Gouni voisin de Niénebalé, les céréales et le
fourrage ayant été conservés pour la nour-
afant des gens et du bétail.
%Jm, le commandant du Cercle de Ségou
doiuia à tous les colons la liberté de retour-
ner dans 'leur» ,viUqea. Aucun ne profita
la
L'expérience '- sociale parait doac con-
cluante: il est possible de soumettre rapide-
ment aux méthodes nouvelles de culture et à
des conditions de vie améliorées, les indi-
gènes soudanais. L'obstacle si souvent invo-
qué d'une inaptitude foncière des indigènes
à s'adapter aux conditions techniques d'une
mise en valeur économique du milieu se
trouve donc écarté.
L'expérience de Niénebalé montre, sans
doute, qu'il faut prendre de sévères et minu-
tieuses précautions pour obtenir ces résul-
tats, éviter les excès de la colonisation de
force, faite de brutalité à coups de chicoie
en même temps que la sentimentalité de la
colonisation de persuasion, inspirée de bons
sentiments humanitaires, sans doute, mais
naïvement ignorante de la force des préju-
gés traditionnels chez les peuples à mentalité
ethnique arriérée ou retardée.
Reste, maintenant que la méthode a fait
ses preuves, à l'appliquer sur un champ aussi
vaste que possible.
Pourquoi l'Administration n'enoouragerait-
elle pas la création d'une société capita-
liste à laquelle la colonie pourrait appor-
ter de larges subventions et concessions de
terres et même, je pense, une part du capi-
tal de formation qui aurait pour objet de
multiplier, dans toute la région du coton,
ces fermes expérimentales, formant le noyau
de villages de colonisation peuplés d'indi-
gènes préparés, méthodiquement à la cul-
ture intensive du coton irrigué.
La société pourrait trouver des bénéfices
très rémunérateurs, pour les capitaux enga-
gés, dans le monopole qui pourrait lui être
concédé de l'achat du coton produit suivant
des conditions déterminées, par exemple, en
fonction des prix du marché.
Nulle oeuvre, au point de vue social com-
me au point de vue économique ne parait
plus digne, à l'heure actuelle, en A. O. F.,
de retenir l'attention.
Btêmmmm Jaianclll»
Député de la Haute-Savoie, Hap-
porteur du budget de tuerie et
des protectorats.
8.f' ---
Lt lviaHoB Çoloaiale
Reine et Serre a Toulouse
Un avion, umenunt de Caaublttncu 1 ingé-
nieur Serre et le pilote Heine a atterri iuer
soir, à Aouiouse, a 17 h. ïw, sur le terrain
de Moulu uarun. ils avaient quitté le Maroc
samedi dernier. De nombreuses personna-
lités touiousumes attendaient les deux hé-
ros de la trugique randonnée, parmi les-
quelles MM. iiouilloux-Lalont, directeur de
ta Compagnie Générale Aéro-Poslule ; l'aul
becond, préfet de la Haute-Garonne ; le
colonel l'erra), chef d'état-major ; Uaurat,
directeur technique de la ligne France-
AmérIque, et le pilote Neguie.
La lemme, le père et le frère de Serre
se trouvaient, eux aussi, sur le terrain pour
recevoir l'être cher qui leur avait causé
tant d'inquiétudes.
Après les premières elfusions et les féli-
citations officielles. Serre et Heine se dé-
clarèrent heureux de remettre le pied sur
le sol de France. Brièvement ils tirent
aussi le récit de leur captivité, disant qu'ils
avaient plus soujfert de la faim, de la soif,
et surtout de la vermine que des mauvais
traitements des Maures. Ils n'avaient
qu'un regret : celui de n'avoir pu, à cause
de la nuit., apercevoir Carcnssonne on po-
sant.
Un Champagne d'honneur leur fut en-
suite offert. Aujourd'hui des fêtes seront
données à Toulouse, à l'issue desquelles
les aviateurs regagneront Paris par che-
min de fer.
Parmi les réceptions qui seront offertes
aux aviateurs nous pouvons indiquer dès
maintenant que, sous le patronage de notre
confrère Le Matin, l'Institut Colonial fran-
çais les recevra le mercredi 7 novembre à
16 heures, 4, -- rue - Volney. -
France-Madagascar
L'avion Général-Lapcrrine, poursuivant
son voyage vers Madagascar, a atterri sa-
medi, à 14 heures, à Luluahourg, qui se
trouve à 800 kilomètres de Coquilhatville,
but de la précédente étape, et à 900 kilo-
mètres de Elisabethville, terminus de la
prochaine étape. Rappelons que les étapes
parcourues jusqu'à présent sont les sui-
vantes :
Le 25 octobre : Paris-Perpignan ; le 26 :
Perpignan-Oran ; le 27 : Oran-Reggan ; le
28 : Reggan-Gao ; le 29 : Gao-Zinaer ; le
a0 : Zinder-Fort-Archambault ; le 31: Fort-
Archambault-Bangui ; le 1er novembre :
Bangui-Coquilhatville ; le 2 : Coquilhat-
ville-Luluabourg.
lA distance parcourue jusqu'à présent
est de 7.500 kilomètres environ.
Syrie !
Le lieutenant Emile Madelin, du 30e
d'aviation, fils de M. Louis Madelin, de
l'Académie française, et neveu du générai
Madelin, qui était arrivé en Syrie il y a
deux mois, a été victime d'un accident
d'avion, survenu en service commandé, au
cours de manœuvres de son régiment aux
bords de l'Euphrate. Transporté à l'hôpital
d'Alep, il n'a pu survivre à ses blessures.
t m
Les diamant.
de l' ÈtiMbethviUe
le.
Le vapeur ArttaUo, venu se ravitailler à Lo-
rient, a appareillé hier pour l'Italie sans avoir
retrouvé les diamants qui devaient se trouver A
bord de VElinabethrilte coulé devant Belle-Ile-
m-Mer.
Le capitaine envisage la possibilité de con-
tinuer ce travail l'année prochaine.
Lire en accondf page :
L'ouverture des cours de l'Ecole Colo-
niale.
Un discours de
M. Marcel Olivier
•
**
Le texte du discours récemment
prononcé par M. Marcel Olivier,
Gouverneur Général de Madaeai-
car, à L'ouverture de lé session des déléga-
tions économiques et linanciércs, vient de
parvenir en t ronce <
Cinquième session depuis que cette assem-
blée a été instituée dans la grande lie, cin-
quième année de gouvernement de M. Mar-
cel Olivier.
Le chef de la colonie fait apparaître avec
sa nettete coutumiere les lumieres et les om-
bres de la situation économique.
D'un voyage dans le Nord, il rapporte les
plus réconfortantes impressions Sainte
Marie est devenue l'un des principaux cen-
tres producteurs de girofle du monde ; l'ex-
ploitation forestiere de la région de Maro-
antsetra est en plein développement y Vo-
hémar a des boeufs innomorables et, enfin,
l'éminent gouverneur général, qui a visite
longuement Nossi-tié, le Samotrano et la
Mahavavy, y a trouvé non seulement de
magnifiques cultures scientifiquement ex-
ploitées et des fermes modèles, mais de puis-
santes usines de trasnformation et des dis-
tilleries de parfums, le tout « attestant une
fois de plus, par les faits, que le geiite trait-
sateur français ne le cède à aUClm autre. »
Néanmoins, l'annte: 1927 et le premier
semestre de 192b ont été en régression sur
les années précédentes (exception faite pour
la période 1920-27, presque désastreuse),
quant au tftnage global des exportations.
Les dil; '(,'S sont grandes, Madagascar
est en état ae crise, mais il faut considérer,
avec AI. Marcel Olivier, que iactivité com-
merciale de la colonie est, malgré tout, « le
double d'avant-guerre. •
Maintenantt que sera l avenir t Voici l'es-
sentiel à nos yeux –- du programme
présenté aux Délégations financières.
l'out d'abord, les travaux publia. 11I
cette mats ère, il faut voir aussi large que
possible, et l'application du plan Doives
ouvre de vastes perspectives. du point que
le gouverneur générai a pu dire, parlant de
la loi du 24 mars dernier (i) et générale-
ment des dispositions du Parlement et des
pouvoirs publics à l'égard de la mise en
valeur des colonies : a Les faits vptt dépassé
mes espérances. » Atissi a-t-il pu soumettre
au Département un programme de travaux
dont le montant total s'élève à 650 millions.
Puis, M. Marcel Olivier a montre tout
ce qu'on pouvait attendre des « corps de
pionniers » lormés de la deuxième portion
du contingent. 7.000 hommes sont sur les
chantiers, qui seront sous peu 10.000, et
plus tard 15.000. Et ces duf fres ne signi
fieraient pas grand chose par eux-mêmes.
Mais « à des bandes partois indociles de
travailleurs ont succédé des unités solide-
ment organisées de soldats travailleuls,
bien vêtus, bien nourris, dont l'aspect res-
pire la santé et l'ordre. »
En outre, Véducation agricole de l"indi-
gène sera, est déjà fortement intensifiée, et,
d'autre part, la création, au Lycée Ga/lié-
ni, d'un enseignement secondaire technique
va permettre de former sur place une grande
partie des collaborateurs techniques des en-
treprises privées et publiques.
Enfin, l'ensemble magnifique que consti-
tuent le nouvel hôpital indigène, de 600
lits et la nouvelle Ecole de médecine, l'at-
traction croissante des dispensaires et des
c gouttes de lait a vis à vis de la population
indigène, et la création d'un Office d'habi-
tations économiques témoignent de la gran-
deur de lauvre sociale poursuivie pu 1 ut Icic-
ment à Vœuvre économique.
De Vargent, de la main-d ueiin e, des
écoles et des hôpitaux, tels sont les éléments
sur lesquels on fonde el augmente la pros
périté d'une colonie.
S'il y a « crise. à Madagascar, on est
tenté de l'appeler crise de croissance. Nul
doute que, sous la ferme et clairvoyante
impulsion de M. Marcel Olivier, elle n'a-
boutisse aux plus beaux accomplissements.
Maurice BoMllloiur Lurent,
Député du Finistère,
Vfce-Prttsideftt de la Chambre.
(L) Aux termes de cette loi, sont désormais
exemptés de l'autorisation législative les em-
prufits coloniaux contractés en vue du finan-
cement de travaux réalisés pour 20 au moins
sur prestations allemandes. En même temps la
loi assouplit le régime d'adjudication des tra-
vaux satisfaisant Il ces conditions.
N. B. Lire par ailleurs le résumé du d
cours (N. 1). L. H.).
- ------
lapwlatiMS et eqwtatÎNS tlÙÏllile
Bouteilles et verres à vitn
.e.
En 1927, le port de Haïphong enregistrait
une exportation de 5.590 quintaux métriques
de verres à vitres et 858 quintaux de bou-
teilles pleines ou vides sur l'étranger. La
France recevait, elle, seulement, 17 quin-
taux de verres à vitres et 2 de bouteilles.
En revanche, dans la même année, il a'
été importé au Tonkin, venant de France,
685 quintaux de verres à vitres, 9.766 quin-
taux de bouteilles, 955 quintaux de gobele-
terie et de cristal, 726 quintaux de glaces et
270 quintaux de lampes électriques à incan-
descence. De l'étranger, il a été importé
seulement 89 quintaux de verres à vitres,
3.560 de bouteilles, 145 de gobeleterie et 2
de lampes électriques. - H
En 1922, il n'était exporté du Tonkin sur
l'étranger, 1.877 quintaux de verres à vitres
contre 5.590 en 1927. D'autre part, en 1926,
il a été importé de France, 2.559 quintaux
de verres à vitres alors qu'en 1927, l'impor-
tation n'a atteint que 685 quintaux. Les mê-
mes proportions sont à constater pour l'im-
portation de l'étranger ; soit M4 quintaux en
1926 contre 89 en 1927 en ce qui concerne
les verres il vitres. Pour les glaces, il a été
! importé de France, 382 quintaux en 1926.
726 - w.
BROUSSES
* BROUTILLES
Gai, gai, évadouMMip
Le docteur Bougrat, qui en avait plein te
dos de la Guyane, est parti pour le V.
Mela, non pour y taire une villégiature,
mais, sembleol-il, avec l'intention de s'y
établir durablement.
Extradera, extradera pas bc demandait-
on, et nos confrères ue la grande presse
parisienne de consulter maint jurisconsulte.
Cependant, les spirites oubliaient d'inter-
viewer, dans une ombre propice (celle d'un
placard était tout indiquée), l'ombre de Ru-
mèbe, encaisseur dûment encaissé dans du
sapin. -
Lh bien, un n'extradera pas. A la de-
mande de la population d'irapa, enthousias-
mée des soins du docteur tiougrat, ce mé-
decin aux piqûres péremptoires, qui avait
été incarcéré, vient d'être mis en liberté.
Liberté provisoire, soit! Mais avec ce diable
d'homme, on peut s'attendre à ce que « pro-
visoire Il signifie, selon la tradition, « pé-
rennité ».
C'est plus que jamais le triomphe de la
médecine, et qui ne s'arrêtera pas en si beau
chemin.
En vérité, je te le dis, Bougrat : tu seras
roi.
Par ailleurs, Mme Seznec aurait reçu de
son mari une lettre timbrée de la Guyane,
de la Guyane hollandaise, ce qui prouve-
rait que Seznec (qui, après tout, est peut-
être innocent) n'aune pas non plus les colo-
nies françaises.
il faudrait pourtant, tout au moins en ce
qui concerne la Guyane, faire un effort pour
rendre le séjour colonial plus attachant.
ils(«ion.
-------. ------ ---_u- --- --.---.. -. ----
L'aire des services saaibires
de 1 01 JL 0. F. ea 1927
D'après les rapports mensuels établis par le
service de santé de la colonie. le nombre des
journées d'hospitalisation (Européens et indi-
gènes) enregistrées dans les hôpitaux et ambu-
lances de l'Afrique occidentale trançaise. pen-
dant l'année 1927. s'est élevé à 316-113.
D' autre part, 2.596.769 consultations ont
été données dans les différentes formations
sanitaires, d'après le détail ci-après :
Institut d'hygiène sociale. 79.367 ; dispen-
saires de la circonscription de Dakar et Dé-
pendances, 26.778 ; dispensaires du Sénégal,
546.667 ; dispensaires de la Mauritanie,
76.567 ; dispensaires du Soudan, 430.767 ;
dispensaires de la Haute- Volta. 352.629 i dit-
pensaires du Niger, IOj.475 ; dispensaires de
la Guinée, 460.655 ; dispensaires de la L.ôLc
d'Ivoire, 327.921 ; dispensaires du Dahomey,
165.723.
Le tableau suivant indique le nombre des
vaccinations jennériennes pratiquées, en 1927,
dans les colonies du groupe : -
Circonscrip. de Dakar et dépend. 2.274
SénéRal .,., 151-750
Guinée française., , , o. , 145-106
Côte d'Ivoire 197.805
Dahomey 216 541
Soudan français 261.169
Haute-Volta. 516-227
Mauritanie 12 - 650
Niger. 'o. , o. 88-408
Total 1.591.932
- - - -
En outre. 13-284 vaccinations antipesteuses
ont été pratiquées au Sénégal (dont 10.527 dans
la circonscription de Dakar et Dépendances) et
1.168 vaccinations au vaccin B.C.G. contre
la tuberculose faites sur des enfants du Sénégal.
Enfin, le nombre d'accouchements normaux
enregistrés dans les maternités différentes des
colonies s'est élevé à 5.054.
La culture du cacaoyer
- - Ibo
Nous trouvons dans VA gronomie Coloniale
du mois d'août 1928 ces quelques conseils
relatifs à la culture du cacaoyer.
Après avoir observé ce que font les indi-
gènes de la Gold-Coast, on en arrive à se
demander si les petites distances auxquelles
ils plantent le cacaoyer, 2 m. x 2 m. en
moyenne, et qui permettent de reconstituer
assez rapidement un couvert au-dessus du sol,
en empêchant l'action stérilisante des rayons
ultra-violets et le lavage de la couche super-
ficielle du sol, la plus riche, sont les dimen-
sions raisonnables.
Les mauvaises herbes que les indigènes]
laissent souvent se développer dans leurs plan-
tations semblent être utiles en protégeant le
sol. Il paraît indiqué de les couper à la fau-
cille au lieu de les arracher.
En attendant la reconstitution du couvert,
par les cacaoyers eux-mêmes, des plantes
améliorantes formant tapis et des bananiers
devraient, cela va sans dire, être plantés pour
protéger de suite le sol et les jeunes cacaoyers.
On les supprimerait, bien entendu, au bout
de trois ou quatre ans.
En procédant ainsi, le rendement par arbre
se trouverait peut-être diminué, mais le ren-
dement à l'hectare, le seul qui soit intéres-
sant, en fin de compte, pourrait se trouver plus
élevé.
.----.-- "-'- .--.-. --. --.,
Le Kawa d'Océanie
"11
Les indigènes de l'Océanie, polyntsiens,
mélanésiens et maoris ne manquent jamais
d'offrir aux visiteurs de marque qui leur
sont sympathiques une liqueur qu'ils fabri-
quent et qui est réputée chez eux comme la
Chartreuse ou la Bénédictine l'est pour les
Européens. C'est une boisson fermentée ob-
tenue avec les racines et les feuilles d'une
variété de poivrier qui pousse à l'état sau-
vage dans toute l'Océanie.
La préparation en est faite par les fem-
mes des tribus qui mâchent les feuilles et
les racines et les crachent dans un plat. On
laisse fermenter cette préparaticn qui don-
ne à la surface un liquide savoureux très
apprécié des visiteurs qui en ignorent la
prlpuattUI.
La pose de la première pierre
de rExpositioo Coloniale
Il pleuvotait, d'abord. Le ciel était som-
bre. Un ciel d'le Kerguelcn Servitude et
grandeur officielles il fallmt que cc qu'il
y a de plus haut dans la République fût ta,
pour assister a ce qui est, au point de vue
symbolique, l'un des événements insignes de
notre Histoire.
La pose d'une première pierre., geste déjà!
fait, certes, mille fois, mais aujourd'hui,
quelle n'est pas sa grandeur l
Sur cette pierre la franc e bâtit une Egli-
se. Ici s'élabore un culte : celui de l'idée co-
loniale. Richesse et puissance sont en jeu 1
Oui, mais c'est surtout pour que toufours
plus haut le flambeau civilisateur soit élevé
par nous. l'rop de français encore ne pra-
tiquent pas ce culte, auquel pourtant n'ont
pas manqué les croix. Ils ne sauraient plus
désormais l'ignorer.
Aux abords du chantier, des spahis, des
soldats de l'infanterie coloniale, dont on sait
les fastes. Aux fauteuils d'honneur ou aux
premiers rangs, le Président de la Républi-
que, MM. Paul Doumer, Léon Perricr, Geor.
ges Leygues, Loucheur, le général Dubail,
te général Gouraud, Leniarchapid, Henry
Bérenger, François Marsal, Lebrun, Strauss,
Deloncle, Cayla, Henri Gourdon, Paul
Fleurot, Cherrioux, l'amiral Fatou, Chiap
pe, Dtagne, Candace, combien d'autres en-
core.
Trots brefs discours, puis la signature du
frocès-verbal d'inauguration que M. Léon
Perrier signe lentement de la main gauche
• côté du caur.
Photographes, cnicmalographistes s' éver-
tuent à ne pas manquer M. Gaston Doumer-
gue maniant la truelle.
Marseillaise. C'est fini. Vn délicieux
rayon de soleil perce les nuages. Lit haut
brille du bleu d'Algérie, presque de Tahiti.
après le grif de Kerguelen.
, JC. B. L.
DISCOURS DU MARECHAL LYAUTEY
Monsieur le Président, Messieurs,
Lorsque mes collaborateurs et moi, nous
avons reçu la charge de l'Exposition Coloniale
Internationale, nous l'avons comprise comme
devant être une grande leçon d'action réalisa-
trice. un foyer d'enseignement pratique, attirant
ceux qui veulent s' enquérir, savoir, concl ure.
Nous aspirons donc à ce que ie caractère
d'Office de travail y prédomine nettement sur
le côté « Exhibition foraine », tout en lui don-
nant, bien entendu, le charme et l'attrait indis-
pensables pour y faire entrer le visiteur, ou,
pour mieux dire, le Client, et l'y retenir.
Dans le même ordre d'idées, nous avons pris
la résolution de la préserver le plus possible des
manifestations oratoires, des banquets à toasts
en cascade, dont la coutume et l' abus sont de-
venus aussi excédants pour les auditeurs que
pour les acteurs.
Nous savons tous, hélas! ce qu'il advient
trop souvent de ces intentions excellentes dont
l'Enfer est pavé. Du moins, convient-il que
pour la première des manifestations motivées
par cette Exposition son Commissaire Général
donne l'exemple.
Veuillez donc ne pas attendre de moi un
discours, mais les mots indispensables pour dire
pourquoi nous sommes ici.
Hommage
au Président de la République
Le premier, Monsieur le Président, sera pour
vous remercier d'être venu par votre présence
apporter la plus haute signification à la pose de
cette première pierre du Musée des Colonies
qui, de fait, est la première pierre de l' Expo-
sition elle-même. Et permettez-moi de voir là
comme un nouveau signe de l'intérêt attentif et
vigilant que vous avez toujours voulu prêter à
la politique coloniale de notre pays, que vous
avez vous-même effectivement dirigée comme
Ministre des Colonies.
Je tiens à remercier, avant tous, Messieurs les
Représentants des Puissances Etrangères dont
la présence revêt une importance spéciale puis-
qu'il s' agit cfune Exposition Internationale. et
qu'ils ne sont pas ici seulement comme nos
invités mais comme participants effectifs.
Je remercie les membres du Gouvernement,
les hautes notabilités, tous ceux qui se sont
réunis autour de vous. Monsieur le Président,
et autour de Monsieur le Ministre des Colo-
nies qui s'est donné avec tant de persévérance
et de conviction à la réalisation de 1 Exposition,
et je considère comme un devoir d'associer à
cette journée mon prédécesseur au Commissariat
Général, M. le Gouverneur Général Angoul-
vant, ainsi que tous ceux qui furent, à ses côtés,
les artisans de la première heure.
Ce qu'est l'œuvre coloniale
Ce que le Parlement a voulu en décidant
cette Exposition, au lendemain de la période
meurtrière, fratricide, qui a couvert le monde
de ruines, c'était montrer par une manifestation
éclatante qu'il y avait pour notre civilisation
d'autres champs d'action que les champs de
bataille, et que les nations du xxI' siècle pou-
vaient rivaliser loyalement, généreusement dans
les œuvres de paix et de progrès.
Quel champ se prête avec plus de force à
cette démonstration que le domaine colonial.
L'action coloniale, si longtemps méconnue,
déformée, parfois entravée, est, par excellence,
une action constructrice et bienfaisante.
- - -
Les 35 années que j ai vécues de cette vie
coloniale, dont j'ignorais tout lorsque j'y ai
tardivement débuté, m'en ont apporté des preu-
ves quotidiennes, et il n'y a pas aujourd'hui de
conviction dont je so is plus profondément pé-
-affl.
Oui. dans l'expansion coloniale, comprise
comme elle doit l'être, ce qui l importe avant
tout c'est de ne pas commencer par laisser sous
soi la Haine et la Destruction, alors que toute
l' œuvre ultérieure devra être de Collaboration
et de Construction. C'est là qu'il faut. autant
que possible « ne montrer la force que pour
en éviter l'emploi ». La caractéristique de la
Conquête Coloniale c' est d'être une OrlltlniMJ-
tion qui marche.
C'est là qu'il ne faut pas perdre de vue, un
seul jour, que notre arrivee au milieu de popu-
lations demeurées, les unes, à l'état sauvage ou
anarchique, les autres, à l'écart de l évolution
générale, ne se justifie que si nous leur appor-
tons la paix intérieure, le progrès social et
moral, 1 évolution économique. Et. encore,
notre action ne vaudra-t-elle comme efficacité
que sous la condition formelle de ne pas trop
croire à l'infaillibilité et à la perfection de nos
procédés et de nos institutions, d' avoir r œil
constanunent ouvert sur ce qu'il peut y avoir
chez ces frères différents, de meilleur que chez
nous, de garder le souci incessant de nous adap-
ter à leurs statuts, à leurs traditiona. leurs cou-
tumes, à leurs croyances, en un mot : de les
comprendre.
Et voilà, ce me semble, en quelques traits,
l'essentiel de la Politique indigène, et. il s'en-
suit, de la politique économique, industrielle
et agricole dont l'ensemble forme [Action Co-
loniale, telle que nos maîtres français et étran-
gers nous l'ont enseignée, telle que je me suis,
en les suivant de loin, appliqué à la prati-
quel.
Il faudrait qu' une grande leçon de choses
ressortit de cette Exposition dont nous allons
poser la première pierre. Il faudra qu'on y
trouve d'abord le rappel de l' effort glorieux et
si noblement efficace donné par l'Armée, le
rappel de l'hommage dû à tous ces braves qui,
à - l'origine - de - toute oeuvre -- coloniale, - - ont - - fait
le sacrifice de leur vie, sacrifice fécond entre
tous puisqu'on peut dire qu'il n'y a pas eu là
une goutte de sang répandu qui n'ait fait ger-
mer un épi des moissons récoltées aujourd' hui
sur ces terres qu'ils trouvèrent en friche. Ah !
vous vous associez tous, n est-ce pas, à ce salut
du vieux chef qui les a si souvent commandés!
Il faudra qu'on y trouve, avec les tableaux
historiques, avec les leçons du passé, l' ensei-
gnement du présent, et surtout les enseigne-
ments pour demain. Il faudra qu'on sorte de
l' Exposition, résolu à faire toujours mieux, tou-
jours plus grand, plus large et plus souple.
L'emplacement de l'Exposition
Et, maintenant, permettez-moi d'effleurer
quelques points dont il est impossible de ne pas
toucher un mot, ici, aujourd hui même, parce
qu'ils sont directement liés à l'ampleur et à la
portée que nous voudrions pouvoir donner à la
grande manifestation de 1931.
D' abord, VEmplacement de l'Exposition.
On ne peut ignorer et méconnaître les oh.
jections qu'il a soulevées. Certes, il y avait de
fortes raisons pour la placer dans ia zone Ouest
de Paris, où se porte depuis longtemps, et, de
plus en plus, le mouvement touristique, écono-
mique, artistique, dans cette zone si largement
pourvue d'accès et cle moyens de transports.
Mais après I examen le plus consciencieux
et minutieux, il est vraiment avéré que, nulle
part ailleurs, on n' aurait pu disposer des cent
dix hectares et des vastes clairières libres
qu'offre ce charmant bois de Yincennes trop
peu connu.
L'objection des accès et moyens de trans-
port était des plus sérieuse, et l'ajournement à
1931 n'a pas eu d'autre objet que de la résou-
dre. Aujourd'hui, tout semble nous garantir
l' achèvement et l' organisation des moyens
grâce auxquels la grande masse du public
pourra facilement accéder aux portes de l'Ex-
position.
Et là, laissez-moi vous avouer qu'il ne d-
plaît pas au vieil adepte et pratiquant d'action
sociale disons, si vous permettez. vieux
socialisant que vous avez devant vous,
d'observer que, si d autres quartiers ont été
jusqu'ici particulièrement favorisés, la région
de Yincennes et les quartiers Esl de Paris
pourront peut-être connaître à leur tour une
vogue dont seront les premières à bénéficier les
classes laborieuses qui constituent l'élément
dominant de leur population. Je ne me défends
pas d'espérer que cette Exposition, jetée au
milieu d'elles, leur apportera et un délassement
et un intérêt que leur esprit ouvert et curieux
y trouvera vite, d'espérer aussi qu'il en résul
tera avec elles des contacts aussi profitables aux
uns qu'aux autres.
Est-il vain d'espérer qu'un Y incennes .< à la
mode » puisse, un jour, contribuer à soulager
certains de ces engorgements que connaissent
trop d'autres sorties de Paris?
A voir, entre la Place de la Nation, L
Seine et le lieu où nous sommes, ces amorces
d'avenues qui s'arrêtent court, ce défaut évi
dent de larges voies directes et prolongées
semblables à celles qui rayonnent autour de
l' Arc de Triomphe, il saute aux yeux qu 'il est
temps, grand temps, de procéder à ce que je
me permettrai d'appeler, pourquoi ne pas dire
le mot, la « l laussmanisation 1) de cette zone
Est de Paris. Les urbanistes professionnels
ont bien voulu me faire l'honneur do me regar-
der comme un peu des leurs pour ce que j'ai
essayé de faire, ou plutôt d'encourager ailleurs.
Or ici, il ne s'agit pas seulement d'un souci de
heauté, d'agrément, d'harmonie entre les deux
extrémités de Paris, mais des problèmes qui se
posent aujourd'hui avec une urgence angois-
sante : circulation, encombrements, embouteil-
lages, impossibilités de demain, que les néees-
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